Immersion Villette : Un canon à la santé de Fillon
Edito
« Les présidents ne tiennent pas leurs promesses ! » Si seulement la critique basique du citoyen désabusé pouvait s’appliquer à notre mascotte internationale aux cheveux décolorés. En moonwalk, Donald Trump piétine, en toute impunité, plus de deux siècles d’évolutions sociales. La recette est simple : cela débute avec un décret sur la construction d’un mur avec le Mexique, puis se poursuit, l’air de rien, par la signature d’un autre empêchant les ressortissants de sept pays d’accéder au territoire américain. Et quoi de plus normal en 2017 que d’interdire aux Irakiens ou Soudanais de voyager librement ? Mais alors monsieur Trump, l’Histoire ne vous a-t-elle pas appris que la désignation de boucs émissaires aboutit rarement à des périodes de prospérité (coucou Hitler) ?
PAGES 4-5 A peine rentres de soiree, les Jeunes Republicains ^ du Rhone avaient rendez-vous a Paris avec Fillon.
François Fillon a réussi à convaincre les étudiants © Montage Amélie Vuargnoz
Numéro 11 - Mardi 31 janvier 2017
on est aussi
sur le web www.keskiscpass.com @le10dumat 10dumat@iscpalyon.net
Portrait : ces jeunes qui ont choisi le FN
Hamon/Melenchon : l’alliance forcee ?
Anglais : l’absent de la politique locale
Les echos du jour Melania, le Mexique ne vous remercie pas pour cette photo Spotted : Miss Trump en Une du Vanity Fair... mexicain s’il vous plaît. Brushing sur-laqué L’Oréal - #placementdeproduit à 1 000 balles, sourire figé et botox sont de rigueur. Quoique, si l’on en croit la citation de la nouvelle première dame choisie pour accompagner la photo, cette dernière révèle « rejeter le botox et les injections ». Tellement d’ailleurs, qu’on ne la reconnait plus. Prends-nous donc pour des jambons. Mais là encore n’est pas le pire puisque le magazine a jugé judicieux de la photographier en train d’enrouler sa fourchette dans des spaghettis... de diamants. Pas indigeste pour un sou bien sûr. Un véritable effort de sensibilité et d’empathie de la part de la famille présidentielle qui semble soutenir ce pauvre Mexique. Un choix éditorial « intelligent » quand on sait que The Donald fait actuellement face aux manifestations en réaction à son programme anti-immigration. On n’oublie pas non plus sa volonté d’ériger un mur entre les deux pays frontaliers que les deux pays frontaliers. Voilà, et maintenant ça vient narguer l’autre côté du mur, décidément, y’a plus de respect.
Le tweet du jour
Ça y est, c’est officiel, Valls a été évincé de la course à la présidence au profit de Benoît Hamon, nouveau candidat socialiste. La twittosphère n’a d’ailleurs pas perdu de temps avant de remuer le couteau dans la plaie. Avec beaucoup d’humour, le hashtag #ManuCiao rappelle gentiment à Manuel Valls qu’il est l’heure de rentrer à Evry.
La phrase du jour « J’ai un petit faible pour Rihanna » Benoît Hamon au Fast&Serious de Konbini. C’était il y a trois jours, certes, mais il était difficile de passer à côté de la révélation de Benoît Hamon en matière de femmes. Le nouveau candidat à la présidentielle aurait alors un petit penchant pour la jeune chanteuse originaire de la Barbade. En même temps, on peut le comprendre. C’est Beyoncé qui doit être déçue.
Hollande taquin envers Sarkozy
Airbnb, ce sauveur
Ce dimanche 29 janvier, François Hollande était présent pour soutenir les experts français du handball à Bercy. Alors que la foule en délire s’extasiait en l’honneur de la victoire des Bleus, le président français en a profité pour lancer une petite pique à son prédécesseur. « Vous entendez là : ils sont tous pour la France. Et ça pourrait faire un bon slogan, Tous pour la France », lançaitil à une journaliste, le sourire en coin. Ce slogan aurait dû être celui de Nicolas Sarkozy pour la campagne de 2017, mais ça c’était avant les primaires. Oups.
