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DU MAT’
En coulisses
Les vignes de la Croix-Rousse, lieu prestigieux et select Page 4 www.keskiscpass.com
EDITO
Free mobile : une vraie révolution ? Par Julien Bonnefond Free a une bonne stratégie de communication. Mais attention à ne pas accueillir le nouvel opérateur mobile comme le sauveur des consommateurs ! Free a proposé hier de nombreuses offres alléchantes. Mais cette journée était placée sous le signe de la communication : une conférence de presse savamment étudiée en amont, des messages sibyllins, un Xavier Niel, très provocateur et des annonces de forfaits de 2 à 19,99 euros ! Le tour de force est là : la stratégie avant les faits. Trois éléments risquent d’assombrir cet idyllique « Free day ». Oui c’est un très beau coup médiatique, mais les concurrents ne tarderont pas à aligner leurs prix, même si SFR a déjà annoncé qu’il ne baisserait pas ses tarifs. Autre point noir : Free débute dans l’univers du mobile, c’est un handicap. L’entreprise pourra-t-elle assurer un service après-vente fiable au cours des deux prochains mois, alors que les hotlines seront submergées par les nouveaux clients ? La couverture réseau du territoire par Free est légèrement au dessus de 30%. Pour comparaison, Orange et SFR couvrent plus de 95% de l’Hexagone. Autre interrogation, sommes-nous assurés d’avoir un signal aussi fort que chez les autres opérateurs, ou payerons-nous moins cher pour avoir moins de réseau ? Le consommateur sera peut-être gagnant au point de vue de la concurrence, attendons de voir si tout est finalisé. Il est urgent d’attendre.
ECONOMIE ET SOCIAL
La chambre, passerelle intergénérationnelle
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Mercredi 11 janvier 2012 | N°1
Free : la guerre du mobile aura bien lieu
Avec la garantie d’un forfait tout illimité à moins de 20 euros par mois, Free a fait sensation hier durant sa conférence de presse destinée à lancer son offre de téléphonie mobile. Décryptage des enjeux. Page 2 SCIENCES ET TECHNOLOGIE
Quand les politiques squattent Twitter
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SORTIR
Pourquoi les bars gay attirent-ils les hétéros ?
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BUZZ
LE FAIT DU JOUR
La révolution Free Mobile va-t-elle tenir ses promesses ?
Free sort l’artillerie lourde Par Laurent Benoit
S
«
i votre facture dépasse 19,99€, vous êtes des pigeons ». Avec un don pour la communication agressive, Xavier Niel a réussi à créer l’événement hier, durant la conférence qui a lancé son offre Free Mobile. Alors qu’il aura fallu attendre la fin d’après-midi pour pouvoir accéder au site dédié, on ne parle plus que de ça. Coup de bluff géant ? Révolution ? Une fois l’esbroufe passée, que reste-t-il de la fanfare ? Quels sont les tarifs proposés ? Free propose 2 forfaits mobiles : OFFRE A - Forfait illimité à 15.99€/mois pour les abonnés Free et 19.99€/ mois pour les non abonnés. - Des appels illimités nationaux et vers 40 destinations internationales.
10 du mat’ | Mercredi 11 janvier 2012
- Des SMS et MMS illimités, Internet illimité (en fait limité à 3 go), dont accès à tous usages (mail, web, P2P, VoIP, …). Les mobiles bénéficient également du réseau de hot-spots Free. OFFRE B Un forfait 60 minutes et 60 SMS gratuit pour les abonnés Free et 2€/mois pour les non-abonnés. Deux euros. Le chiffre laisse rêveur. « On fait de la marge sur ce forfait : c’est vous dire à quel point on a fait payer les plus démunis !», a d’ailleurs ironisé Xavier Niel lorsque certains ont comparé cette offre aux tarifs minimaux de la concurrence, une offre que le patron de Free qualifie lui sobrement de « forfait racket super arnaque ». Concernant les dépassements, ils seront respectivement de :
- Voix hors forfait : 5 centimes/ minute (15 centimes en moyenne aujourd’hui) - SMS hors forfait : 1 centime/ minute (10 centimes en moyenne aujourd’hui) Par ailleurs, il sera possible de prendre plusieurs forfaits par abonnement. Et les téléphones ? Aucun avantage : l’entreprise ayant clairement exprimé son intention de ne pas se centrer sur la vente liée : Free vend donc à plein tarif, avec paiement sur 12, 24 ou 36 mois. Ces terminaux ne sont ni simlockés, ni personnalisés. Leurs prix n’ont pas été précisés, mais on annonce un coût mensuel pour un forfait illimité + terminal payé sur 24 mois environ deux fois moins cher que chez les autres opérateurs. La grille tarifaire de l’iPhone 4S
Free, Robin des bois moderne
est disponible : compter 20€/ mois pour un 4S 16go payé sur 36 mois, soit 720€ au total pour l’appareil (630€ sur l’Apple store). Pourquoi Free peut-il changer les choses ? « Free, c’est un peu le Apple d’antan à la française. Un challenger petit et malin qui vient se frotter aux pieds des colosses IBM et Microsoft », explique Théophile Ney, programmeur et consultant informatique. « Iliad a su en effet se démarquer par la ténacité et l’inventivité de son patron, à qui l’on doit les concepts de triple-play (30€/mois pour trois offres, ndlr) ou la première box internet en 2002. C’est une figure de lutte pour l’internet accessible à tous. On le compare à Steve Jobs pour sa communication très rôdée, mais il est loin du personnage en terme de raisonnement, je le comparerais plus à Bill Gates ». Et dans la téléphonie, l’arrivée de Free est ressentie comme celle d’un Robin des bois moderne.
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Autre problème pour Free, la 4G réservée à ses concurrents. Ces derniers ne l’ont pas empêché de se voir attribuer des licences 3G sur le territoire, mais pas pour les « fréquences en or » : fin décembre 2011, les licences pour les fréquences de téléphonie mobile
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de quatrième génération (4G) ont été attribuées au triumvirat historique par l’Arcep, le régulateur français des télécoms. Des enchères ayant fait gagner 2,64 milliards d’euros à l’Etat français. Avec les 900 millions d’euros obtenus après le premier round d’enchères en septembre, concernant les fréquences hautes sur la bande 2,6 gigahertz, l’Etat a ainsi empoché 3,6 milliards au total. Plus que ce qui était escompté.
« Le moindre faux pas les crucifiera » Bon alors que faire ? Changer d’opérateur? Eh bien… libre à vous ! On se demande vraiment si tout cela est trop beau pour rêver, et on a envie d’y croire. Mais quitter son opérateur sans réfléchir n’est pas forcément malin. Si vous êtes un utilisateur occasionnel qui ne renouvelle pas son Smartphone à chaque changement de tendance, l’offre de Free est faite pour vous. Les technophiles qui passent par des circuits
dédiés pour acheter leurs Smartphones seront également séduits par les nombreux atouts de ce forfait illimité « low-cost ». La différence sera moins flagrante pour une grande partie d’utilisateurs qui consomment 2-3 heures mensuelles et n’ont pas forcément besoin d’utiliser des fonctions dédiées. D’autant plus que les opérateurs paniquent avec l’arrivée de Free, et proposent depuis peu de nouvelles offres mieux segmentées pour le marché. Evidemment, Free n’est pas totalement idiot non plus : leurs offres annoncées aujourd’hui ne sont valables que pour les 3 premiers millions d’abonnés. Dit comme ça, ça paraît laisser de la marge, mais il faut se souvenir que sur 60 millions de Français, nous sommes la moitié à posséder une ou plusieurs lignes téléphoniques. Pas sûr donc que tout les désireux puissent en profiter. A plus grande échelle, le réseau téléphonique de Free sera moins puissant que les trois historiques, sa capacité sera alors limitée, de 7 à 10 millions d’abonnés au maximum. Mais patience, tout ça n’est que le début… Retrouvez le reste du dossier sur notre site www.keskiscpass.com
Le chiffre
2 C’est, en euros, le prix du forfait de Free comprenant 60 minutes d’appel et
60 sms par mois. Cette offre n’a aucun équivalent chez la concurrence. Elle passe allègrement sous la barre des 5€ généralement proposés par les autres opérateurs. Ce forfait dit « social » sera accessible à tous sans condition de ressources. Par ailleurs, l’offre est gratuite pour tous les abonnés à la Freebox
© E.R.
Cette révolution a-t-elle des limites ? Le suivi client est la bête noire historique de Free. Le freenaute se souviendra de l’absence de relations dignes de ce nom avec la clientèle, de coûts cachés, notamment en matière de désabonnement. Un point auquel Free a tenu à répondre avec sérieux, en promettant au public un service réorganisé, renforcé par des embauches et des points de ventes physiques à venir. De plus, Free rentre ici dans un marché relativement mature : « le moindre faux pas les crucifiera, tranche Coralie Sirtet : ils ne pourront plus compter sur la bienveillance de leurs abonnés comme ils avaient durant la saga internet, quand ils étaient prêt à fermer les yeux sur les problèmes rencontrés, au prétexte qu’ils étaient à l’époque les pionniers d’une formidable aventure. Aujourd’hui, je les vois mal accepter de payer les pots cassés d’une installation sur le marché, après les forfaits que l’on vient de leur faire miroiter ».
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Pratique : comment résilier son forfait ? La loi permet au consommateur de résilier un contrat mobile avant la fin dans le cas où celui-ci a une durée supérieure à un an. L’abonné, s’il ne veut payer seulement 25% du montant, devra attendre d’avoir été abonné durant douze mois minimum. Pour une durée inférieure, il devra la totalité de la somme. Il est conseillé de bien se renseigner sur les détails de son contrat avant de résilier. Par exemple, les abonnés n’ont pas forcément conscience que tout changement de mobile les réabonne automatiquement pour 24 mois dans la plupart des contrats. Pour connaître la durée de sa période d’engagement, il suffit d’appeler le 527 pour Orange, 933 pour SFR, 658 pour Bouygues Telecom, 843 pour Virgin etc. Le Figaro.fr a mis au point un simulateur pour calculer les frais de résiliation en fonction du forfait et de la date de fin d’engagement (lien à retrouver sur www. keskiscpass.com). E.R.
MARKETING Free a basé toute sa stratégie sur le net
Free, point com’
En bon disciple de Steve Jobs pour ce qui est de la communication, le patron de Free Xavier Niel a lancé lui-même l’offensive marketing en twittant le 13 décembre dernier : « la Fusée est sur la rampe de lancement ». Premier indice d’un jeu de piste qui devait mener les internautes à l’offre de téléphonie mobile. Dans les semaines qui suivent, les communicants de Free s’amusent à dissimuler d’autres phrases sibyllines dans des lignes de code comme : « la
caravane se met en route vers le château. » ou encore « le château est en vue mais on n’aperçoit pas encore bien les pelouses ». Cette stratégie a l’habileté de mobiliser tous les réseaux sociaux. Ainsi, lorsqu’une page Facebook Free Mobile apparaît, même si rien ne garantit qu’elle soit officielle, plus de 25 000 personnes s’y abonnent en quelques jours. Dans la foulée, quelques 500 articles différents traitant le sujet sont répertoriés sur Google. Une stratégie
plutôt habile, selon Gilles Anedda, intervenant en stratégie de communication à l’ISCPA. Pour le communiquant, l’entreprise a « joué habilement avec son image pendant des semaines pour faire monter la sauce avant d’annoncer ses tarifs ». Depuis des années, l’opérateur caresse les geeks dans le sens du poil. Un personnage publicitaire comme Rodolphe incarnait déjà l’utilisateur de Free, accros aux jeux et aux nouvelles technologies. E.R. Mercredi 11 janvier 2012 | 10 du mat’
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EN COULISSE
REPORTAGE
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Dans les vignes de la Croix-Rousse
Le cru de la République des Canuts Par Guillaume Bouvy
C
ertains le savent, d’autres l’ignorent : il y a des vignes à Lyon. Il ne s’agit pas de vignes isolées, mais pas moins de troiscent ceps. Certes, ce n’est pas sur la place Bellecour mais sur la colline dont on disait qu’elle travaillait, autrement dit la CroixRousse. Camouflées voire confinées au fin fond du jardin de la villa Gillet, les vignes prospèrent ici depuis 1986, à quelques mètres seulement du boulevard de la Croix-Rousse. Gérard Truchet en est le garant, en tant que président de la République… des Canuts. L’association dispose en effet de vignes : « La République des canuts vise surtout à entretenir une part de patrimoine croix-roussien, à travers un parler Lyonnais et un esprit populaire façonnés par les Canuts. Et le vin en fait partie », explique le Président. Ce dernier s’empresse de rajouter : « On dit que c’est une République de soiffards, mais ce n’est pas parce qu’on cultive des pieds de vigne qu’on est forcément alcooliques ! ». A cet égard, les « gones » mettent la main à la pâte lorsqu’il s’agit d’entretenir leur carré de verdure. Entre l’entretien, l’arrosage et le soin des ceps, c’est presque amoureusement que cet espace perdure depuis plus de vingt ans. Où Paul Bocuse côtoie Mgr Barbarin Pour les aspects plus techniques, le jardin de la Villa Gillet renferme des pieds de gamay, qu’un vigneron des coteaux du Lyonnais transforme en vin rouge. Chaque année, initiés ou amateurs, mais surtout marraines et parrains font les vendanges, pour une production moyenne de 250 à 270 bouteilles. Autre spécificité justement : chaque pied de vigne se voit attribuer un parrain, célèbre ou non. Ainsi, les personnes désireuses ont la possibilité de s’approprier un cep pour une durée de trois ans, pour la modique
10 du mat’ | Mercredi 11 janvier 2012
Gérard Truchet veille attentivement sur chaque cep / © Guillaume Bouvy - Images d’archive somme de 75€. Tout en bénéficiant d’une bouteille cirée numérotée, fruit de cette vendange toute canuse. Ainsi, chaque parrain est convié tous les ans à venir récolter les grappes de son pied de vigne. Tous ces filleuls feuillus comportent les noms de leur mécène. « Le Pape venait à Lyon en octobre 1986, or il faut attendre trois ans pour pouvoir faire les premières vendanges. C’étaient les débuts de la République des Canuts et de façon amusante on avait déposé une bouteille de Beaujolais qu’on avait alors nommé la “cuvée miraculeuse” », se souvient malicieusement Gérard Truchet. Il n’hésite d’ailleurs pas à mentionner les quelques « célébrités » qui parrainent un cep : Roger Borgeot, Paul Bocuse, Mick Micheyl, Michel Noir, Colette, Maryse Allarousse (1ère sommelière de France), le cardinal Philippe Barbarin ou encore
le doyen de l’association, Jean Jarrier, 102 ans. Depuis quelques années, le gouvernement de la République des Canuts a même l’idée d’introniser prochainement Laurent Gerra en tant que parrain d’une vigne. Un lieu « pas sectaire » mais fermé au public « Restaurateurs, avocats, notaires, cheminots, artistes… il y a de tout ! », commente le président de l’association. La municipalité de Lyon a même un pied qui lui est dédié, mais le maire ne vient pas tout le temps : « C’est vrai qu’on n’a jamais vu Raymond Barre venir vendanger, alors que Gérard Collomb vient toujours au rendez-vous ! » lance l’homme d’Etat des Canuts. Bien que les vignes de la Croix-Rousse soient théoriquement ouvertes à tous, les plantations n’en de-
“ Nous ne sommes pas des alcooliques ! ”
meurent pas moins protégées par des grillages et fermées à clé par la porte d’un clos, le « clos des Canuts ». Difficile aussi d’imaginer deux-cent personnes lors des vendanges dans un espace si restreint. C’est pourquoi seuls les parrains et marraines sont convoqués pour venir vendanger, auxquels s’ajoutent des sociétaires si les parrains sont absents. Il peut arriver que sur la route du cortège qui part de la place de la CroixRousse, quelques badauds rejoignent le mouvement et aient alors le privilège de vendanger. D’une façon générale, la vigne du clos des Canuts appartient aux membres de la République, cependant elle s’inscrit également dans le paysage croix-roussien. Et ce n’est pas Gérard Truchet qui dira le contraire : « les gens ont besoin de ce côté populaire, et puis c’est honorifique d’avoir un pied à la Croix-Rousse. Au moment où la soierie disparaît, les gens ressentent le besoin de se raccrocher à ce qui reste. C’est un repère pour les gens, un retour aux racines », conclut-il.
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HABITAT
ECONOMIE ET SOCIAL
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Quand les personnes âgées hébergent les étudiants
La chambre, passerelle intergénérationnelle Par Joël Chicouard
U
n pont entre les générations. Un échange de services entre personnes âgées et jeunes étudiants. Le logement intergénérationnel prend de l’ampleur depuis quelques années dans le Grand Lyon. Basé sur un concept simple, un logement contre de la compagnie, ce type de logements permet à des jeunes (de 18 à 25 ans environ) de s’installer à moindres frais. « Les jeunes n’aiment pas rester seuls et ne rechignent pas à rendre service », explique Chantal Vanney, coordinatrice de l’association ESDES Services Inter-Générations. Mais la motivation principale reste avant tout financière. Hormis parfois quelques dizaines d’euros de charges, le logement ne coûte rien. Un avantage non-négligeable pour des étudiants confrontés à la pénurie de places en résidences étudiantes et au coût prohibitif des loyers. La précarité des étudiants explique ce recours au logement intergénérationnel. « Je n’ai pas les moyens financiers de faire autrement », avoue sans détour Paul Bardot, 22 ans. Cet étudiant en communication graphique a trouvé le cadre idéal pour ses études. Installé dans le sixième arrondissement de Lyon chez un couple d’octogénaires, Paul y trouve largement son compte. « Je ne paye strictement rien pour le logement. En échange, j’aide mes “hébergeurs” au quotidien.
Et aussi s’ils font des chutes. Je fais parfois les courses, je relève le courrier », précise-t-il. Un concours précieux qui ne se cantonne pas seulement aux services pratiques. « Je leurs tiens compagnie. Nous discutons souvent ensemble et nous entretenons des échanges intéressants. Je me sens utile », assure-t-il. Le jeune étudiant ne confond pas son rôle avec celui des aides-soignants ou des auxiliaires de vie. « Je suis conscient que ma présence rassure et sécurise. Ce système est un bon compromis avant la maison de retraite », expose-t-il. Pour autant, Paul Bardot relève un inconvénient : l’impossibilité d’inviter des amis au domicile des hébergeurs. « Ça me gêne un peu mais les avantages prennent largement le pas sur cet aspect légèrement contraignant », explique Paul Bardot. Les échanges sont mutuels. Si la différence d’âge est parfois très grande entre les deux générations, les personnes âgées transmettent avec joie leur expérience. Leur vécu. Des liens très forts peuvent alors se nouer. La relation entre l’étudiant et la personne âgée est parfois tellement bonne que l’hébergement dépasse l’année universitaire. La durée, de six mois à un an est en effet reconductible. « Je connais une personne âgée qui accueille des étudiants depuis les débuts de l’association en 2004, témoigne Chantal Vanney. Actuellement, elle accueille
Chantal Vanney fait le lien entre hébergeur et étudiant / © J.C. une étudiante chinoise depuis déjà trois ans. » Bénévole puis salariée de l’association, Chantal Vanney dresse un bilan positif du logement intergénérationnel. 230 étudiants ont fait une demande mais seulement 45 ont trouvé un logement, faute d’hébergeurs suffisants. « Ce n’est pas l’unique solution au problème du logement chez les étudiants, indique-t-elle. Cependant, le concept marche bien. Tout le monde est gagnant. Les collectivités, les personnes âgées qui hébergent tout comme les jeunes étudiants hébergés. » www.esdes-intergenerations.net 04.72.32.50.48
ZOOM Une rencontre primordiale pour constituer le binôme
Comment l’étudiant intègre une famille désireuse d’héberger Constituer un binôme entre un jeune étudiant et une personne âgée n’a rien d’une évidence. De nombreux critères entrent en ligne de compte. La fiche d’inscription remplie dans un premier temps par l’étudiant permet d’aborder les motivations de l’étudiant. Une fois retenue, la candidature du jeune étudiant est soumise à la rencontre
avec la personne âgée qui propose son logement. « La rencontre entre les deux personnes est primordiale. Si l’étudiant est ouvert, je retiendrai sa candidature, précise Chantal Vanney. Pour les personnes âgées les plus fragiles, j’essaye de choisir des étudiants qui ont déjà expérimenté ce système. Je m’adapte donc en fonction des profils. » Le binôme
constitué, des rendez-vous téléphoniques sont fixés durant l’année entre l’association et les protagonistes tout comme des visites de suivi chez la personne âgée. Si des mésententes apparaissent, l’étudiant peut changer d’hébergeur. En cas de décès de ce dernier, l’étudiant conserve sa chambre en accord avec la famille. J.C.
EN BREF Le chiffre
70 000 C’est, en euros, le
montant de la somme votée par le Grand Lyon pour assurer le gardiennage du site de Véninov à Vénissieux. Les salariés de l’entreprise, placée en liquidation judiciaire, se sont réunis hier matin sur le site pour évoquer leur situation (voir article sur www. keskiscpass.com)
En hausse
Fréquentation record En 2011, l’aéroport de
Lyon Saint-Exupéry a accueilli 8 437 141 passagers. La hausse de fréquentation s’élève à 5,7 % par rapport à 2010. Le trafic des compagnies low-cost, en augmentation de 19,9 % sur un an, explique principalement cette croissance.
Toujours riche
Troisième C’est encore
la place de Lyon dans le tiercé de tête des villes où l’on trouve le plus d’assujettis à l’ISF, selon le ministère du Budget. Elle se classe derrière Paris et Neuillysur-Seine avec près de 7000 redevables de l’impôt sur la fortune. Mercredi 11 janvier 2012 | 10 du mat’
6 SCIENCES ET TECHNOLOGIE ANALYSE
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Réseaux sociaux et buzz politique
Quand les politiques squattent Twitter Par Laurent Benoit
L
es réseaux sociaux attirent de plus en plus de personnalités politiques. Pour eux Twitter est indispensable pour rester dans les débats et devient une nouvelle façon de rencontrer les citoyens plutôt que de se serrer la main dans la rue. Twitter est la star des réseaux sociaux. Moins d’inscrits qu’un Facebook, mais un contenu à 90% « news », en opposition avec du contenu « social ». Ceci grâce à un mode d’expression limité (140 signes), et le fait que l’intérêt pour les
sujets politiques est beaucoup plus prononcé que son concurrent. A Lyon, les Twitters politiques sont « essentiellement des trentenaires, plutôt de gauche mais pas seulement, qui ont investi Internet comme outil de campagne », analyse Romain Blachier, adjoint au maire du 7ème et consultant expert en communication. « Ils peuvent alors fédérer une communauté active, qui va leur servir de caisse de résonnance grâce aux liens que chaque
membre tisse sur les autres réseaux sociaux. » La folie de l’oiseau bleu Et les lyonnais aiment. Certains politiques ne manquent jamais de tweeter leur agenda, à commencer par Gérard Collomb et Jean-Jack Queyranne. Citons aussi Najat Vallaud-Belkacem, adjointe à la Ville et conseillère générale du Rhône, très friande du tweet mordant ou décalé. Mais ses plus grandes stars politiques sont incontestablement le trio Duflot-Fillon-Morano. La première sait jouer avec ses followers, manier la brève de comptoir comme personne. Le second en a fait des tonnes cet été jusqu’à tweeter par erreur un message intime, le tout sous un pseudonyme pour « surveiller ses ministres ». La dernière flingue à tout va sur son compte, quand elle ne choisit pas de raconter sa heure par heure. 760 tweets en 40 jours, soit une moyenne de 17 par jour. Un réseau concentré Pour autant, ils ne sont qu’un faible nombre à monopoliser le paysage, donnant l’impression d’une large utilisation large. Alain Lambert, ancien Ministre du budget et technophile accompli, a constaté la difficile adaptation des politiques au numérique, qui « se font une idée souvent fausse des réseaux sociaux, et s’en méfient à l’extrême. La plupart des
ZOOM
L’essai « réseaux politiques » Les sites personnalisés sont une bonne alternative au diptyque Facebook/Twitter, et un outil de propagande efficace. Benoit Thieulin et Thierry Solère, respectivement auteurs des réseaux sociaux PS et UMP, ont tous deux reconnu avoir décidé de lancer ces plateformes suite au succès de la campagne électronique de Barack Obama en 2008. Chez 10 du mat’ | Mercredi 11 janvier 2012
les socialistes, Coopol est étudié pour fédérer les troupes : cartes des élections, représentations des électorats et des abstentions, outils de tractation.., tandis que le désormais fermé Créateurs de possibles jouait sur le profil à la Facebook doublé d’une boîte à idées pour l’UMP. Le résultat espéré n’est pas toujours au rendez-vous. Coopol se situe bien,
avec 45 000 inscrits (mais sont-ils toujours actifs ?). Ce qui n’est pas le cas du réseau UMP : outre des propositions en ligne souvent trop radicales, le site aura péniblement atteint 16 000 membres au plus haut de sa fréquentation. Bilan : après 13 mois d’existence et avec 500 000 euros investis, le site ferme, faute de visites. L.B.
pages tenues par des personnalités politiques sont gérées par des équipes les entourant ». C’est un problème à corriger pour Lambert, qui déplore un manque de maîtrise : « ils ne sont jamais allés voir comment fonctionnait le compte et en disent le plus grand mal sans l’avoir jamais pris en main ». Même son de cloche pour la chroniqueuse politique Aurore Gorius : « le phénomène amplificateur de Twitter incite à contrôler sa communication au maximum, puisque le moindre mot, le moindre geste, peut-être “live-tweeté”. Un éternel jeu du chat et de la souris entre médias et communication : Twitter est comme un théâtre de la lutte de pouvoir entre ces deux sphères. Les journalistes y ont trouvé un nouvel espace de liberté. Mais les politiques n’ont pas tardé à s’en emparer ».
EN BREF L’objet
Le Dark burger
A l’ occasion de la rediffusion 3D de « Star Wars » au cinéma à partir de la fin du mois, Quick proposera de janvier à mars une série de hamburgers dédiés à la saga. La pièce maitresse, le Dark Vador Burger, proposera un pain entièrement noir réalisé avec un colorant naturel, le charbon végétal médicinal (utilisé pour la confiserie), et un goût pavot et poivre noir. Ce burger ci ne sera présenté que du 3 au 5 mars.
Le chiffre
1=50 Selon une étude anglaise, 1% des utilisateurs de Smartphones monopolisent à eux seuls 50% de la bande passante mondiale. Non seulement les derniers modèles de Smartphones sont de plus en plus gourmands, mas ce sont les possesseurs d’iPhone qui pompent le plus, notamment les 4S.
Le mot
Menace Les géants américains du Web (Twitter, Facebook...) envisagent de fermer momentanément afin d’afficher leur opposition à deux projets de loi examinés par le Sénat américain : SOPA (Stop Online Piracy Act) et PIPA (Protet IP Act), visant à protéger le droit d’auteur, notamment sur Internet.
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DESINFESTATION
VIVRE DANS LE 9e
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Les boiseries de l’Eglise Saint Pierre de Vaise attaquées par des vers
Saint Pierre débarrassée de ses vrillettes Par Lucile Bellon
’ L
église Saint Pierre de Vaise a été victime des vrillettes, des petits vers mangeurs de bois. Quand il est arrivé en tant que curé des paroisses de Vaise en 2006, le père Gérard Danière a constaté qu’il y avait « des petits tas de sciure au sol et des trous dans les boiseries. Certaines chaises étaient tellement abimées qu’elles s’effondraient lorsque l’on s’asseyait ». En tant que « gardien » d’une église qui appartient à la ville de Lyon, il contacte alors la mairie pour signaler le problème. Le responsable du patrimoine de la ville « est venu pour constater le degré d’infestation », explique-
« Ce sont les décorations florales les coupables » t-il, ainsi que dans l’église Saint Charles de Serin (4e), elle aussi infestée. Les coupables de cette infestation seraient les « décorations florales qui sont accompagnées de pieds de vignes, ce sont eux qui amènent les vrillettes », reprendil. S’enchaînent ensuite six ans, le temps que le budget de la désinfestation soit voté au conseil municipal. Une enveloppe de 130 000 euros pour la désinfestation des églises de la ville. Ce n’est que l’été dernier que les travaux ont pu commencer. Près de deux mois de travaux L’église Saint Charles a dû être fermée durant toute la durée des travaux. Les offices ont donc été déplacés. L’église Saint Pierre, elle, n’est restée
QUOI DE NEUF ? Rendez-vous
Voeux
Alain Giordano, maire du 9e, présentera publiquement ses voeux pour la nouvelle année le 19 janvier à 19h, à l’espace Jean-Couty.
Exposition
Parc du Vallon Jusqu’au 20
janvier, l’exposition itinérante “Parc du Vallon, l’échappée belle” se tiendra à la mairie, 6 place du marché. L’occasion
La désinfestation a entraîné la fermeture de l’église en novembre dernier / © L.B. fermée que quelques jours. « La désinfestation s’est déroulée en deux temps », explique le curé, « il y a une première phase, durant laquelle les statues, dont certaines datent du XVI e siècle, et les tableaux (datant du XVII e siècle, ndlr) ont été placés sous des bulles de plastique ». De l’azote y a alors été injecté, ce qui a permis de chasser l’oxygène et d’asphyxier les vers logés dans le bois. « C’est une opération qui a duré près d’un mois », reprend-il.
de découvrir un projet qui implantera 13 hectares de verdure en plein coeur de l’arrondissement.
Conférence
Ville durable
Deuxième acte de la démarche de concertation “La Duchère, c’est l’affaire de tous”, autour de la problématique de durabilité pour le quartier. Cinq conférences-débats, ouvertes à tous, se tiendront à la Maison des fêtes et des familles. Premier rendez-vous ce mercredi à 18h30, sur le thème : “Face aux enjeux urbains et
La deuxième étape consiste à vaporiser un produit chimique sur les meubles, le mobilier, etc. « Pour cela, l’église a été fermée pendant une semaine et demi », explique le père Danière. A la fin du mois de novembre, les deux églises ont pu rouvrir leurs portes. Depuis sa création en 1840, l’église Saint Pierre de Vaise n’avait jamais été désinfestée, alors en mars prochain ce seront les charpentes et les buffets d’orgue qui seront traités à leur tour.
écologiques, comment penser la ville de demain ?”. Une seconde conférence est prévue le 23 janvier à 18h30, cette fois autour des normes environnementales dans les construction de maisons neuves, toujours à la Maison des fêtes et des familles. Plus d’informations sur www. laducherecestlaffairedetous.com
l’équipement ouvre ses portes en ce début d’année. Il accueille désormais la Maison des jeunes et de la culture, ainsi que le Centre social, sur un total de 2000 m 2 comportant également des salles de réunion et des salles polyvalentes. Adresse : 4 rue Sylvain-Simondan
Ouverture
Concert
Pôle social et culturel Aboutissement
d’un projet représentant 6,4 millions d’euris d’investissement,
Rendez-vous L’espace Jean Couty accueillera le 15 janvier le concert de début d’année du Centre de la voix de Rhône-Alpes. Adresse : 56 rue Sergent Michel Berthet
Mercredi 11 janvier 2012 | 10 du mat’
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VIVRE à L’UPI
CONFERENCE
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Invité par l’ISCPA, Antoine Sfeir, spécialiste du monde arabe, était hier soir à l’UPI.
« Le printemps arabe a bien eu lieu » Par Lucie Barras « Les révolutions arabes », cliché journalistique « Révolutions arabes » : une expression fourre-tout. « Ce terme de Révolutions arabes a été créé de toutes pièces par les médias et repris par les politiques. Il rassure et simplifie, au point d’en devenir simpliste », réplique le spécialiste du Moyen-Orient, qui a bien dû adopter ce vocabulaire pour faciliter l’échange. Plus inquiétant pour Antoine Sfeir,
“ Le terme « révolution arabe » a été inventé par les médias ”
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Antoine Sfeir était déjà invité en 2008 / © Laurent Benoit
u souvenir glaçant de la dépouille de Kadhafi, aux actuelles marées humaines à Damas, les images des révolutions arabes déferlent dans les têtes et les médias. Hier soir, le directeur des Cahiers de l’Orient Antoine Sfeir (voir biographie sur keskiscpass.com) a donné une conférence dans le grand amphithéâtre de l’UPI. Expert des questions du Moyen-Orient, il a abordé un thème toujours brûlant : les révolutions arabes. Un bilan qui ne l’est pas « L’heure n’est pas au bilan. Les révolutions sont loin d’être terminées et décantées. Nous pouvons seulement établir des causes transversales : une
situation figée depuis 30 ou 40 ans, ou encore l’expansion des réseaux sociaux. » Pendant deux heures, et devant quelque 400 personnes, Antoine Sfeir a invité la salle à prendre du recul, et à étudier les enjeux des révolutions. « Depuis le début de la révolte, on parle de démocratie. Existe-t-il un seul gouvernement démocratique dans le monde ? Les printemps arabes ne sont pas des printemps islamistes, comme on l’entend depuis peu. On n’a pas 70% de la population dans la rue pour rien ! » Pas de printemps islamiste, mais une véritable guerre de religions : Au laïcisme panarabique s’oppose aujourd’hui un « panislamisme » assure Antoine Sfeir. « Le cœur des révolutions est caché. Je pense à la guerre mondiale qui oppose sunnites et chiites. »
le traitement trop approximatif de l’actualité par ses confrères journalistes de l’Hexagone : « Nous sommes surinformés, et mal informés. Les collègues passent à côté de réalités complexes. En Libye par exemple, Benghazi la rebelle s’oppose aux tribus, qui ne reconnaissent même pas le Conseil National de Transition. » Aujourd’hui, le principal enjeu est peut-être de garder en tête les racines de la colère. « Ce sont les 70% de jeunes de moins de 30 ans du monde arabe qui ont fait la révolution. Aujourd’hui, elle leur est confisquée. En Egypte, les jeunes sont à nouveau dans la rue. » La genèse de la colère a d’ailleurs refait surface, un an après la mort de Mohamed Bouazizi, ce jeune martyr tunisien considéré comme le déclencheur des émeutes : le 8 janvier dernier, un père de famille s’est immolé par le feu à Gafsa, en Tunisie. Il est décédé hier.
EN DIRECT DE L’UPI Reprise
Le 10 du mat’ Comme chaque année, il revient autour de l’UPI. Réalisé par les étudiants en troisième année de journalisme, le quotidien sortira jusqu’au 24 février 2012 chaque mardi, mercredi, jeudi et vendredi. Les rubriques « Vivre à l’UPI », « Ils font bouger Lyon », ou encore « Vivre dans le 9ème » parlent de vous, n’hésitez pas 10 du mat’ | Mercredi 11 janvier 2012
à nous envoyer vos initiatives. Nos camarades de spécialité télévision et radio produiront chaque jour des journaux. Retrouvez tous nos contenus sur www.keskiscpass.com. Contact : 10dumat@gmail.com
Sport
Handball L’équipe de handball de l’UPI cherche de nouveaux joueurs, joueuses et
leur énergie pour participer aux entraînements. Ceux-ci ont lieu chaque mardi à 21h au gymnase Ferber (23 rue du Bourbonnais, 69 009, station Valmy). L’équipe de l’UPI participera aux compétitions universitaires du second semestre de l’année scolaire. Les filles, trop peu nombreuses dans cette équipe mixte, sont bienvenues. Contact : 06 47 40 48 79
Adresse: 47, rue sergent Michel Berthet Site Web: www.keskiscpass.com Email: 10dumat@gmail.com Tel: 04 72 85 71 71 Directrice de publication: Isabelle Dumas Directeur de la rédaction : Christian Redon Secrétaire de rédaction : Nicolas Gil Rédacteur en chef : Rodolphe Koller Rédacteur en chef web: Julien Bonnefond Rédaction: Lucie Barras, Lucile Bellon, Laurent Benoit, Julien Bonnefond, Guillaume Bouvy, Joël Chicouard, Geoffrey Fleury, Nicolas Gil, Rodolphe Koller, Antoine Lebrun, Eve Renaudin, Natacha Verpillot
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SORTIR
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ZOOM Sortir autrement
Pourquoi les bars gay attirent-ils les hétéros ? Par Antoine Lebrun
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epuis le début de l’année 2012, deux nouveaux bars gays ont fleuri dans le 1er arrondissement de Lyon. Alors que les bars gays sont considérés comme étant des commerces en voie d’extinction depuis 2007, l’Urban Café et le It Bar annoncent comme un air de reprise économique dans le ciel rose lyonnais. Une nouvelle santé en partie due à la clientèle hétéro de plus en plus présente dans le milieu. « Les gays savent faire la fête, et ce jusqu’au bout de la nuit. Le mélange gays/hétéros en soirée
“ Quand on entre dans un bar gay-friendly, on entre dans un cadre, une ambiance ” est d’une redoutable efficacité ». Gérant depuis dix jours de l’Urban Café, rue de l’Arbre Sec, Hamou est fier de l’osmose qui règne de plus en plus entre hétéros et gays. « Les habitudes ont changé. Il y a eu de très gros progrès, notamment dans la mixité. Il y a autant d’hétéros que de gays ici car il y a l’ambiance déjantée et libre qu’il y a toujours eu dans les bars gays ». Une ambiance illustrée par la qualité du service, la musique souvent de meilleure facture qu’ailleurs, mais pas que. « Quand on entre dans un bar gay-friendly (mélangeant homos et hétéros, ndlr), on entre dans un cadre, une ambiance envoûtante et festive. Les cocktails sont souvent parfaits et il y a moins de prise de tête et de tabous. On fait vraiment la fête », estime Guillaume, hétéro de 21 ans fréquentant les établissements gay-friendly depuis
Hamou, gérant de l’Urban Café/ © A.L. six ans. « Tous mes amis homos sont toujours accompagnés de filles magnifiques et souvent hétéros elles ! Elles sortent dans ce genre d’endroits pour ne pas être sans cesse draguées et pouvoir danser tranquillement. Mais au final elles le sont quand même », ajoute-t-il-en riant. Mais les bars gays savent aussi mettre les clients à l’aise : « Les gays sont plus ouverts d’esprit, ils savent donner envie de boire
NOTRE SELECTION Soirée
Expo
tory, l’un des clubs les plus haut de gamme de Lyon, célèbre le nouvel an russe en accueillant le Duo Diamonds, un célèbre duo ukrainien de DJ féminin “Sexy”. Après une tournée mondiale et dans les plus grands clubs de France, elles viennent offrir leur fameux spectacle alliant charme et musique. Jeudi 12 janvier, à 700 mètres du métro Valmy Info/Réservations : 08 99 02 21 82
Quelle image avons-nous du fleuve Rhône ? La scénographie de cette exposition permet de rendre compte des multiples visages du fleuve, avec cinq espaces mis en scène sur près de 200m². Au fil de l’exposition, le visiteur découvre - par luimême ou en visite accompagnée - quels ‘’clichés’’ s’attachent à la vision du fleuve, comment le Rhône a évolué au cours de son histoire, ce qu’il est aujourd’hui, l’engouement qu’il
Nouvel an Le Sound Fac-
Rhône
et reboire un verre », estime Hamou. Enfin, le décor et la personnalité des serveurs jouent un grand rôle dans la popularité d’un endroit : « Les serveurs créent leur propre personnage, leur propre monde. Il n’y a pas d’ambiguïtés, on peut être avec des filles, des garçons, danser, s’amuser, sans être jugé par les autres comme on en a l’habitude ailleurs », conclut Manon, une habituée du milieu âgée de 34 ans.
suscite, et ce qu’il pourrait être demain. Jusqu’au 31 janvier.
1, place de la Liberté 69700 Givors - 04 78 73 70 37
Spectacle
Thomas Ngijol
Grande révélation du célèbre « Jamel Comedy Club », Thomas Ngijol présentera son dernier spectacle, « A Block », à Villeurbanne le 12 janvier. Alliant avec finesse autodérision et humour noir, l’humoriste n’évite aucun sujet ! Dernières places disponibles. 3 Boulevard de Stalingrad 69100 Villeurbanne - 04 78 93 08 33
Théâtre
Festival Sixième édi-
tion pour le Festival RéGénération qui se décline en douze spectacles proposés par des troupes venues de France, d’Italie, d’Espagne, du Québec ou d’Allemagne. Tous les arts de la scène se mêlent : théâtre, cirque, danse, cabaret, marionnettes. Une programmation adaptée au jeune public, aux adolescents et aux adultes. Pass’ : 14 euros, 11 euros pour les – 26 ans. Jusqu’au 14 janvier. 23 Rue Bourgogne 69009 Lyon 04 72 53 15 15
Mercredi 11 janvier 2012 | 10 du mat’
10 INSOLITE
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REPORTAGE La traque aux odeurs industrielles
Des super-nez au service de la sécurité
Par Natacha Verpillot
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hasser les nuisances olfactives ? Tous les habitants de l’agglomération lyonnaise peuvent désormais les signaler mais surtout les identifier. Depuis septembre, chacun peut se rendre dans l’une des quatre mairies volontaires (Lyon 7e et 8e, Vénissieux et SaintFons) pour signaler et mettre un nom sur une odeur suspecte. « Le but du jeu est celuici : lorsqu’une personne sent une mauvaise odeur, elle se rend en mairie et sent les fioles pour pouvoir l’identifier », explique Xavier Arnaud, en charge du projet à la mairie du 7e. Pas besoin d’avoir un fin odorat ou d’avoir fait des études d’œnologie. Les citoyens ont à leur disposition une mallette renfermant douze fioles. Essence, gaz ou encore éthanol, chacune contient une des odeurs caractéristiques de l’activité de quatre entreprises : Total, Rhodia, Tarvel et Carbone Savoie. Un dispositif original, mis en œuvre par Respiralyon, qui facilite l’identification des établissements sources de l’odeur. Respiralyon et ses « super nez » 16 mai 2002, Lyon est le théâtre d’un épisode malodorant. Des effluves de gaz sèment la panique dans la capitale rhodanienne. L’origine de l’odeur demeure, encore aujourd’hui, un mystère. Le Préfet de l’époque, Michel Besse, confie une mission à deux organismes chargés de surveiller la qualité de l’air de l’agglomération. Le dispositif Respiralyon est crée en 2003. Faire la chasse aux mauvaises odeurs devient son cheval de bataille. Pour l’aider dans son combat, l’opération fait appel à 200 « super nez » volontaires dès 2005. Chaque jour, ils doivent rendre compte de toutes les odeurs qu’ils ont senti à différents créneaux horaires de la journée. Bruno Agostini,
Xavier Arnaud sent un échantillon de Gasoil présent dans la mallette / © N.V. 79 ans, participe au dispositif depuis quatre ans. « J’ai un nez très fin. Les odeurs, ça me gêne dans ma vie quotidienne », confie ce chimiste retraité, « du coup, dès que je renifle quelque chose, je repère directement d’où elle provient et je la signale à Respiralyon ». Bruno Agostini se pose comme « l’instigateur des nez à Lyon », il explique avoir fait le « citoyen-renifleur » pendant douze ans par conviction personnelle.
tant l’agglomération lyonnaise. Un numéro vert est mis en place. Dès lors, chacun fait potentiellement partie du réseau de nez. Les mallettes d’échantillons d’odeurs viennent dans un second temps. Au départ, cette étape est expérimentée par un panel de vingt nez volontaires avant d’être proposée aux mairies les plus concernées par les rejets d’odeurs d’entreprises industrielles. « Elargir à l’ensemble de la population permet une meilleure identification des odeurs et plus de signalements dans chaque quartier », explique Nicolas Vignier, chargé du suivi de Respiralyon chez Air Rhône-
Tous des « citoyensrenifleurs »
Tout le monde en chasse Le dispositif prend un nouveau virage, en 2009, lorsqu’il décide de mettre à contribution les 1,2 millions de personnes habi-
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Alpes. Autre intérêt, peser face aux industriels. « Plus les gens s’emparent de cet outil, plus on peut argumenter auprès des industriels », ajoute-t-il. En effet, l’un des objectifs de Respiralyon est d’inciter les établissements sources d’odeurs à réduire les nuisances olfactives. L’opération peine à séduire Avec seulement un à deux signalements par jour (500 par an environ), l’initiative aussi originale soit-elle n’a pas le succès escompté. De même, les mairies qui proposent la fameuse mallette n’ont encore eu aucun signalement en quatre mois, si ce n’est celle de Vénissieux, légèrement épargnée par le flop de l’opération. « Le dispositif reste un peu confidentiel, faute d’une réelle communication », admet Xavier Arnaud.
Flash-back Le 22 juin dernier, la fuite de dioxyde de souffre à la raffinerie de Feyzin (Total) a été l’objet de 30 signalements citoyens auprès de Respiralyon. Contrairement à 2003, l’origine de l’épisode olfactif a été identifiée en moins d’une heure par le dispositif.
10 du mat’ | Mercredi 11 janvier 2012
DU MAT’
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Jeudi 12 janvier 2012 | N°2
EDITO
Pas de crise pour les soldes Par Julien Bonnefond 244 euros. C’est la somme que va dépenser en moyenne un français pour les soldes d’hiver, selon Ipsos. Sur fond de crise, les soldes enregistrent une baisse de 2,78 % par rapport à l’année dernière. Les Français vont aussi être moins nombreux à faire les soldes d’hiver, 76% contre 85% l’année dernière. Pourtant les Français ne semblent pas s’alarmer et continuent de courir les rues, en se bousculant et en s’insultant. La crise semble s’être arrêtée depuis ce matin 8h, pour un mois pour la majorité des Français. Un mois où tout le monde est un peu plus riche. Bien sûr tous ces achats ne sont pas irréfléchis, plus de 69% des français avouent avoir été en repérages avant de se lancer dans l’aventure. Question de tactique. Mais combien de mois de privation représentent ces dépenses en seulement quelques heures ? Après ce mois de folie où tout est permis, la classe moyenne va-t-elle retourner à une vie simple et banale ? Est-ce le seul bon moment que les Français pourraient avoir en ce début d’année alors que se profile la TVA sociale ? Voilà ce que représentent les soldes : Un moment de bonheur, pour oublier sa situation financière ou personnelle. Ce n’est peut être pas la consommation de masse qui intéressent les Français, mais seulement le sentiment d’une liberté plus grande qu’ils recherchent... au fond de leur porte-monnaie.
ECONOMIE ET SOCIAL
Cadres accessibles à l’expulsion
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Soldes : baisse des prix, hausse de l’hystérie Depuis hier, c’est parti pour un mois de promos. Un mois de bonnes affaires, de trouvailles et d’astuces pour dénicher la perle rare. A Lyon, l’opération marketing de Desigual a déclenché une frénésie inhabituelle sur la Presqu’île Page 2
VIVRE A L’UPI
L’e-présence devenue une réalité
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POLEMIQUE
Les clients se mettent en grève
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LE FAIT DU JOUR
9h hier matin, début de soldes original sur la Presqu’île / © A.L. / B.J.
SOLDES
Les accros de shopping ont fait le plein
Un coup d’envoi frénétique Par Antoine Lebrun et Eve Renaudin
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es années passent et se ressemblent de plus en plus. La période de crise se poursuivant, les soldes représentent une aubaine pour les clients frustrés de ne pas avoir les ressources de se faire plaisir en temps normal. A la première heure, la rue de la République est déjà bondée et les Zara, H&M et autres franchises à prix réduits, déjà noires de monde. Mais cette fois, l’attraction de cette première matinée se trouve ailleurs. La boutique Desigual inaugure les soldes en offrant littéralement des vêtements à ses premiers clients aficionados en sous-vêtements (voir article page 3). Pour certains d’entre eux, les soldes ont commencé depuis la veille. Postés depuis 22h mardi soir devant l’enseigne, ils ne veulent pas rater l’occasion de revêtir des vêtements de marques, normalement très coûteux, gratuitement. Séverine,
10 du mat’ | Jeudi 12 janvier 2012
Julie et Anne-Laure sont toutes les trois responsables des achats pour une grande marque britannique. Elles ont posé leur journée pour l’occasion et pour pouvoir faire les soldes sereinement. Pour elles, cette journée est sacrée et un repérage en amont est indispensable. Elles ont bravé le froid pour assouvir leurs envies : « On est toutes venues la semaine dernière pour regarder ce dont nous avions besoin. On est devant Desigual depuis hier car l’opération est originale, marrante et surtout utile. C’est une bonne marque. Mais on ne reviendra surement jamais acheter quoique ce soit dans ce magasin, c’est bien trop cher. » Seule Julie est sélectionnée pour rentrer dans le magasin. Elle quitte ses
vêtements et sort de son sac des lunettes de ski et un superbe bonnet montagnard. La voilà parée pour l’hiver… ou presque. Ne lui manque plus que des vêtements sur elle. Elle ressort une vingtaine de minutes plus tard, un manteau à 400 euros sur le dos, un jean et des bracelets qu’elle a payés pour ses amies, sagement restées dehors.
« J’ai décidé de sécher aujourd’hui, je ne pouvais pas rater cette journée »
Nuit blanche et école buissonnière Si prendre un jour de congé pour les soldes reste raisonnable, d’autres acheteurs compulsifs poussent le plaisir (vice ?) plus loin encore. « J’ai décidé de sécher aujourd’hui. Je n’ai pas une journée bien chargée et je pense avoir mieux à faire. Ça peut paraître immature mais j’assume mon choix, je ne
peux pas rater cette première », lance Mathieu, étudiant de 24 ans en ergothérapie à la fac de médecine de Grange Blanche. Lorsque les portes s’ouvrent, tous courent en hurlant et se ruant dans les rayons qu’ils avaient présélectionnés. Le magasin est en furie, les vendeurs totalement dépassés (bien qu’ils ne puissent rien faire de particulier), toute l’impatience des clients se fait ressentir dans leur animosité. Les sous-vêtements de chacun passent presque au second rang. La boutique est transformée en une cabine d’essayage géante dans un brouhaha quasiment assourdissant. On a même droit à quelques échauffourées entre clients, toutefois très vites réglées par la sécurité omniprésente. Pas de doute, les soldes ont commencé. Un peu plus loin, l’inévitable H&M commence à être dévalisé. Les bras surchargés de marchandise, Marie-Pierre achète les yeux fermés pour ses enfants.
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plaisir. Je me prive le reste de l’année donc comprenez que je me lâche un peu aujourd’hui, ironise-t-elle. Ça n’était pas le cas avant, mais je suis devenue raisonnable avec l’âge et j’ai la patience d’attendre pour répondre à mes besoins et mes envies. » Loin des artères, l’achat tranquille Vers les Terreaux, l’ambiance devient plus feutrée. Loin de l’agitation de la rue de la République, les amateurs de soldes
« Les prix sont vraiment devenus excessifs » peuvent tranquillement fouiller dans les rayons pour dénicher leur perle rare. Cela s’explique par des magasins relativement spécialisés, qui attirent forcément un public plus restreint. D’ailleurs, certaines boutiques, sûres de la fidélité de leurs clients, n’éprouvent même pas le besoin de solder. Entre rue Lanterne et rue Constantine, des jeunes gens lookés Rock ou Gothiques profitent cependant des réductions dans les magasins spécialisés qui pullulent dans cette zone. Un ensemble complet, jupe, haut
et manteau valant en moyenne 200€, une remise de 30% à 40% devient une vraie aubaine pour ce public globalement très jeune. Là aussi, quelques filles, les bras chargés de vêtements, avouent être venues en repérage la veille. Même constat dans le magasin Doc Martens où, malgré l’étroitesse des lieux, les clients se pressent les uns contre les autres. Mais les vêtements ne sont pas seuls à faire lever les foules. L’électronique que propose des magasins tels que Virgin et la Fnac mobilise aussi ses lève-tôt. Pas de surprise là-bas, beaucoup de monde mais des clients plus sereins, plus organisés, moins pressés. Certains ont même une idée bien particulière du premier jour de soldes : « Je viens à cette heure pour éviter la foule, affirme Claude, 62 ans, une bonne quinzaine de CD dans son panier. Je suis un passionné de musiques classiques et de musiques américaines en général et je ne veux pas rater les bonnes affaires des soldes. Mais je ne suis pas forcément là pour payer moins cher, je ne fais que me fier à mes envies. En l’occurrence mon envie se manifeste le jour des soldes, c’est parfait. » Aujourd’hui plus que jamais, les soldes soufflent un vent de fraîcheur sur le moral des Français.
Le chiffre
-50 C’est, en pourcents, la réduction moyenne annoncée dès l’ouverture des
soldes, alors qu’elle tourne généralement autour de -30%. Ces remises devraient permettre aux commerçants d’écouler leurs stocks de l’hiver. Les boutiques de la Presqu’île ont en effet enregistré une baisse allant jusqu’à 4% de leur chiffre d’affaire. De mauvais résultats qui seraient dus à une météo trop clémente cet hiver.
© E.R.
« Mes fils sont, comme la plupart des jeunes, de grands consommateurs de mode. Ici, on offre une mode expéditive à bas prix, je ne vois pas pourquoi ne pas en profiter. Pendant les soldes, on peut plus répondre à ses envies qu’à ses besoins. Mes fils sont peut-être en train de faire les magasins aussi, ils achètent peut-être les mêmes choses que moi d’ailleurs… Mais ils savent moins bien gérer un budget donc je préfère m’occuper des achats quand je le peux. » Un peu plus loin, Pierre cherche tout et rien. Finalement, il ne trouvera rien et quittera le magasin sans regrets. Il fait partie des « promeneurs » des soldes, ceux pour lesquels les remises ne sont pas un prétexte à l’achat, pour lesquels le prix n’est pas l’important. « Je passai dans le coin donc je me suis arrêté parce que c’est toujours plus intéressant d’acheter un produit en solde. Mais je ne veux pas absolument ressortir avec quelque chose. » A quelques dizaines de mètres, l’autre géant de la mode low cost, l’espagnol Zara, ne déroge pas à la règle. Nicole croule sous les cintres mais n’entend pas s’arrêter de sitôt. Sa matinée entière est réservée aux soldes, elle qui renouvelle sa garde-robe à chaque période. « Les prix sont vraiment devenus excessifs. Je suis obligée d’attendre les soldes de chaque saison pour changer de vêtements et me faire
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Pas que des fringues dans les soldes
Chaque année le même rituel. Régis se poste devant l’entrée du Virgin Megastore peu avant 10 heures. Dès l’ouverture, il fonce au rayon disques. Objectif : rafler le plus de CD possible dès le début des soldes. Ancien disquaire lui-même, cet ancien disquaire ne repart jamais avant d’avoir épluché la totalité des bacs. Le butin de cette année consiste en une vingtaine de CD et une dizaine de t-shirts de groupes, pour à peine 150€. « Le reste de l’année, je ne viens pas dans ces magasins car les CD y sont beaucoup trop chers. C’est le seul moment où ça vaut le coup », explique Régis. Sa quête ne s’achève cependant pas là puisque, de son propre aveu, il poursuit sa chasse aux disques à la FNAC. En attendant de pouvoir, un jour, rouvrir son propre magasin, ces emplettes annuelles lui permettent d’assouvir sa passion sans se ruiner pour autant. E.R.
MARKETING Lyon se met à nu pour les soldes
Lyon se met à nu pour les soldes Dès 22h mardi soir, des groupes de personnes commençaient à se former rue de la République. Loin d’être des clients retardataires, ceux-ci étaient là pour l’événement de ce début de soldes. La boutique Desigual proposait d’offrir une tenue complète (un haut et un bas) à cent personnes attendant l’ouverture en sous-vêtements. Hier à 8h, ils étaient près de 300 à attendre que le personnel du magasin leur remette un numéro de passage autour du cou. Ils attendaient, mais habillés jusqu’à ce qu’ils soient sûrs d’entrer.
« On est là depuis 22h avec mes amis, mais je suis la seule à être entrée. Elles sont super déçues. Je vais me prendre un pantalon que j’avais déjà repéré, par contre le haut sera pour l’une d’elle », prévoit Marie, étudiante en arts appliqués et bloggeuse mode de 19 ans équipée d’une caméra frontale pour ne pas rater une miette du spectacle. Pour l’occasion, beaucoup ont posé leur journée ou même séché les cours comme Julien, étudiant en Terminale ES au lycée Rosa Parks : « J’avais maths mais j’ai préféré venir
ici, sourit-il. C’est une bonne marque, assez chère, c’est super de pouvoir s’habiller gratuitement ici.» Se dénuder en public n’est pas accepté par tous, un certain profil de clients était donc visé : « J’ai posé ma journée exprès parce que je ne ferai ça qu’une fois dans ma vie, et je pense être assez bien foutue donc j’assume sans problème. Mais je me suis quand même renseignée sur la sécurité avant. » Après Barcelone, Madrid, NewYork et Berlin, Desigual a réussi sa communication atypique. A.L. Jeudi 12 janvier 2012 | 10 du mat’
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EN COULISSES
REPORTAGE
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Dans l’univers circassien
« Le cirque, une discipline exigeante » Par Natacha Verpillot
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lowns, acrobates, jongleurs, le cirque, au premier abord, fait sourire. Pourtant le cirque requiert une formation professionnelle rigoureuse. L’Ecole du Cirque de Lyon a le monopole de la formation aux arts du cirque puisqu’elle est la seule agréée à Lyon par la Fédération française de cirque. Hébergée par la MJC du quartier de Ménival dans le 5ème arrondissement, elle proposait, à l’origine, uniquement des ateliers ponctuels. Au fil des années, la demande s’est accrue autour de cet art populaire, au point qu’il y a, encore aujourd’hui, des files d’attente. Depuis 2001, L’Ecole de cirque de Lyon est devenue une véritable structure s’articulant autour de trois pôles : les pratiques amateurs, l’accueil de compagnies de cirque et surtout la formation préparatoire aux concours des grandes écoles de cirque comme la prestigieuse CNAC ou encore Lomme. Depuis cette date, environ 150 jeunes talents du cirque ont suivi leur formation. Entraînement et rigueur Ils sont douze jeunes de 18 à 20 ans originaires d’horizons très divers à suivre le cursus, en deux ans, proposé par l’école de cirque de Lyon. Malgré ce que l’on pourrait penser, « le cirque est une discipline exigeante », souligne Pascal, professeur et équilibriste. Le corps constitue le point de gravité de cet art. C’est pourquoi, les élèves doivent se cantonner à une hygiène de vie stricte. « Du matin au soir, ils font de l’effort corporel, cela suppose une hygiène physique irréprochable », explique Pascal, « se coucher tôt, ne pas faire d’excès festifs et avoir une alimentation saine ». Des conditions essentielles pour assurer les 35 heures hebdomadaires de cours. La discipline demande beaucoup de travail du fait de la 10 du mat’ | Jeudi 12 janvier 2012
Les enfants ont un large choix d’activités à l’Ecole du Cirque de Lyon / © N.V. difficulté d’accéder aux grandes écoles ou à l’emploi. « Quinze ou vingt ans en arrière, il était facile de faire son entrée dans le monde du cirque. Maintenant, c’est très dur », insiste Pascal. On ne s’i mprov is e donc pas acrobate ou voltigeur sous prétexte que l’on est souple et sportif. « C’est quelque chose qu’ils ont dans les tripes », affirme Nadège, coordinatrice de l’éducation artistique à l’Ecole de Cirque de Lyon. Si chacun a un parcours différent, ils ont déjà tous exercé une discipline artistique ou du cirque. A l’image de Guillaume qui a fait dix ans de gymnastique avant de se tourner vers le cirque. La sélection est très rigoureuse, l’assurance d’un groupe sérieux, travailleurs et passionnés. Ils sont recrutés sur dossier et sur la présentation de numéros. Une formule qui marche : « Ils mangent cirque, ils pensent
cirque et ils dorment cirque. Certains sont là à l’aube et chaque week-end pour s’entraîner », note Pascal. La formation est, en revanche, gratuite, l’établissement fonc tionnant principalement grâce aux aides de la DRAC, de la Ville, du Conseil général et de la Région.
“ Ils mangent, pensent, dorment cirque ”
« Un super-outil pour les enfants » L’Ecole du Cirque dispense également des cours hebdomadaires et organise des stages pour les enfants et les adultes. « Un superoutil pour le développement moteur des enfants », d’après Nadège. Acrobaties, voltiges, jonglages, jeux burlesques et autres numéros de clowns, les arts enseignés sont multiples. « Le cirque, c’est un art transversal à quantité d’arts. Il crée des passerelles avec les autres arts comme la danse ou le théâtre », ajoute la coordinatrice. Le handicap constitue un
autre cœur de cible. La structure intègre, en effet, cinq enfants en situation de handicap, de la déficience intellectuelle ou visuelle à la trisomie. Chaque semaine, leurs sont enseignés des cours tournant autour de l’acrobatie et de la manipulation d’objets adaptés à leur handicap et donc leur temps d’adaptation. « Ce volet nous tient particulièrement à cœur, on projette de le développer de plus en plus », confie Nadège. L’émergence de personnalités artistiques est un autre credo de l’Ecole de cirque. Depuis janvier 2010, elle est la première école circassienne à être labellisée « Scènes découvertes » de France. Une consécration qui leur permet d’accompagner des compagnies fraîchement créées et émergentes pour faciliter l’insertion professionnelle de ces jeunes artistes. En leur permettant de se produire et en les aidant à user des bonnes méthodes de communication, l’établissement leur offre la possibilité de rencontrer un premier public.
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ECONOMIE ET SOCIAL
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IMMIGRATION Eclaircissement du cas de l’Equatorien Diego Romero, menacé d’expulsion.
Cadres accessibles à l’expulsion Par Lucie Barras
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n aller simple pour l’Equateur. C’est ce que risque Diego Romero Ortega, équatorien de 29 ans. Menacé d’expulsion depuis début décembre, la situation de cet ingénieur-architecte, chef de projet du parc Sergent-Blandan à Lyon, a suscité l’émoi dans l’Hexagone. Etudiant depuis 10 ans en France, pacsé depuis plus d’un an avec une Française, tout bascule l’été dernier lorsque le jeune homme décroche un CDI. Il souhaite alors passer du statut d’étudiant à celui de salarié. La préfecture de Paris lui refuse ce nouveau statut, et confirme le rejet de sa demande le 6 janvier : la France ne manque pas de chefs de projets. Diego Romero peut néanmoins demeurer en France jusqu’au mois de mai, le temps de monter un nouveau dossier, à condition de n’occuper aucun emploi. La circulaire Guéant en cause ? A l’origine des difficultés, une circulaire du ministre de l’Intérieur, qui a publié en mai dernier avec le ministre du travail Xavier Bertrand un texte durcissant les conditions d’accès au statut de salarié pour les étudiants étrangers. Face au tollé médiatique qui l’a accueilli, les deux ministres ont présenté le projet d’une nouvelle circulaire, plus souple avec les étudiants hautement qualifiés. « Une circulaire n’a pas valeur de loi, explique Sarah Stadler, avocate du barreau de Paris. C’est une instruc-
tion qui demande au préfet d’agir de telle ou telle manière. Mais effectivement, depuis mai, on se rend compte que la pratique est de plus en plus sévère. » Pour Me RibautPasqualini, avocat du barreau de Lyon, « la circulaire est subjective. Tout dépend donc de la préfecture et de l’agent public qui va se charger du dossier. Claude Guéant martèle dans son discours qu’il faut être plus sévère avec les étrangers. Même sans circulaire, le message a dû arriver aux oreilles des préfectures. Cette circulaire a connu un écho médiatique car la plume est allée au-delà de ce qui pouvait être décemment écrit. » Les médias « pèsent » sur la justice D’ici le mois de mai, trois options se profilent. Le jeune homme peut, bien entendu, décider de quitter le territoire. Son avocat peut également saisir le tribunal administratif. Une dernière voie « gracieuse » consiste pour la préfecture à revenir sur sa décision. Celle-ci contactée à plusieurs reprises, n’a pas souhaité communiquer à ce sujet. « Malheureusement, la préfecture n’a traditionnellement pas l’habitude de déjuger », analyse Me RibautPasqualini. Me Stadler est plus positive : « Cette histoire a pris une ampleur médiatique. Claude Guéant lui-même a avoué qu’il y avait un raté. Le ministère peut très bien revenir sur sa décision, et ce jusqu’au dernier moment. J’étais présente au procès d’Emilie Adam-
Le titre de séjour, un trésor pour certains / © G.B. Vézina, cette Canadienne, qui risquait l’expulsion, en décembre dernier. Juste avant l’audience, la préfecture a abrogé son obligation de quitter le territoire. Le procès a duré cinq minutes. » Si l’avocate croit au pouvoir de la fronde publique dans « l’affaire Ortega », elle insiste : « cette situation était déjà courante avant la circulaire. Seulement, aujourd’hui, elle est élargie à l’élite étrangère des grandes écoles. L’expulsion des étudiants étrangers est courante, mais elle n’a pas un tel retentissement dans les médias lorsqu’il s’agit par exemple d’un étudiant congolais en fac de sociologie. »
URBANISME Le Grand Lyon s’inquiète
Le projet Sergent-Blandan privé de son cerveau « C’est un projet très attendu par les Lyonnais. Nous sommes engagés à rendre la première tranche en 2013. » Gilles Bunna, vice-président d’urbanisme du Grand Lyon, peste au micro de nos confrères de radio ISCPA. Le projet de réhabilitation du parc Sergent-Blandan dans le 7ème arrondissement de Lyon, n’avance plus depuis quelques se-
maines : Diego Romero Ortega, équatorien de 29 ans menacé d’expulsion, n’est nulle autre que le chef de projet chargé des études et des phases opérationnelles du chantier. Toléré sur le territoire français jusqu’à mai, il ne peut néanmoins plus travailler pour son employeur, l’agence de paysagisme Base. « Non, le projet n’en est pas bloqué, tempère
Gilles Bunna. Mais M. Romero Ortega témoigne d’une sensibilité professionnelle remarquable, et remplacer un chef de projet demanderait de gros moyens. » Rachetée en 2007 par la Communauté urbaine, l’ancienne caserne Sergent Blandan deviendra un parc public de 17 hectares, déjà surnommé le futur « poumon vert » de la ville. L.B.
EN BREF Le chiffre
300 C’est le nombre d’ex-em-
ployés de l’entreprise SeaFrance a qui la société Louis Dreyfus Armateurs pourrait offrir un poste. En effet, le groupe a confirmé mercredi son intention de relancer une activité transmanche sur la ligne autrefois exploitée par la compagnie de ferries.
L’objet
L’éolienne L’Etat vient de lancer un appel d’offre visant à installer 600 éoliennes au large des côtes de la Manche et de l’Atlantique. D’ici 2015, elles devraient produire 3.000 mégawatts d’électricité. Dix candidatures ont d’ores-et-déjà été déposées.
L’action
Générosité Suite à l’appel à l’aide des Restos du Coeur fin décembre qui affirmaient manquer de 5 millions d’euros pour subvenir aux besoin des plus démunis, les dons de grand groupes français affluent. Le Crédit Agricole, Leclerc et BNP auraient déjà apporté 4 millions d’euros à eux seuls.
Jeudi 12 janvier 2012 | 10 du mat’
6 SCIENCES ET TECHNOLOGIES HI-TECH
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Le CES 2012 fait parader la technologie
Ultra-techno-gadget-a-gogo ! Par Laurent Benoit
Les smartphones Pas de bouleversement chez Samsung. En revanche Sony tente un retour en force, en présentant l’Xperia, « leur réponse au Galaxy de Samsung », résume Vincent Haye, développeur d’applications Android. Un bel objet, avec un très bon appareil photo et la vidéo full HD. Le problème, c’est qu’on ne connaît pas le prix, et qu’il tourne sur une version d’Android plus vieille que celle qui sera disponible à son lancement ! ».
La TV LED était l’une des stars du salon/ © LGEPR/CC
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ardi, le Consumer Electronic Show a ouvert ses portes à Las Vegas, faisant tourner la tête de tous les technophiles de la planète. Zoom sur les grandes tendances hi-tech de 2012. TV : ras-le-bol de la 3D ? Peu de 3D sur ce salon 2012… guère étonnant pour Rémi Virier, qui travaille dans la grande distribution hi-tech : « La 3D a fait un flop en 2011, les retours ont été nombreux : nausées, migraines, perte d’intérêt… les prix n’ont pas du tout convaincu. De nombreuses personnes ont exprimé leur déception lors de l’utilisation de la 3D dans une TV ». La hype semble se tasser : les constructeurs mettent l’accent
sur les LED et le contenu interactif. Mais en 2012, la 3D n’est pas morte : même les jeux olympiques de 2012 seront de la partie… Les PC « ultrabooks » Un terme marketing avec lequel les constructeurs cherchent à vendre… des ordinateurs portables pardi ! « Innover ne signifie pas réinventer, rappelle Rémi Virier. Il faut relancer le désir, l’envie d’acheter : changer le nom d’un produit, c’est un classique ». Principal attrait de ces PC : leurs mises à jour matérielles (disques durs SSD, USB 3.0, ports HDMI, écrans tactiles ultra-résistants) combinés au format et à la légèreté d’un Macbook Air. Compter 900 à 1500 euros selon modèle.
Les « micro-reflex » La dernière évolution des appareils photos numérique : un appareil sans miroir, qui est censé allier le corps et la facilité d’usage des compact et les objectifs interchangeables et la technique du reflex. « Malgré l’appellation “micro-réflex”, ces appareils sont très loin d’avoir le capteur, la réactivité, les capacités de mesure et la robustesse d’un véritable reflex, explique Raphaëlle Bahdi, photographe de presse. Ils vont remplacer les bridges du grand public, mais jamais les professionnels n’abandonneront leurs boitiers… » Et le reste ? Il serait vain de vouloir synthétiser le CES. En vrac, citons un affichage tête haute dans des lunettes de ski, une application iPhone pour localiser ses trousseaux de clé, de nouveaux casques Monster conçus avec Earth Wind & Fire et Nick Cannon, une montre digitale tactile permettant de consulter ses mails ou la météo, ou un frigo qui propose un écran
ZOOM Présents sans vraiment l’être
Les absences d’Apple et de Microsoft En 2012, les deux emblèmes de l’informatique sont étrangement absentes du plus grand salon mondial dédié au genre. Microsoft a toujours été là, mais de manière relativement discrète : l’entreprise de Redmond tient la keynote d’ouverture du salon, mais n’a jamais présenté des produits susceptibles d’exciter les masses. L’an 10 du mat’ | Jeudi 12 janvier 2012
prochain, Microsoft n’a pas prévu de revenir. Concernant Apple, la stratégie à l’égard des salons est claire : jamais, au grand jamais, la marque ne partagera les feux de la rampe avec d’autres entreprises, et conserve la présentation de ses produits pour ses propres évènements. Une politique ségrégationniste qui ne l’empêche pas de
venir fouiner sur les autres salons pour une veille concurrentielle. Selon Paid Content, ce ne sont pas moins de 250 employés d’Apple (dont leur directeur marketing iOS, Greg Joswiak,) qui ont été accrédités au CES 2012, et qui se sont promenés chez les concurrents pour observer un peu les évolutions du moment. L.B.
permettant de consulter le contenu (et sa date de péremption) ou commander de la nourriture en ligne. Frime & the city Ce CES est d’abord là pour l’esbroufe face à la concurrence : est ce sérieux, une TV 4K de 88 pouces ou un dock iPod géant de 10000 watts ? Beaucoup de produits font rêver, mais relèvent du modèle de démonstration. Il est devenu si important, dans un monde régi par la communication et le buzz, de ne pas rater un événement et d’y paraître, que les produits n’arrivent finalement sur le marché que des années plus tard, à des prix très prohibitifs. Avant de pouvoir naviguer sur Windows avec le regard ou admirer un film sur un écran de 2 mètres de diagonale en quadruple HD, les geeks devront donc encore attendre…
EN BREF La réplique Tarifs GSM Pour répondre
à Free, Orange ajuste ses forfaits Sosh : -9,90€/mois : 2h voix + SMS/MMS illimités + Wifi illimité sur hotspots Orange -14,90€/mois : 2h voix + SMS/MMS illimités + Internet/mails 1go -24,90€/mois : appels illimités (métropole) + SMS/MMS illimités + internet et mails 1go Virgin Mobile a également baissé son illimité au tarif de Free, 19,90€, mais sans inclure les MMS illimités et les appels vers 40 destinations à l’étranger. De plus, on ne sait pas à partir de combien de Mo le débit sera bridé.
Le chiffre
- 1 La Pendule de l’Apocalypse
a été créée en 1947 par des scientifiques pour symboliser la fin du monde selon le niveau des menaces mondiales. On la retrouve notamment dans le comic-book Watchmen. Avec les incertitudes liées à la double menace du changement climatique et de la prolifération nucléaire, elle a avancé d’une minute. L’humanité est désormais à minuit moins cinq.
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NATURE
VIVRE DANS LE 9e
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800 000 abeilles sont installées depuis presque un an dans le bois de Balmont
Quand science et nature se rencontrent Par Lucile Bellon
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achées dans le bois de Balmont, sur le plateau de la Duchère, une dizaine de ruches hébergent actuellement 800 000 abeilles. Si elles sont là depuis près d’un an, ce n’est pas un hasard. C’est avant tout une démarche scientifique. Le projet existe déjà depuis plusieurs années à Grenoble et c’est en partenariat avec l’ADARA (Association de développement de l’Apiculture en Rhône-Alpes) que Naturama, association lyonnaise d’éducation à l’environnement, a mis le projet sur pied. Mireille Roy, adjointe à l’écologie urbaine et
« Sans abeilles, il n’y a ni fruits ni légumes » qualité de l’environnement, a soutenu financièrement l’opération, tandis que la mairie du 9e arrondissement s’est proposée pour accueillir le projet. « Le baromètre abeille », comme l’appelle Christophe Darpheuil, directeur de l’association Naturama, doit permettre de détecter les polluants présents dans l’air et de « voir ce que l’on ingurgite ». Grâce à l’analyse du miel produit par les abeilles, il est possible de mesurer la quantité de pesticides, de métaux lourds et d’hydrocarbures présents dans l’atmosphère. Mais les abeilles, si elles permettent « de mesurer la quantité de polluants dans l’air, elles permettent également d’en identifier la source », raconte Christophe Darpheuil. Pour l’heure, « il n’y a pas de traces no-
QUOI DE NEUF ? Info
La Duchère
Pour tout connaitre de la Duchère et de sa vie de quartier, Multi image production a lancé Duchère Infos, un petit magazine vidéo. Duchère Infos est disponible sur Youtube tous les deux mois.
Rappel
Festival
Le festival RéGénération touche à sa fin : lancé le 5 janvier, il se terminera le 14 janvier. Installé au
Les dix ruches hébergent 800 000 abeilles / © Naturama tables, il y a des polluants bien sûr, mais rien de dangereux », reprend-il. Protéger les abeilles L’observation doit se poursuivre pour obtenir des résultats convaincants. Mais le directeur de Naturama pense déjà « qu’il faudrait changer nos habitudes, prendre plus souvent les transports en commun, utiliser moins de pesticides ». Il faut aussi comprendre que « si les abeilles viennent à disparaître, il n’y aura plus de fruits
Théâtre Nouvelle Génération, cette sixième édition met une fois encore la création théâtrale à l’honneur. Le festival accueille douze compagnies issues de la région Rhône-Alpes, de l’Italie, de l’Espagne, de l’Allemagne et du Québec. Plus d’informations sur www. tng-lyon.fr
Rendez-vous
Voeux
Le Centre Social Duchère Plateau présentera ses vœux demain à midi. A cette occasion, il sera en partenariat avec « Aux saveurs duchéroises », une association
ni de légumes, puisqu’elles représentent 80% de la pollinisation dans le monde » affirme Christophe Darpheuil. Pour la sécurité des abeilles et « pour éviter tout accident nous ne pouvions pas mettre les ruches n’importe où » explique-til. Bien cachées dans le Bois de Balmont elles ne sont accessibles que lors des visites organisées par Naturama. D’ailleurs, à l’occasion de la semaine du développement durable, en avril, l’association met en place une semaine spéciale de visites.
d’habitants. Le Centre Social Duchère Plateau présentera ses vœux demain à midi. A cette occasion, il sera en partenariat avec « Aux saveurs duchéroises », une association d’habitants.
Pratique
Les marchés du 9e Le 9e arrondissement
regorge de marchés, en voici quelques-uns. - Marché Duchère Balmont: Boulevard de Balmont. Du mardi au samedi de 6h à 13h30 - Marché Duchère Plateau :
Avenue du Plateau. Le vendredi de 6h à 13h - Marché Duchère Sauvegarde : Avenue de la Sauvegarde. Jeudi et dimanche de 6h à 13h - Marché Roger Salengro : Place de Paris. Mercredi, samedi de 6h à 13h et dimanche de 6h à 13h30 - Marché Loucheur d’aprèsmidi : Rue Louis Loucher. Vendredi de 15h à 20h. - Marché Saint Rambert : Place Schönberg. Vendredi de 6h à 13h. - Marché Biologique : Place Valmy. Mardi de 6h à 13h. Marché Champvert : Avenue Barthélémy Buyer. Samedi de 6h à 13h.
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VIVRE à L’UPI
NOUVEAUTE
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Le numérique s’installe un peu plus à l’UPI
L’e-présence est devenue une réalité Par Guillaume Bouvy Mais surtout…combien ça coûte ? Auparavant, cette base de données était éditée sur papier par chaque école sous forme de listes de présence. Cela représentait 50 000 feuilles par an pour l’ensemble du campus. « Cette initiative est propre à Lyon, explique Ghislaine de la Vauvre, responsable de tous les services du campus.
« Moins de papier pour plus d’efficacité »
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Ghislaine de la Vauvre et Pierre-Marie Drewnowski / © G.B.
ela n’a certainement pas échappé aux étudiants, et encore moins aux intervenants des vingt écoles présentes sur les trois campus de l’Université Professionnelle Internationale René Cassin : le contrôle de la présence des étudiants ne se fait plus de la même façon depuis la rentrée des grandes vacances. AGS est passé par là. AGS signifiant Application Gestion Salle. Concrètement, il s’agit de tous les petits écrans que toutes les salles ou presque ont vu fleurir, et sur lesquels apparaissent les trombinoscopes et les emplois du temps. D’aucuns ont peut-être été amusé par les difficultés parfois éprouvées par les intervenants : faire dérouler la liste d’élèves, indiquer retard, absence ou exclusion… ou d’autres, plus nostalgiques, ont pu regretter les bonnes feuilles de papier.
Alors comment ça marche ? Dès leur inscription, tous les étudiants se voient attribuer un compte informatique, qui constitue une base de données (pour avoir un ordre d’idée, environ 6000 étudiants sont dénombrés). Après un audit, l’idée de la solution « AGS présence » a finalement été adoptée, dès 2009, Avec un objectif : informatiser les feuilles de présence, et donc et atteindre le « 0 papier ». Pierre-Marie Drewnowski, responsable de l’informatique de l’UPI, revient sur les aspects plus techniques : « avec le concours du service développement, nous avons réussi à concilier à la fois une utilisation simple grâce à l’écran tactile, mais aussi l’instantanéité des informations ». Et en effet, les quelque 300 écrans sont mis à jour toutes les cinq minutes maximum.
La gestion de la présence était très lourde, autant pour le temps perdu que la quantité de papier utilisé. Sans compter que parfois, quelques intervenants ne donnaient leurs feuilles de présence qu’en fin de mois… les résultats étaient donc insatisfaisants et la gestion de la présence représentait environ cinq temps pleins. Maintenant, ces personnes peuvent se consacrer à d’autres choses », ajoute-t-elle. Question épineuse s’il en est, le coût de revient de l’opération s’élève à 400 000 €, somme répartie per capita entre toutes les écoles, échelonné sur trois ans. Dit autrement, les écoles ayant le plus d’élèves paient le plus. Une seule ombre subsiste sur le tableau – ou sur l’écran : certaines écoles continuent à utiliser du papier pour les présences, en raison des alternances. En effet, l’obligation légale d’émarger empêche la réalisation de l’objectif 0% papier. Pour l’heure, les 3/5e des écoles ont pleinement adopté le système AGS présence.
EN DIRECT DE L’UPI Multimédia
On air En plus de votre
rendez-vous matinal quotidien avec le 10 du Mat’, vous pouvez également retrouver tous les jours le travail de nos confrères de la spécialité radio sur www.keskiscpass.com. Au programme, un tour d’horizon complet de l’actualité, mais aussi l’invité du jour et les chroniques des journalistes en plateau. Vous
10 du mat’ | Jeudi 12 janvier 2012
pouvez déjà retrouver un reportage au coeur des soldes, une interview de Michel Boutard, président de l’UFC Que Choisir Rhône, ainsi qu’une chronique sur les dentistes low-cost. Sport, cinéma et salon de l’étudiant sont également au programme.
Petit écran La spécialité TV n’est pas en reste et vous présente quotidiennement
son journal de dix minutes sur l’actualité du Grand Lyon. Reportages, brèves : les journalistes vous présentent également leur travail sur www.keskiscpass.com. Retrouvez très prochainement des reportages sur l’opération marketing de Desigual pour les soldes, ou encore sur la statue du patineur de la Place Louis Pradel. N’hésitez pas à laisser vos commentaires !
Adresse: 47, rue sergent Michel Berthet Site Web: www.keskiscpass.com Email: 10dumat@gmail.com Tel: 04 72 85 71 71 Directrice de publication: Isabelle Dumas Directeur de la rédaction : Christian Redon Secrétaire de rédaction : Nicolas Gil Rédacteur en chef : Julien Bonnefond Rédacteur en chef web: Rodolphe Koller Rédaction: Lucie Barras, Lucile Bellon, Laurent Benoit, Julien Bonnefond, Guillaume Bouvy, Joël Chicouard, Geoffrey Fleury, Nicolas Gil, Rodolphe Koller, Antoine Lebrun, Eve Renaudin, Natacha Verpillot
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SORTIR
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ZOOM Réserver un restaurant sur internet avec LaFourchette.com
Un coup de fourchette sans se ruiner Par Joël Chicouard
T
ête-à-tête, repas d’affaire ou brunch entre amis : réserver une table au restaurant à Lyon n’a rien de compliqué. Lyonresto.com, Groupon.fr, les sites de réservation en ligne ont fleuri ces dernières années sur le net. D’un simple clic, l’internaute a la possibilité de faire une réservation dans un large choix de restaurants. Depuis quelques mois, le site Lafourchette. com tire son épingle du jeu. Cette plateforme de réservation de restaurants est devenue une référence avec une particularité : celle de pro-
« De la visibilité pour les restaurants » poser des promotions diverses et variées (prix des menus réduits, réductions sur les additions jusqu’à 50 %). Sur proposition du restaurateur, le site web diffuse une offre très détaillée de la promotion. L’internaute est aiguillé par les avis ciblés sur les restaurants partenaires de LaFourchette. Les créneaux horaires de réservation sont simplement imposés. Un nombre croissant de restaurateurs lyonnais ont adopté ce dispositif. Un bon moyen de se faire connaître. Bien référencé sur les moteurs de recherche, ils apprécient cet outil de communication efficace. « Ce système est intéressant au point de vue de la visibilité. Cela permet de parler de mon restaurant », témoigne Emmanuel Georgin, gérant de l’Agenda du Dulcinéa (7e arr.). Grâce à LaFourchette, les
Emmanuel Georgin, gérant de l’Agenda du Dulcinéa / © J.C. enseignes de restauration lyonnaises se montrent sur le net mais pas seulement. « C’est un bon outil de gestion de planning pour gérer les réservations. Très pratique pour remplir la salle », indique-t-on du côté des restaurants lyonnais J.P. Borgeot. Financièrement, le constat est plus nuancé. Les restaurateurs reversent deux euros par réservation à LaFourchette quelles que soient l’offre et la promotion. Ainsi, Emmanuel Georgin ne gagne pas d’argent mais entend continuer néanmoins à bénéficier
NOTRE SELECTION RESTOS L’agenda du Dulcinéa
Diversité A midi, ce restaurant du 7ème arrondissement propose à ses clients de découvrir la cuisine du marché. Le soir, changement de décor avec une ambiance ibérique et la dégustation de tapas. Emmanuel Georgin, son gérant, accueille « col bleu, col blanc et étudiants dans la bonne humeur ». Sans oublier les adeptes du brunch dominical. Offre promotionnelle sur LaFour-
de la visibilité du site. Le son de cloche est différent au restaurant italien Les Feuillants (1er arr.). « Les clients affluent dans mon restaurant depuis dix-huit mois et la mise en place de ce dispositif, assure Fred Prats. Je m’y retrouve financièrement car je parviens à fidéliser les clients. » LaFourchette assure avoir un taux minime de clients insatisfaits. Principaux bémols toutefois : l’offre de restaurants lyonnais sur ce site reste encore réduite dans la capitale de la gastronomie.
chette : -30 % du mardi au vendredi pour des tables de 6 personnes maximum. Disponible entre 12h et 13h. (Hors boisson)
tonalités orangées, le cadre s’inspire des années 70. La carte balance entre cuisine française traditionnelle et cuisine méditerranéenne. Offre promotionnelle sur LaFourchette : -30 % sur l’addition même sur les boissons. Disponible tous les jours, midi et soir. (Hors menu) Adresse : 200, avenue Berthelot – 69007 Lyon Tel : 04.72.70.47.00
Côté Berthelot
Les Feuillants
cadre alliant avec harmonie modernité et vieilles pierres. Fred Prats, le gérant, est fier de ce « resto italien le plus réser vé de Lyon ». « On vient pour se faire plaisir, pour bien manger et passer un bon moment », résume simplement Fred Prats. Of f re promotionnelle sur L aFourchette : menu spécial de 24 euros sur réser vation du mardi au vendredi midi et soir et le samedi soir jusqu’à 21h30.
Côté Berthelot fait partie de l’enseigne J.P. Borgeot qui regroupe cinq restaurants à Lyon. Dans un décor aux
A proximité du R hône et de l’Opéra, ce restaurant du 1er arrondissement se trouve dans un
Adresse : 5, petite rue des Feuillants – 69001 Lyon Tel : 04.78.69.93.05 ou 06.72.31.91.86
Adresse : 122, rue Montesquieu – 69007 Lyon Tel : 04.78.72.60.21 ou 06.82.78.33.90
70’s
Italie
Jeudi 12 janvier 2012 | 10 du mat’
10 POLÉMIQUE SNCF
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Les usagers ne veulent plus jouer au pigeon voyageur
Les clients se mettent en grève © Jeunes socialistes
Par Geoffrey Fleury
Quand la politique s’en mêle
Près de 15 000 voyageurs se rendent chaque jour de Saint-Etienne à Lyon / © G.F.
D
epuis 71 jours, le personnel roulant de la SNCF à Saint-Etienne est en grève et perturbe la circulation des TER en gare de Chateaucreux. Une assemblée générale prévue demain devrait reconduire le mouvement pour une semaine de plus. Une nouvelle qui va mettre encore plus en colère les 15 000 usagers de la ligne St-Etienne - Lyon, une des lignes les plus fréquentées de France. La ligne Saint-Etienne - Ambérieux via Lyon est aussi touchée par le mouvement. Là-bas, des voyageurs n’ont pas pris leur abonnement pour le mois de janvier. « Sur les 6 000 voyageurs qui fréquentent la ligne, environ 400 personnes ont refusé de payer pour ce mois-ci et 1500 personnes ont fait la grève du contrôle », explique Jean-Pierre Frencel, président de l’association pour la défense des usagers des transports de l’axe Lyon/Ambérieu. Exaspérés, des voyageurs s’en
sont pris verbalement aux contrôleurs. « Si la grève se poursuit, j’ai bien peur que certains usagers mènent des opérations coup de poing en bloquant les voies. Chose que je condamne ». Jean-Pierre Frencel estime que l’heure est grave car certains voyageurs connaissent de sérieuses difficultés financières : « Avec la suppression de 8 aller-retour par jour, des usagers prennent leur voiture et doivent s’arranger pour faire garder leurs enfants. Choses qui engendrent des frais supplémentaires ». Las, le président de l’association s’est rapproché de maître David Metaxas. L’avocat lyonnais avait fait plier la SNCF pour un problème de retard en novembre 2010. Les deux hommes pourraient porter plainte contre Josiane Beaud, directrice régionale de la SNCF, et la société s’ils continuaient à faire la sourde oreille. La SNCF, FO, Sud Rail et la CGT n’ont pour leur part pas donné suite à nos sollicitations.
Les élus locaux, las de cette situation, ont décidé de monter au créneau. C’est le cas du côté de la permanence de Régis Juanico. Le député PS de la Loire a même rencontré Guillaume Pépi, le président de la SCNF lors d’une séance à l’Assemblée nationale en novembre dernier. « Il lui a fait part du conflit et lui a demandé d’intervenir pour ouvrir le dialogue. Mais nous n’avons pas eu de nouvelles », précise Pierrick Courbon, collaborateur de Juanico et animateur fédéral du Mouvement des Jeunes Socialistes de la Loire. « Nous voulons trouver une issue pour que cela s’arrange car ce conflit n’est pas acceptable sur le plan social », précise-t-il. Regis Juanico n’est pas le seul a avoir réagi. Jean-Louis Gagnaire, député PS, a interpellé la préfète de la Loire, Fabienne Buccio, pour tenter d’ouvrir une médiation avec Josiane Beaud, directrice régionale SCNF. Une proposition restée sans réponse. Du côté de l’UMP, les députés François Rochebloine et Paul Salen ont demandé à Thierry Mariani, Ministre des transports et Nathalie KosciusckoMorizet, Ministre de l’Ecologie, qu’une issue rapide à cette crise puisse être trouvée afin de préserver l’intérêt général et la qualité du service public. G.F.
Témoignages Gaëlle, 23 ans, Lyon « Ça commence à devenir pénible. Il faut regarder chaque jour les horaires sur le site de la SNCF. On est même pas sûr d’avoir un train car il arrive que certains soient supprimés. C’est lassant. Je prends le train entre Lyon et Saint-Etienne deux à trois fois par semaine. Parfois, je vais chez mes parents qui habitent à Montbrison (Loire). Entre cette ville et Saint-Etienne, ce sont les cars qui prennent le relai désormais. Et ils sont rares. Je dépense près de 30€ par semaine pour rien en ce moment et je me pose de plus en plus la question de savoir si, oui ou non, je dois continuer à prendre mon billet de train. »
Olivier, 28 ans, St-Etienne « Nous, usagers, ne connaissons pas les vrais motifs de cette grève. Il y a un manque d’information de la part de la SNCF. Je deviens dépendant du site internet qui est mis à jour quotidiennement. Je prends tous les jours le train pour aller au travail. Il faut que je m’adapte tout le temps avec mon patron concernant mes horaires. Continuer à payer un abonnement mensuel? J’y réfléchis c’est sûr. Je viens de payer deux fois dans le “vide”. Je ne me suis pas fait contrôler depuis deux mois et, certains jours, j’ai été obligé de prendre mon véhicule. Si un contrôleur se présente, je ne sais pas ce que je lui dirai ou si je lui montrerai mon abonnement. »
Louis, 31 ans, St-Etienne « Pour être franc, je n’ai pas repris mon abonnement en janvier. On nous prend en otage. Clairement. En décembre, j’ai pris ma voiture une dizaine de fois pour aller travailler à Lyon, où je me rends trois à quatre fois par semaine. Cela engendre des frais supplémentaires. Si la grève perdure, je continuerai à faire la grève de l’abonnement malgré le geste commercial. De toutes façons les contrôleurs ne passent plus depuis deux mois. Cela commence à devenir usant mentalement car je suis stressé d’être souvent en retard pour aller au travail. Heureusement que j’ai un patron compréhensif. » 10 du mat’ | Jeudi 12 janvier 2012
DU MAT’
10
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Vendredi 13 janvier 2012 | N°3
EDITO
Payer plus pour vivre plus Par Julien Bonnefond Chaque année, un peu plus de personnes sont sauvées sur les routes de France. Mais tout le monde n’est pas convaincu de l’influence des mesures en matière de sécurité routière. Pourtant les radars, la baisse des limitations de vitesse, et les augmentations des amendes participent forcément à cette diminution de morts sur les routes. Il suffit de considérer les chiffres : 3 970 morts sur la route en 2011. 0,55 % de moins que l’année précédente : 22 vies sauvées. La vraie question est : et si un jour ces mesures pouvaient vous sauver la vie, ou celle de l’un vos proches ? Si payer nos amendes constituait le prix de la vie humaine ? Payons donc nos amendes si nous dépassons la limitation de vitesse ou si nous téléphonons au volant ! Payons pendant que nous sommes vivants ! La réalité de la route est impitoyable. Ne nous laissons pas aller au laxisme sous le faux prétexte que rouler à 60 km/h plutôt qu’aux 50 requis n’a jamais tué personne. Justement si. Il vous faudra 25 mètres pour vous arrêter si vous respectez la limitation en ville et 36 si vous êtes en « légère » infraction. Soit 11 de plus. Pendant le temps de ces 11 mètres perdus vous aurez peut-être percuté un piéton, une maman et sa poussette. Ne vaut-il pas mieux perdre ces 11 mètres sur son temps et les gagner sur la vie ?
EN COULISSES
Les sapins de Noël ne font plus le trottoir
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Sécurité routière : Un point pour ne pas perdre les vôtres
Depuis le 1er janvier, l’Etat a donné un nouveau tour de vis sécuritaire sur les routes. Hausse du montant des amendes, normes plus restrictives : les conducteurs vont devoir s’adapter rapidement, au risque d’y laisser tous leurs points Page 2
SCIENCES ET TECHNOLOGIES
VIVRE DANS LE 9e
Crues torrentielles : Lyon en zone à risques
Un arrondissement qui gagne à être connu
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LE FAIT DU JOUR
Les écarts de conduite sur la route vont vous coûter encore plus cher / © N.V.
SECURITE ROUTIERE
Le coût de certaines amendes augmente en 2012
La répression monte en régime Par Geoffrey Fleury et Natacha Verpillot
E
n 2010, le nombre de tués sur les routes françaises était de 3992. Un an après, ce chiffre a baissé, mais pas autant que l’aurait souhaité le gouvernement. Pour la fin d’année 2011, l’observatoire national interministériel de sécurité routière a recensé 3970 tués, la faute à un mois de décembre meurtrier. Pour tirer encore ce nombre vers le bas, le ministre de l’Intérieur Claude Guéant a établi une liste de nouvelles mesures sur la sécurité routière en plus des 400 radars fixes qui devraient être installés cette année. Nous avons imaginé le parcours d’un commercial en voiture qui cumulerait ces infractions, en prenant en compte les nouvelles normes. Pour la plupart, elles ne consistent qu’en une révision de la législation en vigueur. Et il vaut
10 du mat’ | Vendredi 13 janvier 2012
mieux mettre la loi de son côté car l’addition risque d’être salée. Marc a 28 ans. Le jeune homme est commercial depuis 4 ans et passe le plus clair de son temps au volant de son break. Un temps qui se mesure en kilomètres. 40 000 pour être précis, et ce chaque année. Ses occupations à bord de son véhicule : le téléphone via son oreillette Bluetooth et le lecteur radio CD. Ce représentant d’une marque française de vêtement, passionné de musique, se tient tout de même informé. En fin d’année, les bilans se font dans tous les domaines. La sécurité routière n’échappe pas à la tradition. Ce Lyonnais y est attentif car cela le concerne directement. Marc a passé des fêtes de fin d’année relativement calmes. Pour
lui, l’alcool se consomme avec modération en cette période. Le petit papier rose, c’est sa vie, son outil de travail. Donc, pas question de risquer une amende de 135€, une suspension de permis de trois ans ou un retrait de 6 points, en ayant bu ne serait-ce qu’un verre de trop. D’autant que la lutte anti-alcool s’est renforcée début janvier. Notre routard devra s’équiper d’ici le 31 mars d’un ethylotest à usage unique (1€) ou électronique (100 € ) en sachant que pour ce dernier, un recalibrage payant de l’appareil est nécessaire. Et il faudra également sortir le porte-monnaie pour l’EAD. Ce dispositif empêchera les conducteurs en état d’ivresse de démarrer leur véhicule, en soufflant dans un éthylotest couplé au démarreur de leur voiture. Coût de l’installation :
3 970 tués sur les routes en 2011
1300 € pour six mois. Une initiative obligatoire, notamment pour les conducteurs d’autocar. Mais pour l’instant, cela ne concerne pas notre conducteur. Lundi, premier jour de la semaine. Chaque matin, comme à l’accoutumée, Marc charge ses affaires dans sa voiture. Il lui arrive de partir deux ou trois jours pour des show-rooms ou des visites de clients se situant sur la partie Est de la France, en Rhône-Alpes et en ProvenceAlpes-Côte-d’Azur. C’est le cas pour cette seconde semaine de 2012. Les trajets sont pénibles entre la monotonie de l’autoroute, les départementales et les routes de campagne. Et partout où il va, son Coyote, détecteur de radars, est son précieux allié. Il lui a permis de récupérer tous ses points et de ne plus en perdre depuis trois ans, sans provoquer d’accident.
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Depuis le changement de législation, l’appareil est toujours le même, mais sa fonctionnalité a évolué. Appelez-le désormais “assistant d’aide à la conduite”. Les détecteurs comme le Coyote ainsi que les GPS possédant une fonction similaire n’ont plus l’autorisation de signaler la position des radars fixes. Des zones de dangers – zones de radars, risques d’accidents, embouteillages – allant de 300m en ville à 4 kilomètres sur autoroutes, définies par les préfets sont indiquées par un signal sonore et un code couleur. Le Coyote est légal et possède un site internet régulièrement actualisé. L’appareil, lui, a été mis à jour automatiquement début décembre, comme cela était le cas auparavant lorsqu’un nouveau radar fixe était détecté. Trois par jour dans tout l’Hexagone. Pour être dans la légalité, Marc doit surtout faire le nécessaire sur le GPS. Chose qu’il n’a pas faite. Lors d’un contrôle routier, alors que son GPS l’alertait sur une zone de radars mobiles, il a été sanctionné d’une amende de 1500 € , ajoutée à un retrait de six points du permis de conduire et d’une confiscation du navigateur. Retour à la fameuse carte routière et à sa vigilance. Pour les véhicules possédant un
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GPS intégré, il est primordial de se présenter chez son concessionnaire pour en effectuer la modification. Il faudra acheter une nouvelle cartographie sur disque ou attendre la proposition d’une mise à jour gratuite. Mais cela dépend des constructeurs. Seulement, en ce début d’année, les forces de l’ordre n’auront pas les moyens de détecter si le GPS est illégal. Elles ne peuvent pas, lors d’un simple
Coût total des infractions : 3 405 € contrôle routier, fouiller dans les menus d’un GPS ou d’un téléphone portable pour vérifier la présence ou non d’un logiciel interdit. En revanche, plus de rigueur est à attendre sur les autres nouveautés. Marc a eu l’occasion de s’en rendre compte. A hauteur de la sortie de Loriol-sur-Drôme, un bouchon s’est formé. En retard pour un rendez-vous, notre VRP hésite de plus en plus à faire “bip bip” avec son Coyote, les zones de dangers étant plus précises. Finalement, à quelques mètres de la sortie, il emprunte la bande d’arrêt d’urgence. Les gendarmes, positionnés non loin de la bretelle, le cueillent au passage. Cette fois-ci, il n’échappe pas à la sanction. L’amende sera
de 135 € , contre 35 € auparavant. Marc aurait pu avoir pareille sanction la veille lorsqu’il avait mordu la ligne de la bande d’arrêt d’urgence en regardant son Smartphone installé sur le tableau de bord – passible d’un retrait de trois points et de 1500 € d’amende. Non sanctionnée en 2011, cette faute l’est devenue en 2012 moyennant 135 € d’amende. Une initiative louable, mise en place pour protéger le personnel et les patrouilles d’autoroute. Il s’en sort, en tout et pour tout, avec six points en moins et un montant de 1 735 € . Un peu moins d’un mois de rémunération. En résumé, si Marc avait eu à faire à la police ou à la gendarmerie tout au long de son parcours, s’il n’avait pas, par moments, respecté ou échappé à la loi, notre conducteur aurait payé la somme de 3 405 € et se serait vu retirer son permis. Sans compter les frais parallèles. L’équivalent d’un mois et demi de salaire… avec prime. « Un attrape fric pour les automobilistes », estime le Ligue des conducteurs. Plus de 600 millions d’euros ont été récoltés grâce aux radars automatiques. En parallèle, le budget alloué à l’entretien du réseau routier a presque été divisé par deux, passant de 424 à 227 millions d’euros entre 2009 et 2011. Parcours réalisé avec l’aide d’un automobiliste, de Christiane Bayard (secrétaire générale de la Ligue des Conducteurs) et de la Fédération Nationale des victimes de la route.
Le chiffre
40 C’est, en millions, le nombre d’éthylotest à usage unique que devrait
prévoir le Gouvernement selon Jean-Luc Névache, délégué interministériel à la sécurité routière. Au 31 mars, chaque automobiliste devra en posséder un dans son véhicule, sous peine d’une amende de 11€.
© N.V.
« D’ailleurs, tous mes collègues en possèdent un et n’ont jamais eu de problèmes ». Ou plutôt, en possédaient un.
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Nouvelles limitations de vitesse dans le Rhône Depuis 2009, la préfecture a engagé un travail visant à réviser les limitations de vitesse dans le Rhône. Sur la période 2009-2011, les automobilistes ont été sollicités pour signaler les situations qu’ils jugent anormales. 70 signalements ont été enregistrés en 2011. L’étude a conduit la préfecture à procéder à des modifications sur dix sites routiers. Sur certaines portions, la limitation de vitesse baisse comme la réduction à 90 km/h du contournement de Meyzieu (RD302), à 70 km/h à Saint Maurice sur Dargoire (RD302), entre Chatillon et Nuelles (RD596), Solaize (RD313) et au virage de la femme morte à Vénissieux (RD383). Dans d’autres cas, les panneaux d’agglomération sont repositionnés comme à Genas et Saint-Bonnet-de-Mure. Enfin, la zone de limitation de vitesse sur la A6 est modifiée à hauteur d’Ecully et la vitesse, relevée à 110 km/h sur l’A450. N.V.
TEMOIGNAGES Les conducteurs réagissent
Tour de vis : le scepticisme des automobilistes Les nouvelles mesures de sécurité routière ne font pas l’unanimité chez les automobilistes. Certains jugent que ce tour de vis comporte beaucoup d’incohérences. « Tant qu’il n’y a pas de réelle interdiction, notamment pour l’usage du téléphone portable, les gens ne réalisent pas le danger. Cette loi met la tolérance à un certain degré », note Frédéric, 46 ans. Rebaptisés « assistants d’aide à la conduite », les lourdes sanctions – 1500 euros et retrait de six points –
concernant les avertisseurs de radars suscitent de nombreuses réactions. Alexandre, 25 ans, utilise un Coyote intégré dans son GPS : « Je ne compte pas faire la mise à jour demandée, je ne changerai pas mes habitudes », explique-t-il avant de s’interroger. « Je ne pense pas qu’ils aient le droit de fouiller dans mon GPS, ou dans un Smartphone, cela relève de ma vie privée ». En revanche, l’inquiétude de Christophe, 47 ans, réside davantage dans la perte de points.
« D’un côté comme de l’autre ça va être dur pour moi de garder mes points », souligne ce chef d’entreprise qui n’a plus que quelques points sur son permis. Pour Frédéric, les mesures font écho à une volonté électoraliste de Nicolas Sarkozy. « A l’heure du bilan de son quinquennat et une année 2011 désastreuse sur le plan de la sécurité routière, il veut montrer qu’il tient sa promesse de 2007 : moins de morts sur les routes ». N.V. Vendredi 13 janvier 2012 | 10 du mat’
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EN COULISSES
RECYCLAGE
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Collectés jusqu’à samedi, les sapins de Noël lyonnais trouveront une nouvelle vie.
Les sapins ne font plus le trottoir Par Lucie Barras
L
a magie de Noël s’éteint réellement lorsqu’il est temps de se débarrasser du sapin, qui dans le salon, a perdu toutes ses aiguilles. Et le citadin ne sait pas toujours que faire de cette dépouille, si ce n’est l’abandonner sur un trottoir. Pour la quatrième année consécutive, les habitants du Grand Lyon peuvent déposer leur sapin dans près de 150 points de collecte, disséminés dans toute l’agglomération. Les déchèteries continuent également de recevoir les sapins de Noël. Un nouveau sort pour les sapins Depuis son lancement, la collecte remporte un succès grandissant : de 20 tonnes en 2007, la collecte est passée à plus de 66 tonnes en 2011. « Avec une petite baisse de régime en 2009, sans doute à cause de la grande quantité de neige tombée en janvier cette annéelà », précise Daniel Badoil, directeur adjoint du nettoiement au Grand Lyon. « Même si cette donnée est difficilement quantifiable, de moins en moins de sapins sont abandonnés dans la rue. Avant, les trottoirs prenaient des allures anarchiques après les fêtes de fin d’année », se souvient-il. Chaque année, Rémy, 29 ans, emmène son sapin en déchèterie. « Mon sapin de Noël ? Il est sans doute broyé et transformé en engrais. » Comme les sapins ramassés sur les points de collecte, son arbre sera envoyé sur l’une des deux plates-formes de compostage du grand Lyon, dans les communes de Décines et Ternay. Là, ils sont triés, compostés de manière accélérée puis revendus. Les espaces verts de l’agglomération ne bénéficient cependant pas du terreau de Noël : le compost est destiné aux entreprises et particuliers.
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Jusqu’à samedi, la place Valmy accueille une dernière fois les arbres de Noël. / © L.B. Sapin naturel : vigilance Samuel Drault est producteur de sapins de Noël en PoitouCharentes. Toute l’année, sa main verte travaille pour les fêtes de fin d’année. Il adhère même à l’Association Française du Sapin de Noël Naturel (AFSNN), qui engage les professionnels à offrir des arbres de qualité. « Les sapins de Noël sont soumis aux mêmes réglementations phytosanitaires que n’importe quelle plantation. Je constate que la demande n’a pas tendance à baisser avec les années. Les clients semblent même plus sensibles à la nature qu’auparavant. » En effet, selon une étude de 2010 de l’office agricole France Agrimer, les ventes de sapins naturels n’ont pas subi de baisse significative en 10 ans. La moitié de la production de l’entreprise de Samuel Drault part chaque année dans les rayons de jardiner-
ies de l’Hexagone. Des sapins pas tout à fait naturels, lorsqu’une partie de la collecte, à Lyon, est recouverte de fausse neige, « floquée » précise Samuel Drault. Le pépiniériste est formel « Les sapins floqués ne sont pas acceptés au compostage. Même si la neige artificielle est généralement composée de coton, et fixée avec une colle à l’eau, des résidus de produits toxiques se retrouvent parfois sur les branches. »
Avant, les trottoirs prenaient des allures anarchiques
Geste écologique, geste économique Et même un sapin entièrement naturel n’est pas le meilleur ami du compost. Le résineux est un arbre au Ph acide, toxique pour les plantes. « Les sapins ne sont pas compostés tels quels, ils sont mélangés avec tous les autres déchets verts. Leur acidité est diluée », se défend Daniel Badoil. Les sapins abandonnés, eux, ne
subissent pas le sort du compost. « Ceux qui sont éloignés des points de collecte sont ramassés l’après-midi, en même temps que les sacs de déchets verts nettoyés chaque jour par nos agents, explique Daniel Badoil. Ils deviendront des granules à bois de chauffage.» La combustion rapide des conifères, et la résine qui encrasse les chaudières ne rendent pas, là encore, les conditions idéales. Le meilleur sort à réserver au roi des forêts semble tout de même le compostage, ne seraitce que pour une raison économique : le coût du ramassage des sapins abandonnés est de 600 € par tonne, celui de la collecte de sapins sur les points prévus n’est que de 90 €. Et pour le promeneur qui passe près d’un point de collecte, c’est l’occasion de respirer une dernière fois cette année l’odeur résinée de l’arbre de Noël. Vous avez jusqu’à samedi pour apporter votre sapin de noël naturel sur l’un des 150 points de collecte du Grand Lyon. Retrouvez ces points sur www. grandlyon.com.
ECONOMIE ET SOCIAL
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CONSOMMATION
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Les boulangeries doivent fermer une fois par semaine
La fermeture hebdomadaire divise Par Joël Chicouard
L
e tribunal administratif (TA) de Lyon l’a confirmé le 29 décembre dernier. Les boulangeries ou établissements vendant du pain dans le Rhône ont pour obligation de fermer un jour par semaine. Cette décision intervient après une consultation par mail auprès de 5 200 commerces de vente de pain dans le Rhône. Sur 1 800 réponses, 57 % d’avis se sont déclarés favorables à la fermeture hebdomadaire. L’arrêté préfectoral autorise seulement l’ouverture sept jours sur sept entre le 8 décembre et le 15 janvier. L’arrêté fait l’objet d’une bataille incessante depuis plusieurs années parmi les syndicats (voir article ci-dessous). Au sein des boulangers rhodaniens, cette décision ne fait pas du tout l’unanimité.
Des syndicats en désaccord Le groupement lyonnais des artisans modernes (Glam) prône l’assouplissement de la réglementation. Ses principaux arguments : le service continu tout au long de la semaine et le développement de l’emploi. Avec la décision négative du TA, les membres du Glam ont perdu une manche. « Nous sommes déçus. Nous nous attendions néanmoins à cela. Nous allons faire appel de cette décision pour maintenir ce débat », prévient Félicien Delzeux, vice-président du Glam. L’ouverture quotidienne
sans interruption des commerces de pain représente selon lui « la meilleure manière de faire face à la concurrence ». Pour la Chambre syndicale patronale de la Boulangerie du Rhône, qui représente 65 % de la profession, ouvrir sept jours sur sept est jugé « déloyal ». « L’arrêté préfectoral doit être appliqué pour véritablement lutter contre la concurrence notamment celle des industriels, juge Brunot Cabut, président de la Chambre syndicale patronale de la Boulangerie du Rhône. Le repos hebdomadaire est primordial. » Le jour de repos, une question de principe Un repos souvent adopté le dimanche par les artisans-boulangers lyonnais. Propriétaire de deux boulangeries à Lyon, François Pozzoli est partagé à propos de la décision du tribunal administratif. Ce meilleur ouvrier de France 2004 peut se permettre de fermer boutique un jour par semaine. « Mes deux points de vente sont fermés le dimanche. Je pense toutefois que cet arrêté date d’un autre temps. On ne devrait pas pénaliser les boulangeries à une époque où la compétitivité fait rage dans notre secteur », explique-t-il. Dans la conjoncture économique actuelle marquée par la crise, il préconise la souplesse. Une souplesse qui se heurte aux contraintes économiques de la profession. Ludovic Le Maout
Ludovic Le Maout ferme sa boulangerie (Le Fournil de Vaise) le dimanche / © J.C. gère sa boulangerie à Vaise avec deux employés à ses côtés et il tient au sacro-saint repos dominical. « On s’en sort difficilement sans ouvrir le dimanche mais c’est voulu, avoue-t-il. Quitte à paraître vieux jeu, je préfère rester un peu à la maison ce jour-là. Pensons à nos enfants ». Pour ce boulanger de trente-huit ans, le jour de repos, c’est une question de principe. Il ne jette cependant pas la pierre aux boulangeries qui souhaiteraient rester ouvertes toute la semaine. L’arrêté préfectoral s’appliquera à partir du lundi 16 janvier dans le Rhône.
ZOOM Evolution d’un texte controversé
L’arrêté préfectoral sème la confusion Une passe d’armes qui n’en finit pas. La fermeture hebdomadaire des boulangeries et commerces vendant du pain est un sujet qui revient régulièrement dans le Rhône. Cette bataille a même atteint son paroxysme en 2009. Pour rappel, le Conseil d’Etat abroge alors, pour vice de forme, un arrêté préfectoral datant de 1992 en faveur de la fermeture heb-
domadaire. Un succès à mettre à l’actif du groupement lyonnais des artisans modernes (Glam). Jusqu’en juillet 2010, les boulangeries pouvaient donc vendre le pain sept jours sur sept sans recevoir d’amendes. Et ce avant un énième rebondissement. Le 13 juillet 2010, au terme de négociations avec les partenaires sociaux, un nouvel arrêté impose à nou-
veau la fermeture hebdomadaire. Un mois après seulement, en août 2010, une procédure en référé suspend cette décision. Il faudra attendre le 29 décembre 2011 et le jugement du tribunal administratif de Lyon pour remettre en place la fermeture hebdomadaire. Le Glam compte à nouveau faire appel. L’imbroglio n’est pas prêt de se résoudre.
EN BREF Le chiffre
2,25% Le taux du Livret A
restera inchangé au 1er février. Malgré l’inflation, le gouvernement a décidé de ne pas relever le taux du livret à 2,75 % « afin d’éviter une volatilité excessive » de ce taux.
L a polémique
Discrimination
Flag !, l’association des personnels homosexuels de la police et de la gendarmerie en a appelé au ministère de l’Intérieur pour arbitrer le cas d’une policière lyonnaise victime d’homophobie. Celle-ci s’était vue refuser par sa hiérarchie un congé parental de trois jours.
Le classement
12e C’est la place du Grand Lyon au palmarès du PIB des villes françaises, selon l’Association des maires des grandes villes de France. La valeur ajoutée par habitant dans l’agglomération lyonnaise s’élève à 42 831 euros. Vendredi 13 janvier 2012 | 10 du mat’
6 SCIENCES ET TECHNOLOGIES CATASTROPHE
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Lyon en zone à risques
« Il est impossible de prévenir une crue torrentielle » Par Antoine Lebrun rables, son radar Aramis ne peut détecter les orages locaux. En effet, les massifs montagneux ayant tendance à concentrer d’importantes masses de nuages, il est impossible de localiser les nouvelles précipitations qui s’y ajoutent. Météo France peut toutefois prévenir des risques potentiels. Il est ensuite du ressort des maires et préfets de répandre l’information au niveau local dans les plus brefs délais. Délais qui ne sont souvent pas suffisants.
La rue Emile Zola de Neuville, inondée en 2001/ © DR
H
aroun Tazieff, illustre géologue et vulcanologue, définissait la notion de risque majeur ainsi : « La survenue soudaine et inopinée d’une agression d’origine naturelle ou technologique dont les conséquences pour la population sont tragiques en raison du déséquilibre brutal entre besoins et moyens de secours disponibles. » Le territoire du Grand Lyon est exposé à plusieurs risques majeurs d’ordre naturels ou technologiques. D’après les prévisions établies par l’Institut des Risques
Majeurs (IRMa) basé en RhôneAlpes, le phénomène naturel le plus probable touchant la région serait les crues torrentielles. Rapide et imprévisible, la combinaison de fortes précipitations et la présence de massifs montagneux accélère le phénomène. « On estime à 45 minutes le temps entre la précipitation de pluie et le ruissellement de l’eau. En si peu de temps, il est impossible de prévenir ou même de prendre les mesures nécessaires », estime François Giannoccaro, directeur de l’IRMa. Si Météo France dispose de moyens de prévention considé-
A l’échelle de la population, l’inconscient collectif a tendance à se servir des grosses catastrophes (Fukushima, usine AZF de Toulouse,…) pour cerner les risques. Résultat : les autres phénomènes, eux beaucoup plus probables, disparaissent de la mémoire des gens : « Il n’y a pas de culture du risque en France. On se base sur les faits les plus graves en oubliant les autres. Du coup, il n’y a plus de mémoire du risque. Aujourd’hui, ces catastrophes font moins de morts mais de plus en plus de dégâts matériels », ajoute Yves Picoche, responsable du service prévention à la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL). Pire encore, une crue torrentielle pourrait, comme toute catastrophe naturelle, entraîner une cascade d’événements
NUCLEAIRE Alerte sur la centrale du Bugey
La centrale de l’angoisse En service depuis les années 60, la centrale du Bugey comporte cinq tranches nucléaires, dont une, Bugey 1, à l’arrêt depuis 1994, considérée comme la « tête de série » des réacteurs nucléaires français promis au démantèlement. Sauf qu’aujourd’hui et malgré les multiples demandes, celle-ci 10 du mat’ | Vendredi 13 janvier 2012
est toujours en activité. Cet entrepôt est destiné à recevoir les restes contaminés des réacteurs de première génération de pas moins de six centrales. Une situation si extrême que la centrale de Bugey est l’une des plus vétustes de France. Ses réacteurs se trouvent à moins de 20 km à vol d’oiseau de l’agglomération
lyonnaise, de la gare TGV et de l’aéroport Saint-Exupéry. A quelques kilomètres aussi du laboratoire biologique P4, dit de « sécurité maximale ». Les conséquences potentielles d’une catastrophe nucléaire et industrielle majeure dans ce secteur sont d’une ampleur qui défie l’imagination. A.L.
similaires. Ainsi, comme le tremblement de terre à l’origine du tsunami puis du désastre nucléaire de Fukushima, une forte crue torrentielle pourrait détériorer des canalisations transportant des matériaux dangereux, se répandant ainsi dans la ville. Cela pourrait aussi avoir une incidence sur les sites à risques de Feyzin et les nombreuses centrales nucléaires de la région lyonnaise. Si Lyon n’est pas à l’abri de tels désagréments, la modification de la réglementation en juillet 2010 a classifié la région Rhône-Alpes comme « zone à risques moyens à modérés ». Ainsi, chaque construction se doit de respecter les normes de sécurité en vigueur.
EN BREF L’objet Guinevere Sous ce doux
nom se cache le premier incinérateur de déchets radioactifs. Ce réacteur expérimental devrait être capable de transformer les résidus les plus dangereux et de réduire leur durée de vie. Cette réalisation franco-belge n’est encore qu’un prototype.
Le chiffre
227,8 C’est, en milliards d’euros, la somme totale investie dans le programme nucléaire français depuis cinquante ans. La Cour des comptes s’est penchée sur les coûts de la filière dans un rapport à paraître le 31 janvier.
La controverse
Démission Le philosophe Dominique Bourg a démissionné du comité sociétal d’EDF. Il justifie sa décision par le soutien apporté par l’entreprise à la Fondation Ecologie d’Avenir, dirigée par Claude Allègre. L’ancien ministre n’a pas fini de déchaîner les passions.
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TOURISME
VIVRE DANS LE 9e
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Quels sites touristiques dans le 9e ?
Un arrondissement en quête de reconnaissance Par Lucile Bellon
S
i les touristes connaissent surtout Lyon pour la Croix Rousse, Fourvière ou le Vieux Lyon, qui sont d’ailleurs les trois sites les plus recherchés, le 9e arrondissement quant à lui ne fait pas l’unanimité. Il traîne une réputation d’ancien quartier industriel, vieillissant et délabré. Pourtant, le 9e est en pleine mutation, et ce
« Parler du 9e pour que les gens y viennent » depuis plusieurs années. Les touristes, étrangers comme français, s’intéressent peu au 9e, et « ce n’est pas vraiment un quartier que nous leur proposons », admet Marine, attachée de presse à l’Office de tourisme, « c’est un quartier assez pauvre en termes de sites touristiques et culturels ». Un autre son de cloche Un point sur lequel Jean-Paul Hendrickx, président de l’association les passagers de l’Histoire et correspondant du Progrès pour le 9e arrondissement, n’est pas d’accord. « Il y a énormément de choses à voir et à visiter ici, c’est un quartier très riche » assure-t-il, lui qui connait très bien l’arrondissement, « mais
L’île Barbe, située dans le quartier Saint-Rambert-l’Île-Barbe / © L.B. pour que les touristes viennent il faut en parler ». L’Ile Barbe est un de ces nombreux sites. Située dans le quartier Saint-Rambert-l’ÎleBarbe, elle se trouve au milieu de la Saône. Malgré une partie privée, elle offre plusieurs petits sentiers de balades. Mais il existe aussi le Fort de Vaise, « un site important de préservation du patrimoine », précise Jean-Paul Hendrickx. Le fort a été construit entre 1830 et 1834 et il est aujourd’hui possible de le visiter notamment durant les Journée Européennes du Tourisme.
QUOI DE NEUF ?
Exposition
Info
L’hôtel des ventes accueille ce week end une exposition de bijoux fantaisie. Vendredi de 16 h 30 à 18h et samedi de 9 h30 à midi. Adresse : 3 rue Sidoine Apollinaire Plus d’informations au 04 78 47 78 18 ou sur www.etude-milliarede.com
Planning familial Le centre de plani-
fication et d’éducation familiale est ouvert du lundi au vendredi de 9 h à midi et de 13 h 30 à 17 h. Informations, consultations gratuites, conseil sur la vie sexuelle et familiale, diagnostic de grossesse, IVG, informations sur les maladies sexuellement transmissibles, le sida, etc. Ouvert à tous. Adresse : 15 rue de Bourgogne Plus d’informations au 04 37 50 24 59
Bijoux
Brocante
Boutiques de la solidarité Vêtements,
chaussures, articles scolaires, mobilier, livres, vaisselle… le tout à petits prix. C’est ce que proposent
D’autres sites méconnus, mais « tout aussi attractifs » font également la richesse du 9e arrondissement. La Villa « la Mignonne », où vécut le Maréchal Suchet, le potager de la Cressonnière, installé dans le parc du même nom qui abrite une grande biodiversité, mais aussi « les anciennes industries des grandes dynasties telles que Rivoire et Carret ou la Sauvagère». Une diversité de sites qui mérite d’être reconnue selon Jean-Paul Hendrickx.
les boutiques de la solidarité. L’ensemble des bénéfices sera reversé au Foyer Notre-Dame des Sans-Abri. Les ventes se tiendront vendredi de 14 h 30 à 17 h 30 et samedi de 9h à midi. Adresse : 21 rue Berjon Plus d’informations au 04 72 76 73 53 ou sur www.fndsa.org
Portes ouvertes
ARFRIPS L’Association
régionale pour la formation, la recherche et l’innovation en pratiques sociales ouvre ses portes pour présenter ses filières techniques et sociales. Les personnes souhaitant s’orienter
vers les métiers du social pourront découvrir les formations proposées par le centre : éducateur technique spécialisé et moniteur d’atelier. Du vendredi au samedi de 10 h à 15 h. Adresse : 10 impasse Pierre-Bizet Plus d’informations au 04 78 69 90 90 ou sur www.arfrips.fr
Permanence
Ligue contre le cancer La ligue tiendra sa
permanence d’information et de soutien mardi 17 de 11h à 12h30 à la mairie, 6 place du Marché. Plus d’informations au 04 72 19 81 81
Vendredi 13 janvier 2012 | 10 du mat’
8 SPORT
VIVRE à L’UPI
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Une nouvelle association aux sommets
Les sports de glisse investissent l’UPI Par Guillaume Bouvy l’ensemble de l’UPI, y compris les professeurs. L’autre élément de succès est une passion partagée de tous les membres du bureau. La présidente, elle-même originaire de Chamrousse, avait par exemple participé au championnat de France de snow. Elle confie d’ailleurs : « pendant nos réunions, nous passons presque plus de temps à
« Rendre accessibles à tous les sports de glisse »
Les membres du bureau à Courchevel / © SKC, pris en photo avec une caméra embarquée go-pro
D
éjà connue peut-être pour sa tartiflette (que certains ont pu déguster lors du 1er forum des assos début décembre), une nouvelle association est née il y a un mois et quelques jours à peine. Il s’agit de « Ski School ». Etudiante à 3A, Carole Guilbaud, la présidente, donne le ton : « Le but de l’association n’est pas de faire du bénéfice. Juste de mettre à l’honneur les sports de glisse à l’UPI en organisant toutes les deux semaines des journées dans des stations de ski, et surtout de se faire plaisir ». A noter que ces journées s’adressent aussi bien aux skieurs et snowboarders confirmés que débutants, le tout pour une formule à 41€ comprenant le petit-déjeuner, le trans-
port et le forfait. Bon à savoir également, les débutants sont pris en charge quelques heures par des membres du bureau, même s’ils n’ont jamais mis les pieds sur des skis ou un snowboard. Des projets plein la tête Pour assurer une bonne réussite de ces journées, un bureau composé de six étudiants (quatre personnes venant de 3A et deux de l’ISCPA) a négocié avec deux gros partenaires une réduction de 20% sur la location de matériel « tout en laissant la possibilité aux autres qui sont déjà équipés de ne pas payer pour rien le prix d’une location », précise Caroline. Pour ce qui est de l’adhésion, celle-ci est gratuite et ouverte à
regarder des vidéos de ski ! » Il est d’ores et déjà prévu que l’association Ski School soit affiliée à la Fédération Française de Ski, afin de gagner davantage en crédibilité et officialiser son activité. Autre projet pour l’année prochaine, celui d’organiser une compétition inter-UPI, qui irait du ski au snowboard en passant par le freestyle, la luge ou encore les « folies douces » [aller dans un bar à la fermeture des pistes, trinquer puis redescendre, ndlr]. La prochaine journée ski étant complète, vous pouvez déjà vous inscrire pour le dimanche 12 février, ce sera aux 7 Laux. Bref, si vous aimez l’altitude, la bonne ambiance et les sensations de la neige, il ne reste plus qu’à chausser ! Pour en savoir plus : Contacts de Ski Skool : skischool.upil@gmail.com Et pour d’autres informations sur le ski, vous pouvez écouter la chronique du journal de l’ISCPA sur le keskiscpass.com
EN DIRECT DE L’UPI Multimédia
On air En plus de votre
rendez-vous matinal quotidien avec le 10 du Mat’, vous pouvez également retrouver tous les jours le travail de nos confrères de la spécialité radio sur www. keskiscpass.com. Au programme, un tour d’horizon complet de l’actualité, mais aussi l’invité du jour et les chroniques des journalistes en plateau. Vous pouvez
10 du mat’ | Vendredi 13 janvier 2012
déjà retrouver un reportage au coeur des soldes, une interview de Sophie Gaguin, porte-parole de Handicap International, ainsi qu’une chronique sur le salon du chat.
Petit écran La spéci-
alité TV n’est pas en reste et vous présente quotidiennement son journal de dix minutes sur
l’actualité du Grand Lyon. Reportages, brèves : les journalistes vous présentent également leur travail sur www.keskiscpass.com. Retrouvez très prochainement des reportages sur l’opération marketing de Desigual pour les soldes, ou encore sur la statue du patineur de la Place Louis Pradel. N’hésitez pas à laisser vos commentaires !
Adresse: 47, rue sergent Michel Berthet Site Web: www.keskiscpass.com Email: 10dumat@gmail.com Tel: 04 72 85 71 71 Directrice de publication: Isabelle Dumas Directeur de la rédaction : Christian Redon Secrétaire de rédaction : Nicolas Gil Rédacteur en chef : Julien Bonnefond Rédacteur en chef web: Rodolphe Koller Rédaction: Lucie Barras, Lucile Bellon, Laurent Benoit, Julien Bonnefond, Guillaume Bouvy, Joël Chicouard, Geoffrey Fleury, Nicolas Gil, Rodolphe Koller, Antoine Lebrun, Eve Renaudin, Natacha Verpillot
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THEÂTRE
SORTIR
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Un petit coup de blues ? au Complexe du Rire
Elvis et Cloclo sont sur un bateau Par Laurent Benoit
J
acques Chambon, le Merlin de la série Kaamelott, continue sa reconversion de magicien à metteur en scène. Après l’immense succès de sa dernière pièce Ta gueule !, c’est une commande de ses deux amis acteurs Nicolas Gabion (Bohort dans Kaamelott) et Damien Laquet, désireux de partager la scène. Chambon écrit alors Un petit coup de blues ?, à présent elle aussi lancée sur les planches du Complexe du Rire, comme sa précédente livraison.
Un ping-pong verbal entre deux pieds nickelés Remise en contexte : une grande entreprise. La nuit. Un bureau. Deux personnes. L’un est cadre mais fraichement licencié, l’autre est gardien de nuit. L’un dort dans son bureau. L’autre est grimé en Elvis. Une belle frayeur survient quand ils tombent nez-à-nez. Peu à peu, la nuit avance, et les deux gaillards, de fil en aiguille, d’engueulades en coups de pouce, en apprendront beaucoup sur eux. Un petit coup de blues ? est une comédie sans prétention, et c’est pour ça qu’elle est réussie. Dans un café-théâtre intime et avec seulement quelques accessoires, sur une scène minuscule, les deux comédiens se déchaînent pendant plus d’une heure, dans cette petite fable populaire dans laquelle un Elvis un peu beauf et simplet va redonner le goût de vivre à un cadre embourgeoisé, déprimé et aigri par la vie. Si Nicolas Gabion est
Damien Laquet et Nicolas Gabion ont chacun leur conception du blues... / © DR très bon, voire hilarant quand il se prend pour le King of rock & roll, la vraie révélation vient d’un Damien Laquet en roue libre, qui passe, en un clin d’œil, de l’employé cynique et blasé, au clone de Claude François sous amphétamines. Moins “bordélique” qu’un Ta gueule ! un cran au- dessus dans le n’importe quoi, Un petit coup de blues ? reste une attachante petite pièce, calibrée pour se détendre après une journée harassante. On sourit et on rit en suivant le match de ping-pong verbal de ces deux pieds-nickelés qui semblent avoir déboulé du néant. Pour finir
par, à travers cette nuit pas comme les autres, combler celui qu’ils avaient en eux. Un petit coup de blues ? Une pièce de Jacques Chambon, avec Damien Laquet et Nicolas Gabion Jusqu’au 28 janvier au Complexe du Rire 7 rue des Capucins Lyon 1 – 04.78.27.23.59 15€ plein tarif - 13€ étudiants et chômeurs. Compter 25 à 35€ de plus pour des tapas et une boisson Réservation et paiement en ligne possibles sur le site du Complexe du Rire.
NOTRE SELECTION Cinéma
Courts métrages
Cette année, le festival du court métrage de Vaulx-en-Velin se transforme en « Un Poing C’est Court ». Du 13 au 21 janvier, des soirées thématiques seront projetées sur les écrans des Amphis, Samedi soir, ce sera Christophe Monier qui viendra présenter plusieurs courts métrages qu’il a sélectionnés.
Il a notamment réalisé Quand maman sera partie en 2009, prix de la presse au festival de Grenoble, prix du public à Vaulx-en-Velin et le prix du meilleur film de fiction au festival Handica de Lyon. Horaires disponibles sur le site du festival 4 à 11€ selon la séance / pass festival : 30€ Cinéma Les Amphis - Rue Pierre Cot 69120, Vaulx-enVelin. Tél : 04 78 79 17 29
Musique
Plug & Play Du 12 au 30 janvier, le rock, la folk et la pop se mélangent au Kraspek Myzik (pentes de la Croix Rousse). Douze groupes se partageront l’affiche pour envoyer les décibels, en délicatesse ou en force brute. Seule consigne : « tu te branches et tu joues ! ». Pourquoi faire compliqué quand on peut revenir aux bonnes vieilles bases ? Au menu de ce P&P2012 :
Les Marquises / Paloma / Les Robertes / Lunatic Toys / Alligator / Pan Pan Pan / House of John Player / Fabio Vicogliosi / Western Chocolat / Erwan Pinard / Disco Doom / Wild Palms. Le Kraspek Myzik - 20 montée Saint Sébastien, 69001 LYON Métro Croix Paquet / Hôtel de Ville. Tél : 04 69 60 49 29 Tous les concerts à 20h30 1 soir : 5€ / 3 soir : 10€ / pass festival : 20€
Vendredi 13 janvier 2012 | 10 du mat’
10 VOTRE WEEK-END BON PLAN
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L’espace Tonkin présente le festival Têtes de Bois
Les marionnettes s’invitent à Villeurbanne Par Geoffrey Fleury
P
endant près de cinq semaines, l’espace Tonkin de Villeurbanne va avoir des airs de “marionnette attitude”. Le 14e festival “Têtes de bois” a débuté mercredi et se poursuivra jusqu’au 10 février. Un mois où la médiathèque va vivre frénétiquement au rythme de toutes sortes de marionnettes capables de transmettre tendresse et humour aux petits… comme aux grands. « Nous n’avons pas choisi la marionnette par hasard. Elle touche toutes les générations car elle possède un vrai intérêt visuel. Elle ravive les souvenirs d’enfance aux parents qui accompagnent leurs enfants » rapporte Véronique Desroches, responsable de la programmation. Un programme qui a débuté par « La Nuit ». La représentation dure 40 minutes. Elle est composée de plusieurs écrans d’ombres qui mettent en action toutes sortes de personnages, des références abstraites et concrètes ainsi que des hommages. « Ce spectacle peut être vu par les tout petits, parce qu’il n’y a pas une seule histoire à suivre du début à la fin. Chaque castelet a un épisode » raconte Sarah Durtest, cocréatrice du spectacle avec Stéphane Lyonet, son époux. Respectivement diplômés des conservatoires de musique d’Aix-en-Provence et de Gennevilliers, ces trentenaires ont concocté cette représenta-
➢
Sarah Durteste et une marionnette du spectacle / © G.F. tion de A à Z tout en y ajoutant de la musique. Chants, guitare, violon, bandonéon ou encore harmonica accompagnent chaque scenette. « Il y a peu de textes. Les ombres illustrent parfaitement le contexte. Elles se passent facilement de paroles. La musique, mêlée aux poèmes Yiddish, apporte un plus », affirme Stéphane
Lyonet. Mais pour maintenir le public en éveil, « il faut qu’il y ait des rebondissements pour que le public soit accroché. Plus ils sont petits, mieux c’est », ajoute sa compagne. Il est certain que cela fera plaisir aux bouts d’chou de trois ans et plus… Et aux parents qui seront sans doute nostalgiques.
Pratique
En plus Si « La Nuit » se terminera le 15 janvier, d’autres spectacles prendront le relais durant les prochaines semaines. A partir de lundi prochain, « Les 2 Rois » mettra en scène des marionnettes de types crosse et marotte. Six autres compagnies suivront et présenteront leur projet aux enfants âgés de 3 à 7 ans. Pendant toute la durée du festival, les représentations ont lieu le matin (10h) et l’après-midi (14h30). Entrée : 5,50€. Espace Tonkin, 7 avenue Salvador Allende - 69100 Villeurbanne.
Notre sélection Salon
Etudes A partir de ce
matin, et ce jusqu’à dimanche, la Halle Tony Garnier de Lyon sera le théâtre du traditionnel Salon de l’étudiant. Près de 500 établissements de l’académie, de France et de l’étranger (Québec, Suisse, Allemagne..) accueilleront près de 80 000 Lycéens, bacheliers et diplômés de l’enseignement supérieur. Des conférences viendront également éclairer les étudiants sur les cursus accessibles après le bac. Halle Tony Garnier: 20, place des
Docteurs-Mérieux - 69007 Lyon Horaires d’ouverture: Vendredi et Samedi de 9h à 18h. Dimanche, de 10h à 18h Entrées gratuites téléchargeables sur le site www.letudiant.fr
Soirée
Cinéma Ce soir, l’Institut
Lumière présente “L’épouvantable vendredi”. Au programme, des chefs d’oeuvres du cinéma fantastique avec la projection en VO de la célèbre saga RoboCop. La soirée débutera à 20h par la diffusion du premier volet datant de 1987. Institut Lumières, 25 rue Premier
Film - 69008 Lyon Réservation par téléphone au 04 78 78 18 95 ou sur le net : www.institut-lumieres.org Tarif: 15€
Soirée
Concerts Demain, le
Transbordeur donnera quartier libre à la scène lyonnaise à partir de 17 h. Le spectacle pour jeune public, Williwaw, ouvrira le bal. Les artistes s’enchaîneront ensuite. Evelyne Gallet, la Blanche, Camel Arioui, Billie, Broc, Seyo et François Gaillard assureront le show. Le Transbordeur, 3 boulevard de Stalingrad - 69100 Villeurbanne.
Téléphone: 04 78 93 08 33 Tarif: 11,80€ (Williwaw est gratuit)
Sport
Basket
L’ASVEL recevra Dijon pour le compte de la 14e journée de Pro A. Un match décisif pour la qualification à la Semaine des As. Coup d’envoi demain à 20h, à l’Astroballe. Astroballe, 451 cours Emile Zola 69925 Villeurbanne. Par Metro A, arrêt Laurent Bonnevay. Réservation par internet: www. asvelbasket.com ou par téléphone au 04 72 27 29 19 Tarifs: de 15€ à 41€ G.F.
10 du mat’ | Vendredi 13 janvier 2012
DU MAT’
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Les vierges en haute couture.......p9 www.keskiscpass.com
Mardi 17 janvier 2012 | N°4
EDITO
Coup de froid sur le logement Par Rodolphe Koller Tout être humain devrait avoir droit à un logement, décent qui plus est. Un toit sous lequel s’abriter, des murs derrière lesquels se protéger, un lit où se reposer. Le minimum pour qu’il puisse survivre à défaut de vivre. Nicolas Sarkozy en avait d’ailleurs fait l’un de ses chevaux de bataille en 2007, à l’aube de l’élection présidentielle. “Je veux que d’ici à deux ans, plus personne ne soit obligé de dormir sur le trottoir, et d’y mourir de froid, car le droit à l’hébergement est une obligation humaine”, déclarait-il alors. Un terrible écho à l’appel de l’Abbé Pierre, une nuit de février 1954. “Mes amis, au secours...” commençait-il. Son message passé sur les antennes de RTL, suscite un formidable élan de générosité en France. Mais en 2008, non seulement tous les SDF n’ont pas retrouvé de toit, mais 265 d’entre eux ont trouvé la mort. Ils furent 358 en 2009, 414 en 2010 et plus d’une centaine en 2011. Des chiffres insoutenables. Autre fléau, le mal logement. Locaux insalubres, voire même dangereux, les accidents ne sont malheureusement pas rare. Pour rappel, 25 personnes périssent le 15 avril 2005 dans l’incendie de l’hôtel Paris-Opéra, qui servait alors d’hébergement d’urgence. Le 20 août 2006, ce sont six personnes qui trouvent la mort dans l’incendie de leur immeuble. L’enquête mettra en évidence des conditions d’hébergement insalubres. La course à la présidentielle apportera sûrement son lot de solutions miracles. Mais le seul et unique miracle, n’est-ce pas celui qui se produisit en cette nuit de 1954 ?
EN COULISSES
Se loger, un droit bafoué
Alors que les températures sont en chute libre dans le Rhône, l’hébergement d’urgence et la lutte contre le mal logement sont une question de priorité.
SCIENCES ET TECHNOLOGIES
VIVRE DANS LE 9e
L’envers du peintre en décors
Rififi chez Hadopi
La revanche des tritons
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LE FAIT DU JOUR
les professionnels de l’urgence sociale tiraient l’alarme en mars dernier contre le mal-logement / © E. R.
INSALUBRITÉ
Le mal-logement se traduit aussi par des logements indignes
« Pas d’isolation, mais des fuites » Par Eve Renaudin
«
Quand j’ai visité l’appart, je savais d’avance que c’était vétuste, le genre d’immeuble avec toilettes sur le palier. Mais au fur et à mesure j’ai découvert que ça allait beaucoup plus loin. » Comme beaucoup d’étudiants, Romain est arrivé sur Lyon sans savoir où il allait habiter. Alors, il n’a pas été très regardant lorsqu’il a trouvé un petit studio dans le quartier Montchat. Les ennuis ont vraiment commencé en hiver : « Il n’y avait aucune isolation et je me suis rapidement retrouvé avec 150€ de facture de chauffage par mois » se souvient le jeune homme. Sans parler des nombreuses fuites dans la plomberie et d’une installation électrique plus que vétuste, l’appartement présente en outre de nombreux dégâts des eaux. Mais pour Romain, le comble arrive lorsqu’il se rend compte d’un interstice entre la cloison mitoy-
10 du mat | Mardi 10 janvier 2012
enne et le sol : « Si jamais je fumais chez moi, j’enfumais mon voisin, il y avait un jour entre le mur et le linot. » Le jeune homme n’a cependant pas cherché à constituer de dossier pour déclarer les lieux insalubres. Il a préféré déménager plutôt que de s’engager dans une procédure qu’il estimait trop longue.
plus est, ce constat définit des obligations de travaux pour le propriétaire ainsi qu’un relogement le cas échéant pour la durée de ces mises aux normes. La collectivité se doit même de réaliser les travaux et de trouver une solution de relogement en cas de défaillance du propriétaire. Cependant, le locataire ne peut diagnostiquer seul l’insalubrité de son logement. Celui-ci doit envoyer une requête à une autorité compétente. Les services d’hygiène de la mairie ou encore la DDASS peuvent effectuer ces expertises et déclarer le logement insalubre. Dans le cas particulier où la pein-
“Quand je fumais, j’enfumais mon voisin”
L’insalubrité peut entraîner une suspension de loyer Pourtant, effectuer un constat d’insalubrité n’entraine pas de dépenses supplémentaires pour un locataire. Au contraire, lorsque l’état d’insalubrité est reconnu, il entraîne automatiquement une suspension de loyer, en vertu d’un arrêté préfectoral. Qui
ture ou la plomberie contiendrait du plomb, un examen médical peut également être nécessaire. Il permettra de démontrer la présence du métal toxique dans l’organisme et prévenir tout risque de maladie. Certaines associations comme l’ALPIL (Action pour l’insertion par le logement) proposent sur leur site internet des guides pour auto-diagnostiquer l’appartement. Elles apportent également une aide juridique en décortiquant la loi DALO (droit au logement opposable). D’autres, comme la Fondation Abbé Pierre, publient régulièrement des rapports alarmants sur l’état du logement en Rhône-Alpes. Ainsi, l’association comptabilisait en 2005 426 681 appartements indignes dans le parc privé du Grand Lyon. 71% de ces logements étaient occupés par des locataires selon l’Agence nationale de l’habitat du parc privé (ANAH).
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ENTRETIEN
Alain Rongier est directeur général de l’Hôtel Social
Allier qualité de vie et hébergement Par Joël Chicouard Comment est né le village « Dom’ici » ? L’an dernier, l’Hôtel Social (association dédiée au logement d’urgence) est intervenu sur un gymnase qui a servi de centres d’accueil d’urgence. Imaginez 150 personnes dans un gymnase avec femmes, enfants… C’est quelque chose d’indigne. La préfecture a donc lancé un appel à projets pour cet hiver pour l’hébergement d’urgence. L’Hôtel Social a alors croisé le chemin de l’entrepreneur Alain Sitbon et son projet intéressant de containers aménagés. La collectivité du Grand Lyon a alors été sollicitée pour avoir obtenir terrain à disposition avec un accès à l’eau et à l’électricité, situé dans le tissu urbain à proximité de transports en commun. Un tel terrain a été trouvé à Villeurbanne, 87 rue Frédéric-Faÿs. Nous avions vraiment envie d’accueillir des personnes en chambre individuelle, fermée et chauffée avec un point d’eau, pour qu’elles gardent leur intimité. Huit salariés de l’association l’Hôtel Social gèrent l’accueil et la surveillance du public ainsi que la restauration matin, midi et soir. Quel bilan tirez-vous de ce village mobile dix jours après son ouverture ? On a fait le plein avec 80 personnes orientées suite à leurs appels au 115 et qui resteront jusqu’au 31 mars. Les « hameaux » permettent de séparer les familles et les personnes isolées : les grands exclus ➢ 88
80 personnes sont accueillies dans le village / © Mairie Villeurbanne qui passent leur temps dehors n’ont pas toujours des comportements compatibles avec des familles et leurs jeunes enfants. Justement, comment se déroule la cohabitation entre les personnes hébergées ?
Un coût de 35€ par jour et par personne Elle fonctionne bien notamment grâce à un réfectoire dans lequel les personnes hébergées se retrouvent collectivement en dehors de leurs chambres privatives. Il est important que le village allie qualité des locaux et qualité de vie. Les habitants peuvent rester toute la journée au village, et tout faire sur place. A tout moment entre 7h du matin et minuit, elles peuvent rentrer et sortir du village à leur guise. Quel est le profil de ces personnes hébergées ?
C’est le pourcentage d’appels au 115 qui n’aboutissent pas à une solution dans le département du Rhône. Ce chiffre est tiré du baromètre hivernal du 115 publié par le quotidien La Croix. Le Rhône est le deuxième département de France le plus concerné par le manque de place en hébergement d’urgence. A l’échelle nationale, 49% des appels ne donnent pas suite. La Loire est le département le plus critique, avec 91% de demandes inabouties.
Des familles d’origine roumaine, des personnes isolées, et sans domicile fixe majoritairement. Après leur installation, les travailleurs sociaux essaient de les rencontrer, de comprendre leur parcours et leur histoire. Toutes les démarches possibles sont ensuite mises en marche pour trouver une solution d’ici la fin du plan hivernal. Un logement ou un relais dans un autre centre d’hébergement plus pérenne par exemple. Les villages mobiles sont-ils des solutions idoines pour répondre à l’hébergement d’urgence ? Oui mais ce n’est pas la seule. Il est possible de mobiliser des bâtiments collectifs comme d’anciennes cliniques et d’anciennes maisons ou retraite. La formule du village mobile complète les autres solutions. Elle a l’avantage d’être mobilisable sur un plus long terme. Il faut cependant trouver des autorisations et des financements pour pouvoir déplacer le village et ainsi ne pas s’arrêter forcément à la période hivernale.
Témoignage: « du Zola » « Certaines situations me rappellent les romans de Zola, au XIXème siècle ». Paul Carrière est bénévole au secours catholique, référent au logement pour la délégation du Rhône. La lutte contre l’insalubrité ? Son cheval de bataille. « En région lyonnaises, certaines zones sont particulièrement touchées. Récemment, j’ai travaillé dans les environs de Villefranche sur Saône, où il y a de nombreux problèmes d’insalubrité. Ce qu’il faut dénoncer, c’est que la réglementation qui est un vrai millefeuille. Il est impossible de s’y retrouver. Le rôle du Secours Catholique, c’est d’accompagnons les personnes abusées par les « marchands de sommeil », qui ont du mal à parler de leur situation. Les démarches sont compliquées, et pas forcément accessibles à des personnes non-initiées. Les familles en particulier, ont du mal à parler de peur de se faire retirer la garde de leurs enfants. » Pour Paul Carrière, la lutte contre le mal-logement est un « avion sans pilote » : « Les compétences de l’Etat et des collectivités territoriales se chevauchent, mais personne ne prend les décisions. »
➢ Plan hivernal, plan grand froid, késako ?
Le plan “Grand froid” est un dispositif qui prévoit une vigilance accrue envers les personnes « vulnérables » lors de la baisse des températures. Il anticipe un volet prévention et une prise en charge médicosociale. Les plus démunis peuvent y accéder en composant le 115, centre d’appel gratuit du Samu social.
Les 3 niveaux g niveau 1: température positive dans la journée, comprise entre 0 et - 5°C la nuit. g niveau 2 : température négative le jour, comprise entre - 5°C et - 10°C la nuit. g niveau 3 : température négative le jour, inférieure à 10°C la nuit.
Mardi 10 janvier 2012 | 10 du mat
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EN COULISSES
MÉTIERS
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Les peintres historiens
L’envers du peintre en décors Par Antoine Lebrun
R
estituer des décors vieux de plusieurs siècles, le tout dans des bâtiments pittoresques et chargés d’Histoire. Barbara Vaux a conscience de la richesse de son métier : « C’est une chance extraordinaire d’exercer dans des lieux classés. On peut toucher l’Histoire et y contribuer. » Barbara est peintre en décors, spécialisée dans le patrimoine, depuis 2009. En d’autres termes, cette mère de trois enfants se charge de restituer, créer ou restaurer les décors dans des monuments classés ou chez des particuliers. A Pompéi déjà, les peintres en décors intervenaient sur les murs ou plafonds des églises, des châteaux ou des bâtisses. Un métier d’artiste aux apparences idylliques pourtant bourré de contraintes : « C’est un métier de passion. Il n’y a pas beaucoup de travail. Seuls les particuliers fortunés font appel à nous et les biens patrimoniaux sont proposés sous forme d’appels d’offres dans le Journal Officiel… C’est un métier de niches. En plus, il faut avoir une très grosse condition physique pour porter le matériel et rester sur des chantiers du matin au soir. Mais avec de la passion, c’est un métier fantastique », explique Barbara Vaux. Ce même métier demande une grande connaissance historique. C’est pourquoi Barbara Vaux est diplômée de l’IEP Paris en histoire culturelle en plus de l’école du Patrimoine d’Avignon, la seule école pour spécialistes du patrimoine et qui forme une vingtaine de personnes par an au métier. Un travail historique d’amont Chaque chantier nécessite un travail fouillé en amont : « Avant de commencer le chantier, on doit étudier le bâti. S’il y a des murs anciens, il faut savoir qu’ils ont besoin de respirer. Il est donc impensable d’utiliser de l’acrylique 10 du mat’ | Mardi 17 janvier 2012
Barbara Vaux restituant les décors d’un château Renaissance du Beaujolais / © DR pour les décorer, mais plutôt de la chaux. C’est seulement après avoir vérifié tout ça et s’être assuré de ne pas détériorer le patrimoine qu’on commence à peindre. Il ne faut pas faire n’importe quoi. Dans un lieu classé, la priorité est à la conservation avant tout. » En plus de découvrir des lieux et sites hors du commun, le métier de peintre en décors offre un tout autre regard sur l’Histoire mais aussi la vie : « Travailler sur des œuvres telles, ça apprend surtout à être humble. Avant, les gens commençaient ce métier à 14-15 ans, ils étaient donc excellents, bien meilleurs que nous. On se plonge dans la recherche de documents historiques pour retrouver les traces des anciens décors afin de les renouveler au mieux. Il y a des œuvres monumentales dans certains
châteaux qui nous permettent de nous retrouver dans le passé en le faisant perdurer le plus longtemps possible dans le futur. » Un peintre en décors se doit aussi d’avoir une polyvalence exceptionnelle. Bois et marbres feints, ornementation, trompel’oeil, décors panoramiques, fresques, la profession induit le panel complet des arts décoratifs.
La priorité est à la conservation avant tout
La passion ne fait pas vivre Pourtant cette polyvalence n’est pas toujours récompensée à sa juste valeur, si bien qu’il est aujourd’hui difficile de vivre du métier : « Je suis peintre en décors, artiste-peintre et je donne des cours de dessins chez moi en plus. J’ai trois enfants, je ne peux pas me permettre d’avoir un revenu aléatoire. Il est difficile
d’obtenir un chantier et de rentrer en contact avec les propriétaires. On peut parfois toucher une grosse somme par trimestre mais c’est tout. Aujourd’hui, ma profession ne me permet pas de vivre. » Un chantier mobilise au minimum 2-3 semaines de travail, de l’information historique à la finalisation des travaux. Si la région n’offre pas de très bonnes perspectives, le sud de la France, de par sa proximité avec l’Italie, le berceau de la décoration historique, est plus propice à cet art. Mais qu’importe, Barbara vit sa passion autant que son emploi du temps de mère le lui permet et garde dans un coin de l’esprit des rêves bien personnels : « J’ai deux rêves : je voudrais restituer une église romane. Il y a tellement de trésors historiques en souffrance et de décors qui tombent en ruine… et travailler dans un château du Xème siècle. » Transformer ses rêves en objectifs, c’est aussi ça être artiste.
ECONOMIE ET SOCIAL
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ÉCONOMIE
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Le vin coule sereinement son chemin
La viticulture épargnée par la crise ? Par Guillaume Bouvy
A
lors que se tenait hier à l’Espace Tête d’Or le 2ème salon professionnel du vin, force est de constater que le secteur viticole ne semble pas si touché qu’on a voulu le dire ou le penser. Ainsi, Benoit Escoffier, en charge de l’organisation du salon, explique en tout simplicité : « le secteur du vin se porte plutôt bien malgré la crise. Il faut dire que les gens achètent moins de bouteilles maintenant, mais ils achètent davantage de vin de qualité ». Un point cependant sur lequel tous les vignerons s’accordent : il est de plus en plus difficile de maintenir une production uniquement locale. Des exportations favorisées… Autre constat : les vignerons s’étaient prémunis contre la crise et contre le ralentissement économique, et ce depuis 2008 avec les « subprimes ». C’est l’avis d’Olivier Crespy, qui représente le domaine Vergobbi (Baron d’Escalin, Côte du Rhône), qui ne s’inquiète pas du tout. « Les consommateurs classiques restent les personnes âgées, qui cherchent des prix entre 4 et 6 € la bouteille. Or le marché du vin se situe plutôt autour entre 2 et 4 €, précise-t-il, mais aujourd’hui nous avons aussi accès à d’autres marchés. Les relais de croissance se situent désormais en Asie, en Scandinavie et aux Etats-Unis ».
Certains domaines excellent même en la matière, à l’image des Caveaux de Pomerols, dont 80% de la production est destiné à l’exportation. Autant dire que Serge Alarcon, le représentant de la coopérative qui regroupe pas moins de 1600 Ha de vignes, se frotte les mains : « la crise c’est bon pour les exportations, si cela cause une baisse des cours de l’euro, surtout pour le marché des Etats-Unis, avant d’ajouter: ce n’est pas vraiment dans le monde des producteurs que cela pose problème, étant donné que nous ne sommes pas en contact direct avec le monde financier » conclut-il. …aux dépens des importations En toile de fond, les éventuelles répercussions de la perte du triple A sont à double tranchant en ce qui concerne l’import/export de vin. Si le cours de l’euro baisse, cela favoriserait donc les exportations au détriment des importations, mais pas seulement. Eric Janian, qui représente la société Chirag (importations de vin libanais, grecs et vodka russe), en sait quelque chose : « Depuis 40 ans nous importons des produits assez variés et nous constatons une baisse de la consommation, en maintenant tout de même des prix corrects pour le client. Même si c’est de plus en plus difficile avec la concurrence » reconnaît-il. La crainte du négo-
Les dégustations allaient bon train hier au salon du vin hier, preuve que le commerce viticole se porte plutôt bien / © G. B ciant est ailleurs : « bien que nous attendions la perte du triple A depuis longtemps, si le cours de l’euro venait à baisser, nos importations seraient fortement pénalisées et nous serions obligé d’augmenter nos prix, ne serait-ce qu’en raison des taxes. » Côté Beaujolais, l’association des familles beaujolaises témoigne d’une assez bonne santé, cependant que l’appellation pâtisse davantage d’une mauvaise image de marque plutôt que des effets potentiels du ralentissement économique ambiant. Quoi qu’il en soit, les vignerons sont confiants pour l’horizon 2012.
Un secteur qui décline malgré tout Les chiffres parlent d’eux-mêmes : sur les 2426 viticulteurs du Rhône, la chambre de l’agriculture du département fait état d’une baisse de 30% de l’activité par rapport à 2000. Cette baisse comporte deux explications selon Frédéric Paperin, responsable au secteur viticole à la chambre : « Il y a d’abord une baisse de la surface totale du vignoble qui a réduit, et aujourd’hui
nous sommes plutôt dans une logique de regroupement des vignerons ». Concrètement, les petits exploitants sont étouffés par les coopératives ou par les « grands ». D’autre part, le potentiel économique du secteur a perdu 18% par rapport en dix ans. Le responsable à la chambre de l’agriculture nuance néanmoins ces chiffres : « Les crises de marché existent
depuis longtemps sur le marché du vin, avec une situation particulièrement critique ces trois dernières années, qui tend à être souvent en dent de scie. » Enfin, dans le département du Rhône, plus de la moitié des vignerons font de la vente directe, ce qui laisse moins de place à l’exportation. G. B
EN BREF L’action
Parodie Déçu par l’aide
proposée par Pôle Emploi, Romain de Bascher, jeune lyonnais de 22 ans, a lancé hier soir emploie-moi.fr, site parodiant celui de l’agence. Une initiative qui vise à interpeller sur des offres peu adaptées aux profils de certains chercheurs d’emploi
L’agence
Moody’s
Contrairement à son homologue Standard & Poor’s, qui a dégradé la note de la France à AA+, l’agence de notation américaine a décidé de maintenir le triple A de la France.
