Montée des eaux, montée des enjeux
INONDATIONS AU PAKISTAN : UN AN PLUS TARD
Bâtir un Pakistan résilient au climat un an après les pires inondations du pays RAPPORT D’IMPACT |
INONDATIONS AU PAKISTAN : UN AN PLUS TARD
Bâtir un Pakistan résilient au climat un an après les pires inondations du pays RAPPORT D’IMPACT |
Chers donateurs et supporters, L’année dernière, le Pakistan a connu sa pire catastrophe naturelle de la décennie.
Ça brisait le cœur de voir des familles pleurer en voyant leurs maisons ancestrales, leurs lieux de sécurité et de familiarité être emportées par les eaux impitoyables; et avec elles ont été emportés les souvenirs de plusieurs générations.
Cependant, ces inondations au Pakistan n’étaient pas une catastrophe isolée.
Les changements climatiques continuent de faire des ravages au Pakistan par le changement des régimes climatiques, les sécheresses, les glissements de terrains et les événements climatiques extrêmes. Un an plus tard, le pays souffre encore des conséquences des inondations qui coûtent la vie à de nombreux autres Pakistanais.
Il y a besoin urgent de nous unir en tant que communauté internationale afin de lutter contre la crise climatique. C’est à ce moment-là seulement que nous pourrons espérer créer des solutions à long terme pour l’avenir.
Merci du soutien que vous avez apporté à notre travail au Pakistan jusqu’à présent. Je suis fier de mentionner que les projets qu’Islamic Relief est en train de mettre en place ne sont pas limités à offrir de l’aide d’urgence, mais offrent également des solutions durables qui améliorent de façon permanente la vie des personnes que nous servons. Nous avons installé un système d’irrigation goutte-à-goutte grâce auquel les agriculteurs peuvent utiliser une fraction de l’eau nécessaire pour la culture. Nous avons installé des murs de protection contre les inondations autour des villages afin que l’eau puisse contourner le village en cas d’inondation.
Mieux vaut prévenir que guérir. Nos équipes veillent à ce que, dans la mesure du possible, nous rendions les communautés résilientes face aux catastrophes naturelles. Et nous ne pouvons y parvenir que si nous le faisons ensemble!
Usama Khan Président-directeur général Islamic Relief CanadaDurant l’été 2022, des inondations sans précédent ont touché 33 millions de personnes au Pakistan à travers le Sind, le Baloutchistan, Khyber Pakhtunkhwa et le Pendjab du Sud. Des précipitations record ont submergé le tiers du pays, déplaçant 8 millions de personnes, détruisant des infrastructures vitales et causant 30 milliards de dollars US en dommages. Ce rapport détaille l’impact des inondations sur le pays et les personnes les plus vulnérables.
Grâce au soutien des donateurs du monde entier, Islamic Relief a pris des mesures rapides pour offrir de l’aide humanitaire à 1,4 million de personnes dans le Sind, le Baloutchistan, Khyber Pakhtunkhwa et au Pendjab du Sud. La stratégie d’Islamic Relief au Pakistan concerne les volets suivants : l’aide humanitaire, le rétablissement, la résilience et la recherche.
L’aide humanitaire vise à répondre aux besoins à court terme tandis que le rétablissement vise à bâtir de nouvelles communautés et infrastructures. La résilience concerne les régions vulnérables, visant à introduire une approche personnalisée des programmes de réduction des risques de catastrophe et d’adaptation au climat. Islamic Relief continue de mener des recherches afin de bâtir des programmes plus robustes et d’aborder les actions climatiques.
Dans l’ensemble, ces volets permettront d’offrir 16 361 paniers alimentaires, 6932 tentes familiales robustes et autres types d’hébergement temporaires, 12 379 trousses d’hygiène, 48 000 litres d’eau par camionnage, 3631 réservoirs d’eau, 23 545 subventions monétaires, 1395 toilettes sèches, 9889 stations de lavage de mains, 6631 séances d’éducation sur la santé et l’hygiène et six centres d’apprentissage temporaires pour enfants.
Parmi les récipiendaires sont 686 111 femmes et filles (comptant pour 49% des 1,4 million de personnes au total) et 5653 personnes handicapées. À la fin du mois de juin 2023, Islamic Relief était classé en tant que septième plus grand contributeur à l’appel d’urgence de l’ONU cette année, s’engageant à 8,3 millions de dollars US en aide.
Islamic Relief a mené des études communautaires postinondations afin de comprendre les implications immédiates et à long terme sur les régions les plus touchées. Des sujets communs tels que la migration urbaine, l’impact sur les femmes et les filles et le sentiment d’exclusion des actions climatiques sont ressortis dans les communautés locales.
En travaillant aux côtés de ces communautés, nous avons identifié des priorités clés, énumérées ci-dessous :
• Sauvegarder les savoirs et les écosystèmes autochtones
• Prises de décisions inclusives aux niveaux communautaires et institutionnels
• Formations, projets d’adaptation et interventions d’urgence pour la sensibilisation et la résilience
• Formation aux risques de catastrophes pour les jeunes bénévoles
• Évaluations des vulnérabilités et des capacités locales
• Projets de résilience guidés par les besoins locaux
• Améliorations technologiques pour la sécurité alimentaire et les services de gestion de l’eau
• Nutrition maternelle et infantile dans les zones sinistrées désignées par le gouvernement
Ces observations clés sont intégrées dans les projets en cours et futurs dans le pays afin de poursuivre et d’améliorer les actions menées par les communautés et de prioriser leurs besoins.
Ce rapport détaille nos efforts d’aide humanitaire, d’opérations de rétablissement et des initiatives en cours pour renforcer la résilience des communautés contre les changements climatiques.
