La vie au-delĂ de la dĂŠpression
Image de couverture : Abandon Les mouvements ascendants et descendants me conduisent naturellement vers des bifurcations. Je les parcours et suis leur cheminement. À chaque instant, je découvre en moi des forces nouvelles, la puissance de la forme, de la couleur, de la perspective. Je laisse ce flux me traverser. Le flux de la vie. Je m’y abandonne Lieve Lodewyckx Huile sur toile (50 x 60 cm)
Ce guide est le fruit d’une collaboration de Ups & Downs asbl, Similes Wallonie asbl, Similes Bruxelles asbl et Janssen. Ups & Downs asbl Association pour les personnes atteintes de trouble bipolaire ou de dépression et pour leur entourage (Flandre) Siège social : p/a Tenderstraat 14, 9000 GENT www.upsendowns.be contact@upsendowns.be www.facebook.com/upsendowns.be
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Similes Wallonie Association de familles et d’amis de personnes atteintes de troubles psychiques Siège social : Rue Lairesse 15, 4020 LIÈGE www.wallonie.similes.org wallonie@similes.org www.facebook.com/simileswallonieasbl/
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Similes Bruxelles Association de familles et d’amis de personnes atteintes de troubles psychiques Siège social: Rue Malibran 49, 1050 BRUXELLES www.similes.org bruxelles@similes.org www.facebook.com/similes.bruxelles.7
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Janssen www.janssen.com/belgium janssenbelgium @janssenbelgium 0800 93 377 © Copyright 2019
Avant-propos 4
Fiche de référence – Aide de première ligne en cas de dépression 7 Qu’est-ce qu’une dépression ? Où puis-je trouver une aide adéquate ?
9 27
Traitements 35 Pensées suicidaires
53
Rétablissement 57 L’avenir. La vie au-delà de la dépression
65
Foire aux questions
71
Glossaire 75 En savoir plus
79
Pages personnelles
85
Votre plan de signalement
85
Votre journal de l’humeur
97
3
Kog - Pastel sur papier
Avant-propos
4
Si vous consultez ce guide, il est probable que vous ne vous sentiez pas bien dans votre peau, et peut-être êtes-vous réellement confronté(e) à une dépression. Il est possible que le diagnostic ait déjà été posé dans votre cas, ou qu’il concerne un être cher, un enfant, votre conjoint ou un autre proche qui présente cette maladie. Dans tous les cas, vous souhaitez obtenir les informations les plus exactes possible sur cette affection pénible, qui fait des ravages dans la vie des malades comme dans leur famille. Il existe de nombreuses publications consacrées à la dépression, disponibles sur internet ou via d’autres sources. Pourtant, cette masse d’informations peut rendre les recherches longues et laborieuses si vous souhaitez trouver un renseignement ciblé et fiable, des options de traitement adaptées à vos besoins, d’autres personnes dans votre cas et des témoignages dans lesquels vous vous reconnaissez. Sans doute ne parvenez-vous plus à distinguer les arbres à travers la forêt. C’est pourquoi l’asbl Ups & Downs et Janssen ont décidé d’allier leurs compétences pour créer le présent guide. Les asbl Similes Wallonie et Bruxelles ont œuvré à adapter ce guide à l’aide et aux soins proposés dans la partie francophone du pays. Par cette initiative, nous voulons vous informer le mieux possible sur la dépression et sur tous les aspects qui y sont associés, entre autres l’aide en phase de crise, les traitements éprouvés et les conseils destinés aux aidants proches et aux employeurs. Et surtout : nous avons rédigé ce guide en adoptant le point de vue de la personne en dépression elle-même, ainsi que celui de sa famille et celui de son entourage. Dans tous les cas, vous pourrez constater que de nombreuses personnes compétentes se tiennent à votre disposition pour vous aider, en accordant une grande attention à votre vécu personnel et aux questions concrètes que cette maladie peut soulever. Ce guide vous permet aussi de glaner à l’avance tous les thèmes que vous souhaiterez aborder avec les divers intervenants de votre prise en charge, afin de vous encourager à vous exprimer lors de ces contacts. Vous pourrez aussi y puiser de l’aide pour trouver le traitement approprié pour votre dépression. Rebecca Müller Présidente Ups & Downs asbl
Sonja Willems Managing Director Janssen Benelux
Stéphanie Lemestré Coordinatrice Similes Wallonie asbl
Gabriel Tala Coordinateur Similes Bruxelles asbl 5
À la fois guide et ouvrage d’art Les magnifiques œuvres qui illustrent ce guide proviennent des galeries en ligne de Psycart, une association qui soutient des artistes présentant une vulnérabilité psychique. L’association permet à ces artistes de progresser dans leur travail et d’exposer leurs œuvres dans un cadre sûr et éthique. Au cours des 18 dernières années, Psycart a soutenu la carrière artistique de centaines d’artistes et organisé la vente de plus de 3 000 œuvres. Cette aide a pris la forme d’expositions et de présentations, notamment en ligne, sur l’Arthothèque, qui compte à ce jour près de 500 œuvres d’art. http://www.psycart.eu/fr/artotheque
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Nils Dieu - Acrylique sur papier
Fiche de référence FICHE DE RÉFÉRENCE
Aide de première ligne en cas de dépression Peut-être n’avez-vous aucune envie de lire ce guide en ce moment, ou peut-être n’avez-vous tout simplement pas l’énergie pour cela. Cependant, prenez peut-être tout de même la peine de lire les quelques principes de base ci-dessous : il s’agit en effet d’un aperçu concis de toutes les connaissances et conseils qui vous seront présentés dans les pages suivantes.
