Collomb :
Un cauchemar à 16 000 € Numéro 1 - Jeudi 12 Janvier 2017
Edito Qui dit 2017, dit forcément élection présidentielle. Le thème à côté duquel personne ne pourra passer, à moins de vivre dans une grotte, et encore. Le 10 du Mat’ est de retour pour sept semaines et s’approprie le thème de la politique dans un quotidien qui pointera le bout de son nez du mardi au vendredi. Onze étudiants en journalisme vont se creuser les méninges et tenteront de décrypter les sujets politiques du moment. Mais, toujours avec une pointe d’humour, et surtout avec une bonne dose d’audace. L’objectif premier? Permettre de rendre les présidentielles accessibles à tous et prendre plaisir à parcourir des articles parfois sérieux, parfois décalés, selon notre humeur du moment.
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@Fred Kihn pour Libération
@le10dumat 10dumat@iscpalyon.net
rencontre avec un rouge
UN pv à 50 euros
Parti citoyen : la désillusion
Médisances
La comptine du jour Le tweet du jour Arnaud Montebourg lors de ses voeux de bonne année le 1er Janvier 2017. © @montebourg
Est-ce que vous saviez que Nathalie PerrinGilbert a passé dix heures en garde à vue pendant son deuxième mandat ? Sommairement, c’est l’histoire d’une grande famille, appelons-la le PS. Implantés à Lyon depuis plusieurs années, les membres de cette famille ont connu des hauts et des bas. Mais l’histoire de la fille prodigue qui quitte la maison familiale en rejetant l’éducation paternelle a un certain cachet. La jeune fille, appelons-la Nathalie, a toujours eu de fortes convictions, on pense qu’elle tient ça de son père, Gérard. Plutôt timorée sur le devant de la scène, elle espère aider l’homme en qui elle croit à atteindre la victoire. Jusqu’à l’altercation oedipienne : la jeune fille envoie valser les valeurs du père quand il arrive au pouvoir, et se promet de faire mieux. Mais Gérard ne voit pas le départ de sa fille de cet oeil là. Et chez les PS, c’est papa qui décide. Tout ça pour dire qu’un beau matin, Nathalie a été convoquée pour répondre de l’occupation d’un collège désaffecté pour les familles sans domicile. Certains suspectent le bras long de papa pour tenter de contrôler sa fille. Mais papa doit comprendre qu’une fois rebelle, on le reste. Tel père, telle fille.
Ce moment où tu réalises que ton nouvel an 2017 sera immortalisé dans une vidéo selfie d’Arnaud Montebourg.
Ambiance Macron au Petit Salon
Quand Macron drague l’Allemagne
Non les gars, le Petit Salon n’est pas exclusivement réservé à vos cuites du jeudi soir. La preuve, jeudi prochain, le club ouvre ses portes aux jeunes soutiens de Macron. Malgré la présence du sénateur-maire de Lyon, Gérard Collomb, l’ambiance se veut jeune et festive. L’occasion parfaite de boire un coup tout en se politisant un minimum ! L’entrée est gratuite sur invitation dès 19h30.
Tant bien que mal, Emmanuel Macron tente de se doter d’une stature internationale. En Allemagne pour deux jours, le leader du mouvement En Marche espère faire taire les mauvaises langues qui lui reprochent son manque d’expérience. Alors que d’autres candidats à la présidentielle n’hésitent pas à s’en prendre à la politique de la chancelière allemande, l’ancien ministre de l’Économie semble, lui, vouloir caresser Angela Merkel dans le sens du poil. « Le couple franco-allemand est le préalable pour faire bouger l’Europe », affirme-t-il.