« La population pakistanaise fait face à une mousson sur stéroïdes : l’impact acharné des niveaux historiques de pluies et d’inondations. Des millions de personnes sont sans-abris. Des écoles et des établissements de santé ont été rasés. Des moyens de subsistance ont été détruits, des infrastructures majeures ont été décimées et l’espoir et les rêves des gens ont été anéantis. »
– Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, août 2022
33 millions de personnes touchées
15 pourcent de la population a souffert
1739 morts
12 865 personnes blessées
7,9 millions de personnes déplacées de leurs maisons
30 milliards de dollars US (~ 44,7 milliards de dollars CAD) de dommages aux infrastructures et de pertes économiques
1,4 million d’hectares de cultures détruites
800 millions de têtes de bétail perdues
2 millions de maisons endommagées ou détruites
1460 établissements de santé endommagés ou détruits
27 000 écoles endommagées ou détruites
8330 km de routes endommagés ou détruits
De juin à août 2022, de fortes pluies ont causé des inondations sans précédent au Pakistan, touchant 33 millions de personnes à travers le Sind, le Baloutchistan, Khyber Pakhtunkhwa et le Pendjab du Sud. Des précipitations records ont causé 1739 morts et ont déplacé 8 millions de personnes, ravageant des maisons et des vies.
Une évaluation des besoins suivant la catastrophe a révélé des pertes économiques et d’infrastructure de plus de 30 milliards de dollars US. Le Sind porte le poids de ces pertes avec plus de 1,7 million d’hectares de terres agricoles endommagées, la perte de 800 000 têtes de bétail et la destruction de 1,6 million de maisons et de 3500 km de routes.
La pauvreté s’est aggravée après les inondations, touchant 6 millions de personnes en raison des pertes de revenus, des dommages aux cultures, de la perte d’actifs et de la flambée des prix des denrées alimentaires. Les abris temporaires, l’eau contaminée et l’assainissement limité empirent la mauvaise nutrition et conduisent à des maladies telles que la diarrhée, la malaria et la dengue. Les établissements de santé ont souffert, perturbant les programmes de traitement et de vaccination, augmentant ainsi les risques de maladies telles que la rougeole et la diphtérie.
Des familles à travers le Pakistan vivent encore dans des refuges mal construits et dans des logements de fortune un an après les inondations, bien que certaines ont des tentes familiales robustes offertes par Islamic Relief.
Karma Bibi (ci-dessus) et sa famille élargie ont été forcées de fuir pour sauver leur vie lorsque les inondations ont atteint leur district de Mirpur Khas au Sind. Tout leur bétail a été tué et la photo montre ce qu’il restait de leur maison lorsque les eaux se sont calmées et qu’ils ont alors pu y retourner : seulement quelques vestiges.
« Nous sommes reconnaissants envers Islamic Relief qui nous a offert un abri temporaire [tente] qui nous protégera de la chaleur extrême et de la pluie jusqu’à ce que notre maison soit reconstruite » dit Karma. « Toute notre famille peut vivre dans l’abri. C’est mieux que rien. »
Un couple qu’Islamic Relief a rencontré et aidé, Bilal et Bushra, ont construit un abri temporaire sur le même terrain où se trouvait leur maison qui a été complètement détruite par les inondations. En raison d’un manque de financement, ils ont été forcés d’utiliser des matériaux de base qui sont peu susceptibles de résister à de nouveaux désastres. Leur abri temporaire n’a pas de cuisine ou de salle de bain, ce qui rend l’hygiène et l’assainissement un défi important pour la famille.
C’est particulièrement préoccupant puisque Bushra a donné naissance à un petit garçon durant les inondations. Elle est allée à l’hôpital pour l’accouchement et a dû payer pour des traitements avant de retourner dans le camp. « J’ai beaucoup souffert » dit-elle « Nous sommes pauvres et c’était très difficile de se procurer les produits de première nécessité dans une situation déjà désastreuse. »
De nombreuses familles se souviennent avoir été prises au dépourvu par les inondations tandis qu’elles faisaient face au déluge sans avis préalable, soulignant l’importance d’améliorer les systèmes d’alerte précoce et la communication avec les communautés vulnérables.
Les femmes et les filles sont particulièrement vulnérables face aux impacts des changements climatiques en raison des facteurs culturels et socio-économiques. Les femmes sont souvent associées avec les secteurs les plus susceptibles aux effets négatifs des changements climatiques et des catastrophes environnementales, dont l’agriculture, l’élevage de bétail et l’artisanat.
Parmi les 33 millions de personnes qui sont directement touchées par les inondations en 2022, il est estimé qu’il y avait 650 000 femmes enceintes ayant besoin de services maternels d’urgence. La recherche montre que les stress prolongés et accentués par les catastrophes naturelles augmentent le risque de naissances prématurées, de faible poids et de mort à la naissance.
Le gouvernement du Pakistan a déclaré des coupures importantes dans le secteur de l’éducation, toutes les institutions pédagogiques ayant connu des fermetures. Même lors de la réouverture des écoles suite au recul des eaux de crue, des problèmes tels que les déplacements et les pertes des revenus domestiques peuvent exacerber les taux de décrochage déjà élevés, particulièrement pour les filles qui sont retirées des écoles pour aider aux tâches domestiques.
L’accès à l’éducation étant intimement lié à l’ascension économique, cette pause dans l’apprentissage peut avoir des conséquences à long terme qui contribuent à la pauvreté cyclique.
Les femmes enceintes et allaitantes sont particulièrement vulnérables lorsqu’elles évacuent leur maison en raison des événements météorologiques extrêmes comme les inondations au Pakistan en 2022. La recherche montre que le stress prolongé qu’elles vivent peut augmenter le risque de naissances prématurées, de faible poids et de mort à la naissance.