Qu’est-ce qu’une dépression ?
1
Consultez ici les symptômes de la dépression. Vous vous y reconnaissez ? Dans ce cas, il est temps de chercher de l’aide. En bref, il s’agit des manifestations suivantes : • Humeur morose, tristesse quasi permanente • Perte d’intérêt • Modification du poids • Problèmes de sommeil • Sensation que l’on vous met la pression, ou que vous avez du retard dans tout • Fatigue • Sentiment de culpabilité • Diminution de la concentration • Idées de mort et pensées suicidaires
Où puis-je trouver une aide adéquate ?
5
Après les membres de votre famille ou des amis proches (ou peut-être même avant, si vous vous sentez incapable d’en parler à votre entourage), votre médecin généraliste est votre principal interlocuteur de confiance. Si nécessaire, il vous orientera vers des professionnels : psychologue, psychiatre, psychothérapeute ou encore vers une institution de soins. Vous pouvez également vous adresser à tout moment à un centre de santé mentale (CSM) ou un service de santé mentale (SSM), où toute une équipe se tient à votre disposition. Osez demander de l’aide, ces personnes sont là pour vous aider.
Quelle forme de dépression ai-je ? Dépression légère Dépression sévère ou majeure Dépression chronique Dépression saisonnière
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Dépression postnatale ou de post-partum Trouble bipolaire ou maniacodépressif
Ne pas croire tout ce que les gens disent Nous réfutons huit préjugés relatifs à la dépression. Voir page 24.
3
Idées suicidaires Avez-vous parfois des pensées suicidaires ? Sachez que vous êtes loin d’être un cas isolé, surtout en Belgique, où les taux de suicide sont depuis des années beaucoup trop élevés. Comment identifier les signaux, chez vous-même et chez les autres ? Comment en parler ? Où trouver des informations et une aide en situation de crise ? Si vous pensez au suicide, ne manquez pas de lire le chapitre à ce sujet, qui commence à la page 53.
4
7
6
Que faire si quelqu’un de votre entourage a une dépression ? Recommandations destinées à la famille, aux amis, aux connaissances et aux aidants proches. Voir page 28.
Soyez l’acteur de votre guérison
8
Les « soins axés sur le rétablissement » sont devenus la norme à tous les niveaux des soins de santé mentale. Si vous vous rétablissez d’une dépression, vous recommencez à espérer. Votre degré d’énergie et votre résilience s’amélioreront. Votre psychologue ou psychiatre peut vous fournir une assistance à cet égard, et vous pouvez aussi vous adresser à l’une des initiatives wallonnes et bruxelloise de réhabilitation psychosociale et de rétablissement souvent en centre de jour (par ex. groupe GMR-Gestion de la maladie et rétablissement, groupe Réhab). Le but consiste toujours à être l’acteur de sa propre guérison, à devenir l’expert de sa propre vie, malgré la présence d’une vulnérabilité psychique.
Comment puis-je (faire) traiter ma dépression ? Les services d’aide professionnels s’articulent autour des « soins axés sur le rétablissement » ; ces soins permettent, en dépit de votre maladie, de redonner un sens à votre vie et sont fournis en étroite collaboration avec la famille et les aidants proches. Ce parcours repose sur des traitements médicamenteux, mais également sur des approches non médicamenteuses telles que la psychothérapie et le coaching, ou (le plus souvent) sur une combinaison des deux démarches. Ce chapitre vous propose des informations complètes sur la psychothérapie, les traitements médicamenteux et d’autres options thérapeutiques.
7
Pour une assistance d’urgence Vous pouvez toujours vous adresser à votre médecin de famille, au service de garde des généralistes, ainsi qu’au service des urgences de tout hôpital général.
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La vie au-delà de la dépression Comment prévenir la rechute ? Comment reprendre le travail ? Lorsque vous commencerez à vous rétablir de votre dépression, vous souhaiterez très probablement remettre de l’ordre dans votre vie, qu’il s’agisse de votre vie privée ou professionnelle, ou de vos relations avec vos amis et la famille. S’il n’existe pas de directives spécifiques (puisque chacun d’entre nous suit son propre cheminement), il existe une série de règles de base que vous pouvez observer pour prévenir les problèmes et une rechute éventuelle. Dans ce chapitre, quelques conseils pratiques vous sont y proposés. Pour effectuer une recherche rapide, vous pouvez utiliser notre Glossaire ainsi que la Foire aux questions. À la fin de ce guide, vous trouverez également un Plan de signalement, une Carte de crise et un Journal de l’humeur, trois outils qui peuvent vous être très utiles avant, pendant et après votre rétablissement. 8
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K. Vogelaers - Huile sur toile
Qu’est-ce qu’une dépression ? QU’EST-CE QU’UNE DÉPRESSION ?
