Issam AmranI Ensp Marseille
Promotion 2012/2016
affirmer le vallon du Lacydon par une stratégie de diffusion de la plante
Renouveller le paysage urbain du centre ville Marseillais
Directeurs d’études: Alexandra Biehler et François Wattellier
Un trottoir à la Nouvelle Orleans, Louisiane
Des pots et un arbre planté contre une façade. Lisbonne, Portugal
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PREAMBULE Le Travail Personnel de Fin d’Etudes (TPFE) clôture les quatres années de formation à l’Ecole Nationale Supérieure du Paysage (ENSP) et valide le diplôme de paysagiste DPLG. Cet exercice est l’occasion pour moi de prolonger et d’asseoir mon interêt pour la problématique du végétal et son action sur les paysages urbains à Marseille. Cet intérêt, est avant tout personnel et antérieur à l’ENSP puisque je suis issu d’une formation professionnelle dans l’aménagement paysager de six années à Marseille, pendant lesquelles j’ai travaillé dans des jardins. Cette relation et cet attachement au vivant se basent en premier lieu sur ce socle d’étude. Par la suite, mon intégration à la formation de paysagiste DPLG m’a permis de sortir du cadre du jardin et d’ouvrir le champ de mes réflexions et de mes actions sur des visions plus élargies. Le grand territoire et le projet de paysage qu’il soulève m’ont fait glisser vers un rôle aux responsabilités plus grandes, à savoir celui d’aménageur d’un
site dans un contexte précis et singulier. Ce changement de vision/échelle n’altère pas pour autant le rapport au végétal au regard de la pédagogie enseignée. Au contraire, il s’inscrit dans une certaine continuité. En effet, l’Ecole du Paysage est l’héritière de la section du paysage et de l’art des jardins crée à l’Ecole Nationale d’Horticulture en 1945. Ce rapport historique inscrit la pratique du paysagiste dans une relation inaltérable avec le vivant. Mes quelques voyages m’ont permis aussi de comprendre, dans d’autres pays, d’autres villes que Marseille, les configurations spatiales qu’il est possible d’avoir avec la plante dans l’espace public. Lisbonne, la Nouvelle Orleans et d’autres villes dans lesquelles je me suis rendu sont pour moi autant de villes et de références nourrissant d’avantage ma pensée. Sans oublier d’aborder un ouvrage qui a contribué à asseoir mes réflexions sur le sujet. Il s’agit du livre «Reconquerir les
rues» de Nicolas Soulier, dans lequel l’auteur soulève la question de l’espace public, de son appropriation et de sa composition avec les initiatives habitantes et notamment la «végétalisation» des rues. Dès lors, l’engouement que j’avais pour le végétal allait s’associer à une réflexion sur la fabrique de l’espace public. C’est ainsi que, j’observe toujours avec un regard critique, la rue agrémentée d’un arbre, d’une jardinière sortie par un habitant ou d’une pousse dans une fissure. Moments tellement rares dans le centre ville marseillais qu’ils en deviennent des événements dans la pratique de la rue. Je pense que l’impression d’homogénéité de la rue marseillaise et la lassitude qu’elle induit peut être renversée par la pleine intégration du végétal dans la recomposition de l’espace public. C’est avec cette que j’aborde ce diplôme.
idée
majeure
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La question du végétal et de son développement dans les milieux urbains s’inscrit dans un contexte sociétal particulier. L’accès à la végétation, aux espaces de nature en ville est un sujet qui prend de plus en plus d’importance. Il exprime une envie sociale qui se retrouve dans des termes plus intelectualisés et est entré dans le vocabulaire des experts : nature en ville, trame verte urbaine, etc. La nature, notamment le végétal, ne se conçoit plus comme un simple artefact urbain. Les habitants, dans leur quotidienneté aspirent à avoir un rapport plus régulier au végétal, un rapport d’ordre sensible, tactile, olfactif. La plante est aussi le moyen de redonner une vraie place à une vie sociale dans l’espace public des villes. Cela se confirme par les iniatives habitantes de plus en plus visibles dans les rues, moyen d’échanger mais aussi de modifier le cadre habité, vécu et perçu quotidiennement. Mais la question de la plante en ville ne relève pas seulement d’enjeu paysager ou sociaux. En effet, le réchauffement climatique annoncé d’ici 2050, prévoit des hausses de température importantes, +2°, et
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d’avantage dans des contextes fortement urbanisés. Les effets d’îlots de chaleur urbains, fréquents en ville, sont responsables de cette différence de conséquences sur les températures. Du simple ressenti sur le terrain aux recherches scientifiques appuyées, la croissance et le développement de la végétation en ville sont donnés comme une des réponses possibles et efficaces susceptibles d’atténuer cette hausse et nous préparer à ce changement de régime climatique. Dès lors, le paysagiste, dans le rapport qu’il entretient avec le végétal, a un rôle à tenir dans ce mouvement de «végétalisation» de la ville. Mais c’est essentiellement par ses capacités à d’abord rentrer par un territoire, de composer avec un site, à réflechir et projeter à partir d’une géographie et d’une topographie donnée, en mobilisant les forces humaines actives que le paysagiste se doit de prendre pleinement la mesure de l’enjeu et du défi qui attend la profession dans cette optique de changement climatique. Le paysagiste est ainsi le médiateur entre une injonction semble t-il inévitable et une géographie, un territoire, un socle donnés.
Jardinière sur un trottoir, rue Estelle, Marseille
source zonages.territoires.gouv.fr
D’ici 2050, Marseille sera concerné par une hausse de température de l’ordre de 2 à 3° par rapport à la situation actuelle, et plus d’avantage en son centre.
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Lorsque que l’on arpente Marseille dans sa totalité, les yeux ne cessent de s’écarquiller devant cette nature omniprésente. Une falaise, un massif, la mer, le ciel, le soleil, le vent mais aussi la végétation constituent la richesse naturelle de Marseille. Cette ville littorale est peut être l’expression la plus éloquente du terme «ville-nature». Preuve en est que, le parc national des Calanques se situe aux portes de l’aire urbaine et fait partie intégrante de la ville. Mais il serait faux de dire que cet accès à la nature, et je parlerai là en terme de végétation, est vrai sur les 240km² de superficie de la commune. Son centre ville historique est en effet
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fortement minéralisé et c’est en ces lieux que l’enjeu d’une végétalisation semble primordiale. Mais comment l’engager? Le relief marseillais, fait de plis et de bosses, est sans doute la caractéristique première du socle sur lequel la ville repose. Marseille est longtemps resté cantonnée à une petite colline avant de s’étendre vers les nombreux vallons. Et c’est sur l’un d’entre eux, que je souhaite développer une stratégie de diffusion de la plante. Ce vallon, nous le nommerons le vallon du Lacydon.
source Archives municipales de Marseille
Marseille au XVI ème siècle, perché sur la colline du Panier, avant de s’étendre sur les autres collines du centre ville.
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SOMMAIRE
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PARTIE 1: ITINERAIRE..........................................................................................................................................P14 - Marseille, une répartition inégale du végétal:........................................................................................................................................................................P16 Une identité plurielle, au centre d’une démarche de projet - Des Massifs au Vieux Port:....................................................................................................................................................................................................................P18 Un itinéraire pour observer, comprendre et relever - Synthèse du parcours............................................................................................................................................................................................................................p80 - stratégie de diffusion de la plante en coeur de ville............................................................................................................................................................P85
PARTIE 2: LE VALLON DU LACYDON..................................................................................................................P88 - A l’ORIGINE, UN COURS D’EAU....................................................................................................................................................................................................................P92 - Belvédère sur le vallon........................................................................................................................................................................................................................P94 - DIVERSITé de VIlle.......................................................................................................................................................................................................................................P96 - DANS LES INTERSTICES, L’ARBRE..............................................................................................................................................................................................................P98 - Les avenues arborées et les perspectives.................................................................................................................................................................................P100 -Ici coule une avenue...............................................................................................................................................................................................................................P102 - Sequences URBAINEs: Réveler les Potentialités......................................................................................................................................................................P104 - Quartier longchamp..........................................................................................................................................................................................................................P106 - Les allées plantées.............................................................................................................................................................................................................................P122 -Belsunce....................................................................................................................................................................................................................................................P132 -Le centre bourse et ses abords.....................................................................................................................................................................................................P146 -Différentes séquences urbaines aux potentialités multiples........................................................................................................................................P154 - ... Sur un socle commun: Stratégie: Une diffusion du végétal pour affirmer le vallon du lacydon..................................................................................................................P157
PARTIE 3: Mise en projet..............................................................................................................................P156 - Un schéma directeur pour la végétalisation du vallon du Lacydon..........................................................................................................................P158 - SITE 1: RUE D’ISOARD, Quartier Longchamp, quand les eaux de la durance sortent du palais........................................................................P160 11
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-Rue consolat, un nouveau partage de la rue............................................................................................................................................................................p162 - Rue d’isoard: les canaux plantés pour affirmer le fond de vallon.............................................................................................................................P164 - Le jardinier aygadier............................................................................................................................................................................................................................P166 - Le pavé marseillais, garant de la perméabilité des sols urbains................................................................................................................................P168 - Jardiner le devant.................................................................................................................................................................................................................................P169 - Camille flammarion, un boulevard-pinède...............................................................................................................................................................................P170 - Du délaissé à la Place: L’arbre unique comme créateur d’espace.................................................................................................................................P172 - SOus L’arbre, La fête..............................................................................................................................................................................................................................P174 - Site 2: Les allées plantées ou le lacydon en tresse..............................................................................................................................................................P176 - Les allées gambetta, réinterprétation du Lacydon.............................................................................................................................................................P178 - Boulevard dugommier, une réhabilitation des allées plantées...................................................................................................................................P180 - Site 3: Belsunce ouvre ses coeurs d’îlots, Un urbanisme végétal pour l’îlot des dominicaines...................................................................P182 - Site 4: Un grand parc central à belsunce..................................................................................................................................................................................P186 - La roselière, à l’embouchure du lacydon..................................................................................................................................................................................P188 - Les squares belsunce, les parvis du parcs...............................................................................................................................................................................P190 - La friche du toit terrasse, parenthèse Sauvage....................................................................................................................................................................P192 - Le grainetier du vallon du lacydon..............................................................................................................................................................................................P194 - La calanque du port antique............................................................................................................................................................................................................P196
Conclusion.......................................................................................................................................................P199 - Le vallon du lacydon, site pilote? .................................................................................................................................................................................................P200
Remerciements...............................................................................................................................................P202 Bibliographie...................................................................................................................................................P204
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PARTIE 1: ITINERAIRE
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Marseille, une répartition inégale du végétal: Une identité plurielle, au centre d’une démarche de projet
Carte «Marseille en négatif»,Source MPM, Mairie de Marseille, LPED-TELEMME
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Lors d’une recherche nationale intutilée «trames vertes urbaines», une étude a été menée à Marseille sur la présence du végétal et sa répartiton territoriale. Une étude cartographique du relevé du «vert» effectuée ainsi sur l’ensemble de la commune a distingué trois espaces: - Les massifs, ceinturant la ville, qui correspondent à des espaces à caractères naturels (ECN); - La périphérie arborée, ou existe de nombreux vides urbains propices au végétal; - Un centre ville, fortement minéralisé, où la végétation n’apparait que très peu.
observer les qualités spatiales, écologiques et sociales peut permettre l’élaboration d’un vocabulaire, d’une boîte à outils de projet utile pour le paysagiste. Ma démarche s’appuie sur l’établissement d’un itinéraire allant du massif de Marseilleveyre, au sud de la ville, au vieux port. Ce parcours permet dès lors la mise en contexte du végétal dans un milieu à la fois méditerranéen et urbain.
C’est à partir de ce travail cartographique que je construis ma démarche de projet. Cette démarche a pour but, au delà de la vue en plan, d’expérimenter le végétal dans ces différents espaces territoriaux. Comprendre les stratégies de diffusion et
«Trouver les choses qui ne sont pas sur la carte, ou que l’on n’arrive pas à lire et qui ne se découvrent qu’une fois sur place»*
Le temps d’un diplôme, je me transforme alors en «paysagiste marcheur».
Hendrik Sturm, artiste marcheur *«Randonnée sauvage» sur le plateau de l’arbois, article de Clémentine Vaysse, Marsactu.fr
L’HERBIER MARSEILLAIS SUR LES DIFFéRENTES COURONnES de ville
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Des Massifs aux Vieux Port:
Un itinéraire pour observer, comprendre et relever
Le tracé du parcours et le choix des points d’arret se sont basés d’une part sur la familiarité de certains lieux et d’autre part sur l’aléatoire et la curiosité. Arrivée sur le vieux port P80 Basculement p.52
PROGRESSION VERS LA VILLE DENSE P. 52 LHUVEAUNE: L’EAU COMME MARQUEUR DU PAYSAGE P.46 Jardiner en ville p.44 Le jardin de la magalone: changement de rythme p.42 L’arbre au centre p.40 LA bastide, quand le jardin structure la ville p.38 La friche comme grainetier p.34 Butte de la vieille chapelle: Point de vue p.32 Traverse prat, jardins privés p.30 Sous la pinède, l’eau p.28 Roy d’espagne, ville-pinède P. 24 Départ! P.20 Les massifs, échappée aux portes de la ville P. 22
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Départ!