Asma est une mère de trois garçons qui vit dans le district rural de Dadu, près des rives du fleuve Indus. Pendant que son mari travaille en ville, Asma s’occupe seule de la maison. Depuis les inondations, elle vit dans une tente avec ses enfants sans réelle cuisine ou salle de bain, sur le terrain où se trouvait autrefois sa maison.
En parlant avec Islamic Relief, elle explique les difficultés auxquelles elle a fait face en tant que mère monoparentale durant les inondations. « Il a plu pendant presque trois mois et nous n’avions pas d’électricité durant ce temps » dit-elle. « Lorsque la pluie a cessé, il y avait de l’eau partout. Puisque le niveau de l’eau est monté, nous avons réalisé que c’était une inondation et nous n’avons pris que nos enfants et quelques biens dans un bateau et avons quitté nos maisons. Durant les inondations, tout le monde tombait malade. Mon bébé avait environ un mois et n’avait encore reçu aucun vaccin. Cela m’a causé beaucoup d’anxiété. Nous ne savions pas comment nous allions nous en sortir et où nous allions vivre durant les inondations.
Nous voulons juste vivre en sécurité dans nos maisons. Chaque fois que se produisent des inondations, nos maisons sont détruites et nous sommes à nouveau déplacés. Quand est-ce que ce cauchemar finira? »
Au cours de la dernière année, les équipes d’intervention d’urgence d’Islamic Relief ont offert de l’aide vitale par le biais d’articles de reconstruction suite aux inondations à plus de 1,4 million de personnes à travers le Baloutchistan, le Sind, Khyber Pakhtunkhwa et le Pendjab du Sud.
1,4 million de titulaires de droits ont reçu de l’aide
6932 tentes et abris temporaires
6420 maisons permanentes
16 361 paniers alimentaires
23 545 subventions monétaires
255 kits pour nouveaux-nés
6 centres d’apprentissage temporaires
6631 séances de formation sur la santé et l’hygiène
48 000 litres d’eau potable (au quotidien)
5106 ensembles de cuisine
12 379 trousses d’hygiène menstruelle
9725 trousses hivernales
13 201 articles domestiques
9889 stations de lavage de mains
3631 réservoirs d’eau
1395 toilettes chimiques
HOMMES 135 284
GARÇONS 124 035
FEMMES 123 132
FILLES 123 898
TOTAL 506 349
HOMMES 126 324
GARÇONS 116 356
FEMMES 115 989
FILLES 115 543
TOTAL 474 212
PERSONNES HANDICAPÉES 1902
KHYBER PAKHTUNKHWA
PERSONNES HANDICAPÉES 2063
BALOUTCHISTAN
DANS LE PAYS
HOMMES 376 929
FEMMES 342 799
GARÇONS 344 957
FILLES 343 312
TOTAL 1 407 997
PERSONNES HANDICAPÉES 5653
PENDJAB DU SUD
TOTAL 1464*
SIND
HOMMES 115 321
GARÇONS 104 566
FEMMES 103 678
FILLES 103 871
TOTAL 427 436
PERSONNES HANDICAPÉES 1688
*Ce total est le nombre actuel de titulaires de droits qui ont reçu de l’aide dans le Pendjab du Sud; il devrait augmenter avec les activités du projet en cours.
Islamic Relief a organisé une opération de secours sans précédent pendant que des précipitations fracassaient les records et que les eaux de crue avançaient. Les efforts inlassables de nos équipes d’interventions d’urgence au cours de plusieurs mois ont été vitaux pour plus de 1,4 million de personnes au Baloutchistan (506 349 personnes), au Sind (427 436 personnes), dans le Khyber Pakhtunkhwa (474 212 personnes) et dans le Pendjab du Sud (1464 personnes).
Parmi les récipiendaires sont 686 111 femmes et filles (comptant pour 49% des titulaires de droits rejoints) et 5653 personnes handicapées. À la fin du mois de juin 2023, Islamic Relief était classé en tant que septième plus grand contributeur à l’appel d’urgence de l’ONU cette année, s’engageant à 8,3 millions de dollars US en aide.
La phase d’aide humanitaire de notre intervention visait principalement à répondre aux besoins à court terme en offrant de la nourriture, de l’eau potable, des abris et des systèmes sanitaires. Durant les 12 derniers mois, nous avons fourni 16 361 paniers alimentaires, 6932 tentes familles robustes et d’autres abris temporaires, 12 379 trousses d’hygiène et de l’eau potable à 550 000 personnes. Nous avons offert 23 545 subventions monétaires aux familles les plus touchées afin de leur donner la flexibilité nécessaire pour répondre à leurs propres besoins.
En partenariat avec l’UNICEF, nous avons pu fournir 48 000 litres d’eau au quotidien par camionnage aux familles n’ayant pas accès à de l’eau potable et installer 3631 réservoirs d’eau pour les personnes déplacées. Nous avons installé 1395 toilettes chimiques et 9889 stations de lavage de mains afin d’aider à réduire la propagation des maladies mortelles telles que
la diarrhée, la typhoïde, la malaria et la dengue. Nous avons renforcé cela avec 6631 séances de formation sur la santé et l’hygiène pour garder la population en santé et avons également installé six centres d’apprentissage temporaires pour les enfants qui avaient manqué de l’école.
Tandis que les communautés s’attaquent à l’énorme tâche de reconstruction, la phase de rétablissement de notre opération a jusqu’à présent fourni 6420 hébergements permanents aux familles déplacées et en a aidé d’autres à reconstruire euxmêmes leurs maisons. En collaboration avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), nous avons lancé un programme de travail rémunéré qui a permis aux personnes démunies au Sind de gagner un revenu tout en réparant les infrastructures endommagées telles que des maisons, des sentiers, des pompes à eau et des réseaux d’irrigation dans leurs villages.
