10 du mat numéro 8

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Présidentielle :

ces politiques qui buzzent sur les réseaux sociaux

Edito

Et de deux ! Arnaud Montebourg s’est encore une fois retrouvé sur la troisième marche du podium lors de la primaire de la gauche, avec 17,52 % des voix (contre 17,19 % en 2011). Une défaite cuisante pour celui qui était annoncé, dans certains sondages, devant Manuel Valls au second tour. Sans surprise, l’intéressé, blessé dans son orgueil, a décidé de retourner se lover dans un terrier des plus chaleureux : le secteur privé. Déjà en décembre 2014 lors de son départ du gouvernement, l’ancien ministre de l’Économie et du Redressement productif avait annoncé son « retrait de la vie publique professionnelle ». À quand la reconversion comme mannequin pour le Slip français ?

Jean-Luc Mélenchon

[TUTO] Faire sa propre révolution (partie 1/2) - MELENCH’ MELENCH’ FAIT DES VIDEOS

on est aussi

sur le web www.keskiscpass.com @le10dumat 10dumat@iscpalyon.net

À bas le patronnat ! Cliquez, cloc-cloc je m’abonne.

Mélenchon s’empare de Youtube pour la campagne présidentielle. © Montage d'une capture d’écran de Norman fait des vidéos

Numéro 8 - Mercredi 25 Janvier 2017

La drogue, banale pour le Portugal

Le franglais des politiques

Andrea Kotarac, le poulain de Melenchon


Les echos du jour Primaire : François de Rugy ne se prononce pour personne Le quatrième homme de cette primaire de la gauche, le candidat écologiste François de Rugy (3,82 % des voix), a annoncé ne soutenir personne pour le second tour. Lundi, il a rencontré les deux candidats finalistes. Mais cet entretien n’a apparemment pas été concluant, puisque François de Rugy a déclaré mardi matin dans un communiqué que « ni Benoît Hamon ni Manuel Valls n’ont apporté d’éléments nouveaux pour justifier un éventuel soutien ». Sur son site Internet, il ajoute qu’il ne souhaite pas « choisir entre écologie et responsabilité ». Il a particulièrement attaqué Benoît Hamon sur son programme économique, qu’il juge « irresponsable ». Du côté de Manuel Valls, il regrette « qu’il reste en retrait sur les réformes démocratiques et les réformes dites de société » et pointe du doigt ses « propositions vagues » en matière d’écologie. Néanmoins, François de Rugy, estime que l’ex-Premier ministre « assume l’exercice des responsabilités sur l’économie, l’emploi, la sécurité » et affirme qu’il pourrait le rejoindre sur ces sujets.

Le tweet du jour

Dernière ligne droite pour désigner le champion de la primaire de gauche. Dans cette course au pouvoir tous les arguments sont bons à prendre pour les soutiens de Benoît Hamon, mais surtout de Manuel Valls. Un ministre, sous couvert d’anonymat, est allé jusqu’à déclarer à Libération (journal du 24/01) qu’« Hamon est le candidat des Frères musulmans ». Et Manuel Valls, celui des franquistes ?

La phrase du jour « La culture sans la culture du viol, c’est mieux » La ministre des Droits des femmes, Laurence Rossignol, a réagi sur Twitter à l’annonce du cinéaste Roman Polanski qui renonce à présider les Césars. Ce choix de l’Académie avait créé un tollé, puisque Polanski est interdit de séjour aux États-Unis à cause d’une affaire de viol sur mineur, datant de 1977.

François Hollande, l’absent de la primaire de la gauche

Une mesure anti-avortement déjà signée par Donald Trump

Comme lors du premier vote, François Hollande n’ira pas voter lors du second tour de la primaire de la gauche. Cette fois-ci, aucun voyage officiel à l’étranger en vue, le président sera bel et bien à Paris, mais ne se déplacera pas aux urnes. « S’il avait voulu s’en mêler, il aurait été candidat », a déclaré un de ses proches à RTL. Son ancien Premier ministre Manuel Valls, tout comme son ex-ministre de l’Éducation nationale, Benoît Hamon, ne pourra définitivement pas compter sur son soutien.

Donald Trump n’a pas perdu de temps. Deux jours après la Women’s march, le président américain a signé un texte limitant l’accès à l’avortement. Le décret Global gag rule interdit le financement d’ONG internationales soutenant cette pratique par les États-Unis. Ces restrictions budgétaires avaient été mises en place pour la première fois sous la présidence de Ronald Reagan avant d’être annulées par Bill Clinton. Ce décret avait à nouveau été signé par George W. Bush, puis annulé par Barack Obama. 2


il a dit quoi?