La plateforme de location Airbnb s’engage contre le président Trump. Son co-fondateur et PDG, Brian Cheski, s’apprête à venir en aide aux personnes impactées par le décret anti-immigration du nouveau président américain. Airbnb prévoit donc de mettre à disposition des logements gratuits aux réfugiés ainsi qu’à ceux et celles qui sont bloqués loin de leur lieu de résidence ou dans les aéroports. Une initiative saluée unanimement sur les réseaux sociaux. Le dispositif déployé s’inscrit ainsi dans le même état d’esprit que ceux mis en place jusqu’à présent lors de catastrophes naturelles. 2
Presidentielle
Et si Benoît Hamon faisait cavalier seul ? Par Victoria Havard
R
ichard Ferrand, secrétaire général du mouvement En Marche !, déclarait sur LCI ce lundi, que l’offre politique du représentant du Parti socialiste, Benoît Hamon, était « soeur jumelle » de celle de Jean-Luc Mélenchon. La rédaction du 10 du Mat’ est revenue sur leurs propositions respectives et note quelques discordes majeures en termes de politique européenne ou de durée du mandat présidentiel. Pourquoi donc forcer les représentants de la gauche et de l’extrême gauche à mêler leurs soutiens en proposant une alliance ? Il semblerait plus judicieux de laisser la chance aux deux candidats d’être élus pour leurs propositions et pas seulement pour contrer l’avancée du Front national. Bien évidemment, on ne doute pas que dans cette présidentielle à cinq (Mélenchon, Hamon, Macron, Fillon et Le Pen), des alliances stratégiques vont se former pour avoir plus de chances statistiques d’accéder au poste de chef de l’État. Mais en attendant, puisque « personne ne force François Fillon et Marine Le Pen à faire une alliance », pourquoi ne pas laisser cette campagne suivre son cours ? Quand l’heure des alliances arrivera, on pourra tout de même proposer l’alliance Hamon-Jadot (candidat d’Europe écologie les verts), peut-être plus pertinente au vu des réformes proposées.
Hamon et Mélenchon, l’alliance de la discorde D’accord
Pas d’accord
> Abrogation de la loi travail > Encadrement des rémunérations abusives > Objectifs européens en matière de dettes
> Revenu universel de base > Réforme fiscale > Retraites
> Abandon du projet de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes > Promotion des énergies renouvelables et plan de rénovation énergétique > Sortie du diesel
> Approche de la sortie du nucléaire > Fermeture de centrales > TVA éco-modulable > Taxe carbone
> Reconnaissance du vote blanc > Droit de vote aux étrangers pour les élections locales > Non-cumul des mandats dans le temps
> 49.3 > Promotion des énergies renouvelables et plan de rénovation énergétique > Proportionnelle aux législatives > Septennat non-renouvelable
> Légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté > Protection du statut du lanceur d’alerte > Ouverture de la PMA à toutes les femmes > Opposition à la gestation pour autrui > Légalisation du cannabis
> Accueil des demandeurs d’asiles
> Augmentation des effectifs de gendarmes et de policiers > Rétablir la police de proximité > Suspension de l’accord de libre-échange avec le Canada > Reconnaissance de l’État palestinien
> Le statut de la France dans l’OTAN
Sources : Le Monde © Infographie : Victoria Havard
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Rendez-vous
Une journée dans la peau d’une Filloniste Par Selena Miniscalco et Amélie Vuargnoz
En plein Penelope Gate, François Fillon a tout de même débuté sa campagne à La Villette à Paris en compagnie de ses soutiens. Trente-huit Jeunes Républicains du Rhône ont fait le déplacement en bus. Nous avons fait le voyage avec eux. Retour sur notre expérience.
Les spectateurs debout gâchent la vue des partisans au fond de la salle. © Amélie Vuargnoz
C’est le départ. Nous faisons tâches dans le paysage au milieu des chemises et sacs de marques. Trente minutes après l’heure prévue, nous partons. Nous qui nous attendions à de l’ambiance, c’est raté. « On est rentré de soirée à 6 heures ce matin », racontent-ils. Très vite, quelques personnes s’intéressent à nous, étonnées de nous voir pour la première fois. « La plupart des jeunes du bus font des études de droit ou d’économie », nous explique Antoine Henaff, le représentant des Jeunes Républicains du Rhône.