Le chiffre
4 C’est, en milliards d’euros, ce que pourrait coûter à l’Etat l’arrivée de Free sur le marché du mobile. Les concurrents de l’opérateur s’étant d’ores et déjà alignés sur ses tarifs plus bas, la marge de l’Etat, liée aux taxes et à l’impôt sur les sociétés, devrait logiquement baisser. Mardi 17 janvier 2012 | 10 du mat’
6 SCIENCES ET TECHNOLOGIES BILAN
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HADOPI ne décolle toujours pas
Du rififi pour Hadopi Par Laurent Benoit du piratage musical que cinématographique. Et sur ce million, « 35.000 lettres avec accusé de réception ont été expédiées aux internautes mais seul un nombre infime d’internautes ont été convoqués pour être sermonnés », détaille-t-il.
Parodie de la campagne de publicité Hadopi 2011/ © CC by NC SA
U
n an après son lancement, les résultats de la Haute Autorité chargée de la protection intellectuelle demeurent flous Pascal Nègre, président d’Universal Music France, s’est récemment félicité des 2,2 millions de personnes qui auraient, selon lui, « arrêté de pirater à cause d’Hadopi ». En face, les détracteurs d’Hadopi continuent d’affirmer que l’autorité ne fonctionne pas, et les volumes du téléchargement illégal ne baissent pas. Guerre de clochers Le calcul de Pascal Nègre est d’ailleurs un peu fumeux : « Nous avons eu 800 000 visiteurs de plus en streaming, et 1,2 millions sur les sites payants de téléchargements.
» Pour Nègre, ces nouveaux consommateurs étaient donc « forcément » des pirates. A Lyon, Nicolas Seydoux, président de l’Association de lutte contre la piraterie audiovisuelle et du Conseil de surveillance de Gaumont, est du même avis : un pirate qui ne peut plus télécharger va forcément se tourner vers la consommation. Seydoux défend ainsi la même stratégie que dans les années 1980 et 1990 : « La France était le pays où les copies de vidéocassettes était le plus faible parce que deux gérants de vidéoclubs avaient été condamnés à de la prison ferme ». La répression fonctionne-t-elle ? Officiellement, « ce sont près de 10 millions de procès-verbaux dressés qui, vérifiés par Hadopi, ont donné lieu à un million de mails de mise en garde ». Cela aussi bien pour
Un système peu efficace ? Les chiffres tendent d’ailleurs à prouver la faiblesse du système : Hadopi couterait 14 millions d’euros par an, pour une inefficacité crasse : « Elle ne trace qu’une infraction sur vingt, et le chiffre clé qui ne figure pas dans le rapport : zéro coupure de connexion en un an d’activité ! », s’esclaffe Luc*, étudiant et militant au Parti-Pirate. D’ailleurs, pour la Quadrature du Net et d’autres associations privées, les chiffres officiels sont gonflés : « Hadopi n’a envoyé que 650 000 courriers et 44 000 personnes ont reçu un deuxième avertissement “mail + lettre recommandée”, on est bien loin du million annoncé ». Luc met en ligne ses achats (jeux, musique, films) sur un forum, «pour participer au partage culturel. J’utilise des outils permettant de passer à travers leur radar. Sur le web vous avez des douzaines de méthodes ». Bien qu’il admette que le risque zéro n’existe pas, Luc ne s’inquiète pas. « En un an, je n’ai pas changé mes habitudes de consommation : mon ordinateur télécharge dix heures par
Des couacs en pagaille Les bavures sont fréquentes chez Hadopi : sa naissance s’est faite au gré de nombreuses boulettes. La plus récente : des téléchargements au sein du ministère de la Culture et de la Communication, notamment de films, jeux vidéo et musique. Alors qu’Hadopi clame toujours que sa méthode de collecte d’adresses IP est fiable et juste, c’est cette même méthode 10 du mat’ | Mardi 17 janvier 2012
qui a été utilisée par le site de Nikopik pour révéler ces vols, démentis maladroitement par l’organisation. “Sur les 65025 adresses IP officiellement attribuées au ministère, plus de 250 ont été repérées comme faisant transiter du contenu illégal durant les deux derniers mois”, conteste pourtant l’article de Nikopik. Cet incident n’est pas sans écho à celui qui a frappé
l’UMP en 2008, lorsqu’une chanson du groupe MGMT avait été diffusée durant des meetings, sans aucune demande. A l’époque où le parti soutenait le lancement d’Hadopi, il s’était retrouvé au tribunal, assigné par le groupe qui demandait seulement de ne pas assimiler sa musique au parti. L’UMP s’en est tiré avec 1 euro symbolique d’amende. L. B
jour, et je n’ai jamais été pris. J’ai deux amis qui ont reçu une lettre d’avertissement. Difficile de dire si le système cible au hasard. Ils n’ont aucun point commun, si ce n’est qu’ils ne se protègent pas quand ils naviguent sur internet… », lâche le bidouilleur avec un sourire narquois. Aujourd’hui, 60 dossiers sont actuellement traités pour des coupures d’accès. Certains d’entre eux pourraient faire l’objet de poursuites judiciaires. Sanction : 1500 euros d’amende, et un mois de coupure web. Hadopi réfléchit aussi à un filtrage qui serait individuel, ajusté par chaque internaute, de manière à responsabiliser un maximum ces derniers. *Prénom d’emprunt
EN BREF Le chiffre
1 milliard En août
prochain, l’agence américaine iCrossing, prédit que Facebook pourrait franchir la barre du milliard d’utilisateurs. Le site compte actuellement 800 millions d’actifs. En France, le cap des 25 millions a été dépassé. En moyenne, un utilisateur Facebook a 130 amis.
Le fait
Equilibre cosmique Des astronomes parisiens ont révélé que notre galaxie compte autant de planètes que d’étoiles, soit 200 à 400 milliards d’objets célestes. 720 exoplanètes ont été découvertes ces 16 dernières années. La Voie Lactée en comptant plus de 300 milliards, il faudrait 6 milliards d’années au rythme actuel pour toutes les découvrir.
La date iPad l’iPad 3 serait en pro-
duction chez les sous-traitants d’Apple, et pourrait arriver dans les rayons des magasins en février prochain, peut-être en mars pour l’Europe
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NATURE
VIVRE DANS LE 9e
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Le Parc de la Cressonnière, à Vaise, est riche d’une grande biodiversité
Quand la nature fait école Par Lucile Bellon
P
rès de 30 espèces de papillons de jour, 35 espèces d’oiseaux, une grande diversité d’insectes terrestres et aquatiques, une flore luxuriante... le Parc de la Cressonnière est une merveille de biodiversité. Installé à côté de la piscine de Vaise, sous le pont de l’autoroute, le site de trois hectares est une ancienne tourbière, reconverti en cressonnière.
Certaines espèces protégées se reproduisent dans le parc Il appartient à la ville de Lyon depuis 1957 et le service des Espaces verts tente de préserver et de développer cette biodiversité. Les tritons alpestres et les tritons palmés, deux espèces protégées, en sont d’ailleurs le parfait exemple. « En 2008, un premier comptage des espèces a été effectué » explique Tatiana Soulier, responsable du pôle développement durable de la direction des Espaces Verts. En 2009, ce sont 900 tritons qui ont été recensés. Ce nombre met la puce à l’oreille aux spécialistes : le parc doit recenser bien d’autres espèces animales. Fin 2009 marque alors le début d’une étude approfondie et un second comptage est organisé par la Frapna (Fédération RhôneAlpes de la protection de la nature) et par la LPO (Ligue pour la protection des oiseaux) pour répertorier les différents insectes et animaux présents dans le parc. Le jardin botanique de Lyon participe également au comptage et fait l’inventaire de la flore. Un plan de gestion est alors mis en place, « Ce qui permet de ne pas faire n’importe quoi, reprend Tatiana Soulier, car
Le parc de la Cressonnière compte plusieurs bassins qui abritent de nombreux insectes, grenouilles, tritons... / ©Ville de Lyon il faut gérer l’équilibre des différentes espèces, utiliser le parc et l’entretenir sans les gêner ». Parcours pédagogique Plusieurs espèces protégées vivent sur le site de la Cressonnière, « il y en a même certaines qui s’y reproduisent », souligne-t-elle, à l’image de la mésange bleue ou du merle noir. Le site, qui se compose d’une partie boisée et d’une prairie, compte également des hérissons, des mulots et autres micromammifères. Et grâce aux différentes sources qui l’alimentent, le parc de la Cressonnière héberge par ailleurs de nombreuses espèces de grenouilles, de crapauds, de coléoptères, de salamandres, etc.
Le prix à payer pour maintenir cet écosystème si rare au cœur d’une grande ville, c’est la fermeture du parc de la Cressonnière au public. Seules les écoles de Vaise peuvent le visiter. « Le service Lyon Nature organise les “carrés pédagogiques” », raconte Tatiana Soulier. « Les enfants plantent des fleurs, des légumes et ils suivent la progression de leur plantation. Il y a aussi un petit parcours dans les sous-bois et une présentation de la biodiversité que l’on trouve dans ce parc ». Car si la direction des Espaces Verts souhaite protéger le parc, elle souhaite également prouver, par la sensibilisation des plus jeunes, qu’un écosystème riche est sain peut se développer au cœur de la ville.
QUOI DE NEUF ?
Rappel Récital Le conservatoire
national supérieur musique et danse de Lyon organise le récital de la classe d’orgue ce soir à 20h30, dans l’amphithéâtre Darasse. Entrée libre
Exposition
Art A l’occasion des 30 ans de la mort du peintre Joannes Veimberg, le Fort de Vaise accueille une exposition de ses oeuvres du 29 janvier au 12 février. Le vernissage aura lieu le 28 janvier à 18h. Ouverture : mercredi, samedi, dimanche de 14 h 30 à 19 h.
Fort de Vaise, 27 bd Saint-Exupéry. Pour plus d’informations contacter la Fondation Renaud au 04 78 47 10 82
Rappel
Théâtre La compagnie
Maloscène s’est inspirée du livre pour enfant «A quoi tu joues» de Martine-Sabine Roger pour monter
un spectacle sur les clichés sexistes. Un ouvrage et une pièce pour permettre aux enfants de comprendre que les garçons peuvent jouer aux poupées et les filles conduire des petites voitures. Les mercredis et samedis jusqu’au 28 janvier, à 10 h. De 8 à 10 euros. Acte 2 Théâtre : 32 quai Arloing
Mardi 17 janvier 2012 | 10 du mat’
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VIVRE À L’UPI
DÉCOUVERTE
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Les dessous de la reprographie de l’UPI
« Copie couleur SVP! » Par Guillaume Bouvy à reprographier ». Pour répondre à ces demandes, deux machines traitent le noir et blanc et deux autres traitent les copies couleur. La cadence varie entre 105/110 copies par minute pour le noir et blanc, et 60/65 copies par minute pour les copies couleur, en comprenant la finition (collage et agrafage).
“Ce n’est pas une imprimerie ! ” Dino Bianchi, responsable de la reprographie, assure avec son équipe les demandes de copies des différentes écoles et intervenants / © G. B.
A
ujourd’hui, zoom sur un lieu pas toujours connu des étudiants, mais primordial pour réaliser des dossiers, obtenir des supports de cours, réaliser des travaux qui nécessitent des copies en séries…et notamment imprimer notre journal « 10 du mat’». Quand les photocopieurs des étages ne suffisent plus, la reprographie prend le relai. Ce service, qui dépend directement de l’Université professionnelle René Cassin, se trouve au 14 rue Gorge de Loup et s’étend sur 600m² de hangar. Dino Bianchi, le responsable, reçoit avec son équipe composée de trois personnes les travaux par voie électronique, puis les exécute et les livre par navettes (camions). « La reprographie représente environ 40% de notre activité, mais nous nous occupons aussi de la logistique, du magasinage, des fournitures, et du stockage » explique-t-il.
8 millions de copies par an Le groupe IDRAC est le plus gros consommateur de copies, suivi de près par le groupe IGS. Dans le détail, cela représente en moyenne 8,6 millions de copies par an pour l’ensemble de l’UPI, soit plus de 2500 km mises bout à bout. Environ 5 millions sont tirées en noir et blanc et 2 millions en couleur, sans prendre en compte les autres types de travaux plus spécifiques (plaquettes, cartes de visites…) Pour les 16 photocopieurs situés dans les étages et dans les bâtiments, la reprographie qui en a la charge comptabilise 1,6 millions de copies noir et blanc et 500 000 copies en couleur par an. « Pour avoir un ordre d’idée, la reprographie traite entre 100 et 150 commandes par jour, ajoute Dino Bianchi, en sachant que les demandes peuvent aller de une à 300 pages
En ce qui concerne les ratés, ils sont relativement faibles compte tenu du nombre de copies effectuées : ils ne représentent pas plus de 0,5% de la production. « Même s’il peut arriver d’avoir des demandes importantes, nous essayons de respecter un délai maximum de 24H. Ce qu’il faut dire aussi c’est que la reprographie n’est pas non plus une imprimerie. Pour faire simple, notre service peut aller jusqu’à 5000 copies, au-delà les demandes sont acheminés auprès d’imprimeurs extérieurs » précise le responsable de la reprographie. Pour information, le coût d’une page en noir et blanc revient à 0,0143 €, tandis qu’une copie couleur coûte 0,055 €, soit près de 4 fois plus cher. Les copies, qui sont directement facturées aux écoles, sont effectuées par défaut en recto/verso. Enfin, Dino Bianchi conclut : « depuis trois ans, nous avons constaté une régression des photocopies, ce qui s’explique notamment par le développement des ressources numériques ».
EN DIRECT DE L’UPI Multimédia
On air En plus de votre ren-
dez-vous matinal quotidien avec le 10 du Mat’, vous pouvez également retrouver tous les jours le travail de nos confrères de la spécialité radio sur www.keskiscpass.com. Au programme, un tour d’horizon complet de l’actualité et à partir de cette semaine, des chroniques politiquesdes journalistes en plateau viendront alimenter les journaux
10 du mat’ | Mard 17 janvier 2012
Petit écran La
spécialité TV n’est pas en reste et vous présente quotidiennement son journal de dix minutes sur l’actualité du Grand Lyon. Reportages, brèves : les journalistes vous présentent également leur travail sur www.keskiscpass. com. Retrouvez très prochainement un portrait de Romain de Basher, un jeune lyonnais au chômage, qui, inspiré par le Pôle
Emploi, a décidé de créer son site internet pour trouver du travail. Au programme également, un point sur la grève des cheminots de la SNCF qui touche la ligne Saint-Etienne - Lyon depuis 75 jours. N’hésitez pas à laisser vos commentaires !
Adresse: 47, rue sergent Michel Berthet Site Web: www.keskiscpass.com Email: 10dumat@gmail.com Tel: 04 72 85 71 71 Directrice de publication: Isabelle Dumas Directrice de la rédaction : Dominique Humbert Secrétaire de rédaction : Geoffrey Fleury Rédacteur en chef : Rodolphe Koller Rédacteur en chef web: Lucie Barras Rédaction: Lucile Bellon, Laurent Benoit, Julien Bonnefond, Guillaume Bouvy, Joël Chicouard, Geoffrey Fleury, Nicolas Gil, Rodolphe Koller, Antoine Lebrun, Eve Renaudin, Natacha Verpillot
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EXPOSITION
SORTIR
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La Vierge et ses plus beaux atours
La Madone fait son show Par Natacha Verpillot
L
a Vierge Marie, une « icône de mode » ? Le musée des tissus de Lyon dévoile une histoire de la mode très étonnante et surtout inédite. L’exposition invite le visiteur à découvrir l’imposante garde-robe des statues de la Vierge Marie. Il voyage du XIIème siècle, période à laquelle les statues de la Madone revêtent, pour la première fois, des robes confectionnées à partir de tissus somptueux, parsemés de pierreries et perles, jusqu’à 2009.
“Le costume révèle et humanise la statue ” Une date où les grands couturiers, comme Castelbajac et Jean-Michel Broc, ont accepté de renouveler les collections et moderniser cette pratique devenue « désuète », d’après Maximilien Durand, directeur du musée des tissus. Une exposition originale qui se veut révélatrice d’une vision peu connue du textile. « Cela lui confère un statut particulier », explique Maximilien Durand. Mais alors pourquoi habiller une statue alors qu’elle possède déjà des vêtements sculptés ? « On pourrait penser que le costume dissimule la statue, mais au contraire. Cela la révèle et l’humanise », affirme le directeur, « et en même temps, la notion de distance est présente du fait de la préciosité du tissu et des matériaux utilisés ». Et si aujourd’hui, la pratique est discrète,
Quelques exemples de robes portées par la Vierge / © Musée des tissus les plus célèbres représentations de la Madone sont accoutrées de robes hors pair à l’image de la Vierge noire à Toulouse ou celles du Puy-enVelay et … de Fourvière. Avec cette rétrospective riche d’une centaine de robes, Maximilien Durand souhaite que le visiteur se pose des « questions psychologiques, sociales et historiques car le tissu est un matériau à part qui raconte l’histoire de notre société et pas seulement de la mode ». L’exposition « Icône de mode » s’articule sur deux niveaux. Un premier
étage est consacré à l’immense garde-robe de la Vierge noire de Toulouse. Cette partie de la rétrospective est conçue comme un défilé de mode avec en son centre un podium sur lequel sont exposées les sept robes créées par des couturiers célèbres en 2009. Enfin, le deuxième étage s’inscrit dans une perspective plus pédagogique et présente des collections de robes prestigieuses souhaitant « donner l’illusion que les statues sont des femmes réelles », conclut Maximilien Durand.
NOTRE SELECTION Concert
Festival
Deuxième édition pour le festival French Kiss. Au programme, 24 concerts qui embrassent l’ensemble du répertoire de la musique française. L’auditorium joue une nouvelle fois la carte de la séduction et propose une palette d’exceptionnels compositeurs français comme Ravel et Berlioz. Entre concert d’orgue ou symphonique, ciné-concert, café-concert et même concert jeune public, il y en a pour tous les goûts. Jusqu’au 10 février.
149 rue Garibaldi - 69003 Lyon Tel: 04 78 95 95 95
Théâtre
Comédie Drôle et moderne. Ma femme me prend pour un sextoy raconte le réveil d’un couple plutôt surprenant qui, après une soirée arrosée, se retrouve marié à Las Vegas. Jusqu’au 31 mars au Rideau Rouge. 1 place Bertone - 69004 Lyon Infos/Résa : 04 78 37 40 30
Exposition
Archives « 50 ans de presse alternative » retrace l’histoire de la presse alternative dans la région lyonnaise des années 60 à aujourd’hui, à l’heure où l’information circule sur internet. L’exposition invite également à parcourir quelques grands thèmes tels l’anarchisme, la libération sexuelle, le féminisme et la non-violence. Jusqu’au 25 février aux Archives municipales de Lyon. 1 place des Archives - 69002 Lyon 04 78 92 32 50
Exposition
Photographies
Le Goethe institut de Lyon propose de découvrir une série de portraits intimes et parfois drôles de stars internationales comme Georges Clooney et Nicole Kidman mais aussi des acteurs français et allemands (Diane Kruger, Gérard Depardieu). Des photographies prises à l’occasion de leur venue à la Berlinale. Jusqu’au 24 février. 18, rue François Dauphin 69002 Lyon 04 72 77 08 88
Mardi 17 janvier 2012 | 10 du mat’
10 ILS/ ELLES FONT BOUGER LYON PORTRAIT
Desréactions réactions? Envoyez-les ? Envoyez-lesà à10dumat@gmail.com 10dumat@gmail.com Des
Julien Pouget, président d’AOA Production
Le temps des soirées déjantées Par Eve Renaudin
A
dolescent déjà, Julien Pouget rêvait de cinéma. Dans son lycée de Clermont-Ferrand, le jeune homme monte un cinéclub en parallèle de son option arts du spectacle. « Je faisais déjà ce que j’allais faire plus tard avec AOA, je créais des événements en rapport avec le cinéma, » se remémore-t-il. Néanmoins, il lui aura fallu quelques détours avant de revenir à cette vocation événementielle. Car, si Julien Pouget poursuit un cursus en arts du spectacle et cinéma à Lyon 2, c’est avant tout pour devenir réalisateur. Tout bascule lorsque, lors de sa deuxième année, il rencontre d’autres passionnés avec qui il réalise et produit plusieurs cours-métrages. « Nous cherchions un nom pou r présenter nos productions et, je ne sais plus comment, on en est arrivé à AOA, » s’amuse le cinéphile avant de préciser : « le O c’est pour Ofni, comme Objet Filmique Non Identifié. » En 2005, la bande d’amis se décide à créer une association à part entière pour promouvoir leurs créations. Très vite, ils organisent leur première projection publique dans un bar qu’ils fréquentent alors. « J’ai passé la soirée à courir d’ennuis technique en ennuis technique, c’était une catastrophe, » s’amuse Julien. Ce qui ne les empêche pas de recommencer dès le mois suivant. « On avait chopé le virus, » s’amuse-t-il. Des simples projections aux soirées à thème Très vite, la petite équipe se met à la recherche d’un lieu plus approprié pour ses soirées et s’associe à la Boulangerie du Prado (Lyon 7e). Elle y organise en 2007 un festival des Arts Ninjas qui débouche sur la création de soirées mensuelles consacrées aux nanars, ces films tellement mauvais qu’ils en deviennent sympathiques. Julien reste néanmoins très réticent à aller au-delà des simples soirées ciné-
« Le Zombie Day 5 est l’une des organisations dont je suis le plus fier» estime Julien Pouget / © E. R ma avec projection. Un jugement qu’il doit réviser en 2008 lorsque, en marge de la préparation d’un autre festival consacré cette fois aux zombies, un ami lui parle des « marches zombies ». Il se renseigne sur le sujet et décide d’importer ce concept, inédit en France, qui consiste à faire défiler des amateurs déguisés en mort-vivants. « A partir de là, on a explosé, » se souvient Julien, qui avoue garder un souvenir très fort de ce festival et de la marche qui a suivi. Le Zombie Day est d’ailleurs devenu l’événement incontournable de l’association avec un budget conséquent de 2000€, réunissant plus
de 600 personnes lors de sa dernière édition en octobre dernier. « Ce Zombie Day 5 est l’une des organisations dont je suis le plus fier, ça nous a demandé beaucoup de préparation mais ça en valait la peine quand on a vu tous ces morts déferler dans les pentes de Croix-Rousse, » se réjouit le jeune homme.
Organisateur de la “ Nuit du lama ”
➢
L’amusement avant tout « J’ai bien sûr des préférences, pas forcément pour les plus grosses soirées d’ailleurs. Peut-être parce que je peux mieux profiter quand il n’y a pas beaucoup de tâches à gérer. » Il avoue sans complexe
adorer les soirées les plus décalées imaginées par AOA comme une très surprenante «Nuit du Lama». « On a cherché l’animal le plus délirant possible, » se souvient-il, « c’est là qu’on s’est dit qu’on allait faire venir des lamas. » C’est ainsi que le 8 décembre 2010, sur fond de musique péruvienne, un petit troupeau de lamas se retrouve devant la Boulangerie du Prado. Quant à l’inspiration pour ce genre de thème décalé, Julien a une explication très simple. « Si ça ne nous fait pas rire, c’est pas la peine qu’on essaye. Les idées doivent venir naturellement, on ne se force pas. » Avec une centaine d’événements à son actif et une quarantaine de bénévoles, la source d’inspiration n’a pas l’air prête de se tarir.
Bio
Julien Pouget Né le 2 octobre 1980 à Clermont-Ferrand. Il
est Président d’AOA Production depuis 2005. Il possède un Master en Arts du Spectacle à Lyon 2 en 2007. Depuis 2009, il est chargé de communication à l’école de cinéma. Julien devient également président de Muffin Production (organisation de concerts) en décembre 2011.
10 du mat | Mardi 17 janvier 2012
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DU MAT’
Economie et Social
SNCF : à Givors, les usagers à bout passent à l’action. Page 5 www.keskiscpass.com
EDITO
Faîtes un heureux, offrez un job Par Rodolphe Koller Devinez quelle est la dernière rareté à le mode, le bien précieux qui fait fureur, le goût de luxe par excellence : l’emploi. En France, le taux de chômage avoisine les 9,8% de la population active. Plus simplement, en 2012, un Français sur 10 est sans emploi. Vous ne saviez pas quoi offrir pour Noël ? Un job aurait pourtant fait un cadeau idéal. C’est en effet ce que Guillaume Ruchon, lyonnais de 22 ans a inscrit sur sa liste cette année. “A Noël, certains veulent des cadeaux. Moi je veux juste un job”. Détenteur depuis le mois de juin d’un BTS en communication visuelle, il cherche alors désespérément un emploi dans la publicité, la communication ou les médias. Parodiant une publicité pour un bouquet de chaînes de télévision par satellite, le jeune chômeur s’est mis en scène durant les fêtes dans une vidéo humoristique où il exposait ses qualités pour trouver un emploi. Un véritable CV vidéo qui a fait mouche, puisque les propositions n’ont pas tardé. Mais est-ce à ce prix qu’un emploi se décroche ? Faut-il se mettre en scène et se vendre comme un vulgaire objet, forçat de travail, pour trouver un job ? Hier matin, c’est une autre forme de mise en scène qu’une trentaine de chômeurs excédés ont choisi. En investissant les bureaux de Pôle Emploi à Gorge de Loup dès potron minet, ils ont choisi une forme d’action plus radicale, désespérés. Aux dernières nouvelles, aucun d’entre eux n’aurait reçu d’offre...
EN COULISSES
Auditorium : les métiers qui ne font pas de bruit
Page 4
Mercredi 18 janvier 2012 | N°5
Les chômeurs s’occupent du Pôle emploi
Plusieurs agences Pôle emploi occupées à la veille du sommet social: la plupart des chômeurs n’y croit plus.
SCIENCES ET TECHNOLOGIES
Facebook : c’est vous le DJ Page 6
INSOLITE
Le “moutondeuse” à gazon est là Page 10
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Envie de vous abonner ? Envoyez un mail à 10dumat@gmail.com LE FAIT DU JOUR
Malgré des confrontations orales soutenues entre les occupants et la direction de Pôle emploi, quatre dossiers ont ainsi pu être réglés / © G.B.
MOUVEMENT SOCIAL Les chômeurs relancent l’occupation d’agence
Pôle emploi pris d’assaut Par Lucile Bellon et Guillaume Bouvy
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l est 8h30 à Charpennes, et les rues de Villeurbanne sont quasi-désertes. Pourtant, un groupe d’une trentaine de personnes s’est donné rendez-vous en cette froide matinée de mardi. Tous réunis pour la même cause : réinscrire des personnes radiées de Pôle emploi. Dans le groupe, des adhérents ou membres de la CGT, libertaires ou simplement sans-emploi, s’étaient munis de six dossiers à réinscrire par l’organisme de recherche d’emploi, plus un autre qui s’est greffé par la suite. Ils ont tous répondu à une initiative nationale lancée sur Facebook par les « Indignés », en collaboration avec des associations de chômeurs (dont AC!, la CGTchômeurs du 69 à Lyon, des syndicats (dont FO Intérim, la CNT, la CGT-Pôle emploi…) et des partis politiques (dont le Front de gauche). Il est 9h20 quand ils pé-
10 du mat’ | Mercredi 18 janvier 2012
nètrent dans un site administratif de Pôle emploi, c’est-à-dire fermé au public, situé rue Jean Marie Leclair, dans le 9ème arrondissement. L’occupation commence progressivement, sans que les employés des lieux semblent surpris ou inquiets outre mesure. Une occupation en douceur Même si dans les couloirs, certains évoquent la séquestration, le dialogue prime sur la violence. A 11h, le directeur territorial délégué du Rhône, Joël Picard, s’est même déplacé. La confrontation s’accentue davantage entre les requérants et les représentants de Pôle emploi, pour en fin de compte « endormir » les occupants selon l’avis d’Ahmed, adhérent à la CGT, resté à l’écart de cette réunion improvisée.
« 500 euros, tout de suite ! » Lucie, 25 ans, est une adhérente active de la CGT. Elle explique : « C’est devenu une tradition d’occuper les Pôle emploi/ANPE depuis 1998. Nous sommes dans une démarche combative mais sans dégrader et sans porter atteinte au personnel ». L’objectif étant de faire changer les choses : améliorer l’organisation de Pôle emploi, enlever les contrôles mensuels des demandeurs d’emploi, bref, transformer un « lieu de contrôle » en lieu d’échanges. Qui plus est, les occupants souhaitaient obtenir une prime de Noël de 500€ « tout de suite, pour tous et toutes » au lieu d’une « misérable prime de 150€ ». Selon les informations du Parisien-Aujourd’hui en France, chaque conseiller suivrait 200
200 dossiers pour un conseiller
personnes, et non pas 115, comme l’affirme Pôle emploi. Alors que trois dossiers de radiations avaient été réglés, 500 000 autres cas en France seraient concernés chaque année selon les syndicats. L’emploi en sommet L’an passé à la même période, la région Rhône-Alpes accusait une augmentation de près de 4% du chômage. Alors qu’aujourd’hui, le sommet social pour l’emploi se tient à l’Elysée entre le gouvernement et les partenaires sociaux (voir encadré ci-contre), les occupants étaient plutôt réservés, le considérant plutôt comme un moyen électoraliste au lieu d’un apport réel de solution. Le ministre du Budget Valérie Pécresse attendait pour l’heure des « propositions audacieuses des partenaires sociaux pour améliorer le système. » En tout état de cause, les discussions promettent d’être tendues. G. B.
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EMPLOI
Chômeur de longue date, une situation précaire
Le parcours du combattant Par Lucile Bellon
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es traits tirés, le visage émacié, à 50 ans Philippe Baot n’a plus vraiment confiance en l’avenir. Sans emploi depuis cinq ans, il admet qu’il a eu « un parcours professionnel précaire. Je suis fatigué de me battre ». Sans aucun diplôme en poche, « [il a] dû faire plusieurs boulots ». Dès l’âge de 16 ans il commence à travailler en apprentissage, avant de se lancer dans une carrière dans le bâtiment. Il y reste une dizaine d’années et, ses contrats terminés, il se reconvertit comme chauffeur routier, « durant trois ans, par intermittence ». Il change à nouveau et se dirige vers la chimie. Il occupe alors des postes de manutentionnaires pendant cinq ans, puis une blessure le pousse à s’arrêter. « J’ai fait beaucoup d’intérim » reprend-il. Un parcours difficile qui l’a d’ailleurs poussé à retourner vivre chez ses parents à l’âge de 32 ans. « Je n’avais pas d’autre solution, alors avec ma femme on a déménagé ». Un avenir incertain Face à cette situation qui se détériore, il adhère à la CGT Chômeurs 69 en 1986. « C’était avant tout pour avoir plus de poids, c’était un moyen de faire entendre mes revendications ». Il décide également de quitter la France pour se donner une nouvelle chance. Il choisit la Grèce. « Mais là-bas aussi c’était difficile, je n’ai fait que des boulots précaires » confie Philippe Baot. Il y reste deux ans et assure un emploi saisonnier dans la location
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Philippe Baot est sans emploi depuis 5 ans / © G.B. automobile en tant que voiturier. De retour en France, le marché du travail « est précarisé, bien trop éloigné des besoins des gens. Le travail ne nourrit plus son homme ». Et rien ne s’arrange quand, il y a
“Je n’ai jamais trouvé à Pôle emploi” cinq ans, Philippe Baot se blesse sur son lieu de travail. « Depuis, je suis en invalidité et je suis au chômage » raconte-t-il. Une situation très délicate et particulière car « je ne suis pas très qualifié et mes compétences ne correspondent pas à mon handicap. On ne peut pas adapter mon handicap au métier de chauffeur routier, ni même à un chantier dans le bâtiment » déplore-t-il.
L’agenda Nicolas Sarkozy et le Gouvernement ont décidé d’organiser un « sommet de crise » aujourd’hui afin de discuter emploi et compétitivité des entreprises en présence de partenaires sociaux. Les quatre thèmes forts sont le chômage partiel, la formation, le financement de protection sociale ou encore le « chômage partiel » et la TVA sociale.
« Donc je pense que je vais rester dans cette situation pendant encore de longues années ». Seule une formation technique lui permettrait de retrouver un emploi. « J’aimerais suivre une formation de prothésiste mais je n’ai aucun financements et c’est très cher » explique Philippe Baot. Il ne compte pas non plus sur Pôle emploi, « je n’ai jamais trouvé d’emploi grâce à eux, je me suis toujours débrouillé tout seul, grâce à des petites annonces ». Son avenir Philippe ne sait pas vraiment comment l’imaginer. « Tout ce que je sais c’est que je vais continuer à vivre avec mes allocation de sécurité sociale, avec 1000 euros par mois, puisque je n’ai plus droit aux indemnisations de chômage ». Pourtant, il ne se dit pas résigné, ni même en colère, il préfère rester optimiste. « Quand je vois tous ces jeunes qui se battent pour l’emploi, ça me motive, ça donne de l’espoir. » L. B.
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Les « Lejaby » jusqu’à la fin Les 450 salariés du fabricant de lingerie Lejaby devront attendre cet aprèsmidi pour savoir à quelle sauce ils seront cuisinés. Hier, le tribunal de commerce de Lyon n’a pas souhaité rendre sa décision immédiatement après l’audience devant départager deux candidats à la reprise de l’entreprise. Le premier, Alain Prost, expdg de la Perla promet de reprendre 194 salariés mais fermerait le dernier site de production de France à Yssingeaux. Le second, Canat, fabriquant de Lingerie de nuit ne garderait que 160 salariés mais maintiendrait l’usine d’Yssingeaux ainsi que le siège de Rillieux. Malgré le plan de licenciement massif en perspective, les salariés étaient presque tous réunis hier, d’abord cour des Voraces, dans le 1er arrondissement, puis au tribunal. Me Alain Ribeyre, avocat de Lejaby contacté avant l’audience, a « rarement vu cela » au cours de sa carrière. « L’état d’esprit des salariés Lejaby est exemplaire. Même en tout état de cause, ils ont gardé leur dignité. Ils restent des « Lejaby » jusqu’au bout. Retrouvez notre reportage intégral sur ce sujet sur keskiscpass.com
Le chiffre
8,7
C’est, en %, le taux de chômeurs dans le département du Rhône au troisième trimestre 2011 de chômeurs. Un taux qui n’a pas bougé en un an. Le département affiche une proportion de chômeurs supérieure à celle de la région RhôneAlpes (8,3%), mais inférieure à la moyenne nationale (9,3%). Mercredi 18 janvier 2012 | 10 du mat’
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EN COULISSES
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AUDITORIUM Derrière la scène et les musiciens, ces métiers sous silence
Dans l’ombre des virtuoses Par Antoine Lebrun
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epuis 1975, l’Auditorium de Lyon impose son architecture spectaculaire au cœur du quartier de la PartDieu. L’imposante salle de 2150 places accueille les plus grands artistes du monde symphonique. Un soir de spectacle, près de 2500 personnes sont regroupées dans l’auditorium. Une affluence considérable qui induit une organisation de tous les instants et une équipe spécialisée. à chaque concert, au moins trois régisseurs se doivent d’être présents. Ils s’occupent de gérer tout ce qui concerne la scène, de l’installation des chaises et pupitres à la gestion des musiciens et de leurs partitions. Il faut dire qu’avec 103 musiciens permanents à gérer, les régisseurs ont du pain sur la planche. Rien ne doit être laissé au hasard pour permettre aux musiciens d’être le plus efficace possible. En bref qu’ils n’aient qu’à s’asseoir sur leur chaise respective en face de leur partition préalablement préparée par les régisseurs. Les musiciens permanents sont recrutés sur concours internationaux au niveau très élevé. Une fois sélectionnés, ces derniers disposent d’un poste à vie, que seul un choix personnel ou la retraite peut altérer. Toujours là pour veiller au grain Si les régisseurs restent en coulisses et surveillent les spectacles par retours sur écrans, les garçons d’orchestre restent auprès de la scène. Souvent deux, ils doivent mettre en place la formation. La formation, c’est la disposition des musiciens sur scène, la préparation des instruments de chaque artiste. L’un d’eux se charge également d’accompagner les artistes dans leur entrée sur scène, le tout en « lançant la claque », ces quelques applaudissements qui lancent l’ovation du public. Dans la disposition
10 du mat’ | Mercredi 18 janvier 2012
Les instruments sont prêts, seuls les musiciens manquent / © A.L. de la scène, il faut aussi étudier l’architecture à donner à celleci. L’auditorium dispose d’une scène faite de blocs entièrement automatisés. Une simple pression sur un bouton suffit à faire bouger d’énormes pavés de bois, les superposer pour surélever un musicien, les écarter pour élargir la scène. Là, ce sont les techniciens qui interviennent. Au nombre de deux à chaque évènement, ces derniers s’occupent de tout ce qui touche au bâtiment, comme fermer l’immense orgue de 6500 tuyaux vieux de 100 ans, notamment lors des ciné-concerts, séances de cinéma où la musique du film est jouée en direct par l’orchestre. Dans sa loge faisant face à la scène, la régie technique gère le son et la lumière. Lors d’un spectacle, le directeur technique est le garant de la salle, il engage sa responsabilité. Les spectateurs sont surveillés par les agents d’accueil.
En cas de chutes, incidents sanitaires ou litiges pouvant dégénérer, ils ont à leur disposition une caméra située au-dessus de la scène, tournée côté public, permettant de les localiser instantanément et intervenir rapidement. Enfin, le service artistique accueille les chefs d’orchestre en leur trouvant une chambre d’hôtel et un restaurants. Mais ils peuvent aussi être confrontés à des « caprices » insolites, comme ce chef d’orchestre exigeant une soupe au poulet après une représentation.
50 salariés et 40 étudiants en poste
La musique dans tous les couloirs A l’auditorium, il faut savoir que les musiciens sont rémunérés à salaire fixe. Qu’ils jouent peu ou énormément au cours d’un mois, leurs revenus resteront les mêmes. Plus en coulisses encore, on retrouve des loges collectives, l’une réservée aux femmes, l’autre aux hommes. Seules
quelques loges individuelles sont réservées aux solistes et au chef d’orchestre. Une salle de chauffe est aussi prévue pour permettre aux musiciens d’essayer leurs instruments, les cuivres en priorité. De nombreux bureaux reçoivent un retour vidéo des spectacles, les autres reçoivent au moins un retour son. Au total, ce sont 50 salariés qui travaillent à l’Auditorium dont Hélène Grevot, chargée du développement du public. Arrivée en février 2010 après avoir exercé dans le milieu théâtral, elle avoue ne pas faire partie du cercle des mélomanes mais s’être parfaitement adaptée à sa nouvelle profession : « Il ne faut pas détester la musique et garder un intérêt pour les spectacles vivants et une ouverture culturelle. Il y a tout le temps de la musique ici, des artistes qui répètent. Lorsqu’on sait qu’il y a de la qualité artistique, c’est un plaisir de faire découvrir les spectacles aux gens. La musique classique est un art plus émotionnel que le théâtre, moins intellectuel. »
ECONOMIE ET SOCIAL
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SNCF Las des grèves, les usagers sont passés à l’action hier matin
Le trafic paralysé à Givors Par Geoffrey Fleury
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a grève des cheminots de la SNCF sur la ligne Le Puy-Ambérieu - via Saint-Etienne et Lyon est entrée dans son 77e jour. Celui de trop. Le conflit a atteint son paroxysme du côté des usagers de la SNCF, à bout moralement. Dans notre édition du 12 janvier dernier, Jean-Pierre Frencel, président de l’association de défense des usagers de la ligne Lyon-Ambérieu redoutait « des actions coup de poing » de la part des voyageurs, dont certains avaient commencé à ne plus payer leur abonnement en janvier. Hier, cette crainte est devenue réalité du côté de la gare de Givors Ville. Des usagers, excédés de se voir empêcher l’accès d’un train déjà bondé, ont tout simplement décidé de bloquer le TER à destination de Lyon PartDieu et de menacer départs d’autres TGV. Des trains archi-bondés Une cinquantaine de manifestants déterminés ont immobilisé le train de 7h48 en s’installant sur la voie et déversé leur colère sur le personnel de la SNCF. L’un d’entre eux raconte: « Je suis sur le quai depuis 6h45, dans le froid. Je n’ ai pas pu prendre le premier train car il était archi-comble. J’ai attendu le second... Idem! Là, on nous a bloqués l’accès au train. Le troisième qui est arrivé à 7h45, toujours en provenance de
Saint-Etienne Chateaucreux était également plein. Nous n’avons pas pu y accéder. Voilà pourquoi nous bloquons la voie ». Depuis le début de la grève, les passagers givordins payent leur mauvaise position sur le tracé. La gare de la ville, à la frontière du département de la Loire, est souvent le dernier arrêt avant le terminus lyonnais. à leur arrivée à Givors, le peu de trains qui circulent sont complets depuis Saint-Chamond. Hier matin, les protestataires ont eu, en plus, la surprise de voir arriver des trains avec une seule rame (trois wagons) au lieu de deux. Une raison supplémentaire à ce blocus spontané. « Je comprends tout à fait. Moi aussi je suis en colère par rapport à cette grève qui s’éternise et le manque de communication de la SNCF. Mais cette action, c’est du n’importe quoi. On va perdre une demi journée de boulot à cause de ce blocage. Nous nous tirons clairement une balle dans le pied en faisant ça », témoignait un usagers remonté. Le trafic a pu reprendre vers 11h Alerté par le mouvement, le directeur adjoint régional s’est rendu sur place avec quelques policiers - qui n’ont pas usé de leur force - afin de ramener les usagers à la raison. Martial Passi (PCF) et René Balme (Front de Gauche), respectivement maires de Givors et Grigny, sont venus discuter avec
Les usagers manifestants ont bloqué la voie en gare de Givors durant plus de deux heures hier matin / © G. F. les manifestants avant que Josiane Beaud n’intervienne un peu plus tard dans la matinée. La directrice régionale de la SNCF a promis de convier les élus locaux et les voyageurs à une réunion avec la région Rhône-Alpes pour aborder la question du nombre de trains mis à disposition, rapporte leprogres.fr. Le blocage a été levé vers 11h. à 11h15, le trafic a pu reprendre dans les deux sens. Entre-temps, certains voyageurs s’étaient rués sur la trentaine de cars disponible pour rallier Lyon, seule solution pour aller travailler.
ZOOM Une autre forme de contestation se dessine
Une pétition et déjà 700 signatures recueillies Au milieu de la centaine de passagers stationnant sur les quais, en attente d’une prise de décision, déambule Anne, 27 ans, employée au Conseil Général du Rhône. Avec son gilet jaune de la sécurité routière et un dossard où il est inscrit « Usagers en colère », elle passe dans les rangs afin de faire signer une pétition pour l’arrêt de la grève et l’amélioration des conditions de voyage. « Plus de 700 personnes avaient déposé leur signature.
Aujourd’hui (hier), les gens viennent me voir de leur gré. Le chiffre risque de subir une belle augmentation ». Depuis quatre ans, Anne prend tous les jours le train pour rallier SaintEtienne à Lyon. En deux mois, avec les suppressions et retards de trains, elle a perdu l’équivalent d’une journée et demi de travail dans les transports. « En novembre, 65% de mes trains ont été en retard. Heureusement que mon patron est compréhensif » enchérit-
elle. Pour ajouter à cela, elle a dépensé plus de 100€ supplémentaires au mois de décembre. La militante demande réparation auprès de la compagnie ferroviaire. « J’ai fait une demande de remboursement de mon abonnement via courrier avec accusé de réception. Je n’ai pas eu de réponse. Je vais les relancer.» En attendant, Anne continuera à aller vers les mécontents. La pétition devrait être ensuite envoyée à la direction de la SNCF et au Conseil Régional. G.F
EN BREF La polémique
Don du sang
L’association « Pourquoi Sang Priver » organise une mobilisation aujourd’hui pour protester contre l’interdiction des homosexuels masculins de donner leur sang. Place de la République de 16h à 19h.
Le politique
Grand stade Le Préfet du Rhône, Jean-François Carenco, a confirmé que l’Etat participera à l’aménagement des accès au futur Grand Stade. 20 millions d’euros seront réservés à la sortie n°7 de la rocade Est, qui desservira le site du Montout à Décines.
L’enquête
200 C’est le nombre de
contrats aidés que le conseil général du Rhône envisage de signer en 2012. Ce nouveau dispositif, mis en œuvre par le gouvernement, va permettre aux personnes touchant le RSA de travailler sept heures par semaine dans les collectivités publiques et de percevoir un salaire en complément du RSA.
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6 SCIENCES ET TECHNOLOGIES
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ZOOM Le réseau social va lancer sa plate-forme musicale
Facebook entre dans la danse Par Nicolas Gil
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un certain nombre de prérequis, mais le fonctionnement en soi semble efficace. Petit bémol cependant : à ce jour, les seuls services d’écoute partenaires de « Listen With » sont Spotify, Rdio et Mog, les deux derniers cités n’étant pas disponible en Europe. Ce qui ne laisse donc pas vraiment l’embarras du choix, même si les développeurs ont annoncé de nouvelles collaborations dans le futur.
Voilà à quoi ressemblera “Listen With” / © Facebook
aire découvrir ses morceaux préférés à ses amis en soirée où à l’apéro, c’est terminé, Facebook s’en occupera pour vous. Annoncée à tort et à travers depuis des mois sur la toile, évoquée de façon évasive à la dernière conférence annuelle le 22 septembre dernier, la plate-forme musicale du réseau social a finalement été annoncée le 12 janvier. Via le blog officiel du site, Alexandre Roche, product designer de la firme de Mark Zuckerberg, a présenté « Listen With », la nouvelle innovation maison. Comment ça marche ? Le principe est tout ce qu’il y a de plus simple : si l’un de vos amis
écoute de la musique via une plateforme de streaming, Spotify par exemple, et que son compte est associé à Facebook, une note de musique apparaîtra à côté de son nom dans la barre des amis en ligne. Si vous disposez également d’un compte Spotify, lui aussi associé, vous pourrez écouter, à l’exact même moment (et non en différé, comme cela existait jusqu’à présent), ce que votre ami écoute, en cliquant simplement sur le bouton « Listen With ». Une fenêtre de discussion s’ouvrira alors automatiquement avec votre contact, pour partager vos impressions, et vous pourrez ensuite profiter du reste de sa playlist si le cœur vous en dit. Bien évidemment, cela demande
Un vrai coup de pouce pour les artistes Ce service ne fonctionnera évidemment que si vous le souhaitez, le partage de l’écoute ne se faisant que sur votre autorisation via les options de Facebook. « Listen With » se place donc comme un module permettant de créer des salons d’écoutes regroupant jusqu’à cinquante personnes, et de jouer au DJ pour vos amis. C’est également là la principale limite de ce service : vous ne pourrez découvrir ou faire découvrir de la musique qu’à vos contacts, là où des sites comme Turntable.fm offrent la possibilité d’écouter ce que de parfaits étrangers écoutent, et ainsi étendre son champ de possibilités musicales. Car la question de la visibilité desartistes sera également prépondérante dans le développement de la plate-forme. Au vu du nombre d’utilisateurs que compte Facebook (il devrait atteindre le milliard en août prochain), le réseau social est devenu au fil
TéMOIGNAGES Ce que vous en pensez
« Partager plus, plus vite » Suite à cette annonce, nous sommes allés tâter le terrain pour tester votre attente. Et les réactions sont globalement positives, comme celle de Sarah, 24 ans, costumière : « On est parfois loin géographiquement de certains de nos amis, et on se retrouve souvent via Facebook. Ça va permettre de partager plus de musique, plus facilement et plus 10 du mat’ | Mercredi 18 janvier 2012
vite qu’en se postant des liens sur nos murs », raconte-t-elle. Même son de cloche chez Paul, 22 ans, étudiant : « J’ai déjà un compte Spotify lié à mon Facebook, et pas mal de mes amis viennent écouter ce que je partage. Ce sera plus sympa de pouvoir échanger en temps réel via le chat. J’aime beaucoup l’idée ». Mais tous ne partagent pas cet engouement,
comme Ianis, 23 ans, employé des pompes funèbres : « Je serais toujours plus partisan du partage en vis-à-vis, c’est plus vivant, pas besoin d’être hyperconnecté. C’est un truc de pur facebookers, je suis mieux avec mon lecteur mp3, en soirée ». Et vous, vous en pensez quoi ? Envoyez-nous vos réactions à 10dumat@gmail.com ! N.G.
des ans un lieu incontournable pour un musicien dans l’optique de se faire connaître. Et « Listen With » devrait offrir un coup de pouce supplémentaire, puisque le module proposera un lien vers la page Facebook officielle de l’artiste écouté. Si cela semble en soi anodin, ce sera néanmoins un gain de temps pour l’internaute en quête de renseignements, qui évitera toutes les fausses pages d’artistes qui fleurissent souvent sur le réseau social. Si aucune date n’est pour le moment officiellement annoncée pour une arrivée en France, le blog officiel de Facebook annonce un délai de « quelques semaines », sans toutefois préciser si le lancement se fera en simultané dans plusieurs pays, comme ce fut le cas pour la « Timeline » (ou « Journal » en France) le 15 décembre dernier.
EN BREF Le chiffre 78% C’est, selon une étude du
cabinet d’analyse GfK, le pourcentage de Français qui ont l’intention de souscrire à Free Mobile, à plus ou moins long terme. 14% veulent le faire immédiatement, 25% déclarent attendre la fin de leur engagement actuel et 39% veulent attendre « quelques mois », préférant « voir ce que l’offre de Free Mobile donne ».
La controverse
In Icons La société qui propo-
sait de commercialiser une figurine articulée de 30 centimètres de Steve Jobs a annoncé, via un communiqué, avoir finalement renoncé, après avoir reçu « d’immenses pressions » de la part des avocats et de la famille du co-fondateur d’Apple, décédé le 5 octobre dernier.
La perf ’
PS3 Pour la première fois en cinq ans d’existence, la Playstation 3 devient la console la plus vendue en France sur une année. Tour à tour devancée par la Wii ou la Xbox 360 auparavant, la next gen de Sony prend le pas sur ses rivales en 2011 avec 845 000 unités écoulées.
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VIVRE DANS LE 9e
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MODE DE VIE Le 9e, un arrondissement pour étudier et travailler, mais pas seulement
Les charmes d’un quartier mal-aimé Par Laurent Benoit
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avoriser la couronne lyonnaise, au risque de s’isoler du cœur actif de la ville ? Que pensent les lyonnais du quartier mal-aimé ?
Etudier ou vivre à Vaise « Le 9e est un quartier fragmenté, il y a peu de liens entre Gorge de Loup, la Duchère et l’ile Barbe », commente Julien Crissot, comptable et riverain. « L’arrondissement est très grand, il ne faut pas généraliser en disant que c’est loin de tout et qu’il n’est pas terrible. J’y habite depuis 25 ans, entouré de verdure, et la Saône à deux pas ».
« C’est la bordure dans son sens le plus calme » Et son collègue François d’approuver : « Moi je n’irais pas dans le 7e, pour rien au monde, il est très impersonnel. Il en faut pour tous les goûts, et cela dépend ce que l’on recherche ». Christelle est étudiante, et a habité un an dans un studio à la bordure de Vaise. « Le 9e c’est loin de tout, et pas terrible en général. Peut être plus intéressant du côté de Vaise, mais c’est dur de trouver de bons restos, des sorties, des magasins… ». Quartier tranquille Elle reconnaît que tout n’est pas désert : « Il y a une super médiathèque, des salles
QUOI DE NEUF ? Construction
Un nom pour la Halle
Le Conseil municipal de Lyon a voté hier la nomination de la future Halle de La Duchère. Cette dernière sera nommée Halle Stéphane Diagana, en l’honneur du champion du monde du 400m haies en 1997 (43’’34, record actuel d’Europe) et du 4x400m en 2003.
Ateliers
Voix à la Duchère Jusqu’à hier se sont tenus, à la
La médiathèque de Vaise symbolise la seconde jeunesse du quartier / Alain Lorange de sport, un théâtre, et de bons restaurants. Mais quand on sort, il est rare que j’arrive à convaincre quelqu’un de venir tester le 9e arrondissement ! » Le 9e, victime de son image de quartier business austère ? Sans doute. Car l’accessibilité aux commerces, clubs et bars est le principal argument des étudiants, devant les prix des loyers et le type d’urbanisme, pour choisir un autre arrondissement. Houcyne est restaurateur. Lui aussi pense que « c’est un bon quartier, agréable à vivre. Tu es prêt de tout en métro, sans le trafic des artères routières, sans les
bibliothèque de la Duchère, des ateliers d’écriture gravitant autour des dix mots de la francophonie 2011 (âme, autrement, caractère, chez, confier, histoire, naturel, penchant, songe, transport), issus des œuvres de Jean-Jacques Rousseau. A ces ateliers vont se succéder des ateliers voix durant lesquels les participants pourront lire les textes qu’ils ont écrits. Plus d’infos au 04.78.35.43.81 Bibliothèque Annie Schwartz 4, place de l’Abbé-Pierre
Arts
Des places à l’Ecole
débordements fêtards du 5e ou du 1er , sans la foule de République… C’est la bordure dans son sens le plus calme ». Pour Houcyne, vivre dans le 9e, c’est vivre de petits plaisirs. « Une chose que j’adore, c’est rentrer chez moi la nuit. Aucun bruit ni mouvement, lumières blafardes... L’ambiance est géniale ! Idem l’été : les rues désertes, le soleil écrasant le béton et le ronron étouffé des voitures au loin. Tu pourrais presque entendre la ville respirer. Ces bulles de calme au milieu de la ville, ce sont des instants pour lesquels j’apprécie de vivre ici ».
de Musique L’école de Musique de Saint Rambert (Maison des associations, 42 rue des Docteyrs Corduer) propose encore quelques places pour son tarif annuel : pour 30 euros par an et par personne (dégression pour familles, et possibilité de payer en six fois), venez participer seul ou à plusieurs, débutants ou confirmés, à la pratique de moult instruments de musique servant de nombreux genres et styles différents. Ecole de Musique Saint Rambert Maison des associations, 42 rue des Docteyrs Corduer 69009 Lyon 04.78.64.29.13 / www.emsr.fr
Argent
Des boulistes à sec
Les Amis de l’instruction est un club de boulistes fondé en 1897 pour récolter, contre l’organisation de tournois, de l’argent pour financer les écoliers pauvres. En 2011, l’association partage un terrain et des locaux avec La Vaisoise, rue des Deux-amants. La dernière assemblée générale a souligné des problèmes financiers pour rénover ces locaux, vieux de 60 ans. La Ville de Lyon prend en charge la sécurité du chantier, mais pas les travaux en eux-mêmes. L’association demande une cessionbail.
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VIVRE à L’UPI
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« Nous ne sommes pas une B.U. » Par Eve Renaudin son équipe et elle opposent la méthode du désherbage : peu d’ouvrages, mais qui répondent aux besoins exacts de chaque école du campus. Une sélection accompagnée d’une mise à jour permanente. Tout livre trop ancien est débarqué.
« Nous achetons environ 1200 ouvrages par an » « On n’a peut-être pas un nombre de références faramineux mais on a les références indispensables à tous les étudiants », résume Delphine Peyret. Suffisamment indispensables pour générer 13 000 emprunts par an. Delphine Peyret a installé un présentoir pour les nouvelles acquisitions de l’infothèque. / © E.R.
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ocumentaliste de l’IDRAC avant le rapprochement des écoles au sein de l’université René Cassin en 2004, Delphine Peyret a suivi l’évolution de la collection de l’infothèque. Au départ simple regroupement des fonds des différentes écoles, le catalogue s’est progressivement enrichi, jusqu’à atteindre 8 000 ouvrages. « Nous avons une politique d’achats poussée, avec un budget d’environ 25 000€ qui nous permet d’acheter 1 200 livres par an », précise la responsable. Ces ajouts, l’équipe de l’infothèque les réalise avec soin. Le processus d’acquisition s’avère assez long, depuis la présélection jusqu’à l’achat et la mise en rayon. « Nous organisons régulièrement des comités de
lecture », explique Delphine Peyret, « les documentalistes rencontrent des enseignants experts dans leur domaine et ensemble, nous validons les listes d’acquisition. » Un système qui tient compte à la fois des besoins des étudiants, souvent pointus, et de la cohérence de la collection. Peu de références, mais spécialisées La remarque la plus souvent entendue de la part des étudiants concerne la quantité d’ouvrages disponibles. A ce sujet, Delphine Peyret ne se fait pas d’illusion : impossible de lutter contre des bibliothèques universitaires possédant plus de 100 000 références, comme c’est le cas à Lyon. Face à cette surabondance,
Un avenir virtuel L’espace reste la limite la plus contraignante pour la croissance de la collection. Les murs ne pouvant pas être repoussés, Delphine Peyret et son équipe songent plutôt à se tourner vers les ressources informatiques. Ils étudient actuellement les catalogues de « bibliothèques virtuelles » qui devraient peu à peu compléter le papier. Néanmoins, l’adoption de ces ouvrages numériques prendra quelques temps car, selon la responsable, « le marché n’est pas encore très développé. Pour le moment, les contenus qu’on nous propose pourront satisfaire une ou deux écoles sur les vingt. » Rendez-vous dans quelques années donc pour surfer sur cette bibliothèque d’un nouveau genre.
EN DIRECT DE L’UPI Multimédia
On air En plus de votre
rendez-vous matinal quotidien avec le 10 du Mat’, vous pouvez également retrouver tous les jours le travail de nos confrères de la spécialité radio sur www. keskiscpass.com. Au programme, un tour d’horizon complet de l’actualité, mais aussi l’invité du
10 du mat’ | Mercredi 18 janvier 2012
jour et les chroniques des journalistes en studio.
Petit écran La spécialité
TV n’est pas en reste et vous présente quotidiennement son journal de dix minutes sur l’actualité du Grand Lyon. Reportages, brèves : les journalistes vous présentent également leur
travail sur www.keskiscpass.com. N’hésitez pas à laisser vos commentaires !
Erratum Nous présentons toutes nos excuses à Rino Bianchi, responsable de l’atelier de reprographie, dont le nom a été malencontreusement écorché.
Adresse: 47, rue sergent Michel Berthet Site Web: www.keskiscpass.com Email: 10dumat@gmail.com Tel: 04 72 85 71 71 Directrice de publication: Isabelle Dumas Directrice de la rédaction : Dominique Humbert Secrétaire de rédaction : Geoffrey Fleury Rédacteur en chef : Rodolphe Koller Rédacteur en chef web : Lucie Barras Rédaction: Lucie Barras, Lucile Bellon, Laurent Benoit, Julien Bonnefond, Guillaume Bouvy, Joël Chicouard, Geoffrey Fleury, Nicolas Gil, Rodolphe Koller, Antoine Lebrun, Eve Renaudin, Natacha Verpillot
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CAFé-THEÂTRE
SORTIR
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Le sexe pour les nuls au Rideau Rouge
« Un orgasme collectif » Par Joël Chicouard
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ex-toys, contraception, plaisir solitaire. Le sexe pour les nuls réussit la prouesse d’évoquer avec humour et poésie toutes ces notions « taboues » en un peu plus d’une heure. Tiré du livre éponyme, de Ruth-K Westheimer, ce one-man-show se joue depuis deux ans au café-théâtre le Rideau Rouge. Explications avec le metteur en scène, Stéphane Casez.
Nous ne tombons pas dans la vulgarité Le sexe pour les nuls a-t-il pour ambition de décomplexer les spectateurs vis-à-vis du sexe ? Ce spectacle décomplexe en effet certains spectateurs grâce au rire. Il faut bien l’avouer : sur le sujet de la sexualité, nous sommes toujours très mauvais au début. On s’améliore au fil de notre vie et de nos expériences. A la fin du spectacle, nous faisons interagir le public. Mathieu Coniglio, le comédien, leur demande d’avoir un orgasme collectif et les spectateurs jouent le jeu. Vous promettez avec humour et finesse de « tout apprendre sur le sexe » aux spectateurs. N’est-ce pas un peu présomptueux ? Cette pièce n’est pas une leçon de sexologie. Le professeur déjanté n’a comme unique prétention que de faire rire le public avec des thèmes comme l’érection, la masturbation ou les différences de perception entre l’homme et la femme.
Stéphane Casez est à l’image de la pièce, drôle et décomplexé / © J.C. Quelles limites vous fixez-vous ? Nous ne tombons à aucun moment dans la vulgarité. Ce n’est pas un spectacle de « cul » ou porno avec des blagues grivoises. Nous portons une attention toute particulière aux mots choisis. Le but n’est pas de provoquer un surcroît d’excitation à l’instar d’un spectacle de danseuses nues par exemple… Personnellement, quelle est votre conception du sexe ? Elle a différé selon mon âge. Plus jeune, j’optais pour le plaisir en multipliant les rencontres. Une vie assez libertine en quelque sorte.
Aujourd’hui, je vis en couple, amoureux mais sans tabou. Je considère que la sexualité est épanouie quand les deux partenaires se font plaisir. Le sexe pour les nuls, une comédie de Marion Gervais, avec Mathieu Coniglio. Mis en scène par Stéphane Casez. Les 17, 18, 24 et 25 janvier 2012 au Rideau Rouge 1, place Bertone – Lyon 4e – 04.78.37.40.30 Tarifs : de 10 à 18 euros sur www.rideaurouge.
NOTRE SELECTION Concert
Rap Andy Kayes est franco-
anglais, journaliste… et rappeur. Le MC lyonnais, quand il ne pige pas pour des canards, déroule ses rimes sur les scènes d’hexagone et d’Albion. A Lyon, ce sera ce soir au Ninkasi Kafé (7e) à 21h. Sortie de son premier disque Alone in Numbers le 13/02/12. Ninkasi Kafé 267, rue Marcel Mérieux -69007 Lyon 04 72 76 89 00
Cinéma
Culte Metropolis, institution du film muet et de la science-fiction, ressort en édition retravaillée et rallongée. Projection à 20h30 à l’Institut Lumière, en compagnie de deux musiciens du collectif électro lyonnais Arfi. Institut Lumière 25, rue Premier Film 69008 Lyon 04 78 78 18 89
Café-théâtre
Comédie 55 % d’argent, 23 % de sexe, 22 % de mensonges : c’est le cocktail explosif proposé par Le Mariage nuit gravement à la santé. Une comédie politiquement incorrecte pour le meilleur et pour le pire. Jusqu’au 31 mars. Le Rideau Rouge 1, place Bertone 69004 Lyon 04 78 37 40 30
Rendez-vous
Soirées Mercredi, danseurs et DJ professionnels viendront animer la soirée au son des rythmes latino. Initiation gratuite et live salsa au programme. A partir de 18h. Ambiance du Sud qui se poursuivra jeudi. Deux groupes locaux, Canamo et Musik Et Dependance(s) animeront la nuit avec des sons afrolatins et de swing. A partir de 21h. Blogg Café 14, rue Crépet 69007 Lyon 04 72 70 85 92
Mercredi 18 janvier 2012 | 10 du mat’
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ECOLOGIE A Lyon, les moutons de Soay remplacent les tondeuses
Les verts pâturages des moutons-tondeurs
Par Julien Bonnefond
U
ne brigade de moutons pour enlever vos mauvaises herbes… L’association Naturama, à Saint Genis-Laval y a pensé et propose la location d’un mouton pour tondre votre gazon. Terminé le dur labeur du samedi après-midi, tondre votre pelouse devient un plaisir : vous n’avez qu’à regarder ce petit mouton noir se balader sur votre terrain et vous amuser du travail si bien réalisé. « Le mouton de Soay ne réfléchit pas comme une tondeuse, il ne rase pas tout, il voit si des plantes peuvent être gardées parce qu’une chenille y a fait son nid », explique Christophe Darpheuil, directeur de l’association Naturama. Même si l’utilité de ces moutons ne fait aucun doute, les débuts ont été difficiles : « Au départ personne n’y croyait, les mairies nous riaient au nez », explique Christophe Darpheuil. Aujourd’hui l’initiative est prise très au sérieux par les collectivités, et ces moutons font sourire les passants et les riverains, qui ne se plaignent plus du bruit des tondeuses. Pas de risque que les animaux bêlent toute la journée, ces moutons sont réputés pour être silencieux et travailleurs. De parfaites recrues pour les espaces verts. Tondeuse propre Le mouton de Soay, petit et noir, est une espèce domestique ; pour autant il est difficile de l’apprivoiser. Mais l’association l’assure, le prix prend en compte la location et la formation. « Il est possible pour nos clients d’acheter leur propres moutons et de ne plus passer par l’association. » C’est d’ailleurs ce qu’a fait la ville de Dardilly. Depuis plusieurs mois, deux
Les moutons sont partout à Lyon, ici au cimetière de Loyasse © J.B. moutons pâturent le long du fort militaire de Paillet. « Le débroussaillage près de la bâtisse militaire était trop dangereux pour nos équipes. Avec les moutons le travail est totalement naturel et très bien effectué. Aucun polluant, tout le monde est gagnant », assurent les services de la ville. Le temps de la location peut varier, difficile de dire combien de temps il est nécéssaire de louer le mouton : « Tout dépend du terrain, de la difficulté, de la météo... » Des paramètres qui ne freinent pas les emprunts des petites bêtes noires. Il vous en coutera
tout de même même 300€ à 800€ pour trois semaines de location. Ecologie et Pédagogie Outre l’aspect écologique, le but de l’association est aussi de changer les mentalités. « Il faut faire changer de vision aux gens, un beau jardin n’est pas forcément un jardin rasé, où rien ne dépasse. Le but de ces moutons c’est de montrer que l’on peut aussi laisser faire la nature, simplement laisser du temps au temps. » Christophe Darpheuil propose donc
« Au début personne n’y croyait ! »
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« un apprentissage au pastoralisme urbain ». Définition : faire en sorte que les gens ouvrent les yeux sur cet aspect écologique. Et l’appel semble entendu, l’association enchaine les rendez-vous, pourtant le directeur veut se limiter à huit bêtes. « C’est plus simple pour nous, aucun problème de logistique, on travaille avec une petite équipe, mais la qualité est là. » Naturama propose aussi aux enfants des visites et de la pédagogie de terrain. Il ne sera pas rare de croiser sur les routes de Lyon, un groupe d’enfants s’émerveiller devant un mouton noir dans un pré. C’est aussi ça l’image de l’écologie : des initiatives simples et amusantes.
Histoire Le mouton de Soay, est une race primitive de mouton établie sur l’île de Soay en Ecosse. Cette petite île d’une superficie d’un km², voit vivre ces moutons à l’état sauvage ; les bergers ayant abandonné leur élevage, jugé trop difficile. Leur voyage jusqu’à Lyon fera l’objet d’une autre histoire.
10 du mat’ | Mercredi 18 janvier 2012
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Le don du sang fiche les homosexuels Page 5 www.keskiscpass.com
Une autoroute à deux vitesses Par Rodolphe Koller Vous avez déjà certainement entendu parler de l’A47, cette liaison autoroutière entre Lyon et Saint-Etienne. Une deux fois deux voies vieillissante, réputée dangereuse et très souvent engorgée. En service depuis les années soixante, le monde alentour a bien évolué, mais pas elle. Requalifiée en deux fois trois voies entre SaintChamond et Saint-Etienne pour la Coupe du Monde de football en 1998, c’est la seule cure de jouvence qu’elle a subie depuis son inauguration. Empruntée quotidiennement par 50 000 véhicules, elle est un maillon essentiel du réseau autoroutier rhônalpin. Car si Lyon et SaintEtienne sont ont en concurrence au bord des terrains sportifs, elles sont en revanche partenaires et même complémentaires économiquement parlant. Pour relier les deux cités, l’A47 est rapidement devenue essentielle, malgré les abaissements successifs de sa vitesse de 130 à 110 puis 90 km/h. Mais depuis mardi, l’autoroute a de la concurrence : l’A45. Un 1,2 milliards d’euros au compteur, flambant neuve et surtout payante. Dans les tuyaux depuis près de vingt ans, elle devrait voir le jour entre 2015 et 2018. Limitée à 130 km/h, elle sera plus rapide, plus sure, mais à péage. Une autoroute pour nantis en somme, tandis que les automobilistes à revenus modestes devront se contenter de sa vétuste jumelle. Si le prix de l’essence est encore abordable d’ici là...
Jeudi 19 janvier 2012 | N°6
Lyon - Saint-étienne :
l’A45 trace sa route
Nicolas Sarkozy a donné, hier, le feu vert concernant la construction d’une seconde autoroute reliant les deux métropoles. Mais certains élus locaux, contre le projet, s’indignent de cette décision. Pages 2 et 3
© Rodolphe Koller
EDITO
EN COULISSES
SCIENCES ET TECHNOLOGIES
Grand Lyon : Les anges gardiens des Velo’V
Football Euro 2016 : Le grand stade se dessine
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© A.L
DU MAT’
Polémique
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VIVRE à L’UPI
Panier de saison : l’aDDu fait son marché
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TEMOIGNAGES
L’A45 divise
Les voies de la discorde
R
Par Laurent Benoit
epousser le projet dans la ville d’à côté, ne pas limiter la vitesse, stopper les dépenses… Les avis sur l’A45 sont nombreux et contradictoires, entre ceux qui veulent et ceux qui ne veulent pas du projet, et le point de vue de chaque commune concernée par sa construction.
La carte du futur tracé de l’A45, en rouge / © DR
TRANSPORT
Le projet d’autoroute a reçu l’aval de l’Elysée mardi
L’A45 voit le bout du tunnel Par Rodolphe Koller et Laurent Benoit
«
à l’occasion de mon déplacement dans la Loire, le 6 septembre 2011, vous aviez attiré mon attention sur l’urgence de lancer la réalisation de l’autoroute A45 entre Lyon et SaintEtienne. J’ai ainsi demandé à Nathalie Kosciusko-Morizet et à Thierry Mariani de faire lancer l’appel d’offres européen de mise en concession de l’A45. » Ces mots sont ceux de Nicolas Sarkozy, adressés à Bernard Bonne, président du Conseil général de la Loire, dans un courrier daté du mardi 17 janvier. Le président de la République confirme par ailleurs cette annonce à Lyon aujourd’hui lors de ses voeux au monde économique. C’est donc la fin d’un véritable chemin de croix pour le projet autoroutier : l’idée est évoquée dès les années 1990. Destinée à désengorger l’A47 vieillissante, fréquemment embouteillée et accidentogène, le dossier A45 s’enlise dès la fin de l’étude de faisabilité. Lorsque le CIADT (Comité interministériel d’aménagement et de développement du territoire et d’attractivité régionale) confirme en 2003 l’intérêt économique de l’infrastructure, l’A45 semble sur les
10 du mat’ | Jeudi 19 janvier 2012
rails. Jean-Louis Borloo déclare même le projet d’utilité publique en 2008, en plein Grenelle de l’environnement.
d’euros, le coût de l’A45 serait subventionné à hauteur de 550 à 720 millions par l’Etat.
Les raisons de l’enlisement Sauf que la procédure de lancement de l’appel d’offres pour la mise en concession du futur équipement n’a pas lieu, faute de feu vert du gouvernement. Plusieurs élus de la Loire prennent les choses en main et contactent le cabinet de François Fillon. Il leur est alors demandé de s’engager, au nom des collectivités qu’ils représentent, sur un pourcentage par rapport à un éventuel déficit d’exploitation. Si les collectivités sont prêtes à « faire un effort », seul le Conseil général de la Loire, par la voix son président Bernard Bonne, semble prêt à s’engager : « Je suis prêt à financer plus d’1/7 du résiduel. Je reste persuadé qu’il n’y aura pas besoin de participation des collectivités » déclaraitil en 2010. Evalué à plus d’1,2 milliard
Les opposants s’organisent Pascal Garrido, maire Divers Gauche de La Talaudière, commune figurant sur le tracé de l’A45, est le principal porteparole des élus opposés à l’infrastructure. « Nous possédons déjà une autoroute entre Saint-Etienne et Lyon qui est l’A47, il faut simplement l’améliorer » nous déclarait-il hier. « L’Elysée a donné son feu vert. Mais la messe est loin d’être dite. Il y aura un appel d’offre à l’échelle européenne, cela risque de prendre du temps. » Déterminé, Pascal Garrido n’en demeure pas moins agacé : « Je suis très déçu par cette décision. L’A45, autoroute à péage limitée à 130km/h, va devenir l’autoroute des riches et sera vite surchargée. Le tronçon va rejoindre l’A450 (Brignais – Pierre-Bénite), un axe déjà
La fin d’un chemin de croix
très chargé. Cela va être ingérable. » Le maire de la Talaudière poursuit : « Sur l’A47, les usagers se mêleront à une majorité de camions. Cela va devenir dangereux. » D’autant que l’on apprenait hier l’abaissement de la vitesse sur l’A47 de 110 à 90 km/h au printemps prochain. Enfin, d’un point de vue local, les conséquences seraient importantes confirme Pascal Garrido : « Si le projet est officiel, ma commune sera scindée en deux, avec un mur de deux km de long sur 5m de haut. D’un point de vue écologique, la circulation va entraîner une hausse de la pollution, menaçant les 800 hectares de productions fruitières des coteaux du Jarez. » Pourtant, l’élu n’est pas résigné : « Des manifestations seront organisées », prévient-il. D’autres communes de la Loire sont réticentes au projet, comme l’Etrat ou Sorbiers. Toujours est-il que la cinquantaine de kilomètres du tronçon à péage de l’A45 est prévue pour voir le jour en 2015, voire même 2018 selon les opposants. A terme, ce sont près de 50.000 véhicules qui devraient l’emprunter quotidiennement.
Lyon : faut-il aller à l’Ouest ? Pour Céline Quesla, étudiant qui réside à Lyon, « L’Ouest lyonnais est un secteur privilégié, encore relativement protégé du béton du reste de l’agglo ». Pour la jeune femme, le problème est que « si une autoroute venait à desservir ce secteur, l’urbanisation pourrait devenir galopante et défigurer ce qui reste de paysage naturel. Sans parler des personnalités influentes qui résident dans ce secteur, et qui font et feront tout pour ne pas voir passer une autoroute devant chez eux ». Jean-Luc Pasquerinier, documentaliste de 53 ans, habite lui aussi Lyon, et pense la même chose que Céline, en un sens. « Seul un contournement à l’Ouest de Lyon (COL) servait l’intérêt général. Le tracé d’un grand contournem ent à l’Est de Lyon est plus long d’une trentaine de kilomètres par rapport au tracé envisagé du COL (environ 90km à l’est pour 60 km à l’ouest, ndlr). Autant dire 50% de pollution supplémentaire pour le trafic. L’Est de Lyon croule déjà sous le poids de nombreuses nuisances et de difficultés diverses et variées. Si elle était vraiment soucieuse, la Préfecture ne choisirait pas une solution de facilité qui déséquilibrerait encore plus
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Les critiques
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L’A45 doit désenclaver St Etienne et aérer Lyon / © Laurent Benoit l’agglomération lyonnaise ». D’autres pensent alternatives. C’est le cas de Thomas Cheng, traducteur, qui vit à Pierre Bénite : « Il faut soulager la connexion A450 A7, en construisant le “barreau d’Irigny”,
“le sujet est d’urgence publique” pour délester Pierre-Bénite des véhicules arrivant de l’ouest et se dirigeant vers le sud ou l’est. Ce projet est connu de tous, mais est sans cesse repoussé alors que son utilité est reconnue. Et la décongestion de Pierre Bénite améliorerait confortablement la qualité de l’air ».
Saint Etienne : l’urgence Marianne Laverin est greffière à Lyon. Cette trentenaire active habite pourtant Saint JeanBonnefonds, banlieue stépha-
Malgré l’attente pour beaucoup, de nombreux “non” s’élèvent à l’idée de construire une nouvelle autoroute. - Projet contre-écologique et inutile - Projet inutile si l’on améliore la liaison ferroviaire Lyon/St Etienne et l’A47 - Transports en communs lyonnais jugés plus compétitifs - Saint Etienne n’a pas besoin d’être désenclavée (argument lyonnais) - Quatre axes convergeant dans le même entonnoir = bruit, pollution, bouchons
nois. De fait, la fluidité routière « Sainté-Lyon » relève pour elle « plus que d’utilité publique, le sujet devient d’urgence publique. Entre l’A47 vieillissante et congestionnée et la prise en otage régulière des usagers par la SNCF, la situation ne peut plus durer. Le trajet Saint Etienne-Lyon pourrait s’appeler “comment dégouter les gens d’aller travailler”… ». Même son de cloche mais plus défaitiste pour Jacques Vertot. Ce quadragénaire travaillant dans les assurances est lyonnais de souche, et s’est installé à Saint Etienne pour les loyers. Jacques regrette que « la Ville et le Conseil général ne veuillent pas que l’A45 sorte au-dessus de Givors. Au sud, il y a le Parc du Pilat : pas possible non plus. Il faut être réaliste et oublier cette A45 ». Pour lui, « l’avenir se joue à Lyon, et Sainté continuera d’être asphyxiée par les grèves SNCF, les accidents et les bouchons. Il faut se faire une raison. La bataille du désenclavement est perdue ».
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85 ans d’attente, le plus vieux projet autoroutier de France Circa 1930 : Des études sont menées pour réalisée une autoroute concédée et qui suivrait l’itinéraire actuellement choisi pour l’A45. Ce qui en fait le plus vieux projet d’autoroute de France. Circa 1950 : L’A45 est, à cette époque, une double voie (puis 2x2 voies) qui relie Brignais à PierreBénite. 1962 : Une amorce de l’A45 est déclarée d’utilité publique et deviendra l’A450. 1993 : Les premières études de faisabilité sont réalisées 1999-2005 : des études d’avant-projDt sont menées 05 juillet 2007 : Le dossier d’APS (Avant Projet Sommaire) est approuvé par le Ministère. novembre 2006-2007 : Enquête publique 17 juillet 2008 : JeanLouis Borloo, à l’époque ministre de l’Ecologie et de l’Aménagement du Territoire, déclare le projet d’utilité publique. Depuis, c’est l’attente. 16 novembre 2011 : La Loire et l’agglomération de St-Etienne confirment financer une partie du projet 06 décembre 2011 : Bernard Bonne, président du Conseil général de la Loire, et Maurice Vincent, président de St-Etienne Métropole, demandent un entretien avec François Fillon pour discuter de l’A45. 2015 : Date estimée de mise en service.
Les chiffres
1.2
1200 millions : c’est le coût total, en euros, du projet A45, soit 1,2 milliard d’euros.
2x3+4+11
L’A45, qui sera une autoroute à 3 voies dans chaque sens, va nécessiter la construction de 4 tunnels et 11 viaducs. Jeudi 19 janvier 2012 | 10 du mat’
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Aux petits soins des Velo’V
Par Lucile Bellon
C
S
’est un projet annoncé depuis 6 ans et qui va voir sa conclusion. » Gérard Collomb s’est exprimé en ces mots au sujet du Stade des Lumières, basé à Décines, hier après-midi lors d’une conférence de presse. L’occasion pour le président du Grand Lyon de rappeler que le 12 décembre dernier « nous avons approuvé la révision du plan local d’urbanisme, ce PLU devenu opposable depuis le 7 janvier dernier, il est aujourd’hui devenu réalité ».
i les Lyonnais continuent de prendre massivement leur voiture, il n’en demeure pas moins que la plupart d’entre eux ont déjà testé cette bicyclette rouge, le Velo’v. Mais derrière ces rangées de vélos en libre-service, c’est tout un monde qui s’active. Entièrement gérés par Cyclocity, la filiale de JC Decaux, depuis 2007, les Velo’v mobilisent de nombreux agents et requièrent une attention toute particulière.
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OL Land passe au stade supérieur
Par Natacha Verpillot
Des vélos zéro défaut Pour les réparations plus complexes et plus longues, Cyclocity dispose d’un atelier qu’Yvon Luciani compare même « au service chirurgical d’un hôpital ». Chaque jour, ce sont 30 à 50 Velo’V qui entrent et sortent de l’atelier. Dans cet immense entrepôt, au cœur de la zone industrielle de Villeurbanne, s’agitent dix mécaniciens. Les grosses réparations, c’est leur affaire. A leurs côtés sont présents des contrôleurs qualité.
ECONOMIE ET SOCIAL
GRAND STADE Gérard Collomb est revenu hier sur l’avancement du programme
Au coeur du système Velo’V
à cheval sur la sécurité Il est 7 heures. Les quinze agents techniques se mettent en selle sur leurs vélos électriques. A l’arrière de leurs deux roues, une remorque transporte les outils nécessaires à la réparation des Velov’ sur le terrain. Chaque matin, ils partent de leur point de départ : soit de la Part-Dieu, soit du Quai Saint-Vincent ou de Villeurbanne. Chaque agent traite sept à douze stations par jour. Son rôle consiste à s’occuper des dommages mineurs réparables sur place. Il vérifie les freins, l’éclairage, la pression des pneus et le serrage du guidon. « Tout ce qui pourrait être dangereux pour les clients », souligne Yvon Luciani, responsable de l’exploitation chez Cyclocity. Certains des défauts sont consignés par informatique ou relevés par des usagers grâce à un numéro vert. La réparation des bornes et des points d’attache relève également de la compétence des agents de terrain. Cette mission constitue une priorité absolue. « Un problème de borne impacte directement le client. Les bornes doivent être disponibles 24 heures sur 24 », insiste Yvon Luciani.
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Les pannes importantes sont réparées en atelier / © N.V. Ces derniers doivent s’assurer que les vélos ressortent avec zéro défaut. Même l’esthétisme de la petite reine est passé au crible. Au t o c o l l a n t s , selles, tout doit être parfait avant de rejoindre la station. Et pour s’en assurer, un dernier contrôle est effectué pour garantir la conformité du précédent.
vides. Les gens empruntent des vélos pour descendre mais pas pour remonter », évoque Yvon Luciani. Du fait de cette particularité lyonnaise, les agents de régulations doivent fréquemment transférer des vélos des points bas vers les points hauts. Chaque jour, ils en remontent 400 à 500. Pour les aider dans leur travail, la superviseuse, Sophie, informe en temps réel du
15 agents de terrain et 10 mécaniciens
Gestion permanente des flux Une fois remis à neuf, les Velo’V sont acheminés par camion ou par bus vers les stations ou le stock de sécurité basé à Saint-Priest. Ce sont ces mêmes agents qui rapatrient les vélos très abimés, signalés par les techniciens sur le terrain ou les usagers, jusqu’au centre de réparation. Ces agents gèrent aussi les flux, c’est-à-dire qu’ils doivent faire en sorte que le nombre de vélos par station soit équilibré. Ils doivent alors prendre des vélos dans une station pleine pour les déposer dans d’autres quasiment vides. « Les stations de la Croix-Rousse et du 5ème arrondissement sont régulièrement
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taux de remplissage des stations, pour garantir une intervention rapide. Les forces de l’ordre sont également des partenaires essentiels puisqu’ils les épaulent pour retrouver les vélos abandonnés ou volés. Un appui précieux du fait du nombre élevé de vélos détériorés ou délaissés chaque jour. « C’est de l’ordre de 10 à 15 vélos abandonnés chaque jour, et bien plus pour les vandalisés. Les forces de l’ordre sont très attentives aux vélos », explique Yvon Luciani. Une aubaine car le travail de toutes les équipes dépend beaucoup du taux de vandalisme quotidien.
Velo’V en chiffres
▶ Le réseau Velo’V regroupe 344 stations, 3 700 vélos et 6 500 points d’attache.
▶ 15 000 locations de Velo’V par jour. ▶ 7 millions, c’est le nombre de locations en 2011.
▶ Sur une station pleine, 90% des vélos n’ont pas de défaut.
Bientôt les travaux Le président du Grand Lyon a également procédé à quelques annonces. Ainsi, le 25 janvier prochain, cinq déclarations d’utilité publiques (DUP) seront prises par la Préfecture. Cinq DUP qui comprennent trois opérations accès Nord, accès Sud et parking des Panettes, « qui seront réalisées sous l’égide du Grand Lyon » précisait Gérard Collomb. Elles comprennent également une opération tramway pour le Sytral, ainsi qu’une opération échangeur 7, dont le montant total de réalisation avoisine les 23 millions d’euros. « J’ai eu le plaisir de recevoir hier une lettre du président de la république confirmant que l’Etat prendrait bien en charge la moitié du coup de la réalisation de l’échangeur 7 et demandera des fonds de concours aux autres partenaires, qui peuvent être l’Olympique Lyonnais, le Grand
Lyon et éventuellement le Conseil général », se félicitait Gérard Collomb. Une bonne nouvelle pour le président du Grand Lyon lorsque l’on sait que « c’était la dernière information qu’il nous fallait pour que nous pussions passer la parole et le stylo à M. Crédoz, maire de Décines ». C’est en effet la mairie de Décines qui délivrera le permis de construire au début du mois de Février. D’ailleurs, « l’instuction de ce permis suit son cours » ajoutait Pierre Crédoz, « j’aurai grand plaisir à le signer ». Une étape décisive, qui permettra de lancer les travaux au mois de mai prochain. Le Stade des Lumières devrait donc voir le jour à l’été 2014. Mais au-delà du stade de 60 000 places et de ses équipements annexes, le projet prévoit également la réalisation d’un parvis, d’un centre de loisirs, de deux hôtels, ainsi que plusieurs immeubles de bureaux. Le Grand Stade devrait pouvoir accueillir une trentaine d’évènements majeurs par an, dont les matchs de l’Olympique Lyonnais. Des sommes colossales Un projet pharaonique, dont le coût total est réparti sur plusieurs axes : le Grand Stade en luimême et les opérations connexes coûteront 450 millions d’euros, financés par l’Olympique Lyonnais, le complément de l’échangeur 7 demandera 23,5 millions d’euros,
Gérard Collomb et Pierre Crédoz, maire de Décines, hier en conférence de presse / © L.B. le coût de l’extension du tramway T3 sera de 33,7 millions d’euros et sera financé par le Sytral. Enfin les opérations d’accessibilités seront financées par le Grand Lyon pour un coût de plus 110 millions d’euros. Des sommes colossales tant pour l’Olympique Lyonnais que pour le Grand Lyon, mais que Gérard Collomb tente d’amoindrir en mettant l’accent sur les créations d’emploi que le projet va génèrer : « La réalisation du stade va créer 2 500 emplois, cela va générer du mouvement, de l’activité .»
ZOOM Le mécontentement des associations
2 800 signatures contestataires Si le projet du Grand Stade est aujourd’hui en marche, il a néanmoins été retardé par trois associations opposées au Stade des Lumières. En effet, les représentants de Carton Rouge, Décines-moi et Energie citoyenne ont déposé à la mairie de Décines, une pétition le 11 janvier dernier. Près de 3800 Décinois ont apposé leur signature sur le document. Ils demandent « d’arrêter toutes les procédures en
cours, de ne pas signer le permis de construire, de ne pas vendre les terrains municipaux tant que les Décinois ne se seront pas exprimés sur le sujet et de respecter l’avis du peuple, de respecter le résultat du référendum ». Un référendum qui finalement n’aura sans doute pas lieu, puisque Pierre Crédoz, maire de Décines, s’y est opposé. Selon lui cette démarche ressemble plus à une « opération
de communication politique qu’à une démarche démocratique ». Il a également précisé, au lendemain de la remise de la pétition, qu’il s’interroge encore sur la véracité des signatures et sur la façon dont elles ont été obtenues. Sans compter que pour le maire de Décines, cette réclamation arrive bien trop tard, seulement deux semaines avant la remise du permis de construire du Grand Stade. LB
EN BREF La manif
« Non à la TVA sociale » Un millier de
personnes a manifesté hier à Lyon, à l’appel des syndicats, à l’occasion du sommet social à l’Elysée. Le cortège a défilé des Cordeliers à la préfecture pour protester notamment contre la TVA sociale.
L’accord
Fin de grève
Les derniers syndicats grévistes, FO et Sud Rail, ont voté hier matin la reprise du travail à la SNCF de Saint-Etienne. Le mouvement des cheminots avait débuté le 3 novembre, pour protester contre la création d’un centre opérationnel à Saint-Etienne.
La décision
Prost pour Lejaby
Le fabricant de lingerie Lejaby sera repris par Alain Prost, ex-PDG de La Perla, a annoncé hier le tribunal de commerce de Lyon. 195 des 450 salariés seront conservés, et l’usine d’Yssingeaux, dernière de la marque en France, sera fermée.
Jeudi 19 janvier 2012 | 10 du mat’
6 SCIENCES ET TECHNOLOGIES
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HI-TECH La 4G, successeur de la 3G, arrive en France
L’Internet mobile passe la vitesse supérieure Par Nicolas Gil
A
Rhône-Alpes, l’objectif semble atteignable. Tour d’horizon de ce qui pourrait changer. Un débit augmenté… en théorie L’arrivée de la 4G devrait normalement permettre d’obtenir des performances proches de la fibre optique sur une ligne fixe, soit 25 Mb/s. La réalité est toutefois plus modeste : « La différence sera proche de celle qui existe entre l’ADSL et la fibre optique, c’est-à-dire un débit multiplié par cinq, affirme Florent Deligia, journaliste spécialisé hi-tech pour le magazine Lyon Capitale. Mais quand la 4G va arriver en France, les gens n’auront pas les performances annoncées ». Car deux problèmes se posent. Le premier réside dans le fait qu’un débit global géré par une antenne se divise par le nombre d’utilisateurs qui l’utilisent : les performances se-
ront donc variables selon le nombre de personnes qui passent par la même antenne que vous, mais aussi de la distance à laquelle vous vous trouvez de cette antenne. Deuxièmement, l’Internet illimité sur mobile reste à ce jour un leurre : chaque utilisateur ne peut télécharger qu’un volume limité de données chaque mois en 3G, appelé fair use. Une fois dépassé, la 3G n’est plus accessible, et bascule sur le réseau Edge, plus lent. Avec l’arrivée récente de Free sur le marché du mobile, ce volume s’est généralisé à 3 Go. « Le souci, c’est que plus le débit augmente, plus le volume de données téléchargées est important, explique Florent Deligia. S’il n’augmente pas, le fair use de chacun va vite exploser, et la 4G ne servira pas à grandchose ». De belles promesses, donc, mais la réalité semble plus compliquée à l’heure actuelle. La 4G, oui, mais à quel prix ? C’est la question que tout un chacun est en droit de se poser : qu’estce que ça va nous coûter ? Chaque nouvelle innovation technologique induit naturellement une augmentation des prix. Le plus probable, dans l’immédiat, est que les opérateurs proposent la 4G en option payante sur les forfaits 3G déjà existants, pour faire une bascule progressive entre les deux. Reste à savoir à quel prix, car poser des antennes compatibles induit des frais. « Et avec l’arrivée de Free Mobile, les autres opérateurs ont perdu beaucoup. Ils ne vont pas se gêner pour faire des marges, à mon avis », selon le journaliste. Free, justement, est une fois de plus la grande inconnue
ZOOM Des fréquences brouilleraient la réception
La 4G menace la TNT Le 15 octobre dernier, des expérimentations pour la mise en place du réseau, menées à Laval (ville choisie par les grands opérateurs pour effectuer leurs tests), ont été interrompues par le CSA. La raison ? Certaines des fréquences utilisées par la 4G brouilleraient la réception de la TNT pour une dizaine d’immeubles, en pleine demifinale de la Coupe du monde de rugby… Un phénomène rapidement re10 du mat’ | Jeudi 19 janvier 2012
CULTURE
VIVRE DANS LE 9e
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Le 9e arrondissement abrite un lieu d’art dramatique national
La création théâtrale renouvelée Par Guillaume Bouvy
Campagne de publicité d’un opérateur américain / © Sprint
près un premier round d’enchères en septembre dernier, qui avait vu les quatre opérateurs majeurs (SFR, Orange, Bouygues et Free) décrocher des fréquences pour l’utilisation de la 4G - successeur de l’actuelle 3G - l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) a délivré mardi les derniers lots à exploiter. Cette fois, Free n’a pu en profiter, au contraire de ses concurrents. Facture totale : 3,5 milliards d’euros, et un Internet mobile nouvelle génération qui semble bien sur les rails. Stéphane Richard, PDG de France Telecom, veut être le premier à offrir des services 4G en France. Il a même donné un ordre d’idée pour une arrivée dans l’Hexagone : courant 2013. Sachant que les fréquences en question sont déjà disponibles en
Des réactions ? Envoyez-les à 10dumat@gmail.com
monté aux oreilles du gouvernement, qui a déjà pris des mesures via cette mention dans son budget pour 2012 : « En cas de brouillage, les opérateurs prennent les mesures nécessaires permettant de rétablir la réception des services de télévision par tout moyen approprié (...) Les charges seront réparties entre les opérateurs. » Selon Eric Besson, ministre de l’Economie, ce phénomène ne toucherait cependant
que 2% des foyers en France… chiffre totalement contredit par certains opérateurs, comme Bouygues Telecom, qui table sur près de 20% de foyers perturbés. Une belle épine dans le pied des géants du mobile, qui pourraient se retrouver avec des fréquences inutilisables, voire même obligés d’aider financièrement les personnes touchées… pour qu’elles puissent s’offrir des paraboles. N.G.
de cette équation : avec leur politique de garder des prix aussi fixes et bas que possible, il est difficilement concevable de voir la firme abuser de surcoûts, d’autant plus que son PDG, Xavier Niel, a récemment annoncé que les antennes posées pour l’arrivée de Free Mobile étaient compatibles 4G. Si Free applique les mêmes tarifs cassés que ceux récemment annoncé, ses concurrents devront encore une fois s’aligner, sous peine de perdre une nouvelle vague d’abonnés. Autre point incontournable : l’équipement. « Il va naturellement falloir changer de mobile pour pouvoir profiter de la 4G », explique Florent Deligia. Si des téléphones compatibles existent au Japon ou aux Etats-Unis (où une 4G, moins performante que celle à venir, est déjà en place), certains géants du mobile tels Samsung, Motorola ou HTC ont anticipé le changement et annoncé l’arrivée prochaine d’appareils aux normes. Pour le coût, difficile de prévoir, mais il y a fort à parier que les consommateurs devront sérieusement mettre la main à la poche. L’année 2013 pourrait donc être le théâtre de changements significatifs dans le monde de l’Internet mobile, mais ce ne sera peut-être pas la révolution annoncée. Performances théoriques, coûts inconnus… Comme le résume Florent Deligia : « C’est bien de faire des annonces, mais attendons du concret avant de nous emballer ».
EN BREF Le chiffre
300 000 Ce serait, selon Le Parisien, le nombre d’abonnés perdus par Bouygues Telecom depuis le lancement de Free Mobile, qui devrait pour sa part atteindre un million de clients prochainement. Le troisième opérateur français n’a toutefois pas confirmé ces chiffres.
La perf ’ Tablettes Selon le cabinet d’études GfK, il se serait écoulé en France plus de tablettes tactiles que d’ordinateurs de bureau au cours de l’année 2011 (1,45 millions contre 1,24 millions). Des chiffres surprenants si l’on considère que le marché des tablettes n’existait quasiment pas en 2010…
B
ien qu’à deux pas de la place Valmy, le Théâtre Nouvelle Génération (TNG) est un bâtiment peu ou mal connu des habitants du 9 e arrondissement. Et pour cause, pour les anciens, il n’y a plus de théâtre rue de Bourgogne depuis la fermeture du TJA (Théâtre Jeunes Années) en 2004. En remontant dans les années 1930, dans les mêmes murs se trouvaient respectivement une maison pour tous, des bains et douches publics ou encore une salle desfêtes.
Un taux moyen de remplissage de 93% Aujourd’hui encore, le bâtiment style art déco abrite, en plus du théâtre, une crèche au rez-de-chaussée, des bureaux de la Croix-Rouge ainsi qu’une salle de gym au dernier étage. Un théâtre ouvert pour tous « Le TNG est le seul centre dramatique national (CDN) à Lyon même » insiste le directeur des lieux, Nino D’Introna. Avec une capacité de 450 personnes, la salle accueille ainsi 100 représentations environ chaque année, pour une moyenne de 30 à 35 000 entrées annuelles. A cet égard, le TNG a enregistré depuis sa création en 2004 un taux moyen de 93% de remplissage de la salle. Contrairement
QUOI DE NEUF ? Bonne année !
Le maire présente ses vœux Le Maire du
9 e arrondissement et son équipe municipale présenteront leurs vœux pour l’année 2012. La cérémonie se tiendra ce soir à 19h à l’Espace Jean-Couty (métro Gorge de Loup)
Ateliers de la Duchère
« La ville durable »
Inscrits dans une démarche de concertation depuis cet
Le Théâtre Nouvelle Génération, vivier de création, s’adresse à tous les âges / © G.B. aux idées reçues, le théâtre reçoit aussi bien les jeunes spectateurs que les moins jeunes. « Beaucoup d’étudiants viennent au TNG, et dans le nombre de spectateurs la moitié représente des scolaires et l’autre moitié du tout public » explique Nathalie Gandy, une des huit membres de l’administration. Six créations en trois ans Par ailleurs, le statut de centre d’art dramatique national confère au TNG une aura supplémentaire. En effet, de la même façon que les 34 autres CDN en France ont l’obligation d’être dirigés par
été, des ateliers sur le thème « la Duchère, c’est l’affaire de tous » se poursuivent avec cinq conférences-débats ouvertes à tous pour réfléchir sur le quartier et sa restructuration. La prochaine date est le 23 janvier, sur le thème des normes environnementales dans les constructions neuves. La réunion se déroulera à la maison des fêtes et des familles. Pour plus d’informations : www. laducherecestlaffairedetous.com
Nouveautés
Le quartier SaintRambert bouge Le pôle social et culturel a
un artiste, celui de Lyon répond également à la mission de création. Le cahier des charges est strict : six créations originales sur une période de trois ans, dont au minimum trois auteurs français vivants. Le registre de la programmation, sous l’impulsion de Nino D’Introna, est plutôt contemporain, sans exclure de temps à autre des classiques. A noter bientôt une pièce inédite, Le pays des aveugles, adaptée et mis en scène par le directeur du TNG, d’après la nouvelle d’Herbert George Wells. Rendez-vous dans nos colonnes la semaine prochaine pour en savoir plus.
ouvert ses portes au carrefour du Plateau, du Vergoin et du Village, avec au total plus de 2000m² de salles de réunions et de salles polyvalentes. Le tout pour un invesstissement de 6,4 millions d’euros. A noter qu’une assemblée plénière du Conseil de quartier de Saint-Rambert aura lieu le 2 février à 18h30.
Expo (rappel)
Le parc du Vallon mis à l’honneur
Dans le cadre d’une exposition itinérante intitulée « Parc du Vallon, l’échappée belle » vous pourrez découvrir les aménagements paysagers de
ce parc d’une superficie de 13 ha, au centre du 9 e arrondissement. Le projet est présenté depuis le 6 janvier, et ce jusqu’à demain, dans le hall de la mairie d’arrondissement.
Info +
Contacts du TNG
Pour obtenir des renseignements ou faire vos réservations vous pouvez contacter le 04 72 53 15 15 ou vous rendre sur le www. tng-lyon.fr/ e-mail : billeterie@ tng-lyon.fr Tarifs : 17€ plein tarif, 9€ tarif réduit, 13€ trio (pour 3 personnes)
Jeudi 19 janvier 2012 | 10 du mat’
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VIVRE à L’UPI
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DEVELOPPEMENT DURABLE Des initiatives en pagaille au sein de l’UPI
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CINEMA
SORTIR
Aller au cinéma pour revoir les films de l’année
L’aDDu fourmille de projets
Revivez les bons films de 2011
Par Joël Chicouard
Par Julien Bonnefond l’initiative a trouvé son rythme de croisière : trente amapiens ont adhéré à ce concept. « Nous souhaitons développer cette initiative, mais à un rythme raisonnable », résume Emeline Ivars.
« Nous ne promettons jamais à 100 % la réussite des projets »
Emeline Ivars, présidente engagée de l’aDDu (à gauche) avec la mascotte, Dudu / © J.C.
C
réée en 2007, l’Association du Développement Durable de l’UPI (aDDu) a pris véritablement ses marques depuis deux ans. Les projets voient peu à peu le jour grâce à l’engagement des membres de l’association, les adduciens. Des bénévoles impliqués pour mettre en pratique les bases théoriques acquises dans les différentes écoles de commerce du bâtiment René Cassin. L’objectif de cette année pour l’aDDu ? « Structurer l’association pour la rendre pérenne », indique Emeline Ivars, sa présidente depuis novembre dernier. « Ce n’est pas évident d’être entendu par les administrations de l’UPI mais cela va crescendo. L’aDDu gagne en crédibilité »,
assure l’étudiante de l’Idrac en Programme Grande Ecole. La trentaine de membres de l’association se répartit les projets à concrétiser. Et ces étudiants ne manquent pas d’idées. L’aDDu phosphore. Tour d’horizon des projets de l’association.
Le panier de l’UPI Projet-phare de cette année scolaire, le panier de l’UPI se base sur un « contrat solidaire » entre étudiants, membres de l’administration (amapiens) et exploitants maraîchers. Sous forme d’abonnement, les amapiens s’engagent à reverser une somme (8 à 15 euros par semaine). Et ce, en échange d’un panier de légumes locaux et de saison. Lancée en octobre dernier,
Le système d’échange local (SEL) « Echangeons nos connaissances, partageons notre temps ». Le principe du SEL est simple : partager des services entre ses membres. « Une heure de cours d’anglais en échange d’une heure de bricolage par exemple. Le projet est en train de se monter. Il est en attente de la mise en place d’une base de données pour favoriser ces échanges », explique Emeline Ivars. Des projets en gestation L’aDDu garde sous le coude d’autres idées. Parmi eux : le projet Mont-Blanc, une sensibilisation à l’environnement par l’apiculture et un concours-photo sur le thème « Responsable à 8h, irresponsable à 18h ». « Nous sommes souvent tributaires des contraintes liées à la vie étudiante et associative (stages, examens...). Par conséquent, nous ne promettons jamais à 100 % le succès de ces projets associatifs », conclut Emeline Ivars. En tout cas, l’aDDu y met de la bonne volonté. Plus d’informations sur www.addu.fr
EN DIRECT DE L’UPI Multimédia
On air En plus de votre
rendez-vous matinal quotidien avec le 10 du Mat’, vous pouvez également retrouver tous les jours le travail de nos confrères de la spécialité radio sur www. keskiscpass.com. Au programme, un tour d’horizon complet de l’actualité, mais aussi l’invité du
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jour, Valentin Beaujard, président de l’association des étudiants en orthophonie de Lyon. Il revendique un cursus en cinq ans pour la formation des nouveaux orthophonistes. Retrouvez également la chronique présidentielle : aujourd’hui le Modem.
Petit écran La spécialité
TV n’est pas en reste et vous présente quotidiennement son journal de dix minutes sur l’actualité du Grand Lyon. Reportages, brèves : les journalistes vous présentent également leur travail sur www.keskiscpass.com. N’hésitez pas à laisser vos commentaires !
Adresse: 47, rue sergent Michel Berthet Site Web: www.keskiscpass.com Email: 10dumat@gmail.com Tel: 04 72 85 71 71 Directrice de publication: Isabelle Dumas Directrice de la rédaction : Dominique Humbert Secrétaire de rédaction : Geoffrey Fleury Rédacteur en chef : Rodolphe Koller Rédacteur en chef web : Lucie Barras Rédaction: Lucie Barras, Lucile Bellon, Laurent Benoit, Julien Bonnefond, Guillaume Bouvy, Joël Chicouard, Geoffrey Fleury, Nicolas Gil, Rodolphe Koller, Antoine Lebrun, Eve Renaudin, Natacha Verpillot
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ous dans les salles, pour voir les meilleurs films… de 2011. Le festival « Les Incontournables » d’UGC vient de se terminer et la 15ème édition du festival Télérama prend le relais au Comoedia, jusqu’au 24 janvier. Pendant une semaine, les festivaliers pourront découvrir les 15 meilleurs films de l’année 2011. Il vous en coutera 3 euros avec le pass que vous trouverez dans les Télérama du 11 et 18 janvier.
Rattrapez votre retard cinématographique Pas de panique donc si vous avez raté un film en 2011 et que tous vos amis n’arrêtent pas de vous parler de CE film. C’est le moment d’aller au cinéma et de rattraper votre retard cinématographique. « Voir un film au cinéma entre amis, reste beaucoup plus intéressant que de le regarder en DVD », estime Eric, 22 ans, étudiant en 2 e année d’école de cinéma.
Chacun son film Eric ne s’y trompe pas : « Le prix attire forcément le public, moi je suis abonné, mais l’intérêt de ce genre de festival c’est de pouvoir revoir des films en salle. » Pour lui, l’un des meilleurs films de 2011, c’est Drive de Nicolas Winding Refn. Un avis que partage Gaétan, 23 ans, salarié dans
Le Comoedia de Lyon diffusera les 15 meilleurs films de 2011 à l’occasion du festival Télérama / © J.B. un bureau d’étude : « Incontestablement LE film de l’année dernière, la Bande son et la mise en scène sont parfaits » Pour les spectateurs, la liste des films est attrayante, beaucoup s’y retrouvent suivant la programmation des différents festivals. Arrive aussi en tête Black Swan que Donia ira certainement revoir : « C’est un film qui m’a vraiment plu l’année dernière, il était à la fois sensible et très bien filmé. » Bien sûr, il faudra rajouter à la liste Habemus Papam, Incendies, La piel que Habito, Le gamin au vélo, Les Neiges du Kilimand-
jaro, L’exercice de l’Etat, La guerre est déclarée Le Havre, Il était une fois en Anatolie, Tomboy, et Une Séparation. Pourtant les spectateurs semblent tous d’accord, le film de l’année, c’est Intouchables. Et s’il n’est pas dans la programmation du festival Télérama ou UGC, c’est qu’il peut encore être vu au cinéma dans certaines salles lyonnaises. Cinéma Comoedia, 13 Avenue Berthelot 69007 Lyon - Tel rens. horaires : 08 92 68 69 22 (Toute la programmation et les horaires sur : www.cinema-comoedia.com).
NOTRE SéLECTION Festival
Théâtre
Le festival hip-hop L’Original organise une soirée gratuite ce samedi. Objectif : choisir avec le public l’affiche de l’édition 2012, au cours d’un apéro et concert assuré par les DJs du Break Ya Neck Crew. Soirée sur invitation à retirer à loriginal2012@loriginal-festival, en précisant nom et prénom. 2 invits max / personne.
Un patron autoritaire et brutal apprend sa maladie incurable et surprend son entourage en choisissant de léguer ses entreprises à ses employés. Du mercredi 18 au samedi 21 janvier, 20h, Théâtre National Populaire, 8 place Lazarre-Goujon. De 13 à 23 euros. Tel : 04.78.03.30.00
Hip-hop
Speech
Concert
Electro
A Lyon, Nicolas Jaar sera au Ninkasi Kao le 20 janvier à 19h30 pour défendre son titre « Don’t Break My Love ». Une tournée en France d’uniquement 3 dates (Brest et Paris). Le prix est de 23 euros. Ninkasi Kao - 267, rue Marcel Merieux – Lyon 7e
Braderie
Solidarité
Vendredi et samedi, le Secours Populaire organise une vente de livres, vêtements, bibelots et vaisselle pour financer ses actions. Secours Populaire, 40 rue PréGaudry, Lyon 7e. Rens. 07 72 77 87 77
Jeudi 19 janvier 2012 | 10 du mat’
10 POLÉMIQUE Don du Sang
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Du côté des indésirables
Homosexuels : le sang gêne © DR
Par Antoine Lebrun
Les gays se saignent pour être acceptés
Le don du sang se prive de milliers de poches de sang en refusant les homosexuels / © A.L.
D
epuis le 20 juin 1983, les hommes homosexuels n’ont pas le droit de donner leur sang. Une interdiction inscrite dans la loi depuis le 12 janvier 2009. Qualifiés de « population à risque », les homosexuels ayant des partenaires multiples seraient entre 12% et 18% à être contaminés par le VIH contre 0,1% des hétérosexuels. Pourtant, cette décision peut paraître surprenante. En effet, le questionnaire soumis aux donneurs repose sur la confiance, aucune vérification n’étant faite sur les pratiques prétendues. Ce même questionnaire exclut d’autres catégories comme les porteurs de piercings et de tatouages, les personnes ayant déjà été perfusées ou les personnes ayant eu des relations sexuelles récentes avec des prostituées. S’ajoutent les personnes ayant habité en Grande-Bretagne entre 1989 et 1996 (en raison du risque de transmission de la vache folle), même végétariennes. Le seul moyen dont dispose un homosexuel pour donner son sang
est de cocher « non » à la question « Avez-vous déjà eu un rapport non protégé avec un autre homme ? ». Au niveau politique, certains se sont prononcés en faveur de l’annulation de l’interdiction, sans ne jamais rien faire pour. Xavier Bertrand s’est toujours dit « pour » la fin de l’interdiction, mais il a seulement réussi à séparer les homosexuels des toxicomanes et des prostituées dans la loi. Roselyne Bachelot s’est prononcée en faveur des gays en 2007, avant de faire entrer l’interdiction dans la loi en 2009… Alors que les textes européens interdisent une discrimination sur l’orientation sexuelle et les « populations à risque », la loi française stipule l’inverse et prédomine sur les règles continentales. « L’ironie » va plus loin encore. Le 31 décembre 2008, François Fillon annonce comme cause nationale pour 2009 « le don de vie ». Le 12 janvier 2009, un arrêté ministériel officialise la contre-indication des homosexuels.
L’association Pourquoi Sang Priver se bat pour réintégrer les homosexuels dans le parcours transfusionnel. Composée d’une dizaine de membres actifs, elle veut faire connaître auprès du grand public l’interdiction passée sous silence. Après Toulouse et Paris, l’association se mobilisait à Lyon hier, place de la République, où se déroulait une collecte. Le but : distribuer des tracts pour informer, alerter et encourager la population hétérosexuelle à donner son sang pendant que les homosexuels ne le peuvent pas. Car en France, alors que les besoins de dons sont croissants, l’interdiction prive l’Etablissement Français du Sang (EFS) de 26 000 à 150 000 poches de sang. Les membres de Pourquoi Sang Priver souhaitent que les textes ne parlent plus de « population à risque » mais de « comportements à risque » pour qualifier les homosexuels. L’association dénonce des études orientées : celles-ci seraient réalisées à la sortie des backrooms et des saunas. Places fortes homosexuelles mais non représentatives de la communauté. Si un homosexuel peut mentir pour donner son sang, la franchise le fiche régionalement à vie. Comme à chaque rassemblement, la manifestation s’est conclue par une grande haie de bras donneurs, les membres tendant le bras comme pour donner leur sang. AL.
Témoignages Cyril Chevreau, Président de l’association « Pourquoi Sang Priver ? » « Si le “petit plus” est coché, on est éjecté. C’est une surenchère au principe de précaution. On vient donner notre sang en tant qu’individu et non en tant que population à risque. Notre message se diffuse médiatiquement mais il n’y a aucune écoute des autorités. Si quelques politiques s’emparent du sujet (François Hollande dans son programme présidentiel), c’est en prévision des élections. J’ai voulu donner mon sang en Ile-de-France. J’ai dit que j’étais homosexuel et me voilà aujourd’hui fiché dans toute la région jusqu’en 2096 ! »
David Chanel, sympathisant de l’association « Je suis allé donner mon sang sans me douter que je ne pourrais pas le faire. J’ai été très surpris qu’on me le refuse car je n’étais pas au courant. La loi est tellement passée sous silence que même les personnes les plus concernées comme moi ne sont pas au courant de son existence. Je connais beaucoup d’homosexuels fidèles et d’hétérosexuels qui cumulent les conquêtes. Evidemment je suis maintenant fiché. Je ne peux pas donner mon sang tant que je ne suis pas soigné de ma maladie. On a beau tout faire, on ne peut pas donner si on est homosexuel. »
Jacques Courchelle, directeur des prélèvements de l’EFS « Les études montrent que les risques sont majorés chez les homosexuels. Il y a deux cents fois plus de risque de contracter le VIH lors de rapports entre hommes. On ne veut pas prendre de risques, d’autant plus que les tests ne sont pas à 100% sûrs. Par sécurité, les autorités préfèrent interdire l’accès aux homosexuels. L’objectif est de donner une garantie de plus aux receveurs. A l’Etablissement Français du Sang, nous n’avons pas de position à avoir. Nous appliquons la réglementation. Il n’y a pas de discrimination tant qu’on est dans la loi. » 10 du mat’ | Jeudi 19 janvier 2012
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DU MAT’
Vivre à l’UPI
Coup de pouce aux Restos du Coeur Page 8 www.keskiscpass.com
L’autre insécurité Par Rodolphe Koller L’insécurité désigne un manque de sécurité, au sens littéral. Mais l’insécurité, c’est aussi l’inquiétude qui en résulte. Regarder par dessus son épaule dans une ruelle mal éclairée passé 22h, craindre chaque matin de retrouver son rétroviseur cassé ou sa voiture incendiée, tenir un commerce et s’inquiéter de se retrouver de l’autre côté d’un canon de kalachnikov. Cette insécurité dont le populisme voudrait vous débarrasser en poussant à la répression, au repli communautaire et à la stigmatisation de l’autre. Pour d’autres, l’insécurité, ce n’est pas ce tracas du quotidien, cette boule au ventre, cette appréhension permanente. Alimentaire, dans certains pays d’Afrique, elle remet chaque jour en question la survie de millions de personnes. Sauf qu’il est bien plus vendeur de faire les gros titres sur ces jeunes qui parlent fort et roulent en scooter, que sur ceux qui affament le monde. Aujourd’hui, à l’heure où notre journal sortira de presse, une manifestation aura lieu devant le siège lyonnais de Monsanto, à Bron. Une multinationale bien connue pour sa culture de plans OGM, censée mettre un terme à la faim dans le monde par des rendements agricoles accrus. Mais aussi et surtout par des graines brevetées que les agriculteurs ne peuvent pas re-semer à la nouvelle saison sans payer de royalties. L’insécurité, c’est aussi et surtout que l’avenir de la planète dépende de sociétés qui se soucient plus de leurs profits que de la vie d’êtres humains.
EN COULISSES
Spiritisme : avant tout un état d’esprit(s)
Page 4
Pour arranger les chiffres, priorité à la petite délinquance
© Mélodie Schwertz
éDITO
Vendredi 20 janvier 2012 | N°7
Moins 20% de délinquance dans le Rhône en dix ans selon les chiffres officiels. Page 2 et 3 SCIENCES ET TECHNOLOGIES
Clim : moins polluante, plus inquiétante Page 6
WEEK-END
Festival polaire : un cinéma rafraîchissant
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Alain Chizat, secrétaire départemental d’Unité Police / © L. B.
DELINQUANCE Quelle légitimité pour les chiffres officiels ?
Guéant, la police et les chiffres Par Lucile Bellon et Guillaume Bouvy
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es récents chiffres de la délinquance annoncent une diminution de 20% en 10 ans, dans le Rhône, ainsi qu’un taux d’élucidation des affaires qui est passé de 21 à 37%. En revanche, les violences envers les policiers ont augmenté de 15% en 2011. Pourtant, du côté des syndicats de Police, le discours est tout autre. « Je ne peux pas vous dire que la délinquance a diminué. » Pour Alain Chizat, secrétaire départemental du syndicat de la Police nationale, Unité Police, les chiffres de la délinquance ne sont pas valables. « On peut faire dire ce que l’on veut à des chiffres. Comment voulez-vous montrer l’insécurité en se basant seulement sur des critères comptables comme les plaintes ou les faits de crimes et délits ? » D’autant que pour lui, cette culture du chiffre, « initiée par Nicolas Sarkozy en 2002 », n’est pas tenable. « Il y a un mélange du service public et de la comptabilité qui n’est pas possible » reprend-il. Car si cette politique du chiffre impose
10 du mat’ | Vendredi 20 janvier 2012
aux agents de police des résultats toujours meilleurs, elle fausse également l’analyse de l’évolution de la délinquance. « Dans le calcul des chiffres de la délinquance, un délit constaté fait augmenter les chiffres, mais un délit constaté et élucidé fait diminuer la délinquance. » Priorité aux « petites affaires » Autrement dit, pour faire baisser les chiffres de la délinquance ces dernières années, les « interpellations faciles » ont été multipliées. « Si une personne qui fume un joint est interpellée, automatiquement la délinquance diminue, et quand vous ramenez ça à un nombre incalculable d’interpellations de ce type, vous pouvez dire que la délinquance diminue » explique Alain Chizat, « mais on ne peut pas dire pour autant que l’on a réglé le problème de
la circulation de la drogue ». Et c’est là que le bât blesse, car « aujourd’hui on ne demande plus à la police de travailler sur l’investigation, sur les trafics de drogue, on lui demande de se concentrer sur les interpellations, cela prend moins de temps ». C’est cela qui, aujourd’hui, constitue le quotidien des agents de police. Ils doivent « pour répondre à cette politique du chiffre » délaisser la grosse délinquance et privilégier « les petites affaires ». Les chiffres ne sont donc pas réellement significatifs de la réalité des crimes et des délits. Si elle n’a ni diminué, ni augmenté elle a en tout cas changé de nature. « Tout ça c’est une manipulation » précise-t-il.
“Les chiffres ne sont pas significatifs”
La mauvaise réputation Pour autant, Alain Chizat ne contredit pas toutes les annonces concernant la délinquance. « Il est clair
que les violences, tant verbales que physiques, envers les policiers ont augmenté » explique-t-il, « sur le terrain il y a une certaine agressivité de la part des gens envers les policiers que l’on ne connaissait pas avant. Ils sont mal vus ». Un phénomène lui aussi lié au manque de temps des agents de police. « Les interventions sont faites tellement rapidement qu’ils n’ont plus le temps de connaitre les gens, il n’y a plus de dialogue » reprend le syndicaliste. L’autre cause de ce malaise, qui s’est installé entre la police et la population, « c’est la disparition de la police de proximité en 2002. Cela aussi permettait de créer un dialogue avec les gens, notamment avec les jeunes » assure-t-il. Cette réalité qu’il décrit avec écœurement serait la cause d’un mal-être au sein des effectifs de police, mais surtout, des agressions de confrères sur le terrain de plus en plus fréquentes. Ce qui vient, une fois encore, remettre en cause la culture des chiffres et des résultats.
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TEMOIGNAGES
Les habitants des quartiers de Lyon confrontent leurs avis
Après les chiffres, la réalité
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Par Guillaume Bouvy es chiffres de la délinquance sont tombés, mais sont-ils exactement à la mesure de la réalité ? Il semblerait que si les données statistiques baissent, le sentiment d’insécurité, lui, est encore bien ancré chez les Lyonnais. Exemple avec Christian, 84 ans, pour qui l’accentuation de la délinquance va de pair avec les années : « Ça fait plus de quatrevingt ans que j’habite dans le 6e, et je trouve que le quartier a beaucoup perdu en tranquillité. Pour ce qui est de la délinquance, il y a des tags en bas de mon immeuble mais si ça s’arrêtait là encore régulièrement des gens cassent les rétroviseurs des voitures dans la rue. »
Des sentiments mitigés Pour autant, Christian ne se sent pas inquiété ni menacé lorsqu’il se promène le soir. Le 6e arrondissement étant un quartier plutôt aisé, il est loin d’être à l’abri de délinquance plus lourde, comme en témoigne Marie. Cette riveraine de 37 ans a été témoin direct d’un braquage. « J’étais dans une pâtisserie, en train de choisir un gâteau quand une personne est entrée J’ai entendu “la caisse !” Il n’était pas armé, et le personnel lui a répondu que les caisses étaient bloquées » raconte-t-elle. L’individu est reparti en fin de compte, laissant Marie sous le choc. En traversant le Rhône, sur la Presqu’île, une commerçante de la rue Victor Hugo est dépitée : « Souvent, des articles disparaissent, surtout pendant les soldes. Mais cela coûte trop cher selon mon patron de faire installer un portique de sécurité devant la porte et un rideau de fer. Je ne parle même pas de ce qui s’est passé en
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Le quartier de la Duchère, en pleine mutation / © G. B. octobre 2011. » à ce moment-là, tandis que la grande majorité des commerces de la rue avait baissé ses rideaux suite aux émeutes, l’enseigne s’était vue piller, et la porte avait été fracturée.
“Il y a différents types de délinquance” Mais que fait la police ? A la Duchère, dans le 9e arrondissement, les idées reçues peinent à s’effacer. Pour Maxence, ancien lycéen à la Martinière, les choses sont en train d’évoluer, avec toutefois quelques réserves : « Avant il ne fallait pas trop sortir le soir. Les choses sont en train de changer grâce aux nouveaux projets d’urbanisme, même si je ne conseillerais pas à une fille d’y aller la nuit. » Du côté de la police, la délinquance revêt plusieurs aspects : « Il faut
Les critiques Claude Guéant a donné les chiffres de la délinquance pour 2011, mardi dernier, en annonçant une diminution de 0,34% de la délinquance générale en 2011. Ils sont largement commentés et critiqués par l’opposition, à l’image de Marine Le Pen, qui s’est empressée de contester les chiffres avancés par Claude Guéant. Eva Joly, quant à elle, a jugé que les annonces de Claude Guéant s’apparentant plus à une politique de « communication déconnectée de la réalité du terrain.»
d’abord définir ce qu’est la délinquance » commente un agent, « selon moi quand des personnes roulent à 110 km/h sur le plateau au lieu de 50, là c’est de la délinquance. Les graffitis par exemple c’est différent. Sauf quand c’est « Nique la police », mais sinon ça ne dérange pas tant que ça. » Point faible dans ce quartier, la police nationale se situe à Vaise, autrement dit pas dans une proximité immédiate. La Police municipale patrouille jusqu’à 22h. Ensuite, Vaise prend le relai. Pourtant, ce point n’explique pas nécessairement la violence du quartier pour l’agent de police : « Il y avait une Police nationale avant, mais il n’y avait pas plus de plaintes enregistrées. Certains craignent des représailles, notamment les employés du quartier. » De surcroît, il faut descendre jusqu’au commissariat pour porter plainte. Le projet d’ouvrir un nouveau commissariat de Police nationale serait en cours. Manifestement, la délinquance est aussi voire surtout une affaire subjective et personnelle, à Lyon comme ailleurs.
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Le centre social de la Duchère, entre prévention et action Depuis quatre ans, le centre social de Duchère Plateau a mis en place le programme « Modaccès ». En partenariat avec le collège Victor Schœlcher, le centre accueille des jeunes exclus du système scolaire, qui ont entre 11 et 17 ans. Soued Taguia, en charge de ce dispositif, explique : «Notre but n’est pas de faire de la pédagogie mais de la prévention. Nous échangeons et discutons avec des jeunes, mais j’ai le sentiment que la violence se banalise et qu’ils n’ont pas toujours conscience du non-respect ou du mal qu’ils peuvent faire aux autres.» Ainsi, le centre social reçoit entre deux et trois jeunes chaque semaine. Autre élément qui interpelle aussi Soued : « Maintenant les jeunes arrivent facilement à se battre pour pas grand chose. Et s’ils ne répondent pas, ils passent pour des dégonflés aux yeux de leurs camarades. Ce qui me surprend, c’est que ça concerne autant les filles que les garçons. » En tant qu’employée du centre depuis huit ans, elle a souvent subi des violences matérielles, puisque Soued a dû changer plusieurs fois le pare-brise de sa voiture, même si elle reconnaît que les choses se sont un peu calmées ces derniers temps. « Depuis un an j’ai constaté moins de dégradations, car avant c’était chaque jour. C’est peut-être parce que les policiers passent un peu plus souvent.» ajoute-t-elle. Exception faite d’une voiture d’Amnesty International qui avait été incendiée il y a de cela six mois. G.B.
Les chiffres
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C’est en pourcentage la diminution de la délinquance dans le Rhône en dix ans. La délinquance de proximité a chuté de 40%, le taux d’élucidation est passé de 21,7% à 37%. En revanche, les violences envers les policiers ont augmenté de 15% en 2011. A l’échelle nationale, la délinquance a diminué de 16,47 % entre 2002 et 2011. Vendredi 20 janvier 2012 | 10 du mat’
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EN COULISSES
EXPéRIENCE
Le centre lyonnais Allan Kardec accueille deux fois par semaine
Le spiritisme à taille humaine Par Eve Renaudin
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eux fois par semaine, l’association Allan Kardec organise des réunions publiques. Des rencontres qui pourraient s’apparenter à des conseils de quartier si ce n’est leurs intitulés : réunion spirite le samedi et aide spirituelle le mercredi. Cette dernière doit permettre aux participants de demander des nouvelles de leurs proches décédés, mais aussi de les soulager du poids de leurs maladies par magnétisation. Ce mercredi, une vingtaine de participants, dont plusieurs habitués, se recueillent en attendant que les médiums se mettent en condition. Ils se divisent en deux catégories : ceux qui parleront pour les esprits et ceux qui écriront pour eux. Catherine Perrinet, l’une des bénévoles de l’association, officie en tant que présidente de séance pour la soirée. Elle donne la parole à tour de rôle aux médiums, en précisant de quel cas ils doivent s’occuper. Elle se base pour cela sur une forme d’ordre du jour : des fiches remplies par les participants et contenant leurs interrogations.
« Il veut qu’on l’aide » L’ambiance dans la salle se fait pesante alors que les médiums prennent la parole à tour de rôle. Le but de la manœuvre est d’aider les esprits à se détacher du monde de la matière. Et certains s’accrocheraient parfois de telle manière qu’ils pourraient gêner les vivants. Catherine Perrinet conseille d’ailleurs à l’un d’eux de se montrer moins désagréable. à d’autres, elle demande à l’assemblée d’envoyer des fluides « pour un esprit qui doit se détacher de la matière ». Les prières peuvent aussi s’adresser aux vivants. Maladies, dépressions, sommeil difficile… la présidente de séance énumère le cas de chaque absent pour qui l’assemblée doit envoyer ses prières et ses fluides. Les malades présents peuvent, quant à eux, bénéficier 10 du mat’ | Vendredi 20 janvier 2012
Deux médiums de l’association commentent la séance sous le portrait d’Allan Kardec. / © E.R. de passes magnétiques. Une femme s’avance et le médium place ses mains au-dessus de sa tête. L’air se fait de nouveau plus lourd lorsque la salle se recueille pour soulager la malade par l’esprit. Un phénomène que certains participants, à l’image de Marie, disent ressentir physiquement : « J’ai eu une impression de chaleur, de grande chaleur. »
de venir ici, j’ai essayé beaucoup de choses pour répondre à mes interrogations spirituelles », se souvient Céline, la belle-fille de Catherine Perrinet. Ce qui l’a séduit dans le spiritisme tel que le conçoit le centre Allan Kardec, c’est sa rationalité. « Pas besoins de mystifications, d’ustensiles ou de rituels », se réjouit la jeune femme.
« Pas besoin d’ustensiles ou de rituels »
Pas nécessaire d’adhérer Si le centre Allan Kardec ouvre ses portes gratuitement à quiconque s’intéresse au spiritisme, nul n’est obligé d’adhérer à l’association. Ceux qui le souhaitent peuvent néanmoins s’acquitter de 8€ de cotisation mensuelle et assister à des cours. Parmi ceux-là, Catherine Perrinet note bon nombre de médiums potentiels qui veulent développer leur talent. D’autres sont simplement intéressés par la philosophie qui découle de la pratique du spiritisme. « Avant
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Une asso’ presque comme les autres Il ressort également de la réunion une vraie solidarité entre les participants. Ces derniers se connaissent quasiment tous et, sitôt la séance terminée, ils viennent aux nouvelles les uns des autres. Vu de l’extérieur, cette assemblée pourrait tout aussi bien être une réunion de quartier. Rien ne manque, pas même l’annonce du loto annuel de l’association. à la différence près que l’eau distribuée à la sortie est magnétisée, et que les personnes décédées sont également invitées à donner leur avis.
Allan Kardec
▶ Né le 3 octobre 1804 à Lyon. ▶ Sceptique, il observe les manifestastions des esprits avec attention.
▶ Son Livre des Esprits synthétise 50 carnets de
compte-rendus de communication avec les esprits.
▶ Sa devise : « Naître, mourir, renaître encore et progresser sans cesse, telle est la loi »
ECONOMIE ET SOCIAL
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SOCIETE
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Admissions parallèles : les écoles se démocratisent
Un moteur de diversité pour les écoles Par Natacha Verpillot
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es admissions parallèles sont une voie de plus en plus prisée par les étudiants. Elles s’inscrivent aussi dans une véritable politique des écoles qui multiplient les efforts pour refléter la diversité de la société. Cette alternative permet aux candidats d’accéder aux grandes écoles sans passer par les classes préparatoires. Ce modèle permet de postuler à un concours en admission parallèle à partir d’un bac +2. Dès lors, l’étudiant peut intégrer une école en première année. Ce type de cursus offre aussi une possibilité aux titulaires d’un bac +3 ou d’un bac +4 d’entrer dans une école directement en deuxième année. Cependant, les sélections sont plutôt strictes. Les concours requièrent un bon niveau académique et une forte motivation.
Vecteur de diversité Ces circuits profitent aux écoles particulièrement friandes des profils multidisciplinaires. Ce mode de sélection permet aux établissements, surtout les écoles de commerce, de diversifier leur recrutement. Près d’un tiers des étudiants en école de commerce est recruté grâce aux admissions parallèles. Un quota maximal imposé par la Conférence des grandes écoles pour que ces admissions ne prennent pas le pas sur les recrutements prépas. La sphère privilégiée des doubles compétences dans les business schools est
le troisième cycle. L’IDRAC, école de commerce lyonnaise, recrute une large partie de ses étudiants par la voie des admissions parallèles, notamment en master. Elle intègre des étudiants qui n’ont pas forcément suivi un cursus en rapport direct avec la formation convoitée. « L’objectif principal est d’être intégrateur, de recruter des étudiants d’univers différents pour qu’ils puissent maîtriser une double compétence », explique Nora Bouamari, responsable pédagogique des masters à l’IDRAC Lyon.
Les BTS privilégiés L’institut d’études politiques (IEP) de Lyon propose un concours à des étudiants aux profils divers, qui souhaitent entrer à Sciences Po en deuxième ou quatrième année, ainsi qu’aux étudiants à la recherche d’un label ou d’une spécialisation. « Ils viennent chercher la complémentarité ou une autre forme de compétence », note Laure MalicetChebbah, responsable des études à l’IEP. Selon elle, cet institut fait preuve d’une réelle « volonté de diversification » avant de confier que « cela fait du bien d’avoir des gens de tous horizons. C’est une bouffée d’oxygène. Dans un cursus en cinq ans, s’il n’y avait pas d’admissions parallèles, ce serait un peu étouffant. » Certaines écoles souhaitent avant tout « donner accès à une formation à des jeunes aux profils différents », assure Isabelle Dumas, de l’ISCPA Lyon. Cependant, cette admission doit impérativement « répondre à
Du côté de l’ISCPA, les admissions parallèles concernent les étudiants possédant un bac +2 ainsi qu’une expérience journalistique / © N. V. des vraies envies et motivations ». Le dispositif semble bien fonctionner puisque les écoles s’accordent à dire que le taux de réussite est équivalent pour les élèves ayant suivi l’intégralité de la formation et les étudiants en admission parallèle. Il paraîtrait même qu’ils tirent leur épingle du jeu en termes d’insertion professionnelle. Selon une étude réalisée par l’observatoire Passerelle, ne concernant que les écoles de commerce, 62% des recruteurs interrogés disent tenir compte de la formation initiale. De même, 41% privilégient les titulaires d’un BTS contre 15% les classes préparatoires.
PORTRAIT Pourquoi intégrer une école en admission parallèle ?
« Je suis venue chercher les outils techniques » Sophie, 25 ans, a été admise directement en deuxième année de journalisme à l’ISCPA, l’an dernier. La jeune femme a toujours souhaité être documentariste. Après l’obtention de son bac, elle opte pour un parcours universitaire. L’étudiante suit une licence et un master en anthropologie, un choix qu’elle
juge « en adéquation avec [ses] aspirations ». C’est en master 2 qu’elle réalise qu’il lui faudra compléter sa formation. « Le cursus était très pesant, très théorique. Et surtout, l’anthropologie ne correspond à aucun métier », confie l’étudiante. Ne perdant jamais de vue son objectif, elle veut acquérir un savoir-faire,
histoire d’avoir « un bagage pour justifier d’un métier auprès d’un employeur ». Elle décide alors de tenter le concours de l’ISCPA pour l’intégrer en admission parallèle. « Je suis venue chercher les outils techniques, apprendre les techniques journalistiques et vidéo » en somme, multiplier ses compétences. N.V.
EN BREF La hausse
2,1% Selon l’INSEE, cela correspond à la hausse moyenne des prix à la consommation sur l’année 2011 par rapport à 2010. L’inflation moyenne était de 1,5% en 2010. A noter que les prix de l’énergie ont subi une hausse de 12,3% l’année dernière.
L’idée
Téléchargement En
déplacement à Nantes hier, François Hollande a annoncé sa volonté de modifier l’actuelle loi Hadopi encadrant le téléchargement, en la remplaçant par un système permettant de rémunérer les artistes en développant l’offre légale sur internet tout en faisant participer l’économie numérique.
La déclaration Nicolas Sarkozy
Présent hier matin à Lyon Eurexpo pour présenter ses voeux aux forces économiques locales, Le Président de la République s’est permis un brin d’optimisme dans son discours: « La France peut résister à la crise. Elle à tous les atouts pour faire face à la situation. » Vendredi 20 janvier 2012 | 10 du mat’
6 SCIENCES ET TECHNOLOGIES POLémique
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Un nouveau gaz réfrigérant inquiète les écologistes
Climatisation auto : du feu dans le gaz Par Laurent Benoit
Dans les séries TV, l’acide fluorhydrique est, par exemple, utilisé pour dissoudre un cadavre... © Breaking Bad - AMC/Vince Gilligan
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eurodéputée Europe écologie - Les Verts Michèle Rivasi veut tirer le signal d’alarme sur les risques mortels d’un nouveau gaz qui doit envahir les climatisations automobiles. Le HFO-1234yf, de son petit nom, est un gaz développé par le groupe Honeywell & Dupont, qui doit être introduit dans les systèmes de climatisation des véhicules dès 2O12. Le règlement européen de 2006 sur les gaz fluorés vise à lutter contre le réchauffement climatique. Et ceux utilisés jusqu’à aujourd’hui sont tous tombés sous sa coupe. Le R134a, actuellement exploité, sera définitivement banni de tout véhicule d’ici 2017. Homologué en Europe, au Japon et aux Etats-Unis, son remplaçant arrive donc sur les mar-
chés. Michèle Rivasi, invitée lundi de France Inter, a affirmé que « ce gaz inflammable et toxique pourrait mettre en danger la vie des conducteurs en cas de collision frontale entre véhicules, ou même blesser les pompiers qui tenteraient d’éteindre un incendie de voiture ». Le HFO-1234yf, qui s’enflamme à « faible température » (405°C, un incendie peut monter à 1200°C), représente une menace. D’autant plus qu’au contact de l’eau, il produit de l’acide fluorhydrique, corrosif et mortel. Des faits relevés par l’Institut fédéral de recherche sur les matériaux et les essais. Une alternative existe : le R152. Mais les constructeurs rechignent pourtant à l’utiliser car il nécessite des modifications des circuits, engendrant 30% des coûts supplémentaires.
Honeywell contre-attaque Pour le fabricant, la pilule passe mal. Honeywell défend un gaz « à 99% moins nocif pour le réchauffement planétaire que celui actuellement utilisé dans la plupart des systèmes », et rappelle qu’ « il ressort des essais qu’il est sain pour une utilisation automobile ». Lors d’un accident de la route, « il y a plusieurs composants formant de l’acide fluorhydrique. Nous ne comprenons pas pourquoi ce réfrigérant, aux quantités très faibles en voiture, suscite tant d’interrogations ». Le gaz a ainsi été approuvé par SAE International, qui regroupe ingénieurs et experts des industries de l’automobile, de l’aérospatiale et des véhicules commerciaux. Pour enfoncer le clou, l’entreprise cite les résultats d’une autre étude de l’association allemande Fireworkers, qui conclut que « l’utilisation est sans danger pour les passagers des voitures et des intervenants d’urgence ». Les scientifiques plutôt sceptiques La communauté scientifique souhaite rester prudente. Les tests comparant l’actuel R134a et ce nouveau HFO-1234yf nuancent beaucoup les accusations de la députée. Selon l’INERIS (Institut National de l’Environnement industriel et des RISques), le HFO est en effet un peu plus inflammable, mais n’explose pas, et il ne délivre pas plus d’acide fluorhydrique que les gaz actuels. Honeywell rappelle aussi que pour enflammer le HFO, « il faut 20 000 fois plus d’énergie que pour de l’essence », d’après des tests de l’agence de sécurité américaine
ZOOM En brûlant, le HFO-1234yf peut, au contact de l’eau, créer un acide mortel
Un gaz, deux risques Non seulement le HFO-1234yf s’enflamme, mais en brulant, il produit du fluorure d’hydrogène qui se transforme, au contact de l’eau, en acide fluorhydrique. Un gaz caustique qui est « un poison mortel et indolore », explique Jean-Pierre Tarasset, chercheur en chimie. « Concrètement, c’est l’un des acides les plus dangereux pour les corps organiques. Sa 10 du mat’ | Vendredi 20 janvier 2012
capacité d’attaque est telle qu’il peut faire rapidement fondre du verre. » Mais son aspect le plus redoutable, c’est son contact cutané indolore : « Vous ne ressentez rien, mais les symptômes apparaissent peu après, quand l’acide atteint vos os ». Inhalé, avalé ou en contact avec la peau, ce gaz est extrêmement violent et mortel. « Son seul antidote connu, le
(SAE) : le gaz s’enflamme à 750°C avec la présence d’huile lubrifiante, à 1000°C sans. Des chiffres qui diffèrent de ceux de l’étude citée par Rivasi. Si le débat est relancé, l’Association des constructeurs automobiles européens a elle-aussi assuré via un communiqué que « les véhicules utilisant HFO-1234yf sont aussi sûrs que ceux utilisant le précédent réfrigérant ». Si la députée n’a pas officiellement réagi à la réponse virulente de Honeywell, le débat est en tout cas relancé. Alors tout cela n’est-il qu’un buzz exagératif ou un réel danger dissimulé par les lobbies ? Réponse dans l’année. Peut-être.
EN BREF L’appli Wiki Android 2 ans et demi après l’iPhone, Google Android se voit enfin doté de l’application officielle Wikipedia. Téléchargeable gratuitement sur le Market, elle permet l’accès à 20 millions d’articles dans 280 langues, même déconnectée d’internet. Le GPS est également de la partie, pour informer le lecteur de l’endroit où il se trouve.
La chute R.I.P. Kodak à court de
liquidités, l’entreprise Kodak s’est officiellement déclarée en faillite, hier. Symbole de l’innovation photographique américaine durant le XXe siècle, la société avait perdu du terrain face à Polaroid dans les années 80, et les japonais pendant l’arrivée du numérique dans les années 2000. Kodak aura obtenu un crédit de 950 millions de dollars pour se restructurer.
La fusion gluconate de calcium, doit être immédiatement administré au blessé en cas de contact, sinon il sera trop tard. Et là encore, cela ne garantit rien, tout dépend de la gravité des brûlures. » Actuellement, en cas d’incendie, les émissions d’acide fluorhydrique est le principal souci de sécurité pour le marché des voitures électriques. L. B.
Le Post change de nom Lundi 23 janvier,
le Post.fr, site participatif du Monde, deviendra le Huffington Post français. Anne Sinclair, journaliste et épouse de Dominique Strauss Kahn, y occupera le poste de directrice éditoriale. Peu de changement dans le contenu. Son équivalent américain rattaché à AOL et lancé en 2005 attire 37 millions de lecteurs par mois.
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VIVRE DANS LE 9e
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CULTURE Les habitants de Vaise parlent de leur quartier méconnu, pourtant multiculturel.
Le brassage urbain de Vaise Par Julien Bonnefond
«J
e ne connais pas le quartier. Pourtant, j’y habite depuis trois ans. » Sébastien, étudiant en école de commerce à l’Université René Cassin est très réaliste sur sa vision de Vaise. La méconnaissance du quartier est un problème récurrent, alors le 10 du mat’ a décidé de faire un tour dans les rues de Vaise pour prendre la température, aller à la rencontre de la population et voir quelle vision les habitants ont de leur quartier.
« Pas question de partir de ce beau quartier ! » Ce qui frappe au premier abord, c’est la diversité des restaurants : chinois, cambodgien, turc, algérien, indien, et même… breton. Autant dire que les saveurs se mêlent dans les rues Marietton et Salengro, les deux plus grandes artères du secteur.
Paisible mais animé « C’est un très bon quartier. Contrairement à ce qu’on en dit, les gens se rencontrent très facilement » s’exclame Ali. Et il sait de quoi il parle. à 34 ans, il tient une épicerie près de la station de métro Valmy. Et quand on l’interroge sur l’individualisme des riverains, il se fâche presque : « à chaque fois que quelqu’un passe la
QUOI DE NEUF ? Marchés alimentaires Marché Duchère Balmont Boulevard de Balmont Mardi et samedi de 6h à 13h30. 43 commerçants : fruits, légumes, fromages, viandes, charcuteries, poissons et fleurs. Marché Duchère Plateau Avenue du Plateau Vendredi de 6h à 13h. 1 commerçant : fruits, légumes. Marché Duchère Sauvegarde Avenue de la Sauvegarde Jeudi et dimanche de 6h à 13h. 14
La population totale de Vaise atteint 49 000 habitants/ © J.B. porte de mon magasin, je m’intéresse à lui. Quand je pose des questions aux gens, j’attire leur curiosité à eux aussi. » Bon raisonnement. Suivant ce conseil avisé, nous continuons notre route. à un feu rouge, nous abordons Marie, une retraitée qui vit à Vaise depuis « bien longtemps ». Pour elle, habiter ici est un plaisir : « Au début, j’avais du mal avec tous les changements et les travaux, mais je me sens bien ici, pas question de partir ! » Contrairement à l’image du quartier vieillissant, la
commerçants : fruits, légumes, viandes et fleurs. Marché Roger Salengro Place de Paris Mercredi, samedi de 6h à 13h, et dimanche de 6h à 13h30. 29 commerçants : fruits, légumes, fromages, viandes, volailles, rôtisserie, charcuteries, poissons, pains, pâtisseries et fleurs. Marché Loucheur d’aprèsmidi Rue Louis Loucheur Vendredi de 15h à 20h. 13 commerçants : fruits, légumes, fromages, boucherie, rôtisserie, pâtes fraîches et plats cuisinés.
population est composée à plus de 60% par des moins de 40 ans. Marc et son collègue, Patrice, ne vivent pas ici, mais ils y travaillent. Chaque vendredi soir, c’est la même routine. « Nous allons boire un verre dans un des bars du coin. Pour nous, c’est ça aussi la diversité : pouvoir parler avec des gens du quartier et des inconnus. » Alors maintenant, si l’on vous demande ce que vous connaissez de Vaise, plus d’excuses ! Sinon vous viendrez vous balader avec nous...
Marché Saint Rambert Place Schönberg Vendredi de 6h à 13h. 15 commerçants : fruits, légumes, charcuteries, rôtisserie, fromages, poissons, pâtes fraîches, miel, confiseries et fleurs. Marché Saint Rambert Village Place Henri Barbusse Dimanche de 6h à 13h. 3 commerçants : fruits, légumes, volailles et charcuteries. Marché Biologique Place Valmy Mardi de 6h à 13h. 7 commerçants : fruits, légumes et pains.
Marché Champvert Avenue Barthélémy Buyer Samedi de 6h à 13h. 20 commerçants : fruits, légumes, viandes, charcuteries et fleurs. Marché Le Vergoin Rue Albert Falsan Mardi de 6h à 12h30. 1 commerçant : fruits et légumes.
Social
Envie de déposer des vêtements et de faire un geste pour les plus démunis ? Le Foyer Notre Dame vous accueille du lundi au vendredi de 8h30 à 12h. Foyer notre Dame – rue Berjon, 69009 Vaise.
Vendredi 20 janvier 2012 | 10 du mat’
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VIVRE à L’UPI
INITIATIVE
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L’UPI accueillera une collecte au profit des Restos du Coeur
L’appel au coeur
Par Nicolas Gil Le centre de Gorge de Loup en chiffres Le centre du 5e et du 9e, c’est 124 bénévoles, qui aident à l’heure actuelle 517 familles, dont une cinquantaine qui viennent de l’ouest lyonnais. « Cela représente énormément de travail, on n’arrête pas de la journée, raconte Daniel Sicard. Il n’y a pas vraiment eu d’augmentation des demandes ces dernières années, mais on a accueilli en 2011 35% de nouveaux arrivants, ce qui est conséquent ».
Parmi les bénéficiaires, une quinzaine d’étudiants
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Affiche pour la collecte / © Yann Boutier
u 23 au 27 janvier, l’UPI organise, pour la première fois, une grande collecte au profit du centre des Restos du Cœur qui couvre les 5e et 9e arrondissements. Tous les jours, de 12h à 14h, un stand sera installé dans le hall pour recueillir les dons de denrées. Des caisses seront placées dans les corners des écoles pour permettre à tout le monde de faire un geste. « On compte sur les dons de tous, à la hauteur des moyens de chacun, explique Salima Sebti, assistante pédagogique et commerciale pour le groupe IGS, qui a mis cette opération sur pied. C’est une initiative qui concerne toutes les écoles, un événement organisé par
l’Université en tant que telle ». Une idée née de la volonté de relayer le message des Restos à travers les quelques 6000 personnes qui viennent à l’UPI chaque jour, et qui s’est fait avec le concours de Daniel Sicard, responsable du centre situé à deux pas de Gorge de Loup : « On a accepté cette démarche car on a besoin des collectes. On va en faire une fin janvier dans les grandes surfaces, mais cette initiative est une aide supplémentaire pour nous, explique celui qui est en charge de la structure depuis dix ans. On demande des denrées dont on dispose peu, comme de la compote, des confitures ou encore des produits pour l’hygiène des adultes ».
Parmi les bénéficiaires, une quinzaine d’étudiants, et ce n’est pas anodin. « Le but de cette collecte est aussi de sensibiliser les élèves de l’Université qui ne donneraient pas forcément d’eux-mêmes, et de rappeler, si c’était encore nécessaire, que tout le monde peut éventuellement se retrouver dans le besoin et se tourner vers nous », précise le responsable. Un double objectif pour cette collecte, qui ne pourra être atteint que grâce au concours de tous. « On aura vraiment besoin de bénévoles, qu’ils soient issus des écoles ou du personnel administratif, explique Salima Sebti. Et, pour être honnête, on en manque un peu à l’heure actuelle, pour tenir le stand et gérer les denrées ». Alors, si le cœur vous en dit, ils comptent sur vous ! Si vous souhaitez être bénévole, passez voir Salima Sebti, au 5e étage.
EN DIRECT DE L’UPI Multimédia
On air En plus de votre
rendez-vous matinal quotidien avec le 10 du Mat’, vous pouvez également retrouver tous les jours le travail de nos confrères de la spécialité radio sur www.keskiscpass.com. Au programme, un tour d’horizon complet de l’actualité, mais aussi
10 du mat’ | Vendredi 20 janvier 2012
l’invité du jour, Daniel Streble, gérant d’un théâtre de marionnette à la Croix-Rousse, à l’occasion de la mise en place de marionnettes géantes de Guignol à l’Office de tourisme place Bellecour. Retrouvez également la chronique présidentielle : aujourd’hui, Europe Ecologie Les Verts.
Petit écran La spécialité
TV n’est pas en reste et vous présente quotidiennement son journal de dix minutes sur l’actualité du Grand Lyon. Reportages, brèves : les journalistes vous présentent également leur travail sur www.keskiscpass. com. N’hésitez pas à laisser vos commentaires !
Adresse: 47, rue sergent Michel Berthet Site Web: www.keskiscpass.com Email: 10dumat@gmail.com Tel: 04 72 85 71 71 Directrice de publication: Isabelle Dumas Directrice de la rédaction : Dominique Humbert Secrétaire de rédaction : Geoffrey Fleury Rédacteur en chef : Rodolphe Koller Rédacteur en chef web : Lucie Barras Rédaction: Lucie Barras, Lucile Bellon, Laurent Benoit, Julien Bonnefond, Guillaume Bouvy, Joël Chicouard, Geoffrey Fleury, Nicolas Gil, Rodolphe Koller, Antoine Lebrun, Eve Renaudin, Natacha Verpillot
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Festival indépendant
SORTIR
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La salle Kraspek vire au rock
Plug & Play survolte janvier Par Antoine Lebrun
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epuis le 12 janvier, la deuxième édition du festival Plug & Play, littéralement «Branche et joue» tient toutes ses promesses. Après une première plus simpliste orientée folk, la salle Kraspek Myzik, sur les pentes de la Croix-Rousse, se remplit cette année des fondamentaux de la musique. Un changement apporté par le nouveau programmateur, Olivier Ferrier, passionné de rock et d’électro: « J’ai voulu faire
Un budget de 400 € pour la communication partager ma passion au public. Il faut aimer les musiques alternatives. Nous avons la chance d’accueillir des groupes très variés, alliant scène locale et scène actuelle. Nous avons l’ambition d’être un tremplin pour les jeunes talents, notamment les groupes locaux. La première semaine est un franc succès qui va bien audelà de nos espérances. » Un succès tel que la salle de 80 places accepte chaque soir une centaine de personnes. Victime de sa réussite, le personnel va jusqu’à refuser des entrées. Certains concerts ont repoussé encore plus loin les limites de la salle, acceptant près de 200 spectateurs. Attirant un public de connaisseurs - de 30 à 45 ans en moyenne - Plug & Play surprend par sa bonne réputation. Une bonne pub d’autant plus étonnante que le budget réservé à la communication s’élevait à 400 euros seulement : « Nous sommes vraiment heureux
Le festival a abandonné le style folk de l’année dernière pour l’electro-rock / © DR de l’affluence jusqu’ici. Nous arrivons à fidéliser des groupes qui acceptent de venir dans notre salle en touchant des plus petits cachets que d’habitude. J’ai aussi la chance d’avoir des connaissances dans le milieu de la musique. Le métier de programmateur est avant tout un métier de réseau », s’enthousiasme Olivier Ferrier, également directeur du Kraspek Myzik. Côté scène, la recette allie sobriété et efficacité. Les deux groupes, qui se partagent l’affiche chaque soir, se contentent de jouer, sans artifice. Au total, 21 groupes et artistes se
relaient au cours du festival. Citons le groupe lyonnais Les Marquises, déjà présent l’an dernier, l’Indien Slow Joe ou encore les Suisses de Disco Doom. Le tout pour un tarif dérisoire de 5 € par soir (soit 2 concerts), 10 € pour trois soirées et 20 € pour le pass intégral. Festival Plug & Play Du 12 au 31 janvier 2012 Salle Kraspek Myzik - 20 montée Saint Sébastien 69001 LYON . Réservations et Infos : 06.59.12.43.99 Tarifs: 5€ par soir, 10€ pour trois soirées et 20€ pour le pass intégral.
NOTRE SELECTION Festival
Cinéma
Pour sa huitième édition, le festival “ Les Inattendus ” propose, pendant neuf jours, une sélection internationale de 90 films. Mettant en lumière le cinéma contemporain et indépendant, le festival recevra également de nombreux cinéastes. Du 20 au 28 janvier au théâtre de l’Elysée - 14 Rue Basse Combalot Infos : 04 78 58 88 25
Théâtre A l’ombre
En 1948, Brecht va Allemagne et fonde le Berliner Ensemble. Certains de ses collaborateurs sont encore là. Son succès déteint sur eux qui l’envient. À l’ombre du grand homme, ils ont le désir de prendre leur indépendance, de rompre le lien. Mais comment se passer du soleil ? Du 17 au 27 janvier au Théâtre des Célestins - Prix : 11 € à 20€
Festival Marionnettes
Ombres, hommes et marionnettes. Tête de bois met à l’honneur un théâtre ancestral appelé théâtre d’ombre. Délaissant les artifices du contre-jour, des marionnettes occupent la scène. Le festival Têtes de bois, c’est neuf spectacles autour desquels des ombres et des marionnettes questionnent, racontent et se jouent du destin des hommes... Du 10 janvier au 10 février à l’Espace Tonkin - Villeurbanne
Expo Musique et Photos
Une exposition rendant hommage à Richard Bellia, considéré comme « l’un des photographes rock les plus importants et allumés de sa génération ». Bellia a traîné aux quatre coins de l’Europe pour shooter des icônes : Iggy Pop, , Björk, Kurt Cobain, Kylie Minogue ou Joe Strummer. Du 18 janvier au 3 avril au Transbordeur 3 boulevard Stalingrad - Villeurbanne
Vendredi 20 janvier 2012 | 10 du mat’
10 VOTRE WEEK-END BON PLAN
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L’école Normale Supérieure de Lyon accueille le Festival du Film Polaire
Des films venus du Grand Froid
Par Joël Chicouard
L
es Lyonnais vont fondre au cinéma ce week-end. Le festival International du Film Polaire débarque à Lyon samedi pour deux jours de projection. Au programme : dix films en compétition. Courts ou longs métrages, le Grand Nord et le Grand Sud sont mis à l’honneur. Films d’aventure, documentaires scientifiques ou expéditions sportives, tous les genres du film polaire sont représentés. « Que les spectateurs soient passionnés ou profanes, ils pourront venir s’aérer l’esprit grâce à ce genre de film. Il y a une part de rêve liée à l’aventure et l’exploration. Sans oublier une sensibilisation aux problématiques climatiques », indique Dominique Albouy, intervenante du festival. Le Glaçon d’Or pour le meilleur film L’organisateur, l’agence de voyages Grand Nord Grand Large, a créé ce festival à Paris il y a 20 ans. Le spécialiste des voyages polaires ne délocalise pas pour la première fois le festival entre Rhône et Saône par hasard. Selon l’agence, les Lyonnais sont de fins connaisseurs du monde arctique. « Notre clientèle de voyageurs est présente un peu partout en France. Mais les Lyonnais occupent une place particulièrement impor-
➢
Le festival ne devrait pas laisser de glace le millier de spectateurs attendus / © Jérôme Bouvier tante. D’où notre choix de faire désormais escale dans leur ville une année sur deux pour le festival », explique Dominique Albouy. A l’issue des deux jours de compétition, le jury du festival décernera le Glaçon d’Or. Un prix symbolique qui récompense le meilleur film du festival. En parallèle,
une rétrospective sera consacrée aux films polaires du dernier lauréat du Glaçon d’Or, Thierry Robert. « Nous sommes confiants. Les Lyonnais vont répondre présent, assure Dominique Albouy. Nous tablons sur la présence d’environ mille spectateurs. » Un pari pas complètement givré.
