10 du mat numéro 15

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Inondation :

La vague Bleu Marine déferle sur Lyon Numéro 15 - Mardi 7 février 2017

Edito

Quel triste spectacle nous a offert François Fillon hier. Alors qu’il avait tenu à s’expliquer devant la presse, il a donné l’impression de n’être qu’un taureau dans les dernières secondes d’une corrida. Rejetant la faute sur des médias à la solde d’on ne sait qui, M. Fillon a donné le bâton pour se faire battre avec de nouveaux mensonges. Cinq minutes après la conférence, Envoyé Spécial a affirmé avoir bien diffusé l’interview de Mme Fillon en intégralité et non des morceaux choisis. Autre boulet à son pied, il a avoué au sujet des contrats de travail de sa femme : « Il m’a fallu cinq jours pour obtenir ces documents ». Devant cette agonie qui n'a que trop duré, nous espérons vivement que quelqu’un abrégera ses souffrances. on est aussi

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Marine Le Pen en plein discours à la Cité Internationale de Lyon, le 5 février © Hugo Dervissoglou

Mélenchon : un meeting en demi-teinte

Une "passerelle" entre LR et FN ?

Macron à la conquête de Lyon


Les echos du jour Investiture de Benoît Hamon : T'es où ? Pas là Benoît Hamon a fêté sa victoire à la primaire de la gauche, dimanche matin, à la Maison de la mutualité à Paris. Pour celui qui se voulait le « rassembleur du Parti socialiste », c’est un flop : les membres du gouvernement ont littéralement séché son investiture. Presqu’aucun des soutiens de Manuel Valls n’était présent, exception faite du grand chef du PS, Jean-Christophe Cambadélis. Seuls Arnaud Montebourg, Vincent Peillon, Christiane Taubira, Najat VallaudBelkacem et Anne Hidalgo étaient sur place. Mais où étaient les autres ? Manuel Valls « en vacances », Sylvia Pinel et Jean-Luc Bennahmias « en famille », François de Rugy « n’aurait pas été invité ». Quant à Ségolène Royal, elle ne voit carrément pas « l’utilité d’assister à une convention d’investiture interne ». Michel Sapin, Bruno Le Roux et Stéphane le Foll ont eux prétexté un emploi du temps trop chargé. C’est devant cette assemblée vide de tout ténor du parti que Benoît Hamon a défendu le bilan du quinquennat de François Hollande, lui-même absent.

Le tweet du jour

Alain Juppé met les choses au clair. NON, le maire de Bordeaux ne se lancera pas dans une opération de repêchage si François Fillon se retire. Les rumeurs en question ? Des proches auraient dit « qu’il se considère comme le seul capable de lui succéder ». Balivernes pour Alain Juppé, qui réitère son soutien au candidat de la droite.

La phrase du jour « Ce serait bizarre de remplacer quelqu’un qui est soupçonné par quelqu’un qui a été condamné. » Rama Yade sur Public Sénat le 6 février 2017. Elle émet un doute quant au potentiel remplacement de François Fillon par Alain Juppé en tant que candidat de la droite. Pour la candidate de La France qui ose, ce ne serait qu’un « pis-aller ». Rappelons qu’Alain Juppé possède lui-aussi un passé judiciaire. En 2004, il a été condamné à 10 ans d’inéligibilité et 18 mois de prison avec sursis dans une affaire d’emplois fictifs à la mairie de Paris.

Fillon : candidat, rien ne le fera changer d'avis

Jeune, élu et corrompu

En conférence de presse à 16 heures hier, François Fillon a confirmé qu’il restait dans la course à la présidentielle, sauf s’il était mis en examen. Le candidat de la droite a présenté ses excuses aux Français pour avoir fait travailler ses proches. S’il s’est illustré par son arrogance, le candidat de la droite ne s’est pas laissé déstabiliser, affirmant : « Penelope n’a jamais été mon assistante : elle était ma collaboratrice. » Il a réfuté toute possibilité de remboursement des sommes perçues par son épouse. Sa stratégie ? S’en prendre aux médias qui l’ont « lynché, assassiné politiquement », voire crier au complot car son programme « dérange le système ».