Le point de départ de mon itinéraire des massifs jusqu’au centre ville s’établit sur un éperon rocheux, dans le massif de Marseilleveyre, à l’extreme sud de la ville. Belvédère sur la ville, il permet de cerner le cirque calcaire qui enlace Marseille, et la mer qui vient fermer la partie ouest. D’ici, nous pouvons déjà remarquer une variation de la présence de la plante, avec en premier plan, une imbrication des espaces de nature avec la ville en piémont des massifs. Derrière, la ville que se densifie et les taches «vertes» qui se raréfient.
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Les massifs, échappée aux portes de la ville Le grand site, offert à l’oeil et à la marche, offre un contraste intéressant entre la minéralité du calcaire blanc, la diversité floristique de garrigue et le ciel bleu au dessus des nombreux plis du relief. Niche écologique mais aussi grand espace de nature aux portes de la ville, les espaces collinaires officient comme un lieu de retrait,
de repos, loin de l’agitation de la ville. Pour autant, si les massifs sont utilisés par les habitants vivant à proximité, ils sont des espaces de nature de l’ordre de l’exceptionnel pour beaucoup d’habitants du centre ville, qui restent éloignés.
Cirque colLinaire La Nerthe
Massif de l’Etoile
Garlaban
St Cyr
Marseilleveyre
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Evasion offerte par le grand site naturel
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Roy d’espagne ville-pinède Après avoir quitté l’éperon rocheux, je déscends vers les Tours du Roy d’Espagne qui transpersent la pinède. Résultat d’une opération d’urbanisme d’envergure, l’ensemble représente une vraie ville pinède, créant une frange cohérente entre aire urbaine et massifs. Le grand parc du Roy d’Espagne, arboré de pins dispose d’un couvert végétal à la fois dense mais poreux, filtrant en délicatesse les rayons du soleil. Les longs troncs et les houppiers hauts et plats des pins d’alep,
Pinus alepensis, et pins pignons, Pinus pinea, permettent une percée visuelle presque infinie vers l’horizon, valorisant ainsi la vue sur la ville par la situation en bélvédère de la résidence. L’ombre sèche et les teintes de couleurs grises génèrent une ambiance atypique. Les formes urbaines ici présentes optimisent les surfaces au sol. L’espace libéré permet l’apparition de lieux de sociabilité, où les habitants se retrouvent et pratiquent les lieux à l’ombre de la pinède.
Une «ville pinède», rendue possible par la faible surface batie au sol
Les pins d’Alep et pins pignons, par leur grande hauteur et leurs houppiers hauts et plats créent un paysage presque infini.
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La pinède décharge une quantité d’ions négatifs bénéfiques pour la santé d’après une étude anglaise comme le souligne Francis Hallé dans son livre « Du bon usage des arbres».
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Les troncs élancés des pins créent un paysage aéré et ouvert tout en créant de l’ombre
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Sous la pinède, l’eau
Canal de marseille, infrastructure hydraulique la ville
Le parc du Roy d’Espagne est traversé par le canal de Marseille. Infrastructure hydraulique d’importance au XIX et XX ème siècles, il avait pour but premier de lutter contre les épisodes de choléra à Marseille. Mais il a surtout eu un impact sur les paysages marseillais, notamment ceux de la courronne agricole. Principalement faite de cultures sèches jusqu’à cette époque, l’agriculture marseillaise bascule alors vers les cultures irriguées. Marseille se fait alors appeler «La petite Suisse». Ceinturant la ville du nord au sud par l’est, il permet l’apparition d’une «ripisylve» artificielle sur la majorité de son tracé par la présence de fissures et d’une certaine humidification de l’air. Il symbolise l’importance de l’eau dans les paysages méditerrannéens secs. Jusqu’à l’entrée du parc Pastré, je suis le canal, qui ici se découvre de ses dalles béton. Associée à une végétation de milieu frais, l’humidité de l’air permet un contraste confortable entre la pinède chaude traversée et les bords du canal. Cette variation thermique affiche une certaine similarité avec les caractéristiques climatiques d’un fond de vallon frais.
L’eau sous la pinède produit une alcove de fraicheur
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Rafraichissement au sein de la pinède
Infrastructure humaine créatrice de nouveaux paysages au sein du territoire
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Tillia cordata Tilleul à petites feuilles Végétation de milieu frais
Pistacia lentiscus Pistachier lentisque
Pinus halepensis Pin d’alep
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Cercis siliquastrum Arbre de judée
Populus nigra Peuplier noir
Erica multiflora Bruyère à nombreuses fleurs
Rosmarinus officinalis Romarin
Pinus halepensis Pin d’alep
Brachypodium ratusum Brachypode rameux
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Sous la pinède, le canal produit une parenthèse thermique et ainsi floristique.
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Traverse prat, jardins privés: entre intimité et covisibilité Suivre le canal me permet ensuite de rejoindre la traverse Prat, dans le quartier de la Pointe Rouge, desservant un ensemble construit de petits pavillons et maisons avec jardins privés. Depuis l’étroite rue, la végétation des jardins privés, sphère d’interiorité et d’intimité, déborde dans la rue et agit sur la perception du paysage depuis l’espace public. Les lignes strictes définies par le bâti, la rue, sont accompagnées par la souplesse des formes végétales. La caducité ou la persistance des arbustes, des arbres et des plantes grimpantes plantés ici et là permettent un paysage changeant tout au long de l’année.
Les plantes des jardins privés, participent au paysage vu depuis la rue
Intériorité/ intimité du jardin Entretien par l’habitant
Espace public et espaces privés se complètent alors par les covisibilités rendues possibles par des clôtures perméables ou basses. L’habitant, par la forme urbaine présente ici et par son action dans l’espace privé, permet la diffusion de la plante et l’affirme comme une composante essentielle de ce paysage. Les jardins affirment aussi une part de l’identité des habitants, où il n’existe pas de règles établies sur la composition à adopter et les plantes à associer. Sur cette notion, je fais un rapprochement avec l’idée de Michel Foucault qui parle ainsi du jardin comme un lieu de l’hétérotopie: «L’hétérotopie a le pouvoir de juxtaposer en un seul lieu réel plusieurs espaces, plusieurs emplacements, qui sont eux mêmes incompatibles. L’exemple le plus ancien de ces hétérotopies, en forme d’emplacements contradictoires, c’est peut être le jardin». Habitats diffus L’accès au ciel, aux massifs, à la mer et le végétal participent à la qualité des lieux
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Butte de la vieille chapelle: Point de vue
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«Dans une ville du littoral comme Marseille, on est dehors chez soi, et l’on est chaque jour ailleurs sans avoir besoin de quitter la ville» Baptiste Lanaspèze
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Je rejoins la butte de la Vieille Chapelle, une des nombreuses petites hauteurs internes que compte la ville. La rue devient bélvédère. Des lors, les hauteurs et les cadrages sur le paysage marseillais permettent de contextualiser la ville sur ce territoire de littoral et se confronter à ses composantes naturelles les plus emblématiques: Le vent, le soleil, les massifs, la mer, l’horizon, le végétal. L’ensemble évoque alors cette relation entre l’homme et la nature, cette friction entre l’urbain et le végétal, caractéristique de l’urbanité d’une ville littorale méditerrannéenne, où la plante entre pleinement dans la définition.
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La friche comme grainetier Dans le quartier de Ste Anne, boulevard Haïfa, caché par une clôture, je croise une friche qui n’en est pas vraiment une, puisque je devine là qu’un entretien périodique est réalisé. La strate herbacée partage l’espace avec quelques espèces de strates arbustives. Marseille se caractérise par ces petits bouts de nature sauvage, qui s’expriment là où la ville n’a pas encore rempli ses vides. Ils sont des petits relais de nature qui participent aussi à la diffusion de la plante en ville, autant sur le plan paysager qu’écologique. En effet, ces espaces, situés dans des milieux anthropisés à l’entretien régulier, officient comme un véritable grainetier naturel qui va ainsi, par l’action du vent,
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de l’eau ou de la faune, ensemencer divers micros lieux, rencontrés sur mon chemin. Le pied d’arbre, la brêche du bitume ou l’interstice entre la surface du trottoir et la façades sont autant de lieux qui font l’éloge des plantes vagabondes. La friche comme macro habitat, combiné à des phénomènes de dispersion par le vent, la faune ou propre à l’espèce, fait emerger des micros paysages à l’échelle de la rue. Cette flore spontanée pose les principes d’une architecture mouvante de l’espace public, vulnérable à l’ordre de l’aléatoire, aux règles du hasard, qui s’imposent dans un cadre jamais statique.
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Cercis siliquastrum Arbre de Judée
Echium vulgare Viperine
Autochorie Zoochorie, Anémochorie, etc.
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La friche comme macro habitat, lieu de regénération naturelle
Plantago lanceolata Plantin lancéolé 38
Sonchus oleraceus Laiteron commun
Centranthus ruber Valeriane des jardins
Pieds d’arbres, cicatrices du sol: micro habitat
Papaver rhoeas Coquelicot
Conium Maculatum Grande ciguĂŤ
Avena barbata Avoine barbue 39
1946
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2016, les limites du parcellaire sont identiques et quelques arbres sont conservĂŠs
LA bastide, quand le jardin structure la ville Toujours boulevard Haifa, de l’autre côté du trottoir, j’aperçois une bastide, en grande partie cachée derrière son rideau de chênes verts et de platanes. La bastide, forme urbaine typique du territoire et du récit de Marseille, raconte une manière de vivre d’une époque et une certaine relation entre l’homme et la nature. Lieu de villégiature, la bastide permet à la bourgeoisie de se retirer du bouillonnement de la ville dense historique, lieu du travail, et de profiter des aménités offertes par la campagne marseillaise. L’urbanisation intense des années 1960-
1970 s’est appuyée sur le parcellaire des bastides pour organiser les implantations d’immeubles. Souvent, les arbres existants, en isolés ou en alignements sont conservés et contribuent à la structuration et à la hiérarchisation de l’espace. Le système d’urbanisation en accord avec les limites du jardin et prenant en compte l’arbre existant a donné lieu aujourd’hui à des formes urbaines profitant de larges espaces et d’un couvert arboré dense, profitable aux habitants. Ce système évoque l’idée d’un urbanisme par le jardin.
« À droite, c’est la mer, et toute la contrée qui environne Marseille, sur la gauche, au bas des rocs, est couverte de petites maisons de campagne d’une éclatante blancheur, qu’on appelle bastides. Je crois qu’on pourrait bien en compter quatre ou cinq mille, chacune a son petit jardin, mais les arbres de ces jardins s’élèvent guère à plus de huit ou dix pieds. La blancheur éblouissante des bastides et des murs de clôtures blanchis à la chaux, se détache sur la pâle verdure des oliviers et des amandiers qui les entourent. » Stendhal, Mémoires d’un touriste [1838], Paris, La Découverte, 1981 ; dans son Voyage dans le Midi
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Bastide du boulevard Haïfa
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L’arbre au centre Dans le noyau villageois de Ste Anne, je me perds dans les rues calmes et peu traversantes. La largeur du boulevard Ste Anne ne dépasse pas les 10 mètres. Le gabarit de la rue pourrait laisser penser qu’aucun arbre ne peut se développer au regard de l’usage classique de la rue marseillaise, comme une juxtaposition de fonction liée en premier lieu à la circulation, surtout automobile. Ici, un cèdre bleu de l’Atlas, Cedrus atlantica, grille la priorité à la primauté de la voiture,
et se développe au milieu de la voirie. Contraintes de s’adapter, les circulations se dessinent autour de l’arbre qui instaure un nouveau rapport entre le végétal et la rue. Déployant ses branches, le cèdre profite de la faible hauteur des immeubles et fait fi des limites privé/ public. L’arbre majestueux en devient un élément structurant de la rue et officie comme un évènement, une surprise dans mon long arpentage.
L’arbre profite des faibles hauteurs des batiment pour se développer dans une largeur de rue assez restreinte
Les batiments bas profitent de l’ombrage sur la façades et sur les toits
R+1
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L’arbre situé au milieu casse les perspectives de la rue et par son isolement, devient un repère.
Un cèdre bleu de l’Atlas au milieu de la voirie
11 m
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L’ombre mais aussi l’humidification de l’air par effet d’advection de la masse arborée permet un rafraichissement de la rue.
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S’allonger, jouer, s’aérer
Le jardin de la magalone: changement de rythme Je me dirige vers le jardin de la Magalone, petit parc sur le boulevard Michelet. Le passage entre le large boulevard, bordé d’immeubles aux hauteurs imposantes et la petite entrée du parc offre une rupture d’échelle qui permet d’asseoir un changement d’ambiance. Bruyant et emprunté, le boulevard impose son rythme. Le parc, par son retrait et son calme suggère le sien.
