10 du mat n°6 20/01/2017 ISCPA Lyon

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6e république

Les politiques sous le charme Numéro 6 - Vendredi 20 Janvier 2017

Edito

On savait les politiques discrets sur leurs vies privées. Discrets, mais surtout encadrés par des experts en communication en tous genres, surtout à l’aube d’une élection présidentielle. Mais il y en a toujours un qui nage à contre-courant, et cette année, c’est Benoît Hamon, qui « sèche, pèche, bulle, ronronne, roule dans l’herbe [...] et vis ce weekend. » Intéressant. Mais, ce qui le serait encore plus Benoît, ce serait que tu engages un chargé de communication et un community manager. Juste pour que ce genre de situation ne se reproduise plus et ne compromette pas ta course à la présidentielle. Parce que côté risée du web, je crois que l’on a été assez bien servi par notre dernier président.

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Referendum populaire, legislatives a la proportionnelle, parlement reduit... Avec la presidentielle, les partisans de la VIe Republique rivalisent d’arguments. Mais la refonte de la democratie peine a seduire totalement

on est aussi

© Aslan

sur le web www.keskiscpass.com @le10dumat 10dumat@iscpalyon.net

Hrant Dink : 10 ans d’hommage au journalisme

Petits candidats : fin du droit de parole

Elections : que pesent les voix des 16-18 ans ?


Les echos du jour Quand la justice a un train de retard… On connaissait les failles, les limites du système judiciaire français. Il nous dévoile à présent ses incohérences. Le décor mérite d’être posé. Le 12 janvier dernier, l’Assemblée nationale devait voter une réforme portant sur les délais de prescription pour les crimes et les délits. Le délai de prescription qui, rappelons le, est aujourd’hui de dix ans en France. En d’autres termes, si vous vous faites assassiner, vous bénéficiez de dix années pour ressusciter et trainer en justice votre meurtrier. Vous n’êtes pas sans savoir que par « crime », on entend aussi « agressions sexuelles ». Sur France Inter, c’est Nicole Ferroni qui note l’ironie de ce système. « Le délai qu’il faut à une victime de violences sexuelles pour accéder à une prise en charge satisfaisante est de 13 ans en moyenne », fustige la chroniqueuse. Sauf que oui, patatatra, le délai de prescription pour ce type de crime n’est que de dix ans. Vous l’aurez compris, pour vous reconnaître comme victime et vous reconstruire suite à un tel traumatisme, le temps vous est compté. Sans quoi, après cela, « les victimes se retrouvent sur le quai du train qu’elles ont raté, dépossédées à vie d’une part d’elle-même », conclut la jeune femme.

Le tweet du jour

Nicolas Dupont-Aignan se fait gentiment taquiner, ce jeudi, sur Twitter. Une réaction probablement provoquée par ses déclarations concernant « le grand remplacement ». Le leader du mouvement Debout la France estime qu’en 2016 les socialistes ont compensé la baisse de la natalité par l’invasion migratoire.

La phrase du jour « Dans le 93 des instituts refusent l’épilation des sourcils car elle est interdite par l’islam et provoquerait le cancer » C’est ainsi que Marion Maréchal Le Pen a réagi à un reportage d’Enquête Exclusive. L’élue FN s’est empressée de relayer les pratiques de certains instituts de beauté en Seine-Saint-Denis, jugées « délirantes ». On ne peut que questionner la véracité de ce type d’émissions, mais elle n’en a que faire, cela sert si bien ses intérêts !

Boris Johnson compare Hollande à un nazi

Robert Ménard élu mytho de l’année

Au lendemain du discours de Theresa May sur le Brexit, le ministre des Affaires étrangères britanniques s’en est pris à François Hollande. Alors qu’il avait d’ores et déjà comparé l’Europe au Troisième Reich, Boris Johnson a cette fois assimilé le chef d’Etat français à un nazi. « M. Hollande souhaite administrer une correction à quiconque essaye de s’échapper, un peu comme dans les films sur la Seconde Guerre mondiale », a-t-il répondu à Jacques Audibert, conseiller diplomatique de François Hollande. Pour le Président français, le Royaume-Uni ne devrait pas bénéficier d’un statut plus favorable après le Brexit.

And the winner is... Robert Ménard. Le maire de Béziers s’est vu attribué cette année, le grand prix 2016 du « menteur en politique ». Il succède entre autres à Marine Le Pen et à Nicolas Sarkozy. C’est tout particulièrement la constante tendance à la mythomanie de l’homme politique, notamment lorsqu’il s’agit d’immigration, qui lui a valu cette distinction. Nul besoin de préciser, qu’à l’étranger, c’est Donald Trump, qui été salué pour l’ensemble de son oeuvre...