L’anglais en politique : To speak or not to speak ? Par Anne Rivière

Crédibilité, relations internationales, charisme... La maîtrise de l’anglais apparaît de plus en plus comme un argument de poids à la présidentielle. Alors qu’aucun des présidents sortants n’a su briller par son niveau linguistique, le débat est relancé en 2017 par le discours berlinois d’un certain Emmanuel Macron.

L

e 10 janvier dernier, Emmanuel Macron était en meeting à Berlin. Un moyen assumé de peaufiner sa stature internationale et de renouveler sa croyance en l’avenir du duo franco-allemand. Entre les murs de l’université de Humboldt, il s’est fendu d’un long discours en anglais « pour plus de facilité et de compréhension », a-t-il précisé. Toujours prompt à la réaction, le Front national a vu rouge. « Pauvre France ! », s’insurge Marine Le Pen, tandis que Florian Philippot rajoute que Macron « n’a aucun respect pour notre langue et qu’il ne croit pas en la France ». Il ponctue même son tweet d’un #SOSFrancophonie. Le désamour entre les frontistes et la langue de Shakespeare ne date pas d’hier. En 2015, classée parmi les 1 000 personnalités les plus influentes au monde par le Time, Marine Le Pen s’était rendue à leur gala new-yorkais. « Ah non,

je ne parle pas anglais, moi. Je suis française », lâche-t-elle alors que Ludovic de Danne, conseiller aux affaires européennes FN, l’aide tant bien que mal à répondre aux journalistes. « Je fais partie de la majorité des Français qui parlent peu l’anglais. En cela je suis très gaullienne : I speak very badly. » La langue du progrès Alors, Marine jalouse-t-elle les talents linguistiques d’Emmanuel ? En tout cas, l’ancien banquier marque des points dans sa stratégie politique... Et le FN tente de surfer sur le buzz. « C’est un débat éternel. Il donne le bâton pour se faire battre auprès du FN, car cela nourrit la thèse comme quoi il sera le candidat des riches et des mondialistes », estime Florian Silnicki, spécialiste en communication politique. Mais à l’heure de la mondialisation, alors que d’autres candidats prennent des cours d’anglais, « Macron montre qu’il est moderne et qu’il sait c o m mu n i qu e r avec les présidents étrangers. » Pourtant cette allergie à la langue anglaise est historique dans la classe politique. Dans les gouvernements de ces dernières décennies, rares sont ceux qui ont tiré leur

épingle du jeu. On compte déjà Jacques Chirac qui a passé un an à suivre un programme d’été à Harvard. Fleur Pellerin, Dominique de Villepin et Christine Lagarde ont aussi su briller par leur maîtrise académique. Du côté des cancres à l’accent franchouillard, on retrouve Giscard d’Estaing, François Mitterrand, Nicolas Sarkozy et JeanPierre Raffarin. C’est à lui que l’on doit la pépite : «The yes needs the no to win against the no », prononcée en 2005 durant le référendum de la constitution européenne. 9 français sur 10 pour un président bilingue En tout cas, un changement semble s’amorcer. Peut-être qu’en 2017, notre président saura enfin parler anglais couramment et sans interprète. En février 2016, un sondage d’ABA English auprès de 3 000 français démontre que 55% d’entre eux prendront en compte le niveau d’anglais des candidats dans leur vote. De plus, près de 9 sur 10 considèrent qu’un président devrait parler la langue couramment. Malgré ses efforts, François Hollande n’a pas convaincu : les trois quarts du panel ont jugé son niveau insuffisant au vu de ses fonctions. Quant à « l’anglophile » qu’est François Fillon, en voyage à Berlin le 23 janvier pour rencontrer Angela Merkel, il a préféré miser sur un discours en français. Il a officiellement voulu se démarquer de son rival Emmanuel Macron et admet officieusement parler anglais « comme un Pakistanais ».

Emmanuel Macron, en meeting à Berlin le 10 janvier 2017. © DR

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réseaux sociaux #Présidentielle2017 :

Twitter, l’outil indispensable pour les candidats Par Angélique bernard

Twitter et présidentielle semblent être devenus deux termes indissociables. Un article du JDD, datant du 18 janvier, révèle que les réseaux sociaux seraient de nos jours plus parlants que les sondages. Mais si tous sont présents sur la toile, ils sont loin d’avoir la même cote de popularité et la même stratégie.