Les arbres qui enlacent le parc permettent, par leur densité, une échappée sensorielle et visuelle «hors de la ville» dans la ville. Le parc de la Magalone, par son agencement et sa composition officie comme une véritable niche de nature dans l’espace explicitement urbain. Au dela de ces qualités spatiales, il produit des bénéfices sociaux et des services environnementaux indispensables et surtout
accessibles. En effet, les parcs de la ville, comme espaces publics, ne représentent qu’une infime partie des lieux arborés de la commune. Cela asseoit la problématique de l’accès aux espaces de nature en ville et de leur proximité pour chacun des habitants. En effet, si nous nous attachons seulement aux chiffres, Marseille ne dispose que de 7,6m2 d’espace vert par habitant alors que Strasbourg en compte 68m2 par habitant.
Source MPM, Mairie de Marseille, LPED-TELEMME
Espace végétalisé relevant d’un statut de propriété publique, dont les Espace arboré relevant du privé massifs représentent la majeure partie
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Jardiner en ville Non loin de là, au pied de l’unité d’habitation Le Corbusier, des habitants ont établi un potager, à l’ombre d’un platane, en s’appropriant une petite partie de la surface engazonnée. Sur une petite superficie, les habitants cultivent et échangent en même temps qu’ils amendent le sol par le travail régulier de la terre. Ils participent ainsi à l’enrichissement d’un sol par de simples actions et grâce à la permission d’utiliser un terrain d’action et d’expression. Des lors, par l’émergence de petits lieux dédiés, le jardinage devient une pratique possible pour les urbains. Il propose un rapport à la fois utile et nécessaire entre l’homme et la nature, par le biais du végétal.
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L’HUVEAUNE: L’EAU COMME MARQUEUR DU PAYSAGE
«En face de moi, je voyais cette magnifique Marseille, cette ville du midi par excellence; Elle est plantée au fond d’un amphithéatre formé par des rochers arides comme tous ceux de la provence. Mais au bas des rochers on aperçoit des arbres d’un vert foncé, qui marquent le cours de l’huveaune.» Stendhal, 1838, Memoire d’un touriste
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Plus loin, sur l’avenue de Mazargues, je croise l’Huveaune, un des trois principaux cours d’eau de la ville. Sa ripisylve, qui profite du peu d’espace que l’urbanisation lui a laissé, constitue l’élément végétal majeur, marquant ainsi le paysage et influant sur le confort thermique immédiat. En effet, ce cordon hydraulique rafraichit l’atmosphère, et draine une diversité floristique adaptée aux différents niveaux de l’eau. L’Huveaune rappelle l’importance de l’eau dans ce territoire sec méditerrannéen et souligne les caractéristiques d’un fond de vallon. Mis en écho avec l’éperon rocheux de Marseilleveyre, les couleurs, les ambiances et la flore sont totalement différentes. La topographie et le système hydraulique naturel permettent une diversité des paysages dans un milieu méditerranéen,
alternant entre milieu sec et milieu humide. Ce constat souligne la forte influence sur le climat. Marseille est soumis au régime climatique méditerranéen qui va fortement influencer la végétation. Il est donc important d’en rappeler les caractéristiques: Tout d’abord une sécheresse prononcée durant la saison estivale et une pluie qui s’exprime de manière brutale essentiellement en automne et au printemps. Ensuite, un fort ensoleillement qui offre une quantité de lumière importante sur le pourtour méditerranéen. Marseille profite d’une durée d’ensoleillement de 2800 heures par an. Et enfin des températures assez hautes en été (30° en moyenne) et douces en hiver (autour de 10°).
Les cours d’eau et talwegs dans la ville Aygalades
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L’huveaune 50
Les massifs
Populus nigra Peuplier noir
Pinus halepensis Pin d’alep
Fraxinus sp Frêne Erica multiflora Bruyère arborescente Platanus x acerifolia Platane
Rosmarinus officinalis Romarin
Asphodelus alba Asphodèle blanc Juncus acutus Jonc commun
Pinède et végétation de milieux secs Ripisylve et végétation de milieux frais»
Coupe entre l’Huveaune et l’éperon rocheux de Marseilleveyre: hétérogénéité des paysages, des ambiances, de la végétation liée à la topographie et au système hydraulique naturel
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PROGRESSION VERS LA VILLE DENSE Le quartier du rond point du Prado marque une première étape dans la bascule dans le centre ville historique dense. La densité augmente, les espaces se ferment, les formes bâties changent et ne laissent plus autant d’espaces perméables propices au développement de la plante. La profondeur des paysages se réduit et l’intrication entre ville et nature opère de manière différente et moins explicite.
Basculement
52
Place Castellane 53
54
Arrivée sur le vieux port p.80 Les parcs en ville, Ressource rare p. 78 L’arbre en ville, vecteur de pratique P. 76 Sauvage dans la ville P.74 Les avenues et allées plantées du centre ville P.70
Mouvement de végétalisation des rues P.66 DU délaissé urbain à la petite place de proximité P.64 LE cours Julien, Jardin urbain P.60
Dualité du minéral et du végétal P.58 De l’urbanisme végétal à l’arbre comme mobilier urbain P.56
55
De l’urbanisme végétal à l’arbre comme mobilier urbain Je pénètre dans le centre, par la rue de Rome, récemment rénovée pour l’arrivée de la troisième ligne de tramway. Cet axe est intéressant pour la manière dont il a été tracé historiquement. Avant même les premières habitations, deux alignements d’arbres ont été plantés pour signifier la future avenue habitée. Supprimé un temps, lorsque la rue de Rome était encore une «autoroute urbaine», les alignements d’arbres ont été plantés le long de la rue. «Réssuscités», ces alignements, ont semble-t-il, été introduits comme la dernière composante de l’aménagement, lors de de la dernière rénovation de l’artère, . En effet, les magnolias grandiflora ont été plantés sous les caténaires du tramway, présageant un élagage incessant durant leur développement. Dès lors, cela pose la problématique de la hiérarchisation dans la fabrique de l’espace public marseillais.
56
Plan 1785 source Archives municipales de Marseille
Plantation sous les catÊnaires de tramway: Le reflet d’une perte du rapport sensible au vivant?
57
Dualité du minéral et du végétal
Le centre ville se caractérise par ses nombreuses rues étroites à l’aspect très minéral. Dans son arpentage, il est facile de ressentir une certaine lassitude, par la répétition des matériaux utilisés, de l’organisation fonctionnelle des rues, ou encore le même accès au ciel, avec la même largeur de rue. Le rapport à la nature peut devenir intense si cette dernière s’affirme spontanément, au coin d’une rue sous la forme d’une vue sur le vert et blanc des massifs externes, la mer, la lumière mais aussi la plante, logées dans les vides de la ville dense.Les formes urbaines changent et laissent place à des jardins en coeur d’îlot. Le rapport à l’intimité, décrit dans les jardins privés des zones pavillonaires est interprété
ici sous une autre forme urbaine, plus haute, plus dense. Ouvert quelques fois sur la rue, le jardin laisse paraître la végétation qui s’y développe et agit sur la perception de l’espace public. De plus, il agit comme un îlot de fraicheur et d’humidité, nécessaire dans la ville ambiante. Les coeurs d’îlot arborés, dépendant d’un foncier privé, ont longtemps été vulnérables aux décisions parfois hostiles des propriétaires privés. Beaucoup d’entre eux sont aujourd’hui imperméabilisés. Le cadre administratif impose désormais, à travers le P.L.U. des restrictions quant aux constructions de coeur d’îlot afin de préserver ces vides, propices à une augmentation des espaces arborés en ville.
Stupéfaction! Lassitude... 58
Jardin de ville: IntimitÊ en coeur d’ilot 59
LE cours Julien, un cours jardin Je remonte maintenant vers le cours Julien, grand espace arboré perché sur une des collines marseillaises. Agrémentée d’une fontaine, la place affiche un herbier diversifié qui dénote avec les espèces floristiques utlisées en centre ville. Ainsi, sont plantés des cyprès de provence, Cupressus sempervirens, des oliviers, Olea europea, des tilleuls, Tillia cordata, des arbres de judée, Cercis siliquastrum, etc. Cette diversité floristique donne l’impression d’être au coeur d’un jardin. La place piétonne et l’espace au sol rendent possible un confort autour de
la végétation, par l’ombrage et la fraicheur apportée. Sous le Cours Julien, un parking souterrain s’étend sur une large partie de la superficie de la place. Les sous sols ainsi occupés ne laissent que peu de place aux systèmes racinaires des arbres, qui ne se développent que très peu. Cette situation trouve une certaine similarité avec d’autres places du centre ville marseillais. Se pose ainsi la problématique de la durabilité du végétal en ville et de l’impact à long terme sur le paysage urbain.
Le relief du centre ville
N 60
Colline
I. A.
0
500m
Le cours Julien, et ses différentes formes végétales
61
Les parkings sous les principales places arborées
Place publique Place arborée Parking souterrain
Le sous sol du Cours Julien encombrés par un parking souterrain: Une situation similaire à de nombreux espaces en centre ville 62
N
0
I. A.
500m
63 DesTillia cordata nanifiĂŠs
64
DU délaissé urbain à la petite place de proximité Au croisement de la rue Estelle et de la rue d’Aubagne, un petit espace répond à des pratiques et des usages similaires à une place. Issu d’un raccordement «maladroit» entre l’ancien chemin agricole de la rue d’Aubagne et d’une extension urbaine, plus récente, à la trame quadrillée, ce délaissé urbain, par l’agrément d’un troene du Japon, Ligustrum japonicum, et d’une fontaine, en devient un vrai espace public, sous la forme d’une petite place de proximité. La présence de l’arbre unique sur cette place agit comme une ponctuation végétale dans la trame urbaine composée essentiellement de rues minérales. Il agit aussi comme un repère spatial. Ces micro espaces peuvent répondre aux enjeux de croissance de la plante en ville, et servent de jalons entre des places arborées aux proportions plus grandes, dans une logique de continuité végétale en ville.
I. A.
L’arbre unique comme repère urbain 65
Mouvement de végétalisation des rues: ENtre faible accompagnement politique et fortes restrictions La rue de l’Arc, non loin de la petite place, présente une nouvelle forme de végétalisation de l’espace public. Ici, la rue est plantée et agrémentée d’arbustes d’ornement en jardinières ou en pot installés par les habitants. Dans une rue étroite à l’origine circulée, les habitants se sont transformés en jardiniers et ont modifié l’aspect général de la rue, initialement sale et peu entretenue. Cette initiative a permis une responsabilisation à la fois des habitants mais aussi des passants. Lors de la récente rénovation de la rue, les pouvoirs publics ont fait le choix d’accompagner cette initiative en réalisant des jardinières de pleine terre le long des façades. Il en ressort une rue jardinée où une relative
66
diversité floristique est visible. Mais c’est l’appropriation de l’espace public par les habitants qui offre un potentiel dans l’optique d’un développement de la plante en ville. Cependant, ces initiatives qui apparaissent dans de nombreuses rues marseillaises font l’objet d’une restriction de la part de la municipalité. En effet, une charte de végétalisation des rues est dernièrement apparue.Elle permet la mise en place de pots ou jardinières sur l’espace public seulement si le troittoir dépasse les 1m 40 de largeur. Au regard des nombreux trottoirs ne disposant pas de cette largeur, aux bénéfices de la circulation ou du stationnement automobile, ces initiatives habitantes sont aujourd’hui freinées.
Rue de l’Arc, seule rue aux plantations de pleine terre en centre ville.
I. A.
La rue étroite permet une autre forme d’expression du végétal en ville.
67
La nouvelle charte de végétalisation des rues marseillaises se présente plus comme un document restrictif que d’accompagnement. Il impose une largeur de circulation piétonne minimum dont bon nombre de trottoirs ne disposent pas.
68
Source Le Ravi
69
70
Gravure d’Alexandre de Bar
Les avenues et allées plantées du centre ville J’emprunte ensuite le boulevard Dugommier, avenue bordée de miccocouliers et de quelques platanes qui procurent une ombre indispensable sur ces larges ouvertures qui laissent rentrer les rayons chauds du soleil. Les premières allées plantées à Marseille apparaissent sur le cours Belsunce au XVII ème siècle mais se généralisent véritablement au XVIII et XIX siècle. Elles structurent ainsi les nouvelles phases d’extension de la ville. Les allées et avenues plantées sont ainsi les lieux de promenade où il est possible de jouir des qualités liées à la présence du végétal dans un espace large et agrémenté parfois de fontaines. Aujourd’hui, ces mêmes pièces urbaines sont synonymes de grands axes de circulation
encombrés, pollués et bruyants, où la place de la voiture est prépondérante. Dépendant d’autres paramètres comme le vent mais aussi de l’orientation des bâtiments, une étude (Merbitz, 2012)a prouvé que le couple circulation automobile/ arbre d’alignement pouvait avoir des effets néfastes comme l’accumulation des particules polluantes sous les frondaisons des arbres. Des lors, l’enjeu, en même temps que de réflechir au développement du végétal en ville, sera de projeter un autre fonctionnement de la ville, notamment en donnant une nouvelle signification à ses pièces urbaines comme ici les avenues et allées arborées.