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En 2014, Stéphane Sieczkowski-Samier était devenu le plus jeune maire de France à l’âge de 22 ans. Trois ans plus tard, il est déjà mis en examen. L’élu de Hesdin (Pas-de-Calais) a été inculpé, vendredi 3 février, pour « usage de faux » et « prise illégale d’intérêt ». Il aurait envoyé à la préfecture de Montreuil-sur-Mer une délibération confiant la gestion des logements de sa commune à l’agence immobilière ORPI dirigée par sa mère. Seulement, la mesure n’a jamais été votée par l’opposition et le faux document aurait été rédigé par le chef de la police municipale sur ordre du jeune maire. Il risque 15 ans de prison et 225 000 euros d’amende.


ALLIANCE

Marion Maréchal-Le Pen drague les électeurs des Républicains Par Marlène Thomas

Invitée du Grand rendez-vous, dimanche, à Lyon, Marion Maréchal-Le Pen n’a pas hésité à présenter sa tante Marine Le Pen comme une alternative à François Fillon pour les électeurs de droite. Une proposition qui ne fait pas l’unanimité auprès des jeunes électeurs.

«P

lutôt qu'un plan B, tournez-vous vers le plan M, le plan Marine », a déclaré Marion Maréchal-Le Pen, dimanche sur le plateau du Grand rendez-vous dans les locaux de TLM. Alors que François Fillon est en pleine tempête politico-médiatique, le Front national se réjouit de pouvoir éventuellement récupérer les électeurs désabusés des Républicains. Pour la nièce de Marine Le Pen, des « passerelles » existent entre leurs deux programmes : « Je suis convaincue que si aujourd’hui, les personnes qui nous écoutent et le peuple de droite vont voir les propositions de Marine Le Pen, ils y verront les réponses attendues en particulier en matière économique pour les TPE/PME. » La députée du Vaucluse pense donc que la présidente du Front national serait la plus à même d’être la candidate de substitution du parti Les Républicains, ce dernier devant faire un choix « cornélien » entre « un candidat extrêmement fragilisé » et « un plan B, qui serait forcément délégitimé ». « Ce n’est pas crédible » Pour Sara, 20 ans et électrice du FN, « elle a tout à fait raison car les électeurs qui ont voté Fillon font partie de la droite forte, traditionaliste, catho, qui est très à cheval sur certaines valeurs. À mon sens les valeurs que partagent Fillon rejoignent celles du FN. C’est tout à fait réaliste, ma mère, par exemple, qui comptait voter Fillon, n’hésitera pas à voter Marine s’il se désiste, sans

pincement au coeur ». Pour la jeune femme, cette affaire est même une « chance » pour le parti d’extrême droite. Néanmoins, ce point de vue n’est pas partagé par tous. Angélique, 19 ans, qui se considère ni de gauche, ni de droite, « trouve ça drôle parce qu’ils n’ont pas du tout les mêmes idées sur le côté social, en politique de sécurité ils sont assez proches mais le reste n’est pas concordant. Ce n’est pas crédible ». Même son de cloche pour l’électeur de droite Nicolas, 29 ans : « Je pense que c’est un peu tiré par les cheveux d’aller jusque-là, mais c’est surtout l’image trop extrême du FN qui va empêcher les gens de franchir le pas ». Le jeune homme avoue tout de même se poser la question entre voter pour Emmanuel Macron ou Marine Le Pen suite au ‘’Penelope Gate’’. « Il faut que je regarde les programmes de plus près », ajoute-t-il. Des programmes trop différents Mais parmi les jeunes électeurs, certains choisissent de supporter François Fillon coûte que coûte. « François Fillon va rester, ils n’ont rien contre lui parce qu’il est clean. Il n’y aura pas de candidat de substitution et aucun électeur Républicain n’ira voter pour l’extrême droite, le programme protectionniste de Marine Le Pen ne correspond pas à ce qu’ils attendent », réagit Thomas, 21 ans, sarkozyste. Un appel du pied de Marion Maréchal-Le Pen assez discutable, lorsque l’on sait que Marine Le Pen est elle aussi impliquée dans une affaire de possibles emplois fictifs au Parlement européen.

Marion Maréchal-Le Pen et ses soutiens lors du Grand rendez-vous dans les locaux de TLM, dimanche 5 février. 3 © Marlène Thomas


Exclusif

Marine Le Pen chauffée à blanc Par Hugo Dervissoglou

Après une première journée en demi-teinte, le lancement de la campagne présidentielle de Marine Le Pen à la Cité internationale de Lyon aura connu son apogée avec le discours de « la candidate du peuple ». Reportage au contact des militants.

