10 du mat numéro 9

Page 1

Partis politiques : des impôts plein les poches Numéro 9 - Jeudi 26 Janvier 2017

Edito

Marine Le Pen se prend une porte. Comme une fleur, la présidente du Front national s’est présentée mardi au camp de migrants de la GrandeSynthe (Nord). Visite des plus malvenues pour celle qui déclarait, en octobre 2014, qu’il fallait : « renvoyer les migrants, même dans des pays en guerre. » La candidate à la présidentielle n’a même pas eu le temps d’y poser un pied, qu’elle a été expressément refoulée par les services municipaux. Il faut préciser que, contrairement aux autres partis, le FN n’a pas daigné avertir de sa visite. « antidémocratique » ou pas, cela lui a peut-être évité de se retrouver en délicate posture parmi ceux qu’elle veut expulser. L’arroseur arrosé. on est aussi

sur le web www.keskiscpass.com @le10dumat 10dumat@iscpalyon.net

La machine à sous des partis politiques : le PS, le FN et Les Républicains // © Montage Amélie Vuargnoz

Petits partis, dans l'ombre des grands. P.4

Debat : le dernier duel. P.3

Casseroles politiques, un passage oblige ? P.6


Les echos du jour Trois petites magouilles et puis s'en vont Accusés par le Canard Enchaîné D’avoir manipulé des deniers

Le tweet du jour

Trois ministres du gouvernement Royal, Cazeneuve et Le Drian Pourraient bien être inquiétés. Les faits se passent il y a quatre ans... 300 millions de crédits budgétaires Sont utilisés de façon irrégulière. Cazeneuve, alors secrétaire au Budget, De l’aval du comptable se passait

Melania Trump a brillé par sa mine déconfite lors de la cérémonie d’investiture de son mari, suscitant l’interrogation des internautes et l’apparition du hashtag #freemelania (« libérez Melania »). Penelope Fillon, elle, a pu percevoir 500 000 euros en huit ans grâce à un poste - fictif ? - d’attachée parlementaire en tant que collaboratrice du député de la Sarthe, soit son époux, François Fillon. Enfin, on dit que l’argent ne fait pas le bonheur.

Quant à Jean-Yves le Drian, Son budget de campagne, il s’est permis d’arrondir En puisant dans le programme investissement avenir. Ségolène Royal, ministre de l’Environnement, A pris ses aises bien librement Avec l’enveloppe astronomique Dédiée à la transition énergétique. Si la Cour des comptes a dénoncé Un article dénué de vérité, L’audience sera donnée Publiquement le 20 février. L’histoire se termine ainsi : On ne touche pas l’argent public sans être puni.

La phrase du jour « Ça fout les boules de voir qu'on peut penser que Le Pen est la solution aux problèmes des plus pauvres » Philippe Poutou était l’invité de Jean-Jacques Bourdin, hier sur RMC. Le candidat nouveau parti anticapitaliste (NPA) s’est positionné comme « le parti de la lutte sociale ». Il en a profité pour lancer un appel aux parrainages. Il lui en manque encore 250 pour pouvoir se présenter.

Un Nobel de la paix pour Jacques Chirac ?

Hélène Pilichowski, cousine gênante de François Hollande

Depuis qu’il a quitté ses fonctions en 2007, Jacques Chirac a toujours ses fidèles dans la classe politique. Au point de recevoir le prix Nobel de la paix ? Lundi 23 janvier, un dossier de candidature a été envoyé au comité d’Oslo par un petit groupe de chiraquistes. Parmi eux, Thierry Breton, François Pinault ou encore son ancien ministre, Jean-Pierre Raffarin. Ce dernier a loué « son engagement au service du dialogue et de la paix ». Rappelons que Jacques Chirac s’était opposé à la guerre en Irak.

