Hors série Noël Le Cinq, ISCPA 2016

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SPÉCIAL NOËL

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HORS-SÉRIE N°1

L’actualité en orbite

FOIE GRAS FRANÇAIS :

Le retour de la grippe aviaire

M 01395 * 26 * F : 3,50 € - RD

Cinq n°x - Du xx au xx Octobre 2016 Tous droits réservés Lyon CEDEX 09


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ÉDITO **

THOMAS VAN DEN BERGH

Fête des hypocrites ? « A la base, nous sommes tous malveillants, égoïstes, répugnants et autodestructifs ». Ce sont les mots de Slavoj Žižek, philosophe slovène et figure controversée, dans une interview récente au Guardian. A première vue, une déclaration atrabilaire qui nous donne un sentiment de défaitisme et de désespoir sans alternative. Pourtant, sa philosophie n’est pas purement fortuite. Dans quelques semaines, le monde occidental célèbre Noël ; la fête de la joie, de la solidarité, de la renaissance et de la lumière. Les leaders des grandes puissances clameront devant les caméras qu’il y a une nécessité urgente de se tendre la main, de se pardonner l’un l’autre. Comme c’est émouvant ! Après ils retourneront à leurs bureaux et essayeront de justifier le bombardement d'Alep où deux terroristes importants ont perdu la vie. Ah oui, et vingt enfants, dommage. Le monde hausse les sourcils, désapprouve profondément, et continue à mener sa vie. « C’est la guerre, quoi. Nous avons nos propres problèmes à nous ». Et il a partiellement raison. Il est évident que l'on a des problèmes. Mais c’est la façon dont on les résout qui est répréhensible. Tant qu'individuellement, nous nous en sortons le mieux, nous sommes heureux. Peu importe ce qui arrive aux autres. Sauf pendant la période de Noël bien sûr. Là, on prétend sortir de notre bulle individualiste-hypocrite et aspirer à plus de solidarité. On soutient l’idée qu’il faut cultiver la société en tant que telle. Sauf qu’elle est malade depuis longtemps déjà. Et être bien adopté dans une société malade n’est pas un signe de bonne santé.

Rédacteur en chef : Thomas Van Den Bergh Secrétaire général de rédaction : Thomas Van Den Bergh Secrétaires de Rédaction : Tanguy COLON, Damien ORSAT Graphisme / mise en page : Guillaume DREVET Rédacteurs : Ludivine CAPORAL, Baptiste NOBLE-WERNER, Damien ORSAT, Tanguy COLON, Jeanne ROUTHIER, Eugénie VADIVELOU, Thomas VAN DEN BERGH, Ruben ZADEL, Agathe ROBIN, Guillaume DREVET Photo de couverture : Photo DR Joindre la rédaction : 47 rue Sergent Michel Berthet - 69 009 - Lyon Twitter : @Cinq_magazine Mail : redaction.cinq@gmail.com

SOMMAIRE PAGE 3

Le tour du monde en 80 secondes

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Amona, La colonie de la discorde

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L'interview : Vincent Hattry, producteur de foie gras dans le Gers

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Le noël solidaire chinois

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Le dernier noël de Barack Obama

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Sujet historique : L'histoire tumultueuse de la Libye


LE CINQ

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Le tour du monde en 80 secondes Le marché de Noël de Strasbourg est une tradition depuis 1570. Photo Getty Images

FRANCE : À STRASBOURG, L'AUTHENTICITÉ ET LA MAGIE DE NOËL EN PÉRIL Après l'arrivée des marchés de Noël à Tokyo, Moscou, Pékin ou Taipei cette année, la ville de Strasbourg est en train de déchristianiser le sien. Exit l’arche d’entrée « Christkindelsmärik » (« Marché de l’Enfant Jésus »), exit la crèche et l’enfant Jésus apportant les cadeaux, mais création d’un marché alternatif remplaçant les chalets en bois par des containers... La population a vivement réagi face à cette volonté municipale de désacraliser ce symbole de l’Alsace.

