10 du mat n°4 18/01/2017 ISCPA Lyon

Page 1

Valls à Villeurbanne

Bienvenue en terrain connu Numéro 4 - Mercredi 18 Janvier 2017

Edito

Dans un contexte sociétal où les seuls mots à la bouche des politiques sont chômage, terrorisme et élections, voilà un sujet de discussion qui promet d’être intéressant. Qui eut cru qu’une petite île d’un kilomètre carré seulement défie les parlementaires français ? Certainement pas eux. Et non, l’île du Tromelin n’est pas une destination paradisiaque, mais bien un petit bout de caillou au milieu de l’océan Indien à grand intérêt géostratégique. Mais l’on pourra reconnaître à ce petit bout de caillou la prouesse de faire varier les inquiétudes des politiques français.

PAGES 4-5

En pleine campagne presidentielle, Manuel Valls s’est rendu ce mardi 17 janvier a Villeurbanne. Rendez-vous en terre socialiste.

on est aussi

sur le web www.keskiscpass.com @le10dumat 10dumat@iscpalyon.net

© Lionel Bonaventure / AFP

Serge Tinland : candidat d’un monde meilleur

Ile Tromelin : un debat qui revient de loin

Religion et politique : partie II


Médisances Marine Le Pen, championne des audiences Diffusé lundi soir sur France 3, dans le cadre de son mois politique, le documentaire Marine Le Pen, La dernière marche ?, a été suivi par près de 1,8 million de personnes (7,2% de part de marché), selon Médiamétrie. Une faible audience pour la chaîne du service public. Pour autant, Marine Le Pen fait mieux que les autres candidats ayant déjà fait l’objet d’un documentaire sur la chaîne. Le reportage retraçait le parcours politique de la candidate frontiste. Dédiabolisation du parti, pression paternelle ou encore guerre des générations, le parti familial était décrypté sous toutes les coutures. Classée 11e personnalité politique préférée des Français, Marine Le Pen continue à susciter massivement l’intérêt et la curiosité.

Le tweet du jour

Merci Jean-Marie Le Pen pour cet éclairage. Toujours aussi perspicace. #DÉNI

La phrase du jour

« Ici, c’est la bretagne » Accueil glacial pour Manuel Valls. Fraîchement arrivé à Lamballe, dans les Côtes-d’Armor, l’ancien Premier ministre et désormais candidat à la présidentielle a reçu une belle baffe de la part de l’un de ses détracteurs. Le jeune homme n’a pourtant pas crié Allah Akbar mais « Ici c’est la Bretagne ! ». Visiblement, l’armoire à glace placée à côté de Manuel Valls n’a pas apprécié ce petit geste déplacé. Ni une, ni deux, coup de tête, balayette, le petit plaisantin s’est vite retrouvé à terre.

Maduro/Trump : peace and love ?

Macron, Chouchou des français Dans un sondage mensuel Odoxa*, publié hier, le candidat du mouvement En Marche arrive en tête des personnalités politiques suscitant le plus de soutien et de sympathie auprès des Français. L’ancien ministre de l’Économie arrive premier avec 40% d’opinions favorables. En deuxième position, Alain Juppé, avec 34%, malgré son élimination à la primaire de la droite. La dernière marche du podium est partagée par deux candidats à la présidentielle : Jean-Luc Mélenchon, en forte progression ces dernières semaines (+8pts), se retrouvent au coude-à-coude avec François Fillon. Le candidat élu à la primaire du centre et de la droite est en très légère augmentation ce mois-ci avec une hausse d’un point.

Le président vénézuélien, Nicolas Maduro, a déclaré devant les journalistes qu’il était surpris de « la campagne de haine brutale contre Donald Trump dans le monde entier, en Occident, aux États-Unis ». Alors que le 45e président américain élu prendra ses fonctions demain, Nicolas Maduro s’apprête à tourner la page Obama, sans trop de regrets mais avec diplomatie, contrairement à son mentor. « Il ne sera pas pire qu’Obama, c’est la seule chose que je me risquerai à dire. » Nicolas Maduro fait face à une crise économique et sociale causée, selon lui, par une conspiration capitaliste soutenue par les États-Unis.

*Sondage réalisé par Internet, les 12 et 13 janvier, selon les méthodes des quotas, auprès d’un échantillon de 984 personnes âgées de 18 ans et plus, dont 452 interrogées avant le débat et 532 personnes après le débat. Marge d’erreur de 1,4 à 3,1 points.