Nos projets de résilience et programmes d’adaptation au climat sont répartis à travers les quatre provinces du Pakistan et le territoire administratif d’Azad Jammu-et-Cachemire. Ils ont commencé par une initiative visant à diminuer l’impact de la sécheresse au Baloutchistan et à rendre l’agriculture plus durable dans les zones arides grâce à l’utilisation de cultures résistantes à la sécheresse et de méthodes agricoles intelligentes face au climat. Nous avons également travaillé en partenariat avec le gouvernement provincial du Baloutchistan pour améliorer les systèmes d’alerte précoce en cas de sécheresse.
Au plus fort des inondations, Islamic Relief a fourni des milliers de tentes aux personnes qui vivaient dans la rue. Les tentes étaient robustes, de haute qualité et assez grandes pour accommoder des familles nombreuses et leur bétail. Nous avons aussi fourni à des familles qui avaient été coupées d’électricité et d’eau potable pendant plusieurs semaines, voire des mois, des lanternes solaires et des filtres pour l’eau.
« Nous avons vécu dans des tentes pendant plus de deux mois et nous n’avions pas d’eau potable » dit Lachmi (ci-dessus et ci-dessous), qui a quitté sa maison en raison des inondations à Mirpur Khas, dans le Sind.
« Même après être retourné à la maison, il n’y avait pas d’eau potable, car toutes les sources d’eau étaient contaminées.
Islamic Relief nous a offert un hébergement et des filtres pour l’eau, qui ont été très utiles. Nous pouvons maintenant avoir de l’eau potable sans avoir à faire beaucoup d’efforts. Tout le monde tombait malade avant en raison de l’eau contaminée, mais les filtres nous ont beaucoup aidés. »
« Les inondations ont détruit tout ce que nous avions » a dit Sher, qui a 39 ans et vit avec sa femme et ses six enfants dans le district de Quetta au Baloutchistan. « Je n’ai jamais vu des précipitations aussi fortes de toute ma vie. »
Les maigres récoltes de Sher ont été anéanties, l’obligeant à dépendre d’un revenu incertain provenant d’un travail occasionnel pour nourrir sa famille et son ancienne maison n’est plus qu’une coquille. Islamic Relief a permis à la famille de reconstruire leur maison en leur fournissant le matériel nécessaire : une porte, une fenêtre, une bouche d’aération, de grandes tiges de bambou, des poutres et du matériel pour toiture.
Lorsque nous fournissons du matériel de construction ou que nous bâtissons de nouvelles maisons pour les gens; nous en avons bâti 6420 jusqu’à la moitié du mois de Juillet 2023 durant la phase de rétablissement, notre objectif est de reconstruire en mieux en veillant à ce que les maisons soient résiliantes aux inondations et aux tremblements de terre et répondent aux exigences pratiques et culturelles en terme d’espace de vie, aient une aire de cuisine et une salle de bain.
Ce verger de 100 pommiers est l’un des nombreux vergers établis par Islamic Relief à AJC, travaillant en collaboration étroite avec les communautés et le département d’agriculture du gouvernement local dans le cadre d’un projet nommé Actions vertes pour protéger la biodiversité (GAP).
Dans chaque région, nous avons choisi une variété de fruits qui a de fortes chances de survie dans l’environnement local et qui a le potentiel de produire des rendements élevés, tout en donnant la priorité aux variétés locales indigènes. Dans ce cas, nous et la communauté avons bien choisi : le verger avait un taux de germination de 100%.
Il est bien connu que les arbres et les forêts absorbent et entreposent le dioxide de carbone. Lorsque les arbres sont abattus ou que les forêts sont déboisées, la capacité d’absorption des émissions néfastes est réduite, endommageant l’environnement dans le processus. La perte de forêts venant de la déforestation et des catastrophes naturelles compte pour environ 10% des réchauffements climatiques.
Les projets comme celui-ci sont bénéfiques non seulement pour l’environnement, mais également par la création de moyens de subsistance durables, la production d’aliments sains et la réduction des risques que les gens abattent les arbres pour avoir du combustible lorsqu’ils ne peuvent pas joindre les deux bouts. Des représentants du département d’agriculture offrent des formations pour les producteurs, notamment pour les femmes, et nous travaillons avec ces communautés pour les aider à préserver et à entreposer leurs fruits, par exemple en faisant des confitures et des chutneys délicieux.
L’approche d’Islamic Relief est caractérisée par les quatre aspects suivants : aide humanitaire, restauration, résilience et recherche. La phase d’aide humanitaire était axée sur les éléments essentiels de survie à court terme, tels que la nourriture, l’eau potable, l’hébergement et l’assainissement. La phase de restauration visait un plus petit nombre de communautés durement touchées afin de reconstruire leurs maisons et de restaurer l’infrastructure vitale et les moyens de subsistance.