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Tous ensemble

Pinel, Bennahmias, de Rugy… trois petits tours et puis s’en vont Quoi de neuf sur Twitter ? #PrimaireLeDebat Hamon conquit les sondages

Hamon, Montebourg et Valls au coude à coude. Si Hamon arrive en tête chez les sympathisants de gauche et chez les téléspectateurs, ses deux compaires se tirent la bourre. Montebourg arrive en seconde position avec 28 % chez les téléspectateurs. Il cède sa place à Valls chez les sympathisants de gauche. Ce dernier obtient 24 % (contre 23 % pour Montebourg).

La télé est allumée, le débat commence. Jeudi soir, les ‘’petits’’ candidats se sont exprimés pour la dernière fois avant le premier tour de la primaire, ce dimanche. Tour d’horizon des temps forts et des ratés de Sylvia Pinel, Jean-Luc Bennahmias et François de Rugy.

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our ce dernier débat, les candidats de la primaire de la gauche se sont exprimés sur les thématiques de l’environnement, la santé, la sécurité, ou encore la politique extérieure. Pour rappel, ils ont également bénéficié d’une minute chacun pour présenter une mesure qui leur tenait à coeur.

François de Rugy, député de Loire-Atlantique, s’était déjà fait remarqué lors du 2e débat. Le ‘’super-écolo’’ « ne se fait pas d’illusions pour dimanche », mais a marqué plusieurs bons points dans le fief villeurbannais de Manuel Valls. Son projet de politique extérieure qui tourne autour du renforcement de l’alliance entre la Pologne, l’Allemagne et la France a créé un consensus dans la salle. Bon point également pour être le seul candidat à avoir une directrice de campagne, quand est venu le moment de parler de parité homme-femme. François de Rugy aura créé la surprise lors de ces primaires et part sur un beau bilan. Le quart d’heure de gloire des deux candidats que l’on ne reverra pas

#OnsefaitchiersurF2 et #JLMFlorange tentent de contrer le débat Qui dit candidats de la gauche, dit forcément mécontentement. Le hashtag #OnSeFaitChierSurF2 a été en tendance toute la soirée, particulièrement monopolisés par des soutiens à Macron et Melenchon, ainsi que des twittos se plaignant que « trop de débats tuent les débats ».

Top 3 des phrases qui ont fait bouger twitter

« Ne te décourage pas Benoît ! » Jean-Luc Bennahmias à Benoît Hamon sur le revenu universel « Quand on n’a pas peur de Trump ou de Poutine, on a pas peur de Macron » Vincent Peillon

Ceux qui ne peuvent pas se féliciter de partir la tête haute sont Sylvia Pinel et Jean-Luc Bennahmias. Alors que la première a un temps de parole en deçà de celui de ses camarades, le second devrait réfléchir à deux fois avant de parler. Mis à part quelques mesures originales, le programme de Jean-Luc Bennahmias brasse surtout de l’air. À défaut d’être un candidat sérieux à la présidentielle de 2017, on pourra reconnaître que l’ancien journaliste, engagé écolo, a le don pour faire rire l’assemblée. On retiendra de ce dernier débat la joute verbale qu’il a partagée avec Léa Salamé, « arrêtez de m’arrêter », et sa proposition de soutenir les employés du système pénitencier, lors de sa prise de parole sur la sécurité. Quant à Sylvia Pinel, il est bien dommage que la jeune femme n’est retrouvée son assurance que pendant sa prise de parole sur la parité homme-femme, alors que son programme progressiste, avec la légalisation de l’euthanasie, du cannabis, et l’autoris ation de la PMA pour toutes les femmes, a de quoi attirer plus d’un électeur.

« J’ai juste besoin de comprendre quel est son programme (Macron). Quand c’est flou il y’a un loup » - Arnaud Montebourg 3

Cinquante personnes, dont Najat Vallaud-Belkacem, étaient réunies pour le débat de la primaire de la gauche ce jeudi soir à la fédération PS de Villeurbanne. © Victoria Havard

Par Victoria Harvard et Angélique bernard


un jour, une idée

La vie république sé d

Alors si le changement est en vogue, cette nouvelle République rimerait avec réforme de la constitution et des institutions, pour la rendre plus démocratique que son aïeule. Mais elle dépend déjà de l’élection d’un président convaincu par une réforme en profondeur... et consentant à limiter son pouvoir.

