METROPOL le magazine des élections métropolitaines de Lyon par l'ISCPA Lyon

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Metro

pol Edition spéciale - décembre 2019

Tout comprendre des élections métropolitaines

Ce qu’en pensent les maires

Qui sont les candidats

A quoi sert cette institution


Edito

Les débats autour du scrutin Grande première à Lyon ! Les 15 et 22 mars 2020 auront lieu les premières élections métropolitaines. Vous, citoyens lyonnais, serez invités à glisser un bulletin dans l’urne. Le même jour que les élections municipales… Vous allez enfin pouvoir élire vous-mêmes vos conseillers métropolitains. Le suffrage universel direct est plus respectueux de l’égalité des citoyens. Pourtant il ne fait pas l’unanimité. Aux yeux de ses détracteurs ce mode de scrutin n’est pas totalement juste car il prend en compte la démographie mais pas le territoire. Actuellement, le conseil métropolitain compte au moins un représentant par commune. À partir de 2020, cela ne sera plus le cas. Le nombre de sièges attribués aux circonscriptions sera, dans certaines, inférieur au nombre de communes qui composent cette même circonscription. Une conséquence arithmétique qui pénalise les territoires peu peuplés. Les opposants à ce mode de scrutin sont nombreux. Les maires notamment qui, ayant perdu du pouvoir depuis la création de la Métropole, craignent d’être totalement écartés. Les premières idées misent en avant consistent à reprendre le schéma du Sénat : élire les conseillers métropolitains au scrutin proportionnel de listes et au scrutin uninominal. Cette proposition permettrait de redonner du pouvoir aux communes, ce qui demanderait de changer la loi. Autre solution, plus facile à mettre en œuvre, consolider le poids des communes dans les autres instances de la Métropole de Lyon. Renforcer la Conférence des maires qui a actuellement un pouvoir uniquement consultatif semble être la voie souhaitée par certains édiles. Les doter d’un pouvoir délibératif sur les sujets majeurs serait l’occasion de booster le rôle des communes au sein de la Métropole et de lui donner à la fois un ancrage territorial et une attractivité continentale.

Grégoire Noally

©GN

La rédaction

Directeur de publication : Isabelle Dumas Directeur de rédaction : Alexandre Buisine Rédacteur en chef : Grégoire Noally Rédactrice en chef adjointe : Mathilde Dumur Rédacteurs : Antoine Bchini, Arthur Blet, Arthus Vaillant, Grégoire Noally, Hugo Caprioli, Léa Dubuc, Margaux Rinaldi, Matéo Dufour, Mathilde Dumur, Mickaël Robert, Valika Robert, Yann Rossier Photo de Une : ©GN Maquettistes : Matéo Dufour et Mickaël Robert Secrétaires de rédaction : Margaux Rinaldi et Yann Rossier Contact : 47 rue du Sergent Michel Berthet 69009 Lyon, 04.72.85.71.71 ; iscpalyon@groupe-igs.fr


SELON- VOUS

P.4

Une échéance électorale encore trop peu connue

P.5-13 -21-29

Portrait des principaux candidats

RETROSPECTIVE

P.6-7

De Département à Métropole, histoire d’une première en France

P.8-9

Sommaire

VU PAR LA PRESSE

A QUOI CA SERT ?

Quelles sont les compétences de la Métropole ?

COMMENT CA MARCHE ?

P.10-11

Le nouveau mode de scrutin expliqué en image

P.12

POURQUOI ON VOTE ?

Avantages et limites du nouveau mode de scrutin

ON REFAIT LE MATCH

P.14-15

Rivalité à la Métropole : le roi Collomb detrôné par Kimelfeld ?

P.16-17

ET MON MAIRE ALORS ?

Qu’en pensent les représentants des communes

ON VOUS REPOND

P.18

Vous êtes perdus ? On vous aide

P.19

AILLEURS EN FRANCE

Paris, Marseille, Lyon : des métropoles aux destinées différentes

COMMENT FAIRE CAMPAGNE ?

Campagnes métropolitaines : des stratégies communes

P.20

LES ENJEUX

Les gros dossiers de la Métropole

IL RETRACE

Les évolutions de la Métropole vues par Gérard Angel

P.22-23 P.24

SUR LE TERRAIN

P.25

La carte de la Métropole et ses actions

CE QU’ILS PROPOSENT

Les principales annonces des candidats

P.26

ECLAIRAGE

La face cachée du découpage des circonscriptions

COUP DE COEUR

La Métropole, reine de la mobilité

P.27 P.28

LES COULISSES

P.30

Comment les employés de la Métropole ont vécu son évolution ?

EN BREF

L’actualité de dernière minute

P.31


Selon Vous

‘‘On n’est pas assez informé’’ Thibaud, 32 ans, Lyon 9, Ingénieur

‘‘Au niveau des compétences de la Métropole, je pense qu’on n’est pas assez informé sur cette mise en place. Je savais que la Métropole existait mais j’ignorais son domaine de compétences. Ce serait bien qu’il y ait plus d’informations, plus de communication pour nous informer sur la Métropole et ces élections. Je ne sais pas si c’est une erreur ou une volonté de la part des services publics.’’

‘‘Avoir l’avis du citoyen reflète la démocratie’’ Naïl, 20 ans, Lyon 6, Etudiant en sciences politiques

‘‘Je sais que ce ne sont pas les premières élections de la Métropole, ce sont juste les premières élections au suffrage universel direct. Donc ce sera la première fois depuis sa création que le conseil de la Métropole de Lyon va se faire élire directement par les citoyens. C’est quelque chose d’assez important. Avoir directement l’avis du citoyen permet toujours de refléter la démocratie. On se sent plus engagé, ce qui nous permet, Lyonnais, d’avoir une part de responsabilité.’’

‘‘Ces élections ne sont pas un progrès’’ Renée, 72 ans, Lyon 4, Retraitée

‘‘J’ai bien suivi la transformation de la Métropole, tout ce qui a permis de scinder le département du Rhône en deux. Ça va être particulièrement alambiqué. Pour moi, le montage qui a été fait à l’initiative de Gérard Collomb et Michel Mercier est hyper compliqué. Je ne sais pas comment les gens vont arriver à s’y retrouver. Ces élections ne sont pas un progrès, c’est une espèce de monstre.’’

‘‘Il n’y a pas assez de médias qui en parlent’’ Sophie, 19 ans, Lyon 8, Etudiante en architecture

‘‘Je ne m’intéresse pas spécialement aux élections métropolitaines et je n’y connais pas grandchose. Je trouve qu’il n’y pas assez de médias qui traitent de ce sujet. Je ne connais même pas les participants. Il devrait y avoir plus d’affiches, de versions papier, parce que je ne vais pas forcément chercher moi-même l’information. Mais en tout cas, je pense que c’est mieux de pouvoir voter. Au moins, on a notre mot à dire. Si les élections sont faites en interne, les citoyens, dont moi, aurons moins de chance d’être satisfait.’’

‘‘Je crois connaître quelques candidats’’ Corinne, 48 ans, Grigny, Infirmière

‘‘Je ne m’intéresse vraiment pas à la politique, je ne sais même pas quel genre de décisions prennent ces élus, donc je ne m’en rendrai compte que si ça change ma vie. Après, je ne peux pas dire que les médias n’en parlent pas assez parce que je pense que si le sujet m’intéressait, je trouverais pas mal d’articles qui me permettraient d’être informée ! D’ailleurs, je ne vote jamais aux élections à cette échelle. Mais je crois connaître quelques candidats : Kimelfeld. Je crois qu’il y a une liste verte aussi ! Avec Fabien Bagnon, le monsieur vélo de Lyon, là ça m’intéresse !’’

Valika Robert

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Vu par la presse

Gérard Collomb : un destin lyonnais Gérard Collomb a régné en baron sur la ville et sa Métropole durant près de vingt ans. Après son bref passage au ministère de l’Intérieur, son retour à Lyon ne sera pas aussi facile que prévu. Gérard Collomb est né à Chalonsur-Saône le 20 juin 1947. Il est issu d’un milieu modeste, sa mère est femme de ménage et son père ouvrier métallurgiste. Il fait ses études à Lyon : une khâgne au lycée du Parc puis continue sa formation à la Faculté de Lettres. En 1970, il devient professeur agrégé de lettres classiques et enseigne notamment au lycée Jean Perrin dans le 9ème arrondissement. Parallèlement à son parcours professionnel, il s’engage en politique en participant dès la fin des années 1960 à la refonte du Parti socialiste. “Il faut savoir que Gérard Collomb est élu municipal depuis 1977 et sa toute première candidature remonte même à 1971, quand il était candidat dans une liste socialiste pour les municipales à Sainte-Foy-lès-Lyon. Ça fait donc 42 ans de mandats locaux’’, analyse le journaliste lyonnais Jean-Pierre Vacher. Élu député en 1981 puis réélu en 1986, il devient sénateur en 1999. Mais c’est bien localement que Gérard Collomb marque son empreinte. Après son premier poste de conseiller municipal dans le 9ème arrondissement en 1977, “il devient maire de Lyon après trois échecs consécutifs’’, explique Gérard Angel, journaliste à Lyon depuis 1986. En 2001, il prend la tête de la Ville et ne la lâchera plus. Il transforme les berges du Rhône, lance le Vélo’v et met en place de grands projets, notamment d’urbanisation, à l’instar de la refonte du quartier de la Duchère puis celui de la Confluence.

Le bâtisseur de la Métropole “Je pense que la réflexion de donner plus de poids à la Communauté urbaine arrive dans la tête de Collomb lors du mandat de 2008’’, affirme Gérard

Angel. “C’est son deuxième mandat à la tête du Grand Lyon. Il est élu à Lyon dès le premier tour et souhaite faire de la ville et sa métropole une place centrale en Europe’’ ajoute le journaliste. S’il a construit pendant des années la Métropole telle qu’elle est devenue aujourd’hui, il semble évident, pour les observateurs, que c’est pour la diriger.

Gérard Collomb sous les critiques Dès 2016, il est le premier grand élu local à soutenir Emmanuel Macron qui n’est alors que ministre. En mai 2017, c’est tout naturellement que ce dernier, désormais président, lui propose un poste de ministre. Deux versions de l’histoire s’opposent alors: “Pour certains, Collomb ne voulait pas d’un ministère mais la proposition de diriger celui de l’Intérieur était trop belle pour être refusée. D’autres pensent qu’il a, au contraire, tout fait pour avoir ce ministère’’, relate JeanPierre Vacher. De retour à Lyon en novembre 2018, il redevient maire de la ville sous l’étiquette LREM (La République En Marche). Mais c’est bien pour la présidence de la Métropole que le baron de Lyon concourt. Ce dernier a rarement été tant décrié : trop vieux pour les uns (72 ans), une gouvernance trop autoritaire pour les autres. Pourtant, bien que critiqué dans son propre camp, il obtient l’investiture LREM pour cette élection. L’actuel maire est préféré à David Kimelfeld, (voir page 13) son ancien dauphin, qui se maintient sans étiquette dans la course.

Arthur Blet

Gérard Collomb règne sur le Grand Lyon depuis 2001©AV

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Retrospective

De Département à Métropole, Le 1er janvier 2015, le Grand Lyon, absorbe les pouvoirs du conseil général sur le territoire de l’agglomération. Les compétences, les budgets et les personnels du Département et de la Communauté urbaine ont fusionné sur le territoire de l’agglomération. Petit retour dans le temps afin de comprendre comment nous en sommes arrivés à ce cas unique en France. Le quartier de la Part-Dieu en 1965©Photo d’archives (JMD) Avant le Grand Lyon, il y a eu la Courly. La Communauté urbaine de Lyon est créée le 1er janvier 1969. Mais ce n’est pas la première intercommunalité que le Département a connue. Des démarches de coopérations entre communes telles que le Syndicat des Eaux de la banlieue de Lyon, ou bien le Syndicat Intercommunal d’Assainissement de la Rive Gauche du Rhône, apparaissent peu à peu. En 1941, le Syndicat des Transports en Commun de la Région Lyonnaise (STCRL) est créé par l’État, à l’initiative du préfet du Rhône. Il deviendra à terme le “Sytral”. Les syndicats uniques se multiplient, leurs périmètres et leurs compétences sont tous différents. Le préfet du Rhône décide d’agir et, en 1959, il tente de créer un district urbain. Sa particularité : le district aurait sa propre fiscalité et s’occuperait du logement ainsi que de la protection contre l’incendie. Les communes périphériques refusent et le

projet échoue. Mais le préfet du Rhône ne se décourage pas.