Pratique
Programmation
Les séances débutent samedi à 14 heures et se poursuivent jusqu’à 18h30 dimanche. Temps fort du festival : le film Le jury du festival, présidé par Anne-Marie Vallin-Charcot, décernera dans la foulée le Glaçon d’Or : récompense du meilleur film du festival. à noter que la projection du film de l’expédition Tara, Voyage au coeur de la machine climatique. Entrée : Pass journée 6 €, Pass Week-end 10 €. école Normale Supérieure de Lyon – Amphithéâtre Charles Mérieux, 46 Allée d’Italie - 69007 Lyon
Notre sélection Salon
Orientation La
Chambre de Commerce et d’Industrie de Lyon (CCI) promet une orientation sans stress. Aujourd’hui, de 15 heures à 22 heures, la CCI organise pour la quatrième édition la Nuit de l’orientation. Des professionnels du conseil en orientation, des spécialistes de la découverte de soi et plus de 50 professionnels de l’entreprise seront à l’écoute des jeunes de 15 à 25 ans. Des tables rondes et des ateliers thématiques s’ajouteront aux conseils
d’orientation des différents spécialistes présents. Vendredi de 15h à 22h Palais du Commerce – Place de la Bourse 69002 Lyon Accès : Métro A Cordeliers Entrée gratuite
Café-théâtre
Comédie Raconter avec
humour et subtilité les relations hommes-femmes. C’est le défi que s’est lancé le Boui-Boui. Pourquoi les hommes veulent du sexe et les femmes du romantisme ? Ou encore, pourquoi les hommes jettent-ils toujours leur linge à côté du panier ? Homme-Femme Mode d’emploi (le gars) répond à
toutes ces questions existentielles de la vie de couple. Les samedis à 18 heures jusqu’au 26 mai 2012. (Pas de représentation le samedi 28 janvier). Le Boui Boui 7, rue Mourguet - 69005 Lyon 04 20 10 04 23 Tarifs : 15 euros
Sport
Volley-ball L’ASUL Lyon
accueille Ajaccio samedi pour le compte de la journée de championnat de Ligue A. Le match de la dernière chance pour les Lyonnais afin d’espérer accrocher le maintien. Coup d’envoi à 20 heures au Petit Palais des Sports de Gerland.
Palais des Sports de Gerland - 350, avenue Jean Jaurès – 69007 Lyon Par Métro B, arrêt Stade de Gerland Réservations par internet : www. asulvolley.com Renseignements au 06.32.47.93.88 Tarifs : de 4 à 7 euros
Sport
Rugby Le LOU reçoit New-
castle samedi pour le compte de la sixième et dernière journée du Challenge européen. Coup d’envoi dès 15 heures au Matmut Stadium. Matmut Stadium - 2, chemin du Génie BP 53 – 69632 Vénissieux Réservations par internet : www. lourugby.fr Tarifs : de 10 € à 30 €
10 du mat’ | Vendredi 20 janvier 2012
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DU MAT’
Economie et social
Présidentielle : Hervé Morin s’en va-t-en guerre Page 5 www.keskiscpass.com
Mardi 24 janvier 2012 | N°8 © Laurent Benoit
EDITO
L’enfant, le père, le tyran Par Lucie Barras Le gouvernement a lancé une campagne de lutte contre le harcèlement à l’école. Une première. Trop douloureux, trop intime, le harcèlement sous toutes ses formes semble brûler nos lèvres. Un tabou tellement présent au quotidien… Le premier harcèlement, c’est celui de l’école primaire. Des enfantillages, qui laisseront chez certains des traces bien plus tard. A l’âge adulte, les formes de harcèlement se complexifient, et jouent sur tous les terrains. Le travail ou la maison, le sexe ou l’affect. Parler de harcèlement ne se fait pas. Sans doute parce qu’il ne s’agit plus du caïd de la marelle mais du père, de l’épouse ou de l’employeur. Le monstre se glisse jusqu’à la salle à manger : une femme meurt tous les deux jours sous les coups de son compagnon, tandis que 8 à 10% des hommes seraient victimes de violences conjugales. Et puis il y a le harcèlement qui sort du quartier et touche notamment les femmes. Impossible de ne pas citer ce cliché de la photographe Jodie Bieber, prix WordPress 2010. Le portrait de Bibi Aisha, jeune Afghane mariée de force et battue par son époux, avant de fuir le domicile conjugal. Bibi Aisha, rattrapée par les talibans, a un trou à la place du nez.En France, l’Etat va enfin le verbaliser : le harcèlement, dès l’école, est intolérable. C’est une première.
EN COULISSES
Les Chinois de Lyon passent en l’an 4710 Page 4
Harcèlement : une campagne coup de poing
Les pouvoirs publics se mobilisent pour lutter contre le harcèlement à l’école, un phénomène encore largement passé sous silence. La campagne « Agir contre le Harcèlement à l’école » a pour objectif de délier les langues. Page 2 et 3 SCIENCES ET TECHNOLOGIES
OGM : les apiculteurs touchés à leur tour Page 6
ILS/ELLES FONT BOUGER LYON
Zoom : 22, (re)v’la le Petit Paumé !
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Envie de vous abonner ? Envoyez un mail à 10dumat@gmail.com LE FAIT DU JOUR
Au sein des établissements scolaires, le harcèlement se caractérise par des moqueries ou des insultes / © Rodolphe Koller
éDUCATION Les pouvoirs publics se mobilisent contre le harcèlement à l’école
Fin de récré pour le harcèlement Par Joël Chicouard
«L
a mécanique est en route. » Jean-Pierre Bellon en est convaincu : la lutte contre le harcèlement à l’école est enfin lancée. Une évolution positive selon le président de l’association pour la prévention des phénomènes de harcèlement entre élèves (APHEE). « Auparavant, un silence absolu régnait sur cette question. On se voilait la face. C’était vraiment le désert, appuie Jean-Pierre Bellon, également professeur de philosophie au lycée Descartes à Cournond’Auvergne. Désormais, le harcèlement à l’école n’est plus un sujet totalement tabou. Les futurs ministres de l’Education nationale ne pourront plus revenir en arrière. Ne plus ignorer cette thématique. » L’actuel ministre de l’Education nationale, Luc Chatel, a même décidé de prendre ce sujet à bras-le-corps. Preuve en est : la campagne « Agir contre le Harcèlement à l’école » lancée
10 du mat’ | Mardi 24 janvier 2012
aujourd’hui (cf. encadré p.3). La lutte n’en est toutefois qu’à ses prémices pour un phénomène encore passé sous silence. Le harcèlement amplifié par les nouvelles technologies Un défaut physique ou de prononciation, l’absence d’amis : tout est prétexte à malmener un élève. Le harcèlement à l’école prend alors diverses formes. Des moqueries, des insultes, des rumeurs ou des coups… Dans tous les cas, la mécanique repose sur trois facteurs : le caractère répétitif des petites agressions, l’intention délibérée de l’agresseur de nuire et la disproportion des forces entre le harceleur et la personne harcelée qui a des difficultés à se défendre. Selon une enquête de
l’APHEE réalisée en 2008 auprès de 3 000 collégiens français, 9 % des élèves de collège se déclarent régulièrement victimes de faits de harcèlement. Un phénomène amplifié depuis quelques années par les nouvelles technologies. « Le harcèlement en milieu scolaire ne se cantonne plus à l’intérieur de l’école, indique Jean-Pierre Bellon. Il se poursuit au domicile avec les nouvelles technologies (internet, réseaux sociaux, téléphones portables). Les rumeurs sont notamment relayées et amplifiées par Facebook. C’est sans fin. » (cf. page 3)
9% des collégiens harcelés
Les enseignants, clés de voûte de cette lutte La lutte contre ce phénomène passe par les campagnes de sensibilisation. Mais pour se révéler réellement efficace, les mem-
bres de la vie scolaire – personnels de l’éducation et élèves – doivent être partie prenante de cette « bataille ». « Il n’est pas nécessaire de mobiliser des moyens considérables. Cela résulte d’une volonté politique, explique le président de l’APHEE. Il faut former le corps enseignant sur un ou deux jours seulement en leur expliquant la situation du harcèlement. Ces enseignants pourront alors ensuite former les élèves à cette problématique. » Des élèves qui sont en effet les premiers concernés par les agressions physiques ou verbales. Et donc les premiers à être en mesure de désamorcer ces situations. Encore faut-il qu’ils puissent bénéficier du soutien des professeurs. Le président des parents d’élèves de la FCPE, Jean-Jacques Hazan, dénoncent toutefois à l’AFP « la suppression des postes d’adultes dans les établissements ». Un écueil rédhibitoire dans cette bataille du quotidien.
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INTERNET Derrière la communication, Facebook a peu de moyens d’action contre le cyber-harcèlement.
Quand Facebook peine à assumer Par Rodolphe Koller
Une campagne de sensibilisation contre le harcèlement
L
e réseau social Facebook devrait atteindre prochainement le milliard d’inscrit. Parmi eux, la tranche d’âge des 13-17 ans représenterait 20% du total des membres. Une population plus vulnérable que les autres, particulièrement exposée, mais pas toujours consciente des risques que peut entraîner l’utilisation de Facebook.
C’est aujourd’hui qu’est lancée la nouvelle campagne gouvernementale de sensibilisation et de lutte contre le harcèlement à l’école. Elle passera notamment par un site internet d’informations dédié au sujet et par trois spots télévisés réalisés en partenariat avec France Télévisions, aussi diffusés sur internet. « C’est un sujet particulièrement douloureux, l’actualité récente l’a encore démontré », annonçait Luc Chatel mercredi. Cette campagne a pour but de « lever le tabou » sur « cette forme de violence à bas bruit aux conséquences parfois dramatiques et irréversibles », et « responsabiliser » élèves, parents et personnels de l’éducation afin de faire reculer le phénomène, selon le ministère. D’après une enquête sur le climat scolaire au collège publiée en octobre dernier, 10% des élèves se disent « harcelés », dont 6% sévèrement ou très sévèrement. En mars 2011, une autre enquête, au primaire cette fois-ci, révélait que 11% des élèves expliquait être harcelés ou victimes de violences physiques et verbales répétées. Le 2 janvier dernier, une jeune fille de 12 ans se donnait la mort près de Lens, à la veille de la rentrée scolaire. Sa mère avait affirmé par la suite qu’elle avait commis ce geste car elle était « harcelée » par des camarades au collège. R.K.
Des mots plus que des actes Ces dernières années, le réseau social a été pointé du doigt à de multiples reprises pour sa passivité dans des affaires de harcèlement en ligne. En cas d’intimidation ou d’attaque, le réseau social se borne à donner quelques conseils : « Ne répondez pas. Ne gardez pas cela pour vous. Conservez des copies. » Des règles de bon sens qui démontrent un certain détachement de Facebook par rapport aux pratiques qu’il abrite. Car, d’emblée, la marque de Mark Zuckerberg se dédouane de toute responsabilité en privilégiant le dialogue entre parents et enfants : « En théorie, le harcèlement doit faire partie de votre discussion continue sur Facebook et Internet », peut-on ainsi lire dans la section « aide » du réseau social. Pourtant, selon une étude Ipsos, 68 % des parents avouent ne pas parler systématiquement avec leurs enfants de ce qu’ils font ou voient sur
➢
Facebook propose des solutions, mais agit rarement / © L.B.
« Ne gardez
que communauté, nous accordons beaucoup d’importance au respect d’autrui et nous prenons très au sérieux les signalements de harcèlement. Nous prenons des mesures lorsque des individus sont harcelés ou continuent d’être contactés contre leur volonté. »
Pas assez de leviers pour agir Quant aux outils pratiques, il sera encore une fois question pour la personne harcelée de se débrouiller seule : « Retirez la personne de votre liste d’amis. Bloquez la personne. Signalez du contenu abusif et des faux profils d’imposteurs à Facebook ». Concrètement, les mesures prises contre les contrevenants restent plutôt vagues : « En tant
Bien que l’inscription sur Facebook soit normalement réservée aux individus âgés de plus de 13 ans, aucun garde-fou ne peut en revanche empêcher les enfants de mentir sur leur date de naissance. Le réseau social se transforme donc parfois en cours de récréation virtuelle, où railleries et moqueries deviennent d’autant plus vives par le sentiment d’impunité que confèrent les échanges par écrans interposés. Pourtant, la diffamation et l’injure sur Internet sont punis par la loi d’une amende de 12 000€.
Internet. En dernier recours, la firme californienne conseille seulement de « signaler l’activité à un fournisseur d’accès Internet et ce dernier souhaitera voir les messages ».
pas cela pour vous »
Retour sur... Au mois de mai dernier, le ministère de l’éducation nationale et Facebook trouvaient un accord pour sanctionner les élèves convaincus de harcèlement contre leurs camarades sur le réseau social. Une peine symbolique mais dissuasive puisqu’il s’agissait ni plus ni moins de fermer le compte des fautifs.
➢
Les chiffres
12 326 C’est le nombre d’écoliers français interrogés en
2010 lors d’une étude menée pour le compte de l’Unicef. Près de 12 % d’entre eux disent être régulièrement victimes de harcèlement. Un peu plus de 16 % des enfants répondent ainsi être affublés d’un surnom méchant, et 25 % ont déjà été injuriés. Pour les violences physiques, 17 % ont déjà été frappés souvent ou très souvent. Mardi 24 janvier 2012 | 10 du mat’
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EN COULISSES
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PHOTO-REPORTAGE L’année du dragon est arrivée dans la ville du lion
L’éveil du dragon Par Laurent Benoit
D
u lapin au dragon. Hier débutait le Nouvel an chinois. A Lyon, 20 000 ressortissants ont fêté ce week-end le passage à l’année de celui qui symbolise l’autorité, l’intelligence, l’ambition et la sincérité. Ce lundi, le quartier chinois du 7e arrondissement reprenait doucement son quotidien, dans une ambiance studieuse, tandis que ce premier jour de l’an est traditionnellement réservé aux visites aux proches.
1 2 3 4 10 du mat’ | Mardi 24 janvier 2012
1 - Le Nouvel an chinois anime chaque année le 7e arrondissement de Lyon 2 - La chaîne de pétards, une tradition. Chaque foyer en allume à l’arrivée du premier jour de l’année 3 - La danse du lion se joue devant les magasins, afin d’éloigner les esprits et amener la bonne fortune. 4 - Le « fortune cookie » est une confiserie dans laquelle est insérée un morceau de papier contenant une prédiction.
ECONOMIE ET SOCIAL
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POLITIQUE Une campagne axée économie
Le Nouveau Centre place ses pions Par Guillaume Bouvy
H
ier, Hervé Morin était dans la région. D’abord à Francheville puis à Lyon, respectivement pour visiter un chantier de BTP et pour réaliser une conférence auprès du « groupe Paris-Lyon » réseau professionnel composé d’acteurs économiques en partie. Sa visite se voulait plutôt tournée vers l’économie, à la suite de son dernier ouvrage paru, Arrêter de mépriser les Français – Pour une société de reconnaissance. Au programme de ce déplacement : les logements sociaux et l’Union Européenne, avec en toile de fond le déficit public et la consommation. Et bien entendu se faire voir et entendre. A Francheville pour commencer, le candidat du Nouveau Centre a visité un chantier de l’entreprise de bâtiment et travaux publics Lochana. Il a rappelé à l’occasion sa brève expérience en tant que manutentionnaire, pour se concentrer par la suite sur le thème du logement, objet de sa venue sur le chantier. « Accroître les logements sociaux » Hervé Morin, armé de chiffres, a déclaré : « En 1980, le prix consacré au logement représentait 15% du salaire des Français, aujourd’hui il est de 30%. Il devient urgent de basculer du logement fiscal au logement social, c’est la seule solution. » Autrement dit, parer les investissements immobiliers peu regardants sur l’hébergement des personnes moins
favorisées. Le candidat du Nouveau Centre a par ailleurs ajouté grand calme : « Je propose qu’une partie des logements soit affectée aux étudiants. Et plutôt qu’établir un quota de logements sociaux par municipalité, il faut faire un quota par immeuble. » Hervé Morin, qui se considère comme un « candidat de lucidité » est en outre favorable à la semaine de 37 heures, qui « ne changerait pas tellement de la situation actuelle de la majorité des salariés ». Une intégration économique pour l’Union Européenne A l’échelle mondiale, le candidat prône une harmonisation fiscale et une intégration économique. « Mais qui ne se feront pas à 27 pays » ne manque-t-il pas de préciser. Son attachement à la protection des libertés, le prélèvement aux frontières avec des taxes sur les importations et l’établissement d’une Europe fédérale constituent de la même façon son cheval de bataille. Le discours reste le même devant des notaires, avocats, entrepreneurs, professeurs d’université ou encore simples curieux ayant répondu à l’invitation de l’association Groupe Paris-Lyon, sur le thème de la reconstruction économique. Le candidat centriste parle de « monde nouveau » et de « nouvelles politiques économiques à mettre en place. » Autre idée forte, Hervé Morin souhaite délaisser la croissance de consommation au profit
Hervé Morin, hier à Francheville sur un chantier / © G.B. d’une économie de croissance. Concrètement, cela consisterait à favoriser la production, l’artisanat et l’entreprenariat. Ainsi, les particuliers créateurs d’entreprises pourraient déduire leurs charges sur les impôts, à l’image d’Israël et de la GrandeBretagne. D’autre part, le candidat entend pallier les échanges au sein de la zone euro, qui représenteraient 70% du marché, par une taxe sur la consommation à travers le tourisme notamment. Bref, les propositions allaient donc bon train hier, tandis que d’aucuns soupçonneraient un maillage politique du Nouveau Centre sur le plan local.
ZOOM Un parti en quête d’identité
Hervé Morin, le « candidat au 1% » Si pour l’instant, il dispose déjà de 300 des 500 signatures nécessaires à sa candidature, le candidat du Nouveau Centre peine à s’imposer en tant que présidentiable. L’exemple en est avec la visite du chantier à Francheville, durant laquelle peu de personnes extérieures se sont manifestées. Y compris lorsque Hervé Morin s’est déplacé dans un café,
l’enthousiasme des habitants était pour le moins contenu. Michel Terrot, député UMP de la 12 e circonscription du Rhône, s’est fait remarquer par sa présence. Ce qui n’a pas manqué de faire rire jaune l’ancien ministre. D’ailleurs, au sein-même du Nouveau Centre, plusieurs cadres du parti, dont les ministres François Sauvadet et Maurice
Leroy, le pressent de renoncer à cette candidature, qualifiant celle-ci de « témoignage » et jugeant qu’elle mènera le Nouveau Centre « droit dans le mur ». De son côté, Hervé Morin a martelé lors de son déplacement qu’il irait « jusqu’au bout », même si son intonation et son discours manquaient quelque peu d’assurance. G.B.
EN BREF La sanction
Condamnation
Le groupe d’ingénierie lyonnais, Akka Technologies, a été épinglé pour sa gestion du personnel par le conseil des prud’hommes de Lyon. Motif de la condamnation : le licenciement en mars 2009 de dix consultants. Akka doit verser 120 000 euros de dommages et intérêts à ses anciens salariés.
La hausse
Péages Les autoroutes font grimper les prix des péages en 2012. Une augmentation d’environ 2,5 %. Par exemple, un trajet Paris-Lyon coûtera désormais 32,30 euros, contre 31,50 euros en 2011. Cette hausse est liée à l’augmentation de la taxe d’aménagement du territoire.
Le chiffre
3277 C’est le prix moyen, en euros, du mètre carré à Lyon, selon Laforêt. Une progression supérieure à celle relevée dans la totalité de la région RhôneAlpes. Du fait de cette augmentation des prix, la demande sur Lyon a baissé de 5% et les transactions de 6%. Mardi 24 janvier 2012 | 10 du mat’
6 SCIENCES ET TECHNOLOGIES OGM
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Les apiculteurs français touchés à leur tour
Le miel que l’on n’(OG)aime plus Par Geoffrey Fleury
Près de 250 manifestants étaient présents vendredi dernier, au siège Monsanto de Bron. La plupart était des apiculteurs / © Alerte-environnement
H
ier, 6h30 du matin, le site du géant agricole américain Monsanto à Trèbes (Aude) est pris pour cible par une centaine d’agriculteurs. Ces derniers y déversent du maïs OGM Mon 810. Un acte de rébellion censé faire réagir le gouvernement, étant donné que les semis débutent dans un mois. Fin novembre, Nicolas Sarkozy avait affirmé que l’Etat maintenait son opposition à la culture du maïs OGM Monsanto 810. « Depuis 2008, la France a fixé un moratoire pour suspendre, voire interdire les OGM. Mais la cour de justice européenne de Luxembourg l’a déclaré non valide. Cela fait plus de trois ans que rien a bougé », déclarait Jean-Luc Juthier. Cet arboriculteur - également faucheur d’OGM - produit des fruits biologiques à Maclas (42)
et fait partie de la Confédération Paysanne de la Loire. Il était présent vendredi dernier devant le siège de Monsanto à Bron. Ce jour là, il n’était pas question de déverser des céréales, mais d’une manifestation pacifique qui a réuni près de 250 personnes, dont une majorité d’apiculteurs, accompagnées de leurs ruches.
Une situation critique pour les apiculteurs Comme les agriculteurs, les fabricants de miel français sont en première ligne sur le problème des organismes génétiquement modifiés. D’autant plus que la filière apicole, qui perd environ 1000 artisans par an, a de plus en plus de difficultés à survivre dans le paysage agricole français. Preuve supplémentaire : en France, sur 40 000 tonnes de miel consommées à la fin des années 2010, 18 000 seulement étaient produites en
France. « Le reste provient de Chine, du Canada ou d’Amérique du Sud, où sont présentes des cultures OGM. Mais les importations ont été stoppées car il est non consommable en UE. La situation devient également catastrophique en Espagne où l’on a découvert des traces d’OGM dans le produit. » Comment cela est-il possible? Les abeilles sont très friandes des fleurs de maïs, de colza et de tournesol (30% des plantations de tournesols en Rhône-Alpes sont des OGM), les végétaux les plus génétiquemernt modifiés. Elles y butinent le pollen pour le ramener à la ruche ou pour s’en servir afin de jouer leur rôle dans la pollinisation de la flore. Dans ce cas là, la coexistence « possible » selon le haut conseil des biotechnologies (HCB) paraît absurde « Rien qu’en mettant deux champs, l’un OGM, l’autre non, côte à côte, il y a risque de contamination. Imaginez avec les abeilles... »
« L’Etat joue un double jeu » Les conséquences écologiques et économiques pourraient être désastreuses: contamination directe de la ruche et de l’environnement, impossibilité de vendre la production de miel par la suite. « Car c’est le producteur qui devra mettre une étiquette pour informer le consommateur, de plus en plus sensible à l’environnement, que son produit contient des traces d’OGM. Ce ne sera pas tenable pour le commerce. La situation va devenir catastrophique pour les apiculteurs », enchérit M. Juthier. Le problème, c’est que les ministères de l’agriculture et de l’environnement avaient promis de tout mettre en oeuvre pour que le fameux moratoire soit rétabli. « Le gouvernement semble
ZOOM Monsanto Bron souhaite rassurer sur le Mon 810
« Il n’y a pas de risques particuliers » Alexandra Bonicel est spécialiste communication du département Corporate Affairs du siège de Monsanto à Bron. Elle revient sur la manifestation de vendredi et a accepté de témoigner. « Chacun a le droit d’exprimer son point de vue. Mais nous regrettons que ce groupe de manifestants ignore l’opinion de nos collaborateurs, des ingénieurs agronomes ou des biologistes qui ont le droit de travailler sereinement. Il faut savoir que
10 du mat’ | Mardi 24 janvier 2012
nos sites de recherche en France ne travaillent plus sur les OGM. Il n’y a d’ailleurs pas de cultures ou d’expérimentations d’OGM en France depuis presque 5 ans. Les chercheurs travaillent à la mise au point de nouvelles variétés de maïs depuis de nombreuses années. En France, ce sont des variétés non-OGM. Elles servent à répondre aux besoins des maïsiculteurs qui recherchent des semences de qualité. Les variétés de maïs Mon 810 (OGM) ont été
évaluées scientifiquement plus de 30 fois par des comités scientifiques français ou européens. Elles font partie des OGM les plus étudiés dans le monde depuis plus de 15 ans et des milliers d’études scientifiques ont été publiées. Enfin ces variétés ont été cultivées depuis 1998 sur des centaines de millions d’hectares dans le monde, puis consommées. Une seule conclusion : Il n’y pas de risques particuliers pour la santé et l’environnement. » G. F.
jouer un double jeu: d’un côté, il affirme qu’il n’y aura plus de semis autorisés. Mais d’un autre côté, il finance un projet sur le maïs transgénique en Auvergne ! » Hier après-midi, Nathalie KosciuskoMorizet, ministre de l’Ecologie, a annoncé l’interdiction de la mise en culture du maïs génétiquement modifié Mon 810, du géant américain Monsanto, par une nouvelle clause de sauvegarde que le gouvernement prendra « avant la fin février. » Pierre Hemon, adjoint EELV à la mairie de Lyon, qui a fustigé le gouvernement en le qualifiant d’ « autiste, n’agissant pas par les actes, mais par la parole », devra patienter pour savoir s’il doit, ou non, changer la nature de ses propos.
EN BREF Le nom
Anneau des sciences Le Tronçon Ouest du Périphérique (TOP) a une nouvelle dénomination: l’anneau des sciences. L’idée consiste à relier les différents pôles universitaires. Trois tracés sont envisagés : de Valvert à Saint-Fons, de Valvert jusqu’au boulevard urbain sud et un simple “renforcement” des lignes de transports en commun. Un débat public sur ce dossier sera lancé fin 2012 suite à la demande du Conseil général et du Grand Lyon. Mais l’anneau des sciences ne verra pas le jour avant 2022 ou 2024. Le projet doit coûter 2,5 milliards d’euros.
L’entreprise
Lalique La cristallerie
alsacienne a collaboré avec le célèbre DJ, Jean-Michel Jarre, pour réaliser une enceinte-colonne en acier et cristal qui distille des sons d’un baladeur numérique avec une qualité rare. La technologie a été repensée pour pouvoir allier les performances du système à la beauté du cristal.
Le chiffre
2011 C’est la neuvième année
la plus chaude depuis 1880. La découverte a été réalisée par l’université de Colombia (New York). Selon leurs calculs, 9 des 10 années les plus chaudes sur cette période sont postérieures à l’an 2000. Seule exception, 1998 qui a été frappée par le phénomène El Nino, le plus violent depuis un siècle
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VIVRE DANS LE 9e
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HISTOIRE L’évolution d’un quartier dans le temps
Vaise, un faubourg devenu quartier Par Guillaume Bouvy & Antoine Lebrun
L
e mot « Vaise » trouve son origine dans « vase », du fait de la végétation humide caractéristique au quartier. Selon les historiens, des habitations étaient présentes dès le Ier siècle, sous forme d’îlots. Les fouilles effectuées rue du Chapeau Rouge, place Valmy et rue Marietton ont révélé des entrepôts et des ateliers, renforçant le passé ouvrier et industriel du quartier. En 1827, Vaise est une municipalité reconnue officiellement comme faubourg indépendant, avant d’être rattaché à Lyon en 1852, à la suite des communes de la Guillotière et de la Croix-Rousse, sur ordre autoritaire du préfet.
« Le quartier le plus prometteur de Lyon » Barges où les lavandières lavaient le linge en Saône (début XXème siècle) / © Images d’archive
Des champs aux usines Au XIXe siècle, la zone globalement rurale se transforme en quartier industriel. Dès lors, les usines du quartier remplacent les champs, et les cheminées deviennent partie intégrante du paysage de Vaise et de Gorge de Loup. On y trouve des activités métallurgiques (construction de bateaux, de machines à vapeur, fonderies) qui se développent à proximité de la gare d’eau (grande minoterie) et au sein de la Claire (actuel centre-Vaise). Le quartier prospère dans cette activité jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Les bombardements alliés de 1944 (touchant
QUOI DE NEUF ? C oncer ts
Live - La nuit des Esprits 2012 Deux concer ts en
une soirée pour découvrir la musique et le C onser vatoire National Supérieur Musique et Danse de Lyon. L a 2 e nuit festive présente le quatuor Varèse, étudiants du CNSMD, qui inter prètent La jeune fille et la mor t de Franz S chubert. Aussi joués Hy mns of Rig Veda de Holst,
notamment la gare de Vaise) signent un nouvel an 0. « Des gens allaient se servir dans les wagons de nourriture pendant que d’autres agonisaient. Il y a eu des dégâts considérables qui ont ruiné la dynamique du quartier », se rappelle Paul Feuga, historien de la ville de Lyon. Un quartier populaire en mutation La routine s’installe alors jusqu’aux années 1990. Vaise est alors réhabilité grâce « à l’implantation de grandes entreprises rue Sergent Michel Berthet, au quartier Indus-
le Chant des esprits sur les eaux de Goethe (musique de S chuber t). Vendredi, 19h et 22h30 Salle Varèse, CNSMD. Entrée libre. 3 quai Chauveau Lyon 9 e
E xp o
Nouvel an Chinois Dans le
cadre du Nouvel an chinois, jusqu’au 14 février la bibliothèque municipale de la Duchère tient une exposition photo sur ses préparatifs. Bibliothèque de la Duchère : « Découvrir la Chine »
trie et à l’hôtel Saphyr, trois étoiles attirant l’international », estime Jean-Paul Hendrickx, président de l’association Les Passagers de l’Histoire. Les années 2000 lui donnent une autre dimension : « Vaise est le quartier le plus prometteur de Lyon. C’est devenu un quartier d’entreprises. Le métro tisse un lien fabuleux avec la gare, l’art commence à s’installer, l’immobilier flambe, et c’est le deuxième poumon vert de Lyon après le 6ème arrondissement. » Aujourd’hui, si quelques cheminées rappellent le passé d’autres fonctionnent encore, à l’image de l’usine des chocolats Voisin.
4 place de l’Abbé Pierre 69009 Lyon - 04 78 35 43 81 Horaires sur le site web des BM de Lyon
Immobilier
Pas de baisse à Vaise Le quartier n’a
pas connu de baisse de prix en 2011, même si le réseau fait le constat d’une augmentation des demandes d’estimations sans réel projet de vente. Du côté des secteurs les plus prisés, le quartier de l‘Industrie va être dynamisé par la livraison de programmes neufs, note le réseau. « L’amélioration
qualitative des biens récents conduit le secteur de Vaise à recevoir des acquéreurs bénéficiant de budgets plus conséquents » selon l’agence immobilière Laforêt.
S o cial
Notre-Dame des Sans Abris Le foyer reste ouvert pour les gens désireux de donner leurs vêtements. Notre-Dame des Sans Abris 21 rue Berjon - Lyon 9e Tél. 04 78 47 13 47 Du lundi au vendredi de 8h30 à 12h00.
Mardi 24 janvier 2012 | 10 du mat’
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VIVRE à L’UPI
INITIATIVE
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Une exposition photos-peintures à l’initiative d’étudiantes de Sup de Com
L’art de l’enfance AN
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Par Julien Bonnefond
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Affiche de l’exposition / © DR
intéresser au thème de l’enfance à travers la photographie et la peinture. Voilà l’idée qu’ont eu deux étudiantes de Sup de Com. Sophie Lacroix et Thissany Orsor ont entièrement monté leur projet de communication. Leur idée d’évènement : une exposition à l’Embarcadère, Lyon 2 e. Le projet est en cours de préparation depuis un an, Sophie et Thissany n’ont pas ménagé leurs efforts : « Après avoir fait une section artistique au sein de l’école, nous avons tout fait de A à Z, c’était important pour nous d’aller jusqu’au bout. » Le résultat est plutôt intéressant.
Un travail en amont En deuxième année de BTS, les deux jeunes femmes étaient motivées par le thème de l’enfance : « Notre cible est jeune, 15-25 ans, on trouvait attrayant de voir quel était le regard des jeunes sur un thème qui les touche beaucoup ». Le lieu de l’exposition, l’Embarcadère, « c’est 600m 2 d’espace, il faut quand même les remplir ! », s’exclame Sophie Lacroix. Pour le moment douze photos et peintures ont été récoltées par mail, les deux étudiantes comptent sur une vingtaine d’œuvres au final. « Nous avons plus de photographies que de peintures, mais cela
s’explique surement par le temps de travail qu’une toile peut représenter. » La soirée de présentation, le 10 février à l’Embarcadère est ouverte à tous, moyennant 3 euros. Un jury composé de professionnels de la photo, de la peinture et de l’art graphique viendront remettre des prix pour les trois
« Nous avons plus de photos : c’est moins de travail que la peinture. » meilleures œuvres de chaque catégorie. Et lorsque l’on demande quel sera le prix réservé aux heureux lauréats, la réponse est franche : « Nous ne voulons pas encore communiquer sur ce sujet, tous les prix ne sont pas finalisés ». Une surprise en quelque sorte. « Bien sûr un coup de pouce pour la soirée serait la bienvenue, nous sommes encore à la recherche de personnel et de sponsors », explique Sophie avec le sourire. Avis aux amateurs. Exposition de peintures et de photos Le 10 février 2012 à L’Embarcadère A partir de 18h30 13 Bis Quai Rambaud 69002 Lyon Entrée 3 euros. Réservation : concoursembarcadere@live.fr Retrouvez aussi toutes les informations sur l’évènement Facebook “Concours de jeunes talents”.
EN DIRECT DE L’UPI Multimédia
On air En plus de votre
rendez-vous matinal quotidien avec le 10 du Mat’, vous pouvez également retrouver tous les jours le travail de nos confrères de la spécialité radio sur www.keskiscpass.com. Au programme, un tour d’horizon complet de l’actualité, mais aussi
10 du mat’ | Mardi 24 janvier 2012
l’invité du jour, Pierre Garel, président des Restos du Coeur du Rhône, à l’occasion du lancement de la collecte à l’UPI. Retrouvez également la chronique présidentielle : aujourd’hui, François Hollande.
présente quotidiennement son journal de dix minutes sur l’actualité du Grand Lyon. Reportages, brèves : les journalistes vous présentent également leur travail sur www.keskiscpass. com.
Petit écran La spécialité
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Adresse: 47, rue sergent Michel Berthet Site Web: www.keskiscpass.com Email: 10dumat@gmail.com Tel: 04 72 85 71 71 Directrice de publication: Isabelle Dumas Directrice de la rédaction : Frédéric Poignard Secrétaire de rédaction : Nicolas Gil Rédacteur en chef : Lucie Barras Rédacteur en chef web : Natacha Verpillot Rédaction: Lucie Barras, Lucile Bellon, Laurent Benoit, Julien Bonnefond, Guillaume Bouvy, Joël Chicouard, Geoffrey Fleury, Nicolas Gil, Rodolphe Koller, Antoine Lebrun, Eve Renaudin, Natacha Verpillot
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SORTIR
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RESTAURATION Les restaurants spécialisés dans les bagels se développent
Un goût de grosse pomme à Lyon Par Lucile Bellon
S
i le bagel est aujourd’hui considéré comme une spécialité typiquement américaine, il s’agit à l’origine d’un plat juif polonais. Il est désormais dégusté dans les grandes métropoles, notamment à New York. Mais les restaurants spécialisés dans les bagels fleurissent également à Lyon où ils sont une petite dizaine. Bagel Time a ouvert ses portes en février dernier dans le 9e arrondissement. Patrick et
« Il faut des produits américains » Evelyne Gherardi souhaitaient changer de profession et c’est dans la restauration qu’ils ont décidé de se lancer. « Nous voulions proposer un produit original », raconte Patrick Gherardi, « car dans le quartier il y avait déjà beaucoup de restaurants ». Le couple s’est donc tourné vers le bagel. « On n’est jamais allé à New York, mais on trouvait que c’était un produit que l’on ne trouvait pas partout », précise-t-il. Depuis, Patrick et Evelyne Gherardi accueillent principalement des étudiants et des employés de bureaux « qui travaillent dans le coin, c’est plutôt un produit qui plaît aux jeunes ». Comme Stéphane, étudiant et consommateur occasionnel : « Cela change du jambon-beurre, et même si c’est moins consistant qu’un repas fast-food, c’est souvent meilleur, donc de temps en temps c’est sympa ». A l’inverse, Christian Lepoix, gérant du restaurant City Bagel’s, est allé à New York, où il a découvert le concept du bagel qu’il
Dans leur cuisine, Partrick et Evelyne Gherardi préparent toutes sortes de bagels. / © L.B
a trouvé sympathique, « donc en 2006 j’ai ouvert mon restaurant », précise-t-il. Pour rester dans la tradition américaine, Christian Lepoix fait venir ses produits des Etats-Unis, « il faut des produits typiquement américains, donc je fais venir le pain, le pastrami, le guacamole et la cream cheese, (de la crème de fromage, nldr) ». « Le pain du bagel c’est très important, c’est ce qui donne toute sa spécificité au plat » rajoute Christian Gherardi, qui achète également son pain aux Etats-Unis. Mais au-delà du critère qualité du produit, faire venir le pain des Etats-Unis est presque obligatoire : « c’est un pain à pate levée, poché puis cuit
au four » note Evelyne Gherardi qui œuvre en cuisine, « il est difficile d’en trouver en France ». Le chef laisse ensuite libre cours à son imagination pour la garniture : « on adapte la tradition américaine avec des produits locaux ou français comme le jambon cru par exemple », ajoute Patrick Gherardi. Et si les Français sont séduits par les bagels new yorkais, les américains sont eux aussi sous le charme du bagel à la française. « J’ai souvent des étrangers dans mon restaurant » assure Christian Lepoix, « il y a quelques jours plusieurs New Yorkais sont venus manger ici et m’ont dit qu’ils ont retrouvé le goût du bagel américain. »
NOTRE SELECTION Danse
Henriette et Matisse Michel Kelemenis & cie
présente ce spectacle qui traite de l’oeuvre d’Henri Matisse. Sur scène quatre personnages, le peintre, sa muse, le pinceau et les couleurs, dansent et dessinent. Un spectacle destiné à un jeune public qui plonge les enfants dans l’univers du peintre. Mercredi 25 janvier à 15h et samedi 28 janvier à 17h, au Tobboggan.
Humour One man show
Musique Déstructuré
Alex Ramires, comédien, danseur et improvisateur, interprète une série de quinze personnages. Du meilleur ami envahissant à la mère de famille modèle, en passant par un transsexuel psychopathe, il offre un spectacle drôle et déjanté. Les vendredis et samedis soirs, jusqu’au 31 mars, au café-théâtre Les Tontons Flingueurs.
Elektro System présente sa première soirée “Déstructuré” de l’année au Ninkasi Kao avec : Len Faki (Berlin), Juliano & Kosme et Wavesonik. Len Faki est un Dj et producteur allemand, il enchaine les tubes techno en Allemagne et à l’étranger. Le 28 janvier, de minuit à 6h. Préventes 12€ / sur place 15€. Pour plus d’informations : www.elektrosystem.org
Festival Jeunes à l’honneur
Expositions, projections, débats et spectacles sont au programme du festival « C’est ma mère qui va être contente ». Organisé par le CRIJ Rhône-Alpes, le Festival est destiné à valoriser les initiatives des jeunes. Les manifestations ont lieu dans les différentes MJC de la ville. Du 23 janvier au 5 février. Pour plus d’info : www.crijrhonealpes.fr
Mardi 24 janvier 2012 | 10 du mat’
10 ILS/ ELLES FONT BOUGER LYON ZOOM
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Le Petit Paumé 2013 a débuté sa tournée de tests
La fabrique à RPPP Par Lucie Barras
R
PPP. Entrer dans un établissement « recommandé par le Petit Paumé », c’est indiscutablement mettre les pieds dans un sanctuaire de qualité. L’usine à RPPP a commencé ses tests pour l’édition 2013 la semaine dernière, et prépare sa propre application iPhone. Redoutée par certains, convoitée par d’autres, la patrouille du Petit Paumé - 29 étudiants de l’EM - a pignon sur rue à Lyon. Le guide qui fait et défait les réputations est rigoureusement orchestré par l’équipe tout au long de l’année. Les 29 gais-lurons de l’équipe du Petit Paumé 2013 ont commencé à plancher un an avant la sortie du guide (en octobre), à « quadriller », soit faire le tour des quartiers pour débusquer « les établissements intéressants et les coups de cœur », comme l’explique Esther Ruet, secrétaire générale. Viennent ensuite les premiers tests « sur invitation », les tatoueurs et coiffeurs, et enfin les bars et restaurants jusqu’en juin. Le bouclage a lieu mi-août après la relecture.
Tout un protocole Sur le terrain, les testeurs gardent l’anonymat... jusqu’à l’addition. « A ce moment-là, ils s’annoncent et viennent discuter. Mais leur avis, ils le gardent pour le guide ! », se souvient Elodie Martinot, propriétaire d’un restaurant RPPP 2012 dans le 1er arrondissement. A chaque test, au moins un membre du Petit Paumé doit être présent à la tablée – sauf chez les tatoueurs et perceurs qui peuvent être testés par des personnes extérieures, si les Petits Paumés n’ont pas envie de se retrouver troués de partout. « Celui qui teste n’est pas celui qui démarche. Question d’indépendance », ajoute Esther Ruet. Justement, qu’en est-il des annonceurs qui achètent une place de publicité dans le guide, et offrent leur prestation aux testeurs ? Esther Ruet répond : « Acheter une place de pub dans le guide ga-
Le Petit Paumé, guide indispensable pour de nombreux Lyonnais / © Eve Renaudin rantit une critique, mais n’assure pas qu’elle soit élogieuse ! Il arrive que des annonceurs insatisfaits de la critique menacent de ne pas verser leur chèque. ça peut finir avec les huissiers. » Et le Petit Paumé ne badine pas avec le commentaire « Si un premier test s’avère très bon ou très mauvais, un deuxième test a lieu entre juin et juillet, par une autre personne. Quoiqu’il en soit, c’est le second qui est pris en compte », explique Thomas Lemoine, viceprésident de la liste 2013.
« plus grosse chiasse après repas ». L’histoire s’est conclue par un procès pour diffamation et surtout une question récurrente dans la presse : « Pour qui se prennent ces gamins ignorant tout de la gastronomie ? » Thomas Lemoine ne peut expliquer l’incident : « Je ne sais pas ce qui s’est passé. Il a pourtant été vérifié une seconde fois. » Le Petit Paumé se définit comme une critique d’un genre à part. « Nous considérons que notre avis a de la valeur. Pas celle d’une critique, mais celle d’une personne comme tout le monde. Nous avons soif de faire découvrir Lyon. Le concept du Petit Paumé se retrouve dans très peu
« Le Petit Paumé n’est pas le Gault millau »
« Critique » ? Plusieurs malentendus ont éclaté, notamment suite à de mauvaises « critiques ». En 2009, un restaurant s’était vu attribuer la
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de villes : chaque année, l’équipe change entièrement, ce qui garantit notre indépendance. Prenez n’importe quelle critique, cela fonctionne par copinage. » Elodie Martinot l’a bien compris : « Le Petit Paumé n’est pas le Gault Millau et n’a pas vocation de critique gastronomique, il ne se revendique pas comme tel d’ailleurs. Les testeurs retranscrivent leurs impressions, leurs sensations sur l’ambiance, sur ce qu’ils mangent. » N’empêche, l’avis du Petit Paumé compte autant, voire plus que celui d’une vraie critique : « Le sigle RPPP, dont le nombre diminue d’année en année, a un impact très important, surtout pour une première année d’ouverture », avoue Elodie Martinot. Thomas Lemoine, le résume ainsi : « L’avis du Petit Paumé, c’est l’avis d’un ami ».
Bio
Le Petit Paumé Il est né en 1968, de l’idée d’un groupe
d’étudiants à l’ESCL à Ecully, ancien nom de l’EM (école de management). Il doit son baptême à une chanson de Jacques Brel, Les paumés du petit matin. En 1978, il passe la barre des 100 000 exemplaires. Aujourd’hui, il est tiré à plus de 300 000 exemplaires. 10 du mat’ | Mardi 24 janvier 2012
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DU MAT’
Sciences et technologies
Free : des couacs et déja des désabonnements Page 6 www.keskiscpass.com
Dilemme Par Lucie Barras Contester le génocide arménien est désormais considéré comme un délit dans l’hexagone. Depuis lundi soir, il s’agit dans la presse d’une Histoire qui a déchiré deux peuples entre 1915 et 1916. Deux peuples que nous côtoyons chaque jour à Lyon, à travers leurs diasporas. L’ancêtre de mon voisin turc a tué l’ancêtre de mon voisin arménien. Il y a 100 ans, mon ancêtre, à moi, était un poilu. Est-ce à nous, Lyonnais de l’an 2000, de prendre position quant à ce sujet qui jamais n’a fait l’objet de nos cours d’Histoire ? La France, qui n’a reconnu le génocide qu’en 2001, avait-elle vraiment besoin d’une loi ? Le premier rôle de notre pays, en ce qui concerne la mémoire, c’est de l’enseigner dans un premier temps. Lorsque ce devoir est accompli, il nous appartient de nous engager. Quoi qu’il en soit, la décence est de mise, loi ou non. Prendre position, lorsqu’un drame dépasse la mémoire de notre sang, lorsque ce drame a traversé un siècle, voilà le dilemme qui se pose à chaque ignorant en nous. Après deux jours d’interrogation ravivée par la décision du Sénat, je vais être sage : je ne sais pas.
EN COULISSES
TCL : les dessous de la ligne D Page 4
© Archives Le Progrès
EDITO
Mercredi 25 janvier 2012 | N°9
Deux mémoires face à une loi
Lundi, la loi condamnant la négation du génocide arménien a été adoptée au Sénat. Une décision qui divise la classe politique et semble renforcer les divisions entre les deux communautés Page 2 et 3
ECONOMIE ET SOCIAL
Grèves : Saint-Ex attend son service minimum Page 5
INSOLITE
La fish-pedicure, la tendance bien-être Page 10
2
Envie de vous abonner ? Envoyez un mail à 10dumat@gmail.com LE FAIT DU JOUR
A Lyon, les radicalistes turcs avaient déja défilé en 2006 contre le mémorial du génocide arménien / © Le Progrès
Polémique
Les politiques lyonnais partagés sur la loi sur le génocide arménien
La France, tête de Turc Par Eve Renaudin
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ne loi, votée lundi, sanctionne la négation du génocide arménien. Elle prévoit un an d’emprisonnement et 45 000€ d’amendes. Une aubaine pour les Arméniens de Lyon. Ils forment une communauté de 60 000 personnes alors que la France en compte 500 000. C’est un groupe extrêmement implanté et actif dans la politique locale. Lyon s’est logiquement retrouvé à l’avant-garde de la lutte pour la reconnaissance du génocide arménien. Très courtisés par les formations politiques, les Arméniens ont trouvé des oreilles attentives à Lyon. Comme celles de Jean-Paul Bret, maire PS de Villeurbanne, depuis longtemps impliqué dans la reconnaissance du 24 avril 1915. Un maire très impliqué Gérard Collomb s’était lui aussi exprimé sur le sujet dès le 4 mai 2011. Le maire de Lyon avait appelé de ses vœux le vote d’une
10 du mat’ | Mercredi 25 janvier 2012
loi. Son engagement envers les Arméniens avait fait polémique avec la construction d’un mémorial place Antonin-Poncet. accusé par ses advsersaires politiques de trop courtiser l’électorat arménien. 3 000 Turcs s’étaient également rassemblés pour protester contre l’érection de ce monument. La manifestation, violente, avait donné lieu à des débordements. Lundi, le maire de Lyon ne s’est pas rendu au Sénat pour la séance cruciale. La raison invoquée, un problème d’agenda: Gérard Collomb « [...] ne pourra pas s’y rendre en raison d’une cérémonie des vœux au personnel de la Ville de Lyon, le même jour » selon le communiqué. Lors de cette cérémonie, le maire de Lyon a tenu tout de même à rapeler qu’il était de ceux « qui, sur le plan politique, soutiennent l’entrée de la Turquie dans l’Union
européenne ». Gérard Collomb s’est finalement rendu au Sénat hier, le rendant injoignable pour la journée. Les Verts contre la loi « Une loi de circonstance et malheureuse. » Gilles Buna, adjoint écologiste à la mairie de Lyon, ne mâche pas ses mots envers le vote par le Sénat du projet de loi sur le génocide arménien. L’élu rappelle en outre qu’une loi sanctionnant les crimes contre l’humanité existe déjà. « La communauté arménienne a déjà eu la reconnaissance du génocide en 2001, c’est tout ce qu’elle demandait », commente Gilles Buna. Pire, la loi pourrait, sur le long terme, s’avérer un véritable handicap pour la politique française. « Cette loi vise à provoquer l’affrontement là où la reconnaissance du génocide devrait apaiser
“Une loi raciste pour Erdogan”
les tensions », déplore encore l’élu. Enfin, elle présente un problème de légitimité. « Ce n’est pas à la France de légiférer sur l’histoire d’un pays étranger, s’exclame Gilles Buna, nous ne sommes tout simplement pas aptes pour décider à leur place. » L’annonce génère de vives tensions Du côté turc, le projet de loi a suscité un tollé. Le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan menace de sanctions « étape par étape » contre la France. Sans préciser toutefois la nature des sanctions en question. Lors de son allocution hebdomadaire devant les députés, le Premier ministre turc s’est emporté contre ce texte qu’il juge « discriminatoire et raciste ». Recep Erdogan a lui aussi accusé Nicolas Sarkozy « d’instrumentaliser les sentiments anti-turcs à des fins électoralistes ». La presse locale s’est elle aussi déchaînée contre la France, taxant la loi de « liberticide ».
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RéACTIONS
Turc ou Arménien, la décision ne laisse pas indifférent
La loi de la discorde
Le négationnisme, c’est quoi ?
Par Nicolas Gil
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ne loi, deux camps. Forcément, les réactions sont bien différentes que l’on soit côté arménien ou côté turc au lendemain du passage du texte au Sénat. Nous avons cherché à obtenir des réactions de part et d’autre. Témoignages. Arménie : « Un rendezvous avec l’Histoire » La relation entre Daniel Meguerditchian et la France ne date pas d’hier. Elle remonte jusqu’à son grand-père, revenu dans l’Hexagone après les massacres de 1915, et qui a perpétué dans sa famille la mémoire de ces événements « traumatisants ». Aussi, pour Daniel, responsable de la médiathèque à la Maison de l’Arménie de Décines, l’annonce du passage de la loi lui inspire un sentiment simple : « Je suis très, très content. C’est l’aboutissement d’un long cheminement. Je me sens libéré d’un poids. » Pour lui, les racines de pareille décision sont à aller chercher plus loin qu’un simple mouvement électoraliste à quelques mois des présidentielles : « La France a engagé sa parole, historiquement parlant. L’Arménie était dans le camp des Alliés durant la Seconde Guerre mondiale, et ça, les Alliés ne l’ont pas oublié. Ça nous touche profondément. » Car, pour Daniel, ce n’est pas tant la reconnaissance des faits qui compte que le confort que cette loi va apporter : « C’est un soulagement pour nous, une protection contre les négationnistes
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Le mémorial lyonnais du génocide arménien, à Bellecour / © L.Benoit
qui veulent nous victimiser une deuxième fois. » Plus encore, il croit dur comme fer que ce type de décisions peut changer les choses, même en Turquie : « Chaque reconnaissance de ce
Une loi qui « soulage » les uns, « fait mal » aux autres type fait évoluer les mentalités, l’opinion publique turque. En dehors des extrémistes, j’ai le sentiment que ça peut faire une différence. » Turquie : « Cette loi n’est pas correcte » Côté turc, dire que les langues sont moins déliées est un euphémisme. Les associations ba-
Victime collatérale La Turquie menace de quitter Euronews suite au vote de la loi sur le génocide arménien. La télévision nationale turque, TRT, était entrée dans le groupe en 2009. Elle est aujourd’hui le troisième actionnaire de la chaîne dont elle possède 15,5% des parts.
sées à Lyon ne souhaitent pas répondre à nos questions, et le Consulat de Turquie ne répond pas à nos sollicitations. Et lorsqu’un turc accepte de nous parler, c’est sous couvert d’anonymat. « On se connaît tous dans le quartier, je ne veux pas être reconnu, pas sur ce sujet », confesse notre interlocuteur. Pour autant, son avis sur la question est très arrêtée : « Je suis complètement contre. Ça nous fait mal, très mal. C’est anormal que les politiques français se mêlent de ça. » Et, pour lui, les raisons d’une telle décision ne sont pas à chercher bien loin : « C’est pour servir les intérêts de la diaspora arménienne, avec les élections qui arrivent. » Une loi que l’expatrié « ne reconnaît pas », et un geste qui le pousserait à une décision plus radicale : « On va partir, on ne va pas mourir ici. L’Europe devient invivable. » Il ne nous en dira pas plus.
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Le terme « négationnisme » est un néologisme inventé en 1987 par l’historien Henry Rousso. Si, dans sa signification de base, il concerne la négation du génocide pratiqué par les nazis contre les Juifs durant la Seconde Guerre mondiale, son sens a été étendu à la contestation de certains faits historiques, avant tout les crimes contre l’humanité. Cette démarche consiste à considérer que ces crimes ne seraient que des mythes, en s’appuyant sur des contre-vérités ou sur l’utilisation des médias. La définition très précise du terme « génocide » (à savoir l’extermination intentionnelle et organisée d’un peuple) est aussi souvent évoquée par les négationnistes comme contre-argument. Ainsi, la position officielle de l’Etat turc rejette ce terme, arguant que les Arméniens arrêtés étaient suspectés de « terrorisme, violence et trahison ». De même, il ne parle pas de « déportation », mais de « déplacement » et de « réinstallation ». Le négationnisme porte ainsi uniquement sur la réalité des faits, et doit être différencié du révisionnisme historique, qui consiste à réviser de manière rationnelle et scientifique certaines idées couramment admises, par le grand public le plus souvent. N.G.
Le chiffre
1,2 millions
Ce serait le nombre total de victimes du génocide arménien. C’est le chiffre communément retenu par les historiens occidentaux, mais il varie entre 800 000 selon les sources turques (chiffre accepté par le ministre de l’Intérieur turc en 1919) et 1,5 millions selon les publications arméniennes.
Mercredi 25 janvier 2012 | 10 du mat’
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EN COULISSES
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DECOUVERTE Le métro D, une ligne automatique... en apparence
Y a-t-il un pilote dans le métro ? Par Guillaume Bouvy
C
e n’est pas parce que la ligne de métro D est automatique que personne ne se trouve derrière les commandes. Voici l’idée phare qu’il faudrait retenir. A la station de la Part-Dieu, sur la ligne B, une porte à la dérobée cache tout le maillage et la gestion des quatre lignes du métro lyonnais, à laquelle s’ajoutent les trolleybus et les aspects plus techniques. Ainsi, neuf cadres se relaient tous les jours, 7 jours sur 7 et 365 jours sur 365. Pour ce qui est de la ligne D, trois postes côte à côte y sont dédiés : « Le premier travaille sur l’injection/ retrait » explique Lena Libé, responsable du PC métro et, il faut le signaler, rare femme dans ce secteur. L’injection retrait consiste en fait à enlever ou rajouter une rame en circulation. Comment ? Très simplement, en cliquant sur un curseur. Chaque rame de métro est schématisée sur un écran, donnant de la sorte une visibilité en permanence actualisée du réseau de métros.
Des commandes de pizzas à l’interphone Le deuxième poste est en charge de la gestion du trafic, c’est-à-dire de toutes les rames en circulation. C’est depuis ce poste aussi qu’une rame peut être amenée au lavage, d’un simple clic. Ce poste concerne par ailleurs la prise des appels (ou « interphonie ») dans les rames et sur les quais. « La plupart du temps, ces appels supposés d’urgence sont soit des gens qui s’amusent, soit des appels accidentels quand il y a beaucoup de monde » admet Bernard, agent au PC métro. De façon plus cocasse, certains plaisantins font leurs commandes, « de hamburgers ou de pizzas ». Cela ne fait rire qu’à moitié Bernard, car tant que l’appel de secours est activé, le métro reste bloqué, surtout lorsque personne ne parle, même pour s’excuser d’une erreur. Souvent, des agents de terrain sont obligés d’aller vérifier qu’il s’agit bien d’un faux appel avant que le métro ne redémarre.
Une ligne automatique… également manuelle Dans certains cas, le PC métro peut avoir à appeler un agent de ligne si les caméras montrent un grave 10 du mat’ | Mercredi 25 janvier 2012
Au poste de commandement du métro, la ligne D est traitée à part du fait de sa particularité / © G.B. incident ou si l’appel interphonie est sérieux. Chose que l’on ignore, toutes les rames de la ligne D, bien qu’automatiques (et donc par définition sans conducteur ni cabine de pilotage), peuvent être pilotées en mode manuel depuis un mini pupitre caché à l’avant. Lena Libé indique : « Dans ce cas de figure, l’agent ne conduit pas plus de deux stations en mode manuel, sauf si le problème survient dans un tunnel ». Il existe d’ailleurs un permis spécifique pour le métro D, que différents agents de ligne et du PC métro détiennent. Le troisième poste est le poste station, qui gère toute les pannes matérielles, des ascenseurs aux escaliers mécaniques en passant par les locaux électriques.
des caméras du réseau. Celles-ci se trouvent sur les trente quais, dans les stations (4 pour les voies) et en partie dans les rames grâce aux vitres. Chaque agent a ainsi la possibilité de basculer de la vue d’une caméra à une autre, pour s’assurer du bon fonctionnement des lignes et du flux. Cela n’exclut pourtant pas des incidents graves, comme celui du 13 septembre dernier, où une personne était restée coincée sous la rame. A cet égard, Bernard décrit un système spécialement dédié : « La sécurité sur les voies est garantie par des barrières infrarouges. Quand
Le PC métro : gestion et contrôle du trafic
« Souriez, vous êtes filmés » Sur les trois postes consacrés à la ligne D, les cadres affectés à ceuxci sont ambivalents. De fait, un système de roulement a lieu en « 3/8 » (cadence horaire), ce qui permet de mieux réagir en cas de crise. D’autre part, les agents de la salle du PC métro disposent d’écrans de contrôle qui diffusent l’image
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au moins trois faisceaux sont coupés, cela empêche la rame d’arriver en coupant le jus. » Cependant, ce système préventif n’est pas parfait, puisque fréquemment, lorsque des personnes jettent des journaux ou des papiers sur la voie, cela enclenche également l’arrêt du circuit électrique. A noter cette anecdote : un jour une personne s’est jetée d’une mezzanine pour atterrir sur le toit du métro, et en se relevant, s’est pris de front une caméra. Ce genre de situation fait aussi partie du quotidien du PC métro, et serait moins rare qu’on pourrait le penser. Si pour l’instant, la ligne D est la seule du réseau à être automatique, le Sytral a pour projet d’automatiser la ligne B. Pour l’heure, l’actualité est davantage tournée vers le lancement officiel de la ligne B prolongée jusqu’à Oullins, prévue à la date amusante du 11/12/13.
Le métro en chiffres
▶ 690 000 voyageurs par jour sur tout le réseau ▶ 290 000 voyageurs empruntent chaque jour la ligne D, ce qui en fait la ligne la plus fréquentée
▶ 36 rames sont disponibles, 29 au maximum sont utlisées en même temps
ECONOMIE ET SOCIAL
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TRANSPORT
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Proposition d’encadrement des grèves de transports aériens
Nouveau plan de vol Par Julien Bonnefond
U
ne loi sur la grève, c’est rarement bien accueilli par les syndicats. L’Assemblée examine ces jours-ci une proposition de loi sur l’encadrement de la grève dans l’aérien. Un texte de loi du député Eric Diard (UMP) qui pourrait être adopté avant les législatives.
été bloqué à l’aéroport, cette année », déclare-t-il. Pour Etienne, qui passe par l’aéroport Saint-Exupéry tous les deux jours, cette proposition paraît bénéfique, même s’il a des doutes quant à son efficacité : « Cela existe déjà à la SNCF mais les problèmes ne sont pas pour autant évités. » (cf. Zoom)
Avis d’usagers Si elle aboutit, la proposition doit permettre aux usagers de ne plus être « pris en otage » par les grévistes et de mieux prévoir la régulation du trafic. Le texte prévoit notamment un délai de 48h entre le moment où les grévistes déposent leur préavis de grève et le début effectif de celleci. En cas de non-respect de la loi, des sanctions seraient prises. La proposition entend aussi obliger les compagnies aériennes à prévoir l’état du trafic au plus tard 24 heures avant le début de la perturbation. Maxime, 32 ans, est commercial pour une grande firme internationale, il prend l’avion en moyenne trois à quatre fois par semaine. Selon lui, cette proposition est une bonne chose. « Je respecte le droit de grève, mais je pense qu’avoir la possibilité de savoir quand une grève va avoir lieu n’est pas une mauvaise chose. Cela permettra peut être d’arranger mon emploi du temps. J’ai trop souvent
Des syndicats contre « Air France rappelle son ferme attachement à la préservation du droit de grève », déclarait mardi, à l’AFP, un porte-parole de la compagnie française. « Pour autant, dans un contexte économique et concurrentiel difficile, tout dispositif, qui ne remettrait pas en cause ce droit tout en permettant de fournir au passager une information fiable et utile en temps et en heure, serait positif pour nos clients et notre activité », ajoutaitil. En clair, Air France est favorable à la mise en place d’une telle loi, mais ne veut pas se fâcher avec ses employés. Et le moins que l’on puisse dire c’est que les syndicats (UNSA SMAF, SNPL, …), ainsi que la CFDT, CGT et FO y sont fermement opposés. Ils y voient une tentative pure et simple du gouvernement de « restreindre le droit de grève ». Pour Yves Deshayes, Président du Syndicat National des Pilotes de Ligne (SNPL), « l’objectif
Le Rhône-Express, navette entre Part Dieu et Saint-Exupéry / © L.B. de cette loi n’est pas d’informer les clients mais bien de restreindre drastiquement le droit de grève des citoyens qui travaillent pour le transport aérien. » Force Ouvrière Air France, à travers la section Lyon, appelle à la grève pour début février. A noter que plusieurs syndicats de pilotes, navigants commerciaux, mécaniciens et personnel au sol ont déposé un préavis de grève du 6 au 9 février 2012, avant les vacances et l’examen du texte au Sénat le 15 février.
ZOOM Une loi déjà existante à la SNCF
Adaptation de la loi Une loi encadrant les grèves et imposant un service minimum existe déjà dans le domaine ferroviaire. C’est ce que confirme le ministre des Transports, Thierry Mariani, dans Le Figaro, « ce texte est une adaptation de la loi de 2007 sur le service garanti ». Mais les grévistes se déclarent-ils pour autant
toujours 48 heures à l’avance ? Certains usagers de la gare Lyon Part-Dieu affichent un certain scepticisme. « La grève est récurrente sur beaucoup de lignes, et nous ne sommes pas toujours au courant deux jours avant. Ajoutez à cela, les suppressions de train pour une raison X ou Y, il y a des progrès à faire… », se désole Marie,
EN BREF L’acharnement
Dégradation L’agence de notation Standard and Poor’s a abaissé, hier, la note de trois groupes bancaires français à savoir la Société Générale, le Crédit Agricole et le BPCE. BNP Paribas est épargnée. Les trois banques voient leurs notes abaissées de A+ à A. Ces nombreuses dégradations font suite à l’abaissement de la note souveraine de la France.
La dérive
Epinglés Le mensuel 60
millions de consommateurs a passé en revue, avec l’aide de juristes, 50 contrats de syndics de propriété de l’agglomération lyonnaise. Le magazine pointe plusieurs dérives relatives aux prix des prestations qui peuvent passer du simple au double. De même les contrats sont jugés non conformes à la loi et à l’arrêté Novelli.
28 ans devant le panneau d’affichage de la gare Lyon Part-Dieu.
Le chiffre
La proposition de loi pour l’encadrement de la grève dans les transports aériens ne fait pas l’unanimité, elle devrait arriver au Sénat début février. J.B.
Dans les prochaines semaines, le seuil du million d’autoentrepreneurs français devrait être franchi. C’est du moins ce qu’avance la Fédération des autoentrepreneurs. Un chiffre atteint en à peine trois ans. Les autoentreprises représentent 53% des créations d’entreprises.
1 million
Mercredi 25 janvier 2012 | 10 du mat’
6 SCIENCES ET TECHNOLOGIES
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Télécoms 15 jours après le lancement de Free Mobile, le nouvel opérateur est-il au point ?
De la Freeture sur la ligne Par Rodolphe Koller
jour - l’entreprise de Xavier Niel a annoncé qu’elle ne pourrait traiter que 40 000 d’entre elles quotidiennement. Concrètement, cela se traduit par des retards de plusieurs jours, voire même de plusieurs semaines.
La guerre des mobiles fait rage actuellement / © L.B.
D
epuis le lancement de l’offre mobile de Free le 10 janvier dernier, les réactions pleuvent de toutes parts. Il y a tout d’abord les opérateurs historiques, plutôt en retrait dans un premier temps, devenus aujourd’hui plus offensifs au niveau de leur communication et de leurs offres. Il y a également les abonnés. Ceux qui confient que Free change la donne, mais aussi ceux pour qui l’arrivée du nouveau trublion dans le monde impitoyable des télécoms ne changera rien. Annoncé comme le messie de la téléphonie mobile, Free remplit-il ses promesses, deux semaines après son lancement en grande pompe ? Jonathan, étudiant lyonnais de 20 ans, fait partie du million et demi de Français qui a déjà franchi le
pas. Même s’il avait déjà une ligne chez un autre opérateur, il est tout de même passé chez Free : « J’avais prévu que la portabilité ne fonctionnerait pas forcément très bien, du coup j’ai pris un nouveau numéro », raconte-t-il. « Je verrai ensuite si je peux profiter de la portabilité a posteriori. Sinon tant pis je résilierai SFR. J’ai l’habitude de changer tous les ans donc ça ne me gêne pas trop. » La portabilité en question Cette fameuse « portabilité » qui fait tant jaser, notamment en raison du temps nécessaire à sa mise en oeuvre, désigne le fait de garder son numéro, tout en changeant d’opérateur et donc de carte SIM. En l’occurrence, Free se charge de l’ensemble des démarches administratives. Mais devant l’afflux massif des demandes - plus de 100 000 par
Mais même lorsque la portabilité est assurée, les soucis peuvent continuer, si la carte SIM n’a pas encore été expédiée par Free. La ligne téléphonique précédente est désactivée au profit de la nouvelle. L’utilisateur se retrouve donc avec un mobile inutilisable, le temps que Free expédie la précieuse carte, et que la Poste l’achemine à son domicile. Selon Stéphane Richard, le président d’Orange, l’agacement suscité par ce manque de coordination serait à l’origine du retour de plusieurs clients déçus par leur passage chez le nouvel opérateur. Des allégations invérifiables mais pas totalement impossibles. « A prix équivalent, j’aurais pris Free » Quant aux raisons de son choix, Jonathan est très clair : « Même à prix équivalent, j’aurais pris Free. La réception sur mon Blackberry était désastreuse, et le service client était déplorable. D’autant que, alors qu’il me restait 5 mois d’engagement, j’ai accepté une remise de 3€ par mois sans allongement de la durée du contrat. Mais il me l’ont quand même prolongé de 6 mois. Et pour couronner le tout, ils ont publié leurs nouveaux forfaits le lendemain. Ca a fini de me dégoûter. »
RIPOSTE L’empire de la téléphonie contre-attaque
Les « historiques » dégainent leurs offres Depuis plus d’un an, les trois opérateurs historiques ont tout d’abord raillé puis sérieusement pris en compte l’arrivée de Free. Orange, SFR et Bouygues proposent ainsi aujourd’hui des forfaits sans engagement, certes moins complets que ceux de Free, mais à bas coût. Du côté des entrées de gamme, comptez 9,90€, et jusqu’à 24,90€ pour les forfaits les plus coûteux. Dès le mois de décembre, Orange proposait son offre low-cost baptisée “Sosh”. En plus d’occuper le terrain en 10 du mat’ | Mercredi 25 janvier 2012
prenant de vitesse l’entreprise de Xavier Niel, ces forfaits sont surtout arrivés à la période de Noël, propice aux réengagements mobiles. Depuis le lancement du quatrième opérateur mobile, “Sosh” a revu ses tarifs à la baisse. SFR riposte deux jours après le lancement de Free, en mettant à jour ses “Séries RED”. Même si elles n’étaient pas officiellement présentées comme telles, ces offres participaient déjà à la stratégie de la marque pour contrer le nouveau venu sur le marché du mobile. Enfin ,
c’est Bouygues Télécom qui réagit à son tour avec son offre “B&YOU”, six jours après Free. Une offre tardive mais certainement plus complète que celles d’Orange et SFR. Cependant le marché reste en perpétuelle évolution, et devrait encore bouger d’ici quelques mois. De son côté, Free a annoncé que ses offres de lancement étaient pour le moment réservées aux premiers clients qui les souscriraient. “Au bout de 3 millions, c’est un rendez-vous”, a annoncé son président, Xavier Niel.
Fraîchement reçue et implantée dans son téléphone, la SIM semble fonctionner à merveille pour le moment. Un autre Lyonnais, lui aussi utilisateur de Free Mobile, nous confirme après plusieurs jours d’utilisation une bonne réception ainsi qu’un très bon débit en 3G. Après 12 jours d’attente, il avait reçu sa carte SIM 48 heures avant de profiter de la portabilité de son numéro. Dans l’ensemble, l’impatience des utilisateurs en attente se généralise, mais les retours en arrière restent marginaux. Patience, eux-aussi seront bientôt Free.
EN BREF Le chiffre
190 millions C’est l’âge d’œufs fossiles de dinosaures retrouvés en Afrique du Sud, battant le record établi (les plus anciens dataient de 90 millions d’années). Les nids formaient par ailleurs une « maternité » d’époque, et plusieurs des œufs contenaient des embryons parfaitement formés dont les chercheurs espèrent tirer beaucoup d’enseignements.
L’envers du décor
Facebook paye...
La valeur ajoutée générée par Facebook à travers la publicité, les médias et les jeux en ligne représenterait en Europe 15,3 milliards d’euros et 232 000 emplois. Rien qu’en France, le réseau social aurait généré 1,9 milliard d’euros et permis l’émergence de 22 000 emplois.
Le choix
1995 C’est la date de création d’une loi européenne sur la protection des données personnelles. Autant dire un abîme dans le monde numérique. L’UE a décidé de mieux encadrer ces collectes désormais. Notamment en instaurant un “droit à l’oubli” : malgré la suppression des données personnelles, il n’est pas rare que tout ne soit pas effacé. Il devrait donc bientôt être possible, par exemple, de faire disparaître son compte Facebook en étant certain que toutes ses données seront supprimées.
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CINEMA
VIVRE DANS LE 9e
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L’impact du Pathé Vaise sur le 9e arrondissement
« Il y a un avant et un après Pathé »
N
Par Antoine Lebrun
é de l’ambition du Grand Lyon de transformer la ville en pôle cinématographique, le multiplexe Gaumont-Pathé voit le jour en janvier 2008 après de longs et coûteux travaux. Situé au cœur de l’ancien quartier de l’industrie de Vaise, le cinéma s’impose aux côtés d’entreprises prestigieuses telles qu’Atari, le Cegid et Electronic Arts. Au total, le Pathé Vaise propose 14 salles et 2700 places, plus de 440 séances hebdomadaires et quelques 858 places de parking. Sur l’années 2008, l’affluence des cinémas français a augmenté de 6,7 %. Pendant ce temps à Lyon , la hausse était de 12 %. Deux raisons à cette tendance : l’effet Bienvenue chez les Ch’tis et l’ouverture du Pathé Vaise.
« Une des places fortes de Lyon » Un vecteur démographique Pour Bernard Pavy, responsable de la commission circulation et cadre de vie du conseil de quartier Vaise Rochecardon, « il y a un avant et un après Pathé Vaise ». Le quartier de Vaise est devenu un centre de loisirs à l’attractivité croissante. « Les gens ne font plus que passer par Vaise, ils s’y arrêtent. Ça change la donne. Le quartier est de plus en plus réputé. L’intérêt de la population augmente et l’arrivée des restaurants de Paul Bocuse (L’Ouest et L’Ouest Express) créée un pôle culturel et gastronomique », estime Bernard Pavy. En plus de génèrer un flux de passage constant, le cinéma est aujourd’hui un critère mis en avant
QUOI DE NEUF ? L iv re
Les halles Paul B ocuse fêtent Les B ouchons de Lyon Si vous ne le saviez pas encore, Lyon, capitale mondiale de la gastronomie est également celle des bouchons. Les B ouchons de Lyon, l’ouvrage réalisé par Anthony S erex et illustré par Véronique Védrenne, est donc dans la lignée de cette littérature qui met les lyonnaiseries militantes à l’ honneur. Au programme, un MOF (meilleur ouvrier de France), Joseph Viola
Le Pathé Vaise est un franc succès / Photo ville de Lyon par les agences immobilières et un critère de recherche pour les nouveaux arrivants du quartier. « On peut aujourd’hui venir vivre à Vaise sans risquer de s’ennuyer. L’ouverture du Pathé s’inscrit dans une volonté municipale de faire du 9e arrondissement l’une des places fortes de Lyon », ajoute Bernard Pavy. Ça n’est pas un hasard si le 9ème est l’un des arrondissements les plus prisés de Lyon, selon le dernier rapport publié par l’agence Lafôret. La voiture sinon rien ? Alors que Vaise est en pleine mutation et devrait exploser d’ici quelques années, les associations de riverains s’interrogent. Il n’existe à ce jour que
(Daniel et Denise et depuis quelques jours la Mâchonnerie également), des f igures incontournables (avec ou sans moustaches mais toujours avec une gouaille « B en de chez nous »), et aussi Christiane Mounier « Chez Mounier » chez qui a cer tainement été ouvert le premier bouchon lyonnais.
très peu de transports en commun desservant le quartier de l’industrie. 15 minutes de marche de la station de métro « Gare de Vaise » jusqu’au cinéma. Dans le même temps, alors que Vaise entend s’imposer en tant que « poumon vert » de Lyon, la grande majorité des spectateurs se rendent au multiplexe en voiture. Une habitude n’arrangant pas la situation écologique du quartier, déjà qualifié de « cuvette de pollution ». « Les habitants des Monts-d’or viennent en masse au complexe. Sans lignes de bus, ils sont obligés de prendre la voiture pour s’y rendre. Nous réfléchissons à un projet de navette reliant la gare de Vaise au cinéma via les voies ferrées désaffectées », conclut Bernard Pavy.
E xp o
la source des inter ventions réalisées : à partir des composants du lieu, des éléments « étrangers » à l’espace permettent de le relire, sous dif férents angles, par dif férentes strates du regard. Le parcours du corps du spectateur permet qu’au fur et à mesure, les logiques de l’installation apparaissent, entre phénoménologie et imaginaire. Des systèmes de zones se créent, des f rontières et des territoires se dessinent, s’enchevêtrent.
L’espace de la galerie devient
Du 21 janv ier au 25 fév rier
Collection Beaux liv res Déclics – Groupe Petit Futé. Prix 18,90 euros
Minia Biabiany
2012 Place Henri Barbusse Lyon 09 04.72.19.73.86
Biblio
Mé diathè que de Vaise
Trois espaces de bibliothèques, chargées de l’accueil du jeune public, des adultes et des personnes intéressées par le théâtre et les arts du spectacle. Des espaces de travail et de consultation Internet sont à la disposition du public. place Valmy , Lyon 09 04.72.85.66.20
Mercredi 25 janvier 2012 | 10 du mat’
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VIVRE à L’UPI
INITIATIVE
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Ils gravissent le Mont-Blanc pour sensibiliser les étudiants à l’écologie
Le projet Mont-Blanc atteint les sommets Par Joël Chicouard
symbolique. C’est aussi important que le fait de sensibiliser le public à ce problème écologique. » Recherche de sponsors, communication sur l’événement : les six idraciens s’activent pour mener à bien ce projet. Avec un budget prévisionnel de 13 000 euros et en six mois environ,
Une aventure professionnelle et physique
R
L’équipe du projet Mont-Blanc au grand complet / © J.C.
amasser les déchets qui jonchent la montée vers le Mont-Blanc, l’initiative n’est pas nouvelle. Mené par des étudiants de l’Idrac, en partenariat avec l’aDDu, le projet prend une tournure inédite. Depuis novembre dernier, six étudiants de l’école de commerce lyonnaise sont engagés dans cette démarche écologique et professionnelle. L’objectif de ces passionnés de montagne est double. Nettoyer, à leur échelle, l’ascension du Mont-Blanc, empruntée par 30 000 touristes chaque été. Mais surtout sensibiliser les étudiants à la pollution
des sommets montagneux. Cette aventure, démarrée en novembre dernier, trouvera son point d’orgue le 20 mai prochain. Au programme : la montée des six idraciens vers le plus haut sommet des Alpes par les 3 Monts. « Nous monterons jusqu’au sommet, à 4807 mètres, tout en ramassant des déchets tout au long de l’ascension. Mais plus particulièrement au refuge Vallot (4362 mètres) où les touristes pique-niquent et jettent souvent leurs détritus », explique Arthur Rochet, étudiant à l’Idrac et responsable du projet Mont-Blanc. Et d’ajouter : « Le ramassage des déchets est un acte
le pari est osé. « Nous nous investissons tous à fond jusqu’au bout. Cela va être juste mais c’est très formateur. Malgré nos différences d’âge et parfois d’opinions, le groupe reste motivé et complémentaire », assure Jonathan Penet, autre coordinateur du projet Mont-Blanc. Outre l’engagement professionnel, la préparation se déplace sur le terrain du physique. Basé sur l’endurance, les idraciens s’entraînent une fois par semaine. Le projet Mont-Blanc devrait se terminer à la fin de l’année scolaire par une dernière action symbolique : l’édification d’une pyramide géante constituée par les déchets récoltés lors de l’ascension. « La prise de conscience doit être générale afin de perpétuer cette initiative dans le futur », conclut Arthur Rochet.
EN DIRECT DE L’UPI On air En plus de votre
rendez-vous matinal quotidien avec le 10 du Mat’, vous pouvez également retrouver tous les jours le travail de nos confrères de la spécialité radio sur www.keskiscpass. com. Au programme, un tour d’horizon complet de l’actualité, avec notamment un point
10 du mat’ | Mercredi 25 janvier 2012
sur le marché des véhicules hybrides après la hausse du prix de l’essence. Retrouvez également les chroniques du jour. Aujourd’hui l’UMP pour la chronique présidentielle et les sorties de la semaine pour la chronique cinéma.
Petit écran La spécialité TV n’est pas en reste et vous présente quotidiennement son journal de dix minutes sur l’actualité du Grand Lyon. Reportages, brèves : les journalistes vous présentent également leur travail sur www. keskiscpass.com. N’hésitez pas à laisser vos commentaires !
Contact : Julie (responsable communication) : 06.27.18.10.58
Adresse: 47, rue sergent Michel Berthet Site Web: www.keskiscpass.com Email: 10dumat@gmail.com Tel: 04 72 85 71 71 Directrice de publication: Isabelle Dumas Directeur de la rédaction : Frédéric Poignard Secrétaire de rédaction : Laurent Benoit Rédacteur en chef : Lucie Barras Rédacteur en chef web : Natacha Verpillot Rédaction: Lucile Bellon, Julien Bonnefond, Guillaume Bouvy, Joël Chicouard, Geoffrey Fleury, Nicolas Gil, Rodolphe Koller, Antoine Lebrun, Eve Renaudin
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SORTIR
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CINéMA Café de Flore, nouveau film du réalisateur de C.R.A.Z.Y.
L’amour plus flore que tout Par Laurent Benoit
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our son nouveau film, le québécois JeanMarc Vallée (C.R.A.Z.Y., Victoria : les jeunes années d’une reine) revient encore et toujours aux affres de rapports humains très complexes entremêlés à des relations intimes carrément chaotiques. Sorti au Canada fin septembre, Café de Flore y a fait un tabac,
« Vallée porte aux nues l’amour sans limites » nominé 13 fois aux César locaux. En France, le film est distribué dans 106 salles (sur 2000), dont 25 à Paris… Non, il n’y a pas de café de Saint-Germaindes-Prés. Empruntant son titre à une chanson de Matthew Herbert, Café de Flore raconte deux histoires d’amour espacées de 50 ans. D’un côté de l’Atlantique, Vanessa Paradis élève dans le Paris des sixties un enfant trisomique. De l’autre, Kevin Parent est un DJ montréalais tiraillé entre sa nouvelle compagne et son ex-femme (Hélène Florent). L’ex en question, dans le gaz depuis le départ de son homme, voit apparaître une femme et un enfant mystérieux dans sa vie. Réalisation léchée, mélange des images et des sons… En gommant les frontières entre songes et réalité, Vallée tente de poétiser son film, de porter aux nues l’amour sans limites, avec ses bienfaits et ses travers.
Deux histoires, deux continents, un secret partagé / DR A bout de souffle Si la photographie de Pierre Cottereau a de la gueule, le film reste alourdi par l’incessant jeu de ping-pong entre les deux histoires. L’aspect romanesque extrême aura raison des plus rebutés au genre. On s’ennuie sévèrement sur la première heure, et le twist final ne risque pas de passer auprès de tout le monde. Au choix, très poétique et emblématique, ou complètement ridicule et téléphoné. Reste une bande-son bien calibrée, qui revient au rock troublé et troublant de Pink Floyd ou The Cure, marque de fabrique de Vallée qui donne corps au film via des tableaux sonores en
lien avec les personnages et leurs personnalités. Bel emballage, belle photo, bons acteurs (dont un Kevin Parent qui crève l’écran), mais un film un peu long, qui ne profite plus de l’effet de surprise poétique et doux-amer de C.R.A.Z.Y. Café de Flore, de Jean-Marc Vallée France-Canada, 2011, 120 min. Avec Vanessa Paradis, Kevin Parent, Hélène Florent, Evelyne Brochu, Marin Gerrier, Alice Dubois, Evelyne de la Chenelière En salles aujourd’hui au Comoedia, à l’UGC Ciné-Cité et au Pathé Bellecour
NOTRE SELECTION Expo
Alternatif Les Archives Municipales ccueillent une exposition de Gilbert François sur la presse alternative lyonnaise et son histoire. 250 titres complétés par des témoignages des acteurs de l’époque. Jeudi se tiendra un colloque des micro-éditeurs du milieu. 50 ans de presse alternative à Lyon et dans sa région @ Les Archives Municipales de Lyon 1, place des Archives, Lyon 02 Métro Perrache 04 78 92 32 50 - entrée libre
lun.11h-17h, mar-ven.8h30 à 18h, sam.13h-18h
Musique Ninkafree!
Série de concerts gratuits dans les Ninkasi toute la semaine. Ce soir, Bœuf musical à Gerland (21h), pendant qu’à Croix Rousse (20h) Antonin délivre un set acoustique. Demain, ce seront Joris et DJ NeeKO qui joueront à Sans Souci (20h30) pendant que Gerland sera investi par Quand Harry Rencontre Maggy (18h30), tandis que Chewbecarre occupera
Opéra (21h), et La Grande Flo le Ninkasi Gratte-Ciel (20h30). Vendredi enfin, Falk jouera à Gratte Ciel (20h30) pendant que Maurice Lachance sonorise le Ninkasi Opera (23h). A Sans Souci, pas de concert mais la retransmission du match LOU/ Agen. Liste complète des adresses et horaires sur www.ninkasi.fr
blues narre des histoires individuelles de losers magnifiques qui croisent la grande Histoire, lors du Krach boursier de 1929.Le tout rythmé par a de la country, du bluegrass, du jazz et, bien sûr, du blues. Krach blues @ Théâtre des Marronniers jusqu’au 30 janvier
Théatre Blues de la crise
7 rue des marronniers, Lyon 02 Métro Bellecour 04 78 37 98 17 -15€ / 11€ ou 8€ tarif réduit - lun. 19h, jeu-sam. 20h30, dim.17h.
Adaptation sur planches du recueil Hard Times, Krach
Mercredi 25 janvier 2012 | 10 du mat’
10 INSOLITE BIEN-ETRE
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La fish pedicure s’installe à Lyon
Les poissons passent à l’action Par Lucile Bellon
L
es instituts qui proposent la fish pedicure se développent à Lyon depuis quelques mois. Un nouveau concept qui « donne une seconde vie à vos pieds », explique Marie, gérante de « Fishn’feet » installée dans le 6e arrondissement. Le principe est simple : les pieds plongés dans un aquarium pendant une vingtaine de minutes, il suffit de laisser travailler les Garra rufa. En quelques secondes des dizaines de ces petits poissons s’agglutinent et « font comme une petite danse autour des pieds pour aspirer les peaux mortes. Ce sont des poissons omnivores donc ils peuvent se nourrir de cela » précise Marie. Mais la gérante tient à préciser que « les Garra rufa n’ont pas de dents, donc il ne font pas mal ». Une pédicure naturelle et une tradition ancestrale en Turquie, « là-bas les gens plongent dans les rivières pour profiter de ce soin ». Et si les poissons nettoient le pied en profondeur, « ils activent également la microcirculation, c’est-à-dire que les petites sucions du poisson dilatent les vaisseaux du pied qui sont compressés par nos chaussures et le poids du corps ce qui favorise la circulation du sang ». Les Gara rufa sécrètent également une enzyme qui permet de protéger la peau et qui aiderait au renouvellement des cellules jeunes selon Marie. Un soin tout en douceur Au-delà de l’utilisation de ces poissons, la fish pedicure se différencie de la pédicure traditionnelle car « les Garra rufa ne vont pas enlever les grosses callosités comme un pédicure ». Par ailleurs, la sensation est bien différente. « On a l’impression d’être dans un bain de bulles, c’est très agréable et cela détend. Au départ ça chatouille un peu mais on s’y fait vite » décrit Cécilia, une cliente qui profite de la fish pedicure pour la deuxième fois. « Avant d’essayer cela ne me tentait pas vraiment, et puis je me suis dit que l’expérience pouvait être sympa. Aujourd’hui je suis to-
Cécilia profite des bienfaits de la fish pedicure pour la deuxième fois / © L.B talement séduite ». Sous le charme, comme beaucoup de clientes que reçoit Marie, « il y a toujours une petite appréhension au départ, certains crient, certains rient aux éclats, mais finalement les clients, [assez hétérogène en terme d’âge et de sexe, ndlr] sortent toujours ravis ». Pour cela il faudra tout de même débourser entre 25€pour 20 minutes et 50€ pour 30 minutes et un massage.
pieds. Ensuite j’applique un gel antibactérien et enfin je contrôle pour être sûre que tout est propre et sain » reprend Marie. Malgré tout, l’eau est sans cesse contrôlée. « Chaque aquarium dispose de cinq pompes et d’un filtre UV qui permettent de nettoyer l’eau » ajoutet-elle, « une fois par semaine je vide l’aquarium aux trois quarts pour vérifier que tout fonctionne bien. Et chaque mois, un spécialiste des aquariums se déplace jusqu’à l’institut pour contrôler les trois aquariums pendant près de deux heures ». Une inspection régulière et rigoureuse qui permet d’assurer l’hygiène et la santé des Garra rufa. Il faut également les nourrir, car s’ils se délectent des peaux
«C’est agréable, comme un bain de bulles »
Une hygiène très stricte Pour bénéficier de ce soin naturel, « il faut absolument avoir des pieds sains, sans psoriasis, verrues, ampoules, etc. » explique la gérante. Avant de pouvoir plonger ses pieds dans l’aquarium, un bain est obligatoire : « il faut laver les
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mortes, « cela n’est pas suffisant. Tous les soirs nous les nourrissons pour leur apporter toutes les protéines, sels minéraux et vitamines dont ils ont besoin » précise Marie. Autre préoccupation : le choix des poissons. En effet, il existe une douzaine d’espèces de Garra mais « il n’y a que le Garra rufa qui sait procurer les soins de la fish pedicure » note Marie. « Au départ les poissons étaient importés de Turquie, mais désormais ils sont élevés dans l’Union Européenne. Une garantie qu’il s’agit bien de Garra rufa ». Fish n’feet, 78 rue Ney, Lyon 06 D’autres instituts : Carré Santé Beauté, 154, bvd de la Croix Rousse, Lyon 1e / 36, avenue Henri Barbusse, Villeurbanne / 121 avenue des frères Lumière, Lyon 7e.
Bio
Le Garra rufa Il est originaire du Moyen-Orient, notamment de Turquie, et vit dans le Tigre et l’Euphrate à l’état naturel. En captivité, il ne dépasse pas huit centimètres une fois adulte, contre quatorze centimètres dans la nature. Lorsqu’il est utilisé pour la fish pedicure, il peut vivre environ huit ans, tandis que dans son milieu naturel son espérance de vie atteint les quinze ans. 10 du mat’ | Mercredi 25 janvier 2012
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DU MAT’
Economie & social
Cinéma indé : tous précaires, tous solidaires Page 5 www.keskiscpass.com
Jeudi 26 janvier 2012 | N°10
EDITO
© Lucile Bellon
Bataille navale Par Lucie Barras Assis à l’Elysée, le président réfléchit. Depuis la performance de François Hollande lors de son premier meeting de campagne au Bourget, Nicolas Sarkozy, plus que jamais, doit placer ses pions. Premier point, dans une pirogue de Cayenne, il présente ses doutes personnels à la presse. Le lendemain, il envoie son Premier Ministre à Lyon. Son alter-ego, à qui il a promis fidélité, s’est déplacé en porte-parole du président-candidat, pour jouer le sousmarin parmi les électeurs, et défendre le mandat. Jeudi, Nicolas Sarkozy envoie lance son bateau le plus solide, pour affronter son propre adversaire : Alain Juppé, ministre des Affaires étrangères se confrontera à François Hollande, sur le plateau d’Arlette Chabot. Des flyers seront quant à eux prochainement distribués par millions pour défendre le bilan d’un quinquennat. Finalement, le chef de l’Etat interviendra dimanche, à 20h15, pour un entretien télévisé à TF1, France 2, iTélé et BFM TV. Fera-t-il enfin son annonce ? A quoi joue Nicolas Sarkozy, à refuser le statut de candidat ? Quitter la peau de Président pour celle de candidat rendrait Nicolas Sarkozy atteignable. Or, qu’il l’ait prévu ou non, le président l’a affirmé : s’il est touché, il sera coulé.
polémique
La TVA qui monte, qui monte, et qui agace... Page 10
L’UMP accueille Fillon en grandes pompes
Hier, le Premier ministre était à Lyon. Une visite aux faux airs de bilan de mandat. Aucune garantie n’a été donnée à propos de la formation et de l’insertion professionnelle, il faut seulement « ne pas seulement les bras ». Page 2 et 3
sciences & techs
Confluence : développement durable à la nippon Page 6
SORTIR
Richard Bellia, la musique dans le viseur Page 9
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François Fillon, le Premier ministre a visité l’Institut des Ressources Industrielles aux côtés de Nadine Morano, Nora Berra et Michel Mercier; / © J.B.
POLItique
Le Premier ministre prépare le terrain à Lyon
«Les prochains mois : décisifs et passionnants » Par Guillaume Bouvy
L
a carpe s’est déplacée hier à Lyon, dans une vague désormais effrénée aux élections présidentielles, envoyée par le lapin Sarkozy. Sans jouer au chat et à la souris, il faut se souvenir de l’ouvrage d’Alix Bouilhaquet, paru en 2010, intitulé La carpe et le lapin. Le Premier ministre, François Fillon, avait, en 2004, conclu un pacte secret avec Nicolas Sarkozy. Ce pacte impliquait qu’en échange du soutien de François Fillon pour l’élection présidentielle de 2007, le futur président le nommerait Premier ministre. Visite des ateliers d’une usine-école Hier donc, François Fillon s’est rendu à l’Institut des Ressources Industrielles dans le 8e arrondissement de Lyon pour une visite ayant pour thèmes l’insertion professionnelle des jeunes ainsi que
10 du mat’ | Jeudi 26 janvier 2012
le développement de la formation professionnelle. Au programme de l’après-midi du Premier ministre, une visite des ateliers de l’institut a eu lieu après une présentation des lieux. « C’est bien qu’on reconnaisse tout ce que l’on fait et que le gouvernement prenne connaissance de nos projets » soulignait un responsable, avant d’ajouter : « Cela montre également que l’industrie a un poids important ». Des échanges de poignées de mains ont ponctué cette visite avant de rencontrer des personnes inscrites en formation à l’IRI. D’ailleurs, ce n’était pas la première fois que ce centre faisait l’objet de telles visites officielles.
Des vœux rassurants Faisant d’une pierre deux coups, le Premier ministre s’est ensuite rendu à l’Espace Tête d’Or à l’occasion des vœux de l’UMP du Rhône. Près de 900 personnes avaient répondu présent pour sa venue. Du côté des militants, l’enthousiasme était à son comble. C’est le cas d’Aurore, 22 ans, adhérente à l’UNI et à l’UMP qui voyait François Fillon pour la tpremière fois. « C’est une figure emblématique du quinquennat, il est flegmatique mais il est performant », confie-t-elle enjouée. Cette dernière verrait d’ailleurs bien François Fillon à la présidence de la république pour 2017. Même son de cloche du côté de Jean-Philippe, 24 ans. Ce jeune entrepreneur,
« Flegmatique et performant »
militant UMP, est venu pour soutenir le gouvernement : « c’est la 3ème fois que je rencontre François Fillon. C’est important de montrer notre mobilisation pour les élections présidentielles et législatives ». « J’assume avec fierté ce que j’ai fait » Après un bref discours de Philippe Cochet, président de la fédération UMP du Rhône, François Fillon a pris la parole, sous les acclamations militantes scandant son nom. Au travers de son discours, il a dressé un bilan de son mandat. Le Premier ministre est ainsi revenu sur les actions phares menées par le gouvernement sous l’ère Sarkozy. Ne perdant jamais de vu l’enjeu crucial des élections présidentielles et législatives à venir, François Fillon a qualifié les trois prochains mois de « décisifs et passionnants ».
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ANALYSE Daniel Navrot, analyste, décrypte le comportement de Nicolas Sarkozy
« Concilier humilité et aggressivité » Par Lucie Barras
« Vous n’entendrez plus parler de moi si je suis battu ! » Pour la première fois de son mandat, Nicolas Sarkozy, dimanche dernier en Guyane, envisageait une éventuelle défaite à l’élection présidentielle. Dans le même temps, le Parti socialiste faisait sa démonstration de force au Bourget. Dans ce contexte, François Fillon s’est rendu à Lyon hier. Daniel Navrot, directeur de la lettre politique Prospective Rhône-Alpes, décrypte l’attitude du président dont on attend l’allocution télévisée dimanche. 10 du Mat’ : Peut-on considérer Nicolas Sarkozy comme un candidat ? Daniel Navrot : Nicolas Sarkozy est un Président-candidat, qui ne s’est pas encore déclaré. Je ne pense pas non plus qu’il se déclarera le 29 janvier. L’ambiguïté de nos institutions permet cette situation bizarre. Pourquoi envoie-t-il son gouvernement faire campagne ? D.N. : Nicolas Sarkozy est persuadé que l’élection se joue deux ou trois semaines à l’avance. Il se heurte à d’autres dynamiques politiques, comme celle de François Bayrou ou Marine Le Pen, qui voient la campagne sur le long terme. Peut-être qu’en cette confrontation réside l’une des clés du scrutin. Quel est l’Etat d’esprit de la majorité, actuellement ? D.N. : La majorité se sent menacée à l’évidence. Menacée à l’horizon des présidentielles, et peut-être plus encore en prévision des législatives. Elle vit actuellement une période de double-peur et
Daniel Navrot/ © DR peut même craindre un revers électoral à l’échéance législative de juin prochain. Mais en berne, non. Elle le sera si elle subit alors une défaite. Justement, à l’heure qu’il est, Nicolas Sarkozy a–t-il peur de François Hollande ? D.N. : Non. S’il a une peur, c’est celle de perdre et de rater des coups politiques. Nicolas Sarkozy, avec tous ses défauts et ses qualités, n’a pas peur de ses adversaires. Il n’est pas de cette trempe-là. A-t-il pu « mentir » en affirmant qu’il n’hésiterait pas à se retirer de la vie politique en cas d’échec ? D.N. : Il faudrait plutôt se demander si Nicolas Sarkozy a pu se mentir à lui-même . Lorsqu’il a fait cette annonce, le président cherchait un lien avec son électorat, par le biais des médias qui sont friands de ce type de discours. Parler de « mensonge » n’est pas approprié. Je dirais plutôt que Sarkozy
était dans le leurre, et confronté à la nécessité de surprendre. Revenons sur cette fameuse affirmation : est-elle le fruit d’un calcul, ou d’un état de panique du président ? D.N. : Peut-être est-ce les deux. Les plus grands calculateurs ont parfois du mal à se maîtriser. Il est certain que le président avait prévu son coup. Mais, amené à s’exprimer longuement, il a pu ne pas maîtriser totalement ses propos, aller au-delà de ce qu’il voulait dire. Sa nouvelle campagne sera-telle tout le contraire de celle du candidat « hyperprésident de 2007... », va-t-on vers une « hyperhumilité ? » D.N. : Il est trop tôt pour le dire. A mon avis, ses choix de campagne ne sont pas arrêtés. Pour le moment, il met plus d’humilité et de prudence sur la forme. Il semble rencontrer des difficultés à concilier humilité et dureté.
© J.B.
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Une stratégie de reconquête et d’attente Véronique Reille-Soult connaît bien les stratégies politiques et les influences de ce milieu. Selon elle, Nicolas Sarkozy se positionnerait actuellement dans une logique de patience : « Un futur candidat qui est encore Président de la République ne peut pas partir en campagne immédiatement. Nicolas Sarkozy a encore un mois à tenir. » indique-t-elle. Autre aspect, la première préoccupation du Président/ candidat est de (re)créer une « désirabilité ». Véronique Reille-Soult poursuit l’analyse : « Sa stratégie est de recréer du désir. Dans les sondages, on constate un fort taux de rejet de Nicolas Sarkozy, ce qui l’oblige à envoyer des personnes de son camp sur le terrain, pour reconquérir des électeurs » C’est donc dans cette lignée que se profilait hier la venue de François Fillon à Lyon, afin « d’occuper le terrain » et en quelque sorte faire patienter l’électorat. Un électorat d’ailleurs vraisemblablement indécis et qui, pour la première fois, augmenterait à l’approche des élections au lieu de descendre comme c’est normalement le cas lorsqu’un Président sortant se représente à sa propre succession. G.B.
Véronique Reille-Soult, présidente chez 910, (agence de marketing, conseils et influence), tient une chronique politique sur i>télé sur les candidats aux présidentielles tous les samedis à 10h15 et 15h15, et écrit aussi pour le Figaro.
Les chiffres
Le service d’ordre était très présent pour la venue du Premier ministre : - Les voitures sur le boulevard Michelet, devant l’entrée de l’Institut des Ressources Industrielles ont été enlevées sur 60 mètres. Les véhicules restants ont été fouillés par les services de police. Les magasins en face de l’institut ont aussi été inspectés. - 8 gardes du corps encadraient le Premier ministre en permanence. Dans la rue, plus de 60 policiers en civil et en uniforme patrouillaient. Jeudi 26 janvier 2012 | 10 du mat’
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EN COULISSES
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TENDANCE Le macaron, de la poudre à la bouche
Le périple de la crème du pâtissier Par Antoine Lebrun
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e macaron apparaît en Europe au Moyen Âge, où il va se diversifier et trouver de nouvelles formes et saveurs. D’Italie, il passe en France à la Renaissance. C’est Catherine de Médicis qui fait découvrir au XVIe siècle les maccherone aux Français. Le mot « macaron » apparait, la même année, sous la plume de Rabelais. Aujourd’hui pleinement intégré à la culture culinaire française, le macaron est apprécié pour son esthétisme, sa finesse en bouche et son originalité. Une popularité telle que plusieurs adresses en ont fait l’une de leurs spécialités. C’est le cas du chocolatier-pâtissier Sève qui livre sa préparation en direct de son laboratoire lyonnais (Champagne-au-Montd’ Or). Les coques Tout part d’un mélange de blancs d’œufs pour préparer les coques. Au total, entre 350 et 500 d’œufs sont consommés chaque jour pour la fabrication des macarons. Battus en neige par un énorme fouet automatique, les blancs d’œufs montent pendant vingt minutes. Au dernier moment, Claire, la responsable de l’étape, ajoute les pigments au mélange. Du vert pistache en l’occurrence. Le minuteur retenti. Le fouet est immédiatement arrêté pour que le mélange d’amandes et de sucre broyé au préalable soit versé, pour réaliser l’étape essentielle du macaronnage. Le fouet peut ensuite recommencer sa rotation pendant quelques secondes uniquement, jusqu’à ce que les blancs d’œufs et la poudre ne fassent qu’un. Claire saisit ensuite le mélange et vérifie sa texture et la qualité de la pâte, avant de verser le tout dans la dresseuse qui va se charger de couler l’appareil sur plaque. Là, Claire reçoit l’aide d’une des pâtissières pour mettre les plaques sous la dresseuse afin qu’elle puisse les récupérer et les tapoter sur une caisse pour uniformiser la taille des pâtés. Les coques liquides sont placées 10 du mat’ | Jeudi 26 janvier 2012
Le garnissage, étape précise et cruciale de la conception des macarons / © A.L. sur échelle et sèchent 30 à 60 minutes, le temps qu’une croute se forme sur le dessus des macarons avant leur passage au four. « Nous répétons cette recette six à huit fois par jour selon les périodes et en fonction des besoins de nos quatre boutiques lyonnaises », conclut Claire. En tout, près de 9000 macarons sont conçus quotidiennement.
tures leur permet d’avoir une texture plus fine et crémeuse. Nous goûtons les garnitures avant de les utiliser », explique Sébastien. La garniture des macarons demande un geste habitué et précis. Une fois garnis, les macarons sont à leur état final ou presque. Ne reste plus qu’à les conserver en chambre froide pendant un à quatre jours afin de les maturer.
23 minutes de cuisson à 158°C
Garniture : précision et adresse Matthieu reçoit les échelles près de son four rotatif. Les macarons cuisent pendant 23 minutes précisément, à une température de 158°C. A leur sortie du four, les plaques de macarons sont superposées en deux couches : les dessous et les dessus. La dernière étape est celle de la garniture. Sébastien, pâtissier responsable des macarons, la prépare la veille avec une ganache à base de crème, de chocolat noir ou au lait et le parfum souhaité, pistache donc. « La journée de repos des garni-
Une question de précision Dernière étape du périple : l’impression du parfum. S’ils sont facilement reconnaissables par leur couleur, les macarons ne sont pas tous connus des
clients peu habitués. Inscrire le parfum sur la coque de chaque macaron devient alors indispensable. Pour ce faire, les macarons sont placés à intervalles réguliers sur un tapis roulant où un jet d’encre alimentaire finira leur réalisation. Les macarons sucrés se conservent 4 à 5 jours au frais. Les macarons salés, création de Sève, ne se conservent que de 2 à 3 jours. Chez Sève, le plus grand succès est le parfum Caramel-Beurre Salé. « Un effet de mode » selon Sébastien. S’ils sont quatre à concevoir les macarons en cette période postépiphanique, les pâtissiers peuvent être jusqu’à six pendant les fêtes de Noël notamment. Mais pour l’heure, la cadence des macarons est moins folle, à tel point que le succès des galettes des rois vole la vedette à la réussite continue des macarons.
➢ Les macarons en chiffres
▶ 12 à 16 kilos d’oeufs utilisés chaque jour pour les
macarons
▶ 9000 macarons conçus quotidiennement
ECONOMIE ET SOCIAL
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RENCONTRE Les réalisateurs de films indépendants discutent de leur avenir
Les invisibles du cinéma français Par Eve Renaudin
«B
onjour, je suis réalisateur… non pardon, inter mittent du spectacle… non en fait, je suis chômeur. » Le cas de Greg, réalisateur mais surtout travailleur précaire, les participants à la réunion le connaissent. Ils sont presque tous dans la même situation. Réalisateurs fatigués, jeunes gens à peine sortis des écoles et découvrant le monde des subventions ou même associations de spectateurs ulcérées par la programmation des cinémas conventionnels se sont donc réunis dans le cadre du festival Les Inattendus. Cette rencontre, la quatrième du genre, sur le thème de l’économie réelle s’inscrit dans une série qui vise à définir de nouveaux statuts pour le cinéma indépendant. Le CNC, une institution dépassée Au fil des récits d’expériences se forme un paysage cinématographique français dominé par quelques producteurs richissimes et des centaines de petits artisans privés de subventions. La cause, pointée du doigt par les protagonistes : les définitions étriquées de ce que doit être une œuvre cinématographique par le Centre national du Cinéma et
de l’image animée (CNC). « Le problème majeur, c’est que le CNC a le pouvoir de décider ce qu’est un film », s’insurge Cécile, une réalisatrice qui explique devoir tourner des documentaires formatés pour la télé afin de pouvoir produire ses propres œuvres. Ces dernières n’ont jamais reçu le soutien du CNC ou de la SCAM (Société civile des auteurs multimédias), car selon elle : « ça ne rentrait pas dans leurs cases ». Le CNC repose sur un système de commissions, qui ont tout pouvoir pour accorder ou refuser les subventions. Les lobbies trustent les subventions Les auteurs doivent présenter un dossier complet, « en dix exemplaires et douze DVD », plaisante amèrement une participante. Au jury de décider ensuite si le film mérite une subvention, sur le principe de l’avance sur les recettes. Les divers associations et réalisateurs dénoncent à la fois le manque d’objectivité de ces commissions et leur vision prédéfinie des films. Ils prennent pour exemple la section dédiée aux films expérimentaux, qui demande malgré son nom aux réalisateurs de fournir un scénario dans leur dossier. Pierre Merejkowsky, réalisateur à l’honneur du festival, s’emporte :
Des réalisateurs indépendants inquiets pour leur avenir. / © E.R. « J’avoue que lorsqu’on a écrit un manifeste pour ouvrir une section dédiée au cinéma expérimental au CNC, j’ai signé. Mais je savais très bien ce qui allait se passer : ceux qui ont eu l’argent étaient les grandes gueules de Paris ! » L’homme, qui ne cache pas ses sympathies révolutionnaires, appelle à la disparition du CNC. « L’argent devrait nous être distribué directement par le Pôle Emploi, après tout, ce sont nos interlocuteurs privilégiés », se justifie-t-il. Festival les Inattendus, jusqu’au 28 janvier à l’Elysée (Lyon 7e) www.festival-inattendus.com/
ZOOM Spectateurs lyonnais en colère
« Pouvoir voir les films que l’on veut » L’histoire de l’association Enjeux sur image commence là où celle du CNP Odéon s’achève. Lors de la fermeture du cinéma, certains spectateurs s’émeuvent de la disparition d’un espace dédié à l’art et essai. Ils décident alors de s’organiser en association pour faire valoir leur droit, en tant que public, de voir les films qu’ils souhaitent. « Chaque année, des
dizaines de films sortis en salle ne passent pas à Lyon », s’insurge Ghislaine Guetat, la porte-parole d’Enjeux sur image. De son propre aveu, l’association n’est pas constituée de professionnels du cinéma. Cela les amènent à s’interroger sur les dessous de cette industrie et les lois qui la régissent. Dans cette optique de mieux comprendre
le milieu, ils organisent régulièrement des rencontres avec des réalisateurs et des diffuseurs. Leur but premier reste toutefois l’idée de pouvoir voir les films qui leur plaisent. C’est pourquoi Enjeux sur image organise régulièrement des projections de films inédits à Lyon. E.R.
EN BREF Un pas en plus
OL Land Le Préfet aurait,
selon Lyon Capitale, signé lundi les 5 déclarations d’utilité publique relatives au Stade des Lumières. Grâce à elles, les expulsions deviennent possibles. Prochaine pièce du dossier : le permis de construire, que le maire de Décines, Pierre Crédoz, devrait signer début février. Début des travaux prévus fin mai.
Baromètre
Discrimination Le Défenseur des droits et l’Organisation internationale du travail (OIT) viennent de publier son baromètre sur les discriminations au travail. Selon cette étude, plus d’1/3 des Français disent avoir été témoins d’actes discriminants. Des chiffres qui restent stables dans le public et baissent dans le privé par rapport à décembre 2010.
Le chiffre
20 millions C’est le coût total de la grève de la Toussaint, survenue à Air France. Son PDG Alexandre de Juniac l’a affirmé devant l’Assemblée nationale lors de son audition mercredi matin. Celle-ci venait d’adopter un projet de loi destiné à fluidifier le trafic (Cf 10 du Mat’ n°8)
http://collectifcinephile.wordpress.com
Jeudi 26 janvier 2012 | 10 du mat’
6 SCIENCES ET TECHNOLOGIES ÉNERGIE
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La Confluence devrait bientôt devenir un modèle d’efficacité énergétique
La Confluence devient éco-logique Par Rodolphe Koller
projet « Hikari », signifiant « lumière » en japonais. Mais en plus d’être esthétique, le bâtiment se voudra exemplaire énergétiquement parlant. Tout d’abord, le projet « Hikari » produira plus d’électricité qu’il n’en consommera. C’est le concept de bâtiment à énergie positive. Tant et si bien que l’énergie excédentaire des bureaux sera redistribuée vers les zones de logements le week-end. Dans le but de réduire les gaspillages d’énergie, les infrastructures seront mises en commun.
Téléphones, imprimantes et photocopieuses seront centralisés.
La Confluence en plein travaux. Archives / © R.K.
A
mbitieux en matière d’architecture et d’urbanisme, le quartier de la Confluence était déjà connu pour son implication dans le domaine du développement durable. Il pourrait prochainement devenir une référence. Déjà vanté par les pouvoirs publics lyonnais pour sa sobriété énergétique, le secteur a franchi un nouveau cap avec la signature, le 15 décembre dernier, d’une convention entre le Grand Lyon et la NEDO. Sous cet acronyme se cache en réalité l’agence publique de soutien à l’innovation rattachée au ministère de l’Environnement japonais. Un accord portant sur le projet « Smart community », dont l’objectif est de réduire la consommation énergétique de la Confluence d’ici 2015. En effet, la convention signée entre Gérard Collomb, maire de Lyon et président du Grand Lyon, et Hideo
Hato, le président de NEDO, est ambitieuse et plein de promesses. Tout est parti de l’îlot P, ce chaînon manquant de la première phase du projet Confluence. Situé à l’angle du cours Charlemagne et de la place nautique, ce n’est pour le moment qu’un terrain en friche. Mais d’ici le début des travaux début 2013, et la livraison, prévue pour la mi ou la fin 2014, ce sont 12.500 m² de logements et de bureaux qui vont s’ériger. Consommer moins, et mieux Gérard Collomb annonce déjà qu’il s’agira de « l’un des bâtiments de France les plus regardés pour son engagement énergétique ». En mettant sur pied un réseau énergétique intelligent, smartgrid en anglais, le rôle de la NEDO sera de transformer ce rêve en réalité. Côté architecture, c’est l’équipe composée par Kengo Kuma, CRB architectes et Bouygues qui a remporté le concours de la maîtrise d’oeuvre pour l’îlot P, avec son
Mieux que la norme BBC Mais ce n’est pas tout, le projet s’appuiera sur la géothermie et l’installation de panneaux photovoltaïques. Une centrale de cogénération à l’huile de colza sera créée pour parvenir à une consommation énergétique de 42 kW/h/m²/an, soit moins que la norme BBC, Bâtiment Basse Consommation, fixée à 50 kW/h/ m²/an. « Pour surveiller et maîtriser en permanence leur consommation, des « energy boxes » seront fournies aux habitants du quartier », comme nous l’explique la succursale européenne de NEDO. Des boîtiers intelligents capables de prévoir les pics de consommation et d’envoyer des conseils pour économiser l’énergie. 275 logements seront équipés dans les bâtiments éco-rénovés de la cité Perrache. Ces informations, centralisées, ont pour but de « réguler la production en heure de pointe et d’éviter le recours aux centrales les plus polluantes », explique Jean-Philippe Hanff, délégué général au développement économique du Grand Lyon. Un investissement global de 50 millions d’euros intégralement financé par la NEDO, qui ambitionne
MOBILITE La guerre des véhicules en libre-service fait rage à Lyon
L’auto-partage devient tendance Autolib’, Car2Go. Ces noms vous disent sûrement quelque chose. Il s’agit de deux des porte-drapeaux d’un nouveau mode de déplacement à la mode : l’autopartage. Le consortium japonais à l’oeuvre à la Confluence ne s’y est pas trompé en lançant prochainement son propre service. Une trentaine de véhicules électriques rechargeables grâce à 10 du mat’ | Jeudi 26 janvier 2012
l’énergie photovoltaïque. Toshiba fournira les équipements technologiques appropriés, en partenariat avec Veolia Transdev via sa filiale Proxiway spécialisée dans l’auto-partage, et PSA Peugeot-Citroën, fournisseur des véhicules électriques. Des voitures destinées aux entreprises de la Confluence, avant une extension possible
d’équiper 150 hectares de ces nouvelles technologies, « afin que le projet « smart community » devienne la vitrine d’un modèle auquel les grandes agglomérations pourraient se convertir dans les années à venir », conclut-on du côté du consortium japonais. « Notre objectif est qu’en 2025 le quartier ne consomme pas plus d’électricité qu’aujourd’hui », déclarait Gérard Collomb en décembre. La seconde phase du projet Confluence, qui devrait être lancée prochainement, s’étendra sur 450 000 m². A terme, ce nouveau quartier devrait permettre de doubler la superficie du centre-ville de Lyon. On comprend donc l’ampleur du défi qui attend gones et nippons.
EN BREF La disparition
Alerte
Dans un rapport, publié le mois dernier, la Nasa évoque la disparition de fragments de lune rapportés des missions Apollo. Le bilan est conséquent : 517 morceaux lunaires manquent à l’appel. Si certains ont été prêtés à des laboratoires ou des musées, d’autres ont tout bonnement disparu.
La révision
Confidentialité
Google va faire une refonte complète des conditions d’utilisation de ses services et surtout de sa politique de confidentialité. Ces changements devraient être effectifs au 1 er mars pour tous les titulaires de comptes Google.
Le chiffre vers d’autres zones du Grand Lyon passée la période de démonstration s’achevant en 2015. En attendant la mise en place du service, Autolib’ propose déjà 36 stations et une centaine de véhicules à Lyon et Villeurbanne. Quant au petit nouveau Car2Go, il fera déferler ses Smart sur la capitale des Gaules à partir du 1er février prochain.
46,33 milliards C’est le chiffre d’affaire d’Apple au dernier trimestre 2011. Autant dire que la crise n’atteint pas le géant informatique. Sur cette même période, Apple a vendu plus de 37 millions d’iPhone et 15,43 millions d’iPad. Sachez également l’iPad 3 et l’Apple T V sont dans les tuyaux … Ca roule pour la pomme.
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HANDICAP
VIVRE DANS LE 9e
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La Médiathèque de Vaise est la seule à Lyon à proposer un accueil aux sourds.
« C’est perfectible mais c’est déjà pas mal »
L
Par Julien Bonnefond
a saison 2011-2012 de « L’Heure de la découverte », interprétée depuis 2009, en Langue des signes français bat son plein dans les bibliothèques municipales lyonnaises. Pour autant la question de l’accueil des sourds reste une problématique inachevée au sein de l’ensemble du réseau des bibliothèques. La Médiathèque de Vaise est la seule à proposer ce service à Lyon. Laurent Brard est à l’origine du projet visant à faciliter l’accueil des personnes souffrant de ce handicap. « Tout est parti d’une démarche personnelle, un jour j’ai rencontré une personne sourde et j’ai eu comme un déclic, il fallait que j’aille au bout des choses. D’ailleurs depuis, Christophe est devenu un ami. »
Une dizaine de sourds viennent chaque mois à la Médiathèque Le trentenaire ne se sent pas investi d’une mission et n’affiche aucune prétention. Une simple envie d’aider les sourds afin qu’ils se sentent mieux accueillis dans les bibliothèques de Lyon. Après avoir suivi des formations pour apprendre la langue des signes, il montre à ses collègues les bases, « pour leur permettre de dédramatiser certaines situations, et qu’ils ne soient pas démunis aussi. C’est normal d’être déstabilisé quand on ne connait pas, surtout qu’il s’agit d’un handicap invisible ». L’enjeu est vite compris : Il faut améliorer la situation. Pour cela, Laurent Brard leur apprend comment dire « bonjour »,
HORAIRES Médiathèque Mardi : 10h-12h / 13h-19h. Mercredi : 10h-12h / 13h-19h Jeudi : 14h-19h Vendredi : 10h-12h / 13h-19h Samedi : 10h-17h Marchés alimentaires Marché Duchère Balmont Boulevard de Balmont. Mardi et samedi de 6h à 13h30. 43 commerçants : fruits, légumes, fromages, viandes, charcuteries, poissons et fleurs. Marché Duchère Plateau Avenue du Plateau Vendredi de 6h à 13h.
Laurent Brard est arrivé à la Médiathèque de Vaise en 2002 / © J.B. un signe avec la main qui part du menton vers l’avant. Des choses simples, dont ils peuvent avoir besoin lorsqu’un sourd vient à la médiathèque de Vaise. Un premier (petit) pas Il ne cache pas les progrès qu’il reste encore à faire : « Tant que l’on ne pointe pas le problème, il n’existe pas. Nous (les bibliothèques de Lyon) étions inexistants, maintenant au moins ce service existe. Il n’est pas parfait, il est perfectible, mais c’est déjà pas mal. » Paris et Toulouse sont bien plus en avance que Lyon sur ce point, et même si cela représente « seulement » une dizaine de personnes sur la médiathèque de
1 commerçant : fruits, légumes. Marché Duchère Sauvegarde Avenue de la Sauvegarde Jeudi et dimanche de 6h à 13h. 14 commerçants : fruits, légumes, viandes et fleurs. Marché Roger Salengro Place de Paris Mercredi, samedi de 6h à 13h, et dimanche de 6h à 13h30. 29 commerçants : fruits, légumes, fromages, viandes, volailles, rôtisserie, charcuteries, poissons, pains, pâtisseries et fleurs. Marché Loucheur L’après-midi Rue Louis
Vaise, Laurent Brard veut communiquer plus sur le sujet. Le but étant de normaliser l’accueil des handicapés, au même titre que les autres visiteurs. La prochaine étape ? Que toutes les bibliothèques puissent accueillir les sourds avec une qualité optimale. Laurent Brard confie que plusieurs collègues dans d’autres centres sont intéressés pour suivre des formations. Et suivre un peu son exemple. Tant mieux. Renseignement sur l’accessibilité : www.bm-lyon.fr/accessibilite Renseignements sur l’accueil des sourds à la médiathèque de Vaise : Laurent Brard (mail) : lbrard@bm-lyon.fr
Loucheur Vendredi de 15h à 20h. 13 commerçants : fruits, légumes, fromages, boucherie, charcuterie, rôtisserie, pâtes fraîches et plats cuisinés. Marché Saint Rambert Place Schönberg Vendredi de 6h à 13h. 15 commerçants : fruits, légumes, ch arcuteries, rôtisserie, fromages, poissons, pâtes fraîches, miel, confiseries et fleurs. Marché Saint Rambert Village Place Henri Barbusse Dimanche de 6h à 13h. 30 commerçants : fruits,
légumes, volailles et charcuteries. Marché Biologique Place Valmy Mardi de 6h à 13h. 7 commerçants : fruits, légumes et pains. Marché Champvert Avenue Barthélémy Buyer Samedi de 6h à 13h. 20 commerçants : fruits, légumes, viandes, charcuteries et fleurs. Marché Le Vergoin Rue Albert Falsan Mardi de 6h à 12h30. 1 commerçant : fruits et légumes.
Jeudi 26 janvier 2012 | 10 du mat’
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VIVRE à L’UPI
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ART L’association Polyptique ouvre une nouvelle exposition
Zit Zitoon squatte le salon Par Lucile Bellon et les boissons. Les gens participent financièrement s’ils le veulent ». Mais dans un appartement d’une cinquantaine de mètres carrés, la place est vite limitée « la première fois, alors que nous n’avions invité que nos amis, ils ont eux même invité quelques amis. Au final nous étions
« Nous organisons des expositions dans mon appartement »
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Pauline Le Caignec, membre de l’association, prépare le vernissage / © L.B.
ermettre à de jeunes artistes de se faire connaître. Telle est la volonté de l’association Polyptik, créée en novembre dernier par Pauline Pierre, étudiante en première année de communication à l’ISCPA et Pauline Le Caignec, sa colocataire. Depuis, Vincent Rasclard et Pauline Emmelin, tous deux en première année de communication à l’ISCPA, ont également rejoint l’association. Pour la deuxième fois, Polyptik organise ce soir un vernissage, celui de l’artiste Zit Zitoon. « Ce sera une exposition de sérigraphie. L’artiste utilise seulement le
noir, le blanc et le rouge » raconte Pauline Pierre. « C’est une sorte de pop-art dark », complète Vincent Rasclard. Polyptik souhaite « donner la possibilité aux gens de découvrir ses oeuvres dans une ambiance conviviale », explique l’étudiante, elle même passionnée d’art. Pour cela, l’association a eu l’idée d’organiser des vernissages dans l’appartement de Pauline Pierre. « nous rencontrons les artistes durant des soirées et si le principe leur plait, nous organisons une petite exposition chez moi », reprend-elle. Les membres de l’association s’occupent alors de tout : « Nous achetons la nourriture
une cinquantaine ». Pour ce nouveau vernissage, l’association espère accueillir soixante-dix personnes. Après ce nouvel évènement, l’association a déjà prévu toute une série de rendez-vous : « Dans un mois il y aura un autre vernissage. C’est un artiste d’un genre tout à fait différent, mais qui s’inscrit, comme tous les artistes que nous présentons, dans une tendance assez actuelle. Ensuite, nous en organiserons encore deux autres expositions puis nous bouclerons la saison. Nous reprendrons tout cela après les vacances, en septembre ». En attendant, les membres de l’association espère que l’exposition de ce soir sera un succès, et si le principe semble loufoque, « il faut avoir la curiosité de venir jusqu’à chez nous et de découvrir tous ces artistes » insiste Pauline Pierre. Pour assister au vernissage, contactez Polyptik : polyptik.collectif@gmail.com
EN DIRECT DE L’UPI On air
En plus de votre rendezvous matina l quotidien avec le 10 du Mat’, vous pouvez éga lement retrouver tous les jours le travai l de nos confrères de la spécia lité radio. Au progra mme : inv ité du jour, chroniques, musique et bien sûr, le journa l du jour ! 10 du mat’ | Jeudi 26 janvier 2012
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RENCONTRE
SORTIR
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Richard Bellia expose au Transbordeur jusqu’au 3 avril
Sexe, photos & rock and roll Par Nicolas Gil
S
e promener dans l’exposition « Un œil sur la musique » de Richard Bellia, ce n’est pas seulement poser son regard sur une expo photo, c’est aussi – et surtout – admirer tout un pan de l’histoire de la musique. De McCartney à IAM, en passant par Bashung, Bowie ou Iggy Pop, le photographe fait la synthèse de trente années à tirer le portrait des plus grands. Un étalage en noir et blanc à l’image de son créateur : expansif et fascinant.
« Ta photo, elle existe parce que quelqu’un la regarde » « Je fais dans la musique, point barre » D’abord photographe de presse pour des journaux anglais, Richard Bellia a pavé sa route vers la reconnaissance, cliché après cliché, jusqu’au Transbordeur. « Je n’ai jamais exposé dans un endroit aussi cool et aussi grand », glisse-t-il dans un sourire. Barbe de trois jours poivre et sel, cheveux en bataille et regard malicieux, le photographe est un vrai personnage, jamais avare en anecdotes, racontées du langage fleuri de celui qui a navigué toute sa carrière dans les backstages. Mais pourquoi la musique ? « La question ne se pose pas, c’est ce que je fais. Je fais dans la musique, point barre », répond-t-il sans détour. Et d’ajouter : « C’est super intéressant à photographier le rock. Tu traînes dans des ambiances sympas, tu ne payes pas tes concerts,
Richard Bellia, dans son appartement lyonnais / © N.G. tu côtoies les artistes ». Un brin intéressé, Richard Bellia ? « Forcément, confesse-t-il dans un éclat de rire. Mais ce qui m’importe, surtout, c’est le partage, essayer de capter un moment qui peut rester, qui peut parler aux gens. Ta photo, elle existe parce que quelqu’un la regarde». Un futur entre Lady Gaga et Rika Zaraï Et lorsqu’on lui parle du regard qu’il porte, lui, sur sa carrière, il trouve encore le bon mot : « L’idée, c’est surtout que mon regard, justement, en tant que photographe, a une importance pour certaines personnes. J’ai trouvé une certaine narration, je peux dire : ‘‘j’ai fait une œuvre’’. Je trouve ça très intéressant. » A contempler son
travail aux murs du Transbordeur, difficile de lui donner tort. Et après ? « J’ai toujours l’envie, toujours la motivation. Surtout maintenant que j’existe grâce à mes photos seules. Il faut que je continue. » Et à lui demander s’il a des envies concrètes, on se retrouve à l’entendre parler de piscines, de Lady Gaga et de Rika Zaraï. Dans la même phrase. S’il est parfois un peu difficile à suivre par ses mots, Richard Bellia n’en a cure, car il possède un vrai moyen d’expression à travers ce qu’il sait faire de mieux : la photo. « Un œil sur la musique », jusqu’au 3 avril Au Transbordeur , 3 boulevard de la bataille de Stalingrad 69100 Villeurbanne Uniquement les samedis et soirs de concert Entrée gratuite Horaires sur www.transbordeur.fr/richardbellia
NOTRE SELECTION Concert
Chanson
Jean Monier, ex chanteurguitariste de Un Tondu Un Chevelu , livre aujourd’ hui en solo, des chansons noiresn dans une musique inspirée de la folk anglaise et US. Avec lui, Anael Miller et Pierre-Antoine, unis par leur passion de la chanson f rançaise, joueront
sous leur nom de scène, Prof il Bas. Deux regards sur le monde d’aujourd’ hui, dont toute la contestation passe par la musique. Stalkeur & profil bas Vendredi et samedi à 20h30 MJC Vieux Lyon 5 place Saint-Jean, Lyon 5 12€/9€ tarif réduit 04 78 42 48 71
Danse
Violet Kid
C edar L ake, la compagnie de danse new-yorkaise, débarque à la Maison de la Danse. Deux spectacles sont à l’ honneur créées par Hofesh Shechter (présent à la Biennale de la Danse 2011) et la jeune canadienne Cr ystal
Pite. Une heure et demi de danse endiabliée, inovante, et maîtrisée jusqu’au bout des orteils. Vi o l e t Ki d @ Mai s on d e l a D an s e du 3 1 j anv i e r au 0 5 février 8 av e nu e Je an Me r m oz Ly on 0 8 1 h 3 0 av e c e nt ra c te 3 5 / 2 6 € t ar if ré duit 04 72 78 18 00 Jeudi 26 janvier 2012 | 10 du mat’
10 POLÉMIQUE CONSOMMATION
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La hausse de la TVA à 7 % sème la zizanie chez les commerçants
Les commerçants restent dans le flou © J.C.
Par Joël Chicouard
Le gouvernement, forcé de s’expliquer
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Les sandwichs sont désormais taxés à 7 % / © J.C.
n point et demi de TVA en plus qui sème la confusion. Rigueur oblige, l’Assemblée nationale a voté en fin d’année dernière le relèvement de la TVA de 5,5% à 7% dans un certain nombre de secteurs (boulangeries, librairies, etc.). Cette hausse est censée s’appliquer depuis le 1er janvier 2012. Cependant, la mise en application de cette mesure connaît des problèmes au démarrage. Les commerçants ne sont pas toujours au courant des produits concernés par l’augmentation de la TVA. Pas ou peu informés de la mesure, certains boulangers se demandent encore sur quels produits appliquer la hausse. Le 3 janvier dernier, la Confédération de la Boulangerie a même demandé au ministère de l’Economie des directives plus précises. A Lyon, les boulangers s’interrogent sur le moindre détail. Exemple avec ce boulanger du 9e arrondissement de Lyon qui ne sait pas s’il faut appliquer la hausse sur les quiches chaudes
ou froides… En tout cas, les commerçants sont conscients de la nécessité d’augmenter les prix. Les boulangeries Pozzoli, présentes dans le 2e et le 9e arrondissement, se sont données un mois pour faire la valse des étiquettes. « Au 1er février, les produits snacks (sandwichs, quiches, pizzas) augmenteront de cinq centimes », indique Rulliere Pozzoli, à la boulangerie de Gorge de Loup. Chez les libraires, l’inquiétude est également de mise. La TVA du livre papier va passer de 5,5% à 7% mais seulement à partir du 1er avril prochain. « Notre marge ne représente que 0,2 à 0,3 %. Si les éditeurs qui fixent les tarifs ne répercutent pas la hausse sur le prix du livre, l’augmentation va grever ces marges déjà infimes. Nous attendons toujours la décision des éditeurs », explique Maya Flandin, co-présidente de l’association Libraires en Rhône-Alpes. Pour le moment, le Syndicat national de l’édition n’a pas encore donné de mot d’ordre. Sur la hausse de la TVA, le grand flou continue.
La confusion règne chez les commerçants quant au relèvement de la TVA. Particulièrement chez les boulangers qui vendent des produits alimentaires variés. Des sandwichs comme des viennoiseries. Le gouvernement tente donc d’apporter des précisions sur la mise en place de cette mesure. Les ministres du Budget et de l’Economie, des Finances et de l’Industrie, respectivement François Baroin et Valérie Pécresse, ont précisé les modalités de la hausse de la TVA dans un communiqué en fin d’année dernière. Ils rappellent que la majeure partie des produits vendus en boulangerie et pâtisserie ne sont pas concernés par l’augmentation. « S’agissant des produits alimentaires, […] l’augmentation du taux de TVA portera sur les seuls produits préparés en vue d’une consommation immédiate », précisent-ils. Les viennoiseries ainsi que les pâtisseries, resteront soumises au taux de 5,5%. Quant aux sandwichs et produits vendus chauds, ils seront soumis au taux de 7%. Les boulangers sont prévenus. A bon entendeur... J.C.
Témoignages Luc Giron, boulanger à Lyon « La hausse de la TVA est ingérable en l’état. Je ne sais pas s’il faut l’appliquer sur les produits chauds ou froids. C’est vraiment très flou. Je n’ai aucun retour des administrations. De toute façon, cette augmentation d’un point et demi est négligeable. En revanche, j’ai augmenté les tarifs au 1er janvier dernier mais pas en raison de la hausse de la TVA. Je l’ai fait à cause de la hausse des matières premières, de celle du loyer, de l’énergie, etc. La baguette est passée de 85 à 90 centimes. »
Mathieu, 30 ans, gérant de Mezzo di Pasta « La hausse de la TVA est ingérable en l’état. Je ne sais pas s’il faut l’appliquer sur les produits chauds ou froids. C’est vraiment très flou. Je n’ai aucun retour des administrations. De toute façon, cette augmentation d’un point et demi est négligeable. En revanche, j’ai augmenté les tarifs au 1er janvier dernier mais pas en raison de la hausse de la TVA. Je l’ai fait à cause de la hausse des matières premières, de celle du loyer, de l’énergie, etc. La baguette est passée de 85 à 90 centimes. »
Yacine, 35 ans, informaticien « Avec la hausse de la TVA, j’ai constaté une augmentation de quelques dizaines de centimes sur les produits snacks depuis le début de l’année. C’est négligeable sur le court terme. Cependant, depuis cinq ans, les prix ont quasiment doublé sur ce type de produits alimentaires. Cela peut m’influencer dans mes habitudes de consommation. Je ramène parfois des plats préparés. J’essaye de faire plus attention financièrement. Mais que va faire le gouvernement de cet apport d’argent ? Car ce genre de hausses de taxes se répercute toujours sur les classes moyennes... » 10 du mat’ | Jeudi 26 janvier 2012
DU MAT’
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Economie et social L’abonnement Campus épargné par les nouvelles hausses TCL
Page 5 www.keskiscpass.com
L’appât du gain Par Lucie Barras « Les footballeurs n’ont plus de nationalité, ils n’ont que des clubs qui ont plus ou moins d’argent pour les acheter. » Constat amer de Françoise Giroud, journaliste fondatrice de L’Express décédée en 2003. Aujourd’hui, le sport de haut niveau ne s’envisage pas sans de gros cachets. Au fil des échelons, le sport prend de nouvelles définitions. La convivialité, puis le surpassement de soi-même. Ensuite le spectacle. Enfin le sport pour l’argent. Les sportifs amateurs sont capables, à leur échelle, d’exploits pour l’amour du sport. Au contraire, lorsque des rencontres mettent en jeu des millions, la partie se décide souvent avant même qu’elle n’ait commencé. Les clubs changent les nationalités des joueurs au gré d’un marché des valeurs, les transformant en produits de consommation. L’appât du gain pourrit le sport. Mais finalement, l’avidité n’est-elle pas là dès le commencement ? “L’envie de gagner”, au sens le plus primitif, n’est-il pas semblable sur le terrain de volley de la plage et sur la pelouse de Gerland ? Le sport, depuis l’Antiquité, est une démonstration de force. Même si “l’essentiel est de participer”, comme le disait Coubertin, un sportif ne commence jamais une partie sans la volonté ferme de la remporter. L’athlète du dimanche comme le champion jouent sur le terrain du tout ou rien : lorsqu’il n’a que ses jambes, elles lui servent à gagner le match. En prenant du galon, l’adrénaline de l’effort et de la compétition ne font plus le poids face à la passion des gros billets.
en coulisses
Ces jeunes qui prennent un nouveau départ Page 4
Sport : les promus lyonnais dos au mur
© Marc Galaor / LOU Rugby
EDITO
Vendredi 27 janvier 2012 | N°11
Après une saison 2010-2011 exceptionnelle, les clubs lyonnais connaissent un contrecoup à leurs fulgurantes ascensions. Mais, malgré les difficultés, les partenaires privés continuent de soutenir leurs projets. Pages 2 et 3 sciences et technologies
Vaulx-en-Velin croit en sa bonne étoile Page 6
erratum Les “grandes pompes” et autres coquilles du numéro de ce jeudi nous ont donné un coup de pied au derrière. La rédaction du 10 du Mat’ présente ses excuses à ses lecteurs pour les nombreuses imperfections.
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Envie de vous abonner ? Envoyez un mail à 10dumat@gmail.com LE FAIT DU JOUR
Les clubs lyonnais promus la saison dernière sont-ils forcément condamnés à rechuter cette année ? / © Lionel Pinar
Sport Fin de saison stressante pour les promus
Les clubs lyonnais de haut en bas Par Antoine Lebrun
L’
an passé, le sport lyonnais a connu l’une de ses plus belles années. Quatre clubs phares de la ville ont accédé à l’échelon supérieur de leur discipline. Le LOU Rugby en Top 14, le Lyon Basket Féminin parmi l’élite, de même pour l’ASUL Lyon Volley. Dans le même temps, le Lyon Hockey Club est passé de la troisième à la deuxième division nationale. Alors que David Douillet, ministre des Sports, vient visiter le nouveau stade du LOU aujourd’hui, l’heure est plus grave pour ces clubs qui rencontrent, logiquement, toutes les peines du monde à se maintenir à flot dans leur championnat respectif. Si tout n’est mathématiquement pas terminé, l’année en cours s’annonce plus malheureuse que la précédente. Lou Rugby : La place pour y croire Champion de France de Fédérale 1 en 2002, le LOU Rugby accède au Championnat de France Pro D2. S’ensuivent cinq saisons de montée en puissance, au cours desquelles le LOU rate deux fois son ticket pour le Top 14. L’année 2010-2011 est la bonne. Le club rayonne durant la deuxième
10 du mat’ | Vendredi 27 janvier 2012
partie de saison et accède à l’élite, raflant le titre de Pro D2. Aujourd’hui, l’équipe pointe à la dernière place du classement, à trois points du premier non-relégable et avec un bilan de trois victoires, deux matchs nuls et neuf défaites. Pourtant, la deuxième moitié de saison offre un calendrier plus favorable au club lyonnais qui jouera la majorité de ses matchs à domicile. L’espoir reste autorisé, d’autant que le LOU a rarement démérité lors de ses défaites. Demain les Lyonnais reçoivent Agen (7e) au Matmut Stadium, un adversaire à leur portée. « C’est une étape décisive en vue du maintien. La victoire face à Agen est importantissime », explique Raphaël Saint-André, entraîneur du club lyonnais.
pes de jeunes, le LBF prend une autre dimension, retrouve la Nationale 1 et remporte le Trophée de France en 2009. Le tout sans aucune défaite. Sur trois ans, le LBF remporte près de 80% de ses matchs. Aujourd’hui en ligue féminine, l’élite du basket, les Lyonnaises pointent à l’avant-dernière place avec 5 victoires et 12 défaites. Une posture bien délicate. Les Lyonnaises restent sur trois défaites consécutives avec plus de 15 points d’écart…
L’espoir reste autorisé
LOU-AGEN Samedi 28 janvier Matmut Stadium- 14h15
Lyon Basket Féminin : La panne d’efficacité qui peut coûter cher Après une année 2008 difficile, l’équipe descend en deuxième division. Mais sous l’impulsion des équi-
LBF – HAINAUT BASKET Dimanche 5 février Salle Mado Bonnet- 16h
Lyon Hockey Club : Le bon élève à force de persévérance, les Lions du LHC ont réussi à se hisser en division 1, deuxième échelon du hockey national. Deuxièmes, quatrièmes et sixièmes entre 2007 et 2010, les Lions s’inclinent en finale face à Dunkerque en 2011, obtenant toutefois leur ticket pour la division 1. Sans avoir forcément les moyens de son ambition, le LHC est le seul club lyonnais, promu l’an passé, à tenir son rang. Mieux
encore, le LHC présente un bilan positif de 8 victoires, 1 nul et 7 défaites. Actuels 7e sur 14, Les Lions sont installés dans le ventre mou du championnat. « Ça se bouscule derrière pour participer aux play-offs. Il va falloir que nous allions chercher des victoires pour sécuriser notre place », confie le capitaine des Lions, Martin Millerioux. LHC – DUNKERQUE Samedi 28 janvier Patinoire Charlemagne - 20h30
L’ASUL Volley : L’impossible espoir L’ASUL est le plus mal loti des clubs lyonnais. Actuels derniers de Ligue A, les joueurs de Fabrice Chalendar ne sont mathématiquement pas relégués, mais l’écart de huit points qui les sépare de l’avant-dernier, Narbonne, semble abyssal. Pire encore, la dernière victoire des volleyeurs lyonnais remontent à sept matchs et une victoire 3-1 contre Nantes le 5 novembre dernier. Les Lyonnais ne cessent pas pour autant d’y croire : « Nous manquons de maturité, lâche Fabrice Chalendar, le coach de l’équipe. Il y a vraiment des matchs où notre inexpérience nous joue des tours. » ASUL - TOULOUSE Dimanche 29 janvier Petit Palais de Gerland - 17h
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économie
Comment survivre au plus haut niveau
Les partenaires privés jouent le jeu Par Geoffrey Fleury
L
yon n’a pas jeté son dévolu uniquement sur le football. Certes, l’OL, sept fois champion de France depuis le début des années 2000, arrive en tête dans l’esprit de la majorité des Lyonnais. Mais la ville peut se targuer d’avoir rejoint Paris, Montpellier ou encore Toulouse dans la catégorie des cités les plus sportives. Des métropoles qui possèdent chacune une équipe au plus haut niveau français – masculin et/ou féminin – dans les sports les plus populaires (football, rugby, basket, handball, volley). Dans la capitale des Gaules, c’est le cas depuis l’été dernier (voir page 2). Dans un contexte de crise, les collectivités locales mettent toujours la main à la poche pour apporter un soutien aux divers clubs. Avec la crise, elles sont toujours donneuses mais risquent de rester de plus en plus modérées à ce sujet. Aux entités sportives de se débrouiller pour trouver plus d’argent. Au LOU, le naming rapporte C’est le cas en rugby, du côté du LOU. Promu en Top 14 cette saison après neuf années de rang en Pro D2, le club est entré dans une nouvelle dimension mais n’a pas vu sa subvention augmenter. Pourtant, le champion de France de Pro D2 a vu son budget croître de 60% grâce à une augmentation du capital, aux recettes billetteries (1 M€), aux droits TV (1 M€), au sponsoring, merchandising et collectivités (500 000 €). Le Matmut Stadium, nouvelle enceinte de 8 000 places, vaut son pesant d’or. Le Naming (1 M€ par saison sur cinq ans) et les espaces loges (1,5M€) apportent des ressources non-négligeables au club d’Yvan Patet. « Quand nous jouons au très haut niveau, qui plus est dans une grande ville, ça intéresse beau-
Matmut Stadium, enceinte du LOU© / G.F.
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« Si le club reste au plus haut niveau, il attirera plus de spectateurs et de sponsors » affirme Raphaël St-André/ © G. F. coup de monde. Les gens aiment venir voir du spectacle. Le LOU attire du monde. Nous l’avons bien vu à chaque fois que nous avons joué des grands matchs ou des rencontres décisives au stade Gerland, en Pro D2 ou Top 14 (25 000 personnes en moyenne). Si le club reste au plus haut niveau national, il attirera plus de spectateurs et de sponsors », estime Raphaël Saint-André, entraîneur de l’actuel dernier du championnat. Seulement, avec le plus petit budget (13 M€) et une masse salariale (5 à 6 M€) qui ne fait pas le poids avec les “gros” du Top 14, difficile d’enchaîner les résultats positifs. L’argent est le nerf de la guerre et il prend de plus en plus de place dans le monde de l’ovalie. à ce jeu-là, les puissants ont souvent le dernier mot. « Pour un promu, c’est extrêmement compliqué, admet le coach du LOU. Nous ne possédons pas de stars. Tous ceux qui évoluent en équipe de France ne jouent pas chez nous. L’autre difficulté, c’est que nous arrivons plus tard sur le marché des transferts, dont les premières tracta-
tions officieuses se déroulent avant le printemps. Les grosses cylindrées anticipent car elles ont de l’argent. Les petits clubs se servent après. Cela nous pénalise », renchérit-il. « Des partenaires fidèles » Le Lyon basket féminin connaît, lui aussi, un difficile apprentissage parmi l’élite du basket. Pour tenir la route en Ligue Féminine (LFB), le club a reçu un joli coup de pouce (voir ci-dessous) de la municipalité grâce à sa promotion et son changement de statut (association à société sportive professionnelle). « Les partenaires jouent également un rôle important, puisqu’ils représentent 1,5 M € dans le budget. Ils n’ont pas de mal à venir car la plupart sont fidèles et aiment ce côté convivial qui se dégage dans le basket féminin », note Catherine Azambre, chargée de presse. Ces petits clubs devraient avoir beaucoup de mal à arriver à leurs fins. Mais le chemin est encore long, et les soutiens moraux et financiers seront toujours présents. Le potentiel est trop important.
➢
Matmut Stadium : nid Douillet du LOU Rugby David Douillet, ministre des Sports et ancien judoka quadruple champion du monde, était attendu ce matin à Vénissieux. Au programme de sa visite : le Matmut Stadium, nouveau stade du LOU Rugby, inauguré en novembre dernier et accueillant les matchs du promu en Top 14. Une présentation du stade devait être faite au ministre avant qu’il ne rencontre les joueurs et le staff. La diffusion d’un film sur les travaux de construction éclair du stade de 8 000 places, réalisé en 82 jours, était également prévue. David Douillet est le premier ministre à venir visiter le nouveau complexe du LOU Rugby. Baptisé Matmut Stadium, le stade découle d’un accord avec la compagnie Matmut pour un montant de un million d’euros par an sur une durée de cinq ans. C’est le premier cas de naming dans le rugby français. Le financement des travaux ayant été entièrement privé, le LOU est propriétaire à 100 %. La création du stade fait partie du vaste plan de développement entrepris par le LOU depuis quelques années. Désormais propriétaire d’une enceinte à la hauteur de son ambition, le club lyonnais peut compter sur la ferveur de ses supporters qui remplissent les gradins à chaque réception. Jusqu’à présent, le Matmut Stadium réussit plutôt bien aux Lyonnais : trois victoires, un nul et une défaite. A.L.
Le chiffre
1,7 million
C’est, en euros, la somme des subventions versée par la Ville de Lyon aux clubs professionnels. Le football avec l’Olympique Lyonnais est le premier bénéficiaire (710 000€). Le LOU Rugby suit avec 417 000€. Le Lyon basket féminin et le Lyon hockey club complètent le classement avec, respectivement, 310 000€ et 160 000€. L’ASVEL ferme la marche avec 120 000€. Vendredi 27 janvier 2012 | 10 du mat’
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EN COULISSES
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EDUCATION A Villeurbanne, un lycée donne une nouvelle chance aux décrocheurs scolaires
Un échec, et on recommence
Par Natacha Verpillot
«J
e me sens épanouie depuis que je suis au Lycée de la Nouvelle Chance. » Berthe est contrainte d’arrêter ses études à l’âge de 16 ans lorsqu’elle tombe enceinte. Elle enchaîne les petits boulots, et décide, en 2009, de reprendre ses études. « Je me suis rendue à la mission locale de Tassin qui m’a orienté vers le Lycée de la Nouvelle Chance », explique la jeune femme de 22 ans. Un établissement unique en France, qu’elle a intégré après avoir passé une batterie de tests et un entretien. Le dispositif présente une double particularité. D’abord, il s’appuie sur une alternance hebdomadaire forte. Trois jours par semaine, Berthe et ses camarades suivent l’enseignement requis par le bac pro convoité au Lycée de la Nouvelle Chance. Ce dernier est implanté dans les locaux d’un lycée professionnel classique, celui de Magenta à Villeurbanne. Les deux autres jours, ils travaillent en entreprise. Le dispositif prévoit aussi un accompagnement personnalisé des élèves qui consiste à identifier le parcours, l’histoire et les capacités d’apprentissage de chacun dans l’optique d’adapter les rythmes de travail. « Sortir de la spirale de l’échec » Au Lycée de la Nouvelle Chance, 84 jeunes adultes, âgés de 18 à 25 ans, sont accueillis chaque année. Ils ont tous un point commun : le décrochage scolaire. Les raisons de cette sortie de route sont multiples mais très souvent liées à des facteurs économiques et sociaux. Ici, chacun a une histoire différente, parfois douloureuse. Mais une chose est sûre, ils ont tous le désir très fort de reprendre leurs études. « Ils considéraient que leurs expériences professionnelles étaient trop lacunaires et ponctuelles pour envisager un avenir sérieux », note Christian Terras, à l’initiative du dispositif préconisé par le Lycée de la Nouvelle Chance. Dans ce lycée, la personne est aussi im-
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Le Lycée de la Nouvelle Chance préconise un dispositif unique en France / © N.V. portante que le groupe. « Il est hors de question qu’ils travaillent dans leur petit bocal », souligne Christian Terras. C’est d’ailleurs l’une des raisons du recrutement sur « concours ». « Il faut le background nécessaire, par exemple savoir construire une phrase ou faire une rédaction de quelques lignes, pour ne pas les envoyer au casse-pipe », insiste le porteur du projet. En cas de nonadmission, il sollicite les missions locales pour qu’elles dénichent une formation pour remettre à niveau ces personnes. L’humain est une variable très importante au Lycée de la Nouvelle Chance car l’objectif premier est qu’ils fassent le deuil de leur échec. « Nous voulons leur permettre de sortir de la spirale de l’échec, de reprendre espoir et confiance en eux pour qu’ils se réconcilient avec eux-mêmes », confie Christian Terras. Il ajoute : « Il faut qu’ils acquièrent une vision positive de la société et
qu’ils arrêtent de se vivre comme des échoués de la vie. C’est une très grande responsabilité que de relever ce défi. Cela passe aussi par une gestion des émotions, du stress et de l’agressivité. » Le travail sur le plan humain est si précieux qu’en complément du suivi personnalisé, une compagnie de théâtre vient chaque mois pour faire travailler les élèves sur l’estime de soi.
« Leur permettre de
sortir de la spirale de l’échec »
« Se réaliser professionnellement » L’établissement dispense deux formations professionnalisantes : un bac pro secrétariat et un bac pro comptabilité. Chaque cursus dure deux ans. Au Lycée de la Nouvelle Chance, les élèves sont qualifiés de « stagiaires » en écho au principe d’alternance. « Dans la corbeille, on a beaucoup d’entreprises pour jouer le jeu de l’alternance. C’est une démarche qualifiante », souligne Christian Terras. Et pour que la mécanique fonctionne, les entreprises
ont l’obligation de respecter un référentiel de compétences. Pour y veiller, un enseignant réalise un suivi rigoureux avec le tuteur en entreprise pour chaque élève. « Il est hors de question qu’un stagiaire ne fasse que des photocopies et du standard. Nous prêchons la polyvalence. Le but est qu’ils acquièrent des compétences professionnelles solides. Ils ne doivent pas être des supplétifs de l’entreprise », insiste Christian Terras. En échange, chaque stagiaire perçoit une rémunération de la part de la Région d’un montant de 320 euros. Ceux ayant travaillé 920 heures avant d’intégrer l’école empochent 650 euros. Pourtant le salaire n’est pas ce qui motive ces jeunes adultes à se lever tous les jours. « Pour ma fille, c’est important que j’aille à l’école et pour moi c’est vraiment une nouvelle chance. Je la saisis avant de regarder le salaire », se confie Berthe. Et la recette du lycée de la nouvelle chance porte ses fruits, le taux de réussite aux diplômes atteint 95%. A la sortie de l’école, la moitié des stagiaires obtient un CDD ou un CDI, parfois dans leur entreprise de stage, l’autre partie décide de poursuivre ses études et s’oriente vers un BTS.
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TRANSPORTS
ECONOMIE ET SOCIAL
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Le Sytral répercute la hausse de la TVA sur ses tarifs
TCL : Les usagers trinquent Par Lucile Bellon
L
es usagers des TCL vont faire grise mine. Après l’augmentation des tarifs en janvier dernier, une nouvelle hausse les attend à partir du premier mars prochain. Le Sytral a pris cette décision pour répondre à l’augmentation de la TVA sur les tarifs des transports publics, qui passe de 5,5% à 7%. En effet, cette taxe entraîne pour l’autorité de l’organisation des transports une perte de recette annuelle de 2,4 millions d’euros. « Afin de ne pas pénaliser nos capacités de développement du réseau » explique Bernard Rivalta, président du comité syndical, « il est indispensable de répercuter cette hausse du taux de TVA sur le niveau des tarifs TCL ». Mais cette augmentation ne concernera que « les abonnements grand publics ». En effet, « ceux-ci sont en grande majorité pris en charge à 50% par l’employeur, par le biais de la prime transport », reprend le président. Les tarifs sociaux inchangés Cette modification entrainera donc l’augmentation tarifaire des abonnements annuels et mensuels.
L’abonnement Pass Partout coutera 2,50 euros de plus, soit un total de 55 euros. Le City Pass augmentera de 2,40 euros pour un coût de 52,60 euros. Enfin, le City Pass PDE augmentera de 2,20 euros et passera donc à 48 euros. Cependant, cette augmentation « ne touchera pas les autres titres, que ce soient des titres à l’unité ou des abonnements à tarifs sociaux », précise Bernard Rivalta. 7% en plus en 2012 La décision est loin de plaire à tous les membres du Comité Syndical. Notamment Raymonde Poncet, Conseillère générale du canton de Lyon 03 qui regrette « cette hausse de la TVA, car elle est socialement injuste », et pense que « le Sytral aurait pu attendre un peu avant de mettre en place ces nouvelles mesures car sa situation financière le permet. » Cette hausse de la T VA conduit à « augmenter de 7% les tarifs des abonnements grand public sur l’année 2012 ». En effet, « les trois augmentations sur les abonnements grand public sont de 4,8% et s’ajoutent à celle de janvier », précise-t-elle. Et même si 80% des abonnements grand
Les abonnements mensuels et annuels sont revus à la hausse / © L.B. public sont pris en charge à 50% par l’employeur, « les 20% restants, eux, ne bénéficient pas de cette prise en charge » affirme Raymonde Poncet. Alain Tourleron, Conseiller de la Communauté urbaine de Lyon et membre du Comité Syndical, s’efforce quant à lui de nuancer : « Ce choix n’est pas satisfaisant pour l’usager mais c’est celui qui l’impacte le moins : malgré tout 80% des usagers sont pris en charge. C’est une mauvaise solution mais c’est sans doute la moins mauvaise. »
ZOOM Le Sytral soutient les femmes victimes de violences
Des tickets TCL offerts Outre l’augmentation des tarifs en mars prochain, le Comité Syndical a également abordé et approuvé plusieurs autres dossiers. En effet, les membres du Comité se sont penchés sur un dossier concernant les violences faites aux femmes. Il a alors été décidé d’attribuer trente tickets “liberté 1 jour”
aux femmes victimes de violences. En effet, la ville de Rillieux la Pape accorde une grande importance à cette problématique et depuis 2005, le CIDDF (Centre d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles) est l’acteur local de cette politique. Après un travail de diagnostic approfondi,
le CIDDF a constaté que les femmes qu’il reçoit n’ont pas toujours la possibilité d’acheter des titres de transport pour se rendre au commissariat, chez leur médecin ou chez leur avocat. Le Sytral a donc été sollicité pour distribuer gratuitement des tickets TCL aux femmes victimes de violences. L.B.
EN BREF L’ouverture
Euronews La chaine internationale d’information a annoncé l’ouverture d’un bureau à Moscou. Euronews a déjà des bureaux à Bruxelles, Londres, Doha, Le Caire et Paris. Elle souhaite, avec cette ouverture, renforcer son service d’information en étant au cœur de l’actualité de la Russie, mais aussi enrichir son contenu éditorial.
Le chiffre
78 490 C’est le nombre de personnes inscrites à Pôle emploi en catégorie A dans le Rhône, fin décembre 2011. Un nombre qui augmente de 1,1% par rapport à fin novembre. Sur un an, le nombre d’inscrits a grimpé de 6%
L’annonce
Lejaby Alain Prost, nouveau PDG de la Maison Lejaby, a annoncé hier que des repreneurs s’étaient manifestés pour relancer l’atelier d’Yssingeaux (HauteLoire), indépendamment de la Maison Lejaby. C’est en tout cas ce que lui a appris mercredi Jean-François Carenco, préfet de Région. Le nom de ces repreneurs n’a pas été donné.
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6 SCIENCES ET TECHNOLOGIES COSMOS
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Le planétarium de Vaulx-en-Velin changera de dimension en 2013
Vaulx-en-Velin se rapproche des étoiles Par Rodolphe Koller
ne part pas de rien. On a une vraie demande du public. » Rénové en 2005 lors du passage au numérique, le planétarium vit cette fois-ci une petite révolution. La salle de spectacle, équipée d’un dôme-écran géant sur lequel sont projetées des images à 360°, reste le point névralgique, attraction centrale du site.