NOUVELLE-ZELANDE : Secret Santa est de retour !

TAÏWAN : Marché de Noël « taïwanais » : Encore inconnu en Asie il y a quelques années, le marché de Noël s’exporte désormais sur l’île de Taïwan. Pour la première fois, une réplique de l'incontournable marché de Strasbourg siège au milieu de la capitale, Taipei. Le mini village alsacien propose une panoplie de spécialités régionales. Alors que l’exposition se déroule jusqu’au 25 décembre, plus de 100.000 billets d’entrées sont déjà partis. L’année prochaine, Strasbourg viserait Séoul, capitale de la Corée du Sud.

ISRAËL : Le « cadeau » d’Israël à la Palestine À l’occasion des fêtes de Noël, Israël a décidé d’accorder des permis de séjour aux chrétiens de Gaza et de Cisjordanie, pour qu’ils puissent se rendre à Jérusalem ou à l’étranger. Selon i24 news, chaine d’information en continu israélienne, 400 palestiniens seront donc autorisés à prendre l’avion depuis l’aéroport Ben Gourion. La coordination des déplacements se fera sous haute sécurité, contrôlée par l’armée et la police israélienne.

CANADA : « Mon beau sapin, risée des forêts ». La ville de Montréal a voulu cette année rivaliser avec New-York, en installant dans son marché de Noël, un sapin de 26 mètres, à l’instar du légendaire conifère du Rockefeller Center à Manhattan. Si la taille s’approche en effet du sapin de la Grosse Pomme (28 mètres), celui de Montréal fait polémique, en raison d’un manque cruel de volume, ainsi que d’une instabilité qui effraie les commerces alentour les jours de vent fort. Cette année encore, New-York sera la reine de Noël.


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AMONA, LA COLONIE DE LA DISCORDE

Des violences dans un avant-poste d'Amona en 2006 illustrent les tensions dans la région . Photo Natan Dvir

La Cour Suprême israélienne a intimé l’ordre à l’État israélien de démanteler la colonie d’Amona avant le 25 décembre. Depuis, le gouvernement de Benjamin Netanyahou fait des pieds et des mains pour repousser cette décision qui divise.

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’est sur une colline quelque peu pelée, surplombant Ramallah, qu’est juchée la colonie d’Amona. Si certaines colonies israéliennes jouissent d’un statut légal aux yeux de l’Etat israélien, ce n’est pas le cas d’Amona. La Cour Suprême, le 14 novembre dernier, a rendu une décision claire sur cette question : Amona, se trouvant illégalement en Cisjordanie, devra être détruite avant le 25 décembre. Un peu plus de 300 personnes vivent sur cette colline. Les premiers Israéliens se sont installés làbas il y a plus de 65 ans. Pour ses habitants, Amona est une terre appartenant historiquement au peuple juif : « Toute l’histoire du peuple juif s’est déroulée

ici. On a été expulsé d’ici il y a 2000 ans et nous sommes revenus il y a 68 ans, mais c’est comme

si nous avions toujours été là » explique Elaziv au

micro de RFI. Le problème d’Amona réside dans le fait que les terres occupées appartiendraient à des propriétaires palestiniens, ce que les habitants réfutent : « des noms figurent sur une liste censée

réunir les propriétaires. Mais certains sont morts et d’autres sont introuvables. Je ne comprends pas pourquoi on s’acharne sur Amona » confesse une habitante de la colonie*.