Afin de développer la résilience, nous investissons considérablement dans les programmes de réduction des risques de catastrophe et d’adaptation climatique. Les efforts comprennent la collaboration avec les communautés locales et la priorisation des besoins et des idées des femmes. Les projets que nous avons élaborés dans cette optique inclus :
Utiliser des technologies d’énergies renouvelables telles que les centrales solaires et les éoliennes pour exploiter l’énergie du soleil et du vent et réduire la dépendance aux combustibles fossiles
Planter des arbres indigènes et des vergers présentant des variétés locales résistantes à la sécheresse, permettant aux communautés de combattre la déforestation et de gagner un revenu par la production des fruits
Bâtir des bassins de réserve d’eau et des usines de filtration d’eau et utiliser la technologie d’irrigation goutte-à-goutte pour combattre la pénurie d’eau, améliorer la santé de la communauté et garder en vie les cultures et l’élevage de bétail
Bâtir des murs de soutènement en gabion et des cages en métal remplies de roches afin de protéger le sol et l’agriculture de l’érosion destructrice dans les régions montagneuses durant les fortes pluies ou les crues éclaires
Construire des barrages en pierres solides pour protéger contre les glissements de terrain qui peuvent emporter des villages entiers
Une fusion entre l’innovation scientifique et les connaissances autochtones a caractérisé notre approche. Ces efforts sont renforcés davantage par la recherche visant à recueillir l’expérience et les idées des communautés desservies et à aboutir à la mise en œuvre de programmes plus efficaces et plus pertinents.
Suite aux inondations dévastatrices et à la crise climatique en cours, Islamic Relief Canada continue de fournir de l’aide d’urgence par le biais d’hébergement, de nourriture, de trousses d’hygiène, d’articles domestiques, de bâches et de subventions monétaires conditionnelles, ainsi que du soutien psychosocial et des séances de sensibilisation à traver sept projets . Ces projets sont décrits plus en détails puisqu’ils ont été financés par Islamic Relief Canada. Cependant, ils font partie de l’effort global d’Islamic Relief qui a été détaillé dans ce rapport.
Notre précédente intervention à la suite du séisme au Baloutchistan a été prolongée afin de distribuer 155 paniers alimentaires, 310 trousses d’hygiène ainsi que 155 tentes imperméables et ensembles de cuisine à 475 familles touchées par les inondations dans les Union Councils Sadar 1, Sadar 2 et MC Harnai Bazar à Noshki au Baloutchistan.
Dans les districts de Pishin, Quetta et Noshki, l’intervention d’urgence suite aux inondations a touché un total de 38 052 personnes. Les opérations comprenaient la fourniture d’ensembles pour abris, de subventions monétaires conditionnelles et de formations en maçonnerie permettant aux familles affectées de construire ou de réparer leurs maisons endommagées.
41 446 titulaires de droits ont été aidés
155 tentes et ensembles de cuisine
310 trousses d’hygiène
155 paniers alimentaires
4460 subventions monétaires
500 personnes formées en maçonnerie
Interventions suite aux inondations dans le Sind
Dans les villes de Thata, Dadu et Mirpur Khas au Sind, 2760 familles ont reçu des paniers alimentaires, des trousses nonalimentaires tels que des articles domestiques et des bâches, des trousses d’hygiène et 1000 tentes, tandis que 244 familles à Taunsa dans le Pendjab du Sud ont reçu des tentes grâce au soutien de la Fondation Molana Tariq Jamil.
2380 articles domestiques
2340 trousses d’hygiène
2556 paniers alimentaires
1244 tentes
2380 bâches
Interventions suite aux inondations au Baloutchistan et dans le Sind Financé par Affaires mondiales Canada (AMC)
Venant en aide aux communautés les plus vulnérables et les plus touchées par les inondations dans les districts de Dadu, Mirpur Khas au Sind et dans le district de Quetta au Baloutchistan, 3380 familles reçoivent des articles domestiques, des ensembles de cuisine, des trousses pour nouveaux-nés, des trousses d’hygiène, des tablettes de purification d’eau et des subventions monétaires de 50 000 PKR. 600 séances de promotion de l’hygiène sont également organisées pour sensibiliser aux meilleures pratiques en matière de gestion de l’hygiène menstruelle.
Le nouveau projet de développement suite aux inondations à Dadu dans la province du Sind et dans les districts de Sohbatpur et Usta-Muhammad au Baloutchistan permet de fournir des subventions et des formations à 26 entreprises, de construire 200 abris adaptés aux handicapés, de réhabiliter des points d’eau, de distribuer 1950 kits de stockage d’eau et de mener des campagnes de sensibilisation à l’hygiène. Des équipes de réduction des risques de catastrophes ont été formées pour ce projet qui vise à toucher 132 220 personnes.
4670 articles domestiques
4070 ensembles de cuisine
3170 subventions monétaires d’une valeur de 298$ CAD (50 000 PKR)
Interventions suite aux inondations dans le Khyber Pakhtunkhwa Coalition humanitaire, Fonds de contrepartie du gouvernement
Faisant partie de la Coalition humanitaire, les dons faits à Islamic Relief Canada entre le 1er août et le 28 septembre 2022 ont été égalés par le gouvernement du Canada pour nous permettre de rejoindre 10 553 familles dans les districts de DI Khan et Tank dans le Khyber Pakhtunkhwa.
4635 familles ont reçu des subventions monétaires de 316$ CAD (50 000 PKR) sur une période de deux mois, tandis que 845 femmes enceintes et allaitantes, ainsi que 155 hommes âgés reçoivent des suppléments nutritionnels et des substituts de repas. 9000 femmes et filles reçoivent des trousses d’hygiène menstruelle, 200 dispositifs d’assistance ont été distribués aux personnes handicapées, alors que des groupes de soutien psychosocial et des séances de sensibilisation pour 1024 personnes ont été organisés afin de répondre aux inquiétudes en matière de protection. De plus, une sensibilisation à la protection et aux mécanismes de plaintes a été menée pour 2998 foyers.