2


Des chiffres et des lettres

Tromelin fait du bien à la politique... ou pas Par Manon Dognin

Tromelin, Quésako ? Vous pouvez toujours chercher, vous ne risquez pas de l’apercevoir sur une carte. Égarée au sein de l’océan Indien, Tromelin compte 3,7 km de côtes, pour une superficie de 1 km2.

#JeSuisTromelin Lorsqu’il s’agit de défendre la « souveraineté nationale », nul besoin de prier le Front National pour cristalliser la peur des citoyens. La perte d’un kilomètre carré de territoire national, quel scandale ! Marine Lepen, mais aussi une poignée d’élus de tous bords, s’inquièteraient donc du sort de leurs patriotes bernard-l’hermite. Plus sérieusement, ces députés craignent que l’adoption de cet accord ne fassent surgir d’autres revendications. Le cas de l’île de la Passion, au large du Mexique, a notamment été évoqué. Finalement, l’affaire Tromelin s’est vue retirée de l’ordre du jour à l’Assemblée nationale ce mardi. Florian Philippot a, de son côté, applaudi cette mobilisation sur Twitter à grands coups de #Tromelindoitresterfrançaise. Des comportements nationalistes pas tout à fait légitimes, si l’on s’en réfère au traité de 1814... Mais après tout, pourquoi s’en soucier lorsqu’une cause sert si bien les intérêts de son camp ?

Les enjeux

* Vous l’aurez compris, ce n’est certainement pas Tromelin et sa superficie qui attisent les convoitises. Les eaux qui encerclent l’îlot sont particulièrement poissonneuses, et on y soupçonne la présence de pétrole et de gaz. Pour rappel, la Zone économique exclusive (ZEE) s’étend jusqu’à 200 milles marins (soit 370 km) autour des côtes de l’île.

Tromelin

Tromelin n’est pas tout à fait l’île paradisiaque idéale. Pour le côté ‘‘désert’’, jackpot ! Personne à l’horizon, excepté quelques rares scientifiques. Niveau survie, c’est plutôt Koh-Lanta, puisque l’endroit est dépourvu d’eau potable. Si vous prévoyez une petite séance d’introspection sur l’île pour vos prochaines vacances, vous ne serez en réalité pas totalement seul. Tromelin est majoritairement peuplée de bernard-l’hermite et de tortues de mer. Les alizés du sud-est y soufflent la majeure partie du temps. Ces vents puissants rendent la moindre culture totalement impossible. Pour couronner le tout, Tromelin est fréquemment balayée par des cyclones lors des saisons chaudes.

* Non, l’accord mis en standby depuis plus de six ans n’avait pour vocation de souligner l’entente entre Maurice et la France. Paris entend mettre de l’ordre dans la gestion des ressources halieutiques de Tromelin et prévoit implicitement d’user de cette cogestion. Le but : empêcher le gouvernement mauricien d’autoriser le pillage des ressources du secteur par des navires asiatiques. Une pratique jusqu’alors difficilement punissable.

1814

C’est l’année de l’écriture du traité de Paris, texte sur lequel s’appuie le gouvernement mauricien dans ses revendications. L’article 8 stipule la cession par la France au Royaume-Uni de l’Île Maurice et ses dépendances (dont Tromelin). Les deux parties ne s’entendent pas sur son interprétation. Le 7 juin, naissent les premières impulsions d’un accord de cogestion entre l’Île Maurice et la France. La ratification du texte est depuis en suspens et a été une nouvelle fois retardée hier.

3

2010

C’est la date à laquelle l’Île Maurice obtient son indépendance vis-à-vis de la Grande-Bretagne. Depuis 1976, elle revendique la possession de Tromelin à la France.

1968

Le nom ‘‘Tromelin’’ ne vous dit sans doute rien. Et pour cause, cet îlot perdu au large de Madagascar est à peine plus grand que le parc de la Tête d’Or. Qu’importe, le statut de cette (contestée) possession française est aujourd’hui menacé par un accord de cogestion avec l’Île Maurice, qui devait être étudié ce mardi à l’Assemblée. Celui-ci prévoit la mise en commun de compétences dans le domaine de l’économie, de l’archéologie et de l’environnement. Une éventualité qui a fait bondir la classe politique.