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e week-end avait démarré calmement à la Cité internationale (6e arrondissement de Lyon). Peu de militants s’étaient déplacés pour écouter le discours du directeur de campagne de Marine Le Pen, David Rachline. Le dimanche matin, la foule avait cette fois fait le déplacement en prévision du discours de clôture de leur favorite. Durant la matinée, la salle 3 000 sonne creux alors que différents intervenants, dont le secrétaire général du FN Nicolas Bay, vante l’écologie, l’agriculture ou l’éducation sauce frontiste. Pour se rendre compte de l’affluence il faut sortir faire un tour dans les allées au premier sous-sol du bâtiment. La foule attend l’ouverture des portes du banquet patriote. Pendant ce temps, les vendeurs de souvenirs et les jeunes militants font leur beurre. Le parti a évité le mauvais pas en faisant fabriquer en France ses t-shirts floqués du slogan de campagne ''Au nom du peuple".

verture de la salle. L’occasion d’entendre la première Marseillaise de l’après-midi. Le show Marine était lancé. Une heure plus tard la salle chauffée à blanc accueille dans un tonnerre d’applaudissements sa championne. Le discours d’une heure, précédé d’un petit clip tourné au bord de l’océan, sera ponctué de huées à l’encontre des adversaires du FN. À contrario, des applaudissements à foison et des hourras retentissent à chaque fois que l’aspirante présidente se pose en barrière contre la mondialisation et l’immigration. Nous avons compté pas moins de trois Marseillaise ou le fameux « On est chez nous » durant le discours, sans oublier l’inc ontournable « islamo-gauchiste ». De bons souvenirs pour les plus de 30 ans

Tel père, telle fille À midi arrive une coupure bien méritée pour les journalistes. Il faut alors se mettre à la recherche d’un endroit pour casser la croûte. Les restaurants de la Cité sont bondés de militants et pour trouver une place il faut aller à l’autre bout du complexe. Une fois repus, nous tombons sur une énorme queue attendant la réou-

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puisqu’il nous a semblé entendre un certain Jean-Marie, la vieille garde du parti en moins. Very important Philippot Pour les plus fervents militants, il y avait également la possibilité de repartir avec une photo aux côtés de Florian Philippot. Le fidèle numéro 2 du parti passait ses moments libres à la recherche d’une caméra, pour sa dose quotidienne d’indignation télévisée. Entre les TV suisses, belges et françaises Florian Philippot répond gaiement aux sollicitations des militants et prend la pose. D’autres personnages historiques comme Bruno Gollnisch, le meilleur ami des preneurs de son, se prêtent aux jeux des questions/réponses. À la sortie, le service d’ordre a déployé les grands drapeaux pour récupérer quelques billets et se les partager entre colosses. Un service d’ordre qui avait visiblement reçu quelques consignes après les récents incidents puisqu’aucun journaliste accrédité ne s’est plaint de leurs agissements.

Marine Le Pen prèche devant un public conquis © DR


Exclusif

Accessibilité : les sourds veulent se faire entendre La « revalorisation de l’allocation adulte handicapé », voilà l’une des mesures concrètes présentée par Marine Le Pen dimanche, à Lyon. Durant son meeting, la candidate du Front national a fait face à un imprévu : la mobilisation d’un groupe luttant pour l’égalité des droits des sourds et malentendants.

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Ce que l’on souhaite, c’est qu’à chaque meeting, une organisation soit mise en place pour les sourds et malentendants

A

près un film de campagne qui ressemble à un clip de PNL ou au dernier teaser de Game Of Thrones, Marine Le Pen arrive sur la scène de la salle 3 000 sous l’ovation du public. Elle commence alors son discours quand un groupe de six personnes se lève pour s’installer devant l’assistance. Les jeunes gens se mettent à traduire le discours de la candidate frontiste en langue des signes. Incompréhension dans le regard des agents de sécurité. On réalise alors que la scène qui est en train de se dérouler sous nos yeux n’est pas du tout prévue au programme du meeting. Après dix minutes de traduction, le petit groupe finit par s’éclipser de lui-même, satisfait de son action. C’est à la sortie du meeting que l’on en apprend davantage sur le pourquoi du comment de cette intervention. Claire Bernada et Anthony Guillon font partie du mouvement Acces-Cible qui dénonce le manque d’accessibilité à la politique pour les sourds et malentendants. Dimanche, ils avaient décidé de réaliser une action « coup de poing » au meeting de Marine Le Pen : « On n’est pas venu contre le FN ou Marine Le Pen, mais pour montrer que rien n’est fait pour une grosse frange de la population. » Ils venaient donc dénoncer un état de fait et non la position d’un unique candidat : « Ce que l’on souhaite, c’est qu’à chaque meeting, une organisation soit mise en place pour les sourds et malentendants ». En effet, la loi de 2005 qui reconnaît la langue des signes comme langue officielle de la République et qui accorde l’égalité des droits et des chances à tous n’est que rarement respectée quand on verse dans le domaine politique. Pour Anthony Guillion, 37 ans et sourd-muet de naissance, l’inquiétude est de mise. Depuis qu’il est en âge de voter, le jeune homme n’a jamais pu suivre une élection présidentielle par simple manque d’accessibilité : « On met clairement les sourds de côté, moi j’ai besoin de voter en mai ! Comment je vais faire ? Je vais pas voter ? Moi je m’inquiète pour mon pays. » Avec 300 000 sourds signants en France et 4 millions de malentendants, « c’est une population énorme que l’on met de côté ». Avec les différentes actions effectuées par Acces-Cible ce week-end (ils étaient également présents au meeting de Macron et Mélenchon), le mouvement espère une prise de conscience des responsables politiques face à un manque qui prive certains de nos concitoyens d’un droit fondamental.

