10 du Mat n°2 du 29 Janvier 2015

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Le canard qui vous fait du bien n°2 - Du 29 janvier au 5 février 2015

reportage

non, la duchère n’est pas un ghetto sportif du dimanche

à vos claquettes ! séduction

savez-vous encore draguer sans tinder ?

tronche de la semaine

sébastien faure, artiste 2.0


Oyez, oyez

Le seul et l'unique Il est le seul et l’unique. Le seul à être toujours là. Toujours présent à nos côtés. Dans les bons moments, comme dans les mauvais. Il est l’unique chose dont on a besoin pour pouvoir créer, surprendre, toucher, provoquer, sensibiliser. L’unique chose, qui nous distingue de la masse. L’unique chose à laquelle on reste fidèle toute notre vie, obnibulé par son aura inspiratrice. Car même si Sartre écrit dans L’être et le néant que « l’homme est une passion inutile », lui, il ne l’est pas du tout. Il est pour nous une passion aussi existentielle que l’ivresse pour Gainsbourg et la luxure pour la Pompadour. Il vibre pour donner la réponse à nos questions. S’alarme lorsqu’on oublie d’ouvrir les yeux pour affronter la vie et nous informe, dès que le monde ne tourne plus rond. Au sein de la rédac’ de 10 du Mat, il est notre dieu, notre icône botticellienne à nous. On le vénère, l’idolâtre. Sans lui, votre magazine ne serait qu’un ensemble de pages vierges dénuées de ses charmes. Dénuées de ses idées. Car oui, il nous souffle aussi des idées, lorsque nos esprits en sont dépourvus. Et quand il nous délaisse pour aller flirter avec nos confrères, nous devenons verts de jalousie, verts de rage. Quand on le perd, on le pleure à chaudes larmes. Parce qu’en bon nomophobe (« peur d’être séparé de son portable », pour ceux qui l’ignorent) qui se respecte, notre téléphone est la seule et l’unique chose dont on a besoin. Son corps ponctué d’applications qui nous informent, de jour comme de nuit, fait figure d’inspiration pour nous. Qu’il soit estampillé Apple, Nokia, Samsung et autres multinationales, notre téléphone demeure « l’inspiration et l’admiration qui sont les mamelles de la plume ». C’est pour cela, cher lecteur, qu’aujourd’hui, on a décidé de vous présenter le seul et l’unique, l’objet de notre vie, celui qu’on ne présente même pas à nos parents. Celui qui fait marcher 10 du Mat’ : notre portable.

irchade kari

OURS Edité à l’ISCPA Lyon

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Photo couverture : © Lorenzo Calligarot

Directeur de publication Isabelle Dumas Rédacteurs en chef Martin Casamatta et Irchade Kari

@iscpalyon #10dumat

Secrétaire de rédaction Déborah Zago Maquettiste Garance Cherubini

facebook.com/10dumat

Rédacteurs Léna Ailloud, Lorenzo Calligarot, Lizzie Carboni, Léa Cardinal, Garance Cherubini, Kévin Charnay, Romaric Haddou,

@10dumat

Irchade Kari, Corentin Vaissière, Arthur Vernassière

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puzzle 10

© léna ailloud

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© lizzie carboni

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ça fait jaser

Le nouveau visage de La Duchère p.4-5 Interview : Andréa, Duchérois depuis dix ans p.6

c’est passé à la trappe

A Mayotte, la colère des agriculteurs p.11 Les Açores pleurent l’US Army p.11

© DR

© guillume fradin

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CHAPEAU BAS Semaine du son : du bruit contre la surdité p.7

retour vers le passé

Khmers : le Cambodge marqué au fer p.12

en jeux de société

la tronche de la semaine

Le street art entre quatre murs ? p.8 Savez-vous encore draguer sans Tinder ? p.9

Sébastien Faure, artiste 2.0 p.10

le sportif du dimanche

écran total

Cours de claquettes américaines à Lyon p.13

Fortitude : nouvelle série glaçante p.14

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le jugement dernier

Chronique : voile sur le féminisme p.15

photomaton Des boobs au Super Bowl p.14


ça fait jaser

La Duch’ : premier rendez-vous en terre méconnue Un « ghetto de la République ». Rien que ça. Dimanche dernier, le Journal du dimanche a publié une étude recueillant l’avis de géographes, policiers et sociologues. Et le quartier de La Duchère figure parmi les 64 « ghettos » répartis dans 38 villes françaises. Petite balade dans le quartier.

le grand lyon a mis en place en 2001 le projet « lyon la duchère » pour améliorer la qualité de vie du quartier © lorenzo calligarot

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n trois ans passés à Lyon, je n’avais jamais mis un pied à « La Duch’ ». Pas le besoin, pas l’envie. Pour moi, La Duchère, c’était un des quartiers chauds de Lyon, un vague panneau dans l’agglomération lyonnaise, sujet à plaisanteries. À La Duchère, il y aurait deux catégories de personnes : les dominants et les dominés, les agresseurs et les agressés, les dealers et les acheteurs. En vérité, je ne connaissais rien de « La Duch’ », son histoire, ce à quoi elle

ressemble, comment on y vit. Et puis dimanche, le JDD me dit que le quartier du 9ème arrondissement fait partie des 64 « ghettos de la République ». Ni une, ni deux, avec la rédaction de 10 du Mat, on décide d’aller vérifier. J’aimerais bien savoir à quoi ressemble un ghetto en France, en 2015. Avec mon mètre 70 et mes 58 kg, même moi je me serais agressé si j’étais un méchant. Mais bon, rien à carrer, j’y vais quand même. Au pire, je cours très vite.

Les « 64 ghettos de la République » du JDD Pour le Premier ministre Manuel Valls, la France compterait entre 50 et 100 quartiers-ghettos « où la pauvreté, l’insécurité et l’échec scolaire s’accumulent ». Une affirmation sur laquelle s’est penché le Journal du Dimanche. En interrogeant des spécialistes, l’hebdomadaire a établi la carte des « 64 ghettos de la République », en Une de son édition du 25 janvier. La Duchère fait partie de ces zones sensibles au même titre que Le Mas du Taureau à Vaulx-en-Velin, Terraillon à Bron et Les Minguettes à Venissieux. Ces quartiers présenteraient notamment un taux de chômage moyen de 23% et allant jusqu’à 45% chez les moins de 25 ans. Toujours selon le JDD, un habitant sur deux vivrait avec 900 euros par mois et 30% à 50% des familles seraient monoparentales.