Manuel Valls

Valls à Villeurbanne, comme à la maison

M

an ue

lV al

ls

en

vi

sit

e

à

Vi ll

eu

Par Angélique Bernard

rb a

nn

e

ce

m

ar di

Au ria

En attendant dimanche, et le premier tour de la primaire de la Belle Alliance populaire, Manuel Valls poursuit son tour de France. Et ses « rencontres sur le terrain, car la France ce n’est pas que Paris. » Hier matin, le candidat socialiste a fait étape à Villeurbanne, à l’invitation de Najat Vallaud-Belkacem. Une rencontre entre militants, en (très) petit comité, mais suffisante pour échanger quelques amabilités...

A

Gu

io

t

autres, c’est vous qui décidez. » Inquiet Manuel ? Mais même pas le temps de prendre un verre de vin blanc. Le candidat restera une vingtaine de minutes, s’en suivront une ribambelle de selfies, et surtout, un moment privilégié avec Reine, 88 ans, fidèle supportrice. « Il m’a enlacé, je lui ai dit que s’il fait une bonne campagne, Fillon n’a aucune chance et pour l’instant Manuel est très bien, pour dimanche on ne s’inquiète pas, c’est lui ou rien. » Valls a trouvé sa fan number one. Une chose est sûre, ce passage éclair à Villeurbanne ne fut pas un grand succès, mais un moment agréable comparé à la suite de la journée en Bretagne, où il a été chahuté par un jeune homme devant la mairie de Lamballe. À en faire regretter les tendresses avec les petites mamies.

près une visite culturelle matinale au Pôle Pixel et au Théâtre national populaire (TNP), c’est dans la micro-salle de la section PS de la commune que le candidat était attendu en fin de matinée. Seule une trentaine d’élus et militants l’attendait, mais la salle, pourtant petite, était tout de même bien vide. C’est finalement à 11h45 qu’il fait son entrée, sous les faibles applaudissements, suivi de près par son acolyte Najat Vallaud-Belkacem et son « hello » adressé à la salle (dont la moyenne d’âge était de 60 ans). « Il y a plus de journalistes que de militants PS », réagit même un fidèle du parti. Najat-Vallaud Belkacem : « jeudi tu ne seras pas seul » Après avoir salué les personnes une à une, serrages de mains, bises aux plus anciens, le candidat a pris place au fond de la salle, comme à la maison. Le maire de Villeurbanne, Jean-Paul Bret, lui souhaite la bienvenue. Quant à la ministre de l’Éducation, elle n’a pas manqué l’occasion de rappeler son soutien à son ami : « Je suis très contente d’emmener Manuel, ici, chez moi. C’est le candidat qu’il faut, fidèle aux valeurs de la gauche. » Elle précise par ailleurs : « Jeudi soir, tu ne seras pas seul, les militants et moi regarderons le débat, ici, tu as une fidélité remarquable. » Le concerné esquisse un léger sourire.

Joris : « On ne pourra pas lui reprocher de ne pas se déplacer » Ce n’est pas un meeting, on veut bien, mais les militants PS attendaient plus de temps accordé avec Manuel Valls. Rien de nouveau à se mettre sous la dent, juste le plaisir de le voir. Pour Joris, originaire de la région parisienne, et étudiant à Lyon, c’est différent, il est venu par sympathie. « C’était un peu court, mais on ne pourra pas lui reprocher de ne pas se déplacer. Moi j’ai de l’affection pour lui, car il était maire d’Évry, ma ville. Il a fait énormément pour Évry, s’il fait pareil pour la France, c’est dans la poche. » Le jeune parisien a un seul regret, la fausse image donnée à Manuel Valls de « candidat froid et hautain ». « Moi qui l’ai côtoyé régulièrement, il a toujours été proche des habitants, c’est sa force, il est présent. » Il finira par un tacle à Emmanuel Macron, jugé opportuniste et peu crédible selon le jeune homme, en phase avec l’avis général de la salle. Pourtant, Macron fait salles combles et fureur auprès des jeunes. L’avenir nous dira qui remportera cette bataille.

