démocratie :
gifler n’est pas voter Numéro 5 - Jeudi 19 Janvier 2017
Edito
Le modèle politique français comme on le connait serait-il en train de disparaitre ? Les électeurs n’ont plus confiance dans les partis politiques, ces derniers dont la mission était de fédérer, implosent aujourd’hui. À vouloir attirer le plus grand nombre d’électeurs possible, on finit forcément par faire des déçus. À l’instar de la transformation UMP / Les Républicains, En Marche seraitil la refonte nécessaire au Parti Socialiste pour faire oublier ses échecs passés ? Car si le mouvement de Macron refuse d’accueillir les « crevards », il ne se gêne pas pour attirer sous son égide les futurs candidats socialistes aux législatives. Alors le changement, c’est maintenant, mais pour quel résultat ?
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Enfarinage, insulte, gifle... Y a-t-il une violence (in)acceptable en politique ?
on est aussi
sur le web www.keskiscpass.com @le10dumat 10dumat@iscpalyon.net
2012, Porte de Versailles. François Hollande enfariné lors de la présentation du rapport sur le mal-logement de la Fondation Abbé Pierre © DR
Primaire : 3 debat decisif e
Macron et son nouveau harem
Fillon / immigration : un sujet de discorde
Médisances Chouchou des Français : des sondages contradictoires Hier, nous vous annoncions que, selon un sondage Odoxa, le chouchou des Français était Emmanuel Macron, devant Alain Juppé, puis Jean-Luc Mélenchon et François Fillon ex-aequo. Aujourd’hui, nous vous annonçons, avec Ifop-Fiducial, que tout a changé ! Le candidat au sommet de la popularité est en fait... Arnaud Montebourg ! Avec 60% d’opinions favorables, l’ancien ministre de l’Économie devance Alain Juppé (58%), toujours deuxième, mais aussi Bernard Cazeneuve (56%), absent du podium la veille. Emmanuel Macron, quant à lui, n’est plus que la cinquième personnalité politique préférée des Français, mais il précède François Fillon et Manuel Valls, loin derrière. Comment deux sondages peuvent-ils donner des résultats si différents ? Tout est question de panel. Odoxa a interrogé 984 personnes de 18 ans et plus les 12 et 13 janvier. IfopFiducial, 1 884 personnes, soit près du double, du 9 au 14 janvier, soit sur cinq jours au lieu de deux. Autant dire que l’on est pas à l’abri d’une nouvelle surprise, après celles enregistrées pour le Brexit, Donald Trump, ou encore la primaire de la droite.
Le tweet du jour
Jean-Luc Mélenchon est la nouvelle EnjoyPhenix. On a hâte de voir ses tutos.
La phrase du jour
« En réalité, ils sont en train d’appliquer le programme de Marine Le Pen » Cette phrase, désignant Donald Trump et Theresa May, a été prononcée par Marine Le Pen, elle-même. Pourtant, quand elle s’est rendue à la Trump Tower, le 12 janvier dernier, personne ne l’a reçue. Mais selon elle, le président américain s’inspirerait de son programme de protectionnisme économique. À bon entendeur...
Un beau cadeau pour Nkm
Bernard Cazeneuve reste actif La rumeur concernant le départ du chef du gouvernement vers un célèbre cabinet d’avocat a été enterrée. A l’occasion de ses voeux à la presse. Bernard Cazeneuve a fait l’éloge de la fidélité. « Vous le savez, la retraite à 54 ans n’est pas la pente des réformes les plus récentes. » Datant de fin 2016, cette rumeur sur son retrait de la vie politique avait été lancée avant son arrivée à Matignon. Considérons donc cette affaire close, et attendons-nous à revoir Bernard Cazeneuve sur la scène politique après les présidentielles.