Une première réussite : le Sivmal En 1960, le Syndicat Intercommunal à Vocation Multiple de l’Agglomération Lyonnaise (Sivmal) est fondé. 25 communes du Rhône et de l’Isère en font partie au départ, mais ce chiffre va augmenter tout au long de la décennie. Les compétences de ce syndicat sont variées. Initialement, elles étaient principalement axées sur l’assainissement. En 1965, le Sivmal obtient la gestion des équipements intercommunaux. Entre 1965 et 1966, le maire de Lyon Louis Pradel souhaite agrandir le Sivmal. Une campagne est menée et le périmètre passe donc d’une vingtaine à 60 communes. L’année suivante, seize autres communes

de plus rejoignent le syndicat. Au cœur de cette intercommunalité, les maires ont un rôle important en tant qu’acteurs de la coopération politique entre communes. Les grandes villes, comme Lyon et Villeurbanne, tentent de pousser les ententes intercommunales. Elles se heurtent cependant aux maires communistes de Vaulx-en-Velin et de Vénissieux, qui sont défavorables à ces initiatives.

Le parcours politique de Louis Pradel - Ancien adjoint aux Sports et aux Beaux-Arts d’Edouard Herriot - Maire de Lyon de 1957 à 1976 (succède à Edouard Herriot) - Est élu maire en 1959 grâce à des listes apolitiques - Fonde la liste P.R.A.D.E.L “Pour La Réalisation Des Espérances Lyonnaises” - Premier président en 1969 de la Courly, ancêtre de la Métropole -6-

Louis Pradel est l’un des fondateurs principaux de la Courly et son premier président©Photo d’archives


Retrospective

histoire d’une première en France La Courly, pour faire taire les différences Le 4 janvier 1966, la raffinerie de Feyzin explose. Des pompiers du Rhône mais aussi de l’Isère sont dépêchés. 11 soldats du feu périssent. Une catastrophe qui enclenche la volonté de créer un service départemental. La Communauté urbaine de Lyon naît le 1er janvier 1969. Pourtant, sa création est effective depuis le 31 décembre 1966, comme à Strasbourg, Lille ou Bordeaux car l’Etat l’impose à l’époque. Pourquoi un si long délai ? Simplement parce que cette perspective d’un pouvoir rassemblé ne plaît pas aux maires des petites communes. Seul Lyon est favorable au projet. Louis Pradel doit donc jouer politiquement : il est contraint de sceller une alliance avec Villeurbanne pour convaincre les réticents. Le gain pour la deuxième ville de l’agglomération : la vice-présidence de la Courly et un poids prépondérant dans l’exécutif. Le coup politique fonctionne et entraîne l’instauration d’un organe de 55 communes représentées avec, au passage, l’annexion de six municipalités de l’Ain et 23 de l’Isère.

Engagée dans la modernisation de son agglomération, la Courly fait exploser dix tours des Minguettes, à Vénissieux le 11 octobre 1994©Archives bibliothèque municipale de Lyon

Aider à la réalisation des grands projets La Courly se veut alors capable de centraliser les projets, aussi bien les grands que ceux à l’échelle des communes, même si certaines villes ne sont pas représentées au conseil communautaire. La Communauté urbaine est à la base utilisée par l’Etat dans sa politique de modernisation de l’agglomération. On voit alors s’ériger le centre d’affaires de la Part-Dieu (avec la gare inaugurée en 1983) et se creuser les premières lignes de métro (1974). Autant de projets soutenus par les maires bâtisseurs locaux. Le 11 octobre 1994, en accord avec l’État, la Courly détruit par explosion dix tours des Minguettes à Vénissieux. Elle souhaite, par cette décision,

d’appartenance à un même territoire. La politique devient plus économique et le nouveau maire vise l’installation de Lyon parmi les plus grandes villes européennes. Ses successeurs, Raymond Barre et Gérard Collomb, continueront sur cette voie. Ce dernier souhaite encore augmenter le poids de la ville de Lyon à l’étranger : l’objectif est de faire rentrer la capitale des Gaules parmi le top 15 des métropoles européennes. Maire depuis 2001, Gérard Collomb a cherché à intensifier l’attractivité de sa ville et s’est largement servi du Grand Lyon pour arriver à ses fins. Son projet prend encore plus d’envergure depuis la création de la Métropole le 1er janvier 2015 : la loi MAPTAM de janvier 2014 aura permis à Lyon d’absorber les compétences du Département.

Mathilde Dumur et Matéo Dufour

1991, la Courly devient le Grand Lyon

La Métropole, le bébé de Gérard Collomb

marquer la fin des banlieues des années 60. Mais, avec le temps, l’organisation s’impose aussi pour le développement international de la ville : l’aéroport Lyon St-Exupéry est ainsi ouvert en avril 1975. En somme, la Courly a des compétences de gestion de réseaux (eau, voirie, assainissement) sur toute sa zone d’influence et doit se tenir au chevet de ses plus petits membres. Une pluralité qui s’impose mais qui ne sera respectée qu’en 1983, quand le nombre de conseillers communautaires est augmenté pour permettre la représentation de l’ensemble des communes. L’arrivée de Michel Noir à la mairie de Lyon en 1989 va marquer un virage dans la politique de la Courly. Celle-ci change de nom en 1991 pour devenir le “Grand Lyon” et renforcer l’esprit

Gérard Collomb a réussi à créer une métropole forte à Lyon, là où ses prédécesseurs ont échoué. Il confie à la base avoir voulu éviter l’erreur de Raymond Barre et sa proposition d’agrandir le Grand Lyon, qui avait provoqué une levée de boucliers contre “l’impérialisme lyonnais”. Une longue réflexion qui s’est concrétisée par une petite phrase au président. L’actuel maire de la ville, entre deux réunions du sommet franco-italien à Lyon en 2012, avait glissé directement un mot à François Hollande. Le président se retourne vers son Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, maire de Nantes pendant 23 ans. Son avis est “très favorable”. Le chef de l’Etat donne son accord et lance le processus de la loi MAPTAM (voir page 19).

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A quoi ça sert ?

Économie, urbanisme, services... les premiers rôles du Grand Lyon Malgré son changement de statut en 2015, la Métropole lyonnaise assume toujours les compétences de la Communauté urbaine de Lyon (Courly). Son champ d’action regroupe notamment le développement économique, l’aménagement et les transports en commun. Aménagement urbain, gestion de l’habitat, services d’intérêts collectifs...la Métropole de Lyon continue de gérer, sur ses 59 communes, les compétences exercées auparavant par la Communauté urbaine de Lyon, son ancienne structure. Elle a notamment hérité des compétences économiques de la Courly, et prend alors en charge le développement des entreprises et des filières d’excellence. Elle est responsable de l’offre touristique via l’Office de Tourisme lyonnais. Toujours sur le plan économique, les relations internationales entre Lyon et les autres villes européennes relèvent également des compétences de la Métropole.

Aménagement urbain et habitat Espaces publics, espaces verts et projets urbains sont développés par la collectivité territoriale. Celle-ci élabore, directement avec les communes, l’aménagement urbain. Les enjeux locaux liés à l’habitation, aux équipements, aux déplacements, à l’économie et l’environnement sont ainsi assumés par la Métropole. Celle-ci définit les différentes orientations de logements. Le permis de construire appartient néanmoins aux compétences des communes.

Mobilité et transports en commun Via le Sytral, la Métropole détient le monopole des transports en commun (bus, métro, tramway) de toute l’agglomération

La Métropole a le monopole des transports en commun©GN lyonnaise, avec le réseau TCL. En charge des déplacements, elle garantit la mobilité sur l’ensemble de son territoire. La fluidité du trafic automobile et les solutions à la mobilité douce sont alors sous sa responsabilité.

Eau et assainissement L’eau potable à Lyon et dans son agglomération est fournie par la Métropole, qui assure tout aussi bien son traitement, à travers douze stations d’épuration. Les services publics des assainissements collectifs et non collectifs lui appartiennent. La collectivité est aussi responsable de la préservation des milieux aquatiques lyonnais.

Voirie et propreté La Métropole entretient la voirie, les ponts et les tunnels. Elle exploite la construction des différentes infrastructures métropolitaines. Elle s’occupe également du nettoyage de l’espace public et de la collecte des déchets, sur l’ensemble de son territoire.

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Enfin, le développement durable et l’énergie lui sont également des compétences propres. La collectivité gère la production, la distribution et la consommation des énergies sur toute l’agglomération. Elle axe aussi ses actions sur le développement des énergies renouvelables. Depuis 2015, le domaine de compétences de la Métropole s’est agrandi avec toutes les prérogatives sociales qu’elle a acquises.

Yann Rossier


A quoi ça sert ?

Les compétences sociales, nouveau champ d’action de la Métropole Collectivité territoriale depuis 2015, la Métropole de Lyon a acquis les compétences départementales. Un statut unique en France, qui s’applique sur les 59 communes du territoire métropolitain. À sa création, la Métropole doit trouver la meilleure association possible entre l’économie et le social. En bientôt cinq ans, elle a développé ses compétences sociales dans des secteurs tels que l’éducation, la culture et la solidarité. Premier enjeu, et de taille : l’emploi et l’insertion. Des compétences que la nouvelle collectivité territoriale a hérité du Conseil général du Rhône.

Le RSA, un enjeu majeur Depuis 2015, la Métropole de Lyon est responsable de la mise en œuvre du revenu de solidarité active (RSA) sur son territoire. En 2019, elle consacre 238 millions d’euros au versement du RSA à 39.500 foyers en moyenne. Face à l’augmentation du nombre d’allocataires et aux réductions du financement de l’Etat, la Métropole a dû mettre en place des stratégies. Elle s’est dotée du Programme métropolitain d’insertion pour l’emploi (PMI’e) 2016-2020. Tout d’abord, elle a pour but de développer l’offre d’insertion par les entreprises. Pour cela, elle s’est alliée avec la “Maison Lyon”, un organisme pour les demandeurs d’emploi. Une charte a été signée. Celleci regroupe 1000 entreprises sous forme de partenariats. Elle aide les entreprises à mettre en œuvre des actions concrètes pour le recrutement. Par exemple, l’organisation du “ Village des recruteurs” où sont réunis employeurs, offres et candidats. En 2018, 1000 mises en relation avec des structures

Les collèges sont sous la responsabilité de la Métropole©GN d’insertion ont été réalisées. Aujourd’hui, la charte rassemble 750 signataires (dont 70% de TPE-PME).

En 2015, la Métropole de Lyon a récupéré les compétences sociales propres au Département. La solidarité, l’affaire de tous

La Métropole s’occupe aussi de l’insertion à l’emploi©GN

La Métropole assume de nombreuses questions de solidarité. Les politiques publiques en faveur des personnes handicapées sont l’une de ses compétences essentielles. Elle a la responsabilité de permettre l’accès des enfants ou des adultes handicapés aux droits et services ouverts à tous, mais aussi dans un cadre de travail (scolarité, emploi). Elle s’appuie sur le RMAS (Règlement Métropolitain d’Aide Sociale) qui regroupe toutes les règles

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applicables aux aides aux personnes en situation de handicap (allocation, carte de mobilité).

Education, culture et loisirs : grands axes de développement La Métropole de Lyon gère l’éducation, la culture et du sport. Elle soutient de grands événements culturels mais aussi les associations et l’enseignement artistique. Dans le cadre de la politique ‘‘éducation et collèges’’, la collectivité assure la construction, l’extension et la rénovation des collèges, et prend en charge les équipements et les mobiliers. Chaque année, elle verse des dotations nécessaires aux établissements publics locaux d’enseignement pour financer le matériel pédagogique. À noter que c’est la Métropole qui prend en charge la location des installations sportives pour les collèges qui n’en possèdent pas, ainsi que les déplacements des élèves vers cellesci. De plus, la collectivité est partenaire de grands événements sportifs qui se déroulent sur son territoire comme l’Euro 2016 ou la Coupe du monde de rugby masculin 2023.