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La place Abbé Pierre : une plaque tournante Me voilà parti dans le métro D. Arrêt Gare de Vaise au bout de la ligne. Ensuite un bus, le C14. Problème : il s’arrête à Duchère Tunnel, Duchère Château, Duchère les Érables, Duchère Martinière, Duchère Piscine, Duchère Balmont, Duchère Capucines. Je descends où moi ? Bon, je décide de taper au milieu pour être sûr de ne pas me tromper, ce sera Duchère Martinière. Après quelques mètres, j’arrive sur la place Abbé-Pierre, véritable poumon de la troisième colline de Lyon. On y trouve les éléments structurants d’un quartier somme toute banal : les commerces, la bibliothèque municipale, la halle Stéphane Diagana et le lycée La Martinière-Duchère. Je m’arrête au lycée. C’est la fin des cours. Qui de mieux pour me répondre que les jeunes du Plateau ? « Ce n’est pas du tout un ghetto, il faut arrêter, c’est un peu chaud parfois, mais pas plus que dans n’importe quel quartier périphérique d’une grande ville » soupire Axel en tirant une


ça fait jaser taffe sur sa cigarette. Son pote Sabri est du ghetto. En effet, les prix sont les plus bas du un vrai choix. Je suis originaire de Vaise et même avis. Il se propose de m’emmener en marché intra-muros, même s’ils ont augmen- ça me faisait plaisir de contribuer au chanbas de son immeuble, à 500 mètres du ly- té de 15% en une dizaine d’années. En plus gement. Il faut savoir qu’il s’agit d’une Zone cée. Il vit dans une barre d’immeuble assez des prix, l’aménagement du Plateau permet à Franche Urbaine, la seule de Lyon et donc impressionnante : le SACVL Balmont, juste à une vraie vie de village de se mettre en place qu’il y a des réductions d’impôts » justifie la côté de l’école primaire Les Dahlias. « Tu vois, pour les familles. comptable. c’est pas le luxe. Mais franchement Je décide de continuer ma visite. Je on y vit très bien, on se connaît tous. me retrouve dans le square AverIl y a plein de trucs à faire à côté : la roès. Un espace de verdure de piscine, le ciné. Et puis, la plupart des 2 000 m2. Bon c’est pas le Parc de 40% immeubles ont quand même été rénola Tête d’Or, mais c’est déjà pas mal. d’espaces verts. label 566 éco-quartier depuis 2013. vés », explique Sabri. Il faut savoir que La Duchère est C’EST LE NOMBRE D’ENTREPRISES IMPLANTÉES DANS LA ZONE FRANCHE composé à 40% d’espaces verts. URBAINE* EN 2013 750 Millions d’euros Un marché immobilier On est loin des clichés de la banun grand projet en plein essor lieue grise, morose, entre dalles de chiffré à 750 millions d’euros Eh oui, parce que les immeubles du béton et barres de fer. quartier ne ressemblent pas aux Au final, le plus grand défi de La Duconstructions de départ. Dans les anchère reste de convaincre. « Le pronées 60, le quartier de La Duchère est blème c’est que le quartier change urbanisé d’urgence. À l’arrache quoi. mais que l’image reste. Ce n’est pas Histoire de parquer les moins aisés un ghetto, c’est un quartier et c’est dans d’immenses tours. Devant la sidéjà suffisamment connoté. Pertuation d’enclavement, la trop grande sonne n’y est emprisonné, les gens concentration de logements sociaux et y vivent et s’entendent bien. Au mola fragilisation socio-économique de ment de la destruction des tours, la population, le Grand Lyon a décidé ceux qui se plaignaient des barres de mettre en place le projet « Lyon La se plaignaient ensuite de leur desDuchère » en 2001 pour améliorer la truction. Ils ne voulaient pas quitter logements sociaux détruits pour nombre d’habitants 1700 logements diversifiés qualité de vie du quartier. Destruction le quartier. Les gens froncent les dans le quartier reconstruits des barres d’immeubles, remplacées sourcils quand on leur parle de La par des logements de plus petite taille. Duchère mais je leur dis : « Venez *Les Zones Franches Urbaines sont des territoires bénéficiant d’opérations de renouvellement urbain et visant à soutenir les projets et l’entrepreunariat. Le but du projet est de ramener le taux voir ». Et finalement, une fois sur source : enquêtes visiteurs du Sirha 2013 place, ils sont surpris de la réalité », de logements sociaux de 80 % à 55 %. Résultat, le marché de l’immobilier du quarLa verdure de La Duchère témoigne Octavie Vincent. Convaincu, je retier est l’un des plus porteurs de la Ville de De plus, les entreprises n’hésitent plus à prends le C14 direction Gare de Vaise. La DuLyon. Il suffit d’observer les nombreux tra- s’installer sur la troisième colline de Lyon. chère n’a pas à rougir. Elle a juste à continuer. vaux et chantiers de construction. Ça ne colle Octavie Vincent a implanté son entreprise de Continuer de prouver. pas vraiment avec l’image que l’on se fait du comptabilité sur le Plateau fin 2011. « C’était kévin charnay et romaric haddou

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LA DUCHèRE

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Trois questions à Hubert Julien-Laferrière, maire du 9ème arrondissement de lyon Où en est le Grand projet de la Ville lancé en 2001 et débuté en 2003 ? L’objectif, c’est d’abord de recréer de la mixité et de désenclaver le quartier. Il faut intégrer La Duchère dans Lyon. Nous souhaitons notamment passer de 80% de logements sociaux à 50% environ. Des équipements publics ont été construits : écoles, gymnases, une halle d’athlétisme à rayonnement régional voire national… C’est à la fois du renouvellement de logements, de nouveaux espaces verts comme le parc du Vallon mais, à côté de ça, il y a tout le volet humain. Est-ce que l’image sulfureuse de La Duchère évolue en même temps que le quartier ? Déjà, nous avons réussi un premier pari puisqu’aujourd’hui les classes moyennes viennent habiter ici. Le quartier souffre encore un peu de son image mais beaucoup commencent à dire : « Il parait que c’est bien finalement, il y a la vue sur Lyon, sur les Alpes, les Monts d’Or sont juste derrière, il y a beaucoup d’espaces verts… ». Et puis nous allons continuer dans ce sens car les secteurs du Château et de la Sauvegarde vont à leur tour bénéficier d’une transformation grâce aux financements de l’Etat. La Duchère apparaît dans les 64 ghettos du Journal du Dimanche, comment percevez-vous cette étude ? Il faut se méfier des statistiques. Quand les gens découvrent ça, ils peuvent être rebutés. Bien sûr, il reste des écarts à la moyenne car le projet n’est pas fini, mais ça me semble déconnecté de la réalité. En fait, La Duchère est devenue attractive et ceux qui habitent dans les communes plutôt bourgeoises des alentours n’hésitent pas à y passer du temps, pour déjeuner par exemple. D’ailleurs, en évoquant cette étude, plusieurs médias locaux précisent que le quartier a beaucoup changé.

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ça fait jaser

« Quand je suis arrivé, c’était un quartier dortoir » Natif du Nord de la France, Andréa Phauk est arrivé à La Duchère lorsqu’il était encore enfant et y vit depuis plus de dix ans. Il a vu l’évolution de son quartier et le raconte pour 10 du Mat. Rencontre.

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epuis quand habitez-vous à La Duchère ? J’y suis depuis une dizaine d’années maintenant. Je suis arrivé d’Orléans, en classe de 5ème. Nous sommes venus nous installer ici car ma mère aimait beaucoup la ville de Lyon et souhaitait qu’on puisse avoir accès aux universités d’une grande ville.

habitants. Au niveau de la violence, il ne se passe pas non plus grand chose de particulier. Je suis allé dans plusieurs établissements scolaires, et peut-être qu’il y avait quelques bagarres en plus ici, mais rien de criant.