T

witter : la liberté, l’instantanéité, les hashtags, l’interaction... Le réseau social au petit oiseau bleu est l’outil parfait pour faire campagne. Les candidats l’ont bien compris : quels que soient leur âge et leur parti, il est impossible d’être absent des réseaux sociaux pour réussir en politique aujourd’hui. Ils sont un excellent moyen de séduire un électorat jeune et connecté, mais surtout de partager ses idées sans contrainte (excepté les 140 caractères). Finis les débats ennuyeux et chronométrés, de nos jours tout se passe sur Twitter, ou presque. Désormais, impossible de louper l’intervention d’un politique dans un média (par exemple, le rendez-vous chez Bourdin tôt le matin), les candidats offrent des séances de rattrapage sur leurs comptes avec les phrases importantes. Mais chacun a sa propre stratégie.

sur Twitter avec 1,24 million de followers. En tête de ce classement, l’ancien président Nicolas Sarkozy (1,5M) et l’actuel François Hollande (1,85M). Forcément, quand une personnalité endosse la fonction de président, son nombre de followers enfle rapidement. Preuve encore que le Front national monopolise le web, sur les 12 chaînes Youtube de candidats avec le plus d’abonnés, six appartiennent à ce parti. Du côté de Benoît Hamon, s’il a décidé de reprendre son compte en main, ce sont ses anciens tweets qui font le buzz. Le candidat toujours en lice pour la primaire de gauche utilisait il y a quelques années son compte pour « raconter sa vie », montrer son côté bon vivant et qu’il est humain avant tout. En le voyant à la télévision, on ne l’imagine pas comique, mais le candidat âgé de 49 ans cache bien son jeu. Plusieurs tweets ont été déterrés récemment, aussi drôles les uns que les autres (quelques exemples ci-dessous). Si l’un d’eux a fait réagir, c’est bel et bien le « 1, 2, 3 Viva l’Algérie », ressorti en pleine Coupe d’Afrique des nations.

Le Front national, un parti ultra-connecté Si un parti a rapidement compris l’importance d’être présent sur le web, c’est bien le Front national. À titre d’exemple, le FN était le premier parti à créer son site web, en 1996. De même pour Twitter, les politiques issus du FN sont ceux qui ont le plus de succès. Si vous voulez du tweet rentre-dedans, appelez la famille Le Pen, tous sont présents de Jean-Marie à MarionMaréchal Le Pen. Mais la palme revient à Marine Le Pen qui est la femme politique française la plus suivie

Pour Jean-Luc Bennahmias par contre, nulle stratégie ne semble avoir été mise en place. Le candidat à la primaire n’a même pas de compte vérifié et seulement 9 945 abonnés. On l’a bien compris, la communication ce n’est pas son truc, les réseaux sociaux non plus, plus has-been, tu meurs.

Présidentielles : TWITTER, OUTIL FAVORI DES CANDIDATS

#LeTopFollowers #1

Marine Le Pen @MPL_Officiel Followers : 1,24 M 12 200 tweets Inscrite depuis 2010

#2

Jean-Luc Mélenchon @JLMelenchon Followers : 938 K 18 700 tweets Inscrit depuis 2009

#3

Manuel Valls @Manuelvalls Followers : 554 K 1986 tweets Inscrit depuis 2009

#CeluiQuiMonte

#LeTotalLoser

#LePlusFun

Emmanuel Macron @EmmanuelMacron Followers : 429 K 1554 tweets Inscrit depuis 2013

Jean-Luc Bennahmias @JLBennahmias (non certifié) Followers : 9945 2145 tweets Inscrit depuis 2008

Benoît Hamon @Benoithamon Followers : 274 K 6830 tweets Inscrit depuis 2008

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réseaux sociaux

Melenchon se la joue “djeuns” Jean-Luc Mélenchon devient addict à Youtube avec plus de 300 vidéos sur sa chaîne. © Jean-Luc Mélenchon

Par Angélique bernard

3 questions à Gaëtan, Community Manager Gaëtan, community manager de 27 ans, nous donne son avis sur la stratégie social media des politiques français.

On en a tous entendu parler, Jean-Luc Mélenchon est le premier homme politique à atteindre les 150.000 abonnés sur YouTube. S’il n’est pas élu au mois de mai, le candidat surprenant de « La France insoumise » a peut-être un avenir parmi les youtubeurs.