Les 8 points clés des politiques de gauche

CONVOQUER Convoquer une Assemblée nationale constituante dont les membres seraient élus dans le cadre du nouveau régime. Ils élaboreraient une nouvelle constitution

RENOUVELER Abolir le cumul des mandats pour les parlementaires et les présidents d’exécutif, pour renouveler le personnel politique

TRANSPARENCE Créer une base de données open data, avec la totalité des dépenses publiques pour plus de transparence

SEPTENNAT Rétablir le septennat Renforcer et amplifier la souveraineté directe du peuple. La démocratie participative s’appliquerait à l’élaboration des lois, avec des référendums populaires

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Retourner a un regime parlementaire pour contrebalancer le pouvoir du président

CONTREBALANCER

En mai 2016, 64% des Français se déclaraient favorables à l’instauration d’une VIe République, selon une étude BVA. Etablie en France le 4 octobre 1958, la Ve République est une vieille dame de 59 ans. Charles de Gaulle, son instigateur, en devient le premier président. Ce « changement de régime » se résume en une volonté de renforcement de l’exécutif, pour donner plus de pouvoir au chef de l’Etat. Toutefois, cette « monarchie présidentielle », comme le dit si bien Jean-Luc Mélenchon, est décriée par nombre de candidats de gauche voire d’extrêmegauche. Grand partisan de cette hypothétique VIe République depuis 1992, Mélenchon en fait un argument de poids durant ses meetings. Il lance l’impulsion du M6R, Mouvement pour une VIe République, rejoint par une cinquantaine de personnalités. On remarque d’ailleurs une convergence de ses idées avec celles d’Arnaud Montebourg. Le militant socialiste avait lui lancé son C6R, Convention pour la VIe République, en 2001, avant de se faire plus discret et remplacer le terme par “République Nouvelle’’. Benoît Hamon, quant à lui, souhaite instaurer cette nouvelle République en 2017 par « un 49.3 citoyen ». L’idée convainc aussi du côté des écologistes, comme Cécile Duflot et Bastien François. Les petits candidats ne sont pas en reste : nous vous avions parlé de Serge Tinland et Thibault-Marc Caplain dans les numéros précédents. Ils ont eux aussi une idée bien arrêtée sur cette nouvelle République.

À quelques mois de l’élection présidentielle 2017, l’idée d’une VIe République refait surface. Tous les partis, ou presque sont concernés, et ce, depuis longtemps. Décryptage.

RENFORCER

Par Marion Gergely et Anne Rivière

DIMINUER Diminuer le nombre de députés et sénateurs PROPORTIONNELLES

Retourner à des élections législatives proportionnelles. Les électeurs ne voteraient plus pour une figure mais pour une liste ou un parti


un jour, une idée

é duit les politiques VIe République, une romance de longue date Dès la naissance de la Ve République des débats ont été lancés concernant la VIe. Le système, instauré en 1958 par le Général De Gaulle, a fait l’objet de remises en cause fréquentes. Quand Valéry Giscard-d’Estaing arrive au pouvoir en 1974, accompagné d’une équipe nouvelle, un mouvement réformiste voulu par les deux camps semble s’initier. Les médias parlent déjà d’une VIe République, à l’exemple de la journaliste Michèle Cotta. Les socialistes reprochent au président d’avoir trop de pouvoir. En 1979, François Mitterand et Michel Debré, 1er Premier Ministre de la Ve République, ont débattu principalement autour des devoirs et responsabilité du président. Le but était de savoir si le président était un responsable, un partisan ou un arbitre impartial. La droite est tout aussi concernée que la gauche par la question d’un changement de constitution (lire par ailleurs). Quant à Simone Veil, elle rêve de cette VIe République. Une République à l’Américaine pour cette femme qui souhaite voir disparaître le poste de Premier ministre. Par la suite, ils ont été de plus en plus nombreux à s’emparer du sujet, notamment lors des campagnes présidentielles, comme Ségolène Royal, en 2007. Aujourd’hui, le sujet est récurrent, mandat après mandat. Attendons quelques mois pour savoir comment le débat évoluera.

© DR

La Norvège, démocratie de rêve ?

Mais qu’en pense la droite ?