Le futur Pôle d’Astronomie et de Culture Spatiale / © Ville de Vaulx-en-Velin
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epuis son ouverture en 1995, le planétarium de Vaulx-enVelin a su attirer un nombre croissant de visiteurs. Tant et si bien qu’actuellement, à l’aube de son 17 e anniversaire, l’équipement bénéficie d’une cure de jouvence. Un lifting nécessaire pour le quatrième planétarium de l’Hexagone et ses 50 000 spectateurs annuels, lui permettant de se hisser aux côtés du Jardin des Sciences de Strasbourg, du Palais de la Découverte de Paris, ou de la Cité de l’espace de Toulouse. A la fin des travaux, on ne parlera plus seulement de planétarium, mais de PACS,
pour Pôle d’Astronomie et de Culture Spatiale. Des travaux ont débuté l’an dernier, dans le but d’ajouter 4 000 m² à la structure existante. 2 000 m² de bâtiments, et 2 000 m² de jardins privatifs sont ainsi en cours d’édification. L’histoire d’une montée en puissance Une extension d’ampleur nécessaire, comme l’explique Simon Meyer, directeur du planétarium : « La fréquentation a augmenté progressivement ces dernières années. Nous avons su diversifier nos activités, à l’image de “Oufs d’astro”, la Biennale du ciel et de l’espace, ou avec des stages d’astronomie. Nous sommes confiants pour la suite car on
Un univers de nouveautés Mais le planétarium va désormais s’enrichir de nombreuses nouveautés. « Une exposition permanente sur l’histoire de l’univers, retraçant les 13,7 milliards d’années qui nous séparent de l’origine, ou en tout cas ce que nous appelons l’origine, va voir le jour, explique Simon Meyer. Une exposition temporaire sera quant à elle consacrée à un ou plusieurs artistes qui donneront leur vision de l’espace, poursuit-il. Enfin, des espaces d’ateliers, de rencontre, seront aménagés, ainsi qu’un observatoire pour admirer le ciel. L’idée est vraiment de permettre au public de venir passer une demi-journée, voire même une journée entière au planétarium », conclut le directeur. Des transformations que les visiteurs pourront découvrir dans un an et demi. Actuellement, les travaux vont bon
URBANISME Le planétarium fait partie intégrante du centre-ville vaudais
« Un équipement structurant » Parmi les éléments emblématiques qui caracétrisent l’idendité de Vaulx-en-Velin, il y a évidemment le quartier du Mas du Taureau, celui flambant neuf de La Soie, le festival musiscal A Vaulx Jazz, mais aussi et surtout le planétarium. « C’est une structure qui permet de rayonner audelà des frontières de la ville. 10 du mat’ | Vendredi 27 janvier 2012
C’est surtout un équipement unique sur l’agglomération lyonnaise, et même presque au niveau régional, explique Sylvain Guillot, directeur des affaires culturelles à la mairie de Vaulx-en-Velin. « C’est un équipement structurant le centre-ville, qui s’inscrit dans la phase de requalification du secteur. »
train : « Pour le moment, sur les trois nouveaux bâtiments en travaux, deux en sont déjà au premier étage, et le troisième devrait bientôt suivre, annonce fièrement Simon Meyer. Le plus gros du chantier, c’est à dire les fondations, est derrière nous », ajoute-t-il. Des travaux d’importance, dont l’impact ne sera pas négligeable. « A l’avenir, nous envisageons d’accueillir entre 75 000 et 80 000 visiteurs par an, soit près de 50% de hausse de fréquentation », lance le directeur enthousiaste. La fusée est désormais sur le pas de tir. Lancement prévu le 1er octobre 2013.
EN BREF La découverte
Amphibien Lors d’une expédition dans le sud du Surinam, une équipe d’une cinquantaine de scientifiques a découvert 46 nouvelles espèces, à l’initiative de Conservation International. Parmi elles, des grenouillescowboy à franges blanches, ou encore des sauterelles crayola multicolores.
La libération
Mégaupload
Deux des responsables du défunt site de téléchargement ont été remis en liberté sous caution hier, une semaine après leur capture en Nouvelle-Zélande. Une demande également formulée par Kim Dotcom, le fondateur du site, mais qui lui est pour le moment refusée par les autorités néo-zélandaises.
Le déclin Estimé à 10,5 millions d’euros, l’investissement nécessaire à la réalisation du Pôle d’Astronomie et de Culture Spatiale est donc assuré en grande partie par la ville, qui apporte 35% de cette somme. Suivent la région Rhône-Alpes (25%), l’Etat et le Conseil général du Rhône, avec 19% chacun, et enfin le Grand Lyon, à hauteur de 2%. R.K.
Gaming En trente ans, ce n’était jamais arrivé. Depuis que Nintendo s’est réorienté vers les jeux-vidéos en 1981, la firme japonaise n’avait jamais présenté de résultats en baisse. C’est chose faite avec une prévision de perte opérationnelle de 446 millions pour l’exercice fiscal 2011-2012. En cause, une baisse des ventes de ses consoles Wii (salon) et 3DS (portable).
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EXPOSITION
VIVRE DANS LE 9e
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« Variation sur trois palettes » dans le hall de la mairie du 9e
Un lieu, trois visions
Par Nicolas Gil
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est comme si le hall de la mairie du 9e avait été pensé pour accueillir pareille exposition. En journée, les vitraux colorés habillent les tableaux d’une ambiance irisée, constituant un écrin pour les œuvres. « C’est un très beau lieu, que je connais bien. C’est un plaisir d’y exposer ». MarieClaude Roche-Granet est l’une des trois artistes qui dévoilent leurs toiles jusqu’au 4 février, après le vernissage qui a eu lieu hier. Aux côtés de Marie-Noëlle Doucet et Lucienne Rochet-Beck, la retraitée compose un triptyque nommé « Variation sur trois palettes ». « Ce nom nous est venu car nous avons chacune un style différent, explique Marie-Claude. Je suis plus dans l’abstrait, alors que Marie-Noëlle s’inspire d’endroits qu’elle a pu visiter ou de photos, et Lucienne possède une technique de relief qui offre deux facettes à un même tableau. » Trois univers distincts, mais qui se marient avec harmonie et originalité.
Des oeuvres entre onirisme, jeux de lumière et variations L’expression des sensibilités Cette exposition est née sous l’impulsion de Marie-Claude, avec le concours d’Abel Gago, adjoint au maire du 9e délégué à la culture. « Je le connais bien, raconte la peintre. Je l’ai contacté pour lui proposer l’idée, une amie m’a ensuite rejointe, et encore une
QUOI DE NEUF ? Rendez-vous
Forum
Le 30 janvier, l’Ecole supérieure de commerce et développement 3A organise son For um des carrières à l’UPI René Cassin. L’occasion pour les étudiants de l’école de présenter leurs compétences et rencontrer les responsables d’ONG et d’entreprises. Lundi 30 janv ier, de 10h à 17h UPI René Cassin
Les toiles dans leur écrin, hall de la mairie du 9e / © N.G. autre après. » Trois artistes qui se sont rencontrées à l’Université tous âges (UTA), au sein de l’atelier « Arts 3A » dont Lucienne Rochet-Beck était la présidente. « J’ai toujours eu envie de peindre, j’ai profité de ma retraite il y a dix ans pour m’y mettre », explique Marie-Claude. Après la fermeture de l’atelier à la rentrée, les trois amies sont restées en contact, et joignent aujourd’hui leurs talents pour habiller le hall de la mairie du 9e. Une mosaïque d’œuvres qui naviguent entre onirisme, jeux de lumière et variations. « C’est un vrai moyen pour moi d’exprimer ma sensibilité », raconte l’artiste. Après avoir exposé à la salle Berth-
47 rue Sergent Michel Ber thet, Lyon 9 e
Concert
Nuit des esprits
L e C ons e r v atoi re Nat i ona l Sup é r i e u r Mus i qu e e t D ans e ( CNSM D) a c c u e i l l e ce s oi r u ne nu it fe st ive p onc tu é e de de u x c onc e r t s . Au pro g ram me : L a j e une f ille et la mor t , che f - d’o e uv re de S chub e r t , i nte r pré té p ar l e qu atu or Varè s e, de s é tu di ant s issus du CNSM D ; su iv i p ar Hy mns of Rig Veda de
elot, et même jusqu’à Paris, Marie-Claude Roche-Granet offre donc son art aux yeux des habitants du 9e. Et après ? « J’ai pris un nouveau professeur, et je continue de peindre. C’est sûr que j’aimerais exposer encore, c’est une belle récompense pour moi », glisse-t-elle. «Variation sur trois palettes» Jusqu’au 4 février Hall de la mairie du 9e 6, Place du marché Du lundi au vendredi de 8h45 à 16h45 Le samedi de 9h à 12h Entrée libre
Holst, qui e nt raî ne ra l e s sp e c t ate urs d ans l e s mystè re s de l’Or i e nt, p ar s e s har p e s e t s e s cho e urs. Un ci né -conce r t s e ra é g a l e me nt org anis é, ave c une comp o sit i on or i g i na l e de L ae t it i a Pans anel -Gar r i c, é cr ite sur l e « Fantôme de l’O p é ra » de Rup e r t Ju l i an, d ans s a ve rsi on de 1925. Nuit des espr it s, le 27 janv ier, à 19h et 22h 30 S alle Varès e -C N SMD 3 quai C hauveau 69009 Lyon Entrée libre, restauration possible sur place
Cinéma
Avantspremières
Le cinéma Pathé Lyon Vaise accueillera deux avants-premières dans les prochains jours. Dimanche 29 janvier, c’est le documentaire Félins qui aura les honneurs, avant La Vérité si je mens ! 3 le mardi 31 janvier. Pathé Lyon Vaise 43, rue des Docks, Lyon 9 e Félins, séance à 11h, VF La Vérité si je mens ! 3, séances à 19h, 19h30, 20h, 21h30, 22h, 22h30
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VIVRE à L’UPI
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SECURITE La toute nouvelle société de sécurité de l’UPI, fruit du travail d’un jeune entrepreneur.
Toujours un oeil sur l’UPI Par Lucie Barras
En plein cœur de la discussion, le regard de David se perd. Une odeur de brûlé lui chatouille les narines, il sort muni d’un seau d’eau. « Un feu de poubelle, la routine », explique-t-il.
« La sécurité est un point clé du bâtiment »
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David Buisson a un œil sur tous les couloirs du bâtiment / © L.B.
ui a dit que les hommes ne savaient pas faire deux choses en même temps ? David Buisson peut tenir une discussion, garder l’oeil sur les caméras de surveillance et guetter chaque personne entrant dans le bâtiment de l’UPI… Le tout en même temps. L’été dernier, lorsqu’il lance son entreprise Fire Corp sécurité incendie, l’UPI vient de se séparer de sa société de sécurité Bylbos. David Buisson, qui avait déjà travaillé comme vigile à l’UPI quelques années auparavant, prend donc le relais. En haut de l’échelle cette fois. « J’ai proposé de repartir, avec du personnel qualifié. Ce tra-
vail requiert une qualité : la polyvalence ». Avec ses cinq employés, tous agents de sécurité incendie et détenteurs d’un diplôme SSIAP, David assure la sécurité des deux bâtiments de l’UPI 24h/24, 7j/7. Indispensable La sécurité incendie, le secours aux personnes, la surveillance… mais pas seulement. David et ses collègues assurent également l’accueil des visiteurs, et tissent un lien entre tous les services du bâtiment. « Nous sommes multifonctions. Notre premier rôle concerne les incendies, mais la sécurité d’un bâtiment est un point clé, celui où tout commence et tout finit. »
De jour comme de nuit A l’UPI, le passage est énorme. « 2 à 3 fois par semaine, nous avons affaire à des personnes qui ont de mauvaises intentions. Des gens violents, des ex-petits amis en colère. Mais je ne me plains pas, c’est calme comparé à d’autres postes dans la sécurité. » Le soir, lorsque les étudiants partent, les agents sont encore là. « Pour la surveillance, mais aussi pour nous assurer que la salle serveur, d’une importance capitale, fonctionne. Lorsque les étudiants s’éternisent, il m’arrive d’appuyer sur le bouton de l’alarme pour les faire sortir », s’amuse-t-il. Le plus difficile dans le métier ? « C’est de ne jamais quitter du regard les gens qui entrent, avoue David. C’est épuisant. » Sa plus grande satisfaction est sans aucun doute de savoir « qu’[il a] créé cinq emplois ». Parfois, les professionnels de la sécurité sont confrontés à des situations cocasses : « Cet été, nous avons dû intervenir car un clochard avait volé une poubelle devant le bâtiment, et la faisait rouler sur le trottoir. »
EN DIRECT DE L’UPI On air
En plus de votre rendezvous matinal quotidien avec le 10 du Mat’, vous pouvez également retrouver tous les jours le travail de nos confrères de la spécialité radio. Au programme notamment, Alexandre Buisine, délégué régional au Syndicat national des journalistes. parlera du
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classement RSF. Retrouvez également la chronique politique, avec Lutte Ouvrière, à 0,5% d’intentions de votes. http://radioiscpa.wordpress. com/
Petit écran
La spécialité TV n’est pas en reste et vous présente quotidiennement
son journal de dix minutes sur l’actualité du Grand Lyon. Reportages, brèves... n’hésitez pas à laisser vos commentaires! http://www.youtube.com/ user/IscpaJT2012 N’hésitez pas à laisser vos commentaires !
Adresse: 47, rue sergent Michel Berthet Site Web: www.keskiscpass.com Email: 10dumat@gmail.com Tel: 04 72 85 71 71 Directrice de publication: Isabelle Dumas Directeur de la rédaction : Frédéric Poignard Secrétaire de rédaction : Laurent Benoit Rédacteur en chef : Lucie Barras Rédacteur en chef web : Natacha Verpillot Rédaction: Lucile Bellon, Julien Bonnefond, Guillaume Bouvy, Joël Chicouard, Geoffrey Fleury, Nicolas Gil, Rodolphe Koller, Antoine Lebrun, Eve Renaudin
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MUSIQUE
SORTIR
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Le festival Nuits sonores fête son dixième anniversaire en 2012
Nuits sonores électrise l’Hôtel-Dieu Par Joël Chicouard
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ix ans déjà. Le festival Nuits sonores souffle ses dix premières bougies cette année. Pour l’occasion, le festival de musiques électroniques investit l’Hôtel-Dieu. Ce lieu emblématique de la ville de Lyon accueillera le public pour trois jours de NS-Days, un programme 100 % diurne (du 17 au 19 mai prochain). Les organisateurs du festival restent ainsi fidèles à leur ligne de con-
« L’Hôtel-Dieu, cadeau de cette 10e édition » duite : porter la musique électronique au cœur du patrimoine lyonnais. Et ce même si ce leitmotiv se heurte parfois aux difficultés d’obtenir les autorisations auprès des collectivités et des acteurs locaux. Georges Képénékian, adjoint à la Culture à la Ville de Lyon, a d’ailleurs soutenu les organisateurs dans leur démarche d’installer le festival dans l’ancien hôpital lyonnais. « L’Hôtel-Dieu est le lieu central pour le programme de jour du festival. C’est un site patrimonial exceptionnel à Lyon. LE cadeau de cette dixième édition pour le public lyonnais », explique Vincent Carry, directeur du festival. Des scènes à taille humaine Electro anglaise ou Made in Germany, rock expérimental, la programmation des NS-Days sera riche et éclectique pour ces trois jours dans ce futur complexe de luxe. Les organisateurs souhaitent « mettre le paquet avec une soixan-
Mathias Aguayo fera résonner la musique électro dans les entrailles de l’Hôtel-Dieu / © DR taine d’artistes, 3 000 personnes en journée et un programme dédié aux enfants, le Mini Sonore et le Mini Sunday ». Pour cette dixième édition, les organisateurs ont par ailleurs insisté sur le rééquilibrage de la programmation entre jour et nuit. « Nous avons toujours investi la ville de jour. Mais cette année, nous voulons plus particulièrement renforcer cette offre », indique Vincent Carry. Cette nouvelle orientation s’explique par l’exigence artistique. La direction veut maintenir l’esprit défricheur du festival sur le plan musical. Mais aussi réduire la fréquentation la nuit. Depuis deux ans, le festival frise les
80 000 visiteurs. « Nous voulons revenir à des scènes à taille humaine », précise le directeur du festival. En outre, hormis le bâtiment classé monument historique depuis deux mois, quatre lieux seront investis par le festival. L’Hôtel de Ville, la Sucrière, le théâtre des Célestins et l’inamovible Transbordeur. La programmation nocturne et complète du festival sera annoncée le 29 février prochain. Festival Nuits sonores – du 16 au 20 mai 2012 Réservations possibles sur www.nuits-sonores.com
NOTRE SELECTION NUITS SONORES Théatre des Célestins
Ricardo Villalobos et Max Loderbauer
Ces deux musiciens parmi les plus inventifs et exigeants de la scène électro minimale allemande, font partager leur admiration pour la musique de ECM. Ce label fondé à Munich dans les années 60, fait référence en matière de jazz hors norme. Samedi 19 mai 2012 de 18h30 à
21h au théâtre des Célestins Tarifs : de 16 à 26 euros
Transbordeur
Mudhoney + NoN!
Mudhoney est un groupe phare de la scène alternative américaine. Farouches défenseurs d’une certaine idée du rock’n’roll, ce groupe est probablement trop radical pour le succès de masse. Mudhoney mélange des sonorités garage rock, blues, punk, hardcore. Le groupe NoN! combine l’agressivité du
punk et la sensualité du rock n’roll. Leurs textes politiques, féministes et faussement nihilistes sont des odes à la paresse, à l’hédonisme, aux paradis artificiels et aux vraies valeurs. Dimanche 20 mai 2012 de 18h30 à 21h au Transbordeur Tarif unique : 17 euros
La Sucrière
New Order
Le cultissime groupe de Manchester clôturera le festival 2012. New
Order incarne le croisement entre les racines électroniques du festival et son esprit indie. Ce groupe né du suicide de l’ex-leader de Joy Division a construit son succès et son mythe à coup de singles ultimes (Temptation, Crystal, Regret ou encore Blue monday). Dimanche 20 mai 2012 de 18h30 à 21h au Transbordeur Tarif unique : 17 euros
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10 VOTRE WEEK-END
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FESTIVAL Le cinéma fête sa diversité à Bron
A Bron, un vent de rencontres... Par Laurent Benoit
«Q
ue l’on soit spectateur, réalisateur, scénariste… notre vision respective du monde n’est pas éloignée. Mais les cinéastes savent juste le mettre en images et en émotions ». Quand Annie Guillemot parle de cinéma, l’intérêt pour le sujet est palpable. Pas peu fière, la maire de Bron ne tarit pas d’éloges sur le festival Drôle d’endroit pour des rencontres, qui remet la pellicule sur la table chaque année depuis 1991. Ce « festival brondillant, depuis plus de vingt ans, provoque chaque année la même effervescence et fait naître la même soif d’échange pour celles et ceux qui s’y rencontrent », résume quant à lui Jean-Jack Queyranne à propos de cette 21e édition qui s’est ouverte hier. Pour 2012, le festival brondillant projette une quinzaine de films issus du jeune cinéma français, tous présentés par des invités : réalisateurs, producteurs, acteurs, écrivains, journalistes.
Objectif : la diversité des horizons Sur la soixantaine de festivals dédiés au grand écran en Rhône-Alpes, Drôle d’endroit… tente de se différencier en « proposant une gamme d’émotions intenses autour de thèmes bien actuels et intemporels : voler pour redistribuer avec Les Chants de Mandrin, voir sa vie basculer avec La Désintégration et Une bouteille à la mer, s’isoler pour mieux revenir avec L’Oiseau, tomber amoureux avec Fleurs du mal et bien d’autres… », synthétise Annie Guillemot. Longs et courts-métrages, animation, documentaire, fiction…, il y en a pour tous les goûts, et de tous les genres. Autre force du festival, la présence de sept avant-premières. Parmi les grands moments qui parsèment cette
L’affiche de l’édition 2012 / © DR édition : la rencontre samedi avec François Bégaudeau (dont le Entre les murs a récolté une palme à Cannes en 2008) pour la projection des Chants de Mandrin, dernier film de Rabah Ameur-Zaïmeche (prix Jean Vigo 2011), les projections de Zarafa (premier film de Rémi Bezançon dans l’animation), Possessions d’Éric Guirado, inspiré d’un fait divers, l’affaire Flactif (dite « affaire du Grand Bornant »), et produit par Rhône-Alpes Cinéma, ou La Désintégration, dernier long-métrage de Philippe Faucon (La Trahison). Le documentaire à l’honneur Les curieux de savoirs seront aussi gâtés, pour des sujets éclectiques : révolution iranienne
et identité personnelle dans Fleurs du mal, réflexion sur la vision positive de la vieillesse dans Le Sens de l’âge, histoire de la ZUP de Vaulx-en-Velin depuis les émeutes des années 90 dans La Cité retrouvée, regard sur la peine capitale américaine à travers les images de Honk… et critique virulente de la collusion médias/politiques dans Les Nouveaux chiens de garde. Un regard sur le monde tel qu’il est : magnifique et effroyable à la fois. Rideau avec la projection de Grand’tour, documenteur (film où documentaire et fiction se retrouvent emmêlés jusqu’à ce que les auteurs eux-mêmes ne les distinguent plus l’un de l’autre) de nos voisins Belges, spécialistes du genre.
➢ Le programme Vendredi 27 Janvier 10h : Possessions d’Eric Guirado (projection de presse ouverte au public) 14h : Le Sens de l’âge en présence du réalisateur Ludovic Virot 16h30 : Tout un peuple lointain de Flavien Poncet, suivi de Le Meilleur ami de l’homme de Vincent Mariette (courts-métrage en Entrée Libre) 18h : Let My People Go ! en présence du réalisateur Mikael Buch 21h : Ici-bàs en présence du réalisateur JeanPierre Denis
Samedi 28 Janvier 14h : L’Oiseau en présence du producteur Bertrand Gore 16h30 : Mon amoureux de Daniel Metge (courtmétrage en Entrée Libre) 18h : Les Chants de Mandrin en présence de l’écrivain François Bégaudeau 21h : Possessions en présence du réalisateur Eric Guirado. Dimanche 29 Janvier 11h30 : Vaulx-en-Velin : la cité retrouvée en
présence du réalisateur Olivier Bertrand. 14h : Honk en présence du réalisateur Arnaud Gaillard 16h30 : Les Nouveaux chiens de garde en présence des journalistes du Monde Diplomatique Olivier Cyran et Julien Brygo. 20h : Le Grand’Tour en présence du réalisateur Jérôme Le Maire. Cinéma Les Alizés - 214, av.Franklin-Roosevelt 04 78 41 05 55 - Places : 6.50/5.60€ tarif réduit Pass : 26 à 32€ : libre accès à toutes les séances. 10 du mat’ | Vendredi 27 janvier 2012
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DU MAT’
Sortir
Librairies : les bons plans d’une bédéphile
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www.keskiscpass.com
Mardi 31 janvier 2012 | N°12
Les concessions attendront Par Antoine Lebrun
Quelques piques au programme du PS et une phrase reprise en chœur par les médias : « J’ai un rendez-vous avec les Français, je ne me déroberai pas ». C’est tout ce que Nicolas Sarkozy a laissé transparaître, dimanche soir, sur ses ambitions électorales. S’il est des reproches que l’on ne puisse pas faire au Président de la République, c’est d’être lâche et de fuir ses responsabilités. Critiqué, chahuté et victime des propositions d’apparences idylliques du PS, Nicolas Sarkozy n’a pas hésité à annoncer des mesures radicales tapant dans le portefeuille des Français. La TVA à 21,2 % au 1er octobre prochain, la probable fin des 35 heures, des taxes supplémentaires… Le message est clair : les Français devront encore se serrer la ceinture afin de renflouer les caisses de l’Etat, le tout sans que celui-ci ne débourse un centime. Si certains, comme toujours, diront que « le président en demande trop », « que ça a assez duré », il ne semble pas exister aujourd’hui d’autres remèdes aux maux français. Pourtant, à moins de trois mois des élections, ces mesures sonnent comme un « programme caché » du potentiel candidat-Sarkozy. Car pendant ce temps-là, il commence à ratisser large. Crise du logements et chômage des jeunes en fer de lance, le Président a veillé à venir en aide aux autres problèmes nationaux. En dépit des apparences, il reste le seul adversaire crédible pour tenir le rang de la droite face à la vague socialiste qu’ont rejoint les déçus du quinquennat et les meurtris par la crise. Il n’est cependant pas inutile de rappeler que la France est l’un des pays européens à avoir mieux géré celle-ci…
en coulisses
Pièces Jaunes : Que deviennentelles ? Page 4
Le grand chantier de l’apprentissage
Lors de son intervention télévisée dimanche soir, Nicolas Sarkozy a pris des mesures drastiques concernant la formation professionnelle des jeunes. Les entreprises de plus de 250 salariés devront accueillir 5% d’apprentis. Pages 2 et 3
sciences et technologies
La “Robolution” est prévue en mars à Lyon Page 6
ALERTE Grand Lyon : les chutes de neige sont confirmées. De 4 à 8cm de neige sont attendus à partir de 1h du matin le 31 janvier. Restez vigilants.
© Geoffrey Fleury
EDITO
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Envie de vous abonner ? Envoyez un mail à 10dumat@gmail.com LE FAIT DU JOUR
Près de 450 000 étudiants sont apprentis ou en alternance en France. C’est quatre fois moins qu’en Allemagne / © G. F.
Emploi
Nicolas Sarkozy souhaite améliorer la situation des apprentis
L’apprentissage subit un coup de jeune Par Geoffrey Fleury
D
imanche soir, devant plus de 16 millions de téléspectateurs, Nicolas Sarkozy a présenté ses dernières propositions contre la crise et surtout le chômage. La catégorie 15-24 ans est la plus touchée. Elle représente 21 % des chômeurs. Pour tenter de faire face à ce problème, le chef de l’Etat s’est attaqué à l’apprentissage, domaine où la France accuse du retard, notamment sur son voisin allemand. La décision : 5% d’apprentis dans les entreprises de taille intermédiaire de plus de 250 salariés (ETI) sur la période 2012-2015. A l’heure actuelle, le pays est loin du chiffre escompté. Le président de la République estime que « près de 50% des ETI possèdent moins de 1% de jeunes en apprentissage (1,7% en moyenne). » « De prime abord, cette proposition est intéressante pour les centres d’apprentissage et les jeunes apprentis. Les quotas vont être revus à la hausse. Le seul problème,
10 du mat’ | Mardi 31 janvier 2012
c’est qu’il va falloir tenir compte de la conjoncture économique actuelle. Si les carnets de commandes ne sont pas remplis, s’il n’y a pas de travail, les patrons ne vont pas chercher à embaucher des jeunes de 17-18 ans, même s’ils sont dynamiques et moins payés », estime JeanMarie Dusseigneur, dirigeant de France Apprentissage.
artisans et PME, grand vivier d’apprentis pourtant. Les entreprises préfèrent même payer. Désormais, les sanctions financières seront doublées en cas de non-respect du taux réglementaire. Mais « les pénalités n’effraient pas les grandes entreprises, quand on voit leur chiffre d’affaires... » , assure Audrey, étudiante en alternance à l’UPI, « C’est un beau discours de la part du président, mais ce ne sera pas applicable tant que la crise sera présente. Je suis dans une filière communication. En temps de récession, c’est le domaine où le budget est “sabré” en premier. »
« Il va falloir tenir compte de la crise »
Les entreprises pénalisées Depuis l’été dernier, 150 000 personnes supplémentaires ont rejoint les fichiers du Pôle emploien France. En Rhône-Alpes, le chômage a augmenté de 5,1% en 2011. L’heure n’est donc pas au recrutement de jeunes par alternance et par contrat de professionnalisation. Surtout que l’exonération des charges sur les salaires a été supprimée. Elle pénalise les
Une question de mentalité Pourquoi une telle réticence quant à ce type d’embauche ? La période de crise économique y joue beaucoup, certes,
mais pour Jean-Marie Dusseigneur, tout est une question de mentalité. « Il faut travailler en profondeur. En Allemagne, où il y a quatre fois plus d’apprentis qu’en France, les entreprises elles-mêmes pilotent le système de formation et s’appuyent sur un fort syndicalisme, capable de négocier. » Si la France a encore du chemin à parcourir, elle est sur la bonne voie. « Malgré tout, les entreprises françaises sont de plus en plus favorables aux jeunes qui concilient travail professionnel et école. Avant, l’apprentissage était considéré comme un échec. Beaucoup faisait ça par obligation. Ce n’est plus le cas maintenant », conclut Dusseigneur. Encore faut-il arriver à financer ce mode de fonctionnement. Et là, c’est un autre problème. La taxe d’apprentissage est mal redistribuée, ce qui empèche une entière autonomie des centres de formation et d’apprentissage.
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INTERVIEW
Entretien avec Luc Vignerot, directeur délégué du CFA de l’IGS de Lyon
« Une réponse au chômage » Par Joël Chicouard Les entreprises de plus de 250 salariés comptent en moyenne à peine 1,7 % de jeunes en apprentissage. Le Président de la République veut inciter ces grandes entreprises à relever le taux d’apprentis de 4 % à 5 %. Qu’en pensez-vous ? Je ne peux que me réjouir de cette annonce. C’est une bonne nouvelle pour l’apprentissage. Mais il est encore trop tôt pour connaître les répercussions de cette annonce. Même si l’on ne peut être que favorable à cette mesure, il faudra voir comment les entreprises, premières concernées, réagiront. Nous verrons dans les prochains mois, voire prochaines années si elles joueront le jeu. Dans le principe, cette annonce vous semble donc positive ? Elle va dans le bon sens. Certaines entreprises n’ont cependant pas forcément des activités compatibles avec l’apprentissage. Certaines sociétés vont préférer payer l’amende si elles n’atteignent pas ce quota de 5 % d’apprentis. Pourquoi ces sociétés optentelles pour le paiement de l’amende au lieu de respecter les quotas ? Tout simplement en fonction de leurs besoins. Certaines sociétés ont un mode de fonctionnement qui ne repose pas sur le renouvellement des employés. D’autres ont besoins de profils très spécifiques même si l’alternance forme à de nombreux métiers comme les ingénieurs par exemple. Parfois, l’entreprise, par choix, ne privilégie pas l’apprentissage. On ne peut pas obliger une entreprise à avoir un jeune en apprentissage. Et ce même si la loi l’y oblige.
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Le CFA forme 700 apprentis par an / © J. C.
Selon vous, cet objectif des 5 % est-il réalisable dans les faits ou est-ce un effet d’annonce ? Cet objectif est cohérent avec la ligne de conduite du Président de la République depuis son élection. Toujours en faveur de l’apprentissage. Il faut se demander comment les entreprises vont se comporter car celles-ci ont déjà des contraintes. Elles doivent déjà accueillir un certain nombre d’apprentis, de seniors, de personnes handicapées, etc. Mais une entreprise ne fonctionne pas avec des quotas. Elle a en revanche besoin du bon profil pour le bon poste. Si en plus, il faut réfléchir à placer sur ces postes des apprentis ou des seniors, ça devient un casse-tête sans fin. Cette mesure se heurte donc à la réalité du monde de l’entreprise ? C’est certain surtout lorsqu’on impose des quotas dans une société. Pour l’entreprise, l’apprentissage possède un double avantage. Il forme les jeunes et permet aux meilleurs
Le chiffre
40%
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Quatre patrons de PME sur dix ont l’intention de laisser de côté l’apprentissage en 2012. C’est ce qu’il ressort d’un sondage établi auprès de 300 chefs d’entreprises en fin d’année dernière.
de trouver un emploi au sortir de cette formation en apprentissage. Personne ne s’oppose à l’apprentissage. L’apprentissage est-elle une solution à la flambée du chômage ? C’est l’une des réponses au fort taux de chômage des jeunes en France. Les jeunes ont déjà un pied dans l’entreprise lorsqu’ils sont en apprentissage. Ils en connaissent le fonctionnement et sont alors mieux armés s’ils ne sont pas embauchés à l’issue de l’alternance. Ils s’intègrent mieux car ils ont un vécu dans l’entreprise. La palette de formations en apprentissage est-elle suffisamment large pour couvrir tous les besoins du monde du travail ? Aujourd’hui, l’offre d’apprentissage couvre une large partie des fonctions présentes en entreprise. Au Centre de Formations d’Apprentis de l’IGS, nous proposons douze formations, allant du bac pro au post-bac+2.
➢
Apprentissage : un financement compliqué La taxe d’apprentissage revêt une importance capitale pour les formations en apprentissage. Cet impôt est versé par les entreprises d’au moins un salarié et soumise à l’impôt société ou à l’impôt sur le revenu. Le taux de la taxe d’apprentissage s’élève à 0,5 % de la masse salariale (sauf pour les départements d’Alsace et de Moselle : 0,26 %). Ce taux peut cependant être modulé selon les efforts de l’entreprise employant des jeunes en alternance. « Il est de plus en plus difficile de collecter cette taxe, indique Luc Vignerot, directeur du Centre de Formation d’Apprentis (CFA) de l’IGS à Lyon. Nicolas Sarkozy a annoncé le relèvement du taux d’apprentis de 4 à 5 % pour les entreprises de plus de 250 salariés. J’espère que cette mesure nous permettra de conserver notre niveau de collecte actuelle. Celle-ci nous permet en effet de financer les formations d’apprentis du CFA (BTS, Bac Pro). » La région a également autorité sur les subventions dédiées à l’apprentissage. « La part du Conseil régional de Rhône-Alpes permet de faire le lien avec le financement manquant pour équilibrer les comptes. Ces subventions sont les bienvenues mais elles restent limitées à 16 % de notre budget global car nous sommes un CFA privé », explique Luc Vignerot. J.C.
Le chiffre
16 650
Soit le nombre de contrats d’apprentissage en moins entre 2008 et 2010. Voici l’évolution de ce nombre. 425 160 contrats en 2007, 427 650 en 2008, 424 740 en 2009 et 411 000 en 2010. L’objectif est d’atteindre la barre des 800 000 d’ici 2015. Mardi 31 janvier 2012 | 10 du mat’
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EN COULISSES
SANTE
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Aux HCL, l’opération Pièces Jaunes a déjà permis plusieurs aménagements
Au fond de la tirelire... Par Lucie Barras
I
l est 9 heures dans le hall des urgences pédiatriques de l’hôpital femme-mère enfant de Lyon. La journée vient à peine de commencer, mais des pleurs se font déjà entendre. Des parents aux traits tirés déambulent entre la chambre de leur enfant et la petite salle d’attente, se servent des boissons chaudes. Accrochée au mur, une plaque à l’effigie de l’opération Pièces Jaunes. Depuis le 4 janvier, et jusqu’au 11 février, des tirelires en carton sont disponibles à la Poste et sur les comptoirs des commerçants. L’opération Pièces Jaunes, initiée en 1990 par la Fondation Hôpitaux de France, permet de se débarrasser de la petite monnaie qui encombre le portefeuille, tout en réalisant une bonne action. Les Pièces Jaunes sont connues pour rapprocher les parents de leurs enfants hospitalisés, ou pour fournir des pompes antidouleur. Pourtant, les « petites pièces » servent également les « petits projets », destinés à améliorer les conditions d’hospitalisation des enfants et adolescents. Dans le service des urgences pédiatriques de courte durée, encadré par le Dr Bertier, 17 lits accueillent les enfants de 0 à 18 ans. Traumatismes crâniens, bronchiolites, diabète, drépanocytoses, alcoolisations ou gastro-entérites, autant de pathologies prises en charge dans le service. Deux dispositifs cofinancés par les Pièces Jaunes sont en place ici. Rendre l’hôpital supportable La salle d’attente des parents, à l’entrée du service, a vu le jour il y a trois ans, notamment sous l’impulsion de MarieHélène Deal, cadre de santé. « Nous n’avons pas répondu à des demandes, mais plutôt à des besoins évidents. L’ancienne salle d’attente se trouvait au fond des couloirs, les familles passaient devant toutes les chambres pour y accéder. La
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Les cimaises colorées servent à l’hypnoanalgésie / © L.B. nouvelle salle d’attente est un lieu convivial. Lorsque les frères et sœurs des patients sont reçus, il faut leur montrer que l’hôpital n’est pas un monde effrayant. » Quelques jeux, des décors muraux. Rien de bien extraordinaire, mais un ordinaire indispensable et onéreux. « Les décorations qui ornent les services pédiatriques coûtent cher, car elles doivent répondre à des normes de sécurité très strictes », reprend la douce cadre de santé. La seconde installation « Pièces Jaunes » se situe dans une salle de soins. Les cimaises des murs et p l afon d s , colorées, cachent des personnages que les petits patients s’amusent à dénicher à la « Où est Charlie ? » « J’avais besoin d’être financée pour entrer dans un projet d’hypnoanalgésie. Il s’agit de concilier la décoration et la lutte contre la douleur », explique Marie-Hélène Deal. L’hypnoanalgésie est une mé-
thode dispensée depuis des années aux personnels des Hospices civils de Lyon, destinée à inviter le petit malade à détourner son attention de l’univers hospitalier, lors d’une injection, par exemple. L’aventure pas terminée « Nous avons besoin de financements extérieurs pour aménager nos services. Les coupes budgétaires ne permettent pas les financements en interne. » En pratique, les services pédiatriques peuvent envoyer une demande de financement par an à la Fondation Hôpitaux de France, sous forme de dossier argumenté. Si l’hôpital accepte de prendre en charge la moitié du projet, celui-ci est « en général accepté. » Philippe Bonhomme, animateur aux HCL, est un peu moins optimiste : « Nos demandes ne sont pas forcément retenues. Soit parce que l’institution refuse sa part de financement, soit parce
« Montrer que l’hôpital n’est pas un lieu effrayant »
que la commission ne juge pas le dossier intéressant. » Une visite de la fondation est effectuée bien après, pour rendre compte des travaux effectués. L’an prochain, Marie-Hélène Deal veut remonter un dossier, notamment pour acheter des fauteuils accompagnants pour les parents. Entendez par là des fauteuils à couchettes. « Je voudrais faire plus de choses pour décorer cet endroit. ça n’est pas gai ici. » Dans un service où sont accueillis uniquement des enfants, il est important d’alléger l’ambiance. Si bien que pour égayer les couloirs immaculés, les infirmières elles-mêmes ont acheté et placé des stickers et autres guirlandes. A quelques pas d’ici, le service jumeau des surveillances continues (pour les patients qui requièrent une attention particulière) est engagé dans un nouveau projet de décoration de 16 000 euros : le collectif artistique « La petit fabrique », grâce aux Pièces Jaunes, va peindre une fresque de l’aile est à l’aile ouest, représentant le parcours d’un poisson rouge.
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ECONOMIE ET SOCIAL
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FORMATION Des concours mettent des étudiants lyonnais dans la peau d’entrepreneurs
Etudiants, diplômés, et entrepreneurs Par Rodolphe Koller
L’
Université de Lyon lance pour la neuvième année consécutive son Concours Campus ouvert à tous les étudiants rhônalpins qui ont la motivation de créer des projets et l’esprit. 23 établissements d’enseignement supérieur et plus d’une vingtaine d’entreprises s’associent pour guider les étudiants de la métropole lyonnaise vers l’entreprenariat. Le prix du Jeune Entrepreneur de l’Année (JEA) sera décerné. Un accompagnement global Le Concours Campus en est à sa 9e édition. Créé en 2004, il a pour vocation de « stimuler l’initiative et la créativité des étudiants Bac +3, et de promouvoir et véhiculer l’esprit d’entreprendre avec des travaux d’équipes sur un projet de création d’entreprise », en bref un entreprenariat virtuel. Plus de 80 projets portés par 424 étudiants, répartis en équipes de 2 à 9 personnes sont d’ores et déjà en lice. Parmi eux, celui de Benoît Village. Cet étudiant ingénieur en filière informatique à Polytech Lyon explique comment il en est venu à participer à ce concours : « J’ai été initié à tout ce qui est entreprenariat grâce à un événement appelé “Start-up week-end” dont on m’avait parlé et auquel j’ai participé. C’était une expérience assez géniale qui a duré deux jours et qui nous a notamment initié au networking. J’ai eu envie de continuer sur cette voie là. Mais malheureusement il n’y avait pas assez d’initiatives mises en place à l’école, ni de personnes motivées pour pouvoir
le faire. Notre école était partenaire de l’évènement alors on a sauté sur l’occasion », témoigne-t-il. Des projets concrets Ce qui est pointé du doigt par les créateurs du concours, c’est une certaine frilosité des étudiants quant à l’idée d’entreprendre. Ce n’est pas le cas de Benoît Village, qui a déjà une idée très précise du projet qu’il va porter : « Nous sommes en train de travailler sur un projet de veille sanitaire visant à réduire le nombre d’intermédiaires entre les grandes surfaces et les consommateurs finaux, à cause des différents scandales qu’il y a pu avoir. Je pense notamment au lait contaminé, aux steaks, où les gens n’ont été prévenus qu’au dernier moment, et où il y a eu des problèmes graves, des hospitalisations, ou même des morts. Mais aussi des problèmes plus bénins, où l’on va avertir de la présence de verre pilé dans une boîte de cornichons par exemple. Notre but, c’est de prévenir les gens directement par SMS ou par email qu’ils ont acheté un produit qui est susceptible de ne pas être bon car il fait partie d’un lot incriminé. En ce moment, nous sommes en train de travailler sur le business model pour savoir de quelle façon on pourrait l’incorporer dans le système d’information des grandes surfaces », détaille le jeune homme, enthousiaste. Dans le processus de création, les étudiants ne sont pas seuls. Ils sont accompagnés par des professionnels. Pas moins de seize ateliers leur sont proposés durant l’année : coaching, business plan, dossier financier, ou encore aspect design. Une centaine d’heures de travail, en moy-
Le cérémonie se déroulera à la CCI de Lyon / © Lionnel Montagnier enne, est nécessaire pour mener chaque projet à son terme. Le 24 mai prochain, onze projets seront présentés lors d’une grande finale organisée à la Chambre de Commerce et d’Industrie de Lyon. A la clé, une dotation de 5 000 € pour le vainqueur, ainsi qu’une cagnotte de 11 000 € que se répartiront cinq autres projets distingués par des entreprises partenaires. Infos : Conditions d’inscription - avoir entre 18 et 30 ans ; - porter un projet individuel ou collectif ; - avoir au moins un membre de l’équipe inscrit dans un établissement de l’enseignement supérieur Rhône-Alpes ; - une entreprise non créée (avec l’intention de créer à moyen terme) ou
ZOOM Le concours Jeunes Entrepreneurs de l’Année va encore plus loin
Fini de jouer avec le concours JEA Si le Concours Campus s’adresse à des étudiants, le concours Jeunes Entrepreneurs de l’Année s’adresse lui à des diplômés rhônalpins de moins 30 ans, de niveau Bac +5. Cette fois-ci, il ne s’agit plus de simuler la création d’une entreprise, dont beaucoup n’aboutissent pas, faute de maturité, mais de se lancer dans le grand bain. Ateliers de préparation, enveloppes financières, post-création : cette fois-
ci, les projets ayant le plus de potentiel voient effectivement le jour à l’issue de l’expérience. Comme le précise JeanLouis Crosia, président du Club des partenaires entreprises de Campus Création, « il ne s’agit pas seulement d’une sensibilisation, mais d’un véritable accompagnement à la création d’entreprise ». Le rêve de Benjamin Ducousso, fondateur de « Wizbii », est ainsi devenu réalité lorsqu’il a
créée depuis moins d’un an ; - siège social de l’entreprise en région Rhône-Alpes ; - retourner les pièces nécessaires à l’inscription et le dossier complété avant les dates limites indiquées sur notre site www.campus-creation.fr
EN BREF La hausse Péages Selon le ministère du Transport, les tarifs des péages devraient à nouveau augmenter le 1er février, de 2,5% en moyenne. Concrètement, un trajet Lyon-Paris coûtera 32,30€, contre 31,50€ en 2011. Une augmentation justifiée, selon les sociétés d’autoroute, par l’inflation et la réalisation de nouveaux équipements.
Le rendez-vous remporté le concours il y a deux ans. Son réseau social professionnel à destination des jeunes basés à Grenoble emploie aujourd’hui huit personnes, et devrait atteindre 200 à 300 000 € de chiffre d’affaire en 2012. Baptiste Dhaussy, lauréat 2011 avec son projet « Simplifia » implanté à Ecully, emploie quant à lui six personnes, et table également sur un chiffre d’affaire à six chiffres en 2012. R.K.
Salon Le 16e Mondial des Métiers ouvrira ses portes à Eurexpo, du 2 au 5 février. L’occasion de découvrir plus de 500 professions, certaines à travers des animations ou des démonstrations. Les visiteurs pourront échanger avec des professionnels, et ainsi se faire une meilleure idée des coulisses des métiers. Entrée gratuite pour les étudiants.
Mardi 31 janvier 2012 | 10 du mat’
6 SCIENCES ET TECHNOLOGIES ROBOTIQUE
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Les machines se dévoilent au 2e salon international « Innorobo »
La « robolution » est en route Par Guillaume Bouvy
L’an passé, le salon Innorobo avait déjà suscité l’intérêt du public / © Robopolis
L
«
a robotique doit être lue comme l’Internet dans les années 1990 » a commencé par expliquer Bruno Bonnell, lui même d’origine lyonnaise, président de Syrobo, et organisateur du salon. « La robotique doit donc être appréhendée comme un champ d’activité où des communautés s’expriment en fonction de personnes, tout en étant un champ qui diffuse des informations » a-t-il poursuivi. C’était hier, à l’Hôtel de ville de Lyon que la deuxième édition d’Innorobo était présentée en exclusivité, en présence de Karine Dognin-Sauze, viceprésidente du Grand Lyon en charge des Technologies
de l’information. Lyon tente ainsi de se frayer une place aux côtés d’autres grands rendez-vous internationaux de la robotique, notamment au Japon, en Corée du Sud et aux Etats-Unis. Innorobo est ni plus ni moins que le 1er salon de la robotique personnelle en Europe, avec 10 000 visiteurs attendus pour cette édition. Des machines de plus en plus intelligentes Bénéficiant d’une subvention de 60 000 € du Grand Lyon, ce « sommet » donne une importance particulière à l’innovation, et ce dans tous les domaines. En effet, dans le milieu, on parle maintenant de « robolution » après la révolution industrielle, la robo-
tique étant envisagée comme une véritable solution. Et ce dans des domaines aussi variés que l’urbanisme, la médecine, l’agriculture (2e utilisatrice de la robotique derrière la Défense), l’Education, les services domestiques ou encore les loisirs. Concrètement, cela donne de véritables bijoux de technologie (compter plusieurs millions de dollars l’unité), des robots destinés à l’apprentissage (Robosem), des assistant de vie (Kibo), des animaux de compagnie interactifs pour maison de retraite (le phoque Papero), des aspirateurs automatiques (Scooba) ... Ou encore, plus impressionnant, Cyberdyne Suit Hal, un « exosquelette » utilisé en tant qu’assistance de mobilité pour les personnes tétraplégiques sous forme de structure à appliquer sur le corps comme une combinaison, et qui vient réparer et compenser des tâches quotidiennes. Du slam de robots au programme Outre un cycle de conférences dispensées par des stars de la robotique (Rachid Alami, du CNRS ; Yoshiyuki Sankai, de Cyberdyne ; Soya Takagi, de Toyota Motor Corporation ; Tim Field de Willow Garage…) à noter un « slam » organisé durant une journée qui regroupera 60 laboratoires de robotique. Point de poésie
COSMOPOLITE Le salon accueillera de nombreux pays
Un secteur tourné vers l’international Avec plus de 120 stands présents cette année, pas moins de 12 nationalités seront représentées à ce salon de la robotique. D’ailleurs, Bruno Bonnell a constaté une recrudescence des stands internationaux, en provenance du Japon, d’Espagne, d’Allemagne, 10 du mat’ | Mardi 31 janvier 2012
de Corée, du Taïwan, des Etats-Unis… Plus de 100 robots seront présentés, dont la moitié qui seront exposés pour la première fois en Europe. D’autre part, pour l’édition 2012, l’Asie sera mise à l’honneur avec des délégations et des représentants
officiels, des chercheurs et des entreprises de pointe. Pour information, en 2008, la croissance du marché de la robotique de service représentait 3,3 milliards de dollars. D’ici l’horizon 2020, le secteur atteindrait les 100 milliards de dollars. G.B.
entre robots, il s’agit en fait d’un système de repérage dans l’espace des robots dans une pièce, mais les organisateurs du salon n’ont guère voulu en dire plus. Quoi qu’il en soit, des pièces rares seront présentées du 14 au 16 mars au Centre des Congrès à la Cité Internationale de Lyon. En effet, la plupart des robots seront dévoilés pour la première fois en Europe et même quelques uns pour la première fois au public tout court. A savoir que le salon Innorobo sera ouvert gratuitement aux enseignants, aux classes et aux étudiants, et une fenêtre grand public prévue le jeudi soir.
EN BREF L’annonce Twitter
Le réseau social a annoncé qu’il allait mettre en place un système de censure des tweets. Cela ne se fera pas sur tous les contenus, elle sera mise en place à la demande des particuliers et des entreprises. D’après Twitter cela lui permettra d’être présent dans plus de pays, notamment où la liberté d’expression est limitée.
Le piratage
Anonymous Un fichier
recensant les coordonnées de 541 policiers, appartenant au syndicat Unité SGP Police-FO, a été publié sur un site de partage vendredi. Le groupe Anonymous a ensuite fait parler de lui dans le week-end : plusieurs sites Internet institutionnels ont été bloqués, notamment celui du ministère de l’Immigration, hier.
La nouveauté
Médecine Un nouveau
médicament anti-cancer est actuellement testé à Lyon, au centre Léon-Bérard. Ce traitement, qui associe un anticorps à une particule radioactive, est administré à des patients souffrants d’une forme rare de sarcome. C’est une sorte de «radiothérapie localisée» qui se fixe sur la tumeur et la détruit. C’est la première fois que le médicament est administré à l’homme et, en cas de réussite, il pourrait être utilisé dans le traitement de cancers plus fréquents.
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VIVRE DANS LE 9e
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SOCIAL Les jardins d’insertions, une chance de rebondir dans la vie active
Sur le chemin de l’insertion naturelle
Par Julien Bonnefond
R
omuald, Ali Yacoub, Willy, Zalimpham… Tous ont un point commun : l’envie de trouver un travail. Pour cela, ils participent à un programme d’insertion en partenariat avec le jardin de la Cressonnière. Les règles de base sont simples : être présent, arriver à l’heure et avec son équipement. A partir de là, trouver un emploi devient la priorité absolue. « Mais il ne faut pas aller trop vite, il y a des étapes à respecter », selon Eric Chapuis, encadrant du service « espaces verts », dans l’association ADN service. Ces contrats d’insertion ont une période de 6 mois, renouvelables jusqu’à un an. « L’association n’est qu’un passage, c’est pour cela que nous les aidons aussi à trouver un travail, à améliorer leur CV… »
« L’association n’est qu’un passage, après ils doivent trouver un travail » Un contrat, une chance Avec ces contrats d’insertions, l’idée du travail est moins abstraite : « Comme tout le monde, les ouvriers ont peur de l’inconnu. L’inconnu pour eux, c’est le travail », résume Eric Chapuis. Pour les aider à dépasser cette angoisse, ADN Service propose des formations tout au long du cursus d’insertion. Ainsi, Romuald a pu commencer à travailler il y a cinq mois. En formation de paysagiste, ce trentenaire n’avait pas travaillé depuis dix ans. « J’ai eu le déclic quand mon
QUOI DE NEUF ? Randonnées
Centre Social Champvert
Des randonnées sont proposées tous les 15 jours. Rendez-vous les lundis à 13h, sur le parking du Centre Social de Champvert. Prochaines randonnées : - Lundi 6 février, parcours de 10 kilomètres autour de Francheville. Prix : 2 euros. - Lundi 20 février, parcours de 9,5 kilomètres, vers Dommartin. Prix : 3 euros. Rens. 04 78 25 07 59 ou
L’équipe « espaces verts » compte au total sept personnes en insertion / © J.B. fils est né il y a quelques mois. J’avais besoin d’un peu d’aide pour apprendre un métier », avoue-t-il simplement. L’ambiance est au beau fixe dans l’équipe. On rigole, on se chamaille, mais le travail avance. Aujourd’hui, une cour d’immeuble à nettoyer totalement. Ici, c’est la politique du « plus vite fini, plus vite parti ». Ainsi les ouvriers s’activent pour finir le plus rapidement possible. « Il y a un challenge de plus sur ce chantier : l’entreprise qui était là avant nous ne faisait pas du si bon boulot, alors nous avons envie de prouver que nous pouvons faire mieux qu’eux », précise Eric
cschamp@wanadoo.fr Centre Social de Champvert: 204 avenue Barthélémy Buyer 69009 Lyon
Mystère
Pas de fumée sans feu
Hier en début d’après-midi, certains ont pu apercevoir une épaisse fumée noire s’élever dans le ciel du 9 e, visible à plusieurs kilomètres. Il s’agissait en fait d’un incendie de trois véhicules à la Duchère. Les pompiers ont été appelés vers 13 heures pour éteindre
Chapuis. Cela semble en bonne voie : après avoir ramassé les feuilles, coupé les arbres, il faudra faire les finitions. « Pour être fier de ce que l’on fait, il faut prendre le temps de regarder à la fin », explique Romuald, le sourire aux lèvres. Mais pour Eric Chapuis il faut rester humble : « Tout est à refaire chaque jour, rien n’est jamais acquis tant que le travail n’est pas fait. L’ambiance peut très vite se dégrader. » ADN service essaye de ne pas trop « couver » ces ouvriers. Il précise alors : « Nous fonctionnons comme en entreprise, pour que tous gardent à l’esprit qu’il faut trouver un travail pour s’en sortir. »
trois voitures embrasées au niveau du 342 rue de la Piemente. Le Centre opérationnel départemental d’incendie et de secours du Rhône (CODIS 69) a precise avoir envoyé un fourgon de sapeurs-pompiers sur place. L’incendie, qui a été maîtrisé, est toujours d’origine inconnue, selon l’enquête en cours.
Spectacle
L’heure du Grimm
R i e n de m i e ux l’ h ive r que de s e re t rouve r e ns e mbl e,
au chaud, prè s du feu à é coute r de s h istoires. Faute de che m i né e, l a Mé di at hè que de Vais e vous prop o s e de l a cha l e ur... humai ne. L e s bibl i ot hé c ai res vous e m mè ne nt d ans l e monde f ant ast i que e t me r ve i l l e ux de s f rè re s Gr i m m . Ve ne z re dé couv r i r l e s contes t radit i onnels qui ont b e rcé not re e nf anc e. Sp e c t acl e p our tous. Le 10 février 2012 de 18h à 18h45 – Médiathèque de Vaise - Place Valmy 69009 Lyon Rens. 04 72 85 66 20
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VIVRE à L’UPI
HISTOIRE
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Lumière sur René Cassin.
« Une vie au service des hommes » Par Laurent Benoit « Il cumule les casquettes ! » Après la guerre, il cofonde l’Unesco, préside la Cour européenne des Droits de l’Homme, représente la France aux Nations Unies, préside l’Institut d’études des relations inter-
Une oeuvre faramineuse, pour servir le peuple et l’humain
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René Cassin, en mars 1944 / © MAE, Collection iconographique
ombien de Français connaissent aujourd’hui les raisons de la présence des cendres de René Cassin au Panthéon ? Le seul juif français « panthéonisé » à ce jour reste « l’une des plus grandes consciences de son temps », tente de définir l’historien David Bécant. La guerre pour faire un homme Cet infatigable défenseur des droits de l’homme, né en 1887 à Bayonne, a pourtant accompli une œuvre faramineuse pour servir le peuple et l’humain. Sa jeunesse est façonnée
par l’affaire Dreyfus. En 1914, il a 27 ans quand il devient avocat à Paris, avant d’être mobilisé la même année lorsqu’éclate la Première Guerre mondiale. Il écope d’une grave blessure au saillant de Saint-Mihiel, une expérience le poussant à devenir un pacifiste convaincu.Ce qui ne l’empêche pas de rejoindre l’Angleterre en 1940 pour fuir la collaboration. Quand il l’a rencontré, de Gaulle a dit à Cassin : « Vous tombez à pic. Churchill m’a reconnu tout seul comme chef des Français libres, il me faut de l’aide pour rédiger des accords écrits. » L’histoire est en marche.
nationales de Paris… René Cassin est partout. « Toute sa vie, il a cumulé les casquettes, mais son plus grand fait d’armes, c’est bien l’adoption par l’assemblée des Nations-Unies d’un texte dont il est le principal auteur », rappelle David B écant. C’est en effet en 1948 qu’est signée la Déclaration Universelle des Droits de L’Homme. Un CV chargé, qui l’amène finalement, en 1968, à être récompensé du Prix Nobel de la Paix pour l’ensemble de ses œuvres. Rideau le 20 février 1976, date de sa mort à Paris. 12 ans plus tard, ses cendres sont transférées au Panthéon. Une figure chargée d’Histoire qui « est celui qui symbolise le lien entre droits de l’Homme et paix ». Pour reprendre les mots de René Cassin : « Une paix qu’il n’y aura pas sur cette planète tant que les droits de l’Homme seront violés en quelque partie du monde que ce soit. »
EN DIRECT DE L’UPI On air
En plus de votre rendez-vous matinal quotidien avec le 10 du Mat’, vous pouvez également retrouver tous les jours le travail de nos confrères de la spécialité radio. A partir d’aujourd’hui, vous les retrouverez en début d’aprèsmidi pour la diffusion de leurs matinales. Au programme
10 du mat’ | Mardi 31 janvier 2012
demain : les chutes de neige sur Lyon, la hausse des prix aux péages, la revue de presse, et l’invité du jour. http://radioiscpa.wordpress. com/
Petit écran
La spécialité TV n’est pas en reste et vous présente quotidiennement
son journal de dix minutes sur l’actualité du Grand Lyon. Reportages, brèves... n’hésitez pas à laisser vos commentaires! http://www.youtube.com/ user/IscpaJT2012 N’hésitez pas à laisser vos commentaires !
Adresse: 47, rue sergent Michel Berthet Site Web: www.keskiscpass.com Email: 10dumat@gmail.com Tel: 04 72 85 71 71 Directrice de publication: Isabelle Dumas Directeur de la rédaction : Sandrine Boucher Secrétaire de rédaction : Nicolas Gil Rédacteur en chef : Antoine Lebrun Rédacteur en chef web : Natacha Verpillot Rédaction: Lucile Bellon, Julien Bonnefond, Guillaume Bouvy, Joël Chicouard, Geoffrey Fleury, Nicolas Gil, Rodolphe Koller, Antoine Lebrun, Eve Renaudin
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BD Angoulème est terminé, mais pour certains, c’est festival toute l’année
Le 9e Art à portée de bourse Par Eve Renaudin
«C
elle-là ça fait trois ans que je la cherche ! » Les yeux brillants, Elise Guerra, 25 ans, brandit sa dernière trouvaille. Cette passionnée de bandes dessinées fouille dès qu’elle peut les rayons de ses magasins favoris pour trouver ces raretés, mais aussi pour découvrir de nouveaux auteurs et séries. La jeune femme est elle-même artiste. Après deux ans à l’école d’art Emile Cohl, elle suit une
« J’adore quand le
vendeur se souvient de moi » formation en vitraux à Chartres. « Un vitrail pour moi c’est un peu comme une bande dessinée, on raconte une histoire dans des cases, on joue sur les couleurs, les formes » s’amuset-elle. Un travail qu’elle veut influencé par sa passion puisqu’elle crée des vitraux inspirés de ses héros favoris. En connaisseuse, Elise cherche des références bien particulières. Et en la matière, elle n’a rien trouvé de mieux que le Père Pénard (Lyon 5e). « Ce qui est fou là-bas, c’est que tout le stock est dans la tête des vendeurs. Ils ont des connaissances incroyables », s’enthousiasme la jeune artiste. Un seul petit reproche pour elle : le manque de mangas. Le Vieux Lyon reste son quartier préféré puisqu’elle y trouve pas moins de deux autres magasins spécialisés : Boul’dingue et Quai Bondy.
Elise Guerra peut passer des heures à la recherche d’un exemplaire rare, ici à Boul’dingue. / © E.R. Privilégier les petits Pour justifier son goût pour les petits magasins, Elise raconte : « Ce que j’aime le plus, c’est retourner chez un libraire et voir que le vendeur se souvient parfaitement de mes goûts. » A ce titre, elle apprécie énormément La 9e Bulle (Lyon 9e), une petite boutique qui a le mérite à ses yeux d’organiser aussi des dédicaces de petits auteurs. « Ils invitent même des scénaristes alors que les autres ont tendance à les oublier au profit des dessinateurs », s’enthousiasme-t-elle. Un autre concept qui la séduit particulièrement, le café BD. Une atmosphère qu’elle trouve à BD en Bulles (Lyon 2e). Là aussi, elle
plaide pour l’ambiance chaleureuse et des vendeurs de bons conseils. Avec un avantage : « Là-bas, quand on veut consulter une BD, il suffit de se poser au café. On sirote son verre en lisant, c’est très agréable. » Elise s’occupe ainsi en attendant les beaux jours, quand elle pourra s’asseoir à la terrasse d’un bar pour feuilleter ses achats. Adresses : Le Père Pénard, 2 Quai Fulchiron, Lyon 5e Boul’dingue, 8 rue du Palais de Justice, Lyon 5e La 9e Bulle, 8 Rue du Marché, Lyon 9e BD en Bulles, 14 Rue Confort, Lyon 2e
NOTRE SELECTION Cinéma
Rétrospective Les ci-
néphiles ont encore jusqu’au 2 février pour se précipiter à l’Institut Lumière profiter du cycle dédié à Samuel Fuller. Au programme de ces derniers jours : Ordres secrets aux espions nazis. Mercredi 1er à 21h et jeudi 2 à 19h à l’Institut Lumière Tarifs : de 4,30 à 6,80 euros
Exposition
Sourires Unanimes La librairie
Decitre (place Bellecour) mettra à l’honneur du 1er au 25 février Hervé Rousseau, auteur du recueil Sourires Unanimes. L’ensemble des dessins illustrant le livre sont à découvrir accolés à une série de photos d’Antoine Agoudjian : Les Enfoirés font leur cinéma. Hervé Rousseau sera par ailleurs présent
samedi 25 février pour une séance de dédicaces à partir de 15h. Du 1er au 25 février Entrée libre
Danse
Violet Kid La Maison de la Danse invite pour la première fois en France la compagnie américaine Cedar Lake et fait le pari de deux créations : celle du prodige Hofesh Shechter qui a époustouflé la dernière Bien-
nale. Ce dernier signe à la fois la chorégraphie et la musique, invitant trois musiciens live à rejoindre les danseurs sur le plateau. L’autre création est celle de la très émouvante et prometteuse canadienne Crystal Pite. Une compagnie au top, un programme furieusement énergique. Une nouvelle révélation Maison. Du mardi 31 janvier au dimanche 5 février Tarifs : de 26 à 35 euros
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10 ILS/ELLES FONT BOUGER LYON
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PORTRAIT Vibrant hommage de la ville
Simone André, l’indéboulonnable Par Guillaume Bouvy
J
eudi dernier, une inauguration s’est déroulée dans le 6e arrondissement. Mais pas n’importe laquelle. Il s’agissait d’un espace associatif portant le nom d’une personne encore en vie, et une fois de plus, pas de n’importe qui : Simone André. Cette figure emblématique de Lyon a vu récompenser son travail et son œuvre durant les quarante précédentes années. Pour commencer, maints élus et officiels de tous horizons politique étaient de la partie : le sénateur-maire Gérard Collomb (PS), les maires Jean-Jacques arrondissement, David (6e Divers Droite), Thierry Philip (3e, PS) et Denis Broliquier (2 e, Divers Droite) ; Najat VallaudBelkassem (PS), adjointe à la municipalité chargée des grands événements, de la jeunesse et de la vie associative ; Frédéric Prel, président de la MJC (marié par Simone André d’ailleurs) ; ou encore Yvon Deschamps, président de l’OPAC du Grand Lyon. Au-delà des clivages politiques Tous étaient venus saluer l’impétueuse Simone André, qui trônait, rayonnante, du haut de ses 86 ans (« mais j’ai un moral de vingt ans », plaisantet-elle malicieusement). Une « femme-courage » comme on n’en voit guère plus et qui n’a, il faut le noter, jamais souffert de sa condition féminine durant sa carrière. « ça n’a jamais été dur d’être une femme pour moi, confie-t-elle. J’ai toujours soutenu les femmes et sans doute grâce à mon autorité, je n’ai eu que des appuis à la ville de Lyon depuis Pradel. » En effet, Simone André appelle le consensus, et ce quelles que soient les tendances politiques. Cette passionnée d’histoire des gouvernements et de politique a préféré réserver son engagement à la sphère privée. « C’est Valéry Giscard
Simone André, à l’inauguration de l’espace associatif qui porte son nom / © G.B. d’Estaing qui m’a mis le pied à l’étrier », explique-t-elle. Avant d’ajouter : « En plus, j’adhérais à ses idées centristes. » En 1965, Simone André rencontre le futur Président de la République au cours d’un cocktail, qui va l’associer à son action politique. Peu de temps après, le maire de Lyon Louis Pradel lui propose de faire partie de sa liste « sans jamais l’avoir rencontré », précise Simone André. C’est alors le début de sa longue carrière à la mairie, devenant conseillère municipale pour les associations en 1976. Puis s’ensuivent Michel Noir et
Francisque Collomb, Simone André occupant respectivement les postes d’adjointe aux affaires sociales et adjointe aux affaires inter-sociales. Une véritable vocation D’apparence calme, Simone André affiche une détermination presque sans limite : « Avec les élus, nous avons inventé une des premières formes de démocratie participative », se félicite-telle. Au gré des nombreuses réunions de quartiers, cette défenseuse de la vie publique est notamment à l’origine du forum international des associations, créé en 1982,
Une « femmecourage » comme on n’en voit plus
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dont elle en est encore la présidente aujourd’hui. Quand on lui demande quelles sont ses principales valeurs, l’octogénaire répond avec simplicité : « L’amour des autres est la première. Tous les hommes ont quelque chose de bon en eux. Ma mission aura été de valoriser les hommes et la vie associative. » Et ce n’est pas parce que la ville de Lyon l’a honorée en donnant son nom à l’espace associatif de la rue Boileau que son action est terminée : « Ce n’est jamais fini. Mon nom sera comme un petit clignotant qui rappellera à chacun qu’il faut continuer à faire vivre les associations. » Ainsi conclut la femme qui, encore aujourd’hui, demeure lier partout à de multiples projets « avec lesquels ont pourrait écrire un livre si on les citait tous ! »
Bio Cadette d’une famille de deux enfants, Simone André est née à Lyon en 1926. Elle a fait des études d’Histoire pour devenir professeur. Elle rencontre Charles, alors étudiant en droit, et se marie avec lui. Après avoir vécu 12 ans à Annecy, elle revient à Lyon où elle est appelée par Louis Pradel pour être sur sa liste. C’est le début de son entrée dans le milieu associatif. Mardi 31 janvier 2012 | 10 du mat’
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DU MAT’
Insolite
Tendance : des cocottes dans votre salon
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Lyon, ville gelée par la neige Par Antoine Lebrun Métros surpeuplés, bus et trains évidemment annulés ou retardés et chaussées patineuses. Il était tout bonnement impossible d’être à l’heure hier matin, à moins d’avoir le luxe de ne pas utiliser de transports en commun. Une fâcheuse habitude lyonnaise chaque année, à peine les premiers flocons tombés. Si les officiels se sont déjà vantés de la « bonne gestion » de la météo, impossible de dire si ces affirmations sont vérifiées, tant cet épisode neigeux était moindre comparé à ceux des années précédentes. Cependant, une question demeure inlassablement sans réponse : pourquoi la ville de Lyon est-elle chamboulée à chaque chute de neige, même prévue ? Toujours pas d’explications à ce jour, même si la cellule de crise mise en place hier de 6h à midi a su réguler le trafic urbain sans grands accrocs. Nous, pauvres Lyonnais, sommes donc condamnés à subir les moqueries des Savoyards et autres peuples enneigés face à l’ampleur des dégâts engendrés par de si faibles chutes. Mais ne soyons pas si pessimistes, le manteau blanc revêtu par Lyon offre des paysages ébouriffants et un plaisir visuel constant devant les glissades et piétinements des passants. C’est bien l’essentiel.
en coulisses
La régie du TNG sous les projecteurs
Tapis blanc pour semaine noire
Après les chutes de neige d’hier, le risque de verglas pèse sur les routes du Grand Lyon. Les températures pourraient atteindre -10°C dans la nuit de jeudi à vendredi. Les Lyonnais se préparent à une semaine difficile. Pages 2 et 3
ECONOMIE et SOCIAL
Des soins pas chers à la fac dentaire Page 4
© Laurent Benoit
EDITO
Mercredi 1er février 2012 | N°13
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SORTIR
Cinéma : Villeurbanne à l’heure britannique Page 9
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Le Poste de Commandement Neige du Grand Lyon / © J.B.
transport
Le PC Neige du Grand Lyon tente de faciliter la circulation des automobilistes
Petits flocons, gros tracas Par Julien Bonnefond
«P
oste de Commandement Neige, bonjour ! ». 6h30, hier matin, les appels sont de plus en plus nombreux. Les sept agents en place dans la cellule de crise gèrent les appels des particuliers et des mairies souhaitant avoir des renseignements sur le salage de leurs rues ou de leur quartier. Le poste de commandement coordonne aussi toutes les opérations sur place des 281 agents et des 93 véhicules mobilisés. Autrement dit, le cerveau du Grand Lyon, quand il neige, se trouve ici, au 83, cours de la Liberté. Sur un grand tableau, tous les passages des déneigements et des salages sont soigneusement notés. « A 7h, tous les axes principaux et une grande partie des axes secondaires ont été dégagé », annonce Roger Paris, directeur du PC Neige du Grand Lyon. « Nous sommes plutôt bien partis », lancet-il même avec un sourire. Nul doute que l’optimisme prime dans cette situation, mais le directeur
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l’avoue lui-même, « cet épisode neigeux n’est pas comparable à celui de l’année passée. Aujourd’hui nous avons pu prévoir avant que la circulation se mette en place, ce qui n’était pas forcément le cas l’année dernière. » 7h30 : Malgré tout, les automobilistes commencent à appeler. Pour signaler un accrochage sur une rue ou pour demander comment la situation va évoluer dans les prochaines minutes. C’est le moment de stress de la journée, l’un des agents avoue même : « C’est ma première astreinte un jour de neige. Je déteste la neige. » La journée va être longue.
a de circulation, mieux le trafic sera régulé », précise le directeur du PC Neige. A cette heure-là, les services de déneigement font face à de nombreux véhicules. Le constat est simple : plus il y aura de voitures qui rouleront, plus la neige deviendra eau. Autre problème : le verglas, à prévoir pour la nuit prochaine.
12h : La Communauté urbaine passe en vigilance orange pour cause de verglas. Les routes sont délicates mais accessibles. « La priorité, c’est d’éviter que les routes soient verglacées mercredi matin », annonce le PC neige du Grand Lyon. Les précipitations se calment, le PC Neige a fermé à 12h. Jusqu’à la prochaine alerte.
10h : première accalmie. Les flocons de neige sont plus petits, le PC régule les flux des camions de déneigement. « A cette heureci, la quasitotalité des voies ont été dégagées au moins une fois. » Difficile de vérifier. Pourtant, les appels continuent d’arriver, certains riverains se plaignent de ne pas avoir vu les services de déneigement. Bien souvent, ce sont des voies de troisième zone, la plupart du temps en périphérie du trafic.
Le verglas. Voilà la priorité du Grand Lyon pour la journée d’aujourd’hui, mercredi 1er février. Le dispositif d’astreinte est maintenu et adapté aux circonstances météorologiques. Autrement dit, attention aux chaussées glissantes... « Il est difficile de prévoir un phénomène météorologique, Nous essayons d’anticiper au maximum, mais rien n’est jamais sûr », explique Roger Paris. Les « éclaireurs de la Ville » avancent donc prudemment, les conseils sont simples : limiter ses déplacements, privilégier les transports en commun (quand ceux-ci sont actifs), et équiper son véhicule de pneus neige.
« Cet épisode
neigeux n’est pas comparable à l’année passée »
8h30 : Tous les axes, même les plus petits, ont dû être inspectés. « Paradoxalement, plus il y
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IMAGES De 5 à 15 centimètres de neige recouvraient Lyon hier matin.
Lyon revêt sa crinière blanche Par Laurent Benoit
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a neige n’apporte pas que son lot de problèmes. Hier matin, les Lyonnais qui pouvaient échapper aux galères des transports pour se déplacer ont pu découvrir un manteau blanc sur la ville. Léger mais bien là. L’occasion de flâner à
Fourvière pour profiter du silence et de la beauté des paysages, de se livrer à quelques batailles de boules de neige imprévues dans les rues glissantes de la ville, ou de grimper sur les hauteurs de la Croix-Rousse et de Fourvière pour admirer la vue.
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EN COULISSES
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DéCOUVERTE La régie d’un théâtre dévoilée
Les acteurs de l’ombre Par Guillaume Bouvy
P
enser théâtre, c’est penser scène, penser acteurs, penser jeu. Mais un peu moins à la régie, cet ensemble d’outils techniques qui vient soutenir voire compléter les représentations. Andrea Abbatangelo, créateur des lumières du dernier spectacle du Théâtre Nouvelle Génération du 9 e arrondissement, en sait quelque chose : « La lumière est un partenaire de l’acteur qui doit parler avec lui et ne doit pas le perturber. » Et c’est d’autant plus vrai que pour la pièce Le pays des aveugles, un seul acteur se trouve sur scène. Pour ce faire, beaucoup de projecteurs dits « découpes » sont utilisés, qui permettent de dissocier les différents personnages interprétés par l’unique acteur. C’est ainsi qu’une lumière bleue traduira une atmosphère froide, tandis qu’une lumière plus rouge accentuera la chaleur du jeu. La lumière peut aussi saccader les gestes des acteurs ou au contraire les ralentir, bref autant de possibilités pour sublimer les représentations. Près de 150 projecteurs Si pour ce spectacle en particulier, 30 projecteurs sont nécessaires, le TNG peut en utiliser près de 150. Ces derniers sont disposés de part et d’autres de la scène et dans la salle. Pour créer des effets de couleur, le régisseur lumière peut placer des gélatines (filtres teintés) à l’avant des projecteurs qui modifieront ainsi la couleur de la lumière diffusée et donc l’ambiance. Assisté par Thierry Marmont, Andrea ajoute : « La lumière est faite par rapport au texte, et si l’acteur se trompe, elle le suit dans son évolution. » Le système de la régie lumière est entièrement informatisé, avec des effets rentrés en mémoire. Les régisseurs, lumière comme son d’ailleurs, ont une feuille de conduite sur laquelle sont retranscrits les scripts et les temps pour chaque effet voulu. Dans les deux cas, la régie peut s’adapter en fonction des ré-
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Les régies son et lumière agrémentent chaque représentation à l’aide d’un conducteur / © G.B. pétitions et des desiderata du metteur en scène. Gérer les effets pour un spectacle vivant Michel Jayet, de son côté, s’occupe de toute la partie liée au son. Intermittent du spectacle, il a été appelé spécialement pour cette création, comme c’est souvent le cas dans la plupart des théâtres, ces derniers n’a y a n t plus de régisseurs permanents en tant que tel. Les outils sont assez similaires à ceux utilisés pour la régie lumière, à savoir une console numérique dans laquelle les effets sonores sont mis en mémoire. « C’est tout de même un spectacle vivant donc il peut y avoir des modifications, et on peut remettre la console en mode manuel, explique Michel. Toute la difficulté est d’avoir un œil à la fois sur la console et sur scène. » Dans ce spectacle par exemple, il fallait distinguer les
voix des aveugles et une autre voix. L’acteur, muni d’un micro HF (Haute Fréquence, sans fil), a ainsi vu sa voix mise en écho depuis la console de mixage. « En appuyant juste sur un bouton », s’amuse le régisseur son. Bien que recouverte d’un drap pour ce spectacle, le TNG détient également une table de mixage son plus « à l’ancienne » qui n’est pas numérique. L’ a v a n t a g e considérable de la console numérique étant la possibilité de partir en tournée, tout en gardant les paramètres enregistrés pour une création. La régie se situe traditionnellement en haut des salles de théâtre, soit dans un petit abri suspendu, ou, comme c’est désormais le cas au TNG, audessus des derniers rangs les plus hauts. La raison étant double comme le commente Michel Jayet : « Avant, les régies avaient des instruments très bruyants, c’est pour ça qu’on les isolait un peu de la salle. Mais maintenant
« Un œil à la fois sur la console et sur la scène »
les consoles numériques peuvent être dans la salle, et c’est mieux car on a besoin d’entendre et de voir comme le spectateur. » Délayer les sons Autre fonction du régisseur son, sans doute plus méconnue, caler le système et « mettre du temps » entre les enceintes. En d’autres termes, il s’agit de rajouter un délai (ou « délayer ») entre les différentes enceintes de façon à ce que le son arrive en même temps aux oreilles des spectateurs suivant leur positionnement dans la salle. « Puisque le son parcourt 340 m en une seconde, ce qui n’est pas très rapide » rajoute le régisseur. Les réglages et calculs nécessaires sont alors directement effectués sur la table. Enfin, la salle du TNG est équipée de six enceintes de 500 watt (« mais on n’en utilise à peine 10% », précise le régisseur son), plus deux caissons de grave. Et il faut dire que c’est largement suffisant au vu des effets sonores déployés ici. Pour la lumière, attendez-vous à être éblouis.
ECONOMIE ET SOCIAL
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SANTé
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Des étudiants pratiquent des soins dentaires à moindre coût
Quand les étudiants jouent les dentistes Par Joël Chicouard
«
O
uvrez bien la bouche. » Laure examine, comme n’importe quel dentiste, la bouche de sa patiente dans la salle des soins courants, hier matin. Sauf que Laure n’a pas encore obtenu son diplôme en chirurgie dentaire. Etudiante à l’Université Lyon 1, elle exerce au Service de consultations et de traitements dentaires (SCTD). Radiologie, chirurgie buccale, orthodontie : toutes les spécialités de la médecine dentaire y sont représentées. Mais la spécificité de cette « fac dentaire », comme certains l’appellent, réside dans la prise en charge des patients par des étudiants en odontologie. « Le service fonctionne comme un compagnonnage, explique Guillaume Malquarti, chef du service. L’étudiant pratique les soins sous la surveillance d’enseignants. Ces derniers veillent au bon déroulement de la consultation quelle qu’elle soit. Mais je considère les étudiants comme des soignants à part entière. » Des soins longs mais de qualité Dès leur quatrième année d’études, les apprentis dentistes sont habilités à pratiquer ces soins dentaires. Un processus qui va ensuite crescendo. En termes de pratique, leur courbe d’apprentissage « part de zéro », indique Guillaume Malquarti. Leur indemnisation également : de 100 à 200 euros selon l’année d’études. Les apprentis dentistes
apprennent sur le tas, aiguillés par leurs enseignants. « J’acquiers pas mal d’expérience en travaillant dans ce service », souligne Baptiste, à l’accueil des soins dentaires courants. Cet étudiant en odontologie de 21 ans s’en réjouit mais déplore parfois le manque d’organisation. A quelques boxes de là, Laure s’évertue à poser une couronne à l’une de ses patientes. L’opération a duré plus longtemps que prévu. Elle doit donc traiter le dernier patient de la matinée sur le temps de sa pause. « Ce matin, j’ai dû en effet faire face à plusieurs imprévus. Je me débrouille comme je peux. Il est certain que cela nous prépare à l’entrée dans la vie active », témoigne-t-elle. Gérer ses rendez-vous de la journée n’est pas une sinécure. D’autant plus que les étudiants ont besoin d’un temps plus conséquent pour effectuer les soins. Selon les soins pratiqués, justement, il faut entre quinze jours et deux mois pour obtenir un rendez-vous. Un écueil qui n’empêche pas les patients d’affluer dans ce service. « Depuis que je suis à la retraite, je peux me permettre de venir me faire soigner les dents ici. Je contribue ainsi à mettre un pied à l’étrier de tous ces jeunes », insiste Suzanne, venue pour une pose de couronnes. L’aspect financier n’entre pas en ligne de compte, à l’inverse de Caroline. Cette
La fac dentaire accueille surtout des patients aux revenus limités / © J.C. violoniste de 27 ans s’est rendue au SCTD sur les conseils de sa mère. « Pour la pose d’une couronne prothétique, les prix sont deux fois moins chers que dans certains cabinets dentaires, affirme-t-elle. Les soins pratiqués sont de qualité mais traînent parfois en longueur… C’est logique. » Ce pôle des Hospices Civils de Lyon enregistre près de 95 000 passages par an pour 89 fauteuils. Service de consultations et de traitements dentaires de l’Université Lyon 1 6-8, place Déperet – 69007 Lyon, 04.27.85.40.00
ZOOM Les patients viennent en priorité pour des raisons financières
La fac dentaire cible… les étudiants Le Service de consultations et de traitements dentaires (SCTD) de l’Université Lyon 1 est réputé pour pratiquer des soins à des coûts peu élevés. « Nous accueillons des patients dont la plupart ont peu de moyens : des bénéficiaires de la couverture maladie universelle (CMU) ou qui viennent de milieux défavorisés. Mais surtout beaucoup de patients dont le salaire est proche du SMIC », détaille Guillaume
Malquarti, le chef du service. Les personnes âgées forment la catégorie la plus assidue de la « fac dentaire ». Le fonctionnement du service, basé sur les soins de jeunes étudiants-soignants encadrés par des enseignants, leur plaît. A deux pas de l’Université Lumière Lyon 2, sur les quais, le SCTD ne reçoit en revanche pas beaucoup d’étudiants. Un phénomène que Guillaume Malquarti explique par le manque
de connaissance du service. « Les étudiants croient également que les soins dentaires sont prohibitifs. Or, pour la plupart des soins, le patient ne doit avancer que 30 % de la consultation. Soit 6,30 euros pour une consultation de 21 euros », expliquet-il. Défenses immunitaires faibles en périodes d’examens, stress, mauvaise alimentation : les étudiants sont pourtant les plus touchés par les problèmes dentaires. J.C.
EN BREF Le chiffre 5875 C’est, en millions d’euros, le montant de la participation financière du Grand Lyon pour financer l’échangeur n°7, qui va contribuer à la desserte du Grand Stade. L’OL apportera la même contribution financière. Au départ, c’est l’Etat qui devait apporter les 23,5 millions d’euros nécessaires à la construction de l’échangeur n°7, avant de décider de n’en financer qu’une partie.
L’annonce
La Tribune Le groupe
de presse régional France Economie Régions, le repreneur du journal, a été choisi par le tribunal de commerce de Paris. Le groupe, associé à Hi-Média, souhaite transformer le quotidien en hebdomadaire, développer le site internet et passer de 2 à 3 millions de visiteurs d’ici à 2013 et enfin mieux ancrer La Tribune en région en couvrant l’actualité économique régionale. Le premier numéro de l’hebdomadaire devrait paraître début avril..
Mercredi 1er février 2012 | 10 du mat’
6 SCIENCES ET TECHNOLOGIES
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SCIENCES Huit scientifiques du CNRS ont été récompensés lundi
Médailles pour les neurones du futur Par Lucie Barras
Simona Benicci , de Milan au CNRS de Lyon / © L.B.
L
undi soir, le nouvel hôtel de Région a vu les talents scientifiques régionaux récompensés. Six médailles de bronze et deux médailles d’argent ont été attribuées à des chercheurs membre des laboratoires de la délégation Rhône Auvergne du CNRS, dans un amphithéâtre embaumant encore le bois frais. Médaille d’argent du CNRS pour Dominique Cardon et Marie-Françoise André (respectivement Université Lumière Lyon 2 et Université Blaise Pascal Clermont 2). Réservé à une vingtaine de lauréats en France, l’argent récompense des chercheurs à l’étoffe nationale, voire internationale, qui ont « déjà fait leurs preuves ».
Le bronze, un symbole Les médailles de bronze, quant à elles, sonnent comme une promesse dans la carrière des jeunes chercheurs. Julien Réthoré (INSA Lyon) en mécanique, Simona Bennici (IRCELYON) et Vincent Monteil (Université Claude Bernard Lyon 1) en chimie ainsi que Camille Cornand en économie (Université Lyon 2) ont obtenu cette distinction. « La principale répercussion de cette médaille, c’est une reconnaissance », explique Sebastien Buthion, chargé de communication au CNRS RhôneAlpes. « Le bronze remarque les premiers travaux d’un chercheur. Elle marque la vigilance du CNRS envers une carrière prometteuse. »
Une récompense uniquement symbolique, comme le confirme Simona Benicci. « Je n’ai reçu ni argent, ni prime, ni subventions. Il s’agit d’une médaille au mérite. Elle représente un tremplin et une façon de faciliter mes contacts et donc les contrats. » Pour cette jeune Italienne, chargée de recherche au CNRS, étudiant la production et le stockage d’hydrogène, cette distinction n’est pas une fin en soi : « Aujourd’hui, je ne sais pas à quoi m’attendre. J’espère me lier avec le monde de l’industrie, et obtenir des subventions au final. Mais vous savez, l’argent ne tombe pas du ciel. Il y a différentes façons de le trouver, mais personne ne me subventionnera uniquement parce que j’ai obtenu une médaille. » Matière grise régionale Christophe Ybert a, lui, reçu la médaille de bronze l’an dernier, pour ses travaux sur la dynamique des fluides (notamment sur le comportement des mousses de bières). Un an plus tard, il l’avoue : « Il est encore trop tôt pour donner un exemple concret des opportunités que m’a offert la médaille. De manière immédiate, ç’a été une satisfaction professionnelle, la reconnaissance du travail d’une équipe et d’un laboratoire. Mais les répercussions ne sont pas directes. Dans mon cas, lorsque je fais des demandes de financements, je dois faire des résumés
PORTRAIT Une spécialiste des textiles dans la ville de la soie.
Dominique Cardon, à la croisée des disciplines Dominique Cardon a reçu lundi l’une des deux médailles d’argent. La globe-trotteuse au CNRS en 1991 est aujourd’hui l’une des plus grandes spécialistes des teintures sur textiles au monde. Cette passionnée a été distinguée non seulement pour le rayonnement international de ses travaux, mais aussi pour leur interdisciplinarité : 10 du mat’ | Mercredi 1er février 2012
cet historienne s’est intéressée à l’archéologie, à la chimie, à l’iconographie, à l’anthropologie, à l’industrie ou encore au développement durable. Sa carrière « illustre l’engagement du CNRS à croiser les sciences naturelles et les sciences humaines », selon Patrice Bourdelais, Directeur d’institut des sciences humaines et sociales au CNRS.
Aujourd’hui, ce qui la passionne, c’est le « rapprochement entre les civilisations » : « Nous travaillons sur les sources d’indigo utilisés par les peuples mélanésiens. » Et si la disparition des techniques ancestrales l’inquiète, elle se réjouit d’assister à « un regain d’intérêt sur les savoirs et leurs applications industrielles ». L.B.
de carrière : cette distinction est une marque qui vient étoffer mon dossier. C’est un plus. » Pour Christophe Ybert, la recherche en Rhône-Alpes est « prolifique, et le nombre de médailles remises témoigne de la vitalité et du dynamisme des jeunes ». En effet, deux chercheurs ont reçu la médaille de bronze en 2010, et ils étaient huit un an plus tôt. Simona Benicci, quant à elle, n’a pas choisi la France par hasard : « Ici, les concours sont de vrais concours. En Italie, les choses sont un peu moins transparentes. On peut entrer en étant fils de ou fille de. C’est une chance pour moi d’étudier en France. » En France, et particulièrement en RhôneAlpes, qui figure dans le top 7 des régions européennes de la recherche scientifique. Un défi se profile pourtant à l’horizon selon Bertrand Minault, Délégué régional du CNRS : « Il faudra croiser les regards nationaux et régionaux, trouver des modalités de travail entre les différents acteurs. » En clair, accorder les violons.
EN BREF L’attente
MegaUpload
Deux semaines de délai devraient être accordées à MegaUpload avant la suppression totale des fichiers hébergés par le site. Les utilisateurs pourront ainsi récupérer leurs données personnelles. MegaUpload devra négocier avec les autorités américaines pour obtenir les fonds leur permettant de payer Carpathia Hosting et Cogent, les deux hébergeurs du service, afin de rétablir temporairement l’accès aux données des utilisateurs.
L’annonce
Apple La firme américaine
est devenue le premier vendeur d’ordinateurs au monde devant Hewlett-Packard, au quatrième trimestre 2011. Le marché informatique, boosté par la demande des tablettes, a connu une hausse de 16% au quatrième trimestre 2011 par rapport à la même période 2010. 120 millions d’ordinateurs ont alors été vendus.
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URBANISME
VIVRE DANS LE 9e
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Les travaux du futur pont Schuman devraient commencer début 2012
Pas encore construit, déjà détesté
Par Eve Renaudin
D’
ici 2014, un nouveau pont devrait relier les 9e et 4 e arrondissements. Ce futur ouvrage, le pont Schuman, doit désengorger le trafic entre les deux rives. Sa construction, devrait en outre permettre de reconvertir la passerelle Masaryk aux modes doux et aux piétons. Le projet est d’envergure : un pont de 84 mètres de long, 26 de long et quatre voies de circulation. « Ce pont doit permettre de réorganiser les déplacements entre les deux rives de la Saône dans un secteur où le trafic est aujourd’hui très difficile. Il constituera un axe fort entre Vaise et le centre de Lyon », avait expliqué Jean-Luc Da Passano, vice-président du Grand Lyon chargé des grands ouvrages, à la présenta-
« Cela va créer un véritable entonnoir à voitures » tion du projet en 2010. Des riverains dénoncent le projet Néanmoins, le pont Schuman tel qu’il se dessine déclenche la colère des riverains. La faute en incombe à sa taille justement, et aux aménagements nécessaires sur les quais pour accueillir le trafic. Des habitants des deux côtés de la Saône se sont unis au sein de l’Association de Défense Gillet-Masaryk (ADGM) pour dénoncer un « pont autoroutier » qui nuira aux riverains. Les membres, par la voix de leur
QUOI DE NEUF ? Marchés alimentaires
Marché Duchère Balmont Boulevard de Balmont. Mardi et samedi de 6h à 13h30. 43 commerçants : fruits, légumes, fromages, viandes, charcuteries, poissons et fleurs. Marché Duchère Plateau Avenue du Plateau Vendredi de 6h à 13h. 1 commerçant : fruits, légumes.
Le pont se situera entre les passerelles Masaryk et Île Barbe. / © Grand Lyon président Christophe Paris, dénoncent en outre l’installation de feux tricolores à trois séquences à chaque extrémité du pont. « Cela va créer un véritable entonnoir à voitures », accuse-t-il. L’association s’inquiète également d’une augmentation du bruit « de 2 à 3 décibels », selon les études du Grand Lyon. Actuellement, le volume sonore s’élève en moyenne à 60 décibels. Sans compter avec la disparition de nombreuses places de parking suite au réaménagement des berges. Leur désaccord avec le projet, tel qu’il a été voté, les a poussés à manifester bruyamment lors du conseil municipal du 19 décembre dernier. Après avoir déployé
Marché Duchère Sauvegarde Avenue de la Sauvegarde Jeudi et dimanche de 6h à 13h. 14 commerçants : fruits, légumes, viandes et fleurs. Marché Roger Salengro Place de Paris Mercredi, samedi de 6h à 13h, et dimanche de 6h à 13h30. 29 commerçants : fruits, légumes, fromages, viandes, volailles, rôtisserie, charcuteries, poissons, pains, pâtisseries et fleurs. Marché Loucheur L’après-midi Rue Louis Loucheur
une banderole « Le pont Schuman autrement » devant l’Hôtel de Ville, ils n’ont pas hésité à claquer la porte du conseil pour protester contre le manque de concertation avec les riverains. Manque de dialogue « Nos élus renient le principe de démocratie participative qu’ils prônent dans les autres occasions », dénonce l’association. Par son envergure, la construction du pont Schuman va également se révéler coûteuse : 65 millions d’euros. Pour l’ADGM, la pilule passe mal alors même que le Grand Lyon avait annoncé une facture de 30 millions en 2007.
Vendredi de 15h à 20h. 13 commerçants : fruits, légumes, fromages, boucherie, charcuterie, rôtisserie, pâtes fraîches et plats cuisinés. Marché Saint Rambert Place Schönberg Vendredi de 6h à 13h. 15 commerçants : fruits, légumes, charcuteries, rôtisserie, fromages, poissons, pâtes fraîches, miel, confiseries et fleurs. Marché Saint Rambert Village Place Henri Barbusse Dimanche de 6h à 13h. 30 commercants : fruits,
légumes, volailles et charcuteries. Marché Biologique Place Valmy Mardi de 6h à 13h. 7 commerçants : fruits, légumes et pains. Marché Champvert Avenue Barthélémy Buyer Samedi de 6h à 13h. 20 commerçants : fruits, légumes, viandes, charcuteries et fleurs. Marché Le Vergoin Rue Albert Falsan Mardi de 6h à 12h30. 1 commerçant : fruits et légumes.
Mercredi 1er février 2012 | 10 du mat’
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VIVRE à L’UPI
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RENDEZ-VOUS « 20 minutes chrono » permet de réunir étudiants et dirigeants
Les entreprises se dévoilent Par Nicolas Gil INVIT RECTOVERSO GIGS EC_210 17/01/12 15:01 Page1
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Créé à l’initiative du Groupe IGS, l’E l’Executive Club a pour objectif d’initier des rencontres entre et avec les dirigeants des entreprises avec lesquelles le groupe partage des valeurs et de construire des projets ensemble (formation, recrutement, événements…)
Un moment privilégié entre les étudiants et les dirigeants
Un des objectifs de ce club est la mise en place de passerelles entre le monde des étudiants et celui des professionnels. Ainsi, les membres de l’Executive Club vous invitent à participer aux
« 20 MINUTES CHRONO »
Pour découvrir les coulisses des métiers auxquels vous êtes formés. Rendez-vous à la cafétéria (RDJ) - Groupe IGS, campus de l’UPI René Cassin
Mercredi 1er février 2012 à 17 heures (durée : environ 1h30). Cet événement sera suivi d’un apéritif.
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L’affiche de l’édition de cette année / © IGS
ettre en place des « passerelles entre le monde des étudiants et celui des professionnels », de manière concrète. Voilà l’un des objectifs majeurs de la deuxième édition de « 20 minutes chrono », un événement organisé par l’Executive Club, un organe qui regroupe depuis 2009 toutes les entreprises partenaires du groupe IGS, telles que Adecco, BNP Paribas, Canal + Events ou Veolia. Ce sont d’ailleurs ces dernières qui sont à l’initiative de ce projet : « Les entreprises souhaitaient depuis longtemps proposer un événement ou des moments privilégiés pour rentrer en contact avec nos étudiants. Nous avons réfléchi sur comment cela pourrait s’organiser, et on a fini par consulter directement
les élèves. Ce sont eux qui nous ont dit qu’ils préféreraient qu’on leur parle tout simplement des métiers auxquels nous les formons. On s’est dit que ça pourrait être intéressant de mettre tous ces dirigeants à « disposition » des étudiants de l’UPI », nous explique Nathalie Gauthier, responsable Communication et Développement pour le groupe IGS. L’idée de « 20 minutes chrono » avait germé, et s’est matérialisée pour la première fois l’année dernière. « Ça s’est très bien passé, on a eu un bon retour de la part des étudiants, et un excellent retour aussi de la part des professionnels, qui ont apprécié ce contact direct avec les étudiants. On a donc reconduit le principe cette année », précise celle qui chapeaute le projet aux côtés d’Adeline
« On est vraiment sur l’explication des métiers » Concrètement, les étudiants inscrits sont invités à choisir trois tables thématiques parmi les dix proposées : management, communication, événementiel ou encore commerce et développement. « Ils vont ensuite d’une table à l’autre, dans une logique de speed dating, pour pouvoir discuter et échanger avec la personne qui anime selon la thématique. Aux étudiants de poser toutes les questions qu’ils souhaitent », précise Nathalie Gauthier. Car le but est également de découvrir les coulisses de ces postes dans les grandes entreprises, mais « pas dans une logique de recrutement, il y a d’autres moments pour ça. L’objectif, c’est vraiment d’être dans un format hyper convivial, dans une logique de proximité, pour expliquer simplement tout ce qui se passe quand on est directeur des ressources humaines, directeur de communication, responsable d’un service de gestion, etc. ». Une occasion d’échanger librement, donc, mais qui reste assez restreinte. « Le nombre de places est limité à 70, on ne peut pas accueillir tout le monde. Mais on compte bien reconduire l’événement l’année prochaine pour ceux qui n’ont pas pu avoir de place », explique la responsable. Rendez-vous donc en 2013.
EN DIRECT DE L’UPI On air
En plus de votre rendez-vous matinal quotidien avec le 10 du Mat’, vous pouvez également retrouver tous les jours le travail de nos confrères de la spécialité radio. A partir d’aujourd’hui, vous les retrouverez en début d’après-midi pour la diffusion de leurs matinales. Au programme demain : les détails du plan
10 du mat’ | Mercredi 1er février 2012
grand froid, une chronique ciné, et l’invité du jour : Laurent Beauvais, chef régional des prévisionnistes à Météo France. http://radioiscpa.wordpress. com/
Petit écran
La spécialité TV n’est pas en reste et vous présente quotidiennement
son journal de dix minutes sur l’actualité du Grand Lyon. Reportages, brèves... n’hésitez pas à laisser vos commentaires! http://www.youtube.com/ user/IscpaJT2012 N’hésitez pas à laisser vos commentaires !
Adresse: 47, rue sergent Michel Berthet Site Web: www.keskiscpass.com Email: 10dumat@gmail.com Tel: 04 72 85 71 71 Directrice de publication: Isabelle Dumas Directrice de la rédaction : Sandrine Boucher Secrétaire de rédaction : Nicolas Gil Rédacteur en chef : Antoine Lebrun Rédacteur en chef web : Natacha Verpillot Rédaction: Lucile Bellon, Julien Bonnefond, Guillaume Bouvy, Joël Chicouard, Geoffrey Fleury, Nicolas Gil, Rodolphe Koller, Antoine Lebrun, Eve Renaudin
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Cinéma
SORTIR
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à Villeurbanne, Le Zola présente aujourd’hui la 17e édition du festival du film britannique
La Dame de Fer en guest-star Par Geoffrey Fleury
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urant une semaine, le cinéma Le Zola de Villeurbanne va se mettre à l’heure britannique. Le festival « Film O’Clock » trustera ses programmes. « Il a été fondé en 1995 via une initiative entre des centres culturels anglophones et le Zola. Il entame sa 17e édition cette année. C’est tout naturellement que nous l’avons poursuivi car le retour du public était très positif », affirme Sandrine Dias, directrice du cinéma et du festival.
Le cinéma britannique attise la curiosité des Français La Dame de fer, avec Meryl Streep sera la tête d’affiche de la 17e édition du festival / © toutlecine.com Une assistance dont le nombre est « en constante augmentation chaque année », nous assure cette dernière. Cette année, plus de 3700 cinéphiles sont attendus. Un public qui sera composé d’habitués, de personnes de centres de langues ainsi que des représentants de la communauté anglophone de Lyon. Au programme, 14 courts et longs métrages pour les petits mais aussi et surtout pour les grands, le tout en version originale sous-titrée. Cinq films en avant-première – un record selon les organisateurs – viendront accompagner un programme alléchant sur fond de sujets tabous, de problèmes sociaux et de l’histoire politique britannique. Parmi eux, Oranges and Sunshine. Jim Loach, cinéaste très engagé sur le front social comme son père, Ken, met en scène un scandale dont furent victime 30 000 enfants
britanniques exilés en Australie. Autre film du cinéma britannico-irlandais, Albert Nobbs, un majordome joué par la surprenante Glenn Close (Les 101 dalmatiens, Nine lives) dans la difficile société masculine du 19e siècle. Mais le plus attendu est sans doute La Dame de fer – qui clôturera le festival – où Meryl Streep se met dans la peau de l’ancienne Premier ministre et femme de poigne, Margareth Thatcher. Un film biographique dans la ligné de l’oscarisé Le Discours d’un roi (avec Colin Firth). Ces films devraient connaître un certain succès durant la semaine de diffusion, à en croire Sandrine Dias. « Ces genres de films, qui mêlent les scandales et les domaines sociaux et politiques sont la marque de fabrique du cinéma britannique. Les Français aiment ça, ils sont curieux
de découvrir le cinéma international. De plus, les Britanniques sont nos voisins et nos meilleurs ennemis. La curiosité est d’autant plus forte. » Le public sera donc excité de découvrir (ou redécouvrir) des films potaches à l’humour so british comme Oh my god !, qui relate l’invention du vibromasseur dans l’Angleterre de la reine Victoria. Les amateurs de tous genres, les Français, Anglais, Ecossais ou Irlandais en auront pour leur compte. Festival Film O’Clock Du 1er au 7 février Cinéma Le Zola - 117, cours Emile Zola 69100 Villeurbanne Résa : 04 37 43 05 88 Tarifs : normal (6,5€) ; réduit (chômeurs, étudiants -26 ans, +60 ans: 5,5€) ; enfant (4,5€) ; Soirée Dickens (2 films : 9€). Programmation sur www.cineoclock.com
NOTRE SéLECTION Concert
Les Enfoirés La 22e
tournée du célèbre regroupement d’artistes débutera dès ce soir, à Lyon. Le Bal des Enfoirés commencera à 20h. Il se poursuivra jusqu’au 6 février, chaque soir à la même heure (concert supplémentaire dimanche 5 à 13h30). Sept concerts seront au programme. La date de diffusion sur TF1 est encore à déterminer.
Exposition
Un oeil sur la musique Le
Transbordeur innove. Pour sa première exposition d’envergure, il rend hommage à Richard Bellia, un photographe rock décrit comme le plus déjanté de sa génération. Iggy Pop, Bjork, Kylie Minogue ou encore Robert Smith font partie de son tableau de
chasse. Des clichés visibles le 4 février.
Ouverture : 14h Entrée gratuite
Concert
Japon Tradition
Fondé en 2003 à l’occasion d’une tournée de concerts en France, cet ensemble instrumental s’est constitué autour de la personnalité de Teruhisa Fukuda qui est aujourd’hui l’un des maîtres les plus réputés
de la flûte shakuahachi. Les trois instrumentistes, lauréats de nombreux prix au Japon et à l’étranger qui composent ce groupe s’appuient sur des recherches musicologiques exigeantes. Ce soir, à 20h30. Conservatoire National Supérieur de Musique et Danse de Lyon (CNSMD) 3 quai Chauveau – 69009 Lyon Entrée : 12€ Résa au 04 72 19 26 61
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TENDANCE Produire ses propres œufs, un plaisir citadin
La poule débarque en ville Par Antoine Lebrun
L
e bonheur est normalement dans le pré. Mais aujourd’hui, le pré est dans le jardin ou sur le balcon. La tendance est au gloussement, les poules pondeuses se vendent comme des petits pains à Lyon. Car vivre en ville n’exclut pas l’écologie, de plus en plus de Lyonnais se tournent vers les poules pour pouvoir consommer leurs propres œufs, se débarrasser de leurs déchets et parfois même tondre leur pelouse. « Une poule n’a pas besoin de grand-chose. A boire, à manger, un coin de jardin ou un petit poulailler en bois les comble. Une poule s’apprivoise facilement. Mais moins propre qu’un chien ou un chat, elle n’est pas un animal domestique. La région Rhône-Alpes est la région française la plus demandeuse », raconte Gaëtan Le Borgne, responsable du site Internet « Ailes et lui », spécialisé dans la vente de poules pondeuses. Certains originaux ne résistent d’ailleurs pas aux charmes de ces petites volailles bienfaitrices et n’hésitent pas à les prendre sur leurs genoux, les caresser, les cajoler. « Mimi (nom de la poule) me fait clairement craquer, confie Claire, assistante médicale de 32 ans. Sa démarche chaloupée rend folles toutes mes amies. Ça peut paraître bizarre, mais une poule est plus intelligente qu’il n’y paraît et a son petit caractère. Elle glousse assez souvent, je m’imagine parfois en pleine campagne. Et ses œufs sont de même qualité que ceux que j’achetais en supermarché. Même si une seule poule ne me suffit pas pour combler mes besoins en œufs. » Pourtant, Claire et Mimi partagent un T2 de 50 m2 près des Cordeliers. « Un œuf reste un œuf » Le phénomène, aussi insolite soit-il, connaît un succès grandissant dans les grandes villes françaises. Pondant plus de 200 œufs en moyenne par an, la poule est du genre productive
Cool, la poule / © DR et ce pour une période de 5 à 6 ans. Seule ombre au tableau : pas d’œufs pendant l’hiver. « Ces poules ne sont pas insérées dans un schéma industriel. Elles pondent quand elles le peuvent, rien ne les y force. A partir de là, il n’y a pas de différence entre les poules. Une poule reste une poule et un œuf reste un œuf, et a le goût d’œuf », explique Gaëtan Le Borgne. Pas de grand changement donc entre une poule banale (5 euros) et une belle poule lyonnaise (et non pas boule), plus majestueuse et donc plus coûteuse (50 euros). Pourtant, il est bien connu qu’une poule pond lorsqu’elle se sent en
confiance, sûre d’elle et au confort. Pour ce faire, plusieurs « détails » sont à respecter. La poule est paumée au-delà d’un rayon de 3 mètres. Il lui faut un abri, un enclos et un plateau à fientes (eh oui, la poule ne pond pas que des œufs). Bien penser également à sécuriser son balcon, pour éviter ainsi toute malheureuse chute spectaculaire au pauvre volatile, qui ne sait, en général, pas ou plus voler, rappelons-le.
« Je m’imagine parfois en pleine campagne »
➢
Une compagnie sans prises de bec La poule a également besoin de casser la routine. Elle aussi aimerait faire le marché, profiter
des quelques rayons de soleil que propose l’hiver devenu glacial. « Je la transporte parfois avec moi dans un panier à chat. C’est bien pour elle, c’est bien pour moi et ça fait sourire les passants. Bref, tout le monde est content. Je dois par contre faire attention aux jeunes mains des enfants, il faut souvent se retenir quand on veut toucher une poule, elle n’aime pas ça », ajoute Claire. Mais concrètement, à part pour les œufs et pour la rigolade, une poule chez soi, ça sert à quoi ? La poule tond admirablement la pelouse, pour peu que l’on déplace son abri de 50 m2 chaque semaine. Les crottes serviront d’engrais à la première pluie. La poule fabrique aussi du très bon terreau avec la case à compost qu’il suffit de lui installer. Encore faut-il un carré de gazon en ville, ou sur son balcon. En centreville, les poules ont la côte (côt).
Le coq, dindon de la farce ? Si la poule n’a pas besoin de coq pour pondre, elle en a besoin pour vivre convenablement sa vie de femelle. Malheureusement, il n’est pas recommandé de faire entrer le loup dans la bergerie. Une poule pondeuse célibataire doit le rester. Et pas de risque de tomber sur un bataillon de douze poussins qui cassent l’œuf. Le volatile doit contenir ses p(o)ulsions… Mercredi 1er février 2012 | 10 du mat’
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DU MAT’
Sciences et technologies
Ondes radios : de l’émetteur à l’auditeur
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www.keskiscpass.com
Jeudi 2 février 2012 | N°14
La voiture reprend les devants Par Antoine Lebrun Révolution à Lyon : Car2go arrive. Les Smart vont peu à peu envahir les rues de la ville, combler les plus petites places disponibles… mais aussi faire de l’ombre à l’un des plus grands défis lyonnais : le Vélo’v. Pendant que les cyclistes multiplient les requêtes et plaintes à l’encontre des automobilistes, les voitures se multiplient en centre-ville. 200 voitures vont donc s’ajouter au trafic lyonnais, en dépit de la politique écologique mise en place par le Grand Lyon. Même si la finalité du projet est que les Smart réduisent le nombre de voitures par foyers. Indépendamment de quelques problèmes de cohérence, Car2go peut d’ores et déjà réjouir les Lyonnais. Peur du métro ? Pas de problème, y’a Car2go. Dix minutes de marche dans le froid vous semblent de trop ? Pas de problème, y’a Car2go. Bref, le nouveau moyen de transport de la ville tombe au meilleur des moments. A l’inverse du Vélo’v, Car2go ne demande pas de caution, mais est un service évidemment plus coûteux. Sur le papier, le nouveau concept de location de voitures a tout du concurrent parfait des vélos. Pas sûr que ce soit l’objectif voulu. Mais au final, Lyon se modernise, Lyon offre de multiples alternatives aux moyens de transport traditionnels et Lyon devient de plus en plus accessible pour ses habitants. Une grande nouvelle pour la ville. Pas à l’abri pourtant de collisions Car2go/Vélo’v. La mairie paiera alors les pots cassés.
POLéMIQUE
La loi anti-tabac a poussé les mégots sous le tapis Page 10
© Guillaume Bouvy
EDITO
Car2go démarre à Lyon
Hier a eu lieu le lancement de Car2go, un système de location de voitures calqué sur le modèle du Velo’v. Présentation et explication d’un concept inédit en France. Pages 2 et 3
ECONOMIE et SOCIAL
Jeunes et chômeurs ont rendez-vous
VIVRE DANS LE 9e
Le PIMMS donne un coup de pouce aux immigrés Page 5
Page 7
2
Envie de vous abonner ? Envoyez un mail à 10dumat@gmail.com LE FAIT DU JOUR
Lyon est la première ville française à accueillir les Smart Car2go / © G.B.
NOUVEauté
Un nouveau service de location de voitures à la minute est désormais disponible
Louées soient les voitures ! Par Guillaume Bouvy
L
ouer une voiture à la minute et pouvoir la remettre où bon nous semble, c’est désormais possible à Lyon depuis hier. Car2go a fait une entrée remarquée dans la capitale des Gaules, avec, pour commencer, une batterie de Smart rangée devant l’Opéra de Lyon. Nous avons testé pour vous ce qui apparaît déjà comme le pendant automobile des Vélo’v.
➢ Comment ça marche ?
Avant toute chose, Lyon est la première ville française à expérimenter ce service. 200 véhicules seront ainsi mis à disposition, fruit d’un partenariat entre Daimler et le loueur Europcar, réunis sous la bannière de Car2go. La municipalité de Lyon, de son côté, ne paie rien en retour (de la même façon qu’elle ne paie rien pour le contrat Velo’v conclu depuis 2005 avec JC Decaux). Concrètement, c’est donc la possibilité de louer une Smart Fortwo, c’est-à-dire pour deux personnes « et éventuellement un 10 du mat’ | Jeudi 2 février 2012
troisième passager… S’il s’agit d’un animal », plaisante Olivier Billon, le chef de projet de Car2go. Après s’être abonné, l’heureux élu se voit remettre un badge personnel valable ad vitam eternam. C’est ce badge précisément qui lui permettra de réserver une voiture, l’ouvrir et la refermer. Un des points importants à souligner étant que les petites Smart Car2go pourront être garées sur les places d’autop ar t age en retour, mais aussi n’importe où (ou presque), en tout cas sur des places de stationnement, que Car2go prend en charge dans le prix de l’abonnement, en payant une redevance annuelle à la ville de Lyon pour ces stationnements. De la même façon, l’entretien, la maintenance et surtout l’essence sont également compris dans l’abonnement. Différents moyens sont possibles pour être au courant de la disponibilité des véhi-
cules : un site Internet, un numéro de téléphone et une application pour smartphone.
➢ Combien ça coûte ? L’abonnement est proposé jusqu’au 11 février à 4,90€, après quoi il faudra compter 14,90€. Pour ce qui est de la location à proprement parler, les prix sont calculés à la minute, pour un coût de 29 centimes par minute, à l’exception des locations d’une journée, où le tarif est plafonné à 39€ la journée.
Un service qui ne coûte rien à la ville ➢ Où ?
A partir d’hier, dès le lancement officiel, les Smart Car2go ont été dispatchées dans les neuf arrondissements de Lyon, en nombre égal dans chacun d’entre eux « puisqu’ensuite les voitures tourneront dans la ville », remarque Olivier Billon.
➢ Sous quelles conditions ?
La première, élémentaire, est de posséder le permis de conduire (depuis un an minimum). Il faut également disposer d’une carte bleue, et avoir au moins 19 ans. Enfin, de façon plus subjective, être « en pleine possession de ses facultés mentales et n’avoir consommé ni drogues, ni alcool, ni médicaments susceptibles d’atténuer ses facultés à conduire », stipulent les conditions générales de vente. Concernant l’alcoolémie, la tolérance zéro sera pratiquée. Il faudra donc trouver un « Sam » pour les soirées. En cas de problème (panne d’essence, crevaison…), un bouton « SOS » peut être utilisé dans les Smart, un technicien intervenant alors pour venir refaire le plein ou réparer le véhicule. Côté nettoyage et dégradations, tous les utilisateurs Car2go renseignent systématiquement sur un écran tactile l’état extérieur et intérieur des voitures, de façon à remédier en temps réel aux éventuels accrocs ou salissures en tous genres. Les animaux, eux, sont acceptés, mais uniquement en cage.
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TRANSPORTS
Car2go suit le modèle Vélo’v
Opération séduction
Car2go vs Autolib’ ?
Par Joël Chicouard « Car2go ? J’ai appris l’existence du concept en voyant une affiche à Cordeliers », s’exclame Jean-Paul, sur la Place de la Comédie. Avant même de savoir si le concept va séduire les Lyonnais, cette nouvelle formule de voitures en libre-service a d’ores et déjà attiré leur attention. Depuis une dizaine de jours, Car2go mène une campagne de communication agressive dans la Presqu’île. Et visiblement, la méthode a porté ses fruits. Dès l’inauguration officielle du concept, hier à 12h par le sénateur-maire PS de Lyon, Gérard Collomb, Car2go enregistrait ses premiers abonnés. Jean-Paul, informaticien, habitué à parcourir la ville à vélo, en fait partie. Cet habitant du 3 ème arrondissement a déjà en tête ses futurs trajets à bord des véhicules Smart. « En vélo, il est très difficile d’aller à la Croix-Rousse et impossible d’aller faire des grosses courses. Les véhicules Car2go devraient me permettre de réaliser ce type de trajets », indique cet ancien photographe de presse. Les tarifs d’utilisation de la voiture (voir encadré cicontre), Jean-Paul les estime « raisonnables ». Pour Françoise, retraitée, « ces prix ne sont pas du tout excessifs ». C’est justement un motif pour s’abonner. « Depuis que j’ai emménagé en centre-ville, j’ai vendu ma voiture, explique-telle. Ces véhicules m’apportent un peu plus de liberté. Pour aller faire des courses, mais
➢
Philippe Guillemot d’Europcar, passager de Gérard Collomb / © G.B.
également pour aller me balader en ville. » Pas électriques, mais peu polluantes La mobilité urbaine est au cœur de ce nouveau service. C’est même le point essentiel mis en avant par la communauté urbaine, soutien du projet. « Ce nouveau concept d’auto-partage va bouleverser l’avenir de la mobilité dans l’agglomération lyonnaise. Avec ce système, Lyon se place encore une fois à l’avant-garde dans ce domaine », se félicite Gérard Collomb. Précurseur en France avec le service de location, Vélo’v, installé en 2005, la ville et le Grand Lyon aimeraient rééditer le succès avec Car2go. « Ce service va fonctionner. Les Lyonnais savent partager les vélos. Ils sauront désormais partager les autos », parie Gilles Vesco, vice-
Le chiffre
60 000
3
C’est le nombre d’utilisateurs de Car2go déjà recensés dans le monde entier, depuis 2008, en Allemagne (Ulm, Hambourg, Düsseldorf, Stuttgart), au Canada (Vancouver), aux Etats-Unis (Austin au Texas, San Diego en Californie), aux Pays-Bas (Amsterdam), en Autriche (Vienne) et enfin depuis hier en France à Lyon. Ce sont ainsi plus de 2 000 voitures disponibles au total dans toutes ces villes.
président du Grand Lyon en charge de la mobilité. Si les voitures ne sont pas électriques, l’environnement n’est pas jeté aux oubliettes. Les 200 voitures Car2go ne rejettent que 90 grammes de CO 2. Et l’objectif est aussi de faire abandonner la deuxième ou troisième voiture dans les foyers lyonnais. Car une automobile à Lyon reste près de « 95 % du temps au garage », dixit Gilles Vesco. Ce dernier n’incite pas les Lyonnais à se remettre à la voiture. Avant même la mise en service de Car2go, 90 personnes s’étaient déjà préinscrites sur internet. Le défi de cette formule de voiture en libreservice consiste maintenant à s’imposer aux automobilistes lyonnais. Si tel est le cas, la Smart blanche et bleue pourrait alors très vite débarquer dans les prochains mois dans les villes alentours.
Car2go n’est pas le seul dispositif de ce genre déjà existant dans l’agglomération lyonnaise. En effet, difficile pour le petit nouveau de ne pas parler d’Autolib’ lors de ce lancement. Géré par Lyon Parc Auto, Car2go préfère parler de « complémentarité » et de « cohabitation » plutôt que de concurrence. Dans les faits, il semble hypocrite de comparer un système dans lequel « l’utilisateur n’est pas obligé de rendre la voiture là où il l’a prise », selon Car2go ; à celui nécessitant une « réservation qui doit se faire au préalable et [où] la voiture doit être rapportée dans le parking d’origine » chez Autolib’ (toujours selon Car2go). Sans compter un abonnement de 12€ par mois. En calculant un peu, à l’usage, Autolib’ revient en moyenne à 12€ par heure pour 20 km, contre 12,90€ chez Car2go. Quoi qu’il en soit, Gilles Vesco, vice-président au Grand Lyon en charge des nouvelles mobilités urbaines a insisté sur un point : « Nous ne remettons pas les gens à la voiture, il s’agit au contraire de diminuer l’usage des voitures personnelles. Il faut savoir qu’une voiture partagée remplace huit voitures personnelles.» A cet égard, la communauté urbaine a d’ores et déjà prévu des « liens » avec le site de covoiturage du Grand Lyon sous la forme de « widget » afin de remplir les voitures. De façon moins déterminée, une carte multimodale pourrait voir le jour, pour avoir sur un même support les abonnements Velo’v, TCL et Car2go. G.B.
➢ La Car2go en détail La Smart Fortwo qu’utilise Car2go n’est pas spécifique à ce service. Il s’agit d’une Smart classique que l’on peut trouver dans le commerce, exception faite que ces dernières sont équipées d’un logiciel adapté pour les usagers et d’une vignette magnétique qui permet de badger les Smart pour les ouvrir et les refermer en début et fin de location. De façon plus technique, toutes les voitures ont des boîtes à vitesse séquentielles, avec la possibilité d’être en mode automatique complet. A noter un mode « éco » éventuellement activable pour une consommation plus faible. Jeudi 2 février 2012 | 10 du mat’
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EN COULISSES
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SOCIAL La vague de froid mobilise les services d’urgence
« Un rush permanent » Par Laurent Benoit
L
es chutes de neige et le froid ont fait sonner l’alarme. Le niveau 2 du plan grand froid est désormais activé à Lyon par la Préfecture, pour prévenir les sans-abris des températures glaciales. Depuis hier soir, le gymnase Duplat du 1 er arrondissement a été ouvert aux SDF, « ceux qui sont très isolés et qui ne veulent pas se rendre dans les foyers d’hébergement », explique Manu, un bénévole de l’Armée du Salut. « Ça n’en finit jamais, il en vient toujours plus » Mais en une journée à peine, l’initiative est déjà victime de son succès. « Avec les températures annoncées entre -10 et -15°C en fin de semaine, certains ont pris peur et cherchent à tout prix à “être casé” », constate Manu. En 2010/2011, le département proposait 440 places. Un chiffre qui grimpe à 650 cette année, en misant sur tout ce qui est possible. Centres sociaux, containers aménagés (à Villeurbanne), chambres d’hôtes… Sauf que… elles sont déjà réquisitionnées. Alors le gymnase Duplat propose 120 places supplémentaires dans l’urgence, sous la gestion de l’Armée du Salut. « Un vrai rush permanent, on a ouvert depuis une journée et c’est déjà un travail extrêmement rapide et conséquent à tenir pour les bénévoles », explique le service communication de l’association, qui n’a pas souhaité, par égard pour les sans-abris, accueillir un photographe et un journaliste à l’intérieur du gymnase. Parallèlement à la gestion de ce bâtiment, l’Armée du Salut, mais aussi la Croix Rouge organisent des patrouilles en ville, ce qu’ils appellent le « maraudage ». Grégoire est bénévole dans le 1 er arrondissement. Bardé de son gilet fluo et les cheveux dissimulés par un épais bonnet de laine, il profite d’un instant de répit pour une pause cigarette. « J’avais un paquet complet ce matin, et il ne
10 du mat’ | Jeudi 2 février 2012
Désinfection des lits et des dortoirs dans une structure d’urgence pour sans-abris / © Le Courrier/J.P. Di Silvestro
m’en reste que la moitié alors que j’en ai fumé deux, indique-t-il en riant. La clope c’est un moyen d’entrer en contact et d’établir un dialogue », reprend-il. « C’est à nous de les inciter à venir » Car tous les SDF ne sont pas à l’aise avec la présence des maraudeurs, et n’ont pas forcément envie de les suivre en foyer. Parfois vaille que vaille. Bagarres, vols, disputes ou anxiété d’être en groupe, certains sans-abris sont des loups solitaires qui veulent à tout prix rester en dehors de tout système, « ou de ce qu’ils perçoivent comme de la charité ou de la pitié dont ils ne veulent pas », explique Grégoire. « On ne peut évidemment pas les obliger à venir, le but est alors de mettre en avant les risques et les dangers de la rue ». Malika fait elle aussi partie de la centaine de bénévoles de la Croix Rouge qui
s’occupe de « marauder » dans la ville. Quand on lui demande quels sont ces risques, elle énumère : « toxicomanes et autres SDF violents, racket, police parfois bourrue, ou simplement des types qui sortent bourrés de soirée et qui veulent “s’amuser”, d’autres interpellés par un SDF et qui le prennent alors très mal, ou, plus rarement, des identitaires et des mecs de l’extrêmedroite que la vue d’un clochard insupporte… » Malika avoue que ces rondes sont éprouvantes. « On essaie de leur fournir couver tures et boissons chaudes. Quand ils refusent de venir, on essaie de maintenir un suivi avec les rondes suivantes, pour s’assurer que la personne est encore là et va bien. » Reste que le nombre de places est insuffisant, comme le martèle Benoît Viannay, le président de Notre-Dame des Sans-Abri. « En arriver à ouvrir des gymnases, ça signifie qu’on manque d’endroits et de
« Tous les SDF ne sont pas à l’aise avec les associations »
capacité. On n’a encore jamais vu ça ici ». L’association tient un foyer, qui héberge déjà 800 personnes : 200 de plus sont attendues ce mois-ci. L’initiative de Benoist Apparu, secrétaire d’Etat au logement, a été reçue positivement par les acteurs sociaux, mais elle est toujours estimée incomplète tant que du personnel qualifié et de plus grand locaux ne sont pas mis en place. Pour 2012, Notre-Dame des Sans-Abri estime à 1200 les personnes à la recherche d’un toit pour passer l’hiver, et ce rien qu’à Lyon. Gymnase Duplat 8 rue Marie-Anne Leroudier, Lyon 01 Ouvert jusqu’au 10 février, de 18h à 9h. Les personnes sans-abri seront orientées par le 115. Armée du Salut à Lyon 131 Avenue Thiers, Lyon 06 04 78 52 60 80 Croix-Rouge 69 61, rue de Créqui, Lyon 06 04 72 44 40 54
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ECONOMIE ET SOCIAL
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Emploi Le 16e Mondial des Métiers s’ouvre aujourd’hui à Eurexpo
Un salon qui arrive à point nommé Par Geoffrey Fleury
L
e 16e Mondial des Métiers de Lyon débute aujourd’hui par la visite de Xavier Bertrand. En déplacement dans le Rhône pendant trois jours, le ministre de l’Emploi inaugure à 14h30 ce rassemblement du côté d’Eurexpo. Près de 500 métiers et fonctions seront présentés aux quelques 130 000 visiteurs attendus pendant les quatre jours de forum. Ce salon représente une aubaine pour les intéressés souhaitant se reconvertir et surtout pour les chômeurs, dont le nombre a augmenté de plus de 6% sur l’année 2011 dans le Rhône. Un besoin en recrutement sur certains métiers « Le Mondial des Métiers réunit tous les acteurs de l’emploi. Il n’entend pas régler la question du chômage, mais reste une boîte à idées opérationnelle pour faire des choix, les conforter et construire un parcours professionnel », assure Coryne Nicq, de la direction du Mondial des Métiers. Pourtant, des associations pour guider les visiteurs sans emploi seront présentes comme les stands « s’orienter » et « Service Public de l’Emploi ». Toutes les branches professionnelles offriront également un coup de pouce, et pourront trouver
cette initiative très utile. « Certaines professions, souvent manuelles, se mobilisent parce qu’il y a, paradoxalement, un besoin de recrutement », renchérit Coryne Nicq. Douze nouveautés cette année Mais ce salon offre surtout l’occasion pour les étudiants de tous bords de se confronter à leur avenir. Ils pourront constater une nouveauté cette année : en plus du demi-millier de métiers présentés, douze nouveaux exposants. Aide à la personne, assurance, communication, expertise comptable, jeu et jouet, justice, médecine, médias, communication, art mural, restauration collective et vétérinaire se mobilisent pour apporter des choix supplémentaires à l’étudiant. « Les jeunes viennent avant tout pour chercher une information, découvrir un métier et les opportunités de transversalité. Il faut savoir que 1 700 apprentis sont mobilisés sur les divers espaces pour faire des démonstrations. Le but des visiteurs est de prendre en main leur propre trajectoire et acquérir les compétences qui dynamisent un futur parcours », complète la membre de la direction. Gauthier, étudiant en alternance en immobilier à Saint-Etienne, a trouvé sa voie l’année dernière, à ce Mon-
Plus de 130 000 visiteurs sont attendus du 2 au 5 février à Eurexpo / © Rhonealpes.fr dial des Métiers. « C’est vraiment intéressant. Tout est à portée de main. On peut tout voir et s’arrêter vers des stands qui prêtent à la curiosité. J’avais déjà l’immobilier en tête, mais les conseils des pros ont validé mon choix. » Avec l’apprentissage, la mobilité est également le fer de lance de cette édition 2012. Il faut savoir que les moins de 30 ans ont de la peine à se stabiliser dans une activité. En moyenne, cette catégorie de la population change deux fois plus de mérier que les plus de 30 ans.
ZOOM En pleine tourmente avec Lejaby, la filière textile s’axe sur la technologie
De plus en plus tech’style Rhône-Alpes est la première région textile de France (16 000 salariés, 600 entreprises). Une activité qui a pourtant fait couler beaucoup d’encre avec la menace de fermeture des sièges de la société de lingerie Lejaby à Rillieux-laPape (69) et Yssingeaux (43). Pourtant, ce secteur, finalement épargné par la crise de 2008, sera bien présent au mondial des métiers. Comme toujours d’ailleurs. Signe que ce domaine fait partie intégrante du patrimoine lyonnais et rhônalpin. « Nous voyons les choses très
positivement car les entreprises ont pris le virage du textile technique. Cette matière représente 40% du marché du textile dans la région. Elle sert pour l’aéronautique, l’automobile, la protection industrielle…», précise Marie-Claude Bacquer, Secrétaire générale Délégation Sud Est FORTHAC (organisme qui gère les fonds de sept branches professionnelles comme la chaussure, l’habillement ou le textile). Le textile technique représente clairement l’avenir et sera le cheval de bataille du stand, d’autant plus
EN BREF Le personnage
Vincent Rabérin Il est Auvergnat, maroquinier de profession et travaille pour la célèbre maison de luxe français, Louis Vuitton. Il est, depuis hier, le nouveau repreneur de l’usine Lejaby d’Yssingeaux (HauteLoire). Ce plan entraînera la transformation de l’activité habituelle vers la maroquinerie haut de gamme. à noter que le personnel déjà sur place sera conservé. 93 employés sont concernés.
Le site
Changedappart.com
que des postes sont à pourvoir dans ce domaine. « Il y a des départs en retraite à combler. On appelle donc les Bac pro “ouvrier spécialisé” pour du pilotage de machine. Cela demande des compétences très techniques au niveau textile. Cette orientation offre aux jeunes la possibilité de prétendre à une carrière professionnelle dynamique. Ils sont également de plus en plus attirés par les textiles futurs, soucieux de préserver l’environnement ». En moyenne, ce sont près de 5 000 personnes qui s’arrêtent vers cet exposant chaque année. G. F.
Envie de changer d’appartement sans devoir payer un double loyer dû au préavis de trois mois à respecter ? Ce site permet aux personnes qui se retrouvent dans cette situation de poster une annonce pour trouver un repreneur, qui sera diffusée sur des réseaux sociaux (Facebook, Twitter…) En bonus, une prime est proposée aux repreneurs. Un frais qui sera toujours moins important que des mois de loyers à payer !
Jeudi 2 février 2012 | 10 du mat’
6 SCIENCES ET TECHNOLOGIES
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RADIO De l’émetteur à l’auditeur, le parcours d’une émission de radio
Cheminement d’une onde Par Eve Renaudin
« Plus le résultat semble naturel, plus ça veut dire que notre travail est bien fait », ajoute-t-il.
La tour de Fourvière sert de relais aux radios locales / © L.B.
L
a radiodiffusion permet l’émission d’une information sonore par le biais d’ondes électromagnétiques. Ce principe offre chaque jour aux auditeurs la possibilité de s’informer, de se détendre en musique ou encore de se distraire. Et même si la technologie évolue désormais à toute vitesse, la bande FM garde la part belle chez l’auditeur. Ce mode de diffusion implique des antennes relais qui vont retransmettre les ondes jusqu’aux postes
domestiques. Concrètement, au moment de l’enregistrement d’une émission, le son est envoyé en régie où il passe par un point nodal (point de convergence des données) qui va centraliser les données. C’est à ce moment que les techniciens pourront affiner l’enregistrement, par exemple ajouter du gain. Ce travail s’effectue en toute discrétion. « Il faut que ça passe inaperçu, comme quand on envoie les jingles ou les musiques d’ambiance », explique Christophe, l’un des techniciens de RCF Lyon.
Diffusion locale ou nationale Le parcours de l’émission va ensuite diverger en fonction de son type de diffusion. Ainsi, la locale de RCF possède la particularité d’être située près de l’antenne relais de Fourvière. Elle dispose donc d’une sortie filaire, qui s’apparente presque à une « ligne téléphonique ». Elle retransmet donc directement les programmes sans plus d’intermédiaire. En revanche, dans le cas d’une diffusion nationale, la régie doit envoyer au préalable l’émission à la rédaction centrale de Paris qui les redéployera ensuite sur le territoire. « L’envoi s’effectue via un satellite qui renvoie le programme à chaque rédaction locale », raconte Christophe. Ces dernières possèdent chacune leur parabole et s’occupent ensuite de la rediffusion de l’émission. « Parfois, pour gagner du temps, ces paraboles sont directement installées sur les antennes relais », commente Christophe.
INTERNET La multiplication des webradios
Un espace de quasi liberté En complément de leur diffusion sur la bande FM, la plupart des grandes radios s e s o n t c o nv e r t i e s à I n t e rnet. Les émissions phares de chaque station sont ainsi disponibles en streaming ou en podcasts sur les sites, à la c o nv e n a n c e d e l’a u d i t e u r. C e d e r n i e r p ourra ainsi au choix écou10 du mat’ | Jeudi 2 février 2012
ter directement sur la page web de la radio ou alors télécharger le fichier pour l e r é e n t e n d r e à l o i s i r. M a i s l a l i b e r t é d’ I n t e r n e t a s u r t o u t p e r m i s l’é m e r g e n c e de toutes nouvelles radios, présentes uniquement sur l a To i l e . C omme ces radios, souvent l e f a i t d’a m a t e u r s , n’o n t pas besoin de moyens de
dif fusion grâce aux logiciels de lecture disponibles de manière libre, elles se multiplient presque sans contrôle. C ep endant, depuis 2007, l a S AC E M ( S o c i é t é d e s Au t e u r s , C o m p o s i t e u r s e t E d i t e u r s d e Mu s i q u e ) a f a i t fermer de nombreux sites pour non respect des droits d’a u t e u r. E . R .
L’avenir en numérique A l’image de la télévision avec la TNT, il est prévu que la radio française se convertisse au numérique dans les années à venir. Le système adopté se nomme DAB, pour Digital Audio Broadcasting. Son adoption devrait offrir quelques avantages comme un plus large panel de station puisque les limites de la bande FM seront repoussées. Il offrira également de nouvelles fonctionnalités comme la possibilité de mettre un programme en pause. En revanche, comme pour la TNT, il nécessitera de changer de poste radios puisque les modèles actuels ne sont pas adaptés. En France, la première antenne destinée à relayer la radio numérique a été installée en mai 2010 à Nantes. Lyon expérimente également le système via la tour de Fourvière.
EN BREF Le chiffre
5,2 millions
C’est le nombre d’utilisateurs de Twitter en France. Au seul dernier trimestre 2011, le site de micro-blogging a enregistré un million de nouveaux inscrits. Mais sur ces 5,2 millions de comptes, 24% seulement sont actifs (ayant posté au moins un message entre le 30 septembre et le 1er novembre).
L’action
Tag L’entrée du siège
de Hadopi, dans le 14e arrondissement de Paris, a été victime hier de tags représentant les Anonymous, accompagnés du slogan « We are legion » en lettres rouges. En quelques heures, une équipe de nettoyage était dépêchée sur place. Rien ne dit toutefois que ce geste provienne bel et bien du groupe d’hacktivistes.
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SOCIAL
VIVRE DANS LE 9e
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Le Pimms de Vaise aide les personnes pour des sujets administratifs.
Aides sociales et administratives
«
Par Julien Bonnefond
J
e suis obligé de venir au Pimms, sans eux je ne pourrais pas m’occuper de toutes les affaires administratives », explique Ali. Ce jeune retraité vient depuis plusieurs mois au Pimms (Point Information Médiation Multi Services) de Vaise où il fait partie des « habitués ». Comme lui, 60 à 80 personnes viennent chaque mois pour que des personnes les aident dans leurs démarches administratives. « Parfois, après les vacances, les gens viennent avec leur pile de courrier », explique David Gomes, responsable de l’agence de Vaise.
60 à 80 personnes viennent chaque mois au Pimms Expliquer et conseiller
Six agents travaillent tous les jours au Pimms de Vaise, ils viennent en aide à une population qui comprend très mal le français. La mission principale de l’association, qui reçoit son financement de la Ville et de l’Etat, est d’accueillir et de conseiller les personnes présentant des difficultés avec la langue française. Leur deuxième mission : rapprocher les entreprises et la population des quartiers sensibles, tout en créant des emplois et des parcours pour favoriser l’insertion professionnelle. Le Pimms travaille avec des en-
QUOI DE NEUF ? Collecte
Restos du Coeur Grâce à votre
aide, la collecte des Restos du Cœur à l’UPI a recueilli 300kg de denrées alimentaires au profit du Relais « Restos du cœur » du 9ème/5ème arrondissement. Le fruit de cette collecte sera distribué dès cette semaine. Bravo à tous pour votre participation et votre implication tout au long de cette opération.
David Gomes, responsable du Pimms à l’agence de Vaise / © J.B. treprises partenaires comme EDF, GDF, La Poste, Veolia Eau, SNCF, France Télécom ou encore Keolis. « Du 20 au 31 de chaque mois, les personnes viennent le plus souvent pour les abonnements TCL, remplir les dossiers, recharger leur carte, des gestes du quotidien impossibles pour eux. Du 6 au 10 pour le versement des prestations sociales, et le reste du temps, cela peut varier. Bien souvent les gens se rendent aux Pimms par habitude », précise David Gomes. Le Pimms apporte également son aide pour l’ouverture d’un Livret A, en moyenne 800 ouvertures par an, ou pour une aide à la naturalisation. « Pour ce dernier point, c’est le Pimms qui fait toutes les dé-
Réouverture
Poste La Duchère Après
plusieurs semaines de travaux, la poste de la Duchère va rouvrir le vendredi 3 février. La fin de la galère pour les habitants du quartier qui étaient obligés de se reporter sur d’autres bureaux à Vaise. Horaires : Du lundi au samedi, 8h30 - 18h30 (en continu) sauf le mardi (fermerure entre 12h et 13h30). Fermée le samedi après midi.
marches. Ensuite nous portons les dossiers à la Préfecture », ajoute David Gomes. « 75% des personnes qui viennent nous voir sont africaines, et environs 25% viennent des pays de l’Est européen. Le tout est d’instaurer un lien de confiance avec eux », conclue-t-il. PIMMS (Point Information Médiation Multi Services) Horaires : Tous les jours de 9 h à 12 h et de 13 h 30 à 17h 30 sauf le mercredi matin Le mercredi matin fermeture au public : réunion équipe, travail administratif. 5 Place Dumas de Loire 69009 Lyon Tél : 04 72 53 91 92 Fax: 04 72 53 63 66
Joanès Veimberg
Retrospective
Depuis le 28 janvier et jusqu’au 12 février a lieu au Fort de Vaise, 27 boulevard Saint-Exupéry, une retrospective des peintures de Joannès Veimberg (1918-1982).
Spectacle
L’heure du Grimm Rien de mieux
l’hiver que de se retrouver ensemble, au chaud, près du feu
à écouter des histoires. Faute de cheminée, La Médiathèque de Vaise vous propose de la chaleur... humaine. Les bibliothécaires vous emmènent dans le monde fantastique et merveilleux des frères Grimm. Venez redécouvrir les contes traditionnels qui ont bercé notre enfance. Spectacle pour tous. Le 10 février 2012 de 18h à 18h45 – Médiathèque de Vaise Place Valmy 69009 Lyon Renseignements et inscription : 04 72 85 66 20
Jeudi 2 février 2012 | 10 du mat’
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VIVRE à L’UPI
INITIATIVE
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Un SEL, Système d’échanges local, est en expérimentation à l’UPI
Retrouver le SEL de la vie Par Lucie Barras
Une aventure humaine Mais attention, le SEL n’est pas un système économique en soi. « Il ne faut pas confondre les SEL, qui concernent un cercle restreint d’individus, et les monnaies locales (comme le sol-violette à Toulouse, ndlr), adossées à l’euro et considérées comme des alternatives économiques. » Non, le SEL, c’est avant tout une aventure humaine.
« Il s’agit aussi de retrouver des contacts avec l’autre »
L
Laetitia Rul mène le projet avec son groupe / © L.B.
e temps, ça n’est pas toujours de l’argent. Quelques étudiants de l’UPI, membres de l’aDDu, auront raison de l’adage. Depuis le mois de septembre, ils mettent au jour un SEL, système d’échanges local. Ce type d’initiatives, loin d’être un OVNI, fleurit (ou refleurit) un peu partout dans les quartiers de France : « Il s’agit d’un système d’échange de biens et services à l’intérieur d’un groupe d’individus », annonce Serge Brunner, en quatrième année aux 3A et initiateur de l’idée. En clair, échanger sans payer. A l’UPI, l’unité temps de soixante minutes a été choisie. « En fonction du temps que je donne, j’ai droit
à la même durée en services. Mais certains SEL choisissent une autre unité de monnaie, celui de la Croix Rousse par exemple, a choisi le caillou pour des transactions de services ou des pots de confitures », explique Laetitia Rul, étudiante en première année aux 3A et actrice du projet. Des cailloux, du temps, mais contre quoi au juste ? « Nous sommes en train de réfléchir aux services qui pourront être rendus. Nous les testons en ce moment entre nous. Il peut s’agir de cours de musique, de soutien scolaire, mais aussi de coups de main en plomberie ou de cours de cuisine. Par contre, échanger du temps contre des biens risque d’être un peu plus compliqué », reprend Laetitia.
« Le développement durable, c’est bien, mais ça ne sert à rien si l’on se contente de vivre chacun dans son coin. Nous voulons instaurer davantage de confiance entre les écoles. Le SEL peut permettre de se grandir et de s’ouvrir », estime Serge Brunner. Laetitia Rul se fait son écho : « Il ne s’agit pas seulement d’éviter de payer, mais aussi de retrouver des contacts avec l’autre, de revenir à certaines valeurs du service. » Pour l’instant, cinq ou six étudiants expérimentent le SEL, qui sera ensuite étendu à tous les membres de l’aDDu, puis à tous les étudiants de l’UPI. Ceuxci auront accès aux services grâce à une base de données. Pour le lancement, un partenariat avec l’association Univer’SEL de Lyon 2 est envisagé. « Nous pensons à un lancement en septembre prochain. Il faut du temps pour tout mettre en place, mais une fois que le projet sera lancé, ça va rouler. Pour l’instant, nous voudrions simplement que les gens y pensent. » A bon entendeur…
EN DIRECT DE L’UPI On air
En plus de votre rendez-vous matinal quotidien avec le 10 du Mat’, vous pouvez également retrouver tous les jours le travail de nos confrères de la spécialité radio. Retrouvez-les cet après-mi pour leur journal quotidien. Au programme demain : un dossier sur le lancement de Car2Go, vos
10 du mat’ | Jeudi 2 février 2012
sorties week-end, et l’invité du jour, Arnaud Lacheret de l’IEP Grenoble, autour des nouveaux dérapages du FN. http://radioiscpa.wordpress. com/
Petit écran
La spécialité TV n’est pas en reste et vous présente quotidiennement
son journal de dix minutes sur l’actualité du Grand Lyon. Reportages, brèves... n’hésitez pas à laisser vos commentaires! http://www.youtube.com/ user/IscpaJT2012 N’hésitez pas à laisser vos commentaires !
Adresse: 47, rue sergent Michel Berthet Site Web: www.keskiscpass.com Email: 10dumat@gmail.com Tel: 04 72 85 71 71 Directrice de publication: Isabelle Dumas Directeur de la rédaction : Sandrine Boucher Secrétaire de rédaction : Nicolas Gil Rédacteur en chef : Antoine Lebrun Rédacteur en chef web : Natacha Verpillot Rédaction: Lucile Bellon, Julien Bonnefond, Guillaume Bouvy, Joël Chicouard, Geoffrey Fleury, Nicolas Gil, Rodolphe Koller, Antoine Lebrun, Eve Renaudin
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SORTIR
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Détente Les clubs du rire proposent des séances de relaxation
Le rire comme une libération Par Lucile Bellon
L
aisser ses préjugés à l’entrée. C’est la seule chose que demande Annie Lefebvre, animatrice d’un club de rire à Villeurbanne. Créé il y 6 ans, le club Rire et relaxation est « un lieu de détente, sans aucune prétention ». L’endroit idéal pour se changer les idées. « Les gens qui viennent font bien souvent un blocage avec le rire. Ils ne rient plus assez dans leur vie quotidienne, ils sont stressés. Ici le rire est naturel, cela soulage et cela
« Le rire permet de lâcher prise avec les conventions » permet de lâcher prise avec les conventions de la société », explique Annie Lefebvre. Parmi les adeptes, Jeanne, la trentaine, mère au foyer de deux enfants en bas âge et « pratiquante » depuis plus d’un an. Pour elle, venir au club est devenu une évidence : « Avec mes fils, les journées sont souvent très longues et très éprouvantes nerveusement. Aller à ces séances me permet de souffler, de retrouver le sourire et de rentrer chez moi détendue. » Pendant une heure, les exercices et les jeux s’enchaînent pour permettre de déclencher le rire. « Au départ les gens se sentent mal à l’aise, jugés, ils ont l’impression que rire de tout et de rien est un peu honteux. Alors pour leur permettre d’oublier tout cela, nous faisons des jeux : nous imitons des singes, nous rions de certains évènements de la vie quotidienne comme le téléphone en permanence collé à nos oreilles ou la montre qui dirige notre journée », reprend l’animatrice. La séance se découpe en petites séquences d’une minute, entre-
C’est au cours de différents jeux que le rire est déclenché/ © DR coupées d’exercices de respiration, de relaxation et d’étirements. « Il faut souvent se remuer un peu en sortant, car on se retrouve tellement bien qu’on a parfois le sentiment de “planer”, on est un peu mous à la fin », explique Jeanne dans un éclat de rire. Le rire, justement, comme thérapie, c’est un peu le principe de ces séances. D’ailleurs, « dans certaines communautés indiennes, le rire est un vrai soin contre la dépression. Des séances sont organisées tous les matins », précise-t-elle. « En France, et à Lyon, plus particulièrement, c’est plus difficile. Nous, les occidentaux, sommes beaucoup plus dans la retenue, dans le jugement. Quand je suis arrivée à Lyon j’ai été particulièrement marquée par les visages très fermés. Donc c’est plus difficile de rire de tout et de rien, de faire les enfants pendant quelques minutes, notamment pour les personnes âgées
qui sont très sérieuses, voire trop sérieuses. Elles essayent mais laissent souvent tomber assez rapidement. » Malgré tout, Annie Lefebvre remarque que certaines personnes, comme Jeanne, sont devenues fidèles à ces séances de rire. « Il faut plusieurs séances pour retrouver le rire spontané et naturel. Au bout d’un moment, il y a comme un bouton en nous, il suffit de l’activer pour rire. » Alors l’important pour Annie Lefebvre, c’est de « rire dès que nous le pouvons, nous sommes bien parce que nous rions, et nous rions parce que nous sommes bien. » Club du rire « Rire et relaxation » Les 1er et 2eme mercredis du mois à 18h30 Maison du citoyen, 78 rue Octavie, Villeurbanne Tarifs : 18 euros l’année
NOTRE SéLECTION Salon
Danse
salon féminin en France s’invite au double mixte du 3 au 5 février. Un salon entièrement dédié aux femmes, avec plusieurs pôles : bien-être, beauté, shopping, maison, etc. En tout, ce sont 70 exposants qui seront présents. Défilés, démonstrations de danse, dégustations et conférences sont également au programme.
Un spectacle mêlant danse et musique contemporaine. Aire de Jeu est le fruit de la rencontre entre un grand compositeur, David Lang, et plusieurs chorégraphes, Maud Le Pladec, Yuval Pick, Andros Zins-Browne. Trois spectacles seront présentés chaque soir. Les subsistances Du 2 au 7 février à 20h
Woman’s Le premier
Aire de jeu
Exposition
L’éther du Léthé
La médiathèque de Chassieu expose les dernières œuvres de l’artiste Rodolphe Bessey jusqu’au 25 février. L’artiste plasticien lyonnais fabrique des photogrammes (image photographique obtenue sans utiliser d’appareil photographique) argentiques et numériques à base
d’empreintes corporelles, de peintures et de gravures. Rodolphe Bessey fabrique également des hologrammes de crâne et des images en réseau lenticulaire (ce qui permet d’obtenir des effets spéciaux tel que le relief, les images changeantes ou les animations) sur le thème des vanités. Médiathèque de Chassieu 62 rue Oreste Zénézini, Chassieu
Jeudi 2 février 2012 | 10 du mat’
10 POLÉMIQUE
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SANTé PUBLIQUE Le décret interdisant de fumer dans les lieux publics a eu 5 ans hier
Tabac : un air de disparition Par Lucie Barras
Un résultat mitigé, selon l’OFDT Aurélie Mernier, chargée d’études sur le tabac à l’OFDT, Observatoire français des drogues et des toxicomanies.
A l’UPI, une zone “non-fumeurs” limite l’entrée de la fumée dans le bâtiment / © L.B.
I
l y a cinq ans, le 1er février 2007, un décret de la loi Evin chamboulait le quotidien des fumeurs en imposant l’interdiction de fumer dans les lieux publics. A l’heure du bilan, cette mesure visant à limiter le tabagisme passif et ses 5 000 décès par an n’a pas vraiment porté ses fruits : le nombre de morts liés au tabagisme passif reste stable. La proportion de fumeurs a quant à elle augmenté de deux points de pourcentage entre 2005 et 2010 (voir encadré) Le tabagisme passif, s’il n’est plus subi dans les cafés et restaurants, s’est déporté dans la sphère privée. « Le décret (Xavier) Bertrand prévoit une interdiction de fumer dans les lieux de travail, les bars et restaurants… mais rien pour les immeubles. Nous recevons des plaintes de personnes importunées par la fumée qui remonte par les plafonds ou sur les balcons. Les gens sont enfumés chez eux », explique Jean-Claude Fink, Président RhôneAlpes de l’association Droits des non-fumeurs.
Autre point noir : si le décret de 2007 interdisait la fumée dans les lieux de travail, la réalité s’est encrassée. Selon un sondage Harris interactive de décembre 2011 pour Droits des non-fumeurs, 36% des actifs déclaraient avoir été exposés à la fumée sur leur lieu de travail au cours des six derniers mois. « Ils n’étaient plus que 9% après la mise en rigueur du décret », déplore Jean-Claude Fink. Dans les lieux de convivialité, les plaintes se font rares, même si certains malins ont depuis 2007 contourné la loi en devenant « clubs privés » M. Charbonnier est patron d’une brasserie dans le 1e arrondissement de Lyon. Depuis la nouvelle loi qu’il bénit, il se souvient que « l’air était irrespirable, même pour moi qui suis fumeur », les clients « ont pris le pli, mais pas diminué leur consommation de tabac pour autant ». Mais lors des froides soirées d’hiver, avant de fermer le bar, il autorise « les quelques habitués à fumer à l’intérieur, en demandant la permission aux autres clients bien sûr ! »
« Concernant la consommation, la proportion de fumeurs quotidiens a augmenté entre 2005 et 2010, passant de 27,3 % à 29,1 %. Toutefois, la consommation moyenne quotidienne a légèrement baissé (d’après les résultats du Baromètre Santé 2010 de l’INPES). Le décret sur l’interdiction de fumer dans les lieux publics, entré en vigueur successivement en février 2007 et janvier 2008, n’a donc pas fait baisser le nombre de fumeurs mais il a probablement eu une influence (difficile à quantifier) sur la quantité consommée. En ce qui concerne les habitudes de consommation des fumeurs, peu d’éléments d’enquêtes permettent de mesurer les comportements des fumeurs. Mais a priori, ces derniers ont quand même dû changer leurs habitudes. Par exemple, ils attendent de sortir à l’air libre pour fumer et cer tains proscrivent la fumée chez eux, même si la loi n’est pas totalement respectée. » L.B.
Témoignages Pablo Etudiant « Le problème aujourd’hui concerne surtout les bars et les restaurants. Cette loi y est peut-être un peu trop stricte. Dans le métro, je suis d’accord, il est inadmissible que les gens fument. Les gens, en général, respectent cette interdiction. Maintenant, ils font comme moi : nous cherchons des endroits autorisés pour fumer. Lorsque je suis dans un bar ou un restaurant, je sors pour fumer, et au lieu d’en fumer une, j’enchaîne trois cigarettes. En réalité, je crois que cette loi a fait augmenter ma consommation ! »
Lola et Marie Etudiantes « Lorsque la loi est passée, nous commencions à fumer. Celle-ci rend la vie moins pratique. C’est difficile de sortir des bars pour fumer, surtout en plein hiver. Mais au final, l’atmosphère est plus propre et c’est une bonne chose. Lorsque je vivais (Lola) en Espagne, il était même permis de fumer dans les bus. Dans le métro, il nous arrive de fumer quand même lorsqu’il n’y a personne. Et nous savons que dans certains bars lyonnais, les propriétaires ne se gènent pas pour autoriser la cigarette dans la bouche de leur clientèle. »
Christian, Agent de nettoyage « Je suis nonfumeur, et je trouve q u’auj ou rd’ hu i , c’est plus agréable. Depuis cette loi, j’ai l’impression qu’une discipline a été mise en place. A Paris par exemple, les gens qui jettent des mégots par terre peuvent être verbalisés. Mais tout le monde continue de fumer sur les quais de gare par exemple, et les fumeurs fument toujours plus. Mes amis cherchent maintenant des bars où il est possible de fumer. » Jeudi 2 février 2012 | 10 du mat’
DU MAT’
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Vivre à l’UPI
Le casse-tête du casse-croûte Page 8 www.keskiscpass.com
Facebook stagne au sommet Par Antoine Lebrun Facebook pourrait-il, un jour, disparaître ? Impensable pour l’immense majorité des utilisateurs, donc l’immense majorité des habitants des pays développés. Si la plupart se demandent toujours pourquoi passer autant de temps sur le réseau social, Facebook n’en demeure pas moins indispensable aux yeux de ses fanatiques internautes. Voilà aujourd’hui sept ans que Facebook existe et captive l’attention des étudiants, dans un premier temps, et des seniors de plus en plus. Regroupant près d’un sixième de la population mondiale. Un résultat invraisemblable… mais qui n’augmente plus. En sept ans, pas ou peu de nouveautés, tant au niveau du contenu que de l’interface (bleue, en raison du daltonisme de son créateur Mark Zuckerberg). Pire encore, chaque « innovation » du réseau social reçoit un accueil plus que mitigé, en témoigne l’interface sous forme de « journal » instaurée il y a quelques semaines, obligatoire en courant de semaine prochaine pour les utilisateurs. Quoiqu’il en soit, bien que profondément ancré dans le quotidien de nombre d’internautes, Facebook n’est aujourd’hui plus ce qu’il était et semble se reposer sur ses acquis. Plus le temps passe, plus Facebook s’essouffle et semble vieillir. Au point d’être en fin de vie ? La future entrée en bourse du géant semble indiquer tout le contraire…
EN COULISSES
Reliure : Mettez-vous à la page
Facebook : les raisons d’une possible disparition
Avec sa probable entrée en Bourse en mai prochain, Facebook confirme sa position de poids lourd économique. Pourtant, certains signes peuvent laisser penser que le site commence à s’essoufler. Pages 2 et 3
SCIENCES ET TECHNOLOGIES
Environnement : Les murs écolos ÀHXULVVHQW j /\RQ Page 4
© Montage : Nicolas Gil
EDITO
Vendredi 3 février 2012 | N°15
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WEEK-END
Sport : Le Super Bowl traverse l’Atlantique Page 10
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LE FAIT DU JOUR
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Le nouveau “Journal” sera obligatoire pour tous en milieu de semaine prochaine / © L.B.