Infos pratiques : Le Petit Salon, 3, rue de Cronstadt - Lyon 7e / Tramway T1 - Garibaldi-Berthelot
La phrase du jour « En 2017, vous devrez faire avec mes sourcils broussailleux ! » C’est officiel, François Fillon a toujours la ferme intention de bouder la pince à épiler en 2017. Ce dernier a adressé ses voeux à la presse ce mardi 10 janvier depuis son nouveau siège de campagne. Le candidat des Républicains s’est montré d’humeur taquine envers les journalistes : « Je ne doute pas que notre relation sortira renforcée de cette période de campagne. » Avant de poursuivre : « Vous devrez faire, en 2017 comme avant, avec ma réserve, avec mes sourcils broussailleux, dur travail. » 2
L’enquete
‘‘cauchemar’’ de collomb : Retour sur un emballement médiatique Par Victoria Havard
Loin de nous l’idée de prendre ouvertement parti pour le sénateur-maire de Lyon, mais la polémique à son sujet qui défraye la chronique depuis quelques jours mérite éclaircissements. Le « cauchemar » vécu par Gérard Collomb ne concerne pas la sanction budgétaire à son encontre, mais bien des difficultés d’organisation rencontrées pour sa présence au Sénat. Retour sur l’origine d’un emballement médiatique.
N
ous sommes le vendredi 6 janvier, jour du déjeuner des voeux à la presse. Le salon de l’Hôtel de Ville est rempli de journalistes, venus assister au rendez-vous annuel avec Gérard Collomb. La cérémonie est articulée autour d’un discours sur les « voeux de réussite et de bonheur » et d’un passage entre les tables pour discuter avec les convives. Catherine Lagrange, correspondante régionale pour Reuters, Le Parisien et Le Point est la journaliste qui a écrit l’article qui aura causé le tollé médiatique. « Comme je l’ai écrit dans mon article (sur le site web du Point, ndlr), Gérard Collomb ne s’est pas prononcé sur son salaire. Il a fait référence au ‘‘cauchemar’’ organisationnel que représente son poste au Sénat, et a prôné une réforme (à l’image du Bundesrat* allemand, ndlr) pour que ce genre de situations ne se reproduise plus à l’avenir. » Ce « genre de situations », c’est l’impossibilité de faire coïncider son emploi du temps de sénateur,
qui requiert sa présence au Palais du Luxembourg pour les travaux en commission, les questions d’actualité du gouvernement et les votes solennels, avec l’exercice de ses fonctions de maire de Lyon et de président de la Métropole. L’opposition, représentée par Stéphane Guilland (LR), a rappelé au Progrès que « si Gérard Collomb n0+++’a pas le temps de faire la loi et de contrôler l’action du gouvernement comme doit le faire tout parlementaire, alors qu’il laisse la place ! » Catherine Lagrange précise que « le maire était agacé par la sanction budgétaire (à la suite de la réforme du président du Sénat (LR), ndlr) à cause d’un déplacement officiel en Algérie en automne dernier, qui l’a fait tomber à 4000 euros d’indemnités par mois sur ce trimestre », mais il n’était en aucun cas spécifié qu’il s’agissait là de ses seuls revenus. Au total, le sénateur-maire toucherait environ 16 000 euros par mois (lire par ailleurs).
© Only Lyon
*Le Bundesrat allemand est un modèle où la Haute Chambre est composée des présidents des Länders, l’équivalent des régions françaises.
8272,02 euros Montant total de ses salaires d’élu après plafonnement
6037,23 euros Montant de ses indemnités pour tous les frais liés à son mandat de sénateur
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710,02 euros Montant de ses indemnités de sénateur sur un trimestre, après la sanction
3500 euros Montant estimé de sa retraite de professeur agrégé
Source : Le Progrès
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L’actu du jour
esprit libre
C’est devant une foule de 20 000 personnes que Barack Obama a prononcé son dernier discours. © DR
Pas Vu, pas pris, sinon...
Dernière révérence pour Barack Obama C’est par un nostalgique « Yes we did », en souvenir de son slogan « Yes we can » de 2008, que le président Barack Obama a conclu son dernier discours, mardi soir, à Chicago. Il a insisté sur le fait que l’Amérique était aujourd’hui « meilleure et plus forte » que lors de son arrivée au pouvoir et est revenu sur certaines avancées : les créations d’emplois, la couverture santé ou encore la mort d’Oussama Ben Laden. Après deux mandats à la Maison-Blanche, le président démocrate de 55 ans s’apprête donc à laisser la place au truculent Donald Trump, le 20 janvier, non sans émotions. Il a même essuyé une petite larme en rendant hommage à sa femme Michelle, et à ses deux filles, Malia et Sasha.