Valls : « Il ne faut pas se laisser abattre par les discours des autres » Viens le moment où le candidat prend la parole : « Je précise à la presse que ce n’est pas un meeting, je veux juste une mobilisation, venir à la rencontre des militants PS », plaisante-t-il. S’en suivront les phrases bateaux et le rappel de ses idées fortes, rien de bien original. Il terminera avec un discours pour la poignée de militants présents : « À ceux qui veulent se mettre en travers, gare à eux ! Il faut se mobiliser contre l’extrême droite et Fillon. Il faut un choix clair dimanche, il ne faut pas se laisser abattre par le discours des

ne

4


Manuel Valls

Villeurbanne : la section PS perturbée par les ralliement à Macron

A

Lors de la visite, mardi matin, de Manuel Valls dans les bureaux de la section de Villeurbanne, un autre candidat a fait parler de lui : Emmanuel Macron. Les ralliements de plus en plus nombreux des élus socialistes lyonnais à son mouvement En marche dérangent les élus, tout comme les militants.

près l’annonce du maire de Lyon, Gérard Collomb, puis celle du président de la fédération PS du Rhône, David Kimelfeld, l’adjointe au maire, Anne Brugnera a révélé, lundi, qu’elle rejoignait elle aussi Emmanuel Macron. Chez les militants et élus du parti, la pilule a de plus en plus de mal à passer et la section de Villeurbanne, qui accueillait mardi matin Manuel Valls, n’échappe pas à la règle. Farida Casoli, conseillère municipale PS déléguée au Logement à Villeurbanne avoue que le « sujet revient souvent sur le tapis. Cela créé des polémiques à la section et même à la mairie. En effet, on a des élus qui soutiennent Macron, donc il n’y a pas une bonne ambiance en ce moment. On se dit : ’’Vivement que la primaire se finisse car on saura sur quel pied danser’’ ».

« il faut bien avancer, les mettre en statuer sur la nécessité d’une démission concurrence, et puis peut-être que du président de la fédération. Macron reviendra au PS plus tard. » « On a fait une assemblée générale La démission de David où l’on s’est tous exprimés. La grande Kimelfeld souhaitée majorité des socialistes sont d’accord sur le fait que rouler pour un candidat Malgré ces controverses, pour Ali ne figurant pas dans la Belle alliance Mohamed Ahamada, membre du populaire n’est pas cohérent lorsque conseil d’administration du PS de l’on est un membre “actif” du parti », Villeurbanne, l’ambiance dans leur explique Ikhef Chikh, un autre section reste plutôt « sereine ». Pour membre du conseil d’administration lui, c’est un problème de « conscience, villeurbannais. Des mesures les élus qui appartiennent au nécessaires pour ne pas trop froisser

Manuel Valls : persona non grata à Lyon ? Ravis de recevoir l’ex-Premier Ministre dans leur ville, les militants socialistes ne sont néanmoins pas dupes sur les raisons qui l’ont poussé à éviter Lyon : « Manuel Valls n’est pas allé à Lyon à cause du soutien affiché de Gérard Collomb à Emmanuel Macron », déclare embarrassé Claude Di Sturco, un retraité, présent lors du discours. Le militant veut malgré tout voir les choses positivement :

Parti socialiste ne peuvent pas se rallier derrière Macron, qui ne se déclare ni de gauche, ni de droite. » Une problématique d’autant plus importante lorsque ce sont des acteurs majeurs de la fédération, comme David Kimelfeld, qui font faux bond aux candidats de la primaire de gauche. Une requête a donc été envoyée à l’instance nationale afin de 5

les militants, souvent plus virulents avec les politiques qui retournent leur veste. « Gérard Collomb et tous les élus de Lyon qui soutiennent Macron ne sont pas socialistes pour moi, ils devraient quitter le parti s’ils ont un honneur », tranche Joël, militant PS de la première heure.

Emmanuel Macron en plein discours. © Auriane Guiot

Par Marlène Thomas


l’article du seigneur

politique : sans foi, ni loi La foi de la discrimination

En affichant sa foi en direct sur TF1, François Fillon a provoqué un ‘’sacré’’ tollé. S’est alors ouvert le débat sur la place de la religion dans la politique, sujet d’autant plus sensible au vu du statut fragile de la laïcité. Décryptage. Par Victoria Havard

I

l serait tout d’abord judicieux de définir le principe de laïcité, avant de parler de la place de la religion dans la politique. La laïcité est composée de deux éléments : la séparation des Églises et de l’État (loi de séparation de 1905), et la neutralité des institutions.

peut aussi être transparent, tant que ce n’est pas à vocation électoraliste, sinon, cela devient malsain. »

La religion, un argument de marketing politique?