Grégoire Noally


Comment ça marche ?

Election au suffrage universel direct Les citoyens élisent au suffrage universel direct à deux tours les 150 élus de la Métropole. Il s’agit d’un scrutin de liste à la proportionnelle à prime majoritaire. Le modèle est le même que pour les élections municipales des communes de plus de 1000 habitants.

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Mickaël Robert


Comment ça marche ?

et répartition à la proportionnelle

Un découpage selon le nombre d’habitants La carte des circonscriptions est découpée selon un poids démographique. Le nombre de conseillers issus de ces circonscriptions est conforme à leur population : Lyon-Est, la zone la moins peuplée, et ses 61 900 habitants auront sept conseillers tandis que Villeurbanne, fort de ses 145 000 habitants, soit la circonscription la plus peuplée, en possédera 17.

1,3 million Il s’agit du nombre d’habitants dans la Métropole lyonnaise en 2019, dont 515 695 rien qu’à Lyon. - 11 -

Matéo Dufour


Pourquoi on vote ?

Un mode de scrutin qui suscite le débat Le 15 mars 2020, les citoyens de la Métropole vont devoir accomplir leur devoir. La tâche s’annonce complexe au vu de tous les changements pour les prochaines élections. Avant de glisser leur bulletin dans l’urne, les Lyonnais doivent comprendre les raisons, les avantages et les limites de ce suffrage universel direct. Depuis le 1er janvier 2015, la Métropole de Lyon a fait son apparition en remplaçant la Communauté urbaine lyonnaise (La Courly). Avant 2015, celleci était donc administrative, on parle alors d’établissement public de coopération intercommunale (EPCI). En 2015, avec l’arrivée de la Métropole, le Grand Lyon s’est vu attribuer les compétences du Département. On assiste donc à un changement de nom, mais aussi de statut administratif. Elle devient une collectivité territoriale à l’instar d’un conseil municipal ou régional.

Un changement prévu depuis 2015 La loi MAPTAM de janvier 2014, qui vise à moderniser l’action territoriale et affirmer les métropoles, a décidé de modifier le mode de scrutin. Il est indiqué dans l’article 54 de cette loi que le suffrage universel direct sera mis en place pour les nouvelles élections de 2020. Les élections précédentes, de 2014 fonctionnaient par système

Le 15 mars prochain aura lieu le premier tour des métropolitaine©MR de “fléchage”, mode de scrutin spécifique aux communautés intercommunales. Les candidats à la Métropole étaient inscrits sur la même liste et indiqués comme tels. Ils étaient donc élus de manière indirecte et forcément issus des élections municipales. Seuls les maires et les conseillers municipaux étaient amenés à siéger. Avec cette manière de voter, les citoyens ne pouvaient donc pas dissocier les élections municipales des métropolitaines.

Un conseiller représentera en moyenne 8730 habitants C’est pourquoi, en plus de la loi MAPTAM, une ordonnance validée par le Parlement en 2015 a alors changé le mode de scrutin, qui devient une liste paritaire à deux tours majoritaires à la proportionnelle. Il s’agit du même modèle que

pour les élections municipales des communes de plus de 1000 habitants. Désormais, les citoyens de chaque circonscription pourront choisir leurs représentants.

et unité territoriale. Le critère concernant l’écart de représentativité est aussi à prendre en compte. En 2020, un conseiller métropolitain représentera en moyenne 8730 habitants avec un écart de plus

Un mode de scrutin limité

ou moins 20%.

Le mode de scrutin à la proportionnelle reste certainement le plus démocratique, mais on peut lui reprocher une certaine instabilité. C’est pourquoi la liste arrivée en tête dans chaque circonscription bénéficie d’une prime majoritaire représentant 50% des sièges. Comme il y a 14 circonscriptions, les partis en mesure de siéger devront certainement créer des alliances avec d’autres formations politiques. Les circonscriptions métropolitaines qui regroupent communes et arrondissements de Lyon, ont un nombre de sièges attribués à chacune d’elles. Le découpage a été fait de manière à concilier poids démographique

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Ce mode de scrutin ne fait donc pas que des heureux. Les opposants à cette nouvelle pratique attestent que le poids démographique ne doit pas se faire au détriment de certains territoires. En effet, avec ce nouveau découpage territorial, certaines circonscriptions sont composées d’un seul arrondissement, comme Lyon 7ème ou Lyon 8ème, ou une seule ville à l’instar de Villeurbanne. Au contraire, d’autres circonscriptions, comme celle du Val de Saône couvrent 25 communes pour quatorze conseillers métropolitains. Une situation que dénoncent les maires de ces petites communes. Ceux-ci craignent de ne plus être représentés au sein de la Métropole.

Mickaël Robert


Vu par la presse

Kimelfeld, “l’autodidacte de la politique’’ tente sa chance Longtemps dans l’ombre de Gérard Collomb, David Kimelfeld s’est taillé une réputation l’encourageant aujourd’hui à faire face à son ancien mentor. David Kimelfeld est né à Lyon le 17 juin 1961. Fils d’une employée de banque et d’un représentant en commerce, il grandit dans l’Ouest lyonnais. D’abord infirmier pendant quatre ans aux HCL (Hospices Civils de Lyon), il se reconvertit dans le commerce. En 1986, il rejoint une entreprise de transport et, quatre années plus tard, crée sa propre société, Tepmare, spécialisée dans l’ingénierie du transport. “C’est un autodidacte, dans le travail mais aussi en politique’’, souligne le journaliste Jean-Pierre Vacher, qui a suivi son évolution.

Sous l’aile de Collomb “Il est engagé à gauche, sa première élection est à Brignais en 1983 pour les municipales, scrutin qu’il ne remporte pas. Il revient en politique en 2001 dans une liste pour les municipales à la mairie du 4ème arrondissement. Il est alors élu et devient 1er adjoint au maire’’ résume Jean-Pierre Vacher. C’est ensuite Gérard Collomb qui lui fait confiance et qui, en 2008, le nomme vice-président à la Métropole. C’est encore lui qui, en 2011, le pousse à remplacer Dominique Bolliet, le maire du 4ème arrondissement qui quitte son poste à mi-mandat. Pourtant, “Kimelfeld n’est, au départ, pas un homme de Gérard Collomb. Il voulait être candidat lors des cantonales mais Collomb a imposé un autre candidat face à lui. Il est largement battu en interne. Des membres du Parti socialiste expliquent que ce jour-là, Kimelfeld se dit que sa seule chance de réussir est de rentrer dans le sillage de Collomb’’, rapporte le journaliste Gérard Angel.

Le dauphin qui se rêve ‘‘calife à la place du calife’’ Jusqu’à cette date, Kimelfeld gravit les échelons. En 2012, il devient 1er secrétaire fédéral du Parti socialiste. En 2014, il est réélu maire de son arrondissement et est nommé 1er viceprésident du Grand Lyon. Lorsqu’il devient ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb donne les manettes de la Métropole à son 1er viceprésident. La rupture est engagée (voir pages 14 et 15). Alors que le premier revient à Lyon, Kimelfeld s’est habitué à ses fonctions. En début d’année, il annonçait se présenter à sa succession. Bien que la commission d’investiture de La République En Marche a préféré soutenir Gérard Collomb, il continue le combat. ‘‘C’est l’histoire type en politique, celle du dauphin qui se rêve calife à la place du calife’’ souligne Jean-Pierre Vacher. “Il a gardé de bonnes relations avec le PS qu’il connaît très bien, je pense que c’est sur ça qu’il parie pour une éventuelle alliance au second tour’’, avance Jean-Pierre Vacher. A sa droite aussi, la perspective d’une alliance fait son chemin. Le groupe Synergies Métropole, actuel allié au conseil métropolitain et bien ancré dans plusieurs circonscriptions du NordOuest, pourrait lui faire des avances. Il faut dire que David Kimelfeld subit un déficit de notoriété, “seulement 37% des interrogés de notre dernier sondage le connaissent’’ analyse Diane Malosse, journaliste politique au Progrès. Mais il est apprécié des élus locaux. Ils sont nombreux à le soutenir publiquement, un atout sur lequel il pourrait jouer durant cette campagne.

Arthur Blet

David Kimelfeld candidat à sa propre succession©Laurence Danière

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On refait le match

Rivalité à la Métropole : le roi Anciens “amis” et désormais adversaires, les deux hommes politiques s’affrontent au coeur de la Métropole lyonnaise. Si Gérard Collomb est favori pour sièger à la présidence, David Kimelfeld a des arguments pour déstabiliser l’ancien ministre. Retour sur cette opposition qui dynamise les élections. Une rivalité qui secoue la scène politique lyonnaise. Alors qu’ils étaient proches jusqu’à peu et marchaient dans la même direction, Gérard Collomb et David Kimelfeld se font face dans le combat menant à la présidence de la Métropole. Ce duel passionne car il interroge sur la réelle capacité du second à faire tomber le premier. “L’élément déclencheur est arrivé quand Collomb a compris que Kimelfeld, dans son esprit, se disait qu’il n’était pas seulement un intérimaire. Ce dernier, alors président de la Métropole, a très vite réalisé que Collomb continuait à suivre ses dossiers et organisait des réunions depuis son poste de ministre au gouvernement.

À tort, Collomb a cru que Kimelfeld ne lui ferait pas d’ombre C’est à ce moment-là, à l’automne 2017, que l’incompréhension et la rivalité ont pris place”, raconte Jean-Pierre Vacher, journaliste et ancien directeur de rédaction de Télé Lyon Métropole. Tout commence en effet il y a deux ans, et plus précisément le 17 mai 2017. Gérard Collomb est alors nommé ministre d’État et ministre de l’Intérieur au sein du gouvernement d’Edouard Philippe. Il abandonne dès lors les fonctions qu’il exerçait à la mairie et la Métropole de Lyon. Pour le remplacer dans la capitale des Gaules lors de son départ, Collomb fait confiance à Georges Képénékian et à David Kimelfeld. Le premier devient maire de Lyon, et le second s’installe à la présidence de la Métropole. Ces décisions sont prises d’une manière assez naturelle, puisque pour le nouveau membre du gouvernement, ces deux hommes politiques ne peuvent pas lui faire de l’ombre. Kimelfeld vit néanmoins mal cette décision. Un an auparavant, en août 2016, Collomb l’avait désigné publiquement comme son successeur à la ville de Lyon, pour le placer finalement à la Métropole. Comme d’autres avant lui, Kimelfeld comprend qu’il a été utilisé en fonction des intérêts de l’ancien député. Il s’agit ici d’un moment clé dans la rupture entre les deux hommes. “Képénékian et Kimelfeld doivent beaucoup, voire tout à Collomb, car ce sont

deux personnes avec le même profil, qui ont été amenées au pouvoir grâce à lui. Collomb ne pensait pas qu’ils puissent être un jour ses rivaux, étant donné que’ils n’étaient pas des hommes politiques nés et provenaient tous d’un milieu professionnel différent”, décrit Leïla Kessi, journaliste à BFM Lyon. En effet, Képénékian est un ancien chirurgien urologue, tandis que Kimelfeld travaillait dans le commerce. Collomb imagine ainsi qu’en les nommant, il conserverait la possibilité de récupérer son poste en cas de retour précipité à Lyon. Mais c’est là qu’il commet une erreur. Le nouveau président de la Métropole réussit plutôt bien son intérim. Kimelfeld assume son rôle et arrive même à atténuer les tensions avec les partis d’opposition. “Quand il a été désigné à la présidence de la Métropole, il ne savait pas comment les choses allaient se passer en interne, mais il a développé une nouvelle façon de diriger, il s’est pris David Kimelfeld espère s’imposer face à l’influence de au jeu”, témoigne Gérard Collomb©AV Jean-Pierre Vacher. Alors, est-ce que le travail réalisé par Kimelfeld est à l’origine du retour de Collomb à Lyon ? Il est difficile de pleinement l’affirmer, mais en tout cas, ce dernier présente sa démission au gouvernement le 1er octobre 2018. Fragilisé par l’affaire Benalla, le “baron” vient récupérer ses fonctions dans sa ville.