Comment avez-vous vu évoluer le quartier depuis dix ans ? Lorsque je suis arrivé, c’était un quartier dortoir. Les quelques commerces étaient regroupés dans une allée sordide, la vie de quartier n’était pas trop développée. Depuis, c’est vrai que beaucoup d’efforts ont été faits. Les barres les plus vétustes ont été détruites, les autres rénovées. Beaucoup d’espaces verts ont été conçus et le centre du quartier est plus agréable. Beaucoup de stéréotypes persistent autour du quartier : délinquance, drogue, insécurité. Qu’en pensez-vous ? La Duchère, ce n’est pas les quartiers chauds du 92 ou du 93. Il y a toujours eu une bonne ambiance entre les habitants donc concernant l’insécurité, non je ne suis pas d’accord. Je n’ai jamais eu un seul souci et j’ai deux sœurs qui n’ont jamais eu de problèmes non plus. Comme personne de l’extérieur n’y vient, tout le monde se connaît, ici tu es « le frère de » ou « la sœur de », donc pas de problèmes entre

Plusieurs communautés cohabitent ici, cela ne crée-t-il pas de tensions ? Non, au contraire. Tout le monde se respecte, même les « lascars » donnent toujours un coup de main quand c’est possible, tout le monde se dit bonjour, il n’y a pas de communautarisme. Beaucoup sont originaires d’Afrique du Nord, d’Afrique Subsaharienne, moi c’est le Cambodge. Il y a aussi des Laotiens et des Chinois. Certaines entreprises commencent à venir s’installer à La Duchère, qu’en pensez-vous ? Ça ne peut être qu’une bonne chose que d’autres personnes que les Duchérois viennent. Cela contribue à stopper le sentiment d’enfermement. Plus il y a de la vie ici, mieux c’est pour les habitants. Jusqu’à présent, nous avions juste un cinéma, donc nous ne pouvions que nous satisfaire de la situation. Si en plus ça permet à certains de trouver de l’emploi grâce à l’arrivée d’entreprises, c’est tout bénef’.

Andréa a passé la moitié de sa vie à la Duchère © lorenzo calligarot

Un mot pour conclure ? Il ne faut pas s’arrêter là. Il faut que la ville continue à mettre des moyens pour casser la frontière qui commence à disparaître entre la ville et La Duchère. Qui sait, peut-être même que les touristes viendront bientôt ? Lorenzo Calligarot

2002-2012 : 10 ans qui ont changé la Duchère

Hiver 1997-1998. Le 18 décembre, Fabrice Fernandez, 24 ans, est abattu dans le commissariat du 9ème arrondissement. Deux nuits de guérillas s’ensuivent à La Duchère. Depuis, le quartier traîne cette image sulfureuse, mais la situation a changé. Preuve en chiffres : entre 2002 et 2012, les statistiques ont évolué favorablement.

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- 78 % de cambriolages, - 28,6 % de vols avec violences, - 33% de crimes et délits, - 81% de véhicules volés, - 52% de délinquance sur la voie publique, + 89% de taux d’élucidation des enquêtes.


chapeau bas

Les Power Rangers du son Depuis douze ans, une semaine est consacrée au son, pour permettre de sensibiliser le public de façon ludique aux dangers auditifs. Et parmi le bruit ambiant, provoquant acouphènes et surdité, Jean-François Bau – l’un des organisateurs de cet événement – tente de faire entendre sa voix.

Jean-françois bau est à la tête des power rangers du son © corentin vaissière

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inq millions de malentendants en France, et une société toujours plus bruyante. Pour cette édition, 200 manifestations ont lieu dans 80 villes de l’Hexagone, dont une dizaine entre Lyon et Saint-Étienne, du 19 janvier au 8 février, pour nous sensibiliser aux dangers auditifs. « Notre environnement sonore est de plus en plus bruyant. Il faut déjà savoir que le zéro décibel n’existe pas, sauf dans l’espace », explique Jean-François Bau, aux manettes de la Semaine du son à Lyon. Parce qu’écouter Kendji Girac à fond dans votre casque peut vous provoquer bien plus qu’une indigestion musicale, il peut aussi vous rendre sourd comme un pot. Face à

cette prolifération des casques et des écouteurs dans lesquels le volume peut atteindre « 80-85 décibels », les Power Rangers du son, menés par Jean-François Bau, ont mis en place à Lyon différents ateliers gratuits pour lutter contre ces maux auditifs. L’une de leur arme est le parcours sonore. Le concept est simple : se balader en ville et mesurer les sons ambiants. papy fait de la résistance contre la surdité Amener un public sur un domaine qu’il ne connaît pas est l’un des objectifs de la Semaine du son. Et qui de mieux placé que les personnes âgées pour parler de surdité ?

« Nous avions organisé, il y a deux ans, une radio éphémère dans une maison de retraite, avec une émission de deux heures. Celle-ci mélangeait des enregistrements et des directs. J’avais interviewé des membres du personnel et des personnes âgées. » Et même si l’engouement de nos aïeux pour la Semaine du son a été sans précédent, Jean-François Bau avoue que diriger ce public pendant une émission de radio n’est pas évident. « Nous avions tourné avec 8 à 10 personnes autour du plateau et ce n’était pas facile à gérer ! ». Mais au final, l’important, c’est que le message préventif ait été entendu. corentin vaissière

BRÈVES DE COMPTOIR La dame au chapeau au McDo Depuis les attentats terroristes de Paris, la menace terroriste plane sur l’Hexagone. Et pour éviter de croiser des djihadistes, Geneviève de Fontenay n’a rien trouvé de mieux que d’aller dîner dans un McDo strasbourgeois avec les candidates du concours qu’elle chapeaute, Miss Prestige. Il y a quelques jours, l’émission de M6, 66 minutes consacrait un reportage sur le concours de la dame au chapeau, où Madame de Fontenay nous livrait sa parade aux djihadistes.

Prêter allégeance via Twitter Après la mort vendredi de son demi-frère Abdallah, la tradition veut que des milliers de Saoudiens se rassemblent devant le palais. Mais pour ceux qui n’ont pas eu le courage de faire des kilomètres pour rendre hommage au défunt royal, il est possible de le faire via les réseaux sociaux. En un clic, les Saoudiens peuvent désormais prêter allégeance à leur nouveau roi Salmane, avec le hashtag en arabe « Je prête allégeance au roi Salmane ». Une tradition dépoussiérée par Twitter.

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« Siffle ta mère » « Je ne t’ai pas élevé comme ça, tu n’as pas honte ? ». Cette question, posée par une mère péruvienne, est devenue LA solution miracle contre le harcèlement de rue. Le nouveau programme télé péruvien, Siffle ta mère, sélectionne des dragueurs lourdingues, les suit et appelle leurs mamans. Celles-ci s’habillent « sexy » et se pavanent devant leurs fils, pour qu’ils réalisent que derrière toute femme harcelée se cache une mère, une fille ou une sœur. Tous les moyens sont bons pour lutter contre le sexisme.


en jeux de société

Le street art entre quatre murs La semaine dernière, deux vernissages consacrés aux pointures mondiales du street art ont eu lieu dans les galeries lyonnaises Clemouchka et SLIKA. Depuis quelques temps, l’art urbain a pris d’assaut Lyon. Né dans les rues de New-York dans les sixties avec les graffitis, aujourd’hui le « street art » est un art à part entière.