Relevé de la pollution atmosphérique à marseille
Un centre ville fortement pollué
Source Air Paca
71
72
N
Arbres d’alignement et pollution atmosphérique 0
Le boulevard d’Athènes actuel est un exemple d’utilisation contemporaine de l’avenue plantée
I. A.
500m
Les avenues plantées, par leur qualification en axes principaux de circulation automobile, sont des lieux de pollution accrue. Le bénéfice de la présence du végétal s’en trouve des lors amoindri. 73
Sauvage dans la ville La végétation spontanée en ville étonne par sa capacité à se développer dans des milieux inattendus. Dans une rue étroite du quartier Belsunce, sur un immeuble à la goutière endomagée, des parietaires officinales, Parietaria officinalis, s’accrochent à la façade et profitent de l’humidité du mur générée par l’écoulement périodique des eaux de pluies. La plante souligne une certaine verticalité et apporte une spontaneité/subtibilité végétale bienvenue dans une rue minérale. Si la nature spontanée peut être associée à l’abandon, à la ruine, elle se doit aussi d’être intégrée comme une réponse efficace en terme de biodiversité urbaine. Elle répond aux enjeux de régénération naturelle de la plante en ville et peut être garante d’une diversité floristique en ville. L’enjeu repose alors sur une acceptation et une inversion du regard sur ce type de végétation.
74
Pariétaire officinale, Parietaria officinalis, le long d’une gouttière endommagée Rue du Petit St Jean, quartier Belsunce
75
L’arbre en ville, vecteur de pratique Le Cours Belsunce est le premier axe du centre ville à avoir été planté d’arbres d’alignement. Initialement planté de Micocouliers, Celtis australis, suivis de muriers, Morus sp. et puis d’Ormes, Ulmus campestris, le cours est aujourd’hui planté de platanes, Platanus x acerifolia. Leurs feuilles tamisent la lumière et procurent une ombre fraiche alors qu’une fois tombées, leur absence permet un réchauffement du cours et des façades pendant la période hivernale. Le cours, où la circulation automobile fut
un temps intense, laisse aujourd’hui plus d’aisance pour la circulation piétonne. Il est donc possible de profiter des bénéfices apportés par l’arbre sur le confort urbain. Il en devient une composante essentielle dans la vie sociale, associée à des pratiques et usages sur l’espace public: S’asseoir en terrasse sous un arbre rentre pleinement dans la définition d’une certaine urbanité méditerrannéene. L’enjeu de la croissance du végétal en ville s’accompagne d’une réfléxion simultanée sur le développement de pratiques pouvant y être associées.
Le Cours Belsunce, structuré par ses platanes 76
Réchauffement naturel hivernal
Ombrage estival sur les façades des immeubles du cours
Lumière hivernale sur le cours I. A.
Lumière filtrée et tamisée par les feuilles de platanes 77
Les parcs en ville, Ressource rare
Les principaux parcs dans la ville
Le jardin des Vestiges est le dernier jalon de mon itinéraire. Ce jardin met en scène les vestiges archéologiques du port antique de Marseille. Ce parc, peu accessible au public car protégé au titre des monuments historiques, représente un espace ouvert et dégagé important au vu de la densité du centre ville. Il met surtout en exergue la faible présence des parcs en ville, reproduction de la nature comme lieu de retrait, d’intimité et d’échappée au coeur de la ville dense historique. Jardin des Vestiges
N Parc
Faible nombre de parc en ville. Le jardin des vestiges n’est qu’un parc d’agrement peu ouvert au public 78
I. A.
0
500m
Jardin des Vestiges - Site du port antique
79
Mon itinéraire se termine sur le Vieux Port, site central et emblématique de la ville et par là même porteur, de par son récent aménagement, de la question de la plante en ville. Souvent sujet à des critiques quant à l’absence de végétation sur ses quais, excepté la présence d’un Laurier rose, Nerium oleander, et d’un figuier, Ficus carica, il porte la problématique de la conservation des vides dans la ville, essentiels à la compréhension des paysages urbains. Faut il planter partout? Remplir les vides de la ville par une végetation semble-il nécessaire? C’est par cette dernière interrogation que je termine mon arpentage. 80
81 81
82
Synthèse de l’itinéraire
83
La boîte à outilS
L’itinéraire des massifs au vieux port a ainsi permis tout d’abord de révéler une géographie et une topographie particulière. L’experimentation sur le terrain des différentes entités contextualise la présence du végétal et en dévoile les qualités spatiales, sociales, environnementales et écologiques associées dans ce milieu urbain méditerrannéen. L’ensemble forme ainsi un vocabulaire utile pour le projet de végétalisation du centre ville. Itinéraire sous format papier page 206 84
I. A.
85
LE VEGETAL EN centre ville: entre contraintes et potentiels L’arpentage à travers le centre ville marseillais a montré les contraintes et problématiques urbaines que la présence du végétal soulève et dont la prise en compte sera essentielle pour le projet. Espace public peu enclin à l’accueil du végétal: Hégémonie de la voiture Peu d’espace de nature en ville Durabilité du végétal en ville? Perte du rapport sensible homme-végétal
Imperméabilisation des sols, Encombrement des sous-sols
initiatives habitantes peu soutenues face aux logiques de l’espace public marseillais
I. A.
86 82
Des potentiels naturels, spatiaux et humains: Stratégie de diffusion de la plante EN CENTRE VILLE Pour autant, le parcours, à la fois dans le centre ville, à la fois dans sa totalité, relèvent des potentiels naturels, urbains et humains qui me permettent d’esquisser une stratégie de diffusion de la plante en centre ville. retrouver et activer les dynamiques naturelles
Soutenir/ amorcer des dynamiques humaines
Ré
fl ex io de i ns/ l’a ssu In rp es tu it en io ta ns ge
(Re) composer avec des pièces et formes urbaines
Adapté à la géomorphologie du centre ville I. A.
83 87
Une géomorphologie Atypique La géomorphologie du centre ville marseillais est marquée par un relief accidenté ou ondulé. Ce socle particulier a d’abord marqué l’histoire de la ville. Juchée sur la colline du Panier, la cité est ensuite descendue et gagne progressivement l’ensemble de ses vallons. Au delà du rapport historique, ce relief s’inscrit pleinement dans la pratique de la ville. Monter, descendre, grimper, s’essouffler, ou s’émerveiller face à une vue offerte par un point haut de la ville sont autant d’actions qui forment le quotidien dans le centre ville marseillais. C’est à partir de cette caractéristique geomorphologique que la stratégie de diffusion de la plante en centre ville va prendre corps, et plus précisement sur le vallon du Lacydon pour sa position centrale. « C’est là que s’agrègent les raisons d’attraction, de rencontre, de rassemblement». Marcel Roncayolo, Les territoire du temps
88
Colline 0
89 I.100m A.
N
90
0
200m
PARTIE 2: LE VALLON DU LACYDON
91
Les reliefs
A l’ORIGINE, UN COURS D’EAU Le vallon du Lacydon est délimité par la butte St Charles au nord et la butte St Michel (ou butte de la Plaine) au sud. Ces deux buttes culminent respectivement à 45m et 50m en leur points les plus hauts. Ces deux reliefs, caratérisés par des sommets en plateaux, forment les deux principales barrières naturelles du vallon. Ce vallon correspond au couloir géographique d’un ancien cours d’eau appelé le Lacydon. Il prenait sa source sur Le Jarret à l’Est, empruntait la butte Longchamp et se déversait dans l’ancienne crique correspondant à l’actuel Vieux Port.
Butte St Charles
Butte Longchamp
Butte des Carmes
Butte St Michel N
I. A.
0
92
100m
Butte St Charles Butte Longchamp Le Lacydon Butte St Michel
Butte des Carmes Amorce de la butte du Panier I. A.
Trait de côte originel
Amorce de la colline de la Garde
La topographie du site, avec l’ancien tracé hypothétique du Lacydon 93
Les Vues
Butte St Charles
Belvédère sur le vallon 1
Butte Longchamp
2
Les vues depuis les hauteurs permettent de comprendre le vallonnement, par l’apparition des toits, et la covisibilité permise entre les hauteurs internes du centre ville et l’apparition des massifs
3
4
Butte St Michel 5 6
N
I. A.
0
94
100m
1. Rue d’Aix
2. Escaliers St Charles
3. Rue St Vincent de Paul
4. Rue St Savournin
5. Rue Curiol
6. Rue des Trois Mages
95
Evolution de la tache urbaine du centre ville
Ville antique, première colonie grecque
Diversité de villes La ville se résume tout d’abord à la butte du Panier, où elle s’est implantée et il y a 2600 ans, lors de la colonisation héllenistique. Durant son histoire, Marseille connait plusieurs phases d’urbanisation et d’extension, essentiellement depuis le 17ème et 18ème siècle où elle sort de ses remparts et gagne des faubourgs. Si la ville s’est étendue, elle s’est aussi reconstruite sur elle même. De grosses opérations d’urbanisme sont venues perturber et détruire des pans entiers de certains quartiers. Palimpteste urbain, le centre ville présente alors plusieurs aspects et caractéristiques dans son urbanisme et son architecture plurielle. Dans son étendue, le fond de vallon présente
plusieurs phases et strates d’urbanisation. Le quartier Belsunce correspond à l’agrandissement de la ville qui a été ordonné par Louis XIV en 1666 au delà des anciens remparts. Les quartiers organisés autour des allées plantées Gambetta et Meilhan, correspondent aux extensions en dehors des nouveaux remparts, qui correspondent aujourd’hui au boulevard d’Athènes et Dugommier. Enfin la trame Bernex, du nom de son constructeur, avec son plan orthonormé, édifié aux XIXème siècle. Le centre Bourse et les tours Labourdette, à l’urbanisme moderne, sont l’illustration parfaite de cette ville palimpseste. Ils prennent place aujourd’hui sur d’anciens quartiers jugés insalubres.
1705
1785
1852
1916 96
LEs phases d’urbanisation
Trame Bernex orthonormée
Centre Bourse et les tours Labourdette Quartier baroque de Belsunce
XVII siècle XVIII siècle XIX siècle Construction XX siècle
Quartier des allées plantées
N
Boulevard d’Athènes 0
100m 97
I. A.
N
Présence végétale 98
0
100m
I. A.
VEGETAL PUBLIC/ PRivé
DANS LES INTERSTICES, L’ARBRE Cette diversité de «villes», marqueur de périodes et de manières de penser la ville différemment, présente plusieurs manières d’imbrication du végétal dans ses plans. Dans le vallon du Lacydon, plus les phases d’urbanisation sont récentes, plus le végétal est présent. Il se présente dans différents lieux à la fois publics (avenues, cours plantés, parcs) et privés (coeur d’îlot). Le végétal, ou l’arbre, sur le domaine public représente une faible proportion.
N
Végétal public Végétal privé
I. A.
0
100m
99
Les avenues arborées et les perspectives Dans le vallon, le végétal du domaine public concerne essentiellement les arbres d’alignement des principales avenues et boulevards. Au delà de leur fonction de desserte, certaines de ces pièces urbaines mettent en valeur un patrimoine par la mise en perspective. Dans cette partie, de nombreux édifices ou monuments sont situés dans l’axe d’une avenue, comme la gare St Charles, l’église des Réformés, le palais Longchamp, ou l’obélisque de la place des Capucines. Au delà du cadrage formé par le bâti, ces perspectives sont dessinées par des alignement d’arbres. Cette mise en vue soulignée par les cadencement des troncs et le volume des houppiers crée alors une interdépendance patrimoniale entre l’arbre et le monument.
100
Les principales avenues arborées
1
2
3
4
5
N
Axes principaux
I. A.
0
100m
2. Le cours Belsunce arboré et la Porte d’Aix
1.Le palais longchamp et son boulevard arboré: Les arbres voilent subtilement l’édifice
4.L’Obelisque de la place des Capucines, soulignée par les tilleuls
3.Gare St Charles et ses miccocouliers
5.Les allées Gambetta et l’église des Réformés
101
Vue aérienne depuis le parc Longchamp sur l’ensemble du vallon jusqu’au port 102
source «Territoires du temps», Marcel Roncayolo
Ici coule une avenue Les axes arborés sont comme des ripisylves artificielles qui structurent la ville et «coulent» en son sein. Le boulevard Longchamp et la Canebière, tous deux arborés, suivent à peu près l’ancien cours d’eau du Lacydon. Dés lors, les autres avenues plantées qui croisent ces deux axes évoquent des affluents imaginaires.