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On refait le match

Collomb détrôné par Kimelfeld ? Kimelfeld, le seul à pouvoir déstabiliser Collomb Sous La République En Marche, ‘‘Collomb et Kimelfeld sont porteurs du même projet politique. Le premier s’est affirmé comme “macroniste” avant même que Emmanuel Macron ne soit président.

Le second a suivi le mouvement’’, souligne Leïla Kessi. Ils s’opposent néanmoins sur quelques points : le plan économique notamment, pour lequel Collomb base son modèle sur la création de richesses et d’entreprises. Kimelfeld exerce lui une politique parfois plus à gauche. Il se concentre davantage sur les dimensions sociale et environnementale. Mais la plus grande divergence entre les deux hommes réside dans leur méthode. “Même s’ils sont sur la même ligne politique, Collomb utilise une méthode plus brutale et autoritaire que son adversaire. Son réseau et son passé lui ont donné le statut de baron à Lyon. Il est persuadé qu’il peut gouverner tout seul. Le dialogue est beaucoup plus ouvert avec Kimelfeld, selon ses opposants en tout cas”, ajoute la journaliste de BFM Lyon. Kimelfeld a toujours été dans le sillage de Collomb. C’est l’une des raisons pour lesquelles il est probablement son plus grand concurrent pour la présidence à la Métropole. Certes, le maire de Lyon bénéficie aujourd’hui d’une notoriété avec laquelle personne ne peut rivaliser. Mais Kimelfeld a le même électorat que son aîné, et va forcément lui prendre des voix. Même s’il se présente à la présidence sans étiquette, LREM ayant donné son investiture à

Gérard Collomb doit affirmer sa position de leader à Lyon©AV

La rivalité est telle qu’il est difficile de prendre les deux hommes côte à côte sur les photos. Comme ici au SILK in Lyon©AV

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Collomb pour les élections, il a aujourd’hui les cartes en main pour déstabiliser son adversaire. C’est pourquoi l’actuel président de la Métropole a décidé de maintenir sa candidature. “Il a pris goût à son poste. Il a envie de continuer et en tant que président sortant, il se sent légitime. Puisque Collomb est revenu en 2018 pour reprendre la mairie de Lyon, Kimelfeld se dit qu’il a tout intérêt à se représenter pour la Métropole”, poursuit Jean-Pierre Vacher. Kimelfeld n’a pas été investi par son parti, ce n’est pas pour autant qu’il se présente en dissident. Il part en candidat libre, tout en s’identifiant parfaitement dans le macronisme. Sa notoriété risque par contre de lui faire beaucoup défaut.

Le bras de fer entre les deux hommes n’est pas favorable au parti LREM Un train d’avance pour le baron lyonnais Côté La République En Marche, le bras de fer entre les deux hommes peut porter préjudice.’’Cette situation n’est jamais favorable à un nouveau mouvement politique. Elle fait de LREM un parti à part. La désignation de Collomb a été mal acceptée”, assure Diane Malosse, journaliste politique au Progrès. Au vu des intentions de vote, le maire de Lyon a clairement une avance sur Kimelfeld. Un écart qui pourrait peut-être se rééquilibrer à cause de l’affaire qui touche actuellement l’ancien ministre de l’Intérieur. Un rapport de la Chambre régionale des comptes souligne des interrogations concernant l’emploi de l’ex-compagne de Gérard Collomb, Meriem Nouri en tant que fonctionnaire à Lyon entre 2010 et 2018. Si l’opposition s’est empressée de monter au créneau pour dénoncer le maire, Kimelfeld, lui, ne s’est toujours pas exprimé sur cette affaire.

Yann Rossier et Hugo Caprioli


Et mon maire alors ?

Marc Grivel : “Cette élection est un déni de démocratie” Marc Grivel est maire de Saint-Cyr-au-Mont-d’Or depuis deux mandats. Il est également président du groupe Synergies, un regroupement d’élus de petites communes de l’agglomération lyonnaise. Ce mouvement siège actuellement dans la majorité, et depuis mai 2017, Marc Grivel est le 1er vice-président du Grand Lyon. Son combat : faire exister les petites communes au sein de la Métropole. Que pensez-vous du suffrage universel direct pour ces futures élections métropolitaines ?

‘‘On dit que c’est un suffrage universel direct, mais si cela insinue que l’on va élire le président de la Métropole au suffrage universel direct, c’est faux ! Il va y avoir pour ces élections quatroze circonscriptions. Il y aura donc quatroze élections très différentes. Ce sont les 150 conseillers métropolitains élus qui éliront ensuite un président. Ce n’est pas le même mode de suffrage’’.

Toutes les communes ne seront pas représentées par un élu, comment réagissezvous face à ce constat ? ‘‘C’est pire qu’un constat, c’est un déni de démocratie. Avec ce nouveau mode électoral, imposé à partir de janvier 2015 par Gérard Collomb et Michel Mercier, des listes vont se constituer. Dans la circonscription Ouest, il y a neuf sièges et sept communes. Normalement, on pourra constituer des listes où on a au moins un représentant par commune. On retrouvera à peu près le système précédent basé sur le fléchage. Quand on prend la circonscription Val de

Saône, il y a là 25 communes et quatorze sièges. Onze communes ne seront pas représentées et les élus communaux perdront le lien direct avec la Métropole. En plus, ça veut dire que c’est un traitement inégal des citoyens puisque certains auront leurs élus présents à la Métropole et d’autres pas’’.

Selon vous, face à la Métropole, la commune a-telle encore du pouvoir ?

‘‘C’est tout l’enjeu. Il faut se demander quelle est la vision de cette Métropole ? Les communes l’ont constituée, et c’est bien parce qu’il y en avait qu’on a débouché sur cette Métropole. Il faut se méfier, car si on ne croit pas en l’avenir des municipalités qui font une Métropole forte, ça veut dire qu’on est sur un schéma de centralisation. On va alors continuer à renier certains pouvoirs administratifs libres aux communes. Le danger à terme, c’est que Lyon pourrait avoir un dixième voire un onzième arrondissement. Si c’est pour remplacer les maires par des maires d’arrondissements, il faut le dire tout de suite, ça ne sert à rien de se présenter aux élections !’’

Arthur Blet

Marc Grivel, maire de St-Cyr-au-Montd’Or©AB

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Gérald Eymard : “On peut imaginer demain une fusion de communes’’ Maire de Charbonnières depuis quatre ans et membre du groupe Avenir Métropole, Gérald Eymard a accepté de répondre à nos questions par téléphone.

Alexandre Vincendet : “Les maires sont les filets de sécurité de la République” Alexandre Vincendet est maire de Rillieux-la-Pape depuis 2014, une ville de plus de 30 000 habitants. Il s’exprime aujourd’hui sur les élections métropolitaines à venir lors d’un entretien téléphonique.


Et mon maire alors ? Que pensez-vous du suffrage universel direct pour ces futures élections métropolitaines ? ‘‘L’avantage de ce type de scrutin est qu’il assure une majorité et qu’il est également utilisé pour les élections municipales. La liste arrivée en tête lors du premier ou du second tour remporte immédiatement 50% des sièges. Celle-ci a donc la certitude d’avoir une majorité pour gérer la collectivité, que ce soit la commune ou la Métropole. En soi, cela change le type de représentativité, puisque le conseiller métropolitain représente aujourd’hui sa municipalité. Avec ce scrutin organisé en quatorze circonscriptions, le conseiller métropolitain représentera demain toutes les communes de la circonscription’’.

Que pensez-vous du suffrage universel direct pour ces futures élections métropolitaines ?

Toutes les communes ne seront pas représentées par un élu, comment réagissez-vous face à ce constat ?

‘‘Cela a un impact, car ce scrutin permet par exemple à une personne ou un non élu, d’une circonscription telle que Charbonnièresles-Bains, de défendre la liste de la circonscription de Vénissieux. On peut donc être représenté par une personne étant totalement hors-sol et complètement déconnectée des réalités de notre commune. Ce sont surtout les petites communes qui rencontrent des difficultés à être élues, car les grandes communes peuvent exiger d’obtenir les premières places sur la liste. Je suis référent pour Gérard Collomb sur la circonscription Ouest. On souhaite que les petites et les

‘‘C’est une bonne chose que les électeurs puissent choisir celui qui siégera. Jusqu’à aujourd’hui, la Métropole prend énormément de décisions, en matière d’aménagement du territoire, de politique sociale, d’économie et de transports. Finalement, au vu du pouvoir que représente la Métropole, il est normal que les habitants puissent s’exprimer directement pour choisir leurs représentants. En revanche, ce mode de scrutin présente des risques: il n’y aurait plus aucune garantie pour la représentation des maires et la Métropole deviendrait un mastodonte administratif. Cela pourrait Alexandre Vicendet, maire de Rillieux. ©Mairie

grandes communes soient dans les sept premiers sièges sur les neuf mis à notre disposition. Si on arrive en tête, on est sûr d’apporter au moins un siège de conseillers municipaux aux six premières communes de la liste’’.

Selon vous, la commune a-t-elle encore du pouvoir face à la Métropole ?

notion de commune au sein de la Métropole se dissolve pour arriver à une fusion. On a fait quelques ébauches avec des municipalités avoisinantes, mais aucune fusion n’a eu lieu dans l’agglomération. Demain, le maire ne s’appellera peutêtre plus ainsi, il pourrait être incarné par une personne ou une équipe. Le principal but de la Métropole est d’intégrer au mieux, sinon cela n’a pas de sens’’.

‘‘Quand vous créez une Hugo Caprioli Métropole, vous avez l’obligation de dire quelles sont les compétences que vous transférez. Le conseil métropolitain prend ses délibérations et a par exemple transféré l’urbanisme, le logement, les transports ou l’éducation. On peut imaginer que demain, la Gérald Eymard, maire de Charbonnières©Mairie

remettre en cause la légitimité des maires’’.

Toutes les communes ne seront pas représentées par un élu, comment réagissez-vous face à ce constat ? ‘‘Je pense que les maires des petites communes, comme celles des Monts d’Or, auront du mal à être représentés. Les maires qui ont donné la majorité à Gérard Collomb entre 2001 et 2014 savaient qu’ils allaient mettre à mal la représentativité des petites communes. Ils ont préféré leur indemnité à leur territoire. C’est une faute politique ! S’ils avaient été conscients des enjeux bien avant 2014, ils n’auraient pas donné la majorité à Collomb. Le mode de scrutin et le découpage des circonscriptions, c’est lui qui l’a souhaité. Il a théorisé le fonctionnement de la Métropole et ce sont ces mêmes maires ayant voté pour lui qui s’en plaignent. Néanmoins, nous sommes 59 au sein de la Métropole.

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Toutes ces communes ont le droit d’être représentées et la Métropole a le devoir de les entendre et de les prendre en considération, car les maires sont les filets de sécurité de la République’’.

Selon vous, face à la Métropole, la commune a-t-elle encore du pouvoir ? ‘‘Elle doit en avoir ! La commune représente la République de proximité. Aujourd’hui, les maires sont les élus les plus crédibles et les plus appréciés des Français. Nous sommes élus avec le plus fort taux de participation. Un Français ne connaît que deux élus : le président de la République et le maire de sa commune. Ce serait un déni de démocratie s’il y avait une intention d’affaiblir les maires. Ce sera l’un de mes combats : que les deux légitimités n’entrent pas en concurrence, mais qu’elles soient complémentaires. Le maire n’a pas toutes les compétences. Mon travail consiste à aller interpeller ceux qui les ont pour agir. La Métropole est beaucoup trop éloignée de ses h­abitants. Alors oui, nous aurons toujours du poids’’.

Mickaël Robert


On vous répond Ils sont nombreux, et dépendent avant tout de votre circonscription. Mais pour les chefs de file les plus connus, il y a Gérard Collomb, l’actuel président David Kimelfeld, François-Noël Buffet (LR), Laurent Legendre (LFI), Bruno Bernard (EELV), ou encore Andrea Kotarac (RN).