! « La dépression est le point faible de l’amour. Pour pouvoir être des personnes aimantes, nous devons être des personnes capables de désespérer de ce que nous perdons, et la dépression est le mécanisme sous-jacent à ce désespoir. Lorsque la dépression arrive, vous vous désagrégez et votre capacité à donner ou à recevoir de l’amour vous sera au final retirée. Notre solitude au sein de nousmêmes nous frappe comme une évidence, et nous perdons non seulement le lien avec les autres, mais aussi la capacité d’être en paix avec nousmêmes dans la solitude. » (Les Démons de midi : Anatomie de la dépression. Andrew Solomon)
Qu’estce qu’une dépression ? Vous l’aurez peut-être déjà remarqué : lorsqu’il s’agit d’expliquer ce qu’est une dépression, les mots viennent à manquer. D’innombrables écrivains, médecins et scientifiques s’y sont pourtant essayés. Tout au long de ce guide, nous donnons la parole à quelques-uns d’entre eux. Commençons par le dictionnaire Larousse, qui reste une référence en matière de définition. La dépression y est décrite comme un « état pathologique marqué par une tristesse avec douleur morale, une perte de l’estime de soi et un ralentissement psychomoteur ». Il y est également fait référence à une « zone de faible pression atmosphérique » et à une période de « diminution de l’activité économique », mais ces concepts ne relèvent pas de notre propos. Wikipédia donne une variante de cette définition : la dépression y est qualifiée de « trouble mental caractérisé par des épisodes de baisse d’humeur (tristesse) accompagnés d’une faible estime de soi et d’une perte de plaisir ou d’intérêt dans des activités habituellement ressenties comme agréables par l’individu ». Si nous cliquons sur le terme « trouble mental » dans cette définition, nous lisons : « un ensemble d’affections et troubles d’origines très différentes entraînant des difficultés dans la vie d’un individu, des souffrances et des troubles émotionnels et du comportement ».
La définition médicale Comme la plupart des gens, vous trouvez sans doute rassurant de savoir que votre maladie porte un nom. Cependant, il est rare que les maladies psychiques puissent être mises dans une case. En effet, chaque personne est différente et les affections évoluent elles aussi avec le temps. Un traitement qui fonctionne bien pour une personne ne convient pas nécessairement à une autre. Par ailleurs, de nombreuses personnes souffrent de plusieurs maladies psychiques simultanément. 9
Pour établir un diagnostic de dépression, les médecins, psychologues et psychiatres se baseront en premier lieu sur les critères du Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders (DSM), (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux), qui est depuis 1952 déjà l’ouvrage de référence en matière de troubles psychiques. La plus récente édition révisée (la cinquième, donc le DSM-5) est parue en 2013. Le DSM n’a pas été conçu pour établir des diagnostics, mais pour assurer que tout le monde parle du même concept dans le cadre de la recherche. Après un premier entretien informel, le médecin ou psychologue vérifiera combien de critères ou de symptômes correspondant à la définition de dépression du DSM sont présents. Si, au cours des deux dernières semaines, vous avez présenté cinq des neuf symptômes de la page suivante, et qu’ils incluent au moins le symptôme de tristesse quasi permanente ou de perte d’intérêt, un diagnostic de dépression sera généralement posé. Il doit également être question d’une « souffrance significative » (des symptômes qui perturbent votre fonctionnement quotidien), ou de limitations dans votre vie sociale ou professionnelle. Par ailleurs, ces symptômes ne peuvent s’expliquer par les effets d’une substance particulière, d’une affection physique ou les manifestations d’une « psychose ». Il est important, par exemple, que vous n’ayez jamais présenté d’épisode dit « maniaque ». Vous trouverez plus d’informations sur ces troubles dans les pages ci-contre.
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! Qu’est-ce qu’une psychose ? Si vous présentez une psychose, vous avez du mal à faire la distinction entre ce qui se passe réellement dans le monde extérieur d’une part, et le contenu de vos pensées d’autre part. Lors d’un épisode psychotique, les personnes sont victimes de délires et d’hallucinations. Elles peuvent entendre et voir des choses qui n’existent pas (hallucinations visuelles et auditives). Certaines personnes sont persuadées d’entendre des voix intérieures. D’autres sont convaincues que des créatures extraterrestres les espionnent ou que des voisins conspirent pour leur nuire. Il n’est pas toujours possible d’identifier la cause précise d’une psychose. La plupart du temps, différents facteurs interviennent simultanément. Du reste, chacun de nous peut développer une psychose sous l’effet d’un stress extrême. La psychose peut survenir dans le cadre d’une dépression sévère et profonde (« dépression psychotique »), mais peut aussi être un élément constitutif d’autres pathologies, comme le trouble bipolaire (voir aussi page 22).
Qu’est-ce qu’un épisode maniaque ? Il s’agit d’une période d’au moins une semaine, durant laquelle vous êtes anormalement de bonne humeur (souvent même euphorique), vous avez besoin de peu de sommeil et débordez d’énergie, vous êtes par moment extrêmement susceptible ou irritable. Vous ne connaissez plus aucune limite et ne ressentez plus aucune inhibition. Une psychose se développe parfois de cette façon, avec des hallucinations et des idées délirantes. Une manie peut aussi être suivie d’une dépression. On parle alors d’un trouble bipolaire.