Un premier démantèlement en 2006 Ce sentiment d’acharnement s’explique par le premier démantèlement dont avait fait l’objet Amona dix ans plus tôt. Déjà à l’époque, la colonie devait être rasée. Des pelleteuses étaient alors


LE CINQ

venues raser plusieurs maisons, entraînant de vifs affrontements entre les forces israéliennes et la population, renforcée par des soutiens procolonisation. D’une violence rare, ces heurts avaient fait plus de 200 blessés, dont certains très graves. Cet épisode est resté dans les mémoires en Israël. Le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahou, déjà peu enclin à la suppression de colonies, traite le cas Amona avec des pincettes. Netanyahou confiait à la radio militaire vouloir

« permettre aux habitants d’Amona de rester sur cette colline en les déplaçant de quelques dizaines de mètres ». Le projet de l’Etat israélien est de reloger les quelque 300 habitants d’Amona à Ofra, une colonie légale se trouvant à trois kilomètres.

Le projet de loi de Naftali Bennett Pour contrer la décision de la Cour Suprême, le gouvernement israélien souhaite lancer une grande vague de légalisation des 55 colonies dites « sauvages » en Cisjordanie. Ce projet est défendu par Naftali Bennett, Ministre de l’éducation et chef du Foyer Juif, un parti nationaliste et religieux israélien. Bennett voit en cette loi « le premier

pas vers une souveraineté israélienne en JudéeSamarie (la Cisjordanie, ndlr) ». Dans sa première lecture, ce projet de loi a été adopté, lors d’un vote préliminaire à la Knesset (le parlement israélien) par 60 députés contre 49. L’opposition, le parti de gauche La Paix maintenant, parle « d’un suicide social ». L’ONU a aussi vertement critiqué ce projet de loi : « l’objet est d’offrir une protection

Le ministre israélien de l'Education Naftali Bennett (à gauche) et le Premier ministre Benjamin Netanyahou à Jerusalem, le 30 août 2016.ABIR SULTAN (POOL/AFP/ARCHIVES)

Celui à qui ça peut déplaire, c’est Benjamin Netanyahou. En effet, le Premier ministre mène une politique très à droite et prône le nationalisme juif. Depuis quelques années, la Cour a souvent accusé le gouvernement de mener une politique trop répressive envers la population cisjordanienne et a revendiqué un Etat palestinien, à de nombreuses reprises. Malgré un désaccord avec la population – vis-à-vis de sa position qui a tendance à être de gauche – elle n’hésite pas à contester et à contrecarrer les décisions du gouvernement. Depuis l’annonce de la destruction de la colonie, les tensions entre la Cour suprême et le gouvernement se sont ravivées. Le ministre Uri Ariel, membre du Foyer Juif, appelle à la résistance contre l’évacuation d’Amona, tandis que les soldats de Tsahal se sont montrés réticents à l’idée d’exclure des juifs. En Judée-Samarie, ou Cisjordanie, les jours à venir risquent d’être tendus. Rubens Zadel et Baptiste Noble-Werner *propos recueillis par Skype

à des colonies construites illégalement sur des propriétés palestiniennes ». Des protestations dont pourrait faire fi Benjamin Netanyahou.

La Cour suprême, un obstacle pour le gouvernement La Cour suprême israélienne est au sommet du système judiciaire. Les 15 membres nommés sont responsables juridiquement de l’ensemble de l’Etat. Depuis une vingtaine d’années, la Cour a pris un tournant résolument activiste. Elle a considérablement étendu le champ de son intervention dans le domaine spécifique du contrôle juridictionnel de l’activité administrative. Elle est allée jusqu’à soumettre à son contrôle certaines activités intérieures de la Knesset. Ces derniers temps, elle est régulièrement intervenue dans le domaine politique et militaire, notamment à l’égard du conflit avec les Palestiniens.

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John Kerry, le Secrétaire d’Etat américain, a critiqué la décision de Benjamin Netanyahou de défendre le projet de loi de légalisation des colonies « sauvages ».

5 infos

pour aller + loin

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Il y aurait 400  000 colons installés en Cisjordanie, 200 000 à Jérusalem-Est et 30 000 dans le Golan.

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Pour la communauté internationale, colonies juives sont illégales.