Par Clémentine Emonoz
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undi matin. Comme plusieurs centaines d’étudiants, j’ai cours à 8 heures au campus René Cassin dans le 9e. Puisque je réside dans un quartier mal desservi et sans métro, le déplacement en voiture s’est rapidement imposé à moi. C’est simple, j’avais le choix entre un C21 bondé à qui il faut en moyenne 30 minutes - quand tout va bien - pour se rendre jusque Gorge de Loup, et mon petit pot de yaourt qui me propulse en six minutes chrono devant l’enceinte de l’école. Je ne me suis pas fait prier longtemps et en plus, c’est confortable. Je suis tranquille, le chauffage à fond, personne ne m’écrase les pieds ou ne me réclame ma place et Ariana Grande peut retentir dans tout l’habitacle sans scrupules, sans gênes, sans honte. Mais ce petit confort égoïstement lâche a aussi des côtés négatifs. Chaque matin c’est pareil. Chaque matin je dois trouver une place, THE PLACE. Bon, il y a bien le parc de stationnement de Gorge de Loup, mais c’est pareil, passées 7h40, c’est quasi impossible de trouver une place et puis en plus, il faut un titre de transport. Ouais, ce truc que je n’ai jamais eu d’ailleurs. Sinon, on a aussi des stationnements gratuits dans la rue PierreAudry. Oui, la graaaaande montée tout là-bas, mais là aussi, il faut être prêt à venir à 7 heures. Alors, pour le reste c’est simple, il suffit de tourner dans les rues autour du campus et dénicher le petit créneau qui accueillera mon bolide. Généralement, une place payante, sinon c’est pas marrant.
Paye ton amende ! Mais à Gorge, la place payante c’est pas non plus un cadeau. 4 euros les trois heures. LES TROIS HEURES quoi ! Avec une matinée de quatre heures de cours sans pause, c’est super pratique de sortir pour renflouer la caisse au bout de trois heures. Très fin. Et généralement, quand on a enfin cinq minutes pour venir rajouter une petite pièce, c’est avec le fameux papier vert des pervenches que l’on est accueilli. Puis, dans quelques jours, la jolie petite amende de 17 euros qui arrivera directement à la maison. Mine de rien, 17 euros, c’est pas si cher comparé à une journée de stationnement entière. De quoi en inciter plus d’un à ne plus payer et je les comprends. J’ai pris la même habitude, si bien qu’en 2015 et 2016 j’ai comptabilisé pas moins de 66 PV et ça me revient toujours moins cher. Et, à cet instant même, une alerte Le Figaro apparaît sur mon écran : Paris, Anne Hidalgo propose le PV de stationnement à 50 euros. WOOOOOOW. Et s’ils se mettaient à faire pareil dans la Métropole lyonnaise afin d’éviter les impayés ? Ni une, ni deux, on passe un coup de fil à la Métropole de Lyon. C’est Monsieur Delorme qui me répond, conseiller de l’adjoint en charge de la Sécurité. Et en effet, nous avons quelques raisons de nous inquiéter. D’ici à 2018, la loi de dépénalisation devrait être mise en service et permettra, sur le modèle de la capitale, de changer librement le montant des PV de stationnement. « Rien n’est fixé, mais ça devrait certainement entrer en service », rajoute-t-il. Lyon pourrait s’inspirer du montant proposé par la mairie de Paris, mais ne se prononce pour l’heure, toujours pas. Alors, en contrepartie, peut-on attendre une baisse des tarifs de stationnement afin de faire peur aux frondeurs ? Pour Monsieur Delorme il n’y a aucune raison de les changer, ce dernier estimant que « les tarifs ne sont pas trop chers ».
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le RENOUVEAU travail. Une opposition qui apparaît comme un symptôme d’un mal un peu plus profond : le désamour grandissant de nos chers dirigeants.