C’est en effet ce qui a été reproché au candidat à la présidentielle de droite. Hugo Baillet, Au j o u r d ’ h u i , professeur de la question communication « Je suis gaulliste, et de surrepose sur la politique à neutralité des croît, je suis chrétien. Ca veut l ’ I S C O M , représentants dire que je ne prendrai jamais i n t e r p r è t e d e s d i t e s une décision qui sera contraire i n s t i t u t i o n s . au respect de la dignité humaine, l’intérêt politique du candidat : Rappelons de la personne humaine, de la « Sur cet que l’article solidarité. » exemple précis, premier de la C o n s t i t u t i o n - François Fillon, JT de 20h sur TF1, il a utilisé cette mardi 3 janvier 2017. stratégie car il de 1958 sait qu’une partie protège la foi de l’électorat des citoyens : « La France est une République pratiquant s’est rangé du coté du FN. indivisible, laïque, démocratique et Il voulait leur faire un nouveau signe. sociale. Elle assure l’égalité devant la Mais ce n’est pas forcément une loi de tous les citoyens sans distinction bonne idée sur le plan politique, d’origine, de race ou de religion. il risque de perdre des électeurs, Elle respecte toutes les croyances. » surtout après la polémique de revenir sur le mariage pour tous. » Mais qu’en est-il d’un candidat à la présidence française? A-t-il le droit Quel part représente l’électorat que de proclamer sa foi en direct? De François Fillon essaye d’accrocher? légitimer l’un de ses projets par sa Jean-François Colismo, historien chrétienté? Nous avons interrogé des religions, a déclaré au Parisien : Thomas Rudigoz, maire du « Personne ne connaît le poids 5e arrondissement de Lyon. Croyant du vote catholique. On sait juste et pratiquant, il nous explique qu’il qu’il est à droite. Mais disons que ne ferait pas « de procès d’intention le noyau dur des pratiquants, qui à François Fillon. Qu’il ait, par sa représente 8 % de la population, foi, des sensibilités, ne me choque est acquis à François Fillon, pas. En politique, plus vous montez, du moins en grande partie. » pari risqué mais plus c’est sensible. Mais j’estime Un Réponse en mai. qu’un candidat à la présidentielle gagnant?

Bien que la déclaration de François Fillon ne porte pas atteinte au principe de laïcité directement, les propos restent maladroits. Prendre l’exemple de la religion catholique comme base du respect de la dignité humaine sous-entendrait alors que les autres religions ne partagent pas ces principes ? C’est contre ce genre de déclaration que Najib Azergui, fondateur du parti Union démocrate des musulmans français (UDMF), tente de lutter. Ce dernier a réagi vivement, en disant que « les dérives politiques ne faisaient qu’alimenter les amalgames. » Et en profite pour préciser qu’ « aujourd’hui, la laïcité est un terme devenu fourre-tout, un bouclier contre l’islam : il y a un vrai travail de pédagogie à faire sur ces notions. » Finalement, nous pouvons nous demander pourquoi le religieux revient sur le devant de la scène. Jean-François Colismo propose une interprétation. « La religion revient partout dans le monde comme un facteur politique, parce qu’il permet de poser le problème de l’identité au sein de la mondialisation. Or, la laïcité n’est pas une identité, mais juste un mode d’organisation de l’État avec les religions. »

Crédit : AFP

6


lE CANDIDAT DU JOUR

Serge Tinland en chasse contre les « vautours » de la politique Par Marion Gergely

Encore un candidat qui veut révolutionner les choses, encore un candidat qui veut aller vers une VIe République... Mais avec Serge Tinland, voici surtout un candidat qui veut débarrasser la France des « sectes criminelles » que sont les politiques. Pour ce père de famille de 55 ans, employé dans l’aéronautique, cette croisade constitue même l’essentiel du programme.

Être candidat, un véritable défi Serge Tinland est sûr de lui. Ainsi, il s’est exclu du système politique actuel et de son clivage gauche/ droite, même si son but reste de transmettre ses idées. Exemple avec le revenu universel de base, un point-clé de son programme dont il revendique une certaine antériorité. « Le voir mis en avant par ces vampires et autres criminels de la politique, de tous bords, est pour moi une véritable satisfaction, car l’important c’est d’avancer, de progresser pour le bien et le bienêtre de tous, femmes, hommes, animaux et environnement ! » Une campagne 2.0 Le courage et la volonté sont les points sur lesquels Serge Tinland se base pour réussir. Mais être seul, ou presque, dans une telle aventure

n’a rien de facile. « N’étant pas connu dans le milieu politique, je me suis tout naturellement tourné vers les réseaux sociaux afin de pouvoir faire connaître ma candidature et mon programme. » Une publicité qui lui a permis de trouver, à Albi, un directeur de campagne d’une aide précieuse

cette réponse a été de ne plus faire parvenir d’informations sur mon programme ! Cela en dit long sur l’état de la démocratie française, en 2017. » Serge Tinland se retrouve donc pour l’instant à zéro parrainage.