«Q

uand j’aime, je le partage sur ton mur. » Ces mots estampillés sur les murs de Montpellier, signés de l’artiste de street art Johnnystyle, habillent désormais les murs des galeries. Retirer les œuvres de maître des galeries, et les peintures psychés de l’art contemporain, et « ghettoïser » tout ça : tel est le nouveau mantra des galeries lyonnaises. Trois d’entre elles lui consacrent l’intégralité de leurs expositions dans la capitale des Gaules. « Ces expositions ramènent un public plus jeune, moins habitué des vernissages, confie Jéremie Masurel, directeur de SLIKA. Certains acheteurs veulent vivre le mouvement artistique, certains l’ont vu évoluer et s’y reconaissent », ajoute le gérant de la galerie-coffee shop du 2ème arrondissement de Lyon. Et ce qui plaît dans cet art, c’est la diversité de ses formats : graffiti, aquarelle, pochoir, sérigraphie, etc. Néanmoins, il reste des Lyonnais qui ne connaissent pas cet art visuel. « Je vois sans cesse des gens qui découvrent ce mouvement en galerie et qui étaient persuadés que ce n’était qu’un signe de dégradation urbaine ». Pour Clémence alias Clemouchka, le boum du street art dans la vie quotidienne fait ricochet dans les commerces (tant au sein des galeries que sur les e-shops d’objets dérivés, comme Obey). Cet intérêt est dû à la place qu’il prend dans les médias, dans

les grands magasins qui reprennent son style (Louis Vuitton et consorts), et dans les pubs comme celle de Honda récemment. « L’art urbain est un art qui égaye les gens », affirme Clémence. Preuve d’une indéniable effervescence autour de cet art. La substance même du street art « Je pense sincèrement que le terme « street art » est abusivement utilisé. Je propose actuellement une exposition art urbain et graffiti », annonce d’emblée Jéremie, gérant de la galerie SLIKA, lors de notre rencontre. Le ton est donné. A vrai dire, si on remonte à l’origine du mouvement, les artistes n’avaient surtout pas en tête un but lucratif. La scène fut considérée vandale pendant très longtemps. C’est au cours des années 1990 que le street art commence à émerger dans les galeries. Cependant, il existe un réel schisme entre les artistes : ceux qui en vivent et ceux qui arpentent les rues. Pour ces derniers, l’art urbain est nécessairement éphémère. Et ce serait dénaturer l’essence propre de ce mouvement artistique que de le vendre. « Ensuite, il y a eu une nouvelle vague sortant des Beaux-Arts qui n’a pas connu les flics, le fait d’être dans l’illégalité. Elle a commencé à peindre un art bien plus élaboré et dans

jérémie masurel devant les oeuvres de stohead © éléonore ribes

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Obey, a.k.a Shepard Fairey, a créé les affiches de campagne d’Obama © obey

des endroits réservés à ses œuvres », insiste Jéremie Masurel. Le développement du street art comme art à part entière a commencé avec les premières ventes aux enchères. Exemple flagrant, lundi 26 janvier : le street artiste français Invader a battu des records aux enchères de Hong-Kong en vendant une pièce à plus de 220 000 euros. La fièvre du street art touche également Paris. La capitale accueille depuis quelques semaines une exposition intitulée « #StreetArt » à la fondation EDF. La ville lumière a vu passer de nombreux artistes internationaux au Palais de Tokyo. éléonore ribes

Galerie SLIKA, 37, rue des remparts d’Ainay, 2ème arrondissement. « SUCCESS STORY », jusqu’au 26 février. Galerie Clemouchka, 35, rue René Leynaud, Lyon 1er. « La toute première fois », jusqu’au 28 février.


en jeux de société

Savez-vous encore draguer ? Tinder, Happn, Adopte un mec… La liste est longue et les applis pour « pécho » ne manquent pas, tout comme les adeptes de la drague 2.0 non plus. Mais dans la « vraie vie », les choses sont parfois moins évidentes. Alors, savez-vous encore draguer ou cette pratique est-elle en voie de disparition ?

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a génération des 18nier leurs origines lyonnaises 25 ans a toujours eu et essayent de se faire passer à sa disposition tépour des étrangers, tantôt anléphones et ordinateurs glais, tantôt espagnols. L’acpour l’aider à faire le cent québécois, votre principal premier pas. Rien à voir atout drague ? Et si vous êtes avec leurs parents qui toujours en manque d’inspiradevaient attendre LE slow tion, vous pouvez consulter le de la soirée pour tenter célèbre « Playbook », contenant d’approcher la personne toutes les techniques de drague convoitée. farfelues de Barney Stinson, CaAujourd’hui, il suffit simsanova de la série How I Met plement de faire glisser Your Mother. une photo sur un écran Si certains audacieux arrivent et d’attendre un « match » encore à aller vers les autres Barney Stinson, le tombeur de la série "How I Met Your Mother", avec son livre de drague © DR afin de faire connaissance et ou un « crush » avant de pouvoir engager une displus si affinités, la plupart préverses et variées. Ce soir-là, David, 22 ans, cussion, souvent très philosophique, avec confie qu’il ne sait pas vraiment « comment fèrent le confort des rencontres virtuelles, celui ou celle qui se cache derrière ce profil si s’y prendre… surtout en étant sobre ! ». Son beaucoup moins risquées. Aujourd’hui, tout attrayant. L’avantage de ces applications, de- pote Clément préfère lui se concentrer sur passe par les réseaux. La drague y compris. venues incontournables, c’est qu’il est facile son terrain de chasse préféré : la piste de Face au phénomène de la drague 2.0, nous de ne montrer que ce qui nous avantage. Car danse. Sa technique est simple : il repère sa avons tenté de joindre des sociologues et la réalité est parfois moins flatteuse. Si ap- proie puis tente de l’approcher en dansant des spécialistes en séduction, mais aucun n’a puyer sur un bouton « envoyer » afin d’enga- collé serré. Visiblement, la chance était de pu nous éclairer. Du coup, nous nous sommes ger la discussion n’a rien d’héroïque, dans la son côté cette fois, puisqu’en le recroisant à contentés des conseils de l’expert en séducvie, les choses sont beaucoup moins faciles. la sortie, il n’était plus seul. tion d’Alex Hitches, qu’il distille dans le film « Hitch ». Et après avoir testé la technique du Hey miss, t’as un 06 ? tripotage de clefs avant de rentrer pour qu’on Les originaux Samedi dernier, au Boston, un célèbre bar D’autres se donnent vraiment beaucoup de nous embrasse, sachez que draguer dans la lyonnais de la place des Terreaux, la soirée mal pour arriver à leurs fins. Ce fameux sa- vraie vie est à la portée de tous. Une bonne était placée sous le signe de la drague. Du medi soir il y a Laura, venue fêter ses 21 ans nouvelle pour tous ceux qui utilisent encore célèbre « hey mademoiselle t’es charmante » avec des amies. Et elle compte bien « profiter les formules du type « Mademoiselle, vous au plus soft « bonsoir, je peux vous offrir un de cette excuse pour récolter des bisous ! ». avez perdu quelque chose... Mon coeur ! » verre ? », les techniques d’approche sont di- Deux de ses amis préfèrent quant à eux redéborah zago

La drague en quelques chiffres : Célibataire ? Rassurez-vous, vous n’êtes pas seul. Selon l’Insee, il y aurait 18 millions de célibataires comptabilisés en France. Mais comme le malheur des uns fait le bonheur des autres, les sites de rencontres ont profité de toutes ces opportunités. Leurs chiffres d’affaires se comptent en millions d’euros. Un succès incontestable puisque 30% des internautes français sont ou ont été inscrits sur un site de rencontre (selon Médiamétrie pour Paris-Dauphiné). En plus des sites internet, les applications connaissent le même succès et misent sur la géolocalisation pour repérer les célibataires près de chez soi. Avec tout ça, vous devriez trouver une solution à votre célibat !