Carton rouge général Fin novembre 2016, les militants du Parti communiste français (PCF) ont désavoué publiquement les membres du bureau politique, mis à part Pierre Laurent, en décidant à une courte majorité de soutenir la candidature de Jean-Luc Mélenchon. La grande gueule insoumise a décidé de court-circuiter la primaire de la gauche, pour éviter le choc frontal avec ce ‘‘social-traître’’ de Manuel Valls. Pas de quoi convaincre le Lyonnais. « Je juge cette démarche trop égoïste, il ne pense qu’à lui », estime-t-il. « Je n’irais sûrement pas dépenser même un euro symbolique pour la primaire de la gauche », souffle Raphaël. Il sait d’ores et déjà où il sera le 23 avril et le 7 mai : probablement assis sur son canapé mais sûrement pas dans un isoloir. S’il a envisagé un vote blanc, le fait de ne pas être comptabilisé dans les chiffres l’en a dissuadé. Décidément, le jeune cadre communiste est un observateur résigné de la vie politique et il ne pense même pas tenter de changer cela de l’intérieur. « Je préfère mon rôle de terrain. J’aime trop le combat syndical pour me retrouver demain dans un rôle d’élu. » Pour éclaircir un petit peu ce panorama, il décerne tout de même un satisfecit à un certain Philippe Martinez dont il loue l’action contre la politique du gouvernement Valls.
Raphaël Da Silva lors d’une manifestation © DR
Un rouge broie du noir Par Hugo Dervissoglou
Raphaël mène depuis sa majorité une carrière de jeune militant au Parti communiste, mais ne se définit pas comme soutien de Jean-Luc Mélenchon. Engagé syndicalement au sein de la CGT, ce jeune journaliste de 25 ans se dit pourtant indifférent à la classe politique actuelle.
Les derniers combats du communisme D’après les chiffres de 2014, le Parti communiste français (PCF) comptait 130 000 adhérents, dont la moitié à jour de cotisation. Pourtant, les derniers communistes de l’Hexagone n’ont pas exprimé la volonté de déposer les armes face à leurs ennemis jurés, le Front National et l’ensemble des groupes stallitaires d’extrême-droite et le capitalisme, à travers le libéralisme de ses entreprises. Sur la page Facebook ‘‘Jeunes Communistes Lyon’’, les divers événements organisés sont une marche anti-fasciste ainsi qu’une soirée d’hommage au lider maximo, Fidel Castro. Sur leur site, il est possible de retrouver les causes soutenues comme la reconnaissance de la Palestine, ou encore une pétition pour demander le retrait du Parti des travailleurs kurdes (PKK) des listes d’organisations terroristes. L’Union Européenne a inscrit le groupe en juillet 2010, treize ans après les États-Unis et six autres pays.
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é dans une famille d’émigrés portugais arrivés dans le Rhône à l’aube de la Grande Guerre, Raphaël a été baigné depuis tout petit dans une idéologie à la gauche de l’échiquier politique. L’ensemble de sa famille a milité et donné ses voix aux candidats communistes. C’est donc tout naturellement que le jeune journaliste a pris sa carte chez les Jeunes communistes en 2010, année de sa majorité. En parallèle, il mène sa carrière de rédacteur indépendant et de militant syndical au sein de la centrale presse de la CGT du Rhône. En octobre 2015, il franchit un petit palier dans son militantisme en étant nommé secrétaire politique des Jeunes communistes. Avec sa double casquette, Raphaël a été en première ligne lors des manifestations contre la loi
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le changement c’est maintenant
Parti citoyen : « au final, on tourne en rond » Par Manon Dognin
De Nouvelle Donne à La Transition, en passant par Nous Citoyens, ils sont de plus en plus nombreux à vouloir redonner la parole aux citoyens face au désintérêt croissant de ces derniers pour la politique. Un constat qui pousse ces petits mouvements à se lancer sur la scène politique, non sans embûches.
«J
’en avais marre de critiquer les partis politiques sans rien pouvoir y faire. Je voulais m’engager dans un mouvement dans lequel je me reconnaissais », souffle Adrien, jeune adhérent au mouvement Nous Citoyens. Le constat à l’origine de ces jeunes formations politiques est bien souvent le même : les gouverne-
ment de nous renfermer sur nous-mêmes ».
« On retombe dans le schéma habituel de la politique » Toutefois, contre le traditionnel clivage gauche/ droite, ces mouvements peinent à prendre de l’ampleur sur la scène politique. Des tensions internes sont parfois à l’origine du manque de visibilité de ces partis citoyens. L’ancien président de Nous Citoyens, Nicolas Doucerain, a d’ailleurs fraîchement démissionné en décembre dernier. « La perspective des élections de 2017 a suscité des oppositions. Entre ceux qui souhaitaient s’engager derrière un candidat [...] et ceux qui préféraient rester indépendants, le ton est vite monté », explique-t-il dans une lettre ouverte.