80 064 titulaires de droits ont été rejoints
1000 suppléments nutritionnels
10 553 trousses d’hygiène menstruelle
200 dispositifs d’assistance
2 endroits sûrs pour les femmes et les enfants
20 groupes de soutien psychosocial
4635 subventions monétaires d’une valeur de 316$ CAD (50 000 PKR)
KHYBER PAKHTUNKHWA DI KHAN TANK« Nous avons perdu notre travail d’agriculteurs en raison de ces inondations. Notre propriétaire a décidé de vendre sa terre, car il n’avait pas assez de ressources pour continuer les activités agricoles avec ses dettes accumulées. Toute notre famille étant sans emploi, mon frère aîné a déménagé à Karachi pour y travailler et subvenir à nos besoins. Le reste d’entre nous parcourons les villages à la recherche d’emploi en tant qu’ouvriers agricoles avec nos qualifications qui perdent rapidement de la valeur. »
Islamic Relief croit que la réponse humanitaire aux catastrophes devrait être dictée par les voix des communautés directement touchées afin de veiller à ce que les besoins soient comblés de manière appropriée et adéquate. Dans l’année suivant les inondations, nous avons écouté ces voix grâce à une série de projets de recherche.
À travers les projets de recherche, Islamic Relief a identifié un nombre de préoccupations et de thèmes communs exprimés par les communautés locales :
• L’effet des changements climatiques sur l’environnement rend la vie encore plus précaire pour les communautés démunies.
• Le réchauffement climatique est un facteur majeur dans la migration urbaine. Plusieurs familles précédemment impliquées dans l’agriculture dépendent maintenant du travail salarié dans les villages et les villes, menant à l’augmentation de l’insécurité alimentaire, la diminution de l’autonomie et à la perte de savoir-faire précieux.
• L’injustice climatique, l’héritage post-colonial du Pakistan et le manque de financement international pour l’adaptation, la perte et les dommages sont des obstacles importants au progrès de l’action climatique.
• Les communautés locales se sentent marginalisées et exclues de l’action et des réponses climatiques.
Ces thèmes sont explorés davantage dans les rapports de recherche complets disponibles sur les sites internet d’Islamic Relief Pakistan et Islamic Relief Canada. Certaines des principales conclusions sont résumées dans les sections suivantes.
Les communautés côtières de Malir et Thatta sont parmi les plus vulnérables face aux effets des changements climatiques. Environ 90% des agriculteurs et des pêcheurs interrogés déclarent avoir été affectés négativement en raison de la disponibilité réduite de l’eau potable et des réductions drastiques de la productivité agricole entraînant des pénuries alimentaires et une recrudescence des maladies.
Bien que les changements climatiques touchent tout le monde, son impact n’est pas réparti uniformément. Ce sont les groupes vulnérables et marginalisés qui portent souvent les poids les plus lourds. Par exemple, plus de 70% des personnes âgées ont rapporté des effets néfastes sur leur santé, alors que les enfants sont devenus plus susceptibles aux maladies saisonnières.
Bien qu’il y ait eu des améliorations en termes de sensibilisation au niveau du gouvernement, la capacité de planifier de manière complète et de répondre aux vulnérabilités des communautés côtières du Sind restent encore insuffisantes. Le développement des compétences et la sensibilisation sont essentiels aux niveaux des provinces, des districts et des villages afin que ces communautés puissent être mieux servies.
Les communautés vulnérables au Baloutchistan, à Azad Jammuet-Cachemire et à Rawalpindi font face à une augmentation drastique d’événements météorologiques extrêmes et de catastrophes naturelles. Cela a un impact négatif important sur les moyens de subsistance, car l’agriculture est décimée, réduisant de manière importante le rendement des cultures et affectant la santé du bétail.
Un autre problème est l’accès à l’eau et la contamination, puisque le climat extrême affecte l’approvisionnement en eau et l’urbanisation rapide constitue une menace pour les ressources d’eau déjà limitées. La pénurie d’eau potable est un fardeau particulièrement pour les femmes et les filles qui sont responsables d’aller chercher l’eau pour les usages domestiques et qui représentent la majorité de la main-d’œuvre dans les secteurs agricole, d’élevage et de pêche. Tandis que les ressources se font rares, l’attente envers les femmes et les filles augmente quant à la charge de travail qu’elles devraient fournir face au risque élevé de tomber dans la pauvreté.
Marvi était une jeune mère de deux enfants, enceinte de son troisième lorsque les inondations ont atteint son district, Dadu dans la province du Sind. Avant le déluge, son mari, Bagan, gagnait sa vie en tant qu’agriculteur de subsistance. Suite aux inondations, ils ont vécu dans une tente pendant plus de cinq mois sans aucune source de revenu pour la famille.
Heureusement, Marvi et sa famille ont reçu de la nourriture, de l’eau, une tente et d’autres formes d’aide de la part d’Islamic Relief à l’apogée des inondations. Elle a ensuite réussi à se rendre à l’hôpital lorsque sa grossesse est arrivée à terme, donnant naissance à une petite fille. Cependant, les problèmes de la famille ne se sont pas terminés là, comme nous l’avons constaté lorsque les employés d’Islamic Relief l’ont visité dans son village natal un an plus tard.
« Nous avons eu beaucoup de difficultés parce que notre maison a été détruite » nous a-t-elle dit. « Tout ce que nous avions économisé durant des années a été emporté par les inondations. Cela fait maintenant sept mois que nous sommes revenus, mais la situation est encore la même. Ma fille n’a toujours pas assez de nourriture pour être en bonne santé et nous n’avons pas les moyens de payer pour des traitements. Il n’y a même pas d’eau potable dans notre village. Mon mari travaille parfois en tant qu’ouvrier agricole
et il ne gagne assez que pour subvenir à nos besoins les plus essentiels. »
L’histoire de Marvi fait écho aux innombrables familles qui ont survécu aux inondations, mais continuent de lutter pour leur survie. Nos recherches ont mis en évidence la vulnérabilité particulière des femmes enceintes et des mères qui allaitent en cas de catastrophe et la nécessité d’investir dans de meilleurs soins de santé maternelle.