Ce mardi, François Fillon a offert la 2e circonscription de Paris à Nathalie KosciuskoMorizet, circonscription sur laquelle il était jusque-là élu. Le candidat à la présidentielle, contre le cumul des mandats, souhaite montrer l’exemple. Beau cadeau pour son ancienne rivale dans la primaire, puisque d’après Thierry Arnaud, chef du service politique de BFMTV, « c’est une circonscription qui est, dans les faits, impossible à perdre pour un candidat de droite ». Rachida Dati, qui convoitait cette circonscription, n’a pas bien réagi à cette nouvelle. Elle promet de « pourrir la campagne » de François Fillon.
ERRATUM Suite à une erreur de crédit, la photo de une du mercredi 18 janvier n’a pas été prise par Lionel Bonaventure de l’AFP mais par Auriane Guiot.
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Tous ensemble
Une claque médiatique 1997 : Jean-Marie Le Pen se fait violemment prendre à partie par des militants indépendantistes et antiracistes à l’aéroport de Fortde-France (Martinique). Les agresseurs avaient expliqué agir en réponse aux propos tenus par l’ex-leader frontiste sur le concept de ‘‘race’’.
« Humiliation », « incident » ou encore « onde de choc », c’est en ces termes que sont fréquemment décrits les dérapages violents envers des personnalités politiques. Aujourd’hui, c’est Manuel Valls qui suscite l’émoi des médias après s’être fait gifler lundi dernier, au cours d’un déplacement à Lamballe (Bretagne). « Violence inacceptable » pour le candidat à la primaire de la gauche qui a décidé de porter plainte ce mercredi. Un geste qui provoque, depuis, l’indignation des élus de tous bords, de Cécile Duflot à Jean-Luc Mélenchon, en passant par Marine Le Pen. Tous dénoncent un comportement allant à l’encontre de la démocratie. « Cette violence n’a pas sa place dans la République », a fustigé Bernard Cazeneuve sur Public Sénat. Toutefois, les élus de gauche ne sont pas les seuls à se prendre des droites (voir les précédents ci-contre). À chaque fois, l’emballement médiatique est le même et la puissance symbolique de l’image prime sur la réalité des faits.
Dominique SimonNet : « La violence n’est pas acceptable en démocratie » 2007 : Nicolas Sarkozy a toujours déchaîné les passions, surtout les plus négatives. Souvenez-vous de sa célèbre phrase au Salon de l’Agriculture, en 2007, « cassetoi pauvre con ! » qui avait suscité un tollé médiatique.
Essayiste et politologue, Dominique Simonnet dresse un constat de l’utilisation de la violence en politique. Une utilisation loin d’être démocratiquement légitime, mais qui met en lumière un ressenti sociétal. Qu’est-ce que ces dérapages anecdotiques révèlent du mal-être des citoyens ? Ces derniers cherchent-ils nécessairement à humilier l’homme politique ? Cet acte mineur est hautement symbolique. La gravité du geste est plus importante que la réalité elle-même. C’est, d’une certaine manière, une insulte à la démocratie. En France, nous sommes censés respecter des règles, des valeurs et respecter l’adversaire. Ce genre d’actions reflètent au mieux une ignorance et au pire un mépris de ce qu’est une démocratie. Avec l’accession au pouvoir de Donald Trump, on note une volonté de salir l’autre. Quand vous parlez de mépris, est-ce que ce citoyen ne s’est pas contenté de « rendre » la violence morale que lui fait subir l’élite politique ?
2012 : François Hollande n’a pas échappé non plus au ras-le-bol des citoyens. Enfariné par une professeure de lettres modernes, cette dernière avait évoqué son « désarroi » pour justifier son acte ainsi que « la trahison socialiste ».
2016 : Après un shampoing aux oeufs à Montreuil (93), l’ex-ministre de l’Économie, Emmanuel Macron condamnait « la bêtise et la violence » des syndicalistes et des militants communistes exigeants le retrait de la loi Travail.