1
Votre humeur est sombre la majeure partie de la journée et presque tous les jours. Vous vous sentez triste, vide ou désespéré(e). Lorsque vous observez les autres autour de vous, les larmes viennent parfois aux yeux. Les enfants et les adolescents auront davantage tendance à être irrités.
2 3
Vous avez clairement moins d’intérêt ou de plaisir pour toutes ou presque toutes vos activités habituelles, et ce pratiquement toute la journée et presque tous les jours. Vous perdez beaucoup de poids en l’absence de régime, ou au contraire vous grossissez beaucoup (plus de 5 % du poids corporel sur une période d’un mois, par exemple). Votre appétit augmente ou diminue tous les jours.
4 5
Vous souffrez presque chaque jour de troubles du sommeil.
Vous éprouvez presque chaque jour une agitation ou de l’apathie sur le plan mental et physique, entraînant une sensation de fébrilité ou l’impression d’évoluer au ralenti. Les personnes de votre entourage remarquent également cela.
Véronique Boissacq-Allen - Life out of chaos - Acrylique sur papier
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Vous vous sentez fatigué(e) presque chaque jour.
Vous vous sentez nul(le) presque chaque jour, ou vous éprouvez des sentiments de culpabilité excessifs ou injustifiés (pouvant se manifester par des idées délirantes). Cela va plus loin que se faire des reproches ou se sentir coupable du fait d’être malade.
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Vous avez des difficultés à vous concentrer et à réfléchir. Vous n’êtes plus capable de prendre une décision. Vous pensez fréquemment à la mort, et ces pensées ne se limitent pas à la peur de mourir. Vous avez souvent des idées suicidaires, même si vous n’avez encore jamais fait de tentative de suicide et n’avez pas de plan précis pour vous suicider. Source : DSM. American Psychiatric Association. 2018. 11
Le Dr Michael Portzky est neuropsychologue à l’hôpital universitaire de Gand et auteur de l’ouvrage « Veerkracht – Onze natuurlijke weerstand tegen een leven vol stress » (Résilience, notre résistance naturelle face à une vie stressante) (Éditions Witsand).
Cela peut m’arriver à moi aussi Peut-être vous reconnaissez-vous dans ces différentes définitions et descriptions, ou bien cela vous fait-il penser à l’un de vos proches. Mais il est possible aussi que cela ne vous corresponde pas vraiment. Il y a pour ainsi dire autant de formes de dépression que d’individus. La dépression peut toucher chacun d’entre nous, selon les événements de la vie, les revers qui nous frappent et que nous devons « digérer » , les problèmes relationnels, les maladies, le deuil d’un proche, les ruptures... La cause peut être neurologique, il peut y avoir un léger déséquilibre au niveau du cerveau, ou il peut s’agir d’une prédisposition génétique, même s’il n’existe à ce jour aucune preuve concluante à cet égard. En réalité, il n’existe tout simplement aucune définition précise de la dépression, et les causes exactes peuvent être très variées.
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À propos de la résilience et des dommages que le stress peut causer aux cellules cérébrales Des recherches scientifiques ont récemment démontré à quel point la résilience mentale est importante pour notre santé mentale. Les personnes dotées d’un faible niveau de résilience, peu importe que cela résulte d’une composante héréditaire ou de l’éducation, courent un risque accru de burn-out, de dépression, de suicide, d’échec scolaire et professionnel, etc. Mais dans de nombreux cas, on ignore comment cette faible résilience et/ou le dépassement de notre seuil de résilience (même s’il est élevé) peut expliquer une telle multitude de symptômes physiques et cognitifs. Les personnes sensibles au stress (qui ont donc souvent un faible niveau de résilience), ont un cerveau qui se sent plus vite « menacé » ou « en danger ». Sur le plan de l’évolution, nous sommes toujours programmés pour adopter très vite un mode de réponse du type « fight of flight » (combat ou fuite), comportement qui, à l’origine, augmentait les chances de survie de notre espèce. Le problème réside dans le fait que ces mêmes systèmes de stress ou de survie, présents dans notre cerveau, sont aujourd’hui activés sous l’effet, par exemple,
d’un excès de mails, de soucis financiers, d’embouteillages, etc. Enfin, il est admis qu’une présence trop fréquente ou abondante de cortisol (qui est l’hormone du stress chargée de ramener le calme dans notre organisme après un épisode intense de pseudo- « combat/ fuite ») menace de détériorer les liaisons entre nos cellules cérébrales (voir illustration). Pour plus d’explications, n’hésitez pas à consulter quelques vidéos sur le net (Santé-le stress ennemi de notre cerveau de Télématin ; les vidéos de la Fondation FondaMental, les vidéos d’Allodocteurs sur la dépression) Heureusement, ces lésions affectant nos cellules cérébrales sont réparables, et jusqu’au dernier jour de notre vie, de nouvelles connexions peuvent être formées dans notre cerveau. Tout au moins, c’est le cas lorsque vous respectez quelques règles indispensables : limiter le stress, ne pas consommer d’alcool ou de drogues, pratiquer suffisamment d’activités positives et apaisantes, faire assez de sport, etc. »
La dépression ne siège pas uniquement dans le cerveau Malgré ces incertitudes quant à la définition et aux causes de la dépression, le diagnostic peut être posé et un traitement instauré sur la base d’une série de symptômes récurrents. Nous pouvons distinguer différents types de dépression et tenter de remettre la vie des gens sur les rails, en ayant recours à des soins « axés sur le rétablissement ». Mais nous reviendrons là-dessus plus loin. Les symptômes de dépression font l’objet de peu de controverses. Certains spécialistes opèrent une distinction explicite entre les symptômes psychiques et physiques, mais ceux-ci sont de toute façon indissociablement liés. Dans tous les cas, la maladie ne siège pas uniquement dans le cerveau, comme on l’entend parfois. Il existe un dysfonctionnement quelque part dans votre corps, mais nous ne sommes pas toujours en mesure de mettre le doigt sur la région atteinte, comme on peut le faire dans le cas d’une blessure ou d’une tumeur. .