Les militants acclament Marine Le Pen © Hugo Dervissoglou

Par Mathieu Bassaïstéguy

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MAcron Macron : recherche programme désespérément

Ici, on ne marche pas, on piétine

Par Manon Dognin

Par Clémentine Emonoz

Après avoir dévoilé une esquisse de programme sur France Inter, Emmanuel Macron devait marquer les esprits lors de son meeting au Palais des sports de Lyon, ce samedi. Visiblement confiant, le candidat n’a pas estimé nécessaire de profiter de l’occasion pour éclaircir les points d’ombre de son programme.

Au début, on partait voir Macron avec des idées d’articles déjà en tête. Puis, on est arrivées et on a patienté trois heures avant de pouvoir enfin apercevoir l’élu, faute d’organisation. Un élément qui fait tâche, on vous raconte.

La voix de Jay-Z résonne au sein du Palais des sports, la foule s’épaissit minute après minute, les écrans lumineux donnent presque l’illusion d’un concert de Beyoncé. Néanmoins, le tapis de drapeaux tricolores et européens accompagnés d’ardents « Macron président ! », viennent nous rappeler qu’il s’agit bel et bien d’un meeting politique. Oui, pour la forme, tout y est. Mais le candidat Macron ne se cache-t-il par derrière cette ferveur qui « réunit tous les Français », comme le scande le maire de Lyon, Gérard Collomb, pour dissimuler une absence d’idées novatrices ? 17 heures : après une heure de discours, les langues se délient : « Il n’était pas censé annoncer quelque chose de concret ? », s’interroge une sexagénaire dans les rangs. Les phrases sont longues, très imagées. Les anecdotes et les petits tacles à l’égard de ses adversaires se multiplient : « Certains prétendent parler au nom du peuple, mais ce ne sont que des ventriloques ! », fustige fièrement le leader d’En Marche. « Il faut pas s’inquiéter le programme va arriver ! » Supprimer le RSI, diviser par deux le nombre d’élèves dans les classes de ZEP ou encore poursuivre la transition énergétique, oui monsieur Macron, mais par quels moyens ? « Les détails du programme vont arriver d’ici la fin du mois », s’enthousiasme Arthur, membre des Jeunes avec Macron. À moins de trois mois du premier tour de la présidentielle, il serait peut-être temps, non ? Le jeune homme poursuit : « J’avoue que c’est dommage qu’il n’ait pas saisi cette occasion, cela aurait été une démonstration de force », ajoute Arthur. Emmanuel Macron semble rassembler « des gens heureux qui réussissent », souffle Hugo Clément sur Twitter. Tellement heureux qu’ils ne voient pas la nécessité de voter pour un programme avant de voter pour un homme ?