Valls n’a, jusqu’à présent, giflé personne. C’est purement de la rhétorique. Cela voudrait dire que la violence est un moyen acceptable dans un pays démocratique. Il y a plein d’autres moyens de manifester son désarroi dans un pays tel que le nôtre, c’est la richesse de ce régime. Il existe des gens qui sont dans une telle détresse qu’ils voient la violence comme la seule issue possible. Je pense que ceux qui ont recours à la violence ne sont pas nécessairement les plus démunis, comme on a tendance à le penser. Ce sont plutôt ceux qui ont une volonté de faire passer leurs idées par la force. Est-ce légitime que les médias s’attardent autant sur un petit geste, aussi symbolique soit-il ? On voit les chaînes infos faire des commentaires à n’en plus finir. C’est totalement excessif, puisque ça lui donne de l’importance, et ça ne correspond pas forcément à la réalité. Je comprends cependant qu’il soit difficile, en tant que journaliste, de définir quelle considération on donne à pareil événement. Il ne faut pas traiter la chose comme un fait politique grave, mais plutôt sous forme d’édito, en y apportant une réflexion sociologique. Évidemment, les choses prennent toujours plus d’ampleur lorsqu’il s’agit d’une image. Le fait qu’un geste soit filmé contribue à lui donner du poids. La violence peut-elle servir en politique ? Je pense que cela à un double effet. Un effet dissuasif pour les gens qui sont heurtés et légitimement choqués. J’espère encore qu’il s’agit de la majorité des citoyens. À contrario, cela renforce aussi ceux qui se laissent séduire par un discours simpliste et raciste. 3
débat
Primaire à gauche : Le débat de la dernière chance Par Angélique Bernard
À un peu plus de 72h du premier scrutin de la primaire de la gauche, les deux candidats qui participeront au second tour sont encore inconnus. Combat à trois ou grande surprise à la Fillon, le suspense est à son comble. Ce soir, c’est la dernière chance télévisée pour les sept candidats à la présidentielle de se démarquer auprès des votants.
«E
nfin », « déjà » ? Chacun l’interprète à sa manière. Le dernier débat incluant les sept candidats de la primaire à gauche, c’est ce soir, dès 20h55, sur France 2. L’occasion pour les Français d’écouter le dernier one man show de Jean-Luc Bennahmias, ou de voir Sylvia Pinel tenter de se faire entendre parmi les hommes pour la dernière fois. Si les audiences n’ont pas été au rendez-vous pour le premier débat (3,8 millions de téléspectateurs), le 2e fut un véritable flop, suivi par seulement 1,75 million de Français. Si vous n’étiez pas devant votre écran, petite séance de rattrapage. Les sujets abordés lors des deux débats précédents étaient l’Europe, le terrorisme et la sécurité, l’économie (et la question du revenu universel), le cannabis, l’environnement, ou encore l’éducation. Ce soir, c’est la sécurité, la justice, les finances publiques, les institutions, la culture et la santé qui seront abordés, par les chefs d’orchestres David Pujadas, Léa Salamé et Fabien Namias. Et contrairement aux deux autres débats, une nouveauté sera de mise : chacun disposera d’une minute pour détailler la proposition de son choix. Au niveau des candidats, c’est l’occasion pour les retardataires d’abattre leur dernière carte, même si le match devrait se jouer entre Arnaud Montebourg, Benoît Hamon et Manuel Valls. Par contre, certains ont l’air de penser que Vincent Peillon pourrait créer la surprise. C’est la dernière occasion pour lui de se démarquer et d’imposer ses idées fortes avant le vote de dimanche. Même quand y’en a plus, y’en a encore. Les deux candidats qui ressortiront vainqueurs du premier tour s’affronteront dans un ultime débat, jeudi 26 janvier, à 21h. Alors à vos agendas.
© DR
1er Debat 2e Debat 12 Janvier, 21h
15 Janvier,18h
TF1
BFM TV / ITELE
3,8 Millions
de téléspectateurs
1,75 Million
de téléspectateurs
La phrase du débat :
La phrase du débat :
« Fumer du cannabis ? Ça m’est déjà arrivé. Mais pas ce soir je vous rassure ». Jean-Luc Bennahmias.