I. A.
Avenues arborées Le boulevard Longchamp et La Canebière, interprétation contemporaine du Lacydon, irrigués par leur affluents arborés
103
Les quatre séquences urbaines
Sequences URBAINEs: Réveler les Potentialités La difficulté d’analyser d’un seul tenant ce vallon aux multiples visages m’oblige à séquencer le site d’étude. La mise en superposition du relevé de la topographie, des différentes phases d’urbanisation, du tracé des avenues, me permet de distinguer différentes séquences urbaines à la fois objectives et subjectives. L’étude de ces séquences permet de révéler les potentialités de projet. N
I. A.
0
104
100m
1. le quartier Longchamp et sa trame orthonormée
2. les quartiers thiers et du chapître autour des allées plantées
3. Belsunce et sa trame baroque
4.Le centre bourse et ses abords 105
1.quartier Longchamp
106
107
1. Le quartier Longchamp, ou l’arrivée de l’eau en ville
Planifié en même temps que la construction du palais Longchamp, le quartier du même nom fait le relais entre les dernières extensions urbaines du XVIII siècle et le lieu qui célèbre l’arrivée de l’eau à Marseille. En effet, point d’arrivée des eaux de la Durance canalisée, le palais a été construit dans l’objectif de célébrer l’arrivée de l’eau en ville. En même temps que l’eau modifiait la campagne marseillaise et ses paysages
Boulevard Longchamp
agricoles, elle allait développer la végétation du centre ville. Les alignements et les quelques parcs publics, notamment celui de la colline Puget, ont pu ainsi profiter de cette alimentation en eau et avoir une tout autre diversité floristique. A l’occasion de la construction du monument, un parc est créé au dessus, le parc Longchamp.
sur le boulevard Longchamp ont permis l’installation de fontaines pour prolonger la manifestation de l’eau en ville. Mais ces dernières n’ont quasiment jamais fonctionné. Aujourd’hui, elles servent de jardinières, plantées par les habitants. Le lien entre le palais, son eau et sa fraicheur n’est prolongé que par la frondaison des platanes et tilleuls plantés sur le boulevard Longchamp.
Recemment, les aménagements du tramway
Parc et palais Longchamp
N
Des fontaines comme jardinières I. A.
108
0
100m
Une «ripisylve» sans sa rivière
109
1. Le quartier Longchamp
Une trame urbaine orthonormée Le quartier Longchamp du XIX siècle magnifie le palais du même nom par l’orientation de l’ensemble de sa trame urbaine. Le boulevard Longchamp et les rues parallèles sont axés dans l’alignement du monument. Quartier assez étendu dans le fond de vallon, les rues droites et minérales en deviennent longues dans le cheminement, par le peu d’effet d’étonnement et de surprise produit dans leur parcours.
La longue rue Consolat, avec comme point de mire, la végétation du parc Longchamp, comme seul étonnement dans l’observation de cette rue à l’aspect minéral certain. 110
Faible ouverture au ciel
1,5m
8m
1m I. A.
Une bonne partie de la largeur de la rue est réservée aux voitures. Les proportions entre la largeur de rue et hauteur d’immeubles changent sur l’ensemble de la rue Consolat, faisant varier l’entrée de la lumière.
Coupe longitudinale de la rue d’Isoard
Boulevard Camille Flamarion Bd de la Libération Boulevard Longchamp
Rue Consolat
I. A.
0
A
20m
B
A
B
I. A.
Les rues adjacentes parrallèles à la pente, affirment seules la topographie du site. 111
1. Le quartier Longchamp QUand le coeur d’ilot végétalisé s’ouvre à la rue
Dans son architecture et ses formes urbaines, le quartier Longchamp dispose de nombreux coeurs d’îlots végétalisés. De manière assez régulière, des ouvertures dans les façades favorisent une visibilité depuis la rue. Cette caractéristique permet une meilleure entrée de la lumière dans la rue, et un espace conséquent. Ces ouvertures correspondent à une simple séparation entre le coeur d’îlot et la rue par un mur ou un immeuble ne disposant que d’un étage. Ce dégagement laisse souvent l’occasion à la végétation de déborder dans l’espace public et diminuer l’aspect minéral de la rue. Il permet aussi dans une rue relativement étroite d’avoir un volume conséquent disponible ponctuellement.
Ouverture ponctuelle
10 m
Le quartier Longchamp possède de nombreux coeurs d’îlots végétalisés, qui se laissent parfois entrevoir, grâce à des ouvertures, depuis l’espace public, comme ici la rue d’Isoard
Coupe longitudinale de la rue d’Isoard Boulevard Camille Flamarion Bd de la Libération Boulevard Longchamp
Rue Consolat
I. A.
A
112
0
Ouverture sur coeur d’îlot
20m
B
Rue Louis Grobet
Rue Bernex
Rue Clapier
Rue Louis Grobet
Rue Esperandieu
Croisement rue Consolat et rue Esperandieu
113
1. Le quartier Longchamp Les délaissés
Le raccordement de la trame quadrillée et de l’ancien chemin agricole a produit des espaces délaissés. Dans les longues rues du quartier au cadre strict, ces micro espaces en triangles sont des petites aérations dans le cheminement à travers le quartier. Ces desserrements dans la trame urbaine permettent une interaction plus aisée avec les éléments naturels comme le ciel, le soleil. Aujourd’hui, rien ne s’y passe. Ils sont utilisés comme des zones de stationnement, semble t-il à la fois réglementées et anarchiques. Ils représentent pourtant des lieux potentiels de rencontres et de sociabilité dans le quartier. N
Trame orthonormée Ancien chemin agricole
I. A.
1
114
2. Croisement entre la rue d’Anvers et la rue Leon Bourgeois
2
0
100m
Respiration et interraction avec la lumière du soleil
14m Ă 20m
1. Croisement entre la rue Leon Bourgeois et la rue Consolat
I. A. 115
116
1. Le quartier Longchamp
Dissonance entre pratique socialE et aménagement de la rue Les rues du quartier Longchamp sont essentiellement des rues de petites dessertes qui ne connaissent pas une grande animation. De nombreux locaux en pied d’immeuble sont fermés ou utilisés comme garages. Cependant, certains locaux servent d’atelier d’artistes, ou sont occupés par des associations, des centres culturels, des cafés associatifs, ou bien des petits théâtres, notamment rue Consolat. Un dépose livre a même été créé en pleine rue. Cela procure, d’ailleurs, au quartier une ambiance «bourgeois bohème». Ces activités, lorsqu’elles «débordent» dans la rue, créent une interface marquée par l’installation de jardinières, ou même d’une chaise, qui occupent la rue. La configuration et l’occupation de l’espace public actuel ne permettent pas pleinement les débordements de ces activités dans la rue comme possible vecteur d’animation. En effet, la circulation automobile, bien que faible sur ces axes de dessertes, et le stationnement des voitures, s’accaparent une majeure partie de la rue qui en devient une rue parmi tant d’autres dans son aménagement.
Terrasse spontanée d’un café associatif, rue Consolat
117
Le boulevard Longchamp, par sa largeur, son aménagement et la présence des arbres, offre un cadre urbain propice à la marche, à une pratique aisée et apaisée de l’espace public. Se promener, se balader, déambuler sous la voute végétale forment un cortège de pratiques sur cet axe adapté à la marche. 118
La rue Consolat, parallèle au boulevard Longchamp, présente un autre cadre urbain. Se contorsionner, lutter, éviter et s’échapper forment le vocabulaire de la marche face à la configuration de la rue, et de certaines pratiques. 119
120
2.Les allĂŠes plantĂŠes
121
2. Les allées plantées
Une position topographique et urbaine Gare St Charles
Quartier de la gare Allées Gambetta
A
N
B Allées de Meilhan
I. A.
La plaine
0
Les allées Gambetta et les allées de Meilhan correspondent aux seuls espaces urbains du fond de vallon sur cette séquence urbaine. Les allées sont ceinturées par deux quartiers, tous deux flanqués sur les pentes: Au nord par le quartier de la gare qui fait le lien entre la gare St Charles et les allées Gambetta. Au sud, le quartier Thiers qui fait la liaison entre les allées de Meilhan et la Plaine, située en point haut. Ces deux quartiers aux rues étroites, par leur implantation sur les pentes et par leur structuration, sont tournées vers les allées Gambetta et de Meilhan. Cette orientation fait de ces pièces urbaines des lieux structurants dans la trame urbaine. Mais le sont-elles en termes de pratiques et d’usages?
100m
Quartier Thiers
Coupe longitudinale du vallon
0
A 122
50m
B
Rue Senac, quartier Thiers, plongeant sur les allĂŠes de Meilhan
Rue Senac, quartier Thiers, plongeant sur les allĂŠes de Meilhan
123
2. Les allées plantées Un rapport historique et patrimoniale
Les allées Gambetta et de Meilhan racontent la ville qui s’est construite autour de ses pièces urbaines arborées. Construites depuis les anciennes portes de la ville, elles sont les entrées pour les habitants des quartiers est. Les allées sont tracées et plantées d’arbres alors que le quartier n’est encore constitué que de plaines agricoles. L’urbanisation postèrieure s’est ainsi naturellement organisée autour de ces axes, en fond de vallon, lieux autrefois de promenades, de fraicheur et d’ombrage provoqués par une véritable «forêt urbaine». Plan Razaud, 1743, Archives municipales de Marseille
Des allées tracées depuis les remparts dans ce qui était autrefois encore des cultures
124
Photographie vers 1940, archives municipales de Marseille
Les allĂŠes plantĂŠes Gambetta et Meilhan, forĂŞt urbaine en fond de vallon. 125
2. Les allées plantées
Aujourd’hui, une Rupture? Ce lien aujourd’hui entre les allées en fond de vallon et les rues qui s’y jettent n’est plus aussi évident. Tout d’abord, ces pièces urbaines n’ont plus le même aspect et la même structuration/ configuration spatiale. Pour exemple, les alignements ont perdu leur splendeur, par suppression de lignes d’arbres et par la construction du parking souterrain. Les allées de Meilhan, qui épousent l’axe de la Canebière, disposent d’une large surface piétonnisée. Cependant, les circulations des tramways et des voitures sur La Canebière segmentent dans sa largeur l’espace public et impactent les circulations piétonnes. Mais c’est essentiellement sur les allées Gambetta que la circulation automobile s’exprime de manière prépondérante et a un effet à la fois spatial et environnemental.
126
Les frondaisons des Tillia cordata des allées Gambetta, procurent une ombre fraiche sur les trottoirs
Les allées Gambetta Large ouverture, respiration dans la trame urbaine
I. A.
5m
Circulation piétonne
3 à 5m
Terre plein surélevé par des murets: Cloisonnement de l’espace public. Ils répondent cependant au manque de bancs publics
18m
Voies de circulation
3 à 5m
Terre plein surélevé
3 à 5m
Circulation piétonne et terrasses de cafés
PARKING SOUTERRAIN 127
2. Les allées plantées Sous les tilleuls
La préservation des quelques alignements sert de cadre à des usages et des pratiques le long des allées. S’asseoir en terrasse, ou sur les murs des allées Gambetta afin de profiter du confort apporté par les tilleuls,Tillia cordata, sur l’espace public sont des pratiques visibles tout au long de la journée. Elles sont surtout révélatrices du potentiel de ces allées en tant qu’espace public et centralité majeure de ce fond de vallon.
128 Marcher, se promener, se balader
Se reposer
Palabrer
S’asseoir en terrasse
129
3. Belsunce
130
131
3. Belsunce
Quartier baroque Le quartier Belsunce est né de l’agrandissement de Marseille en 1666, sous ordre du régime royal. Il marque l’extension de la ville hors des remparts et se veut être le symbole du pouvoir monarchique sur la ville. Construit sur le modèle baroque, trois rues sont orientées en patte d’oie. Ce plan baroque se conjuque cependant à une trame orthogonale plus classique. N
I. A.
2
1
0
100m
1.Place des Capucines et les rues en pattes d’oies 132
2.Le cours Belsunce arboré
133
Faible entrée de la lumière
3. Belsunce
Marche à l’ombre Les rues présentent à peu prés le même profil. Faible largeur, façades hautes et rapprochées, ferment et cadrent le paysage. La lumière n’y pénètre que très peu tout au long de la journée, plongeant les rues dans une ombre qui procure une fraicheur confortable en été, accentuée par le vent et ses effets Venturi. Cette impression de resserrement est cependant atténuée par les perspectives depuis les positions en hauteur ou les profondeurs de certaines rues. Celà a pour effet d’atténuer cette impression de confinement et offre des échappées visuelles sur l’extérieur du quartier, notamment sur les tours Labourdette ou bien encore les massifs ceinturant la ville.