8H
Enfin une pause ! À peine descendus du bus, nous avons tous le même réflexe : allumer une clope. « Tout le monde nous regarde, non ? », ce n’est peut-être qu’une impression puisque beaucoup sont là pour la première fois. Pour les habitués, ce déplacement n’est pas exceptionnel. « Pour les nouveaux c’est sympa, mais pour nous c’est habituel. On retrouve les autres jeunes de France, on fume des clopes, on boit un coup, c’est cool. Au final, les discours, on ne les écoute pas toujours », nous confie Alexandre.* Retour de pause, les consignes pour le meeting sont claires : interdiction de parler à la presse, « et surtout à Quotidien et au Petit Journal ».
11H
L’ambiance n’est toujours pas à la chanson. En revanche, nous entendons parler de Bachar Al-Assad, d’économie ou encore de l’édition du jour du JDD. Tous les systèmes politiques sont passés au crible par ces jeunes étudiants. « Tu te rends compte que les Américains ont élu quelqu’un comme Trump. Tout est possible. » Ils se présentent les uns après les autres, certains sont lycéens, et d’autres nous font des confidences : « J’ai rencontré Penelope quand elle est ve-nue à Lyon au musée des Tissus. Je l’ai vue faire campagne pour son mari », nous glisse à l’oreille l’une des jeunes fillonistes. Pour les Jeunes Républicains du Rhône, cette affaire n’a aucun impact sur leur vote. Quoi qu’il arrive, Fillon reste leur candidat, le futur président de la République.
12H
H-1, les partisans de François Fillon se bousculent à l’entrée, pendant que les forces de l’ordre surveillent leurs moindres gestes. Johnny est là ? Non, ce n’est “que” Fillon. Une fois entrés, tous les jeunes sont rassemblés dans un carré VIP. On nous distribue des drapeaux tricolores et des t-shirts. Ça y est, les chants commencent. Un chauffeur de salle s’occupe de l’ambiance et déclenche l’euphorie des participants. On se croirait dans une fan zone avec 15 000 personnes. « Est-ce que les jeunes avec Fillon sont là ? , Est-ce que les femmes avec Fillon sont là ? » Tous répondent présents, certains semblent même s’étouffer à force de trop crier.
14H
Les jeunes donnent enfin de la voix. « Fillon Président ! », résonne dans le hall B du Paris Events Center de La Vilette. Vêtus de leurs t-shirt ‘‘Les étudiants avec Fillon’’, ils se bousculeraient presque pour voir l’homme politique. L’ambiance est joviale. Pendant ce temps, les soutiens de Fillon monopolisent le micro. François Barouin, Valérie Pécresse ou Salima Saa expriment leur amour à François Fillon et évoquent quelques figures emblématiques de la droite comme Sarkozy, Juppé ou encore Chirac. Debout sur leurs chaises, les étudiants chantent La Marseillaise entrainant la salle avec eux. Les gens sont prêts à écraser n’importe qui pour tenter d’apercevoir François et Penelope. D’ailleurs, c’était elle la star du jour. À son arrivée, le public se lève et l’acclame telle Beyoncé. Cet élan de solidarité lui arracherait presque des larmes.
15H
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Rendez-vous
Une heure après le début du meeting, ses soutiens continuent à s’exprimer, sous l’oreille attentive de l’homme politique. Le temps commence à être long, les gens s’assoient par terre, les places manquent. Lorsque François Fillon se décide enfin à prendre la parole, la salle est en folie : cris, musique électro, on se croirait presque en boîte de nuit. Les tacles envers la gauche fusent : « François Hollande nous avait fait miroiter le rêve français. Il nous a laissé le chaos français », clame le candidat à l’élection présidentielle. Les drapeaux tricolores envahissent la salle. Les armoires à glace qui assurent la sécurité nous bloquent la vue. Nous avons vraiment fait cinq heures de route pour ne pas voir le candidat Républicain ?