INTERNET
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Et si Facebook était déjà « has-been » ? Par Julien Bonnefond
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acebook a fait un premier pas vers son entrée en Bourse mercredi en déposant un dossier d’inscription. L’entrée du groupe est prévue pour mai 2012. Le réseau social, fondé en 2004, souhaite ainsi lever 5 milliards de dollars, soit 7,6 milliards d’euros, auprès des investisseurs. Le 10 du mat’ a cherché à voir dans quelles mesures le système Facebook n’est pas un modèle viable à long terme. Voici les trois raisons pour lesquelles Facebook pourrait être dépassé. ł Banalisation L’aspect premier qui ressort des différentes enquêtes d’opinion est la lassitude. Tout le monde est sur Facebook. « Ce n’est plus du tout hype d’être dessus, c’est juste normal », explique Aurélie, 23 ans, en école d’architecture à Lyon. « Facebook a pris un coup de vieux quand ma mère s’est inscrite, et maintenant ma grand-mère s’y in-
10 du mat’ | Vendredi 3 février 2012
téresse ! Je vais peut être me désinscrire », s’amuse la jeune femme. D’après plusieurs enquêtes récentes, comme le sondage de la société de sécurité de la technologie « Sophos », en moyenne 34% des utilisateurs ont déclaré qu’ils ne savent pas pourquoi ils utilisent toujours Facebook. ł Espace limité 850 millions d’utilisateurs sur le réseau social. Près d’une personne sur 7 dans le monde a donc accès à Facebook. On peut annoncer sans se tromper que le nombre de « facebookiens » ne va pas augmenter à l’infini. Surtout que les changements incessants de l’interface exaspèrent les utilisateurs qui expriment donc leur rasle bol. Etienne, étudiant en école de commerce à Gorge de Loup, n’a
toujours pas accepté la nouvelle timeline du site : « Avec ce système le mur disparaît au profit d’un truc hybride, assez laid. Tous ces changements commencent à être pesants et au final je ne sais plus vraiment à quoi sert Facebook. » Comme lui environ 45% des utilisateurs, selon la même enquête de Sophos, pensent régulièrement se désinscrire du réseau social. La dernière nouveauté du site, cette fameuse Timeline ou « Journal », chaque utilisateur peut choisir, ou non, de l’installer. Selon un sondage réalisé par la société de sécurité de la technologie « Sophos », sur les 4110 personnes interrogées sur le « Journal » plus de la moitié soit 51,29% des sondés ont exprimé leur préoccupation, leur peur et leur inquiétude face à cette nouvelle interface. Mais la pe-
«Je ne sais plus vraiment à quoi sert Facebook »
tite surprise est prévue pour la semaine prochaine : La Timeline va devenir obligatoire. ł Concurrence forte 62 millions d’utilisateurs pour Google +, le concurrent numéro 1 de Facebook. Même si la progression du site n’a pas été fulgurante au départ, depuis quelques mois le nombre d’inscrits est en nette hausse. Twitter c’est 256 millions d’utilisateurs, et malgré le fait que le système ne soit pas exactement le même que Facebook, la concurrence est bien là, au niveau de la publicité. Les entreprises choisissent souvent Twitter pour faire passer un message, allé à l’essentiel, en 140 signes. Elles peuvent suivre en direct ce que les utilisateurs pensent de leur marque, alors que sur Facebook il est plus compliqué pour les entreprises de voir ce qui est dit sur elles. Cette liste, à défaut d’être exhaustive, pose néanmoins question sur l’avenir de Facebook.
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INTERVIEW 'DQQ\ .URQVWURP FRQVXOWDQW HW VSpFLDOLVWH HQ PDUNHWLQJ ZHE UpIpUHQFHPHQW HW HQ UpVHDX[ VRFLDX[
Un jeu à double tranchant  Par  Nicolas  Gil
Six ans. C’est la durĂŠe de vie moyenne d’un rĂŠseau social selon la ThĂŠorie ĂŠvolutive des mĂŠdias sociaux de Danny Kronstrom, spĂŠcialiste des rĂŠseaux sociaux. Une limite que Facebook, crĂŠĂŠ en 2004, a dĂŠjĂ dĂŠpassĂŠe. Mais ce n’est pas pour autant un gage de longĂŠvitĂŠ pour l’expert. A quoi est dĂť ce cycle de 6 ans de vie pour les rĂŠseaux sociaux que vous ĂŠvoquez dans votre ThĂŠorie ĂŠvolutive des mĂŠdias sociaux ? Dans quelle mesure ce cycle est-il applicable Ă Facebook ? Nous avons tous besoin de social sur Internet, pour se parler entre nous ou rencontrer de nouvelles personnes et Facebook le permet. Mais la technologie va tellement vite que d’autres aspects devront sĂťrement ĂŞtre pris en compte dans le futur, que Facebook ne pourra peut-ĂŞtre pas suivre. Est-il dĂŠjĂ ÂŤ has-been  , ou en passe de le devenir ? Je ne crois pas qu’il soit ÂŤ has-been  aujourd’hui, mais il peut le devenir. Son ĂŠventuelle entrĂŠe en bourse montre son envie d’aller plus loin, d’aller chercher d’autres marchĂŠs et d’ouvrir ses horizons. Je pense surtout Ă la monnaie virtuelle qu’il dĂŠveloppe, et qui permettra d’acheter des produits directement depuis le site. Il va devenir ÂŤ has-been  s’il n’Êvolue pas au rythme de la sociĂŠtĂŠ, des besoins de la population, c’est pour ça qu’il cherche toujours Ă s’amĂŠliorer. Facebook peut-il ĂŠviter de tomber dans ce cycle ? Comment s’en sortir dans ce cas ? Oui, en offrant des nouveautĂŠs intĂŠressantes et ĂŠvolutives. Mais les utilisateurs de Facebook semblent plus ou moins apprĂŠcier que l’on change “leur Facebookâ€?. Ça devient donc un jeu Ă
Danny Kronstrom en confÊrence / Š DR
double tranchant. La lassitude arrivera un jour ou l’autre, le rÊseau Êtant un produit de consommation rÊgulier. La concurrence (Google +, Twitter) est-elle aussi vouÊe à disparaÎtre ? Je crois que Twitter prendra un peu plus de temps à disparaÎtre. J’ai l’impression qu’une personne qui aime Twitter, l’aime vraiment, plus qu’une personne qui aime Facebook. Ce sentiment d’appartenance me semble plus fort chez les gens qui tweetent. Cet outil donne un rÊel rÊsultat et il devient indispensable pour plusieurs personnes, dans un cadre marketing par exemple, pour fidÊliser les gens. Ça se ressent avec une utilisation plus importante du côtÊ des grandes enseignes. C’est de plus en plus courant de voir des offres sur leur Twitter et pas sur leur page Facebook. Pensez-vous qu’un modèle viable, qui pourra perdurer plus longtemps, est envisageable ? Dans le domaine des rÊseaux sociaux, je ne pense pas. Je crois que le web change rapidement. Des sites comme Expedia (dans le domaine des voyages, ndlr) reste-
ront leader dans leur catĂŠgorie pour des annĂŠes Ă venir. Facebook, non. Est-ce la banalisation de Facebook qui va favoriser l’Êmergence d’un nouveau modèle, moins “mainstreamâ€? ? Je pense que oui. Le fait que ce soit très populaire peut aussi nuire, le fait que l’utilisateur y aille rĂŠgulièrement peut ĂŞtre nĂŠfaste pour le site. Le fait que les entreprises vont peut-ĂŞtre dĂŠlaisser ce marchĂŠ au profit de la concurrence, par exemple, peut faire mal Ă Facebook. Il ne faut pas oublier que le site vit très bien grâce aux entreprises qui y sont prĂŠsentes. Pareil pour Twitter ! Quel type de rĂŠseau viendra remplacer Facebook selon vous ? Il faudra une rĂŠvolution du fonctionnement de ces rĂŠseaux sociaux pour y arriver. Je ne sais pas comment, peutĂŞtre passera-t-elle simplement par le mobile ? Remplacer Facebook par un Facebook identique en y ajoutant deux ou trois fonctionnalitĂŠs, les gens n’adhèreront pas. Il faudra une rĂŠvolution technologique, facile d’utilisation, pour rĂŠussir Ă dĂŠtrĂ´ner le leader.
Vers un futur personnalisĂŠ ? Si Danny Kronstrom voit l’aprèsFacebook comme la possible rĂŠsultante d’une ÂŤ rĂŠvolution technologique Âť, sa thĂŠorie comporte ĂŠgalement une issue diffĂŠrente : les micros-rĂŠseaux thĂŠmatiques. Concrètement, il s’agit d’un regroupement rĂŠduit de personnes, bien souvent des ÂŤ initiĂŠs Âť, autour d’un sujet bien prĂŠcis. ÂŤ Les gens s’intĂŠressent Ă un rĂŠseau gĂŠnĂŠraliste comme celui de Facebook, puis se lassent et cherchent Ă dĂŠcouvrir quelque chose d’un peu plus spĂŠcialisĂŠ, comme un nouveau besoin Âť, explique Danny Kronstrom. Prenons comme exemple un site comme Steepster. Le principe est simple, et clairement affichĂŠ sur la page d’accueil du site (www.steepster.com, en anglais uniquement) : ÂŤ Exprimez-vous autour du thĂŠ, voyez ce que boivent les autres et prenez conseil auprès de personnes auxquelles vous faites confiance . Grosso modo, il s’agit d’un espace d’Êchange autour de cette boisson, mais un espace rĂŠservĂŠ aux vrais aficionados. Il ne s’agit pas simplement d’aimer le thĂŠ, il faut presque ĂŞtre un expert en la matière. ÂŤ Les micro-rĂŠseaux prĂŠsenteront naturellement des gens qui connaissent mieux un sujet que d’autres. Ces leaders dans leur domaine formeront ce que l’on peut appeler les ‘‘nouveaux blogs’’ , rĂŠsume notre expert. Dans un autre style, le groupe de musique The Cranberries a mis en place son propre rĂŠseau social, rĂŠservĂŠ Ă ses fans. Ils y partagent leurs photos de concerts ou leurs impressions, ÂŤ bien souvent [‌] uniquement que sur ce rĂŠseau , souligne Danny Kronstrom. MalgrĂŠ tout, passer de l’exposition totale d’informations, telle qu’on peut parfois la trouver sur Facebook, Ă un cercle aussi fermĂŠ semble toutefois encore ĂŞtre un grand pas Ă franchir Ă l’heure actuelle. N.G.
➢ Facebook en chiffres 1  milliard C’est le nombre d’inscrits que compte atteindre Face-
book d’ici le 12 aoÝt prochain. L’Êtude interne de l’entreprise prÊcise même que c’est ce jour là que ce milliardième d’utilisateur s’inscrira sur le site. Car si le phÊnomène Facebook voit ses parts de marchÊ stagner en Europe ou aux Etats-Unis, le potentiel de dÊveloppement du site dans des pays comme le BrÊsil et l’Inde sont Ênormes. En effet, en Inde, seul 3% de la population utilise Facebook.
3,8  milliards C’est, en euros, le nombre de titres que Facebook a rÊvÊlÊ qu’il envisageait de mettre sur le marchÊ (soit 5 milliards de dollars de titres). Si ce chiffre se vÊrifie, Facebook pulvÊriserait tous les records d’entrÊe en bourse pour une entreprise de l’Êconomie numÊrique. La firme serait par ailleurs valorisÊe à 100 milliards suite à une levÊe de capitaux. Cela reste toutefois moins que Microsoft (250 milliards), mais surtout qu’Apple (450 milliards). Vendredi 3 fÊvrier 2012 | 10 du mat’
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ARTISANAT 8QH IDEULTXH j OD PDLQ GH UHOLXUHV QRXV D RXYHUW VHV SRUWHV
Les ateliers de la reliure se livrent Par Guillaume Bouvy
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ue Sala, dans le 2 e arrondissement, un trésor d’artisanat prospère depuis 1829. L’explosion d’Internet et des nouvelles technologies n’a pas pour autant terni ou amenuisé la production de reliures. « Ici à l’Atelier Moura, tout est fait 100% à la main », indique Carine Vilaine, associée de Patrice Goy à la tête de la S.A.R.L. Cette dernière reçoit une centaine de commandes par mois, la plupart du temps des livres en mauvais état à faire relier, c’est-à-dire créer une nouvelle couverture, soit en cuir soit en tissu. De façon moins fréquente, les trois relieurs de cet atelier, dont Carine, restaurent des livres déjà reliés. Mais avant d’aboutir au produit final, de longues heures de labeur sont nécessaires. Un arsenal d’outillages Le fait que la reliure soit entièrement réalisée à la main implique un grand nombre d’outils. A commencer par une presse à percussion, destinée à rendre la forme aux livres ; une cisaille pour couper le carton et le papier ; une pierre et des couteaux à parer pour affiner le cuir (les tranchets ont la même fonction, mais réservés à couper du papier et du carton) ; un étau à endosser ; des fleurons qui finalisent la dorure et des roulettes qui ont le même usage mais pour réaliser des motifs à l’infini ; des compas pour la mesure « ce qui est beaucoup plus précis que les règles », souligne Carine. Autre outil indispensable à la confection des reliures, un plioir (ou frottoir) en os ou en ivoire qui sert à plier ou frotter le papier et écraser le cuir. Une technique ancestrale Par définition, la reliure vise à protéger un livre tout en gardant sa valeur. Il s’agit donc pour commencer de conserver la page d’avantgarde (c’est-à-dire la pre-
10 du mat’ | Vendredi 3 février 2012
Entre les pots de colle et les fers à dorer, les reliures sont une tradition dans cet atelier de la Presqu’île / © G.B.
mière page du livre), puis de le « démonter ». Comme explique Carine, « La tâche est rendue plus facile pour les anciens livres, qui sont souvent reliés avec du fil. Mais pour les ouvrages plus récents, ils sont collés et c’est plus ardu puisque les feuilles qui composent le livre peuvent se détacher si un point de colle est trop abîmé ». Ensuite, si nécessaire, le relieur peut greffer presque chirurgicalement du papier sur les pages déchirées grâce à un stock de vieux papier vierge dont dispose l ’A t e l i e r Moura. Une fois réparé, le livre est placé dans la presse à percussion, afin d’aplanir le papier. La pression exercée est alors de 100 kg environ. Vient alors la coupe, feuille à feuille au moyen de la cisaille, sorte de machette géante à la lame très affutée. Puis il faut coudre avec du fil de soie et une aiguille les feuilles du livre en utilisant des ficelles tendues
jusqu’à ce que le volume soit complet. Après quoi, le relieur applique de la colle neutre sur le dos du livre (le côté visible sur une bibliothèque), « qui est fabriquée par nos soins avec de la farine », précise Carine. Une fois la colle séchée, le livre est « tapé » au marteau afin de lui donner un arrondi. N’étant pas pour autant maltraité, l’ouvrage est placé dans un étau à endosser, serré au maximum. Un carton est alors inséré, qui servira de support à la couverture. Last but not least, l’atelier procède à la pose de la couverture en cuir ou en tissu (toile). L’a t e l i e r achète à un fournisseur parisien des peaux déjà tannées et traitées, qui sont du cuir de chèvre sauvage, dit « chagrin », « maroquin » ou du veau. « Mais surtout pas du basane, un cuir qui est de mauvaise qualité bien qu’utilisé par une grande industrie de la reliure », ajoute Carine. Pour avoir un
Une passion de la reliure transmise depuis des siècles
ordre d’idée, une peau servira à deux reliures réalisées entièrement en cuir. De 60 € à 2000 € la reliure Côté prix, compter 60 € pour une reliure simple en toile, 180€ pour une reliure demicuir avec des coins par exemple, et 2000 € pour une reliure de luxe intégralement en cuir et avec des feuilles d’or 24 carats et des dorures. Parfois, Carine fait face à des commandes qui sortent de l’ordinaire : « Ça nous est déjà arrivé d’avoir des demandes étranges, comme par exemple des décors sur du bois, du plexiglas ou même du métal. Presque toutes les possibilités sont envisageables », conclut-elle. L’atelier Moura est un hautlieu de la reliure depuis 183 ans, les différents successeurs n’ayant pas de lien de parenté, mais l’amitié et une passion commune. La plupart des outils sont anciens, à l’image des étaux qui datent de l’ouverture de l’atelier et des fers à dorer qui sont du XIXe siècle. En tout état de cause, le livre a encore la côte.
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INTERVIEW
ECONOMIE ET SOCIAL
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« Je dois refuser des patients chaque jour » Par Lucie Barras
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imiter les conventionnements, multiplier les pôles de santé de proximité ou encore mettre fin à la convergence privé-public dans les hôpitaux, etc. François Hollande, candidat socialiste à la présidentielle, a annoncé jeudi souhaiter mettre en place un « plan d’urgence » médical. Une flopée de mesures destinées à favoriser l’installation des jeunes médecins et répondre au désert médical qui sévit dans plusieurs régions de l’Hexagone. Dr Florence Lapica, médecin généraliste à Lyon est présidente du syndicat autonome des médecins généraliste MG69. Pour elle, les conditions d’exercice de la médecine en libéral ne sont plus acceptables. Quelles sont les difficultés aujourd’hui que rencontrent les médecins généralistes pour s’installer et pour exercer en milieu libéral ? Les barrières sont de différentes natures. Les médecins généralistes ne bénéficient pas, tout d’abord, d’une protection sociale suffisante. Par exemple, de plus en plus de femmes sont devenues médecins ces dernières années. Mais ne bénéficiant pas d’une couverture convenable en cas de maternité, une grossesse est inenvisageable. De façon générale, en cas de maladie, nous sommes très mal protégés. Cela constitue un frein
majeur aux nouvelles générations qui voudraient s’installer. N’existe-t-il pas un problème démographique ? A un moment donné, l’Etat a décidé de diminuer le nombre de médecins diplômés. C’était son choix. Mais aujourd’hui, certaines régions manquent de nouveaux médecins. Il faut désormais envisager les bonnes réformes. Car pour le moment, s’installer fait peur, les nouveaux ne savent pas ce qui va se passer dans les dix ans à venir. Le Rhône et Lyon intra-muros sont-ils concernés par le nonrenouvellement des médecins ? Bien sûr ! Dans le secteur de Grigny et Givors, tous les médecins généralistes partent à la retraite et ne trouvent pas de relève. Ils ne sont plus que quelques-uns dans ce secteur. (de 25 à 17 médecins en 10 ans) Ils essayent tant bien que mal de s’organiser et surtout d’attirer les jeunes. A Lyon, le problème des passages à la retraite est identique. Je travaille moi-même dans le 8e arrondissement et mon cabinet doit refuser chaque jour des patients. Je n’ai jamais vu ça en huit années d’exercice. Quelles solutions proposezvous pour pallier ce manque de médecins en milieu libéral ? A l’avenir, il faudra probablement s’installer en groupe.
La pénurie de médecins sévit en particulier dans les campagnes / © DR Mais pour cela, il faut que la conjoncture immobilière le permette. Certains médecins aimeraient s’installer ensemble, ont prospecté, mais ne le peuvent pas. Les loyers sont trop chers, ou pire, aucun bâtiment ne permet cette installation. Pourtant, c’est en autorisant ces groupements que nous séduirons les jeunes, et que nous faciliterons leur installation en milieu libéral. Les mentalités ont-elles changé vis-à-vis du médecin de famille ? Je ne crois pas que ce soient les gens qui changent. Ce qui a changé, c’est la qualité des soins que nous leur proposons. Aujourd’hui, il faut que chacun ait le droit d’être soigné et que des réformes s’engagent en ce sens.
ZOOM Les scénarios imaginés sont plutôt pessimistes
2012 - 2030 : de moins en moins de médecins Si aujourd’hui, les médecins manquent cruellement dans certaines régions de l’Hexagone, les spécialistes n’augurent pas d’améliorations pour les vingt prochaines années. Selon la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) des ministères sociaux, appuyée de son étude de 2009, « la démographie
médicale à l’horizon 2030 : de nouvelles projections nationales et régionales », le nombre de médecins ne devrait pas augmenter, au contraire. Cette étude se base sur un scénario de référence qui dresse plusieurs prospectives : malgré le relèvement du numérus clausus, le nombre de médecins (207 457 en 2010) devrait baisser
progressivement de 10% et ne retrouver son niveau actuel qu’en 2030. La baisse devrait être plus marquée chez les spécialistes que chez les généralistes. L’ensemble des évolutions modifierait les disparités régionales, mais ces inégalités ne seraient pas réduites. Pour autant, le nombre de médecins en Rhône-Alpes ne devrait pas changer significativement. L.B.
EN BREF Le bilan Chiffre d’affaire
En 2011, le total des chiff res d’af faires régionaux s’élevait à 132 454 millions d’euros. C ’est moins qu’en 2008 (133 357 millions d’euros) mais plus qu’en 2009 (117 516 millions d’euros). C e redressement en une année s’obser ve sur tout dans l’automobile et l’industrie des biens et équipements, selon la direction des grandes entreprises.
Le dernier recours Grand Stade
L’association Carton Rouge, qui milite contre la construction du Grand Stade, a soumis un comparatif des exigences de l’UEFA (L’Union européenne des associations du football) et de leur application aux Stade des Lumières. A quelques jours de la signature du permis de construire par le maire de Décines, il apparaît notamment que le stade n’est pas accessible par trois axes majeurs, comme l’exige l’UEFA.
Vendredi 3 février 2012 | 10 du mat’
6 SCIENCES ET TECHNOLOGIES ÉCOLOGIE
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Les murs et toitures Êcolos vont envahir Lyon Par  Geoffrey  Fleury
Le mur vÊgÊtal de Perrache a coÝtÊ environ 200 000 ₏ / Š G. F.
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ier, du côtÊ de l’Hôtel de ville, l’environnement, un domaine qui cause de plus en plus de soucis aux Français, Êtait de rigueur. Le centre d’Êchange de Lyon-Perrache, lieu propice aux Êmissions de gaz polluants, avec 100 000 passages de voitures par jour est, depuis 2007, le thÊâtre d’une expÊrimentation Êcologique. Les principes et les rÊsultats ont ÊtÊ dÊvoilÊs lors d’une confÊrence de presse. Un mur vÊgÊtalisÊ de 590 m2, rÊparti en colonnes et conçu par Canevaflor, une sociÊtÊ lyonnaise, orne la façade du cylindre sud du centre d’Êchanges, qui jouxte le parking de la gare.  Lyon et la France
possèdent un retard considÊrable sur la manière d’apprÊhender la nature en ville, par rapport aux voisins europÊens , souligne Gilles Buna, adjoint au maire, dÊlÊguÊ à l’AmÊnagement. Depuis 2001, la donne a commencÊ à être contredite. Les projets de toitures vÊgÊtalisÊes ont fleuri avec la rÊalisation de 14 000 m2 de toitures .  Les villes vont se reconcentrer et monter en altitude d’un point de vue architectural. Il faudra gagner de la place. L’avenir du paysage est à la verticale et aux façades vÊgÊtalisÊes. Elles vont rendre l’urbanisme plus agrÊable , note Pascal Peleszezak, PDG de Canevaflor, concepteur de ces fameux murs qui ont dÊjà trouvÊ preneurs au Japon, en Suisse et aux Etats-Unis.
Lyon  inaugure  ce  procÊdÊ  en  France La façade, situÊe au cœur de l’Êchangeur, a ÊtÊ une première en France. En plus de rÊduire le bruit, cette technologie, encore en expÊrimentation, est une actrice de la dÊpollution. Celle de Perrache, en l’occurrence, permet d’extraire l’air polluÊ du parking pour le pulser à travers ce biofiltrant. Les polluants (CO2, monoxyde de carbone) rejetÊs par les automobiles sont capturÊs ou consommÊs par les vÊgÊtaux (à fleurs en gÊnÊral) et ne se mêlent pas à l’atmosphère. Economes en eau, les plantes peuvent être couplÊes à un système de rÊcupÊration des pluies. C’est le cas à Genève, oÚ celles-ci sont stockÊes en sous-sol.  Le mur apporte des bÊnÊfices pour les habitants d’un bâtiment comme une meilleure gestion et qualitÊ de l’eau , rapporte Charlie Miller, ingÊnieur et gÊologue amÊricain, qui a convaincu certains Êtats US de s’y convertir. Le mur est garanti dix ans, mais sa durÊe de vie est indÊterminÊe. Il suffit juste de quelques tailles saisonnières, si besoin, et de voir si le système d’irrigation n’a pas de faille.  Durant les pÊriodes de grand froid, comme c’est le cas actuellement, des sondes incrustÊes sur les murs prennent, en temps rÊel, la tempÊrature extÊrieure. Par la suite, elles vont être capables de corriger l’intÊgralitÊ du système en fonction des conditions climatiques , prÊcise Agnès Mandon, du secteur recherche et dÊveloppement de Canevaflor
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Canevaflor pense aux tunnels et au couloir de la chimie Si le succès sur le terrain se confirme, l’entreprise locale pourrait s’attaquer à d’autres lieux, vecteurs de pollution, à Lyon et ses alentours.  Les tunnels de Fourvière et de la Croix-Rousse sont une possibilitÊ. Les tremis, et les stations de mÊtro, d’un point de vue acoustique, Êgalement , estime Pascal Peleszezak, PDG et fondateur de Canevaflor. Le couloir de la 10 du mat’ | Vendredi 3 fÊvrier 2012
chimie (Lyon, Pierre-BÊnite, Oullins, la Mulatière, Feyzin) et ses rejets dans le ciel rhodanien pourraient faire office d’Êtudes de la part de l’entreprise.  On commence à travailler dans ce domaine avec les stations d’Êpuration notamment. Actuellement, nous rÊalisons des tests avec de l’ammoniac et des produits sulfurÊs. On commence à faire des rÊalisations qui sont satisfaisantes.
Mais le gros du travail a ÊtÊ centrÊ sur les polluants du trafic en ville et les citadins, notre coeur de cible , admet Agnès Mandon, du dÊpartement recherche et dÊveloppement de l’entreprise. Avant de se dÊvelopper dans le Rhône, la sociÊtÊ travaille sur un projet de mur vÊgÊtal à la gare Magenta RER de Paris. Un autre vient de se finaliser au Japon. G.F.
Des  rÊsultats  surprenants,  en  laboratoire Et quid des rÊsultats ? Ils sont intÊressants, à entendre le comitÊ rÊuni hier pour la confÊrence de presse dont le but Êtait d’annoncer les performances de ce mur Êcolo. Les essais rÊalisÊs sur des rÊpliques à l’Êcole des Mines d’Alès (Gard), montre qu’un mur de 1000m2 peut traiter 480kg de gaz polluants par an . Pour Lyon, les rÊsultats dÊfinitifs devraient arriver en mars, lors de l’acheminement d’une thèse intitulÊe La dÊpollution de l’air par le mur biofiltrant, dÊbutÊe en 2008. A la vue des premiers rÊsultats du côtÊ d’Alès, les scientifiques sont rÊsolument optimistes. La ville de Lyon va cependant poursuivre son opÊration de toitures vÊgÊtales. Elle va s’Êtendre aux halles Bocuse, à l’espace Montchat ou encore du côtÊ de la MJC de Perrache. En ville, 3,5 hectares de toitures – en comptant les opÊrations privÊes – ont ÊtÊ vÊgÊtalisÊs, soit l’Êquivalent du jardin de l’Île Barbe. Une grande surface de vÊgÊtation pour un air un peu plus sain, c’est un dÊbut, en perspective du plan climat, oÚ le Grand Lyon souhaite rÊduire de 20% les Êmissions de gaz à effet de serre d’ici 2020. –
EN BREF L’Êtude
Politique  Le clivage gauche-droite serait d’origine biologique. Ainsi en a conclu une Êtude menÊe par des chercheurs de l’UniversitÊ de Lincoln, dans le Nebraska. Les scientifiques ont procÊdÊ en soumettant des stimuli à des cobayes : les libÊraux auraient rÊagi aux stimuli positifs alors que les conservateurs auraient ÊtÊ davantage sensibles aux stimuli nÊgatifs.
Le chiffre
500  000  euros    C’est
la somme des dommages-intÊrêts payÊe par Google France et Inc, après dÊcision du Tribunal de Commerce de Paris pour abus de position dominante envers Bottin Cartographes. Ce fournisseur de cartes numÊriques aux professionnels s’est vu terrassÊ par l’arrivÊe il y a quelques annÊes du service gratuit Google Maps.
VIVRE DANS LE 9e
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AMÉNAGEMENT Une association d’insertion par le sport étend ses installations à Vaise
Sport dans la Ville passe au stade supérieur
Par Joël Chicouard
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évelopper sans cesse sa politique d’insertion professionnelle par le sport pour des centaines de jeunes. L’association Sport dans la Ville poursuit cet objectif depuis sa création en 1998. Le projet d’extension du campus à Vaise (Campus 2012) prend donc tout son sens pour répondre aux desseins de l’association. Le projet Campus 2012 correspond au réaménagement du stade Joseph Boucaud. Cette extension permettra à l’association de disposer de nouvelles infrastructures sportives.
L’inauguration du stade est prévue pour octobre 2012 Quatre nouveaux terrains de football, une piste d’athlétisme, de nouveaux vestiaires ainsi qu’un espace d’activités sportives et artistiques de 90 m² réservé aux jeunes filles. « Nous disposerons d’une surface très avantageuse pour multiplier les tournois et les lieux de vie, note Philippe Oddou, directeur général de l’association. C’est une chance exceptionnelle car ce site sportif et esthétique s’inscrit pleinement dans le processus de mutation du quartier de Vaise. » Avec ce nouveau complexe sur le campus de l’association, Sport dans la Ville souhaite pouvoir accompagner
QUOI DE NEUF ? Centre Pierette-Augier
Apéro- conférence
Le prochain apéro-conférence organisé par le centre social et culturel Pierrette-Augier s’intitulera « les formes alternatives d’engagement » et aura lieu le 7 février de 18h30 à 20h30. Il s’agira de présenter et de débattre
Le stade Joseph Boucaud sera réaménagé durant l’année 2012 / © DR un nombre croissant de jeunes en difficultés sociales et éducatives. Et favoriser leur insertion professionnelle. Actuellement, 2 800 jeunes sont inscrits à Sport dans la Ville. 1 200 de plus pourraient bénéficier de l’accompagnement de l’association grâce à ces nouveaux équipements, selon Philippe Oddou. Un projet soutenu par la municipalité Mercredi, Gérard Collomb, maire de Lyon, est venu visiter les installations. Le premier édile a souligné les efforts menés par l’association auprès des jeunes du quartier. S’il soutient les initiatives de Sport dans la Ville, il a tenu à rappeler la contri-
sur les alternatives de consommation et de comportement proposées depuis plusieurs années dans de nombreux collectifs. Centre social et culturel Pierrette-Augier 9, rue Roquette Entrée libre Gratuit Tel : 04.78.83.71.34
Réouverture
Poste La Duchère Après
plusieurs semaines de travaux, la poste de
bution financière de la municipalité dans le projet Campus 2012. « La Ville de Lyon soutient financièrement l’association. Et ce n’est pas près de s’arrêter », rappelle le maire. Gérard Collomb ne s’est toutefois pas engagé sur une somme précise. Le coût du projet s’élève à 2 800 000 euros. Pour l’instant, plus de 2 millions d’euros sont réunis. Les subsides de la municipalité viendraient à point nommé pour le financement du projet. Les travaux devraient débuter en avril 2012 pour une inauguration prévue en octobre prochain. Association Sport dans la Ville 15, Quai de la Gare d’Eau 69009 Lyon 04.37.46.12.80 www.sportdanslaville.com
la Duchère va rouvrir aujourd’hui. La fin de la galère pour les habitants du quartier qui étaient obligés de se reporter sur d’autres bureaux à Vaise. Horaires : Du lundi au samedi, 8h30 - 18h30 (en continu) sauf le mardi (fermerure entre 12h et 13h30). Fermée le samedi après midi.
Joanès Veimberg
Retrospective
Depuis le 28 janvier et jusqu’au 12 février a lieu au
Fort de Vaise, 27 boulevard Saint-Exupéry, une retrospective des peintures de Joannès Veimberg (1918-1982).
Marché Loucheur
Après-midi
Vendredi de 15h à 20h Marché l’après-midi rue Louis Loucheur avec 13 commerçants : fruits, légumes, fromages, boucherie, charcuterie, rôtisserie, pâtes fraîches et plats cuisinés.
Vendredi 3 février 2012 | 10 du mat’
8 REPAS
VIVRE À L’UPI
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Où mangent les étudiants de l’UPI
Des prix, du choix... ou pas Par Eve Renaudin quartier avec un gros potentiel, entre les étudiants et les immeubles de bureaux, je pense qu’il y a assez de place pour tout le monde. » Autre critère de choix, le choix justement, que l’étudiant n’a guère. Entre la cafétéria de l’UPI et les sandwicheries, une légère différence de prix, certes, mais peu d’alternatives en dehors des traditionnels paninis ou parts de pizzas, qui plus est loin de représent-
« Peu d’alternatives en dehors des sandwichs et autres pizzas... »
« ’ C
Le sandwich reste l’aliment de base de l’étudiant / © L.B.
est cher, mais à côté. » Quand il n’a qu’une heure de pause repas, l’étudiant va souvent au plus pratique… mais pas forcément au moins coûteux. « Je vais chez Pozzoli parce que c’est juste en face », explique Marion tandis que Baptiste se justifie plutôt ainsi : « J’y vais parce que c’est bien meilleur, même s’il faut payer plus. » Vu de l’UPI, l’horizon apparaît bien restreint. La plupart des étudiants interrogés se contentent souvent de descendre à la cafétéria ou de traverser la rue. A tel point que les autres points de vente passent largement au second plan. Yannick Enu a repris le snack Pause Midi début janvier. Situé un peu plus
loin dans la rue Louis Loucheur, il admet volontiers que les étudiants ne poussent pas forcément jusqu’à son commerce. Pourtant, avec des paninis à 3,90€ et un plat du jour à 7,50€, il est globalement moins cher que son concurrent direct. Une clientèle contrastée « Je me renseigne dans le quartier pour évaluer la demande, je regarde ce qui manque », annonce le nouveau propriétaire qui souhaite varier l’ordinaire de sa clientèle avec des innovations comme un buffet de crudités à volonté d’ici l’été prochain. La concurrence d’un Pozzoli « meilleur ouvrier de France », ne l’intimide pas : « C’est un
er un menu équilibré. « C’est lassant à la longue », admet Marion, l’adepte de Pozzoli. Cependant, elle préfère éviter d’aller jusqu’aux brasseries situées plus loin dans la rue Sergent Michel Berthet. « Là-bas c’est encore plus cher et en plus, ça prend plus de temps pour le service », reproche-t-elle. Les cafés-restaurants, le Comptoir de mon Père en tête, trop coûteux pour les étudiants ? « Nous avons quand même pas mal d’étudiants le midi », répond Pedro, gérant de la brasserie. Même s’ils admettent que la plupart d’entre eux se contentent d’y boire un verre. Quant à la possibilité de créer une formule étudiante, ils n’en voient pas l’intérêt. « De toute manière, nous avons essentiellement une clientèle composée de cadres, ils ont les moyens de manger tous les jours chez nous », confie Pedro.Pour l’étudiant fauché et blasé, reste alors une option, comme l’explique Julie : « Moi je m’en fiche des prix, je cuisine mon repas le soir et je le fais réchauffer le midi. » Avec la dizaine de micro-ondes à disposition dans la cafétéria le plus dur reste encore de faire la queue… mais pas plus longtemps qu’ailleurs.
EN DIRECT DE L’UPI On air
En plus de votre rendez-vous matinal quotidien avec le 10 du Mat’, vous pouvez également retrouver tous les jours le travail de nos confrères de la spécialité radio. Retrouvez-les cet après-mi pour leur journal quotidien. Au programme demain : un dossier sur la reprise de Lejaby,
10 du mat’ | Vendredi 3 février 2012
la chandeleur, et l’invité du jour, Arnaud Lacheret de l’IEP Grenoble, autour de la question du marketing politique. http://radioiscpa.wordpress. com/
Petit écran
La spécialité TV n’est pas en reste et vous présente
quotidiennement son journal de dix minutes sur l’actualité du Grand Lyon. Reportages, brèves... http://www.youtube.com/ user/IscpaJT2012
N’hésitez pas à laisser vos commentaires !
Adresse: 47, rue sergent Michel Berthet Site Web: www.keskiscpass.com Email: 10dumat@gmail.com Tel: 04 72 85 71 71 Directrice de publication: Isabelle Dumas Directeur de la rédaction : Sandrine Boucher Secrétaire de rédaction : Nicolas Gil Rédacteur en chef : Antoine Lebrun Rédacteur en chef web : Natacha Verpillot Rédaction: Lucile Bellon, Julien Bonnefond, Guillaume Bouvy, Joël Chicouard, Geoffrey Fleury, Nicolas Gil, Rodolphe Koller, Antoine Lebrun, Eve Renaudin
SORTIR
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NOCTURNE
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Une nuit au musée Par Lucile Bellon
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écouvrir les collections sous un autre jour. C’est la volonté du musée des Beaux-Arts. Alors depuis deux ans maintenant, des visites nocturnes sont organisées tous les premiers vendredis du mois. Le but est de permettre « aux visiteurs de découvrir ou redécouvrir des œuvres différemment », précise Aude Henry-Gobet, responsable du service culturel. « Ce qui m’a attiré c’est le côté mystérieux de
« Associer les œuvres à d’autres formes d’art » ces soirées, c’est une tout autre ambiance que les visites en journée » ajoute Margot, étudiante en histoire de l’art. L’objectif est justement de « permettre aux étudiants ou aux actifs de profiter du lieu alors qu’ils ne pourraient pas le faire en journée ». Pourtant, le musée accueille principalement un public familial durant les nocturnes. Ce qui fait le succès de ces soirées, c’est avant tout « l’association des œuvres et d’autres formes d’art, telles que la musique ou la danse », reprend Aude Henry-Gobet. Pour cela, des artistes sont conviés lors de ces nocturnes, « pour des moments d’exceptions ». Margot se souvient particulièrement d’une de ces soirées : « Il y avait une danseuse qui s’était enlaidie pour l’occasion et elle dansait autour d’une statue. C’était magnifique et les gens avaient presque les larmes aux yeux ». Les nocturnes ce sont aussi « des médiateurs qui apportent des explications sur une œuvre en particulier, durant une quinzaine de minutes », explique Aude Henry-Gobet.
Ce soir, la nocturne se déroulera autour du thème des festins / © L.B. Ce soir, le Musée des Beaux-Arts ouvrira ses portes jusqu’à 22h pour une autre soirée nocturne, sur le thème des festins, pour faire écho à l’exposition « Gourmandise » actuellement au Musée Gadagne. Victime de son succès, le musée est obligé d’ouvrir le premier et la moitié du deuxième étage. « D’habitude nous n’ouvrons qu’un seul étage », explique Aude Henry-Gobet, mais depuis la création des soirées nocturnes, le nombre de visiteurs est passé de 350 à 700 aujourd’hui. Pour cette nouvelle nocturne, pas de danseurs ni de musiciens. Ce soir, seuls conservateurs du musée et médiateurs seront présents pour apporter une nouvelle approche des œuvres. Salima Hellal, conservateur des Objets d’art, présentera alors la nouvelle galerie islamique, François Planet, chargé du médaillier s’arrêtera sur Le trésor de Ruffieu, un assemblement de vaisselle
précieuse d’époque romaine. Isabelle Chalençon, médiatrice-conférencière apportera une explication sur la place du festin dans les collections de vases grecs. Enfin, Yann Darnault, médiateurconférencier et Aude Henry-Gobet présenteront des œuvres datant du XVIIe siècle. Pour cette nouvelle soirée, le mot d’ordre est : organisation. « C’est une réelle orchestration. Il faut que le public soit accompagné durant les nocturnes, par le biais des médiations, mais aussi avec les audioguides. Il faut également prévoir une fluidité dans la circulation étant donné que tout le musée ne sera pas ouvert », explique Aude Henry-Gobet. Autant de points qui se travaillent en amont, avec le personnel d’accueil et le service sécurité. Quant au choix des œuvres présentées et la programmation complète, ils sont préparés deux à trois mois avant la soirée.
NOTRE SÉLECTION Rappel
French Kiss Au programme du festival : 24 concerts qui embrassent l’ensemble du répertoire de la musique française. L’auditorium propose une palette de grands compositeurs français comme Ravel et Berlioz. Entre concert d’orgue, ciné-concert, et concert jeune public, il y en a pour tous les goûts. A l’auditorium jusqu’au 10 février.
Théâtre
Le pays des aveugles L’histoire se
passe dans un village où les habitants ont perdu la vue et tout souvenir de ce que cela signifie. Leur quotidien bascule un jour, lorsqu’un homme arrive par hasard dans leur village. Le voyant tente alors de prendre le contrôle sur les aveugles, sans y parvenir une seule fois. Il doit faire un choix crucial lorsque
les villageois lui annoncent qu’il doit perdre la vue à son tour pour gagner la main de sa bien-aimée. Jusqu’au 10 février Théâtre Nouvelle Génération 23 rue de Bourgogne Lyon 9e
Exposition
Archives
« 50 ans de presse alternative » retrace l’histoire de
la presse alternative dans la région lyonnaise des années 60 à aujourd’hui, à l’heure où l’information circule sur Internet. L’exposition propose quelques grands thèmes tels l’anarchisme, la libération sexuelle, le féminisme. Jusqu’au 25 février aux Archives municipales de Lyon. 1 place des Archives - 69002 Lyon 04 78 92 32 50 Vendredi 3 février 2012 | 10 du mat’
10 VOTRE WEEK-END
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Un grand bowl de foot US Par  Laurent  Benoit
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est l’ÊvĂŠnement sportif de l’annĂŠe aux Etats-Unis. Dimanche, le 46 e Super Bowl va faire trembler le Lucas Oil Stadium d’Indianapolis. C’est le match de revanche pour les Patriots de la Nouvelle Angleterre, face aux Giants de New York, qui les ont battu il y a 4 ans. La finale 2008 n’avait pas provoquĂŠ beaucoup d’Êmoi. Il avait fallu attendre la fin du match pour voir des Giants sur le fil se redresser soudainement et emporter leurs adversaires. Cette annĂŠe, les Patriots vont devoir composer avec une dĂŠfense qui s’est rĂŠvĂŠlĂŠe dĂŠsastreuse, tandis que les Giants alternent chaud et froid dans leurs performances. Les pronostics sont difficiles ! Le Super Bowl, c’est une institution chez l’Oncle Sam, un symbole de la culture US au mĂŞme titre que le rock’n’roll, le jean ou le hamburger. La première ĂŠdition a lieu en 1967, et met face Ă face les finalistes des 2 ligues alors en concurrence, L’American Football League et la National Football League. Bowl signifie ÂŤ bassin Âť ou ÂŤ cuvette Âť, la forme des grands stades amĂŠricains. Un terme repris alors par les mĂŠdias, et qui a donnĂŠ son nom actuel Ă l’ÊvĂŠnement. Et le Super Bowl, c’est aussi la dĂŠmesure des shows Ă l’amĂŠricaine, avec animations et rockstars Ă la clĂŠ. On a dĂŠjĂ vu dĂŠfiler Bruce Springsteen, Tom Petty, McCartney, les Rolling Stones, les seins de Janet Jackson‌ Cette annĂŠe, l’entracte de la mi-temps est assurĂŠ par Madonna et les acrobates du Cirque du Soleil. Sans parler de la publicitĂŠ: un spot TV diffusĂŠ lors du Superbowl coĂťte 3,5 millions de dollars pour 30 secondes ! Un  ÊvĂŠnement  d’abord  à  partager Mais pour faire un bon Super Bowl, il faut avant tout : une tĂŠlĂŠ grand format, de quoi boire et manger, de l’Ênergie Ă revendre... et du public ! Alors autant sortir Ă plusieurs pour encourager les finalistes dans une ambiance survoltĂŠe. Car Lyon aussi a ses ĂŠquipes de passionnĂŠs : les Gones de Lyon et les Falcons de Villeurbanne/Bron, qui officient depuis 30 ans dans l’agglomĂŠration, mĂŞme si JĂŠrĂ´me, un ĂŠtudiant passionnĂŠ de football US, rappelle qu’ il ne faut pas oublier aussi les deux ĂŠquipes universitaires Ă
L’un des logos officiels de l’Êdition 2012 / Š DR savoir les Panthera Leo de l’UniversiÊ Lyon 1 et les Apaches de CPE Lyon . Pour faire les choses bien, les Gones donnent rendez-vous aux fans dans le nouveau Best I Ever Had (B.I.E.H.) qui a ouvert à Vaise en octobre dernier.  Il est toujours prÊfÊrable d’avoir des notions pour assister au match mais contrairement à une idÊe reçue, les règles sont très simples. Une fois les bases assimilÊes, il n’y a rien de compliquÊ , explique l’un des serveurs du restaurant. Si Vaise vous paraÎt trop loin, le centre nÊvralgique pour les soirÊes matches, c’est le Vieux Lyon et ses innombrables pubs. Cependant, il faudra explorer les tardifs pour savoir s’ils projettent de diffuser le match. Peu de pubs anglo-saxons
sont intÊressÊs par ce sport, voire ne le connaissent pas. Certains comme le James Joyce ne s’en occuperont pas, tandis que le Johnny Walsh’s est l’un des rares à avoir annoncÊ une soirÊe dÊdiÊe. Si vous êtes à Villeurbanne, filez rejoindre les Falcons à leur club house. Et si votre petit plaisir est de rester chez vous pour regarder le match en comitÊ privÊ calÊ dans vos fauteuils, alors prÊvoyez un frigo rempli, des amis, casques et peintures de guerre pour l’ambiance, et W9 sur la zapette TV. Les plus geeks pourront suivre la retransmission en streaming sur le site de la NFL. Chez soi ou au pub du coin, dans tous les cas, coup d’envoi à minuit pile.
➢ Les adresses 23H @ B.I.E.H. DOCKSIDE 8 rue de la navigation, Lyon 09 04 78 25 56 14 PAF 12₏ : entrÊe + 1 menu burger / boissons en supplÊment Uniquement sur rÊservations (gonessuperbowl@gmail.com) 19H @ STADE PIERRE DUBOEUF 1 rue Jean Bouin, Bron 69500
04 78 26 07 23 PAF 15₏ / 5₏ (femmes et cadets) : entrÊe + 2 snacks + 2 boissons + soft drink à volontÊ RÊservations possibles (falcons.superbowl@gmail.com) 22H30 @ JOHNNY WALSH’S 56 rue Saint Georges, Lyon 05 04 78 42 98 76 Vendredi 3 fÊvrier 2012 | 10 du mat’
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DU MAT’
Sciences et techniques
Pas de coupures électriques malgré le froid
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Eclaircie dans le ciel de Veninov Par Eve Renaudin Six mois qu’ils attendaient ça. Pour les salariés de Veninov, le cauchemar de la liquidation judiciaire touche peut-être bien à sa fin. Peter Preis, le représentant du groupe autrichien Windhager-Garten, a annoncé hier sur le site même de l’entreprise que 50 postes sur 88 seraient conservés, dans un premier temps, avant de réembaucher d’ici 2014. Une bonne nouvelle pour les ouvriers qui se battent depuis des mois pour conserver leur outil de travail. Syndicalistes ou simple ouvriers, les Veninov ont toutes les raisons de se féliciter. Toutes ? Quid alors des 38 futurs chômeurs ? Devront-ils se considérer comme les victimes collatérales, mais nécessaires, du sauvetage de l’entreprise de toile cirée ? Une situation à laquelle les Lejaby de Rillieux vont aussi devoir faire face. Grandes oubliées du sauvetage de l’entreprise de lingerie, 150 ouvrières sur 340 doivent recevoir leurs lettres de licenciement aujourd’hui même. Une situation qui semble d’autant plus injuste que leurs consœurs d’Yssingeaux s’en sortent elles sans trop de casse. Tout au plus devrontelles suivre une formation en maroquinerie. Médiatisées et soutenues politiquement, les Lejaby de Haute-Loire seront reprises sans licenciement. Injustice du hasard médiatique à l’approche des élections. Chaque candidat s’inscrit dans la défense des ouvriers, mais uniquement quand la solution est déjà assurée.
en coulisses
Le zoo de la Tête d’Or hiberne Page 4
Veninov : un sauvetage in extremis
© DR
EDITO
Mardi 7 février 2012 | N°16
Le projet de reprise de l’entreprise de toile cirée a été annoncé, hier, aux ex-salariés de Veninov. Soulagement dans les rangs puisque la grande majorité conservera son emploi. Pages 2 et 3
Economie et Social
Déringardisé, le jeu de société ne connaît pas la crise Page 5
Ils/elles font bouger Lyon
Action Froid : Bénévoles 2.0 Page 10
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Les délégués syndicaux, en janvier dernier sur le site de Veninov à Vénissieux / © J. C.
EMPLOI
Un groupe autrichien a présenté hier aux syndicats son offre de reprise du site de Vénissieux
Veninov retisse sa toile Par Joël Chicouard
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atisfaction et soulagement. Ces deux sentiments transparaissent chez Ayadi Assadi. Après plus de quinze ans de boîte, ce délégué syndical CGT chez Veninov peut souffler. Son avenir s’éclaircit enfin. Il se réjouit de l’offre de reprise annoncée hier matin pour l’ancien leader européen de toile cirée. Les représentants du repreneur WindhagerGarten, spécialiste des articles de jardinage, ont dévoilé leur projet devant les délégués du personnel. Un projet déposé en milieu de semaine dernière auprès du liquidateur judiciaire, Marc Sénéchal. Le groupe autrichien prévoit une reprise progressive de l’activité du site vénissian. Un redémarrage de la production prévu à l’automne prochain. Sur les 88 ex-salariés de l’usine de toile cirée, une cinquantaine d’employés devraient faire partie de l’aventure dès septembre 2012. Le bout du tunnel selon les syndicats. « Nous revenons de loin, se
10 du mat’ | Mardi 7 février 2012
félicite Ayadi Assadi de la CGT. Après une année 2011 épouvantable, nous sommes plutôt fiers du dénouement. Pour une fois, le combat a payé. » Un constat partagé par Bernard Dhennin, délégué syndical CFDT. « Nous sommes satisfaits dans l’immédiat car il y a quelques semaines encore, nous étions morts. Et surtout sans aucune offre concrète de reprise du site. Ce projet présenté par Windhag e rGarten n’en est cependant qu’à ses prémices », souligne-t-il.
s’implanter durablement sur le site de Vénissieux. Le groupe autrichien se projette sur trois ans. A l’horizon 2015, il envisage l’embauche de 120 personnes au total. M. Windhager escompte également réaliser un investissement de 20 millions d’euros sur le site de Veninov. Avec ce projet de reprise, les spécialistes des articles de jardinage aimeraient conquérir dans un premier temps le marché hexagonal. Puis le Sud de l’Europe (Italie, Espagne). « Si le projet se concrétise en 2015, nous, Veninov, serons vraiment très satisfaits. Cela permettra de maintenir nos emplois. Voire d’en créer quelques-uns supplémentaires », se réjouit Ayadi Assadi. « Nous ne serons vraiment satisfaits que lorsque 120 salariés travailleront sur le site d’ici trois ans, tempère Bernard Dhennin. Il faut es-
Satisfaction et soulagement chez les syndicats
Une embauche de 120 salariés d’ici 2015 Les syndicats attendent désormais plus de précisions de la part du repreneur. Ce dernier n’est pas entièrement rentré dans les détails lors de la réunion avec les délégués du personnel. Toujours est-il que Windhager-Garten souhaite
pérer que personne ne reste sur le carreau même si cela paraît utopique. » Le programme des prochaines semaines ? Attendre la réponse du liquidateur judiciaire puis du tribunal de commerce. Sauf rebondissement, le feu vert devrait être donné dans les quinze prochains jours en faveur de l’offre de reprise présentée par le groupe autrichien. Un groupe de travail s’activera alors pour amorcer le redémarrage de la production et remettre en état les machines tout comme le parc informatique pas toujours fonctionnel. Depuis samedi dernier, le gaz est rétabli sur l’outil de travail. Et ce, malgré le gel de certaines canalisations. Côté politique, la maire de Vénissieux Michèle Picard, est aux côtés des Veninov depuis la fin 2010. Jointe au téléphone hier matin, elle s’est félicitée de l’intérêt des repreneurs étrangers pour l’entreprise de toile cirée.
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INTERVIEW Arnaud Lacheret, politologue et responsable pédagogique programme bachelor à l’Idrac
«C’est une pêche aux voix » Par Lucile Bellon
L
e sauvetage de l’usine Lejaby à Yssingeaux a été très suivi par les politiques. D’après Arnaud Lacheret, politologue, c’est avant tout un coup médiatique. Pourquoi les politiques interviennent-ils dans le sauvetage de certaines entreprises, comme Lejaby récemment ? Ce genre de choses arrive régulièrement. C’est-à-dire que, dès qu’il y a une usine qui menace de fermer, le premier réflexe des salariés est d’aller voir le député, le maire, etc. Le cas de Lejaby a fait du bruit car cela a fonctionné. Mais la plupart du temps, le député intervient auprès du gouvernement, qui évidemment ne peut rien faire, le rachat d’une entreprise par une autre entreprise n’étant pas de son ressort. Il ne peut pas grand-chose, si ce n’est faciliter la transition. Politiquement le cas de Lejaby a été exploité puisque les politiques ont tout de suite vu qu’il pourrait peutêtre y avoir une solution. Dans le cas contraire, ils ne seraient pas intervenus. Dans ce cas précis quelles étaient alors les motivations ? Lejaby, c’est évidemment une pêche aux voix. Nous sommes en plein dans un débat qui a été lancé par François Bayrou sur l’industrie française, le produire en France, etc. Lejaby est un exemple type car tous les facteurs étaient réunis : l’agenda politique était bon, un repreneur potentiel était là. Arnaud Montebourg et Laurent Wauquiez se sont entendus là-dessus et sont montés au créneau successivement, ce qui a permis de convaincre LVMH d’investir.
Arnaud Lacheret dans son bureau / © L.B.
Jean Luc Mélenchon se rendra à Arkéma cet après-midi, que peut-il apporter aux salariés de l’entreprise ? Il ne peut rien apporter. A chaque fois que l’opposition intervient sur des dossiers comme ceux-là, le seul but est de récupérer des voix et de mettre le gouvernement en porte-àfaux, en disant que l’Etat n’a pas été capable de sauver la situation, qu’il n’a rien fait pour l’entreprise. Mais quand le gouvernement sait qu’il n’y aura pas de repreneurs, il ne se déplace pas. En 1999, Lionel Jospin avait dit, alors que l’entreprise Michelin avait décidé de délocaliser une partie de sa production, « l’Etat ne peut pas tout ». D’après la fédération CGT textile, l’invitation de plusieurs salariées de Lejaby à l’Elysée est une « récupération politique malvenue ». Estce que c’est vraiment le cas puisque l’intervention du gouvernement a permis de sauver des emplois ? Les emplois ont été sauvés par LVMH qui a trouvé utile, certainement sous pression du gouvernement, de récupérer cet atelier de
production via un de ses sous-traitant. Autrement dit, le gouvernement n’a quasiment rien à voir dans tout cela, si ce n’est un vague pouvoir d’influence. Recevoir ces salariées à l’Elysée ne mange pas de pain. Ce n’est absolument pas malvenu, au contraire, cela sert plutôt à mettre en avant le fait que l’industrie et le maintien de l’industrie en France sont devenus des enjeux importants. Cela marque une priorité politique qui est celle de tous les candidats, donc Nicolas Sarkozy ne retire rien en faisant cela. Si Nicolas Sarkozy n’avait pas invité les salariées à l’Elysée, est ce que cela aurait pu lui être défavorable ? En France, quand nous faisons quelque chose on vous le reproche, mais quand nous ne le faisons pas, on vous le reproche aussi. Donc s’il ne les avait pas reçues on l’aurait accusé d’avoir laissé tomber. C’est la politique : toute action entraîne des réactions, il faut simplement savoir laquelle vous fait gagner le plus et perdre le moins. Là en l’occurrence je pense que la solution était de les convier à l’Elysée.
Arkéma face à l’inquiétude de ses salariés Jean-Luc Mélenchon sera aujourd’hui en visite à Arkéma à Saint-Fons, groupe spécialisé dans la chimie. L’occasion d’entendre les angoisses des quelques 280 salariés du site. Ils sont préoccupés par la volonté du groupe de céder le pôle vinylique, l’un des trois pôles du groupe avec la chimie industrielle et les produits de performance, au groupe financier Klesch. Jeudi dernier, les salariés ont d’ailleurs manifesté puisqu’ils craignent plusieurs suppressions de postes. La direction du groupe a pourtant rappelé que la transition ne modifierait pas le statut actuel des salariés. Des « investissements de développements importants » seraient réalisés « dont une première série serait lancée sur la période 20122014 », notamment sur le site de Saint-Fons. Cela permettrait le redressement et le développement des activités vinyliques. Des annonces qui ne rassurent pas pour autant les salariés d’Arkema qui reprochent au groupe Klesch, basé à Genève, d’avoir procédé à des restructurations sévères lors de plusieurs rachats d’entreprises ces dernières années. Mais le gouvernement avait annoncé en décembre dernier qu’il serait « particulièrement vigilant » au respect des engagements pris par le groupe Klesch. La branche vinylique est la moins rentable de l’entreprise et représente 19% des revenus d’Arkéma, soit tout de même un chiffre d’affaire de 1,1 milliards d’euros en 2010. LB
➢ Les raisons du rachat
➢ Quelques dates clés
Bernard Arnault, le patron de LVMH, a démenti toute motivation politique dans le rachat de l’usine de Lejaby. « Nous avons fait cet investissement pour des raisons purement techniques» a-t-il précisé il y a quelques jours sur France Info. D’après le patron du groupe « LVMH est très fier de permettre le sauvetage de l’emploi dans cette usine » a-t-il ajouté
Dès le 1er mars les ouvrières de l’usine d’Yssingeaux auront un nouveau contrat de travail. Elles devront, dans la foulée, suivre une formation de six mois à un an afin de devenir des spécialistes de la maroquinerie. En septembre et en octobre, ce sont 50 personnes qui devraient être embauchées sur le site de Veninov à Venissieux. D’ici fin 2014, 120 personnes supplémentaires devraient alors travailler pour l’entreprise. Mardi 7 février 2012 | 10 du mat’
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EN COULISSES
LOISIRS
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Visite dans les coulisses du zoo du parc de la Tête d’Or
Les animaux passent l’hiver au chaud Par Joël Chicouard
M
oins dix voire moins quinze degrés ressentis. Des températures polaires se mêlant de surcroît à un vent glacial. Autant dire que les Lyonnais tentés par une virée au parc de la Tête d’Or se font rares. Au jardin zoologique, mis à part quelques valeureux pélicans, l’heure est à l’hibernation. Dans un enclos, dans la giraferie ou l’antiloperie, les quatre cents animaux passent l’hiver au chaud. Plongée dans les coulisses du zoo du parc de la Tête d’Or en pleine saison hivernale. La giraferie, nid douillet « Je me demande sans cesse comment ils peuvent glisser leurs pattes dans l’eau glaciale. » Guillaume Douay, directeur adjoint et guide d’un jour, observe avec curiosité la cinquantaine de flamands roses agglutinés dans le petit lac du zoo. Cent mètres plus loin se dresse la plaine africaine. Quelques watusis, vaches originaires d’Afrique, bravent le froid devant la giraferie. Ce bâtiment abrite ces watusis ainsi que quatre girafes. Trois femelles, Louise, Rihane et Uélé pour un mâle, prénommé Bachir. En pénétrant dans la giraferie se dégage une odeur de paille mêlée de fumier. Ce mélange sur lequel se pavanent les girafes durant les longs mois d’hiver. De novembre à mars. Le bâtiment en bois avec une grande baie vitrée représente un nid douillet pour ces mammifères au long cou. Chauffé à bon escient, quinze degrés à hauteur de soigneur, ce lieu de vie se révèle apaisant pour les girafes. Même si elles ne supportent pas les températures en dessous de douze degrés, celles-ci sortent avec parcimonie dehors pour s’aérer. « Mais seulement lorsque les conditions sont réunies : dix degrés et du soleil », précise le directeur adjoint du zoo. Les zèbres, regroupés dans l’antiloperie Fini la giraferie, place à l’antiloperie. Un bâtiment exigu interdit d’accès au public.
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Originaire de Sibérie, Khala, panthère de l’Amour, supporte le froid grâce à un pelage dense / © J.C.
Comme son nom l’indique, l’antiloperie héberge principalement des antilopes d’Afrique, les cobes de Mrs Gray. Mais aussi trois zèbres de Hartmann. Ces équidés à rayures blanches et noires sont prêtés par le zoo allemand d’Hanovre. Leur particularité : ils forment une petite famille. Kaliv, Belinda et Flicka restent sagement dans leur enclos respectif. « Les cobes et les zèbres peuvent sortir dehors l’hiver. Sauf en cas de gel ou si des plaques de verglas se forment dans la plaine africaine, leur lieu de vie », indique Guillaume Douay. En face des zèbres, un cobe suscite l’attention et la tendresse toute particulière du directeur adjoint du zoo. Sa naissance relève de l’anecdote. La petite femelle a vu le jour la veille de Noël dernier. Une date symbolique qui justifie le traitement spécifique des soigneurs à son égard.
Lutte contre l’obésité Dernier endroit-clé des coulisses du zoo : la fauverie ou salle de préparation des rations alimentaires. Le bâtiment accueille les cuisines du zoo. Sont entreposés dans les chambres froides des dizaines voire des centaines de kilos de nourriture chaque jour. A peine entré dans la cuisine, les arômes fruités pénètrent instantanément les narines. Marie, cuisinière au zoo, est passée maître dans l ’é p l u c h a g e des fruits et légumes. « J’épluche et pèse les aliments durant la majeure partie de la journée. Trois heures pour l’alimentation des primates. Deux
Près de 400 animaux choyés par les 23 employés du zoo
➢ Pratique
heures et demi pour celle des autres animaux », détaille-t-elle. Une tâche minutieuse et fastidieuse à laquelle les employés du zoo attachent beaucoup d’importance. « La nourriture ne varie pas en fonction des saisons. Les animaux du zoo mangent toutefois en plus grande quantité l’hiver. Ils doivent puiser dans leurs réserves en raison du froid. Nous contrôlons toutefois leurs rations alimentaires pour éviter tout risque d’obésité », souligne Guillaume Douay. Comme lui, vingt-trois employés, soigneurs et vétérinaires, s’activent quotidiennement pour s’occuper des soixante-quatre espèces d’animaux du zoo. Des mammifères dorlotés, choyés, chouchoutés. A fortiori en cette période de grand froid.
A partir du 11 février et durant les vacances scolaires, le jardin zoologique propose de découvrir la face cachée du zoo. Au programme, découverte de la salle de préparation des rations alimentaires, visite des enclos des animaux et informations sur son fonctionnement. Durant les vacances de Noël, 600 personnes ont participé à ces visites. Visite le 11 février, du lundi 13 au vendredi 17 février et du lundi 20 au samedi 25 février (10h30 et 14h30) Tarif : 6 euros
ECONOMIE ET SOCIAL
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CULTURE Le jeu de société est plus que jamais en vogue
Les Français ne sont pas des petits joueurs Par Lucie Barras
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e jeudi à dimanche, le Mondial des métiers battait son plein à Eurexpo. Plus de 500 métiers ont été présentés, parmi lesquels un secteur pour la première fois exposé en 16 ans : l’univers des jeux et jouets. Au premier coup d’oeil, difficile de croire en une réelle économie du jeu en France. Supplantés par les Chinois, les jeux français ? Faux. L’industrie du jeu en Chine est une production à faible valeur ajoutée. Cédric Gueyraud est formateur et co-gérant du Centre National de Formation aux métiers du Jeu et du Jouet (FM2J), établi dans le 2e arrondissement de Lyon. Et à l’entendre, l’avenir du jeu de société en France est prometteur. « Nous formons 26 ludothécaires par an. Par ailleurs, nous organisons des stages pour les professionnels, dans l’animation dans les domaines de l’enfance, de la gériatrie, ou encore des musées. La plupart des métiers auxquels nous formons existent depuis moins de 30 ans. » Isabelle, 30 ans, est ludothécaire à Montbrison, dans la Loire. « Bibliothécaire du jeu », son travail consiste à dénicher de nouveaux jeux, les tester et les faire essayer dans la ludothèque, établissements très prisés par les mairies. « Chaque semaine, j’essaye quelque chose de nouveau, j’adore découvrir et faire découvrir ! » sort-elle avec une malice enfantine.
Au Mondial des métiers, les cuisiniers se prêtent volontiers à une partie de jeu de société. / © L.B.
Le marché florissant des jeux de société Un sourire d’enfant, mais le jeu aurait tendance à prendre une place de plus en plus importante chez les adultes, en raison de l’augmentation du temps accordé aux loisirs. Les trentenaires sont les plus grands consommateurs, et les joueurs réguliers seraient plus de 100 000 en France. « Les industriels français font encore de gros chiffres d’affaires », affirme Cédric. C’est peu dire : même si nos voisins allemands sont en tête en termes de production et de consommation de jeu, l’entreprise leader du marché européen est la française Asmodee. Les autres fabricants ne sont pas en reste : Gigamix, Iello ou encore Paille Editions ont cumulé un chiffre d’affaires total de 240 millions d’euros sur l’année 2010. Si le jeu ne connaît pas la crise, il a cependant subi de nombreuses
mutations ces dernières années., comme l’explique Cédric Gueyraud. « Depuis la nuit des temps, les hommes ont besoin de jouer. Bien entendu, le jeu devient de plus en plus informatisé. Et aujourd’hui, ce qui peut être regrettable, c’est la perfection des jeux : ils sont tellement bien faits que les objets ne poussent plus à une part d’imagination ». Une spécificité française Il existerait par ailleurs une spécificité du jeu français, même si les plus grands spécialistes restent les Nordiques. « Le jeu français est un objet particulièrement qualitatif, peu mis en avant par la grande distribution. Pourtant, lors du dernier Festival International de Jeux de Cannes, de nombreux jeux français ont été présentés et primés. » Beaucoup, le jeu de société contemporain, « jeu moderne », aurait même tend-
ZOOM Lyon s’approprie une nouvelle vague de joueurs
Des paradis pour les « game-victims » « Nous profitons pleinement d’un nouvel engouement pour le jeu, surtout chez les 20-35 ans. » Julien Gaillet, vendeur à la boutique de jeux Archi Chouette dans le 1e arrondissement, et formateur au FM2J, voit de plus en plus de jeunes adultes « gonflés par les jeux vidéo » passer la porte. Archi Chouette a ouvert il y a deux ans, et fait partie des quelques boutiques spécialisées à Lyon. Sa clientèle ?
Familiale, néophyte surtout, vient soit par le bouche à oreilles, soit après un passage dans l’un des cafés-jeux de la ville, à l’instar de « Moi j’m’en fous, je triche ». « Les gens viennent chercher autre chose que le Monopoly. Nous ne sommes pas alignés sur les grandes surfaces. Nous ne pourrions pas les concurrencer, et voulons proposer autre chose », reprend Julien Gaillet. Sur une moyenne de 400 jeux francophones
sortis par an, la boutique fait son choix grâce aux sites spécialisés, à des essais sur prototype, ou simplement « sur l’intuition ». Si les Lyonnais peuvent assouvir leur goût pour le jeu dans de petites structures comme Archi Chouette, il auront bientôt la possibilité de voir en grand : dès avril 2012, le quartier de Confluence accueillera le Ludopôle, futur pôle européen du jeu et du jouet. L.B.
ance à prendre de la hauteur culturelle. Avec des boîtes et plateaux ressemblant de plus en plus à des oeuvres d’art, des jeux faisant appel à l’Histoire, à la stratégie, le jeu de société français est un bel objet qui, à l’instar de la bande dessinée, possède son lot d’artistes. Chaque année, la France compte 500 sorties commercialisées dans ses 400 boutiques spécialisées. « La production des Français est foisonnante ». Le marché du jeu n’est pas sur la pente descendante, et ça les Lyonnais semblent l’avoir compris. Depuis 2010, un regroupement d’associations propose « Tous en Jeux », un rendez-vous 100% jeux, dans le cadre du festival « Tout l’monde dehors ». Prochaine édition : demain soir, 20h, au château Sans Souci.
EN BREF La grève Panne d’avion Les
syndicats français des pilotes de ligne ont appelé le personnel des transports aériens à la grève jusqu’au 9 février, notamment pour protester contre l’encadrement du droit de grève. Lundi, Air France affirmait qu’au moins 80% des vols seraient assurés. Une dizaine de vols au départ de Lyon Saint-Exupéry étaient annulés hier.
Le chiffre 7,6% C’est le montant
de la prochaine hausse du tabac, prévue pour le 1er octobre, d’après le Figaro. Bercy a tranché hier, après un cassetête dû à l’annonce de l’augmentation de 1,6% de la TVA en octobre prochain. Cette hausse de TVA aurait dû aboutir à une hausse du tabac de 10%. Mardi 7 février 2012 | 10 du mat’
6 SCIENCES ET TECHNOLOGIES électricite
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En hiver, le réseau électrique est souvent mis à rude épreuve
La bonne ligne du réseau ERDF Par Julien Bonnefond
causes confondues) est passé de 119 minutes en 2010 à 73 minutes en 2011, soit une diminution de 39%.
RTE RTEetetERDF ERDFgèrent gèrentleleréseau réseauélectrique électriquefrançais/ français/©©ERDF ERDF
A
lors que la région Rhône-Alpes est toujours en vigilance « grand froid » avec des températures pouvantatteindre-10°C,unpicdeconsommation d’énergie était prévu pour hier soir sur l’ensemble du territoire. Le risque de blackout est peu probable sur la région lyonnaise, « sauf surprise » ironise-t-on du côté d’ERDF. En effet, la région Rhône-Alpes-Auvergne est le bon élève en France, « ce n’est pas une région fragile, comme la Bretagne ou la région PACA » explique Marie Thery, responsable de la régulation des flux à RTE (Réseau de Transport
d’Electricité). Ces deux régions, contrairement à Rhône-Alpes, sont des « extrémités ». La production d’électricité dans ces régions n’est pas assez élevée, contrairement à leur consommation. Ainsi la Bretagne ne produit que 8% de l’énergie qu’elle consomme. Sauf surprise, il n’y aura donc pas de coupures électriques en Rhône-Alpes pendant la vague de froid. Dominique Delvalée, responsable territoriale ERDF (ElectricitéRéseauDistributionFrance) à Lyon précise : « Lyon n’a que rarement connu des épisodes de coupures, cela n’arrivera pas cette année ». Croisons les doigts. Electricité Réseau Distribution France rappelle que le temps de coupure annuel moyen par client (toutes
Un réseau, deux opérateurs Le réseau électrique est géré par deux opérateurs : RTE pour le transport d’électricité sur les longues distances, ERDF pour sa distribution jusqu’aux consommateurs. ERDF s’occupe donc d’acheminer l’électricité jusque chez l’utilisateur, alors que le réseau électrique à haute tension est géré par RTE (Réseau de Transport d’Electricité). Un système de maillage sur l’ensemble du territoire, et plus largement en Europe, permet de réguler le réseau. « RTE s’occupe de l’équilibre entre la production et la consommation, explique Marie Thery, mais aucunes mesures spécifiques n’ont été prises réellement pour faire face à cette vague de froid, c’est notre travail de tous les jours. ». Ainsi lorsqu’une zone manque d’électricité à un moment donné, le réseau se régule automatiquement. Un principe d’offre et de demande. A certains moments de la journée la France produit plus que ce qu’elle ne consomme, ce surplus électrique est exporté, en Italie, par exemple. Du froid et des frileux C’est en hiver que le réseau électrique est sur le fil tendu. Le’ xplication est simple : la vague de froid entraine une consommation plus importante, appelée un « pic de consommation ». « Ces pics ont lieu généralement à 8h, 13h, mais le plus
ZOOM En France, des coupures et de l’abus
Sujet électrique
Bien que d’après RTE ce ne soit pas le cas en Rhône-Alpes, les coupures électriques sont une réalité en France. Des coupures de courant dues au grand froid c’est ce que risquent ces jours-ci les habitants du Var et des Alpes-Maritimes, qui sont donc invités à réduire leur consommation, au même titre que les autres régions françaises. Ces départements étaient en « alerte rouge Ecowatt » pour la journée d’hier, alors que la région de Bretagne était, quant à elle, placée en «alerte orange 10 du mat’ | Mardi 7 février 2012
Ecowatt ». Alors que des coupures ont lieu dans ces régions, il est demandé à la population dans son ensemble de faire preuve de civisme, en réduisant leur consommation d’électricité. Pour autant tout le monde ne semble pas concerné. Un aspect que l’association « Agir pour l’environnement » souligne sur son site internet (www.agirpourlenvirronement. org) que le secteur de la publicité « ne se sent absolument pas concerné par ces appels au civisme, puisque la totalité des
panneaux publicitaires (rétroéclairés, enseignes lumineuses et panneaux vidéo) continuent à gaspiller l’énergie. » L’ONG précise par l’intermédiaire de Stéphen Kerckhove, délégué général de l’association : « Sur la région parisienne uniquement, le gaspillage électrique induit par les panneaux publicitaires électriques équivaut à la consommation de plus de cent mille personnes, chaque panneau rétro-éclairé consomme en effet l’équivalent électrique de trois familles de quatre personnes ». J.B.
importantestceluide19h»préciseMarie Thery. « C’est pour cela qu’il est demandé à la population de faire un geste écocitoyen, pendant 18h et 20h », continuet-elle. Mais alors que faire pour éviter un blackout ? Simplement éteindre la lumière dans les pièces non-occupées, mettre un pull, plutôt qu’augmenter le chauffage, éviter de brancher un chargeur de portable ou de mettre une machine à laver en route pendant ces horaires. En Bretagne, les 34 000 inscrits sur le système « Ecowatt » reçoivent un sms en temps réel pour leur dire de réduire leur consommation. Le résultat est satisfaisant puisque cela a permis en 2010 de réduire de 2% la consommation dans cette région. La panne sera ainsi évitée. Des études sont élaborées en amont par RTE pour déterminer quel sera la progression de la courbe de consommation d’électricité, en incluant bien sûr la température extérieure. Pour suivre en direct la consommation d’électricité française et la production d’électricité détaillée par filières : www.rte-france.com – Développement durable – Ecomix
EN BREF La fermeture BTJunkie
a eu peur du gendarme, enfin surtout du FBI. C’est ce que l’on peut désormais lire sur la page du moteur de recherche de liens BitTorrent. Les administrateurs n’ont donné aucunes précisions sur les raisons exactes de cette fermeture. BTJunkie était le 389ème site le plus visité du monde, loin derrière
Le chiffre
400 C’est le nombre de chanceux qui pourront publier leur message d’amour sur les panneaux lumineux de la Ville. Comme chaque année dans le cadre de la Saint-Valentin, la mairie de Lyon propose aux habitants de déclarer leur flamme sur l’un des 37 panneaux lumineux de la Ville. Le message sera ensuite diffusé toute la journée du 14 février, ainsi que sur le site lyon.fr, du 14 au 20 février. Envoyez votre message sur le site www.lyon.fr.
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VIVRE à L’UPI
VIE éTUDIANTE
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Zoom sur la fédération inter UPI avec Kévin Cétin, son président
« Soutenir et accompagner les étudiants » Par Geoffrey Fleury
étudiants des autres écoles. Par exemple, celles à but humanitaire en font partie. Notre objectif est d’aider les associations en difficultés. Une journée de formation leur sera proposée le 20 février prochain (trésore-
« En finir avec l’affichage sauvage à tous les étages »
Kevin Cetin ( à gauche), président de la fédération Inter Upi et quelques membres : Benjamin Arthaud, Andy Barril, Naim Chergui, Adeline Mantin et Mathieu Tiercelin / © G.F.
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tudiant en troisième année à l’école 3A (École internationale de commerce et développement pour l’Asie, l’Amérique latine et l’Afrique) et président de la fédération inter UPI depuis octobre 2011, Kevin Cetin se plaît dans ce rôle à responsabilité, qui lui prend beaucoup de temps (15h par semaine). Il nous présente avec fierté et passion cette fédération. Un but principal : rassembler les étudiants.
➢ Fédérer toutes les associations du campus « La fédération Inter UPI a été fondée fin 2010. Elle est composée de huit administrateurs qui représentent les huit BDE de l’UPI. Je fais partie de l’école 3A.Nous organisons des réunions toutes les deux semaines et les comptes rendus de celles-ci peuvent être consultés par les étudiants. Nous fédérons toutes les associations du campus ainsi que tous les BDE et BDS . »
➢ Budget : faire appel aux partenaires privés « La fédération est soutenue par le Copil (Comité de pilotage) à hauteur de 1000-1500€ par an. Nous présentons nos projets aux présidents, nous leur faisons part de notre budget. Mais ça ne suffit pas toujours. Nous sommes donc à la recherche de partenariats sur Lyon. Toutes les associations qui adhèrent à la fédé payent 10€ d’adhésion. Nous coopérons avec le Petit Paumé, administrateur de la FEL (Fédération des étudiants de Lyon). »
➢ Représenter les intérêts des étudiants « Notre but est surtout de favoriser les échanges et rencontres entre les étudiants des différentes écoles de l’UPI et de représenter les intérêts de toutes les associations étudiantes. Mais il y a des projets auxquels nous participons, comme le forum inter UPI. Toutes les associations du campus vont être présentées auprès des
rie, management…). Au sein de notre groupe, nous commençons aujourd’hui (hier, ndlr), le tournage de la vidéo officielle de la fédé UPI avec des figurants des différentes écoles. Le site de la fédération est en cours de réalisation. Nous souhaitons qu’il soit attractif. Plusieurs rubriques viendront l’alimenter comme les stages, les emplois, Erasmus, vivre à Lyon (en partenariat avec le Petit Paumé). Un journal est en projet également. Le but : un journaliste par école qui suivra l’actu de son établissement. Une version va être lancée d’ici une à deux semaines. »
➢ Améliorer la vie des étudiants
au sein de l’UPI « Nous voulons éviter l’affichage sauvage à tous les étages. Les discothèques viennent souvent agrafer des affiches de partout. Nous souhaitons que les différents étages soient représentés par un thème. Le 1er étage pour les soirées, le 2e pour les associations, le 3e pour les petites annonces et le 4e pour les stage et emplois . Cela se mettra en place dès jeudi. »
➢ L’administration apprécie
« Nous sommes bien soutenus. L’idée est intéressante selon l’administration. Elle apprécie que nous puissions rassembler tous les étudiants du campus. L’entente entre tous les BDE est bonne également, il n’y a pas de tension, pas de concurrence. C’est très sain. »
EN DIRECT DE L’UPI On a i r
E n plu s de vot re rende zvou s mat i na l quot id ien ave c le 10 du Mat ’, vou s p ouve z é ga lement re t rouver tou s le s jou r s le t r av a i l de nos con f rère s de l a sp é c ia l ité r ad io. Re t rouve z-le s c e mat i n p ou r leu r jou r na l quot id ien ave c le re tou r su r l ’a f f a i re Ven ivov. 10 du mat’ | Mardi 7 février 2012
Au menu é ga lement , l a ch ron ique su r l a jou r né e s a n s mobi le e t la t r ad it ion nel le re v ue de pre s s e . w w w. ke sk i s c pa s s .c om
Pet it écr a n
L a sp é c ia l ité T V n’e s t pa s en re s te e t vou s pré s ente quot id ien nement
s on jou r na l de d i x m i nute s su r l ’ac t u a l ité du Gr a nd Lyon . Re p or t a ge s , brè ve s ... n’ hé site z pa s à la i s s er vos com ment a i re s! ht t p://w w w.yout ub e .c om / u s er/ Is c paJ T 2 012
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COMPTE-RENDU
SORTIR
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La dernière création du Théâtre Nouvelle Génération, un conte philosophique
Une vérité aveuglante
Par Guillaume Bouvy
S
ilence. Une voix émerge des nimbes, lointaine, inquiétante. C’est le narrateur et protagoniste qui se détache d’un épais nuage de brume. Plus qu’ailleurs, le voir et le non voir ont une importance. Plongé malgré lui dans « le pays des aveugles », un homme qui possède la vue (Nino D’Introna, le directeur du TNG) se perd parmi un village peuplé de non-voyants. L’acteur est seul, interprétant tous les rôles successifs de cette pièce adaptée de l’œuvre éponyme d’Herbert George Wells (connu notamment pour La guerre des mondes).
« Qu’est-ce que ça veut dire, aveugle ? » telle est la question. L’ambiance qui règne alors est inquiétante, un décor minimaliste ne faisant qu’accentuer le vide devant lequel est confronté « l’étranger », comme le surnomment les aveugles. Très vite, la panique succède à l’incertitude. L’homme qui voit, initialement persuadé que cette caractéristique le place en posture de supériorité, se heurte au jugement sévère des aveugles, qui eux, sont persuadés qu’ils ont affaire à un infirme. L’étranger pose cette question à laquelle il n’obtiendra pas de réponse : « au royaume des aveugles, les borgnes ne sont-ils pas rois ? » De l’autre côté, dans un dialogue de sourds, le village lui répond par une autre question : « qu’est-ce que ça veut dire, aveugle ? » L’étranger ne semble pas le bienvenu ici, et les aveugles ne sont pas plus amènes. Exception faite d’une femme, qui serait peut-être prête à l’écouter… En réalité, Nino D’Introna n’est pas seul sur scène puisque deux musiciens venus d’Italie
Une pièce dérangeante mais (d)étonnante / © Cyrille Sabatier l’accompagnent à la basse et à la guitare électrique. Le groupe Superschock retraduit le cheminement tortueux de l’homme au pays des aveugles, sur une tonalité parfois très rock. Autres compagnons de l’acteur, les éclairages, orchestrés par Andrea Abbatangelo, viennent tantôt le soutenir, tantôt le défier. Le spectateur en prend plein la vue, avec par moments des projecteurs très intenses que l’on retrouve dans les stades et pour les concerts notamment. Et, bien entendu, par d’autres moments, c’est l’absence de lumière qui prédomine. Le moins que l’on puisse dire, c’est que Le pays des aveugles ne fait pas partie de ces pièces où l’on se rend pour se détendre et pour se divertir. Loin de la commedia dell’arte, Nino D’Introna, également metteur en scène, a pris le parti de réaliser une pièce dramatique, voire tragique. Si le spectateur rit, ce n’est que par pur hasard ou alors pour adoucir une certaine crispation qui ne le
quittera que lorsque la pièce sera terminée. Impossible de rester insensible et de ne pas réfléchir face à ce conte plutôt pour adultes ou grands enfants. Acceptation de l’autre, rejet de la différence et intégration dans un groupe sont tout autant de sujets abordés ici. A propos de la pesanteur du Pays des aveugles, Nino D’Introna confiait d’ailleurs : « J’avais joué la pièce en Italie il y a une vingtaine d’années, et ma mère, qui était dans le public, était venue me voir à la fin pour me dire la chose suivante : Nino, je n’ai pas desserré mes mains des accoudoirs pendant toute la durée du spectacle. » Le Pays des aveugles, de Nino D’Introna. m Mardi 7 à 14h30 et 19h30, jeudi 9 à 14h30, vendredi 10 à 14h30., au TNG, 23, rue de Bourgogne, Lyon 9e. Tél. 04 72 53 15 15. www.tng-lyon.fr Tarifs : 9 et 17 €. Tarif Trio : 13 € / personne, A partir de 10 ans. Durée : 50 minutes
NOTRE SéLECTION Biennale de la danse
Lancement du défilé villeurbannais BarnumParad est le titre choisi pour la participation villeurbannaise au défilé de la Biennale de la danse. Sous la direction artistique du chorégraphe Jean-Claude Carles d’Air Compagnie, le cortège met en scène une parade publicitaire futuriste d’un des plus grands cirques du monde.
Un cirque, dont les animaux ont disparu, remplacés par d’étranges créatures, génétiquement modifiées et clonées. Danseurs contemporains, hip-hopeurs, circassiens, échassiers, marionnettistes, composeront ce cortège futuriste. Soirée de lancement : jeudi 9 février à 19h à la MJC Villeurbanne, 46 cours Jean Damidot
Pensez à réserver
Un cirque poétique
Des sensations, des trajectoires étranges, mêlant corps intenses, images et cut-up. De nos jours (notes on the circus) Du cirque qui réinvente sa grammaire de base entre émotions, intelligence, humour, virtuosité et engagement. Ivan Mosjoukine tente l’invention d’une poétique du cirque. Un premier spectacle que l’on attend. Ces quatre artistes se rencontrent au Centre National des Arts du
Cirque, prennent le nom d’Ivan Mosjoukine. Quatre artistes, quatre points de vue, réunis par une vision commune. Ils livrent un spectacle choc, du cirque audacieux dans un style surprenant. Du 27 février au 3 mars aux Subsistances, 8 bis quai St Vincent 69001 04 78 39 10 02, tarufs : 13€ / 10€ / 8€ / 6€
Mardi 7 février 2012 | 10 du mat’
10 ILS/ELLES FONT BOUGER LYON INTERVIEW
Desréactions réactions? Envoyez-les ? Envoyez-lesà à10dumat@gmail.com 10dumat@gmail.com Des
Wilfried Lacour a lancé la branche lyonnaise de l’association « Action Froid »
« Donner un sens au terme “ réseau social ” » Par Nicolas Gil
A
vec l’arrivée de la vague de froid en France, la situation des personnes sans domicile fixe s’est encore aggravée. Survenue au début du mois, la baisse sensible des températures en a pris beaucoup de court. Mais d’autres ont su réagir. Lancée à Paris via le réseau social Facebook, l’initiative « Action Froid » est née il y a moins d’une semaine, le 1er février exactement. Peu à peu, elle trouve des ramifications dans le reste du pays, et notamment à Lyon, via Wilfried Lacour. Cet ancien étudiant en journalisme est à l’origine de la branche locale du mouvement, qui gagne lentement de l’ampleur. Entretien. Comment a démarré cette initiative ? Via une connaissance rencontrée par Facebook, qui est le responsable national d’Action Froid. Il a vraiment voulu donner un sens au terme « réseau social », créer de la solidarité entre les membres de Facebook. C’est là que tout s’est mis en place, à travers des amis communs et des rencontres, pour faire face à une réelle situation d’urgence à Lyon. Personnellement, j’ai vu sur place ce qui se passait, et c’est ce qui m’a donné envie d’agir. J’avais déjà mené des initiatives personnelles quand la vague de froid est arrivée, comme acheter moi-même des couvertures de survie et aller les distribuer. Quand j’ai découvert cette association en train de se monter, j’ai voulu m’investir, à plus grande échelle, en lançant la branche locale de ce projet. Comment fonctionne le réseau ? Pour le moment, uniquement par Facebook, le temps de se lancer et de devenir légalement une association. Les gens qui le souhaitent viennent rejoindre le groupe, et envoient ensuite par message leur promesse de don. Nous demandons d’abord aux donnateurs une vérification de l’identité pour ne pas avoir affaire à des faux comptes, puis nous leur envoyons l’adresse où faire parvenir le chèque. Avec les dons, nous investissons pour aider ceux qui en ont besoin. Bien évidemment, les donateurs peuvent,
« On organise une tournée ce soir (hier) en partant de Perrache. On va tenter de multiplier ce genre d’action », avoue Wilfried Lacour / © DR s’ils le souhaitent, venir donner un coup de main sur le terrain. On a besoin de tout le monde. Où va leur argent concrètement ? La priorité à l’heure actuelle, ce sont des couvertures de survie et des vêtements chauds, des polaires principalement. Nous faisons dans l’urgence, avec ce qu’on a, sur un circuit local, aidés par des gens qui ont déjà donné directement. Nous existons seulement depuis le 1er février, donc on fait dans la mesure de nos moyens. Mais en cinq jours, on a pu acheter 80 couvertures de survie et 20 polaires, qui ont été distribuées sur Lyon, Paris et Toulouse. On organise aussi des soupes, mais elles servent surtout à faire venir les gens, pour que l’on puisse leur fournir des vêtements et de quoi se protéger. Ça les incite à venir vers nous.
Ne craignez-vous pas de rentrer en “concurrence” avec d’autres associations ? On est actuellement en pourparlers pour des partenariats avec d’autres associations locales, notamment par l’intermédiaire du Comité National du Logement. On travaille avec une de leurs responsables pour nouer des accords avec les autres structures.
80 couvertures et 20 polaires distribuées en cinq jours
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Combien de personnes ont rejoint la cause à l’heure actuelle ? Sur un plan national, près de 800 personnes sont déjà mobilisées. Sur Lyon, ce sont à peu près 250 personnes qui se sont jointes à nous en moins d’une semaine sur notre page Facebook, ce qui est conséquent. En réalité, nous sommes surtout une équipe de dix bénévoles sur le terrain, vraiment impliqués, qui viennent en aide à ceux qui en ont besoin. Parce
que sur les 250 personnes de la page, il y en a pas mal que l’on n’a pas vu, et de la part de qui on attend encore des réponses. Quelles garanties ont les donateurs sur la destination de leur argent ? Quand la personne fait un don, on transmet le chèque à l’antenne nationale, qui achète les produits sur Internet. Ensuite, nous allons les retirer en magasin, suivant les stocks dont ils disposent. Au bout de tout ce processus, on renvoie le détail de nos dépenses aux donateurs, qui peuvent ainsi voir à quoi a servi leur argent. On propose une vraie traçabilité. Quelles sont les actions prévues dans l’immédiat ? On organise une tournée ce soir (hier), en partant de Perrache, puis on passera par Guillotière et la Part-Dieu avec une soupe, réalisée par un maraîcher bio de la région. A l’avenir, on va tenter de multiplier ce genre d’actions, et d’organiser aussi de petits événements, comme des spectacles dans les gares.
Zoom
Faire un geste n’a pas forcément le coût que l’on croit. Pour moins de 10€, de grandes enseignes proposent des packs comprenant une couverture de survie et un sweat polaire. La couverture seule coûte en moyenne un peu moins de 3€. Les promesses de dons adressés à Action Froid débutant à partir de 5€, cette somme minimale peut déjà servir à aider. Mardi 7 février 2012 | 10 du mat’
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DU MAT’
Insolite
Le luxe pousse la porte des toilettes
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www.keskiscpass.com
Tout est argent Par Eve Renaudin E l l e s s o nt é t u d i a nt e s , m a i s l e u r p e t i t b o u l o t p e u t l e u r r ap p o r t e r b i e n p l u s g r o s q u e t r av a i l l e r à Mc D o. Ad e p t e s d e s n o u v e l l e s t e c h n o l o g i e s , c e s j e u n e s f e m m e s s e p r o s t i t u e nt v i a d e s s i t e s Int e r n e t . Un e a c t i v i t é b i e n p l u s r e nt a b l e e t p l u s s û r e q u e l a r u e , m a i s au s s i bien plus secrète et difficile à q u a nt i f i e r. Certaines, poussées par la nécessité de boucler les fins de mois ou l’e nv i e d’a m é l i o r e r l’o r d i n a i r e , s au t e nt l e p a s . Ma i s f i n a l e m e nt , l e p l u s d u r e s t il de commencer à vendre son c o r p s . . . o u d e s’a r r ê t e r a l o r s q u e l e s r e v e nu s p e u v e nt s’é l e v e r à p l u s i e u r s c e nt a i n e s d’e u r o s p a r c l i e nt ? Au d é p a r t , c e s j e u n e s f e m m e s p e u v e nt av o i r l e s m e i l l e u r e s i nt e nt i o n s d u m o n d e : q u e l é t u d i a nt s a n s l e s o u n’a j a m a i s r ê v é d e p ay e r s o n l oy e r e t s’o f f r i r t o u t d e m ê m e q u e l q u e s o b j e t s e t l o i s i r s ap r è s tout ? Ma i s f a c e à u n e s o c i é t é d e p l u s e n p l u s c e nt r é e s u r l e p a r a î t r e , c e l l e s ( e t c e u x ) q u i s e p r o s t i t u e nt p e u v e nt s e r e t r o u v e r p o u s s é s au v i c e . L’a r g e nt p e u t f a c i l i t e r l a v i e , m a i s l’a r g e nt f a c i l e p e u t t o u t au s s i a i s é m e nt m e n e r au s u p e r f i c i e l .
en coulisses
L’envers de la médaille à Dardilly Page 4
Prostitution étudiante : une pratique courante
© Laurent Benoit
EDITO
Mercredi 8 février 2012 | N°17
La sortie du film Elles a remis sur le devant de la scène médiatique le thème de la prostitution étudiante. Un phénomène difficilement quantifiable à l’heure où 26% des étudiants ont des problèmes pour joindre les deux bouts. Pages 2 et 3
sciences et technologies
Le stade de Gerland exposé à la luminothérapie Page 6
Sortir
Star Wars: La 3D manque de relief Page 9
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Envie de vous abonner ? Envoyez un mail à 10dumat@gmail.com LE FAIT DU JOUR
En 2010, Canal+ diffusait le téléfilm « Mes chères études », sur la prostitution étudiante, d’après le témoignage de Laura D., publié aux éditions Max Milo / © DR
SOCIété
Le point sur la prostitution étudiante, un phénomène toujours insaisissable.
Quelques billets pour un soir Par Lucie Barras
«
C
’est comme les clopes, c’est difficile de s’arrêter ». Projeté dans seulement deux salles de Lyon depuis le 1er février, le film « Elles », avec Juliette Binoche et Anaïs Demoustier remet sur la scène médiatique le phénomène de la prostitution étudiante. Plus qu’un tabou, il s’agit d’un problème insaisissable. Plusieurs variables empêchent un chiffrage, et un état des lieux du phénomène : quand peut-on parler de prostitution ? A quelle fréquence les étudiantes se prostituent-elles ? Ces « étudiantes » comme elles se qualifient sur les annonces, le sont-elles vraiment ? En 2006, un tract du syndicat SudEtudiants, pour la première fois, soulevait publiquement le phénomène, et chiffrait à 40 000 le nombre d’étudiants prostitués sur internet. « J’aimerais qu’on m’explique comment ils ont procédé pour arriver à ce chiffre », rétorque Yves Charpenel, Président de la fondation Scelles qui lutte contre toutes les formes d’exploitation sexuelle. « Si ce phénomène existe bel et bien, il s’agit d’une prostitution individuelle qui par définition, échappe à toute forme
10 du mat’ | Mercredi 8 février 2012
de comptage. Il est impossible d’en mesurer l’ampleur et l’évolution. » Pour Laurent Melito (voir ci-contre), les « fausses étudiantes », très nombreuses sur les sites d’escorting, travestissent toute tentative de statistique. « Je me suis retrouvé sur des images à la Playboy » Julia* s’est livrée, il y a trois ans, à une forme de prostitution alors qu’elle était étudiante : la photographie érotique. « A l’époque, je me persuadais que c’était de la photo, comme je suis moi-même photographe de métier aujourd’hui. Il s’agissait de poser pour de belles images de moi. Mais très vite je me suis retrouvée sur des images à la Playboy. C’est devenu glauque. » S’arrêter est bien plus difficile que commencer. « En quatre ou cinq ans, je n’ai recueilli que quelques témoignages. La plupart des filles n’aspire qu’à en sortir, et ne plus jamais en parler. Une étudiante que j’ai rencontré, s’est retrouvée
à vouloir stopper ses services dans un salon de massage. On ne l’a pas menacée de mort, on lui a dit que ses parents seraient heureux d’apprendre ce qu’elle avait fait. » Pour Julia, l’électrochoc est venu d’une rencontre amoureuse. « J’ai réalisé que je ne pouvais pas faire ça au garçon que j’avais rencontré. Mais je ne pouvais tout laisser tomber du jour au lendemain. Le jour où j’ai arrêté, il a tout appris par hasard. Là, je peux reprendre la métaphore de la drogue : même lorsqu’on n’en prend plus, ses effets nous retombent dessus. » Aujourd’hui, alors qu’elle y a mis fin, Julia voit clair : « C’était une forme de prostitution. Le photographe n’avait qu’un but : s’en mettre plein la vue. Cette activité revêt une forme de violence envers soi-même, elle n’est pas naturelle. Le jeu était vicieux : même si le modèle se fait payer, le photographe domine et au bout d’un moment, j’ai perdu le contrôle. La personne en face croyait pouvoir tout faire en allongeant la somme. » Les motivations de Julia ?
S’arrêter est plus difficile que de commencer
La curiosité, et l’argent. « En sortant du bac, j’étais mal dans ma peau. Je n’avais pas une thune. La prépa ne me donnait pas le temps pour un petit boulot, et je me disais que les photos me donneraient l’occasion d’être mieux dans mon corps, de me prouver que je pouvais séduire. Je pouvais me faire 80 euros pour une photo. Ca a changé ma vision des choses et de la normalité. J’avais perdu mes limites. » Reste que pour beaucoup d’étudiantes ayant recours à ce genre de pratiques, le moteur est la précarité dans laquelle elles vivent. « Même si tous les étudiants fauchés n’y ont pas recours », ironise Yves Charpenel. Au terme d’une étude réalisée par la Mutuelle des étudiants en mai 2011, 26% des étudiants déclaraient avoir « rencontré de réelles difficultés pour faire face aux dépenses courantes. » Pour Yves Charpenel, s’attaquer à la prostitution étudiante, c’est d’une part combattre ceux qui profitent de la précarité, d’autre part combattre les atteintes à la dignité. « Que des étudiants puissent être obligés de le faire, voilà où se trouve le véritable problème. » *Le prénom a été modifié
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INTERVIEW Internet et l’escorting, manne de la prostitution des étudiantes
« Etre étudiante,un argument de vente » Par Lucie Barras
L
aurent Melito, Educateur spécialisé et doctorant en sociologie à l’Ecole des Hautes études en Sciences Sociales (EHESS) de Marseille, s’est intéressé aux nouvelles formes de prostitution, notamment à l’escorting.
Quelle est l’importance de la proportion d’étudiantes dans les annonces d’escorting ? Cette question pose un premier problème : le profil sociologique des escorts, notamment la variable étudiante, est difficile à dresser. Si vous vous rendez sur un site d’escorts, ou sur un site d’annonces généraliste qui propose des services d’escort, un certain nombre d’annonces, environ 5%, spécifient la mention « étudiante ». On se rend compte, au fur et à mesure des discussions, qu’être étudiante est un argument de vente. En creusant un peu, la plupart des filles finissent par avouer au fil de la conversation qu’elles ne sont pas étudiantes. Elles se rattrapent en disant qu’elles ont étudié auparavant, et qu’elles agissent à cause de la précarité de leur condition. Quelle est la principale différence entre la prostitution sur internet et la prostitution « classique ? » Mon travail récent a porté sur les escorts, mais j’avais auparavant travaillé avec les associations de rue. Dans la rue ou sur Internet, les ingrédients sont les mêmes. Mais pour moi, il existe une disjonction principale entre les deux activités. Dans la rue, on parle de racolage. Et de la prise de contact à l’acte en lui-même, tout est réalisé dans la rue. Dans la voiture du client souvent. L’offre de services est incarnée par la personne elle-même. Il n’y a pas d’intermédiaire. Au contraire, Internet offre la possibilité de rédiger une annonce, et de construire un service du début à la fin. Les escorts précisent à l’avance jusqu’où elles pourront aller. Et au-delà des
Laurent Melito a travaillé sur les différentes formes de prostitution / © DR
mensurations, des tarifs, la relation future est construite à l’avance. Plus qu’une simple relation sexuelle, l’escorting implique d’autres choses comme des sorties, des restaurants… Cela donne un rapport différent à l’activité et un certain prestige à l’escorting. N’y a-t-il pas une façon de différencier sa personne dans le civil et celle qui propose des services d’escorting ? Paradoxalement, je dirais qu’il s’agit plutôt du contraire. Contrairement à la rue ou il y a un effort, jusque dans l’aspect physique, de travestir sa propre image : il y a une limite, une rupture entre le monde réel et celui de la rue. Sur Internet, il y a un titre d’engagement. La personne peut faire des tris. Dès que les filles entendent un accent étranger, sont confrontées à des mots violents, elles peuvent couper. Elles ont la possibilité de mieux contrôler les entrées et sorties en amont. Et du coup, la rencontre se déroule dans des conditions construites, scénarisées. J’essaye, au cours de mes travaux, d’effectuer une topologie de l’activité. Et sur les annonces, j’arrive à un rapprochement avec le vocabulaire du service à la personne, voire de la prestation médicale.
En quoi les clients des escort-girls ontils un profil différent des clients « de la rue » ? Il n’y a pas de fossé socio-professionnel entre les deux types de clients. Mais dans la rue, la prestation est tarifée à l’acte. Sur Internet, c’est une tarification à l’heure. Globalement, le prix est de 40 euros dans la rue, à des tarifs n’allant jamais en dessous de 100 euros sur le net. Alors la différence principale entre les clients, c’est peut-être que seuls ceux qui en ont les moyens peuvent aller sur le net. Pourtant, une chose est sure : les clients de la rue ne font jamais appel à des escorts, et inversement. D’ailleurs, cette barrière infranchissable est également valable pour les prostituées. La prostitution sur Internet est-elle apparue avec l’avènement des nouvelles technologies ? Où puise-t-elle son origine ? Cette manière de se prostituer prend plus de temps, dans un cadre plus respectueux que dans la rue. Cela peut rappeler d’une part, chez nous, la femme de compagnie. D’autre part, la tradition de la maîtresse au Japon. Mais le phénomène des escorts a pris racine, bien entendu, en dehors de l’Europe abolitionniste. Aux USA, en Suisse ou en Europe de l’Est. C’est aux USA que le modèle des sites a été inventé.
« Une banalisation de la prostitution » Pour Daniel Mellier, responsable de la délégation RhôneAlpes du Mouvement du Nid « abolitionniste féministe » qui milite pour la disparition de la prostitution, le phénomène, même inchiffrable, aurait tendance à se développer. « Deux facteurs sont en cause : d’une par t la précarité croissante des étudiants, d’autre par t la banalisation du phénomène. Les médias, mais sur tout les associations lobbyistes ser vent et imprègnent les jeunes un discours qui veut nous faire croire que la relation est heureuse et consentie.» Les conséquences sont lourdes : « Immédiatement, ces – bien souvent – jeunes filles sont prises dans un engrenage et ne peuvent concilier leurs études à cette activité. Elles finissent par se couper socialement car la prostitution implique une clandestinité : il est impossible de dissocier sa vie nocturne de sa vie sociale. D’un point de vue psychologique, les conséquences sont celles de la prostitution classique : une dissociation de soi, une détérioration de sa propre image, une atteinte physique et une détérioration de sa sexualité. Vendre son cor ps est d’une violence très profonde pour un être. C’est dramatique.»
➢ Un rapport, peu de moyens
➢ Qu’est-ce qu’une escort girl ?
Le rapport de la mission parlementaire Bousquet-Geoffroy sur la prostitution en France est paru en avril 2011. Ce rapport souligne d’une part l’impossibilité de chiffrer ce type de prostitution, de l’autre côté, identifie ses principales causes : le manque de moyens financiers pousse certains étudiants à se prostituer. Cette activité permet un gros revenu conciliable avec un emploi du temps d’étudiant.
Une escort girl est une travailleuse du sexe qui, à la différence d’une prostituée de rue, ne s’affiche pas publiquement. Elle n’est pas non plus rattachée à une quelconque institution (réseau, bordel…) Le client prend rendezvous, via des annonces internet ou une agence d’escorts.
Mercredi 8 février 2012 | 10 du mat’
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EN COULISSES
PATRIMOINE VIVANT
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Découverte de la manufacture d’insignes de Dardilly
Les médailles à l’honneur Par Guillaume Bouvy
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IA. Derrière ces trois lettres se cache une manufacture de médailles et d’insignes, l’une des trois fabriques en France, la Fabrique d’Insignes Artistiques. Cette véritable production artisanale est abritée dans un bâtiment de 1700 m², au cœur de la zone d’activité Techlid à Dardilly, dans la banlieue de l’Ouest lyonnais. Toutes les commandes sont maquettées et personnalisées en fonction de demandes souvent bien précises. Tout commence par la création graphique, assurée par Gisèle. « Je réceptionne les dessins des clients, puis je réalise une maquette en fonction des demandes spécifiques, de coloris, reliefs et type de métal », explique-t-elle. « 70% de la production est réalisée en aspect vieil argent, c’est-à-dire du patiné », ajoute Gisèle. Cette dernière réalise environ cinquante maquettes par mois à raison de deux par jour en moyenne. Ainsi, certaines demandes pour le moins originales transitent ici, comme celle formulée par une brigade des stupéfiants qui souhaitait voir apparaître sur une médaille des filles en portejarretelles. Une clientèle haut placée Ensuite, le client approuve la maquette chiffrée pour envoyer un bon pour accord au pôle gravure. Ce cheminement par navette peut durer jusqu’à quinze jours, « en fonction de la réactivité du client et des idées plus ou moins fixes de ce dernier. » Une maquette sur deux ne passe pas cette étape, soit en raison du prix, soit pour la non-faisabilité ou la rétractation du client. Les premiers prix à l’unité sont des marque-pages en métal à 2 euros ; le maximum étant pour les gros trophées qui peuvent s’élever entre 100 et 120 euros chacun. En raison du faible nombre de manufactures de médailles et d’insignes, des clients prestigieux se fournissent auprès de FIA. L’entreprise a créé des médailles pour Ali Bongo, le président du Gabon ; d’autres pour les présidences de la République de Jacques Chirac ; ou encore des appels à projet pour la Fédération française de football. Sylvie Reig, la patronne des vingt salariés de FIA, reconnaît à cet égard : « Nous recevons beaucoup
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Michel grave à l’envers les motifs sur des matrices qui seront par la suite frappées à la presse / © G.B.
de demandes provenant du service public, dont l’armée principalement, ce qui constitue 40% de notre chiffre d’affaire annuel, ce à quoi s’ajoutent les collectivités territoriales (médailles de la ville, cadeaux de nouveaux arrivées, nouveaux mariés…, ndlr), mais aussi les associations et entreprises. » En somme, il est plutôt rare que des particuliers fassent des demandes à la manufacture, puisqu’une maquette nécessite la création d’un outillage, lequel servira à produire au minimum trente médailles, « sinon cela ne vaut pas le coup pour nous », précise Sylvie Reig. Le coût de l’outillage s’élève au moins à 500 euros.
Vient ensuite la phase de reproduction au moyen d’un pantographe, une machine qui duplique le motif en relief à la bonne échelle. La matrice est alors créée, qui pèse tout de même 7 kg. C’est à partir de ce modèle que les médailles et les insignes seront produits. Le métal est cuit au four avant d’être frappé par une presse de 400 tonnes. « Une médaille est frappée deux à trois fois, mais cela peut aller jusqu’à douze à treize fois », commente Sylvie. Entre chaque opération, les médailles sont systématiquement recuites.
Il faut compter entre 2 et 120 euros pour une médaille
Frapper la médaille Non loin, Michel, le graveur, exécute les maquettes validées, soit par informatique, soit à la fraise, pour réaliser un outillage. La médaille sera alors dessinée en négatif avant d’être frappée dans un bloc d’acier. « Le relief est modelé et sculpté, dans un moule en plâtre trois fois plus gros que la taille de médaille souhaitée », expose Michel.
Un petit bain et c’est fini Dans l’état, les médailles sont encore brutes. Les ouvriers appliquent dès
lors les éventuelles couleurs désirées. Autrement dit, un émail posé à la seringue sous vide à air comprimé. Après quoi, Florian, metteur au bain, traite les médailles en surface, en les plongeant dans des bacs de sable et de dégraissage. Le processus dépend de la patine voulue, à savoir soit une patine bronze, la plus facile à réaliser car faite par oxydation ; la patine vieil argent ou encore la patine or. La touche finale revient au vernissage, dans une cabine dédiée à cet effet. Les médailles en sortent toutes noires et sont poncées une à une. A partir de là, la production est terminée, sauf dans certains cas où il est nécessaire d’ajouter des pièces. Enfin, le produit fini est conditionné pour être expédié, le pôle envoi veille à ce qu’il soit réceptionné en bon état, surtout quand il s’agit de clients situés à Abou Dabi par exemple.
➢ En deux mots
Les fabriques de médailles, médaillons et insignes ne courent pas les rues en France. Il n’y a que trois entreprises de « patrimoine vivant », outre d’autres fabriques non labélisées. Ce label du ministère de l’Economie, de la Finance et de l’Industrie a été attribué à la Monnaie de Paris, le groupe Arthus Bertrand et FIA. Cette dernière, initialement implantée en 1928 dans le Vieux Lyon sous l’enseigne d’Augis, est désormais installée depuis 1970 à Dardilly, dans la zone d’activité de Techlid.
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PETIT DéJEUNER
ECONOMIE ET SOCIAL
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« Bon réveil » livre croissants et pains au chocolat en gants blancs à Lyon.
Le p’tit dej’ sur le pas de la porte Par Julien Bonnefond
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n service en gants blancs, pour un petit déjeuner sur le pas de la porte… Les clients ne s’attendaient pas à cela, même dans leurs rêves les plus fous. Pourtant cela est bien réel à Lyon ! « Bon réveil » propose ce service depuis un an, l’occasion de faire le bilan de cette année passée à réveiller les Lyonnais avec le sourire. David Chanel a été majordome à Londres, mais aussi pâtissier en France. C’est tout naturellement, « en discutant avec des connaissances », qu’il a décidé de se lancer dans le service de livraison de petits déjeuners à Lyon. « L’idée, c’est de faire du standing, de pouvoir donner le temps au gens de se faire plaisir ou de faire plaisir », explique le jeune entrepreneur. Pour arriver à faire sourire les Lyonnais dès le matin, David Chanel travaille avec deux boulangeries : « Nous avons un partenariat, les prix sont donc plus abordables. Pour la confiture, le jus de fruits ou le café, j’ai différents producteurs de qualité », ajoute le jeune trentenaire. Les clients peuvent aussi faire ajouter le journal, le pain ou sandwich du midi, un bouquet de fleurs, etc. Les prix varient de 15 à plus de 120 euros. La dernière catégorie comprend un massage
2011, David a quitté son ancien travail de commercial, « pour se consacrer entièrement à [sa] nouvelle passion ». Il l’assure, « “Bon réveil” est sur la bonne voie », ce qui n’empêche pas ce souriant trentenaire « d’aider » certains soirs au service, dans un restaurant d’amis du Vieux Lyon.
David Chanel a une vingtaine de clients réguliers, plus les occasionnels. / © D.R. à domicile. « Bien sûr, ce n’est pas moi qui le fait, mais un vrai professionnel », précise le livreur souriant. Au saut du lit Se lever tôt ne fait pas peur à David. « Au départ, nous avions décidé de faire les trajets en scooter, mais l’assurance était élevée et nous ne gagnions pas plus de temps » précise-il. Du coup, tout se fait à pied. Sauf cas exceptionnel. Le froid de ces derniers jours n’est pas un problème, le sourire sur le visage de David reste le même. « C’est important de communiquer sa bonne humeur dès le matin, c’est un des buts de “Bon réveil” ! » Et les clients apprécient. « C’est un plaisir d’ouvrir la porte et de voir un petit déjeuner. On se fait plaisir, on se fait servir. C’est le moment
le plus important de la journée pour moi » explique Brice, 30 ans, client régulier de « Bon réveil ». Coût pour la prestation du jour : 28 euros. Le paiement a déjà été effectué sur internet, « plus facile » selon l’acheteur, « plus élégant » selon le vendeur. David ne cache pas qu’au début, il y a un an, le service partait un peu dans tous les sens : « Nous avons eu une grande publicité, les gens appelaient beaucoup, l’entreprise était jeune, nous cherchions notre voie. Aujourd’hui nous nous concentrons sur la qualité plutôt que sur la quantité ». La concurrence grandissante ne semble pas gêner David : « Plus les gens parlent de mes concurrents, plus cela est bénéfique pour moi ». Il est certain que ce service gagne à être connu et que Lyon est assez grand pour plusieurs entreprises. Depuis septembre
La lumière du jour fait éclore les livreurs de p’tits dej’ chères. « La Grinote Gourmande », installé à Part Dieu, ne propose pas que des petits déjeuners (de 4 à 9 euros), mais la direction de l’établissement l’assure : « Cette prestation est très appréciée ». Même constat pour « P’tit dej’ à dom », le site propose un « menu basique » à 10 euros et un menu familial à 45 euros. De nombreuses autre offres sont disponibles entre ces deux prix :
EN BREF L’offre
Téléphonie mobile
Un mois après l’annonce des offres de Free Mobile, et après les réactions des trois opérateurs historiques que sont SFR, Orange et Bouygues Télécom, c’est au tour de La Poste Mobile de réajuster ses prix, « afin de s’adapter à l’évolution du marché ». Trois offres à 19€, 39€ et 49€ pour des services quasiment identiques à ses concurrents, mais avec un engagement de 24 mois, en échange d’un téléphone subventionné. Malgré ses 550 000 clients, pas sûr que La Poste fasse recette avec ces nouveaux forfaits.
Le chiffre
ZOOM Une activité en plein boom sur Lyon A Lyon, la livraison de petits déjeuners s’est développée, il existe ainsi de nombreuses autres adresses pour vous faire livrer votre petit déjeuner (pas toujours en gants blancs). Traiteur ou non, ce nouveau commerce est déjà bien implanté à Lyon. Malgré le fait que « Bon réveil » soit le premier a s’être installé, les autres entreprises proposent des prestations parfois deux fois moins
Livraison, 5 euros : - Lundi au vendredi 6h30 à 11h00 - Samedi et dimanche 7h00 à 12h00. - Offerte pour toute commande supérieure ou égale à 25 euros Réservation à faire la veille: 06 28 19 61 73 Site web: www.bonreveil.fr Email: contact@bonreveil.fr
panier « Love », « Bien-être », ou « Tentation chocolatée ». La possibilité du petit-déjeuner d’entreprise est possible, avec l’exemple d’« appétit clic », pour un effectif minimum de quarante personnes. J.B. P ‘tit dej’ à dom : www.ptitdejadom.com La Grignote gourmande : www.lagrignotegourmande.com Appetit clic : www.appetitclic.com
69,6 C’est en milliards d’euros le montant record du déficit commercial de la France en 2011. Un chiffre rendu public mardi par les Douanes françaises bien supérieur à celui de 2010, qui était alors de 51,5 milliards d’euros. C’est pire que le précédent record de 2008, qui était alors de 56,2 milliards d’euros. La hausse du prix du pétrole serait en partie responsable de ce bilan peu reluisant.
Mercredi 8 février 2012 | 10 du mat’
6 SCIENCES ET TECHNOLOGIES Climat
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Chauffage et luminothérapie, remèdes pour des terrains praticables
L’hiver, Gerland se couvre de lumière Par Geoffrey Fleury
Une quinzaine de rampes d’éclairage photosynthétique ont envahi Gerland qui va accueillir trois matches en sept jours / © leprogres.fr
E
n cette période de grand froid, avec des températures variant entre -2°C et -7°C, les compétitions sportives de plein air sont en sursis. Pourtant, cette aprèsmidi, du côté du stade de Gerland, le huitième de finale de coupe de France opposant l’Olympique lyonnais à Bordeaux sera maintenu malgré une température ressentie de -10°C. Les raisons ? Depuis une dizaine de jours, une bâche recouvre la pelouse de Gerland. Elle est couplée à un système de chauffage souterrain (seuls Lyon et Sochaux sont équipés en France), mis en place il y a
deux ans, lors de la réfection du terrain. En marche une heure à deux heures avant le début du match, il a pour fonction principale d’éviter au sol de geler et d’être dur comme du béton lors de la pratique du football. Ce soir (20h45), pas de danger donc pour les 22 joueurs qui devraient évoluer sur une pelouse praticable. Pas seulement à cause du chauffage… Une pelouse bichonnée La luminothérapie est un autre moyen pour rendre l’herbe en bon état, surtout que l’OL jouera trois fois à Gerland en une semaine. Le club du président
Aulas a investi l’année dernière dans une quinzaine de rampes d’éclairage photosynthétique. Elles permettent au gazon de combler le déficit en soleil, notamment durant l’hiver. Les rayons UV donnent à ce tapis vert le pouvoir de produire de la matière organique, bon pour son développement. Ce système est en service 17h par jour entre les mois de novembre et mars. « Il ne faut pas non plus les laisser en permanence. Il en va de l’état de la pelouse. Il faut respecter son cycle végétal. Mais pour ce qui est des résultats, ils sont très intéressants. Les parties du terrain éclairées par les rampes de luminothérapie étaient d’ailleurs nettement meilleures que les zones de la pelouse, éclairées par la lumière naturelle », admet Karim Houari, le Stadium Manager du Stade Rennais, autre équipe française à utiliser ce procédé. 1M€ pour une pelouse praticable l’hiver L’équipement de l’OL a été mis en place pour, non seulement, protéger sa pelouse, mais aussi et surtout réduire les coûts. Si le prix n’a pas été communiqué par le club et par la Ville de Lyon* concernant les rampes, le tarif d’un chauffage est connu. « En moyenne, la pause de ce genre d’équipement est évalué à 400
ZOOM Le football, terrain de technologies... et de dépenses
Une bulle sur le terrain d’entraînement du PSG Les températures polaires de cet hiver sont loin d’être confortables pour les fameuses pelouses comme pour les joueurs de la Ligue 1. Le Paris SG l’a bien compris. Lundi, le club de la capitale a installé au-dessus d’un des terrains d’entraînement du Camp des Loges son camp de base - une bulle (avec un système de soufflerie) permettant aux joueurs de s’entraîner dans des conditions plus que décentes (+10°C). Rien n’est trop 10 du mat’ | Mercredi 8 février 2012
beau pour les stars du PSG version qatarienne. Mais à force de privilégier le football, la commission des compétitions et les dirigeants de clubs ne veulent pas faire face à la réalité, celle de ne pas admettre qu’un match puisse être reporté. Droits télévisuels obliges. Le week-end dernier du côté du stade Geoffroy Guichard à SaintEtienne, M. Bastien, l’arbitre de la rencontre ASSE - Lorient, a été contraint de mettre un terme aux débats après seulement dix
minutes de jeu. Le terrain, rendu glissant par les températures négatives, était tout simplement impraticable. Pourtant, durant la semaine qui a précédé le match, une bâche chauffée, via des souffleries thermiques ont protégé la pelouse du stade. En résumé, le club a consommé 5000 litres de fioul à 96 centimes le litre, soit 4800 euros. Les associations de défense des sans-abris n’ont pas fini de crier au scandale. G. F.
000€, mais le prix est très variable en fonction du type d’installation. » précise Aurélien Scherrer, de l’entreprise Thermalu en Alsace, qui a équipé Sochaux et les deux grands clubs de Milan. Du côté de Lyon, la note grimpe à 1 million d’euros pour le chauffage sous-terrain (une partie est prise en charge par la Ville de Lyon), ajouté à son coût de fonctionnement à l’année (60 000€ à Sochaux, inconnu à Lyon). Ce soir, l’OL devra avoir à sa disposition un groupe électrogène – qui fonctionne à toutes sortes de carburants - pour le chauffage. L’alimentation électrique du stade ne peut supporter à la fois l’éclairage de l’édifice et le chauffage du terrain. Le club peut se le permettre. Ce qui n’est pas le cas pour la grande majorité des clubs professionnels français, abonnés aux bâches et souffleurs thermiques, non avares de fuel (cf ci-dessous). * La Ville de Lyon n’a pas donné suite à nos sollicitations
EN BREF Le changement
Facebook Lundi, lors d’une réunion avec le collectif Europe VS Facebook, le réseau social fondé par Mark Zuckerberg s’est engagé à faire en sorte que les données supprimées par les utilisateurs le soient réellement, et demander à un consentement explicite lorsque des données personnelles doivent être réutilisées
Le palmarès
Téléphonie La vente de Smartphone est en forte croissance depuis plusieurs années. Samsung occupe 19% du marché, notamment avec sa gamme Galaxy sous Android, juste derrière Apple et ses 19,1%, bien aidé par une hausse de 100% de ses ventes. Nokia monte sur le podium avec une part de 15,7% mais des ventes en chute libre de plus de 22%. RIM se maintient avec une part d’un peu plus de 10%, tandis que HTC pointe à 8,9 %.
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ATTRACTION
VIVRE DANS LE 9e
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La simulation automobile de Vaise trouve son rythme de croisière
I-Way monte en régime
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Par Antoine Lebrun uvert début juin 2008 au cœur du Pôle « numérique » de Vaise, I-Way semble aujourd’hui véritablement lancé après deux premières années de rodage. I-Way, c’est un concept de 5 000 m2 haut de gamme rassemblant 18 simulateurs de conduite (6 Formule 1, 6 rallyes et 6 courses d’endurance), un restaurant gastronomique, deux bars, un spa et quatre salles de conférence.
La rareté se paye au prix fort Unique au monde, le concept a toutefois attendu deux années complètes pour se lancer (environ 70 000 visites en 2011 contre 36 000 les années précédentes).
« Les investissements devraient être remboursés en juin 2013 » « Le temps de se faire connaître » pour Tyfany Baccam, responsable de la communication, « à cause d’un prix trop élevé que nous ne sommes pas forcément prêts à mettre dans quelque chose que nous ne connaissons pas », selon Pierre, étudiant de 22 ans ayant testé la simulation F1 lors d’un comité d’entreprise. 75 € pour 3 minutes de qualifications et 10 minutes de course en rallye et endurance, 90 € pour la F1… D’ailleurs, certaines rumeurs ont vite couru dans les rues lyonnaises, prédisant une faillite proche, de par le prix des attractions et le peu de monde présent dans les locaux. La place ne manque pas à I-Way malgré ses 55 employés à
QUOI DE NEUF ? Loisirs
Stage de Basket à Chamvert L’Amicale
laïque Voltaire de Champvert organise, cette année encore, un stage de basket pour les jeunes ne partant pas pour les sports d’hiver de venir passer des journées de loisirs. Le stage aura lieu du 20 au 23 février, de 9 h 30 à 16 h 30 au gymnase Pierre-Audry pour les enfants de 11 à 17 ans. Tarifs et réservations : Chantal au 06 71 03 75 60
La Formule de I-Way est plus vraie que nature et offre un réalisme décapant / © DR temps plein. Pourtant, la société est bel et bien lancée et satisfait ses propriétaires : « Notre clientèle est avant tout passionnée par l’automobile et les sensations fortes. Nous recevons des visiteurs de toute la France et de Belgique ou des Pays-Bas. La totalité des investissements devrait être remboursée en juin 2013, soit cinq ans après l’ouverture. Après, ça sera tout bénef ’ », se réjouit Tyfany Baccam. Pour récupérer les 12 millions d’euros investis dans l’établissement, I-Way se doit de fonctionner. Un succès grandissant en dépit des critiques I-Way accueille une clientèle de passage, seulement 10 % des visiteurs étant qualifiés de « fidèles ». S’il n’y a pas toujours de monde dans
Spectacle
San Antonio chez “les Gones” Si vous
avez des enfants et si vous êtes tatillons sur leur éducation, ne les envoyer à l’école de “Grangognant-au-Mont-d’Or”. Et cela pour deux raison : Ce paisible village de la région lyonnaise est actuellement le siège d’un drame qui bouleverse toute la France. Les “Gones” y disparaissent les uns après les autres et l’on assassine les maîtres d’école. Et le nouvel instituteur se nomme
les attractions proposées, c’est aussi et sûrement dû au fait que 60 % du chiffre d’affaires soit réalisé pendant les fêtes de Noël. Et ce grâce à de vastes opérations de mailings et des partenariats multiples comme celui mis en place avec le célèbre site d’achat en ligne Groupon. Malgré tout, I-Way n’en finit pas pour autant de faire parler. Certains comme Philippe, commercial dans l’agro-alimentaire, estiment ce plaisir « envisageable pour une soirée entre amis fortunés qui n’ont pas peur d’avoir des courbatures pendant une semaine », pendant que d’autres comme Marie, monitrice de ski de 42 ans, trouvent l’expérience « incomparable et inoubliable », assurant même en sortir « excitée, secouée et en sueur, mais surtout ravie. »
Bérurier ! Seul en scène, Bruno Fontaine viendra vous conter avec délice les aventures de San Antonio et de ces nombreux personnages hauts en couleur. 9, 10 et 11 février à 20h30 Tarif adulte 14€ Théâtre Acte 2 - 32 Bis Quai Arloing 69009 Lyon 04 78 83 21 71
Théâtre
L’heure du Grimm
Rien de mieux l’hiver que de se retrouver ensemble, au chaud, près du feu à écouter des
histoires. Faute de cheminée, la Médiathèque de Vaise vous propose la chaleur… humaine. Les bibliothécaires vous emmènent dans le monde fantastique et merveilleux des frères Grimm. Venez redécouvrir les contes traditionnels qui ont bercé notre enfance. Spectacle pour tous. Le 10 février 2012 de 18h à 18h45 Médiathèque de Vaise Place Valmy 69 009 Lyon Rens. 04 72 85 66 20
Mercredi 8 février 2012 | 10 du mat’
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VIVRE à L’UPI
RENDEZ-VOUS
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Une collecte de sang est organisée aujourd’hui et demain à l’UPI
Le don dans le sang
Par Nicolas Gil
un entretien d’une utes. A la suite de dront dans la zone afin de donner leur indispensable, nous
dizaine de minquoi ils descenAmphi de l’UPI sang. « Un geste explique Kévin,
« Un petit geste qui peut avoir de grandes répercussions »
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L’affiche de la campagne / © DR
avez-vous jamais rêvé de devenir un héros ? » Si le message dans le hall de l’UPI a de quoi surprendre, nulle question ici de collants ou de cape, mais d’un geste bien plus simple : donner son sang, pour sauver des vies. Comme chaque année depuis quatre ans, l’Institut Commercial Lyonnais (ICL) organise une collecte aujourd’hui et demain, de 9h à 17h30. Plus d’un million de malades sont soignés tous les ans grâce aux dons récoltés par l’Etablissement Français du Sang (EFS), mais ces derniers ne cessent de diminuer. « En 2011, l’EFS a comptabilisé
un recul de plus de 30% comparé aux années précédentes, ce qui est terrible pour eux. C’est la raison principale de l’existence de cette collecte », explique Maryne Bretin, chargée de mission à l’ICL, qui porte ce projet. « L’idée, c’est aussi de sensibiliser tous les étudiants des écoles de l’UPI au don du sang, et de soutenir l’EFS. » Concrètement, la démarche est simple : les étudiants qui souhaitent participer peuvent aller se préinscrire à l’accueil de l’UPI, ou simplement se présenter en salle B101. Ils devront alors remplir un questionnaire, puis se présenter devant un médecin pour
étudiant à l’ISCPA et donneur régulier. Quelque part, j’ai vraiment l’impression de sauver des vies, oui, et je trouve que trop peu de jeunes prennent cette initiative, alors que c’est très important. » Un point de vue partagé par Maryne Bretin : « Malheureusement je pense que malgré nos efforts, les étudiants ne sont pas encore assez sensibilisés à cette cause. C’est pour cela que nous avons ajouté cette année un écran à l’accueil de l’UPI afin de les attirer davantage à participer à cette collecte. » Car pour l’heure, ce sont à peine plus de 50 étudiants qui se sont préinscrits, pour une moyenne de 150 les années précédentes sur les deux jours de collecte. « Un résultat faible si l’on prend compte le nombre total d’étudiants de l’UPI », souligne la chargée de projet. « Ce n’est pas pourtant pas bien compliqué, s’étonne Kévin, c’est juste prendre un peu de temps sur sa journée pour donner un peu de sa ‘’vie’’ pour celle des autres. C’est un petit geste qui peut avoir de grandes répercussions ». Car, comme le rappelle Maryne Bretin, « nous pouvons tous un jour avoir besoin de transfusions sanguines. »
EN DIRECT DE L’UPI On a i r
E n plu s de vot re rende z-vou s mat i na l quot id ien ave c le 10 du Mat ’, vou s p ouve z é ga lement re t rouver tou s le s jou rs le t r av a i l de nos con f rère s de la sp é c ia l ité r ad io. Re t rouve z-le s aujou rd ’ hu i p ou r u ne
10 du mat’ | Mercredi 8 février 2012
ém i s sion sp é c ia le St a r Wa rs à l ’o c c a sion de la s or t ie en 3D de l ’ é pi s o de I. Dé couv re z pa r a i l leu rs u ne p e t ite su r pr i s e , u ne v r a ie fau s s e i nter v ie w de R 2-D2 , conco c té e pa r la ré d ac t ion de R a dio ISCPA. w w w. ke sk is c pa s s .c om
Pet it écr a n
L a sp é c ia l ité T V n’e s t pa s en re s te e t vou s pré s ente quot id ien nement s on jou r na l de d i x m i nute s su r l ’ac t u a l ité du Gr a nd Lyon . Re p or t a ge s , brè ve s ... n’ hé site z pa s à la i s s er vos com ment a i re s! ht t p://w w w.yout ub e .c om / u s er/ Is c paJ T 2 012
Adresse: 47, rue sergent Michel Berthet Site Web: www.keskiscpass.com Email: 10dumat@gmail.com Tel: 04 72 85 71 71 Directrice de publication: Isabelle Dumas Directrice de la rédaction : Sandrine Boucher Secrétaire de rédaction : Rodoplhe Koller Rédacteur en chef : Eve Renaudin Rédacteur en chef web : Joël Chicouard Rédaction: Lucile Bellon, Julien Bonnefond, Guillaume Bouvy, Joël Chicouard, Geoffrey Fleury, Nicolas Gil, Rodolphe Koller, Antoine Lebrun, Eve Renaudin
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Cinéma
SORTIR
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Star Wars ressort aujourd’hui en 3D
Le côté obscur du marketing
Par Laurent Benoit
E
n 2017, nul doute que Lucasfilm fêtera en grande pompe les 40 ans de Star Wars. Un anniversaire-marketing qui commence déjà aujourd’hui : Star Wars ressort au cinéma, en 3D. Après les rééditions « ultimes » en Blu-ray pour Noël et avant une nouvelle série TV dédiée, attendez-vous donc à manger encore du Star Wars pendant les cinq ans à venir.
Le film ne bénéficie pas vraiment de l’apport de la 3D Une nouvelle (ré)-édition Passons le débat sans fin de la « légitimité » de cette nouvelle trilogie (1998-2005) sur celle d’origine (19771983). La grande question est de savoir si la 3D peut apporter un plus à ces films. Réponse : non. Difficile de remaker des films sortis il y a déjà presque 15 ans (pour ne parler que de cet épisode I). Le film n’a simplement pas été conçu ni tourné dans le but d’être montré en relief, et cela crève les yeux quand on assiste à la projection. Non pas qu’elle ne fonctionne pas du tout, mais elle ne servira au final que quelques scènes. Si la mythique course de podracers filant à toute berzingue dans les déserts de Tatooine, ou la plongée sous-marine pour rejoindre
Dark Vador reprend du service... en 3D / © DR la cité Gungan constituent des scènes plutôt réussies, le reste du film ne bénéficie pas vraiment de l’apport. La 3D dessert même parfois certains détails des scènes tant le processus a du mal à s’intégrer. A contrario, les plus gros changements perceptibles sont d’ordre esthétique : ajout de créatures, plan supplémentaire… ; et surtout Yoda, qui voit toutes ses marionnettes remplacés par des images de synthèse. Pour le prix, la déception est de taille. Le prix à payer... Fallait-il vraiment le faire ? Si Sergio Leone était encore là, quel serait l’intérêt, si ce n’est mercantile, de le
voir demain ressortir ses westerns en 3D ? Peut-être en existe-t-il un, mais il est difficile à discerner au vu du résultat pour Star Wars. Concernant ce dernier, Lucas compte sans doute sur la dévotion des fans pour payer leur place… même si en 2012, Star Wars 3D à Lyon, ce sera une douzaine d’euros par séance. Star Wars - Episode I : La Menace fantôme Un film de George Lucas - 1999, USA, 2h13 Avec Liam Neeson, EwanMcGregor, Natalie Portman… En salles chez Pathé et UGC : 12,30€/8,70€ (étudiants) au Pathé, 11,50€/8,40€ (étudiants) à l’UGC. Supplément de 1€ pour les lunettes 3D.
NOTRE SéLECTION DE SORTIES CINé Le mercredi, c’est sortie ciné. Voici la sélection du 10 du Mat’ :
Espionnage
La Taupe George Smiley
est l’un des meilleurs agents du “Cirque”, quartier général des services secrets britanniques. Alors qu’il vient à peine de prendre sa retraite, le cabinet du Premier ministre fait de nouveau appel à lui. De Thomas Alfredson, 02h07min.
Action
Underworld : Nouvelle ère Depuis des
siècles, Lycans et Vampires se livrent une bataille sans merci. Mais les deux races sont à l’aube d’une ère nouvelle car les humains, qui ont récemment découvert leur existence, décident de cesser leurs conflits internes pour s’engager ensemble dans la lutte. De Måns Mårlind, Björn Stein, 01h30min.
Comédie
JC Comme Jésus Christ Une Palme d’Or
à 15 ans, un César à 16 ans et cette année JC passe le BAC. Jean-Christophe Kern n’est pas un ado comme les autres. Mélange de Jean-Luc Godard et Justin Bieber, à 17 ans il navigue entre ses Miel Pops et une vie professionnelle digne d’un Stanley Kubrick... De Jonathan Zaccaï, 01h15min.
Comédie dramatique
Un monde sans femmes Une petite station
balnéaire de la Côte Picarde, la dernière semaine d’août. En leur remettant les clefs d’un appartement de location, Sylvain fait la connaissance d’une jeune mère et de sa fille, aussi séduisantes l’une que l’autre. Un monde sans femmes sera précédé du court métrage Le Naufrage. De Guillaume Brac, 01h23min.
Mercredi 8 février 2012 | 10 du mat’
10 INSOLITE
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INNOVATION Point WC propose un service de luxe dans le deuxième arrondissement
Comme un roi sur son trône Par Lucile Bellon
O
uvrir des toilettes publiques dans le deuxième arrondissement, jusque-là l’initiative n’a rien d’extraordinaire. Mais quand il s’agit de toilettes de luxe qui proposent également la vente d’accessoires, le concept devient novateur. Les toilettes-boutiques Point WC sont installées rue Confort depuis le 6 juillet dernier. Ici, rien n’est laissé au hasard : de la cuvette jusqu’au papier toilette, en passant par la décoration des murs, tout est fait pour que les visiteurs se sentent à leur aise. Dans les différentes cabines, « il y a à chaque fois un univers différent », explique Céline Szkolnik, directrice de Point WC. Dans les toilettes réservées aux femmes, par exemple : « La cabine tendance avec une tapisserie papier toilette. Chez les hommes, il y a une cabine avec une tapisserie bibliothèque », reprend-elle. Il y a aussi « le spa », comme l’appelle la directrice : « Ce sont des WC japonais qui utilisent l’air et l’eau, donc il n’y a plus besoin de papier toilette. » Un produit encore méconnu en France que Point WC souhaite faire découvrir : « Il y actuellement une promotion sur cette cabine, elle passe de 1,50 € à 1€ », lance-t-elle. Et puis, que ce soit du côté homme ou femme, Point WC propose également des cabinets adaptés aux personnes à mobilité réduite. L’hygiène avant tout Mais au-delà de l’aspect esthétique des lieux, Point WC met surtout l’accent sur l’hygiène. « Les cabines sont nettoyées après chaque passage, que nous ayons 60 ou 120 visiteurs par jour, ça ne change rien », précise Céline Szkolnik. « Tout ce qui a été touché est désinfecté : cuvette des toilettes, abattant, chasse d’eau et même la poignée de porte ».
Céline Szkolnik propose toute une gamme de produits en plus des toilettes / © Point WC Un aspect qui n’est pas pour déplaire aux visiteurs, à l’image de Pierre, qui reconnaît que « c’est agréable de se rendre dans des toilettes publiques qui sentent bon et qui sont propres. Il arrive que, dans certains endroits, ce soit tellement sale que je fasse demi-tour. Tant pis si j’ai envie d’aller aux WC. » D’ailleurs, « il y a un gros manque de lieux comme Point WC à Lyon », note la directrice, « c’est aussi pour cela que nous avons ouvert ici. » Sans compter que cela permet également de remettre au goût du jour le métier de « dame pipi », selon Céline Szkolnik.
Des WC à la mode Offrir aux Lyonnais un nouveau type de service n’était pas la seule motivation. Avec l’ouverture d’une boutique, l’idée était de « donner une autre image des toilettes, grâce aux cabines que les gens peuvent utiliser, mais aussi grâce aux produits que nous vendons. » Et des accessoires, il y en a pour tous les goûts : papier toilette coloré, bougies p ar f u mé e s , ab att ant s , cuvettes, quelques livres sur le sujet et même du vin. « C’est un Bordeaux de 2005, un très bon cru, qui a un nom tout à fait particulier qui nous
« Il y a un univers différent dans chaque cabine »
➢
a beaucoup intéressés : La Pissotière de l’impératrice », s’amuse-t-elle. La directrice tient à ce que chaque client soit « conseillé, guidé, dans l’achat de ses accessoires pour lui permettre de donner du cachet à ses WC. » Il arrive même que certains visiteurs passent le pas de la porte simplement pour faire quelques achats. D’autres « entrent par curiosité, utilisent les WC puis reviennent », expliquet-elle. Mais tous ces services ont un prix : entre 1 euro et 1,5 euros selon les cabines de WC. Un prix qui peut parfois faire grimacer les visiteurs, même si dans l’ensemble « les gens sont compréhensifs et trouvent cela normal de donner une pièce ».
Pratique
Point WC La boutique se trouve 3 rue Confort dans le deuxième
arrondissement. Elle accueille les visiteurs du lundi au samedi de 11 h à 19 h 30. Pour découvrir l’ensemble des produits vendus par Point WC, un site internet est disponible : www.pointwc.com. D’autres toilettes-boutiques Point WC sont installées à Paris et bientôt à Marseille. Mercredi 8 février 2012 | 10 du mat’
DU MAT’
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Pot de terre, stade de fer Par Eve Renaudin Ils ne lâcheront rien, promettent-ils. « Ils », ce sont les opposants au projet de Grand Stade à Décines. Des habitués des opérations coup de poing qui ont par le passé bloqué le périphérique pour simuler la circulation un soir de match aux alentours de la future enceinte. Seulement, le projet n’en finit pas d’avancer. La signature du permis de construire aurait dû porter un coup fatal aux mécontents. Pourtant, ils remuent encore, promettent de déposer des recours et envisagent de nouvelles actions. Lesquelles ? Mystère sur ce dernier point. Au-delà du projet lui-même, c’est toute une philosophie, celle du foot business, qui est montrée du doigt. Un monde où l’argent roi a remplacé les valeurs sportives. Le Grand Stade, c’est toujours plus. Plus de supporters traités comme des vaches à lait, plus de merchandising, plus de paillettes… Et la communion entre amateurs de sport viendra au second plan. Les derniers événements tendent à démontrer que, sauf coup de tonnerre, le stade sera construit, quelqu’en soit le coût. Mais une fois sorti de terre, comment remplir ces 60 000 places alors que Gerland lui-même peine à faire le plein ? L’attrait de la nouveauté pourrait faire office d’appât dans un premier temps. Ensuite, c’est à l’OL que reviendra la lourde tâche d’attirer le chaland. Un pari qui, au vu de leurs résultats récents, n’est pas gagné d’avance.
en coulisses
Le musée de la miniature sur les traces d’Hollywood Page 4
Guéant choque les civilisations Page 10 www.keskiscpass.com
Jeudi 9 février 2012 | N°18
Grand Stade : les opposants ne lâchent rien Après la signature du permis de construire vendredi dernier, le Stade des Lumières, plus que jamais, prend forme. Pourtant, les opposants n’en démordent pas : ils veulent toujours faire capoter le projet. Pages 2 et 3
sciences et technologies
Santé : comme un malade en hiver Page 6
Vivre à l’UPI
Une équipe de handball en devenir Page 8
© Photo DR
EDITO
Polémique
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Les opposants au Grand Stade ne sont pas résignés malgré la signature du permis de construire la semaine dernière / © DR
GRAND STADE
Les détracteurs du projet sont décidés à mener leur combat jusqu’au bout
Les opposants ne désarment pas Par Joël Chicouard
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es derniers obstacles pour la construction du Grand Stade se lèvent les uns après les autres. Vendredi dernier, Pierre Crédoz, maire PS de Décines, a signé le permis de construire pour le Stade des Lumières. Après des années d’indécisions et de recours juridiques, OL Land avance à grands pas. Les partisans du projet se satisfont bien évidemment de ces avancées notables. « C’est une phase qui était indispensable à la construction du stade et de ce qui va autour, s’est félicité Jean-Michel Aulas la semaine dernière en conférence de presse. C’est aussi une condition de pérennité pour l’OL, comme pour tous les clubs européens qui visent le plus haut niveau, d’avoir des infrastructures en propre et qui génèrent les ressources qui nous manquent. » Une semaine auparavant, le Grand Lyon avait voté une rallonge budgétaire pour financer l’aménagement de l’échangeur 7 de la Rocade Est. Un boulevard s’ouvre désormais pour les défenseurs du Stade des Lumières.
10 du mat’ | Jeudi 9 février 2012
Fort de six ans de combats acharnés, les opposants n’entendent pas pour autant rendre les armes. La signature du permis de construire a même renforcé leur détermination. « La bataille est loin d’être terminée, martèle Franck Buronfosse, président de l ’a s s o c i a t i o n Carton Rouge. On garde l’espoir de faire abandonner le projet. La signature du permis de construire n’est qu’un acte administratif de plus. Renoncer maintenant serait mal me connaître. » Les associations montent au créneau pour tenter de faire capoter un projet qu’elles jugent aberrant. Afin d’y parvenir, elles entendent user de toutes les armes juridiques à leur disposition. Actuellement, une dizaine de recours contre le Grand Stade sont instruits ou en cours d’instruction devant différents tribunaux. « Nous en préparons un contre la révision du PLU adoptée par le Grand Lyon en
décembre dernier », affirme Jean Murard, membre du collectif Les Gones pour Gerland. Concernant le permis de construire, Carton Rouge a déjà annoncé qu’elle allait déposer un recours en justice dans les deux prochains mois (date limite légale de dépôt). « Le but de ces démarches administratives est de retarder le projet pour ensuite l’annuler », reconnaît Franck Buronfosse.
Des opérations coup de poing en préparation
« Un déni de démocratie » Les opposants gardent espoir en se basant sur des circonstances antérieures favorables à leur combat. En 2009, la révision du Plan local d’urbanisme (PLU) du Grand Lyon de 2007 était annulée par la cour administrative d’appel de Lyon. Sur un recours en annulation de deux Décinois… et de l’association Carton Rouge. Si le PLU a de nouveau été révisé par la suite, les pourfendeurs du projet se rappellent à ce bon souvenir pour faire obstacle au
Stade des Lumières. Mais ces recours administratifs suffisent-ils à faire plier la machine OL Land ? D’autres opérations médiatiques sont envisagées comme le blocage de la Rocade Est. « Des opérations coup de poing de ce type sont en cours de réflexion, indique Franck Buronfosse. Surtout au regard des décisions politiques pris dans ce dossier… » Le président de Carton Rouge fait notamment allusion au refus par le maire de Décines, Pierre Crédoz, d’organiser un référendum sur l’opportunité de la construction du Grand Stade sur sa commune. La pétition réclamant ce référendum a été signée par 3 800 Décinois. Soit plus de 20% du corps électoral de la commune. Le conseil municipal doit donc débattre ce soir d’une possible consultation. Pierre Crédoz a déjà annoncé que la majorité municipale ne voterait pas en faveur d’un référendum local. « Un déni de démocratie », réplique Franck Buronfosse. Une péripétie de plus dans ce dossier où opposants et partisans se livrent une lutte sans merci.
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Fiction
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Le Grand Stade devrait être construit, mais sera-t-il rentable ?
Conditionné par la victoire Par Antoine Lebrun
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ordeaux, Lyon, Nice et Lille. Autant de clubs qui accueillent leurs supporters dans des stades vétustes. Si le Grand Stade de l’OL devrait, sauf énorme surprise, voir le jour d’ici 2014, l’essentiel reste à faire pour assurer la rentabilité du projet. Après la longue bataille politique et juridique menée jusqu’à l’obtention du permis de construire, c’est aujourd’hui au domaine sportif d’œuvrer pour la réussite du projet. Du pire au meilleur, voici un éventail des quatre scénarios qui peuvent changer la donne. Commençons par envisager les meilleures circonstances : - Après une saison difficile, l’Olympique Lyonnais décroche, une fois encore, son ticket pour la Ligue des Champions. L’objectif est atteint et le club reste l’une des valeurs sûres du football français. Un statut renforcé par la victoire glanée en Coupe de la Ligue. L’OL prépare la saison suivante sereinement, boosté par des finances plus saines dû à la nouvelle politique de recrutement plus réaliste et mesurée. Le club attire les foules et seule la construction du Grand Stade manque pour permettre à l’OL de s’installer au niveau européen. L’entreprise se sort de la crise et redevient rentable. - L’OL rate sa deuxième partie de saison, chute au classement et se retrouve directement qualifié… pour l’Europa League. Grosse déception des supporters et de l’ensemble des dirigeants. L’entraîneur et son staff sont remerciés, l’état de crise est officiellement déclaré. Le
Les joueurs de l’OL doivent également s’investir dans le Grand Stade / © DR
club étant financièrement dans le rouge, des départs de joueurs sont inévitables. Mais la tendance veut que le Qatar veille sur les grands clubs en difficulté. « Ce qui serait difficile et injuste pour le football français, c’est qu’il y ait un seul club qui bénéficie de cet investissement », déclarait Jean-Michel Aulas, il y a quelques semaines. Le président a le nez creux et saute sur l’occasion. L’OL passe sous investissements étrangers comme nombre de clubs avant lui (Manchester City, Malaga, Paris, etc.). Si quelques supporters grondent, Lyon rayonne et réalise ses rêves à grands coups de chéquier. Attendu, le Grand Stade promet des guichets fermés. Un remake exact du Paris-Saint-Germain, racheté en 2011 par Qatar Sports Investments. Mais le projet pourrait aussi perdre de sa légitimité en cas d’échec sportif… - La fin de saison est chaotique, l’effectif est décimé par les blessures, l’équipe réserve prend le relais et ne fait pas le poids en Ligue 1. Après
➢ La phrase « Je ferai tout ce qui est mon pouvoir pour faire échouer ce projet qui est néfaste pour l’environnement et la morale publique. » La déclaration est signée de Philippe Meunier, dans Le Progrès le mois dernier. Le député UMP du Rhône est fermement opposé au Grand Stade depuis le début du projet. Il espère toujours le faire capoter. Philippe Meunier entretient des contacts réguliers avec les associations d’opposants pour lutter contre le Stade des Lumières.
une longue série noire, Lyon n’est qualifié pour aucune des compétitions européennes. Le club n’est pas à la fête, tant et si bien que le président Aulas en personne songe à la retraite. Le projet Grand Stade bat sérieusement de l’aile et s’annonce comme une erreur. Le club perd des spectateurs, Gerland est de moins en moins garni, les dirigeants voient le fiasco se profiler. Le fantôme du voisin grenoblois, relégué de trois divisions pour des raisons sportives et économiques, refait surface. - En proie à d’importantes difficultés financières aggravées par une saison sans titre et le faible rendement de joueurs aux salaires exorbitants, l’OL coule. Incapable de s’offrir des recrues de standing, le club n’est plus un grand de Ligue 1 et rentre dans le rang. Ecœuré par cette situation dégradante, JeanMichel Aulas jette l’éponge et Lyon se retrouve orphelin de son emblématique président. La fin d’une époque, la fin des succès et la fin d’un projet. Gerland ne sera pas remplacé.
A Bordeaux, aussi, les opposants se mobilisent Le Stade des Lumières n’est pas le seul projet à provoquer une levée de boucliers. A Bordeaux, les opposants au Grand Stade se mobilisent activement pour dénoncer ce projet. L’association Trans’Cub le juge « inutile, servile et nocif ». Cette association de défense des consommateurs dénonce le coût abyssal de ce nouveau stade. Selon elle, il coûterait 551 millions d’euros. Soit plus de trois fois le coût annoncé par la municipalité dirigée par Alain Juppé. Ce dernier qualifie les affirmations de Trans’Cub de « grotesques » et dignes de « méthode de voyous ». Le ministre des Affaires étrangères a répliqué en détaillant la part d’argent public que le projet va mobiliser : 184,4 millions d’euros dont 125 millions à la charge du seul contribuable bordelais. L’opposition bordelaise s’est fixée sur la même ligne que Trans’Cub. « Si les Girondins veulent un stade, qu’ils le payent », a lancé Matthieu Rouveyre, conseiller municipal d’opposition et conseiller général du canton de Bordeaux V dans Le Parisien-Aujourd’hui en France le mois dernier. L’opposition a déposé un recours administratif devant le tribunal administratif de Bordeaux le 22 décembre dernier. Elle compte faire annuler le contrat de partenariat qui prévoit la construction du stade. Les premiers coups de pioche sont prévus pour le second semestre 2012. J.C.
➢ Le chiffre 640 millions d’euros.
C’est le coût global du Grand Stade, aménagements d’accès compris, selon le site officiel de l’Olympique Lyonnais. Le Stade des Lumières devrait, dans l’idéal, rapporter 100 millions d’euros par an à l’OL. Aujourd’hui, le Stade de Gerland ne dégage actuellement que 21 millions d’euros annuel. Le projet est d’ores et déjà considéré comme la clé de voûte de l’Euro 2016 qui aura lieu en France. Jeudi 9 février 2012 | 10 du mat’
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EN COULISSES
CULTURE
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L’acquisition des pièces du musée de la miniature de Lyon
La traque aux reliques de tournages Par Guillaume Bouvy
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réé en 2005, le musée de la miniature de Lyon abrite dans 2000 m² près de 250 pièces de tournages au cœur du Vieux Lyon. Ce lieu ne bénéficie d’aucune subvention de la ville, et pourtant des maquettes, décors ou autres éléments de films provenant des plus prestigieux studios de cinéma, sont accessibles au public. Au-delà de l’exposition permanente, il faut se rendre dans les bureaux du musée pour comprendre comment toutes ces pièces arrivent jusqu’au musée. 90% des « fournisseurs » sont à Los Angeles Difficile de ne pas associer le cinéma à Hollywood. Laurie Chareyre, en charge des acquisitions et de la mise en place des expositions du musée, connaît bien cette réalité : « La plupart de nos pièces viennent de Los Angeles, à 90% environ. Mais nous traitons aussi avec des studios allemands et quelques maquettistes nationaux, comme Patrick Tatopoulos, un des rares Français à avoir réussi dans ce milieu. » Et en effet, ce dernier est l’auteur du Godzilla (version américaine) ou encore des costumes de Stargate. Ainsi, chaque élément utilisé par les studios de tournage est potentiellement digne de l’intérêt du musée de la miniature. C’est précisément le travail de Laurie Chareyre, de concert avec le directeur, Dan Ohlmann : dénicher des pièces rares.
Des prêts et des achats Jovial, Dan Ohlmann fait irruption dans les bureaux avec un requin posé sur un piédestal, pour déclarer non sans une certaine fierté : « Voici la maquette d’un des requins du film Les Dents de la mer de Steven Spielberg. » Fraîchement reçue, puisque la pièce est arrivée au musée hier matin à la suite d’un achat par lot lors d’une vente aux enchères. A cet égard, l’acquisition est relativement aléatoire comme l’explique Laurie : « Soit après un tournage, des ententes se créent avec les studios, qui sont facilitées par le fait que ces derniers n’ont pas de quoi stocker les maquettes, ce qui se traduit par un achat. Dans d’autres cas, nous recevons des propositions 10 du mat’ | Jeudi 9 février 2012
Tout comme d’autres pièces du musée, la “tête animatronique”, portée par Robin Williams, a été achetée sur Internet / © G.B.
de mise en vitrine de leurs pièces, sous forme de prêt donc. D’ailleurs, la moitié de notre collection est constituée de prêts », explique-t-elle. Ainsi, la plupart des studios détruisent leurs maquettes une fois un tournage terminé. C’est pour cette raison que Laurie entretient des relations et des contacts avec une vingtaine de sociétés de production, en se rendant parfois sur place pour repérer d’éventuels éléments intéressants. Comme certains studios américains tournent en Allemagne, cela facilite la tâche du musée. De façon plus anecdotique, les achats peuvent se faire par d’autres canaux, comme par exemple sur des sites Internet, par le biais de revendeurs. Le masque bionique porté par Robin Williams pour le film L’homme bicentenaire fait partie de ce type d’acquisition.
jamais le musée de la miniature. « Le budget alloué pour l’acquisition des pièces n’est pas extensible, il y a des choses que l’on ne peut pas se permettre. Certaines ventes aux enchères, comme celle de la robe de Marylin Monroe, atteignent un million de dollars », avance Laurie, avant d’ajouter : « A notre niveau, ce qui est abordable se situe entre 100 et 2000 euros. » De façon plus insidieuse, des collectionneurs privés mettent des bâtons dans les roues au musée. A l’image de Bob, un Américain qui collectionne depuis cinquante ans les maquettes de studio, grâce à des amitiés bien placées avec trois ou quatre studios. « Les collection-
« Les collectionneurs fanatiques ne lâchent pas leurs bébés »
Des pièces parfois inaccessibles Si certains éléments de la collection sont données à titre gracieux par des studios, d’autres ne rejoindront
neurs fanatiques ne lâchent pas leurs bébés, même s’ils ont souvent des pièces très rares », assure la responsable des acquisitions du musée. Pour le cas de Bob, il s’agit, entre autres, de pièces du premier King Kong, tourné en 1933. Inestimable donc. Les techniques 3D, une menace ? A l’heure où la saga Star Wars passe par la moulinette de la 3D, précédant Titanic, le musée de la miniature de Lyon ne voit pas d’un bon œil le développement des effets spéciaux numériques, notamment la 3D dans les tournages de cinéma. « Maintenant, la 3D a beaucoup diminué l’acquisition des pièces. Heureusement pour nous, le rendu n’est pas tout à fait le même, et, chose qui peut surprendre, les maquettes coûtent moins cher que la 3D », conclut Laurie Chareyre.
➢ Des pièces originales ou rares
Le musée de la miniature renferme en sous-sol le décor du film Le Parfum. A noter que pour la mise en place de celui-ci, les producteurs sont directement venus le remonter et l’installer pendant plusieurs mois. Dans la même lignée, une pièce est en train d’arriver au musée : il s’agit d’un ballon dirigeable de 3,5 mètres, qui a servi au film Les Trois mousquetaires.
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ECONOMIE ET SOCIAL
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TERRE La Francophonie prépare le forum social mondial Rio +20 dans la capitale des Gaules
L’économie verte, lien entre Lyon et l’Afrique Par Lucie Barras
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yon accueille jusqu’à aujourd’hui le Forum francophone préparatoire au deuxième Sommet de la Terre. But de ces deux journées d’atelier orchestrées par l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) : établir un bilan des actions menées depuis le Sommet de Rio en 1992, et lancer des initiatives convergentes entre les acteurs francophones. L’économie verte s’est glissée dans le débat, et entre les berlines de luxe garées autour de l’Hôtel de ville. Celle-ci désigne toute activité économique ne nuisant pas à l’environnement. Hier, lors de la séance inaugurale, des acteurs de la scène mondiale ont dressé les enjeux du forum.*
Une économie humaine D’ici 2050, en prenant en compte tous les scénarios, nous serons entre 9 et 11 milliards sur Terre. « Nous demeurons attachés à une vision binaire, dans laquelle l’économie et l’écologie sont inconciliables », déplore Denis Sassou Nguesso, Président du Congo. « Pourtant, nous savons tous que si nous n’y parvenons pas, nous allons vers la disparition de toute trace de civilisation. » L’économie verte, grand enjeu de Rio +20, concilie les trois principaux piliers du développement durable : économie, écologie et social. Dans le cadre de ce troisième point, l’OIF mène depuis les années 2000 une politique pour le respect des Droits de l’Homme
Kyoto a expiré avant son succès. Aucune nouvelle convention chiffrée n’est au goût du jour. Peut-être est-ce l’aveu de l’inutilité des moratoires, et l’entrée vers une économie durable. « Notre modèle de développement n’est pas tenable. Pourtant, les pays en développement ont aussi le droit d’arriver à un haut niveau de bienêtre. Aujourd’hui, il faut trouver une façon de maintenir ce bien-être », conclut Abdou Diouf, Secrétaire général de la Francophonie.