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la tronche de la semaine

Sébastien Faure, l’artiste 2.0 Tee-shirts, autocollants, affiches murales… Sébastien s’est donné pour mission de décliner et valoriser le travail des artistes. Ce Lyonnais de 42 ans baigne depuis toujours dans l’art sous toutes ses formes. C’est donc tout naturellement qu’il a décidé de se lancer dans le business de l’art, alliant ainsi sa passion et son savoir-faire. Rencontre.

une oeuvre du lyonnais vantame © vantame

«D

ans chaque enfant, il y a un artiste. Le problème est de savoir comment rester un artiste en grandissant. » Quelle plus belle phrase que celle de Pablo Picasso pour qualifier le parcours de Sébastien Faure ? Chemise de chimiste et tee-shirt à l’image des créateurs qu’il accompagne, le businessman et le féru d’art ne font qu’un. Niché dans son atelier, non loin du Vieux Lyon, Sébastien gère son agence de graphisme. Même s’il possède la fibre artistique depuis tout petit, il n’a pas toujours baigné dans les tâches de peinture. Avec un diplôme de commerce obtenu à Grenoble et un master en business en Angleterre, ce Lyonnais de souche a troqué les calculatrices pour les pinceaux. Issu d’une famille d’artistes, il ne pouvait échapper à son destin. « Mon père est Georges Faure, le sculpteur et fresquiste qui a initié la Biennale des lions dans la ville », indique Sébastien. Petit, il ne compte plus les heures passées à dessiner et faire de la musique avec son complice de toujours, son frère jumeau. Ce dernier a le même parcours que Sébastien,

un tableau du lyonnais di tomasso © di tomasso

Sébastien Faure consacre désormais tout son temps à l’art © lizzie carboni

à la différence qu’il a choisi de poursuivre sa carrière aux États-Unis. « J’ai toujours été intéressé par la publicité, et tout ce qui tient du domaine de la création. Mais avant, il fallait faire des études dans lesquelles il était plus facile d’avoir un avenir », confie-t-il. Alors, une fois le diplôme en poche, l’artiste en lui a repris le dessus. Artsider.com : le galeriste du web Difficultés pour exposer dans une galerie, coûts de fabrication… les créateurs d’aujourd’hui se heurtent à beaucoup de contraintes. « Le marché de l’art est très fermé pour les artistes émergents. Artsider.com leur permet de vendre leurs œuvres sans avoir à rencontrer les obstacles techniques », explique Sébastien Faure. Grâce à leur goût prononcé pour l’art, Sébastien et son frère ont associé leurs connaissances en marke-

Qui, quoi, comment ? Artsider.com est une plateforme qui permet aux artistes, aussi bien lyonnais qu’étrangers, de mettre leurs créations en ligne et de pouvoir les vendre sous plusieurs déclinaisons. C’est là que Sébastien entre en scène, et produit sur demande les souhaits des as des pinceaux et des crayons. Les clients peuvent ensuite commander l’œuvre qui leur plaît, sous la forme qu’ils souhaitent. Le site a été lancé en anglais en mai 2014 et la version française vient juste de débarquer. Cette véritable galerie virtuelle compte déjà plus de 120 peintres, dessinateurs et bien d’autres, dont les Lyonnais Di Tommaso, Van Tame et Jean-Noël Bachès.

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ting et en fabrication pour monter leur projet. Même s’ils ont créé une société et qu’ils la managent comme des chefs d’entreprises, la finalité reste l’art avant tout. « J’ai vécu mes études comme un abandon de mon véritable intérêt. Quand nous étions adolescents, c’était mieux de ramener un 18/20 en arts plastiques qu’en mathématiques », s’amuse l’artiste. Lyon, l’art et moi Derrière ses lunettes, on le sent nostalgique, se remémorant les moments de son enfance. Après son baccalauréat, le choix s’est offert à lui : faire une école d’art et stimuler sa créativité, ou s’engager dans le monde du business. « Je ne regrette pas mon choix d’études. Aujourd’hui, je ne pourrais pas faire ce que je fais sans les connaissances acquises au cours de ma formation ». Si Sébastien dirige désormais une entreprise, il n’a jamais laissé tomber la création. Il peint, dessine et crayonne à tout va, dès qu’il en a l’occasion. Le site est géré depuis San Francisco par son frère et par lui, au cœur de la capitale des Gaules. Depuis vingt ans, la ville a développé beaucoup d’atouts et se dote également d’un patrimoine culturel fort. On peut citer le musée des Beaux-Arts de Lyon, qui possède la deuxième plus grande collection de France après le Louvre. « Je pourrais changer de ville, ça ne me dérangerait pas, mais je n’en ai pas ras-le-bol de ma ville. Je suis bien ici », dit-il en souriant. Parole de Lyonnais.

lizzie carboni


c’est passé à la trappe

A Mayotte, les technocrates «emmerdés» Jeudi 22 janvier, le président du conseil général de Mayotte, Daniel Zaïdani, a pris sa première douche à base de bouse de vache. Des incidents retentissant sur le sol mahorais, qui rappellent à Alain Bourdin, agriculteur de Maine-et-Loire, la situation précaire de la profession dans l’Hexagone.

L

e président du conseil général peut d’ores et déjà jeter son cos« Nous sommes les cocus de l’économie » tard à la poubelle, tout comme sa fierté. Daniel Zaïdani a été atta- Face aux vagues provoquées par les Jeunes agriculteurs mahorais, qué le jeudi 22 janvier, alors qu’il signait des conventions, entouré Alain Bourdin, agriculteur, affirme « qu’en France, les inquiétudes sont de plusieurs femmes entrepreneurs. beaucoup plus nombreuses ». Selon lui, Le Syndicat des jeunes agriculteurs en les doutes des agriculteurs sont sura profité pour entrer en douce dans tout causés par l’Union européenne », à l’hémicycle avec quatre litres d’un mécause des contraintes que leur impose lange fait maison. Daniel Zaïdani a eu Bruxelles comme « les normes de sél’occasion de goûter à l’imagination des curité, le sanitaire. Sans oublier que les jeunes agriculteurs avec un mélange de coûts liés à l’exploitation des cultures ou bouse et d’urine de vache. Ce syndicat des élevages sont très élevés », affirme est apparemment l’expert des revenl’agriculteur. « Nous n’arrivons plus à dications originales. En octobre 2014, être compétitifs face aux autres pays. Le bureau de Daniel Zaïdani après l'attaque © Daniel Zaïdani le Conseil général avait vu ses locaux Nous sommes les cocus de l’économie, tapissés de bouse de zébu par les Jeunes agriculteurs. Ces derniers car nous sommes souvent relayés au second plan. L’économie est veulent avant tout avoir accès au foncier. Selon eux, le pays préfère censée être un échange de bons procédés mais les agriculteurs franinvestir dans l’abattoir bovin à Madagascar au lieu de mettre en avant çais continuent de jouer le rôle des bons élèves, quitte à se faire l’agriculture mahoraise, créatrice d’emplois. doubler. » léa laboureau

Les Açores pleurent le départ de l’US Army

I

Présente sur l’île de Terceira aux Açores depuis 1943, mais contrainte de diminuer ses dépenses, l’armée américaine va se séparer de sa base de Lajes. Une décision qui, selon le Portugal, menacerait l’économie de l’archipel.