16H
Les premiers mots de Fillon sont pour sa femme, une belle déclaration d’amour comme dans les films. Nous serions presque jalouses. Finalement, le Penelope Gate est vite classé, après que Fillon ait brièvement évoqué un complot « à quelques semaines de l’élection présidentielle. » Le candidat revient vite à son programme politique et met en avant la grandeur de la France. Macron redevient vite le sujet favori de ce meeting. « S’il en parle autant, c’est qu’il lui fait peur non ? », pouvons-nous lire sur Twitter. Que nenni ! Pour les jeunes ce ne sera « Ni Hamon, ni Macron, nous on vote pour Fillon. » On sort parmi les premiers de La Villette alors que la plupart des personnes qui nous accompagnent sont encore à l’intérieur. Rendez-vous au bus à 17h15 : c’était l’objectif, pourtant aucun de nous n’a respecté cette promesse. Les derniers retardataires arrivent : « Alors, vous avez trouvé ça comment ? » Tous semblent satisfaits et alors que nous sommes (encore) bloqués dans les bouchons, ils entament La Marseillaise. La première d’une longue série. Le chemin du retour promet d’être bien plus animé que l’aller. François Fillon est sur toutes les lèvres. Presque admiratifs, les jeunes débattent sur le discours de « leur futur président ». À l’unanimité, l’homme politique a été « très bon, un excellent orateur ».
17H
Plus de 13 000 personnes étaient présentes à La Vilette selon l’organisation de Fillon. © Selena Miniscalco
« Au printemps suivant, le ciel irlandais était en paix. Maureen a plongé nue dans un lac du Connemara. » Combien de fois avons-nous écouté cette chanson ? Tout ce que nous savons, c’est que Sardou est leur musique phare pour ce retour. Pas de doute, ils sont bien réveillés et dans un état d’euphorie totale. Debout dans le bus, on boit, on danse. « Vous voulez un verre les filles ? »
18H
« APÉROOOOOO. » Le rosé coule à flot, dans des gobelets en plastique achetés vite fait à la station service. Ils chantent la victoire de la France à la Coupe de monde de handball avec fierté. Mais très vite, le second tour de la primaire de la gauche revient en force. « Hamon va faire un score pourri », prédit un des jeunes. François Fillon au second tour, cela ne peut pas être autrement pour eux. Les moqueries sur Manuel Valls fusent. « Manu Président, Fillon en prison », plaisantent-ils. Au milieu des chants patriotes, gros changement musical : « Les stéphanois c’est des pédés... » Fou rire sans fin.
20H
Rien ne va plus. Les bouteilles se vident, les chants se mélangent et le micro du bus devient leur nouveau jeu. Les chauffeurs doivent être à bout de nerfs : on fait des pauses toutes les heures. Les jeunes ne perdent pas leur entrain et continuent de mettre l’ambiance. Minuit passé, on arrive enfin à Lyon. Quand nous rêvons d’un panini, eux, repartent en soirée, plus bouillants que jamais.
22H
*Les prénoms ont été modifiés.
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Jeunesse politique
Ces jeunes qui votent FN
Photo de droite : Sara, étudiante en journalisme © Marlène Thomas // Photo de gauche : Victor, responsable FNJ Auvergne-Rhône-Alpes © DR
Par Marlène Thomas
Alors que de nombreux jeunes se sont mobilisés derrière Benoît Hamon pour la primaire de gauche, le Front national ne manque pas non plus de soutiens chez les jeunes. Au niveau national, le parti compte 25 000 adhérents de 16 à 25 ans, dont 1500 à 1800 en Auvergne-Rhône-Alpes. Un chiffre qui n’a de cesse d’augmenter, depuis cet été où 70 personnes ont rejoint les rangs du Front national jeunesse (FNJ) régional. La rédaction du 10 du Mat’ est allée à la rencontre de deux d’entre eux.