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L’Etat israélien met en place des incitations financières et des avantages pour ceux qui s’installent dans les colonies

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Le Foyer Juif est le parti qui défend les colons. Il dispose de 8 sièges sur 60 à la Knesset.

les

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L'INTERVIEW

5 questions à....

En France, le foie gras représente 75 % de la production mondiale, encore plus pendant les périodes de fêtes. Mais pour la deuxième fin d’année consécutive, les producteurs sont de nouveaux frappés par le retour de la grippe aviaire, le virus H5N8. Cinq a rencontré Vincent Hattry, producteur dans le Gers.

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Que représente le chiffre d’affaires du foie gras à Noël ?

En principe, on fait l’équivalent de 45 à 50 % de notre chiffre d’affaires annuel. C’est la période la plus importante pour tous les producteurs de foie gras. Nous avons des commandes en périphérie du Gers, de Haute Garonne, du Lot-et-Garonne. C’est vraiment du particulier au particulier.

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Quel est l’impact financier de ce retour de grippe aviaire ?

Vincent HATTRY

Gaveur-producteur de foie gras à Aubiet

faire circuler vivants. Puis nous avons aussi beaucoup d’investissements à faire pour le protocole de biosécurité, mis en place après la première épidémie. Il faut installer des sas à l’entrée des salles de gavage, des aires de lavages pour les véhicules et des délimitations de zones pour le public, les professionnels, les transporteurs...

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Les grosses structures comme Delpeyrat ne sont pas du tout touchées par ce problème. Elles travaillent avec des pays de l’est comme la Hongrie, la Roumanie. Elles ont des gaveurs là-bas. Elles produisent à l’étranger et rapportent en France. En plus de ça, elles sont en surstock, et ont du mal à écouler tout leur foie gras. Et une fois qu’elles ont "fourgué" leurs stocks, on nous dit que l’épidémie est terminée et que nous pouvons recommencer à produire. On commence à se demander si tout cela n’est pas calculé.

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Pour ma part, j’ai perdu plus de quatre mois de revenu, d’avril à août, ce qui représente 6000 euros. Lors de la première grippe aviaire, l’année dernière, nous avions été indemnisés à hauteur de 45 % de nos pertes de revenus. Mais pour cet épisode, tant que l’on ne nous interdit pas de gaver, nous ne sommes pas indemnisés. Ils indemnisent seulement les producteurs qui ont eu des cas de grippe aviaire dans leur élevage. Pour l’instant, je ne suis donc pas indemnisé.

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Quelles sont les conséquences sur l’exportation pour les industriels ?

Que voulez-vous dire par là ?

Nous sommes plusieurs gaveurs à penser que tout cela est prévu. Pour la simple raison que les grosses entreprises doivent donc écouler tous leurs produits qui attendent dans les pays de l’est. Nous pensons qu’il y a des enveloppes qui ont été données à droite à gauche pour faire passer une grippe aviaire. Comme ça, en étant impactés, les industriels peuvent récupérer nos parts de marché et écouler leurs stocks dans les grandes enseignes de distribution. Nous pensons que ça vient de là. Et ensuite nous voyons des foires au foie gras avec "trois magrets achetés trois magrets offerts", c’est fantastique pour les clients... Ce n’est pas étonnant que les gens nous trouvent cher.

Que nécessite l’instauration, le 6 décembre, du "risque élevé" ?

Nous avons plusieurs mesures. Dans le Gers, nous avons des marchés à la volaille vivante. À cause de ce risque, ces marchés sont fermés. Pour les canards gavés, il est interdit de les

Propos recueillis par Guillaume Drevet Vincent Hattry


LE CINQ

AU TOGO, LA CHINE SE DÉGUISE EN PÈRE NOËL

Liu Yuxi aux côtés de Tchabinandi Kolani-Yentcharé. Photo Droits réservés

Le traditionnel « Noël solidaire » organisé par le gouvernement chinois bénéficie depuis plusieurs années au Togo. Un geste de bienveillance remis le 6 décembre et qui consolide les relations importantes entre les deux pays.