« Il y a une cruelle absence d’unité entre tous ces partis qui se veulent novateurs. »
Xavier Alberti est la co-fondateur de La Transition © DR
ments français successifs sont « incapables de réformer le pays », selon Xavier Alberti, co-fondateur de La Transition. À ses yeux, la situation est particulièrement sensible pour la jeunesse française : « D’une part, le pouvoir politique ne propose aucun projet de société mobilisateur et crédible pour les jeunes. Ajouté à cela, notre système éducatif est le plus inégalitaire parmi les pays développés. » De son côté, Bernard Chanevez, délégué général du mouvement, estime que la France est « un surdoué qui s’ignore, avec de nombreux talents. » Il poursuit : « La France est bloquée et ce n’est certainement pas le mo6
La formation politique La Transition compte, quant à elle, proposer un candidat arborant leur couleur lors des prochaines élections. Pourtant, malgré ses ambitions, l’organisation peine à remplir ses objectifs selon certains de ses anciens membres. Après un an d’adhésion au mouvement, c’est la déception qui prime pour Isabelle Mirocha. « Il y a une cruelle absence d’unité entre tous ces partis qui se veulent novateurs. Le traditionnel clivage gauche/ droite empêche la mise en application d’idées concrètes. Au final, on tourne en rond, les dirigeants de ces partis adoptent des comportements carriéristes et on retombe dans le schéma habituel de la politique. »
la marche À suivre
Course d’obstacles pour la présidence Par mARION gERGELY
Quand on voit la liste à rallonge des candidats à l’élection présidentielle, on se demande comment toutes ces personnes ont fait. Pourtant, lors du premier tour, exit la cinquantaine de candidats du départ. Sébastien Nadot s’est présenté mais tout n’est pas aussi simple qu’on pourrait le penser. Retour sur le cheminement entre le moment où l’on décide d’être candidat, et celui où son nom est inscrit sur un bulletin de vote.
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ajeur? Électeur? Pourquoi ne pas être candidat à l’élection présidentielle? Sébastien Nadot, professeur de gym et auteur d’une thèse sur l’histoire médiévale, n’a pas un parcours de politicien. C’est sa rencontre avec Robert Hue (Rassemblement démocratique et social européen), pour la rédaction de sa biographie, qui l’a fait entrer doucement dans le monde de la politique. Seulement, il n’est pas si facile de devenir chef de l’État.
« Je trouve cela que dommage que les gros partis puissent avoir peur du pluralisme » Alors, certes, Sébastien Nadot a largement 18 ans révolus et est inscrit sur les listes électorales, mais ce n’est pas suffisant pour mener à bien sa candidature. « Ma première expérience politique a été lors des élections sénatoriales de Haute-Garonne où j’ai été candidat. J’ai été considéré comme un véritable adversaire par les autres candidats, et non plus comme le citoyen que je pensais être. » Après cette expérience, le Rassemblement lui propose de participer aux élections régionales, ce qu’il refuse. Pour ce qui est de sa candidature à l’élection présidentielle, il n’était pas pour au départ, mais le choix s’est imposé à lui. « On ne voulait pas quelqu’un du monde politique, on
Sébastien Nadot se présente en tant que candidat à la présidentielle. © DR
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ne voulait pas non plus une personne trop âgée. » Finalement, après en avoir discuté avec sa famille, Sébastien Nadot s’est lancé dans l’aventure. « Ma femme m’a dit : tu râles souvent après ceux qui font des erreurs, soit tu essayes, soit pendant les vingt prochaines années, tu fermes ta gueule. » Après les bases, place à la pratique. « La décision de ma candidature a été prise fin mars, début avril, et elle a officiellement été annoncée en mai. » Le point important dans la course à la présidentielle, c’est tout d’abord d’avoir des signatures. Pour le moment ce n’est pas facile, « nous n’avons que des promesses, et moins d’une centaine », explique Sébastien Nadot. « Je pense donc que nous allons nous rallier à un autre candidat. Il faut être réaliste, nous devons en parler avec mon équipe de campagne, mais j’envisage d’envoyer un courrier à plusieurs candidats pour un regroupement. » Cette année, les listes de parrains seront publiées en intégralité pour chaque candidat, contrairement aux années précédentes. « Cela change beaucoup de choses et ça empêche d’une certaine manière les petits candidats d’arriver jusqu’au premier tour. Je trouve cela que dommage que les gros partis puissent avoir peur du pluralisme. » Sébastien Nadot avait au départ demandé de se présenter à la primaire de gauche mais sa candidature avait été refusée. « Le Parti socialiste appelle au rassemblement mais ils ne veulent pas discuter avec les candidats qui pourraient les rejoindre. » Pas facile donc, d’être candidat et d’aller jusqu’au premier tour de l’élection.