La photo illustre les lésions (photo B) après une exposition trop longue et trop élevée au stress/cortisol.
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Ai-je une dépression ? Si vous reconnaissez les symptômes décrits à la page 15 (ou certains d’entre eux), il est clair en tout cas que vous ne vous sentez pas bien dans votre peau. Il s’agit de troubles sévères qui peuvent indiquer la présence d’une dépression. Pour mieux préciser le tableau clinique, les médecins, thérapeutes et autres professionnels de la santé utilisent souvent un questionnaire ayant fait l’objet d’une validation internationale, le PHQ-9, qui se base sur les concepts du DSM. Le résultat obtenu ne permet pas d’affirmer avec certitude que vous souffrez de dépression, mais il vous indique déjà à quel point vous vous rapprochez de la maladie. Le test PHQ-9 s’adresse exclusivement aux personnes âgées de 18 ans ou plus. Attention : ce n’est pas un test que vous pouvez vous auto-administrer. C’est le médecin qui doit en évaluer les résultats et éventuellement établir un diagnostic.
En février 2016, on m’a diagnostiqué une grave dépression. Je suis tombée des nues. Je pensais que j’étais juste fatiguée à cause de ma petite dernière qui ne passait toujours pas ses nuits et qu’il me suffirait de rattraper mes manques de sommeil pour être à nouveau d’attaque et retourner travailler après les vacances de printemps. Mais une dépression, comment gérer cela ? La vérité, qu’il m’a fallu reconnaître, c’est qu’un abattement profond embrumait mon esprit et enveloppait mes sensations. En conséquence, je ne parvenais plus à me sentir réellement présente dans ma vie. Personne n’avait pourtant soupçonné que je souffrais ainsi intérieurement depuis si longtemps. Ne me voyait-on pas rire fréquemment ? N’avais-je pas une famille aimante et un travail épanouissant ? Pour toutes ces raisons, ce fut très difficile pour moi de laisser tomber le masque et de m’avouer avant tout à moi même que cela ne pouvait plus continuer ainsi. » Source : Wordt het ooit weer licht? (Est-ce que ça redeviendra léger un jour ?) (An Peeters)
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Questionnaire PHQ-9 Au cours des 2 dernières semaines, à quelle fréquence avezvous éprouvé un ou plusieurs des problèmes suivants ? 1. J’ai peu d’intérêt ou de plaisir pour les activités que j’accomplis. 2. Tristesse, humeur dépressive ou désespoir envahissent mon quotidien. 3. J’ai du mal à m’endormir, à passer une nuit complète sans me réveiller, ou au contraire je dors trop. 4. Je ressens plus de fatigue ou je manque d’énergie. 5. J’ai peu d’appétit ou au contraire, je mange trop. 6. J’ai une mauvaise image de moi-même. J’ai l’impression que ma vie est un échec. J’ai le sentiment de décevoir tout le monde, à commencer par moi-même et ma famille. 7. J’ai des difficultés à me concentrer, par exemple à lire ou à regarder la TV. 8. Je me déplace au ralenti ou je parle tellement lentement que d’autres personnes le remarquent. Ou, au contraire : la nervosité et l’agitation me font bouger nettement plus qu’en temps normal. 9. Je pense parfois que la mort serait préférable, ou que je mérite de me faire du mal d’une certaine manière.
À aucun moment
Certains jours
Plus de la moitié du temps
Presque chaque jour
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Vous êtes loin d’être un cas isolé Seul(e) au monde : c’est ainsi que vous vous sentez parfois lorsque vous souffrez de dépression. Pourtant vous êtes justement loin d’être un cas unique. En principe, on peut même dire que nous sommes tous sensibles à certains facteurs susceptibles de provoquer une dépression. Mais de là à développer vraiment une dépression… Cela dépendra souvent des circonstances dans notre vie privée, au travail ou au sein de notre réseau social.