O

n ne l’attendait pas sur Youtube, le candidat de 65 ans du Parti de gauche est devenu la star de la plateforme de vidéos. Lui qui comptait seulement 30 000 abonnés en octobre en a aujourd’hui plus de 180 000. Forcément, à trois mois du vote pour la présidentielle, les stratégies de communication se multiplient et les candidats s’approprient les nouveaux réseaux à la mode. Si on s’attendait plutôt à une personnalité jeune comme Macron, c’est finalement le plus ancien d'entre eux, Jean-Luc Mélenchon, qui a choisi de faire de l’oeil à une communauté plus « geek ». « Cette chaîne Youtube est la première chaîne politique du pays, on a eu 1 000 pouces bleus sur une vidéo donc nous sommes contents », se félicite-t-il. Il a même tenu à célébrer le million de followers avec un tweet et un lien vers sa chaîne : « Plus de 10 millions de vues sur #Youtube, Merci ! » Le candidat de la gauche est devenu très actif sur la plateforme de vidéos avec 385 vidéos à son compteur. Jean-Luc Mélenchon, le nouveau Norman fait des vidéos ? Presque. À son âge, il n’a peur de rien. Au contraire, son but : s’adapter à une audience plus jeune et surtout plus connectée. Le candidat ne se prend pas au sérieux, c’est ce qui plaît. On le retrouve assis sur son canapé avec une tasse de café à la main, ou dans le TGV entre un contrôle de titre de transport et une dédicace à un fan. Et il n’oublie pas de placer un « Salut les amis », « Bonjour les gens », au début de toutes ses vidéos, plutôt décontracté le JeanLuc. Bien évidemment, dès qu’il en a l’occasion, il n’hésite pas à faire sa pub tel un youtubeur des temps modernes : « Cliquez, cloc, cloc, je m’abonne. » La particularité de sa chaîne ? Deux rendez-vous hebdomadaires avec sa communauté : la Revue de la semaine (#RDLS), dans laquelle il traite 5, 6 sujets qui l'ont intéressé et la Foire aux questions (#FAQ). Cette dernière a d'ailleurs connu un succès inattendu avec plus de 5 000 questions posées par semaine. Jean-Luc Mélenchon ne s'arrête plus, il a même ouvert son propre blog et un compte Snapchat où il est peu actif. Mais à trop vouloir en faire, le candidat ne perdrait-t-il pas en crédibilité auprès de son électorat plus âgé ? C’est le risque. Pour le moment, sa stratégie porte ses fruits et attise la curiosité. Quant à savoir si elle aura le même impact dans les urnes, nous aurons la réponse le 23 avril pour le premier tour de la présidentielle. 5

Pensez-vous que les politiques utilisent les bonnes méthodes sur les réseaux sociaux ? Je pense que les politiques ont compris l'importance du digital dans une campagne électorale. D'où le fait qu'ils s'y investissent autant. Les méthodes ne sont pas universelles, mais visent le même objectif : atteindre et convaincre un électorat de plus en plus présent sur Internet, mais surtout plus jeune. Les politiques l’utilisent bien car ils sont bien conseillés. Mais ils devraient plus prendre en compte l'interaction avec les internautes (comme Mélenchon) afin d'augmenter leur capital sympathie. Mélenchon se présente décontracté sur ses vidéos, cette attitude pourrait-elle le décrédibiliser ? Au contraire, c'est à son avantage. Il s'adapte facilement à sa jeune cible, donc son message passe mieux. Dans sa gestuelle et son discours, il utilise aussi un langage adapté. Il n’est pas le même que lorsqu’il est en meeting devant une salle remplie. Il a une façon incroyable de s’adapter, il est très malin. Les commentaires montrent que son public est plutôt réceptif. Snapchat est-il le média du futur pour les politiques ? Je suis dubitatif. Ce n'est pas facile de produire du contenu sur Snapchat, surtout dans le cadre d'une élection. L’application peut aider à gagner en visibilité. Mais au vu du public plutôt adolescent de Snapchat, je ne vois pas l’utilité dans le domaine politique.