Rue Nationale
1m
1m 7m 9m
134
I. A.
Rue Longue des Capucins Rue des Dominicaines
Rue des petites Maries
Rue Longue des Capucins
Rue du Baignoir
Rue du Tapis vert
135
3. Belsunce
sortir sa chaise et occuper la rue Quartier cosmopolite, il est le reflet d’une ville en lien étroit avec les pays de l’autre rive de la Méditerranéen. Il est habité par une communauté algérienne importante, même si le quartier se tourne aujourd’hui vers le logement étudiant. Les chibanis, «vieux», «vieillard» en arabe, sont des immigrés travailleurs venus en France durant les trente glorieuses. Ils sont facilement reconnaissables dans le quartier par leur manière d’être physiquement (moustache, petite canne, même s’il ne faut pas tomber dans le cliché) mais surtout par leur manière d’occuper l’espace public. Assis sur une chaise, devant un perron de porte ou un commerce, en petit groupe, les chibanis palabrent à l’ombre des immeubles et «tiennent» la rue en restant assis. Ces petites scènes urbaines racontent une appropriation de l’espace commun des rues étroites du quartier.
136
I. A.
«Les chaises, je les sors pour les chibanis. Comme ça, ils peuvent se reposer. Même s’ils ne sont pas clients,» Aissa, commerçant
137
3. Belsunce
Chariots, cartons et klaxons Les activités commerciales du quartier Belsunce sont tournées essentiellement vers le textile. De nombreux grossistes en vêtements occupent les rez de chaussée des immeubles, principalement autour de la rue du Tapis Vert. Il n’est ainsi pas rare d’entendre les roues des diables chargés de cartons pleins sur
Déchargement
138
les trottoirs ou d’entendre les klaxons des voitures bloquées par le déchargement des livraisons des camions. L’espace public est ici le support d’usages et pratiques multiples qui se font parfois dans la confrontation. Les circulations piétonnes, le stationnement et le traffic automobile, les livraisons sur la route dans ces rues étroites provoquent dès lors des conflits d’usages non négligeables.
Chariots en attente
Livraisons
Nombreux grossistes en textiles
139
3. Belsunce
Les coeurs d’îlots, entre resistance végétale et fermeture Lors de sa construction, le quartier Belsunce comptait de nombreuses cours arborées à l’intérieur des îlots bâtis. Leur ouverture au ciel, et leur exposition au soleil, pour certaines contrastent avec la faible largeur des rues du quartier. Ces pièces urbaines répondaient à des besoins de consommation propre, puisqu’il est possible d’imaginer la présence d’arbres fruitiers au sein des jardins privés. De nombreux hôtels particuliers avaient ainsi des petits jardins d’agrément qui, par la présence d’arbres, offraient ombre et fraicheur.
De nombreux jardins composent les coeurs d’îlot
Plan Razaud, 1743, Archives municipales de Marseille
N
I. A.
140
0
100m
N
Le végétal, aujourd’hui, ne représente qu’une faible surface du coeur d’îlot
0
10m
141
Aujourd’hui, ces pièces urbaines se sont fortement imperméabilisées et construites. Les nombreux commerces en rez de chaussée se sont agrandis sur les cours intérieures, afin de gagner en espace de stockage.
Certains servent de parking couvert. Ces coeurs d’îlots, ont perdu leur rôle de support pour le végétal. Pourtant, ces pièces urbaines, au regard du tissu urbain de Belsunce, sont un des seuls espaces
assez ouverts et larges pour recevoir une végétation d’importance et atténuer les températures ambiantes du coeur de ville.
Jardin d’un ancien hotel particulier, rue des Dominicaines
Coupe du coeur d’îlot
I. A.
142
0
20m
Les commerces ou garages en rez de chaussé ont récupéré l’espace central en coeur d’îlot et s’en servent comme lieu de stockage ou de parking.
Coupe du coeur d’îlot
I. A. I. A.
0
20m
143
4. Le Centre Bourse et ses abords
144
145
4. Le centre bourse et ses abords Rupture de ville
Cette partie de la ville a connu de grandes pertubations dans sa trame urbaine. Dans les années 1920, les pouvoirs publics entreprennent la démolition des quartiers dit de «derrière la Bourse». Qualifiés d’insalubres, ils laissent place à un vaste terrain vague jusque dans les années 60 où les tours Labourdette sont construites,
Ancienne rue du quartier dit de «derrière la Bourse».
146
suivies dans les années 70, du centre commercial dit «Centre Bourse». Cette nouvelle portion de ville moderne détonne par ses formes urbaines , ses hauteurs et sa structuration dans le coeur de ville. Conçu sur les logiques de l’urbanisme fonctionnel (grande hauteur d’immeuble, surface dégagée au sol, toit terrasse), cet
ensemble a été réflechi comme une ville contraire de la ville resserrée. Cela a pour effet une rupture d’échelle importante dans le paysage urbain, notamment depuis le cours Belsunce où les façades historiques du cours font face aux imposantes tours désaxées.
Fonds Roger Aymard
I. A.
Cours Belsunce: confrontation de deux ÂŤvillesÂť
147
4. Le centre bourse et ses abords différents lieux...
Cet ensemble aujourd’hui se compose de plusieurs lieux: - Les tours Labourdette et leurs squares - Le centre Bourse et son toit terrasse, utilisé comme local technique
1
2
3
4
- Le terminal des bus accolé au centre bourse - Le jardin des Vestiges - Site du port antique, seul espace perméable et végétalisé.
I. A.
ép
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148
Vieux Port
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1. Le jardin des Vestiges - Site du Port antique
2. Le toit terrasse du centre Bourse
4. La gare de bus
3. Les squares des tours Labourdette
149
4. Le centre bourse et ses abords ... Les mêmes atouts
Si cet ensemble comprend des parties bien distinctes, les volumes dégagés au sol du fait de la grande hauteur ou de l’étendue des batiments génèrent des profondeurs de champ et de larges espaces assez semblables. Cette aération dans le tissu urbain dense et resserré du centre ville laisse pénétrer pleinement le soleil et devient une aire d’expression de la puissance du vent. Pris dans son ensemble, le site présente une opportunité spatiale importante en plein coeur de ville. Coupe de «l’ensemble» centre bourse
A
150
A
I. A.
B
Parc Longchamp: 8ha
Centre Bourse et ses abords: 4ha
La Plaine: 2ha
Vieux Port: 1ha
I. A.
B
151
Différentes séquences urbaines aux potentialités multiples...
0 152
100m
I. A.
Ces différentes séquences urbaines présentent des caractéristiques propres, en termes de trame urbaine, d’espac public, de pratiques et d’usage et de présence/ absence du végétal. Leur étude a permis de contextualiser les sites d’intervention et de revéler certains potentiels et enjeux spatiaux, environnementaux et sociaux sur lesquels le projet peut déjà s’appuyer.
153
... Sur un socle commun:
Les hauts plateaux: Support d’une végétation sèche Les pentes/ les coteaux: Transition végétale progressive entre les hauts plateaux et les fond de vallon frais
Les pourtours de la calanque, témoins d’une influence maritime
Le fond de vallon: Végétation de milieux frais, support d’une «ripisylve urbaine»
I. A.
154
Stratégie: Une diffusion du végétal pour affirmer le vallon du lacydon Ces séquences urbaines singulières reposent pour autant sur un socle et une situation géographique unique qui permettent une première lecture d’ensemble du site. Cette lecture formalise une stratégie d’action territorialisée à l’échelle du vallon. La stratégie de développement et de diffusion de la plante en ville sur ce site permet d’affirmer/ réaffirmer le lien entre un socle à la topographie particulière et la ville. Il en ressort différentes manières de végétaliser le site, caractérisées en premier lieu par sa topographie et sa géographie: - Les hauts plateaux, sont ainsi caractérisés par une végétation dite sèche, et alternent les situations ombragées ou ensoleillées.
- Les pentes, transition topographique, sont signifiées par un jeu subtil entre descente de végétation de milieux secs des hauts plateaux et un débordement de la végétation de fond de vallon - Les fonds de vallon sont le support d’une végétation de milieux frais, luxuriante, et débordante, traversés par une «ripisylve urbaine» - Les pourtours de la calanque du Lacydon, sous influence maritime, s’orientent vers une végétalisation de bord de mer témoignant du lien entre la morphologie, un vallonement, et une géographie, un littoral.
155
156
PARTIE 3: MISE EN PROJET
157
Un schéma directeur pour la végétalisation du vallon du Lacydon
Cette lecture par la morphologie et la géographie permet donc de dessiner une stratégie de diffusion de la plante à l’échelle du vallon. Cette stratégie oriente alors l’élaboration d’un schema directeur de végétalisation sur l’ensemble du vallon du Lacydon, du parc Longchamp aux Vieux port. Ce programme de végétalisation permet dés lors, en même temps qu’une affirmation de la plante en ville, de modifier, d’aménager et de requalifier les espaces publics sur l’ensemble du vallon, et d’en valoriser certains usages et pratiques existants tout en renouvellant
d’autres. Element majeur de ce plan, l’eau, irriguant les espaces publics du fond de vallon s’exprime sous forme de bassins, de fontaines, de canaux, de plans d’eau. Ce vocabulaire hydraulique étire la présence de l’eau en ville, au delà des bassins du Palais Longchamp. La continuité produite rappelle la présence de l’ancien Lacydon. Afin d’illustrer les grands principes de ce schéma directeur tout en s’adaptant aux particularités de chaque site, 4 zooms de projet sont proposés.
VOcabulaire hydraulique des espaces publics du fond de vallon
I. A.
158
Schéma directeur de végétalisation du vallon du lacydon
SITE 1: RUE D’ISOARD
SITE 3: Belsunce ouvre ses coeurs d’îlot SITE 2: LES ALLées plantées SITE 4: Un grand parc central
Espaces publics des hauteurs, exploitant les belvédères et caractérisés par un micro climat chaud, marqué par une végétation dîte sèche Espaces publics des pentes, transition végétale entre hauteurs et fond de vallon Espaces publics du fond de vallon, frais, ombragés, irrigués, où le végétal dit humide s’associe à l’eau.
N
Espaces publics de bord de mer, marqués par une végétation de littoral. 0
100m 159
I. A.
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Vue projet
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Arbres existants
2.
Végétal projeté (arbres, arbustes)
1.
4.
Bassin d’agrément, de proximité
Rue
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Canaux d’irrigation composés de martelières
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160
20m
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I. A.
plantés
Traitement du sol en stabilisé Palier végétale pour marquer la topographie
SITE 1: RUE D’ISOARD Quartier Longchamp, quand les eaux de la durance sortent du palais Le quartier Longchamp est la première étape de la «mise en eau» du fond de vallon par le prolongement des eaux de la Durance au delà du Palais Longchamp. L’ensemble du site est aménagé selon la position géographique et topographique de chaque partie. Ainsi la rue Consolat et la petite place au croisement Consolat-Leon Bourgeois voient l’arrivée de l’eau et d’une végétation dite humide. Des canaux et des bassins permettent l’irrigation de plantes adaptées au milieu
humide, comme les rivières.
topographiques par le végétal et illustrer une diversité floristique.
Au contraire, le boulevard Camille Flamarion, longeant la crête de la butte Saint Charles, est planté de végétaux dits secs, se rapprochant de plantes rencontrées dans la garrigue. Entre les deux axes, la rue Isoard marque le lien. Les nombreuses ouvertures sur les coeurs d’îlots végétalisés depuis la rue sont mis à profit pour planter des grands sujets d’arbres, marquer les niveaux
Ces paliers plantés ponctuent la déambulation dans la rue, par la présence de différentes strates végétales: vivaces, arbustes, arbres. La rue change d’ambiance, propose un nouveau partage entre les différents modes de déplacement et suggère aux habitants un nouveau rapport à l’espace public.
Coupe projet longitudinale de la rue d’Isoard:
Boulevard Camille Flamarion Bd de la Libération Boulevard Longchamp
Rue Consolat I. A.
A
0
Palier des hauteurs Palier intermédiaire
20m
B
Palier de fond de vallon Les ouvertures sur les coeurs d’îlots permettent la plantation de gros sujets
161
162
1. La rue Consolat, situĂŠe en fond de vallon, dispose de bassins
I. A.
Rue consolat, un nouveau partage de la rue Au croisement de la rue Consolat et de la rue d’Isoard est placé un petit bassin d’eau, créant un écrin de fraicheur. Associé à un arbre de petite taille en cépée, ici un micoccoulier de Provence, Celtis australis, le bassin conjugué au végétal permet de créer l’étonnement dans le parcours de cette longue rue.
Coupe projet rue consolat
De plus, l’accès à l’eau sur l’espace public ombragé permet de créer un nouvel espace social. En effet, les habitants peuvent utiliser cette eau pour arroser les nombreuses plantes en pied d’immeuble. Afin de conforter les circulations piétonnes, l’appropriation de l’espace public par les habitants ou par les associations, ateliers d’artistes, etc, la rue est aménagée en plateau piéton. Le sol est traité en pavé «recyclé». L’ambiance qui en résulte induit les automobilistes à lever le pied. La rue est ainsi partagée entre espace piéton confondu à l’espace automobile, espace planté, stationnement et lieux d’expression de l’eau. I. A.