Il y aura 150 élus en mars prochain qui représenteront leurs circonscriptions. Mais concrètement, un conseiller métropolitain est un médiateur qui va permettre d’assurer les compétences de la Métropole à plus petite échelle, directement dans sa circonscription, pour les questions de transports par exemple via le Sytral. Pour en savoir plus sur les compétences de la Métropole : rendez-vous pages 8 et 9

Ces élections vont se dérouler en même temps que les élections municipales, les 15 et 22 mars 2020. Ce jour là, vous irez voter au suffrage universel pour élire deux candidats différents : un maire, et un conseiller métropolitain. Normalement, le bureau de vote sera organisé façon à ce que vous puissiez différencier les deux votes.

Bien vu ! Sur les tracts distribués par son équipe, la photo de Gérard Collomb date de 2013. Aujourd’hui âgé de 72 ans, il apparaît donc avec six ans de moins. Selon son équipe de campagne, le maire n’a pas eu le temps de faire de nouvelles photos.

Photo de campagne Gérard Collomb 2020. ©Prendre un Temps d’avance / Page Facebook

Les deux rivaux sont forcément les plus connus et les plus médiatisés, mais sont aussi plus exposés et donc plus critiqués. De plus, malgré la candidature sans étiquette de David Kimelfeld, ce dernier est soutenu par certains adhérents d’En Marche. Les votes du parti peuvent donc être divisés, et d’autres candidats pourraient en profiter. Cependant, il est clair ces derniers ont intérêt à user des supports de communication pour se faire connaître et se différencier. Pour en savoir + sur la rivalité Kimelfeld/Collomb : rendez-vous pages 14 et 15.

Margaux Rinaldi

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Ailleurs en France

Lyon, Paris et Marseille, des métropoles aux destinées différentes

Depuis janvier 2014, Lyon, Paris et Marseille, sont des métropoles à statut particulier©Pixabay

À statut particulier, avancée unique. Face aux deux intercommunalités qui patinent, la Métropole lyonnaise fait figure de modèle avant-gardiste. Jusqu’à pouvoir servir d’inspiration aux autres agglomérations.

Grand Marseille, Grand Paris, petite progression

Le 19 décembre 2013, le Sénat et l’Assemblée nationale adoptent une loi visant à faire évoluer le statut des métropoles françaises. Le projet de loi de modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles entre en vigueur le mois suivant.

“La structuration de l’action publique en région parisienne est extrêmement complexe, en raison du poids des acteurs en présence, à commencer par l’État”, dixit Philippe Laurent, ancien président du syndicat mixte d’études Paris Métropole. Il s’exprimait alors durant l’un des nombreux débats parlementaires que le projet de loi a suscités au Sénat. Les discussions pour les métropoles de Paris et d’Aix-Marseille-Provence ont été beaucoup plus longues et ardues que pour celle de Lyon. “Je crois en l’adage selon lequel il faut donner du temps au temps, mais pas à chaque fois ! À trop attendre la solution idéale qui fera l’unanimité, nous ferons comme au théâtre : nous attendrons Godot... mais il n’est jamais venu !” se plaignait Claude Dilain, alors rapporteur pour avis lors des débats. Quatre ans plus tard, cette remarque peut avoir des allures de prédiction, tant les avancées sont faibles.

Plus communément appelée ‘‘loi MAPTAM’’, celle-ci a vocation à participer à la décentralisation souhaitée par le gouvernement. Ceci, en renforçant le pouvoir des métropoles et en clarifiant leurs compétences.

Les discussions pour les métropoles de Paris et de Marseille ont été beaucoup plus longues et ardues

Lyon, Paris et Aix-Marseille-Provence sont les trois grandes métropoles à avoir été impactées par cette loi. Seulement, elles n’ont pas toutes su prendre le pas de la métropolisation. Si à Lyon, des élections métropolitaines auront lieu en mars, les agglomérations parisiennes et marseillaises accusent un sérieux retard.

Un contexte favorable pour la Métropole de Lyon De son côté, “la Métropole lyonnaise a bénéficié d’un contexte législatif, et d’un faisceau de circonstances où les acteurs locaux avaient directement accès à la

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construction de la loi”, explique MarieClotilde Meillerand, docteur en histoire contemporaine. Mais également d’un contexte local “d’entente et d’accord” entre le Grand Lyon et le département “qui a permis la mise en place de la nouvelle institution”, confirme-t-elle. La membre de l’association VIGS-Mobilité, territoires et innovation l’assure : les acteurs locaux “ont profité de leurs positions et réseaux au niveau national pour faire voter la loi”, Gérard Collomb et Michel Mercier, alors sénateurs, en tête. Enfin, la géographie lyonnaise est l’autre facteur qui a accéléré le processus. “Ce qu’il faut avoir en tête sur le cas lyonnais, c’est l’extrême étroitesse géographique du territoire de Lyon qui a très vite, dès le milieu du XXème siècle, explosé dans ses limites administratives”. La commune ne fait environ que 48 km2, bien plus petite que Marseille ou Lille.

Lyon, “une preuve que ça peut fonctionner” Lyon a donc “dû composer très vite avec les communes voisines pour assurer son développement”. La Métropole donne “une assise géographique assez large pour porter un développement digne d’une métropole européenne”. Exception française, la Métropole de Lyon pourrait ne plus le rester très longtemps. “Si la Métropole de Lyon n’est pas un modèle à reproduire à l’identique, elle est une preuve que ça peut fonctionner en réunissant les bons acteurs au bon moment”, conclut Marie-Clotilde Meillerand.

Arthus Vaillant


Comment faire campagne ?

Des stratégies communes pour les différents scrutins Les élections métropolitaines de 2020 se dérouleront à Lyon dans à peine quatre mois. Et tandis que les Lyonnais commencent à s’intéresser à cette nouvelle élection, les candidats eux, entament tout juste leur campagne. Pour les élections présidentielles, les campagnes se mettent en place environ un an et demi à l’avance. Les municipales, six mois. Mais pour ces élections métropolitaines, qui arrivent pour la première fois à Lyon en mars 2020, les campagnes tardent à se mettre en place. Pour se faire connaître donc, plusieurs stratégies communes aux partis. La première : faire comprendre les enjeux de cette élection, et surtout la différencier des élections municipales. Selon Louis Pelaez, chargé de la campagne électorale de Gérard Collomb ‘‘il s’agit de deux campagnes bien distinctes, mais les interactions sont très fortes. Les dossiers doivent être menés en cohérence, comme pour les transports par exemple. La voirie est une compétence qui appartient totalement à la Métropole, mais les candidats municipaux vont bien devoir en parler… du coup, c’est normal que les gens s’y perdent’’. Ainsi, La République En Marche tout comme le Parti socialiste ont déjà enclenché une distribution de documents expliquant ce qu’était la Métropole et le rôle plus précis des conseillers métropolitains. A Lyon, la préfecture a déjà prévu de faire des panneaux publicitaires bien distincts. Une scénographie a également été mise en place à l’intérieur des bureaux de vote de la ville de Lyon, afin que les votants comprennent bien les deux votes à effectuer.

Le prospectus de campagne est toujours beaucoup utilisé©MR Deuxième stratégie : les réseaux sociaux et l’interaction. Selon Jean Michel Mandin, qui travaille pour François-Noël Buffet, ‘‘les réseaux sociaux font désormais partie des supports de communication traditionnels’’, et les Républicains s’appuient essentiellement sur le numérique pour faire passer leurs idées de programme. Du côté de France Insoumise, le parti a lancé une plateforme participative pour la rédaction d’un programme. La démarche est simple, trente deux points importants sont proposés, et les adhérents sont invités à voter sur les problématiques qui leur semblent essentielles, et peuvent même rajouter leurs avis. De quoi, peut-être, remonter dans les sondages…

Plateforme participative France Insoumise©votreprogramme.rhoneinsoumis.fr

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Mais surtout, du terrain Pour Axel Marin, directeur de campagne de Bruno Bernard, candidat chez les écologistes, ‘‘ces élections doivent reposer sur une multitude de supports. Nous organisons évidemment des réunions publiques, mais ce n’est pas ce qui touche un grand nombre de personne puisque ceux qui viennent sont déjà bien informés’’. De ce fait, Europe Ecologie les Verts mise surtout sur les avantages du terrain, avec du porte-à-porte. En Marche aussi, en mobilisant plus de 300 personnes sur des lieux de passage stratégiques (métros, arrêts de bus…), ou encore en organisant des réunions dans différentes universités afin d’attirer des jeunes. Idem du côté de Kimelfeld, puisque le plan #DK2020 prévoit également du porte-à-porte et que les candidats visitent fréquemment des salons ou encore des marchés. ‘‘C’est indispensable que les gens se sentent concernés’’, résume Jean-Michel Mandin. Des démarches qui ne semblent cependant pas se différencier des autres campagnes politiques.

Margaux Rinaldi


Vu par la presse

François-Noël Buffet : tête de liste d’un gros chantier Le candidat Les Républicains a la lourde tâche de porter son parti dans ces élections métropolitaines. Dans un contexte difficile, il doit rassembler les électeurs pour surmonter la vague verte et s’imposer entre Gérard Collomb et David Kimelfeld. Né le 28 août 1963, François-Noël Buffet est avocat. Il fait ses premières armes politiques à Oullins en 1990, en tant que conseiller municipal. En 1995, il est élu adjoint au maire pour l’urbanisme. C’est en 1997 en cours de mandat qu’il devient maire de la ville. Il le restera 20 ans. Buffet est également sénateur du Rhône depuis 2004. Il occupe aussi des fonctions à la Métropole. Jean Pierre Vacher, journaliste lyonnais, nous raconte que “Buffet pouvait remporter la présidence du Grand Lyon contre Gérard Collomb en 2001. Il avait le soutien des petites communes, mais avec les alliances, et notamment du groupe Synergies, Collomb est largement élu. Buffet deviendra tout de même son vice-président de part la volonté de Raymond Barre qui veut que l’exécutif représente tous les clivages”.

S’éloigner des problèmes François-Noël Buffet occupe un rôle important au sein de l’UMP puis chez Les Républicains. En 2014, il est nommé secrétaire national du parti en charge de l’immigration. En 2016, il soutient François Fillon pendant la primaire. Selon Gérard Angel, journaliste aux Potins d’Angèle, Buffet est un homme modéré: “Le fait qu’il soit sénateur l’encourage à trouver des consensus.” Les Républicains voient en Buffet un homme qui peut rassembler autour de lui. Politiquement assez proche de Gérard Collomb, c’est celui qui clive le moins chez LR, ce qui peut faciliter d’éventuelles alliances. Selon JeanPierre Vacher, il s’agit de la carte à jouer face à la confrontation

entre Collomb et Kimelfeld : “LR doit trouver un candidat rassembleur pour lutter contre LREM (La République En Marche), et profiter des querelles qui ont poussé Kimelfeld à se présenter seul. Il y a beaucoup de voix potentielles à récupérer de cet éclatement”. Une opportunité rêvée par LR pour se relever des élections européennes, où le parti n’a récolté que 8,48% des voix. Les Républicains ont surtout l’occasion de pouvoir exister à nouveau dans le paysage politique lyonnais.

Un habitué de la Métropole François-Noël Buffet est une personne qui connaît très bien la Métropole lyonnaise, de part ses précédentes expériences, notamment à la viceprésidence. Pourtant, il n’est pas si connu parmi les habitants, avec 22% de notoriété d’après le sondage Ipsos Sopra-Steria du 14 novembre pour France Info et Le Progrès. Pour Diane Malosse, journaliste au Progrès, “Il doit trouver sa place dans un contexte compliqué. Les différends entre Gérard Larcher, président du Sénat, qui l’a investi en tant que tête de liste, et Christian Jacob, le nouveau président LR, ne l’aide pas. Le premier est un sénateur modéré à l’image du candidat, alors que le second est plus clivant et aurait pu avoir un choix différent”. Même au sein de son propre parti, Buffet n’est pas le plus populaire : seul un tiers des sympathisants le connaissent. Le candidat de la droite va bientôt officiellement entamer sa campagne pour les élections, alors que selon les premiers sondages il semble aujourd’hui distancé.