International shit

Portugal : la drogue se la joue libertine Par Amélie Vuargnoz

de cannabis chaque mois. Outre le fait de pouvoir en posséder chez soi, les autorités portugaises autorisent à avoir sur soi « 2,5 grammes de cannabis ». Avant d’allumer son troisième pétard, Carlos me lance : « Le cannabis n’est pas un sujet tabou ici, fumer devient presque banal. L’avantage c’est qu’on peut consommer et que les flics nous laissent tranquilles ! »

Le Portugal est l’un des pays les plus novateurs en matière de dépénalisation des drogues. Depuis 2001, il autorise la consommation pour un usage personnel. Enquête dans ce petit pays, où les psychotropes ne sont plus un sujet tabou.

J

La dépénalisation a du bon

e m’approche de l’appartement où je loge. Le salon dégage une forte odeur de cannabis et un nuage de fumée flotte dans la pièce. S’il y avait eu une petite musique de Bob Marley, je me serais sûrement crue en Jamaïque. Mais non, je suis bel et bien au Portugal, ce petit pays dans l’ombre de l’Espagne qui se la joue modèle en matière de dépénalisation. Depuis quinze ans, il est autorisé d’avoir sur soi sa consommation personnelle. Libérés de tout risque de condamnation, les Portugais ne considèrent pas la prise de drogue comme un sujet tabou. Ils fument librement, sans inquiétude, sans se cacher. Sur la table basse, les bières et les paquets de cigarettes côtoient les barrettes de shit. Chacun fume son propre joint comme s’il s’agissait d’une simple clope.

Paulo, policier depuis huit ans, constate une réelle évolution de la consommation de cannabis. « On remarque quand même que depuis 2001 l’usage des drogues a largement baissé chez les 18-25 ans. » Une constatation s’expliquant par la baisse de prise de risque. « Les jeunes n’ont plus la même excitation, ils n’ont plus peur de se faire attraper ou quand bien même, ils respectent la quantité réglementaire. » Paradoxe ! Si on peut avoir sa conso sur soi, vendre ou faire pousser n’est pas autorisé. « Le Portugal devrait revoir certaines mesures concernant le cannabis. Si on autorisait les jeunes à cultiver leur propre cannabis, les trafics diminueraient très largement. », explique Paulo. Avis aux fumeurs de joint, en plus du beau temps et de la plage, le cannabis portugais se vend à moitié prix par rapport au tarif français.

« Fumer du cannabis devient presque banal » Assise sur le canapé, je regarde attentivement Carlos rouler son pétard. « Au calme », c’est l’expression qui m’a frappée lorsque qu’il parle de sa consommation personnelle. « Je fume tous les jours, et je ne m’en cache pas. Au Portugal, on a le droit d’avoir 25 grammes à son domicile, c’est plutôt pratique ! » Le jeune homme de 25 ans achète donc sa dose

T’as combien sur toi ? Le cannabis n’est pas la seule drogue dépenalisée au Portugal. Mais attention, pensez à respectez la dose légale que l’on peut avoir sur soi.

Héroïne :

0,1 gramme Amphétamines :

Cocaïne :

0,2 gramme Haschish :

Cannabis :

2,5 grammes

Sources : sensiseeds.com

© Amélie Vuargnoz

6

0,1 gramme

0,5 gramme


jeunesse politique

Andréa Kotarac: le petit caporal de Mélenchon Par HUgo Dervissoglou

À 27 ans, Andréa Kotarac est, depuis décembre 2015, conseiller régional d’Auvergne Rhône-Alpes du Parti de gauche. L’ancien étudiant en droit de Lyon III ne manque pas d’admiration pour les tribuns et particulièrement pour son mentor, Jean-Luc Mélenchon.

C

’est un tout jeune élu pas encore trentenaire, souriant et décontracté qui déboule dans le hall quasiment désert de l’Hôtel de région. Andréa Kotarac, élu en décembre, a choisi l’élection régionale pour maximiser ses chances d’obtenir un mandat. Élu de la Métropole de Lyon sur la liste de Jean-Jack Queyranne, Andréa Kotarac n’en est pas à son premier engagement en politique. Dès ses années lycée, à Thonon-les-Bains, le jeune homme prend la tête de l’opposition à la réforme Fillon sur l’éducation. Il figure sur la liste de la gauche battue aux municipales de 2008. L’année suivante, il tape dans l’oeil d’un certain JeanLuc Mélenchon, renégat du Parti socialiste et fondateur du Parti de gauche. Selon nos confrères de Tribune de Lyon, ce dernier aurait apprécié sa passion pour la géopolitique. Toutefois, le jeune homme à l’épaisse tignasse châtain se montre moins clivant que son aîné. S’il ne se fixe ni d’objectif, ni de limite de temps quant à la poursuite de sa jeune mais riche carrière en politique, il sait d’ores et déjà qu’il ne passera pas sa vie dans les hémicycles. Lui se voit plutôt plaider en robe noire, reste à savoir quand.

de près de 180 000 personnes. Son attirance pour la communication des hommes politiques le force à avouer une certaine admiration pour une autre figure iconoclaste : Emmanuel Macron. Pas question pour autant de rallier l’ex-ministre de l’Économie, leurs préoccupations sont bien trop différentes. Le sens de la répartie En bon militant de gauche, le discours de l’élu a pour pierres angulaires la lutte contre la fraude fiscale et la solidarité avec les plus démunis.

