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Le Boxing Day : récit d’une fête historique

Que les puristes de shopping retiennent leur souffle, le 26 décembre correspond au traditionnel jour des soldes au RoyaumeUni. Alors que les ventes générées par cette fête ont connu une croissance exponentielle depuis 2017, la popularité de cette célébration semble en déclin depuis.

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Le Boxing Day : après la gloire, le Boxing Day doit se refaire une santé

Depuis près de 25 ans, les Britanniques ont pour coutume de se ruer devant les vitrines de magasins. Pour comprendre l’importance de cette journée commerciale en Outre-Manche, jetons un œil aux chiffres. Il y a 3 ans, le Boxing Day, la journée du shopping au Royaume-Uni, a généré 4,5 milliards d’euros. Rien que ça. Les chiffres publiés pour les deux dernières éditions de ce « jour de la consommation » sont nettement moins flatteurs. En effet, la fréquentation des magasins pour ce traditionnel jour des soldes a chuté de 10% par rapport à 2018, et plusieurs facteurs peuvent l’expliquer.

Le Brexit : vecteur important d’incertitudes

Le 24 juin 2016 a fait office de coup de poignard dans le dos pour l’Union européenne. Lors de cette journée désormais historique, les Britanniques ont voté majoritairement pour le retrait du Royaume-Uni au sein de l’Union européenne. Et la consommation des ménages a fait les frais, ces derniers mois,

Crédit Photo : The Telegraph Légende : Jour de Boxing Day

des incertitudes autour de cette décision et de ce qu’elle implique en termes de libre-échange.

Black Friday et Boxing Day : deux frères ennemis qui ne jouissent pas de la même notoriété

Si l’un semble en quête de notoriété, l’autre rafle tout sur son passage. Popularisé aux Etats-Unis, le Black Friday constitue l’un des principaux facteurs de désamour des Britanniques pour le Boxing Day. Et pour cause, les mois de novembre et décembre ont été marqués par de nombreuses opérations promotionnelles dans les magasins britanniques. Et si le timing interroge, la raison de ce choix est pour le moins surprenante. En effet, ils ont fait le choix du Black Friday à cette période pour contrer les effets négatifs du Brexit et des élections législatives anticipées. Néanmoins, nul doute que les magasins britanniques ne seront pas en reste pour l’édition 2020. L’année dernière, le Boxing Day a généré 3,7 milliards d’euros aux magasins britanniques, une somme tout de même coquette.

Julien Laurens: le plus « British » des journalistes français

Journaliste à succès sur la chaîne britannique BT SPORT, et intervenant régulier pour ESPN ou encore Sky Sports, ce Parisien pur et dur est l’une des voix qui résonne dans l’univers médiatique britannique. Pour Twelve World, il revient sur l’importance du Boxing Day en Outre-Manche.

Luc Lavoue : Quelle place occupe le Boxing Day en terme de ferveur populaire au Royaume-Uni ?

Julien Laurens : Le Boxing Day n’a pas une signification historique comme peuvent l’avoir d'autres jours fériés et le jour de Noël par exemple, mais est davantage traditionnel. Il est vraiment ancré dans les mœurs aujourd’hui. Le jour du Boxing Day, les familles sont censées se balader à pied jusqu’au stade pour assister au match du club de leur ville. Si tu es supporter de Liverpool, mais que tu habites à Hull, tu vas devoir supporter le club local, et bien que tout le monde ne le fasse pas, cette coutume est encore respectée aujourd’hui.

LL: Est-ce que le Boxing Day a encore quelque chose à voir avec Noël dans l’esprit britannique ?

JL: Bien sûr que le Boxing Day a encore un lien avec Noël, parce que c’est le prolongement des fêtes, mais les Anglais ont moins tendance à fêter Noël en faisant des repas traditionnels comme chez nous la veille de Noël, avec le réveillon. En Angleterre, le 26 décembre est vraiment le jour idéal pour se rendre dans les stades en famille, avec la tata et la grand-mère, car durant les autres weekends de championnat, on emmène plutôt les enfants ou les amis. En Australie, le 26, c’est un match de cricket qu’on va voir en famille. Au-delà du sport même, pour un pays du Commonwealth, c’est ancré dans la culture d’assister à un sport populaire le 26 décembre.

LL : Comment la fédération anglaise anticipe-t-elle l’échéance du Boxing Day avec la Covid ?

JL : Oui, on en parle. C’est vrai qu’au lieu de 30 000 supporters dans un stade, il y en aura que 2 000. Peut-être 4 000 en fonction des prochaines déclarations de Boris Johnson et de l’évolution de la Covid, mais la jauge de 4 000 supporters sera le grand maximum. Et c’est vrai que dans un stade qui peut en contenir 60 000, ça sonne très creux. Malgré tout, les citoyens sont compréhensifs et un système de tirage au sort sera mis en place pour déterminer qui aura la chance d’assister au match parmi les abonnés en attendant que tous les supporters puissent revenir l’année prochaine. Luc Lavoue

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