13000

C’est le montant en dollars des dons offerts par les Chinois aux enfants démunis du Togo cette année. À l’occasion de l’« Opération Noël solidaire édition 2016 », de nombreux jouets, vêtements et autres denrées alimentaires ont été récoltés pour des orphelins et enfants défavorisés. L’ambassadeur chinois à Lomé, Liu Yuxi, a remis ce don le 6 décembre dernier à la Ministre de l’action sociale, de la Promotion de la femme et de l’Alphabétisation togolaise, Tchabinandi KolaniYentcharé.

« Le gouvernement, par ma voix vous remercie pour cet accompagnement permanent, soutenu et salutaire  », a-t-

La Chine présente en faveur des enfants La majorité des ressortissants chinois vivent au Togo depuis plusieurs années et ont développé une forte estime pour les Togolais. Dong Xiaosong, vice-présidente de l’ARCT, a affirmé que les Chinois considéraient les Togolais comme leurs frères et les enfants togolais comme leurs propres enfants. Une illustration de l’importance de la relation entre les citoyens de l’Empire du milieu et les autochtones. La ministre Kolani-Yentcharé a d’ailleurs insisté sur la présence de la Chine lors des actions en faveur des enfants de familles pauvres. Une attitude favorable au renforcement d’une coopération bilatérale vieille de 40 ans. Les relations amicales entre les deux pays sur ce plan facilitent l’avancée de projets portés sur l’économie ou la sécurité. La Chine veut encourager le développement du Togo sur le terrain de l’industrie et de l’alimentaire. Des promesses saluées par le pays. « Le Togo chérit son amitié traditionnelle

62000 dollars

de dons ont été récoltés entre 2011 et 2016

elle lancé aux donateurs. Pour la ministre, ce don s’inscrit comme une activité traditionnelle de mobilisation des ressources au profit des plus démunis du pays. Cette action est menée depuis plusieurs années par l’Association des ressortissants chinois au Togo (ARCT). « Je dois aussi saluer

le travail assidu et efficace de la communauté chinoise » a indiqué Liu Yuxi. Depuis 2011, le coût des dons s’élève à 38 millions de Francs CFA, soit près de 62000 dollars.

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avec la Chine et apprécie l’aide précieuse et de longue date fournie par elle » avait affirmé en décembre 2015, le président Faure Gnassingbe.

Tanguy Colon


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LE DERNIER NOËL DE BARACK OBAMA À LA MAISON BLANCHE

Barack Obama préside la dernière cérémonie d'illumination du sapin national de son mandat . Photo

Avant de quitter pour de bon la Maison Blanche et de donner les rennes au républicain Donald Trump le 20 janvier 2017, Barack Obama profite une dernière fois de l’esprit de Noël. Entre fonctions politiques et communication, retour en cinq temps sur les derniers préparatifs du président américain.

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Côté politique, « les derniers cadeaux » du président au peuple américain Moins d’un mois avant l’arrivée de Donald Trump au pouvoir, l’administration Obama tente de faire passer un maximum de mesures. Un événement commun lors des transitions politiques aux États-Unis, qui porte le nom de « régulation de minuit ». Plus d’une centaine de régulations, notamment financières, sur le commerce, l’énergie, l’environnement, l’éducation et les transports, sont au programme pour être adoptées par le gouvernement avant le 20 janvier 2017 – date de la passation de pouvoir. Ces efforts de dernières minutes pourraient être vains car les républicains, majoritaires au Congrès américain, pourront utiliser « le Congressional Review Act » : à partir de janvier, les parlementaires pourront, avec une majorité,

Reuters / Mike Theiller

annuler « toute règle mise en œuvre par une agence fédérale après le 30 mai précédent ». De plus, Trump a nommé le 29 novembre son ministre de la Santé, Tom Price, un républicain anti-avortement. Cet adversaire farouche concernant la réforme sur l’assurance maladie d’Obama – l’« Obamacare » – n’hésitera pas à démanteler l’axe majeur du mandat de l’ancien président.