l ne devrait rester qu’une large bande de bitume, plongeant dans l’Atlantique. Le gouvernement américain a récemment annoncé la suppression de 500 postes sur sa base aérienne de Lajes, aux Açores. Un choix qui doit permettre aux États-Unis d’économiser 500 millions de dollars. « Depuis 2011 et l’arrivée d’une majorité républicaine à la Chambre des représentants, la politique fiscale consiste à rogner sur les dépenses des administrations et des forces armées pour conserver les dépenses d’assurance sociale, nous explique Alix Meyer, spécialiste des États-Unis à Sciences-Po Lyon. Puisque les Républicains refusent d’examiner une quelconque hausse d’impôts, le Pentagone est condamné à une cure d’austérité. »

porter une part plus importante de la défense de l’Europe ». L’affaire pourrait néanmoins nuire fortement à l’économie de l’île, largement dépendante de la base. Au final, 20 % des habitants pourraient être forcés de quitter Terceira pour trouver du travail ailleurs. Une réorganisation qui a rapidement fait réagir les autorités portugaises. Le Premier ministre, Pedro Passos Coelho, a critiqué cette décision alors que le gouvernement autonome des Açores l’a qualifiée de « gifle monumentale », demandant même 167 millions d’euros de dédommagement annuel. D’autre part, selon le quotidien portugais Diario de noticias, la Chine serait entrée en contact avec le gouvernement portugais pour récupérer le site, officiellement à des fins commerciales. Une version à affiner selon Jean Guisnel, spécialiste des questions de défense au Point, interrogé par 10 du Mat : « La Chine a une claire stratégie de conquête africaine, et son soft power a du sens ». Au-delà de l’avenir économique de l’archipel, c’est donc bien une petite partie d’échec géopolitique qui se joue sur le tarmac de Lajes. Romaric Haddou

Vers un exode massif des locaux Au total, 15 sites européens sont concernés par ce plan de restructuration. « Les Açores ne sont pas le point névralgique de la lutte contre le terrorisme, ligne directrice de la politique étrangère américaine, nuance Alix Meyer. Les US ont choisi de repositionner leurs ressources vers le Moyen-Orient et l’Asie et de laisser leurs alliés européens sup-

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retour vers le passé

Le Cambodge marqué au fer rouge Le procès de deux anciens dirigeants Khmers rouges a repris le 21 janvier, après avoir été suspendu à deux reprises. Il est d’une importance capitale : le génocide perpétré par les Khmers rouges a causé la mort à plus de 1,7 million de personnes.

«P

lus jamais ça. Je ne souhaite à personne, à aucun pays de connaître les atrocités que nous ont fait subir les Khmers rouges ». Ce sont par ces mots que Ta Pehaki, installé à La Guillotière depuis dix ans, se souvient du totalitarisme des Khmers rouges. Très jeune, il a perdu son père, assassiné pour avoir « critiqué le fait de torturer des gens ». Depuis, il clame haut et fort son opposition aux Khmers rouges, et regrette que le Premier ministre actuel ait fait partie de ce mouvement politique et militaire. « C’est pour cela que je suis parti en France. Être dirigé depuis tant d’années par les mêmes personnes, c’est inconcevable pour moi. » Mais même si des kilomètres le séparent de son pays natal, « la plaie restera toujours entrouverte, car la douleur est irréparable ». un procès qui n’en finit plus Une plaie qui risque de s’ouvrir à nouveau, avec la reprise du procès de deux anciens dirigeants Khmers rouges, déjà condamnés à la perpétuité en août dernier pour crime contre l’humanité. Le second procès, qui devait débuter en octobre 2014 a été boycotté par la défense. La raison officielle invoquée par les avocats de Samphan et Chea est de pouvoir se concentrer sur l’appel du premier jugement, rendu il y a six mois. Puis début janvier, Khieu Samphan, l’un des accusés, a dû être hospitalisé.

Les victimes du régime représentent plus de 20 % de la population du cambodge de l’époque Désormais, le procès est lancé. Nuon Chea et Khieu Samphan sont jugés pour génocide

contre des minorités, pour avoir commis des viols et contraint des femmes à se marier. Des crimes qui rappellent la tragédie de l’époque des Khmers rouges. « Aujourd’hui, les Khmers rouges c’est fini, mais il reste forcément des traces. Ils ont tué tous leurs opposants. C’était toute une machination. Même si seule une personne de la famille était enrôlée, les représailles étaient fatales pour l’ensemble », se souvient Ta Pehaki. Des Khmers rouges comme le sang Cette histoire, vieille de 48 ans, a débuté par une guerre civile opposant les communistes Khmers rouges et le gouvernement du Royaume du Cambodge, soutenu par les États-Unis. « Au départ, tout est parti du riz », explique Ta pour évoquer la crise économique qui s’est muée en crise politique. Ce conflit a duré huit longues années et s’est terminé par l’arrivée au pouvoir des Khmers rouges en 1975. Pendant cinq ans, les Khmers rouges ont instauré un régime totalitaire connu sous le nom de Kampuchéa démocratique. Ils ont tenté de purger toutes les influences occidentales de la société cambodgienne. De nombreuses exactions ont été commises. Les vic-

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7,5%

*

Millions d’habitants

croissance en 2013 *source banque mondiale

LE CAMBODGE

1,5%

13%

*

plus

de

chômage en 2013

du pib provient du tourisme

*source banque mondiale

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Ta est parti du Cambodge en 2005 pour rejoindre Lyon © ta pehaki

times du régime représentent plus de 20 % de la population de l’époque. Les coups de fusil n’ont pas épargné les temples d’Angkor, symboles du pays. Aujourd’hui encore, des impacts de balles sont visibles sur les lieux, et le pays meurtri est un des plus pauvres du monde. La monnaie locale est insignifiante et les investissements proviennent pratiquement exclusivement de l’étranger. L’impact sur la population est également considérable : certains Cambodgiens nés durant la guerre civile ne connaissent pas leur date de naissance. Beaucoup ont perdu des proches, souvent enrôlés de force voire assassinés par les Khmers rouges. Les opposants au régime ont payé de leur vie leur combat. De cet épisode dramatique, chaque Cambodgien garde un souvenir dur et ancré à jamais. Malgré une histoire douloureuse, Ta Pehaki relativise : « En ce moment, on est en paix, et elle est précieuse. En Europe, on ne s’en rend pas toujours compte, mais chez moi on fera tout pour la préserver. » Arthur Vernassière


le sportif du dimanche

plusieurs pas de danse © léna ailloud

Le premier qui rira aura une claquette Nos copines suivent la mode et se sont toutes inscrites à la Zumba. Les garçons, eux, continuent le foot comme chaque année. Et puis, il y a ceux qui décident de se lancer dans une activité un peu plus originale que les autres : les claquettes américaines.