Si le nom d’Hélène Pilichowski ne vous disait rien avant aujourd’hui, c’est normal. Invitée sur iTélé, cette journaliste de 68 ans, qui est aussi une lointaine cousine de François Hollande, a créé la polémique. Alors qu’on lui rappelle qu’une femme est violée toutes les sept minutes en France, elle s’exclame : « Le déferlement médiatique qui affirme que toutes les femmes sont violées en France toutes les secondes... c'est totalement excessif ! » En 2015, elle avait déjà critiqué la nomination à vie des chercheurs. 2


Primaire de la Gauche

Pour eux, c’est Hamon, sans hésitation Par Marion Gergely

Hier soir, dans les pentes de la Croix-Rousse, les sympathisants lyonnais de Benoît Hamon se sont rassemblés pour regarder le débat. Une petite trentaine de personnes étaient présentes pour soutenir leur candidat. Sans surprises, les réactions ont été nombreuses tout au long de ces deux heures de joutes verbales.

I

l est 21 heures, le “Grand débat” de la gauche commence dans le soussol du bar L’Envers des Pentes, dans le 1er arrondissement de Lyon. L’audience est très hétérogène, tous les âges sont représentés. Sur des canapés ou des chaises, on est serrés, mais assis. Le silence s’installe et les sympathisants ouvrent grand leurs oreilles. Le moins que l’on puisse dire, c’est que Benoît Hamon ne déçoit pas, tandis que Manuel Valls fait ricaner. Quand ce dernier aborde le bilan du gouvernement, une jeune femme assise au fond la salle lance « C’est ton bilan ! » L’assemblée acquiesce dans un brouhaha. Les prises de paroles s’enchaînent. Benoît Hamon parle du revenu universel. Silence dans la salle. Le candidat s’explique : il aimerait

instaurer ce revenu pour les 18-25 ans de façon à ce qu’ils n’aient pas à travailler et qu’ils puissent se concentrer sur leurs études. Un moyen de créer de l’emploi, en somme. Dans l’assistance, la mesure fait l’unanimité. Quand vient le moment d’évoquer le plan culture et santé des murmures s’élèvent dans la pièce exigüe, mais impossible d’entendre ce qu’il se dit. C’est le moment d’aborder le sujet qui fâche, la “dette” française. Si Benoît Hamon ne présente rien de concret pour la réduire, quand Manuel Valls s’exprime, c’est l’hilarité générale. Mais tout reste mesuré et bon enfant, l’ambiance est détendue, bières et en-cas traversent les rangées. Manuel Valls moqué, journalistes aussi

les

Manuel Valls n’a pas été la seule victime des moqueries des soutiens de Benoît Hamon. Quand les journalistes attaquent leur candidat sur son vote contre la burqa, c’est encore un fou rire qui s’empare de la salle. « Je n’étais pas député à ce moment-là donc je n’ai pas pu voter », répond Benoit Hamon, avant que Manuel Valls acquiesce. Les arguments des candidats fusent,

Les sympathisants de Benoit Hamon se sont rassemblés sur les pentes de la Croix-Rousse pour le dernier débat de la gauche. © Marion Gergely

3

mais pour certains, c’est le moment de la pause cigarette. Dehors, à voix haute, les discussions autour du débat vont aussi bon train. « Benoît Hamon est le candidat du XXIe siècle, il vit avec son temps et se projette dans le futur », entend-t-on d’un côté. Un autre groupe se forme. Sujet de la discussion : la transformation de Benoît Hamon en parfait candidat à l’Elysée . « Il y a trois ans, je n’aurai pas pensé le voir au second tour de la primaire de gauche. Il a vraiment évolué, il est au-dessus des critiques et des attaques de ses adversaires. Il a vraiment endossé son rôle de président potentiel. » Les critiques sur Manuel Valls, quant à elles, ne sont pas restées au sous-sol. « Ses expressions sont trop marquées, on sait tout de suite ce qu’il pense contrairement à Benoît Hamon », entend-on notamment. Retour sur les canapés pour un petit rattrapage de ce qu’on a manqué auprès des voisins. Les interrogations de téléspectateurs suscitent l’enthousiasme des partisans de Hamon. La question « Do you speak english » fait évidemment rire, même si Manuel Valls semble un peu mieux maîtriser la langue de Shakespeare. Le débat touche à sa fin. Pour le plus grand plaisir de son auditoire, Benoît Hamon marque un dernier point. Lorsque Manuel Valls déclare respecter les règles, le retour est cinglant : « Respecter les règles, ça commence par respecter son programme quand on est élu. » La retransmission se clôture, mais la soirée n’est pas finie. Alors que les verres se remplissent, le débat n’en finit pas de délier les langues.