Mais l’un des sujet les plus sensibles de l’entretien reste le coût de l’Aide médicale d’État (AME), c’est-à-dire la contribution de l’État aux frais de santé des personnes en situation irrégulière. À la présentation d’un graphique issu d’un rapport parlementaire présentant les surcoûts de l’AME (4,7 milliards d’euros entre 2009 et 2015), Andréa Kotarac lève les yeux au ciel et bifurque sur l’évasion fiscale. « Cela coûte chaque année 80 milliards d’euros à l’État et on nous bassine avec un surcoût, alors que seulement 40 % de ceux qui pourraient en bénéficier font les démarches ! » Après avoir Il rêve d’un autre attaqué Bernard Arnault, monde Liliane Bettencourt et tant © Hugo Dervissoglou d’autres sans les nommer, il Si Jean-Luc Mélenchon affirme que la passion de se lance, chose étonnante, dans un plaidoyer pour le son poulain pour la géopolitique est son point fort, système fiscal américain. Un citoyen américain où Andréa Kotarac apprécie son esprit d’initiative. Les qu’il se trouve dans le monde reverse une partie de vidéos postées sur Youtube (cf article p.5) du tribun de ses revenus à son pays d’origine. « Là-bas le système la gauche et son sens de l’effet de manche lui plaisent fiscal est sans pitié pour les fraudeurs. Un mec comme tout particulièrement. Il se dit admiratif de la faculté Cahuzac n’aurait pas attendu trois ans avant de finir à fédérer de son mentor, qui a créé une communauté en taule. » 7


Perles politiques

Vrai ou Faux ? Ce soir aura lieu le dernier débat de la primaire de la gauche. Benoît Hamon et Manuel Valls se donneront corps et âmes pour convaincre les derniers sceptiques. L’occasion pour l’équipe du 10 du Mat’ de revenir sur les perles politiques des deux candidats de la gauche.

2 - Benoit Hamon aurait dit :

1 - Manuel Valls aurait dit :

« Le chef de l’État a distribué les restes du banquet des banquiers, il s’est contenté de faire l’aumône aux plus fragiles »

« François Hollande m’a imposé de me présenter à la présidentielle. » Manuel Valls après être arrivé second au premier tour de la primaire, le 22 janvier au soir. Faux

Vrai

3 - Benoit Hamon aurait dit :

4 - Manuel Valls aurait dit :

« Stop aux costumes pour les politiques, il faut relancer l’économie française, donc porter plus de Quechua. »

« J’incarne une nouvelle étape du quinquennat de François Hollande. »

Manuel Valls sur France 2, en avril 2014. À l’époque, il avait également déclaré n’avoir aucune ambition présidentielle pour 2017.

Benoît Hamon dans une interview à GQ, en mai 2015. Vrai

Faux

Faux

Vrai

Faux

La rédac’ Directrice de la publication Directeur de la redaction Redactrice en chef Secretaires de redaction

Isabelle Dumas Marie-Anne Muller Marlene Thomas Anne Riviere, Marlene Thomas, Victoria Havard Maquettistes Selena Miniscalco, Amelie Vuargnoz Journalistes Mathieu Bassaisteguy, Angelique Bernard, Clementine Emonoz, Victoria Havard, Manon Dognin, Hugo Dervissoglou, Marion Gergely, Selena Miniscalco, Amelie Vuargnoz, Anne Riviere, Marlene Thomas.

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#1 ! z sse e10duMat i g @l Réa

@le10dumat 10dumat@iscpalyon.net 47, rue Sergent Michel-Berthet 69009 Lyon 8

Réponses : 1-Faux / 2-Vrai / 3-Faux / 4-Vrai

Vrai

Benoît Hamon en 2009 à propos de Nicolas Sarkozy et de la réforme de l’Élysée en faveur des ménages.


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