Antoine Bchini

François-Noël Buffet va représenter la droite©JC

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Les enjeux

Déplacements et transports en D’actualité depuis 2015, le projet du métro E fait partie des plus importants de la Métropole. Alors qu’il devait partir de la gare d’Alaï jusqu’à la Presqu’île, les enquêtes publiques ont émis l’idée de prolonger le métro jusqu’à Part-Dieu Villette. Le métro E, une idée brillante pour permettre une meilleure desserte entre l’Ouest lyonnais et la Presqu’île. Depuis presque cinq ans, le Sytral réalise des études pour créer cette nouvelle ligne, de la gare d’Alaï, en passant par Tassin-la-Demilune mais aussi Francheville, jusqu’au centre ville de Lyon. Un projet qui a connu quelques changements, particulièrement lors des enquêtes publiques qui ont eu lieu de février à mai cette année. ‘‘Avec une ligne un petit peu plus longue, pour aller à la Part-Dieu, les gens n’auront pas besoin de prendre successivement le métro E, le e métro D et le métro B. Avec ce métro E, ils On peut se demander comment il sera possible d’installer un 3 métro à Bellecour©VR iraient directement à la Part-Dieu, ce qui 26 % à Lyon-Villeurbanne. David Gossart, métro E’’. est un confort si on est notamment chargé journaliste spécialisé en urbanisation et Un métro E que le président de Déplacements avec des bagages’’, assure Jean Murard, transport à Lyon, fait remarquer que le projet Citoyens porte particulièrement dans son président de l’association Déplacements du métro E ‘‘montre bien que les gros enjeux coeur, à la différence du Tronçon Ouest Citoyens. des élections (métropolitaines), ce sont les Périphérique (TOP), plus connu sous le transports, donc le développement durable, nom d’Anneau des Sciences qui ‘‘en termes Prolonger la ligne à Part-Dieu Est, un donc la bagnole, donc les transports en écologiques attirerait les lobbys du BTP, ‘‘confort’’ également pour les voyageurs qui commun’’. coûterait plus cher et ne permettrait pas à font le trajet jusqu’à l’Est lyonnais, selon autant de voyageurs de circuler uniquement le président. En effet, à Part-Dieu Villette, avec le métro E’’. s’y trouvent les tramways T3 et T4, dont Le coût total du projet est estimé entre un ‘‘S’ils privilégient la la fréquentation n’est pas des moindres et 1,2 milliard d’euros, sans compter le (50 000 voyageurs par jour), mais aussi le prolongement jusqu’à Part-Dieu Est, étudiée voiture, ils vont se Rhône-Express allant jusqu’à l’aéroport en ce moment. faire tuer’’ Saint-Exupéry. Jusqu’en 2020, des études techniques complémentaires ont donc été mises en place par le Sytral pour étudier la Une thématique d’autant plus importante faisabilité de ce prolongement de la ligne avec la forte attractivité que connaît la ville jusqu’à Part-Dieu Est. de Lyon. Les habitants n’ont plus les moyens de vivre en centre-ville et s’installent dans les quartiers plus en retrait, comme ici à Un enjeu écologique Alaï. Ils sont amenés à utiliser leur véhicule, considérable faute de transports. On revient donc à la question de ce projet du métro E. Selon le Sytral, un des objectifs de ce projet Selon le journaliste lyonnais, ‘‘on peut est de réduire l’usage de la voiture sur le imaginer que les futurs élus de la Métropole territoire du 5e arrondissement jusqu’au vont investir dans les transports en commun terminus du métro E, fortement prisé par les parce qu’ils n’ont pas le choix, sinon ils ne conducteurs. En effet, cette partie de Lyon vont pas gagner. S’ils privilégient la voiture, compte 44 % de véhicules particuliers, contre ils vont se faire tuer, donc politiquement c’est déjà une obligation de financer ce Valika Robert

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Les enjeux

commun : des sujets qui font débat Voilà plus de 30 ans que les métropolitains entendent parler du projet de Tronçon ouest du périphérique (TOP), rebaptisé en 2012 ‘‘Anneau des Sciences’’. Cette idée de contournement de l’agglomération lyonnaise par l’ouest permettrait de boucler le boulevard périphérique lyonnais. Mais le projet tarde, le budget pose problème et l’ADS est aujourd’hui un gros enjeu pour les élections métropolitaines de 2020. L’Anneau des Sciences, un tronçon de quinze kilomètres censé boucler par l’ouest le périphérique lyonnais, s’achèvera-t-il un jour ? Le projet, enterré et ressorti à l’envi en périodes électorales, fait encore parler de lui. En fait, l’Anneau des Sciences, ce sont trois actions majeures que la Métropole souhaite réaliser d’ici 2030. D’abord le bouclage du périphérique par l’ouest, ensuite la transformation de l’autoroute A6/A7 en boulevard urbain plus calme, et enfin la requalification des routes dans les communes de l’ouest lyonnais. Pour boucler le périphérique entre Tassin-la-Demi-Lune et Saint-Fons, la voirie sera donc enterrée sur 12,9 km (soit 90% de l’axe) et sept portes d’accès et de sortie seront aménagées à Valvert, Trois renards, Alaï, Beaunant, Hôpitaux sud, La Saulaie et enfin SaintFons.

Des enquêtes et des débats Du 10 novembre 2012 au 5 avril 2013, un débat public avait été organisé. En tout, ce sont plus de 4 000 personnes qui sont venues s’informer lors des réunions publiques. À la suite de ce grand débat, la requalification de l’A6/A7 et le développement des transports collectifs recueillent tous les deux un avis positif unanime. Néanmoins, le reste du projet divise. La réalisation de la voirie est soutenue par les élus et les entreprises, mais une grosse part des habitants s’y opposent à cause des éventuelles nuisances. En effet, la réalisation pose des problèmes sanitaires sur la qualité de l’air aux entrées et sorties de tunnels, et beaucoup parlent de l’impact écologique, local et financier. Selon la Métropole, cette partie du périphérique accueillerait entre 55 000 et 70 000 véhicules par jour, soit la majeure partie du trafic de l’A6/A7.

L’infrastructure est envisagée à 3 milliards d’euros À la suite du débat, la Métropole a fait des études d’approfondissement ainsi que des études préalables à l’enquête publique. Ladite enquête doit se dérouler en 2021. Avant de partir au ministère de l’Intérieur, Gérard Collomb, alors président de la Métropole, avait validé le projet. Mais dans le contexte électoral actuel, rien n’est plus sûr. Les Verts sont contre, le PS aussi, David Kimelfeld trouve trop coûteux le projet.

Il semblerait que seul Gérard Collomb continue de soutenir l’idée. Si tout se réalise comme prévu, à l’horizon 2030, le périphérique sera bouclé et le trafic sur l’A6/A7 divisé par deux. Cette autoroute se verra alors transformée en boulevard métropolitain, aménagé avec des trottoirs, plantations et carrefours à feu au niveau du quai Perrache, et de larges espaces seront aménagés le long du Rhône pour circuler à pied ou à vélo.

Des coupes budgétaires qui mettent à mal le projet Mais le principal obstacle à la réalisation de ce projet reste le budget. En 2014, le coût était évalué à 2,5 milliards par le Grand Lyon, contre 4,2 milliards d’euros financés sur trente ans, selon les écologistes. Seulement, la même année, l’État a mis en place un grand plan d’économies, et a donc réduit ses dotations à Lyon. La Métropole a alors baissé de 40% le montant alloué à ses investissements. En 2019, elle a inscrit dans son budget annuel 5,9 millions d’euros, pour des études géologiques entre autres, un montant qui vient s’ajouter aux 12,7 millions d’euros d’études préalables, sur les 30 millions d’euros prévus pour ce mandat. Aujourd’hui, l’infrastructure est envisagée à 3 milliards d’euros au total.

Un projet contesté Parmi les différentes contestations, il y a évidemment l’impact écologique. Selon Fabien Bagnon, candidat à la tête de liste EELV dans une circonscription de Lyon, ‘‘c’est très contradictoire. Alors qu’on parle d’agir pour sauver la planète, ils nous parlent de ce projet inutile et climaticide’’. En outre, il critique le haut coût des réalisations et la faible fiabilité du projet. La solution alternative ? : ‘‘Il faudrait mettre le paquet sur les transports en commun. Des bus plus confortables qui vont plus loin, des RER à la lyonnaise, des tram-trains. Ce qu’il faut c’est optimiser les transports vertueux’’.

Mathilde Dumur

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Le périphérique devrait être bouclé d’ici 2030 si le projet vient à bout©MD


Il retrace

Gérard Angel : “La Communauté urbaine est de toute façon dominée par Lyon” Gérard Angel est journaliste à Lyon depuis 1986. Il est le dernier journaliste en activité à avoir connu toutes les personnalités politiques de la ville après l’arrivée de Gérard Collomb. Par son expertise de la politique lyonnaise, il raconte les évolutions de la Communauté urbaine, de la Courly jusqu’à la Métropole. Quel poids a pris l’agglomération depuis la création de la Courly ? ‘‘Il n’y a pas de différence entre la Courly [ndlr Communauté urbaine de Lyon] et le Grand Lyon. Il s’agit de la même structure juridique. C’est l’appellation qui a changé. Lorsque la transition au Grand Lyon s’est effectuée, les compétences, les élus et le fonctionnement sont restés les mêmes qu’avec la Courly. Néanmoins, avec l’appellation “Grand Lyon”, on considère qu’on est dans une structure qui devient plus autonome par rapport à la Communauté urbaine, celle-ci étant uniquement un organisme de coopération intercommunale. Le Grand Lyon reste toujours dans une coopération intercommunale, mais ça évolue. Cette évolution arrivera à terme avec l’arrivée de la Métropole. La Métropole de Lyon est devenue une collectivité de plein exercice qui, au passage, a récupéré les compétences exercées auparavant par le Département’’.

Quelle place trouvaient les petites communes ? ‘‘La Communauté urbaine - que ce soit la Courly ou le Grand Lyon - est de toute façon dominée par Lyon, puisque Lyon et Villeurbanne comptent la moitié de la population de l’agglomération. En revanche, l’équilibre politique faisait que, la droite puis la gauche avaient besoin de s’allier avec de petits maires pour avoir la majorité. Donc les petites communes réussissaient quand même à tirer leur

Gérard Angel, journaliste pour les Potins d’Angèle et Lyon Mag©AB

épingle du jeu. Elles avaient donc un poids qui peut ne pas se reproduire demain, à cause des circonscriptions. Aujourd’hui, elles n’ont plus vraiment de place. D’où la révolte des maires du groupe Synergies qui disent: “demain, ma commune ne sera pas obligatoirement représentée à la Métropole”. En effet, si on voulait que les 59 communes soient représentées de manière proportionnelle, il faudrait que le Conseil métropolitain compte plus de 1000 élus’’.

À la base, la Courly a été créée pour favoriser la coopération de communes, mais au fil des années, des enjeux politiques se sont ajoutés. Est-ce paradoxal ? ‘‘D’abord, la Communauté urbaine s’est créée en 1966 parce que l’on s’est rendu compte qu’il fallait faire travailler ensemble des services qui étaient disséminés. Dès lors que l’on a fait de la Métropole une collectivité de plein exercice, élue à l’avenir au suffrage universel direct, elle devient une collectivité politique. Dans les faits, elle l’était depuis longtemps, mais là, elle le devient institutionnellement. Je pense que dès l’origine, on dit qu’on fait travailler ensemble des communes, mais il y a un enjeu politique. Aujourd’hui, cet enjeu est clairement établi. Une collectivité doit servir l’intérêt général. Autrefois, la Communauté urbaine, c’était une somme d’intérêts particuliers. Désormais, la Métropole est une collectivité qui n’incarne que l’intérêt général. La différence fondamentale est là. Et par conséquent, c’est très politique’’.