ALTERNATIVE

Nouvelle Donne : « Nous avons été évincés de la primaire citoyenne » Par Manon Dognin

Les mouvements politiques alternatifs, à l’instar de Nouvelle Donne et ses 2 200 adhérents, peinent à se faire une place sur la scène politico-médiatique. Et pour cause, en plus d’être confrontés à de multiples freins stratégiques, ces petits collectifs voient bien souvent les partis majoritaires contrer leur progression.

«S

i nous ne sommes pas visibles, c’est en partie parce que les gens ne s’informent pas et ne sont pas politisés », avance Nicolas Ballouhey, adhérent de Nouvelle Donne. Le sort des petites formations politiques est assez inéluctable en France : leurs idées suffisent rarement à leur apporter la visibilité nécessaire pour les faire émerger. Malgré des propositions novatrices et des adhérents engagés, consultés systématiquement pour les prises de décision, Nouvelle Donne comprend que les électeurs puissent avoir du mal à se tourner vers elle. « En 2002, on a beaucoup entendu que Lionel Jospin n’avait pas passé le premier tour à cause des voix laissées aux petits partis. Les présidentielles poussent davantage les gens à voter “contre” un candidat plutôt que “pour” un autre », reconnaît Nicolas. « La primaire citoyenne de la gauche n’avait rien d’ouverte » Pourtant positionné à gauche, pourquoi le mouvement Nouvelle Donne n’a-t-il pas participé à la primaire citoyenne de la Belle alliance populaire ? « Officiellement, nous avons postulé trop tard. Officieusement, le Parti socialiste et son premier secrétaire ont changé les règles du jeu au dernier moment. La primaire devait être ouverte à tous, mais le 1er décembre, lorsque Nouvelle Donne a voulu s’inscrire, elle était

Les électeurs n'ont pas pu voter pour les petits partis aux primaires. © 20 Minutes Fabrice ELSNER

finalement réservée aux collectifs membres de la Belle alliance populaire », déplore l’adhérent. Il poursuit : « Cette primaire n’était pas vraiment ouverte et nous en avons été évincés, en quelque sorte ». Le parti a par la suite déposé un recours auprès de la haute autorité du PS, qui demeure en suspend à ce jour. Le Parti socialiste et le groupe de la Belle alliance populaire, auquel l’ensemble des candidats à la primaire appartiennent, forcent ainsi les partis minoritaires à rester dans l’ombre. Des mesures en défaveur des petits partis En participant aux primaires, l’avantage est double pour les prétendants à la présidentielle. D’une part, le gagnant s’assure que ses concurrents n’iront pas récolter ses signatures après coup. D'autre part, le retentissement médiatique lié aux débats est considérable. « C’est pourquoi les petits candidats ont tenté leur chance », analyse Hugues Joneaux de Nouvelle Donne. « Avec la loi sur la modernisation 4

de l’élection présidentielle, les parrainages ne sont plus privés. Même si cela nous permet d’identifier plus efficacement les élus à démarcher, c’est aussi contraignant dans la mesure où ces derniers doivent, entre guillemets, assumer publiquement leurs choix. » Notons aussi ces mesures votées « en choeur par le PS et Les Républicains » : celle relative au temps de parole, qui favorise les candidats en tête des sondages chaque semaine ou encore celle supprimant l’envoi des programmes par voie postale aux citoyens. « Autant de petites choses qui nous mettent des bâtons dans les roues », explique Hugues. Mais comme on peut s’en douter, l’argent reste le nerf de la guerre. Rappelons qu’en France, les partis politiques bénéficient des subventions de l’État seulement s’ils parviennent à présenter 51 personnes aux élections législatives, et que ces dernières obtiennent chacune au moins 1% des voix.


