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Tradition

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Fêter Noël en Terre sainte

Berceau du christianisme, du judaïsme et proche de l’islam, lsraël est construit comme un carrefour des trois plus grandes religions monothéistes. Un lieu donc très animé surtout en période de fêtes, sachant que Noël arrive à grand pas… Il y a ceux qui fêtent Noël sans aucune appartenance religieuse et ceux pour qui Noël représente l’une des fêtes les plus importantes du calendrier chrétien. Messe de minuit, prières, tous les ans des milliards de chrétiens dans le monde célèbrent Noël. Une fête religieuse encore plus symbolique en Israël, Terre sainte et région natale de Jésus.

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Israël est un État peuplé par une grande majorité de juifs, à environ 75 %. La religion chrétienne est très minoritaire, environ 2 % des habitants sont chrétiens. Lors de la période des fêtes de Noël, ce sont plus de 660 000 touristes qui font le choix de visiter Israël et la Palestine, d’après le ministère du tourisme israélien. Les vacances de Noël en Terre sainte sont une occasion de marcher sur les pas du christianisme. Nazareth, Jaffa, Jérusalem… chacune d’elles représente une ville importante dans la religion chrétienne. C’est à Nazareth que l’on trouve le plus grand arbre de Noël du Moyen-Orient, sur la place centrale. Cette ville au nord d’Israël organise chaque année un grand marché de Noël où l’on peut retrouver une cuisine festive issue de traditions arabo-chrétiennes, ainsi que de nombreuses friandises. Des messes et des cérémonies religieuses ont lieu tout le mois de décembre, un festival et une foire proposant des spectacles pour les familles sont également organisés.

Au sud de Tel-Aviv, à Jaffa, l’esprit de Noël est très présent. Cette ville, habitée par une population chrétienne importante, est décorée par de nombreux arbres de Noël et guirlandes lumineuses. Du côté de Jérusalem, terre sainte, les festivités sont organisées près des lieux de culte chrétiens, notamment dans l’église du Saint-Sépulcre située dans la vieille ville. À l’extérieur, des grands concerts et des repas festifs sont organisés. Noël est donc une fête religieuse en Israël. Même s’il y a des fêtes laïques qui prennent place dans le pays, le 25 décembre reste un jour confessionnel.

La genèse de Noël

Noël est la fête chrétienne qui célèbre la naissance de Jésus de Nazareth lors du solstice d’hiver. Cependant, Noël n’existait pas au début du christianisme. C’est à partir du IIème siècle que l’Église détermine le jour de la naissance de Jésus. Différentes dates sont alors proposées car les évangiles ne savent pas quand Jésus de Nazareth est né exactement : 6 janvier, 10 avril, … Vers 330, l’empereur Constantin décide de fixer la date de Noël au 25 décembre. En 354, le pape Libère instaure cette fête qui marque le début de l’année liturgique. Israël et la Palestine sont donc des terres très importantes aux yeux de la communauté chrétienne. Célébrer la naissance de Jésus sur sa terre natale est pour beaucoup un acte important. La fête de Noël exprime un aspect fondamental de la foi chrétienne : la venue du fils de Dieu dans le monde pour le bonheur des hommes. Aujourd’hui, il faut constater que le sens humain du jour, plus que le sens chrétien de la nativité de Jésus, est mis en avant. Néanmoins, il reste des endroits où la foi prône. Israël, pourtant défini comme un « état non confessionnel », représente un multiculturalisme religieux important.

Israël, le carrefour des trois religions monothéistes

Noël est loin d’être la seule fête religieuse à Israël. Connu pour être la Terre sainte et le carrefour des trois grandes religions monothéistes, l'État d’Israël célèbre chaque année des dizaines de fêtes religieuses. Juifs, chrétiens et musulmans mais aussi laïques vivent quotidiennement dans cet espace multiculturel. Aujourd’hui, les conflits et divergences de croyance se ressentent surtout en politique et, comme le montre la cohabitation des fêtes religieuses, il apparaît nettement que le point commun des citoyens israéliens est un objectif de connaissance mutuelle des religions et de convivialité. Durant tous les weekends de décembre, à Haïfa, est organisée la fête des fêtes. Ce festival célèbre à la fois Hanoukka, la fête des lumières juives, le Noël célébré par les catholiques et l’Eid al-Adha, la fête du sacrifice des musulmans. Elle témoigne ainsi de la mixité religieuse et de son climat de tolérance.

Le plus grand arbre de Noël du Moyen-Orient dans la ville de Nazareth Crédits : MENAHEM KAHANA Crédits : AFP

A Jérusalem, les toits de la ville voient se côtoyer l’église du Saint-Sépulcre, le dôme du Rocher et le mur des lamentations. Une image symbolique de la cohabitation des religions. Crédits : stock.adobe / photo de sergei_fish13 Cependant, si pour les Israéliens, l’ambiance festive et solidaire de fin d’année sonne comme une période pacifique, les Palestiniens vivant sur les territoires occupés sont plus incertains. Les chrétiens de la bande de Gaza, sous contrôle israélien, sont contraints de demander un permis pour se déplacer jusqu’à Bethléem ou Jérusalem. L’année dernière, les autorités israéliennes n’ont délivré aucune autorisation de déplacement, invoquant des raisons de sécurité. Des ONG israéliennes et internationales se sont opposées à cette décision. Aucune annonce n’a encore été faite par Israël à ce sujet pour cette fin d’année. Meredith Minster, Emma Ressegaire

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