Quelle forme de dépression ai-je ? La dépression peut avoir des causes physiques, neurologiques, génétiques et sociales, ou trouver son origine dans une association de ces facteurs. Tous ces facteurs sont pris en compte dans le « modèle biopsychosocial » utilisé par les thérapeutes pour traiter efficacement la maladie. Selon ce modèle, le comportement et l’entourage exercent souvent une influence déterminante sur la manière dont les personnes vivent leur dépression. L’éducation, les traumatismes médicaux et psychiques, l’abus d’alcool et d’autres drogues, les problèmes relationnels, les problèmes au travail, le manque d’activité physique, etc. : tous ces éléments peuvent jouer un rôle. Certaines personnes présentent une vulnérabilité génétique vis-à-vis de la dépression. Il est donc conseillé de prendre tous ces facteurs en compte dans le cadre du traitement. Si vous consultez votre médecin généraliste pour des symptômes de dépression, il commencera dans un premier temps par vous écouter attentivement. S’il pose un diagnostic de dépression légère, vous ne devrez pas obligatoirement vous absenter du travail. Un emploi du temps bien agencé, un niveau suffisant d’activité physique et des contacts sociaux satisfaisants peuvent favoriser le rétablissement. Il vaut mieux ne consommer que peu ou pas du tout d’alcool, et s’abstenir de prendre d’autres substances (non prescrites) qui engourdissent ou modifient les facultés mentales. Une dépression sévère ou majeure est associée à au moins cinq des symptômes dépressifs (selon le DSM-5), et qui se manifestent sur une période de 2 semaines. Les symptômes « d’humeur dépressive » ou de « perte d’intérêt ou de plaisir » seront en tout cas présents. Votre mode de fonctionnement est alors altéré. Chaque diagnostic reflète un moment ponctuel. Une dépression légère peut évoluer en dépression sévère et inversement, en fonction du traitement et des facteurs environnementaux. 16
300 millions Quelques 300 millions de personnes souffrent de dépression dans le monde. Cette maladie représente aujourd’hui la troisième cause de la « charge mondiale de morbidité », une notion qui reflète la perte totale en années productives que provoquent les maladies à travers le monde. On présume que la dépression en deviendra la cause principale d’ici à 2030. Source : World Health Organization, Depression Fact sheet, 2019.
?
12 -15
%
des patients réagissent insuffisamment aux antidépresseurs,
19- 34
%
n’y réagissent pas du tout. Source : Definition and epidemiology of treatment-resistant depression.
Combien de temps dure une dépression ?
13,6
%
des Belges, soit plus d’un million de personnes, subiront une dépression au cours de leur vie. Source : Alonso, J et al. (2004) Acta Psychiatr Scand;109:21-7.
2x Les femmes sont deux fois plus touchées par la dépression que les hommes. Source : Global burden of disease attributable to mental and substance use disorders: Findings from the Globa.
50
%
La dépression réapparaîtra plusieurs fois par la suite chez la moitié des gens qui se rétablissent. Source : Duration of major depressive episodes in the general population: results from The Netherlands Mental.
Difficile à dire... Mais si vos symptômes persistent pendant plus de deux ans ou s’ils sont récurrents, un diagnostic de dépression chronique sera probablement posé. Certaines personnes souffrent de dépression tout au long de leur vie. Parfois, les idées noires ne vous frappent qu’à l’automne, au moment de la chute des feuilles. On parle alors de dépression saisonnière, qui disparaît au bout de quelques semaines ou mois. Du reste, l’automne n’est pas le seul coupable. Outre le blues automnal, il existe aussi la fatigue printanière, qui présente d’autres caractéristiques. Certaines femmes qui viennent de devenir mères développent une dépression postnatale ou dépression du postpartum après la naissance de leur enfant. Celle-ci est le plus souvent déclenchée par des modifications hormonales survenant après la grossesse. Les maux de tête, les crises de larmes, l’irritabilité et l’auto-dépréciation en sont les principaux symptômes.
Que faire si mon enfant présente des symptômes de dépression ? Malheureusement, les enfants peuvent eux aussi souffrir de dépression. Les symptômes sont parfois difficiles à identifier, car les enfants – même en l’absence de dépression – présentent plus souvent des périodes de morosité et des sautes d’humeur. Une chose est sûre : plus tôt vous intervenez, plus il y a de chances que le traitement soit efficace. La maladie dépressive chez les enfants a également une expression physique, somatique, plus marquée que chez les adultes (troubles gastrointestinaux, démangeaisons, maux de tête). Par ailleurs, les symptômes sont essentiellement les mêmes que chez les adultes souffrant de dépression : apathie, stress, fatigue ... Mais le traitement est souvent totalement différent. Il existe des ressources d’aide adaptées destinées aux enfants et adolescents atteints de dépression, mais il s’agit d’un aspect spécifique que nous n’aborderons pas dans le contexte du présent guide. Si vous pensez que votre enfant présente des symptômes de dépression, parlez-en avec votre médecin généraliste : celui-ci pourra vous adresser au service, à l’organisme ou au thérapeute approprié. 17
J’ai 7 ans J’ai 56 ans J’ai 7 ans. Je suis assise dehors sur le seuil de la maison, devant la porte d’entrée. Je pleure. Je ne veux pas aller à l’école. J’ai mal au ventre. Je me sens très seule. Je sens comme un nœud dans mon estomac... Pourquoi veux-tu manquer l’école ? Tu es une petite fille si courageuse. Tu as de beaux résultats. Mais je ne veux pas être courageuse. Je veux rester ici avec toi, maman. …et ce nœud est là depuis si longtemps. Non, ce n’est pas possible. Tous les enfants doivent aller à l’école. Tu dois apprendre. Apprendre à lire, à écrire et à calculer. Je ne sais pas comment il est arrivé là. Mais je n’ai pas besoin de ça, maman. Je reste avec toi, je t’aiderai. Et plus tard, je deviendrai moi aussi une maman. Je ne sais pas quand il est arrivé là. Tous tes amis sont à l’école. Allez, je rajoute un bon biscuit dans ton cartable. Va à l’école comme une grande fille maintenant. Ce nœud rend maman triste. 18
S’il-te-plaît, puis-je rester à la maison ? Juste aujourd’hui. Demain j’irai à l’école comme une grande, demain. Pas aujourd’hui, s’il-te-plaît. Ce nœud me donne aussi mal à la tête. Mais qu’est-ce que tu as ! Un peu de courage maintenant, allez ! Maman est parfois fâchée. Maman non plus ne sait que faire de ce nœud. J’ai 8 ans et je suis en troisième primaire. Je me sens différente, mieux. Madame Françoise est gentille. Je trouve l’école chouette.