Abdou Diouf a cloturé la séance d’inauguration, dans les salons de l’Hôtel de ville / © L.B.
dans l’entreprise. « L’économie verte doit correspondre aux objectifs du millénaire en terme de travail décent », insiste Gérard Collomb. Celle qu’on appelle aussi « croissance verte » sous-entend des préceptes multiples. D’abord soucieuse d’un développement économique couplé à la réduction des émissions carbone, des déchets et à la sauvegarde des écosystèmes, il s’agit également de créer des emplois, d’éradiquer la pauvreté et de créer un monde plus juste. Si Lyon insiste aujourd’hui sur l’innovation technologique propre, ou cleantech, et l’engagement des entreprises dans le développement durable, plan climat, le Président du Niger Mahamadou Ioussoufou propose pour son pays une « révolution verte ». Un principe adapté à tous les secteurs de l’économie, afin qu’au Niger, « sécheresse ne rime plus avec famine ».
Déçus mais « déterminés » Malgré leurs espoirs, les représentants africains ne cachent pas leur déception face aux promesses non-tenues par la communauté internationale. Cette dernière s’était notamment engagée à créer un fond vert pour les pays en développement à Copenhague. Elle avait prévu que chaque état développé consacre 0,7% de son PIB aux pays en développement. « Il en était question… », reprend inlassablement le Président du Congo, tandis que son homologue nigérien rappelle qu’à l’issue de la conférence des Nations unies de Rio en 1992, il était établi que 2 500 milliards de dollars devaient être débloqués pour l’Afrique. A l’horizon de Rio +20 et malgré la lassitude des engagements non tenus, il semble que les solutions pour éviter notre autodestruction aient pris une nouvelle direction.
ZOOM Une Organisation Mondiale de l’Environnement pourrait naître
Vers une voix de la planète Outre l’économie verte, les débats de Rio porteront sur la création d’une Organisation mondiale de l’Environnement. A Lyon, une table ronde suivie de débats sur ce sujet se tiennent cet après-midi. Proposée par la France en 2002, l’idée gagne du terrain. L’Union européenne, l’Union africaine, ainsi que de nombreux états et ONG soutiennent cette initiative qui trouve ses détracteurs aux Etats-Unis et
au Royaume-Uni notamment. La création d’une instance supranationale de l’environnement pourrait prendre plusieurs formes. L’Union africaine propose, quant à elle, de déléguer cette responsabilité au programme des Nations unies pour l’environnement, qui siègerait alors à Nairobi, au Kénya. La France considère qu’une instance plus forte est nécessaire. « Nous
sommes actuellement dans un système intergouvernemental. L’air que nous respirons, les poissons que nous pêchons appartiennent à tout le monde. Donc à personne », a spécifié dans ce sens Brice Lalonde, coordonnateur exécutif de la Conférence des Nations unies sur le développement durable, ou Rio +20, avant d’interroger l’assemblée : « Et si la Terre était un seul pays ? Accepterions-nous de telles inégalités et de tels pillages ? » L.B.
*Délégation : Gérard Collomb : maire de Lyon. Brice Lalonde : Coordonnateur de Rio +20. Abdou Diouf : Secrétaire général de la Francophonie. Jean-Pierre Raffarin : représentant du chef d’Etat français à la francophonie. Mahamadou Issoufou : Président de la république du Niger. Denis Sassou Nguesso : Président de la république du Congo.
EN BREF La condamnation Free Cinq ans après avoir déposé plainte, l’UFC que choisir a obtenu gain de cause. Le tribunal correctionnel de Paris a condamné Free, l’opérateur mobile et le fournisseur d’accès à Internet à 100 000€ d’amende et 40 000€ de dommages et intérêts pour pratique commerciale trompeuse. Free proposait un forfait Internet haut débit illimité attractif, alors qu’il avait parallèlement mis en place un dispositif de limitation du débit, au détriment de ses clients non dégroupés.
Le chiffre 4 000 C’est le nombre
d’emplois que Nokia prévoit de supprimer en Hongrie, en Finlande et au Mexique. Le groupe de télécommunications finlandais a annoncé sa décision hier, après avoir subi une chute spectaculaire de ses bénéfices (73%) au quatrième trimestre de l’année 2011. Les ventes de ses nouveaux smartphones équipés du système d’exploitation Windows n’ont pas réussi à écorner la domination de l’iPhone d’Apple. Jeudi 9 février 2012 | 10 du mat’
6 SCIENCES ET TECHNOLOGIES SANTé
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Pourquoi sommes-nous plus souvent malades en hiver ?
Un froid de malade Par Nicolas Gil
La grippe toucherait chaque hiver entre 2 et 7 millions de personnes en France / © DR
S
i l’arrivée de la vague de froid sur le pays n’a pas vraiment fait que des heureux, une mauvaise nouvelle ne survient, malheureusement, souvent pas seule. La baisse subite des températures a en effet apporté avec elle son lot habituel d’épidémies : rhumes, angines, gastro-entérites, et grippes se multiplient depuis plusieurs jours. Une vieille idée reçue veut pourtant que le froid tue les bactéries, sinon pourquoi congèlerait-on nos aliments ? « Ce n’est pas forcément faux, car c’est un froid sec, et c’est surtout l’humidité qui favorise la propagation des virus. Mais ça ne les
tue pas pour autant, ça les endort essentiellement », explique Pierre Watteau, médecin généraliste dans le 2e arrondissement. Dans les faits, les micro-organismes à l’origine de ces épidémies sont généralement à l’aise dans des environnements où la température est comprise entre 10 et 50°C. Au-delà, la chaleur terrasse la plupart d’entre eux, mais en-dessous le froid ne fait que ralentir leur cycle de reproduction, les plaçant en « hibernation ». La température du corps étant perpétuellement régulée à 37°C, dès que le virus pénètre dans l’organisme, il reprend naturellement vie dans cet environnement plus favorable.
« Un phénomène à diverses origines » Et c’est là que le bât blesse. « Il n’y a pas plus de virus en hiver, mais nous sommes plus vulnérables parce que nous n’avons plus assez de ces substances qui stimulent l’immunité, comme la vitamine D par exemple », explique Thierry Souccar, journaliste et écrivain scientifique, au site lanutrition.fr. « Les maladies hivernales proviennent généralement de Chine ou d’Australie, de pays où elles se développent pendant leur hiver (qui correspond à notre été, ndlr), et arrivent ensuite chez nous par des voyageurs. Elles sont parmi les plus contagieuses qui soient, et notre système immunitaire se retrouve souvent dépassé par les attaques de ces microorganismes », précise de son côté le Dr Watteau. Les voies respiratoires, agressées par la froid, sont moins aptes à remplir leur rôle de barrière de protection, laissant ainsi le corps plus exposé. Le froid nous pousse également à sortir moins, à rester cloîtrés chez nous ou à vivre dans des espaces confinés, ce qui favorise également la transmission des virus. « Mais ce ne sont que des hypothèses, il n’y a pas de véritable explication sur pourquoi nous sommes plus malades en hiver qu’en été », nuance toutefois Thierry Souccar. Une nouvelle théorie a toutefois vu le jour en 2008, concernant surtout la grippe, autour de cette fameuse vitamine D évoquée par Thierry Souccar : « Il y a moins de grippes en été probable-
ZOOM Une bonne nutrition est impérative pour affronter l’hiver
Bien manger pour mieux se protéger Face à la morsure de l’hiver, il est plus important que jamais de manger sainement, mais aussi d’adapter son régime alimentaire aux impératifs de la saison. Conseils. ➢ Inutile de manger trop lourd Contrairement aux idées reçues, rien ne sert de manger beaucoup ou gras. Pour produire de l’énergie, et donc de la chaleur, le corps puise avant tout dans ses réserves en sucre. Ce n’est qu’une fois ces dernières épuisées qu’il ira utiliser les graisses, mais ce cas de figure ne se produit qu’en cas de jeûne 10 du mat’ | Jeudi 9 février 2012
ou d’exposition prolongée au froid, de l’ordre de 6 à 7 heures. Trop manger ne risque donc que de vous apporter des kilos en plus… ➢ L’alcool ne réchauffe pas Là encore, il est nécessaire de tordre le cou à ce mythe tenace. L’alcool n’apporte qu’une chaleur factice, ressentie mais pas réelle. S’il favorise la vasoconstriction (contraction des vaisseaux servant à conserver la chaleur plus longtemps), il ne contient que des calories inutiles comme source d’énergie.
➢ Boire au moins un litre et demi d’eau dans la journée Par ce froid polaire et très sec, la tendance est naturellement à se réfugier dans des endroits surchauffés, qui peuvent favoriser la déshydratation. Il est donc conseillé de boire beaucoup d’eau pour éviter ce phénomène. ➢ Favoriser les aliments qui apportent des nutriments En ces temps où notre système immunitaire est affaibli, il faut veiller à manger intelligemment, et privilégier des aliments contenant du fer, du magnésium ou de la vitamine C : bœuf, orange, noix, chocolat, etc. N.G.
ment parce que le soleil nous protège en nous permettant de synthétiser de la vitamine D. En hiver, nous sommes presque tous déficitaires en vitamine D, donc très vulnérables. » Si elle est surtout connue pour son rôle dans l’absorption du calcium dans l’organisme, cette vitamine possède aussi des propriétés antiinfectieuses qui limiteraient la contagion grippale. Problème : en hiver, le temps d’exposition au soleil est limité, ce qui causerait naturellement des carences en vitamine D, nous rendant plus fragiles. Conseils pratiques Alors, comment réduire les risques ? « Personnellement, je prends le soleil aux beaux jours, pendant 15 à 30 minutes, pour faire des réserves de vitamine D », raconte Thierry Souccar. Le journaliste préconise également la prise de compléments vitaminés. Du côté du Dr Watteau, « pas de solution miracle, les gestes les plus élémentaires restent les plus efficaces : se laver souvent les mains, se couvrir la bouche quand on tousse ou lorsqu’on éternue. »
EN BREF L’alternative
TV de rattrapage
Elle a explosé depuis l’arrêt de Megaupload, il y a deux semaines. Les principaux bénéficiaires sont les chaînes de télévision. Ou plutôt leurs sites. Le trafic sur W9 Replay a par exemple été multiplié par quatre, quand une hausse a également été remarquée sur M6Replay. TF1 chiffre même l’augmentation à 40% pour son service Mytf1.fr. En 2011, 14,5 millions de personnes ont utilisé la télévision de rattrapage, soit 3,4 millions de plus qu’en 2010.
La polémique
Monsanto La firme
américaine, spécialisée dans les biotechnologies végétales, a fait part de dégradations sur plusieurs de ses sites de production en France. Elles font suites aux manifestations anti-OGM qui ont eu lieu au cours du mois de janvier à Trèbes (Aude) et Bron (Rhône). « Nous demandons expressément aux pouvoirs publics de condamner ces actes et de faire en sorte que ces agressions intolérables cessent », a affirmé le groupe dans un communiqué de presse.
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URBANISME
VIVRE DANS LE 9e
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La Duchère, un quartier en chantier, qui ne laisse pas les habitants indifférents
« Un projet vaste et encore abstrait »
M
Par Julien Bonnefond ardi dernier, avait lieu une conférence-débat sur le thème de la nature et de la ville. Un atelier de réflexion sur l’avenir de la Duchère où les habitants du quartier étaient conviés. La Duchère, ce n’est pas uniquement 753 millions d’euros investis par l’Etat, les collectivités locales et des investisseurs privés. C’est aussi une idée centrale, à savoir retrouver un dynamisme dans l’habitat et ne plus isoler le quartier du centre-ville. La Duchère n’est pas qu’une affaire de tonnes de béton, d’immeuble que l’on détruit pour reconstruire. C’est surtout un projet humain. Le Grand Lyon travaille pour que la « nouvelle Duchère » soit plus accueillante, proche des gens, et écologique. Un lourd programme que le maire de Lyon, Gérard Collomb, a initié en 2003. « Au début, les gens rejetaient le projet, tous ces changements, c’était trop pour eux », admet Catherine Falcoz, du pôle communication-concertation Mission Lyon Duchère. « Maintenant qu’il est en très bonne voie, les habitants l’acceptent plus facilement » assure Catherine Falcoz.
« Ce n’est pas toujours facile d’impliquer les jeunes dans le projet » Chantiers perpétuels Dans la dernière ligne droite d’un ensemble qui doit voir le jour dans sa globalité courant 2016, les habitants s’intéressent à leur quartier. Salim, 30 ans, habite à la Sauvegarde, une partie de la Duchère qu’il trouve oubliée par la mairie : « On nous a promis un grand projet. Mais j’ai plus l’impression que cela permet aux riches d’acheter pas cher. Je me sens exclu de cette initiative. » Pourtant la volonté de Mission
QUOI DE NEUF ? Culture
La mairie devient une galerie d’art
Depuis le 6 et jusqu’au 18 février prochain, la mairie du neuvième arrondissement accueille les tableaux de l’exposition « Du Lion Ô Poisson Cube ». Un évènement inauguré lundi par Alain Giordano, premier magistrat du quartier, et Abel Gago, son adjoint
La place de l’Abbé Pierre, point central du quartier / © J.B. Duchère est toute autre. Des conférences ainsi que des débats sont organisés avec les habitants. « Nous essayons d’aller le plus possible vers eux », souligne Bruno Couturier, directeur de la Mission Lyon Duchère. « Ce n’est pas facile d’impliquer les jeunes, mais des groupes de travail existent », insiste Catherine Falcoz. Dans l’ensemble, le projet est finalement accepté par les habitants. Il faut dire que cela fait presque neuf ans que les tractopelles et les grues ont débarqué dans le quartier. Maria habite dans l’avenue de la Sauvegarde. Cette mère de trois enfants est allée à plusieurs réunions de travail. Elle trouve le projet intéressant, mais reste quand même sceptique : « Pour le moment je ne vois pas l’ensemble apparaître. C’est trop vaste, il y a des travaux partout, cela reste abstrait depuis le temps que les travaux ont commencé. »
délégué à la culture, lors du vernissage. Ce dernier a d’ailleurs présenté l’artiste comme « singulière, extraordinaire et pourtant normale ». Christine Poncet, l’auteur des toiles a ensuite donné son point de vue sur l’art, expliquant que « l’artiste est un barbare qui questionne l’humain ». Si vous aussi, vous voulez découvrir ces tableaux uniques, l’exposition est ouverte à tous dans le hall de la mairie.
Vers un projet Duchère II ? Une fois que la mission aura pris fin, une deuxième sera présentée. Celle-ci inclura, à plus grande échelle, les quartiers de la Sauvegarde et du Château. « Nous sommes conscients de ce qu’il reste à faire et nous comprenons aussi que certains habitants soient agacés par la durée des travaux », admet Catherine Falcoz. Les habitants du secteur devront s’armer de patience. Malgré les quelques retards dans les chantiers, le grand projet arrive. Pour s’abonner à la newsletter de la Mission Duchère et connaître l’avancée des travaux : http://www.gpvlyonduchere.org
Du lundi au vendredi de 8h45 à 16h45 Le samedi de 9h à 12h. 6 Place du Marché Métro D Valmy 04.72.19.81.81. www.mairie9lyon.fr
Sortir
Un ciné qui réchauffe
Lorsque la température descend bien en dessous de zéro degré, le cinéma fait partie de ces lieux où se réchauffer et passer un bon
moment. Le cinéma de la Duchère proposait hier, ainsi que samedi et dimanche prochains, des projections de courts métrages. Vedettes de ces films, Gros pois et Petit point, deux lapins ne craignant pas la neige. Des bols de chocolat chaud sont distribués à l’issue de la séance.
Entrée à 3,70 euros. Avenue Andréï Sakharov 04.72.17.00.21 Plus de précisions sur http:// cineduchere.free.fr
Jeudi 9 février 2012 | 10 du mat’
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VIVRE à L’UPI
SPORT
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L’équipe de handball de l’UPI s’entraîne tous les mardis soirs au Gymnase Ferber à Valmy
Une équipe en devenir Par Julien Bonnefond
ici est un moyen de se défouler. Un sentiment que partage Pierre, étudiant à l’école CEFAM : « Je faisais du basket, puis les entraînements se sont arrêtés. J’ai vu l’annonce pour le hand, et comme j’en avais déjà fait, j’ai voulu continuer ». Résultat : le jeune homme s’intègre petit à petit à l’équipe.
« Il nous manque encore 5 ou 6 joueurs pour faire une équipe »
Au complet, l’équipe comporte plus d’une quinzaine de handballeurs / © J.B.
T
out commence lorsque Simon Arnaudet a souhaité créer une équipe de handball à l’école 3A, il y a un an. Le jeune homme aime beaucoup ce sport, il en fait depuis longtemps. Mais très vite, il s’est aperçu qu’il n’y aurait jamais assez de joueurs. « Nous avons ouvert les inscriptions à toute l’UPI », déclare-t-il. Pari réussi, puisqu’une dizaine de « nouveaux » sont venus tester les entraînements du mardi soir. Au fur et à mesure, l’équipe, entièrement masculine, a pris forme. Les anciens se mélangent avec les débutants, aussi nombreux les uns que les autres, le tout dans une ambiance bon enfant. Les joueurs arrivent au compte-goutte pour s’entraîner, à partir de 21h et jusqu’à 23h. Les ballons volent,
pas toujours jusqu’au but, et, étonnement pas toujours envoyés à la main. Simplement pour se défouler. « Allez les gars, donnez-moi les ballons » : l’entraîneur parle, l’entraînement commence. Des étirements pour débuter, une série de vingt abdos, dix pompes, des accélérations, etc. On passe à l’exercice du jour : la défense en un contre un. L’attaquant doit réussir à passer le défenseur, puis marquer un but. Les joueurs s’exécutent, toujours avec le sourire. L’entraînement se passe sous la houlette du coach qui n’est autre que Simon, plusieurs casquettes qu’il assume : « J’explique des gestes techniques aux débutants, je lance un exercice et je joue aussi avec eux ». Laurent, Aurélien et Pierre-Laurent sont tous les trois en première année à l’IDRAC. Pour eux, venir
Esprit d’équipe Les entraînements sont gratuits, accessibles à tous ceux qui souhaitent venir se défouler en début de semaine ou qui veulent garder un niveau de jeu assez élevé. Maillots, plots, résine : tout est prêté par le Bureau des Sports de l’école 3A. La bonne humeur et l’esprit d’équipe, par contre, sont du ressort de chacun. C’est d’abord cela qui séduit. Pouvoir s’entraîner sans les contraintes d’un vrai club. Les matchs ont lieu tous les jeudis à 20h, mais pour le moment, aucun n’a été joué. Les adversaires de l’équipe UPI pourraient être bien plus coriaces, et plus entraînés. Mais cela ne semble pas effrayer les garçons. La plupart veut se tester, voir ce que l’équipe vaut. Pour pouvoir jouer, les problèmes de licence devront être réglés par chacun, mais Simon reste lucide : « Certains ne sont pas prêts à s’engager dans les matchs. Il nous manque encore 5 ou 6 joueurs. » Il faut le temps de mettre en place l’équipe, qui n’a été ouverte aux autres écoles de l’UPI que depuis le début de l’année 2012. Contact : 06 47 40 48 79
EN DIRECT DE L’UPI On air
E n plu s d e vot re rend e z-vou s m at i n a l quot id ien ave c le 10 d u Ma t ’, vou s p ou ve z é ga lement re t rou ver tou s le s jou r s le t r av a i l d e no s c on f rère s d e l a s p é c i a l it é r a d io. Aprè s u ne ém i s sion s p é c i a le St a r Wa r s h ier, ave c ent re aut re s u ne 10 du mat’ | Jeudi 9 février 2012
i nt er v ie w e xc lu si ve d e R 2-D2 , à l ’o c c a sion d e l a ré - é d it ion du prem ier é pi s o d e d e l a s a ga en 3D au c i ném a , re tou r à u n jou r n a l plu s c l a s sique , c e t aprè s -m id i . Au prog r a m me : le s b on s pl a n s du we e k end , l a re v ue d e pre s s e du we b e t le don du s a ng . www.keskiscpass.com
Petit écran
L a s p é c i a l ité T V n’e s t pa s en re s te e t vou s pré s ente quot id ien nement s on jou r n a l de d i x m i nute s su r l ’a c t u a l ité du Gr a nd Lyon . Re p or t a ge s , brè ve s ... N ’ hé site z pa s à l a i s s er vo s c om ment a i re s! http://www.youtube.com/ user/IscpaJT2012
Adresse: 47, rue sergent Michel Berthet Site Web: www.keskiscpass.com Email: 10dumat@gmail.com Tel: 04 72 85 71 71 Directrice de publication: Isabelle Dumas Directrice de la rédaction : Sandrine Boucher Secrétaire de rédaction : Rodoplhe Koller Rédacteur en chef : Eve Renaudin Rédacteur en chef web : Joël Chicouard Rédaction: Lucile Bellon, Julien Bonnefond, Guillaume Bouvy, Joël Chicouard, Geoffrey Fleury, Nicolas Gil, Rodolphe Koller, Antoine Lebrun, Eve Renaudin
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internet
SORTIR
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Un site communautaire incite à se rencontrer dans le réel au travers de sorties
Le site qui vous sort de la toile Par Natacha Verpillot
I
ls seront quatre, ce jeudi, à se rendre ensemble au cinéma pour voir La Vérité si je mens ! 3. Cette sortie, c’est un membre du site communautaire On va sortir qui l’a proposée. Le concept repose sur un principe simple. Les membres organisent eux-mêmes des sorties pour élargir leur cercle d’amis. Le site est lancé en 2005 par un féru d’informatique, Jérémy Routier. Les sorties sont le moteur du site, les utilisateurs le vivier. Le concept est simple, chaque membre peut proposer ou organiser des activités qui permettent aux utilisateurs de se rencontrer. « C’est l’art et la manière d’utiliser Internet pour rapprocher les gens dans le réel et non les enfermer dans le virtuel », précise le fondateur, Jérémy Routier.
« Avoir des loisirs variés et ne jamais rester seule »
Les membres organisent des sorties de A à Z pour faire des rencontres / © On va sortir
A l’origine, le site se concentre uniquement sur Paris. Mais au vu du succès, des sections locales sont mises en place dès 2007. Aujourd’hui, On va sortir couvre tout l’Hexagone. A Lyon, la section compte près de 50 000 membres actifs et une moyenne de 90 sorties sont organisées chaque jour. Parmi la myriade d’activités proposées, des échappées classiques comme des balades, des spectacles, des restaurants mais parfois plus originales comme des happenings ou encore des initiatives citoyennes. Thérèse, par exemple, a invité les membres lyonnais du réseau social à l’aider à préparer la Biennale de la danse. Et le principe séduit : « J’ai choisi de m’inscrire sur ce site afin d’être toujours occupée, de rencontrer
des personnes qui partagent les mêmes goûts que moi, avoir des loisirs variés et ne jamais rester seule le week-end », confie Véronique, utilisatrice depuis près de trois ans. Rompre avec la solitude, l’aspiration commune à tous les usagers. Mais aussi renouveler son cercle d’amis. « Suite à une rupture amoureuse, j’ai éprouvé le besoin de diversifier mon réseau de connaissances. Ce site était à la fois l’opportunité de découvrir de nouvelles activités tout en rencontrant de nouvelles personnes », raconte Régis, membre depuis 2010. S’adonner à des activités nouvelles est l’une des raisons principales d’une inscription. « On va sortir m’a permis de m’essayer à des activités que je n’aurais pas pratiqué seul et de découvrir et faire connaître mes domaines de prédilection », note Franck, fraîchement inscrit mais assurément séduit.
Si Jérémy Routier insiste sur le fait que son site n’est pas « un site de rencontres amoureuses » mais un site « de sorties amicales », il n’en demeure pas moins que les similitudes existent bel et bien. « On peut aussi rencontrer l’amour ou avoir de petites aventures. C’est plus sain que Meetic, bien qu’il y ait beaucoup de rescapés de ce genre de sites. C’est gratuit et pratique pour draguer », explique Catherine. Et comme sur chaque site de rencontre, le risque zéro n’existe pas. « Des pervers envoient des messages groupés sous plusieurs pseudos mais ils sont vite repérés. On va sortir n’est pas le reflet d’une immense solitude sexuelle ou affective comme les sites de rencontres traditionnels », rajoute Catherine. D’ailleurs pour Anita, « la seule chose qui manque au site, c’est un modérateur. Pleins de gens se croient sur Meetic ou E-Darling, ou pire, ils nous insultent quand on les repousse ». Des incidents qui restent cependant rares.
NOTRE SéLECTION Danse
Ballet Pour la deuxième
année, la compagnie de ballet de Serge Diaghilev revient à la Maison de la danse avec un programme aux accents enchanteurs. Vous pourrez y découvrir notamment la chorégraphie élégante et brillante de La Belle au bois dormant ou encore vous laisser tenter par une invitation onirique en Inde avec La Sérénade de Balanchine. Jusqu’au 15 février, les cinquante-cinq
danseurs classiques russes de la compagnie rendront un vibrant hommage à l’œuvre de Tchaïkovski. Du 8 au 15 février Maison de la danse 8 avenue Jean Mermoz Lyon 8e Tarifs : de 35 à 45 euros
Projection
Big Apple La biblio-
thèque du 1 er arrondissement propose une projec-
tion de plusieurs extraits de films tournés à New York. L’occasion de visiter ou redécouvrir cette ville cosmopolite au travers de grandes productions cinématographiques, du romantisme exacerbé de Central Park aux immenses gratte-ciels de la Big Apple. Le 9 février de 19h à 20h à la bibliothèque du 1er arrondissement, 7 rue Saint Polycarpe
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Aux puces Si vous avez
envie de dénicher un objet ou un meuble unique qui raconte une histoire, alors les Puces du Canal feront votre bonheur. Sur place du jeudi au dimanche, des centaines d’exposants proposent leurs trouvailles sur ce marché aux puces de huit hectares, ouvert depuis 1995. Du jeudi au dimanche toute l’année à Villeurbanne 1 rue du Canal
Jeudi 9 février | 10 du mat’
10 POLÉMIQUE
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POLITIQUE La gauche répond après les déclarations du ministre de l’Intérieur
«Laisser Guéant raconter ses bêtises » Par Lucile Bellon
Guéant le provocateur
L
La majorité a quitté l’Hémicycle mardi après-midi/ © DR
a séance de l’Assemblée nationale a dû être écourtée mardi après-midi. Suite à la déclaration de Claude Guéant ce week-end, pour qui « toutes les civilisations ne se valent pas », le député PS de Martinique, Serge Letchimy, a évoqué le nazisme pour qualifier les propos du ministre de l’Intérieur. «Vous, Mr. Guéant, vous privilégiez l’ombre, vous nous ramenez jour après jour à ces idéologies européennes qui ont donné naissance aux camps de concentration », a-t-il lancé. Excédés, les membres du gouvernement et les députés UMP ont alors répondu en quittant l’Hémicycle. Depuis samedi, les propos de Claude Guéant font polémique, et à l’image de Serge Letchimy, les réactions dans les rangs de la gauche ne se sont pas faites attendre. Pourtant, Denis Broliquier, maire Divers Droite du 2e arrondissement, « ne
comprend pas cette polémique » et estime que « sur le fond monsieur Guéant n’a pas tort ». Selon l’élu lyonnais, « nous avons le droit de porter des appréciations sur les valeurs ». Quant à l’intervention du député Serge Letchimy, « je pense que c’est une réaction totalement excessive. Je ne vois pas en quoi les déclarations de Claude Guéant ont pu le blesser ou l’humilier ». Un avis que Romain Blachier, adjoint au maire du 7e arrondissement, et apparenté Parti Socialiste, ne partage pas : « Je comprends tout à fait que ce député ait pu être blessé. Néanmoins, il aurait dû le dire autrement. Réagir, mais à minima. » Car selon lui, la déclaration du ministre de l’Intérieur ne fait que « pourrir le débat politique. Tout ça n’est que technique électorale, et réagir de cette façon a presque donné satisfaction à Claude Guéant », précise Romain Blachier. « On devrait laisser Guéant raconter ses bêtises. »
Témoignages Julie, 21 ans étudiante C’est vraiment déplacé. C’est tout de suite porter un jugement que de parler de civilisation. Il faut faire attention à ne pas confondre civilisations et différences de cultures. Les médias ont eu raison de faire du bruit, surtout en période de pré-election. C’est bien d’exposer le contexte, les points de vue et les maladresses des hommes politiques. Les propos du député sont tout aussi maladroits.
Gaspard, 22 ans étudiant Il n’y a pas de civilisations différentes. Dans le monde actuel, on se ressemble tous. Tous les peuples apportent leur pierre à l’édifice. Tous ont un effet bénéfique sur le monde. Le député PS va un peu loin dans ses propos. Être un nazi, c’est avoir des idées qui se rapprochent de celle d’Hitler et de l’Allemagne nazie. Dire que les civilisations ne se valent pas n’a aucun rapport avec le nazisme.
En matière de polémique, la réputation de Claude Guéant n’est plus à faire. Sa très controversée déclaration de samedi après-midi s’ajoute à d’autres dérapages. En avril 2011, il vise directement les musulmans lors d’une visite à Nantes : « L’accroissement du nombre des fidèles et un certain nombre de comportements posent problème. Je ne prendrais qu’un exemple et il pourrait être multiplié : il est clair que les prières dans les rues choquent un certain nombre de concitoyens. » Des associations contre le racisme portent alors plainte pour « propos islamophobes ». Seulement quelques semaines plus tard, les propos du ministre de l’Intérieur font à nouveau l’objet d’une controverse lorsqu’il affirme que « les deux tiers des échecs scolaires, c’est l’échec d’enfants d’immigrés ». En novembre 2011, il s’en prend aux Roumains et parle de « délinquance roumaine. 2 % de la délinquance en France sont le fait de Roumains et presque la moitié des délinquants roumains sont des mineurs ». C’est ensuite la communauté comorienne qu’il cible : « Il y a une immigration comorienne qui est la cause de beaucoup de violences. » Face aux vives réactions de la communauté comorienne, le ministre de l’Intérieur s’est ensuite excusé, affirmant que la France « connaît un problème récent de violences de personnes comoriennes, pas de Français d’origine comorienne. Si cela a pu blesser des Français d’origine comorienne et des Comoriens tout court, je le regrette ». L.B.
Julie, 21 ans étudiante Ce sont des propos maladroits. Ses mots ont dépassé sa pensée. Le mot civilisation reste à définir. Il faudrait lui demander des explications plus poussées sur ce qu’il pense. Cela a une connotation assez négative. Concernant les dires du député PS Serge Letchimy, ils sont un peu exagérés. La connotation « nazie » est trop forte même si la déclaration de Claude Guéant reste déplacée. Jeudi 9 février 2012 | 10 du mat’
DU MAT’
10
A l’occasion de la Saint-Valentin, le 10 du Mat’ publiera vos plus belles déclarations d’amour, ainsi que les plus originales. Envoyez vos messages à :
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Ces partis d’une personne Par Eve Renaudin Candidat des seniors, candidats du vote blanc (ils sont deux à se disputer le créneau) ou candidate du parti du plaisir, chaque Élection présidentielle voit défiler son lot de prétendants plus ou moins fantaisistes… Bien sûr, aucun de ces « petits candidats » n’aura les honneurs de la presse, mis à part leur temps de parole « officiel » à la télévision et des apparitions humoristiques (à leurs dépens) sur Canal +. Pourtant, tous, avec leur manière décalée, expriment un certain malaise, un ras-le-bol des politiques professionnels et des grands partis. Quelques perles se glissent cependant dans la foule des programmes marginaux, mais sérieux. Des parcours qui laissent rêveurs comme celui de Patrick Bourson, ancien braqueur de banques et viticulteur, dissident du FN, ou encore Hervé Couasnon, un chauffeur de bus originaire de Périgueux qui s’est depuis désisté. Dommage car ce « poète escaladeur » a la particularité d’avoir annoncé sa candidature en grimpant sur la mairie de Limoges. Une habitude pour cet homme qui gravit régulièrement les sommets de bâtiments publics pour jeter ses poèmes aux passants. Une forme de meeting à peine imaginable chez un Nicolas Sarkozy ou un François Hollande… Qu’ils représentent des tendances marginales ou totalement ubuesques, ces candidats ont néanmoins le mérite de casser le discours admis des grands partis… et le courage d’affronter un système qui ne laisse pas de place à la marge. Chapeau les artistes.
EN COULISSES
Passages : quand les libraires donnent leur avis Page 4
Présidentielle : l’anonymat des parrainages fait débat
© Photo DR
EDITO
Vendredi 10 février 2012 | N°19
Le dépôt d’un recours par Marine Le Pen devant le Conseil Constitutionnel relance la polémique à propos des 500 parrainages. Pages 2 et 3
ECONOMIE ET SOCIAL
Le chemin de croix de l’adoption
VOTRE WEEK-END
Football : l’OL veut éviter le coup de froid face à Caen Page 5
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LE FAIT DU JOUR
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La chasse aux signatures prendra fin le 16 mars prochain, l’ensemble des candidats sera alors connu / © L.B.
CAMPAGNE A trois mois du premier tour de l’élection présidentielle, candidats et élus sont sous pression
Signatures mais pas signataires Par Julien Bonnefond
J
«
e ne donnerai plus ma signature à un candidat ou un autre, cela m’a été reproché en 2007. » Aux dernières élections présidentielles Christian Barjon (sans étiquette), maire d’Estivareilles (Loire) avait donné sa signature au FN, « par souci démocratique », précise-t-il, mais lorsque cela s’est su, le conseil municipal lui a demandé des comptes. Aujourd’hui le Front national assure que le parti est en difficulté pour trouver les 500 signatures nécessaires pour que Marine Le Pen se présente à l’élection présidentielle. Certains candidats sont venus voir le maire d’Estivareilles en 2012, mais celuici leur a expliqué qu’il ne donnerait pas sa signature. Comme Mr. Barjon, de nombreux maires n’apporteront pas leur parrainage pour l’élection présidentielle de cette année. 500 signatures, un système obsolète ? Thibaut Blondin, en charge de la récolte des promesses de signatures pour le Nouveau Parti Anticapita-
10 du mat’ | Vendredi 10 février 2012
liste (NPA), comprend ce refus. « Les maires subissent des pressions de la part de l’UMP et du PS, qui n’hésitent pas à jouer sur les subventions du Conseil général. » Le NPA et Lutte Ouvrière sont d’accord sur un point : ce devrait être aux citoyens de choisir quels candidats peuvent se présenter ou non. « Il faudra se mettre d’accord sur le nombre de signatures nécessaire pour valider une candidature. Cela éviterai les tractations, et la pression sur les maires des petites communes », précise Lucienne Plain, membre de l’équipe de campagne de Lutte Ouvrière. « Trop complexe », répond Eric Poncet, conseiller général du Rhône. Pour lui le système des 500 signatures doit rester sans anonymat. « C’est la transparence qui doit être au cœur de la campagne. Les élus qui ont l’honneur de parrainer un candidat ne doivent pas le cacher », poursuit-il. Lui a déjà
reçu trois ou quatre demandes de petits candidats, mais son choix est déjà arrêté : sa signature ira à l’UMP. Néanmoins, l’élu du Canton d’Ecully pense que le système pourrait être amélioré, « si les partis qui ont des sénateurs et des députés en France ou au Parlement européen étaient représentés d’office à l’élection, cela serait plus simple. »Et pour les petits candidats ? Selon Eric Poncet, eux devront aller à la pêche aux signatures, « rien de plus normal », selon lui. Pour Thibault Blondin (NPA) une solution pourrait être envisageable avec le système actuel : « si le Parti socialiste et l’UMP disaient qu’il n’y aura aucune pression ou conséquence pour les élus qui donnent leur signature à un parti, il n’y aurait plus de problèmes pour avoir les 500 signatures, explique-t-il. Pour le moment les équipes du NPA sont allées à la rencontre de 8000 maires, nous en sommes à un peu plus de 400 promesses de parrainages », assure-t-il.
« Le 24 février il faudra concrétiser ces promesses »
Des promesses, toujours des promesses… A cette étape de la Présidentielle, les promesses de parrainages ne sont que des promesses. « A partir du 24 février, il faudra retourner voir tous les élus pour qu’ils donnent leur vrai parrainage », souligne Thibault Blondin (NPA). C’est à la Préfecture que revient ensuite la tâche d’envoyer un bulletin de présentation à tous les « parrains » possibles de candidats à la Présidentielle (voir encadré ci-contre). Ceux qui acceptent de « présenter » un candidat c’est le terme officiel devront ensuite renvoyer leur bulletin avant le 16 mars au Conseil constitutionnel. C’est ce jour-là que seront définitivement validés les noms des candidats autorisés à participer au scrutin. 500 signatures pour chaque candidat seront tirées au sort par les Sages du Conseil constitutionnel et publiées au Journal officiel. Celui qui obtient les 500 parrainages devient officiellement candidat à l’élection présidentielle et reçoit de la part de l’Etat une avance de 153 000 euros pour sa campagne électorale. S’en suit le combat habituel d’une campagne présidentielle.
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INTERVIEW
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Le directeur de campagne de Jacques Cheminade a franchi la première étape
« Les 500 signatures, un filtre nécessaire »
J
Par Lucie Barras acques Cheminade, candidat indépendant à la Présidentielle pourfendeur de « l’oligarchie financière », a annoncé il y a une dizaine de jours avoir obtenu ses 500 parrainages. Christophe Paquien, son directeur de campagne – également été candidat aux dernières élections cantonales pour le 7e arrondissement de Lyon – revient sur un parcours du combattant… pourtant nécessaire. Vous avez donc obtenu 500 promesses de signatures… Nous les avons, en attendant la réelle collecte qui sera envoyée aux élus à partir du 24 février. Nous les avons car nous avons réalisé le travail que d’autres n’ont pas fait. Depuis des mois, nous appelons, rappelons, rencontrons les maires. Peu de candidats peuvent en dire autant. Jusqu’à il y a quatre mois, sur le terrain, nous ne rencontrions guère que Lutte Ouvrière, ou Debout la République. D’autres, comme Marine Le Pen qui crie au scandale, ne se sont pas rendus sur le terrain. Ils s’attendaient à obtenir les signatures d’emblée grâce aux médias, à leur propre parti. Certains ont envoyé leurs militants démarcher les maires, d’autres ont engagé des professionnels de la communication. Ça ne marche pas. Avez-vous senti une certaine lassitude de la part des élus que vous démarchez ? C’est vrai… depuis que la « chasse » aux signatures s’est accélérée, on sent cette lassitude de leur part. Je pense que qu’ils ressentent une fatigue vis-à-vis de l’élite politique en général. Les
Christophe Paquien, directeur de campagne de Jacques Cheminade / © DR
élus des petites collectivités ont de plus en plus de responsabilités à gérer, mais de moins en moins de moyens. Quelle catégorie d’élus avez-vous l’impression de toucher le plus ? Il s’agit d’un mélange des maires de petites communes qui se disent apolitiques, et de communes moyennes parfois encartés dans un parti, souvent de gauche. Ils veulent ainsi favoriser le débat, lancer un coup de poing intellectuel. Le système des 500 parrainages publics est-il à réformer ? L’élection présidentielle est la plus importante : elle implique une personne, face à la population, qui propose un projet de société. Un filtre est nécessaire. Le système est ce qu’il est : notre république suppose des règles, une culture, des principes. Et il est normal qu’il ne soit pas anonyme. Aujourd’hui, la classe politique a besoin de personnes de caractère. Même si forme de pression est bel est bien existante, l’anonymat n’est pas la solution au problème.
Est-ce que ce « filtre » favorise les petits candidats ou entretient-il la bipolarité en France ? Ce qu’il faut, c’est envoyer les formulaires officiels de parrainage au moins trois mois à l’avance aux maires. Parce qu’en période pré-électorale, les mêmes personnalités sont toujours médiatisées. Ce sont des candidats potentiels, qui ne seront pas tous candidats. Que des personnalités moins connues aient moins de visibilité que les « gros candidats », je peux le comprendre. Mais Cheminade, par exemple, n’aura droit à un temps de parole théorique égal aux autres que cinq semaines avant le premier tour. C’est trop tard pour se faire connaître. Outre l’exposition médiatique, les financements posent-ils problème ? Le système de financements est tenu par les gros partis qui ont déjà de gros moyens. Mais à mon sens, la Présidentielle est tout de même l’élection la plus ouverte : dès lors que les 500 signatures sont validées, nous avons droit à 150 000 euros pour la campagne, et l’Etat rembourse les frais de campagne même aux candidats qui ont obtenu un score inférieur à 5%.
L’anonymat, un faux débat... La publicité des signatures estelle conforme à la Constitution ? Le Conseil constitutionnel se prononcera d’ici le 22 février sur demande de Marine Le Pen. Pour Fréderic Poignard, journaliste pour Le Figaro à Lyon, « la loi, c’est la loi. Elle n’entrave pas la démocratie, ni la libère. » Selon lui, la question même de la présence du Front national fait débat. « Les 500 signatures ne posent problème qu’à une personne : Marine Le Pen, et son père avant elle. Il faut conserver un filtre pour éviter les candidatures fantaisistes. Et les élus doivent assumer. » Pour un élu, parrainer un candidat ne signifie pas voter pour lui. Pourtant, l’opinion semble confondre ces deux notions. « Le parrainage FN est diabolisé, les élus subissent des pressions », poursuit Fréderic Poignard. L’anonymat (effectif jusqu’en 1976) a été levé pour limiter les signatures de soutien au Front national. « Ce faux débat arrange tout le monde : soit le Front national est interdit en France, soit il est interdit. Mais ni la gauche, ni la droite n’a jamais proposé cette dernière option. » L.B.
➢ Les candidats
➢ Le chiffre
13 candidats déclarés ou probables sont en lice. Nicolas Sarkozy à l’UMP, François Hollande pour le PS, François Bayrou pour le Modem, Hervé Morin pour le Nouveau Centre, Corinne Lepage pour Cap 21, Dominique de Villepin et République Solidaire, Marine Le Pen au FN, Eva Joly pour EELV, Jean-Luc Mélenchon pour le Front de Gauge, Nicolas Dupont Aignan pour Debout la République, Christine Boutin pour le Parti Chrétien Démocrate, Fréderic Nihous pour CPNT, et Jacques Cheminade, indépendant.
47 000 C’est le nombre d’élus qui qui peuvent parrainer les candidats, autrement dit : les députés, les sénateurs, les maires (y compris les maires des arrondissements de Lyon et Marseille), les conseillers généraux des départements, les conseillers régionaux, le président de la Polynésie française, le président du gouvernement de Nouvelle-Calédonie, les membres du Parlement européen élus en France et ressortissants français. Vendredi 10 février 2012 | 10 du mat’
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EN COULISSES
LITTERATURE
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Dans le 2e arrondissement, une librairie propose ses propres critiques
Avis de passages Par Laurent Benoit
P
artout, des étagères remplies de livres, des présentoirs débordant de volumes. Et pourtant… des étiquettes ultra-précises, un rangement carré de A à Z, des murs repeints. L’ensemble fait neuf et clinquant, mais respire à plein poumons l’habitude, la tradition et l’histoire passée d’un local qui a dû en voir défiler, des feuilles de papier. Un grand silence règne. L’équipe accueille chaque client avec un sourire, entre deux allers-retours silencieux entre les rayons et la réserve. Au fond, perchée sur son tabouret, une gamine dévore une bande-dessinée pour passer le temps au chaud. Une bonne odeur de papier vient chatouiller les narines, comme un encens apaisant et invisible. Passages voit le jour à la fin de l’année 2000, de la volonté de Françoise Charriau et son mari de « favoriser les rencontres entre un texte et ses lecteurs, dans un esprit de large disponibilité ». Pas sectaire, l’enseigne propose une sélection d’ouvrages principalement littéraires, mais aussi des BD, les mooks (magazine-books) ou les traités complexes (philosophie, pensée). L’enseigne travaille également en collaboration avec des acteurs régionaux, afin de participer à des actions de promotion de la lecture. Colloques, rencontres, débats ou lectures publiques… Les occasions ne manquent pas de se retrouver entre bibliophiles. « Etre libraire ne s’improvise pas » Chez Passages, les lecteurs curieux qui franchissent le pas de la porte sont accueillis non pas par des « vendeurs », mais par des « passagers ». Derrière ce terme poétique, l’équipe, au service des clients, propose aussi au lectorat de découvrir le contenu de la librairie à travers leurs propres critiques. « Les employés sont des lecteurs assidus, eux aussi. Cette initiative, c’est appliquer au quotidi-
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Chez Passages, l’équipe des libraires conseillent et vendent, mais lisent et critiquent avant tout / © L.B.
en les qualités de ce métier : la passion, la curiosité… un bon libraire est d’abord quelqu’un qui accumule du savoir et de l’expérience, c’est un métier technique qui ne s’improvise pas. Mais c’est aussi et surtout de la culture générale, un appétit de la découverte. C’est accepter de découvrir des choses que l’on n’aurait pas été regarder au premier abord. » En l’espèce, de petites fiches jaunes sont ainsi collées partout, sur chaque rayon, commentant une œuvre avec les mots de chaque responsable de rayon, rappelant les émotions rencontrées durant la lecture. Une volonté de concilier la modernité des grand distributeurs et la tradition d’une librairie de proximité. Et pour répondre aux songes et aux interrogations des lecteurs, ils ne sont pas moins de dix, travaillant main dans la main pour unir leurs domaines de connaissances spécifiques. Passages anime aussi un site web complet, proposant une compilation des critiques mises en ligne et actualisées chaque mois. Et si les avis de l’équipe ne suffisent pas, il suffit d’en chercher une déposée par un
libraire de l’une des enseignes du réseau mutualisé des indépendants : ces avis sont en effet consultables communément sur les sites du réseau. Pas toujours évident d’ailleurs, de tout lire et tout commenter. « Nous avons 30 000 volumes en stock dans le magasin, et recevons 300 nouveautés par mois. Impossible, même pour dix personnes, de lire l’ensemble de nos achats », soupire Françoise. « Je peux lire 7 à 8 livres en une semaine, comme je ne peux en lire que deux si je suis occupée. » « Donner envie de lire » Si le monde du papier n’a pas encore été dévoré par les hordes d’e-books, Françoise fait la moue quand on lui demande comment se présente l’avenir des indépendants comme Passages. « Ca peut aller. Grossièrement, c’est un peu la crise depuis deux-trois mois. Le secteur
indépendant a toujours eu des marges risibles. On fait autour de 0,3% de résultat net. 1/5e de cette somme part dans les salaires ». Encore une fois pour privilégier les vrais acteurs de cette librairie, les libraires eux-mêmes. « Les grandes surfaces gagnent en partie sur les frais de personnel ». Ce n’est pas le but pour Françoise, qui veut conserver un rapport humain avec le client, et entre membres de l’équipe. « J’ai connu beaucoup de libraires, de gros distributeurs qui ont quitté leur poste écoeurés par le salaire et les pressions de vente. » D’ailleurs en parlant de pression, Passages subit-elle les foudres des éditeurs en cas de mauvaises critiques ? « La question ne se pose pas car on ne perd pas de temps à descendre des livres. Les critiques sont uniquement les coups de cœurs et sélections aimées des passagers. Le but est de donner envie de lire, et pas l’inverse. »
➢ Librairie Passages 11, rue de Brest Lyon 2e 04 72 56 34 84 Du lundi au samedi de 10h à 19h Livraison gratuite à partir de 25€ d’achat http://www.librairiepassages.fr/
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SOCIÉTÉ
ECONOMIE ET SOCIAL
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Une maison de l’adoption ouvre aujourd’hui à Lyon
Adopter, un lourd combat pour les parents Par Natacha Verpillot
U
ne maison de l’adoption ouvre ses portes aujourd’hui dans le 3e arrondissement de Lyon. Elle assurera le suivi des familles avant mais aussi après l’adoption. En somme, en réunissant les différents acteurs concernés, elle entend réaliser un gros travail d’accompagnement. Mais pas seulement, puisqu’elle veut aussi trouver des solutions pour simplifier la procédure. Une initiative saluée au vu de la difficulté d’adopter. Un couple lyonnais, Frédéric et Michèle, a accueilli des jumeaux en mars 2010, mais l’attente a été longue. Chaque candidat doit d’abord obtenir un agrément de la part du Conseil général, l’autorisation légale pour pouvoir adopter. Une enquête rigoureuse Le délai fixé par la loi pour son obtention est de neuf mois. Or, c’est là que le bât blesse. Les départements peinent à respecter la limite de temps imposée à cause des nombreuses demandes d’agréments. Frédéric et Michèle ont donc dû s’armer de patience pendant près de deux ans. D’autant plus qu’avant de se faire délivrer la fameuse autorisation, il faut répondre aux critères requis pour pouvoir accueillir un enfant. C’est le Conseil général qui est chargé de l’instruction sur la situation juridique, sociale, médicale et psychologique des potentiels adoptants. Une enquête est rigoureusement menée par des travailleurs sociaux et des psychologues rattachés au Conseil général, dans le cas du département du Rhône. Lors des entretiens, tous les aspects de la vie des candidats sont passés au crible :
l’histoire personnelle, professionnelle et familiale, le niveau et le mode de vie mais aussi les loisirs, les relations amicales ou encore le logement. « Notre travail est de veiller à ce que l’enfant soit accueilli dans de bonnes conditions. Toute cette instruction nous permet d’évaluer de manière exhaustive le projet des candidats », explique Thierry Sotton, responsable du service adoption au Conseil général. Une fois délivré, l’agrément est valable cinq ans. Si Frédéric et Michèle ne remettent pas en cause l’intérêt de réaliser une enquête, ils dénoncent un certain manque de transparence de la part des instructeurs du Conseil général. « On a ressenti qu’il y avait des préjugés. D’autant plus que nous n’avons pas de problème de stérilité comme la majorité des adoptants. Pour faire corriger des propos erronés dans le dossier, c’est très difficile », déplore Frédéric. Chute drastique des adoptions Dans le Rhône, la liste d’attente des parents candidats est longue. Ils sont 695 à devoir patienter et 210 Rhodaniens ont entrepris des démarches cette année. En 2011, seules 221 familles ont reçu l’agrément et 97 enfants ont été adoptés dont 67 venant de l’étranger, dans le département. Pourtant, les cinq dernières années, les adoptions d’enfants à l’international étaient de l’ordre d’une centaine chaque année, dans le Rhône. Une chute qui s’explique en partie par la fermeture des frontières à Haïti suite au tremblement de terre de 2010. « Entre 2007 et 2009, un tiers des enfants adoptés en France était d’origine
97 enfants ont été adoptés dans le Rhône en 2011 / © Le Post
haïtienne. Depuis le séisme, il est devenu très difficile d’adopter des Haïtiens », justifie Thierry Sotton. Et les chiffres parlent d’eux-mêmes. En 2010, 900 enfants haïtiens étaient adoptés en France contre seulement trente en 2011. Frédéric et Michèle ont eu la chance d’avoir engagé des procédures d’adoption avant la catastrophe même si entre l’attribution des enfants et leur arrivée, un an s’est écoulé. Frédéric assure que les deux enfants, déjà âgés de trois ans et demi lors de leur venue en France, se sont très bien adaptés. « Ils sont très bien préparés avant de venir et un suivi est réalisé par les services sociaux. En un an et demi, ils sont venus trois fois s’assurer que tout se passe bien ». Le problème est ailleurs. Le couple confie avoir des problèmes juridiques liés à la réglementation haïtienne. En effet, si la France reconnaît deux formes d’adoption, une simple et une
EN BREF La suspension Bâtiment
Le froid a aussi des conséquences sur les entreprises du bâtiment. Depuis une semaine, les professionnels du secteur sont au « chômage intempéries ». Une pause qui a un coût pour les entreprises concernées et pour les salariés qui ne touchent que 75% de leur salaire, dans l’attente de températures plus élevées.
Le chiffre
ZOOM
Les parents désireux d’enfants à la merci des délais Alors que les adoptions sont en baisse, les délais se sont considérablement allongés. De plus en plus de pays ratifient la Convention de la Haye de 1993. Le texte privilégie le principe de subsidiarité, c’est-à-dire que l’adoption internationale ne peut être envisagée que si aucune solution nationale n’est possible. « Aujourd’hui, les délais après obtention de l’agrément sont très variables d’un pays à l’autre. Trois ans
plénière, ce n’est pas le cas d’Haïti qui n’en légalise qu’une, l’adoption simple, c’est-à-dire que les liens filiaux avec les parents biologiques ne sont pas rompus. Or, Frédéric et Michèle souhaitent que les parents haïtiens renoncent à leurs liens avec les deux enfants. Deux ans après l’adoption, le combat n’est pas terminé.
me paraissent un minimum. Le contexte de l’adoption a énormément évolué », souligne Thierry Sotton, du service d’adoption du Conseil général du Rhône. Ce n’est d’ailleurs pas l’unique raison de cette extensibilité des temps d’attente. Les pays émergents, à l’instar de la Chine et du Brésil, et par ailleurs signataires de la convention de la Haye, se développent. Conclusion : l’adoption nationale est de plus en
plus répandue dans ces pays. D’autant plus que dans le cas de la Chine, la politique de l’enfant unique s’est assouplie, il leur est ainsi possible d’adopter un deuxième enfant. « Un agrément est valable cinq ans, mais pour adopter un enfant chinois ce n’est pas suffisant. Le délai est trop court. Les adoptants concernés doivent en obtenir un deuxième », explicite Thierry Sotton. N.V.
6e C’est le rang occupé par
Lyon dans le classement des villes françaises les plus accessibles aux personnes handicapées publié hier par l’Association des paralysés de France. Lyon s’est vue attribuer la moyenne de 15,8 sur 20 pour l’année 2011. Une note qui démontre que Lyon a progressé dans ce domaine. Sa moyenne n’était que de 12,6 en 2010. Quant au trio de tête, il est occupé par Nantes, Grenoble et Caen.
Vendredi 10 février 2012 | 10 du mat’
6 SCIENCES ET TECHNOLOGIES
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POLLUTION Le dispositif d’information a été déclenché lundi dans l’agglomération lyonnaise
Lyon étouffe sous les particules Par Lucile Bellon
La pollution aux particules fines est un problème récurrent à Lyon/ © Joël Philippon
L
yon est comme sous une bulle depuis lundi. Une bulle de pollution. Chaque année, les alertes sont déclenchées périodiquement, mais l’hiver reste la saison la plus défavorable pour la qualité de l’air. Et ce sont les particules fines qui sont en cause. Avec des températures très basses depuis plusieurs jours, les chauffages tournent à plein régime dans l’agglomération. « Et ce sont eux, particulièrement les chauffages au bois, qui émettent ces particules fines », explique Stéphane Socquet, directeur technique à l’Observatoire régional de la qualité de l’air, même si « les voitures aussi en émettent. » Et
si l’hiver est la saison la plus touchée par ces pics de pollution c’est avant tout parce que les conditions météo sont défavorables. « Les températures au sol sont très froides, alors qu’elles sont plus élevées en altitude. Cela crée une sorte de couvercle qui emprisonne les particules fines et qui pollue l’atmosphère. » Sans compter qu’actuellement, avec des températures allant jusqu’à -10°C, le premier réflexe est d’augmenter le chauffage et donc l’émission de particules fines. « C’est un cercle infernal qui ne s’arrêtera que lorsqu’il pleuvra, que les températures augmenteront ou qu’il y aura beaucoup de vent », précise Stéphane Socquet.
« Eviter le sport au maximum » Depuis lundi, le niveau de pollution est au premier stade, sur une échelle de trois. « Cela veut dire qu’il y a un dispositif d’information mis en place pour les personnes sensibles. Pour le moment, il n’a été activé que de façon prévisionnelle ». Ce plan de prévention a pour but d’inciter les enfants, les personnes âgées et les malades à prendre certaines précautions. « En ce qui concerne les asthmatiques par exemple, il faut éviter de faire trop d’efforts. Cela permet de ne pas inhaler trop de ces particules », explique Françoise B outeloup, allergologue. Car si la pollution aux particules fines « n’entraîne pas de réelles allergies », reprend-elle, « cela peut néanmoins provoquer des gênes chez les personnes asthmatiques, voire même déclencher des bronchites chroniques puisque ce sont des particules qui pénètrent très facilement dans les voies respiratoires ». Les mauvais résultats lyonnais Des recommandations qu’il est bon de connaitre quand l’on sait que la France, et plus particulièrement Lyon, sont de très mauvais élèves
ZOOM Quelques mesures indispensables
La pollution, l’affaire de tous Pour diminuer au maximum l’émission de particules fines, plusieurs mesures peuvent être mises en place. Des limitations de vitesse, recommandées ou obligatoires, peuvent être appliquées. Il est alors demandé aux conducteurs de rouler 20km/h en dessous de la limite autorisée, dès lors que celle-ci dépasse 70 km/h. Il est également recommandé d’utiliser au maximum les modes de trans10 du mat’ | Vendredi 10 février 2012
ports doux, ou les transports en commun. Le chauffage peut également être baissé : « Il n’est pas nécessaire de trop chauffer. Une température de 20°C est suffisante », explique Stéphane Socquet. Si malgré ces mesures, la pollution aux particules fines persiste, « une limitation peut être imposée aux industries », reprend-il, dont les
combustions sont source de pollution. Le remplacement de combustibles par d’autres moins polluants peut également leur être demandé. Enfin, audelà de la limitation de vitesse obligatoire, la circulation des véhicules peut-être alternée. Les automobilistes ne seraient autorisés à circuler qu’un jour sur deux : les plaques minéralogiques paires le lundi, les impaires le mardi, et ainsi de suite.
en termes de pollution. La réglementation européenne autorise 35 jours par an de dépassement du seuil de pollution. « En 2011, Lyon a largement dépassé ces 35 jours », précise Stéphane Socquet, « sur le bassin lyonnais et nord Isère, 25 jours ont été concernés par un dispositif d’information auprès des personnes sensibles (niveau 1) et 45 par un dispositif d’alerte de niveau 2 avec limitations de vitesse ». Ces pics de pollution touchent chaque année l’ensemble de l’agglomération lyonnaise, même s’il est vrai « que les zones les plus polluées restent celles qui sont proches des axes routiers ». Pour l’heure, l’épisode de pollution s’intensifie encore, et les conditions météorologiques peu favorables ne devraient pas permettre la dissipation des particules fines ces prochains jours.
EN BREF L’annonce Le groupe pharmaceutique n’a pas prévu de fermeture de site de recherche et développement en France. Sanofi avait néanmoins annoncé en novembre dernier une réorganisation de ce département pour en améliorer la productivité. L’objectif est aujourd’hui d’investir différemment en France, « pas de dépenser moins » a expliqué Chris Viehbacher, le directeur général de Sanofi. Il a par ailleurs rappelé que le groupe compte sept centres de recherche en France.
Le classement
Ecologie Greenpeace vient de publier comme chaque année son palmarès « Cool IT », qui note l’implication des firmes high-tech dans la lutte contre le réchauffement climatique. Si Apple et Facebook, deux des ténors en la matière ne figurent pas dans le classement, faute d’action significative en faveur du développement durable, c’est Google qui monte sur la plus haute marche du podium avec un score de 53/100. Preuve qu’il reste encore du boulot.
VIVRE DANS LE 9e
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MÉDIA
Comment se construit Regard 9
e
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arrondissement ?
Comme des airs de vrai journal
Par Geoffrey Fleury
L
e 9e arrondissement n’a plus de secret pour Hugues Hartmann. A 32 ans, ce responsable de la vie locale et de la communication de la mairie s’occupe, depuis dix-huit mois, du bimestriel institutionnel Regard 9. Un journal qui traite de l’actualité de l’arrondissement. Une tâche qui lui prend plus d’un quart de son temps, mais « [il] prend beaucoup de plaisir à écrire. Pourtant, c’est difficile car je suis seul pour rédiger. En plus du journal, il y a Lyon Citoyen, le magazine de la ville de Lyon, pour lequel j’écris également, puis le site internet à mettre à jour. Mais c’est une activité sympa », affirme-t-il. Ce petit magazine de 16 pages, au format A5, est le seul de la ville à être publié régulièrement. Certes institutionnel, il se construit pourtant comme un vrai journal de presse régionale. Les 47 000 habitants de Lyon 9e comme les 400 associations réparties sur le secteur sont les premiers pourvoyeurs d’informations.
Un journal distribué à 25 000 exemplaires « J’ai également des collaborateurs qui me tiennent informés des événements du secteur, des manifestations qui sont prévues. Au final, j’arrive à couvrir 90% de l’info », note Hugues Hartmann. Une demi-douzaine de personnes, dont Hugues Hartmann et le maire, Alain Giordano participent aux conférences de rédaction. Mais ce dernier n’impose pas ses choix. « Chaque membre intervient pour donner son avis sur le programme du journal. Nous prenons toutes les remarques en compte », ajoute le rédacteur.
QUOI DE NEUF ? Conférence
Regard sur le monde
A l’espace Jean Couty, Bruno Benoit, enseignant titulaire à l’IEP de Lyon, proposera un tour du monde géopolitique, géoéconomique et électoral. Le thème: « Retour sur la première puissance européenne, l’Allemagne ».
Aujourd’hui, à 14h30. 56 rue Sergent Michel Berthet. Tel : 04 78 64 20 40
Pour la conception de six Regard 9 par an, les collectivités locales allouent une enveloppe de 25 000 à 30 000 € / © G. F.
Une charte graphique surveillée Lors de ces réunions, les sujets sont sélectionnés, compte tenu du grand nombre proposé. La rédaction ne débute que le deuxième mois, après les réunions. Elle prend une dizaine de jours, relecture comprise. Vient ensuite la mise en page - une semaine effectuée par un imprimeur, qui doit respecter la charte graphique établie à l’avance. « C’est un point important du journal, nous sommes très rigoureux sur cette tâche. Le visuel compte beaucoup pour la population. C’est aussi pour cela que la couverture a changé. Le titre du journal, qui était peu visible, est désormais inscrit sur un fond blanc, de façon à être plus lisible. » La livraison, elle, dure une semaine. La population du 9e est toujours au rendez-vous. Quand une personne ne voit pas le journal dans sa boîte aux
Cinéma
Courts-métrages
Les aventures des deux compères Gros Pois et Petit Point seront projetées sur les écrans du CinéDuchère, ce weekend, à partir de samedi. Des aventures pour petits et grands qui riment avec imagination, observation et expérimentation.
Samedi 11 et dimanche 12 février à 16h CinéDuchère Avenue Andreï Sakharov 69009 Lyon
lettres, elle le fait savoir. « Il arrive que, quand une personne ne le reçoit pas, elle nous demande “Pourquoi n’avons-nous pas reçu le numéro ?” » confie Hartmann. Preuve que le journal est apprécié par les citoyens. « Je me cantonne aux rubriques pratiques et les agendas de manifestations. Nous y trouvons également des portraits intéressants de personnalités du 9e au parcours surprenant. C’est agréable de connaître l’actualité de notre quartier », se réjouit Ghislaine, 63 ans, habitante de Vaise et lectrice. Distribué à 25 000 exemplaires, Regard 9 n’est pas prêt de s’arrêter. Hugues Hartmann souhaiterait passer au rythme mensuel et être épaulé, mais ce n’est pas possible d’un point de vue économique. La crise ne permet pas au budget alloué - 25 000 à 30 000 euros par an - de gonfler, mais elle n’altère en rien la volonté d’un rédacteur très occupé.
Tarif : 3,70€. Chocolat chaud offert.
Conférence
Le système éducatif français Cette conférence se déroulera salle Latreille et sera animée par Nico Hirtt, enseignant belge, et rédacteur en chef de la revue trimestrielle L’école démocratique. Le thème de la soirée sera « Compétences ou
compétition : l’école sous la coupe des marchés ». Le travail de Hirtt repose sur des investigations objectives qui font apparaître une réalité cachée par les professionnels de l’éducation. Aujourd’hui, à 20h. Salle Latreille 23 rue de Bourgogne 69009 Lyon Métro D, arrêt Valmy Tarif : 5€ pour les adultes. Sur réservation
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VIVRE À L’UPI
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INITIATIVE
Des compétences au service des autres Par Nicolas Gil Dans le détail, c’est autour de l’atelier de transformation du pain que l’équipe agit : « On a fait une étude de marché avant de se décider, et on s’est aperçu que c’était l’atelier qui répondait au plus grand nombre de problématiques. C’est
Un projet destiné à soutenir et valoriser le travail des personnes Marine Enjalbert (à gauche), présidente de SIFE 3A, et Amélie Ranchon, chargée de communication / © N.G.
A
«
ider les étudiants à développer leurs qualités humaines, managériales et entrepreneuriales. » Voilà l’ambition de l’association internationale « Student In Free Enterprise » (SIFE), qui se réalise via la mise en place de projets autour de l’entreprenariat social. Une ONG créée en 1975 aux Etats-Unis, qui présente la particularité de pouvoir s’implanter dans toutes les écoles qui le souhaitent, via la création d’une équipe SIFE. Il y a un an, Marine Enjalbert, étudiante à 3A, décide de faire les démarches nécessaires : « Quand j’ai découvert l’ONG, j’ai vraiment apprécié le concept d’entreprenariat social. L’idée, c’est d’utiliser nos compétences pour améliorer la qualité de vie des personnes dans le besoin », explique la présidente de SIFE à 3A, qui compte une dizaine de personnes dans ses rangs, toutes promotions de l’école confondues. Une fois l’organisation implantée, Marine s’est mis en quête de
projets à supporter. C’est ainsi qu’est né le partenariat avec le chantier d’insertion Le Valdocco ACIRPE, installé à Tassin La Demi-Lune. Une structure qui accueille des personnes en grandes difficultés face à l’emploi (chômeurs de longue durée, jeunes non qualifiés, etc.), pour leur offrir un accompagnement à la recherche de travail. En parallèle, ils participent à une activité de production liée à la récupération et au recyclage : transformation de pain non consommé en nourriture animale, collecte de métaux et de bouchons en plastique… « Le chantier connaissait des difficultés financières, et nous sommes là pour l’aider à continuer d’exister ; mais aussi d’améliorer la mise en place de passerelles entre le chantier d’insertion et des emplois, en trouvant des formations pour ceux qui y travaillent par exemple », raconte Amélie Ranchon, étudiante en 3e année à 3A et chargée de communication pour l’équipe.
comme ça qu’est né le projet “Gagne-Pain” », explique Amélie. Le Valdocco ARCIPE a noué des partenariats avec des boulangeries ou des supermarchés, et récupère le pain non consommé pour le transformer et le vendre à un éleveur. « Notre rôle, c’est de développer cette activité, car le chantier n’a qu’un seul client à l’heure actuelle. On essaie aussi de valoriser le travail des personnes sur le chantier, ou encore de communiquer le plus possible, par la réalisation de plaquettes pour les clients par exemple », détaille l’étudiante. Et les résultats sont là : l’atelier est devenu une véritable source de revenus et de développement. Une réussite également saluée sur le plan national, puisque le projet a remporté en 2011 le Challenge SIFE France-PepsiCo, une compétition qui compare les initiatives des différentes branches de l’ONG dans le pays. « Le jury a vraiment trouvé le projet pertinent, c’était une vraie fierté », raconte Amélie. Et maintenant ? « On a quelques projets à venir, notamment avec la Fondation d’Auteuil (qui forme des jeunes en difficulté pour leur permettre de s’intégrer dans la société, ndlr) pour la réinsertion des jeunes mamans. Mais rien n’a démarré pour l’instant ».
EN DIRECT DE L’UPI On air
En plus de votre rendezvous matinal quotidien avec le 10 du Mat’, vous pouvez également retrouver tous les jours le travail de nos confrères de la spécialité radio. Après une émission spéciale Star Wars (avec entre autres une interview d’R2D2), retour à un journal
10 du mat’ | Vendredi 10 février 2012
plus classique. Au programme : les bons plans du weekend, la revue de presse du web, le don du sang. www.keskiscpass.com
Petit écran
La spécia lité T V n’est pas en reste
et vous présente quotidiennement son journa l de di x minutes sur l ’actua lité du Gra nd Lyon. Repor tages, brèves... N’ hésitez pas à laisser vos commentaires! http://w w w.youtube. com/user/IscpaJT2012
Adresse: 47, rue sergent Michel Berthet Site Web: www.keskiscpass.com Email: 10dumat@gmail.com Tel: 04 72 85 71 71 Directrice de publication: Isabelle Dumas Directrice de la rédaction : Sandrine Boucher Secrétaire de rédaction : Rodoplhe Koller Rédacteur en chef : Eve Renaudin Rédacteur en chef web : Geoffrey Fleury. Rédaction: Lucile Bellon, Julien Bonnefond, Guillaume Bouvy, Joël Chicouard, Geoffrey Fleury, Nicolas Gil, Rodolphe Koller, Antoine Lebrun, Eve Renaudin
SORTIR
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BONS PLANS
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La rédaction vous livre sa carte des salons de thé
Do you want a cup of tea ? Par Guillaume Bouvy
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lors que le thermomètre affiche depuis une semaine des températures proches de - 10°C, pourquoi ne pas aller se blottir au chaud dans des salons de thé ? Certes, si Lyon est une capitale gastronomique, ce n’est pas tout à fait le cas de ce côté-là. Petit aperçu de quelques endroits sélectionnés pour vous où l’on peut déguster chocolat chaud et thés de toutes sortes. Les après-midi passés chez votre grand-mère vous manquent ? Mathilde vous ouvrira grand les bras dans le Vieux Lyon, tous les jours y compris le dimanche, de 10h à 20h, non loin de la cathédrale Saint-Jean (66, rue SaintJean). La patronne veille dans un cadre simple et convivial à ce que les clients soient choyés et chouchoutés dans son petit cocon qui répond au nom de « Comme chez Mathilde ». Côté chocolat chaud, ces derniers sont servis
Du style familial aux salons de thé plus branchés et uppés dans des grands bols, préparés avec du cacao et du lait entier. Pour ce qui est des thés, la gamme composée de 15 thés « Chayuan » dont quelques bio, en provenance de Chine. Comme accompagnement, nous vous recommandons le succulent pain d’épice fait maison, à moins que vous ne préfériez le cake de Mathilde aux carottes et raisin. Enfin, pour les prix il n’y a pas de quoi casser la tirelire : 3,50€ pour un chocolat chaud et 3,80€ pour un thé et une infusion. A noter la possibilité
Stéphane vend aussi des thés en provenance de Chine, de Ceylan ou encore du Népal / © G.B. de partager les produits et de les ramener chez soi (soit pour éviter le gaspillage soit en les achetant). Petit plus : si vous tendez l’oreille, vous pourrez entendre la voix de Mathilde, qui a déjà produit trois albums. Restauration sur place, réservation conseillée le week-end. Optez pour le « fait maison » Dans le même genre, à « L’arbre à thé » rue du Petit David, situé dans le 2e arrondissement, toutes les pâtisseries et sucreries sont « fait maison ». Le thé y est servi dans des théières en porcelaine, équivalant à deux ou trois tasses. Ambiance tamisée et fond sonore discret, service à toute heure. Autre coup de cœur, « A chacun sa tasse », rue Griffon, derrière l’Hôtel de ville
et au début des pentes de la Croix-Rousse. Un choix de thés parmi une centaine de variétés et une vingtaine d’arômes de cacao différents. Ne pas se fier à l’humour caustique de Stéphane, le gérant, qui se fera un plaisir de vous offrir un petit ourson en guimauve au moment de payer. Pour la note, ce sera à partir de 2,70€ pour une théière, 3,40€ le chocolat chaud. D’une façon générale, nous vous conseillons d’aller flâner à la Croix-Rousse et sur les pentes, dans les petites rues de la Presqu’île ou, en cassant un peu plus la tirelire, dans le 6e arrondissement.Voici, en vrac, quelques noms de salons de thé que nous vous recommandons : Le Tasse livre (1e arrondissement), Le Little (2e) Blabiottes et Chocolat (4e ), Bernarchon (6e), Masmoudi (6e), Jocteur (9e)...
NOTRE SÉLECTION Concert Soirée Pop Superheroes 4
Envie de sortir mais pas forcément un gros budget ? Rendez-vous aujourd’hui à 20h au Transbordeur pour une soirée de concerts pop-rock, le tout pour la modique somme de 5 euros. Les Marseillais de Penelope ouvriront les hostilités, avant de céder leur place à Fireball F.C, The Rebels of Tijuana & Friends, Denis Soul
et Number9. Un plateau copieusement garni, pour lequel il reste encore des places. 3 boulevard Stalingrad Villeurbanne Accès bus C1, C2, C4, C5, C26 et 70
Grand écran Un autre cinéma
A 20h également ce soir, les Projections Mutines proposées par la MJC du
Vieux-Lyon. « Une façon d’aiguiser notre vision du monde. Une occasion de découvrir ce que des réalisateurs s’entêtent à fabriquer dans l’ombre des grands écrans et des grands producteurs. Le choix de donner une place à ces films qui perturbent bien souvent notre rétine... » Avis aux cinéphiles. Entrée gratuite 5 place St Jean, Lyon 5ème Tel. 04.78.42.48.71 http://www.mjcduvieuxlyon.com
Café-théâtre Un zeste d’humour
Après la musique et le cinéma, place au théâtre, à 21h cette fois, au nOmbril du mOnde. Fabienne Durand présente son spectacle 1 heure Durand, dans lequel elle mêle chant, danse et bien sûr éclats de rires. Tous les jeudis, vendredis et samedis jusqu’au 25 février prochain. Réservation conseillée. Tarif : 12,75/14,75 euros 1 Place Chardonnet, Lyon 1er Vendredi 10 février | 10 du mat’
10 VOTRE WEEK-END
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FOOTBALL
Un Lyon jamais rassasié Par Joël Chicouard
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Olympique Lyonnais redécouvre les problèmes de riches. Après la victoire contre Bordeaux mercredi en Coupe de France, l’OL reste engagé dans quatre compétitions majeures : championnat, Coupe de France, Coupe de la Ligue et Ligue des champions. Le club lyonnais n’a plus connu cette situation depuis les années fastes (2001-2008) durant lesquelles il empilait les trophées. Un contexte nouveau que les joueurs assument avec ambition. « Nous voulions nous maintenir sur les quatre tableaux. C’est fait », indique le latéral gauche Aly Cissokho. Entre le match face à Caen samedi (15h) et le choc face au PSG (le 25 ou 26 février prochain), les Lyonnais vont enchaîner les matchs. Cinq en quinze jours, à un rythme effréné et dans trois compétitions différentes. Aly Cissokho n’appréhende pas ce calendrier démentiel qui risque de peser sur les organismes des joueurs rhodaniens : « Au sein de l’effectif, nous sommes tous des compétiteurs. Nous allons entamer cette série sereinement », positive l’ancien défenseur de Porto. Faire jouer la concurrence Pour aborder cette série de matchs tous les trois jours, Rémi Garde, l’entraîneur de l’OL, dispose d’un élément déterminant : un effectif enfin étoffé. L’infirmerie s’est vidée ces dernières semaines. Seul le défenseur central Dejan Lovren devrait encore manquer à l’appel. Le coach lyonnais a ainsi la possibilité de faire jouer la concurrence. En faisant tourner son effectif contre les Bordelais mercredi, Rémi Garde a déjà commencé à mobiliser l’ensemble de ses joueurs. « Je dispose de presque toute l’équipe actuellement. C’est une situation nouvelle pour moi mais c’est une complication plaisante pour un entraîneur. J’ai désormais la possibilité de faire des changements dans
➢ OL-CAEN :
Aly Cissokho devrait retrouver sa place de titulaire samedi face à Caen / © J.C. ma composition d’équipe de départ. Quand on a cette opportunité et que la victoire est au bout, tous les joueurs restent concernés dans le projet sportif. » Un projet auquel les joueurs adhèrent depuis le début de saison, selon Aly Cissokho. « Rémi Garde et ses adjoints ont voulu restaurer une nouvelle ligne de conduite. L’entraîneur discute avec chacun des joueurs. Il porte une attention toute particulière à chacun d’entre nous. Par conséquent, nous sommes forcément derrière lui. » Une attaque compétitive Rémi Garde possède une autre arme importante pour demeurer compétitif sur les quatre tableaux : une attaque en verve.
Bafétimbi Gomis enchaîne les buts : cinq d’affilée en autant de matchs. Lisandro est en pleine forme même s’il s’est contenté mercredi d’adresser une passe décisive pour Jimmy Briand. Ce dernier a d’ailleurs inscrit son neuvième but de la saison face à Bordeaux après être entré en jeu en cours de match. « Il règne une saine émulation parmi les attaquants, souligne le coach de l’OL. Ils ne s’endorment pas sur leurs lauriers et marquent à tour de rôle. Cela leur donne plus de confiance. Un élément capital pour eux. » La sérénité est de mise au sein du club lyonnais. Et ce même s’il « est difficile de faire un choix parmi les quatre compétitions que nous disputons, prévient Rémi Garde. Restons cependant vigilants. Nous n’avons encore soulevé aucun trophée. »
Eviter le trou normand
L’OL affronte un adversaire au fond du trou samedi, pour le compte de la 23 ème journée de Ligue 1. Le Stade Malherbe de Caen reste sur sept défaites consécutives en championnat. Une série catastrophique qui a relégué les Caennais au bord de la zone de relégation (17e avec 20 points). Un grand écart au classement avec L’OL, quatrième de Ligue 1. Pourtant, les joueurs lyonnais ne fanfa-
ronnent pas. Ils se souviennent du match aller : l’OL avait subi sa première défaite de la saison en championnat (0-1, le 21 septembre 2011). « Il est certain que cette rencontre ne reste pas un bon souvenir, admet Rémi Garde. Mais nous n’avons aucun sentiment de revanche. Sans leur enlever le mérite, les Caennais n’ont pas eu besoin de forcer leur talent ce jour-là. » Le gardien lyonnais Hugo Lloris s’était fait
expulser en première période. L’entraîneur se méfie par conséquent des Normands : « Ils sont capables d’ inscrire beaucoup de buts à l’extérieur », prévient-il. Autre motif d’inquiétude pour l’OL : ce match contre Caen est calé trois jours avant les huitièmes de finale de Ligue des champions face à l’Apoel Nicosie. Rémi Garde craint un déficit de motivation contre Caen. Réponse samedi à Gerland. Vendredi 10 février 2012 | 10 du mat’
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DU MAT’
Economie et social
Un agriculteur fait condamner Monsanto
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Plaisir payant Par Geoffrey Fleury Le constat est cruel : la SaintValentin a perdu de son aura. Et ce n’est pas seulement parce que l’annonce diffusée à la Une de notre quotidien, vendredi dernier, a fait un f lop. Pour échapper au côté très romantique et « f leur bleue » d’une histoire somme toute personnelle et intime, nous nous sommes hasardés hors des sentiers battus. S ouvent critiquée pour ses dérives commerciales, la SaintValentin n’échappe finalement pas à la tradition. L a preuve: 30% des hommes sont prêts à dépenser entre 60 et 100€ en présents. Un tiers de la gente masculine considérée envisagerait d’offrir de la lingerie pour faire plaisir à leur(s) moitié(s)... et partager le plaisir la nuit venue. L’aspect financier n’est pas non plus négligeable du côté des plus fortunés. Les célibataires, hommes ou femmes, n’ hésitent pas à s’offrir les ser vices d’une (jeune) princesse ou d’un prince charmant, moyennant une somme parfois importante pour une journée romantique, un diner au chandelles et une nuit câline. Heureusement, l’amour reste une valeur... du cœur !
en coulisses
MAC : la métamorphose perpétuelle d’un musée Page 4
Saint-Valentin : la tendresse à tout prix
© Photo DR
EDITO
Mardi 14 février 2012 | N°20
Chaque 14 février, la plupart des couples célèbre simplement la fête des amoureux. Cependant,certains n’hésitent pas à employer les grands moyens pour assouvir leurs désirs et rompre avec la monotonie. Pages 2 et 3
sciences et technologies
ACTA : vers un nouveau filtrage d’Internet Page 6
SORTIR
Les mardis de l’impro : le rire spontané Page 9
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Envie de vous abonner ? Envoyez un mail à 10dumat@gmail.com LE FAIT DU JOUR
Danielle mise sur la Saint-Valentin, un second Noël pour sa boutique / © L.B.
Saint-valentin Période faste pour les sex-shop et magasins de lingerie
La fête du plaisir et de la sensualité
«
Par Lucile Bellon
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ertains clients nous racontent leur vie sexuelle, d’autres touchent les mannequins. Il arrive même que certains nous demandent d’essayer les ensembles pour voir ce que cela donnera sur leur femme ». Dans le magasin de lingerie Rougegorge, dans le 2e arrondissement, Sandra, vendeuse, voit défiler toute sorte de clients. Qu’ils viennent seuls ou en couple, le magasin de lingerie reste une étape incontournable dans la préparation de la Saint-Valentin. « C’est une grosse période pour nous », reprend Laura, « c’est un deuxième Noël ». Mais ce qui fait surtout la particularité de la Saint-Valentin c’est que « les trois quarts de notre clientèle durant cette période sont des hommes ». Ils viennent avant tout pour leur moitié, mais aussi un peu pour eux. Danielle, propriétaire de la boutique Danielle Lingerie, dans le 9e arrondissement, constate également que les hommes sont très nombreux et viennent souvent seuls. « La plupart du temps, ils ont besoin
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de conseil, ils ne connaissent pas grand-chose au soutien-gorge » reprend Laura. Avec un sourire et de bons conseils « ils achètent assez facilement. Ils sont capables de dépenser 150 euros dans un ensemble pour faire plaisir à leur compagne ». Les femmes elles aussi s’a t t a r d e n t dans les rayons de lingerie fine, mais font preuve d’un peu plus de retenue. Malgré tout, la SaintValentin reste l’occasion pour la gent féminine de dépenser un peu plus qu’à la normale. « Habituellement, nos clientes font attention à leur budget. Durant la Saint-Valentin c’est un peu moins le cas » explique Laura.
« la dentelle et tout ce qui est satiné. Les guêpières et les porte-jarretelles partent très bien ». Dans les rayons, l’ambiance est aussi un peu différente. Certaines demandes pour le moins particulières peuvent mettre les vendeuses mal à l’aise. « Il arrive que certains hommes touchent les tissus en fermant les yeux, on se demande à quoi ils peuvent penser » s’amuse Laura. Des situations cocasses, Danielle en a connu en trente-trois ans de métier. « Quelques femmes viennent à la boutique après la SaintValentin pour échanger car leur mari s’est trompé dans les tailles » explique-t-elle. « Et puis il y a certains clients qui achètent plusieurs ensembles pour différentes compagnes, et quand ils les distribuent ils inversent les paquets » précise Danielle, avec un sourire amusé.
« Certains clients touchent les tissus en fermant les yeux »
Une ambiance particulière Pour cette fête, l’accent est bien sûr mis sur le sexy. Le rouge et le noir sont à l’honneur, et ce qui se vend le mieux reste
Une autre façon de s’amuser Les sex-shop, eux aussi, voient défiler les clients en période de Saint-Valentin. « Il y a beaucoup de couples qui viennent nous voir » précise Vivien, vendeur chez Erostore, dans le 9 e arrondissement. « Souvent, ils font un repérage quelques jours avant et le monsieur revient ensuite pour acheter ce que madame a choisi ». D’autres, solitaires, préfèrent les DVD. Et pour la fête des amoureux, ce qui se vend le mieux ce sont les accessoires coquins, mais aussi les huiles de massages comestibles et la lingerie. Pourtant, « les demandes sont très variées. Il n’y a jamais deux demandes identiques » reprend Vivien. Certaines sont même très farfelues : « il arrive que des clients nous demandent des objets zoophiles, des mors par exemple ». Quelles que soient les demandes, les sex-shop et la lingerie restent le meilleur moyen de commencer le repas de la Saint-Valentin... par le dessert.
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INTERVIEW
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La Saint-Valentin pour solitaires fortunés
« J’ai reçu cinq demandes pour ce soir »
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Par Antoine Lebrun
a Saint-Valentin, évidence pour les couples et casse-tête pour les célibataires ? Pas toujours. Des hommes et femmes s’offrent aux solitaires pour une heure, une soirée ou un week-end. L’objectif ? Rompre avec la solitude et la routine. Roméo, 42 ans, est escort boy de luxe depuis trois ans. Père de deux enfants nés d’une précédente union de 18 ans, Roméo est aujourd’hui célibataire et compagnon de ses clientes. Un rôle de prince charmant qu’il assume entre Paris, Bordeaux et Lyon et qu’il pousse au paroxysme pour la Saint-Valentin. Pour un escort boy, la Saint-Valentin est-elle un jour comme les autres ? Oui et non. Les prestations et les tarifs restent les mêmes, les clientes sont toujours les habituées. Mais c’est différent au niveau des demandes. Il y en a forcément pour cette soirée. Ma première Saint-Valentin en tant qu’escort n’a pas été réussie. Depusi, j’ai eu le temps de faire mes preuves et vu que ce jour différait des autres. Ma soirée est réservée depuis plusieurs semaines. J’ai reçu cinq demandes pour ce soir. J’ai choisi la cliente qui m’a confirmé la soirée le plus vite. Je ne peux pas choisir une cliente sur son physique, ça serait mal perçu. Concrètement, qu’avez-vous de prévu pour ce soir et combien la soirée va-telle coûter à la cliente ? Ce soir, « j’invite » une cliente habituée que je vois pour la troisième fois pour un voyage romantique à Paris. Une limousine avec champagne viendra la chercher devant chez elle. Ensuite, elle me retrouvera à bord d’une péniche sur la Seine où nous dînerons aux chandelles avant de rejoindre un carré VIP réservé dans un night-club. Puis nous retournerons passer la nuit sur la péniche. Au total, la soirée va lui coûter 3 000 euros en plus de mes honoraires facturées 150 euros de
La Saint-Valentin, une antiquité
L’argent ne fait pas le bonheur mais comble la solitude / © R.K. photo d’illustration
l’heure. Tout est entièrement à ses frais, c’est le but de la manœuvre. C’est mon travail d’éplucher les sites Internet pour dénicher des idées de soirées d’exception. Les clientes doivent être aisées pour s’offrir votre compagnie. Quelle est la situation de la cliente et que recherchet-elle avec vous ? C’est une parisienne de 42 ans. Elle a une bonne situation et est mariée à un homme, de 30 ans son aîné, qui est handicapé. Son mariage est consommé, voilà pourquoi elle souhaite ma présence. Comme toutes les clientes, elle recherche du rêve, de l’attention et un moyen de revivre « l’état de grâce » de l’adolescence où l’on croit au prince charmant. Concernant son mari, je ne sais pas ce qu’il fait, ça ne me regarde pas. Fait-elle partie du profil-type de clientes ? Tout à fait. Mes clientes ont entre 45 et 50 ans. Elles ont de l’argent, une vie affective stérile, si ce n’est au point mort. Mariées ou célibataires, peu importe, je suis là pour répondre à leur demande sans me soucier de leur vie. Au lieu de s’acheter une belle robe, elles me demandent de les faire voyager et rêver. Quelles étaient les autres offres que la cliente aurait pu choisir ?
➢ L’altenative Ah la Saint-Valentin, ses yeux doux, ses restaurants bondés… De plus en plus de fêtards sont las de l’image du 14 février. Des dizaines de soirées alternatives sont proposées sur on va sortir.com. On peut chausser ses baskets et faire des tours du parc de la Tête d’Or; ou fêter la Saint-Valentin comme aux Etats-Unis ou en Finlande, considérée comme la fête de l’amitié. L’organisateur invite ses convives à La Pataterie, « restaurant antiromantique », selon lui, pour déguster des patates cuisinées à prix abordables. Ca a ses charmes aussi…
Je proposai un voyage en montgolfière au départ d’un château du XVIIIe près de Paris. Nous aurions aussi pu passer la soirée dans un igloo de glace ou une luxueuse cabane dans le Morbihan. Ou enfin un voyage dans l’Orient Express entre Paris et Venise. Qu’en est-il pour vous, comment abordez-vous ces rencontres ? Je ne mise pas sur mon physique. Evidemment, je prends soin de moi, mais la quarantaine est là. Je pense que les relations se fondent surtout sur le charme et la sincérité. Je suis naturel avec mes clientes. Il faut aimer les gens pour faire ce métier, être soi-même. Ce qu’elles voient est ce que je suis. Le rapport sexuel est-il inévitable ? Cela ne fait pas partie de mes prestations. Si ça se fait, c’est hors contrat. Cela arrive lorsque la complicité et la symbiose sont telles que le jeu de séduction atteint son sommet. Mais je ne vois pas les clientes pour ça, je ne veux pas d’argent. N’est-il pas difficile de s’interdire tout sentiment ? Je ne peux pas tomber amoureux, je me l’interdis. Il serait très difficile pour une femme de m’accepter comme je suis actuellement. Je suis heureux ainsi, je me vois continuer quatre ou cinq ans.
On prête à la SaintValentin diverses origines. La plus ancienne remonterait à l’Antiquité. Valentin, un prêtre romain, célébrait des mariages secrets sous le règne de l’empereur Claude II (3e siècle ap. J.C.). Valentin bravait ainsi l’autorité de l’Empereur qui interdit le mariage, estimant que les soldats romains refusaient le combat en raison de leur attachement à leurs femmes. Claude II apprit l’existence de ces mariages secrets et fit emprisonner Valentin. Lors de son séjour en prison, ce dernier fit la connaissance de la fille, aveugle, de son geôlier. Par amour pour elle, Valentin aurait, selon les dires de l’époque, redonné la vue et adressé une lettre signée « Ton Valentin ». Avant d’être décapité. Mais la Saint-Valentin aurait une origine différente, issue du Moyen-Age. Une croyance se serait répandue en France et en Angleterre selon laquelle la saison des amours débuterait chez les oiseaux le 14 février. Les hommes auraient alors défini ce jour comme propice à la déclaration amoureuse. Rien de mieux, en effet, que cette journée pour roucouler… J.C. (source : arte.tv)
➢ Le chiffre
400 C’est le nombre de messages d’amour qui défileront sur les 37 panneaux lumineux de Lyon jusqu’au 20 février. L’opération, pilotée par la Ville de Lyon, existe depuis trois ans. Les Lyonnais pouvaient envoyer leurs déclarations d’amour ou demandes en mariage du 6 au 10 février. Le nombre de message est passé de 292 en 2009 à 481 l’an dernier. Cette année, les 400 premiers messages ont été sélectionnés pour leur assurer une bonne visibilité.
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EN COULISSES
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ART L’installation d’une exposition au Musée d’art contemporain requiert un travail colossal
Le MAC se renouvelle Par Natacha Verpillot
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a rétrospective Robert Combas débute le 24 février au Musée d’art contemporain de Lyon pour cinq semaines. Mais avant l’ouverture au public, les régisseurs, les techniciens et les monteurs réalisent un travail titanesque. Ils n’ont que cinq semaines pour installer les peintures, sculptures et autres objets modernes de l’artiste. Pas moins de 650 œuvres doivent être accrochées ou disposées dans les 4000 mètres carrés réservés à l’exposition, la surface des trois niveaux du musée. Le voyage des œuvres exposées Les œuvres sont acheminées par camion dans la majorité des cas, exceptionnellement par avion jusqu’au Musée d’art contemporain. « Depuis le début de la préparation, on comptabilise sept ou huit arrivées de camion », note Xavier Jullien, le régisseur du Musée d’art contemporain. Les créations de Robert Combas prochainement exposées proviennent de 120 prêteurs, disséminés dans toute la France et en Europe. Des collectionneurs privés mais aussi des musées et des galeries. Il s’agit d’un travail de longue haleine, puisque s’accorder avec tous ces prêteurs prend près d’un an. Ces missions sont assurées par le régisseur, dont le rôle est essentiel. Il s’occupe aussi de l’assurance et reçoit les convoyeurs, à savoir les conservateurs et régisseurs des institutions prêteuses. Un dossier comportant une fiche de prêt, des informations sur l’œuvre louée et la valeur de cette dernière fait l’objet d’un contrat signé par les deux parties. Une fois arrivées au musée, les créations sont montées aux différents étages par des plateformes. Le chargement doit être au maximum de 3,6 mètres de hauteur. Pendant plusieurs jours, des équipes s’emploient à répartir les tableaux et les objets d’art par salles. Le travail de Xavier Jullien, le régisseur, peut ainsi se poursuivre. Avec l’aide d’une restauratrice, il effectue une vérification minutieuse de chaque oeuvre afin de constater d’éventuels dommages causés lors du convoyage. « Le transport est le
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Le régisseur doit effectuer une vérification de chaque œuvre pour constater d’éventuels dommages liés au transport / © N.V.
moment le plus dangereux pour une peinture ou une sculpture. Le public est très respectueux et le gardiennage efficace et vigilant lors des visites », constate Colette Vicat-Blanc, restauratrice. Complète métamorphose du musée A chaque exposition, tout l’espace du musée est reconfiguré afin de s’adapter à chacune d’elles. « Le musée est une machine à satisfaire la volonté des artistes », illustre le régisseur. Même les murs sont démontés, seules quelques façades sont permanentes, le reste est entièrement construit et démonté à chaque exposition pour répondre aux besoins de chaque exposant. Plus d’une vingtaine de monteurs sont mobilisés pour l’aménagement, eux-mêmes artistes ou étudiants à l’école des Beaux-Arts. « Ils sont très concernés, spécialisés et compétents. Ils savent aussi travailler avec les artistes », affirme Xavier Jullien. La métamorphose de l’espace prend beaucoup de temps, de même que la mise en peinture. « On repeint certaines salles en fonction de la thématique des créations. Une manière de classifier son œuvre », précise-t-il. Robert Combas est d’ailleurs un artiste très impliqué dans la scénographie et l’affichage. « Rien n’est
établi sans une discussion préalable avec l’artiste. Il doit tout valider », assure le jeune régisseur avant d’ajouter que « la plupart des artistes travaille conjointement avec les monteurs. Régulièrement le musée se transforme en atelier d’artistes et produit des œuvres en collaboration avec eux ». Comme ce fut le cas avec Ben il y a deux ans. Robert Combas a d’ailleurs demandé que le musée lui construise un atelier au cœur de l’exposition avec des glaces sans tain pour que le public puisse l’observer travailler. « Robert Combas tenait à être présent durant l’exposition et souhaitait montrer son travail », raconte Xavier Jullien. Pour le régisseur, « l’un des aspects les plus motivants quand on travaille ici, c’est de pouvoir redécouvrir le musée à chaque exposition. Les possibilités sont infinies et les artistes font des proposi-
➢ Biographie
tions vraiment surprenantes ». Autre preuve des multiples combinaisons possibles, Robert Combas a fait installer une scène sur laquelle il se produira en concert. Car en plus d’être peintre et sculpteur, la musique est son autre dada. « Il chante, écrit ses textes et joue de la guitare. Des vieux disques vinyles de rock lui appartenant seront d’ailleurs affichés », dévoile le régisseur. Un écran géant est également en cours d’installation. Des projections de clips vidéo de compositions sonores et graphiques seront diffusées sur celui-ci. Si la mise en place de la rétrospective prend plusieurs semaines, la défaire ne prendra pas plus de dix jours. Ce sera alors au tour d’une exposition consacrée au compositeur John Cage de prendre ses quartiers en septembre 2012.
Robert Combas est un peintre et plasticien, né à Lyon en 1957. Artiste reconnu à l’international, il fait ses débuts sur la scène artistique à la fin des années 1970. Le peintre est à l’origine d’un mouvement artistique que le dessinateur Ben a intitulé « La figuration libre ». Pour réaliser ses créations, Robert Combas s’inspire du rock, dont il est un grand amateur, de la bande dessinée, des dessins d’enfants et de tout ce qui se rapporte à la culture des milieux populaires. La société, la violence et la sexualité sont des thèmes récurrents dans les œuvres de Robert Combas.
ECONOMIE ET SOCIAL
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JUSTICE
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Un agriculteur victime d’intoxication remporte une victoire au tribunal de grande instance
Monsanto responsable : le géant a perdu Par Lucie Barras et Joël Chicouard
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’est une grande première pour le monde de l’agrochimie. Le groupe américain Monsanto a été jugé « responsable » de l’intoxication à l’herbicide d’un agriculteur français hier par le tribunal de grande instance de Lyon. Le préjudice, enfin reconnu au civil, ouvre la voie à des dommages-intérêts, chiffrés par une expertise à venir envers Paul François. En 2004, ce céréalier charentais s’était exposé au Lasso, un puissant désherbant estampillé Monsanto, alors qu’il ouvrait la cuve d’un pulvérisateur. La suite n’est qu’un long chemin de croix. Malaises, troubles musculaires ou encore bégaiements : le monochlorobenzène entrant dans ma composition du Lasso cause chez Paul François une maladie neurologique. Il doit attendre trois ans pour être reconnu invalide professionnel à 50%, et engager des procédures contre Monsanto.
Géants industriels vs producteurs Si l’avocat de Monsanto, Me Jean-Philippe Delsart, ne souhaite pas commenter le jugement, d’autres voix soulagées ont fusé hier après-midi : « Ce qui m’intéresse dans ce jugement, c’est la démonstration et la reconnaissance par la justice du caractère dangereux et toxique du Lasso. Cet
herbicide est loin d’être anodin pour la santé des agriculteurs. Depuis cinquante ans, ils sont les premières victimes des pesticides et développent des cancers », affirme Pierre Hémon, président du groupe des élus Europe Ecologie Les Verts au Conseil municipal de Lyon. François Veillerette, porte-parole de l’association Générations futures qui lutte contre la pollution de l’environnement par les pesticides est aux anges. Il y va de son « youpi ». Pour lui, plus que d’un cas isolé, il s’agit d’une victoire des agriculteurs sur les géants industriels. « Le système agricole intensif avait vendu l’innocuité des pesticides “ répondant aux normes ”. Mais répondre à des normes ne garantit en rien un produit sans danger. » La loi du silence Prouver le lien entre l’inhalation d’un produit identifié, et l’apparition de troubles médicaux n’est pas chose facile. La défense de Monsanto avait d’ailleurs mis en doute, lors de l’audience le 12 décembre dernier, la responsabilité du Lasso dans la maladie de Paul François. Une omerta pèse par ailleurs sur les risques médicaux des pesticides et n’arrange rien, selon François Veillerette : « Les agriculteurs malades sont généralement très seuls. Ils ne savent pas vers qui se tourner,
Le Lasso était utilisé couramment par les agriculteurs français jusqu’en 2007 / © DR
comment prouver leur préjudice. Paul François a été courageux, car oser parler librement dans le monde agricole est mal perçu. Une omerta règne sur les pesticides. » En effet, dans son malheur, Paul François qui a fait sienne la cause des agriculteurs exposés aux pesticides -, a eu la chance de se tourner vers un toxicologue, et d’identifier la cause de ses troubles. François Veillerette espère que ce « procès phare » fera jurisprudence, tandis que Pierre Hémon souhaite une mobilisation similaire à celle des victimes de l’amiante : « Les syndicats d’agriculteurs doivent désormais s’organiser pour obtenir des dommages et intérêts mais je trouve dommage d’avoir attendu cette décision de justice pour cela. »
ZOOM La nocivité du Lasso était établie depuis longtemps
L’herbicide ne tuait pas que les mauvaises herbes... Après avoir inhalé l’herbicide en 2004, « j’ai ressenti des brûlures sur tout le corps », témoignait sur RTL en 2010 Paul François, le céréalier Charentais qui vient de gagner au civil contre la multinationale Monsanto. L’herbicide en question, le Lasso, commercialisé en 1968 a été interdit en 2007 en France. Auparavant, aucune mise en garde particulière n’était spécifiée sur
l’étiquette, hormis celles imposées par la réglementation (ne pas boire, ne pas mettre en contact avec la peau…). Lors de son séjour de plusieurs mois à l’hôpital, les analyses ont détecté chez l’agriculteur, victime de troubles neurologiques, de l’anachlore à la pointe des cheveux et du 4-chlorophénole dans les urines. Des résultats qui prouvent une intoxication au
monochlorobenzène, le solvant du lasso. Si la défense de Monsanto, lors de l’audience, arguait que la substance était très vite évacuée par l’organisme, le Lasso avait pourtant été retiré de la vente au Canada en 1987, en Belgique en 1990, et au Royaume-Uni en 1992. En 2006, la Commission européenne demande l’interdiction de l’alachlore, principe actif du Lasso. L.B.
EN BREF La colère
éboueurs Ils manifes-
taient hier à l’entrée du conseil communautaire du Grand Lyon. En cause, un appel d’offres pour privatiser le ramassage des ordures dans le centre-ville. Les agents municipaux craignent à la fois pour l’organisation de leur travail et la qualité de celui-ci. Retrouvez les détails sur kesskiscpass.com.
L’exonération écologie Le conseil municipal
d’Oullins a voté. Désormais, si un propriétaire réalise des travaux d’éco-rénovation, il bénéficiera d’un abattement de 50% de taxe foncière pendant cinq ans.Pour être éligible, l’immeuble doit avoir été construit avant le 31 décembre 2008. Le coût des travaux par logement doit être de 10 000 euros minimum si les travaux ont été effectués un an avant l’abattement ou de 15 000 euros s’ils ont été accomplis trois ans avant.
L’abandon
TVA sociale
Hier, la commission des Finances de l’Assemblée nationale a rejeté le projet gouvernemental de TVA sociale. De nombreux amendement de l’opposition sont passés, dont le retour de la TVA à 5,5 % pour les livres. Les débats dureront jusqu’au 29 février, avec, au programme, la taxe sur les transactions financières et les mesures pour parer la fraude fiscale.
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6 SCIENCES ET TECHNOLOGIES
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DROIT D’AUTEUR Partout en Europe, des manifestations s’organisent contre ACTA
ACTA, la crainte d’un Internet muselé Par Laurent Benoit
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Hadopi au niveau mondial ». Avec des peines répressives pour l’internaute « coupable » et financières pour son fournisseur d’accès Internet (FAI). Sans parler de l’existence d’un comité ACTA qui se réserve le droit de modifier, comme il l’entend, le traité même après sa signature. Autant dire que certains pays comme la Chine ont finalement renoncé à le signer en l’état.
A Lyon, ils étaient 400, place des Terreaux, samedi après-midi/ © L.B.
rès de 1,5 millions de signataires à la pétition contre, des manifestations rassemblant des milliers de personnes dans les rues des grandes villes européennes, dont 400 manifestants à Lyon ce samedi 11 février, le hacking des sites web gouvernementaux, les tags sur les locaux d’Hadopi etc. Les opposants à ACTA (Anticounterfeiting trade agreement : traité commercial anti-contrefaçon) ne décolèrent pas, après la ratification du traité par l’Union européenne le mois dernier. Ils ne sont pas prêts à lâcher le morceau. ACTA inquiète, ACTA dérange, ACTA indigne. Un domaine au delà du web Son étude a démarré il y a cinq ans, entre pays de l’Union européenne et d’autres états comme l’Australie, les Etats-Unis, le Japon, la Nouvelle-Zélande, ou encore Singapour, qui ont rallié le traité en octobre 2011.
Le but est de mieux contrôler les échanges de colis postaux et les contrefaçons, commandés sur internet. Parfums, produits de luxe, drogues et médicaments au rabais, DVD et Bluray importés pour payer moins cher et faire sauter la TVA... « ACTA est un gros fourre-tout qu’on nous vend comme un traité international. Il a été signé sans la concertation ni des citoyens, ni des acteurs sociaux, ni des Parlements. Aujourd’hui les citoyens mettent les gouvernements devant le fait accompli », résume au micro de Radio ISCPA Damien Clauzel, membre du Parti Pirate, et candidat 2012 aux législatives de la 6e circonscription (Villeurbanne). ACTA concerne entre autres les droits d’auteurs et de reproduction. Pour le web, un arsenal de mesures de surveillance et de répression est fourni avec l’acte. « Si l’on tentait une comparaison, ACTA serait un
Des moyens d’action contestés Mais le traité brasse bien plus que les contenus dématérialisés. « ACTA concerne plus qu’internet, plus que le simple téléchargement de MP3 : on parle des médicaments génériques, de la vidéosurveillance, la fouille des citoyens et la rétention des équipements enregistreurs, les brevets sur le vivant… ». Fin janvier, sa signature par les 22 a provoqué le départ immédiat de Kader Arif, l’eurodéputé PS qui avait porté le projet au Parlement européen. Il dénonce un manque de transparence du traité et la mise à l’écart du Parlement européen. Ainsi que les tentatives de la droite pour le faire passer au plus vite, afin de ne pas alerter l’opinion publique. « Ils ne veulent pas que l’on y arrive, commente Damien Clauzel. Ce que nous voulons, c’est geler ACTA, pour parler du traité avec les citoyens. Pas forcément sa suppression pure et dure, mais qu’on commence d’abord par jouer cartes sur table. » Aux Etats-Unis, ACTA pourrait permettre de censurer ou de surveiller les communica-
ZOOM ACTA pourrait nuire aux politiques de santé publique
Le cas des médicaments génériques L’une des polémiques qui revient autour d’ACTA concerne les médicaments génériques. Concrètement, une fois en application, ACTA donnerait un pouvoir considérable aux multinationales pharmaceutiques. ACTA ne respecte pas le droit européen, comme certaines décisions déjà prises par la Cour de justice européenne. Mais cet accord, une fois adopté, devrait alors primer sur le droit européen. 10 du mat’ | Mardi 14 février 2012
« La lutte contre la contrefaçon est censée compléter les directives de l’OMC », explique un manifestant qui tracte sur la place des Terreaux. « Normalement, les états peuvent légalement outrepasser des brevets, par exemple pour fabriquer des médicament génériques à bas coût, pour servir une politique de santé publique. En entrant en scène, ACTA annulera ces droits, en assimilant les médicaments génériques à de la
contrefaçon. » Le traité donnerait également la possibilité pour les compagnies pharmaceutiques de demander aux douanes de saisir des médicaments génériques qui utiliseraient des produits semblables aux leurs. L.B. Retrouvez les photos de la manifestation lyonnaise de samedi, ainsi que le sujet radio dédié, sur le site de la rédaction : www.keskiscpass.com
tions online, en profitant des failles juridiques existantes sur la conception d’internet. Il dispose de moyens technologiques réels : en se servant de logiciels d’inspection installés sur les routeurs des FAI, il est possible de surveiller tout contenu échangé sur le réseau des pays concernés. « C’est ce que Kadhafi a utilisé en Libye pour traquer les opposants politiques et les arrêter », ironise un manifestant, qui résume le pourquoi de cette mobilisation générale : « ACTA est une bombe à retardement dont on ne prend pas conscience, et que l’on est en train d’installer sous nos maisons à notre insu ». François Clauzel pense que « cela va créer une milice privée d’internet pour contrôler le partage de la culture et des connaissances, y compris au niveau des contenus libres de droits. Le juge pourra étudier l’affaire et contester le blackout. Mais seulement a postériori, et au terme d’une longue procédure ». Inacceptable pour les défenseurs des droits et libertés individuelles, qui appellent à une nouvelle manifestation en mars, dont la date est encore à fixer.
EN BREF La nouvelle étape Téléchargement
Le volet judiciaire est enclenché. Hadopi a transmis, pour la première fois, à la justice des dossiers d’internautes soupçonnés d’avoir effectué des téléchargements illégaux. Si la justice se convainc de la culpabilité des accusés, ils risquent au maximum une amende de 1500 euros et une suspension d’accès à internet d’un mois.
L’échange
Espionnage Google est sur le point de lancer un nouveau programme intitulé Screenwise. Le géant américain propose aux internautes de consentir à un espionnage de leur vie privée en échange d’une rémunération maximale de 25 dollars en cartes cadeaux Amazon. Selon Google, il s’agirait de mieux capter les habitudes d’utilisation d’Internet des internautes afin de coller davantage à leurs attentes. Les seules conditions requises pour pouvoir participer à ce programme est d’avoir plus de 13 ans, un compte Google et être usager de Google chrome.
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COMMERCE
VIVRE DANS LE 9e
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Gorge de Loup, l’un des seuls quartiers lyonnais à avoir un marché d’après-midi
Le marché des couche-tard
Par Lucie Barras
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e soleil d’hiver ne parvient pas à réchauffer les corps, mais réconforte les cœurs. Il est un peu plus de 15 heures ce vendredi après-midi et malgré les -5 °C au thermomètre, les étals du marché de Gorge de Loup, situé à l’angle des rues Louis Loucheur et Sergent MichelBerthet, se déplient. Les clients, emmitouflés, sont au rendez-vous. Depuis le 29 avril 2011, ce marché du 9e arrondissement prend ses quartiers chaque vendredi, entre 15 et 20 heures. Avec sa dizaine de commerçants, producteurs, fromagers, rôtisseurs et autres traiteurs, il est le deuxième à s’établir l’après-midi à Lyon après celui du quai Augagneur – chaque jeudi – dans le 3e arrondissement. Sur les 350 marchés du Rhône, une trentaine a choisi cette formule, plus adaptée aux modes de vie urbains, selon l’Association pour le développement et la promotion des marchés.
96 % des habitants du quartier plébiscitaient sa création Une autre ambiance… « C’est embêtant ce vent », peste comme beaucoup Jean-Michel Fayard, producteur de fruits et légumes dans la Loire. La mauvaise humeur ne dure pas chez ce grand quadragénaire dégingandé. « Ici, tout le monde se connaît. Je fais un marché du matin à Saint-étienne. L’après-midi, c’est une autre ambiance, plus chaleureuse tant humainement qu’au niveau de la
QUOI DE NEUF ? Conseil d’arrondissement
Rives de Saône
Les élus du 9 e arrondissement votent aujourd’hui à 18h30, lors du conseil d’arrondissement, l’aménagement des six sites inscrits au projet des Rives de Saône. La promenade de Rochetaillée, l’aménagement du
Les poireaux font partie des produits les plus vulnérables au froid / © L.B. température. » Le marché de l’après-midi à Gorge de Loup est né d’une volonté populaire : selon la Ville, 96 % des habitants du quartier plébiscitaient sa création. Aujourd’hui, il fait partie du décor, même si son passage hebdomadaire est discret : chaque vendredi soir, les commerçants nettoient eux-mêmes pour éviter les surcoûts à la municipalité. « Le vendredi, je finis le travail plus tôt et je peux acheter de bons produits ici. C’est agréable. » Comme beaucoup de clients, Véronique, 46 ans, peut enfin remplir son panier ailleurs qu’au supermarché, malgré ses horaires matinaux. Avec l’université René Cassin et les différentes résidences étudiantes alentour, le marché attire même des étudiants, qui boudent souvent le panier par manque de temps.
Quai Gillet et du quai de l’Industrie concernent notamment le 9 e arrondissement. Les travaux devraient être lancés très bientôt.
Festivités
Mois de la francophonie
Associé au 6 e arrondissement, le 9 e organise le Mois de la francophonie en collaboration avec l’Alliance française de
… Même par -5°C En période de grand froid, la vente de l’après-midi prouve de plus belle son utilité : « Justement, l’air est moins mordant. Nous évitons le pic de froid du matin et les gens sortent tout de même », explique Jean-Michel. Mais les températures sont difficilement supportables, à voir les clients sautiller en attendant leur commande. Les légumes aussi souffrent des gelées et l’offre est amoindrie. Alors pour s’en sortir, le prix des beaux légumes explose, tandis que les plus abîmés sont bradés. Sur l’étal de Jean-Michel, la verdure fait grise mine. « Les salades et poireaux sont les plus vulnérables, lorsque le cœur est touché, c’est foutu. » Les confrères du matin souffrent autrement des températures. Dimanche matin, au marché de la Croix-Rousse, les étals étaient moitié moins nombreux qu’à l’habitude. Mais dans ce quartier aussi, un marché de fin de journée devrait bientôt voir le jour.
Lyon et l’association Lyon Québec. Plusieurs manifestations (cinéma, danse, conférences...) se dérouleront notamment dans le quartier de Vaise, et de la Duchère.
Intermarché, McDonald’s est le deuxième commerce à quitter le quartier à cause de la création d’un nouveau tronçon entre la rue Joannès-Carret et la rue Joannès-Masset.
McDonald’s Vaise
Les salariés du restaurant de Vaise seront tous réintégrés dans d’autres établissements lyonnais de la marque, en particulier dans celui de la Confluence, qui ouvrira ses portes début avril.
Fermeture
Les habitués de la chaîne de fast-food américaine vont devoir changer de quartier : le McDonald’s de Vaise fermera ses portes le 31 mars. Après
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VIVRE à L’UPI
INITIATIVE
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Des légumes de saison dans les paniers de l’aDDu, une possibilité pour certains
Faire son marché au rez-de-jardin Par Guillaume Bouvy
Tout est parti de l’association Alliance, « réseau militant qui œuvre vers une agriculture paysanne, écologiquement soutenable, socialement équitable et économiquement viable », dont dépendent directement les AMAP. Le projet s’est concrétisé sous la forme suivante : un contrat avec un producteur local en régie directe pour 30 paniers toutes les semaines, avec le choix d’un petit ou d’un grand panier. Le jour de la distribution, les bénéficiaires pèsent leurs légumes pour arriver à un quota préalablement défini. A cela s’ajoute une petite surprise, celle des variétés de légumes. Les amapiens, principalement issus de 3A, viennent récupérer leur panier chaque mardi / © G.B.
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arottes, cardons, choux ou encore mâches, voici ce qu’on pouvait trouver mardi dernier au rez-dejardin, tandis que trente amapiennes et amapiens s’affairaient pour récupérer leur panier de l’aDDu, l’Association de Développement Durable de l’UPI. Les amapiens étant les membres du réseau AMAP, Association pour le maintien d’une agriculture paysanne, principalement des étudiants et quelques membres du personnel administratif. Le principe est simple : chaque semaine, un agriculteur de Saint-Martin-en-Haut se déplace à l’UPI pour proposer des légumes de saison (un petit panier à 8 euros ou un grand à 15 euros), dont les prix sont fixes, et ce malgré les intempéries. Une initiative qu’apprécie Mathilde, une étudiante de 3A : « J’aime tout ce qui est légumes et j’essaie de privilégier la production locale. » En effet, l’exploitation d’André Charvolin, l’agriculteur qui fournit les paniers, est assez récente, puisqu’elle a été créée en mai 2011 par deux frères.
Entre solidarité et convivialité « L’objectif est double, souligne Myriam Massoubre, chargée du projet de l’AMAP. Développer la notion de solidarité avec les agriculteurs et permettre aux amapiens de découvrir ou redécouvrir certains légumes, le tout dans un esprit convivial. » André Charvolin partage d’ailleurs cet avis : « Cette démarche constitue un travail direct avec les étudiants, et on sait qu’en plus, on touche des gens sensibles à notre mode de production. » En raison de la jeunesse de cette exploitation de 2,5 hectares, André n’est pas présent sur les marchés, « car il faut s’y faire une place », explique-t-il. De la même façon, il ne bénéficie pas encore du label AB (agriculture biologique), mais est en passe de l’obtenir. Si, pour l’instant, André ne propose que des légumes et des confitures, les paniers devraient comporter également des fruits dès l’an prochain, et peut-être aussi du pain et des œufs.
Des paniers mettant en avant l’agriculture locale et la solidarité Dans tous les cas, c’est l’occasion pour les amapiens d’échanger des recettes, ou tout simplement de discuter. Côté projets, une visite est prévue mi-avril sur l’exploitation du fournisseur. D’autre part, dès la fin du mois de mai, le nombre de paniers distribués sera porté à 50, plus à destination de l’administration donc, en raison des départs en vacances ou en stage des étudiants. L’année prochaine, une partie des personnes actuellement sur liste d’attente pour les paniers sera satisfaite puisqu’il devrait y avoir 60 paniers chaque semaine. En attendant, l’aDDu prépare un concours de recettes – réalisées avec les légumes des paniers durant cette semaine. A la clé, une photo aux côtés de la mascotte de l’association, Dudu, et des légumes offerts.
EN DIRECT DE L’UPI On air
En plus de votre rendezvous matina l quotidien avec le 10 du Mat’, vous pouvez éga lement retrouver tous les jours le travail de nos confrères de la spécia lité radio. Après une émission spécia le Star Wars la semaine passée, avec entre autres une inter view d ’R 2D2, 10 du mat’ | Mardi 14 février 2012
retour à un journa l plus classique. Au programme : la TVA socia le, le procès de Monsanto, le Petit Paumé et la f in déf initive du franc. Retrouvez éga lement un dossier spécia l sur l ’accessibilité de la ville de Lyon au x handicapés. http://www.keskiscpass.com
Petit écran
La spécialité TV n’est pas en reste et vous présente quotidiennement son journal de dix minutes sur l’actualité du Grand Lyon et des alentours. Reportages, brèves... N’hésitez pas à laisser vos commentaires ! http://www.youtube.com/ user/IscpaJT2012
Adresse: 47, rue sergent Michel Berthet Site Web: www.keskiscpass.com Email: 10dumat@gmail.com Tel: 04 72 85 71 71 Directrice de publication: Isabelle Dumas Directeur de la rédaction : Christian Redon Secrétaire de rédaction : Rodolphe Koller Rédacteur en chef : Geoffrey Fleury Rédacteur en chef web : Joël Chicouard Rédaction: Lucile Bellon, Julien Bonnefond, Guillaume Bouvy, Joël Chicouard, Geoffrey Fleury, Nicolas Gil, Rodolphe Koller, Antoine Lebrun, Eve Renaudin
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SORTIR
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THéâtre d’impro Lumière sur le « BaZaR » de l’Espace Gerson, à retrouver chaque mardi
Franche rigolade et bons jeux de mots Par Guillaume Bouvy
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, 4, 3, 2, 1… IMPRO ! » Le décompte est lancé par le public, comme tous les mardis depuis 10 ans, dans ce petit café-théâtre du Vieux Lyon qui n’est pas moins grand de renom, l’Espace Gerson. C’est devenu presque un rituel, ou plutôt un « joyeux bordel improvisé » comme le qualifient les organisateurs. Le ton est tout de suite donné d’ailleurs : « Apportez un truc ou un machin. On va s’en occuper ! » En fait d’improvisation, dès le seuil des lieux franchi, le spectateur peut (doit ?) s’attendre à tout. Au centre de la scène, des objets divers voire loufoques sont entreposés à la discrétion des trois comédiens, Florian Langlais, Mathieu Loos et Yves Roffi. Leur script d’improvisation en somme. On aperçoit ainsi : un canard/téléphone kitsch qui se transformera en nouveau-né ; une baguette de jonglage qui prendra la forme d’un parapluie effeuillé ; ou encore un piston de compresseur frigorifique qui prendra la forme de… on ne sait pas trop quoi.
Des objets créent l’imaginaire de l’improvisation Le jeu des comédiens est… inattendu Le spectacle est agrémenté tout au long par un musicien émérite au synthétiseur, Jérémie Garcia, lequel réalise avec brio l’accompagnement du jeu des acteurs. En d’autres termes, la musique, tout comme l’éclairage d’ailleurs, sont tout autant improvisés. Les objets, quant à eux, peuvent aider les acteurs ou, à l’inverse, les embarrasser. Dans tous les cas, les comédiens de ce spectacle d’improvisation semblent être des chats, tant ils
Les comédiens de « Et compagnie » relèvent chaque mardi les défis les plus fous / © G.B. parviennent toujours à retomber sur leurs pattes. Le public, conquis dès le premier sketch, est hilare. Difficile en effet de résister à une parodie de l’émission C’est pas sorcier totalement improvisée sur le thème d’un livre intitulé Faut-il pendre les architectes ? Ceci donne tout bonnement lieu à des perles de langage spontanées, à l’image de « Eh oui Jamy, la tour Oxygène à Lyon elle ne s’écroule pas car elle est faite en air. » Dans un tout autre registre, des petits défis sont lancés, comme par exemple celui d’atteindre 180 battements de cœur en étant muni d’un bracelet tensiomètre. Corriger les mœurs par le rire ? De la même façon que Molière le faisait, le « BaZaR » se veut irrévérencieux, impertinent, mais tellement drôle. Le spectateur se gausse de voir une imitation du président de la République suite à la consigne donnée au
comédien d’illustrer le sentiment de folie pour ce dernier. Au-delà même des boutades et autre quolibets savamment dosés, le public rentre pleinement dans le jeu, ne serait-ce qu’en se demandant quelles seront les réactions de ceux qui sont sur scène. S’il y a bien un principe qui pourrait s’appliquer à ces murs, ce serait que l’on peut rire de tout. De la mort, de la vie, de l’amour, des homosexuels, des psys, des météorologues, du parc d’attraction Walt Disney, du banditisme… C’est un peu comme si les trois comédiens étaient mus par une force supérieure, indicible, qui pousserait l’improvisation et l’imaginaire à leur paroxysme. Leurs ressources étant comme illimitées, seul le noir de la salle vient clore à chaque fois ces moments de créations tout aussi intenses que géniaux. Enfin, il est important de signaler que durant le spectacle, aucun animal n’est maltraité. Les comédiens quant à eux…
NOTRE SéLECTION A réserver Tribute to Genesis
Ce n’est pas Phil Collins mais le groupe Musical Box, en tournée mondiale jusqu’à mai 2012. Ce tribute band canadien est un groupe spécialisé dans la reprise des chansons d’autres groupes. Pour tous les fans de rock progressif et de Genesis, cela se passera du côté de la salle 3000 le 28 février prochain.
Infos et réservations : Cité Internationale, 50 quai Charles de Gaulle Tél : 04.72.82.26.26
Exposition Haïti en histoire(s)
Première république noire indépendante, en 1804, Haïti se voit consacrer une exposition sur le thème “Haïti 500 ans d’histoire”, au gré de peintures d’artistes qui racontent en 70
tableaux la chronique d’un peuple en cinq siècles d’histoire. Des films de Jean-Marie Drot agrémentent l’expo, à l’image de celui consacré au dernier voyage d’André Malraux. Des conférences sur la littérature haïtienne sont également proposées, ainsi que des animations de Philosoph’art pour les enfants sous forme d’ateliers. Cette exposition se terminera le 24 février. A l’Ecole Normale Supérieure
15 parvis René Descartes 69007 Lyon Métro B, Debourg
Idée sortie Au planétarium
A découvrir ou redécouvrir, le planétarium de Vaulx-en-Velin. A noter l’ajout récent d’une technologie numérique 3D pour les projections. Tarif : 4 euros pour les moins de 18 ans Plus d’informations : www.planetariumvv.com
Mardi 14 février | 10 du mat’
10 ILS/ELLES FONT BOUGER LYON
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PORTRAIT JM est le directeur du festival « L’Original »
« Le hip-hop a trouvé sa place à Lyon » Par Nicolas Gil
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est, depuis bientôt dix ans, un rendez-vous incontournable de la culture lyonnaise. Le festival « L’Original » a su réveiller la culture hip-hop qui sommeillait à Lyon, et la propulser sur le devant de la scène. Dans une ville historiquement liée au rock, le pari était loin d’être gagné. Pourtant, JM l’a fait. Ce natif de la capitale des Gaules a déjà eu plusieurs vies : danseur de breakdance pendant douze ans, animateur sur Radio Sun, fondateur du fanzine « Version 69 »… L’homme a multiplié les casquettes, mais toujours autour d’une même passion : le hip-hop. « Il y a toujours cette image de Lyon, celle d’une ville bourgeoise, de ville rock. Mais elle est en décalage avec une certaine réalité. Le hip-hop a toujours existé ici depuis le début des années 80, avec les danseurs de l’Opéra et une vraie scène rap, même si aucun artiste lyonnais n’a réussi à percer au niveau national. Mais le hip-hop ce n’est pas que de la starification, c’est aussi ceux qui le pratiquent au quotidien », explique celui qui est aujourd’hui directeur du festival. C’est en multipliant les projets qu’il en est venu à créer ce qui s’appelait en 1999 « Up session » : « A l’époque de ‘‘Version 69’’, l’idée c’était de mettre en avant une scène locale qui existait, mais n’avait pas de visibilité. On s’est rendu compte qu’il y avait pas mal de choses, et que ce n’était juste pas couvert médiatiquement parlant », raconte JM. De « Up session » à « L’Original » Aux côtés d’autres acteurs lyonnais, comme « La Lyonnaise des Flows », il décide de prendre les choses en main : « C’est né d’une réflexion commune. On était beaucoup à se questionner par rapport à l’absence d’événement d’envergure à Lyon en matière de hiphop, alors qu’il y en avait dans des villes plus petites de la région, comme Grenoble par exemple », précise JM. Et d’ajouter : « Il fallait que ça soit immédiat pour que ça puisse exister, parce que, quand ça existe, ça peut provoquer autre chose, un prolongement. Si tu attends que quelqu’un d’autre le fasse pour toi, il ne se passera rien ». Nous sommes alors à l’automne 1998, et « Up session »
JM conduit le projet depuis près de 14 ans / © DR voit le jour quelques mois plus tard, entièrement auto-financé. Une expérience riche en enseignements, même s’ils n’étaient pas tous positifs : « Il n’y a pas eu assez de monde la première fois, nous avons dû ralentir.Nous avons eu des dettes. Mais l’expérience a été reconduite deux ans après, en plus modeste, toujours sans aide. Forts de cette expérience-là, nous avons montré qu’on pouvait faire des choses de qualité. Nous nous sommes alors tournés vers la ville, pour tenter quelque chose de plus ambitieux. » Il fait alors une demande de subvention, aussitôt acceptée, « à notre grande surprise », précise le directeur. « On a retravaillé sur les formes, sur le contenu, et ‘‘L’Original’’ était né. »
Diversité et originalité Nous voilà en 2004, et le coup d’essai se transforme en coup de maître : le légendaire DJ Grandmaster Flash, Raekwon du Wu-Tang Clan ou encore Oxmo Puccino répondent présents. Le public aussi. « C’était un vrai pari, de le faire à l’échelle où nous l’avons fait en 2004. Mais ça s’est magnifiquement bien passé. Ça a surpris beaucoup de monde de voir que ça marchait », raconte JM. Depuis, d’autres pointures comme Public Enemy, Masta Ace, Mos Def ou De La Soul sont venus fouler les scènes du festival, faisant de Lyon une place forte du hip-hop français, qui attire chaque année près de 20 000 personnes via les divers événements organisés : musique, danse, graf, battles,
« L’Original » a fait de Lyon une place forte du hip-hop français
beat box… « Notre objectif, c’est d’être toujours complet, que toutes les disciplines soient aussi fortes les unes que les autres, même si c’est le rap qui attire principalement les gens », confesse le directeur. Et l’avenir ? « Nous pensons déjà à la 10e édition, pour un festival c’est toujours une date particulière, un chiffre emblématique. Il y a évidemment la possibilité de faire venir une star internationale, mais ce n’est pas forcément le plus intéressant, on peut aussi essayer d’organiser des choses plus originales, plus inattendues. C’est ces deux directions que nous allons essayer de croiser, et nous verrons bien ce qu’il se passe. Mais il y a aura forcément une petite touche exceptionnelle. » Exceptionnel, le cru 2012 n’est pas loin de l’être aussi, avec une programmation toujours aussi riche (voir ci-dessous). Un coup de cœur cette année ? « C’est difficile, les artistes, nous les invitions parce que nous les aimons tous, pour diverses raisons. C’est le festival en luimême qui est un coup de cœur. »
➢ Notre sélection La 9e édition du festival propose une fois encore une affiche riche et variée, sur la scène du Transbordeur. « L’Original » oscillera entre la fraîcheur de la jeunesse et l’expérience de grands noms. Le premier soir (5 avril) verra ainsi se côtoyer Sefyu et Orelsan, avant la venue le lendemain des vétérans d’IAM. L’affiche du 7 avril est encore en construction, mais elle accueillera, entre autres, Youssoupha et Appolo Brown. Le lendemain, on retrouvera encore cette variété, puisque les valeurs montantes de 1995 viendront se frotter au duo américain M.O.P. Le 9 avril verra le nouveau show du Pockemon Crew, “Silence, on tourne”, avant un final exceptionnel le 29 avril avec la venue de Method Man du Wu-Tang Clan. Retrouvez la programmation complète sur www.loriginal-festival.com Mardi 14 février | 10 du mat’
DU MAT’
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Insolite
Un cocon de bohème à 10 minutes de Lyon Page 10 www.keskiscpass.com
Mercredi 15 février 2012 | N°21 © Mathilde Aubier pour Rue89
EDITO
Dites « Aa...a » Par Geoffrey Fleury Lundi soir, l’agence américaine Moody’s a fait « preuve de retenue » (tels sont ses mots...) sur son carnet de note. Tandis que celles de l’Italie, de l’Espagne et du Portugal ont été purement dégradées, l’agence américaine a émis une perspective négative concernant le AAA français. Et ce, un mois jour pour après la dégradation du AAA par l’autre agence outre-atlantique Standard and Poor’s. Dans une situation inconfortable, la France devrait être fixée sur le sort de son triple A « moodysien » après l’élection présidentielle. Un nouveau gouvernement et de nouvelles politiques - structurelles et conjoncturelles – seront mis en place. De son côté, Fitch Rating, la troisième agence, ne devrait pas toucher à la note maximale française cette année, ni l’an prochain. Même si elle pourrait placer le triple A sous perspective négative. En janvier, le Premier ministre François Fillon avait déclaré « Ce ne sont pas les agences qui font la politique de notre pays ». Il faut croire que si. Une dégradation officielle de la note par Moody’s pourrait survenir à court terme (comme ce fut le cas avec S&P). Elle entraînerait alors une nouvelle hausse des taux d’intérêts et aurait des répercussions sur les investissements publics... Pendant ce temps-là, Moody’s et S&P ne connaissent pas la crise. En 2011, elles ont connu une marge opérationnelle respective de 39% et 43% en ne facturant rien aux nations européennes majeures comme l’Allemagne et la France.
EN COULISSES
Aquarium de Lyon : voyage sous la nageoire Page 4
Agences de notation : ces géants qui pèsent sur la France Après l’annonce lundi soir de la mise en demeure du AAA de la France par l’agence Moody’s, le 10 du Mat’ a voulu savoir qui sont vraiment ces géants qui mettent en péril l’économie du pays. Pages 2 et 3
ECONOMIE ET SOCIAL
EDF rallume le courant chez Photowatt Page 5
VIVRE DANS LE 9e
Hepburn et Barbie sous la même griffe Page 7
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LE FAIT DU JOUR
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Fitch, Moody’s et Standard and Poor’s sont les trois géants de la notation financière / © Montage Nicolas Gil
ECLAIRAGE Si l’on entend beaucoup parler des agences de notation, leur rôle reste parfois obscur
Qui sont ces agences qui nous menacent ? Par Nicolas Gil
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n mois jour pour jour après la dégradation de la note AAA de la France par l’agence de notation Standard & Poor’s, c’est Moody’s qui a, lundi soir, mis en demeure la note du pays. Précisément, l’agence a abaissé la perspective du AAA de « stable » à « négative », conséquence des incertitudes autour du futur économique de la zone euro, mais aussi de la situation financière du pays. « Cela signifie que la France est face à une probabilité élevée de dégradation de sa note d’ici un à deux ans. C’est une sérieuse menace », explique Norbert Gaillard, économiste et spécialiste des agences. Pour faire simple, la France passerait d’un « Aaa » à « Aa1 » – le niveau inférieur, équivalent du « AA+ » chez Standard & Poor’s – si le gouvernement français ne parvient pas à mettre en œuvre des réformes économiques et budgétaires destinées à réduire son déficit. Une information d’importance, mais qui reste bien opaque pour beaucoup : à quoi servent ces agences de notation ? Pourquoi leurs avis divergent-ils ? Des agences aussi diverses qu’opaques Quand on évoque les agences de notation financière, les noms de
10 du mat’ | Mercredi 15 février 2012
Moody’s, Standard & Poor’s et Fitch sont ceux qui reviennent le plus souvent sur la table. Ces trois organismes constituent en effet ce qu’on appelle « The Big Three », à savoir qu’elles réalisent à elles seules 94% du chiffre d’affaires de la profession. Une profession qui se définit ainsi : le rôle d’une agence est d’évaluer, au profit des investisseurs, le risque de défaut d’un emprunteur (entreprise, Etat, collectivité…) sur ses dettes financières, c’està-dire le risque d’impayés à un moment donné, en lui attribuant une note. Depuis les années 1980, cette notation est devenue un indice de référence, qui modifie le comportement des investisseurs : moins l’émetteur (ou emprunteur) est « solvable », plus sa note est basse, et plus on lui prête à des taux d’intérêts élevés. Il devient alors difficile, pour les émetteurs possédant une note basse, d’emprunter de l’argent. C’est ce qui est arrivé à la Grèce : sa note dégradée, le pays ne pouvait plus emprunter, et se voit aujourd’hui obligé de mettre en place des
plans d’austérité pour réduire sa dette et s’en sortir. Précision d’importance : ce service est généralement payé par les emprunteurs. « Ils contactent les agences pour obtenir une notation, ce qui peut parfois déboucher sur des dérives : ce n’est pas rare que des contrats soient passés entre les deux parties, garantissant la note maximale à celui qui paye », souligne Norbert Gaillard. Une exception existe toutefois : « Les pays industrialisés tels la France ou l’Allemagne, reçoivent des notes qu’ils n’ont pas sollicitées. Mais dans la plupart des cas, les Etats collaborent, ils jouent le jeu », précise l’économiste.
« Les agences doivent être régulées plus sévèrement »
La nécessité d’une régulation plus stricte Mais ce jeu peut vite devenir complexe, dans la mesure où toutes les agences, à l’instar d’un jury d’examen, ne notent pas de la même façon, ce qui explique que Moody’s avait maintenu le triple A de la France il y a un mois alors que Standard & Poor’s l’abaissait. Une disparité qui s’explique sim-
plement : si la notation de chaque agence comporte deux critères objectifs et donc communs, à savoir le déficit public (endettement de l’émetteur) et le déficit commercial (compétitivité), le reste des critères est subjectif : perspectives d’amélioration, crédibilité des politiques (leur capacité à mettre en place des réformes économiques, par exemple), etc. Et c’est cette partie subjective propre à chaque agence qui fait débat. Elle a notamment été pointée du doigt à la suite de la fameuse crise des subprimes de 2006, dans laquelle les agences ont joué un rôle déterminant. Ce sont elles qui ont sous-évalué le risque de certains émetteurs, qui n’ont au final pas pu rembourser leurs emprunts, provoquant un krach des prêts immobiliers. « Ce genre de cas illustre un vrai problème d’encadrement de ces agences », note l’économiste. « Il faut les réguler plus sévèrement, pour ne pas revoir ce genre d’anomalies ». Une question d’importance, puisqu’un projet de loi de régulation a déjà été présenté devant le Parlement européen en novembre dernier, mais le débat a été reporté sine die faute d’accord. « Les choses vont quand même dans le bon sens », se réjouit toutefois Norbert Gaillard.
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ZOOM
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Quelles pourraient être les conséquences de la perte du triple A pour les ménages ?
L’effet domino
Un marché monopolisé
Par Nicolas Gil
S
i la perte du triple A se traduit, concrètement, par une augmentation des taux d’intérêt pour les emprunteurs, ce type de conséquence peut paraître bien lointain pour le citoyen lambda, plus préoccupé par l’impact sur son portefeuille que par des problèmes étatiques. Pourtant, si aucune conséquence réelle n’est à attendre sur le court terme (les marchés ayant déjà intégré cette option après la dégradation de Standard & Poor’s il y a un mois), les répercussions futures pourront être beaucoup plus inquiétantes. Pour la simple et bonne raison que si Moody’s dégrade bel et bien la note de la France, elle sera la deuxième grande agence à le faire, ce qui se traduit par une perte officielle du triple A. Comme évoqué plus haut, l’Etat aura de fait plus de mal à emprunter, déclenchant une réaction en chaîne. Des crédits moins accessibles Les premiers touchés seraient naturellement les organismes publics dits « subsouverains » : entreprises ayant à leur capital l’Etat, la région Ile-de-France et la ville de Paris, les collectivités territoriales, etc. Dans les faits, ils perdront tous leur triple A. Les répercussions ne se feront pas attendre. « Si la dégradation est importante ou durable, il y aura un véritable impact sur le citoyen, explique Norbert Gaillard. Dans le cas des collectivités territoriales, il y aura une révision de la politique d’endettement, plus de rigueur, une baisse des dépenses ». Traduisez : une chute des investissements (routes, écoles…), une augmentation des impôts au niveau local ou encore des suppressions de postes de fonctionnaire. Sur un plan plus global, la perte du triple A signifierait pour tout un chacun, comme pour l’Etat, un renforcement des taux d’intérêts, puisque qu’ils sont indexés sur ceux du pays. Concrètement, les banques devront emprunter plus cher, et donc prêteront plus cher, ou moins. De fait, les conditions d’accès à un crédit pour un particulier vont se durcir, entraînant inévitablement baisse du pouvoir
La perte du triple A pourrait avoir de lourdes conséquences / © AFP/Philippe Huguen
d’achat des ménages, et donc de la consommation. « Privée de ses deux principaux moteurs, l’activité pourrait se contracter plus fortement que prévu. Une récession sévère comparable à celle de 2008-2009 n’est donc pas à exclure », explique la journaliste Emilie Lévêque pour le site L’Expansion.com. Eviter le scénario catastrophe Et l’effet domino continue. Une baisse de la consommation aurait nécessairement un impact sur la croissance. Les prévisions de l’Etat se retrouveraient faussées. Pour compenser, il se verrait obliger de mettre en place un nouveau plan de rigueur, qui pourrait avoir diverses conséquences : hausse généralisée des impôts, coupes dans les dépenses sociales (salaires, retraites, etc.). « Toute cette histoire d’agences et de taux peut paraître bien opaque aux yeux des gens, mais les conséquences seront bien réelles. Elles peuvent se révéler dramatiques », souligne Norbert Gaillard. Bien évidemment, tout cela relève du scénario catastrophe. La France a, pour l’instant, toujours son triple A, et reste encore loin du désastre. « Le triple A est sérieusement menacé, mais rien ne se passera avant un ou deux ans, et des solutions existent », nuance l’économiste. A la suite de l’annonce de Moody’s lundi soir, le ministre des Finances François Baroin a indiqué « [prendre] acte de la confirmation par l’agence Moody’s de la notation AAA de la dette souveraine fran-
çaise », attribuant cette décision aux « risques pesant sur la zone euro », et défend en réponse les « avancées institutionnelles puissantes » des derniers mois en matière de discipline et de solidarité. Il indique également son intention de poursuivre « son action au service de la croissance », via un renforcement de la compétitivité des entreprises, une hausse de la TVA ou encore des mesures en faveur de l’emploi. Autant de pistes destinées à réduire le déficit de l’Etat, et ainsi éviter le pire, même si une dégradation ne sera pas nécessairement synonyme de crise financière. Perdre un triple A n’est pas définitif, mais le récupérer est un défi de longue haleine : « Le délai minimum est de cinq à six ans et plus généralement de huit à dix ans. Mais la France pourrait très bien le récupérer plus rapidement si elle lance une réforme d’envergure qui plaira aux agences. Elle pourrait par exemple lancer une réforme plus large des retraites - avec notamment un allongement de la durée de cotisations - ou une réduction drastique des dépenses. Là, elle pourrait plutôt récupérer son triple A d’ici quatre ou cinq ans », conclut Norbert Gaillard.
En 1995, l’éditorialiste du New York Times Thomas Friedman écrivait : « Il y a deux superpuissances dans le monde aujourd’hui : les Etats-Unis et Moody’s. » Apparues aux Etats-Unis au XIXe siècle, lors de la crise financière liée à la spéculation des terres de l’Ouest, les agences de notation sont aujourd’hui considérées comme les arbitres du monde de la finance. Les trois principales – Moody’s Investor, Standard and Poor’s et Fitch Ratings (détenue par un holding français) – ont émergé grâce au développement des chemins de fer. Mais « The Big three » a dû attendre la mondialisation pour voir son influence s’étendre : les agences ne commencent à noter des Etats que dans les années 1970. Depuis 1994, la chinoise Dagong Global Credit Rating tente de se faire une place, sans vraiment concurrencer les trois géantes. En France, aucune agence n’évalue la solvabilité des Etats. Mais les organismes de notation, publics ou non, existent tout de même sur notre territoire : la Banque de France établit notamment la solvabilité des entreprises sur le long terme, tandis que la Coface se charge de l’évaluation des dettes commerciales modérées de moins de 6 mois. A l’échelle européenne, le commissaire chargé des Services financiers, le français Michel Barnier, se fait porte-parole de la création d’une agence de notation européenne. Le but : estomper le monopole et la dictature des trois grandes. L.B.
➢ Le chiffre
84,9 milliards
C’est, en euros, le montant du déficit public prévisionnel de la France pour 2012. C’est 6,2 milliards de plus que les prévisions initiales. Ce chiffre a été annoncé mercredi dernier par Bercy, dans son projet de loi des finances rectificative. Le ministère affirme que cette hausse n’aurait pas eu lieu sans sa dotation de 16, 3 milliards d’euro, dont 6,6 cette année au capital du Mécanisme européen de stabilité (MES). Mercredi 15 février 2012 | 10 du mat’
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EN COULISSES
ANIMAUX
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Plongée dans les eaux de l’aquarium du Grand Lyon
Dans le bain des soigneurs Par Antoine Lebrun
D
errière les quarantesept aquariums, les cinq soigneurs sont dans le leur. Cinq à se relayer aux tâches quotidiennes indispensables au bien-être des 5 000 poissons. Au total, près d’un million de litres d’eau à entretenir. La journée commence, bien avant l’ouverture aux visiteurs, par l’inspection de tous les bocaux. C’est le seul moment où le soigneur passe côté public. Il s’assure de la qualité visuelle des aquariums et de la bonne santé des poissons matin et soir. Mais la priorité absolue est donnée au soin des animaux. Le travail c’est la santé Si dès le matin un poisson est isolé, il est suivi la journée durant. Les soigneurs regardent s’il mange, si son comportement reste suspicieux. Le corps des poissons est examiné, à la recherche de « points blancs ». Ceux-ci se développent obligatoirement sur la peau des poissons malades. Mais ils peuvent aussi apparaître plus régulièrement chez certaines espèces. Là, seules l’expérience et les études peuvent déceler s’il s’agit ou non d’une maladie. « Nous observons que des espèces sont souvent recouvertes de points blancs. Dans ce cas, elles ne sont pas malades, elles sont en période nuptiale. Les yeux et les nageoires nous permettent d’en avoir le cœur net. S’ils ont aussi des points, l’animal est malade », explique Pierre-Olivier Truchet, soigneurassistant capacitaire depuis 10 ans à l’aquarium de Lyon (le capacitaire étant la personne autorisée légalement à importer et acclimater des poissons exotiques). Il existe de nombreux facteurs de maladies, le stress dû aux flashs et aux mains du public étant le plus probable. Si un poisson est malade, il est pêché et placé en « quarantaine » pour être soigné. Deux salles de quarantaine : une chaude pour les espèces exotiques (26°C l’hiver et 28 l’été) et une froide (entre 16 et 18°C). Actuellement, la plupart des bassins de ces pièces sont vides, ce qui est bon signe. En y entrant, le
10 du mat’ | Mercredi 15 février 2012
Les onze requins se partagent un bassin de 8 mètres de profondeur et cohabitent avec des milliers de petits poissons/ © A.L.
soigneur a obligation de laver les semelles de ses chaussures dans un pédiluve et plonger ses mains dans un bac de javel. « A chaque fois qu’un nouveau soigneur arrive, il tombe malade. Ca nous est tous arrivé au début à force de faire des vaet-vient entre la pièce chaude et la pièce froide. Mais le corps finit par s’habituer », sourit Pierre-Olivier Truchet.
Elle est ensuite décantée dans une cuve pendant une semaine et montée dans le reservoir situé sur le toit pour pouvoir descendre gravitairement dans les bassins. Elle est aussi diluée en fonction de la salinité nécessaire au poisson, une espèce venue de la mer rouge étant différente d’une autre issue de l’océan indien. Enfin, l’eau de mer est chauffée, la méditerranée ne dépassant actuellement pas les 7°C.
L’aspect relationnel est aussi primordial qu’imprévu
Comme un poisson dans l’eau Côté aquariums, les soigneurs doivent aussi gérer les différents environnements de vie des occupants. Les bassins sont alimentés par l’eau de ville, qui y coule continuellement. Pour les espèces fragiles, l’eau est osmosée, c’est-à-dire déminéralisée. De leur côté, les poissons exotiques nagent dans de l’eau de mer. Importée chaque semaine par camion-citerne de 25 000 litres, celle-ci est prélevée en mer méditerranée, au large de Marseille.
Tous ne nagent pas ensemble « L’ aspect relationnel est aussi primordial qu’imprévu. Trois murènes (poisson réputé agressif) vivaient très bien ensemble depuis trois ans. Et un matin, nous avons
➢ Erratum
retrouvé l’une des trois dévorée par les deux autres. C’est en ça que ce métier est passionnant », admet le soigneur. A l’inverse, la murène vit très bien avec les labres nettoyeurs, petite espèce qui peut nettoyer la gueule de la murène quand d’autres se feraient avaler. La nourriture donnée au poisson est de qualité humaine. Les régimes alimentaires sont composés de poissons frais achetés à une entreprise fournissant aussi des restaurants. Au menu, du poisson et des brocolis pour les espèces se nourrissant d’algues. Mais les poissons ne mangent pas tant que ça. L’aquarium épuise 10 kg de nourriture par semaine. Les 11 requins mangent l’équivalent de leur poids en un an pendant que l’homme fait de même en un mois. Les coulisses occupent les deux tiers de l’établissement (2 500 m2). Contrairement aux apparences, le plus grand aquarium est celui que les 160 000 visiteurs ne voient pas.
Dans le numéro d’hier, nous écrivions que la retrospéctive Robert Combas se déroulait pendant cinq semaines. Il s’agit d’une erreur. L’exposition s’étale en réalité sur cinq mois. Nous présentons nos excuses aux lecteurs du 10 du Mat’.
ECONOMIE ET SOCIAL
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EMPLOI
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Nicolas Sarkozy a annoncé la reprise de l’entreprise Photowatt par EDF
Une campagne qui tombe à pic Par Lucile Bellon
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evirement de situation positif pour Photowatt, à Bourgoin-Jallieu (Isère). Nicolas Sarkozy rendait visite aux salariés de l’entreprise de panneaux photovoltaïques hier matin, quelques jours seulement après son annonce de reprise de l’entreprise par EDF, via sa filiale Energies Nouvelles Réparties. Photowatt avait déposé le bilan en novembre dernier, attendant depuis une solution pour garantir l’avenir de l’usine et celui de ses salariés. Un avenir qui semblait compromis. Aujourd’hui, les salariés se disent contents de cette reprise surprise. « On ne s’attendait pas du tout à ce que EDF rachète l’usine », se réjouit Philippe Miklou, délégué FO chez Photowatt. « Nous sommes rassurés sur plusieurs éléments, notamment en ce qui concerne la durée de l’actionnariat, puisque que nous voulons une histoire pérenne », insiste-t-il. Mais, au même titre que les salariés, Philippe Miklou n’est pas dupe : « On sait bien qu’Henri Proglio, patron d’EDF, a été poussé par le chef de l’Etat dans cette reprise. Nicolas Sarkozy est en campagne. Il veut sauver des entreprises durant cette campagne et c’est tant mieux si ça tombe sur nous ».
Photowatt : une stratégie électorale ? Car l’intervention du président de la République n’est pas totalement désintéressée. Comme pour Lejaby, Nicolas Sarkozy a fait jouer son carnet d’adresses. Le géant EDF, qui il y a quelques mois encore ne souhaitait pas racheter Photowatt se dit aujourd’hui prêt à sauver les 345 salariés et à en reclasser 85 autres. Un scénario qui rappelle celui de Lejaby : l’entreprise devait fermer ses portes avant d’être finalement d’être rachetée par Bernard Arnault, PDG de LVMH et proche du chef de l’Etat. Pas encore candidat, Nicolas Sarkozy est pourtant déjà en campagne et ce sauvetage a des allures de manœuvre électorale. Cependant, jusqu’ici la politique du gouvernement en matière d’énergie solaire n’a pas été très favorable. Mais sa venue hier à Bourgoin-Jallieu a été l’occasion pour le chef de l’Etat de rappeler qu’avec Photowatt, l’objectif n’est pas seulement de « sauver l’entreprise mais la filière photovoltaïque en France ». « Il faut rester prudent » Quoi qu’il en soit, les salariés satisfaits de cette reprise inespérée restent tout de même
Nicolas Sarkozy lors de sa visite chez Photowatt/ © DR
sur leurs gardes. Deux autres offres de reprises ont été déposées. L’une du fabricant grenoblois de fours industriels ECM, qui promet la sauvegarde de 379 emplois. L’autre vient d’un consortium composé de la société MPO International et de l’assembleur lyonnais de modules photovoltaïques Solarezo. Il prévoit la reprise de 222 salariés. Le tribunal de commerce de Vienne tranchera le 21 février, alors en attendant « il faut rester prudent », explique Philippe Miklou, « d’autant qu’il reste encore le contenu de la reprise industrielle proposée par EDF à analyser, donc nous allons attendre encore avant de nous réjouir totalement ».
POLITIQUE A Saint-Etienne, le candidat PS s’est exprimé sur son adversaire UMP
François Hollande, envers et contre tous En province comme sur les ChampsElysées, les politiques ne sont jamais éloignés. Alors que Nicolas Sarkozy était hier en précampagne à Bourgoin-Jallieu, François Hollande s’est rendu à moins de 100 kilomètres, à Saint-Etienne dans la Loire. Une visite enneigée, dans la sobriété. Le candidat PS à la présidentielle a tenu une simple conférence de presse, après une visite à la structure d’insertion professionnelle Envie Loire. Mais le déplacement, malgré un détachement volontaire de la part de François Hollande, a tourné autour… de la
candidature de Nicolas Sarkozy. « Elle était attendue, elle vient maintenant, elle aurait pu venir plus tôt, plus tard, il n’y avait pas de mystère sur l’intention qui était la sienne », a-t-il déclaré à la presse, avant d’affirmer que l’entrée en lice du candidat UMP n’aurait aucune influence sur sa propre feuille de route. Et décidemment, la conférence a principalement tourné autour de ses adversaires politiques. Pris dans le tourbillon d’une polémique toute britannique liée au Parti Communiste, le candidat à l’Elysée a dû se justifier. Interviewé
la veille par le quotidien d’outremanche The Guardian, François Hollande a déclaré que « les années 1980 étaient une époque différente. Les gens disaient qu’il y aurait des chars soviétiques sur la place de la Concorde. Cette époque est révolue, c’est de l’Histoire. » Pris au mot par Jean-Luc Mélenchon, François Hollande a dû admettre que « Oui, il y a un Parti communiste, il y a des communistes bien sûr, mais enfin, ils ne sont plus ce qu’ils étaient en 1981. » A 69 jours du premier tour, c’est chacun pour soi. L.B.
EN BREF
Le débat
Place de la femme
« La place de la femme dans l’espace public », tel est le thème du débat de d’aujourd’hui au Centre Associatif BorisVian, 13 avenue Marcel-Paul, Vénissieux. La soirée, organisée par le groupe Développeurs d’Initiatives pour le Respect de l’Egalité (DIRE), commencera à 18h.
L’ouverture
Apple store Selon nos confrères de Macgeneration, l’Apple Store de Confluence devrait ouvrir dès l’inauguration du centre commercial. D’une superficie de 1 200 m², il se situera au rezde-chaussée du bâtiment. Une bonne nouvelle pour les adeptes de la marque à la pomme.
Le record Carburants Les prix de
l’essence ont battu de nouveaux records à la pompe. Un litre de super sans plomb 95 coûte désormais 1,5787€. Celui du super sans plomb 98 s’est élevé à 1,6184€. Ils dépassent les records établis une semaine plus tôt. A noter que le cours du baril a baissé de plus de deux dollars depuis le début de l’année.
Mercredi 15 février 2012 | 10 du mat’
6 SCIENCES ET TECHNOLOGIES
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ENERGIES A deux mois de la présidentielle, Greenpeace se mobilise
Une transition verte pour l’énergie Par Laurent Benoit
Des moulins à vent place Antonin Poncet, samedi dernier / © TLM
S
amedi dernier, un champ d’éoliennes miniatures a envahi la place Antonin Poncet. Pas moins de 200 moulins à vent installés par quelques militants de Greenpeace, qui ont participé à un appel national de l’ONG pour « Libérer l’énergie ». Aucune volonté politique Appel qui a trouvé écho dans 22 villes de l’Hexagone. Sorte de Tour de France organisé par Greenpeace et une dizaine d’associations locales et nationales. « Libérer l’énergie est une campagne d’actions diverses, destinées à interpeller les candidats de la campagne présidentielle, pour les inviter à s’emparer du sujet de la transition de l’énergie, sortie du nucléaire, mieux chauffer les logements et favoriser les énergies renouvelables », explique Damien Perrot, militant lyonnais de Sortir du Nucléaire. « La transition est tout à fait réalisable », assure-t-il. « Mais il n’y a aucune volonté de l’appliquer chez les politiques. Cette manifestation, c’était l’occasion pour Greenpeace et tous ceux qui les soutiennent, de planter un sym-
bole ». Ce symbole, Greenpeace l’appelle les « éoliennes de la transition ». Dans 22 villes de l’Hexagone, l’ONG et ses sympathisants ont ainsi installé ces champs de mini-moulins à vent, afin d’interpeller les citoyens et « de les amener à débattre ». Car « ce sont les instances publiques qui doivent assurer la transition énergétique, explique Damien. Les élus sont censés avoir les moyens de promouvoir les énergies renouvelables et la rénovation pour l’isolation thermique. » Communes, départements et régions ont un rôle dans la transition énergétique, qui ne concerne pas « que » les éoliennes. « La rénovation thermique des bâtiments est par exemple un cas que l’on oublie trop souvent. Se chauffer mieux et à moindre coût, n’est ce pas un désir que tout le monde voudrait pouvoir réaliser ? Il faut sortir du cliché de l’écolo-bobo ». Pierre Hémon, président du groupe Europe Ecologie Les Verts à la Ville de Lyon, rappelle quant à lui que la municipalité lyonnaise a diminué sa consommation énergétique, qui n’est que de 5% de la consommation totale de la ville : « Le chauffage urbain notam-
ment, gaspille quasiment 30% de notre énergie totale consommée. Pour le reste, nous n’avons pas de contraintes imposées par la Ville ou qui que ce soit d’autre. Tout le travail de bâti du Grand Lyon oeuvre dans le sens de la transition énergétique. ». Pour l’élu local, cette transition est avant tout « un travail de conviction, il s’agit de réussir à convaincre chaque acteur : entreprises et particuliers ». Il compare ainsi la transition énergétique aux « villes en transition » lancée par Rob Hopkins en Angleterre : « C’est savoir redéfinir comment vivre ensemble en se détachant des énergies fossiles, en réduisant sa consommation, en agissant mieux. Bref, comment repenser la ville à plusieurs. » Redonner une légitimité à EELV Cette initiative a aussi un autre but, « celui de ramener les énergies dans le débat politique, qui à quelques mois de la présidentielle, s’enfonce dans l’insécurité et les taxes », avoue Magalie Javert, militante écologiste présente à la manifestation de samedi. « A cause des disputes internes chez Europe Ecologie Les Verts, des frondes contre Eva Joly, cette manifestation était aussi l’occasion pour EELV de revenir à des messages fondamentaux ». Même s’il reconnaît une dégringolade dans les sondages et un programme électoral confus (samedi dernier lors du grand meeting de Roubaix), Damien Perrot, lui, ne pense pas que EELV soit fustigé dans les médias, mais « qu’il persiste un terreau médiatique qui ne couvre l’élection qu’à propos de l’insécurité, et les taxes comme la TVA sociale, dont les médias parlent car cela inquiète ou énerve les gens. Il faut ramener les énergies et l’environnement dans le débat de la Présidentielle ».