Sara, 20 ans : « On peut aimer ACDC et voter FN quand même »
Victor, 23 ans : « Je me sens en phase avec le FN depuis mes 8 ans »
« Si j’avais pu, j’aurais voté FN depuis que je suis en 4e », raconte Sara, 20 ans, étudiante en journalisme à Lyon. Sur les conseils de sa mère banquière, la jeune militante originaire d’Avignon, n’a pas encore adhéré au parti afin de ne pas avoir de problème dans ses études. Néanmoins, elle insiste sur le fait qu’elle n’a pas été influencée par ses parents dans ses choix politiques : « C’est moi qui ai converti ma mère au FN. Je suis dans une famille de droite, excepté du côté de mon père que je connais moins. Il était plutôt communiste. » Ce sont les questions d’immigration et de sécurité qui incitent Sara à voter FN. « Il faut recadrer les choses. J’ai beaucoup voyagé notamment dans les pays arabes. Ils sont tous normaux, gentils. En France, il n’y a pas que des racailles, mais il y en a quand même un certain nombre. » À ce propos, un événement a fait office de déclencheur pour l’étudiante : « Je me souviens que quand j’étais petite on pouvait se promener dans Avignon avec des copines en mini-jupes sans se faire embêter, maintenant c’est infréquentable. » Même si elle assume ses opinions politiques, ces dernières ont parfois un certain poids dans sa vie personnelle. « J’ai dû rompre avec un copain à cause de cela. C’est difficile car à partir du moment où tu assumes, tu es assez exclue. C’est plutôt pesant. » Pourtant Sara est une jeune fille comme une autre : « On peut aimer l’aviation, les chats, ACDC et voter FN quand même », s’amuse-t-elle.
« Je suis rentré au FN le 7 mai 2012. Quand François Hollande a été élu, je me suis dit “on est perdu, le FN est le seul moyen” », raconte Victor, 23 ans, responsable régional du Front national jeunesse. L’étudiant en école de commerce assure s’être fait lui-même sa propre opinion sur le parti, même si le contexte familial a joué dans ce positionnement : « Je me sens en phase avec le FN depuis mes 8 ans. Je suis issu d’une famille de militaires politisée par l’actualité géopolitique. Depuis que je suis petit, l’aspect patriote est omniprésent. » Bien qu’engagé pour le FN, Victor préfère séparer vie politique et vie professionnelle afin d’éviter certaines déconvenues : « J’étais très apprécié au début dans ma promotion et un jour j’ai senti un grand froid. Ils avaient appris que j’étais responsable pour le FN. » Mais il lui en faudrait plus pour le stopper dans sa lancée. Selon lui, Marine Le Pen est la plus apte à devenir présidente, car « elle est là pour défendre ses convictions ». Pour ce petit-fils d’immigrés, l’un des combats majeurs du FN est la lutte contre l’immigration : « Mes grands-parents sont venus du Portugal et d’Espagne dans les années 50 car la France est venue les chercher chez eux, ils avaient besoin de main-d’oeuvre. À l’heure actuelle, on n’en a plus besoin. » Il regrette aussi que les Français en difficulté reçoivent moins d’aides que les migrants et estime que ces réfugiés « devraient prendre les armes » au lieu de fuir. 6
Do you speak English ?
Alain Galliano : « L’anglais est quasi absent parmi les élus lyonnais » Par angélique Bernard et Hugo Dervissoglou
Le 25 janvier, le 10 du Mat’ publiait un article sur l’importance de l’anglais en politique et notamment sur la polémique autour d’Emmanuel Macron. Pour rappel, il avait fait le choix de parler anglais lors d’un discours en Allemagne, ce qui avait fait réagir Marine Le Pen. Cette dernière estimait qu’un politique français ne devrait parler que la langue de Molière. Depuis, les avis divergent. Mais qu’en est-il de nos élus lyonnais ?