Une famille royale est installée à la tête de ce pays, considéré comme le plus démocratique du monde. Mais le roi influence peu la politique nationale, il est le symbole de l’unité nationale et le chef de l’Église protestante. C’est lui qui nomme le Premier Ministre et son équipe, mais il doit obtenir un vote de confiance de son parlement. Ce dernier est composé de 169 membres, élus au suffrage proportionnel tous les quatre ans, ce qui permet de représenter tous les partis. Mais ce qui fait de la Norvège un pays particulièrement admiré, c’est surtout la transparence dont les politiques font preuve. Tout est disponible en ligne : impôts, revenus, dépenses du gouvernement, etc. De plus les politiques du pays scandinave ne se considèrent pas supérieurs aux citoyens, la simplicité est le mot d’ordre. Autant de points qui renvoient à l’idée que se font les politiques français d’une VIe République. À nuancer toutefois car les référendums citoyens restent rares.

Détrompez vous, la VIe République n’est pas une idée défendue uniquement par la gauche. Remontons un peu dans le temps. En 1995, Jean-Marie Le Pen, alors candidat à l’Elysée, propose aussi une « refonte constitutionnelle ouvrant la voie à une VIe République honnête et populaire ». Pas question toutefois de « pseudodémocratie de rue, ni de manifs », il la rêve morale et conservatrice. Douze ans plus tard, Marine Le Pen préfère prosaïquement d’« en rester à la Ve ». Point intéressant, la remise en place de la proportionnelle intégrale est aussi un point-clé du programme de la présidente du FN... Du côté de la droite, le sujet reste en suspens. Seule Rama Yade semble convaincue, en évoquant « une révolution démocratique ».

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Jeunesse politique

Les 16/18 ans au secours de la primaire de la gauche ? Par Marlène Thomas

Pour la première fois, les militants de 16 à 18 ans adhérant aux partis de la Belle alliance populaire, pourront voter lors de la primaire. Un paradoxe puisque la plupart d’entre eux ne seront pas autorisés à voter à la présidentielle.

Gérard Collomb et Emmanuel Macron © Laurent Cerino

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lors que le premier tour de la primaire de gauche (dimanche 22 janvier) approche à grands pas, de très jeunes citoyens s’apprêtent à prendre pour la première fois le chemin des urnes : les 16/18 ans. Seules conditions pour ces nouveaux électeurs : adhérer à un des partis co-organisateurs de la primaire ou à leurs organisations de jeunesse, et s’être inscrit avant le 25 décembre 2016. Cette décision, bien que novatrice, n’en est pas moins paradoxale. En effet, la majorité de ces jeunes qui auront désigné leur candidat lors des deux scrutins de la primaire, ne pourront pas le soutenir lors de la présidentielle, n’ayant pas l’âge requis. Pour Antoine Henaff, référent des Jeunes avec Fillon dans le Rhône, « le manque de cohérence de ce système ne se retrouvait pas dans la primaire de la droite. Les mineurs pouvaient voter à partir du moment où ils sont en âge de voter à la présidentielle. Malgré tout, je ne trouve pas cette démarche mauvaise. » « On espère que cela participera au succès de la primaire »

que cela participera au succès de la primaire, mais pas forcément que ce soit le coeur du vote. » Du côté du Parti radical de gauche (PRG), le retentissement pourrait être tout autre, puisque sur près de 2000 adhérents en France, les Jeunes radicaux de gauche comptent 200 à 300 adhérents entre 16 et 18 ans. « J’ai toujours revendiqué le droit de vote à 16 ans, cela permettra d’élargir notre base électorale et que les politiques ciblent davantage leurs programmes sur la jeunesse », analyse Yanis Mallion, président de cette organisation de jeunesse. La participation des 16/18 ans à l’élection est aussi un bon moyen de les impliquer plus tôt dans la politique et d’en faire des « citoyens actifs ». 62 % des 16-18 ans favorables au droit de vote à 16 ans Au lycée Jean Perrin, dans le 9e arrondissement de Lyon, peu d’élèves sont au courant de ce dispositif et les réactions sont mitigées. « Cela semble attractif, mais je pense que c’est