MéTiCé - La dépression - Technique mixte sur papier
J’ai 56 ans, et je me rends compte que j’ai fait une dépression lorsque j’étais enfant et que celle-ci a duré un an. Comment l’ai-je réalisé après si longtemps ? Parce qu’il y a sept ans, j’ai refait une dépression en tant qu’adulte et que j’étais alors en mesure de comprendre et d’exprimer mes sentiments. Lorsque je repense à jadis, je ressens toujours cette drôle de sensation, ce nœud dans mon ventre. Et je voudrais prendre dans mes bras et réconforter l’enfant assise sur le seuil de l’entrée. Christine 19
La dépression à travers les siècles Hippocrate, père de la médecine, décrivait déjà la dépression comme une maladie du cerveau à traiter par des médicaments oraux. La médecine grecque partait du principe que notre caractère était déterminé par quatre « humeurs » présentes dans le corps : flegme, sang, bile jaune et bile noire. La dépression serait due à un excès de bile noire (melaina chole, qui a donné lieu au mot « mélancolie), qui perturbe l’équilibre naturel entre les humeurs. Précisons cependant que la bile noire n’existe pas … Au Moyen-Âge, la dépression était la preuve que Dieu vous avait retiré sa grâce et que vous ne pouviez plus escompter de salut pour votre âme. Quiconque se sentait mélancolique se détournait du monde du sacré dans son entièreté. Dans le cas le plus grave, la dépression était un signe que la personne était possédée (par le diable). « L’âme » était considérée comme un cadeau divin et, à ce titre, devait rester parfaite.
Au cours de la Renaissance, la dépression est devenue un concept romantique, un effet secondaire du génie de l’artiste ou du philosophe. Sans mélancolie, voire sans folie, pas d’inspiration. De plus, selon certains médecins de l’époque, les actes de sorcellerie n’étaient que des manifestations d’idées délirantes et ne devaient dès lors plus faire l’objet de poursuites.
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René Descartes, philosophe français (« je pense, donc je suis »), a opéré une distinction radicale entre le corps et l’esprit, et a étudié les influences réciproques de l’un sur l’autre. Ce débat se poursuit encore aujourd’hui.
Les premières institutions pour malades mentaux (« asiles ») ont ouvert leurs portes dans le courant du 19e siècle. Les personnes souffrant de dépression étaient généralement décrites comme des « mélancoliques ». La maladie était généralement traitée par des thérapies qui se limitaient à les enfermer et à les immerger dans des bains d’eau froide. En 1916, Sigmund Freud a écrit l’essai « Deuil et mélancolie », qui a influencé de manière déterminante notre vision sur la dépression. Il a ainsi comparé les symptômes de dépression avec ceux du deuil, pour en déduire que la cause de la « mélancolie » résidait peut-être dans une couche plus profonde de l’inconscient, où l’égo avait souffert d’un amour imparfait ou non partagé. Ce concept a formé la pierre angulaire de la psychanalyse, telle qu’elle est encore très largement appliquée aujourd’hui.
La découverte de la sérotonine et d’autres neurotransmetteurs au cours de la première moitié du 20e siècle est à l’origine du développement des antidépresseurs. La plupart des médicaments de ce type visent à prolonger l’activité de la sérotonine dans le cerveau.
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J’ai un trouble bipolaire
Qu’est-ce qu’un trouble bipolaire ou maniaco-dépressif ? La personne qui se voit diagnostiquer ce type de trouble présente en alternance des périodes de dépression et des périodes dites « maniaques », souvent euphoriques, caractérisées par un haut niveau d’énergie et une humeur souvent exaltée. L’humeur connaît des hauts et des bas très importants, sur une courte période ou une période prolongée. Parfois, vous n’avez aucune crise pendant dix ans et puis tout à coup la maladie se manifeste à nouveau. C’est une maladie difficile à reconnaître et l’évolution est imprédictible. Si vous reconnaissez les symptômes mentionnés, ne manquez pas d’en informer votre médecin. Le traitement d’un trouble maniaco-dépressif est souvent différent du traitement d’une dépression. Pour plus d’informations sur le trouble bipolaire, nous vous renvoyons à l’association de patients « Funambule » www.funambuleinfo.be, pour la Belgique francophone ou l’association ARGOS 2001 www.argos2001.fr en France.