ZOOM 2012 sera à quitte ou double
Transition énergétique : la France pédale Dans de nombreux pays européens, la transition énergétique est en marche. La France est, quant à elle, en train de faire du surplace. « La France est le pays qui en dehors de détenir ce record de centrales nucléaires, freine volontairement le développement des énergies renouvelables, tels que le solaire et l’éolien », poursuit Greenpeace, arguant que de nombreux logements, souvent mal isolés, sont équipés de chauffages 10 du mat’ | Mercredi 15 février 2012
gourmands en électricité profitable aux lobbies de l’électricité nucléaire. En ces périodes de grands froids, les pics de consommation sont là pour le rappeler. C’est pourquoi 2012 et les élections présidentielle et législatives constituent un créneau parfait pour mettre en lumière le débat sur le modèle énergétique de la France. Pour Greenpeace, il est « urgent que les candidats à ces élections présentent une vision claire et définie de
cette gestion. Le prochain président de la République aura un choix à faire. Investir énormément dans les énergies renouvelables et l’économie énergétique, ou maintenir la France la tête sous l’eau, dépendante de centrales nucléaires vieillissantes et avec 8 millions de personnes qui subissent la précarité énergétique (le fait de ne pas avoir un logement correctement isolé, et qui pousse à la surconsommation l’hiver). » L.B.
Pierre Hémon tempère cette vision : « La transition énergétique est un sujet complexe, dur à expliquer en une page de journal. Ce n’est pas tant la presse que les gens qui ne s’y intéressent pas. » Plutôt normal, dans une crise économique grave : « Les premières pensées vont au travail et à l’avenir des enfants, avant de se soucier de l’énergie ». Et de vouloir recentrer la critique pour ne pas stigmatiser le parti : « Il s’agit de reconsidérer le modèle énergétique actuel de la France, analyse Damien Perrot. Ce dernier a été construit sans que les Français aient été correctement informés et consultés sur les conséquences des choix industriels qui ont été faits ». Malik, militant anti-nucléaire, dresse le constat : « En France, on a un record mondial de réacteurs nucléaires par habitant, qui se double de multiples freins économiques et politiques au développement des énergies renouvelables, il est urgent que l’on démarre cette transition qui n’est que trop attendue ». L’action militante n’est pas terminée à Lyon, puisque les journées des 2 et 3 mars verront cette campagne de « libération » en action à Lyon. Le programme devrait être disponible très prochainement sur le site dédié : liberons-energie.fr.
EN BREF La reddition
Médias Après quatre mois de
boycott, le Syndicat de la Presse Magazine (SPM) a accepté de rejoindre le kiosque numérique d’Apple pour iPad : Newsstand. La majorité des titres de presse avait refusé d’apparaître sur l’application, dénonçant une mauvaise gestion des données personnelles des lecteurs, ainsi que des taux de commissions prélevés par Apple exorbitants. Seuls France Soir, La Tribune et Le Point étaient jusqu’à présent disponibles sur cette application lancée début octobre.
La plainte
Téléphonie Free, dernier
opérateur téléphonique à être entré sur le marché, est montré du doigt. Selon Lepoint.fr, l’opérateur Orange a écrit à Maxime Lombardini, directeur général de Free, pour déplorer un « très grave incident » survenu hier. Le réseau et les services du premier ont été indisponibles pour certains abonnés de Free, mais aussi d’Orange pendant deux heures. La raison ? Un trop grand nombre de communications assignées au réseau d’Orange par Free.
VIVRE DANS LE 9e
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HAUTE COUTURE
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Dans le 9e, un couturier à la retraite crée des robes prestigieuses pour des poupées Barbie
D’Audrey Hepburn à la « petite » couture
Par Natacha Verpillot
L
es robes de cocktail et de mariées, c’est son credo depuis près de soixante ans. Même âgé de 80 ans, Christian de Courcel poursuit dans la haute couture mais à petite échelle depuis la fermeture de son atelier en 1997. Un lieu qu’il occupait depuis les années 1960. Ce créateur retraité réalise des robes pour poupées Barbie à son domicile, dans le 9 e arrondissement de Lyon. Cette idée originale fait suite à une commande spéciale que lui adresse le Château de la poupée, dans les années 1990. « Ils m’ont demandé d’habiller une poupée Barbie, c’est de là que tout est parti », raconte Christian de Courcel. Comme pour les robes grandeur nature, ses créations sont exclusivement réalisées en soie sous toutes ses formes : mousselines, taffetas et soie sauvage.
Ses robes de mariées coûtent entre 1500 et 2000 euros Un passage chez Givenchy Amateur de dessin depuis l’enfance, il fait ses études à l’école des Beaux-Arts de Lyon. Après avoir fait quelques travaux dans des maisons de soierie lyonnaises, il a une révélation. « Ce qui me plaisait, c’était la robe. Mais attention, pas le tailleur. Je voulais faire des croquis de mode », confie le couturier. A l’époque, les écoles de mode n’existent
QUOI DE NEUF ? Inau g u r ati on
L oge me nt
Un e ré s i d e n c e a é t é i n au g u ré e , lu n d i , p a r IC F h a bit at , e n pré s e n c e d e s é lu s du 9 e a r ron d i s s e m e nt . L a ré s i d e n c e « L’e nv o l é e » c ompt e s e pt l o g e m e nt s l a b e l l i s é s Haut e Pe r f or m a n c e E n e r g é t i qu e ( HQ E ) . C e n ou v e au proj e t
Christian de Courcel réalise des robes de cocktail et de mariées pour poupées Barbie / © Latifa Menas pas dans la capitale des Gaules. Christian de Courcel tente sa chance à Paris et intègre la Chambre syndicale de la Haute Couture. Au cours de son cursus, l’étudiant côtoie les plus grands. Il assiste aux défilés de couturiers de renom et travaille dans plusieurs maisons de haute couture. « Des petites et des plus grandes », précise Christian de Courcel. Mais les mois passés chez Givenchy demeurent son meilleur souvenir, sans doute parce que son modèle n’est autre qu’Audrey Hepburn. « Elle me servait de mannequin. Je faisais des créations sur elle », s’émerveille le créateur. Ses études terminées, il éprouve le besoin de retrouver sa ville natale, Lyon. C’est alors, qu’en 1968, il ouvre son propre
t é m oi g n e d e l a v o l ont é d e l a f i l i a l e h a bit at d e l a SN C F d e d e n s i f i e r l e 9 e a r ron d i s s e m e nt . E n e f f e t , i l s’ i n s c r it d a n s l a c ont i nu it é d’u n aut re proj e t , Va i s e Is a a c , qu i pré v oit l a c on s t r u c t i on d e 1 3 0 l o g e m e nt s .
E xp ositi on
P eintur e
P lu s qu e qu at re j ou r s p ou r d é c ou v r i r l e s t oi l e s d e C h r i s t i n e Pon c e t à l a m a i r i e
atelier de création, rue Sergent Blandan (Lyon 3 e ), dans lequel il réalise des robes de mariées sur mesure avec l’aide de sa femme, Gabrielle. « Je ne reproduisais jamais la même robe. Chaque jeune fille me contait ses envies puis j’en faisais un croquis », se souvient-il. Le créateur est exigeant sur un point, il fait de la haute couture. Une robe de mariée dessinée et cousue par Christian de Courcel a un prix. Aujourd’hui, lorsqu’il confectionne une robe de mariée, il la vend entre 1 500 et 2 000 euros. Les commandes restent toutefois exceptionnelles. Il se concentre désormais essentiellement sur ses créations miniatures qu’il expose de temps à autre dans la région et prochainement dans la banlieue parisienne.
du 9 e . L’e x p o s it i on i nt itu l é e « D u L i on ô p oi s s on s c u b e s » marie à mer veille les c ou l e u r s t é n é bre u s e s e t l e s é c l at s d e lu m i è re . Mair i e du 9 e 5 pl a c e He nr i B ar bu ss e
Histoire
Balade urbaine
Pa s s i on n é d’ h i s t oi re ? A l or s v ou s av e z ju s qu’à s a m e d i m i d i p ou r
v ou s i n s c r i re à u n e prom e n a d e c om m e nt é e , or g a n i s é e p a r l e s mu s é e s G a d a g n e . L e t h è m e : l’ h i s t oi re d e s a n c i e n n e s v oi e s d e c om mu n i c at i on . Voi e s rom a i n e s , v oi e s roy a l e s , c h e m i n s a g r i c o l e s , v ou s s au re z t out s u r c e s p a s s a g e s my s t é r i e u x . D im an ch e 1 9 fé v r i e r, 15h P l a c e d e Par i s Tél : 0 4 . 7 2 . 1 0 . 3 0 . 3 0
Mercredi 15 février 2012 | 10 du mat’
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VIVRE À L’UPI
HUMANITAIRE
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L’association APA aide à la scolarisation des enfants au Togo et au Burkina Faso
Simplement « Aidez pour aider » Par Julien Bonnefond
avec des associations locales, ce qui permet un meilleur suivi des projets sur place. Sur le sol africain, les bénévoles organisent du soutien scolaire. « Lors de ces cours, tous les enfants sont présents, c’est un réel besoin », explique le président d’APA. Pour arriver à mettre en place des départs pour l’Afrique - chaque volontaire paye son billet d’avion et 170 euros pour le mois de mission - tous les moyens sont bons : démarcher des entreprises partenaires, faire des demandes pour des subventions auprès des collectivités ou de son école, et communiquer avec la population. Une des écoles de l’association APA, ici au Togo / © APA
L
a semaine dernière, l’école 3A s’est montrée généreuse en versant 1 248 euros à l’association Aidez pour aider, le projet ayant été sélectionné comme viable par l’école. Aidez pour Aider (APA) a été créée le 23 décembre 2009 par Simon Arnaudet, qui vivait à Paris à l’époque. « J’ai toujours été concerné par l’inégalité entre les hommes, et par l’accès à l’éducation qui doit être un droit prioritaire » explique Simon Arnaudet. Depuis septembre 2011 et la venue de l’étudiant à Lyon, l’association est présente dans deux villes et veut s’étendre en France. « Le projet pour l’année prochaine, c’est une implantation à Angers », explique le fondateur. « Je voulais une association qui soit transparente sur ses comptes et qui puisse agir rapidement », précise le jeune homme pressé. Mais Simon n’est pas un utopiste qui ne connaît rien au monde de l’humanitaire. Dès ses 18 ans il rentre dans deux asso-
ciations. Mais très vite, il veut voler de ses propres ailes. APA a la particularité de gérer trois écoles en Afrique, deux au Togo, à Assoukondji et à Tchékpo-Dédékpoe, et une au Burkina Faso, à Yolstaaba. Au total, ce sont plus de 500 enfants, du CP au CM2, qui sont scolarisés dans les trois écoles. L’argent récolté par l’association sera bien utilisé, puisqu’il servira à acheter du matériel scolaire, ou encore à construire les murs d’autres écoles dans les villes où est présente APA. Ces sommes servent également à financer les frais de scolarité, estimés à une centaine d’euros. Construire et scolariser Lors de collectes, l’association récupère du matériel scolaire pour palier à un éventuel manque. Mais APA ne s’arrête pas là. Lors de voyages, organisés chaque année, une équipe d’une dizaine de personnes, souvent des étudiants, part pour l’Afrique. Pour organiser ces missions, APA s’unit
L’association est présente à Paris et Lyon, bientôt à Angers Voilà ce que Simon Arnaudet sait surtout bien faire : parler de ce qui le touche, et le sort des enfants africains en fait partie. Quatre personnes sont déjà prévues pour ces missions au Togo, et même si « aucune communication n’a encore été faite de la part de l’association, il y aura toujours besoin de bénévoles », précise le président. Par mail : contact@aidezpouraider.fr Par téléphone : M. Simon ARNAUDET, Président de l’Association au 06 47 40 48 79 Rejoindre la page Facebook : « Aidez pour aider » Les dates pour cette année 2012 (encore à confirmer) sont pour l’instant prévues ainsi : Entre le 9 et le 29 juillet pour Assoukondji (Togo) Du 10 au 30 août sera organisé le voyage pour Tchékpo-Dédékpoe (Togo).
EN DIRECT DE L’UPI On air
En plus de votre rendezvous matinal quotidien avec le 10 du Mat’, vous pouvez également retrouver tous les jours le travail de nos confrères de la spécialité radio. Après une émission spéciale Star Wars la semaine passée, avec entre autres une interview d ’R 2D2, 10 du mat’ | Mercredi 15 février 2012
retour à un journal plus classique. Au programme : retour sur le manifestation pour le mariage gay de la journée d ’hier, ainsi qu’annonce du résultat et analyse du match de l ’Olympique Lyonnais face à l ’Apoël Nicosie. http://www.keskiscpass.com
Petit écran
La spécialité TV n’est pas en reste et vous présente quotidiennement son journal de dix minutes sur l’actualité du Grand Lyon et des alentours. Reportages, brèves... N’hésitez pas à laisser vos commentaires ! http://www.youtube.com/ user/IscpaJT2012
Adresse: 47, rue sergent Michel Berthet Site Web: www.keskiscpass.com Email: 10dumat@gmail.com Tel: 04 72 85 71 71 Directrice de publication: Isabelle Dumas Directeur de la rédaction : Christian Redon Secrétaire de rédaction : Rodolphe Koller Rédacteur en chef : Geoffrey Fleury Rédacteur en chef web : Joël Chicouard Rédaction: Lucile Bellon, Julien Bonnefond, Guillaume Bouvy, Joël Chicouard, Geoffrey Fleury, Nicolas Gil, Rodolphe Koller, Antoine Lebrun, Eve Renaudin
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RENDEZ-VOUS
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Le festival de jazz se tiendra du 28 février au 24 mars
A Vaulx Jazz prend le quart Par Nicolas Gil
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ingt-cinq ans. Un quart de siècle que le festival A Vaulx Jazz de Vaulx-en-Velin amène la musique jazz au coeur de la métropole lyonnaise. Et pour marquer le coup, les organisateurs ont pris pour maître mot une caractéristique d’un genre pas forcément populaire auprès du grand public : la vitalité. « Cette année, nous voulons vraiment donner au jazz une image dynamique, celle d’une musique tournée vers l’avenir », explique Thierry Serrano, le directeur du festival. Et cela passe par une programmation rajeunie : le concert d’ouverture du 9 mars, Le Facteur Idéal du Cheval Palais, est ainsi une création musicale à destination des plus petits ; et le festival compte, parmi sa cinquantaine de concerts, nombre de jeunes artistes. « L’idée, c’est aussi d’attirer un public qui ne viendrait pas naturellement vers le jazz », confirme Robert Lapassade, rédacteur du programme.
Le jazz est une musique qui ressemble à notre ville Mais l’envie de vitalité ne passera pas que par la jeunesse, puisque le festival a aussi une ambition de diversité : « Le jazz est une musique de lutte, de revendication, d’esprit, qui ressemble à notre ville, explique
Vingt-cinq ans d’existence pour le festival de jazz de l’Est lyonnais / © DR Bernard Genin, maire de la ville. Vaulx-en-Velin est construite sur des apports qui proviennent de partout dans le monde, comme cette musique. » Au programme, une soirée New York, une soirée musiques actuelles. Prévues également, une soirée blues ou encore une soirée métisse. De nombreux artistes présenteront également une musique inspirée de racines traditionnelles venues de pays comme la Bulgarie ou encore des Balkans. Une ouverture vers la modernité qui n’empêche pas non plus d’évoquer certains grands noms du style. Le jeudi 15 mars sera ainsi consacré à
un hommage à Ella Fitzgerald via la venue d’Anne Ducros ; alors qu’on retrouvera le lendemain le pianiste Jason Moran dans un show qui réinvente la musique du légendaire Thelonious Monk. Entre tradition et modernité, le festival propose cette année un éventail riche et original, à la portée de tous. Festival A Vaulx Jazz Du 28 février au 24 mars Centre culturel communal Charlie Chaplin Place de la Nation 69120 Vaulx-en-Velin 04.72.04.81.18 Programme complet sur : www.avaulxjazz.com
NOTRE SÉLECTION CINÉMA Comme tous les mercredis, le 10 du Mat’ vous présente quelquesunes des sorties de la semaine dans les salles obscures.
Un retour sur ses mandats qui ont changé la face de la Grande-Bretagne, de 1979 à 1990. (1h44)
Histoire La dame de fer
Comédie dramatique La vie d’une autre
Meryl Streep enfile le costume de Margaret Thatcher dans ce biopic consacré à la vie politique de la première et unique femme Premier ministre de l’histoire du Royaume-Uni.
Se réveiller un matin en ayant oublié 15 ans de sa vie. Un cauchemar devenu réalité pour Marie, 40 ans, se croyant encore dans la peau d’une jeune femme. Alors en pleine idylle dans ses souvenirs,
elle se réveille au beau milieu d’un couple en déclin, qu’elle va tenter de remettre à flots. (1h37)
Aventure Voyage au centre de la Terre 2 : L’île mystérieuse
Après le premier épisode, libre adaptation du roman de Jules Verne, le réalisateur Brad Peyton remet le couvert avec un second opus boosté à la 3D et aux effets spéciaux. (1h33)
Comédie Il était une fois, une fois Des Français qui se moquent des Belges. L’image est courante, les clichés tenaces. Actualité du royaume en toile de fond, histoire d’amitié, péripéties absurdes qui versent dans le burlesque, le tout dans le décor dans un luxueux hôtel. Une imposture qui emmènera les protagonistes loin, très loin... (1h35)
Mercredi 15 février | 10 du mat’
10 INSOLITE TOURISME
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Deux roulottes et une cabane pour se ressourcer à dix minutes de Lyon
Des cocons « coupés du monde » Par Guillaume Bouvy
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ne invitation au voyage, un moment poétique, un dorlotage en bonne et due forme qui ferait pâlir de jalousie un Emir Kusturica : tels pourraient être les mots pour qualifier le concept « Roulottes et cabanes ». Haut perché sur les hauteurs de Sainte-Foy-lès-Lyon, ce gîte particulier se compose de deux roulottes et d’une cabane d’environ 14m². Véronique Meunier, Lyonnaise d’origine, propose ainsi des nuitées avec petit-déjeuner depuis 2008. « L’aventure a commencé en 2006, racontet-elle. J’avais racheté une roulotte qui avait plus de 100 ans, pour l’aménager et la restaurer, avant d’en acquérir une autre plus récente de Bohème en provenance de Roumanie. » Ce n’est que beaucoup plus récemment, en août 2011, que l’hôte de ses lieux a fait construire une cabane plutôt luxueuse, le tout dans le jardin de sa propre maison.
Se faire choyer de multiples façons Amoureuse des lieux insolites, Véronique Meunier est artisan-décorateur de formation et de profession. « C’est en quelque sorte une préparation à une reconversion », explique-telle. Son activité l’a d’ailleurs bien aidée pour mener à bien son projet, notamment en ce qui concerne la restauration et la décoration des deux roulottes et de la cabane, entièrement réalisées par ses soins. A propos de soins, la propriétaire du gîte se plie en quatre pour bichonner ses convives. Qu’il s’agisse de copieux petits déjeuners, de dîner aux chandelles ou encore des massages californiens de bien-être et de détente, portant sur toutes les parties du corps. « En arrivant, les gens n’ont
Véronique Meunier cajole ses clients dans un cadre original et chaleureux / © G.B. qu’une envie c’est de jeter leur portable dans la neige et d’être coupé du monde », s’amuse Véronique Meunier. Des cocons confortables Contrairement aux éventuels préjugés, les roulottes et la cabane n’ont rien à envier en termes de confort à une chambre d ’ h ô t e l . Chauffage électrique de type poêle, plaque à induction, quelques ustensiles de cuisine, cafetière à capsules, lit spacieux, décoration chaleureuse et personnalisée et même… une baignoire ancienne en fonte venant de Prague. Bref, tout pour plaire, y compris pour
les plus sceptiques. A noter un petit plus pour la cabane qui bénéficie d’une belle vue sur Lyon visible depuis une terrasse. Point de télévision dans ces nids douillets, des ouvrages invitent à la lecture. D’aucuns n’hésitent pas à « faire chanter la roulotte », selon l ’e x p r e s s i o n consacrée de la gérante. Enfin, pour les accros invétérés du net, une connexion Wi-Fi est accessible.
« Tout est là pour le bien-être et la détente »
➢
Des nuitées possibles en journéee Au début, les nuitées étaient surtout réservables en fin de semaine, mais depuis que Véronique Meunier a réduit
son activité de décoratrice, les clients peuvent aussi venir en semaine, et également en journée (de 10h à 18h). Pour le week-end, mieux vaut s’y prendre à l’avance, la responsable du gîte conseille d’ailleurs de réserver trois semaines voire un mois avant. Et de fait, « Roulottes et cabanes » ne désemplit pas, puisque la clientèle se partage aussi bien entre des touristes venus des quatre coins de la France que des étrangers (Belgique, Luxembourg, Suisse, Allemagne, EtatsUnis…). De façon plus analogue, les lieux servent occasionnellement à des shooting de photos de mode. Dans quelque temps, Véronique Meunier présentera par ailleurs sa propre ligne de vêtements fabriquée en Inde.
Pratique
Prestations Côté prix, il faut compter 110 euros pour une nuit dans
les roulottes, et 130 euros pour pouvoir profiter de la cabane. Des dîners sont possibles à 30 euros par personne, comprenant une entrée, un plat chaud, un fromage, un dessert et une bouteille de vin pour la tablée. Enfin, il en coûtera 70 euros par heure pour les massages. Contact/informations : www.roulottesetcabane.fr - 06 82 07 36 04
Mercredi 15 février 2012 | 10 du mat’
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DU MAT’
Economie et social
La réforme des pompiers met le feu aux poudres
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Jeudi 16 février 2012 | N°22 © Laurent Benoit
EDITO
La politique des quotas Par Geoffrey Fleury
48. C’est le rang qu’occupe la France au classement mondial de la parité hommes-femmes en général, selon la fondation Forum Economique Mondial. Elle se classe 46 e concernant la parité dans le domaine politique, loin derrière le Rwanda, les nations scandinaves, mais aussi l’équateur, le Chili ou encore le Sri-Lanka. La patrie des Droits de l’Homme et de l’égalité a du plomb dans l’aile. La question de l’accession des femmes aux plus hautes sphères politiques, nationales ou locales, est récurrente depuis plusieurs décennies. Mardi, une loi votée à l’Assemblée nationale prévoit l’instauration d’un quota qui devrait permettre d’atteindre 40% de femmes dans la haute administration d’ici 2018. Est-ce là une satisfaction pour les 10% de dames qui en font partie actuellement ? Pas vraiment. Ce projet est malvenu à un peu plus de deux mois de l’échéance présidentielle. Surtout qu’une partie de l’opposition s’est abstenue. La loi pourrait être donc mise en suspens. Mais est-ce que cela vaut vraiment la peine de dépenser cette énergie de dernière minute dans le contexte actuel pour un texte qui concerne un peu moins de 3 000 femmes? Et cela sans vouloir faire offense à la cause féministe qui mérite mieux que ce quota, par nature, réducteur.
polemique
Malgré les bidonnages, l’horoscope divertit Page 10
Parité : les femmes veulent accéder aux responsabilités Mardi, l’Assemblée nationale a voté à la quasi-unanimité (460 pour, un contre), l’instauration d’un quota de 40% de femmes parmi les hauts fonctionnaires. Un résultat qui doit être atteint d’ici 2018. Pages 2 et 3
sciences et technologies
Offre Free Mobile : Free cassé ?
SORTIR
Bars à soupe : un phénomène en vogue Page 6
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Envie de vous abonner ? Envoyez un mail à 10dumat@gmail.com LE FAIT DU JOUR
La part des femmes en politique reste minime, exemple ici lors des élections cantonales et legislatives/ © Le Figaro
POLITIQUE
Bien avant les hauts fonctionnaires, les politiques aussi devaient respecter la parité
La politique ne s’accorde pas au féminin Par Lucie Barras
D
ans la fonction publique, les femmes représentent 60% des salariés. Mais parmi les hauts fonctionnaires, elles ne sont que 10%. Mardi, l’Assemblée nationale a voté, à 460 voix contre une, un projet de loi imposant progressivement 40% de femmes dans la haute administration. L’UMP, le Nouveau Centre et le PS ont voté pour, tandis que le Front de Gauche et les écologistes se sont abstenus. Le refrain des quotas résonne depuis longtemps dans un autre domaine : la politique. La loi du 6 juin 2000 favorise l’égal accès aux mandats électoraux et aux fonctions électives pour les hommes comme pour les femmes. Mais en plus de dix ans, la mayonnaise n’a pas vraiment pris. L’Assemblée nationale par exemple, est passée de 10,8 à 18,5% de femmes. Elles sont bien présentes dans la sphère politique mais restent cantonnées aux fonctions secondaires. « La France n’avance pourtant qu’à coups de quotas, sous la contrainte », se résigne Emeline Baume, élue municipale du 1er arrondissement et du Grand Lyon. Michèle Picard,
10 du mat’ | Jeudi 16 février 2012
maire PC de Vénissieux et suppléante du député André Gérin, est contre les quotas ; une « vraie fausse bonne idée ». Pendant que les femmes cuisinent, les hommes militent « Si la société n’évolue pas, les conditions de la parité n’existent pas. 80% des tâches domestiques sont effectuées par des femmes, elles sont peu disponibles le soir, à l’heure du militantisme » ajoute Michèle Picard. Emeline Baume croit, quant à elle, au respect du temps libre. « Il faut leur permettre d’assister aux meetings à des horaires décents, et d’arrêter de les culpabiliser lorsqu’elles ont des obligations familiales. Avoir un enfant n’est pas un handicap ! » Mais alors qui est chargé de changer ces moeurs ? Le travail de fond doit d’abord avoir lieu dans les partis d’où sont issus les candidats.
« La parité n’est pas qu’un nombre », reprend Emeline Baume. « Pour les sénatoriales, nous avons présenté des hommes et des femmes à des endroits stratégiques. Au final, il y a eu cinq hommes et cinq femmes qui ont été élus. La vraie question c’est, comment s’organiset-on pour avoir autre chose qu’un homme politique de plus de 55 ans pour ne plus entendre « nos politiques ne sont pas à notre image? »
« La France avance à coups de quotas, sous la contrainte »
Le vote remis en cause Et si la société doit encore s’améliorer, les modes de scrutin peuvent avoir leur part de responsabilité. Plusieurs voix s’élèvent contre la réforme territoriale de 2014. Cette réforme engagée par Nicolas Sarkozy vise à simplifier l’organisation territoriale du pays en la réorganisant autour de deux pôles, un pôle départements-région et un pôle communes-intercommunalités. Le scrutin uninominal sera alors appliqué aux élections cantonales
et régionales. Or, ce vote favoriserait les notables locaux, et les cumuls de mandats. Par ailleurs, preuve en est aux législatives, les partis sont plus enclins à payer l’amende qu’à respecter la loi. « Le politique féminin n’est pas le suppléant », martèle Emeline Baume, tandis que Michèle Picard fustige ceux qui voient les suppléantes comme les « secrétaires de l’élu ». Aux législatives en effet, la parité ne s’exprime pas dans le vote. En temps de crise, les droits des femmes ne sont pas la priorité. Mais pour les faire avancer. Seule la gent féminine elle-même peut se mobiliser. « Nous ne sommes pas des victimes. Au comité de libération en 1945, il y a avait une femme. Leur combat a toujours été important à Lyon », conclut Michèle Picard. « Je refuse qu’on m’appelle Madame la Maire, comme certaines élues du PS. J’entends “Madame la mère”. Maire, c’est ma fonction. » Emeline Baume, 33 ans et une carrière devant elle, est confiante : « Eva Joly a soulevé un sacré pari en se présentant : les femmes candidates posent la question de la parité au peuple. Au bout d’un moment, nous allons y arriver. »
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INTERVIEW Nathalie Pilhes, auteur de l’ouvrage Femmes-Hommes : enfin l’égalité ?
« La loi ne suffit pas »
La parité française en chiffres
Par Lucile Bellon
N
athalie Pilhes est une ancienne élève de l’ENA. Elle est engagée depuis de nombreuses années dans le mouvement féministe. Cette haut fonctionnaire est notamment membre de l’association Elue-es contre les violences faites aux femmes (ECVF) et présidente de l’Assemblée des Femmes de Paris-Ile-de-France. Elle vient de publier l’ouvrage Femmes-Hommes : enfin l’égalité ? Comment se présente votre livre et quel est son objectif ? J’ai interrogé les principales personnalités politiques françaises, tels que Jean-François Copé, Rachida Dati, Ségolène Royal, Valérie Pécresse. Ainsi que les acteurs de l’égalité que sont les associations, les experts, etc. En tout une trentaine de personnes. Je leur ai posé deux questions : « quel est votre diagnostic sur l’égalité aujourd’hui ? » et « quelles propositions pouvez-vous mettre en oeuvre pour que l’égalité soit effective ? » J’ai obtenu plusieurs propositions qui doivent permettre d’accélérer le processus d’instauration de l’égalité. Un processus bien réel mais très long. Quelles sont les propositions que vous avez obtenues ? Elles sont de plusieurs ordres. Je les ai donc regroupées en différentes catégories : accès des femmes aux responsabilités, égalité professionnelle et salariale, articulation des temps de vie, éducation à l’égalité, lutte contre les violences faites aux femmes. Voici quelques propositions que j’ai listées : respect de la parité dans les nominations du pouvoir exécutif, sanctions efficaces pour les entreprises qui refusent d’appliquer la parité, faire cesser l’impact des congés maternité sur les salaires et les emplois, inciter les entreprises à mieux concilier
« Le processus d’instauration de l’égalité est bien trop long » / © NP la vie professionnelles et la vie familiale. Mais aussi, instaurer des mesures d’accompagnement pour les femmes victimes de violences, allonger les délais de prescription pour les violences sexuelles, etc. Selon vous, pourquoi l’égalité peine-t-elle à s’imposer en France ? Je pense que c’est dû aux mentalités mais aussi à plusieurs facteurs mécaniques. Or, les deux sont liés, puisque les facteurs mécaniques sont le résultat des mentalités. S’il y a une absence de parité c’est parce que dans les instances dirigeantes il y a une domination masculine. Les hommes dominent la classe politique et plus généralement le monde du pouvoir. Si les dispositions techniques et les règles législatives en vigueur pour faire respecter la parité sont imparfaites, c’est avant tout en raison de la domination de l’homme. Les mentalités n’ont pas évolué, l’exemple de la Suède le démontre parfaitement. Les partis politiques suédois s’imposent eux-mêmes une parité. Ils n’ont pas besoin de lois pour cela. Les mentalités sont plus matures qu’en France.
➢ Quelques dates En 1944
, le droit de vote est accordé aux femmes. Désormais elles peuvent également être éligibles dans les mêmes conditions que les hommes.
En 1946
, Madeleine Braun est élue vice-présidente de l’Assemblée nationale. La même année, Andrée Viénot, alors sous-secrétaire d’État, devient la première femme ministre sous la IVe République.
Le 6 juin 2000
Que pensez-vous de la mesure votée l y a quelques jours par l’Assemblée nationale qui va imposer d’ici 2018 un quota de 40% de femmes dans la haute administration ? Une loi seule ne suffit pas, il faut définir un cadre légal pour qu’elle soit respectée. Et puis, il faut que les personnes qui sont en haut de l’échelle, dans les directions, soient sensibles à cette question de la parité. Sans cela, la loi n’a pas d’impact, elle ne peut être appliquée. Cette mesure reste malgré tout intéressante. Mais cette idée de « quotas » n’est-elle pas discriminatoire ? Il y a les quotas légaux et les quotas de cooptation (désignation d’un nouveau membre d’une assemblée par les membres déjà en place). Les quotas de cooptation sont partout, et de fait la domination des hommes demeure. Nous sommes sous le règne des quotas de cooptation donc aujourd’hui il faut proposer autre chose. Cette idée de quotas de femmes est peu satisfaisante pour l’esprit mais c’est le meilleur moyen pour permettre aux femmes de s’imposer, d’arriver à instaurer une égalité. Aujourd’hui, on est dans un rapport de force, il faut lutter contre ces quotas de cooptation pour imposer des quotas légaux que sont ces quotas de femmes.
, la première loi dite sur « la parité » est promulguée. Les partis politiques sont désormais obligés de présenter un nombre égal d’hommes et de femmes lors des scrutins de liste. Ceux qui ne respectent pas la parité lors de la désignation des candidats pour les élections législatives sont amputés d’une part de leur dotation publique.
En matière de parité, la France est loin derrière les pays scandinaves. Elle tient en effet le 19 e rang de l’Union européenne au niveau de la parité au sein du Parlement. Dans les communes de plus de 3 500 habitants, moins de 10% des maires sont des femmes. Elles représentent 18,5% des députées et 21% des sénateurs. Et bien sûr, aucun membre de la gent féminine n’a été Présidente de la République française. Dans le Rhône, sur quatorze députés, un seul est une femme. En revanche, elles sont dix suppléantes. Au Conseil général, c’est douze conseillères sur cinquante-quatre conseillers. Au Conseil régional, les choses s’équilibrent : sur neuf têtes de liste, quatre sont des femmes, ce qui correspond à la moyenne nationale de 48%. Au Conseil communautaire du Grand Lyon, les femmes sont moins d’un tiers. A la mairie, Gérard Collomb, maire PS de Lyon, travaille avec vingt-etun adjoints dont neuf femmes, et quarante-sept conseillers municipaux dont vingt-cinq femmes. L.B.
Le 23 juillet 2008
, la loi constitutionnelle modernise les institutions de la Ve République. L’article 1er de la Constitution est complété par un alinéa : « La loi favorise l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, ainsi qu’aux responsabilités professionnelles et sociales. » Jeudi 16 février 2012 | 10 du mat’
10 du mat’ | Jeudi 16 février 2012
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EMPLOI
ECONOMIE ET SOCIAL
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Les sapeurs-pompiers au cœur d’une révision de l’organisation de leur métier
Une réforme sur le feu Par Guillaume Bouvy
L
es pompiers sont divisés. En cause, une réforme engagée depuis 2006 portant sur l’organisation du métier et plus particulièrement sur la suppression des concours pour les pompiers volontaires, désireux de devenir pompier professionnel. Pour rappel, c’est à l’initiative du ministère de l’Intérieur, plus précisément de la Direction de la sécurité civile et de gestion de crise, qu’il a été décidé en novembre 2011 de réaliser une réforme du secteur. Les partenaires sociaux ont alors été associés à la prise de décision pour des négociations avec l’Etat afin de porter et de débattre une série de réformes à l’occasion de la conférence nationale des services d’incendie et de secours. Celle-ci s’est déroulée le 1er février dernier, en présence de représentants de l’Etat et des départements. Les débats ont abouti sur une proposition. Les réformes en question viennent d’être proposées et étudiées hier devant le Conseil supérieur de la fonction publique territoriale pour avis. Les pompiers étant en effet rattachés à la fonction publique, exception faite des sapeurs-pompiers de Paris et de Marseille, rattachés à l’armée. Suppression des concours pour les volontaires Pour une partie des pompiers, il s’agit d’une autre vision de la profes-
sion qui lui sera profitable. Ludovic Pinganaud, secrétaire général du syndicat Avenir secours, explique : « Dans le contexte financier actuel, il est nécessaire d’améliorer notre secteur. L’esprit est de dimensionner les effectifs en fonction des départements, tout en prenant en compte les différentes expériences des agents. » En ligne de mire les concours, jusque-là imposés aux pompiers volontaires, pourraient être supprimés, tout en les maintenant pour les personnes extérieures. Cette réforme phare n’est pas vue d’un bon œil par tous, à l’instar du syndicat Sud, comme l’avait déclaré mardi Rémy Chabbouh, lors de la manifestation de pompiers à Bourgoin-Jallieu, suite à la venue de Nicolas Sarkozy. « Les nouvelles recrues et les professionnels seront précarisés par cette réforme. Elle prévoit aussi d’allonger les plans de carrière ». En réponse à cela, Ludovic Pinganaud d’Avenir secours enchaîne : « Cette réforme permettra de privilégier l’accès à la professionnalisation, et d’éviter que des volontaires mènent des actions sans avoir les grades nécessaires. Enfin cela permettra de garder une cohérence dans la profession. » D’autres réformes envisagées Par ailleurs, la réforme concernant les sapeurs-pompiers comporte la proposition de changer d’appellation pour les grades de catégories B, et notamment
Les sapeurs-pompiers sont divisés sur la réforme / © DR
d’abaisser l’accès au grade de capitaine à bac+3 au lieu de bac+5 actuellement. « Il s’agirait en réalité de mieux répartir les grades en fonction de l’opérationnalité pour permettre aux pompiers d’exprimer leur compétence », souligne le secrétaire général du syndicat Avenir secours. Autrement dit, l’effectif des pompiers ne changera pas, mais le déploiement de trois nouveaux grades permettrait de mieux partager les tâches dans les casernes. La réforme a été chiffrée sur sept ans, pour un coût d’environ 20 millions d’euros, une somme répartie entre les différentes collectivités locales, mais également en fonction des effectifs et du niveau de risques.
ZOOM De nombreux amendements à l’encontre de la réforme
Une division manifeste chez les sapeurs-pompiers Hier, l’ensemble des propositions de réforme a été présenté devant le Conseil supérieur de la fonction publique territoriale, situé place Beauvau au sein du ministère de l’Intérieur. Une institution présidée par Philippe Laurent, maire de Sceaux. D’emblée, quatre syndicats ont refusé de s’associer à la tractation, à savoir la CFDT, la CGT, le syndicat Sud et la Fédération Autonome. Les autres syndicats présents (Avenir Secours ; le SNSP, Syndicat national des sapeurs-pompiers ;
FO ; la FNSP, Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France) avaient des positions très divisées, eu égard aux représentants des employeurs territoriaux. Ainsi, le projet de réforme a reçu 15 votes de soutien et 15 de défiance, auxquels se sont ajoutées quatre abstentions. D’autre part, 113 amendements ont été déposés par certains syndicats, dont l’UNSA (Union nationale des syndicats autonomes) et la CFTC (Confédération Française
des Travailleurs Chrétiens). Si certains amendements portaient sur l’appellation, aucun accord n’a encore pu être trouvé concernant les textes portant sur l’organisation des concours pour les pompiers volontaires et sur la formation. Enfin, la rétroactivité de l’application du texte de la réforme a été refusée par le gouvernement. En attendant l’approbation du texte définitif, la prochaine échéance est fixée au 4 avril pour voir la réforme se concrétiser. G.B.
EN BREF Le classement Universités
Le cabinet britannique spécialisé QS vient de publier un classement mondial de 50 villes « où il fait bon être étudiant ». Si Paris s’empare de la première place, Lyon pointe à une honorable 14e place, derrière Londres, Boston et Melbourne, mais devant Chicago, Madrid ou Tokyo. L’organisme indique que Lyon « abrite l’un des meilleurs établissements du pays, l’Ecole Normale Supérieure, plus trois autres qui figurent dans le top 700 mondial : les Universités Claude Bernard Lyon 1, Lumière Lyon 2 et Jean Moulin Lyon 3. » Mixité des étudiants et qualité de vie sont retenus par le cabinet qui note que « Lyon est également la ville étudiante la plus abordable dans le top 20, avec des frais de scolarité de moins 1000 dollars par an (758 euros) et de faibles coûts de la vie. »
L’exclusion
Politique Après la sortie de
l’élu UMP Christian Vanneste sur la « fameuse légende de la déportation des homosexuels » français, son parti a décidé « d’inscrire à l’ordre du jour du prochain bureau politique, mercredi, l’exclusion » du député du Nord. Le secrétaire général du parti, Jean-François Copé, condamne ces « propos inacceptables, profondément choquants et intolérables ». Christian Vanneste se voit aussi privé de son investiture aux législatives de juin, sur sa circonscription de Tourcoing.
Jeudi 16 février 2012 | 10 du mat’
6 SCIENCES ET TECHNOLOGIES TELEPHONIE
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Un mois après son lancement, Free Mobile gêne, et les critiques persistent
Le soufflé Free Mobile se dégonfle Par Laurent Benoit
toujours été une communauté de fidèles comparable à celle des Apple-maniacs. Et même dans ces espaces à la gloire de Xavier Niel et sa clique, l’amertume est présente.
Orange accuse Free de saturer son réseau GSM / © DR
U
n mois après son lancement, la victoire n’est pas encore acquise pour Free Mobile. Un sentiment contrasté demeure parmi les Français, alors que le 4e opérateur mobile du marché français est toujours la cible de critiques de toutes parts, et que le nombre officiel d’abonnés n’a toujours pas été révélé. Au milieu, Illiad, la maison mère, reste impassible et prépare la publication de ses résultats.
1 à 2 millions d’abonnés Côté abonnements, certaines sources ont tenté d’interpréter des chiffres sur un forum
d’usagers, et d’annoncer que l’opéateur avait dépassé les 2,3 millions d’abonnés. Une source interne s’est pourtant livrée aux Numériques, parlant d’un million et demi de clients. Plus récemment, le cabinet d’analyse Oddo a estimé que Free Mobile attirait 35 000 nouveaux clients par jour. Contacté par notre rédaction, Free a démenti tout chiffre, en expliquant que « le nombre d’abonnés suit les prévisions », et que les chiffres officiels seraient divulgués en mai, lors de la publication des résultats financiers d’Illiad pour le premier trimestre 2012. Sur internet, plusieurs forums suivent l’actualité de l’opérateur, les « Freenautes » ayant
Fureur sur internet Sur Freenews, 2 200 messages recensent les « naufragés du 10 et 11 janvier », premiers souscripteurs de l’offre, qui ont reçu leurs cartes SIM après tout le monde. Et certains sont toujours dans le flou : « j’ai fait ma demande le 16 janvier, mais, à ce jour, je n’ai aucune nouvelle de Free ! », hurle au désespoir un « Freenaute » sur le forum. Sur Univers Freebox, près de 600 messages font aussi état de problèmes de livraisons : mauvaises adresses de facturation, bugs effaçant les zéros dans les adresses postales, pas de destinataire sur les enveloppes… Et enfin erreurs de facturation : de plus en plus de clients contestent des dépassements d’hors forfait : « C’est du délire pur et simple ! », s’exclame un « Freenaute » remonté, « j’ai pris un abonnement illimité pour ne plus jamais à avoir à payer ce genre de dépassement ! ». Si les derniers inscrits semblent ne pas trop souffrir de problèmes, certains n’arrivent toujours pas à activer leurs cartes SIM. Lyon Capitale constatait, au lancement de l’offre, que sur Lyon, « tout semble fonctionner correctement ». Le journal avait réussi à s’abonner et recevoir sa carte rapidement. L’activation et les tests s’étaient révélés positifs. Une image dégradée Reste que les tares s’accumulent chez Free, et « maintenant que le buzz est passé, ça pourrait jouer
ZOOM Les pratiques de Free ne plaisent pas à la justice
Condamné, mais libre Free n’échappe pas aux condamnations judiciaires. Le business des télécoms est un monde sans pitié, et les coups bas sont légion, y compris chez Illiad. Free va donc devoir s’acquitter d’une amende (dérisoire) de 100.000 euros, pour avoir bridé en 2007 la bande passante pour ses abonnés Internet en zones non dégroupées. Une décision du tribunal correctionnel de Paris pour « pratiques commerciales trompeuses commises au détriment de ses abonnés ». 10 du mat’ | Jeudi 16 février 2012
La DGCCRF (répression des fraudes et de la contrefaçon) avait reçu en 2007 de nombreuses plaintes de consommateurs : Free limitait le débit ADSL de ses clients non dégroupés alors qu’il commercialisait un forfait ‘‘Internet haut débit illimité’’. Cette pratique aura duré un an : Free ne disposait pas de ses propres équipements et louait du réseau à France Télécom. Pour économiser, Free aurait alors préféré brider la bande passante de certains clients. Une condamnation
qui donne des ailes : l’UFC-Que Choisir se dit prête à s’attaquer aux offres mobiles. Déjà à l’origine de la plainte judiciaire précitée, elle juge que « l’histoire semble se répéter avec le lancement de Free Mobile puisque de nombreux consommateurs signalent à l’association des bugs dans la mise en place de l’offre, parfois très préjudiciables (perte de numéro, interruption de ligne pendant plusieurs jours, etc.) ». Et de brandir la menace d’une nouvelle action en justice. L.B.
en leur défaveur », commente un employé concurrent. « On a de plus en plus de clients qui voulaient passer chez Free, mais qui regardent désormais pour changer leur forfait chez nous. » D’autres problèmes apparaissent. Lui-même abonné, Laurent Bézier, analyste télécommunications et ancien employé de SFR, constate que « l’une des conséquences du nombre restreint d’antennes, c’est une diminution des batteries des smartphones, qui s’épuisent en passant leur temps à rechercher du réseau ». Constat confirmé par beaucoup d’utilisateurs sur les forums. Enfin, concernant les cartes SIM, Free a confirmé qu’un problème d’alimentation électrique survenait sur certains smartphones, à cause des nouvelles cartes UICC (universal integrated circuit card), plus gourmandes. Une explication possible au retard de livraison de l’iPhone 4S, normalement disponible à partir du 27 janvier, qui ne l’est toujours pas. Free Mobile propose d’ailleurs un échange de carte SIM aux clients qui rencontrent des difficultés. Ces derniers sont invités à contacter le service client de l’opérateur.
EN BREF Le chiffre
64 millions C’est la résolution
en pixels de Blue Marble 2012, une photo de la Terre publiée sur Flickr et qui a déjà été vue plus de 3,1 millions de fois en une semaine, un record. Pour la réaliser, la NASA a collecté une série de clichés provenant d’un satellite de télédétection spécialisé dans l’observation de l’astre autour duquel il est en orbite. Son nom fait référence à la cultissime photo prise le 7 décembre 1972 par l’équipage d’Apollo 17. Par ici les yeux : http:// www.flickr.com/photos/gsfc/ (rubriques Earth ou Suomi NPP)
La polémique
Espion Après le scandale de l’application Path, Twitter se révèle tout aussi filou : le site fouille en effet votre répertoire de contacts téléphoniques pour l’importer sur ses serveurs. Officiellement, le procédé s’applique quand vous demandez au site de « retrouver vos contacts ». L’ensemble du carnet d’adresses est envoyé sur les serveurs de Twitter, avec les noms, adresses e-mail, et numéros de téléphone de chaque contact, et conservés pendant un an et demi. La société a promis plus de clarté prochainement.
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URBANISME
VIVRE DANS LE 9e
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Le projet « Rives de Saône » prend forme à Lyon et aussi dans le 9e arrondissement
« Rives de Saône » : écologie et qualité de vie
Par Julien Bonnefond
L
e projet « Rives de Saône », initié en 2010 et qui s’étendra jusqu’en 2016, est l’un des grands chantiers de Lyon. Alors que le conseil d’arrondissement du mardi 14 février a adopté à l’unanimité le projet au sein du 9 e, celuici prend de plus en plus forme. « Rives de Saône », c’est 43 millions d’euros hors taxes pour 50 kilomètres d’aménagement, dont 25 kilomètres sur chaque rive. Rappelons que cette idée permettra de relier la Confluence à Neuville-sur-Saône en réaménageant l’ensemble sur la même idée que les berges du Rhône. Plusieurs artistes rendront l’espace accueillant, tout en respectant l’environnement. Au programme, des marelles, des bassins, des compositions florales et des sculptures. Pour le 9 e, le projet portera précisément sur le quai du Commerce / quai de l’Industrie, dont la transformation permettra la création de 450 logements situés autour d’un jardin central « jardin des Trembles ». Un aménagement de 2,4 kilomètres de promenade est prévu aussi entre le futur pont Schuman et l’île Barbe, en lien avec le nouveau quartier.
Le projet « Rives de Saône » représente 43 millions d’euros d’investissement Projet adopté Le maire d’arrondissement, Alain Giordano, a insisté sur le « beau pro-
QUOI DE NEUF ? Francophonie
Subventions Pour le mois de la Francophonie (mars), les 6e et 9e arrondissements s’associent pour une série d’évènements. Dans le 9e, les quartiers de Vaise et La Duchère accueilleront des spectacles, des conférences, de la danse ainsi que des séances de cinéma. Et pour mettre en place ces évènements, le Conseil d’arrondissement a voté
Le quai de l’Industrie devrait subir de grands aménagements avec « Rives de Saône » / © J.B. jet que représente “Rives de Saône” », avant de soumettre au vote du Conseil, l’aménagement de six sites dans le 9 e , qui devraient être livrés pour 2016. Avant le vote uniforme, Fatiha Benahmed, adjointe à l’environnement et aux espaces verts dans le 9 e arrondissement, rappelle que « cet aménagement permettra aux modes doux d’avoir une place primordiale dans la ville. C’est un bon et beau projet » conclue-t-elle. « Différentes enquêtes ont été réalisées sur les nuisances pour les habitants et les difficultés de circulation pendant les travaux, mais aussi à propos de l’impact sur l’environnement et la qualité de l’air » souligne Bernard
5 000 euros de subventions pour l’association LyonQuébec et 5 000 euros pour l’Alliance Française au terme de l’animation « Mon voisin est francophone ». Autres subventions accordées par le conseil d’arrondissement : - 42 000 euros à l’Espace Pandora pour l’organisation du festival de la 11e édition du Printemps des poètes à Lyon, au mois de mars prochain. - 35 000 euros à l’association Amicale cycliste Lyon Vaise pour
Bochard, adjoint du maire, chargé de l’urbanisme et des déplacements urbains. Tout semble avoir été considéré avant de commencer les travaux, et pas question pour la mairie d’avouer que le projet avance lentement : « C’est normal, c’est un gros chantier, nous devons aux habitants que tout soit clair et précis avant de commencer à modifier leur quotidien », martèle Alain Giordano, maire du 9 e arrondissement. L’opposition n’a pas communiqué son positionnement sur le dossier. La suite de la saga « Rives de Saône » au prochain conseil d’arrondissement.
l’organisation du Grand Prix cycliste le 9 avril prochain.
Pas de prolongement à la Dargoire
Navette S10
Dans le cadre du Plan de déplacement urbain et dans le prolongement du projet Atoubus, la navette locale de Saint-Rambert sera maintenue. La S10 (ex-L76) assure la liaison entre les différents quartiers afin d’améliorer les services à la population. Pour autant
son prolongement jusqu’au secteur de la Dargoire ne peut être envisagé, malgré les demandes des habitants.
Changement d’adresse
Marché Bio
Le test d’installation du marché biologique de la place des Tanneurs, délocalisé sur la place Valmy a été un succès, c’est pourquoi le conseil d’arrondissement a décidé le 14 février d’autoriser la tenue de ce marché tous les mardis de 6h à 13h, place Valmy, 9e.
Jeudi 16 février 2012 | 10 du mat’
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VIVRE à L’UPI
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HUMANITAIRE « Cabine 13 » permet à des étudiants de 3A de réaliser un projet de voyage original
Expédition atypique au bout du monde Par Natacha Verpillot un guide éco-touristique. Elles ont, elles aussi, opté pour des tandems et l’Asie du Sud-Est pour mener à bien leur projet. « Ce guide se focalise sur le tourisme responsable. Nous avons pour ultime but d’accompagner les futurs voyageurs sensibles au développement durable afin qu’ils puissent sillonner ces régions en toute conscience de l’environnement et des populations », détaille Marika.
Un projet Paris - Moscou en triplette en 2005 / © Cabine 13
I
ls partiront bientôt à l’autre bout du monde dans le cadre d’un projet qu’ils doivent développer de A à Z. Cette année, ils sont sept équipages à tenter l’aventure. Tous étudiants en première année à l’école 3A, ils ont choisi d’adhérer à l’association « Cabine 13 » qui les accompagne dans leur action. Cela fait dix ans que cette association permet la concrétisation de défis atypiques. Les projets proposés par les étudiants doivent répondre à quelques conditions. S’en tenir à son projet initial est bien entendu une obligation. Le développement durable doit également être l’une des composantes clés du projet de chaque équipage. Ils se doivent de voyager au moyen d’un transport écologique : un vélo, un tandem, une triplette. Une année, deux étudiantes sont même parties en roulotte. Ecologie, exotisme et action sociale Antoine Vene et Antoine Guillon, 18 ans, ont planifié un voyage d’une durée de trois mois. Cap sur l’Asie du Sud-Est, en juin. Ils auront
3 600 kilomètres à parcourir sur un tandem. La distance établie pour rejoindre Bangkok au départ d’Hanoï. En tout, ils traverseront trois pays : le Vietnam, le Cambodge et la Thaïlande. Découvrir une autre culture, un autre continent, est évidemment une des raisons de leur action, mais l’objectif principal est tout autre. « Nous avons pour ambition de réaliser un livre audio pour les jeunes malvoyants. Au cours de notre expédition, nous enregistrerons toutes sortes de bruits d’ambiances et des musiques diverses. De retour, nous les intégrerons à un récit de voyage sonore », raconte Antoine Vene. Le choix de cette cible ne relève pas du hasard. « Cabine 13 » a créé un pôle en constant développement, en 2010, consacré aux personnes porteuses de ce handicap. « On voulait donner encore plus d’importance à cette composante de l’association », précise Antoine Guillon. D’autres équipages ont choisi de mettre encore davantage la thématique du développement durable au cœur de leur projet. C’est le cas d’un groupe de quatre filles dont le but est de réaliser
Hanoï - Bangkok : 3600 kilomètres à parcourir en tandem La barrière du financement Le financement constitue une réelle difficulté pour ces étudiants. Le projet d’Antoine Vene et Antoine Guillon représente un coût total de 10 637 euros. Ce montant important regroupe le transport entre Lyon et Hanoï soit quasiment un tiers de la facture. Les deux tiers restants prennent en compte le matériel dont l’achat du tandem mais aussi les frais sanitaires et administratifs. La réalisation du CD, la nourriture et le logement sont des dépenses non négligeables. Pour mettre sur pied leur projet, il leur faut donc recueillir des fonds dans un laps temps réduit. Plaquettes, flyers et création d’un compte commun constituent la première étape, la suite étant la plus laborieuse. « Nous avons eu une prise de contact avec une association de malvoyants, mais rien de bien concret. On s’est inscrit sur une plateforme pour obtenir des aides financières. Nous allons aussi démarcher des entreprises et préparer des dossiers pour toucher des bourses », expose Antoine Vene. Projet social ou non, voyager a toujours un prix. Site internet : http://cabine13.com
EN DIRECT DE L’UPI On air
En plus de votre rendezvous matinal quotidien avec le 10 du Mat’, vous pouvez également retrouver tous les jours le travail de nos confrères de la spécialité radio. Au programme aujourd’hui, vous pouvez retrouver un reportage sur la semaine mouvementée en Grèce, ainsi qu’un point sur 10 du mat’ | Jeudi 16 février 2012
l’annonce de la candidature de Nicolas Sarkozy. De plus, Radio ISCPA recevra dans ses studios le politologue Renaud Payre qui apportera des éclairages supplémentaires sur cet évènement. Retrouvez leurs interviews, reportages, chroniques et journaux à l’adresse suivante : http://www.keskiscpass.com
Petit écran
La spécialité TV n’est pas en reste et vous présente quotidiennement son journal de dix minutes sur l’actualité du Grand Lyon et des alentours. Reportages, brèves... N’hésitez pas à laisser vos commentaires ! http://www.youtube.com/ user/IscpaJT2012
Adresse: 47, rue sergent Michel Berthet Site Web: www.keskiscpass.com Email: 10dumat@gmail.com Tel: 04 72 85 71 71 Directrice de publication: Isabelle Dumas Directeur de la rédaction : Christian Redon Secrétaire de rédaction : Rodolphe Koller Rédacteur en chef : Geoffrey Fleury Rédacteur en chef web : Joël Chicouard Rédaction: Lucile Bellon, Julien Bonnefond, Guillaume Bouvy, Joël Chicouard, Geoffrey Fleury, Natacha Verpillot, Rodolphe Koller, Antoine Lebrun, Nicolas Gil, Eve Renaudin
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SORTIR
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Tendance Les potages se font une place au froid
Bio : par ici la bonne soupe ! Par Antoine Lebrun
L
e froid polaire de l’hiver étant arrivé subitement, certains restaurants ont eu le nez creux, en proposant des soupes originales, goûteuses… mais surtout très chaudes. Des potages dont les atouts majeurs sont d’être faits à partir de légumes frais, et très souvent bio. C’est le cas de Zone Verte, premier et unique restaurant certifié du label Agriculture Biologique (AB) à Lyon. Là, les menus changent chaque jour. Donc les soupes également, indispensables à la carte. Pas de surgelés ni de cuisson au micro-ondes. Les produits frais sont achetés, dans un souci d’équité, aux agriculteurs des Monts du Lyonnais. Seuls les boissons et le pain ne sont pas faits maison.
Des soupes originales et surprenantes pour se démarquer La spécialité de Zone Verte, c’est la soupe potirongingembre. Les mélanges de légumes sont réalisés par le chef cuisinier, spécialisé dans la cuisine bio depuis 25 ans. La soupe est ici un plat à part entière, pas une simple astuce: « Beaucoup de restaurants font des soupes pour recycler les légumes restants. Le résultat est toujours bon mais les mélanges ne sont pas forcément harmonieux, il n’y a pas la touche culinaire. Nous essayons de proposer des recettes à la fois originales et surprenantes pour nous démarquer des autres », explique Laurent Bouffanet, directeur de Zone Verte. Car la soupe s’ajoute aux menus de plus en plus de carte à Lyon. La maison Giraudet, célèbre fabricant de quenelles depuis 1910, propose des potages depuis 2000. Les légumes oubliés y sont mis à l’honneur.
La soupe subit une nouvelle jeunesse avec la vague de grand froid / © A.L. Topinambours et autres salsifis donnent du goût aux mixtures et réveillent les papilles nostalgiques. Chez Mendo, ouvert depuis début janvier, la soupe n’échappe pas à la tendance. Mais elle est asiatique. Le nouveau concept en sert en moyenne soixante-dix par jour. Quel que soit le restaurant dans lequel ils sont proposés, les potages attirent une clientèle majoritairement féminine et se développe aux dires des clients. « Le bouche à oreille fonctionne bien, cela marche de mieux en mieux. Nous recevons beaucoup de gens de passage, il est important de leur laisser un bon souvenir de manière à ce qu’ils puissent parler de nous si quelqu’un vient à leur demander conseil », se réjouit Sylvie Martin, responsable de Giraudet Bellecour. La soupe fait partie intégrante de la culture bio. C’est la marque de
fabrique de Zone Verte. La peinture des murs, les tables, les assiettes et couverts…tout est bio. « Il faut garder une certaine cohérence, estime Laurent Bouffanet. Un kiwi cultivé suivant l’agriculture biologique en Nouvelle-Zélande emballé dans du papier plastique pour être transporté, ça n’est pas bio. Certains se considèrent bio juste parce que leur café l’est. Notre démarche vise aussi à expliquer aux clients ce qu’est le bio. » Tout ça pour vous éviter de cracher dans la soupe. Zone Verte - 24 ,Quai Saint-Antoine 69002 Lyon 04 78 38 15 18 Mendo - 26, Quai Victor Augagneur 69003 Lyon 04 78 62 06 06 Giraudet - 2, rue Chambonnet 69002 Lyon 04 72 77 98 58
NOTRE SéLECTION Cinéma Road Movie
Evocation d’un genre phare du cinéma américain depuis les années 70 avec deux de ses spécialistes, auteurs de Road Movie. Présentation de My Own Private Idaho de Gus Van Sant. Avec River Phoenix, Keanu Reeves, James Russo. Une oeuvre incontournable qui a marqué sa génération.
Un film chaotique, énigmatique et mélancolique, à redécouvrir sur grand écran.
Institut Lumière 25 rue premier film Lyon 08 Conférence à 19h30. Film à 21h 04 78 78 18 95 8,50 €.
Concert Dave, la tête d’or
Le Claude François des “temps modernes” ravira les vieilles
oreilles au Théâtre Tête d’Or. A 67 ans et à peine remis d’un double pontage cardiaque, Dave frétille comme un gardon sur scène. Entre nostalgie et inédits, le plus compréhensif des Hollandais revisite ses standards sur le style “soul”.
Théâtre Tête d’Or 60, av. Maréchal de Saxe Lyon 03 20h45 - 04 78 62 96 73 50€
Rap
La Fouine au Ninkasi
Le rappeur La Fouine sera dans la salle Ninkasi Kao à l’occasion de la sortie de sa mixtape Capitale du crime 3. Plusieurs artistes seront sur scène tels que Sultan, Fababy ou encore Kamelancien.
Ninkasi Gerland 267 Rue Marcel Mérieux - Lyon 07 20h - 04 72 76 89 00 25€
Jeudi 16 février | 10 du mat’
10 POLÉMIQUE
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SOCIETE L’horoscope séduit les lecteurs alors qu’il ne repose sur aucune science exacte
Horoscope : zéro crédibilité Par Natacha Verpillot
De l’astrologie antique à l’horoscope
Lu tous les matins, l’horoscope des journaux n’a rien à voir avec l’astrologie / © Montage de Nicolas Gil
L’
horoscope est devenu un rituel dans les journaux régionaux, en particulier les gratuits. Un moyen pour les rédactions de fidéliser leur clientèle et d’ajouter une touche divertissante au journal. Lire son horoscope le matin fait partie d’un de nos premiers gestes quotidiens. Pourtant, la plupart des lecteurs a conscience du peu de crédit que l’on peut accorder à ces semblants d’astrologie. Preuve en est, Nicolas Steinlé, qui avoue n’avoir aucune formation en astrologie, a écrit pendant près de quatre ans les horoscopes de plusieurs journaux et magazines rhônalpins. « C’était selon mon humeur. Je parcourais quelques sites d’astrologie pour puiser mon inspiration. J’avais pour obligation de mettre un maximum de choses positives pour que les lecteurs continuent de les lire. Evidemment, ces prédictions valent un zéro pointé en terme de crédibilité », s’amuse Nicolas Steinlé. Cependant certains jour-
naux ont recours à des « astrologues » pour écrire ces fameuses prédictions. Mais le résultat est tout autant contestable. « Les astrologues qui proposent ces horoscopes ne prennent en compte que la position du soleil et de la lune à un instant T pour chacun des douze signes. Il n’y a aucune précision. Cette méthode ne repose sur rien », s’indigne Martine Revillard, astrologue à son compte. Pour elle, ces horoscopes ne correspondent qu’à « un jeu de l’esprit, un jeu amusant. Il ne faut pas les prendre au sérieux. L’astrologie réelle prend en compte la date, l’heure et le lieu de naissance. Le thème astral s’appuie sur le positionnement particulier des planètes au moment de la naissance. C’est un outil de connaissance de soi. Chacun a un potentiel unique. » En effet, l’astrologie réelle ne prétend pas faire des prévisions mais entend donner des indications sur soi. Comme l’admet Martine Revillard, « chacun de nous reste le héros de sa vie ».
L’astrologie serait née dans l’antiquité. Elle résulte de la découverte d’une relation entre la position des astres et les saisons. Pendant longtemps, la pratique de l’astrologie était réservée à l’élite scientifique. L’invention de l’imprimerie par Gutenberg en 1440 change la donne. Au XVIe siècle, les grandes métropoles européennes possèdent toutes un atelier de typographie, c’est alors que le grand public fait connaissance avec les prédictions astrologiques, publiées sous la forme d’almanachs. Ces derniers ont une influence qui ne cesse de s’amplifier. Les avancées scientifiques du XVIIe siècle, comme l’invention du téléscope, viennent par la suite contredire les thèses défendues par les faiseurs d’almanachs. Ces nouveaux instruments mettent un terme à leur succès. Aujourd’hui, ils ont quasiment tous disparus. Alors enseignée à l’université au même titre que l’astronomie, l’astrologie est bannie de la faculté par Colbert en 1660. Les horoscopes tels que nous pouvons les lire dans les journaux n’apparaissent qu’à partir des années 1930 en France. Son apparition découle de l’idée d’un journal d’offrir chaque jour à ses lecteurs des prévisions pour chacun des douze signes, à la manière américaine. Le phénomène prend vite de l’ampleur et les journaux occidentaux reprennent la formule.
Témoignages Arnaud, 23 ans Etudiant Je feuillette les horoscopes dans les journaux de temps en temps. Je suis Bélier. Je ne lis donc que les prévisions de ce signe. Je le fais car je trouve cela amusant. Je veux vérifier si les astres disent la vérité. Je ne crois pas plus que cela à ces prédictions. Aucune de celles-ci ne sont déjà arrivées dans mon quotidien. En outre, ce sont généralement de mauvaises nouvelles. (rires)
Yvon, 21 ans Etudiant Je parcours l’horoscope très rarement. Une fois par mois environ. Je lis tous les signes de l’horoscope pour rigoler. Je regarde plus particulièrement mon signe afin de savoir ce qui va se passer pour moi dans la journée. Je trouve cocasse que toutes les prédictions puissent être interchangeables et arriver à n’importe quel autre signe. Je crois qu’il y a certainement une part de vérité même si je ne suis pas scrupuleusement ces prévisions.
Alexandre, 21 ans Etudiant Je lis l’horoscope une fois par mois dans les journaux. Je le fais par curiosité car je trouve amusant de connaître les prévisions pour chaque signe astrologique. Je ne crois pas vraiment aux prédictions que je lis dans les journaux. Mais j’ai des doutes quant à ces prévisions astrologiques car je suis assez superstitieux. Je n’affirme pas que tout soit faux. C’est la raison pour laquelle je feuillette l’horoscope de temps en temps. Jeudi 16 février 2012 | 10 du mat’
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DU MAT’
Economie et social
Lyon côtoie les grandes villes universitaires
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Vendredi 17 février 2012 | N°23
EDITO
Présidentielle : campagne de pub ?
Le net en campagne Par Geoffrey Fleury Depuis le début du mois, les intentions de vote pour Nicolas Sarkozy sont en hausse d’un point. Mais il reste loin derrière François Hollande, favori du premier tour (30% d’intention de vote contre 25,5%), selon un sondage réalisé hier par Ifop-Fiducial. Depuis mercredi soir, le président sortant est candidat à sa propre succession. Une annonce attendue et suivie par plus de 10 millions de téléspectateurs durant le JT de 20h sur TF1. Le chef de l’Etat, qui a démarré sa campagne sur le terrain hier à Annecy, terre ancrée à droite, est sorti vainqueur de la première bataille médiatique. Avec Sarkozy, TF1 a enregistré 36% de parts de marché contre 28% pour Hollande (sur le plateau de TF1, le 22 janvier dernier) candidat proclamé depuis le 16 octobre dernier et le résultat final des primaires PS. La Timeline, le journal de Facebook, mis en ligne depuis le début de la semaine atteint déjà les 20 000 abonnés tandis que le compte Twitter officiel de Nicolas Sarkozy, rendu publique, totalise déjà près de 75 000 « followers » en deux jours. La toile attire des jeunes et nouveaux électeurs potentiels. Une cible qui avait favorisé Barack Obama lors des présidentielles américaines de 2008. La recette peut-elle être applicable en France ? En 2011, le pays compte 20 millions d’utilisateurs, dont la moitié est âgée de 18 à 34 ans.
Avec la déclaration de candidature de Nicolas Sarkozy mercredi soir, la campagne est véritablement lancée. Décryptage de sa stratégie de communication. Pages 2 et 3
FAIT DIVERS
sciences et technologies
1e arrondissement : un blessé grave dans un incendie
Mobile : vers une dépendance technologique
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VIVRE A L’UPI
Cheerleaders : les pompoms s’agitent au CEFAM Page 8
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Envie de vous abonner ? Envoyez un mail à 10dumat@gmail.com LE FAIT DU JOUR
Entre 2007 et 2012, les affiches de campagne de Nicolas Sarkozy et leur slogan sont restés dans la même tonalté / © Montage 10 du Mat’
PRESIDENTIELLE Nicolas Sarkozy a dévoilé son slogan et son affiche de campagne
Un marketing politique à double tranchant Par Natacha Verpillot
A
peine déclaré candidat, Nicolas Sarkozy démarre sa campagne sur les chapeaux de roues. Hier avait lieu son premier meeting à Annecy tandis que son affiche et son slogan de campagne « La France forte » étaient dévoilés dans la foulée de son intervention télévisée. La force de l’affiche L’affiche de 2012 est complètement différente de 2007. Exit, les collines verdoyantes et le beau ciel bleu, place à la mer et au coucher de soleil. La mer, une image auquel il faisait déjà référence lors de son passage à la télévision mercredi en se définissant tel « un capitaine dans la tempête ». Fini également 2007 et un candidat, de pied en cape, qui regardait en direction des Français sur son affiche. Celle de 2012 révèle un gros plan du visage de Nicolas Sarkozy, de trois quart, le regard au loin. Bien entendu, l’affiche a été longuement pensée par une horde de communicants et de publicitaires. Pour Emeline Leculier, sémiologue, le message que le candidat souhaite faire passer est évident. « Il veut faire progresser notre société, en l’occurrence la France, via des prises de positions fortes, mais sans violence ni agression ». En effet, la mer représenterait la force et la puissance
10 du mat’ | Vendredi 17 février 2012
tandis que le coucher de soleil signifierait l’apaisement. D’après Romain Blachier, consultant en communication politique lyonnais, l’affiche de Nicolas Sarkozy revêt plusieurs aspects positifs. « Le côté zen et reposant lui permet de compenser son image d’agité. De même, l’image reflète bien sa stature présidentiel », remarque Romain Blachier. « Son message est clair, il veut signifier que s’il en fait baver aux Français, c’est pour renforcer la France », ajoute-t-il. L’image d’un président fort, voilà ce que Nicolas Sarkozy souhaite montrer aux Français. « Il souhaite sans doute démontrer qu’il est l’homme de la situation. Le président qu’il faut à la France dans un contexte de crise financière et économique », confirme le politologue Haoues Seniguer. Pourtant l’affiche du président sortant comporte un certain impair, à savoir le manque d’occupation de l’espace à la droite du président. « Ce grand vide est la porte ouverte à de nombreux détournements d’affiches sur internet. Une sorte de lynchage », constate Romain Blachier. Son
affiche contraste avec le classicisme de celle de François Hollande. Son regard va dans la direction des Français et le code couleur utilisé, le rouge, fait écho au Parti socialiste. « selon moi, l’affiche de Nicolas Sarkozy est prévue pour les deux tours et celle de François Hollande uniquement pour le premier tour du fait du code couleur trop représentatif de la gauche », suppose Romain Blachier.
« En faire baver aux Français pour renforcer la France »
Le slogan, un copier-coller Le raté, c’est plutôt le slogan « La France forte ». Une phrase qui a toute son importance dans une campagne électorale tant il résume le projet du candidat. « Le slogan a cette capacité d’imprimer plus facilement les esprits et de synthétiser en une formule courte ou lapidaire, une ambition ou un projet politique. D’où sa grande importance et utilité, en campagne électorale, pour susciter de l’adhésion autour d’un candidat et de son projet », explique Haoues Seniguer. Un mot d’ordre en somme. Le slogan du président candidat choque tant il fait écho à la formule adoptée par Valéry Giscard D’Estaing
lors de la présidentielle de 1981, « Il faut une France forte ». Un slogan qui n’a d’ailleurs pas porté chance au candidat, éliminé au deuxième tour alors qu’il briguait un second mandat de chef d’Etat. « Le fait que ce soit celui que VGE vantait lors de sa défaite en 1981 face à François Mitterrand peut créer un malaise », affirme Véronique Reille-Soult, conseillère en communication et chroniqueuse politique sur I-Télé. Ce côté vintage, recyclé n’est pas sans rappeler le contexte de crise économique auquel était confronté Valéry Giscard d’Estaing. Il existe aussi, selon Romain Blachier, une dichotomie entre l’affiche et le slogan. « Il s’adresse à la France alors que son image le montre très isolé », commente le communicant. Le fait que Nicolas Sarkozy incorpore « la France » dans son slogan ne présente pas vraiment d’originalité. Les autres candidats de droite ayant tous choisi de mettre le pays en avant. « Les candidats de cette famille politique cultivent une relation particulière à la France, à ses valeurs, à son histoire et à son terroir. Ils cherchent aussi à montrer à l’opinion publique qu’ils sont au service de la France ne nourrissant, à travers leur candidature, aucune ambition personnelle », affirme Haoues Seniguer.
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INTERVIEW
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Véronique Reille-Soult analyse la campagne présidentielle sur le web
« Internet à la portée des candidats » Par Guillaume Bouvy
La campagne sur le Net s’emballe
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éronique Reille-Soult est présidente de l’agence 910, une société de communication, mais aussi de réputation et d’influence. Elle intervient par ailleurs tous les samedis sur la chaîne i-TELE, dans une chronique politique au sein de l’émission « Ce qu’il fallait décrypter », portant notamment sur l’Internet. Quels sont les supports principaux sur Internet pour les candidats à l’élection présidentielle ? Les sites de campagne sont d’abord la base pour tous les candidats. Ensuite, différents satellites se développent autour, comme des sites militants, à l’image du site touspourhollande.fr. Les outils de masse les plus utilisés sont les réseaux sociaux, principalement Facebook et Twitter et Google+ dans une moindre mesure. Il y a aussi les blogs et autre vidéos postées sur Youtube ou Dailymotion. Derrière tous ces outils numériques se cachent à chaque fois des équipes plus ou moins nombreuses. Il y a une trentaine de personnes pour François Hollande et Nicolas Sarkozy, un peu moins pour d’autres candidats, en fonction de leur budget. Ce qui est très appréciable pour les candidats, c’est qu’Internet permet de toucher un maximum de personnes tout en minimisant les coûts. Constate-t-on une évolution significative depuis la dernière campagne présidentielle ? Ce qui est frappant, c’est qu’en 2012, les outils numériques sont maîtrisés. Il y a de vrais professionnels qui s’occupent de cette campagne, et cela se voit. Même s’il y a eu des rumeurs quant à l’accès à la « Timeline » (sorte de journal de bord en ligne) de Facebook par l’équipe de M. Sarkozy, cette nouvelle technologie était tout à fait à sa portée. Et puis en 2007, l’équipement des Français en matière
Selon Véronique Reille-Soult, la campagne présidentielle a su s’adapter à Internet / © D.R. d’informatique n’était pas le même. Les réseaux sociaux se sont largement développés, ce qui donne la possibilité aux citoyens de donner leur avis et de partager des informations. L’utilisation des outils de campagne en ligne se ressemble-telle d’un candidat à l’autre ? De manière générale, les outils Internet permettent de simplifier les discours et donnent des éléments de langage. JeanLuc Mélenchon l’a bien compris d’ailleurs, avec son site où l’on peut trouver un webdocu chaque semaine. C’est-à-dire une sorte de série sur Internet pour que les internautes puissent le suivre tout au long de sa campagne. Le candidat Front de Gauche a également ouvert son « mur » sur Facebook, tout en donnant la possibilité aux utilisateurs du site de faire des propositions de sujets. M. Mélenchon s’inscrit donc pleinement dans une logique participative. Ce n’est pas tout à fait la même chose par exemple pour Marine Le Pen puisque de son côté, elle utilise davantage la forte présence de blogs d’extrême droite, qui représente une réalité de présence en ligne sous la forme d’une vraie communauté. François Hollande, lui, a recopié ce qu’a fait Barack Obama, à savoir la mise
en place d’outils en ligne pour les militants afin de faire du porte-à-porte, par géolocalisation. On y retrouve aussi, comme sur la plupart des sites de campagne, la possibilité de transférer ou partager sur les réseaux sociaux les informations du candidat. L’équipe de Nicolas Sarkozy fonctionne plus à l’ancienne, avec rien de très nouveau sur Facebook et Twitter où l’on retrouve un simple système de partage. Internet n’est-il pas un prisme déformant de la réalité de la campagne présidentielle ? Ce qui est un prisme déformant, c’est Twitter surtout. Ce réseau social n’est pas très révélateur de tout le monde et particulièrement des Français. Twitter est constitué par une sphère médiaco-politique très informée en majorité. En revanche, Facebook est bien plus révélateur de l’opinion publique, puisqu’il est possible pour les internautes de laisser des commentaires sur les pages publiques des candidats, sans nécessairement se rendre aux débats et meetings. Certes, Nicolas Sarkozy, comme les autres, ne lisent pas forcément tous les commentaires laissés sur leur page le soir avant se coucher, mais ils en tiennent tout de même compte.
Alors que l’équipe de campagne a créé sur Twitter le 12 février un hashtag intitulé « #NS2012 », le site Internet du journal Midi Libre relevait que le hashtag (mot-clé introduisant chaque tweet, symbolisé par un #) « #sarkocasuffit » était le premier hier matin, juste devant #Franceforte et #Hervémorin (qui a annoncé son désistement au profit de Nicolas Sarkozy). De la même manière que le hashtag #Giscard, qui a fait son grand retour, sans doute en clin d’œil au slogan de campagne. Le profil Twitter de Nicolas enregistrait 5 345 tweets hier au soir, avec déjà 32 406 abonnés. A noter un tweet émanant de la Maison Blanche (officiel), souhaitant la bienvenue à Nicolas Sarkozy avec une photo de ce dernier aux côtés de Barack Obama dans le Bureau ovale. Du côté de Facebook, la simple déclaration sur la page de Nicolas Sarkozy « Oui, je suis candidat à l’élection présidentielle », a fait des émules : 26 694 personnes ont « aimé » en quelques heures, pour un profil qui compte près de 534 498 fans. Les commentaires ont fusé en dessous de cette simple phrase, allant jusqu’à un peu plus de 8 000 réactions. Parmi celles-ci, des messages de soutien comme celui de Eric C. : « Vas-y nico, fais voir ce que tu vaux », ou de multiples « bravo ». Certains mécontents, tels que Micheline L. s’indignant : « Vous êtes tous pourris à supprimer les commentaires qui ne vous plaisent pas ». On y trouvait également des commentaires plus décalés, à l’image de celui d’Arthur S. qui commentait : « hmmm Carla Bruni ». G.B
➢ Le doublon
➢ Ludique
Quand un candidat à l’élection présidentielle choisi un slogan,
Slate s’amuse, suite aux ressemblances de l’affiche de campagne de
il a le devoir de le déposer à l’Institut national de la propriété industrielle (INPI). Le slogan pour lequel a opté Nicolas Sarkozy, « La France forte » l’est depuis 2002. Cette formule a, en effet, été déposée par une communicante, Laurence Henriot. Selon les registres de l’INPI, elle est donc la seule à pouvoir se servir de slogans dans des opérations de communication. Nicolas Sarkozy n’a donc pas uniquement copié une partie du slogan de Valéry Giscard D’Estaing de 1981.
Nicolas Sarkozy avec d’autres campagnes antérieures, le site Internet Slate.fr s’est amusé en mettant en ligne une nouvelle version du «sloganiseur». Il s’agit, en deux mots, de démontrer que l’élaboration des fonds et des slogans d’affiches de campagnes peuvent être tout aussi aléatoires qu’improbables. Si vous vous sentez l’âme d’un communicant politique en un clic, rendez-vous sur le site de Slate (en Une, « Créez votre affiche de campagne en un clic »). Vendredi 17 février 2012 | 10 du mat’
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FAIT DIVERS
EN IMAGES
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Un incendie s’est déclaré dans un immeuble du 1e arrondissement de Lyon hier matin
Un homme blessé dans un incendie Par Lucile Bellon
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n appartement ravagé par le feu, un blessé et plusieurs personnes évacuées. Voilà le bilan de l’incendie qui a démarré hier matin au 10 rue Romarin dans le 1e arrondissement. 65 sapeurs-pompiers et 15 véhicules de secours ont été envoyés à 5h41
pour éteindre les flammes. A leur arrivée, un homme gisait sur le sol. D’après les pompiers, il aurait sauté par la fenêtre de son logement, à une dizaine de mètres du sol, pour échapper au feu. Deux autres personnes ont été légèrement blessées. 27 autres ont dû être évacuées de l’immeuble.
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1 - une soixantaine de pompiers ont investi le quartier de l’Hôtel de Ville hier à l’aube. 2 - un incendie s’est déclaré au niveau du 10 rue Romarin. 3 - les pompiers sur place ont nettoyé les lieux et déblayé les gravats, après avoir maîtrisé les flammes. 4 - rapidement éteint, l’incendie a bloqué une partie des rues Terrail et Romarin toute une partie de la journée.
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ECONOMIE ET SOCIAL
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ENSEIGNEMENT Lyon est la 14e meilleure ville étudiante au monde, d’après une étude britannique
L’excellence parle toutes les langues Par Lucie Barras
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yon n’a plus rien à envier aux villes universitaires américaines. La cité est classée 14e meilleure ville étudiante au monde, selon une étude de la société britannique QS, spécialisée dans les classements universitaires. Paris a remporté la palme, tandis que Toulouse est 46e. « Aujourd’hui, l’ambiance est un peu tendue sur le campus : nous sommes en pleine élection des syndicats étudiants, et les policiers ont dû intervenir pour des bavures. » Dans la cour de l’Université Lumière Lyon 2, Charles Bozonnet, cheveux de paille et bonnet en laine, distribue des tracts aux étudiants. Ce Savoyard est arrivé en licence d’économie et gestion « par hasard ». Après un échec au concours d’entrée à l’IEP, il décide de rester. « Lyon a le statut d’une grande ville, mais le centre est plutôt concentré. Je peux profiter de la vie nocturne, des espaces verts, et courir le long des quais. Le seul point noir, c’est le coût des loyers : je paye plus de 500 euros pour 18 m². » Lyon la cosmopolite « Trop grise et trop grande ». Comme Charles, beaucoup d’étudiants ne quitteraient Lyon pour Paris — grande lauréate du classement QS — pour rien au monde. Mais si le charme et la convivialité de la capitale des Gaules comptent dans le classement comme dans le cœur de ses
habitants, l’étude s’est également attachée à la grande variété des cursus, à leur coût ou encore à l’effort d’internationalisation des établissements. Lydia, élégante Haïtienne, ne vit à Lyon que depuis deux mois. Lorsqu’on lui propose de passer des sélections pour le programme « Francophonie, nouvelle économie et développement durable », à Lyon 3, elle saute sur l’occasion. Et la voilà dans cette ville « calme et agréable », où elle a déjà pris ses marques. Pour la jeune femme, Lyon est un site d’excellence universitaire, au même titre que Paris, Montpellier et Bordeaux. Le développement international des universités est un élément clé du classement QS. Jacques Gerstenkorn, Vice-président en charge de la vie étudiante, et professeur de cinéma à Lyon 2 en est convaincu. « Nos universités ont développé de nombreux accords d’échanges. Du côté des pays émergents comme la Chine, ou l’Inde, mais aussi, traditionnellement, avec le Canada. A Lyon 2, nous avons 4 000 étudiants en échange. » Un enseignement enrichi Beaucoup d’étudiants viennent de l’étranger hors-échange. D’où l’intérêt de développer les structures d’accueil comme MAEVA à Lyon 2, ou Boréal à l’Université Claude Bernard Lyon 1. Un moyen pour les nouveaux arrivants de trouver un lieu
Les amphitéâtres lyonnais figurent parmi les meilleurs du monde / © DR
d’échange, et de s’impliquer dans des projets culturels. « Les étudiants étrangers viennent chercher des cursus spécifiques, comme celui des arts du spectacle à Lyon, affirme Jacques Gerstenkorn qui a repris sa casquette de professeur. Pour un groupe, c’est enrichissant d’avoir un point de vue venu d’ailleurs. Les étudiants étrangers ont un comportement différent. Ils participent plus facilement, et entraînent les autres. » Pour lui, le classement QS sort des sentiers battus, et son importance n’est pas anecdotique. « Alors que nous vivons un durcissement des conditions d’accueil des étudiants étrangers, alors que les circulaires Guéant tentent de limiter l’ouverture, nous devons cultiver la tradition d’hospitalité. »
ZOOM Un classement d’un nouveau genre
QS ne prend pas en compte que le QI Le top 50 des villes universitaires est disponible depuis mercredi. C’est la première fois que Quasquarelli Symonds (QS) établit ce classement par villes. Une étude qui bouleverse les critères généralement acceptés pour évaluer les universités. Résultat, alors qu’un monopole des cités universitaires britanniques et américaines était attendu, 7 des 15 meilleures villes se situent en Europe continentale.
QS a ainsi pris en compte une douzaine de critères, comme le coût des inscriptions, la qualité de la vie, les performances des écoles, l’ouverture internationale, la proportion d’étudiants dans la population ou l’employabilité des étudiants. Paris arrive première, Lyon 14e, et Toulouse 46e. Un bon résultat, alors que l’Hexagone n’abrite aucun des 30 meilleurs établissements au monde.
Oui, mais la France compte le nombre le plus important d’établissements étudiés, et surtout les frais d’inscription n’y sont pas exorbitants. A Lyon, le montant pour une année universitaire est en moyenne inférieur à 1 000 dollars (760 euros). A Boston, il faut compter 40 000 billets verts. L.B. http://www.topuniversities.com/ student-life/best-student-cities/2012
EN BREF Le classement
L’EM au top L’Ecole de management de Lyon (EM Lyon) se trouve 4e du classement général des grandes écoles de commerce délivrant le grade de master, selon Le Point. Au pied du podium pour la 4e année consécutive, l’EM Lyon reste bien classée pour l’hebdomadaire. Le taux d’insertion à deux mois, après la sortie de l’école, est l’un des meilleurs du classement : 90%. HEC est en tête devant l’Essec et l’ESCP Europe. L’IDRAC Lyon se classe 5e. Le groupe privé perd une place sur les 4 dernières années.
La condamnation Justice
Jean-Marie Le Pen a été condamné à trois mois de prison avec sursis et 10 000 euros d’amende pour ses propos sur l’Occupation, hier par la cour d’appel de Paris. L’ancien président du Front national était rejugé pour avoir déclaré que l’Occupation allemande n’avait pas été « particulièrement inhumaine » entre 1940 et 1945. Des déclarations parues en janvier 2005 dans l’hebdomadaire d’extrême-droite Rivarol. Cette peine pour « contestation de crimes contre l’humanité » confirme celle prononcée par le tribunal correctionnel de Paris le 8 février 2008. Vendredi 17 février 2012 | 10 du mat’
6 SCIENCES ET TECHNOLOGIES TELEPHONIE
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Les constructeurs vont-ils trop loin ?
L’innovation avant tout Par Nicolas Gil
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Voilà à quoi pourrait ressembler le mobile du futur chez Nokia : le “Morph” / © Nokia
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arrivée fracassante de Free sur le marché du mobile a engendré, il y a peu, une véritable guerre entre opérateurs. Une guerre qui relève d’un phénomène plus global : la course au consommateur sur le marché de la téléphonie. Et si les offres de la firme de Xavier Niel se révèlent, financièrement parlant, d’une attractivité à toute épreuve côté opérateurs, le pendant « constructeurs » du marché est plus complexe. La multiplicité des marques et la versatilité des clients poussent les entreprises à pousser l’innovation toujours plus loin pour tenter de nous attirer dans leurs filets. De l’antique Nokia 3310 à l’iPhone d’Apple, il existe un gouffre gigantesque qui s’est constitué en moins d’une dizaine d’années : le noir
et blanc et les boutons se sont effacés au profit du tactile, de la commande vocale et autre géolocalisation. Les constructeurs rivalisent d’imagination pour que leur modèle fasse la différence. D’où une question : ne sommes-nous pas entrés dans une surenchère technologique qui n’a rien de… gratuit ? Nouveauté vs simplicité Sur le sujet, deux écoles s’affrontent naturellement : ceux qui ne peuvent se passer des innovations dans la vie de tous les jours, et ceux qui n’oublient pas que le rôle premier d’un téléphone est de pouvoir téléphoner. « J’ai besoin de pouvoir être connecté à Internet en permanence, de pouvoir consulter mes mails ou même de retrouver mon chemin si je me perds », explique Pierre, étudiant.
« Les smartphones permettent de faire tout ça, et c’est ce qui m’attire. Mais je ne dis pas que je céderais à n’importe quelle nouveauté, il faut que j’y trouve mon intérêt. » L’intérêt, justement, c’est parfois là que le bât blesse. Un exemple ? Annoncée comme LA nouveauté de l’iPhone 4S, l’application Siri (un assistant personnel qui répond à la voix) semble avoir rapidement lassé certains de ses utilisateurs, et a même été critiqué par Steve Wozniak, co-fondateur d’Apple, dans une interview au site d’information américain Daily Beast. « Je suis mieux avec mon vieux portable », explique Elise, elle aussi étudiante. « Je trouve qu’on accorde trop d’importance aux smartphones. Bien sûr, c’est utile, mais à force de vouloir y mettre le plus de gadgets possibles, les téléphones deviennent hors de prix, trop lents, pour des trucs souvent inutiles. Moi, tout ce qui m’intéresse, c’est téléphoner. Le reste, je le fais sur mon ordinateur », conclutelle, son vieux Nokia à la main. Des évolutions qui inquiètent S’il existe évidemment un lot de réticents, la guerre à l’innovation n’est pas près de s’arrêter pour autant. Une guerre qui prend parfois des proportions démesurées. Depuis août dernier, une bataille juridique fait rage entre Apple et Samsung. La marque à la pomme accuse son concurrent d’avoir imité ses produits, violant ainsi les brevets déposés. Résultat : la tablette Galaxy Tab 10.1 a été interdite à la vente en Allemagne, menant à une contreattaque du constructeur sud-coréen qui a accusé à son tour Apple de l’avoir copié. Des procédures sont toujours en cours dans plusieurs pays. Une querelle dont le client risque de devenir une victime collatérale quand des produits
ZOOM Le vintage revient à la mode
10 du mat’ | Vendredi 17 février 2012
devenant même un argument de vente pour certains. Idem côté vêtements, avec une vraie multiplication des boutiques vintage dans le pays, et même un marché dédié à Lyon (qui se déroulera cette année les 2 et 3 juin 2012, dans un lieu encore à définir). Un phénomène qui n’a pas échappé non plus aux professionnels de la communication, puisque les affiches ou les spots publicitaires sont également passés à la moulinette vintage.
EN BREF Appel à candidature Obésité Dans le cadre d’une étude sur un système de traitement innovant de l’obésité (abiliti), la clinique LyonNord recherche des patients souffrant de cette maladie. Le but de cette étude est d’évaluer la perte de poids et les changements de comportement alimentaires lorsque l’on compare le système abiliti et l’anneau gastrique. Le traitement est gratuit. Une soirée d’information est organisée le jeudi 1e mars à 19 heures à la Polyclinique de Rillieux. Contact : Professeur Dargent 04.72.01.38.00
L’étude
Consommation à l’ancienne Si la téléphonie comporte son lot d’adeptes de mobiles à l’ancienne, ce n’est pas le seul domaine touché. En effet, depuis plusieurs mois, la mode est au vintage, à ces produits jugés vieillots il y a encore peu, qui ont connu leurs heures de gloire avant les années 1980. En tête de liste : le vinyle. Enterrées par l’arrivée du CD, les galettes noires font un retour fracassant sur les étals de disques, s’affichant de plus en plus dans les grandes enseignes, et
sont retirés de la vente en attendant les jugements. Tout ça pour des questions d’innovation, où l’intérêt du consommateur ne rentre plus en ligne de compte. Mais les répercussions d’une surenchère technologique ne se limitent pas à çela. En ligne de mire : la géolocalisation. Ce type de service, qui permet de signaler à tout moment où l’on se trouve, inquiétait déjà la Commission nationale des libertés informatiques (Cnil) en 2010, qui pointait du doigt les risques pour la vie privée des utilisateurs. « Le risque inhérent à tous les réseaux sociaux est celui de partager trop d’informations personnelles sur soi. C’est d’ailleurs ce qu’ont voulu dénoncer les créateurs du site anglais PleaseRobMe.com (“Cambriolezmoi s’il vous plaît”). Ce site recense les maisons vides à partir de tweets type “parti de chez moi, suis au Starbuck” localisés via le service Foursquare. Une façon efficace d’attirer l’attention des internautes sur une tendance potentiellement dangereuse », signale ainsi la Cnil. Pour autant, même si la surenchère technologique peut amener à de tels questionnements, on voit mal les constructeurs arrêter leur course effrénée. Quant à savoir jusqu’où ils sont prêts à aller, seul l’avenir le dira.
Musique Pourquoi la célèbre On a ainsi pu voir une vaste campagne virale pour la promotion de certains réseaux sociaux, ou encore des infographies vieillottes venues de chez Canal +. Plus parlant encore, Coca-Cola a ressorti l’année dernière, à l’occasion de son 125e anniversaire, le modèle de bouteille qui existait dans les années 1960. Autant d’exemples qui prouvent que l’effet vintage se répand de plus en plus dans notre univers de consommation. N.G.
chanson Someone like you de la chanteuse Adèle fait-elle pleurer ? Le Wall Street Journal a demandé l’avis de neuroscientifiques et de psychologues. Pour l’un d’entre eux, auteur d’une étude, les « chansons qui font pleurer » commencent calmement avant l’entrée abrupte d’une nouvelle voix lors du refrain. Comme celle de l’artiste primée aux Grammy Awards, ces chansons « contiennent des variations imprévues de la mélodie ou de l’harmonie ». A la question : « Pourquoi cette tristesse est-elle populaire ? », des scientifiques répondent qu’une musique intense « provoque la libération de dopamine le cerveau, avec des effets similaires à ceux de la nourriture, du sexe ou de la drogue. »
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INFORMATIQUE
VIVRE DANS LE 9e
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La plateforme i-Lyon9 propose un blog pour les associations de l’arrondissement
Une boîte à outils en ligne
Par Eve Renaudin
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n site internet à la portée de tous, même sans formation informatique. C’est le pari que s’est lancé Marcel Rebolle dès 2004. Ce consultant internet est le créateur d’une plateforme spécialisée, « i-citoyen », et de sa déclinaison « i-Lyon9 », regroupant les acteurs du 9e arrondissement de Lyon. « Mon but était d’apporter des solutions informatiques clé en main aux associations et aux petits commerçants en quête de visibilité », déclare-t-il. Lancé en 2006, i-Lyon9 s’occupe actuellement d’une vingtaine d’associations sur l’arrondissement. La première à avoir adhéré, la MJC Duchère, reste la page la plus consultée avec environ 6000 visites par mois. Un service dont la responsable informatique de l’association se déclare satisfaite : « A chaque question technique qui se présente, il suffit d’appeler Marcel et il résout le problème le plus rapidement possible. »
« Je ne suis pas formée à l’informatique mais c’est très simple d’utilisation » Facilité d’utilisation Au-delà du monde associatif, d’autres acteurs présents dans le 9e arrondissement profitent du service « i-Lyon9 ». Ainsi, l’école Sup de Com a créé son blog directement via la plateforme. Coralie Mozdzynski, assistante de communication, s’occupe de mettre à jour cette page. Elle n’a jamais eu à faire à l’équipe technique du site car, de son propre aveu, elle n’a jamais rencontré de problème. « Je ne suis pourtant pas formée aux outils informatiques mais la prise en main est telle-
QUOI DE NEUF ? Visite guidée
Histoires de voies
Comme chaque troisième dimanche du mois, le musée Gadagne organise une visite commentée. Celle de ce mois-ci concerne les anciennes voies de communication du 9 e arrondissement. Qu’elles soient romaines, royales ou vestiges de chemins agricoles, découvrez-les à partir de 15h. La visite a été conçue
Marcel Rebolle a lancé la plateforme « i-Lyon9 » en 2006 / © DR ment simple que j’ai tout de suite compris comment mettre les articles en ligne. » Le blog a pour but de promouvoir les événements organisés par l’école et attire une soixantaine de visiteurs par jour. Une visibilité qui s’explique par un bon référencement sur les moteurs de recherche. « Les clients sont mieux répertoriés que nous en général, s’amuse Marcel Rebolle, mais cela n’a pas d’importance puisque leur visibilité fait partie de nos priorités. » Toute une gamme d’abonnements Pour souscrire à « i-Lyon9 », il faut remplir quelques conditions. Tout d’abord, adhérer à la charte d’utilisation qui consiste en un rappel à la loi. Marcel Rebolle étudie chaque candida-
en partenariat avec le service archéologique de la Ville de Lyon. Inscriptions possibles jusqu’à samedi 12h au 04 72 10 30 30. Rendez-vous dimanche 19 février à 15h, place de Paris devant la gare de Vaise.
Théâtre
« Moi, j’aime... »
La Compagnie « De-ci, De-là » présente, du 16 au 19 février, un spectacle à
ture pour confirmer que l’association respecte des principes de laïcité par exemple. Puis il leur propose un tarif d’abonnement correspondant à leurs besoins. « Nos prix vont de 50 à 250 € par an, en fonction de l’espace alloué sur le serveur. » Une gamme qui offre l’avantage de s’adapter aux budgets des plus petites structures. En plus du blog, l’offre de service comprend l’intervention d’un ingénieur réseau en cas de pannes. Marcel Rebolle souhaite également reprendre à l’avenir un service laissé en friche sur la plateforme, cette fois-ci ouvert aux particuliers : les petites annonces. « Nous avions ouvert une rubrique au début du site mais nous l’avons laissé de côté assez rapidement. Dans un futur proche, j’aimerais relancer ce service, » explique-t-il.
la fois théâtral et musical. Sur une idée de MarieLaure Talazacq et Aude Maury, deux comédiennes se baladent entre sons, images et objets. Avec Karin Palmieri (Chant) et Aude Maury (Chant, Accordéon). Pour jeune public. Du 16 au 18 février à 10h et le 19 février à 11h. Acte 2 Théâtre, 32 bis Quai Arloing. Tarifs : 10€ / 8€ Réservation au 04 78 83 21 71.
Pas de prolongement à la Dargoire
Navette S10
Dans le cadre du Plan de déplacement urbain et dans le prolongement du projet Atoubus, la navette locale de Saint-Rambert sera maintenue. La S10 (ex-L76) assure la liaison entre les différents quartiers afin d’améliorer les services à la population. Pour autant, son prolongement jusqu’au secteur de la Dargoire ne peut être envisagé, malgré les demandes des habitants.
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VIVRE à L’UPI
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SPORT 25 étudiantes jonglent entre encouragements aux sportifs et chorégraphies pour les grands évènements
Cheerleaders jusqu’au bout des pompons Par Julien Bonnefond équipe de cheerleaders était présente, mais celle-ci n’avait pas abouti. Je trouvais cela dommage, alors j’ai retroussé mes manches avec des camarades. » Talita participe à des cours des « Lion’s » de Lyon, une équipe professionnelle. Voyant que son niveau n’est pas mauvais, elle organise alors les entraînements. « Pour les uniformes chaque fille débourse 35 euros », précise la coach. Dans cheerleaders, il y a leader, un mot qui résume assez bien les qualités de Talita. « Je suis là pour tout centraliser, je ne veux pas jouer au chef, juste que tout soit bien fait », assure Talita en souriant.
Même si l’équipe n’est pas professionnelle, les filles s’entraînent de 19h à 21h tous les mardis / © G.F.
«C
EFAM ! CEFAM ! CEFAM ! » Voilà comment se terminent les chorégraphies de l’équipe de cheerleaders de l’école de management international. Mercredi soir, les 25 filles étaient en représentation dans un bar lyonnais pour une soirée organisée par leur école. Les lendemains de fêtes sont toujours difficiles. Pour les étudiantes, un peu plus. « On nous a demandé de refaire la prestation, et comme le public était chaud j’ai poussé les filles sur scène », explique Talita Bouault, la coach de l’équipe. Résultat : « Elles étaient très contentes d’avoir montré ce que nous avions préparé. » Les courbatures du jeudi matin se sont quand même faites ressentir. Et pour cause. Dès mardi soir, c’était deux heures d’entrainement pour toutes les pom-pom-girls. Toutes les se-
maines, elles s’installent dans une des grandes salles de l’UPI, répètent, après un échauffement, les gestes, les pas, les portés. Pas toujours facile pour Talita Bouault de composer avec des jeunes femmes (exclusivement) qui n’ont pas toutes le même niveau. Mais la jeune étudiante ne panique pas : « J’explique à chaque fille pourquoi je la place devant ou derrière. C’est souvent pour une question de taille, que tout soit uniforme et que le public puisse voir chacune d’entre nous », expliquet-elle. Temps libre, organisation et engagements Talita Bouault est à l’initiative du projet. Elle a fait de la gymnastique rythmique synchronisée (GRS) avant d’arriver en première année au CEFAM. « L’idée d’une
« Pour les uniformes, chaque fille débourse 35 euros » Concrètement, il y a un premier aspect pom-pom-girl, où l’équipe supporte les basketteurs et les footballeurs du CEFAM, dans le genre des grandes écoles américaines. Un mimétisme qui trouve aussi une deuxième source d’inspiration : Les chorégraphies lors de grands événements. Le CEFAM organise des grandes soirées, pour Halloween, Thanksgiving, lors des « 48h » (lorsque des lycéens viennent découvrir l’école), à l’African Dinner ou au Closing ceremony (en mai). Pour tous ces événements, les cheerleaders réalisent une représentation en uniforme et en équipe pendant cinq minutes. Au programme des portés, des figures, et des sourires ! Et pour apercevoir les cheerleaders du CEFAM, si vous n’êtes pas de l’école, vous pourrez peut être passer la tête par la porte de la salle les mardis soir…
EN DIRECT DE L’UPI On air
En plus de votre rendezvous matinal quotidien avec le 10 du Mat’, vous pouvez également retrouver tous les jours le travail de nos confrères de la spécialité radio. Au programme aujourd’hui, un dossier sur la semaine mouvementée en Grèce, ainsi qu’un point sur l’annonce de la candidature 10 du mat’ | Vendredi 17 février 2012
de Nicolas Sarkozy. De plus, Radio ISCPA recevra dans ses studios le politologue Renaud Payre qui apportera des éclairages supplémentaires sur cet évènement. Retrouvez leurs interviews, reportages, chroniques et journaux à l’adresse suivante : http://www.keskiscpass.com
Petit écran
La spécialité TV n’est pas en reste et vous présente quotidiennement son journal de dix minutes sur l ’actualité du Grand Lyon et des alentours. Reportages, brèves... N’ hésitez pas à laisser vos commentaires ! http://www.youtube.com/ user/IscpaJT2012
Adresse: 47, rue sergent Michel Berthet Site Web: www.keskiscpass.com Email: 10dumat@gmail.com Tel: 04 72 85 71 71 Directrice de publication: Isabelle Dumas Directeur de la rédaction : Christian Redon Secrétaire de rédaction : Rodolphe Koller Rédacteur en chef : Geoffrey Fleury Rédacteur en chef web : Joël Chicouard Rédaction: Lucile Bellon, Julien Bonnefond, Guillaume Bouvy, Joël Chicouard, Geoffrey Fleury, Natacha Verpillot, Rodolphe Koller, Antoine Lebrun, Nicolas Gil, Eve Renaudin
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Exposition
SORTIR
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Histoire d’une ascension culinaire à l’exposition « Gourmandises »
Gadagne se met en appétit Par Antoine Lebrun
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epuis le 18 novembre dernier et jusqu’au 29 avril prochain, le musée Gadagne de Saint-Jean présente l’exposition « Gourmandises ». L’objectif affiché est de « revenir sur la réputation de capitale gastronomique de Lyon en illustrant les périodes et personnalités qui ont contribué à celle-ci », explique Carole de SaintEtienne, chargée de communication du musée. L’exposition se répartit dans quatre pièces. Chronologiquement d’abord, présentant les bistrots et « Mères » (La Mère Fillioux, La Mère Brazier) ayant grandement influencé la réputation gastronomique de la ville. Des écrits litté-
Lyon était considérée comme l’une des capitales de la bière raires de Stendhal entre autres expliquent aussi pourquoi l’on mange aussi bien à Lyon. Ainsi, le poète Clément Marot estime qu’un « séjour à Lyon est plus doux que cent pucelles », tandis que Stendhal admet mieux manger à Lyon qu’à Paris. L’espace suivant, s’appuie sur la reconnaissance officielle de Lyon en tant que capitale gastronomique en 1925 par Curnonsky, un célèbre critique culinaire surnommé « le prince des gastronomes ». Les photos et documents d’archives témoignent de l’importance des menus dans les décisions politiques et du lien étroit entre gastronomie et politique. De nombreux chefs d’Etat se rejoignant à l’époque à Lyon pour manger. Les documents, photos, couverts, et autres vêtements ont tous été prêtés par les restaurants ou par des particuliers
Une maquette de bouchon lyonnais plus vraie que nature / © A.L. possédant d’anciennes cartes de menus par exemple. « C’est la première fois que le personnel du musée Gadagne réalise une exposition de A à Z, notamment grâce au travail de recherche et de documentation de la conservatrice (Maria-Anne Privat-Savigny) », précise Carole de Saint-Etienne. Dans la pièce voisine, des affiches rappellent que Lyon est (ou était) considérée comme l’une des capitales de la bière au XIXe siècle, appréciée pour le goût apporté par l’eau du Rhône. Paul Bocuse occupe une grande partie de cet espace : sa vaisselle, sa célèbre soupière, quelques-unes de ses tenues, de ses récompenses et des photos d’archives dont une avec Valéry Giscard d’Estaing. La dernière étape est
la pièce des grands pâtissiers lyonnais. Les artisans du sucré tels que Bernachon (chocolat) et Nardonne (glaces) sont mis à l’honneur en tant qu’ouvriers les plus célèbres de la capitale des Gaules. Mais la merveille de l’expo est ailleurs. Une maquette plus vraie que nature d’un bouchon lyonnais attire l’attention de tous. Inspirée de trois bouchons lyonnais existants, la maquette est composée de boiseries en noyer véritable, de vaisselle en porcelaine et verre et de pots remplis de vrai Beaujolais. Les accessoires représentés ont été photographiés puis reproduits à l’identique pour un résultat bluffant. La gastronomie étant un sujet populaire, l’affluence est deux fois supérieure à une exposition classique.
NOTRE SéLECTION Théâtre Les amours tragiques au TNP La puissance de la langue, la maîtrise de son énonciation, la précision du geste, la magnificence des costumes et l’envoûtante lumière d’un éclairage entièrement réalisé à la bougie donnent à ce spectacle un raffinement et une finesse qui enchantent et émeuvent.
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Concert Dave, la tête d’or
Le Claude François des “temps modernes” ravira les vieilles oreilles au Théâtre Tête d’Or. A 67 ans et à peine remis d’un double pontage cardiaque, Dave
frétille comme un gardon sur scène. Entre nostalgie et inédits, le plus compréhensif des Hollandais revisite ses standards sur le style “soul”.
Théâtre Tête d’Or 60, av. Maréchal de Saxe Lyon 03 20h45 - 04 78 62 96 73 50€
Métal
Rock irlandais
Thin Lizzy reste un modèle pour
la majorité des groupes de hard rock et de heavy metal post-80. Depuis 1994, Thin Lizzy s’est reformé sans son leader Phil Lynott, décédé en 1986. Après un Bataclan quasi-complet à Paris en janvier, le groupe revient mettre le feu pour 3 dates françaises.
Transbordeur 3 Boulevard de la Bataille Stalingrad 69100 Villeurbanne, 04 78 93 08 33 38,50 €
Vendredi17 février | 10 du mat’
10 VOTRE WEEK-END
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BIEN-ETRE La huitième édition du Jardin des thérapies se tient ce week-end à la Croix-Rousse
A la découverte des médecines douces Par Lucile Bellon
E
n ces temps de grands froids, le corps est mis à rude épreuve. Outre la traditionnelle visite chez le médecin généraliste, de nombreuses formes de médecines alternatives existent. Ce week-end, le bien-être est à l’honneur. Pour la huitième année consécutive le Jardin des thérapies, organisé par l’association lyonnaise Zen & Nature, s’installe à la salle de la Ficelle, à la Croix-Rousse. Deux jours entièrement dédiés à la santé mais surtout à la médecine douce. « Le but de ce salon est avant tout d’informer et faire découvrir aux gens les thérapies alternatives », explique Frédéric Sansico, trésorier de l’association Zen & Nature et organisateur du salon. La médecine douce est souvent méconnue. Pourtant, elle recense de nombreuses pratiques « reconnues par les médecins qui souvent recommandent les thérapies alternatives » précise Frédéric Sansico. Et pour mettre en lumière cet autre type de médecine, l’association a convié une cinquantaine de thérapeutes de différentes spécialités. « Il y aura des stands et les visiteurs pourront discuter et écouter les explications des thérapeutes », reprend-il. L’occasion d’aborder des thèmes comme le développement personnel et de s’arrêter sur les nombreuses spécialités de la thérapie : réflexologie, naturopathie, musicothérapie énergétique, shiatsu et bien d’autres. « Les sujets abordés seront très variés » insiste Frédéric Sansico. Cette année, le salon accueille également un invité tout particulier : Jacques Martel, auteur Québécois du Grand dictionnaire des malaises et maladies. L’auteur donnera deux conférences sur « Comment décoder les ma-
Notre sélection Spectacle
Le clan des divorcées
Une pièce qui parle de divorce, de femmes et qui promet une soirée de rire. Stéphanie d’Humily de Malanpry, une bourgeoise qui vient de quitter un berger ardéchois décide de changer de vie en partant s’installer à
Plusieurs pratiques de la médecine douce seront présentées, notamment le Shiatsu / ©DR laises et les maladies » et « Les 5 étapes pour parvenir à la guérison ». Un salon entièrement gratuit Si l’objectif du Jardin des thérapies est de mettre en lumière un autre genre de médecine, l’association met un point d’honneur à rendre gratuite l’entrée du salon. « C’est très important pour nous » reprend Frédéric Sansico, « il existe beaucoup de salons dédiés au bien-être mais la plupart sont payants. C’est important de pouvoir le proposer gratuitement ». Aussi, afin de mettre
Paris. Elle cherche alors deux colocataires pour partager son immense appartement. Elle rencontre deux femmes divorcées : Mary Bybowl, une anglaise un peu extravagante et Brigitte, la rurale. Elles vont traverser l’épreuve du divorce ensemble et vont apprendre à se découvrir. Tous les jours à 20h sauf les lundis, dimanches.
l’évènement sur pied, l’association demande une contribution financière aux thérapeutes présents. Depuis sept ans, le salon a déjà séduit de nombreux fidèles de la thérapie alternative, mais attire aussi un peu plus de curieux chaque année. « Ces deux dernières années nous avons compté près de 1 500 visiteurs sur les deux jours », conclut Frédéric Sansico. Salon le Jardin des thérapies Salle de la Ficelle ,65 Bvd des Canuts Samedi 18 et dimanche 19 Février de 10h à 19h
Théâtre de Lulu sur la Colline 60 rue Victor Lagrange, Lyon7e
La bonne affaire
Les puces du canal
Le grand marché Rhône-Alpes de la brocante s’étend sur 8 hectares avec des zones d’exposition extérieures et intérieures, notamment des hangars de 5 000m 2.
Le deuxième marché aux puces de France propose des milliers d’objets, meubles et antiquités. Le dimanche, Les puces du canal accueillent quatre cents exposants. Jeudi et Samed i de 7h à 12h et le dimanche de 7h à 15h 1 rue du Canal 69100 Villeurbanne Pour plus d’informations : www.pucesducanal.com
Vendredi 17 février 2012 | 10 du mat’
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DU MAT’
Economie et social
Les anti-OGM veulent une interdiction Page 5 www.keskiscpass.com
Une affaire de sexe Par Joël Chicouard 68% : c’est le pourcentage d’étudiants ayant utilisé un moyen contraceptif au cours de leur vie étudiante, selon une étude réalisée au début de l’année 2011 par l’Union nationale des mutuelles étudiantes régionales (USEM). 9 étudiants sur 10 déclarent pourtant y avoir eu recours lors de leur premier rapport sexuel. Les cours d’éducation sexuelle et les campagnes de prévention autour de la contraception semblent désormais porter leurs fruits auprès des jeunes… Toutefois, la disparité est réelle entre filles et garçons. L’étude montre que 61% d’entre eux seulement utilisent un moyen contraceptif lors de leurs rapports sexuels. Par manque d’information, les hommes délaissent cette question. Environ 8 000 personnes ont franchi la porte du Planning Familial de Villeurbanne l’année dernière. Parmi elles, seuls 7% sont des hommes. « Dommage » pour l’une des militantes du centre villeurbannais. Dommage en effet car la contraception ne doit pas se borner aux femmes. Elle n’est pas une affaire de sexe ! Trop de couples estiment que la pilule efface tout risque de grossesse. Les hommes, davantage à la recherche de sensations baissent de vigilance et enlèvent volontiers le préservatif. Un petit bout de caoutchouc qui reste pourtant le meilleur moyen de contraception et de protection contre le sida.
Les étudiants, insouciants face aux dangers du sexe
© Joël Chicouard
EDITO
Mardi 21 février 2012 | N°24
L’Union nationale des mutuelles étudiantes régionales (USEM) a remis son rapport national sur l’état de santé des étudiants. Réflexe du préservatif, dépistage des MST et accessibilité aux professionnels de santé sont ciblés par l’étude. Pages 2 et 3
COULISSES
sciences et technologies
Le 10 du mat’ prend la température à Météo-France
La prochaine “Capitale Mondiale du Web”, c’est Lyon !
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ILS/ELLES FONT BOUGER LYON
Lyon tisse son réseau avec Paris depuis 80 ans Page 10
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Envie de vous abonner ? Envoyez un mail à 10dumat@gmail.com LE FAIT DU JOUR
Les étudiants utilisent de moins en moins de préservatifs après leur première relation sexuelle. Une ombre au tableau pour le rapport/ © G.F.
SEXUALITé
Le rapport de l’USEM sur la santé étudiante ne protège pas les jeunes
Le goût du risque Par Antoine Lebrun
A
l’occasion de la Saint Valentin et de la semaine nationale des relations affectives (du 9 au 13 janvier), l’Union nationale des mutuelles étudiantes régionales (USEM) a rendu son rapport national sur l’état de santé des étudiants. L’étude, réalisée tous les deux ans depuis douze années, a interrogé 8 535 étudiants. « Analyser les résultats obtenus et adapter des mesures pour progresser ». C’est ainsi que Marie Portal, coordinatrice nationale de la promotion de la santé à l’USEM, justifie ce rapport. Parmi les dizaines de chiffres qu’offre l’enquête, trois grands secteurs de la santé sexuelle des étudiants se dégagent. La contraception : 90% des étudiants déclarent avoir utilisé un moyen contraceptif, type préservatif, lors de leur premier rapport sexuel (à 17 ans en moyenne). Le chiffre est criant. Sauf que quelques années après, une fois ancrés dans la vie étudiante, ils ne sont plus que 68% à conserver ce reflexe. Si la stabilisation des relations l’explique, la tendance veut que les étudiants abandonnent le préservatif rapidement, optant
10 du mat’ | Mardi 21 février 2012
pour d’autres moyens moins contraignants, plus spontanés et confortables comme la pilule (qui n’est d’ailleurs pas forcément recommandée aux étudiantes ; voir plus bas). Mais le préservatif conserve une mauvaise image : il n’est pas associé à une relation fixe, et, face à la menace du sida, les étudiants ont tendance à oublier le rôle contraceptif du préservatif. « Il faut se protéger au début. Avec le temps, la confiance s’installe. Je ne me soucie plus de contraception aujourd’hui. Ma copine prend la pilule et tout va bien. Je ne m’imagine pas mettre de préservatif à chaque rapport », concède Jérémy, 21 ans, étudiant aux Beaux-Arts de Lyon et en couple depuis deux ans.
ne l’utilise plus, on s’expose aux risques des MST. Il reste le seul moyen de s’en protéger. De plus, une grande majorité des couples qui laissent tomber les préservatifs le font sans s’assurer de leur santé sexuelle. Mais si les étudiants ne se font pas dépister, ça n’est pas forcément parce qu’ils l’oublient : « La peur est un facteur important dans le dépistage, du sida notamment. C’est une maladie qui effraie. Et même si de plus en plus de gens vivent avec, c’est un mal dont on ne guérit jamais », renchérit Marie Portal. Le risque zéro n’existant pas, le dépistage est primordial. « Ça fait partie de la relation de confiance d’un couple. Quand on aime quelqu’un, on le protège. C’est la première chose à faire quand les choses deviennent sérieuses », estime Marion, étudiante au CEFAM et célibataire.
« Quand on aime quelqu’un, on le protège »
Le dépistage : 60% des étudiants ne se sont jamais fait dépister contre une ou plusieurs maladies sexuellement transmissibles (MST). Le décor est planté. Le problème majeur du préservatif, c’est qu’une fois qu’on
Le conseil : Un étudiant sur deux cherche des réponses à ses questions sur Internet. Si les chiffres de l’étude sont
similaires à ceux relevés il y a deux ans, celle-ci pointe une dégradation au niveau des suivis gynécologiques. Trop longue à obtenir, trop chère, une consultation coûte près de 70 € et se réserve six mois à l’avance. Les filles en ont aussi souvent peur. « C’est stressant de savoir qu’une personne, même médecin, va vous examiner d’une façon aussi intime. Les filles ne sont pas assez informées sur le déroulement d’une consultation », explique Charlotte, étudiante à Sup de Com. Dans le même temps, les gynécologues se rarifient. C’est pourquoi les généralistes devraient prochainement entrer en lice. Après une formation, ils seront compétents en matière de conseil contraceptif. Chez les hommes, les professionnels de la santé étant en majorité des femmes, il est parfois difficile de parler sexualité. Pour Marie Portal, « les médecins conseillent souvent la pilule aux jeunes femmes. Cela n’est pas le meilleur moyen à adopter pour une étudiante… La prise de la pilule nécessite une vie réglée, des repas à heures fixes. Si les étudiantes qui vivent chez leurs parents ont les moyens de la prendre régulièrement, les autres, dans leur appartement, ont souvent une vie plus décousue ».
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INTERVIEW
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Le Planning Familial du Rhône se trouve aux premières loges de la prévention
Toujours encadrées, même avec la pilule gratuite Par Eve Renaudin
M
arie-Paule Joannin, militante du « Mouvement Français du Planning Familial », occupe le poste de documentaliste au Centre de Villeurbanne. A ce titre, elle reçoit des jeunes gens désireux d’obtenir des informations sur la contraception ou plus généralement la sexualité. Une mission qui la confronte à un taux de désinformation toujours important. Avez-vous constaté une évolution de la fréquentation du Planning Familial ces dernières années ? Nous avons eu une augmentation de la fréquentation entre 2010 et 2011. Les chiffres d’il y a deux ans indiquaient le passage de 7 200 personnes. Il semblerait que nous ayons atteint les 8 000 l’année dernière. Ce qui ne change pas en revanche, c’est la proportion de femmes : nous avons 93% de patientes, tous âges confondus. Nous avons également une forte proportion de jeunes de moins de 30 ans. Ils représentent 68% de notre fréquentation et sur ce chiffre, près de la moitié ont moins de 25 ans et 25% sont mineurs. Pour ces derniers, nous avons créé une réunion d’information spécifique chaque mercredi. Les jeunes filles, parfois accompagnées de leur compagnon, qui le souhaitent peuvent y bénéficier de conseils pour une première contraception ainsi que d’une consultation médicale.
Comment expliquez-vous cette quasi-absence des hommes dans vos taux de fréquentation ? 7% d’hommes c’est très peu en effet. Je pense que c’est dû en partie à l’image persistante des centres du Planning Familial comme étant des lieux destinés exclusivement aux filles. C’est dommage car eux aussi ont besoin d’un endroit où parler, pas seulement de contraception mais aussi des relations entre hommes et femmes. Nous retrouvons tout de même un peu plus de mixité quand nous allons
Où est passé le plaisir?
Marie-Paule Joannin documente les jeunes sur la sexualité et ses conséquences. / © E.R. faire des actions de prévention à l’extérieur, notamment dans les collèges et les lycées. Nous y retrouvons des jeunes garçons et filles, parfois assez bien informés, mais souvent confus. Bien sûr, par rapport à trente ans plus tôt, c’est toujours un progrès. Mais nous devons tout de même défaire bien des préjugés. Depuis 2001, la loi prévoit trois heures d’éducation sexuelle par an mais dans les faits, les adolescents ont seulement droit à une session en 4e ou 3e et une autre au lycée, faute de moyens. Un rapport du docteur Israël Nisand préconise la gratuité et l’anonymat de la pilule pour les mineurs. Est-ce vraiment une solution pour faire baisser le taux d’Interruptions Volontaires de Grossesse (IVG) ? Il faudrait tout d’abord arrêter de lier systématiquement contraception et IVG. Ce n’est pas parce qu’une femme prend la pilule qu’elle ne va jamais tomber enceinte. Le risque zéro n’existe que dans les laboratoires. Même si le nombre de grossesses non prévues ne cesse de baisser en France, l’accident peut toujours arriver. Prescrire la pilule aux mineures ne supprimera pas le risque. Mais elle permettra dans le même temps un accès à l’information. Les médecins pourront leur expliquer exactement comment utiliser
ce contraceptif, voire les orienter vers un autre moyen plus adapté. Mais cette problématique en occulte une autre : pourquoi s’arrêter aux mineures alors que la plupart des demandes concernent les femmes âgées de 18 à 25 ans ? Vous parliez d’autres moyens de contraceptions. Lesquels, par exemple, pourraient convenir à cette tranche d’âge ? En France, la plupart des médecins croient encore, ou font croire aux patientes, que le stérilet n’est adapté qu’aux femmes ayant déjà eu au moins une grossesse. Or, il existe des modèles plus petits, destinés aux femmes nullipares, c’est-à-dire qui n’ont jamais eu d’enfant. Notre centre accueille d’ailleurs des gynécologues qui posent des stérilets. La faute à un dogme qui a perduré des années chez les médecins et qui consistait à dire qu’avant la première grossesse, une femme prenait la pilule et après, il fallait lui poser un stérilet. Heureusement, depuis 2007, les choses se débloquent et une véritable information sur les différentes méthodes de contraception commence à circuler. Nous avons même pu constater des excès dans l’autre sens puisque certains médecins commencent à préconiser de mettre systématiquement les adolescentes sous implant pour éviter les oublis de pilule.
Le sexe entre les adolescents n’est plus un sujet tabou. Mises en place depuis plusieurs dizaines d’années, les interventions sur l’éducation sexuelle dans les classes de lycées existent toujours. Et les sujets sont quasiment toujours similaires : contraception, prévention, maladies ou infections sexuellement transmissibles viennent alimenter les débats. Claudie Caufour est psycho-sexothérapeute et coach en développement sexuel dans le 6e arrondissement de Lyon. Pour elle, qui souhaiterait intervenir dans les classes, ces leçons de sexualité ne font que traumatiser les étudiants : « On évoque sans cesse la non protection, les infections, les dangers... Je ne dis pas qu’il ne faut pas se protéger, mais où est passée la notion de plaisir, de désir et d’orgasme ? Les adultes ne parlent que des risques. » Les risques : la gent masculine passe au dessus à en croire la spécialiste. « Pour le garçon, c’est délicat de refréner les pulsions. Mettre un préservatif, c’est mettre une barrière à l’amour et le garçon n’a pas envie de ça. Il a besoin de rechercher des sensations. » G. F.
➢ Le chiffre
➢ Le pourcentage
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10% C ’est l’aug ment at ion du nombre d’ Inter vent ion Volon-
C ’est le nombre d’antennes du C ent re de pl anif ic at ion et d’é duc at ion fami li a le (CPEF) rép ar t ies d ans tout le dép ar tement du R hône. L es CPEF dép ar tement aux qui of f rent des consu lt at ions g ratuites s ont situé es à Bron, Givors, Lyon 9, Neuv i l le-surSaône, O u l lins, R i l lieux-l a-Pap e, Tarare, Vau lx-en-Velin, Vénissieux, Vi l lef ranche-sur-Saône, Amplepuis, L’Arbresle et Thizy.
t aire de Gross ess e (IVG) che z les mineures de 15 ans à 17 ans. C haque anné e, ce s ont près de 15 000 j eunes femmes qui s e font avor ter. C e chif f re v ient s’aj outer au 70 000 IVG prat iqué es chaque anné e. L a France p oss è de l’un des plus hauts t aux de fé condité d’ Europ e... mais aussi d’ IVG (1,4% des femmes). Mardi 21 février 2012 | 10 du mat’
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EN COULISSES
MéTéO
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Le 10 du Mat’ a pris la température dans les locaux de Météo-France, à Bron
Opération prévisions
«L
Par Geoffrey Fleury
undi, nous annonçons de la grisaille dans le ciel lyonnais en début de matinée. Mais petit à petit, le soleil fera son apparition et devrait rester tout l’après-midi. » La prévision a été définie vendredi dernier et comme dans 90% des cas, Météo-France ne s’est pas trompée. « Il arrive qu’il y ait des approximations, mais le matériel est de plus en plus performant et précis », affirme Ludovic Magnouloux, chef prévisionniste. Quatre conférences par jour Le bulletin est enregistré au siège de Bron, un des sept centres interrégionaux dont dispose le groupe en France (le siège social étant basé à Toulouse). La filiale brondillante jouxte l’aéroport civil, comme c’est le cas à Andrézieux (Loire). « L’aviation a toujours besoin de se tenir informée des prévisions météo, c’est pour cette raison que plusieurs stations se trouvent près des aéroports. Ce fonctionnement date du début des années 1920 », précise Marie-Laure Rimet, prévisionniste. Le but de l’agence est de donner de l’info météo aux aviateurs, mais pas seulement. Elle gère les informations et les prévisions météorologiques du secteur Centre-Est (Auvergne, Rhône-Alpes et Bourgogne), qui regroupe 17 départements. Tout ce petit monde est mis en relation deux fois par jour. Vendredi, 13h50. La deuxième conférence téléphonique de la journée débute (la première a lieu à 6h). Une réunion beaucoup plus légère que celle du matin, qui inclut le résumé de la nuit. La météo ne s’arrête donc jamais à Bron pour l’équipe des sept prévisionnistes. Ils se relaient 24h sur 24. Ils doivent également être sur le quivive pour deux autres réunions avec les autres centres interrégionaux. Chaque jour, pendant un peu plus de trente minutes, Ludovic Magnouloux recueille les informations et les prévisions de chaque membre des centres départementaux pour la nuit et le week-end à venir. Le ton est calme, très sérieux. Il s’accorde juste une petite plaisanterie, mais n’hésite pas à recadrer gentiment son interlocuteur en cas d’un manque de précision de
10 du mat’ | Mardi 21 février 2012
L’image satellite de la France, mise à jour toutes les 15 minutes, veille sur Ludovic Magnouloux, ici en pleine conférence téléphonique/ © G.F.
la future météo. Le sérieux prime car le bulletin météo officiel est très demandé par les médias, l’aviation, les particuliers et les organisateurs de compétitions sportives de plein air, tous gros consommateurs. « Lors de ces réunions, l’objectif est d’affiner ces prévisions », enchérit M. Magnouloux, « C’est pour cela que nous partageons tous une base de données. Tous les salariés y ont accès. »
cela pour analyser, déduire. Les données sont mises à jours toutes les cinq minutes et les prévisionnistes locaux peuvent apporter des informations supplémentaires. » « Tout se passe dans l’atmosphère. Nous analysons les différents niveaux de celui-ci à 1500 mètres et 3000 mètres d’altitude », ajoute MarieLaure Rimet d’une voix très posée. Au bout de 41 ans de métier, elle avoue s’y perdre parfois. Elle qui a connu l’échange d’informations par le téléscripteur (appareil permettant la génération de messages via des signaux électriques) et le pointage des données sur des grandes cartes manuscrites. Des outils qui rendaient les alertes météo,
« En période d’alerte, des bulletins toutes les trois heures »
Des prévisions par modèles mathématiques Le service prévision est un openspace comme on en trouve partout dans les grandes entreprises. A la différence que sept ordinateurs trustent chaque bureau. Les prévisions météo demandent rigueur et concentration. Mais comment arrive-t-on à être devin de la météorologie? Le procédé s’avère complexe. Ludovic Magnouloux explique le processus : « Nous fonctionnons sur des modèles mathématiques qui vont tout calculer (températures, vent, pression atmosphérique...). Ensuite, nous synchronisons tout
autre cheval de bataille du centre, difficiles à cerner. Ce n’est plus le cas aujourd’hui avec les moyens mis en place. « Pour ce qui est des situations de crise, nous sommes en relation avec Toulouse. Celle-ci donne son avis mais c’est nous qui officialisons la chose », admet-il. Pendant les périodes de fortes précipitations, le centre de Bron prend ses précautions : « Les bulletins météo sont émis toutes les trois heures. L’hiver dernier, je me souviens que nous avions assisté à 18 conférences en deux jours avec la préfecture, lors de l’épisode neigeux. Nous sommes également en relation avec le CRIR (Centre Régional d’Informations Routières, ndlr) dans ces périodeslà. » L’opération prévision est un combat permanent pour cette équipe faisant la pluie et le beau temps.
➢ Carte d’identité Météo-France ➢ Etablissement public administratif ➢ 3500 salariés ➢ Budget : 350 M€, dont 52% proviennent de l’Etat ➢ 45 M€ de chiffre d’affaires (2008). Part de marché de l’ordre de 70% ➢ 18,5 : c’est en millions, le nombre de visiteurs uniques sur le site Internet meteofrance.com lors de la vague de froid. Un record. (Challenges)
ECONOMIE ET SOCIAL
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AGRICULTURE
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Les OGM attaqués par ses détracteurs lyonnais
Les cultures transgéniques hors-champ Par Guillaume Bouvy
L
e 9 février dernier, le Conseil régional de Rhône-Alpes votait le vœu d’établir notre région « sans OGM ». Un moratoire avait ainsi été obtenu au niveau national, ce qui revient à repousser l’autorisation sur le semis du Monsanto 810, une variété de maïs OGM. Hier, une soixantaine de personnes s’étaient retrouvées place Guichard dans le 7e arrondissement, avant de se rendre à la Direction régionale de l’alimentation de l’agriculture et de la forêt (DRAAF), située rue Garibaldi au sein de la Cité d’Etat dans le 3e arrondissement. Collectifs anti-OGM, tels que « Faucheur volontaire d’OGM », militants politiques (Europe Ecologie - Les Verts ou encore la Confédération paysanne) ou simples curieux étaient au rendez-vous d’un rassemblement tout en douceur. Roger Dubien, gigaphone à la main et participant assidu aux actions anti-OGM, soulignait ainsi : « Nous manifestons pour obtenir un arrêté interdisant les OGM, vu que celui pris contre Mon 810 a été annulé par la Cour de justice européenne », avant de rappeler que « la France avait déjà interdit en 2008 l’utilisation de Monsanto 810, et les dangers n’ont pas disparu ». « Prendre un arrêté béton » Alors que le gouvernement avait annoncé qu’il prendrait une clause de sauvegarde (c’est-à-dire
autoriser les parties contractantes à ne pas respecter les dispositions de l’accord, qui compte tenu des circonstances, compromettraient des intérêts essentiels), un nouvel arrêté portant sur la toxicité de Mon 810 serait dans les tuyaux « mais ce ne sera pas suffisant pour qu’il ne soit pas cassé par la Cour européenne. Il faut prendre un arrêté qui soit béton », commente Roger Dubien. L’inquiétude est palpable dans le cortège, par rapport à l’agriculture, à la nature et à la biodiversité. Exemple avec Amaury, 23 ans, étudiant à Lyon II en sciences politiques. Membre des « Jeunes Verts », il explique : « La question des OGM est centrale puisque cela concerne tout le monde. Il est normal de savoir ce que l’on mange et d’avoir accès à des informations complètes. Se battre contre les OGM s’inscrit dans un combat global, celui de contrôler tout ce qui passe dans notre organisme » conclue-t-il. La DRAAF prise d’assaut Drapeaux au vent, banderoles déployées, le groupe anti-OGM a fini son parcours devant la DRAAF, autrement dit la délégation en Rhône-Alpes du ministère de l’agriculture, de l’alimentation, de la pêche, de la ruralité et de l’aménagement du territoire. En chemin, deux agriculteurs militants de la première heure contre les OGM livrent leur analyse sur la question. « Les OGM servent uniquement les intérêts des finan-
Le collectif anti-OGM a exprimé sa révolte dans le calme / © G.B.
ciers et des industriels » déplore Jean-Paul, par ailleurs membre de la Confédération paysanne. A ses côtés, Jean-Pierre surenchérit : « Les OGM sont une atteinte à la biodiversité. Nous ne sommes pas contre les cultures d’OGM sous serre destinées à la recherche, mais contre les cultures d’OGM en plein champ » martèle l’agriculteur. Devant la Direction régionale de l’agriculture, les manifestants scandaient : « OGM j’en veux pas » ou encore « Monsento dégage ! ». De façon plus bucolique, quelque jeunes se sont mis à entonner une chansonnette : « OGMan, ils ont fait des carottes aussi faciles à éplucher que des bananes, des patates de 40 kg avec du ketchup dedans, OGMan, man, man ! » devant des forces de l’ordre placides.
ZOOM Le collectif anti-OGM a voulu se faire écouter
Rendez-vous improvisé, dialogue courtois Tandis que le collectif anti-OGM piétinait devant l’entrée de la Direction régionale de l’agriculture, certains de leurs comparses avaient « pris rendez-vous » avec le directeur de la DRAAF, Gilles Pelurson. Ce dernier se serait montré « très réceptif et très sympathique » selon un militant anti-OGM qui était venu voir les siens encerclés par des policiers. De son côté, Gilles Pelurson a rétabli un peu les faits. « Le collectif s’est invité lui-même dans
nos locaux, et je les ai écoutés mais il ne s’agissait pas de négociations » a-t-il insisté. Et, pour cause, le bon interlocuteur est dans le cas présent le ministère de l’agriculture, et donc Nathalie Kosciusko-Morizet. L’entretien entre le directeur de la DRAAF et le collectif a duré un peu plus de trois quarts d’heure, durant lesquels M. Pelurson a expliqué que les décisions provenaient avant tout du gouvernement et de l’adéquation entre le futur arrêté
ministériel sur les OGM avec le droit communautaire. Enfin, le directeur de la DRAAF en a informé le cabinet de la Ministre – surtout pour la forme – avant de conclure : « Il n’y a pas de mauvaise volonté de notre part, nous servons l’intérêt général. » Pour l’heure, un engagement politique a été pris de remettre un arrêté devant l’Assemblée nationale et, dans les prochains jours, un nouveau moratoire devrait être établi. G.B.
EN BREF L’ascension ?
Succession D’après certains médias comme Les Echos ou Libération, le PDG de Veolia, Antoine Frérot, devrait être débarqué. L’ancien ministre de l’Environnement, Jean-Louis Borloo, serait pressenti pour le remplacer à la tête du géant français. Le président du Parti radical bénéficierait de forts soutiens comme Henri Proglio, PDG d’EDF, ou encore Alain Minc, conseiller de Nicolas Sarkozy. Selon le quotidien économique Les Echos, trois autres noms circulent quant à la succession à la direction de Veolia : l’ancien PDG de la Société Générale, Daniel Bouton, Jacques Veyrat et Augustin Romanet, directeur général de la caisse des dépôts et consignations (CDC).
Erratum Une malencon-
treuse erreur s’est glissée dans l’encadré, en page 5, de notre édition de vendredi concernant le classement des grandes écoles par l’hebdomadaire Le Point. Ainsi, L’IDRAC est classée 5e par Le Point au palmarès des écoles visées. Elle ne figure pas au classement général grade de master contrairement à ce que laissait entendre notre formulation. Mardi 21 février 2012 | 10 du mat’
6 SCIENCES ET TECHNOLOGIES
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RENCONTRE Lyon deviendra en avril, l’espace de quelques jours, la capitale mondiale du Web
Lyon : « Une grosse ville du web » Par Rodolphe Koller
pour tous les adhérents, c’est celui d’un même Internet pour tous. Définir des standards, poser des normes, que les navigateurs comme Chrome ou Firefox choisissent d’intégrer ou pas. Lorsque l’un d’entre eux embarque une nouvelle fonctionnalité, il la soumet ensuite au W3C pour qu’elle soit standardisée. Etant donné que tout le monde utilise un navigateur Internet différent, tout le monde doit pouvoir accéder au même Internet. D’un terminal mobile à un cyber-café au Burundi. C’est l’un des enjeux du thème de cette année, à savoir la solidarité Internet mondiale.
A
Sébastien Desbenoit, en plein tweet, animera une conférence sur le web ce soir / © R.K.
l’occasion de la conférence « Comprendre Internet et les réseaux sociaux » qui se déroulera ce soir à Lyon, la rédaction du 10 du Mat’ a rencontré Sébastien Desbenoit, fondateur du blog « Internet & Moi » et principal orateur de cette soirée. Celle-ci s’inscrit dans le cadre des évènements off de la démarche « Lyon Capitale Mondial du Web ». Du 16 au 20 avril prochain, Lyon deviendra la capitale mondiale du web. Ce titre ronflant est-il justifié à vos yeux ? C’est totalement justifié sur une semaine, il n’y a aucun doute là-des-
sus, étant donné que c’est à Lyon que se déroule la conférence du W3C Consortium, l’organe qui standardise le web. L’an passé, l’évènement s’est tenu à Hyderabad, en Inde, et l’an prochain, ce sera à Rio de Janeiro. Quand on parle du W3C, on pense à une grosse nébuleuse. Mais, en réalité, c’est beaucoup plus concret : il s’agit de 324 organisations, privées et publiques. L’Université de Lyon, l’Université de la Défense en France, mais aussi Google, Facebook, eBay, Microsoft, Apple : tous font partie du W3C. Qu’est-ce que le W3C, ou World Wide Web Consortium ? C’est vraiment l’organe qui, quelque part, peut gouverner le web. L’enjeu
Concrètement, que vat-il se passer durant ces quelques jours à Lyon ? Un certain nombre d’évènements sont prévus. Il y a une conférence intitulée W4A, « Web for all », qui traitera de l’accessibilité et le fait que les données puissent être disponibles pour tous. Puis le Colloque international de l’Université à l’ère du numérique (CIUEN) donnera lieu à la réflexion des universités internationales sur l’intégration du numérique au sein des établissements supérieurs. Enfin, c’est la W3C Conférence, haut-lieu du web mondial, qui aura lieu. Parmi les personnalités présentes, la viceprésidente de la Commission Européenne sera là pour parler des enjeux d’Internet, ainsi que Tim Berners-Lee, l’un des fondateurs du web, et même fondateur du protocole qui permet de cliquer sur des liens. Google, Facebook
EVENEMENT Web et réseaux sociaux seront à l’honneur dans une conférence dédiée ce soir
Consommation à l’ancienne La mairie du 7e arrondissement de Lyon et le blog « Internet & Moi » tenu par Sébastien Desbenoit sont partenaires d’une conférence « Comprendre Internet et les Réseaux Sociaux » qui se tiendra ce soir. « L’ambition de cet évènement est de tenir une conférence de vulgarisation, compréhensible par tous et intéressante pour tous. Pour les personnes qui n’ont jamais touché à une souris, comme pour celles qui maîtrisent les réseaux sociaux comme 10 du mat’ | Mardi 21 février 2012
des dieux », annonce d’emblée le blogueur. « L’objectif est de présenter les réseaux sociaux sous un autre angle, sans forcément parler d’Internet. Parce que quand on parle de réseaux sociaux, on pense tout de suite à Facebook, Google+ ou Twitter. Pourtant, le premier réseau social, c’est la tribu. Et l’on s’aperçoit avec le temps que les réseaux sociaux comme Facebook répondent avant tout à un besoin sociologique », poursuit-il. Au programme, une intervention inau-
gurale de 25 minutes suivie de six conférences éclairs de cinq minutes chacune, sur des thématiques liées au web, et par des intervenants partie- prenantes d’internet. L’entrée est gratuite et ouverte à tous. Information pratiques : 19h15, salle des mariages de la mairie du 7e arrondissement Retransmission live vidéo sur http://conf.internetetmoi.fr Sur Twitter avec la hashtag #IEM2012
ou encore Microsoft seront également représentés. Comment se fait-il que la ville de Lyon accueille un événement d’une telle envergure ? C’est l’Université de Lyon qui a candidaté. Et même si l’on dit que Lyon n’a pas une grande renommée dans ce domaine, il existe quand même beaucoup d’entreprises très dynamiques à Lyon, dont on ne parle pas forcément. Je pense à des start-up comme « Résidéclic » de Rémi Darricau, ou au projet « 109Lab », consacré à la mémoire, qui est superbe. Beaucoup de ces fondateurs de start-up sortent de l’INSA, une très belle pépinière. D’ailleurs, parmi les événements « off », il y a un « Start-up week-end », tout juste une semaine avant. Mais c’est vrai qu’il y a une vraie dynamique à Lyon. Nous sommes d’ailleurs en train de créer un réseau pour diffuser la connaissance web en Rhône-Alpes. Mais Lyon a en soi un très gros potentiel avec internet : c’est une grosse ville du web.
EN BREF L’exclusivité
Cinéma C’est une exclusivité
mondiale et elle profite au cinéma Pathé Carré de Soie de Vaulx-en-Velin. Le 5 mars, avec les quatre autres salles Imax des cinémas Gaumont et Pathé, il proposera aux Lyonnais de découvrir avant tout le monde « John Carter », le nouveau film d’Andrew Stanton en 3D. Ce film d’action-aventure est la toute dernière production des studios Disney. Il revisite le premier tome de la saga d’Edgar Rice. Les spectateurs se laisseront certainement séduire par les effets 3D et Imax qui garantissent une avalanche de sensations fortes.
Le classement 2.0
Politique Le site Elus 2.0 a pour but de rendre compte de l’utilisation d’Internet par les personnalités politiques. Pour ce faire, il comptabilise le nombre d’amis, followers et fans de chaque personnalité politique sur Twitter et Facebook. Seul bémol, l’étude ne prend en compte que les élus s’étant inscrits sur Elus 2.0. Ainsi, seuls six politiques lyonnais sont recensés. Sur les cent élus du classement, le premier lyonnais est Gérard Collomb, maire de Lyon (25e place pour Facebook, 51e pour Twitter). Ainsi des élus tels Philippe Cochet, président de l’UMP du Rhône, ou Najat Vallaud-Belkacem, adjointe au maire de Lyon, ne figurent pas dans le classement alors que leur popularité sur la toile n’est plus à démontrer.
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Culture
VIVRE DANS LE 9e
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« L’attrape-couleurs », un lieu pour découvrir de jeunes artistes contemporains
La maison du bon art
Par Lucile Bellon
I
nstallée dans les locaux de l’ancienne mairie du 9e arrondissement, l’association « L’attrape-couleurs » accueille entre cinq et sept expositions d’art contemporain par an. Créée en 2000, elle s’est installée à Saint Rambert en 2001, et la salle d’exposition porte aujourd’hui le même nom. L’ancienne mairie, désormais composée d’une galerie au rezde-chaussée et d’un atelier à l’étage, reçoit des artistes de tous âges et de tous bords pour une durée de six semaines. « Notre but est de permettre au public de découvrir l’art contemporain sous toutes ses formes : photographie, peinture, sculpture, etc. », observe Aurélien Pelletier, membre de l’association. Pour cela, les artistes sont sélectionnés sur dossier. Leur candidature est examinée par le comité de programmation composé de trois artistes. Aucun critère particulier n’est exigé. « Les artistes sont choisis en fonction de la ligne directrice définie chaque année par le comité de programmation », insiste Aurélien Pelletier. Pour 2012, les artistes n’ont qu’une seule consigne : travailler à partir des caractéristiques du lieu d’exposition. Un endroit empreint d’histoire et qui, chose rare pour une galerie d’art, dispose d’un parquet veiné, de nombreuses moulures et d’une cheminée.
« Notre volonté est de rendre l’art contemporain accessible à tous » Place aux jeunes Mais au-delà de la volonté de faire connaître l’art contemporain, « L’attrape-couleurs » souhaite
QUOI DE NEUF ? Théâtre
Regards sur la santé mentale
A l’occasion de la semaine d’information sur la santé mentale dans le Rhône, du 12 au 25 mars, la médiathèque de Vaise accueillera une pièce de théâtre. La commission « accès aux soins » du CLSM (Conseils Locaux de Santé Mentale) de Lyon 9e, organise « Nos regards sur la santé mentale par le théâtre ». Un spectacle qui souhaite « lutter contre les
L’exposition de Minia Biabiany est en lien direct avec la salle d’exposition / © DR également promouvoir les jeunes artistes. Un partenariat avec l’École Nationale des BeauxArts de Lyon existe depuis plusieurs années. Minia Biabiany, fraîchement diplômée de cette école, a ainsi pu en profiter. Elle expose actuellement à « L’attrape-couleurs ». Une nouveauté pour cette jeune artiste : « C’est ma première exposition personnelle », se réjouit-elle. Pour se préparer, Minia Biabiany a bénéficié de deux semaines « afin d’observer et de comprendre l’espace. ‘‘L’attrape-couleurs’’ est un lieu très intéressant, qui a une identité propre, ce qui permet de pousser ma réflexion, mon œuvre », racontet-elle. Pour cette première exposition en 2012, Minia Biabiany propose donc une création en lien direct avec le lieu. « Je pars de ce que
représentations qui créent les discriminations », puisque nous sommes chaque jour confrontés à des questions de santé mentale. Le spectacle a été créé à partir d’une question : la santé mentale, c’est quoi pour vous ? Mardi 13 mars, à 19h Médiathèque de Vaise, place Valmy, Lyon 9e
Découverte
Des créateurs en herbe
Demain, les enfants de plus de 8 ans pourront jouer au créateur
je trouve sur place, le parquet ou la cheminée par exemple. » Grâce à un système de fils, « un travail très discret », précise Aurélien Pelletier, l’artiste vient sublimer le lieu. Les expositions proposées par « L’attrape-couleurs » sont accessibles gratuitement, et chaque jour, « un médiateur est présent pour apporter des explications », précise Aurélien Pelletier. « Notre volonté est aussi de rendre l’art contemporain accessible à tous ». Preuve en est, « L’attrape-couleurs » accueille régulièrement les écoles du quartier pour des visites commentées. Et puis, pour aller encore plus loin, des ateliers seront mis en place à partir du mois de mars. Conférences, lectures ou arts plastiques devraient permettre de voir l’art contemporain d’un oeil nouveau.
de mode à l’espace numérique de la Médiathèque de Vaise. Ils pourront découvrir les coulisses d’un défilé de mode. Créations de mannequins et de décors, et préparation et mise en place du défilé sont au programme. Sur inscription. Médiathèque de Vaise 04 72 85 66 20
Randonnée
Le 9e différemment Chaque troisième dimanche du mois, le musée Gadagne invite à la découverte du 9e
arrondissement, grâce à des balades urbaines. Les 18 mars et 15 avril, les balades se feront sur le thème des « histoires des anciennes voies de communication dans le plus jeune des arrondissement ». Les 20 mai et 17 juin, la Duchère sera mise à l’honneur, avec une randonnée sur le thème de « la Duchère et ses points de vue ». Les visites durent deux heures et sont accessibles aux personnes en situation de handicap. Réservations jusqu’au samedi 12h au 04 72 10 30 30.
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VIVRE à L’UPI
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CONCOURS Les étudiants se testent lors d’un grand challenge de négociation commerciale
Négocier son avenir, en une journée Par Julien Bonnefond
prestation est jouée : les entreprises se mettent dans la peau d’acheteurs, les étudiants doivent, eux, négocier le contrat. L’après-midi, deuxième cas pratique pour les candidats. Cette fois-ci, en lien avec l’entreprise Würth. A 17 heures, un cocktail permettra aux jeunes de rencontrer les entreprises partenaires de l’événement. Un moment d’échange qui laissera ensuite place aux quatre finalistes, qui auront le droit à un troisième cas portant sur l’entreprise Pages Jaunes. Ceux-ci devront négocier en public dans un grand amphithéâtre de l’UPI.
Chaque étudiant dispose de 10 minutes pour convaincre / © DR
T
homas a vingt-deux ans. Cet étudiant en deuxième année à l’Institut commercial lyonnais (ICL) compte participer au grand challenge des Négociales 2012. Pour lui, « c’est un moyen de [se] tester, et pourquoi pas de trouver aussi un stage ou un emploi ». L’idée de ce concours est née il y a vingt-deux ans, à Nancy. De nombreux formateurs utilisaient le jeu de rôle et les sketches de mise en situation. Le challenge des Négociales est parti de ce « jeu » : tester les étudiants en conditions réelles. « Les étudiants candidats endossent le rôle de vendeur face à un professionnel jouant le rôle d’acheteur. Un jury, composé de professionnels et d’enseignants, a pour mission de juger la performance du vendeur et de lui attribuer une note », explique Caroline
Danthez, en charge de l’organisation des Négociales dans le Rhône. « Les étudiants ne savent pas à quoi s’attendre pendant la journée, mais beaucoup reviennent l’année suivante », précise-t-elle. Journée chargée Le 29 février prochain, la journée se découpera en trois phases. Les candidats (environs 150 personnes) auront à préparer des cas de négociation commerciale. Pour le premier exercice, le matin, c’est l’entreprise Coca-Cola qui joue le jeu. Ainsi les étudiants passeront un par un devant un jury. Là, ils auront dix minutes pour signer un bon de commande (dans le meilleur des cas) ou au moins repartir avec un rendez-vous. Pour Caroline Danthez, « il faut allier rapidité et efficacité ». L’ensemble de la
« Il faut allier rapidité et efficacité » Les vingt meilleurs vendeurs de la journée auront rendez-vous à Nancy, les 27 et 28 mars prochains, pour la grande finale nationale, qui regroupera 450 candidats. Pour s’inscrire, il suffit de se rendre sur le site : www.lesnegociales.com. Plusieurs informations sont demandées, comme le cursus scolaire ou le CV. « Ces informations sont consultables par les 80 entreprises partenaires », précise l’organisatrice. Assurément un bon coup de pouce pour trouver un emploi. Pour les intéressés, rendez-vous cette semaine dans le hall de l’UPI. Une table « Les Négociales » sera installée. Les inscriptions seront closes le jeudi 23 février. Pour tout renseignement,
EN DIRECT DE L’UPI On air
En plus de votre rendezvous mat ina l quot idien avec le 10 du Mat’, vous pouvez éga lement retrouver tous les jours le trava i l de nos conf rères de la spécia lisat ion radio. Au progra mme aujourd ’ hui, une chronique Président iel les sur le chômage, la 10 du mat’ | Mardi 21 février 2012
ma nifestat ion a nt i-OGM, et un repor tage autour du ser v ice public.Ma is aussi la rev ue de presse, a insi que le por tra it d ’une étudia nte en mode. Retrouvez leurs inter v iews, repor tages, chroniques et journau x à l ’adresse suiva nte : http://www.keskiscpass.com
Petit écran
La spécialisation TV n’est pas en reste et vous présente quotidiennement son journal de dix minutes sur l ’actualité du Grand Lyon et des alentours. Reportages, brèves... N’ hésitez pas à laisser vos commentaires ! http://www.youtube.com/ user/IscpaJT2012
Adresse: 47, rue sergent Michel Berthet Site Web: www.keskiscpass.com Email: 10dumat@gmail.com Tel: 04 72 85 71 71 Directrice de publication: Isabelle Dumas Directeur de la rédaction : Christian Redon Secrétaire de rédaction : Nicolas Gil Rédacteur en chef : Joël Chicouard Rédacteur en chef web : Natacha Verpillot Rédaction: Lucile Bellon, Julien Bonnefond, Guillaume Bouvy, Joël Chicouard, Geoffrey Fleury, Nicolas Gil, Rodolphe Koller, Antoine Lebrun, Eve Renaudin, Natacha Verpillot
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GASTRONOMIE
SORTIR
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Certains restaurants proposent au menu des souvenirs d’enfance
Ze veux du nutella ! Par Lucie Barras
U
n pot de Nutella ou une matinée dessins animés, une envie irrésistible du gratin que seule mamie savait réussir. De temps en temps, chacun voudrait retomber en enfance rien qu’un instant. Certains restaurateurs l’ont compris, et offrent à leur manière les saveurs et les couleurs d’antan. Le 6 février dernier, « Les fils à Maman » a ouvert ses portes à Lyon. Un restaurant né de l’idée de quatre trentenaires inspirés par les bons petits plats de leurs mamans. « Il y a 3 ans, nous listions les plats préférés de notre enfance. Nous avions le menu, alors on s’est dit : ouvrons le resto », se souvient Vladimir, l’un des associés.