7m
1,5m
Voie de desserte et circulation piétonne espace planté Plateau piéton
Bassin d’agrément et arbre d’accompagnement
2m
Circulation piétonne et espace planté 163
I. A.
2. Les canaux d’irrigation à fond perméable et les ouvertures de façades permettent l’implantation de grands sujets de milieu rivulaire et créer ainsi un palier végétal rue d’Isoard.
164
Rue d’isoard: les canaux plantés pour affirmer le fond de vallon L’ensemble des espaces en point bas du quartier Longchamp est le support de nombreuses ouvertures de petits canaux urbains afin de conforter l’effet «ripisylve urbaine». Leur présence permet un abaissement des températures sur le réseau viaire emprunté et induit une variation thermique et floristique entre fond du vallon et hauteur.
Coupe projet rue d’isoard
Ainsi, dans le bas de la rue d’Isoard, un petit canal est crée et s’inscrit de part et d’autre de la largeur de la rue. Le fond des canaux est perméable afin d’assurer une végétalisation de ces derniers. Ici, l’ouverture sur le coeur d’îlot laisse un large volume disponible, occasion de choisir des arbres de grosse ampleur de milieu rivulaire. L’intensification du végétal, la présence importante de l’eau et une démarcation dans le traitement du sol, ici du stabilisé, permet de signifier un palier, officiant ainsi comme un évènement, une surprise dans le parcours de la rue.
I. A.
2m
1 à 1,5m
3,5m
2,8m
Circulation piétonne
Canal planté
Voie de desserte
File de Stationnement épisodique Plateau piéton
2m Circulation piétonne 165
Le jardinier aygadier Les canaux plantés sont mis en eau à différentes fréquences selon les végétaux de rivière ou de bassin choisis. La mise en eau se fait par le biais d’une martellière. Ainsi, la création d’un nouveau métier, le jardinier-aygadier permet d’avoir une gestion par l’homme de ces dispositifs de mise en eau. Le jardinier-aygadier est le fruit de l’association entre la connaissance du végétal et l’ingénierie hydraulique. Sur les caractéristiques des plantes utilisées, il est capable d’estimer la fréquence adéquate de mise en eau de chaque canal.
Alnus glutinosa
Populus nigra
Aulne glutineux
Peuplier noir
Sa gestion du végétal permet d’entretenir les canaux plantés et d’en valoriser les déchets par leur utilisation pour enrichir les sols urbains.
166
Corylus avellana
Cornus sanguinea
Noisetier commun
Cornouiller sanguin
Typha latifolia
Nasturtium officinale
Equisetum sp.
Eupatorium cannabium
Epilobium hirsutum
Massette à larges feuilles
Cresson de fontaine
Prêle
Eupatoire à feuille de chanvre
Epilobe hirsute
DiversitĂŠ des canaux avec frĂŠquence de mise en eau
I. A.
167
Le pavé marseillais, garant de la perméabilité des sols urbains Processus de fabrication du pavé à base de bitume recyclé
I. A.
168
Jardiner le devant Dans le nouveau partage de la rue, les espaces le long des façades d’immeubles sont propices à la plantation en pleine terre. Le revêtement de la rue en pavés en joints sables permet un espace public modulable. A la demande de l’habitant, le jardinier-aygadier du vallon du Lacydon retire les pavés et ouvre une fosse de plantation.
Processus de végétalisation en pleine terre par les habitants
Cette modularité de l’espace public permet, ici, d’accompagner et soutenir les iniatives de végétalisation habitante et de créer des conditions de vie durables pour la plante.
I. A.
169
3. Le boulevard Flammarion transformÊ en boulevard pinède
170
I. A.
Camille flammarion, un boulevard-pinède
Pinus halepensis Pin d’Alep
En haut de la rue Isoard, le boulevard Camille Flammarion s’inscrit sur le long de la ligne de crête de la butte St Charles. Il se différencie du boulevard Longchamp planté de feuillus (platane, tilleuls) proposant une ombre fraiche, par l’implantation d’une végétation dite sèche, composée de pins et d’espèces arbustives méditéranéennes.
Pinus pinea Pin pignon
Les longs troncs et les hauts houppiers des pins permettent de longues perspectives et des percées visuelles. Des assises sont instalées pour profiter de la lumière tamisée, des teintes de couleurs grises et en hiver de l’ombre sèche créée par les pins.
Asphodelus alba
Erica multiflora
Asphodèle blanc
Bruyères à nombreuses fleurs
Pistacia lentiscus
Quercus coccifera
Viburnum tinus
Cistus albidus
Euphorbia characias
Pistachier lentisque
Chêne kermes
Laurier tin
Ciste cotonneux
Euphorbe des garrigues 171
I. A.
172
4. Au croisement des rues Consolat et Leon Bourgeois, un frêne à fleur associé à un bassin ponctue l’arpentage et invite à l’arrêt sous sa frondaison
Du délaissé à la Place: L’arbre unique comme créateur d’espace Le croisement des rues Consolat et Leon Bourgeois offre les potentialités d’une place de proximité. Le projet les révèle par la mise en place d’un bassin, par un traitement du sol en plateau piéton pavé et en stabilisé, et par la libération de l’espace pour le piéton et le déploiement éventuel de terrasses de cafés. Mais c’est sans doute par la plantation d ‘un arbre, d’un seul, qu’un véritable espace de sociabilité se déssine. L’arbre dans son unité et dans sa majestuosité offre un nouveau repère à la rue, à la place, au quartier. Il est un jalon important pour une continuité végétale d’envergure en centre ville. Les caractéristiques du fond de vallon ne se révèlent pas ici par une exubérance de végétation mais par les caractéristiques de l’espèce choisie, le Fraxinus ornus, fréquent en bord de rivière.
Fraxinus ornus Frêne à fleur
La place dans son contexte urbain Une place dans un fond de vallon
Boulevard Camille Flammarrion
Rue Chappe
Une place dans un réseau Place Labadie
Place Leverrier Cinq avenues Croisement Anvers-Bourgeois
Crs J. Thierry
Une place sur un axe
Palais Longchamps
Les réformés Vieux Port
173
SOus L’arbre, La fête L’arbre unique de la place ponctue le paysage urbain. Il ponctue aussi la vie de quartier en affirmant un point de rassemblements, de regroupements, de rencontres, de festivités sous sa frondaison. Ce nouveau «monument» ornant la place a pour effet de suggérer un nouveau rapport à la plante en ville. En effet, de nombreux prétextes sont avancés pour faire la fête autour du frêne à fleur comme l’anniversaire de sa plantation, l’arrivée des nouveux bourgeons, la tombée des premières feuilles à l’automne... Source Des arbres dans la ville, l’urbanisme végétal, Caroline Mollie
Fête populaire sur une place deuxième moitié du XVIe siècle Au Moyen age, l’arbre unique est implanté au centre de la place autour duquel se rattachent de nombreuses fêtes.
174
I. A.
Fête autour du Frêne à fleur un 21 septembre au soir pour l’arrivée de l’automne
175
Site 2: Les allées plantées ou le lacydon en tresse Autrefois véritable fôret urbaine, les allées se transforment aujourd’hui en cours d’eau, rappelant le Lacydon originel. Les allées de Meilhan et Gambetta et le boulevard Dugommier forment ici la tresse imagée d’une rivière. Des fontaines sur les allées de Meilhan, des canaux sur le boulevard Dugommier et enfin de grands plans d’eau sur les allées Gambetta piétonnisées. L’eau construit l’identité des lieux et se rend visible depuis les points hauts dans l’axe des rues adjacentes. L’aménagement de ces axes les affirme comme centralité de fond de vallon, en confortant des pratiques et usages existants, comme la promenade, le repos ou encore l’occupation des terrasses de café. Mais l’arrivée de l’eau induit un nouveau cortège de pratiques: boire, se rafraichir, jouer dans l’eau.
Covisibilité entre plan d’eau et point haut
Sur les allées Gambetta, les bassins sont placés de sorte qu’ils soient visibles depuis les points hauts
Vue projet Arbre existant Végétal projeté (arbustes, vivaces) Fontaine Canaux d’irrigation plantés composés de martelières Plan d’eau
Axe de TCSP
176
1. Allées gambetta
Boulevard dugommier
2.
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Futur cinéma
N
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20m I. A.
177
Les allées gambetta, réinterprétation du Lacydon
I. A.
1. Les gradines permettent de décloisonner l’ensemble des allées Gambetta, agrémentées de plans d’eau
178
Viburnum opulus Viorne obier
Euonymus europaeus Fusain d’Europe
Ligustrum vulgare Laurier tin
Osmunda sp. Osmonde
Arum maculatum Arum tacheté
Une fois piétonnisées, condition siné qua none pour affirmer cette nouvelle centralité, les allées Gambetta présentent les caractéristiques d’un milieu rivulaire: des plans d’eau au centre, des surélévations latérales plantées accessibles par des gradines, une intensification de la présence végétale. Sous les Tillia cordata, le projet diversifie les strates végétales pour dessiner la ripisylve de ce cours d’eau réinterprété.
Coupe projet allées gambetta
I. A.
4m
7m
Circulation Gradines et terre piétonne plein surélevé: Support des terrasses et de plantation
5m
6m
Promenades et jeux d’eau
5m
7m
Gradines et terre plein surélevé: Support des terrasses et de plantation
4m
Circulation piétonne
179
Boulevard dugommier, une réhabilitation des allées plantées Le boulevard Dugommier s’inscrit dans un ensemble d’axes en coeur de ville. L’aménagement proposé répond à deux échelles: celle du vallon du Lacydon et celle du centre ville, voire de la commune. L’objectif est de libérer ce grand boulevard du centre ville de l’emprise hégémonique de
la voiture en proposant un renforcement de l’offre en matière de transports en commun, notamment les bus. Un tour de ville est ainsi crée avec développement de couloirs de bus. La circulation automobile est ainsi limitée à une seule voie et le boulevard a désormais vocation de desserte et plus celle de grand
transit. La promenade et l’arrêt sont rendues agréables sous les frondaisons des miccocouliers et des platanes, accompagnées de strates végétales diversifiées et de canaux. Ceci afin d’humidifier et de rafraichir efficacement le boulevard, et d’y donner l’illusion d’être au bord d’un cours d’eau.
I. A.
180
2. Le Boulevard Dugommier, frais et humide
Vers Arenc
Plan de transport en commun en site propre (bus) du coeur de ville
Vers Aygalades Vers Les Ports
Gare St Charles Vers Chutes Lavies Porte d’Aix
Vers Cinq Avenues
Vers Mucem
Vers Le Camas
Cours Jean Ballard Vers Le Pharo
Tronc commun en tour de ville Principaux terminus Raccordement au réseau général Correspondance M1/ M2 Correspondance T1/ T2/ T3
Vers Endoume Préfecture
Vers Périer
Vers Baille 181 I. A.
Site 3: Belsunce ouvre ses coeurs d’îlots Un urbanisme végétal pour l’îlot des dominicaines Le projet propose de se tourner vers les cour intèrieures du quartier Belsunce. L’îlot des dominicaines est le premier site où une expèrience d’urbanisme par le végétal est entreprise.
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Rue du Baignoir
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Rue x
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Sur l’analyse de l’occupation du coeur d’îlot actuelle, un processus de végétalisation est proposé, discuté et porté par un ensemble d’acteurs allant des pouvoirs publics aux commerçants.
Plan d’occupation actuelle du coeur d’îlot
Sur la base de solutions et de réponses innovantes, le coeur d’îlot se végétalise et s’ouvre au quartier.
Commerçant (Type bazar, épicerie, maroquinerie)
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Garage Logement
182
I. A. 0
10m
Processus de végétalisation des cours intèrieures
I. A.
Dialogue entre les différents acteurs du projet
Prunus sp.
Ligustrum japonicum
Alnus glutinosa
Corylus avellana
Platanus x acerifolia
Troène du Japon
Aulne glutineux
Noisetier commun
Platane
183
Temps 1: Plantation et élévation des locaux commerciaux
Des arbres sur tiges sont plantés dans les commerces, dont une partie de la toiture est ouverte et laisse à la fois pénétrer le soleil et l’eau et autorise le développement foliaire hors du commerce. Autour des arbres, entretenu par le jardinier aygadier, une paroi et un avant toit est mis en place afin de rendre étanche le commerce à l’extèrieur. Dans le même temps, afin de combler la perte de surface présente et future, les commercants surélèvent une partie de leur locaux.
Elevation des commerces R+1
I. A. 0
10m
Temps 2: destruction et ouverture d’un espace public
Accès rue Nationale Une fois les commerces surélevés, des espaces peuvent se libérer de toute emprise bâtie et s’ouvrir au quartier. L’ensemble du site se structure autour des arbres plantés en premier lieu de la mutation. Les espèces végétales choisies et les petits bassins installés rappellent le positonnement de la cour en fond de vallon Les commerces jouissent d’un accès intèrieur, permettant les livraisons, depuis la rue Nationale. 184
I. A.
Espace public
0
10m
Temps 3: Le coeur d’îlot, nouvel pièce urbaine publiQUE du quartier Point final de la mutation de l’espace central de l’îlot, le garage se transforme en lieu de vie, avec bar et restaurant. Ces nouveaux lieux publics jouissent à la fois d’une ouverture vers l’extèrieur et de l’intériorité, l’intimité du site.