« Ici sur le plateau, je n’ai pas d’adversaires. Encore moins d’ennemis ». Manuel Valls.
Les thèmes : Les questions économiques et sociales, le terrorisme, la République et la laïcité
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D E B A T
19 Janvier, 21h France 2 Les thèmes : Sécurité Justice Finances publiques Culture Santé Institutions International
© Angélique Bernard et Amélie Vuargnoz
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Les thèmes : Europe, environnement, les échecs de la gauche, l’école, la jeunesse et la laïcité
Infos Pratiques --> 1 tour : Dimanche 22 janvier --> 2e tour : Dimanche 29 janvier er
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Bureaux de vote dans le Rhône et la Métropole
euro, c’est le prix à payer pour voter
16
ans, c’est l’âge à partir duquel, les adhérents des partis co-organisateurs peuvent voter.
débat
Florian Silnicki : « Le débat de la gauche a été trop théâtralisé » Par Anne Rivière
Expert en communication de crise et conseiller LR, Florian Silnicki nous livre son éclairage sur la stratégie des candidats au débat de la gauche, à quelques heures du troisième round. © DR
10duMat’ : Comment les candidats sont-ils préparés au débat télévisé ?
10duMat’ : La deuxième débat de la gauche a eu 1,7 millions de téléspectateurs, contre 2,9 millions pour la droite. Pourquoi a-t-il été si peu suivi ?
Florian Silnicki : Les étapes sont toujours les mêmes. On définit une unique grande promesse électorale et les messages qui vont la soutenir, afin de former la personnalité du candidat. Il doit donner à voir le résultat concret s’il était élu. On procède ensuite à un entraînement avec des membres de l’équipe, qui jouent les contradicteurs, pour voir s’il faut améliorer les ripostes. On travaille les formules en cas d’attaque sur les points sensibles du candidat. On étudie ses gestes, on lui apprend à poser sa voix, à rester derrière son pupitre : tout ce qui concerne le langage non verbal. Enfin, on travaille la façon dont Arnaud Montebourg il va présenter, comme le port de la cravate, que Bennahmias a choisi d’éviter pour se démarquer. 10duMat’ : Bennahmias s’est illustré comme le pitre du groupe, estil vraiment en roue libre ou est-ce une stratégie politique ?
À de et 30
F.S. : L’horaire était extrêmement mauvais, ils se sont plantés un couteau dans le pied. C’est une erreur considérable de la part de l’équipe de communication et des organisateurs de la primaire de l’avoir organisé un dimanche à 18 heures. Mais on ne peut pas comparer le deuxième débat de la droite et du centre à celui de la gauche. Ils n’ont pas été diffusés dans les mêmes conditions, cela fausse tout. Pour remonter les audiences, il faut organiser ces débats à une heure où les Français sont devant leur poste, pour maximiser les chances Benoît Hamon d’être vu et entendu.
l’issue du 2e débat, les téléspectateurs BFM TV ont voté Montebourg à 29 % les sympathisants de gauche, Hamon à %. Valls est arrivé 2e dans les deux cas.
10duMat’ : Beaucoup ont critiqué « un débat qui tournait en rond ». Cet exercice a-t-il toujours un intérêt démocratique ?