L’opposition
Le Clash de la rédac’ : Travail du dimanche Elle a déclenché un tollé auprès des Français : la loi Macron. Moins médiatisée que la loi El-Khomri, elle ne reste pas moins débattue. Le travail dominical est l’un des points phares de cette réforme. La rédac s’est penchée sur le sujet et livre ses opinions... un poil décalées.
Et ma soirée du samedi ? Par Amélie Vuargnoz
E
t ma soirée du samedi soir ? C’est une question qu’il faut se poser si le travail dominical est autorisé. Adieu les boîtes de nuit, les apéros entre amis, les soirées qui se prolongent devant ‘‘Danse avec les stars’’ ou ‘‘The Voice’’ : je me lève tôt le dimanche. Une idée impensable pour tous les jeunes fêtards que nous sommes. Laissez-nous dépenser notre énergie et évacuer le stress de la semaine le samedi soir. Certes, il nous faut de l’argent, mais à quoi sert-il si nous ne pouvons pas le dépenser en toutes sortes de cocktails aphrodisiaques. En plus, près d’un jeune sur deux a déjà été bourré durant l’année. C’est pas moi qui le dis, c’est l’INPES. La piste de danse serait bien fade et les sorties n’auraient pas la même saveur les autres soirs. Et puis, que serait la journée du dimanche sans notre fameuse gueule de bois? Le mal de tête est finalement une bonne option pour cette journée passée sur notre canapé et une bonne dose de films gnangnan comme on les aime. Alors oui, le dimanche est une journée sacrée pour le bien de notre vie festive et notre jeunesse. Merci de la respecter et laissez-nous danser ! La rédac’ Directrice de la publication : Isabelle Dumas Directeur de la rédaction : Raphael Ruffier Rédatrice en chef : Angélique Bernard Secrétaire de rédaction : Anne Rivière Maquette : Selena Miniscalco et Amélie Vuargnoz Journalistes : Mathieu Bassaistéguy, Angélique Bernard, Clémentine Emonoz, Victoria Havard, Manon Dognin, Hugo Dervissoglou, Selena Miniscalco, Amélie Vuargnoz, Anne Riviere, Marlène Thomas.
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Adresse : 47, rue Sergent Michel-Berthet, 69009 Lyon 8
Des fringues, partout, tout le temps Par selena Miniscalco
3, 2, 1... Top départ de mon jour préféré dans l’année : les soldes. Prix cassés, achats compulsifs, ma tête tourne et mon état euphorique fait pâlir mon banquier. Les soldes, c’est également la période où les magasins sont ouverts le dimanche. Bah ouais, selon Ifops, « 20 % des Français vont faire les soldes cette année ». Je suppose que l’essentiel sont des nanas, donc beaucoup de Françaises seront heureuses que les magasins soient ouverts le dimanche. CQFD. Cela fait du bien de se lever le dimanche et de pouvoir sortir, sans voir des rues vides, des grilles de magasins baissées et trois chats dans les rues. Bah ouais, y’en a marre de traîner au lit le dimanche après-midi parce que tout est fermé. Imaginez une France où les magasins seraient ouverts le jour du Seigneur, sans exception. Cette pensée m’est délicieuse. Joie et bonheur dans mon petit coeur : plus rien ne m’empêcherait de claquer mes économies. Mon banquier prie pour un refus pur et dur du travail dominical, mais mon impulsivité implore le Seigneur, de renoncer à son jour de repos. Amen.