Mais la complexité de la campagne ne réside pas seulement en une quête de signatures. La difficulté, selon Serge Tinland, est de faire connaître ses convictions. « Une des choses les plus difficiles, selon moi, est d’obtenir l’accès aux différents médias nationaux (journaux, radio, télévision...), et ce gratuitement, afin de faire connaître mon programme à la totalité du peuple pour qu’il s’en fasse une idée précise. » Le problème majeur pour ce candidat est que les partis traditionnels ne veulent pas entendre les petits candidats. « C’est pour cela que les médias ne donnent pas la parole à des citoyens pour relayer ses convictions. Mais qui désirent s’investir avec force et pour qu’elles aient une réelle conviction dans des propositions portée, il faudrait que pour faire changer le candidat parvienne les choses. » Serge « L’égalité et à obtenir ses Tinland propose entre la démocratie 500 signatures d’élus. autres le bannissement « C’est un vrai chemin de la guerre et de la n’existent de croix. J’effectue des pauvreté sous toutes pas dans une campagnes mail depuis leurs formes. Pour le campagne décembre 2015 auprès candidat, une chose comme la de l’ensemble des élus, est sûre : « L’égalité présidentielle ! » soit plus de 54 000 et la démocratie mails à chaque fois. n’existent pas dans une Pour moi, ce ne sont campagne comme la pas des spams, mais seulement de présidentielle ! » Mais en attendant l’information citoyenne. Résultat : de pouvoir mettre son programme néant ! Une seule réponse d’un en oeuvre, il continue sa chasse aux maire après six campagnes et « vautours » de la politique actuelle. 7

Serge Tinland pose pour sa candidature à la présidentielle ©, Photo officielle sergetinland2017.fr

«S

imple citoyen de France, apartisan » : c’est ainsi que se définit Serge Tinland. Se présenter à la présidentielle lui apparaît comme une évidence, condition sine qua non pour « pouvoir (se) regarder en face ». Pour lui, cela fait des décennies que la France a donné le pouvoir à des « sectes criminelles de la politique professionnelle, qui, sans vergogne, n’ont cessé de piller la France et son peuple seulement pour leurs propres causes : le pouvoir, l’ego et l’argent ». Son but : faire évoluer les choses pour de bon et rapidement.


À la pêche aux phrases

Vrai ou Faux ? Bruno Le Maire aurait dit :

intelligence est un obstacle »

1

lors d’une déclaration dans Le Point, en février 2016.

Vrai

2

France n’est pas une nation multiculturelle »

lors du grand débat de la primaire, le 24 novembre 2016.

Faux

Vrai

Nicolas Sarkozy aurait dit :

« Je

souhaiterais me reconvertir en plasticien, afin d’assurer ma retraite comme tout le monde »

Faux

Florian Phillipot aurait dit : « Donald

Trump ringardise completement les opposants au patriotisme »

lors d’une interview dans Marianne, le 14 juin 2012.

3

Vrai

François Fillon aurait dit :

lors d’une interview à RTL, le 16 janvier dernier.

Faux

Vrai

4

Faux

Réponses : 1-Vrai / 2-Vrai / 3-Faux / 4-Vrai / 5-Vrai

« Mon

« La

Marine Le Pen aurait dit : « L’islam

est compatible avec la Republique »

La rédac’ Isabelle Dumas Thierry Kieffer Victoria Havard Anne Riviere, Marlene Thomas, Victoria Havard Maquettistes Selena Miniscalco, Amelie Vuargnoz Journalistes Mathieu Bassaisteguy, Angelique Bernard, Clementine Emonoz, Victoria Havard, Manon Dognin, Hugo Dervissoglou, Marion Gergely, Selena Miniscalco, Amelie Vuargnoz, Anne Riviere, Marlene Thomas.

5

Directrice de la publication Directeur de la redaction Redactrice en chef Secretaires de redaction

lors d’une interview sur TF1, en septembre 2016

Vrai

Faux

at

dum 0 1 #

z ! uMat e s s gi @le10d a é R

@le10dumat 10dumat@iscpalyon.net 47, rue Sergent Michel-Berthet 69009 Lyon

8


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.