« Nous n’avons pas les moyens de payer pour les besoins essentiels de nos trois enfants » a dit Marvi. « Si nous avions un peu d’aide, nos enfants seraient en bonne santé et ne tomberaient pas malades si souvent. »
Afin que le Pakistan ait une chance de devenir résilient face aux changements climatiques, des investissements importants sont nécessaires pour construire des maisons, des infrastructures et des moyens de subsistance résilients pour les familles comme celle de Marvi; un investissement qui dépasse les moyens des agences humanitaires et du gouvernement sans financement climatique supplémentaire.
Notre rapport relève que l’un des impacts les plus importants des changements climatiques sur les jeunes est dû au déplacement et à la migration qui perturbent l’éducation (43% des jeunes de moins de 25 ans) et déstabilisent les moyens de subsistance (23% des jeunes de moins de 25 ans). Malgré l’énorme impact, les jeunes sont largement exclus de toute contribution significative à la réponse climatique.
Les jeunes ont un potentiel énorme pour devenir des acteurs de changement. Leur vitalité, leurs compétences et leur adaptabilité en font des candidats idéaux pour devenir médiateurs, organisateurs communautaires, travailleurs humanitaires et agents de paix. Il est essentiel que ce potentiel soit réalisé grâce à des mesures politiques éclairées, des programmes de sensibilisation, des formations professionnelles et d’autres interventions.
Les efforts de reconstruction qui reconnaissent les systèmes de savoirs autochtones favorisent la justice climatique, donnent la priorité à l’inclusion et à la protection des personnes les plus vulnérables et s’opposent à l’exploitation abusive des ressources, offrant une opportunité cruciale de mieux reconstruire.
Tout au long des recherches approfondies que nous avons menées, nous avons décelé plusieurs domaines d’intérêt qui nécessitent une attention urgente et immédiate :
• La création d’un nouveau cadre pour protéger les communautés autochtones et leurs systèmes de connaissances afin de rétablir l’équilibre écologique et de réduire considérablement l’exploitation des ressources naturelles
• L’inclusion des communautés vulnérables et marginalisées dans les prises de décision et l’action climatique, autant au niveau communautaire (dans les conseils de quartier, les équipes d’adaptation communautaires et les forums de leadership de la jeunesse) qu’au niveau institutionnel formel
• L’offre de formations approfondies et de développement des compétences pour aider les communautés à prendre conscience des risques et des réponses climatiques, à élaborer des stratégies de prévention des catastrophes, à gérer les interventions d’urgence et à renforcer la résilience climatique.
• Une évaluation détaillée et stratégique des dangers et des vulnérabilité causés par le climat, dont des évaluations de capacité locale et une approche inclusive au niveau local
• La conception de nouveaux projets basés sur les rapports d’analyse de la vulnérabilité et des capacités climatiques avec la pleine participation des communautés locales, tels que la promotion de variétés de cultures résistantes aux sécheresses et poussant dans des sols salins
Les jeunes du Pakistan, souvent exclus des débats et des prises de décisions sur la lutte contre la pauvreté et les changements climatiques, ont souvent l’énergie et l’enthousiasme nécessaires pour faire changer les choses dans leurs communautés. Islamic Relief a offert des subventions monétaires et des formations pour les jeunes dans la province de KPK pour leur permettre d’établir des petites entreprises et de créer des moyens de subsistance durables.
« Renforcer la résilience du Pakistan aux chocs et aux stress liés aux changements climatiques, particulièrement pour les plus démunis, en abordant les facteurs sous-jacents des vulnérabilités et en reconstruisant mieux, est essentiel pour l’avenir du pays. »
Les inondations cataclysmiques de l’année dernière n’auraient pas pu se produire à un pire moment pour le gouvernement du Pakistan. L’économie du pays était déjà affaiblie par le quadruple fardeau d’une inflation record de 27%, d’un déficit commercial croissant, du remboursement élevé de la dette et des réserves de devises fortement épuisées.
L’EBPC du gouvernement estime la valeur combinée des dommages causés aux infrastructures et des pertes économiques à plus de 30 milliards de dollars US, prévoyant que 8,4 à 9 millions de personnes supplémentaires pourraient sombrer dans la pauvreté durant la prochaine année. Le coût pour la reconstruction du pays est établi à 16,3 milliards de dollars US.
L’aide humanitaire à elle seule peut à peine combler les besoins d’un pays dans de telles circonstances bouleversantes.
Le Pakistan a besoin de toute l’aide internationale possible afin de payer la facture de la reconstruction et de mieux reconstruire pour offrir une meilleure protection aux communautés marginalisées et à leurs moyens de subsistance fragiles lorsque frapperont de nouvelles catastrophes.
Islamic Relief croit également que le Pakistan, étant un pays avec de faibles émissions et une grande vulnérabilité, possède un argument fort pour recevoir un généreux financement pour combattre la crise climatique grâce au principe des pays pollueurs. Grâce au leadership du Pakistan sur cet enjeu, la COP 27 s’est conclue avec un accord historique entre les gouvernements pour créer un fonds spécial pour les pertes et dommages et former un « comité de transition » pour émettre des recommandations sur la création de ce fonds.
Islamic Relief a émis certains principes et critères clés à être respectés dans l’établissement du nouveau fonds de pertes et de dommages afin de veiller à ce qu’il soit adapté à la situation et non pas une autre déception pour le monde en développement :
• Le fonds doit être placé sous les auspices de la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et de l’Accord de Paris, reflétant leur importance centrale pour l’action climatique.