"Donc en gros, on fifinanc€ le Front national avec nos impôt$ ?" Par Victoria Havard et Mathieu Bassaistéguy

La politique, ça coûte cher. Surtout les campagnes présidentielles, demandez à Nicolas Sarkozy et Emmanuel Macron. Ce dernier défraye la chronique depuis hier avec les suspicions qui pèsent sur le financement de sa campagne, au sein de sa formation politique, En Marche!. La rédaction du 10 du Mat’ s’est penchée sur le système de financement des partis politiques. Explications.

C

omme nous l’avons appris, en tant qu’étudiants conscients du système politique actuel, ce sont les impôts qui financent à plus de 75% les partis politiques, le reste des financements venant directement des adhésions. Comment cela se fait-il ? Eh bien c’est aussi la question que nous nous sommes posée. Selon le site du Sénat, un parti reçoit 1,70 euro par année et « par voix exprimée lors des élections, sous des conditions de représentativité » (lire article page 4), jusqu’aux prochaines élections. Tout en précisant que cela ne prenait pas en compte les municipales. Ces revenus, au-delà du remboursement d’une campagne législative, arrivent directement dans les caisses du parti. Législatives : une voix à 1, 70 euro « Donc en gros, avec nos impôts, on finance le Front national ? », demande l’une de nos collègues de la rédaction. En effet, on peut dire que oui, nous finançons en partie cette formation politique, mais aussi ceux qui réussissent à être représentés à plus de 5% sur les candidatures législatives et sénatoriales. Il est précisé que les financements publics dépendent de deux critères : les résultats aux élections législatives, pour ceux qui ont présenté des candidats ayant obtenu au moins 1% des voix dans cinquante circonscriptions minimum ; et le nombre de parlementaires élus. Le site indique également : « Ces exigences ne constituent pas, pour autant, des obligations générales imposées aux partis. » 5% sinon rien Mais est-ce réellement possible de faire campagne sans les financements étatiques?

Pas pour les représentants des petits partis. Selon Najib Azergui, fondateur du parti Union démocrate musulmans français (UDMF) qui explique : « Tant qu’on n’obtient pas les 5% (aux élections législatives, ndlr.), il y a un gros manque de moyens. Le système français défavorise les petits partis (...) c’est un véritable manque de démocratie. » La loi, introduite en 1988, est la première à réglementer les financements des partis politiques. Il faut savoir que les financements privés représentent 15% de la totalité des fonds des partis. Ils sont constitués des cotisations des adhérents et des élus, mais aussi de dons de personnes privées (7 500 euros par an et par personne maximum). Les financements de personnes morales, notamment les entreprises, sont interdits : sinon se retrouverait dans un système à l’américaine, où celui qui aligne le plus d’argent se retrouve à la tête du pays. En soi, un mal pour un bien ?

28 480 742,50 €

Pour le PS (2013)

70 083 332,15 € Ont été remboursés aux partis politiques, pour l'année 2013.

19 870 309,79 €

Pour Les Républicains (2013)

Source : décret n°2013-430 du 27 mai 2013 // © 123rf

5

5 543 646,41 €

Pour le FN (2013)


poêLE OU CASSEROLE?

Électeurs recherchent monsieur propre Par Hugo Dervissoglou

faire bosser les copains et la familles ». Marine le Pen doit faire face à la même accusation que le candidat LR. Louis Alliot, compagnon de la présidente, aurait touché 5 000 euros bruts par mois en tant qu’attaché parlementaire européen, jusqu’à la découverte de l’affaire en 2013. Contrairement à la France, cette pratique est interdite par l'Union Européenne.

François Fillon, Emmanuel Macron ou encore Marine le Pen, trois des principaux candidats à la présidentielle sont soupçonnés d’avoir utilisé l’argent du contribuable pour nourrir leurs ambitions. À l’heure du grand déballage, ce sont les candidats à la gauche de la gauche qui semblent tirer leur épingle du jeu.