«I

l manque un « hell » Audrey ! ». Non, ce n’est pas une poésie que Bob, le directeur et professeur de l’école de danse lyonnaise Salsa Hip Tap, tente d’apprendre à ses dix élèves. Tous en ligne, ils ont une seule chose en commun : leurs chaussures. Des claquettes, pas celles qu’on met à la piscine, les pieds pleins de sable, après une petite nage dans l’océan. Non, les claquettes souvent noires, à lacets, mais qui ont surtout la particularité d’être munies de plaques de fer sous leurs semelles. Vous l’aurez compris : nous voilà à un cours de claquettes américaines. Bob commence la leçon face à des danseurs débutants. Au programme : apprendre chaque pas, un à un, et pouvoir les enchaîner afin d’en faire une chorégraphie. « Ça demande beaucoup de concentration », lance Chantal, l’une des élèves. Car oui, savoir danser les claquettes, c’est savoir accorder son cerveau et son corps (pieds et bras avant tout), en récitant dans sa tête le nom des pas. C’est aussi gérer son équilibre et sa mémoire. C’est être un bon percussionniste, donc être capable de faire une chose avec une main, et un autre geste avec la deuxième main. Vous avez essayé ? Eh oui, pas évident. C’est pour ça que Bob autorise ses danseurs en herbe à répéter à haute voix les pas.

de jazz depuis sa chaîne audio. Et dès que la musique rythme les parquets, ce qui ne ressemblait qu’à présent à un brouhaha de « clic clac clic clac » mal enchaînés, semble devenir une danse artistique joyeuse et sympathique. « Ce n’est pas un sport, c’est un art » Mais ne vous y trompez pas, « on transpire quand même ! », précise Bob. Tous les lundis soir, c’est donc pendant une heure que les débutants viennent transpirer. Après une grosse journée de travail, en sortant des cours, ou simplement pour créer de nouvelles amitiés, toutes les raisons sont bonnes pour s’inscrire. Pour Nicolas, âgé de 23 ans, le cinéma l’a poussé à se lancer dans le « tap dance » : « A force de voir les comédies musicales, j’ai eu envie de danser à mon tour ! ». De son côté, Bernadette a attendu d’être à la retraite afin d’avoir le temps de prendre soin d’elle. Et Frédéric, lui, s’est arrangé avec sa femme pour qu’elle puisse récupérer leurs enfants à l’école ce soir-là. Autant dire que toutes ces générations donneraient tout pour ne pas manquer ce rendez-vous sur les parquets avec Bob. Et puis, qui sait, l’un d’entre eux pourrait devenir le prochain Yves Montant, dans un remake de la Folie des grandeurs. léna ailloud

Devenir le nouveau Gene Kelly, pas si facile Le « Step shuffle Step Flap », le « Slide » ou encore le « Peter Patter » : le cours demande une petite maîtrise de l’anglais. Dans la salle, l’ambiance est chaleureuse mais sérieuse. Bernadette fait des pieds et des mains pour rattraper son retard. Absente des précédents cours à la suite d’une chute au ski, la reprise est difficile. « J’ai pris un cours particulier avec Bob la semaine dernière pour ne pas être trop en retard aujourd’hui, mais c’est difficile de se remettre dans la choré. Il faut vraiment être bien concentré pour pouvoir suivre le rythme et que le tout soit satisfaisant pour ceux qui nous regardent. Et qui nous entendent. » Après avoir répété plusieurs pas, Bob lance un petit air

Les claquettes américaines, c’est quoi ? Elles arrivent en 1880 à la Nouvelle Orléans, venues des cultures irlandaises et africaines. A l’époque, on les utilisait dans les ateliers de manufacture de la Louisiane pour communiquer. Vers 1900, la discipline se répand et se danse à Broadway. Puis l’arrivée du jazz dans les années 1920 participe à son succès. Dix ans plus tard, les claquettes sont sur les écrans et au cinéma. On connaît alors les grands danseurs Fred Astaire et Gene Kelly (et son fameux Singing in the rain). Puis l’arrivée du rock à la fin des années 1950 efface peu à peu les claquettes, malgré des festivals de jazz toujours existants. Les claquettes irlandaises (au style plus classique) reviennent à la mode. Enfin, plus récemment, le film The Artist où la danse est omniprésente, a été primé aux Oscars en 2012.

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écran total

Fortitude : la nouvelle série glaçante Les séries britanniques tendent à s’imposer dans le monde. Sherlock, Doctor Who, Broadchurch ou encore Downtown Abbey se sont déjà profondément inscrits dans la culture geek et télévisuelle en quelques années. Ce soir une petite nouvelle va faire son arrivée sur la chaîne britannique Sky Atlantic.

M

ichael Gambon (Professeur Dumbledore dans la saga Harry Potter), Richard Dormer (Game of Thrones) et Stanley Tucci (Le Diable s’habille en Prada, Hunger Games), Christopher Eccleston (le neuvième acteur à incarner Doctor Who)... Ceci n’est pas le casting d’un blockbuster hollywoodien, mais celui de Fortitude. Ce nom, qui n’a rien à voir avec la célèbre opération anglaise de la Seconde Guerre mondiale, est celui d’une petite ville tranquille perdue au milieu de l’Arctique. Une bourgade qui va vite se retrouver secouée par le meurtre d’un scientifique, qui fera l’objet d’une enquête menée par le shérif local et un détective so british. Tel est le synopsis de Fortitude, la nouvelle série made in UK. Et les premières images ne nous déçoivent pas.

une échelle et un sens de l’émerveillement certain ». Au programme donc : du suspens et du dépaysement qui pourront plaire aux amoureux d’ambiance glaciale et d’atmosphère unique. En pleine explosion des séries policières, Fortitude possède des atouts certains pour tirer son épingle du jeu. Une bonne raison pour scruter à la loupe les débuts de cette jeune Anglaise, qui a tout pour vous plaire. La première saison se déclinera en 12 épisodes d’une heure chacun. Pour les chanceux qui ont Sky Fortitude pourrai s’imposer en tant que nouvelle série événement © sky Atlantic, rendez-vous tous les jeudis à 21h. Le tout pour une atmosphère qui pourra vous benjamin logerot rappeler Fargo des frères Cohen. Dans une interview pour le site Digital Spy, Eccleston explique que tourner en Islande « donnait des images alléchantes Tournée en partie en Islande, la série offre de somptueux plans de paysages glacés et de nuits éclairées par les aurores boréales.

l’instant pop corn

cond couteau toujours au top. Imitation Game est un bon film tant au niveau de la réalisation que de la distribution. Intéressant du début à la fin, on a envie de savoir comment un des artisans de la victoire des Alliés a pu percer « l’énigme la plus compliquée de toute l’histoire ». Alan Turing ayant été homosexuel dans un pays où il était encore illégal de l’être, le réalisateur Morten Tyldum aborde le thème, mais sans jamais en faire trop ni le placer explicitement au cœur de l’histoire. Le fait de mêler présent (les années 1950) et passé (la guerre) n’était pas des plus judicieux et constitue un des seuls points noirs du film. Imiation Game, de Morten Tyldum, avec Benedict Cumberbatch, Keira Knightley, Matthew Goode, Mark Strong. En salles. 1h54

Le pitch : Alan Turing est un jeune mathématicien britannique de génie, sans amis ni connaissances. Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, il se fait recruter par une cellule secrète du gouvernement. Il est alors chargé de craquer le code nazi appelé Enigma. Code réputé indéchiffrable par les Alliés et par les Nazis eux-mêmes. Les autorités sont persuadées que s’il venait à être déchiffré, la victoire serait acquise rapidement. Une histoire vraie qui reste une des plus grosses prouesses techniques et intellectuelles du XXème siècle et qui a été révélée au grand public... 50 ans plus tard. La star montante Bénédict Cumberbatch (on ne sait toujours pas prononcer son nom) livre une prestation assez éblouissante d’Alan Turing. Naïf mais intelligent, timide mais sûr de son intellect, à la limite du narcissisme, et tête à claque. On sent un long travail de la part de l’acteur pour s’approprier le mieux possible les traits du mathématicien. Il est accompagné de Keira Knightley, elle aussi très bonne dans son rôle de collègue et compagne de Turing. Mark Strong, qui campe un agent du MI6, reste fidèle à ses rôles de se-