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Comment la communauté urbaine s’est ouverte à l’opposition ? ‘‘La Courly était composée de 55 communes au départ qui chacune envoyait un nombre d’élus au conseil qui dépend de son poids en matière d’habitants. Mais, il est prévu que toutes les communes soient représentées par au moins une personne qui est la plupart du temps le maire. Mais ce n’est pas une règle obligatoire puisque quelques communes étaient représentées où ce n’était pas le maire qui siégeait, mais il avait délégué son premier adjoint. Dès le départ, si on prend Lyon ou Villeurbanne, qui sont les deux plus grosses communes, on avait des gens de l’opposition au maire qui siégeaient à la communauté urbaine donc dès le départ l’opposition était présente. En revanche, en 1995, Raymond Barre a décidé d’ouvrir son exécutif à l’opposition à l’époque socialiste. Et, c’est ainsi que l’on retrouve en 1995, Jean-Jack Queyranne - le maire de Bron de l’époque - qui rentre dans l’exécutif de Raymond Barre à la Métropole. Pour Raymond Barre, la Courly est un organisme de coopération intercommunale et dès lors tout le monde doit pouvoir y siéger. Gérard Collomb fait, en 2001, une ouverture à droite puisque François-Noël Buffet est son vice-président, mais aussi chef de file de la droite. Aujourd’hui, Collomb a toujours des personnes classées à droite dans son exécutif : Jean-Pierre Calvel qui fait partie des conseillers délégués et Lucien Barge, maire de Jonage, qui sont LR’’.

Léa Dubuc


Sur le terrain

La MĂŠtropole et ses actions

Arthus Vaillant

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Ce qu’ils Proposent

Bruno Bernard©Jean-François Marin Bruno Bernard - EELV Le programme, connu à ce jour, de Bruno Bernard, candidat écologiste à la Métropole de Lyon est principalement axé sur les transports. Il souhaite augmenter la fréquence des transports en commun, notamment des petites lignes. Il veut une politique incitative et préconise une hausse des subventions Sytral ainsi qu’une tarification SNCF/ TCL. Il souhaite promouvoir le vélo en créant des grands axes reliant le centre de Lyon aux villes de la première couronne de la Métropole. Il compte également multiplier par dix le nombre de stationnements sécurisés. Il est contre la construction de l’Anneau des Sciences et veut utiliser le budget prévu pour financer “une transition écologique efficace’’. Il a annoncé qu’il ne ferait aucune alliance avec les candidats qui soutiennent ce projet. Andréa Kotarac - RN Le parti a prévu de faire un grand meeting le jeudi 28 novembre à Meyzieu en présence d’Andréa Kotarac. Une partie du programme devrait y être dévoilée.

A l’heure où nous imprimons ces pages, aucune des listes candidates n’a communiqué de programme officiel. Cependant, certains candidats pour la présidence de la Métropole ont annoncé les grandes lignes de leur future campagne. Voici leurs idées connues à ce jour.

Arthur Blet et Antoine Bchini

Gérard Collomb©AV Gérard Collomb - LREM “Le candidat Gérard Collomb n’aura pas de programme avant mi-décembre. Aujourd’hui, nous sondons les citoyens du territoire pour connaître leurs besoins. Nous voulons proposer un programme complet, non pas des idées mais des actions’’ a répondu Renaud George, le directeur de campagne de l’actuel maire de Lyon, à nos sollicitations.

David Kimelfeld©VP David Kimelfeld - Sans étiquette Le président de la Métropole a d’ores et déjà annoncé quelques idées de son programme. Il promet d’injecter 3 milliards d’euros supplémentaires pour l’investissement sur le territoire en empruntant davantage. 1,2 milliard supplémentaire sera destiné aux transports. Ainsi, l’investissement du Sytral sera doublé pour permettre notamment l’extension de lignes de métro et de tramway. Il propose également de baisser les tarifs TCL pour certains, par exemple les étudiants, en réduisant l’abonnement mensuel à 20 euros. David Kimelfeld souhaite aussi construire un nouveau pont dans le Val de Saône, entre l’Ile Barbe et Neuville. Dans ce plan d’investissement, 1 milliard de plus est prévu pour les communes. Plus globalement, il se dit pour une Métropole plus verte et prône la végétalisation. Il remet en cause l’Anneau des Sciences et pourrait annoncer publiquement son opposition au projet.

François-Noël Buffet©Jérome Chion François-Noël Buffet - LR François-Noël Buffet a déjà évoqué quelques points de son programme pour ces élections. Il souhaite créer une police métropolitaine pour lutter contre l’insécurité. Elle serait mise à disposition des communes en fonction de leurs besoins. Les élus locaux devront en faire la demande au préalable. Autre projet : créer un “Central Park’’ dans l’agglomération. Il se situerait le long du Rhône, entre Oullins et Pierre Bénite.

LFI Andréa Kotarac©RN du Rhône PS Le Parti socialiste n’a actuellement investi aucun candidat. En interne, ils cherchent à réunir les forces de gauche pour cette élection (Génération.s, Parti communiste, Génération Z, Nouvelle Donne, La France insoumise).

Les directives sont claires par rapport aux élections métropolitaines. Ils ont publié un communiqué avec “12 mesures fortes”. Parmi ces mesures se trouve la volonté de mettre en place un Conseil Municipal Citoyen, la gratuité des transports en commun, développer l’agriculture paysanne ou encore donner plus de poids aux communes dans la Métropole. LFI prévoit aussi de rénover les logements indignes et en aménager de nouveaux accessibles à tous.

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éclairage

Circonscriptions: “Des découpages faits pour des considérations politiques et électorales” Une source proche des Républicains revient sur les causes du découpage des circonscriptions métropolitaines. Selon elle, ce découpage permettrait d’avantager certains partis politiques. Cette personne veut conserver son anonymat. Pour quelles raisons les circonscriptions des élections métropolitaines ont été découpées de cette manière ? ‘‘Il y a des ajustements qui ont été faits pour des considérations politiques et électorales. On fait référence au travail mené en 1986 par Charles Pasqua, lorsque certaines circonscriptions étaient découpées de façon à ce que le résultat électoral soit assez favorable à la majorité politique de l’époque. Tout en laissant certaines circonscriptions à l’adversaire. Classiquement, dans la ville de Lyon, il a six circonscriptions métropolitaines. Lors du découpage, quand vous mettez le 5e arrondissement (situé au centre/centre droit sur l’échiquier politique), avec le 9e arrondissement (situé à gauche), cela devrait permettre de contrebalancer et d’avoir une majorité plutôt à gauche. C’est le cas si l’on considère que le découpage a encore une signification après la naissance de La République En Marche, qui a ébranlé le clivage droite-gauche. Les autres circonscriptions sont aussi découpées de manière à créer un équilibre entre les différentes intentions de vote, pour que le parti en place puisse s’en sortir’’.

Que permet le découpage politiquement ? ‘‘Pour 2020, le nombre d’élus sera abaissé à 150 conte 165 jusqu’à maintenant. Ce qui a contraint à une nouvelle répartition des élus entre les circonscriptions. Certaines circonscriptions envoient un nombre pair de conseillers à la Métropole alors que d’autres y envoient un nombre impair. La liste arrivée en tête au second tour prend 50% des sièges, et ensuite on répartit le reste des

sièges à la proportionnelle. Donc quand il y a dix sièges à pourvoir, la liste en tête en prend cinq. En revanche, quand il y a neuf sièges à pourvoir, la liste gagnante en prend toujours cinq. Cela veut dire que les gagnants sur les circonscriptions au nombre impair de conseillers seront avantagés par rapport aux listes gagnantes sur les circonscriptions qui présentent un nombre pair de conseillers. A savoir que, par exemple, la circonscription de Lyon Ouest (5e + 9e arrondissement) possède onze sièges, donc la liste gagnante va en obtenir six.‘‘

Conférences Territoriales des Maires QUINCIEUX

CTM VAL DE SAÔNE

GENAY

NEUVILLE/SAÔNE ST-GERMAINAU-MT-D'OR MONTANAY CURIS-AUMT-D'OR CAILLOUX/ FONTAINES ALBIGNY/ FLEURIEU/ SAÔNE POLEYMIEUXSAÔNE AU-MT-D'OR COUZON-AU- FONTAINESLISSIEU MT-D'OR ST-MARTIN SATHONAYROCHETAILLÉE/ VILLAGE SAÔNE ST-ROMAINFONTAINES/ LIMONEST CTM OUEST NORD AU-MT-D'OR SAÔNE SATHONAYCOLLONGESCTM PLATEAU NORD CAMP AU-MT-D'OR ST-DIDIERAU-MT-D'OR ST-CYRRILLIEUXLA TOURDARDILLY AU-MT-D'OR LA-PAPE DE-SALVAGNY CALUIREET-CUIRE

CHAMPAGNEAU-MT-D'OR MARCY-L'ÉTOILE ÉCULLY CHARBONNIÈRESLES-BAINS ST-GENISLES-OLLIÈRES

TASSIN-LADEMI-LUNE

CTM RHÔNE AMONT

VAULX-EN-VELIN

JONAGE

9EME 4EME

VILLEURBANNE

1ER

MEYZIEU DÉCINES-CHARPIEU

6EME

CTM CENTRE 5EME

3EME

CRAPONNE

2EME FRANCHEVILLE

CTM VAL D'YZERON

7EME

STE-FOYLÈS-LYON

8EME

BRON

CHASSIEU

LA MULATIÈRE

CTM PORTE DES ALPES

OULLINS ST-FONS

ST-PRIEST

PIERRE-BÉNITE

VÉNISSIEUX

ST-GENIS-LAVAL

CTM LES PORTES DU SUD CTM LÔNES ET COTEAUX DU RHÔNE

IRIGNY

FEYZIN

CORBAS

MIONS

VERNAISON CHARLY

SOLAIZE

Ce procédé est-il légal ? ‘‘Ce procédé est légal mais moralement plus compliqué. La motivation du projet n’est pas affichée comme ça mais les politiques l’interprètent de cette manière’’.

GRIGNY

GIVORS

Carte 1 Production DEES - DINSI • avril 2018 Service Géomatique et Données Métropolitaines

0

2 500

5 000 Mètres

Les partis désavantagés dans ce découpage s’en plaignent-ils ? ‘‘Alors déjà, il faut savoir que l’on est sur des suppositions puisque l’on a jamais eu d’élections métropolitaines. Pour l’instant, ce ne sont que des additions très théoriques de chiffres qui se sont produits sur certains territoires à certaines époques. Ensuite, nous avons fait face à un gros chamboulement en 2017 avec l’arrivée de LREM à la présidence, qui a remis en cause l’équilibre des partis politiques. Donc on ne sait pas encore très bien comment cela va se passer après ce découpage de la métropole. Il y a beaucoup de paramètres et il est compliqué de prévoir ce qui va fonctionner ou non, et dans quelles circonscriptions. Comme on a encore jamais procédé à ce type d’élections, on joue un petit peu à la loterie. C’est trop difficile pour le moment de dire : “Cette circonscription appartiendra à la gauche, celle-ci à la droite et celle-là à LREM”.

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Carte 2

Le découpage des conférences territoriales des Maires (carte 1) a largement inspiré le découpage des circonscriptions pour les élections métropolitaines (carte 2 ) à quelques quartiers près.

Léa Dubuc


Coup de Coeur

La Métropole, reine de la mobilité Depuis la création de la Métropole de Lyon en 2015, un axe majeur semble se dégager des projets. Les questions environnementales ont pris une grande place dans la politique métropolitaine. L’amélioration des axes urbains est l’un des secteurs qui ont le plus bougé ces dernières années.

Il y a environ 25 ans, en 1995, 48% des trajets à l’intérieur de la métropole étaient effectués en voiture. En 2015, le nombre a diminué passant à 42%, d’après la dernière enquête déplacement du Sytral 2014-2015. De plus, dans le centre de la métropole (Lyon et Villeurbanne), seuls 26% des déplacements se font en voiture en 2015. Si cette baisse n’empêche pas les embouteillages aux heures de pointe, on note une amélioration qui ne doit rien au hasard. Lors de ce dernier mandat, le nombre d’usager à vélo a explosé. Si chaque année l’usage du vélo progresse entre 10 et 15 % depuis 10 ans, ces derniers mois, l’association La Ville à Vélo a noté une augmentation de 18% du nombre de cyclistes sur la métropole lyonnaise. Et tout est mis en place pour ravir les usagers. D’ici à 2020, la métropole devrait atteindre son objectif de 1000 kilomètres d’aménagements cyclables. Entre la voie verte des quais du Rhône (terminée en 2018) et le projet de piste cyclable ‘‘express’’ (de banlieue à banlieue). Cependant, la forte augmentation du nombres de cyclistes a pris de court les installations de la Métropole. Ville à Vélo souhaite par exemple, pour 2020, un élargissement des pistes cyclables et doubler les aménagements cyclables sur la Métropole (2000km contre 1000 aujourd’hui).