N
Nouveaux commerces
I. A.
0
10m
185
Site 4: Un grand parc central à belsunce Le toit du centre Bourse et ses abords sont requalifiés en un parc ouvert sur la ville, grand espace de nature à l’échelle du vallon du Lacydon et aussi du centre ville marseillais.
Rotule entre deux influences
La position géographique de ce parc en fait une rotule entre le vallon et son système de végétalisation, basé sur la topographie, le littoral et l’influence maritime. I. A.
La composition du parc et la requalification de chacun des espaces répond à cette rencontre de deux dynamiques avec leurs caractéristiques. Pour traduire l’influence maritime, le projet prolonge l’idée de la supposée calanque originelle du Lacydon, suggérée par Michel Desvignes lors de l’aménagement du Vieux Port en 2012. Influence du fond de vallon Influence maritime
Le projet de Michel Desvignes, portant sur l’aménagement du Vieux-Port, propose la création d’une chaîne de parcs du littoral, reprenant l’image de la supposée calanque originelle. 186
Les jeux d’eau du port antique La pinède du littoral
La friche
La roselière Les parvis du parc
La passerelle
Le solarium
La ripisylve
2.
3.
I. A.
el
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4.
1.
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La
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Vieux Port 187
La roselière, à l’embouchure du lacydon La gare de bus n’a plus raison d’être à son emplacement actuel. Le nouveau plan de transport du centre ville permet de libérer les lieux pour en faire une pièce maîtresse du grand parc. Illustration de la transition entre deux influences, la porte d’entrée sud du parc accueille une roselière, à l’image des marais à l’embouchure d’un cours d’eau. D’un côté, la ripisylve. De l’autre la pinède. Entre, des bassins d’eau plantés où il n’est plus utopique de voir des enfants essayer d’attraper des crapauds.
1. Ripisylve dense à droite, pinède à gauche. Au milieu des bassins d’eau plantés de nombreuses espèces végétales de marais.
188
Iris pseudocarus
Phragmites australis
Nasturtium officinale
Iris des marais
Roseau commun
Cresson de fontaine
I. A.
Typha latifolia Massette à larges feuilles
Zantedeschia aethiopica Arum d’Ethiopie
Equisetum sp. Prêle
Mentha aquatica Menthe aquatique
Juncus effusus Jonc commun
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Les squares belsunce, les parvis du parcs Autre lieu de passage d’une dynamique à une autre, les squares Belsunce laissent pénétrer la pinède du littoral et la palette végétale associée au delà du Centre Bourse et où elles se confrontent aux platanes et fontaines du cours. Les squares marquent ainsi les seuils, les parvis du parc, qui est accéssible par la galerie marchande ou par les nouveaux escaliers menant au toit du centre bourse.
Pinus pinea Pin pignon
2. Les pins, de par leur forme élancée et aérée, s’associent subtilement avec les tours Labourdette et composent l’identité des lieux.
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Atriplex halimus Pourpier des mers
Lavatera maritima Lavatère maritime
I. A.
191
3. Le toit du centre Bourse s’ouvre au public, dispose de buvettes, d’équipement sportifs, d’un solarium et surtout d’une large surface en friche associée à un grainetier municipal
192
Papaver rhoeas
Avena barbata
Plantago lanceolata
Coquelicot
Avoine barbue
Plantin lanceolé
La friche du toit terrasse, parenthèse Sauvage Accessible, le toit terrasse du centre Bourse devient le support d’un nouvel espace public. Sa situation surélevée au dessus de la ville induit une rupture de rythme et en fait un lieu en retrait de la ville. Composé de nombreux équipements, tel qu’un terrain de sport, un solarium, des buvettes, il s’accompagne d’une grande friche sur sa faible épaisseur de sol et sur la majorité de sa surface. Cet espace de nature sauvage en belvédère sur la ville reprend les principes d’une architecture mouvante et non statique de la végétalisation de l’espace public.
I. A.
Sonchus oleraceus
Conium maculatum
Echium vulgare
Centranthus ruber
Sedum sp.
Laiteron commun
Grande ciguë
Viperine commune
Valeriane des jardins
Orpin
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DiffĂŠrentes dynamiques humaines et naturelles possibles autour de la friche
I. A.
194
Le grainetier du vallon du lacydon Entretenue par les jardiniers aygadiers, la friche est au coeur d’un processus original affirmé de diffusion de la plante dans le vallon du Lacydon. Cette partie du parc, plus sauvage, est une ôde à la plante vagabonde. Sont proposées ainsi des balades et des récoltes collectives, afin de sensibiliser et faire de la pédagogie autour de cette végétation «sauvage».
I. A.
Affiche du festival «Belsunce s’engraine!», célèbre pour son lacher de graines depuis le toit terrasse
La friche a pour vocation aussi d’être le grainetier du vallon du Lacydon et du centre ville. La dissémination des graines est à la fois naturelle et anthropisée. Le site dispose ainsi d’un grainetier municipal, lieu de distribution de nombreuses variétés de plantes vagabondes pour qu’elles soient plantées ex situ. L’anémochorie tient une place importante dans la diffusion de la plante depuis ce site. Ouverte aux grands vents, la friche, comme macro habitat, fait émerger de micros habitats dans les interstices de la ville. Cela peut être l’occasion d’organiser des évènements ludiques et pédagogiques afin d’y associer les habitants dans le but de faire accepter le sauvage en ville, réponse crédible en terme de biodiversité, de végétalisation de la ville et de renouveau du paysage urbain.
195
196
4. Le Port antique, enlacé par la pinède
La calanque du port antinque
Le jardin des Vestiges - site du port antique est enlacé par une pinède dense qui s’étale le long de la rue Barbusse. Cela a pour effet de créer une niche de nature, proposant une échappée viselle et sensorielle à l’écart de la ville resserrée. L’ancien port antique accueille des jeux d’eau et crée un écrin de fraicheur sous la pinède. Une passerelle, suivant la voie historique de la grand’rue, permet un accès à la friche sur les toits. La pinède, dense et resserrée, complète l’aménagement du Vieux Port, large et aéré et fait le lien entre vallon et port, ville et mer.
197I. A.
198
CONCLUSION
199
Le vallon du lacydon, SIte pilote?
200
L’étude du vallon, a soulevé les nombreuses caractéristiques de chaque séquence urbaine, desquelles sont issues les propositions de projets. Ces réponses de projet viennent aussi d’une part emprunter les qualités sociales, spatiales, écologiques, ainsi que le vocabulaire associé que le parcours des massifs au centre ville a mis en évidence. D’autre part, ces propositions de projet s’affirment comme étant des réponses crédibles aux questions soulevées par la présence du végétal en ville, évoquées dans la première partie de cette étude. C’est ainsi que les réflexions autour du projet de paysage proposées se sont étendues sur plusieurs paramètres, divers et variés du choix des revêtements au dessin d’un nouveau plan de transport en commun en centre ville, de la création d’un nouveau métier à l’organisation d’évènements autour du végétal. Les réponses apportées forment ce tout, et inscrivent la plante dans ce milieu urbain et sur un socle, une géomorphologie particulière.
Le schéma directeur présenté s’est fortement appuyé sur un élément clé: l’eau. En effet, l’itinéraire a permis de rappeler l’importance de cet élément dans un milieu méditerranéen. Ici, l’eau en ville est le moyen de jouer sur une diversité de site et de composer avec
«la magie combinée de l’eau et du végétal»*
dans ce milieu urbain ambiant. Ainsi, l’opportunité offerte par les eaux de la Durance arrivant au Palais Longchamp permet de réinterpréter la présence de l’ancien Lacydon dans le fond de vallon jusqu’à son embouchure sur le Vieux Port. Sa présence ou son absence sur l’ensemble du vallon marque et produit une diversité floristique, une diversité des formes et une diversité des paysages. Il en ressort ainsi une diversité des espaces publics, et des usages et pratiques pouvant y être associés. La mise en place d’un schéma directeur de végétalisation du vallon du Lacydon se veut être la première étape d’une diffusion de la plante dans un site plus large, le centre ville marseillais. Chaque site, chaque morceau de ville, chaque vallon qui le compose dévoilent leurs singularités et révèlent leur personnalité. C’est sur ces caractéristiques
que peuvent se diversifier les principes de végétalisation de ce grand territoire. Ces propositions de projet auront à répondre au mieux aux différentes facettes, aussi bien sociales que spatiales du centre ville. C’est en cela que peut consister un projet de végétalisation à une échelle plus grande, un projet où l’eau pourrait s’affirmer comme un élément fédérateur potentiel. Ce TPFE est né de mon interêt pour la problématique du végétal et son action sur les paysages urbains à Marseille. J’ai abordé cette étude avec l’idée que l’impression d’homogénéité de la rue marseillaise et la lassitude qu’elle induit pouvait être renversée par l’accord d’une plus grande place au végétal sur l’espace public, dans un contexte sociétal et climatique favorable. Le projet du vallon du Lacydon présenté apparait alors comme une réponse crédible, et s’inscrit comme une possible solution pour faire tomber les températures et rafraichir la ville, renverser l’homogénéité de la rue marseillaise, et poser les premiers jalons d’un renouvellement du paysage urbain marseillais. * Caroline Mollie Des arbres dans la ville
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REMERCIEMENTS
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J’adresse un grand merci à l’ensemble des personnes qui m’ont aidé, de loin ou de près, à ceux qui m’ont supporté très tôt le matin à très tard le soir. A tout ceux-là, je leur dis encore merci. Mais parce que des remerciements individuels sont plus longs à écrire mais bien plus personnalisés qu’un merci général, je m’y soumets volontiers: Tout d’abord, merci à Alexandra Biehler et François Wattellier d’avoir accepté de m’encadrer pour ce travail de fin d’étude et de m’avoir conseillé et épaulé tout au long. Merci à l’ensemble du corps enseignant pour ces années de partage et d’apprentissage. Merci aux personnes de mon Jury, Magalie Morisseau et Françoise Vian de la Ville de Marseille. Merci de vous être montrées disponibles le jour de mon oral de TPFE. Merci pour vos encouragements. Je remercie également Frédéric Roustan d’être venu assister à ma soutenance. Un merci aussi à Gabrielle Rastouin, Politique
de la ville, pour l’entretien accordé. De même que je ne pourrai oublier mes amis de promos et mes proches: Donc merci à tous mes amis; Gilles, Loïs, Hugues, Sophie, Cécile, Anna, Jérémy, etc, bref tout ceux avec qui j’ai partagé de bons moments durant les quatre années d’études à l’école et qui m’ont épaulé pendant les moment durs de ce TPFE et ils se reconnaitront. Je remercie Bérengère et Loïc avec qui j’ai réalisé l’APR «Marseille Ville paysage, l’expèrience du patrimoine» et grâce auxquels j’ai pu aborder les problématiques soulevées par ce TPFE. J’adresse également un merci au même Loïc, surnommé le tonton, pour les discussions interessantes autour de mon sujet de TPFE. Un grand merci à Alain pour les mêmes raisons. Merci à mes parents pour leur soutien dans les jours difficiles. Et enfin merci à Agnès, à sa patience, son aide ainsi qu’à son bâtonnet de colle...
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BIBLIOGRAPHIE
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Articles scientifiques/ Revues/ Dossiers/ Presse AGAM, Charte pour la biodiversité urbaine - Le territoire de Marseille, 2014 BESSE, Jean-Marc. Le paysage, espace sensible, espace public, EHGO/UMR Géographie-cités, CNRS/ParisI, 2010 BLANC, Nathalie, CLERGEAU, Philipe (sous la direction), Trames vertes urbaines, de la recherche scientifique au projet urbain, le Moniteur, 2013 AMRANI, Issam, Boudet, Loïc, Chauffeté, Bérengère, Marseille Ville-Paysage: l’Expérience du Patrimoine, APR ENSP - Ville de Marseille, 2015-2016 DELABARRE, Muriel, MARRY, Solène, Naturalité urbaine : l’impact du végétal sur la perception sonore dans les espaces publics, Revue Vertigo - la revue électronique en sciences de l’environnement Marsactu.fr
Illustrations Fonds Roger Henrard /photographies historiques de Marseille/ Archives Municipales
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Présentation de l’itinéraire le 30 juin 2016 à 10h pour l’oral du TPFE en salle de 1ère année, à l’ENSP Marseille.
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Issam AmranI Paysagiste DPLG &
u r b a n i s t e
06 66 04 03 53 - issamamrani13000@hotmail.fr CV et portfolio visionnable sur issuu.com
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Issam AmranI Ensp Marseille
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Promotion 2012/2016