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Obama célèbre pour une dernière fois l’illumination du sapin national à Washington

Le 1er décembre 2016, le président américain a participé pour la dernière fois à la cérémonie d’illumination du sapin national à Washington. Il était accompagné de sa femme et de sa fille Sasha pour l’événement, mais aussi de personnalités telles que l’actrice Eva Longoria. Une dernière occasion de prononcer un discours sur le maintien de l’unité américaine, en y ajoutant sa touche humoristique habituelle. Il a également rendu hommage aux victimes de l’ouragan Sandy qui a frappé la côte est américaine, fin octobre. Son discours s’est clos par des remerciements au peuple américain pour l’avoir soutenu pendant ces huit années : « C'est aussi le moment pour nous de rendre grâce à l'héroïsme et à la persévérance des hommes et des


LE CINQ

femmes ordinaires qui nous ont démontré que les Américains seraient toujours plus forts que les défis auxquels ils sont confrontés. ».

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La Maison Blanche arbore ses dernières décorations signées Obama

“La dernière carte de Noël des Obama me donne de tristes sentiments face à leur départ dans un mois” a déclaré une jeune femme sur Twitter. Le hashtag #DontLeave – « Ne partez pas » – a été en tête des tweets les plus populaires sur le réseau social. Agathe Robin et Jeanne Routhier

La Maison Blanche a été décorée par les Obama pour la dernière fois. Le décor très chaleureux et personnel a été élaboré en grande partie par Michelle Obama et Bryan Rafanelli, un designer d’intérieur. 92 volontaires ont réalisé le décor magique. On y retrouve 200 000 blocs LEGO, 65 000 ornements, 2 répliques géantes de leurs chiens Bo et Sunny, 63 sapins de Noël, plus de 380 mètres de guirlande et plus encore. La famille a même rendu un petit hommage à Hillary Clinton en accrochant son portrait entre deux bonhommes de neige.

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Une dernière « Xmas card » qui casse les codes traditionnels

Comme chaque année, la famille présidentielle américaine envoie une carte de vœux pour les fêtes de fin d’année. Envoyée à un public restreint composé d’amis, de supporters et de membres de la presse, la carte de Noël a provoqué beaucoup d’intérêt de la part des médias américains. Tous évoquent une carte qui casse la tradition. Normalement, une carte de vœux du président américain doit présenter certains codes biens précis dont la représentation de la Maison Blanche sous la neige. Or, cette année, aucune apparition de la Maison Blanche, ni de chute de neige. La famille a opté pour une photo d’elle, prise lors du dîner d’État avec le Premier ministre canadien Justin Trudeau, en mars dernier. Une transgression des règles qui n’a pas plu à tout le monde, puisque Sarah Palin – l’ex-gouverneur de l’Alaska – a affirmé que la carte ne représentait pas assez la période festive. Elle a aussi exprimé son incompréhension devant la présence des signatures des deux chiens de la famille dans la carte. La famille n’a pas pris en compte ces propos, profitant de leurs derniers instants dans la Maison Blanche.

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Vague de tristesse sur les réseaux sociaux devant le départ d’Obama

Suite à la sortie de la dernière carte de Noël des Obama, une vague émotive a fait son apparition sur le Web. Plusieurs expriment leur amour à la famille :

FRANÇOIS HOLLANDE PRÉPARE AUSSI SON DERNIER NOËL À L’ÉLYSÉE

L'info en +

En France le président fait aussi les choses en grand pour l’arrivée de Noël. Le sapin de Noël de l’Élysée est arrivé samedi 10 décembre à Paris, après un long périple de 213 km sur l’Yvonne et la Seine. Une tradition depuis 10 ans. Provenant des forêts du Morvan, le sapin de 11 mètres de haut est inauguré lundi 12 décembre dans la cour du palais présidentiel. Avec deux kilomètres de guirlandes électriques et 4000 objets de décorations recyclables – fournis par l’entreprise Green Deco – le sapin portera les couleurs de la rose, symbole du PS, spécialement choisie par le président.