Macron un peu trop glouton ? À l’instar de Jacques Chirac, dont l’appétit gargantuesque avait été à l’origine de frais de bouche quotidiens de près de 600 euros, Emmanuel Macron aimait passer à table du temps où il était ministre. Selon le livre des journalistes de France Inter Marion Lhour et Frederic Says, L’enfer de Bercy, paru ce mercredi, le candidat est soupçonné d’avoir dépensé la quasi intégralité de son budget frais de bouche pour des dîners de travail avec les partisans de son mouvement. Christian Jacob (LR) et Philippe Vigier (UDI) ont saisi la Haute autorité pour la transparence de la vie publique, en espérant découvrir la destination finale des 120 000 euros.

P

eu de politiques peuvent se vanter de ne jamais avoir profité de leurs fonctions pour piquer dans les caisses ou placer leurs proches. Les candidats à l’Élysée ne font pas exception à la règle malgré leurs efforts pour paraître probes. François Fillon est rattrapé par des soupçons d’emploi fictif au profit de son épouse Penelope. Le Parquet national financier a ouvert une enquête pour déterminer si Madame Fillon a réellement honoré ses missions à l’Assemblée nationale et à la Revue des deux mondes. Une affaire qui entache l’image immaculée qu’a voulu se donner l’exPremier ministre, qui avait notamment déclaré en meeting : « Qui imagine le général de Gaulle mis en examen ? » Mme Fillon a été l'assistante parlementaire de son mari avant de rejoindre son suppléant. Mais d’après les autres ex-collaboratrices du candidat, Penelope Fillon n’a jamais mis les pieds au Palais Bourbon. L’épouse dévouée aurait ainsi emmagasiné un magot d’un demi-million. Sur le plan moral, si l’affaire est avérée, elle pourrait avoir quelques effets dévastateurs sur le chemin à la présidentielle d’un homme qui faisait de son casier vierge un argument de campagne. Mais François Fillon n’est pas le seul candidat à être parasité par une magouille. Un de ses proches a déclaré mercredi matin au micro d’un journaliste d’ITélé : « Tous les parlementaires font ça, c'est normal de

Hamon et Mélenchon inquiétés mais pas condamnés Pas de casserole à l’heure actuelle pour Benoît Hamon. Seule ombre au tableau : le cabinet de l’ancien ministre de l’Économie sociale et solidaire a eu affaire à un juge du parquet financier. L’affaire, sortie en 2013, impliquait BNP Paribas et concernait la vente de prêts toxiques en francs suisses à des particuliers français. La hausse du cours de la monnaie helvétique avait provoqué la ruine des emprunteurs. Libération révélait alors une lettre dans laquelle Benoît Hamon tentait de disculper la BNP, malgré les aveux de la banque. Jean-Luc Mélenchon peut se vanter d’un casier vierge, malgré des plaintes en diffamation à son encontre n’ayant jamais abouti. Macon, Le Pen et Fillon font partie des candidats avec des casseroles.. © Montage Amélie Vuargnoz

6


Média

« StreetVox n’est pas un média anti-système mais une alternative » Par Marlène Thomas

À l’occasion de l’élection présidentielle, le pure player StreetPress a lancé début janvier un nouveau média participatif, StreetVox, ouvertement engagé à gauche. Le but ? Donner la parole aux citoyens, militants ou encore intellectuels vivant « les réalités du terrain » à travers tribunes et témoignages.

«N

ous pouvons apporter de nouveaux points de vue, idées, propositions qui ne sont pas forcément évoqués dans le débat présidentiel », explique Mathieu Molard, rédacteur en chef du pure player StreetPress et du jeune média citoyen StreetVox. Le contrôle au faciès, les pubs sexistes ou encore la réalité du travail chez Uber, sont d’ores et déjà au menu de ce nouveau site. Ouvertement orienté à gauche, ce média prend la forme d’une plateforme collaborative sur laquelle citoyens, intellectuels ou militants évoquent des sujets politiques ou de société sous forme de tribunes et de témoignages. « Nous ne sommes pas un média anti-système, mais une alternative. Nous voulons apporter autre chose, traiter de thématiques touchant les jeunes de gauche. Des médias citoyens d’extrême droite et de droite existaient déjà, comme Figaro Vox, mais très peu à gauche », ajoute-t-il à 10 du Mat’.