1000 kilomètres d’aménagements cyclables pour 2020

L’usage du vélo progresse entre 10 et 15% depuis 10 ans©GN

De gros projets mobilités en attente C’est l’un des enjeux principaux de la Métropole : désengorger les axes routiers. Si l’Anneau des Sciences (re)fait parler de lui sans faire l’unanimité, d’autres projets sont étudiés. David Kimelfeld, actuel président de la Métropole, souhaite mettre Lyon à l’échelle des capitales européennes. Tout d’abord, dès le 1er janvier 2020, une Zone à Faibles Émissions (ZFE) à Lyon, Villeurbanne, Caluire-et-Cuire et dans certaines zones de Bron et de Vénissieux. À noter qu’uniquement les véhicules de fonction seront concernés par la ZFE. De plus, l’actuel président de la Métropole souhaite piétonniser la Presqu’île un samedi par mois pendant six mois. David Kimelfeld en fait un de ses atouts de campagne. L’expérimentation pourrait même devenir définitive en 2021 suite aux élections.

Une collaboration pour l’avenir La Métropole de Lyon et le SYTRAL s’allient dans un projet phare du développement économique et industriel. Ils prévoient ,d’ici la fin de l’année, de relier la Vallée à la gare Part-Dieu en seulement 35 minutes. Pour cela, les principales lignes assurant la desserte de la Vallée de la Chimie verront leur cadence augmenter. L’opportunité d’introduire les énergies renouvelables dans le projet. Des bus à hydrogène seront mis en place. L’occasion aussi de mettre en avant la région puisque l’hydrogène est produit par le barrage de Pierre-Bénite. La collaboration entre le SYTRAL et la Métropole de Lyon ne s’arrête pas là. Un système de location longue durée des vélos électriques My Velo’V en partenariat avec JCDecaux sera disponible d’ici fin décembre 2019.

Grégoire Noally - 28 -


Vu par la presse

Bruno Bernard : surfer sur la vague verte Pour ces élections métropolitaines, le parti Europe Ecologie Les Verts a choisi Bruno Bernard comme tête de liste. Peu connu dans la Métropole, il occupe une place importante chez les écologistes au niveau national. Bruno Bernard est avant tout un personnage local, ayant passé plus de 30 ans de sa vie à Oullins et Villeurbanne. Il a une formation d’ingénieur et crée sa propre entreprise dans le désamiantage des bâtiments. Le nom de son père fait aussi partie du paysage politique, puisque Roland Bernard, proche de François Mitterrand, a été maire d’Oullins de 1977 à 1990 et patron du Parti socialiste. Le candidat pourrait nourrir un double sentiment de revanche. En effet, FrançoisNoël Buffet faisait partie de l’équipe municipale qui a éjecté Roland Bernard de la mairie d’Oullins. De plus, ‘‘ce dernier avait une position très éloignée de celle de Gérard Collomb, même si les deux étaient dans le même parti. Ce n’est en aucun cas dans la continuité de son père, puisque Bruno Bernard a fait sa propre voie dans un parti différent’’ souligne le journaliste Gérard Angel. C’est finalement à Villeurbanne qu’il fait ses classes. En 2002, il s’engage chez les Verts. Il est aujourd’hui numéro 3 du parti, en charge des élections et des relations avec les autres partis politiques. En 2008, il obtient son premier mandat à Villeurbanne comme conseiller municipal, mais aussi au Grand Lyon, où il s’occupe des finances. Non réélu en 2014, il s’arrête au bout d’un mandat et se concentre surtout sur sa vie professionnelle.

Un vote étiquette 7%. C’est la part de la population métropolitaine qui connaît le candidat d’Europe Ecologie les Verts selon le sondage Ipsos Sopra-Steria. Pourtant, porté par le succès des dernières élections européennes, le parti a bonne

mine dans les intentions de vote avec une seconde place, derrière Gérard Collomb. Pourquoi un tel inconnu pour la Métropole ? Car le parti souffre d’un manque de figures vraiment connues. Si ce déficit de notoriété peut paraître désavantageux, Gérard Angel ne le voit pas du même œil. “Chez EELV, lors des campagnes, il y a souvent des divisions. Et l’avantage, c’est qu’ils ne sont pas connus et ne font pas trop de vagues. Ils bénéficient d’un vote politique pour le symbole écologiste qu’ils représentent”. Pour Jean-Pierre Vacher, “ces résultats sont aussi issus d’une prise de conscience sur l’importance de combattre le dérèglement climatique. Dans les votes EELV, il y a beaucoup de jeunes qui se mobilisent pour la transition écologique, et qui votent pour le parti plutôt que pour un nom.”

Des consignes claires Pour Bruno Bernard, le jeu des alliances est indispensable pour aller le plus loin possible. Il a des positions fortes sur plusieurs enjeux de ces élections. Dans un premier temps, il a indiqué à plusieurs reprises qu’il refuserait toute alliance avec des partis en accord avec le projet de l’Anneau des Sciences, auquel EELV s’oppose totalement. Il espère aussi rassembler tous les écologistes pour avoir un projet commun lors du premier tour. Pour le second tour, il prévoit de s’allier avec des partis qui se rapprochent de ses idées. L’objectif est clair : être fort au premier tour pour peser au second et avoir du poids au sein du conseil métropolitain durant tout le mandat.

Antoine Bchini Bruno Bernard veut profiter de la popularité grandissante des Verts©JFM

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Les coulisses

‘‘Nouvelle organisation, nouveaux problèmes’’ pour les employés de la Métropole Avec les élections qui approchent, les questions des agents de la Métropole lyonnaise sont nombreuses. Celleci représente actuellement 9400 employés, qui attendent de connaître le futur président de l’institution. Lorsque la Métropole s’est créée en 2015, le département a été absorbé par la nouvelle institution. Mais cette intégration a nécessité beaucoup de mouvements dans les différents services. Un membre du syndicat Force Ouvrière, qui représente la Métropole de Lyon, raconte que les restructurations ont été très dures à mettre en place. Ce dernier a décidé de conserver son anonymat. “Pour certains services, c’était très compliqué. On demandait souvent aux agents de postuler à nouveau pour avoir un poste dans un service, ou parfois ils devaient carrément changer. Lorsque l’organigramme était complet, les autres devaient se partager les restes. Forcément, certains étaient satisfaits, mais d’autres voyaient leur poste disparaître et devaient en retrouver un dans un autre service’’.

“Il y a moins d’humanité” Avec 9400 agents issus de différentes institutions, les problèmes pour la rémunération sont rapidement apparus. Il y a une différence entre les employés de l’ex-Grand Lyon, et ceux de l’ex-Département. Les salaires sont les mêmes mais les employés départementaux ont gardé leurs avantages. Les primes ont été conservées telles quelles lors de la création de

la Métropole, ce qui a engendré des écarts entre les différents agents. De plus, le nouveau personnel, c’est-àdire ceux qui ont été embauchés en 2015, n’avait aucun avantage. La loi de modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles (MAPTAM) de 2014 assure désormais que chaque agent conserve ses primes s’il y a lieu et intérêt. “La Métropole a instauré une prime métropolitaine“ assure le membre de FO. “Cette prime est légèrement plus élevée que l’ancienne, pour basculer sur le nouveau régime. Les agents qui changent de service ou de grade la touchent également. Suite à la grève des éboueurs en mars-avril 2019, le régime métropolitain a changé. Il a été revu à la hausse. En plus, une nouvelle prime d’intéressement de 300€ sera versée fin décembre. Ce sera une prime de présence des agents, donc qui ne prendra pas en compte ceux qui sont en arrêt maladie par exemple”. C’est aussi une manière pour la Métropole d’affirmer sa place au détriment des anciens avantages, mais surtout au détriment du dialogue. En effet, s’il y a plus d’agents à gérer, le dialogue sera

L’hôtel de la Métropolew©AB plus compliqué. “La Métropole est devenue une grosse machine. On se préoccupe moins des agents, il y a moins d’humanité. Les conditions de travail sont plus dures, note le militant. C’est plus difficile pour nous d’obtenir un dialogue. Les sanctions sont de plus en plus fréquentes, pouvant même aller à la révocation. Auparavant, la révocation était vraiment quelque chose d’exceptionnel.

Les craintes pour l’avenir FO affiche quelques inquiétudes pour l’avenir de la Métropole. “Ce qui nous préoccupe le plus, ce sont les réformes sur le statut des fonctionnaires dans

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la fonction publique. Il y aura moins de protection par rapport au licenciement. Ces nouveaux textes permettent de licencier les personnes, sans avoir une obligation de leur trouver un autre poste dans un nouveau service. Cela concerne toute la fonction publique.“ Au niveau des attentes, le syndicat se veut apolitique et n’a pas de préférence particulière. Il souhaite surtout un vrai dialogue social et serein lorsqu’un agent est en difficulté, que ce soit pour une restructuration, ou n’importe quel problème.

Antoine Bchini


En bref

Non aux écrans et enseignes vidéo publicitaires Le collectif Plein La Vue veut dénoncer “l’inaction des élu(e)s” face à la réduction d’énergie des écrans et vidéos publicitaires. Ces publicités consommeraient 7 000 kwh/ an, soit autant qu’un foyer de trois personnes. Une centaine d’activistes du collectif Plein La Vue se sont réunis lundi 25 novembre 2019 pour mener une campagne anti-pub. Près de 500 panneaux publicitaires ont été recouverts dans la matinée dans la Métropole lyonnaise. Selon Plein La Vue, ces publicités auraient des impacts sur la santé des enfants également, sur leur sommeil, leur attention et leur développement cognitif. Une pétition a été lancée pour influer sur le futur réglement métropolitain de publicité qui doit bientôt être vôté.

Le collectif Plein La Vue dénonce les pubs dans les rues©LyonAVelo

Double candidature pour Gérard Collomb Ce n’est qu’une hypothèse, mais l’équipe de campagne de Gérard Collomb a évoqué lundi 25 novembre une éventuelle double candidature pour le candidat. Le maire de Lyon pourrait se présenter à la fois aux élections municipales et métropolitaines. Mais s’il devait emporter les deux scrutins, Collomb devrait laisser sa place à la tête de la ville, le cumul des deux postes n’étant pas autorisé. C’est sa co-directrice Fouziya Bouzerda qui pourrait être alors une potentielle candidate pour la mairie.

Un sondage peu représentatif

Gérard Collomb, potentiel candidat à la mairie e à la Métropole©AV

A bientôt trois mois du premier tour des élections métropolitaines, c’est Gérard Collomb qui arrive en tête des suffrages, selon le sondage Ipsos réalisé par le Progrès. Cet échantillon de 608 personnes est-il représentatif pour un scrutin se déroulant sur quatorze circonscriptions ? L’avenir le dira. Aujourd’hui, à la question “Si le premier tour des élections pour la Métropole de Lyon avait lieu dimanche prochain et si vous aviez le choix entre les listes suivantes, quelle est celle pour laquelle il y aurait le plus de chances que vous votiez ?”, la liste LREM de Collomb remporte 31 % des votes. Son grand rival David Kimelfeld, actuel président de la Métropole, n’arrive qu’à 15 % des votes. Les Verts, conduits par Bruno Bernard, arrivent quant à eux à 19 %, et Les Républicains à 16 %. Pour le reste, 6% pour le Parti socialiste et 4% pour la France Insoumise. On peut se demander si les résultats ce sondage, qui ressemble à un sondage de notoriété, reflètent la réalité en sachant que le jour du vote, les citoyens n’auront accès qu’aux têtes de liste de leur circonscription.

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Valika Robert


Ulysse Vaillant


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