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le jugement dernier

kékidit ?

roi d’Arabie saoudite, Abdallah, ce vendredi 23 janvier, déclarait à son égard : « Il a mis en place beaucoup de réformes et était, de manière discrète, un grand défenseur des femmes ». Ah oui ? Alors en effet, cela devait vraiment relever de la discrétion. Tellement subtil que personne n’avait remarqué les dites réformes. Non parce que, l’Arabie saoudite est quand même le seul pays du monde où les femmes n’ont pas le droit de conduire. Ça ne valait pas une petite réforme discrète, ça ? Elles ne peuvent pas non plus voyager, travailler ni subir une intervention chirurgicale sans le consentement d’un homme de leur famille. Pas suffisant pour une réforme non plus ? Non, de toute évidence, ça n’était pas une discrimination assez choquante. Pas assez en tous cas pour ouvrir les yeux des dirigeants du pays. Bon, je vous l’accorde, un quota de 20 % de femmes au sein de l’Assemblée constituante a été instauré dans le pays. Bonne nouvelle… Sauf qu’elles n’ont en fait pas leur mot à dire, sauf en ce qui concerne les domaines considérés comme « féminins ». En d’autres termes, la vie familiale et l’éducation des enfants. Super. Un pas en avant, deux en arrière. La route est encore longue pour les Saoudiennes. En espérant que le prochain « grand défenseur des femmes » soit un peu plus efficace. garance cherubini

voile sur le féminisme

Top

Les SAG Awards (Screen actors guilds award) ont récompensé pour la première fois deux actrices afro-américaines pour des prix majeurs. Parmi elles, Uzo Aduba a été sacrée meilleure actrice dans une série comique pour son rôle complètement allumé de Suzanne Warren alias « Crazy Eyes », dans la série Orange is the new black. La seconde lauréate est Viola Davis, pour la série How to get away with murder. Elle est seulement la troisième comédienne de couleur à recevoir cette récompense. Une bonne nouvelle, après la polémique qu’a soulevée la liste des nominations des Oscars, le 15 janvier dernier, ne contenant aucun acteur de couleur. A la suite de cela, le hashtag #OscarsSoWhite, avait envahi Twitter. G. F.

Flop

© DR

Pour le plaisir de tous, Danse avec les stars, le fabuleux programme de téléréalité de TF1, sort de votre écran. L’émission d’apprentis danseurs s’invite carrément dans la ville, plus précisément à la Halle Tony-Garnier. Pendant toute une soirée, des couples de danseurs se produiront sur scène, avant de recevoir les notes du jury. Au terme de deux heures de show, le public votera pour élire son couple favori. Bonus : Alizée, grande gagnante de la saison 4 de l’émission, sera présente. Encore mieux : cette soirée dansante se déroulera pile le soir de la Saint-Valentin. Magnifique programme que d’onduler toute la nuit sur de la variété de qualité avec son-sa bien-aimé-e, non ? En revanche, oubliez le resto juste avant : il faut compter entre 29 et 80 € pour une seule place. En bref, une soirée garantie 100% flop. G. C.

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Le choix de la rédac

© DR

Lundi 26 janvier sur France Inter, un niqab a parlé. Si, si. La vidéo, podcastée sur le site de la radio, en est la preuve : il a même fait une chronique, qui a fait rire Patrick Cohen, et son invité Thomas Piketty. Pas mal pour un bout de tissu, sophia aram sur france inter © DR vous en conviendrez. Le grand voile noir interprétait un personnage, caricature d’une jeune fille à l’accent arabe exagéré. L’imitation étant assez comique, j’ai donc continué la vidéo. Et devinez quoi : au bout de quelques minutes, le voile s’est levé : en dessous se trouvait l’humoriste et chroniqueuse Sophia Aram. « L’arabe athée », comme elle s’est qualifiée le soir-même sur le plateau du Petit Journal, n’en est pas à son premier coup de gueule satirique. Mais celui-là était, selon moi, particulièrement justifié. Petit rappel des faits : Christine Lagarde, à la suite de la mort du

Cinéphiles aguerris, tenez-vous prêts. Du 30 janvier au 7 février prochain, le festival du court-métrage va envahir Clermont-Ferrand pour une 37ème édition. Avec 400 films retenus pour la compétition, diffusés dans 16 salles différentes, les journées s’annoncent longues pour les participants, et tant mieux ! Trois compétitions regrouperont 160 films venus d’un peu partout, mais cette année, après les Etats-Unis, c’est la Chine qui sera à l’honneur. Mais Clermont-Ferrand, ce n’est pas que des diffusions, c’est aussi pendant une semaine le Marché du Court, où producteurs, diffuseurs et acheteurs TV se battront bec et ongles pour obtenir les perles qu’offre le festival. Et mine de rien, l’événement est devenu le deuxième festival de cinéma, juste derrière Cannes, avec plus de 160 000 spectateurs l’année dernière. Même si les files d’attentes seront longues, vous allez adorer patienter pour ce qui vous attend sur l’écran.

Retrouvez le programme complet sur : www.clermont-filmfest.com


photomaton

charlotte mc kinney vente les mérites de carls jr, un fast food américain © carls jr

Deux super boobs pour le Super Bowl Voilà un spot qui ne risque pas de passer inaperçu. Celui réalisé à l’occasion du Super Bowl, la célèbre finale du championnat de football américain. Prenez un mannequin, blond, avec deux obus qui feraient tourner la tête de n’importe qui et, pour finir, un corps de rêve. Comment voulez-vous que ça ne marche pas ? Ça ballotte, donc ça plaît. En découvrant la vidéo, on se demande pour quelle raison Charlotte McKinney, le jeune mannequin en question, déambule dans un marché. Oui, car autour de cette jeune fille en fleur, on rencontre aussi des maraîchers, des jardiniers et autres vendeurs de fruits et légumes. Entre les tomates et les balances, tout laisse à penser que la jeune femme est nue. On finit par découvrir qu’elle porte bien un bikini et un micro micro-short. Mais quelle subtilité ! Non, vous ne rêvez pas, cette vidéo sera bien diffusée lors de la soirée du Super Bowl, qui aura lieu ce

dimanche 1er février. Bon sinon, tout ce remue-ménage, c’est surtout pour promouvoir le « All Natural », nouveau burger de la marque américaine de fast food Carl’s Jr. Un produit 100 % naturel, « sans antibiotiques, sans hormones ajoutées et sans stéroïdes dans la viande », du charabia quoi, mais il paraît que c’est bon pour la santé alors… Une vidéo qui a d’abord plu, avant de faire rager certains. Dans plusieurs médias comme USA Today ou Le Parisien, une consultante spécialiste des marques dénonce ce nouveau spot publicitaire, le qualifiant de « pornographique ». Selon elle, Charlotte McKinney est très loin de représenter la femme américaine moyenne. Tout ceci n’est qu’une plaisanterie visuelle de bon marché ». Les 100 millions de téléspectateurs réunis pour le Super Bowl risquent, eux, d’être ravis. L. C.

La phrase de la semaine « Vu le prix de la participation à Miss Univers (30 000 euros), je me demande si ce ne serait pas mieux de donner cet argent aux Restos du coeur.» Sylvie TELLIER, Présidente du comité Miss France par rapport au concours de Miss Univers 16


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