Chaque soir, les clients attendent sagement leur tour
Lors de l’apéro-tricot, les grands enfants retrouvent les techniques d’antan / © La Dinette
En entrant dans l’établissement, tous ceux qui ont connu les années 80 et 90 seront comblés. Entre Flipper, Casimir, et la Gameboy, la décoration est entièrement chinée. Dans l’assiette, le mot d’ordre est la madeleine de Proust. Côte de bœuf pour deux ou poisson pané pour le salé, riz au lait et popcorn ou encore crème brûlée au Carambar pour les becs sucrés. Et si les produits rappellent l’enfance, « nous cuisinons des produits frais et de saison, et tentons d’anoblir le goût de ces plats tout simples », assure Vladimir. « Au niveau de la clientèle, le panel est très large, entre 20 et 50 ans. Si le restaurant nous plaisait, nous nous sommes dit qu’il plairait à d’autres ». Le passé dans les assiettes : un succès Et la nourriture régressive cartonne, boostée par la tendance vintage. Un restaurateur lyonnais surfant la tendance refuse même de communiquer,
pour éviter la ruée. « Nous devons refuser tous les jours du monde, notre commerce est trop petit », indique-t-il. Du coup, cap vers « L’Epicerie ». Chaque soir, les clients attendent sagement leur tour devant ce bistrot à tartines. Le restaurant mise sur la décoration hors du temps, inspirée des épiceries des années 1950, et remet à l’honneur leurs produits phares : limonade artisanale, vermouth et charlotte maison, le tout dans une atmosphère guinguette, avec une vaisselle dépareillée. « A l’heure du goûter, ils proposent du lait et des petits LU. Il fallait y penser ! », sourit Sonia, 24 ans et habituée du lieu. Une poignée de restaurants profitent de cette mode à Lyon, mais comme ailleurs, ces endroits ne sont pas toujours prévus pour les enfants les vrais. « Il manque de lieux pour les familles avec enfants », déplore Céline Lacôme. Cette idée en tête, la jeune femme a ouvert il y a deux ans
« La Dinette », un salon de thé-restaurant d’un nouveau genre. Au menu, tout ce qu’il y a de plus simple, mais aussi des plats pour « éveiller les papilles des petits, et éviter l’indétrônable jamboncoquillettes ». L’établissement, décoré pour les enfants, propose jeux et crayons de couleur, et organise les vendredis des ateliers créatifs comme « l’apéro tricot » pour petits et grands. Pour Céline, « l’idée, c’est que les gens réapprennent simplement à vivre tous ensemble ». Les Fils à Maman, 25 rue de l’Arbre sec, Lyon 1e Formule déjeuner à 13,50€, le soir à la carte. 04 78 39 57 57 L’Epicerie, 2 rue de la monnaie, Lyon 2e, 45 couverts, formule 9,5€ le midi, le soir à la carte 04 78 37 70 85 La Dinette, 3 rue Sala, Lyon 2e, 25 couverts, plat du jour à 6€. 09.52.83.59.11
NOTRE SéLECTION Cinéma Lumière sur Yves Boisset
Le cinéaste Yves Boisset est l’invité de l’institut lumière, ce soir. Engagé contre l’hypocrisie et toutes les formes d’injustice, Yves Boisset a réalisé plus de 20 films au cinéma, encore plus pour la télévision, et vient de publier une autobiographie chez Plon, La Vie est un choix. Le
film Le juge Fayard dit « Le Shériff » sera projeté après une rencontre avec Yves Boisset, animée par le directeur de l’institut Thierry Frémaux.
Institut Lumière 25 rue du Film Lyon 8e 04 78 78 18 95 Rencontre : 19h 30, entrée libre après retrait d’un billet Projection : 21h, 8,50 €
Concert Julian Perretta Il
vous a longtemps trotté dans la tête... Le jeune prince de la soul britannique viendra jouer, entre autres, le tube Wonder Why, dimanche prochain au transbordeur.
Le Transbordeur 3, Bd Stalingrad 69100 Villeurbanne 08.99.23.45.12 Dimanche 26 février, 31,90€
Jeunes talents
Fête de la musique
La fête de la musique 2012 est déjà en route. Pour les musiciens, c’est le moment de candidater pour un quart d’heure de gloire : l’appel à contribution sera envoyé au courant du mois de mars, à ceux qui se seront inscrits (dès maintenant) sur le portail culturel de la Ville.
www.culture.lyon.fr
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10 ILS/ELLES FONT BOUGER LYON RéSEAU
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Le groupe Paris-Lyon, un maillage économique et relationnel actif depuis 80 ans
Le pari d’un groupe lyonnais Par Guillaume Bouvy
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aris-Lyon : il ne s’agit pas seulement de la capitale et de la deuxième ville de France. C’est avant tout un réseau composé de professionnels, issus initialement des sphères économique et politique. Ce moisci, le groupe Paris-Lyon souffle d’ailleurs ses 80 bougies. Créé à l’initiative de Lyonnais « exilés » à Paris, l’impulsion est née de grands industriels originaires de la capitale des Gaules présents à Paris. « Le but était d’avoir un poids économique et relationnel à Paris », explique Jean-Yves Ropert, le secrétaire général. Et, de fait, en 1932 le système des réseaux se résumait aux interactions entre les hommes et les femmes, à l’heure des prémices du téléphone et de l’embryon à peine perceptible de l’idée d’Internet. Le groupe Paris-Lyon se constitue alors en association dès 1934.
Lieu de rencontre et groupe de pression Une figure emblématique arrive à la tête du groupe Paris-Lyon à la fin des années 1930, Régine Dufour. Cette dernière est une Parisienne, clerc de notaire, et l’épouse du patron des cinémas Gaumont. Régine Dufour va alors donner ses lettres de noblesse au groupe Paris-Lyon. Outre le fait qu’il s’agit de la première femme clerc de notaire d’après-guerre, c’est elle qui va contribuer à rendre l’antenne lyonnaise du groupe plus puissante que l’antenne parisienne. Régine Dufour, femme d’influence, instaure les dîners au ChâteauPerrache, ce qui n’a pas changé encore aujourd’hui, tant pour l’endroit que pour le principe : réunir les membres du groupe Paris-Lyon ainsi que le « gratin » du monde médiatico-politique. « Il y avait une table d’honneur composée de soixante personnes, parmi lesquelles le Préfet, le maire Raymond Barre et sa femme Eve, les autorités économiques et religieuses de la ville, le gouverneur militaire… Bref, tous étaient à la table de Régine Dufour et ceux qui ne venaient pas aux invitations en subissaient
Le président du groupe Paris-Lyon, Pierre Ripamonti, ici avec le 1e vice-président M. Bremens, avaient invité l’excandidat Hervé Morin / © G.B. les conséquences », raconte le premier vice-président du groupe,
François Bremens, avant d’ajouter : « Ces rencontres avaient et ont encore pour but de tisser des liens de confiance pour faire des affaires honnêtes et établir des relations commerciales. Le groupe Paris-Lyon est avant tout un lieu de pouvoir et de représentation. » Et, de fait, toute la presse lyonnaise était systématiquement présente aux rendez-vous, mais aussi la presse nationale et même internationale, « du temps où il y avait des agences à Lyon, comme le Financial Times par exemple », précise Jean-Yves Ropert, qui écrivait lui-même dans les colonnes du journal américain.
Un déclin à partir des années 2000 En mars 1999, Régine Dufour décède et c’est un peu une partie du groupe Paris-Lyon qui part avec elle. « Des monceaux de fleurs lui rendent hommage. Le gouvernement est représenté lors de la cérémonie de son enterrement et les Lyonnais sont très attristés de son décès », raconte M. Ropert, qui s’était pris d’amitié pour cette grande dame, au point de devenir un peu son neveu d ’a d o p t i o n . « Pierre Ripamonti reprend alors les rênes mais à Paris, le groupe se délite déjà », regrette François Bremens. En 2000, le président
« Un lieu de pouvoir et de
représentation »
de Lyon devient alors le président national, l’antenne parisienne voyant son réseau amoindri. « Il n’y avait plus tellement le besoin pour les Lyonnais de se retrouver à Paris », poursuit le notaire viceprésident du Groupe. Pour autant, cela n’empêche pas ce réseau de poursuivre ses activités à Lyon, en organisant notamment tous les deux mois au Château-Perrache des conférences-déjeuners sur des thèmes aussi variés que l’histoire, l’économie, la politique, la littérature, les sciences, la gastronomie... avec des invités tels que Hervé Morin début février, Olivier Giscard d’Estaing
ou encore à venir en mars JeanLouis Borloo. Tout en gardant à l’esprit la formule énoncée par le secrétaire général de l’association : « Rapprocher des gens qui bougent à Lyon. »
➢ Des médailles et des dons Le groupe Paris-Lyon décerne chaque année une médaille dans les domaines respectifs de la science, la littérature, l’art, la musique et le sport. Parmi les récipiendaires des médailles du Groupe : Gwendal Peizerat pour le prix sportif, Le Masque de Fer, club lyonnais pour l’ensemble de ses champions ; le Docteur Charles Mérieux ou le Professeur Thierry Philip pour le Prix Scientifique. Eve Barre, l’épouse de feu Raymond Barre, avait également été lauréate. En matière musicale, Valérie Aymard, Nicolas Porte, Jean-Yves Thibaudet ou Nicolas Seigle. En littérature Jacques Benoit, Michel Loude. Dans le domaine artistique, Fusaro, Paul Collomb, Evaristo ou encore Jean Couty… Autre temps fort pour l’association, les dons annuels aux structures régionales humanitaires : un chèque entre 1 500 et 3 000 euros au profit des Petits sœurs des Pauvres, Entraide Majolane, Docteur Clown, ou encore ADOT69. Mardi 21 février | 10 du mat’
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DU MAT’
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Comme un air de carnaval de Rio Page 9 www.keskiscpass.com
Mercredi 22 février 2012 | N°25
Le coup de pompe Par Joël Chicouard Retour en arrière. Début avril 2011, le PDG de Total, Christophe de Margerie, fait une prédiction : « Le super à deux euros, cela ne fait aucun doute. » Le chiffre inquiète, mais semble lointain. Sauf que, depuis l’année dernière, les prix ont grimpé. Flambé même. Selon les chiffres du site du ministère du Développement durable, annoncés lundi, le prix moyen d’un litre de sans plomb 95 s’élève à 1,62 euros. Le gazole, qui frôle son record de 2008, atteint 1,451 euro. Les étudiants, au statut particulièrement précaire, subissent de plein fouet cette flambée spectaculaire des prix à la pompe. Interrogés hier matin, les étudiants évoquaient l’impact de cette hausse sur leur vie quotidienne. Essence ou gazole, elle représente pour certains d’entre eux plus de 20% de leur budget. Un véritable gouffre à la fin du mois. Des difficultés que connaissent également les automobilistes. Pendant ce temps-là, l’Etat amasse les taxes. Pour l’essence, les chiffres sont parlants : la taxe intérieure sur les produits pétroliers (TIPP) représente 53% du prix final du litre de gazole. 61% pour l’essence. Jouer sur ces taxes constituerait l’une des seules variables d’ajustement qui permettrait d’épargner le portemonnaie des Français. Et de cela, on n’en parle pas en période présidentielle…
COULISSES
Part-Dieu : la tour UAP tire sa révérence Page 4
© Geoffrey Fleury
EDITO
Hausse des prix de l’essence : condamnés à payer
L’augmentation record des prix du carburant de cette semaine provoque la grogne des automobilistes de tous âges. Dépendants de leurs voitures, ils n’ont pas d’autre choix que de passer à la caisse. Mais des alternatives s’offrent aux usagers. Pages 2 et 3. sciences et technologies
INSOLITE
Quatre laboratoires lyonnais distingués
Nouveaux animaux de compagnie, un zoo dans le salon
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Page 10
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Envie de vous abonner ? Envoyez un mail à 10dumat@gmail.com LE FAIT DU JOUR
Si la plupart des étudiants utilisent les transports en commun, certains n’ont pas d’autre choix que de prendre leur voiture... et de payer encore plus / © G. F.
CARBURANT
La hausse record des prix n’épargne personne
Les étudiants aussi payent la note Par Geoffrey Fleury
S
i les automobilistes réguliers ne veulent pas avoir la nausée, mieux vaut ne pas consulter le site du ministère du Développement durable. On constate que le prix moyen d’un litre de sans plomb 95 a augmenté de quatre centimes en une semaine : il est passé de 1,58 euro à 1,62 euro. Pour le sans plomb 98, c’est pire. Il est chiffré à 1,64 euros. Décidément, les records historiques du prix à la pompe s’enchaînent. Ce n’est pas le cas pour le Gazole, qui n’atteint pas encore les sommets de 2008 (1,454 euro) malgré une hausse de deux centimes par litre (1,451 euro). Le prix du gazole est condamné à grimper au vu de la conjoncture actuelle, qui touche les exportateurs d’or noir. La révolution en Syrie, les conflits religieux au Nigeria et les tensions entre l’Europe (euro faible) et l’Iran, troisième producteur de pétrole du monde, perdurent et maintiennent élevé le cours du brut (+10% depuis le 1er janvier dernier). La république islamique ayant même annoncé un embargo sur la France et la Grande Bretagne. « Des vaches à lait » La situation se répercute sur les habitants et les automobilistes, à bout moralement, voire financièrement. A la station BP de Gorge de Loup,
10 du mat’ | Mercredi 22 février 2012
Christian, coursier de 47 ans et oreillette Bluetooth vissée sur l’oreille, ne peut pas être plus clair : « Le gouvernement et les compagnies commencent à nous faire ch... avec leurs hausses des prix. Nous sommes vraiment des vaches à lait ! » Deux fois par semaine, il se rend à la pompe pour alimenter sa berline en Gazole : « Ça me coûte 200 euros par semaine. Je suis obligé de prendre ma voiture pour le travail. Je n’ai pas d’autre choix ». Même son de cloche pour Pierre, 38 ans, fonctionnaire de police et consommateur de sans plomb 95. « J’utilise un scooter pour me rendre au travail. Ma femme prend notre voiture pour son activité professionnelle. Au total, nous dépensons 180 euros par semaine. » Son état d’esprit est similaire au client précédent : « Nous sommes pris en otage. Ces tarifs deviennent inacceptables ! Si le gouvernement doit faire des efforts sur la taxation de l’essence, ce sont les compagnies qu’il faut montrer du doigt. Total a encore réalisé des bénéfices record en 2011 (10,3 milliards d’euros nets, ndlr)... »
Mais beaucoup de personnes sont dépendantes de leur voiture. Même les plus jeunes. Les étudiants pas épargnés Si les étudiants privilégient les transports en commun, ceux qui utilisent leur véhicule existent bien. Comme Coline, étudiante à l’UPI : « Je viens en cours en voiture citadine et j’use un plein de SP98, soit 50 euros tous les quinze jours. Il y a un mois, je déboursais 10 euros de moins. Si la hausse s’avère encore brutale, je pense de plus en plus à un véhicule diesel, voire hybride pour l’avenir. » Mélodie, qui fait également ses études à l’UPI, fait la même remarque : « Avec ma petite citadine, la note est passée de 55 euros à 65 euros. Actuellement, je fais les trajets en voiture de Bellecour jusqu’à l’école. Mais quand je rentre dans ma famille, à Strasbourg (sa ville d’origine, ndlr) 50% de mon budget argent de poche passe dans le sans plomb. » Pour Gaëtan, en troisième année à l’Ifag en alternance, l’essence « représente 20 à 30% de [son] budget mensuel. Une fois, la note
« Nous sommes pris en otage »
est montée à 400 euros dans le mois », assure-t-il. Avec le loyer et la nourriture, son salaire de 1000 euros est vite consumé. La crainte du litre à 2€ Que faut-il faire dans ce cas-là ? Pour Yves Durieux, secrétaire d’Europe Ecologie Les Verts Rhône, le gouvernement actuel aurait dû prévoir. « Il fallait anticiper sur l’avenir d’une mobilité des personnes à plus bas coût. Là, c’est délicat, surtout que le prix des transports a augmenté sur le réseau TCL avec la hausse de la TVA. » Mais les tarifs restent plus abordables. Mélodie ajoutait que trois semaines d’aller-retour en voiture lui avaient couté 4 euros de plus qu’un abonnement mensuel TCL. Cette étudiante est prête à tester les transports en commun, surtout si la perspective de voir le litre d’essence grimper à 2 euros – comme l’avait annoncé Christophe de Margerie, le PDG de Total, en avril 2011 – s’avère réalisable : « Je suis très voiture, mais si jamais cela arrive, je me rabattrai sur les transports publics. Les gens ne se révoltent pas, mais quand les 2 euros, chiffre rond et symbolique, sera atteint... Pour moi, c’est inconcevable. »
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ZOOM Le Grand Lyon dispose de sa propre plate-forme
Le covoiturage se développe à l’échelle locale Par Nicolas Gil
L
a hausse des prix du carburant ne fait pas forcément que des mécontents. Alors que le coût à la pompe explose, de plus en plus d’automobilistes cherchent un plan B pour pouvoir laisser leur véhicule au garage. Depuis plusieurs années, une solution prend de l’ampleur : le covoiturage. Essentiellement employé pour des trajets longue distance à ses débuts, cette pratique se localise de plus en plus à mesure que l’essence devient un luxe. En 2009, le Grand Lyon a ainsi lancé sa propre plate-forme, dans le but de développer ce mode de transport sur les trajets domicile-travail. « Ce service ne s’adressait qu’aux entreprises à la base, essentiellement dans la Vallée de la Chimie, c’était une expérimentation », explique Marie Martese, responsable technique pour le site. « Au bout d’un an et demi, nous avons constaté de réels progrès dans les zones où le projet avait été développé. La demande de covoiturage chez les salariés avait bondi de 3 à 15%. Le besoin était là. » Les employés et les cadres en première ligne A la suite de ce succès, le Grand Lyon décide d’élargir son partenariat à toutes les entreprises demandeuses sur le Lyonnais, puis la plate-forme devient accessible à tous. Fort de 4 600 inscrits à ce jour, Covoiturage Grand Lyon présente, selon une étude menée en 2010, une moyenne d’âge de 38 ans, avec des utilisateurs essentiellement employés (37%) ou cadres (42%). « C’est normal, nous avons surtout ciblé les entreprises à nos débuts, nos usagers ont le profil type des établissements qui nous contactent »,
Un profil national bien différent
Le covoiturage permet aussi de ne pas voyager seul / © L.B. explique Marie Martese. Les étudiants, quant à eux, ne constituent que 4% de la clientèle, « pour l’instant », précise la responsable technique. « Nous mettons actuellement en place une politique pour conventionner les universités, leur proposer nos services. Bien sûr, nous ne sommes pas là pour faire de l’ombre aux transports en commun, nos services ne s’adressent qu’à ceux qui ont des difficultés à faire les aller-retour, avec par exemple trop de correspondances et de temps perdu chaque jour. » Fait surprenant, la raison principale qui pousse les sondés à utiliser le covoiturage est la diminution de leur impact en terme environnemental (30,5%), devant les préoccupations économiques (25,6%). « Le profil type de notre utilisateur correspond plus à des cadres ou des gens ayant un emploi, souvent mariés avec des enfants, ce ne sont donc pas nécessairement des gens préoccupés par l’argent », selon Marie Martese. « Pour eux, l’aspect écologique passe donc souvent avant celui des prix. »
➢ Les chiffres L’inf l at ion du lit re d’ess ence ou du gazole à l a p omp e est, bien sûr, gonf lé p ar l a hauss e du pr ix du b ar i l (qui a aug menté de 10% en 2 mois). Mais p as s eu lement. L es t axes, et not amment l a t axe intér ieure sur les pro duits p ét roliers (TIPP), inf luencent le pr ix. En moyenne, un lit re de gazole comp or te 53% de t axes t andis qu’un lit re d’ess ence en cont ient 61%.
Des projets à la pelle Face au succès patent de la plate-forme, le Grand Lyon a décidé de mettre en place en septembre dernier une plateforme spéciale « Sortir ». Elle est destinée à ceux qui veulent aller voir des concerts et des spectacles, mais qui rencontrent des difficultés à revenir tard le soir, faute de bus par exemple, ou encore à se garer. Une initiative qui a permis au Grand Lyon de remporter en décembre le label « Territoire Innovant 2011 », qui encourage les collectivités mettant en œuvre les usages des nouvelles technologies sur leur territoire. Et les projets pour le futur ne manquent pas selon Marie Martese : « Il y a plusieurs possibilités auxquelles nous réfléchissons, notamment autour de tous les salariés qui travaillent à la Part-Dieu, un pôle d’échange énorme. Un autre point d’importance va être la Confluence, qui va attirer de nombreux nouveaux travailleurs susceptibles de nécessiter nos services. »
Si le covoiturage sur le Grand Lyon concerne logiquement plus les cadres et les employés du fait d’un réseau de transports en commun très développé, les statistiques nationales sont bien éloignées de celles du local. Selon une étude menée par la MAIF en 2009 pour le site Covoiturage.fr (qui regroupe 90% des annonces françaises), 60% des covoitureurs ont moins de 30 ans, et 27% sont des étudiants. Plus significatif encore, parmi les utilisateurs qui sont uniquement passagers (et non conducteurs), le pourcentage de moins de 23 ans est de 26%. Un phénomène qui s’explique par l’utilisation ponctuelle de ce type de service, essentiellement pour les vacances (56%) et le retour à son domicile les week-ends (34%), avec un trajet moyen de 330 km. Idem pour les motivations des utilisateurs, puisque, parmi les trois raisons principales choisies par les sondés, ce sont cette fois-ci les raisons économiques qui l’emportent (94%) devant les raisons environnementales (80%).N.G.
➢ Le pourcentage
150% C’est la croissance par an, en France, du nombre d’utilisateurs du covoiturage depuis 4 ans, selon les statistiques du site C ovoiturage.fr. Dans les chiffres, cela se traduit par un nombre de membres qui atteint 1,6 millions en 2012, et 350 000 personnes qui voyagent en covoiturage chaque mois via le site. C es derniers mois, il enregistrait 2 500 nouveaux inscrits chaque jour.
Mercredi 22 février 2012 | 10 du mat’
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EN COULISSES
URBANISME
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40 ans après son érection la tour UAP disparaît pour laisser la place à la future tour Incity
Un(e) petit(e) tour et puis s’en va Par Rodolphe Koller
U
ne coiffe étrange en son sommet, surmontée d’une grue. Une façade brun-orangée, faite de vitres réfléchissant une lumière qui ne pénètre guère plus à l’intérieur. Un tas de gravats et de nombreux engins de chantiers qui s’affairent à sa base : la tour UAP est en pleine déconstruction. Livré en 1972, l’édifice ne survivra pas à son 40e anniversaire. Cette grand-mère de 21 étages et 74 mètres de haut fut l’un des tout premiers buildings de la Part-Dieu. Lorsque le quartier d’affaires de la capitale des Gaules voit le jour, elle fait figure de projet d’avant-garde, avant d’être rejointe par la tour EDF (80 m) en 1975, puis la tour Part-Dieu (164 m) en 1977. Cette dernière, autrefois dénommée « Tour du Crédit Lyonnais », est peu à peu re-baptisée par les Lyonnais pour devenir « le Crayon », en raison de la pyramide juchée en son sommet. Une renommée que ne connaîtra pas la tour UAP, qui ne laissera sûrement pas un souvenir impérissable dans le cœur des Lyonnais. Vide et inoccupée depuis près de 20 ans, elle est actuellement déconstruite étage par étage, pour laisser le champ libre à celle qui deviendra le point culminant de Lyon : la tour Incity. « L’objectif actuel est d’augmenter le nombre d’immeubles de grande hauteur à la Part-Dieu, explique Emilie Ruben, en charge de la communication du projet. Il y en a déjà beaucoup dans le quartier, mais certaines sont devenues obsolètes. Il faut renouveler le parc. » Et après la Tour Oxygène en 2010, Incity est le projet d’envergure du moment.
« Une première mondiale » Un chantier de taille puisque entamé il y a bientôt trois ans, la déconstruction de la tour UAP prendra fin au début de l’été. Mais il s’agit également de travaux exigeants, puisque le bâtiment se trouve dans l’environnement immédiat des Halles Paul Bocuse, d’une école, d’une grande surface et d’immeubles de bureaux et de logements : bref, un chantier de centre-ville. « C’est une première 10 du mat’ | Mercredi 22 février 2012
Au premier plan, les halles Paul Bocuse, toutes proches du chantier de déconstruction de la tour UAP. Une fois mené à son terme, d’autres travaux commenceront : ceux de la future tour Incity / © R.K.
mondiale, révèle Damien Sauzet, conducteur de travaux sur le chantier. ça peut faire pompeux dit comme ça, mais c’est un chantier unique. » Entre juillet 2009 et avril 2010, la tour a tout d’abord été intégralement vidée de son contenu. Au total, 850 tonnes de matériaux évacués par l’intérieur de l’édifice, puis triés, recyclés ou valorisés. Depuis l’été dernier, c’est l’extérieur du bâtiment qui est grignoté jour après jour. Après avoir ôté en douceur la coiffe de 24 tonnes qui surplombait l’édifice, une structure de 250 tonnes a été installée en son sommet. Une plateforme recouvrant trois étages et reposant sur 12 vérins, euxmêmes juchés sur les piliers de l’immeuble, le tout parfaitement isolé de l’extérieur. « Cela nous permet de vraiment travailler dans une bulle, révèle Damien Sauzet. Les démolitions à la boule, c’est terminé. Ce chantier est extrêmement exigeant en termes de limitation des nuisances », poursuit-il.
Détruire pour mieux bâtir À la base du bâtiment, un mur anti-bruit le séparant des Halles Paul Bocuse. Constitué d’immenses verrières, l’édifice est potentiellement fragile vis-à-vis de chutes de gravats. Des parois métalliques et des échafaudages ont donc été érigés, pour limiter au maximum les nuisances. Des capteurs sont d’ailleurs installés en une dizaine de pointsclés autour du chantier pour vérifier les niveaux des vibrations, du bruit et de la poussière. Du côté de la déconstruction, l’étage supérieur disparaît peu à peu grâce à de petits engins de chantiers grignotant le béton, surplombés
La tour Incity dépassera le « Crayon » et la basilique de Fourvière
par une immense grue de 103 mètres de haut. Pour ne pas perdre de temps, des ouvriers s’activent également dans les étages inférieurs en démontant les châssis vitrés ainsi que les pierres de façades. En juin prochain, il ne restera presque plus rien de la tour UAP. Des délais plutôt réduits, d’autant que les premiers travaux de fondation de la Tour Incity sont déjà en cours, en parallèle de la déconstruction. « La zone de chevauchement entre les deux phases se situera aux alentours de juin ou juillet », jauge Damien Sauzet. Après quoi les 15 ouvriers du chantier actuel seront rejoints par des dizaines d’autres, pour lancer officiellement la progressive ascension verticale du bâtiment qui deviendra bientôt le point culminant de Lyon, devant le « Crayon »... et la Basilique de Fourvière.
➢ La future Tour Incity : ➢ Adresse : 114-116 cours Lafayette, Lyon 3e ➢ 39 étages de bureaux ➢ 42 342 m2 de surface, soit 3 720 postes de travail ➢ 2 étages de restauration pour 1 400 couverts par jour ➢ Sommet de la coiffe à 170 m, point culminant à 200 m ➢ Livraison 2e trimestre 2015
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ECONOMIE ET SOCIAL
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ZOOM La situation du marché inquiète
Quel avenir pour la Halle Martinière ? Par Nicolas Gil
D
ans les années 1990, la Halle Martinière, c’était plus de trente commerçants, des produits issus d’un circuit local, et surtout un point de rencontre symbolique pour les habitants du 1er arrondissement. Vingt ans plus tard, seuls trois commerçants sont toujours présents dans les murs de l’enceinte, et probablement plus pour très longtemps. Mardi dernier, la Ville de Lyon a en effet décidé de déclasser la Halle du domaine public, c’est-à-dire d’abandonner officiellement la gestion du lieu, laissant la voie ouverte à un repreneur privé. « On nous a mis devant le fait accompli, sans qu’il y ait eu la moindre concertation. Ils auraient pu attendre que la Halle ait complètement fermé », regrette Jean-Baptiste Cubaud, co-président de Halle Mart’, une association qui propose un projet de reprise du lieu. Part du groupement « Marché de la Martinière », un collectif regroupant des habitants et des commerçants du 1er arrondissement, Halle Mart’ défend des valeurs locales face à la crainte d’une reprise par une grande enseigne. « Nous voulons retrouver un projet territorial, pour préserver habitants et commerçants. Il faut sortir de cette situation », précise le co-président. « Une gestion catastrophique » Car cette situation inquiète les résidents du 1er arrondissement.
« Je venais très régulièrement à la Halle » raconte Hélène, habitante du quartier depuis 23 ans. « J’étais sûre de pouvoir y trouver des produits frais, dont je connaissais l’origine. Et puis c’était aussi l’occasion de retrouver d’autres habitués, de discuter un peu. Aujourd’hui, il n’y a plus personne, je ne comprends pas ce qui s’est passé ». Pour JeanBaptiste Cubaud, l’explication est simple : « La Ville s’en fiche, ce n’est pas un enjeu pour elle. Quand on voit qu’elle a investi 8 millions d’euros dans les Halles Paul Bocuse, et seulement 80 000 en dix ans pour la Martinière, on se doute bien qu’elle a abandonné ». Autre facteur dissuasif, les baux. « Avant, ils étaient de 2 ou 3 ans, ce qui était déjà problématique. Aujourd’hui ils sont seulement d’un an. Pour un commerçant, c’est trop court pour que l’investissement soit intéressant », souligne le coprésident. Défendre le local Désormais, il reste à la Ville à trancher la question du repreneur. En septembre dernier, elle émet un appel d’offre, auquel le collectif « Marché de la Martinière » a répondu, aux côtés de cinq autres candidats. « Les halles resteront les halles, même si c’est avec un partenaire privé ou associatif, qui n’est pas la Ville de Lyon. J’espère de tout cœur que le cahier des charges sera respecté et que nous ne cèderons pas à tel ou tel lobby », confiait
Pendant que les travaux refont la chaussée, la Martinière se vide / © L.B.
Nathalie Perrin-Gilbert à France 3 Rhône-Alpes le 16 février dernier. Le lendemain, date de finalisation des dossiers, il ne restait plus que trois candidats : Marché de la Martinière, Casino, et Saveurs du Coin, un groupement d’une soixantaine d’exploitants du Rhône soutenus par la Chambre d’agriculture. « On se sent portés par les habitants, se félicite Jean-Baptiste Cubaud. Il y a de leur part une vraie demande de produits de qualité, issus d’un circuit court, et nous défendons ces valeurs ». Un soutien qui se traduit dans les chiffres : en deux semaines, l’appel à souscription du collectif a déjà rapporté 55 000 euros de promesses de dons, et leur pétition pour la conservation d’une gestion publique a récolté 2 800 signatures. « Quel que soit le repreneur, nous exigerons une explication avec la Ville, elle nous
Un programme résolument local objectif premier est de rendre la Halle de la Martinière dynamique, populaire, ouverte ... en réunissant en centreville et sur un même lieu des produits principalement locaux, raisonnés ou bio, et à des prix accessibles », explique-t-elle. Comprendre : des fruits et légumes issus d’un circuit court, proposés par des commerçants du coin. Une deuxième composante du projet repose sur une volonté de sortir des sentiers battus : « Nous défendons les valeurs de l’économie sociale et solidaire: sortir du modèle
EN BREF L’élection Vote étudiant. Les étudiants de Lyon 2 et Lyon 3 ont choisi leurs représentants dans les conseils de direction des universités lyonnaises. Plus de 70 000 étudiants étaient appelés à voter, du 14 au 17 février. L’UNEF conforte sa place de première organisation étudiante. Elle obtient deux sièges dans chacun des conseils d’administration des deux universités. A Lyon 2, la Confédération étudiante, la Gaelis et la FSE obtiennent un siège chacune. Le MET est l’organisation qui a moins séduit et ne sera donc pas représentée au conseil de direction de leur faculté. A Lyon 3, un siège a été attribué respectivement à L’Esprit étudiant, MET/UNI et Tout IUT.
L’étude
ZOOM Le projet de Halle Mart’ au crible Dans un souci d’équité, le 10 du Mat’ a contacté les trois structures candidates à la reprise de la Halle. L’association Halle Mart’ étant la seule à avoir répondu, seul son programme peut être détaillé ici. Après la finalisation vendredi dernier des offres de reprise, trois candidats ont été sélectionnés, parmi lesquels le collectif « Marché de la Martinière », dont fait partie l’association Halle Mart’. Sur son site, elle détaille les valeurs de son programme, qui fait la part belle aux acteurs locaux. « Notre
doit au moins ça », martèle le coprésident, confiant. Reste désormais à attendre le verdict final, qui devrait intervenir à la mi-mars.
économique traditionnel […], permettre à des agriculteurs de vivre dignement de leur travail, et inventer de nouvelles formes de travail où les salariés prennent une part active dans la marche de l’entreprise. » Dans la même idée, Jean-Baptiste Cubaud veut redonner des couleurs au lieu via des acteurs proches : « On va travailler avec des associations de quartier, pour organiser des animations. On a un vrai projet de territoire, basé sur le tissage de liens sociaux », explique le co-président de l’association. N.G.
Chère délinquance. Le coût annuel du crime et de la délinquance en France est estimé à 150 000 milliards d’euros, soit 7,5% du PIB. Un chiffre révélé par une étude publiée lundi par l’Institut pour la justice (IPJ), une association de défense aux victimes, et menée par Jacques Bichot, professeur émérite à l’université Lyon 3. Cette étude s’étale sur la période allant d’octobre 2010 à septembre 2011, et vise à « alerter les candidats à la présidentielle sur la nécessaire augmentation des dépenses publiques liées à la lutte contre la criminalité »
Mercredi 22 février 2012 | 10 du mat’
6 SCIENCES ET TECHNOLOGIES Recherche
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Des laboratoires lyonnais ont été récompensés… après avoir subi un revers
Université de Lyon: label et la quête Par Antoine Lebrun
ne pas remettre le label à Lyon, à raison de 7 voix favorables contre 6 voix défavorables… La majorité certes, mais pas le seuil de 2/3 exigé par les instances décisionnaires. Pourtant, l’Université de Lyon n’est pas amère : « Nous avons choisi de ne pas rentrer dans le moule. Pour obtenir le label, nous aurions dû faire émerger une structure englobant tous les sites du pôle Lyon/SaintEtienne. Mais nous avons préféré conserver notre approche collective et ne pas créer de fracture dans l’établissement », explique Jean-Michel Jolion. Concrètement, ce sont 41 millions d’euros par an promis par l’Etat, et ce pendant quatre ans, qui s’envolent.
L
Le soutien de François Fillon pèse lourd dans la balance lyonnaise/ © DR
e 14 février dernier, quatre laboratoires de recherche de l’université de Lyon/SaintEtienne ont obtenu le label Labex. Avec pour but de distinguer les meilleurs laboratoires de recherche universitaire. Ce label rapportera 97 millions d’euros sur dix ans aux laboratoires pour soutenir les projets des chercheurs. Il s’agit ici d’un « très bon résultat », selon Jean-Michel Jolion, responsable des grands projets de l’université de Lyon. « Nous avons tout fait pour obtenir cette récompense. Nous sommes conscients du potentiel énorme de l’enceinte et nous savions que nous serions
félicités », se réjouit-il. Quatre laboratoires qui viennent s’ajouter aux huit déjà labellisés l’année dernière. Une anguille sous roche Mais cette réussite apparente passe sous silence un échec important de l’université de Lyon. Le 3 février, le pôle de recherche et d’enseignement supérieur de Lyon (PRES) s’est vu refuser le label idex, initiatives d’excellence visant à classifier les pôles universitaires d’envergure internationale (contrairement au Labex qui récompense un projet plutôt qu’un site). Les treize jurés choisis pour délibérer ont en effet décidé de
Les politiques à la rescousse Des investissement qui s’envolent mais qui pourraient bien retomber. En apprenant la nouvelle le 3 février, le Premier ministre François Fillon a en effet demandé au ministère de trouver un moyen « de reconnaître la très grande qualité » du projet lyonnais. Une requête exaucée puisque l’Etat a décidé hier de traiter les deux pôles « recalés » (HESAM Paris ayant également été rejeté) à la même enseigne que les « admis ». Ces derniers seront simplement observés trois ans durant avant de, peut-être, décrocher le label « Initiatives d’excellence ». Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche,
POLEMIQUE Trop peu de jurés pour une décision aussi importance selon certains
Le jury en question « Le sort d’un pôle de recherche peut se jouer à une ou deux voix près. Il n’y a que treize jurés (ou quatorze selon les universités), c’est trop peu pour un vote d’une telle importance. Le seuil d’acceptation est en plus fixé aux deux tiers des voix. Nous avons été recalés en obtenant la majorité ». S’il n’est pas particulièrement déçu, Jean-Michel Jolion estime que le système de vote mis en place pour donner 10 du mat’ | Mercredi 22 février 2012
ou non le label Idex n’est pas crédible. Une crédibilité d’autant plus critiquée que les deux autres projets recalés (outre Paris et Lyon) ont reçu 0 vote sur 14… Pourtant, ce label est d’une importance capitale. Les dotations dépendent des laboratoires et de l’importance des projets. « L’investissement sera beaucoup plus important pour les recherches de santé que sur les sciences
Laurent Wauquiez, s’est lui aussi lié aux deux PRES, évoquant un « financement supplémentaire loin d’être anecdotique ». Cependant, la légitimité des projets récompensés par le label Idex pose question: « Dans quatre ans, je serai curieux de voir combien d’universités auront validé les projets pour lesquels ils ont été récompensés, doute Jean-Michel Jolion. Les jurés nous ont considérés comme une petite Ile-deFrance, alors qu’il aurait été préférable de parler de ‘‘Grand Toulouse’’ ou ‘‘Grand Grenoble’’ pour faire émerger un projet. » Michel Lussault, président de l’Université de Lyon, et Jacques Samarut, président de l’ENS Lyon, pilotes du projet, ont rendez-vous fin février au ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche pour discuter du statut donné au PRES de Lyon. Ils seront entre autre fixés sur la dotation exacte de l’Etat afin de fonder l’Université nouvelle de Lyon/ Saint-Etienne en 2016.
EN BREF Emploi Job Dating C’est le 20 mars
qu’une grande journée de recrutement, dédiée au secteur des NTIC, se tiendra à Lyon et dans dix autres villes françaises. L’évènement est piloté par ManpowerGroup, Europe 1 et Direct Matin. Déjà 400 offres d’emploi ont été postées par des entreprises, suite à l’appel d’offres lancé par les deux médias participants. Des experts de deux filiales spécialisées de Manpower présélectionneront plusieurs centaines de candidats qui auront l’opportunité de rencontrer des dirigeants d’entreprises au cours d’une journée de job dating. Plus d’informations sur www.lesrendezvousrecrutement.fr
Culture de la technologie humaines par exemple », expose Michel Lussault, président de l’Université de Lyon. Le jury a distingué huit pôles d’excellence parmi lesquels Toulouse, AixMarseille, Strasbourg, Bordeaux et quatre centres parisiens. René Ricol, commissaire général à l’investissement chargé du grand emprunt a assuré que Lyon ne serait « jamais labellisée en tant qu’Idex ». Encourageant…
Musée
Ce n’est pas acquis mais c’est le but que s’est fixé Valpatis : la construction d’un musée de la technologie. Valpatis est une association, créée en 2000, qui a pour objectif de valoriser le patrimoine scientifique, technique et industriel de la région lyonnaise. A l’origine, l’association envisageait la construction du musée sur Lyon, sur le site de la friche industrielle RVI dans le 3e arrondissement. Mais un autre projet a obtenu gain de cause et obtenu l’emplacement. Valpatis se tourne vers la Loire dans l’espoir de pouvoir réaliser cette installation.
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VIVRE DANS LE 9e
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AIDE Une association apporte son aide aux jeunes homosexuels rejetés par leur famille
Refuge contre l’homophobie
Par Julien Bonnefond
J
ulia (nom d’emprunt) est arrivée à Lyon en octobre dernier. Originaire de Paris, elle a fait le voyage seule, ne pouvant plus supporter l’homophobie de sa famille. « Je ne connaissais personne en arrivant, mais l’association Le Refuge m’a conseillée et soutenue. » C’est le cumul de plusieurs problèmes qui ont conduit Julia jusqu’ici, mais la jeune fille ne panique pas : « Je me sens mieux depuis mon arrivée, plus libre. » L’association Le Refuge l’accueille à son arrivée à Lyon. « Nous n’hébergeons que des jeunes de 18 à 25 ans (l’association dispose de 3 appartements dans Lyon, ndlr), mais nous suivons aussi des personnes qui ont entre 14 et 18 ans », précise Fabien Markowicz, délégué régional de l’antenne de Lyon. Une aide alimentaire est aussi versée les premiers jours, « lorsque les jeunes n’ont aucune ressource financière », explique le responsable. L’association est conventionnée avec la Direction départemen-
« Je me sens mieux depuis que je suis au Refuge, plus libre »
Au total 25 bénévoles travaillent pour l’association à Lyon / © J.B.
tale de la cohésion sociale (DDSC) qui lui verse une « allocation de logement temporaire » de 8000 euros, ce qui permet de couvrir le loyer et les charges de ce « refuge ». La Ville de Lyon verse aussi 5000 euros de subvention, des mécènes privés terminent la liste des partenaires, avec l’exemple de Randstad. Julia a un frère homosexuel, et quand il l’a annoncé à ses parents, ceux-ci l’ont rejeté. « Je ne voulais pas subir la même chose que lui », lâche Julia. Alors un jour elle décide de partir. « J’avais organisé ma fuite, j’avais contacté Le Refuge auparavant, eux avaient compris
mes problèmes », se souvient la jeune femme. Julia ne voulait pas rester à Paris (une ville où l’association est aussi présente) : « Lyon c’était l’inconnu, de là je pouvais repartir », indique-telle. Julia a des nouvelles de sa famille par l’intermédiaire de sa meilleure amie restée à Paris. « Je garde surtout contact avec mon frère », souligne la jeune fille. Esprit de progression La règle d’or de l’association, c’est de ne jamais laisser un jeune seul. « Nos hébergements se font deux par deux, ce qui empêche la solitude et permet d’avancer », explique Fabien Markowicz. « C’est un plus d’être en binôme dans l’appartement. Cela permet de pouvoir se soutenir, d’échanger, c’est plus facile au quotidien. Bien sûr, cela fonctionne si les personnes sont dans
le même état d’esprit », admet Julia. La jeune fille est actuellement en colocation avec une autre personne, les binômes changent régulièrement. Si les jeunes ne peuvent rester que six mois à l’association, l’explication est simple : « Nous souhaitons être un intermédiaire, les jeunes ne sont pas amenés à rester avec nous indéfiniment », souligne Fabien Markowicz. Les jeunes doivent chercher un appartement, un travail ou une formation. Pendant ces six mois, ce n’est pas du repos qui les attend, mais le départ pour une nouvelle vie. Le Refuge les accompagne au quotidien, un soutien psychologique, administratif et humain. « Chaque semaine nous avons rendez-vous pour donner des objectifs concrets pour la semaine suivante », explique le responsable. Un but final : avancer pas à pas.
ALLER PLUS LOIN Bilan
Le Refuge
Les résultats de l’association Le Refuge pour l’année 2011 : 10 jeunes sont passés par le centre, 7 ont trouvé un travail, 4 ont trouvé un logement. Les autres ont été redirigés vers d’autres structures. Pour contacter l’association : lyon@le-refuge.org 69C avenue René Cassin Lyon 9e
Tel : M. Fabien Markowicz : 06 31 59 69 50 L’association est aussi présente à Paris, Montpellier et Marseille.
Etude
Chiffres sur l’homophobie Plusieurs études ont montré qu’il y a 13 fois plus de suicides chez les jeunes homosexuels, par rapport au suicide des jeunes hétérosexuels. C’est d’ailleurs
le thème de campagne de l’association Le Refuge. Un quart des personnes vivant dans la rue sont des homosexuels. C’est contre cela que Le Refuge se bat : « La société qui n’accepte pas tout le monde. »
Quelques exemples :
Logement
Maison du Rhône : 2 2 rue René Cassin Lyon 9e Horaires d’ouverture : Du Lundi au Vendredi de 8h30-12h00 ; 13h30-16h30 Téléphone : 04 72 53 64 00
Associations
L’association Le Refuge travaille en partenariat avec plusieurs structures concernant la question du logement.
Centre Communal Action Sociale 15 Rue Nérard Lyon 9e 04 78 47 74 81
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VIVRE à L’UPI
CONFERENCE
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Les étudiants de la section communication de l’ISCPA créent l’événement
La politique au travers du prisme estudiantin Par Guillaume Bouvy soit sept minutes environ chacun. Une personne sera chargée d’introduire le colloque, puis les cinq thèmes seront développés par les étudiants, à savoir le personal branding (comment se construire une image, autrement dit la réputation) ; le
« Notés sur la qualité de l’intervention »
Les Master 2 pro (com institutionnelle et e-Com) de l’ISCPA, promotion 2011-2012 / © P.G.
V
ous ne savez pas quoi faire en cette fin d’après-midi, vous êtes dans les parages de l’Université professionnelle René Cassin (UPI) et vous vous intéressez à la politique ? Le colloque, intitulé « La communication politique, enjeux et perspectives » devrait vous plaire. Il s’agit d’une conférence dont le thème est la communication politique en période électorale. A signaler que l’organisation de cette table-ronde revient entièrement aux élèves du Cycle de Master professionnel Communication Institutionnelle de 2 e année de l’ISCPA, dont le thème de la campagne politique actuelle tient particulièrement à cœur. En effet, ce colloque intervient dans le cadre du cours « civilisations » assuré par Patrick Girard, également directeur pédagogique
de l’ISCPA. « Pour la huitième édition, cela consiste à créer et organiser un événement de A à Z, tout en évaluant les étudiants sur leur compétences de communication. En plus de la production d’une analyse sur un sujet de leur choix, il leur est imposé d’avoir un expert qui va soutenir, compléter ou discuter leur propos » détaille-t-il. Ainsi, une partie de la notation des élèves reposera sur la bonne organisation de l’événement planifié depuis septembre. Margaux Moulin, une des élèves du master explique : « Nous serons notés sur la qualité de l’intervention, l’organisation de la conférence et les relations avec la presse ». Concernant la prestation à proprement parler des six étudiants du cycle professionnel Master Communication Institutionnelle 2 e, leur temps de parole est d’une quarantaine de minutes,
story-telling (raconter une histoire pour vendre ou plaire) ; le fact-checking (vérification des faits par les journalistes de ce qu’avancent les hommes politiques) ; les relations entre média et politique et enfin les réseaux sociaux. D’autre part, des invitations et affiches ont été envoyées aux universités Lyon 2, Lyon 3 et Sciences Po Lyon. Les étudiants du cycle MCI se sont fait aider par les étudiants du master e-communication de l’ISCPA, pour la partie diffusion sur les réseaux sociaux (Facebook et Viadeo notamment). Les « MEC » (master ecommunication) assureront par ailleurs un live tweet, c’est-à-dire le suivi des débats en direct du colloque sur Twitter. Côté invités, Romain Blachier, adjoint à la mairie du 7 e et enseignant la communication politique à l’ISCPA a répondu à l’invitation lancée par les étudiants, tout comme Serge Barbet, responsable de la communication web de Gérard Collomb. Pour l’heure, la principale préoccupation de Margaux Moulin était la suivante : « Nous espérons que l’amphi sera plein, et que nous terminerons de façon satisfaisante notre master. »
EN DIRECT DE L’UPI On air
En plus de votre rendez-vous matinal quotidien avec le 10 du Mat’, vous pouvez également retrouver tous les jours le travail de nos confrères de la spécialisation radio. Au programme aujourd’hui, une chronique Présidentielles sur le nucléaire, la sortie de la
10 du mat’ | Mercredi 22 février 2012
PS Vita, et un reportage de Maxime Richard, qui nous apprend comment séduire... Retrouvez leurs interviews, reportages, chroniques et journaux à l’adresse suivante : http://www.keskiscpass.com
Petit écran La spécialisation TV n’est
pas en reste et vous présente quotidiennement son journal de dix minutes sur l’actualité du Grand Lyon et des alentours. Reportages, brèves... N’hésitez pas à laisser vos commentaires ! http://www.youtube.com/ user/IscpaJT2012
Adresse: 47, rue sergent Michel Berthet Site Web: www.keskiscpass.com Email: 10dumat@gmail.com Tel: 04 72 85 71 71 Directrice de publication: Isabelle Dumas Directeur de la rédaction : Christian Redon Secrétaire de rédaction : Laurent Benoit Rédacteur en chef : Joël Chicouard Rédacteur en chef web : Natacha Verpillot Rédaction: Lucile Bellon, Julien Bonnefond, Guillaume Bouvy, Joël Chicouard, Geoffrey Fleury, Nicolas Gil, Rodolphe Koller, Antoine Lebrun, Eve Renaudin, Natacha Verpillot
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SORTIR
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festival Brasilyon se tiendra jusqu’au 11 mars à Lyon
Comme un goût d’exotisme Par Lucile Bellon
A
lors que Rio de Janeiro vibre actuellement au rythme du traditionnel carnaval, Lyon organise ses propres festivités. Le festival Brasilyon, lancé le 15 février, continue ce soir avec une soirée tapas et danse brésilienne. Pour cette quatrième édition, le mot d’ordre repose plus que jamais sur la diversité. « Au départ le festival ne durait que quelques jours et se tenait tous les ans. Depuis 2010, Brasilyon est organisé tous les deux ans et s’étale sur près d’un mois », souligne Cécile Bénnegent, directrice de l’association Gingando, qui organise le festival. « Il y a
« Brasilyon amène un peu de gaieté, c’est convivial » beaucoup de rendez-vous différents », avec des soirées-concerts, des cours et démonstrations de danse, des conférences et des débats. Brasilyon fait aujourd’hui écho au célèbre carnaval de Rio, et amène un peu de convivialité à Lyon. « Les Brésiliens qui vivent à Lyon, et même ceux qui ont l’habitude d’aller au Brésil, dépriment un peu en février-mars. Brasilyon est là pour amener un peu de gaieté, et puis les animations sont des moments conviviaux », s’amuse Cécile Bénnegent. Des festivités dansantes A chaque édition, le festival accueille au total entre 800 et 1 000 personnes. Ce qui fait son succès, c’est avant tout la diversité de ses évènements, mais pas seulement. Brasilyon attire les curieux. « La communauté brésil-
Le festival Brasilyon prévoit des cours et des démonstrations de capoeira/ © Gingando ienne de Lyon grandit très rapidement depuis plusieurs années », note Cécile Bénnegent, « mais il n’y a pas qu’elle qui participe aux festivités : il y a les capoeristes, les enfants qui pratiquent la capoeira et qui incitent leurs parents à venir ; ceux qui s’intéressent au Brésil, et puis les étudiants qui assistent aux conférences. » Sans compter que pour chaque édition, Brasilyon invite quelques danseurs et capoeristes renommés. « Certains viennent de la France entière, mais aussi d’Europe », explique la directrice de l’association. Leur réputation attire alors de nombreux intéressés venus de toute la France. La danse justement, Brasilyon en fait sa priorité. Plusieurs stages et soirées danse et capoeira sont ainsi organisés. « Il y a d’abord les deux grands rendezvous : la soirée carnaval et la journée rencontre de capoeira », qui prévoient un apéro tapas,
un concert de percussion, une initiation à la zumba et bien sûr un concours de capoeira. Mais Brasilyon, c’est aussi des soirées dansantes, des stages d’initiation à la danse brésilienne et une journée capoeira réservée aux enfants. « Tout le monde peut participer à ces différents événements : débutants comme confirmés. Il y a différents niveaux », précise Cécile Bénnegent. Et pour les moins audacieux, les démonstrations de capoeira et les concerts de samba promettent de bons moments jusqu’au 11 mars. Les soirées et les journées de stage sont payantes (40 euros pour le stage de danse brésilienne, 8 euros pour la soirée carnaval). Le programme du festival, (15 février au 11 mars) est disponible sur www.gingando-capoeira-lyon.com
NOTRE SéLECTION CINEMA Comme tous les mercredis, le 10 du Mat’ vous présente sa sélection des sorties de la semaine dans les salles obscures.
à savoir quelles limites ils doivent eux-mêmes s’imposer. (1h24)
Drame Chronicle
Thriller dramatique Bullhead
La vie de trois lycéens bascule lorsqu’ils entrent en contact avec une étrange substance. Ils s’aperçoivent vite qu’ils disposent désormais de supers pouvoirs. Rien ne leur est impossible, reste
Jacky, 33 ans, fait partie d’une grande famille d’agriculteurs du sud de Limbourg, en Belgique. Grâce à sa collaboration avec un vétérinaire corrompu, il se fait une place dans la mafia
des hormones. Alors qu’il va conclure un marché avec le plus grand trafiquant d’hormones de Flandre, un agent fédéral est assassiné. Tout se complique : Jacky doit faire face à la police et à ses secrets. (2h09)
Epouvante-horreur Devil Inside
Nous somme en 1989. Au beau milieu de la nuit, la police reçoit un appel de Maria Rossi, une
jeune femme qui avoue avoir assassiné trois personnes. Quelques années plus tard, sa fille, Isabella, veut comprendre ce qu’il s’est passé cette nuit-là. Elle se rend alors en Italie, dans l’hôpital où Maria est enfermée. Persuadée que sa mère est possédée par le diable, Isabella fait appel à deux exorcistes qui vont devoir user de méthodes peu orthodoxes pour tenter de sauver Maria. (1h23)
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DECOUVERTE Les Nouveaux animaux de compagnie, des compagnons pour tous les goûts
Du serpent au furet
«
Par Eve Renaudin
I
l m’aime, il reconnaît la main qui le nourrit. » L’air énamouré de Kevin Ivancic ne s’adresse pas à un chaton mais à un python royal de près d’un mètre de long, prénommé Jean-Claude. Le jeune homme est un inconditionnel de ces animaux, qu’il élève depuis l’adolescence. Des serpents, il en a eu de toutes sortes, depuis les couleuvres de quelques centimètres jusqu’au boa de deux mètres. Une passion qui ne gênait pas sa mère, « elle élevait des mygales », s’amuse l’amoureux des reptiles. Désormais installé dans son propre appartement à Lyon, le jeune homme a dû réduire son élevage pour ne garder que Jean-Claude. Un animal qui nécessite tout de même des soins particuliers, même s’il ne se nourrit qu’une fois par mois. Ce type de serpent a des préférences pour le moins contraignantes : il mange sa nourriture encore vivante. Pour les âmes sensibles, il existe cependant des parades : le tapis chauffant. Kevin Ivancic achète des rats congelés qu’il réchauffe le moment venu pour donner à son reptile l’impression qu’ils sont encore vivants.
Une obligation de formation Pour vivre sa passion, le jeune éleveur s’est très vite responsabilisé. Il a passé un certificat de capacité en formation continue et achète ses animaux uniquement dans des magasins spécialisés, qui peuvent justifier de la provenance des reptiles. Il est donc parfaitement apte à prendre soin de son python, y compris en cas de maladie. Une caractéristique assez courante chez les éleveurs de serpents, comme le confirme le Dr Durbec, de la clinique vétérinaire Lyon-Mermoz. Cet établissement a la particularité de s’être spécialisé dans les soins aux Nouveaux animaux de compagnie (NAC). « Nous voyons assez peu de serpents car les propriétaires de ce type d’animaux se forment suffisamment pour traiter eux-mêmes la plupart de
Le furet, un petit animal très affectueux, mais gourmand. / © E.R. leurs maladies », explique-t-il. Bien que ce ne soit pas sa spécialisation d’origine, le vétérinaire a pris l’habitude de s’occuper de ces animaux aux pathologies parfois très éloignées de celles traditionnelles des chiens et des chats. « C’est une formation à part entière mais nous n’avons pas encore de diplôme spécifique en France. La plupart des vétérinaires qui se spécialisent dans les NAC se forment en continu, échangent entre eux », raconte le Dr Durbec. Une passion a qui toutefois un coût : en plus du serpent, comptez en moyenne 400 à 500€ en animalerie pour tout le matériel, terrarium et chauffage. Certaines races de pythons, considérées comme particulièrement belles, peuvent coûter jusqu’à 1300€ l’animal seul. En revanche, d’autres NAC s’avèrent beaucoup plus faciles à acheter. « Nous
voyons de plus en plus de furets. J’ai l’impression que c’est l’animal à la mode », donne en exemple le Dr Durbec. Contrairement aux espèces non domestiques qui nécessitent des autorisations d’élevage et des certificats de capacité, ce petit mustélidé est en vente libre. De la même famille que la belette, le furet n’existe pas à l’état sauvage. Et, contrairement aux reptiles, il peut s’avérer réellement affectueux, comme le confirme Jérémy Balbine, un mordu de ces petites bêtes.
« Le furet peut dormir vingt heures par jour »
➢
Pratique
Le furet, un grand joueur Dans son appartement, la cage des furets tient une place prépondérante. L’animal ne passe pas inaperçu, non seulement à cause de sa forte odeur, mais aussi parce qu’il a des habitudes assez encombrantes. « Les furets adorent
cacher les objets, ils font des réserves, s’amuse Jérémy Balbine, ce qu’ils préfèrent, c’est entasser leur nourriture dans un recoin pour venir la chercher plus tard. » Carnivores, les furets ont donc tendance à cacher des morceaux de viande derrière les meubles. Avec tous les inconvénients que cela peut engendrer en cas d’oubli… « J’ai déjà retrouvé un pilon de poulet en putréfaction derrière le frigo, évidemment ça ne fait pas plaisir mais c’est le prix à payer », se résigne le jeune homme. En revanche, ces animaux s’avèrent assez calmes. Un vrai plus selon l’amateur : « Anguirus et Saturne, mes furets, peuvent dormir jusqu’à vingt heures par jour. En général, ils passent leur journée dans leur hamac pendant que je suis en cours. Ils n’ont donc pas besoin de moi pendant ce temps. » Les quatre heures restantes, l’animal se révèle très joueur et affectueux. Attention cependant, dans le feu de l’action, un furet peut se laisser aller à mordre, parfois assez fort.
Origines
Le terme « NAC » est apparu en 1984 dans la bouche du vétérinaire lyonnais Michel Bellangeon lors d’une conférence. Le terme désigne tout animal de compagnie qui ne soit pas un chien ou un chat. Au niveau de la loi, un arrêté daté du 10 août 2004 dresse la liste complète de ceux dont la possession et surtout l’élevage doivent faire l’objet d’une autorisation préfectorale. Les détails de ce texte sont accessibles sur www.legifrance.gouv.fr Mercredi 22 février 2012 | 10 du mat’
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DU MAT’
Polémique
L’ouverture des magasins le dimanche fait débat
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www.keskiscpass.com
Répression sous silence
Par Joël Chicouard
Plus de 7 600 morts. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), plus de 7 600 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans les violences depuis le début de la révolte en Syrie. Encore mardi à Homs, épicentre de l’insurrection, 16 personnes ont trouvé la mort sous le feu des bombardements de l’armée syrienne. Deux journalistes occidentaux ont été tués hier matin, dans un bombardement, toujours à Homs. Les chiffres sont terribles. Ils ne cessent d’augmenter chaque jour depuis presque un an. Le mois prochain marquera le début de la révolte contre le régime du président Bachar el-Assad. Des manifestations auront lieu à Lyon et dans toute la France. Objectif : afficher son soutien au peuple syrien et en faveur d’une Syrie libre. Cet engagement citoyen en France s’avère surtout symbolique. Il appartient aux plus hauts dirigeants de la planète de s’engager fermement contre le régime de répression en Syrie. Et d’agir. La communauté internationale a trop tardé. Si l’Assemblée générale des Nations Unies a voté la semaine dernière une résolution appelant au départ du président El-Assad (137 votes pour, 12 votes contre et 17 abstentions), le texte n’est pas contraignant. Le véto sino-russe au conseil de sécurité de l’ONU entrave depuis des semaines toute action contre le régime syrien. Demain, Tunis sera le théâtre d’une conférence internationale sur la Syrie. L’occasion de se remémorer un passé pas si lointain. En janvier 2011, Ben Ali était destitué par la révolution tunisienne. Treize mois plus tard, Bachar el-Assad s’accroche au pouvoir. Et procède à une répression sans limites.
COULISSES
Recyclage : dans le ventre d’un centre de tri sélectif Page 4
Lyonnais, Syriens, et inquiets
Après plus de onze mois, la répression de Bachar el-Assad envers son peuple consterne les ressortissants syriens à Lyon. Alors que certains luttent contre le régime, l’avenir des chrétiens s’assombrit. Pages 2 et 3
ECONOMIE ET SOCIAL
Service civique : la jeunesse met le pied à l’étrier Page 5
SORTIR
Bières à Lyon : une conception “mousseuse” Page 9
© BM Lyon
EDITO
Jeudi 23 février 2012 | N°26
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Envie de vous abonner ? Envoyez un mail à 10dumat@gmail.com LE FAIT DU JOUR
A Lyon, plusieurs manifestations ont déjà eu lieu pour soutenir le peuple syrien / © Benjamin Larderet
RENCONTRE
Le Syrien Akram Kachee milite depuis Lyon contre le pouvoir en place.
La révolte dans la peau de la diaspora Par Lucie Barras
L
«
ors de son premier discours, au début de l’année dernière, Bachar el-Assad a dit qu’il irait jusqu’au bout. Je crois que c’est cette déclaration qui m’a fait descendre dans la rue. » Akram Kachee est arrivé en France il y a 13 ans. Cet opposant discret, spécialiste de l’Orient, collaborateur à la Maison de l’Orient et de la Méditerranée, a encore toute sa famille en Syrie. Chaque jour, depuis 11 mois, apporte son lot de souffrance et d’horreur. Les images télévisées en boucle, l’inquiétude pour les proches. Il milite à Lyon, faute de pouvoir rejoindre la contestation en Syrie. « Lors de la première manifestation, il y a un an à Lyon, j’ai été filmé. On a montré une de mes photos à ma famille, en leur demandant leur appartenance politique. C’est de l’intimidation. » Pour la famille de certains de ses amis, l’« intimidation » a été plus loin. « Jusqu’aux arrestations arbitraires, aux pressions. Ce sont des méthodes moyenâgeuses. » Les méthodes du régime el-Assad, Akram Kachee - d’origine Alawite, comme la famille el-Assad, une branche du chiisme en est écoeuré. « C’est une révolution de la dignité. La population n’en peut plus. Depuis plus de 30 ans, un cartel familial a les pouvoirs absolus. Les ré-
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formes attendues n’ont pas eu lieu, la corruption règne. Comme dans les autres pays arabes. Mais la spécificité de la Syrie, c’est d’avoir libéré l’économie de façon anarchique, sans en faire profiter sa population. » Le communautarisme : un faux prétexte Une population révoltée, quelle que soit sa communauté d’appartenance. Akram Kachee refuse de laisser dire que la société syrienne est communautariste. « On dit que les Alawites sont au pouvoir. C’est faux et archi-faux. Ce gouvernement n’a pas d’idéologie. Seule l’obéissance et les intérêts comptent. Et c’est lui qui a divisé les communautés au lieu de les intégrer. Assad a pris en otage les minorités alaouites, chrétiennes et druzes, privilèges contre loyauté. » La contestation est bien plus une bataille sociale, contre les humiliations, la privation des droits fondamentaux, et la répression qu’un conflit communautaire. Une hypothèse pourtant largement récupérée par les médias. « Les journalistes occidentaux, voire même arabes, utilisent des raccourcis simplistes. C’est dangereux, et méprisant pour ceux qui payent de leur vie. Les informations sont largement données, mais leur interprétation n’est pas la bonne. »
Une opposition divisée 11 mois de contestation laissent des traces, et aujourd’hui, l’opposition syrienne est en proie à une double division. D’un côté, certains veulent instaurer un dialogue, pour que l’Etat après le parti Baas (parti unique depuis 40 ans, d’après l’article 8 de la Constitution) ne soit pas érigé sur
« Si je rentre, j’aurai des problèmes » des institutions anéanties, comme ce fut le cas en Irak en 2003. De l’autre, ceux qui le refusent. Le second dilemme concerne la prise des armes par l’opposition. A Lyon, les deux collectifs d’opposition avec lesquels travaille Akram Kachee sont arrivés à un compromis. Mais c’est loin d’être le cas partout. « Au début de la contestation, les opposants scandaient trois slogans. “ Non au communautarisme, non à l’intervention étrangère, non à la violence.” Aujourd’hui, la défection de 3 à 5% de l’armée pour former l’Armée
libre pose la question de la militarisation. » Le paysage opposant n’est pas uni. Deux grandes factions se confrontent notamment, tout en marchant dans la même direction. Le CNS (Conseil national syrien) à droite, incarné par les Frères Musulmans, et le Comité de coordination, moins présent sur le terrain et plus intellectualisé. « C’est une division normale, assure Akram Kachee. La société entière est représentée dans l’opposition. De l’extrême-gauche aux ultraconservateurs. » Cette année, Akram Kachee ne rentrera pas en Syrie, comme il a l’habitude de le faire. « J’ai compris que si je rentrais, j’aurais de sérieux problèmes. » Pour l’avenir, « tous les scénarios sont possibles. » Mais ce que l’opposant espère, c’est un Etat laïque, moderne, qui s’appuie sur les droits fondamentaux et la séparation des pouvoirs. « La Syrie n’est pas l’Egypte. Les Frères Musulmans ne peuvent pas diriger une société aussi plurielle que la nôtre. » Une nouvelle génération d’opposants a bien du mal à se positionner mais incarne l’espoir. « Même si les Syriens sont conscients de la payer cher, cette révolution était écrite », affirme l’opposant, comme pour conclure.
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ZOOM Les chrétiens de Syrie, partagés entre peur et révolte
Des chrétiens déstabilisés dans un pays convulsé Par Lucie Barras
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l y a presque un an, la Syrie vivait les premiers soubresauts de la Révolution. Depuis, certains représentants de la minorité chrétienne de Syrie (entre 7 et 10 % de la population), ne cessent d’appeler au compromis et à la protection de leur communauté. Marianne, 19 ans, est étudiante à Lyon. Chrétienne orthodoxe née en France, une partie de sa famille vit encore en Syrie, près de Damas. Avec son père, elle parle souvent de la situation de sa communauté en Syrie. Pour elle, c’est le régime qui a impliqué les chrétiens dans le conflit, malgré eux. « Les Alaouites (branche du chiisme, ndlr) au pouvoir souhaitent avoir les minorités de leur côté. » Si une partie des chrétiens prend part à la contestation, avec une représentation au Conseil national de transition (CNS), beaucoup d’entre eux craignent le renversement du régime « Leur position est très divisée. Les pro-Bachar recherchent la sécurité et l’impression de protection donnée par le pouvoir », note Marianne. En effet, les chrétiens, présents surtout dans le monde des affaires, bénéficiaient jusqu’à aujourd’hui d’une certaine tranquillité. La peur des attaques... Selon Samir Arbache, spécialiste du Moyen Orient, professeur à l’Université Catholique de Lille, que nous avons joint par téléphone, les chrétiens de Syrie sont aujourd’hui dominés par la peur. Un sentiment justifié sur le plan affectif, mais qui n’a pas de fondement politique. « Le mouvement de révolte, si profond qu’il soit, n’a pas de semence communautaire. L’opposition ne sert aucun discours contre les minorités, et le pouvoir mate sans distinction. Pour autant, de nombreux chrétiens prennent part à l’opposition. » Un an après la révolution, le futur est embrumé. Et pour cela, les chrétiens se sentent menacés. « Quand le désordre dure aussi longtemps, des actes interreligieux ont lieu. Chaque jour, des
Taabir, une histoire d’artistes et de citoyens
Les chrétiens, en 40 ans, ont migré vers le nord i/ © France 24 chrétiens subissent des attaques perpétrées par les Salafistes. Ceux qui tendent l’oreille uniquement vers ces extrémistes ont d’autant plus peur », constate Samir Arbache. Car le spectre du massacre de l’église Notre Dame du Perpétuel Secours à Bagdad en octobre 2010 est très présent à l’esprit des chrétiens de Syrie. Un commando armé d’Al-Qaida avait alors tué 46 personnes. « Les chrétiens peuvent craindre l’anarchie. Mais ils peuvent aussi bien être lâchés par les Frères Musulmans si ceux-ci prennent le pouvoir, que par le clan Assad qui montre un sadisme assez incroyable. » ... et de l’avenir La famille de Marianne s’inquiète en effet d’une éventuelle future instauration de la Charia dans le pays. « Il pourrait y avoir un exil massif si les Frères Musulmans arrivaient au pouvoir et appliquaient la Charia à 100%, empêchée par le régime de Bachar elAssad ». Car jusqu’à aujourd’hui, les chrétiens de Syrie - l’une des plus anciennes communautés chrétiennes du Moyen-Orient - étaient plutôt bien intégrés à la population. « Mais un malaise demeure, nous nous sentons mal à l’aise. Notamment parce
➢ Le chiffre 7 600 C’est le nombre de victimes identifiées en Syrie, selon
l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), depuis le début des manifestations anti-gouvernementales en mars dernier. La majorité d’entre elles sont des civils. Ils seraient bien plus en comptant le nombre de disparus. Deux journalistes, une Américaine et un Français, sont par ailleurs morts dans des bombardements hier.
que la loi islamique régit en partie les institutions nationales », confie Marianne. D’après la jeune femme, cette gêne n’existait pas avant les 40 ans de « règne » de la dynastie Assad. « Des massacres contre les chrétiens avaient eu lieu en 1860. Depuis, rien ou pas grand-chose. C’est le pouvoir qui a donc amplifié le racisme inter-religieux en s’alliant avec les minorités... » Depuis 40 ans, l’exil des chrétiens existe, selon Marianne, qui n’exclut pas le communautarisme. « Il est resté stable, beaucoup de chrétiens se sont installés dans le nord-est du pays (les syriaques, voir illustration) sous la pression des sunnites majoritaires (environ 67% de la population, ndlr) qui accaparent leurs terres et les avantages. » Beaucoup de chrétiens redoutent à présent le renversement du pouvoir, « comme les quatre autres groupes minoritaires (Druzes, Yézidis, Alaouites, Kurdes, ndlr) », explique Samir Arbache. Un avenir incertain, exactement comme celui des opposants qui voient chaque jour le nombre de victimes augmenter dans leurs rangs, et craignent de la même façoe un maintien du régime de Bachar el-Assad.
Pour Akram Kachee, « Aider la Syrie, c’est aussi parler d’elle. » La révolution est aussi celle des arts. Le 16 mars prochain, une date presque anniversaire du début de la révolution en Syrie, une soirée sous le signe des jeunes artistes du proche orient est organisée au 6 e Continent, dans le 7 e arrondissement de Lyon. Le projet Taabir ( “expression” en arabe), met notamment à l’honneur de jeunes cinéastes syriens : Mohammed Omran & Dani Abo Louh, Yasmeen Fanari, Khaled Abdulwahed et Abou Naddara qui présenteront leurs courts métrages. Des films d’animation touchant au drame contemporain de la Syrie. S’ensuivra une table ronde et un concert. L’évenement est destiné notamment à soutenir la société civile syrienne. Des artistes de Syrie, du Liban et de Jordanie animeront la soirée organisée par le 6e Continent, l’association Maalish, le Collectif des Citoyens Syriens de Lyon et l’association Arts Dreams. L.B. Vendredi 16 mars, Les 6 e continent, 51 rue Saint-Michel, 69 007 Lyon. Projection : 17h30 Concerts : 21h, 3-5€
➢ La commémoration L a c om mu n aut é s y r i e n n e à Lyon org an i s e u n e g r an d e m an i fe s t at i on d e s ol i d ar it é ave c l e p e upl e s y r i e n l e 1 0 m ar s 2 0 1 2 , c e c i p ou r c om m é m ore r l a pre m i è re an n é e du s ou l è ve m e nt du 1 5 m ar s 2 0 1 1 . Av ant c e l a , u n r a s s e mbl e m e nt au r a l i e u aut ou r d’u n f l a s h m o b s u r l a pl a c e d e s Te r re au x , s am e d i à 1 4 h e u re s . Jeudi 23 février 2012 | 10 du mat’
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EN COULISSES
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ENVIRONNEMENT Les déchets recyclables du Grand Lyon sont triés à Rilleux-la-Pape.
Les déchets lyonnais passés au crible Par Rodolphe Koller
L
orsqu’un habitant du Grand Lyon trie ses déchets ou descend ses poubelles, il ne s’imagine peut-être pas qu’il est le premier maillon d’une chaîne prête à se mettre en marche. Passée l’étape du ramassage des ordures effectué par le ballet des engins collecteurs, la suite des opérations se déroule à Rillieuxla-Pape. C’est en effet dans cette commune du nord de l’agglomération lyonnaise que se trouve le centre de tri Digitale. Géré par Veolia, il ouvre ses portes en 2003 et ne s’occupe exclusivement que des matières issues de la collecte sélective. On parle ici tri, retraitement et valorisation. à l’origine, il est conçu pour traiter 30 000 tonnes de déchets par an, soit 15 tonnes à l’heure. Aujourd’hui, ce sont près de 65 000 tonnes, soit deux fois plus, qui passent chaque année sur les tapis roulants, sous les aimants, à travers les grilles et entre les filtres du complexe. Un chiffre colossal qui en fait l’un des centres les plus performants de France voire d’Europe. Et il n’est pas difficile de comprendre pourquoi au regard des chiffres : tous les jours, ce sont les poubelles de 1,2 million d’habitants du Grand Lyon et des communautés de communes environnantes qui sont savamment triées dans ce centre. Une vitrine française Le contenu des fameuses poubelles vertes destinées aux recyclage finit sa course ici, dans un gigantesque hangar (voir photo-ci contre), avant d’être trié par des outils ultra-modernes. Car en plus d’avoir une capacité de traitement très importante, ce centre de tri fait figure d’exemple. « A ma connaissance, il n’y a pas de centre de tri qui ait une telle capacité et de telles performances », indique Christian
10 du mat’ | Jeudi 23 février 2012
Le hangar principal du centre de tri Digitale, où arrivent et s’entassent chaque année près de 65 000 tonnes de déchets, dans l’attente de leur traitement / © R.K.
Desportes, lieux.
directeur
des
A titre d’exemple, le centre de tri de Grenoble permet de trier 14 tonnes à l’heure avec 40 personnes, tandis que celui de Rillieux permet de trier 25 tonnes dans le même temps, avec seulement 20 personnes. En bout de chaîne, une présence humaine est en effet indispensable pour déceler les éventuelles erreurs de tri. « L’objectif est clair : aller de plus en plus vers l’automatisation. L’homme ne doit à l’avenir plus trier péniblement mais plutôt gérer la propreté des lieux, et surveiller le bon fonctionnement de la structure », explique-t-il. « Un centre de tri comme celui-ci, c’est 20 millions d’euros », poursuit Christian Desportes. Avec ses six trieurs optiques, ses trois séparateurs mécaniques et ses trois séparateurs magnétiques, le com-
plexe compte en moyenne deux fois plus de ces équipements « d’informatique industrielle » que dans un centre de tri classique. Et pourtant, c o m m e l’explique le d i r e c t e u r, « en France, on est capable de recycler seulement un quart des déchets produits. » Des efforts sont donc encore à réaliser dans ce secteur.
« En France, on ne recycle qu’un quart des déchets produits »
Changer les mentalités Dans le domaine de la sensibilisation également. Chaque année, le centre est visité par près de 10 000 per-
sonnes : des scolaires, mais pas seulement. Un parcours pédagogique est alors proposé à ces éco-citoyens pour leur apprendre les gestes à réaliser, et ceux à proscrire. Ne pas écraser les canettes de sodas qui passent à travers les filtres des trieuses par exemple. Toujours laisser le bouchon sur les bouteilles en plastique, ne pas déchirer le papier ou encore ne pas mettre des objets destinés à être recyclés dans un carton unique qui va ensuite être compacté. Des conseils qu’il convient d’appliquer, pour un recyclage plus efficace, et une protection renforcée de l’environnement.
➢ Visiter le centre de tri Digitale : ➢ Campus Véolia Environnement Centre-Est ➢ Adresse : 105 avenue du 8 mai 1945, Rillieux-la-Pape ➢ Du lundi au vendredi sous réserve des disponibilités du site ➢ Durée de la visite : 1h30 ➢ Age minimum : 6 ans ➢ Renseignements et inscriptions : 06 20 06 49 44 ou 04 72 01 49 54
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ECONOMIE ET SOCIAL
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ZOOM Qui sont ces jeunes qui s’engagent volontairement dans un service civique ?
Une première approche de l’emploi Par Julien Bonnefond
L
e service civique volontaire permet aux 16-25 ans de s’impliquer dans une mission d’utilité publique - auprès d’associations ou de collectivités - pour une durée de 6 à 12 mois. Il remplace le service civil volontaire depuis 2010. Le changement d’appellation ne modifie pas fondamentalement le fonctionnement de cette organisation. « Aujourd’hui, l’Etat donne davantage d’argent pour le fonctionnement de l’organisme », explique toutefois Marie-Pierre Nectoux, référente en RhôneAlpes du service civique. En 2011, l’Etat a déboursé 40 millions d’euros. Cet argent a servi à payer les volontaires (environ 500 euros par mois), « mais aussi à financer le fonctionnement interne de l’Agence civile volontaire et ses 20 agents permanents », précise Marie-Pierre Nectoux. Jeunes mais pas inactifs Depuis 2010, le nouveau service civique a regroupé en RhôneAlpes 1 717 volontaires. D’après les chiffres de la Direction régionale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale, qui gère le service civique, 65% sont des femmes et 35% des hommes. Alors que les chiffres nationaux relèvent que ce sont plutôt des jeunes entre 19 et 25 ans, 45% des volontaires ont moins de 19 ans en Rhône-Alpes. Pourtant, Pierre Guyomar, chargé de mis-
sion au Centre régional Information jeunesse (CRIJ) se méfie de ces chiffres : « Les jeunes sont essentiellement issus du baccalauréat, ils sont donc diplômés. » Le but initial était d’enrôler tous les volontaires et surtout de donner un accès à l’emploi pour les jeunes non-diplômés. « Cela va à l’encontre des études qui ont été menées, les jeunes que nous recevons ont souvent décroché de leurs études, ou ils peinent à trouver un emploi », souligne Pierre Guyomar. Marjolaine Arthaud a fait le service civil pendant 9 mois. Après le bac, la jeune fille recherche une formation d’apprentie. Ne trouvant pas de maître d’apprentissage, elle décide de s’inscrire à l’université. Se morfondant sur les bancs de la faculté, Marjolaine apprend l’existence du service civil. « Je n’avais jamais travaillé avant, c’était l’occasion de rentrer dans un milieu inconnu et d’acquérir une expérience professionnelle », se souvient-elle. Payée 580 euros nets par mois, elle se voit confier plusieurs missions entre 2008 et 2009, avec l’association Unis-Cité. Ainsi, la jeune fille travaille dans un café-lecture associatif à Saint-Etienne. « Avec quatre personnes, nous devions monter un atelier photographique », précise-t-elle. D’autres missions plus courtes lui sont confiées, comme l’organisation de la journée de lutte
Beaucoup de jeunes volontaires sont attirés par le service à la personne / © DR
contre le sida avec l’association Actif ou encore aider les compagnons d’Emmaüs. « Ces 9 mois ont été hyper-enrichissants, l’encadrement était bon, et puis cela m’a permis de trouver un travail par la suite », explique la jeune femme, satisfaite de son volontariat. Après son service civil, la volontaire est embauchée dans un hôtel, grâce aux rencontres qu’elle a faites durant son service civil. Cette année-là, ils étaient une quarantaine à Saint-Etienne à avoir effectué leur service civil. « C’est la différence avec le service civique. Aujourd’hui, nous mettons en place une plus grande communication », conclut Pierre Guyomar, en charge des réunions d’informations au CRIJ du Rhône. A noter que la Préfecture RhôneAlpes a délivré 280 agréments : la
FOCUS Les réunions d’informations du CRIJ sur le service civique
Zoom sur le volontariat Le Centre régional Information jeunesse (CRIJ) de Rhône-Alpes organise jusqu’au 24 février, une semaine d’information au sujet du service civique et des autres formes de volontariat. Le centre régional d’information jeunesse propose notamment de la documentation et une exposition sur le volontariat. Aujourd’hui a lieu une réunion d’information à propos du service civique mais aussi du Service Volontaire Européen
et le Volontariat Solidarité Internationale. A cette occasion, Chloé, une jeune volontaire en service civique viendra témoigner. « Je n’avais pas envie de travailler dans une entreprise, c’était l’occasion de mettre un pied dans le monde de l’emploi », explique la jeune femme. Chloé a passé cette période d’un an au CRIJ. Sa mission : aider des jeunes à promouvoir des projets culturels, humanitaires ou encore sportifs. Satisfaite de son engagement elle souhaiterait
travailler dans la culture. A l’issue de ces réunions collectives, les jeunes intéressés pourront être conseillés individuellement et orientés vers des offres de mission en fonction de leur profil. J.B. Pour les intéressés, il reste une réunion cette semaine. Il suffit de s’inscrire gratuitement aux réunions en s’adressant à pguyomar@crijrhonealpes.fr Jeudi 23 février de 14h à 16h. CRIJ Rhône-Alpes, 66 cours Charlemagne, 69002 Lyon
Ville de Lyon, la Ville de Grenoble, ou des clubs sportifs peuvent donc accueillir des jeunes volontaires en proposant des missions sur le site : www.service-civique.gouv.fr.
EN BREF Le coup de gueule Saint-Exupéry Reçue au ministère de l’écologie le 15 février, l’Association contre l’extension et les nuisances de l’aéroport de Lyon Saint-Exupéry (ACENAS) prévoit prochainement de demander aux candidats à la présidentielle de se positionner clairement quant à leurs revendications. Cette association de riverains de l’aéroport lyonnais requiert la mise en place d’un couvre-feu et se déclare contre le projet d’extension à quatre pistes et la possible privatisation de l’aéroport.
L’implantation Nouvelle usine Le leader
mondial de la colle et des produits chimiques pour bâtiments, Mapei, construira bientôt une nouvelle usine à la périphérie de Lyon afin de développer la succursale française. Implanté depuis la fin des années 80 près de Toulouse, le groupe possède déjà deux usines et un laboratoire de recherche dans la banlieue de la ville rose. L’entreprise a réalisé un chiffre d’affaire de 93 millions d’euros en 2011 et affiche un taux de croissance de 10% par rapport à l’année précédente. Des chiffres qui ne concernent que Mapei France, et non le groupe entier.
Jeudi 23 février 2012 | 10 du mat’
6 SCIENCES ET TECHNOLOGIES Bio
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Les sociétés soutenues par Bio’Innov et Bio’Export seront au Club de la presse le 1er mars
Les entreprises bios mises en valeur Par Geoffrey Fleury nous ne savions pas comment nous y prendre. C’est chose faite avec cette aide », affirme Cathy Abruzzo, fondatrice de la société.
Cathy Abruzzo est fondatrice et directrice de C.A Bio - Peau Ethique / © DR
M
ardi, Marine Le Pen, candidate FN à la présidentielle, a taclé les énergies renouvelables et le marché bio, estimant que ce dernier « est une dictature avec des histoires de gros sous enrobés dans de bons sentiments », selon lepoint.fr. Pourtant, le marché bio pèse désormais 4 milliards d’euros et les ventes ont augmenté de plus de 10% en 2011. Le 1 er mars, au Club de la presse de Lyon, la région Rhône-Alpes accueillera les entreprises responsables qui se préoccupent de l’avenir de la planète. Celles qui se servent des matières naturelles biologiques pour fabriquer des produits cosmétiques et alimentaires. Elles seront une douzaine à être concer-
nées par les programmes Bio’Innov et Bio’Export. Le premier soutient techniquement et financièrement (montant non dévoilé) dix entreprises dans la mise en œuvre de leurs projets innovants. Le second en accompagne huit dans leur développement à l’international. C’est par exemple le cas pour C.A Bio – Peau Ethique. Cette entreprise de vêtements et lingerie pour hommes et femmes (qui fabrique aussi des vêtements et doudous pour bébés), a été créée en 2004 à Saint-Chamond (Loire). Elle a lancé un site Internet pour la vente des produits pour particuliers. Les clients sont Français, Anglo-saxons et Scandinaves. « Nous avions besoin d’être épaulés, conseillés, car
Le bio apprécié Un argument pour rebooster ses ventes et faire face à la crise qui a baissé son chiffre d’affaires de 20% en deux ans. « Voilà pourquoi la création d’un site était inévitable car les gens achètent de plus en plus en ligne nos articles », admet Cathy Abruzzo sans toutefois préciser d’un point de vue économique. Des produits fabriqués avec du coton et de la soie biologique issus du commerce équitable. Des matières premières pour lesquelles Mme Abruzzo veille à la traçabilité : « Nous travaillons sur de simples ateliers, provenant du commerce équitable (SA 8 000 : un standard de responsabilité sociétale qui défend des conditions de travail décentes, ndlr), pour le tissage. Mais le coton est prétraité par un de nos fournisseurs. Je veille à la certification. Nous souhaitons être le plus transparent possible pour nos clients, pour qu’ils soient rassurés. C’est un gage de qualité. La preuve : ceux qui testent nos produits reviennent sans problème vers nous. Ils apprécient », poursuit la fondatrice, qui souhaite travailler des matières comme le bambou ou le soja prochainement.
ZOOM Le textile bio également en crise
« Ce qui est arrivé à Lejaby n’est pas rassurant » Comme l’a affirmé Catherine Abruzzo (voir ci-dessus), la crise continue de guetter. En pleine évolution avant 2009, le chiffre d’affaires de l’entreprise Saint-Chamonaise a été revu à la baisse depuis deux ans. « Nous sommes passés d’un chiffre de 300 000 euros à 245 000 euros en trois ans. 10 du mat’ | Jeudi 23 février 2012
Nous tentons de nous accrocher. » La fabricante de vêtements et surtout de lingerie souhaite malgré tout tenir sa ligne de conduite – gamme bio issue du commerce équitable – malgré la récession. Cette dernière a condamné plusieurs entreprises de textile, petites ou grandes. La dernière en date a fait les
gros titres de tous les médias : Lejaby. « Le fait que ce poids lourd de la lingerie – qui faisait aussi du bio – ait fermé fait peur aux entreprises comme la mienne. Ce n’est pas rassurant, c’est sûr. Mais il ne faut surtout pas baisser les bras et sensibiliser le plus de consommateurs possibles au bio », conclut-elle. G.F.
Des aides pour du matériel Biscru a bénéficié de la même aide que C.A Bio. Cette société agroalimentaire, basée en Isère, fabrique un produit peu courant : des tuiles et craquelins, sortes de « biscuits » crus bio aux fruits et aux légumes. Des produits cultivés par des maraîchers à proximité de l’entreprise. Cette dernière voit le coup de pouce de Bio’Innov d’un bon oeil : « Nous avons besoin de machines spécifiques par rapport au produit que nous fabriquons. Des appareils pour l’emballage et l’étalage de la pâte à tuile nous sont nécessaires. Nous sommes donc contents d’être mis à l’honneur », admet Serge de Thaey, directeur et fondateur. Cosmétique, textile et produits agroalimentaires seront donc mis à l’honneur le 1er mars prochain.
EN BREF Baisse de régime
Concurrence L’arrivée
de Free sur le marché de la téléphonie mobile n’est pas sans conséquence pour ses concurrents. Orange a rendu public ses chiffres. L’opérateur affirme avoir perdu 201 000 abonnés entre le 31 décembre 2011 et le 15 février 2012. Orange précise également avoir constaté un pic des demandes de portabilité du numéro de téléphone, les premières 48 heures de la mise sur le marché de Free mobile, à raison de 150 000 en une journée.
Nouvel Apple Store
Confluence Un deuxième Apple Store devrait prendre place à La Confluence, après celui déjà existant de la Part-Dieu. Si la société californienne refuse toute confirmation, il n’en demeure pas moins que l’implantation de la Pomme dans le nouveau pôle commercial est une réalité juridique. Le pôle ouvre au public le 4 avril, mais le mystère reste entier en ce qui concerne la date d’ouverture de l’Apple Store.
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VIVRE DANS LE 9e
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ARTS Lyon abrite un haut lieu de l’enseignement supérieur de la musique et de la danse
Prélude d’apprentis artistes
Par Guillaume Bouvy
D
es notes de musique s’échappent le long de la Saône, sur le quai Chauveau, à proximité du pont Koenig (9e arrondissement). A cet endroit, les arts de la musique, mais aussi de la danse, s’expriment pleinement derrière un sigle sibyllin : le CNSMD. Comprendre le Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse. Installée dans un couvent construit au XVIIe siècle, l’école en elle-même est plutôt récente, puisque l’inauguration date du 18 février 1980. Bien plus qu’une école diplômante, à l’image du Conservatoire à rayonnement régional situé sur la colline de Fourvière, le Conservatoire du 9e arrondissement dépend directement du ministère de la Culture et de la Communication. A ce titre, son directeur, Géry Moutier, est nommé par le ministre de la Culture. Et il n’existe que deux conservatoires de ce type en France, l’autre étant à Paris.
Une université de la musique et de la danse « Notre établissement est d’abord une école publique qui forme des musiciens et des danseurs professionnels. Il s’agit d’un enseignement supérieur aligné sur le modèle universitaire LMD, de la licence au doctorat », souligne Nicolas Crosio, chef du service communication et programmation du Conservatoire. En partenariat avec Lyon 2 et le regroupement universitaire Lyon/St-Etienne, 600 étudiants sont scolarisés en ces lieux. En échange ces derniers doivent s’acquitter des droits d’inscription, soit 400 euros environ. Et surtout, il faut avoir réussi le concours qui fixe le droit d’entrée à la scolarité. 1 500 candidats se présentent chaque année pour une centaine de places. Autre particularité, la section danse recrute dans un créneau d’âge situé entre
Les étudiants du Conservatoire exercent régulièrement leurs talents / © Christian Genet 15 ans et 20 ans, sachant que la danse classique est plus exigeante du point de vue des conditions d’accès que la danse moderne. La musique recrute, quant à elle, entre 16 et 30 ans. Le baccalauréat n’est pas une obligation lors de l’entrée au Conservatoire : les futurs musiciens et danseurs sont suivis chaque semaine par un tuteur de l’Education nationale, en plus des cours au CNED (Centre national d’enseignement à distance) auxquels ils sont inscrits, avant de passer l’examen national en candidat libre. Pour tous les goûts Les registres et répertoires enseignés sont très variés, avec des départements de musique allant du Moyen Âge au baroque en passant par la musique électronique. Côté danse, les deux départements sont plus resserrés, entre la danse classique et la danse contemporaine. « La formation de musiciens ou
ALLER PLUS LOIN En ce moment
Estampes poétiques croisées avec le Japon Depuis le 31 janvier et jusqu’au 28 mars, une série de concerts est organisée par le Conservatoire de Lyon sur le thème suivant : « De Debussy à Takemitsu, parcours croisé autour
de danseurs ne peut pas se faire uniquement par des cours, observe Nicolas Crosio. C’est pourquoi nous organisons une saison publique, comprenant plus de 300 manifestations, dont 40% hors-les-murs. La plupart de ces concerts sont joués par les étudiants, ce qui leur permet de pratiquer leurs compétences dans des conditions réelles. ». A noter qu’une majorité de ces concerts sont gratuits. Enfin, de nombreux partenariats existent entre le Conservatoire et d’autres structures, tels que l’Opéra, l’Auditorium-ONL de Lyon, la Maison de la Danse, la salle Molière, le Musée d’art contemporain, le Musée des Beaux-Arts, l’Ecole normale supérieure… En ces murs de près de 15 000 m² de plancher, au milieu de 3 hectares de verdure, Terpsichore, muse grecque de la danse, et Euterpe, muse de la musique, se réjouissent devant les odes que les élèves leur livrent quotidiennement.
Créations des musiques française et japonaise ». L’ensemble des manifestations du CNSMD de Lyon sont en entrée libre, sans réservation, dans la limite des places disponibles. Plus d’informations : 04.72.19.26.61 www.cnsmd-lyon.fr Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Lyon, 3 quai Chauveau, Lyon 9e
Le « jeune ballet » en tournée
En dernière année, les étudiants en danse du Conservatoire n’ont pas cours, puisqu’ils travaillent avec des chorégraphes reconnus et montent de toutes pièces quatre spectacles par an. Ce « jeune ballet » tourne alors partout en France et même un peu à l’étranger, ce qui constitue un véritable
tremplin pour les futurs danseurs.
Echanges
A l’étranger
Du fait de l’organisation de la scolarité sur le modèle Licence/Master/Doctorat, des échanges Erasmus sont possibles pour les étudiants, mais aussi pour les quelques 180 enseignants/intervenants durant quelques semaines par an. Du côté des étudiants, le Conservatoire compte 17% d’étrangers.
Jeudi 23 février 2012 | 10 du mat’
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VIVRE à L’UPI
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INITIATIVE Trois ruches seront bientôt installées à l’UPI
Le miel, les abeilles et l’UPI Par Lucile Bellon
partir du mois d’octobre, lors de la vente des paniers de l’aDDu (voir notre édition du 14 février). Ce qui permettra au projet, à terme, de s’autofinancer. Car pour le mettre sur pied, Tony Nello a dû obtenir des financements. « Un essaim d’abeilles coûte entre 50 et 100 euros, quant à la ruche il faut compter entre 100
« Un essaim coûte entre 50 et 100 euros »
C’est dans la cour en face du rez-de-jardin que les ruches seront installées / © L.B.
S
ensibiliser les étudiants à la cause des abeilles, c’est la volonté de l’aDDu (Association de Développement Durable de l’UPI). En avril prochain, trois ruches seront installées à l’UPI, dans la cour en face du rez-de-jardin. « Le projet est parti en 2008 d’une manifestation d’apiculteurs à Paris, contre l’utilisation d’un pesticide qui menaçait les ruches dans leur milieu rural. Ils ont fait remarquer que ce produit pourrait les forcer à venir s’installer en ville pour maintenir leur activité », raconte Tony Nello, chargé du projet apiculture et étudiant à l’école 3A. Des ruches en ville ? Le projet semble inconcevable. Pourtant, le milieu urbain peut être propice à l’installation des abeilles. « Elles aiment la chaleur et il leur faut un milieu floral. On trouve tout cela en ville. De plus, il existe un moratoire qui concerne les industries et limite les rejets de produits polluants », précise l’étudiant. Un projet important pour l’aDDu, dans lequel Tony s’implique
totalement. « 70% des plantes cultivées et 80% des plantes sauvages dépendent de la pollinisation des abeilles. Il y a un lien très étroit entre les abeilles et l’espèce humaine, il faut vraiment sensibiliser les gens sur cet aspect ». Le miel de l’UPI Pour autant, les ruches demandent un suivi. Pour cela, une session de formation sera bientôt organisée afin d’apprendre à six étudiants de l’UPI — dont Tony — à prendre soin des abeilles. « C’est un ancien élève de l’IDRAC qui nous a soutenu jusqu’alors, et il va nous épauler durant la formation. C’est lui qui, au départ, il y a plusieurs années, voulait mettre le projet en place. Aujourd’hui il fait partie du GDSA (Groupement de défense sanitaire apicole, ndlr) », reprend-il. La formation permettra, entre autres, de se familiariser avec l’extraction du miel. Il sera ensuite revendu au sein de l’école chaque semaine à
et 110 euros », souligne-t-il. Néanmoins, l’étudiant a été épaulé par plusieurs partenaires, notamment le GDSA, Isar’Apicole, un collectif de sensibilisation et d’initiation à l’apiculture, et Arthropologia, une association naturaliste. C’est notamment grâce à ces partenaires qu’il a pu éviter des dépenses : « Isar’Apicole va nous donner un essaim d’abeilles. De notre côté, nous allons en acheter un et le dernier sera donné par les pompiers, qui, chaque année, en récupèrent pour limiter les risques de piqûres en ville. » Les piqûres d’abeilles justement, « c’est ce qui peut faire peur aux gens dans ce projet. Nous allons donc mettre en place une campagne de sensibilisation avec des panneaux explicatifs. Des trousses de soin seront aussi disponibles auprès de la sécurité. » En effet, si les piqûres ne provoquent généralement qu’une réaction locale, peuvent chez certaines personnes allergiques entrainer des réactions bien plus graves, telles qu’une forte baisse de la tension artérielle, une accélération du rythme cardiaque ou des problèmes respiratoires. Et pour permettre à tous de comprendre l’importance des abeilles et le rôle qu’elles jouent dans notre quotidien, l’aDDu projettera un film, La Mystérieuse disparition des abeilles, le 4 avril, dans le grand amphithéâtre de l’UPI.
EN DIRECT DE L’UPI On air
En plus de votre rendezvous matinal quotidien avec le 10 du Mat’, vous pouvez également retrouver tous les jours le travail de nos confrères de la spécialisation radio. Au programme aujourd’hui, une émission spéciale sur nos trois années
10 du mat’ | Jeudi 23 février 2012
d’études à l’ISCPA. Retrouvez leurs interviews, reportages, chroniques et journaux à l’adresse suivante : http://www.keskiscpass.com
Petit écran La spécialisation TV n’est pas en reste et vous présente
quotidiennement son journal de dix minutes sur l’actualité du Grand Lyon et des alentours. Reportages, brèves... N’hésitez pas à laisser vos commentaires ! http://www.youtube.com/ user/IscpaJT2012
Adresse: 47, rue sergent Michel Berthet Site Web: www.keskiscpass.com Email: 10dumat@gmail.com Tel: 04 72 85 71 71 Directrice de publication: Isabelle Dumas Directeur de la rédaction : Christian Redon Secrétaires de rédaction : Laurent Benoit, Nicolas Gil Rédacteur en chef : Joël Chicouard Rédacteur en chef web : Natacha Verpillot Rédaction: Lucile Bellon, Julien Bonnefond, Guillaume Bouvy, Joël Chicouard, Geoffrey Fleury, Nicolas Gil, Rodolphe Koller, Antoine Lebrun, Eve Renaudin, Natacha Verpillot
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SORTIR
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Brasserie La région lyonnaise redécouvre la tradition de la bière artisanale
Le Gone fait de la mousse Par Lucie Barras
I
l n’y a pas que la Kro pour boire une bière de chez nous ! La preuve, la microbrasserie lyonnaise Ninkasi vient d’ouvrir son huitième établissement dans le Grand Lyon à Tarare. Et si les rois de la bière et du hamburger locaux poussent comme des champignons, le département du Rhône compte une petite dizaine de microbrasseries. A l’échelle de la région, elles sont exactement 59. Raphael Vachet a monté la brasserie artisanale Single Track en octobre 2006, à Fontaines-sur-Saône. Vendue à la brasserie, et depuis peu dans certaines épiceries fines, la
Le vin avait tué la tradition brassicole lyonnaise bière Single Track a en outre trouvé sa place… sur les évènements sportifs de la région. « C’est notre moyen de pénétrer le marché. Nous proposons une bière douce, légère, en phase avec notre cible : à la fin de sa course, le sportif préfère une bière rafraîchissante à un produit fort. » Pour varier les plaisirs, Raphael Vachet concocte également l’ « humeur » du mois. « J’organise des dégustations, et fais deviner aux clients les arômes. En octobre, ma bière poivreviolette a tellement plu qu’elle est aujourd’hui embouteillée. » Cyril Momer a quant à lui une vision assez large de l’activité brassicole dans la région. Il y a 4 ans et demi, il a repris Les Fleurs du Malt, une boutique du 7e arrondissement de Lyon spécialisée dans la bière. Les bons jours, il en propose près de 600 variétés. Des rhoda-
Cyril Momer commercialise La Soyeuse, fabriquée, de la culture de l’orge à la fermentation, à Rontalon/ © E.R. niennes ? « Je vends la Bio des Monts d’Or, et la Soyeuse. Le brasseur de cette dernière a tendance, par goût, à fabriquer une boisson maltée, mielleuse ». La clientèle de Cyril est d’ailleurs friande de ce type de nectars. « Les Français aiment le sucré. Le chocolat, la pâtisserie, et par extension le malt, que l’on retrouve dans les bières belges. J’ai un peu plus de mal à faire aimer les bières houblonnées, d’origine anglaise, amères et pourtant si aromatiques lorsque la plante est bien utilisée. » Le goût des bières lyonnaises dépend de son brasseur. Il était pourtant bien spécifique grâce à la qualité de l’eau du Rhône et de la Saône, au XIXe siècle, lorsque Lyon était surnommée « Capitale de la bière ». Plusieurs brasseurs alsaciens avaient d’ailleurs migré dans le Rhône. « Aujourd’hui, la tradition brassicole lyonnaise n’existe plus », affirme Cyril Momer. Raphael Vachet précise : « Au tournant du XXe siècle,
le Beaujolais et le Côtes du Rhône a tué cette culture. Seuls certains, comme la Brasserie Georges, ont survécu. » Par contre, le papa de la Single Track observe un nouveau souffle du côté des micro-brasseries. « Le marché de la bière industrielle baisse aujourd’hui de 5% par an. Celui de la bière artisanale, lui, augmente de 25%. Mode ou pas, nous seuls brasseurs pouvons faire en sorte de perdurer. » Brasserie artisanale Single Track, 2 rue Victor Hugo, Fontaines-sur-Saône brasserie-singletrack.com - Les Fleurs du Malt 56, Cours Gambetta, Lyon 7e 04 78 58 25 36 - Ferme-brasserie La Soyeuse 237 Route de Fondrieu, Rontalon 04 78 57 52 90 blog.lasoyeuse.info
NOTRE SéLECTION Rafraîchissement Printemps
A partir du 17 mars prochain, le Ninkasi présente sa bière de Printemps : l’Akacia. Printemps et Saint-Patrick sont autant d’occasions pour aller boire cette mousse à la fleur originale, obtenue par l’infusion de fleur d’acacia dans le brassin. Résultat : d’agréables parfums fleuris, que vous pourrez savourer dans
l’un des six Ninkasi de Lyon, ainsi qu’à celui, fraîchement ouvert à Tarare.
Concert Groove
Les associations Art 27 et Bis vous proposent une soirée groovy demain soir au Blogg. Dès 18h30, venez réviser vos classiques du genre grâce aux reprises de
Jordi Tisserand, adepte des standards du groove. Puis la scène se libérera au profit de Charlie And The Soap Opera, un sextette qui métisse ses compositions influencées par la soul avec des accents plus contemporains de hiphop et d’électro. Vendredi au Blogg, 14 rue Crepet, Lyon 7 e 5€
Concert Rock
Malabar sex toy se produit à l’Eden Rock Café. Led Zeppelin, Placebo, Nirvana ou encore Rolling Stones. Leurs reprises sont multiples afin de provoquer un maximum d’orgasmes sonores chez leurs spectateurs. Alors laissez-vous envoûter par ce jukebox... Du 23 au 25 février à l’Eden Rock Café, 21h, 68 rue Mercière Lyon 2e. Entrée sur conso Jeudi 23 février | 10 du mat’
10 POLÉMIQUE
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ECONOMIE Relancée par Nicolas Sarkozy, la polémique sur le travail le dimanche réveille syndicats et opposants
La conversation du dimanche Par Antoine Lebrun
Le dernier jugement de la loi
C’
«
Le dimanche, un jour au statut changeant / © DR
est de l’emploi pour les Français et du pouvoir d’achat pour les salariés ». Le président-candidat Nicolas Sarkozy a clairement fait comprendre ce qu’il pensait du travail dominical vendredi dernier, par le biais du secrétaire d’Etat au commerce, Frédéric Lefebvre. Depuis l’entrée en vigueur de la loi Mallié d’août 2009, la question n’avait plus fait polémique. Mais voilà, Nicolas Sarkozy a rouvert la brèche, affichant sa volonté « d’élargir les conditions d’ouverture des magasins le dimanche ». Pas encore de propositions concrètes, mais déjà de farouches adversaires, parmi des députés, de l’opposition surtout. « Cette mesure est absurde, estime Pierre-Alain Muet, député PS du Rhône. Elle ne créera pas d’emploi et va aggraver la condition de beaucoup de salariés et des commerces de centre-ville. » De leur
côté, les partisans prônent le renforcement de l’attractivité touristique « pour que la France soit forte ». Comme un air de slogan… Les commerçants, eux, ne comprennent pas pourquoi chacun n’est pas libre de décider de travailler le dimanche ou pas. « La devise « travailler plus pour gagner plus » laisse à penser que celui qui veut bosser peut le faire tant qu’il le souhaite », s’insurge Claire, responsable d’une boutique de chaussures près des Terreaux. « Ça n’est pas mon cas mais je ne vois vraiment pas où est la gêne. Les commerçants travaillent avant tout pour eux, et exercer le dimanche n’influe que sur leur vie. » Contactée par la rédaction, la Chambre des Métiers du Rhône n’a pu s’exprimer, devoir de réserve oblige en période électorale. Pas sûr qu’un tel désaccord plaide en faveur d’un candidat aux élections présidentielles.
Adoptée au forceps contre l’avis de nombreux parlementaires en août 2009, la loi Mallié autorise les magasins à ouvrir le dimanche, selon leur type ou leur localisation (alimentation, hôtels, restaurants, bars, tabacs, fleuristes, pharmacies,…), pour les salariés volontaires. Près de trois ans après sa mise en place, la loi ne fait pas que des convaincus, bien au contraire. « Le volontariat est illusoire, estime François Turcas, président de la CGPME du Rhône. Il n’y a pas besoin d’une loi pour la faible quantité de gens qui souhaitent travailler le dimanche. Le double-paiement promis n’est pas toujours acté et nous remarquons aussi une discrimination entre salariés : à travail et qualification similaires, les honoraires peuvent aller du simple au double suivant le côté de la rue sur laquelle on se trouve. » Par ailleurs, la loi Mallié couvre uniquement les villes et villages touristiques et les grandes zones commerciales. A l’origine, la généralisation était pourtant promise. En dehors des cas prévus par la loi, le code du travail autorise tous les magasins à ouvrir cinq dimanches par an sur autorisation préfectorale. A.L.
Témoignages Faiza, 24 ans Auxiliaire puéricultrice « Je suis contre l’ouverture des magasins le dimanche, car je considère que c’est un jour de repos. Les choses se sont toujours passées comme cela et je ne vois pas pourquoi ça devrait changer maintenant, surtout avant les élections présidentielles. Et puis de toute façon, je pense que je n’en profiterais pas, j’ai mes habitudes le dimanche. Mais il y a certainement des gens à qui cela conviendra. »
Christine, 30 ans Aide-soignante « Je n’y vois pas d’inconvénients, si les vendeurs et vendeuses souhaitent travailler le dimanche. C’est un mode de vie, une habitude à prendre. Je sais que dans certains pays, les magasins sont ouverts tous les dimanches, et ferment tard le soir. Je pense seulement qu’il ne faut pas imposer cette ouverture aux gens, cela doit rester un choix. Personnellement, je travaille le samedi, le dimanche et les jours fériés, donc je suis plutôt pour. »
Wafa, 24 ans Etudiante « Je suis pour l’ouverture des magasins le dimanche. Je suis née à Vichy, j’y ai vécu pendant longtemps, et là-bas les magasins restent ouverts le dimanche. C’est très pratique pour ceux qui travaillent le samedi et qui ne peuvent pas faire les boutiques ce jour là. Et puis, je pense aussi que c’est plutôt avantageux pour ceux qui travaillent : c’est un moyen de gagner un peu plus d’argent, d’autant qu’il y a des primes le dimanche. » Jeudi 23 février 2012 | 10 du mat’
DU MAT’
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A nos lecteurs, Vous êtes aujourd’hui en possession du dernier numéro du 10 du Mat’ après sept semaines de parution. La rédaction vous remercie de l’intérêt que vous avez témoigné à notre journal et des commentaires dont vous nous avez fait part. Ces derniers ont toujours fait l’objet de discussions au sein de la rédaction, dans l’optique de vous offrir tous les jours un journal de qualité. Nous laissons désormais le soin aux futurs étudiants en 3e année - spécialisation presse écrite de l’ISCPA de ranimer le 10 du Mat’ en janvier 2013. - La rédaction
www.keskiscpass.com
Vendredi 24 février 2012 | N°27
Effet de manches présidentiel
Par Joël Chicouard
1 000 euros par an supplémentaires sur la feuille de paie. L’annonce faite mercredi soir au journal télévisé de France 2 par le président de la République peut séduire. Destinée aux « classes moyennes », cible privilégiée de la campagne de Nicolas Sarkozy, elle vise à donner un coup de pouce aux salaires s’échelonnant entre 1 et 1,2 Smic. Soit entre 1 100 et 1 300 euros nets par mois. Le présidentcandidat a donc sorti la calculette, mais n’a pas appuyé sur les bons boutons. 7 millions de Français seraient concernés par cette proposition. A 1 000 euros par an, elle coûterait alors 7 milliards et non 4 milliards comme l’a budgété Nicolas Sarkozy lui-même. La campagne du président-candidat est chaque jour jalonnée d’annonces retentissantes. Depuis l’officialisation de sa candidature mercredi dernier, Sarkozy distille son programme au compte-gouttes. Quitte à proposer des réformes mal élaborées et pas forcément économiquement viables. Après le serpent de mer de l’instauration d’une dose de proportionnelle aux élections législatives, voici donc les effets de manches électoralistes sur le front de l’emploi. François Hollande dénonce mollement des « tours de passe-passe ». Sans pour autant faire de contre-propositions. Après un quinquennat traversé par la crise, Nicolas Sarkozy, lui, enfile de nouveau le costume du candidat du pouvoir d’achat. Un costume qu’il porte sur mesure pour tenter de s’attirer les faveurs du « peuple ». Ce même peuple dont il se fait le héraut depuis une semaine…
COULISSES
à la découverte de la face immergée de l’Opéra Page 4
© DR
EDITO
Présidentielle : l’emploi au coeur des promesses
Nicolas Sarkozy a annoncé mercredi plusieurs mesures sur le thème de l’emploi. Un coup électoraliste pour l’opposition tandis que d’autres voix se font entendre dans la société civile Pages 2 et 3
SCIENCES & TECHNOLOGIES
La PS Vita passe au banc d’essai
VIVRE A L’UPI
Bacchus initie les étudiants au bon whisky Page 6
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2
Envie de vous abonner ? Envoyez un mail à 10dumat@gmail.com LE FAIT DU JOUR
Nicolas Sarkozy était invité mercredi soir au JT de France 2 / © AFP/France 2
EMPLOI Les mesures annoncées par Nicolas Sarkozy mercredi soir sont vivement critiquées
« Ce sont des mesures totalement inutiles » Par Lucile Bellon
I
l l’a annoncé mercredi soir : Nicolas Sarkozy souhaite supprimer, tout du moins réformer, la prime pour l’emploi. Invité de France 2, il a exposé ses propositions relatives à l’emploi et abordé les questions sociales. La plus marquante concerne la prime pour l’emploi. Le président-candidat a reconnu que « cette prime ne marche pas ». Il a alors avancé l’idée d’alléger les charges sociales payées par les salariés percevant une rémunération inférieure à 1 500 euros par mois. D’après Nicolas Sarkozy, cela devrait permettre à « 7 millions de salariés de gagner 1 000 euros par an en plus ». « On supprime des charges pour augmenter leur salaire », car, d’après lui, « le travail doit être davantage récompensé que l’assistanat. » Une mesure loin de plaire à l’opposition. Thierry Philip, maire PS du 3e arrondissement de Lyon, s’interroge quant à la crédibilité de cette annonce. « La suppression de la prime pour l’emploi, et l’abaissement des charges sur les bas salaires sont des mesures totalement inutiles », affirme-t-il, « c’est du n’importe quoi ! »
10 du mat’ | Vendredi 24 février 2012
« S’interroger sur les causes profondes du problème » Alexandre Giannoli, professeur d’économie pour le groupe IGS, lui aussi met l’accent sur le manque de profondeur de cette mesure. « L’allégement des charges sociales, cela se fait depuis longtemps et cela n’a jamais rien donné », précise-til, « les mesures libérales plus personne n’y croit, aujourd’hui il faut sortir de ces schémas classiques. » Avec toutes ces « mesures pathétiques, nous n’agissons pas sur la cause profonde du problème, il faut arrêter de se focaliser sur le coût du travail. » Le professeur d’économie reconnaît néanmoins que les 1000 euros, qui seront apportés chaque année aux bénéficiaires de l’allégement des charges, « représenteront peut-être un ballon d’oxygène pour quelques ménages. » Avant de préciser : « Supprimer la prime pour l’emploi, et la remplacer par un allégement des charges, ça peut marcher sur le papier, mais il faut se méfier de ce genre de raisonnement. » D’autant que la mesure qui prévoit l’allégement des charges sur les bas salaires ne concernera que les salariés dont le revenu est infé-
rieur à 1 400 euros. « Les autres perdent au change », affirme Thierry Philip. Dans le fond, l’annonce de cette mesure par Nicolas Sarkozy n’est qu’un « coup électoraliste », d’après Alexandre Giannoli. « C’est une façon de dire ‘‘Votez pour moi et je vous ferai un petit
« L’allégement des charges sociales n’a jamais rien donné » cadeau’’. » D’ailleurs, les annonces du président ne déchaînent pas les foules. Comme un coup de buzz, « elle devraient vite s’effondrer », affirme Thierry Philip. En cette période de campagne électorale, l’heure est aux annonces. Encore et toujours. Un aspect qui pourrait bien pénaliser le président-candidat puisque « Nicolas Sarkozy fait presque une annonce par jour, et finalement elles sont mal travaillées », constate le maire du 3e arrondissement. Il ajoute : « A force, plus personne ne l’écoutera. »
Le soutien de la majorité Si dans les rangs de l’opposition les annonces de Nicolas Sarkozy font réagir, du côté de la majorité on se serre les coudes. L’ancien ministre Brice Hortefeux, et proche du président-candidat, a tenu à faire remarquer que c’est « avec courage et lucidité, que Nicolas Sarkozy a émis devant les Français plusieurs propositions très concrètes pour plus de responsabilité, plus de solidarité et plus de justice », mentionne-til à l’AFP. «Nicolas Sarkozy a tracé des pistes pour que chacun puisse être mieux rémunéré selon son mérite et son travail », ajoute-t-il. Vincent Jeanbrun, secrétaire national de l’UMP, quant à lui, souligne « la force du projet défendu par Nicolas Sarkozy sur l’emploi ». Le principal intéressé, lui, ne semble pas se laisser démonter. « Je ne sais pas ce que disent les socialistes, mais ils critiquent et ne proposent pas […] Mes idées sont ce qu’elles sont », a lancé Nicolas Sarkozy au micro de BFM TV. « Il faut absolument trouver le moyen d’augmenter la feuille de paie des salariés en bas de l’échelle, j’ai fait une proposition hier, mais plutôt que de la cri-
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ANALYSE
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Une nouvelle association basée à Lyon souhaite déclencher le débat sur la relance
Objectif : 4 millions d’emplois en plus Par Eve Renaudin
F
ace à la crise, certains ne se laissent pas abattre. Présenté jeudi en petit comité, le programme de l’association Objectif plein emploi a de quoi ne pas laisser indifférent. Les sept fondateurs proposent ni plus ni moins de créer 4 millions d’emplois supplémentaires, d’augmenter les salaires de 200€ et d’abaisser le coût des loyers et des transports de 15 à 20%. Pourtant, le président de l’association, Yves Corminnod, avoue d’emblée : « Notre but est surtout de créer un puissant mouvement venant de ce qu’on appelle ‘‘la France d’en bas’’ pour pousser les politiques à la réflexion. » Conseiller aux comités d’entreprise de profession, il s’est entouré de membres de la société civile comme un avocat ou encore un expertcomptable. Alors, utopiste l’association Objectif plein emploi ? Pas tant que ça, à croire Alexandre Giannoli, professeur d’économie pour le groupe IGS. « Leur analyse est bonne, elle a le mérite vital de dire qu’en sortant de la pensée unique, on peut imaginer une autre forme de croissance », estime-t-il. L’un des points de départ de la réflexion des membres de l’association, le coût réel du travail qui lui semble capital. Yves Corminnod et son équipe s’attaquent ainsi à ce qu’ils nomment « les coûts cachés » : le sous-emploi entraîne ainsi une sous-utilisation des moyens de produc-
Présidentielle : chacun sa solution
Il y a actuellement 4,5 millions de demandeurs d’emploi en Francei/ © Eric Gaillard/Reuters
tion, des pannes, des retours de marchandises, etc. En tout, Objectif plein emploi estime le coût total du chômage et du sous-emploi à 240 milliard d’euros en 2011. Théorie contre pratique Alexandre Giannoli fait preuve toutefois de plus de scepticisme face aux chiffres avancés par l’association : « Les prévisions en matière économique sont souvent erronées. Dire que leurs mesures de relance peuvent être efficaces, c’est sûr, mais dans quelles proportions, c’est une autre affaire. » Le président d’Objectif plein emploi annonce tout de même qu’avec les mesures d’urgence qu’il propose, il espère une croissance de 8% la première
année. Soit 180 milliard d’euros en plus par an sur la valeur du PIB. D’autant plus qu’aucune mesure concrète n’est avancée pour expliquer comment créer les 4 millions d’emplois supplémentaires. Certes, l’association avance des pistes, notamment celles de la recherche, du développement durable et surtout de la relocalisation de l’industrie. Mais sans avancer pour autant sur la mise en application de ces idées. « Nous ne sommes pas des politiques, se justifie Yves Corminnod, le rôle de l’association est avant tout de déclencher le débat. Nous souhaitons créer une réflexion dans la population pour interpeller les hommes politiques, mais nous ne ferons pas leur travail à leur place. »
Priorité aux PME, réindustrialisation de la France, création de coopératives ou d’emplois prioritaires pour les jeunes… Chaque candidat à la présidentielle semble avoir sa propre recette pour relancer l’emploi en France. • PS : François Hollande mise tout sur l’emploi des jeunes et la priorité aux petites et moyennes entreprises. • Il est talonné par le FN sur ce dernier point. En outre, Marine Le Pen souhaite tordre le bras des financiers, mais pour stopper les délocalisations et réindustrialiser la France. • Front de Gauche : en accord avec son idéologie, Jean-Luc Mélenchon souhaite interdire les licenciements boursiers et rétablir l’autorisation administrative dans les autres cas de suppression d’emplois… sans compter la réquisition de l’outil de travail le cas échéant. • Europe-Ecologie : Eva Joly quant à elle, prône une réduction du temps de travail en guise de solution. Même si la réforme des 35 heures a montré ses limites, la candidate y voit la mesure la plus adaptée pour faire baisser le chômage.
➢ La PPE, c’est quoi ?
➢ La phrase
La prime pour l’emploi (PPE) est attribuée à certaines conditions. Seuls les foyers fiscaux dont l’un des membres au moins exerce une activité professionnelle peuvent en bénéficier. Les revenus ne doivent pas dépasser certaines limites. L’activité exercée dans le foyer fiscal peut être à temps plein ou à temps partiel et elle peut-être salariée ou non. Pour avoir droit à la PPE en 2011, le revenu fiscal de référence de votre foyer en 2010 ne doit pas dépasser 16.251 € pour les personnes célibataires, veuves ou divorcées, 32.498 € pour les personnes soumises à une imposition commune.
« Le travail, l’effort et le mérite, c’est la réponse à la crise, il doit être davantage rémunéré que l’assistanat ». Outre la mesure qui vise à supprimer la prime pour l’emploi, Nicolas Sarkozy a également proposé de faire travailler les bénéficiaires du RSA. Selon lui, « le RSA n’est pas suffisant pour réintégrer les gens dans le travail ». Il a donc annoncé que « les personnes au RSA devraient faire 7 heures de travail, rémunérées au niveau du smic. C’est la logique des droits et des devoirs. » Vendredi 24 février 2012 | 10 du mat’
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EN COULISSES
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ARTS L’Opéra de Lyon, le plus grand de province, dévoile son organisation.
Une institution « opéra-tionnelle » Par Guillaume Bouvy
L’
Opéra de Lyon est un peu comme un iceberg, dans le sens où de la surface, nous ne voyons qu’une infime partie de la globalité. A titre illustratif, le bâtiment dont les murs datent de 1831 (auxquels s’ajoutent les ajouts de Jean Nouvel dès 1989) compte pas moins de 12 étages, dont 5 étages en sous-sol. D’autre part, bien que cela puisse sembler étonnant, l’Opéra national de Lyon est géré en association de type loi 1901. Pas moins de 350 employés permanents y travaillent, dont 80 administrateurs, 110 techniciens, 180 artistes (danseurs, orchestre, chœur), plus des intermittents, comme par exemple pour le maquillage ou dans des cas précis, à l’image de certains solistes parfois même en tête d’affiche.
De prestigieuses coproductions Mais avant de pousser les portes de l’Opéra, il n’est pas inintéressant de savoir comment la programmation est concoctée. « La direction générale et la direction de production élaborent conjointement une sélection qui se fait entre une, voire quatre ou cinq années à l’avance » expose Sophie Jarjat, responsable à l’Opéra. Avant d’ajouter : « il n’y a pas réellement de règles établies en matière de programmation. Il s’agit avant tout d’un rapport de personne à personne, qui dépend de chaque projet. Pour Parsifal par exemple, qui se déroulera en mars, le spectacle s’inscrit dans le cadre d’une coproduction avec le Metropolitan Opera de New-York » indique-t-elle. Avec près d’une soixantaine de représentations, 22 ballets, 10 concerts et 150 concerts et spectacles dans l’amphi-opéra (petite salle), les oreilles et les yeux ont de quoi s’émoustiller. Trève de chiffres, rentrons dans le ventre de la bête. Tout est sobre dans ce palais façonné par un architecte puriste. Y compris dans la salle et jusqu’à la cinquantaine de loges consacrées aux artistes. « Il 10 du mat’ | Vendredi 24 février 2012
Le dôme de l’Opéra abrite les répétitions du ballet / © Bertrand Stofleth
n’y a pas de faste ni de luxe car on vient à l’Opéra pour voir un spectacle et non pas pour se montrer en société », susurre Sophie Jarjat, tandis qu’elle pousse une porte capitonnée de velours rouge donnant accès à une répétition du dernier spectacle.
ons de livrer directement depuis la rue les décors, afin de pouvoir les stocker puis les monter directement sur scène le moment opportun. Les décors proviennent, quant à eux, des ateliers de décors de l’Opéra à Vé n i s s i e u x . Les costumes, eux, sont confectionnés dans un atelier de la rue Royale. Face à l’abondance de ces multiples tissus protéiformes, une partie de ceuxci est emmagasinée sur plusieurs étages dans l’ancienne école des Beaux-arts de la Croix-Rousse, prêté par la municipalité. « Et
Un opéra de douze étages, entièrement fonctionnel
Douze étages fonctionnels A propos de répétition justement, si les artistes ont la possibilité de s’exercer sur la grande scène de l’Opéra, d’autres endroits existent, comme par exemple un studio insonorisé à destination des chœurs, situé au niveau – 4. Plus impressionnant, une salle de répétition située au niveau – 5, est de la même façon, mise à disposition des artistes, à l’aplomb du plateau de scène, à environ 30 mètres d’écart. Cette salle de 450 m² dispose d’une particularité originale mais non moins pratique : un gigantesque monte-charge permet aux cami-
encore, très peu de costumes sont gardés, étant donné que la plupart d’entre eux sont inutilisables » explique encore Sophie Jarjat. Pour les autres qui ne sont pas mis à l’ancienne école des Beaux-arts, direction les containers entreposés au port de Lyon à la Confluence. Au sommet de l’édifice, les pointes du ballet s’entraînent avec leur maître de ballet. Les chorégraphies de danse se préparent trois semaines avant si ces dernières existent déjà, un mois et demi pour les créations. Enfin, si cette petite visite virtuelle a titillé votre curiosité, l’Opéra de Lyon organise en mai une journée portes-ouvertes, qui consistera justement à l’ouverture des coulisses au public.
➢ Un budget considérable En ce qui concerne le budget, 16 % proviennent de l’Etat, 8% du Département, 8% également de la Région et 48% de la ville de Lyon. « L’Opéra de Lyon est le plus gros opéra de province en terme de budget global derrière Paris, dont le budget est 5 à 6 fois plus important » précise Sophie Jarjat. D’ailleurs, l’Opéra de Lyon s’exporte aussi bien dans d’autres villes de France que du monde entier comme au Canada, en Australie…
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PROJET
ECONOMIE ET SOCIAL
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Le nouveau pôle de commerces et de loisirs ouvrira le 4 avril 2012
Confluence : A un mois du changement Par Julien Bonnefond
B
ientôt il fera bon vivre à La Confluence. Peu croyable il y a 10 ans en arrière, le projet est pourtant en train de voir sa première phase arriver à terme. Le pôle de commerces et de loisirs ouvre ses portes dans un peu plus d’un mois. Son inauguration est prévue le 4 avril 2012, le jour choisi par Unibail Rodamco, le gestionnaire, investisseur et promoteur du pôle. Ce dernier comprendra 60 boutiques, 14 grands spécialistes, une moyenne surface ainsi qu’une vingtaine de restaurants. Ce pôle offrira également de nombreux espaces de loisirs. De l’argent, beaucoup 53 000 m² de commerces et de loisirs. C’est 3 000 m² de plus que Carré de Soie, le dernier pôle de ce type créé à Lyon. A Confluence aussi, le quartier est sorti de terre. Et au vu des bâtiments édifiés dernièrement, le projet a de l’élégance. Bien sûr, tout cela a un coût. La phase 1 du projet, dont le pôle de commerces et de loisirs fait partie, devrait se terminer en 2013. Il a déjà reçu un investissement de 1,15 milliard d’euros. La part des investisseurs privés représente 680 millions d’euros. Le Grand Lyon, la Ville, le Conseil général et le Conseil régional ont déboursé en tout 430 millions d’euros. « Nous avons voulu proposer une expérience
de shopping unique en offrant aux Lyonnais l’opportunité de profiter de nouvelles enseignes », s’enthousiasme Stéphane Psomiadis, directeur du Pôle de commerces et de loisirs. En effet, les nouvelles marques sont nombreuses à se bousculer au portillon : Aldo, A Loja Do Gato Preto, Amélie Crêperie, Azium, Bel Air, Blanco, Blue Box, Bose, Dubble, Fiorella Rubino, Fuxia, Galix, Hollister, Kusmi Tea. Un beau florilège qui sera complété par des marques déjà présentes à Lyon, comme par exemple Carrefour. Du côté des loisirs, 25 % de l’espace leur est réservé. Les murs du pôle renfermeront un cinéma multiplexe de 14 salles, un mur d’escalade, une salle de fitness, un ludopôle et de nombreux restaurants. De l’emploi, un peu Concernant l’emploi, les acteurs du pôle sont très actifs sur les réseaux sociaux comme Twitter et Facebook, et des offres d’emplois sont régulièrement transmises. Plus classique, la Confluence possède aussi son pôle emploi, situé au cœur de l’immeuble d’habitation Le Monolithe, au 59 rue Denuzière. De même, les offres sont centralisées aussi sur le site de Pôle emploi. Pour les consulter et candidater, il suffit de se connecter sur la plateforme Internet en intégrant le mot-clé « confluence » dans la rubrique « recherche avancée ». 76 offres ont été
Le nouveau pôle de loisirs et de commerces ouvrira le 4 avril / © DR
collectées auprès de 36 enseignes, soit 717 postes, qui sont en cours de recrutement. Les opérations devraient être menées jusqu’au début du mois de mars. « Des formations sur mesures pourront être suivies, selon les besoins des entreprises, avant la prise de poste », soulignent Pôle emploi et la Maison de l’emploi et de la formation, dans les colonnes du Progrès. Du côté de la Maison de la Confluence, la maquette réactualisée est arrivée depuis deux semaines. Celle-ci, qui prend en considération la globalité du territoire, de la place Carnot jusqu’à la pointe du confluent, avec une mise en évidence des projets en cours de réalisation. Maison de la Confluence, 102, cours Charlemagne. Du mercredi au vendredi de 14h à 18h30
FOCUS Les commerçants du quartier attendent la concurrence
La Confluence en mouvement L’arrivée du pôle de commerce et de loisirs ne semble pas inquiéter les commerçants du quartier. Le pôle aura une influence sur la vie de ce quartier plutôt calme pour le moment. « Tout le monde attend l’ouverture avec impatience pour que cela attire du monde car le quartier est désertique », souffle Van-Loc Tran, le gérant de la pizzeria Romanza. La Confluence est historiquement un quartier mal-aimé des Lyonnais, c’était donc le but du projet de réhabilitation : faire de la Confluence un quartier
d’avenir, où il fait bon vivre. Les commerçants croient beaucoup en cette image. C’est le cas de Béatrice Denis, directrice du restaurant Le Purple. « Plus un quartier vit, plus c’est porteur d’affaires » explique-telle. Un point de vue partagé par d’autres gérants d’enseignes. « La concurrence amène des clients, c’est un fait. Nous sommes impatients, parce qu’une fois que les gens se déplaceront, ils verront que le quartier a un vrai potentiel. À nous ensuite de fidéliser nos clients avec nos produits artisanaux », précise
Estelle Basset, propriétaire de la boulangerie-pâtisserie du même nom. Pour le moment, aucun chiffre précis n’a été communiqué sur ce que pourrait rapporter le pôle aux commerçants du quartier ou aux nouveaux arrivants. Il faudra s’armer de patience, et attendre un premier bilan après quelques semaines d’activité. Pour le moment, tous s’accordent à dire que le nouveau pôle bouleversera l’activité économique du quartier. Réponse début avril. J.B.
EN BREF L’action
Boycott Alors qu’une réunion entre les éboueurs - qui menacent de faire grève - et Bruno Coudret (directeur de la propreté au Grand Lyon) était censée se tenir hier après-midi, les syndicats ont finalement annoncé qu’ils ne participeraient pas à la concertation. « Ils veulent nous parler de points techniques, mais le problème est politique, c’est Gérard Collomb que nous voulons rencontrer, au minimum Benoit Quinion, le directeur général des services. Nous n’irons pas à la rencontre de ce jeudi après-midi. Cela ne servirait à rien », a déclaré hier Djamel Mohamed, Secrétaire général du syndicat CGT au service propreté du Grand Lyon. Les éboueurs protestent contre un projet de privatisation du ramassage des ordures sur le centre-ville et Villeurbanne.
Le classement Civilité au volant Le
magazine spécialisé Auto Plus a publié les résultats de son enquête visant à déterminer « les dix villes visitées, de la plus cool à la plus inhospitalière ». Et Lyon ne figure pas en bonne position, puisque la ville se classe 7e sur 10, avec une note globale de 12,5/20. Parmi les critères retenus : le respect des piétons, des feux rouges, ou encore la façon de se garer. A noter toutefois que Lyon s’en sort bien comparé à des villes comme Paris, bon dernier avec 6,1/20 ou Marseille (7,4/20).
Vendredi 24 février 2012 | 10 du mat’
6 SCIENCES ET TECHNOLOGIES JEUX-VIDéOS
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La Playstation Vita, la nouvelle console de jeu portable de Sony, est sortie mercredi
Plus belle la Vita Par Rodolphe Koller
sur les prochains jeux à sortir. Car pour le moment, la jouabilité par défaut est innovante, complète mais plutôt ardue à prendre en main. « On peut jouer avec les touches conventionnelles, avec l’écran tactile, mais aussi avec le pavé tactile du dos de la console. Le problème, c’est que les trois fonctions sont activées en même temps par défaut sur certains jeux, et elles se gênent les unes les autres. Pour l’instant ce n’est pas vraiment bien rodé, mais pourquoi pas », conclut le vendeur plutôt optimiste.
«E
La PS Vita peut être testée dans de nombreuses boutiques de jeux-vidéos / © R.K.
lle se vend bien », nous assure-t-on du côté de la Fnac. Impossible à vérifier mais l’attrait des joueurs pour cette nouveauté jeu-vidéo semble bien réel. « Elle », c’est la Playstation Vita, la toute dernière console de jeu portable conçue par Sony. Dans les magasins spécialisés, on ne voit qu’elle, et pour cause : la date de sa sortie européenne, c’était mercredi. En vente depuis le 17 décembre dernier au Japon, plus de 620 000 unités se sont déjà écoulées au pays du Soleil Levant. Un dos tactile qui divise Premier constat, la Vita a des dimensions légèrement supérieures à sa devancière. Plus haute, plus
large, mais aussi plus fine, et un peu plus légère. La prise en main est plutôt agréable, notamment grâce à deux grip installés sur les bords. Autre nouveauté, un pavé tactile fait son apparition au dos de la console. « Pour moi, c’est le point faible, explique Romain, assistant manager dans une boutique spécialisée du centre-ville de Lyon. C’est difficile d’accès, pas très facile à manipuler, et c’est gênant pour tenir la console. Si on la prend à pleines mains, on touche le pavé tactile qui active certaines fonctions. Or on ne peut pas tenir la console du bout des doigts. » Après vérification, il s’avère en effet délicat de gérer cette nouvelle fonction, qui devrait être proposée uniquement en option
« La résolution est tip-top » Côté critiques, encore, le nombre de jeux : « Il faudra qu’ils en sortent un peu plus, que cela ne fasse pas un flop comme la PSP sur laquelle il y a eu très peu de jeux. L’autre point faible, c’est le son, avec un haut-parleur pas de très bonne qualité. » Mais du côté des satisfactions, plusieurs points vont réjouir les joueurs : « C’est enfin une vraie console avec de vrais graphismes. C’est beaucoup plus puissant qu’une PSP, à la limite de la PS3, et pour l’instant les jeux sont beaucoup plus attrayants que sur l’ancienne console. Quant à la résolution de l’écran, elle est tiptop. C’est juste en dessous de la HD, ça vaut le coup », précise Romain, enthousiaste. Quant à la cible visée par cette console, il s’agit plutôt d’un public adulte. « La Vita est assez fragile.
CRASH-TEST Le 10 du Mat’ s’est procuré un exemplaire de la PS Vita et l’a mise à l’épreuve
J’ai testé pour vous la Playstation Vita Après les critiques, place à l’essai. La prise en main est plutôt agréable. Un peu plus massive que la PSP, la PS Vita donne pourtant l’impression d’être plus maniable, notamment grâce à sa relative légèreté. L’écran, plus grand, est aussi de bien meilleure qualité. L’affichage est plutôt fluide, même si quelques légers temps de latence apparaissent sur des jeux particulièrement gourmands. Quoi qu’il en soit, l’évolution des graphismes est notable, même si l’on est plus 10 du mat’ | Vendredi 24 février 2012
dans une évolution que dans une révolution. En revanche, la navigation dans les menus via l’écran tactile, même si elle n’apporte pas grand-chose dans le fond, est plutôt agréable et plaisante. Concernant l’autonomie de la batterie, pas de miracle. Comptez tout au mieux 4 heures de jeu avant de tomber en rade. Sensiblement moins que les autres consoles portables du marché, mais à compétences largement supérieures, il faut bien l’admettre.
Verdict : alors que les consoles de salon actuelles semblent avoir encore quelques années devant elles, sans pour autant paraître en bout de course, cette nouvelle console portable rajeunit la gamme de Sony. En revanche, elle s’adresse à un public plus restreint, composé de joueurs initiés et d’adultes. Les jeunes joueurs lui préféreront certainement la Nintendo 3DS, moins chère et plus adaptée à cette tranche d’âge, en particulier dans la gamme de jeux proposés. R.K.
Il y a un écran tactile devant, un pavé tactile derrière... D’autant que Sony a la réputation de développer des produits pas toujours très costauds », poursuit l’assistant manager. En conclusion, qu’en est-il du rapport qualité-prix ? « C’est nul, tranche Romain. 250€, c’est le prix d’une console de salon, ce n’est pas possible. Nintendo avait fait la même erreur avec la 3DS, et ils ont baissé le prix au bout de trois mois. Cela sera sûrement la même chose pour la PS Vita. Sony est un peu plus tenace, mais s’ils veulent la vendre, ils devront baisser leurs prix. D’ici trois mois, elle baissera certainement de 50€ », conclut-il.
EN BREF Polémique
Taxe “presse” La presse française réclame une taxe payée par les fournisseurs d’accès Internet à leur encontre, argumentant que 30 à 40 % des moteurs comme Google News reprennent l’information émise par un journal pour se l’approprier. Le SPQN (syndicat de la presse quotidienne nationale) appelle ainsi les candidats à l’élection Présidentielle à réfléchir à ce genre de taxe, et suggère aussi d’étendre la TVA à taux réduit, réservée à la presse écrite, à celle en ligne. Reste à savoir si ce seront les FAI ou les consommateurs (répercussion dans le coût de l’abonnement ?) qui paieraient. Autre polémique : la presse généraliste et politique étant considérée comme « contribuant à la démocratie », les revenus de ces taxes n’iraient qu’à ce secteur, laissant la presse spécialisée dans l’oubli.
Biosphères
Forêt grise & planète bleue Une forêt tropicale
enfouie a été découverte sur un site en Mongolie. Tout comme Pompéi, elle fut recouverte de cendres volcaniques il y a 300 millions d’années. Les plantes ont été découvertes intactes, préservés par les cendres, et dateraient de 298 millions d’années. Pendant ce temps, Hubble, le télescope de la Nasa, a permis de confirmer la découverte d’une nouvelle planète, GJ1214b, une « planète océan » ni rocheuse, ni gazeuse, ni glacée. Située à 40 A.L. de la Terre, 2,7 fois plus grande et 7 fois plus lourde, elle possède une surface de vapeur chauffée à 230°C. Normal, la planète orbite à “seulement” 2 millions de km de son étoile (70 fois plus près que la Terre ne l’est du Soleil).
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CINéMA
VIVRE DANS LE 9e
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Le quartier de la Duchère abrite l’un des derniers cinémas indépendants de la ville
Ciné-Duchère, le 7e art pour tous Par Lucie Barras
D
ans les années 1960, lorsque le quartier de la Duchère voit le jour, c’est l’une des 4 églises du quartier. Depuis 1996, ce bâtiment biscornu accueille le cinéma de la Duchère, géré par l’association « Ciné-Duchère ». « L’église a été désacralisée pour devenir Captiva, un centre de découverte scientifique pour enfants. Une salle de projection 3D a été installée à l’occasion, et les cinéphiles du quartier ont commencé à projeter des films le soir. C’est comme cela qu’a débuté l’aventure », raconte Emmanuelle Bureau, directrice du cinéma depuis quatre ans. Cette grande brune s’occupe de la programmation, de la communication, de l’animation mais aussi du budget de l’association.
L’inspiration du « grand marché » de Cannes Celle-ci compte cinq salariés et 100 membres dont 30 actifs. « Les bénévoles sont surtout des femmes. Tout le monde s’implique beaucoup, l’équipe s’est étoffée. Nous accueillons 20 000 spectateurs par an. » Un chiffre que la directrice relativise : cela correspond au nombre d’entrées du Pathé Vaise de la semaine dernière… Avec la création d’un multiplex dans le même quartier il y a quelques années, « nous avons dû nous montrer d’autant plus imaginatifs lorsque le Pathé a ouvert en proposant autre chose au public. » Sortir des sentiers battus Pour maintenir le cap, Ciné Duchère multiplie les initiatives. Chaque année, l’unique salle accueille « Histoires vraies. [doc] », festival de films documentaires. « Ils ont toute leur place dans une salle de ciné », assure Emmanuelle Bureau. » Les festivals « Télérama », « Lumière », ainsi que plusieurs
QUOI DE NEUF ? Cinéma
ça Cartoon à la Duchère Ciné Duchère
accueille plusieurs séances du festival « On Cartoon dans le Grand Lyon ». Demain à 15h, retrouvez Gwen, l’histoire d’une fillette adoptée par une tribu de nomades du désert. Samedi, à 15h, les personnages du Tableau quitteront leur cadre pour devenir réalité. Le 1er mars à 20h, les six courts métrages Logorama & Co.
Emmanuelle Bureau, dans la salle récemment restaurée / © L.B. autres destinés au jeune public sont également au programme, comme actuellement « On cartoon ». Du côté de la programmation, Emmanuelle Bureau prend en compte les goûts de sa clientèle, les avis de la presse, mais aussi les projections du GRAC (Groupe régional d’actions cinématographiques). Et surtout, elle fait son « grand marché » au festival de Cannes. « J’ai été bluffée par le cru hexagonal 2011. Moi qui n’aimais pas le cinéma français… Ici comme partout, le grand succès de l’année a été Intouchables. Mon coup de cœur ? L’Exercice de l’Etat de Pierre Schoeller. Et Cloclo, qui va bientôt sortir, sera énorme ! », s’exclame cette boulimique de 7e art. Clients d’ici et d’ailleurs La clientèle du cinéma, outre le tiers d’écoliers, se partage entre les familles du quartier, et une
seront projetés. Le 4 mars à 15h, Zarafa, ou l’amitié entre un enfant et une girafe. Ciné Duchère Avenue Andrei Sakharov Lyon 7e 04 72 17 00 21 Tarif unique 3,70€
Théatre
Regards sur la santé mentale
A l’occasion de la semaine
clientèle des Monts d’Or friande d’arts et essais. Mais pas question que le statut « Arts et essais » soit synonyme d’élite. En lien avec le programme Passeur d’Images, destiné à rapprocher de la culture cinématographique les personnes qui n’y ont pas accès, Ciné-Duchère s’engage à vulgariser le cinéma. Soirées-débats, séances en plein air, ou ateliers de la réalisation avec des enfants et adolescents, mais pas que… Le cinéma diffuse chaque mois un film à destination des seniors, et propose des prix raisonnables : 6€ plein tarif et 4,90€ en tarif réduit. En somme, Ciné-Duchère est un petit univers géré par des humains, pour des humains. Loin des moquettes aseptisées des multiplex, loin des grosses productions 3D, Emmanuelle Bureau, confie timidement, « pour nous, le cinéma, c’est encore de l’art ».
d’information sur la santé mentale, la médiathèque de Vaise se transforme en scène de théâtre, le 13 mars. Le spectacle, conçu à partir de 75 mots que les habitants du 9 e ont trouvé pour répondre à « C’est quoi la santé mentale ?», souhaite lutter contre les préjugés et discriminations. Le 13 mars à 19h, Médiathèque de Vaise,
Place Valmy, Lyon 9e Entrée libre Info au 06 77 95 63 99
Marché
Les emplettes d’aprem
Chaque vendredi, de 15h à 20h, retrouvez le marché d’après Midi rue Louis Loucheur dans le le quartier Gorge de Loup, et ses 13 commerçants de fruits et légumes, rôtisserie, boucherie, fromages, pâtes fraiches...
Vendredi 24 février 2012 | 10 du mat’
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VIVRE à L’UPI
Soirée
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Gaylord Petillo, du Club Oenologie Bacchus, fait découvrir le whisky de qualité
« Rendre accessible un bon produit »
Par Geoffrey Fleury
que les goûteurs en profitent pour biturer avec des bouteilles à 40 euros de moyenne. « Une dégustation, ce n’est pas consommer, mais tester. On recrache ensuite. Nous n’incitons pas les gens à boire. C’est pour cela que nous avons eu l’autorisation de l’UPI », précise « l’œnologue » du groupe, Gaylord Petillo.
« Ce sont les étudiants qui en ont fait la demande » Thibault Boya et Morgane Darlet (au centre) sont les deux présidents du club / © G. B.
B
acchus s’accorde parfaitement avec le nom d’une association d’étudiants pas comme les autres. Quelques pensionnaires de l’IDRAC ont décidé d’emprunter le nom du dieu romain du vin et de la fête pour leur Club Œnologie Bacchus. L’idée a germé dans l’esprit de Gaylord Petillo. Cet étudiant en deuxième année à l’IDRAC est passionné d’œnologie et diplômé de l’université du vin (Drôme). Ce club, il y pense depuis l’année dernière. « Mais j’étais seul à proposer cette idée », affirme-t-il. « Par contre, cette année, des étudiants ont manifesté de l’intérêt. Ils étaient curieux d’apprendre des choses sur le vin et le savoir-faire français. Le vin est le premier produit excédentaire dans la balance commerciale française, comment ne
pas en parler dans une école de commerce ? » Le groupe s’est donc formé. Il compte seize membres. Après des soirées de dégustation de vins, de champagnes et la découverte des cépages, le club a décidé de frapper fort en organisant pour la première fois une dégustation de whisky. « Ce sont les étudiants qui en ont fait la demande, assure Emilie Ferrato, en 4 e année à l’Idrac, car le whisky est un alcool déjà très apprécié chez les jeunes avec le fameux whisky-coca. » Une trentaine de participants, amateurs ou novices, intervenants ou étudiants, sont attendus ce soir au Café Mode, dans le Vieux Lyon pour tester leurs papilles à des alcools de qualité comme du vieux bourbon, du single malt ou encore du Nikka (whisky du Japon). Et là, pas question
Au programme ce soir, une leçon sur l’élaboration du produit, la présentation et différenciation des types de whisky et la découverte des arômes via la dégustation. Tout cela pour 8 euros. « Ça paraît cher, surtout pour des étudiants. Mais le but est de rendre accessible un bon produit. Ce n’est que pour une soirée. Je vais exagérer : nous n’avons pas les moyens de nous payer une belle voiture de course. La tester pour une journée apparaît plus abordable », poursuit l’œnologue, qui mènera l’exercice. Prochaine étape pour Gaylord Petillo, Emilie Ferrato, les autres membres et leurs présidents (Morgane Darlet et Thibault Boya) : une dégustation de bières avec maître Gaylord à la baguette. Comme toujours... Préventes disponibles dans le hall de l’UPI, aujourd’hui, de 10h à 17h. Tarif : 8€ Café Mode – 8, rue monseigneur Lavarenne 69005 Lyon
EN DIRECT DE L’UPI On air
En plus de votre rendez-vous matinal quotidien avec le 10 du Mat’, vous pouvez également retrouver tous les jours le travail de nos confrères de la spécialisation radio. Au programme aujourd’hui, une émission spéciale sur nos trois années d’études à l’ISCPA. Retrouvez leurs interviews, reportages, chroniques et
10 du mat’ | Vendredi 24 février 2012
journaux à l’adresse suivante : http://www.keskiscpass.com
En croisière Ce sera le thème de la prochaine soirée organisée par le BDE de l’ISCPA et la fédé Inter-UPI. Les deux organismes donnent rendezvous aux étudiants de l’UPI à l’Ayers Boat, qui se transformera pour l’occasion en Pacific Princess.
Un bon moyen pour certains de décompresser après les partiels. Dress code : La croisière s’amuse en version « élégant ou équipage ». A vos marinières et vos pompons. Le capitaine Merrill vous attend ! A partir de 21h Ayers Boat : 17, quai Augagneur – 69003 Lyon Prévente : 5€ à l’UPI, auprès du BDE de l’ISCPA
Adresse: 47, rue sergent Michel Berthet Site Web: www.keskiscpass.com Email: 10dumat@gmail.com Tel: 04 72 85 71 71 Directrice de publication: Isabelle Dumas Directeur de la rédaction : Christian Redon Secrétaires de rédaction : Laurent Benoit, Nicolas Gil Rédacteur en chef : Joël Chicouard Rédacteur en chef web : Natacha Verpillot Rédaction: Lucile Bellon, Julien Bonnefond, Guillaume Bouvy, Joël Chicouard, Geoffrey Fleury, Nicolas Gil, Rodolphe Koller, Antoine Lebrun, Eve Renaudin, Natacha Verpillot
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SORTIR
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ANIMATION Le festival de films d’animation On cartoon dans le Grand Lyon s’étale sur deux semaines
L’animation s’approprie le grand écran Par Natacha Verpillot
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écouvrir ou voir à nouveau des films d’animation européens, c’est possible jusqu’au 9 mars. Le festival On cartoon dans le Grand Lyon pose ses valises, pour la deuxième année consécutive, dans 25 salles de cinéma de l’agglomération. Cette initiative du Groupement régional d’actions cinématographiques (GRAC) a pour objectif d’offrir au grand public un panorama des productions européennes les plus appréciables de ces dernières années. « L’univers du cinéma d’animation est très riche. Nous voulions en montrer la diversité. Dans ces
Un panorama de films d’animation proposé au grand public films, la patte graphique est très singulière », explique Grégory Tudella, coordinateur du festival. L’événement se déroule en marge de Cartoon movie, un marché professionnel sur lequel se rencontrent les professionnels du cinéma d’animation pour présenter des projets. Une manifestation qui se tient à Lyon depuis quatre ans. La mise en place de On cartoon dans le Grand Lyon découle d’une volonté de la Ville et de la Région de faire découvrir un genre cinématographique peu connu du grand public. « Ces deux partenaires soutiennent fortement l’industrie du film d’animation », affirme Grégory Tudella. Lors de ce festival seront proposées au public des œuvres françaises, tchèques, espagnoles ou encore danoises. Des dessins animés qui plairont aux enfants, mais qui
Les films d’animation sont projetés dans 25 salles de cinéma du Grand Lyon / © DR devraient aussi émerveiller les adultes. D’autant plus que la moitié de la programmation n’est accessible en salle qu’à partir de 14 ans, une nouveauté par rapport à l’édition précédente. De même, des avant-premières sont proposées au public. « Nous avons souhaité mettre en avant davantage de films d’animation pour adultes parce que, dans l’inconscient collectif, le dessin animé demeure destiné aux enfants, ce qui est faux », précise Grégory Tudella. A l’image du film tchèque Aloïs Nebel, qui raconte l’histoire d’un chef de gare qui doit se confronter aux fantômes de son passé. Dans un autre registre, le film d’animation roumain Crulic, inspiré d’une histoire vraie, devrait séduire le public adulte. Le film retrace le parcours d’un prisonnier, mort d’une grève de la faim qu’il avait entreprise pour clamer son innocence.
Enfin, le festival valorisera l’œuvre du cinéaste Jean-François Laguionie. « Cette mise en lumière d’un réalisateur est l’une des nouveautés de cette édition. Tous ses longmétrages sont reprogrammés dans le cadre du festival. Son dernier film, Tableau, a un bon écho auprès du public adulte. Il a de grandes chances de remporter le César du meilleur film d’animation ce week-end », souligne Grégory Tudella. Trois séances de ce film sont d’ailleurs programmées aujourd’hui. Deux à l’Alpha Cinéma (Charbonnières) et une au Scénario (Bron). L’avantage du festival réside aussi dans son prix. Les tarifs s’échelonnent de 3 à 8 euros selon les cinémas et films projetés. Il est donc possible d’aller voir un film à un prix abordable. www.oncartoondanslegrandlyon.fr
NOTRE SéLECTION Mise au vert Ecologie
Le salon majeur de l’écologie fait son grand retour à Eurexpo ce week-end sur le thème des alternatives. Cette 26e édition du salon Primevère réunit 470 exposants. De l’alimentation bio à la cosmétologie en passant par l’artisanat, tout ce qui touche à l’écologie est représenté. Des projections, des conférences et des démonstrations sont aussi programmées. A l’occasion de cette manifestation,
réfléchissez à la manière de vivre un quotidien plus ... vert ! du 24 au 26 février Eurexpo -Parc des expositions Av. Louis Blériot, 69686 Chassieu de 6 à 8 euros
Expo photo Rock & argentique
Pour sa première exposition d’envergure, l’équipe du Transbordeur rend hommage à Richard Bellia, l’un des photographes rock les plus importants et les
plus allumés de sa génération. Aujourd’hui lyonnais, Bellia trainé ses objectifs et sa gouaille aux quatre coins de l’Europe, pour shooter tout ce que la scène musicale compte d’icônes : de Iggy Pop à Kurt Cobain, en passant par Fela Kuti, Morrissey, ou Joe Strummer... la liste est longue et lumineuse. Samedi au Transbordeur 3, boulevard de Stalingrad Visite guidée de 11 à 14h
Musique Biennale
Du 1er au 24 mars, la Biennale Musiques en Scène reprend ses quartiers à Lyon. La 15e édition met à l’honneur Michael Jarrell, compositeur. Pas moins de 24 créations mondiales, 13 premières françaises et 102 oeuvres. Au coeur de cette édition, la question du comportement des jeunes créateurs à l’heure de la mondialisation. Infos sur www.2012.bmes-lyon.fr/ Vendredi 24 février | 10 du mat’
10 VOTRE WEEK-END BON PLAN
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Le site monweekendalyon.com vous guide pour vos sorties
Le Grand Lyon fournit ses loisirs
Par Nicolas Gil
V
ous manquez d’inspiration pour vous occuper ce week-end, et vous n’avez pas envie de passer des heures à écumer les sites spécialisés à la recherche d’un bon plan ? Le site monweekendalyon.com peut vous donner un coup de pouce. Lancé en juin 2010, le portail, qui dépend de Lyon Tourisme et Congrès (nouvelle appellation de l’Office du Tourisme), se veut accessible à tous. « En janvier 2010, le Grand Lyon a récupéré la gestion de tous les types de tourisme, alors qu’il ne s’occupait que du tourisme d’affaires auparavant. De fait, nous avons éprouvé le besoin de créer un nouveau site 100% dédié aux loisirs pour les Rhônalpins, qui regrouperait les événements des 58 communes de l’agglomération », explique Olivier Occelli, directeur marketing de Lyon Tourisme et Congrès. En substance, un site qui se veut le plus généraliste possible. Il dispose ainsi – en plus des habituels onglets « Restos », « Ciné » ou « Visites » – d’un filtre qui permet d’affiner sa recherche selon son profil : en famille, à deux, actif, festif, curieux ou relax. « Nous essayons de couvrir tous les types de loisirs, pour tout le monde. Ça va donc des événements incontournables à des manifestations plus méconnues. Le but étant bien sûr d’être le plus complet possible », souligne Olivier Occelli. Il est aussi possible de faire ses recherches par situation géographique, ou de taper directement des mots-clés. En plus de cette interface, le site propose chaque mercredi quatre bons plans : les « coups de cœur » pour le week-end. « C’est tout l’intérêt du site, les abonnés les reçoivent directement dans leur boîte mail via notre newsletter », remarque le directeur marketing.
Notre sélection Insolite
Rencontres de robotique Jusqu’à
samedi, découvrez une idée originale pour occuper petits et grands : découvrir le monde de la robotique de manière ludique et pédagogique. Ateliers, chasse au trésor GPS en main, matchs de robots, visite de sites industrialisés,
La page d’accueil du site / ©DR Un concept qui séduit Derrière le site se cache une vraie équipe rédactionnelle, qui écume les sites spécialisés à la recherche de bons plans. « Nous sommes indépendants, vraiment maîtres de notre info », précise Olivier Occelli. « Mais nous ne sommes pas non plus experts dans tous les domaines, c’est pour cela que nous travaillons avec des partenaires comme Allociné, le Petit Bulletin, Citizenkid (site spécialisé dans les sorties avec enfants, ndlr) ou A Nous Lyon. Cela nous permet de rater le moins de choses possible. » Et le concept séduit, puisque monweekendalyon.com a recensé l’année
etc. En plus, toutes ces manifestations sont gratuites. A Vaulx-en-Velin Programme complet et inscriptions : http://www.planete-sciences. org/rhone-alpes et au 04 72 04 34 48
Concert
Supermen Lovers Tout le monde se souvient de son Starlight, énorme tube de
dernière 250 000 visiteurs uniques et 7 000 abonnés à la newsletter. « Les retours sont globalement très positifs, les gens aiment ce parti pris de couvrir tous les loisirs sans spécificité. Ils apprécient de tout avoir sous la main, sans devoir chercher pendant des heures de quoi occuper leur week-end », se félicite le directeur. De quoi donner envie de voir plus grand ? « En 2013, nous prévoyons pas mal de modifications sur le site, pour l’améliorer, être encore plus complets. Nous devons notamment nous pencher sur la question des réseaux sociaux, pour gagner en visibilité. C’est devenu un élément incontournable aujourd’hui. »
l’année 2001 qui a tourné en boucle sur les ondes comme à la télévision. Guillaume Atlan, musicien et producteur qui se cache derrière ce pseudo, repart sur les routes en 2012 pour défendre son dernier album, Between The Ages, et fera escale vendredi soir au Transbordeur pour un set électrique et éclectique.
Concert
Vendredi 24 février à 23h30 3, Bd Stalingrad, Villeurbanne 11,80€
Dimanche 26 février à 19h30 3, Bd Stalingrad, Villeurbanne 31,90€
Julian Perretta
Le chanteur-compositeur britannique, révélé par le l’énorme succès de Wonder Why, fera lui une halte au Transbordeur ce week-end. Un concert pop et soul qui envoûtera à n’en pas douter la salle villeurbannaise.
Vendredi 24 février 2012 | 10 du mat’