6 Emmanuel Macron en plein discours lors de meeting à Lyon le 4 février © Europe 1

« RDV 13h15 à la sortie du métro », « Plutôt 13h30 non ? », « Non, ça va être blindé, autant être en avance. » Comme on l'imaginait, à la sortie du métro Stade de Gerland, la foule est au rendez-vous. Difficile de dire combien de personnes se sont déplacées pour l’occasion. On s’insère dans le troupeau immobile. Ce dernier est tellement étendu que l’on n’aperçoit même pas le Palais des sports. « J’ai vu sur l’événement Facebook que le meeting commençait à 14 heures », dis-je à mon acolyte impatiente afin de la rassurer. Pourtant, il est déjà 14 heures et la masse n’a pas bougé d’un iota. « Atteeeeeeention », retentit dans la foule. Un convoi de personnes à mobilité réduite tente difficilement de se frayer un chemin afin d’atteindre l’entrée. Rien n’a été prévu pour les accueillir. L’impatience se fait sentir. On commence une marche vers Emmanuel Macron ou en tout cas vers le premier palier de vérification. « Les sans-billets à gauche et les billets tout droit », nous lance un jeune de l’équipe. Allez demander à près de 8 000 personnes coincées de se déplacer en même temps, mais dans des sens opposés. Super idée ! Première vérification des billets. « On est VIP, on va où ? », lance-t-on à un jeune chargé de nous aiguiller. « Là-bas ». Second passage. « Qui vous a mis en VIP, j’ai vos noms nulle part ? » Pourtant, on a bien été inscrites. Quatre coups de fils sont nécessaires pour finalement avoir le droit de continuer. On aurait dû avoir un bracelet bleu représentatif de nos statuts de privilégiées pour atteindre nos places réservées, mais l’organisation n’a jamais été capable de gérer. Après avoir monté quatre fois les escaliers, être allées trois fois à l’accueil presse, à l’accueil jeune, dans le hall, dans tous les étages, finalement, on a réussi à s’asseoir, mais on ne nous y reprendra pas. C’était l’horreur et on est parties à 19 heures.


mélenchon

A Lyon, La france insoumise est silencieuse Par Amélie Vuargnoz, Selena Miniscalco et Angélique Bernard

Entre Paris et Lyon, il n’y a qu’un pas. C’est ce qu’a démontré Jean-Luc Mélenchon, dimanche, en assurant un meeting à deux endroits différents. Si les participants sont venus en nombre, l’ambiance, elle, n’était pas au rendez-vous.

Mélenchon se la joue rock star Après un bref discours pour les déçus restés à l’extérieur, à 14h30 l’homme politique, vêtu d’un imper gris, fait son entrée au milieu de la foule debout qui criait : « Résistance, résistance ! » Ce sera bien le seul moment d’enthousiasme des participants. Après avoir présenté son hologramme, la mer, l’espace et le numérique sont les principaux su-

jets abordés par le candidat. Le représentant de la France insoumise, connu pour son franc-parler, n’a pas failli à sa réputation. Emmanuel Macron en a d’ailleurs fait les frais à plusieurs reprises : « Monsieur Macron veut ouvrir les bibliothèques le dimanche ? C’est juste pour faire bosser les gens, il a déjà pourri la vie de milliers de gens avec la loi El Khomri » , a-t-il déclaré accompagné par les rires de la foule.

L'hologramme de Jean-Luc Mélenchon a fait réagir le public ce dimanche © DR/ Montage Amélie Vuargnoz

«O

n veut rentrer ! », scande le public coincé sous la pluie dans une longue file d’attente. Après plusieurs dizaines de minutes, les partisans de Jean-Luc Mélenchon, qui se sont déplacés à Eurexpo pour son meeting s’impatientent. C’est sur le coup de 13 heures, que les portes s’ouvrent enfin, après une fouille quasi inexistante. Pas de billets d’entrée, personne pour placer les participants : l’organisation laisse à désirer. Mais, si vous ne saviez pas où dépenser votre argent, Mélenchon lui, le savait : pas de buvette, mais de nombreux stands vendant des souvenirs en tout genre à l’effigie du candidat (livres, t-shirts, mugs, tote bags...). Avant le début du meeting, c’était le calme plat dans une salle pourtant comble (12 000 personnes selon les organisateurs). Malgré une tentative de la part des chauffeurs de salle, c’est un flop. Le seul que la foule réclame, c’est Jean-Luc Mélenchon.

« Mélench’, le candidat du peuple » Qu’ils soient jeunes ou vieux, les spectateurs sont unanimes : Jean-Luc Mélenchon est le candidat le plus proche du peuple. Si les jeunes ne sont pas venus en masse, quelquesuns étaient heureux de constater que le « Mélench’ de Youtube » était le même que celui qu’ils avaient en face d’eux. « On peut facilement s’identifier à lui. Sa présence sur les réseaux sociaux montre qu’il veut s’investir pour la jeunesse », témoigne Alexandre, 17 ans. « C’est un très bon orateur. Ce n’est pas que son programme qui m’intéresse mais c’est aussi le personnage », insiste Adrien, 18 ans, venu à son premier meeting. C’est après un discours d’une heure et demie que Jean-Luc Mélenchon conclut son meeting. Mais avant de s’en aller, il n’hésite pas à entonner le chant des canuts, suivi par une Marseillaise peu reprise par le public qui commençait déjà à partir. Au final, des Lyonnais conquis mais une ambiance plate. 7