F.S. : Incontestablement. Il contribue à revigorer la démocratie française, et c’est sain. D’autant © Amélie Vuargnoz F.S. : En France, il y a plus qu’une masse un accueil positif des gens qui font rire. Jouer sur la d’électeurs s’enfonce dans une déprime collective et sympathie peut être une stratégie efficace. Coluche s’éloigne de la parole républicaine. En revanche, ou Bernard Tapie ont fait rire les français, cela s’est on voit que cet exercice a été trop théâtralisé par transformé en un capital de confiance. C’est le cas les candidats et leurs équipes. Il en découle un de Bennahmias, qui préfère se livrer à un exercice côté redondant assez regrettable, car le naturel de visibilité plutôt que de crédibiliser sa candidature. est l’une des clés de cette élection de 2017. C’est sa déclaration de mardi qui me pousse à penser Les Français recherchent de l’authenticité dans cela, quand il dit chez Bourdin : « Oui, je pourrais la parole politique, et ça n’a pas été assez pris voter Macron. » C’est totalement inapproprié à ce en compte par les candidats. On remarque moment de la compétition, alors que sa défaite n’est des éléments de langage trop nombreux, des pas clairement actée. Sa stratégie ne vise pas à phrases trop préparées, un pacte de nongagner mais à s’installer dans le paysage politique. agression qui vide le débat de toute son efficacité. 5
l’article du seigneur
Le PS du Rhône au bord de l’implosion après l’annonce de 46 ralliements à Emmanuel Macron Par Marlène Thomas et Mathieu Bassaisteguy
En matière de baffes, la journée de mardi a été particulièrement chargée. Mais la gifle la plus commentée ne sera peut-être pas la plus difficile à supporter. Ainsi, si Manuel Valls devrait se remettre de son agression en Bretagne, les ralliements à Emmanuel Macron de 46 élus socialistes régionaux devraient laisser des traces profondes. Gérard Collomb n’a en tous cas pas hésité à inviter le futur gagnant de la primaire de gauche à abdiquer en faveur de son poulain. Un peu comme si cette gauche-là n’existait déjà plus.
Gérard Collomb et Emmanuel Macron © Laurent Cerino
C
hacun sait bien qu’il n’existe aucune chance pour un candidat sorti de la primaire, non seulement de l’emporter, mais même d’être présent au second tour », c’est par cette formule lapidaire que 46 élus et responsables socialistes du Rhône ont annoncé leur ralliement au mouvement En Marche, ce mardi soir. Les signataires vont même plus loin en incombant aux candidats PS législatives de s’engager auprès d’Emmanuel Macron. À la tête de ce mouvement contestataire, le sénateur-maire de Lyon, Gérard Collomb a prêché la bonne parole dans les médias, mercredi matin. Sans scrupule envers sa famille politique, il a invité le futur candidat de la gauche à abdiquer en faveur de son protégé.
déclaré sur RMC : « Gérard Collomb est membre du PS. C’est assez fort de café qu’il soit dans cette logique là. » De son côté, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, reste plus nébuleux et n’exclue pas de soutenir Macron si « le candidat de la gauche n’est pas capable de créer une dynamique. » Le sujet ne seraitil déjà plus tabou au gouvernement ?
« J’ai peur que cette primaire soit le dernier chant du cygne » Le PS du Rhône, déjà fragilisé par la diversité des candidatures à la primaire ainsi que la faible mobilisation pour cette dernière, vacille face à ce désaveu. Une situation d’autant plus épineuse quand des acteurs majeurs de la fédération, comme David Kimelfeld, son président, abandonnent un navire en plein naufrage. L’inquiétude est donc de mise pour Frédéric Piriou, membre du bureau fédéral PS du Rhône : « J’ai peur que cette primaire soit le dernier chant du cygne, la dernière illusion de rassemblement et qu’on aboutisse finalement à la création de deux gauches comme l’a toujours dit Manuel Valls. » Un échec pour ce parti, qui avait à l’origine la vocation de faire coexister différents courants politiques de la gauche lors de sa création au Congrès d’Epinal en 1971. Dès lors, à long comme à court terme, l’élu socialiste ne voit pas l’avenir sous un bon oeil. « Je ne vois pas quel candidat serait en mesure de rassembler l’ensemble des socialistes. Il n’est même pas totalement exclu que François Hollande, pour éviter un duel entre la droite et l’extrême droite, demande au candidat PS de se retirer et de soutenir Emmanuel Macron. » Une hypothèse qui, si elle se concrétisait, entérinerait définitivement la fin du PS ? Ce qui, pour certains, s’apparente à une trahison n’a pas manqué de faire réagir la classe politique française. Hugues Fourage, député PS de la Vendée a 6