Le Mouvement des Jeunes socialistes (MJS) n’est pas de cet avis. Eliott Pavia, secrétaire national aux fédérations estime que « c’est toujours mieux que rien » et que l’activité de militante de ces jeunes « légitime ce droit de vote ». Le jeune homme reste néanmoins lucide sur les limites de la mobilisation de ces personnes. « On espère 6

aussi un moyen pour les politiques de s’attirer plus de voix », juge Julia, 17 ans. Pour Ibrahim, 16 ans, le problème est celui de l’adhésion au parti : « Je ne sais déjà pas pour qui je voterai à la présidentielle, alors pour la primaire de la gauche... En plus, s’il faut adhérer, cela ne m’intéresse pas. » Pour généraliser le droit de vote à 16 ans, l’intérêt est bien plus important chez les jeunes. Le référendum de L’Union nationale lycéenne, réalisé auprès de 57 000 élèves, le prouve : 62 % des 16-18 ans sont favorables à cette mesure. Cependant, ce premier pas n’avance aucunement le débat du côté du PS. « Ce n’est pas encore à l’ordre du jour. Il y a certaines personnes qui abordent ce sujet dans le mouvement mais pour l’instant, ils ne sont pas majoritaires », explique Eliott Pavia.

Des mineurs pourront voter à la primaire de la gauche. © FRED DUFOUR / AFP Archives Fred


COMMEMORATION

Hommage très politique à Hrant Dink Par Hugo Dervissoglou

Le 19 janvier 2007, le journaliste turco-arménien Hrant Dink était abattu froidement à la sortie de sa rédaction. Hier, la ville de Lyon et son Club de la presse lui ont rendu un nouvel hommage dans la rue du quartier Confluence qui porte son nom depuis 10 ans.

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ne petite tente blanche dressée dans une rue longeant le quai Rambaud, face au panneau indiquant le nom de Hrant Dink. C’est dans ce décor que de nombreuses personnalités des médias, ainsi que le premier adjoint de Gérard Collomb, Georges Kepenekian, se sont rassemblés pour rendre hommage au rédacteur en chef et fondateur de l’hebdomadaire bilingue Agos (sillon en arménien, ndlr). Il s’est engagé jusqu’à sa mort pour le droit des minorités, la reconnaissance

du génocide Arménien et le dialogue avec les autorités. Devant le vice-consul d’Arménie et le représentant de la communauté arménienne à Lyon, les intervenants ont pris la parole pour défendre la liberté de la presse, menacée dans de nombreux pays. Jeanine Paloulian, ancienne journaliste politique et trésorière du Club de la presse de Lyon a été la première à s’exprimer. Pour elle, l’assassinat du journaliste d’opposition turco-arménien n’était pas un meurtre ordinaire, mais

bien une « triple exécution : celle d’un journaliste, d’un journal et d’une liberté fondamentale, celle de pouvoir dire ce que l’on pense ». Un nom devenu un symbole À l’instar de sa consoeur, JeanFrançois Cullafroz, représentant de la Fédération internationale des journalistes, a tenu à rappeler que la liberté de la presse est un combat mené au quotidien. Combat en France, où JeanFrançois Cullafroz a exprimé son inquiétude concernant les menaces que représentent les plans sociaux récemment annoncés à la Provence, la Voix du Nord et l’immense vague de départs chez I-Télé. Combat aussi à l’étranger, où la répression menée par exemple par le régime d’Erdogan a provoqué des actions des syndicats CGT, CFDT et du Syndicat national des journalistes, auprès de l’ambassade de Turquie et du ministère des Affaires étrangères. Comme l’a encore précisé Jeanine Paloulian, le nom de Hrant Dink est devenu le symbole des journalistes qui « refusent d’écrire sous la dictée ». C’est d’ailleurs cette ex-journaliste politique qui a obtenu que la rue soit ainsi baptisée, en profitant de ses bonnes relations avec le sénateurmaire de Lyon et du soutien de l’importante diaspora arménienne lyonnaise dont elle est issue. © Hugo Dervissoglou

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L’image de la semaine

Derniers instants pour Barack Obama

Après huit ans de gouvernance Obama, c’est aujourd’hui que Donald Trump devient officiellement le 45e président des Etats-Unis. Pour l’Amérique, c’est le début de la lune de miel. © Ixène

La rédac’ Directrice de la publication Directeur de la redaction Redactrice en chef Secretaires de redaction

Isabelle Dumas Thierry Kieffer Clementine Emonoz Anne Riviere, Marlene Thomas, Victoria Havard Maquettistes Selena Miniscalco, Amelie Vuargnoz Journalistes Mathieu Bassaisteguy, Angelique Bernard, Clementine Emonoz, Victoria Havard, Manon Dognin, Hugo Dervissoglou, Marion Gergely, Selena Miniscalco, Amelie Vuargnoz, Anne Riviere, Marlene Thomas.

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@le10dumat 10dumat@iscpalyon.net 47, rue Sergent Michel-Berthet 69009 Lyon 8


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