• Soutenir les moyens de subsistance durables et les programmes d’adaptation climatique devraient être au cœur de cette approche
• Les communautés touchées par les changements climatiques, particulièrement les groupes marginalisés et les peuples autochtones, devraient être impliqués de manière significative dans la conception du fonds, avec un siège à la table et des droits de vote dans sa gouvernance.
• Il devrait avoir une attention particulière envers les besoins et les priorités des femmes qui subissent davantage les conséquences des changements climatiques dans les communautés marginalisées et sont souvent à l’avant-garde des interventions en cas de catastrophe et de l’adaptation au climat.
• L’aide fournit devrait être basée sur des subventions et non sur des prêts, et être gérée de manière équitable, accessible et transparente.
• Le fonds devrait être dirigé et détenu autant localement que possible, contrairement à l’approche verticale trop souvent favorisée par les institutions mondiales.
• Il devrait fonctionner à une vitesse et à une échelle adaptées aux besoins réels des pays et des communautés touchés.
• Il devrait être basé sur les droits et centré sur les peuples en intégrant notamment un mécanisme de petites subventions pour les actions climatiques basées sur les communautés locales.
Les petites entreprises familiales sont le pilier des communautés rurales dans le Sind, la province la plus pauvre et la plus touchée par les inondations l’an dernier. Islamic Relief et le PNUD collaborent afin d’offrir des subventions monétaires de 60 000 PKR (environ 220$ US) pour permettre à 180 éleveurs de bétail, meuniers, barbiers, commerçants, tailleurs et couturières de se redresser.
Le projet visait principalement Khoundi, un des villages les plus pauvres dans le district de Dadu qui abrite 3311 habitants. Le village a été choisi par Islamic Relief suite aux enquêtes menées auprès des ménages des villages sur une liste restreinte fournie par l’administration du district. Le ciblage des subventions a été déterminé par une consultation étroite avec la population locale par le biais de groupes communautaires spécialement formés comprenant 225 villageois : 145 femmes et 110 hommes. Les subventions pour le bétail à elles seules ont permis l’achat de 209 chèvres, 17 moutons et cinq génisses pour les familles incluses.
Ces petites subventions d’entreprises faisaient partie d’une approche double visant à revivifier le village, avec un programme de travail rémunéré d’un total de 22,5 millions de PKR (22 800$ US) pour reconstruire et fortifier les infrastructures endommagées par les inondations. Plus de 340 villageois démunis et sans emplois suite aux inondations ont été embauchés pour environ 15 jours chaque afin de mettre en place 25 projets de reconstruction choisis par la communauté.
À eux tous, ils ont restauré 257 maisons endommagées, réparé 67 murs d’enceinte, dessablé trois canaux d’irrigation importants, construit 1500 mètres de trottoirs surélevés en briques reliant les parties du village où les sentiers de boue avaient été emportés et surélevé les plateformes de 15 bâtiments communautaires pour améliorer la résilience aux inondations. Quatre-vingt nouvelles latrines et dix nouvelles pompes manuelles ont aussi été installées dans le village dans le cadre du projet.
L’unité de prévention et de rétablissement des crises du PNUD et Islamic Relief ont une vision commune de « transformer les risques en résilience » en reconstruisant mieux en ce qui concerne les infrastructures communautaires, tout en réduisant la pauvreté et la vulnérabilité grâce à des moyens de subsistance et la génération de revenus. C’est le type de développement de résilience dans un seul village qui est nécessaire à grande échelle dans tout le Pakistan et soutenu par le financement international du climat et du développement.
« Aucun mot ne peut décrire le choc que nous vivons ni la façon dont l’allure du pays s’est transformée. Durant 40 jours et 40 nuits, un déluge biblique s’est déversé sur nous, fracassant des siècles de records météorologiques et remettant en question tout ce que nous savions sur les catastrophes et sur la manière d’y faire face. Le Pakistan n’a jamais connu d’exemple plus flagrant et dévastateur de l’impact des changements climatiques. La vie au Pakistan est à jamais changée. »
Même avec la télévision montrant des villages submergés à perte de vue et des images satellite révélant un tiers du pays sous l’eau, il est difficile d’apprécier à quel point les inondations de l’année dernière ont été dévastatrices d’un point de vue humain.
Derrière les nombres ahurissants de personnes déplacées, d’infrastructures anéanties et de moyens de subsistance perdus se trouvent d’innombrables histoires humaines de difficultés, d’ingéniosité et de résilience. Des millions de personnes continuent de dépendre de l’aide humanitaire pour survivre et certains endurent présentement une deuxième mousson successive en étant exposés aux éléments.
Les communautés touchées sont vulnérables non seulement parce qu’elles sont pauvres, mais également parce que leur pays et leurs communautés se situent au front de l’urgence climatique mondiale. C’est une grave injustice qu’un pays avec une si faible empreinte énergétique par personne paie un prix si lourd pour l’énorme émission des autres.
La réponse d’Islamic Relief aux inondations était rapide et vaste, distribuant de l’aide humanitaire d’urgence à 1,4 million de personnes.
Nous étions déjà en train de sonner l’alarme et de récolter des fonds un mois avant que le gouvernement ne déclare l’état d’urgence le 26 août 2022. Nous avons gardé une forte présence à travers le Pakistan dans les dernières années même lorsque les autres agences d’aide humanitaire ont réduit leurs opérations, nous permettant d’agir lorsque surviennent des catastrophes.
Mais nous n’aurions rien pu faire sans votre soutien généreux!
Merci d’avoir répondu à l’appel des plus vulnérables au moment où ils en avaient le plus besoin. Nous avons vu de nos propres yeux comment leurs vies ont été enrichies et transformées par vos dons. Jazakom Allah khairan pour votre soutien et votre gentillesse continues.
Muhammad Shehbaz Sharif, Premier Ministre pakistanais