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Rewind

L’HISTOIRE TUMULTUEUSE DE LA LIBYE

La Libye fêtera ses 65 ans d’indépendance le 24 décembre prochain. 65 années de grandeur, de décadence et d’instabilité.

24 DÉCEMBRE 1951 : LA LIBYE ACCÈDE À L’INDÉPENDANCE

L’ONU vote en 1949 une résolution exigeant que la Libye devienne indépendante avant 1952. Le pays vit alors sous administration franco-anglaise. En 1950, Idris Ier, émir de Cyrénaïque, est choisi par une assemblée nationale pour diriger le pays. La France et le Royaume-Uni ne se retireront du pays que fin 1951. Le 24 décembre 1951, l’indépendance du « RoyaumeUni de Libye » est totale.

1ER SEPTEMBRE 1969 : KADHAFI PREND LE POUVOIR

A la tête d’un groupe d’officiers, le capitaine Mouammar Kadhafi, renverse Idris Ier. Dans la foulée, il se proclame « Nouveau Guide de la Révolution », déclare que l’Etat Libyen prend le contrôle des banques étrangères à hauteur de 51%, ainsi que des sociétés pétrolières, et nationalise tous les biens italiens du pays. Il négocie le départ des troupes américaines et anglaises stationnées en Libye. Tout cela à seulement 27 ans.

20 OCTOBRE 2011 : KADHAFI MEURT LORS DE LA BATAILLE DE SYRTE

Les Printemps Arabes tunisien et égyptien fragilisent le despote Kadhafi. L’arrestation de Fathi Tirbil, avocat fervent défenseur des Droits de l’Homme, en 2011 fait basculer le pays dans la guerre civile. Kadhafi est de plus en fragilisé et réplique par des exactions sanglantes contre ses opposants. Le 17 mars 2011, le Conseil de Sécurité de l’ONU autorise l’OTAN à bombarder les forces de Kadhafi. Ce dernier meurt le 20 octobre lors de la bataille de Syrte, son fief.

JUIN 2015 : DAESH PREND LE CONTRÔLE DE SYRTE

Historiquement liée à Kadhafi, la ville de Syrte est mise de côté lors de la transition politique libyenne. La Libye sombre dans une nouvelle guerre civile opposant les différentes tribus du pays. L’Etat Islamique en profite pour « inaugurer » sa cellule libyenne en avril 2014. L’organisation terroriste jette son dévolu sur les régions pétrolières du pays. Elle rencontre un franc succès à Syrte, victime de discriminations après l’ère Kadhafi. La ville devient le fief de l’Etat Islamique en Libye.

9 DÉCEMBRE 2016 : DAESH DÉFINITIVEMENT ÉRADIQUÉ DE SYRTE

Alors que l’Etat Islamique est sur le déclin dans le pays, la bataille pour la prise de Syrte débute au mois de mai. Les forces du Gouvernement d’union national (GNA) s’enlisent dans une lutte sans fin avec les combattants de l’Etat Islamique. Le GNA subit de lourdes pertes (700 morts, 3000 blessés) à cause des techniques de guérilla urbaine de l’EI. En août, l’aviation américaine débute son bombardement de la ville. Les forces du GNA entrent dans Syrte le 6 décembre et viennent à bout des dernières poches de résistance djihadistes le 9 décembre. Près de 65 ans jour pour jour après son indépendance, cette victoire revêt des allures de symbole pour le GNA. Baptiste Noble-Werner

Mouammar Kadhafi. Photo AP


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