« Je ne vois pas ce qui peut rester du PS après une telle explosion » Les journalistes font eux aussi face à une situation unique. Pierre Gandonniere, journaliste aux Potins d’Angèle, nous éclaire sur la question : « Je ne vois pas ce qu’il peut rester du PS après une telle explosion, ils ne sont plus d’accord sur rien. Cela faisait un moment qu’on le voyait, mais désormais l’étiquette Macron a plus de valeur que celle du PS. Le principal responsable est François Hollande qui a inventé, lorsqu’il était premier secrétaire du PS, les synthèses en caramel mou dans lesquelles on ne tranche aucun des débats. Quand cela arrive au pouvoir, ce n’est plus tenable. On arrive à une fin de cycle, pas seulement pour le PS mais dans la façon de faire de la politique, il faut un vrai renouvellement des pratiques, des hommes, des partis. »
lE CANDIDAT DU JOUR
Les quotas d’immigration de François Fillon cristallisent l’attention Par Hugo Dervissoglou
F
rançois Fillon a bien travaillé ses dossiers sur l’immigration. Sur son site de campagne, l’onglet immigration se découpe en cinq points. C’est le premier, clairement intitulé ‘‘Maîtriser l’immigration légale’’ qui a retenu notre attention. Il est inscrit noir sur blanc qu’en 2013, le nombre de titres de séjour français délivrés à des étrangers non-originaires de pays de l’Union Européenne grimpait à 200 000. Selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, ce sont effectivement 212 365 personnes qui ont eu l’autorisation de séjourner en France, dont 66 520 étudiants. Le candidat LR a donc affirmé à plusieurs reprises vouloir diminuer de moitié cette immigration. Elle s’accompagne de la création de fichiers statistiques sur l’origine des immigrés, censés aider à « fixer un cap » sur la politique migratoire.
Vallon, la France a pour mission Le regroupement familial d’accueillir des personnes en danger en question mais dans la limite du possible. Elle reprend en ce sens l’argumentaire Pourtant, pas question d’angélisme de François Fillon appelant la sur la question des flux migratoires. France à prendre exemple sur Selon Patricia Vallon, la proposition le Canada, dont le parlement de François Fillon concerne avant fédéral décide chaque année tout des migrants économiques du nombre d’étrangers autorisés et non les réfugiés. Pour elle, il à s‘établir sur son territoire. n’est pas question de supprimer Le principe même des quotas la politique de regroupement est jugé utopique par Andréa familial, mais de la restreindre Kotarac le benjamin de l’assemblée pour éviter certains drames régionale. Son angle d’attaque humains. Anciennement adjointe est tout trouvé : l’intervention en au maire en charge des questions Libye en 2011 qui a suscité une sociales, elle cite le cas d’une mère forte vague d’immigration en de deux enfants ayant souhaité France. « On peut faire des guerres rejoindre le père résidant dans le autour de chez nous avant de se département. Suite à un rapport barricader, mais ça ne servira à des services municipaux transmis rien », critique-t-il. Il juge que la loi au préfet, ce dernier avait autorisé devrait faire preuve de souplesse le regroupement. Mal lui en a pris en fonction des possibles conflits. selon l’élue, car le père a perdu son emploi précaire qui constituait les seules ressources du ménage. « De ce que je sais, ils sont aujourd’hui encadrés par les services sociaux » déplore-t-elle. Pour Andréa Kotarac, personne ne s’intéresse vraiment aux causes de départ des populations. Il en profite pour s’attaquer à la mondialisation, qui met en danger des économies fragiles comme les pays Africains. « On inonde des pays de marchandises européennes pour aboutir au fait qu’un agriculteur local vend plus cher un poulet local qu’un poulet qui aura parcouru des milliers de kilomètres, car ils n’ont pas les mêmes moyens de production ».