chauffeur Uber à Lille et contributeur à StreetVox. Pouvoir s’exprimer « sans filtre » a donc été un élément moteur pour le Lillois, qui n’hésitera pas à témoigner à nouveau. Les candidats de gauche au kebab Pour sa part, Héloïse Duché, doctorante en sciences de l’éducation et militante féministe, a publié une lettre ouverte à Valérie Pécresse (présidente de la région Île de France - LR) et Anne Hidalgo (maire de Paris - PS) sur le sujet des pubs sexistes dans l’espace public. « Je me suis dit qu’elle serait davantage lue que dans le Figaro par exemple. Elle ne le sera peutêtre pas par les deux concernées, mais au moins la lettre tourne sur les réseaux sociaux. » Un autre sujet commence lui aussi à faire réagir la Toile et les médias : une interview de Benoît Hamon dans un kebab. « L’objectif est d’inviter les candidats de gauche à descendre dans notre monde, qu’ils viennent nous voir chez nous, pas à la rédaction, mais dans un lieu où tout le monde va, qui représente ce qu’est Vox », précise le rédacteur en chef. On attend avec impatience de voir Manuel Valls commander son kebab, salade-tomate-oignon bien entendu.

« Je ne me sens pas représenté dans les médias traditionnels » Cette forme de journalisme politique ancré dans le réel permet d’intéresser un public que les médias traditionnels ont parfois perdu. « Je ne me sens pas représenté dans ces médias, du coup je ne m’y intéresse que très peu. Ils sont déconnectés de la réalité, comme les politiques. Quand j’entends les journalistes parler des VTC, cela me fait rire, ils sont à côté de la plaque », note Amine Kamli, 7

Une équipe de six journalistes s’occupent de gérer ce nouveau média aux accents de réseau social. © Thibaud Delavigne


Perles politiques

Test : plutôt Valls ou Hamon ? 1 - Concernant la procréation médicalement assistée (PMA), vous pensez plutôt :

4 - Pour lutter contre la précarité, il faut :

A - Instaurer un revenu universel

A - Qu’il faut ouvrir la PMA aux couples de femmes B - Qu’ouvrir un débat public serait judicieux

B - Mettre en place un revenu minimum décent pour les plus précaires

2 - Concernant l’éducation des plus jeunes il faut :

5 - L’écologie est-il un sujet prioritaire pour vous ?

A - Proposer le service civique* dès le collège B - Rendre le service civique obligatoire

A - Oui, c’est l’une des premières questions à prendre en compte B - Non

3 - Que pensez-vous de la loi travail ?

*Service civique : engagement volontaire de 6 à 12 mois auprès d’associations, de collectivités ou d’établissements publics. Il est indemnisé et ouvert aux jeunes de 16 à 25 ans.

A - Il faut l’abroger B - Il faut la maintenir et l’appliquer

La rédac’ Directrice de la publication Directrice de la redaction Redactrice en chef Secretaires de redaction

Isabelle Dumas Marie-Anne Muller Marlene Thomas Anne Riviere, Marlene Thomas, Victoria Havard Maquettistes Selena Miniscalco, Amelie Vuargnoz Journalistes Mathieu Bassaisteguy, Angelique Bernard, Clementine Emonoz, Victoria Havard, Manon Dognin, Hugo Dervissoglou, Marion Gergely, Selena Miniscalco, Amelie Vuargnoz, Anne Riviere, Marlene Thomas.

Vous avez un maximum de A : Vous êtes plutôt Benoît Hamon

Vous avez un maximum de B : Vous êtes plutôt Manuel Valls

Le programme du frondeur se base essentiellement sur le revenu universel. Mais attention, l’écologie et l’égalité homme-femme sont également des sujets très importants pour Benoît Hamon.

L’ancien Premier ministre porte sur ses épaules le poids du quinquennat Hollande. Pour autant, ses propositions sur la sécurité et l’économie ont su séduire les Français et vous en faites visiblement partie.

at m u 0d

#1 ! z se 10duMat s i g @le Réa

@le10dumat 10dumat@iscpalyon.net 47, rue Sergent Michel-Berthet 69009 Lyon 8


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.