« Alors où suis-je ? À Lyon ? Oui…Et hop maintenant à Paris » C’est d’un claquement de doigts que Jean-Luc Mélenchon disparaît et réapparaît d’une scène à l’autre, tel Joséphine Ange Gardien. Le pari pourtant risqué pour cette « première mondiale » est finalement réussi. « C’était impressionnant, j'ai eu l'impression d'assister à un meeting où il était physiquement présent », témoigne Valentin, un mélenchoniste parisien. L’oeuvre du candidat était certes impressionnante, mais son prix l’était tout autant, 60 000 euros selon le Huffington Post.


Humeur Bélier

L’horoscope du jour

Laurent Wauquiez

Lion

Dans les prochaines semaines Bélier, tu connaîtra des festivités qui t’inspireront des sentiments de libération et de soulagement, qui déboucheront sur au moins une révélation durable.

Les humains ont besoin de compagnons pour les provoquer et les stimuler. Et toi Lion, es-tu bien entouré de ce type d’influences tonifiantes?

Taureau Dominique Strauss-Kahn Tu auras un instinct exceptionnel pour reconnaître sur ton chemin les gens qui pourront réellement t’aider. Pour ne rien gâcher, tu auras le chic pour tomber sur la bonne personne au bon moment.

Gémeaux

Jean-Marie Le Pen

Suis ces quatre mots cette semaine : désembrouiller, pour dissiper le chaos ; purifier, pour clarifier tes intentions ; rayonner, pour te déployer jusqu’à ton objectif ; caracoler, vers l’attisement de ton tempérament enjoué.

Cancer

Benoît Hamon

Tu pourrais connaître une expérience qui, dans ses insondables méandres, n’aboutira pas forcément au résultat escompté, mais elle te mènera peut-être à une heureuse découverte fortuite.

Jean-Luc Mélenchon

Vierge

Ségolène Royal

J’entrevois l’irruption dans ta vie de surprises éphémères, charmantes et enrichissantes, surgissant des interstices de la morne banalité du quotidien.

Balance

Sylvia Pinel

Ta créativité s’emballe, utilise cette frénésie intellectuelle avec discernement. Si tu ne l’exprimes pas dans l’art ou dans l’écriture, canalise-la pour réinventer un pan délaissé de ta vie.

Scorpion Arnaud Montebourg Scorpion, attache-toi à préserver, protéger et perpétuer les plus beaux instants de ton passé qui méritent une place de choix dans ton avenir.

Sagittaire Jean-Luc Bennhamias La montagne ne viendra pas à toi. Inutile de te draper dans ta dignité outragée, trouve ton rythme. Pas après pas, souffle après souffle, tu découvriras au fil de ton ascension l’implacable magie de la lenteur et de l’effort.

La rédac’ Directrice de la publication Directrice de la rédaction Rédactrice en chef Secrétaires de rédaction

Isabelle Dumas Claire Pourprix Hugo Dervissoglou Marlène Thomas, Anne Rivière, Marion Gergely Maquettistes Amélie Vuargnoz, Selena Miniscalco Journalistes Mathieu Bassaïsteguy, Angélique Bernard, Clémentine Emonoz, Victoria Havard, Manon Dognin, Hugo Dervissoglou, Marion Gergely, Selena Miniscalco, Amélie Vuargnoz, Anne Rivière, Marlène Thomas.

@le10dumat 10dumat@iscpalyon.net 47, rue Sergent Michel-Berthet 69009 Lyon

Capricorne Roseline Bachelot Ta puissance animale te portera à des exploits exceptionnels, Capricorne. Sans nécessairement filer aussi vite qu’un cheval au galop, tu ressentiras un regain d’endurance, d’énergie, de vitalité et de bon sens instinctif.

Verseau

Nicolas Sarkozy

Je ne saurais trop te recommander d’imaginer quelques expériences absurdes, Verseau. Il ne m’étonnerait pas que l’une ou l’autre produise des résultats aussi réjouissants qu’improbables.

Poisson

François Fillon

Si ton filtre d’amour n’a pas marché, c’est peut-être tout simplement parce que tu as mal interprété la recette. `Se pourrait-il que ton échec ne soit dû qu’à un malentendu 8 sur les ingrédients indispensables à la réussite?


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