Priorité aux réfugiés Une proposition déjà critiquée par la gauche : Andréa Kotarac parle d’une aberration, arguant que « les quotas d’origine sont plutôt une tradition anglo-saxonne, ni laïque ni républicaine. » Cette idée est prétexte, selon lui, à un fichage systématique des minorités. Pour l’élue d’opposition et ancienne candidate aux municipales à Craponne (Rhône) Patricia 7
Andréa Kotarac, conseiller régional et soutien de Jean-Luc Mélenchon. © Hugo Dervissoglou
Le programme de François Fillon a cristallisé de nombreuses critiques, notamment sur la question des quotas d’immigration. Nous avons soumis ses positions à l’élue locale républicaine Patricia Vallon et au conseiller régional Front de gauche Andréa Kotarac.
L’horoscope du jour Laurent Wauquiez
Bélier
Lion
Santé : Surveillez votre régime alimentaire, surtout si vous êtes étudiant. Attention à ne pas trop « manger de la merde ».
Amis : Souvenez-vous bien que les personnes qui vous suivent sur Internet ne sont pas réellement vos « amis ». Combien seront là pour vous le jour J ?
Taureau Dominique Strauss-Kahn
Vierge
Amour : Grand froid dans votre couple. Les infidélités pourraient bien mettre en danger vos relations. Quant aux célibataires, sortez couverts.
Gémeaux
Ségolène Royal
Amour : Vous vivez mal la rupture avec votre mari. Vous essayez de courtiser un petit jeune, mais attention, Brigitte veille.
Jean-Marie Le Pen
Balance
Santé : Si vous avez abusé de la galette des Rois, attention à la prise de poids. Et si vous avez eu la fève, vous risquez bien de fragiliser les liens familiaux.
Cancer
Jean-Luc Mélenchon
Sylvia Pinel
Amis : Vous organisez une petite soirée avec votre deuxième famille ce soir. Même si vous avez tout préparé durant la journée, vous passerez inaperçu.
Scorpion Arnaud Montebourg
Benoît Hamon
Santé : Vous enchaînez les soirées, mais aujourd’hui, pas le droit à l’erreur. Mettez votre plus belle marinière et soyez en forme.
Travail : On aurait pu vous annoncer une augmentation, mais vous pourriez bien être confronté à une coupe budgétaire de 150€.
Sagittaire Jean-Luc Bennahmias Amis : Vos amis ne vous prennent pas au sérieux. Profitez de votre soirée avec eux pour vous affirmer. Évitez l’humour douteux.
La rédac’ Directrice de la publication Directeur de la redaction Redactrice en chef Secretaires de redaction
Isabelle Dumas Thierry Kieffer Victoria Havard Anne Riviere, Marlene Thomas, Victoria Havard Maquettistes Selena Miniscalco, Amelie Vuargnoz Journalistes Mathieu Bassaisteguy, Angelique Bernard, Clementine Emonoz, Victoria Havard, Manon Dognin, Hugo Dervissoglou, Marion Gergely, Selena Miniscalco, Amelie Vuargnoz, Anne Riviere, Marlene Thomas.
Capricorne Roseline Bachelot Amour : Faites attention à votre style, le rose ne vous va pas au teint. Vous risquez de froisser votre conjoint.
Verseau
Nicolas Sarkozy
Travail : Vous pourriez bientôt vous faire virer. Surveillez vos collègues, ils cherchent à vous pousser vers la retraite.
Poisson
@le10dumat 10dumat@iscpalyon.net 47, rue Sergent Michel-Berthet 69009 Lyon
François Fillon
Travail : Ne vous reposez pas sur vos lauriers, vous avez encore du pain sur la planche avant d’atteindre l’objectif final. 8