«D
o you speak english ? » Si on pose cette question aux élus lyonnais présents à la commission générale du Grand Lyon, lundi 30 janvier, très peu peuvent s’enorgueillir de maîtriser la langue de Shakespeare. « Une aberration », selon Alain Galliano, 11e vice-président de la Métropole aux Relations internationales - attractivité et maire divers droite de Craponne. « L’anglais n’est pas assez parlé à Lyon même si on a une a m é l i o rat i o n avec les nouvelles générations. Parmi les élus qui sont d’un âge avancé, l’anglais est quasiment absent, c’est le point faible », confie-t-il. Si lui parle anglais couramment grâce à son parcours de diplomate et ses nombreux voyages, ce n’est pas le cas de bon nombre d’élus, à Lyon, qui ne font pas d’effort. Soyons clairs, sans parler de politique, la maîtrise de l’anglais et d’autres langues étrangères est désormais presque indispensable sur un CV. « Si on peut parler trois ou quatre langues c’est du pain bénit, mais le mieux est de maîtriser le français et l’anglais avant toute
chose, cela ouvre des portes. » Quand on lui demande s’il comprend la polémique autour d’Emmanuel Macron, le maire de Craponne est tout de même partagé : « Je suis pour la protection de la langue française, mais la polémique du FN n’a pas lieu d’être, chaque fois qu’on peut parler français il faut le faire, mais à l’étranger, l’anglais est obligatoire et un homme politique au niveau national doit le maitriser pour paraître crédible. »
Tassin, partage la même opinion : « Pourquoi faire l’effort de parler anglais si les dirigeants étrangers en visite en France ne font pas l’effort inverse ? Personnellement, je me fiche que notre président parle anglais, ce n’est pas un critère pour choisir son futur homme d’État, c’est la France qu’il représente. » « Gérard Collomb prend des cours d’anglais depuis trois ans »
Et Gérard Collomb dans tout ça ‘‘speakt-il english ?’’ L ’ a n c i e n professeur de lettres classiques ne maîtrise que le latin et le grec, il a boudé l’anglais jusqu’en 2013. L’anglais n’était pas au programme lors de la Commission Générale du Grand Lyon Métropole© Angélique Bernard Mais depuis trois ans, “Gégé” a décidé de sauter le pas et d’apprendre L’anglais, parlé par les élus les bases de l’anglais. À 66 ans il n’est lyonnais ? NO WAY ! jamais trop tard. « Gérard Collomb me bluffe, depuis trois ans il prend Néanmoins, au niveau des élus des cours d’anglais. Bon, de là à purement locaux, le discours est faire des affaires en anglais non, tout autre : « L’anglais n’est pas mais il se fait comprendre et cela lui obligatoire, il ne sert même à rien », donne une bonne image », chuchote s’exprime Claire Le Franc (PS), vice- Alain Galliano. Un apprentissage présidente du Grand Lyon. « Le que le maire de Lyon peaufinera fait de parler anglais en politique ? dès samedi avec son poulain C’est un débat inutile, les hommes Emmanuel Macron en visite à Lyon, politiques ont des traducteurs », mais aussi lors de ses prochains soupire-t-elle. Alice Milliard, déplacements à l’international. conseillère Les Républicains à 7
Test
Vrai ou Faux ? Fillon VS Le Pen François Fillon aurait dit :
Marine Le Pen aurait dit :
« Emmanuel Macron ^ dit etre reformateur,
« Je
1
suis l’ennemie de la bureaucratie, mais je ne suis pas celle des fonctionnaires »
a priori il l’est moins que moi » lors d’un meeting.
Vrai
lors d’un meeting.
Faux
Vrai
Marine Le Pen aurait dit :
Faux
Marine Le Pen aurait dit :
« Macron est le meilleur candidat du systeme. Il est le representant des ^ interets des grandes puissances financieres »
« Je
veux offrir aux Francais ^ une France sure, une France juste, une France fiere, une France prospere, une France durable »
3
sur Europe 1, le 25 janvier.
Vrai
2
lors d’un meeting.
Faux
Vrai
Faux
4
Marine Le Pen aurait dit :
« Melenchon
5
La rédac’ Directrice de la publication Directeur de la redaction Redactrice en chef Secretaires de redaction
Isabelle Dumas Raphael ¨ Ruffier Manon Dognin Marlene Thomas, Marion Gergely Maquettistes Amelie Vuargnoz, Selena Miniscalco Journalistes Mathieu Bassaisteguy, Angelique Bernard, Clementine Emonoz, Victoria Havard, Manon Dognin, Hugo Dervissoglou, Marion Gergely, Selena Miniscalco, Amelie Vuargnoz, Anne Riviere, Marlene Thomas.
c’est le Fidel Castro de Youtube »
lors d’un meeting
Vrai
Faux
at m u 0d
#1 ! z t uMa sse
gi @le10d a é R
@le10dumat 10dumat@iscpalyon.net 47, rue Sergent Michel-Berthet 69009 Lyon Réponses : 1-Vrai / 2-Vrai / 3-Faux / 4-Vrai / 5-Faux
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