« Ma première confrontation avec la dépression m’a complètement prise de court. Moi, dépressive ? Apparemment oui, puisque mon médecin généraliste m’a référée à un psychiatre. Contre toute raison, comme toujours, je voulais faire plaisir à tout le monde. Mais cela revenait à m’effacer moi-même. Le médecin m’a prescrit un congé de maladie de six mois ainsi que des médicaments, que j’ai pu réduire progressivement au bout de huit mois. En 2000, je me suis à nouveau sentie instable et le médecin généraliste m’a à nouveau prescrit un traitement médicamenteux. Après quelques mois, ce traitement a donné lieu à un épisode maniaque.bijna J’en suis van de Belgen, anderhalf milainsi venue à consulter un autre joen mensen, heeft ooit een deprespsychiatre. Nous avons essayé sie doorgemaakt. différents médicaments, mais les (Bron: European Study of the Epidemiolépisodes maniaques et dépressifs ogy of Mentals Disorders, Esemed) se succédaient. Je faisais néanmoins le maximum pour être une bonne épouse et une bonne mère pour mes deux adolescents.
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2009. À cette époque, j’ai développé une manie sévère. De nouveau en Belgen réaction gebruiken au traitement médicamenteux. antidepressiva Le psychiatre que je voyais en consultation a décidé d’emblée, sans me demander mon avis, que je devais être hospitalisée, qui plus est en unité fermée. Une expérienceBron: affreuse. Au GGZ, Janssen, WHO bout de trois jours, j’ai quitté l’hôpital psychiatrique à mes 22
risques et périls, accompagnée de ma sœur cadette. Nous nous sommes mises à la recherche d’un autre psychiatre et, avec l’aide d’un nouveau traitement médicamenteux, la manie s’est atténuée. Entretemps, j’étais partie de chez moi pour habiter seule. J’étais divorcée et inapte à travailler. La manie s’était transformée en dépression sévère. Une nouvelle période de ma vie débutait. Heureusement, mes relations avec mes enfants étaient bonnes. Au bout d’un an, j’ai pu reprendre mon travail. Le traitement médicamenteux et la thérapie m’ont aussi apporté une stabilité. Je me sentais heureuse.
Trop d’énergie En 2013, en concertation avec le psychiatre, nous avons arrêté complètement le traitement médicamenteux. Après une phase hypomaniaque, j’ai retrouvé toute mon énergie – voire un peu trop d’énergie... – et j’ai repris le travail. Très vite, j’ai à nouveau dû reprendre un congé de maladie. Comme je prenais mes médicaments de façon irrégulière, mon état ne s’améliorait pas. C’est pourquoi j’ai décidé, en accord avec mon psychiatre et mon médecin généraliste, de me faire admettre dans un hôpital psychiatrique. Là, le médecin en chef, spécialisé en trouble bipolaire, m’a pris sous son aile. J’ai trouvé chez lui une oreille attentive. Ainsi, j’ai été capable de suivre le traitement et la thérapie, tandis que mon rythme et mes
souhaits ont été respectés. Heureusement, toute une équipe m’a soutenue, notamment une psychologue qui m’a aidée à mieux comprendre ma maladie.
Psycho-éducation Lorsque je me suis sentie assez forte pour cela, j’ai suivi des séances de psycho-éducation avec mes enfants. Ces séances m’ont donné beaucoup de force et aujourd’hui encore, j’en recueille les fruits. En ce moment, je me sens « en bonne santé », la maladie appartient au passé. Comme j’ai à nouveau suffisamment confiance en moi, je fonctionne bien. Je possède assez d’énergie et de résilience pour aider d’autres personnes dans le secteur des soins de santé mentale, en intervenant comme « experte de l’expérience ». Avec mon appli « life-chart » (graphique d’évolution de la maladie) et mon plan de signalement, je me sens en sécurité. Cela me permet de prévenir un nouvel épisode dépressif. Je suis soutenue par un entourage chaleureux, j’ai recours à temps à la psychothérapie, je suis scrupuleusement mon traitement, en évitant les stimuli excessifs et en me reposant suffisamment… Autrement dit, je vis avec une vulnérabilité psychique : un trouble bipolaire. Lieve Lodewyckx
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Ne pas croire tout ce que les gens disent
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Vous le savez sûrement déjà : la dépression fait l’objet de nombreux préjugés. Ne croyez surtout pas tout ce qu’on vous dit, mais aussi, et c’est tout aussi important, prenez garde à vos propres idées préconçues.Peut-être reconnaissez-vous le genre de réflexions ci-dessous ?
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Bon, je me sens mal, c’est un petit passage à vide. Je me coucherai tôt pendant quelques jours et je prendrai un long week-end, et cela ira mieux. C’est possible, mais apprenez à vous connaître et prenez des mesures à temps. Ne niez pas le problème, ne le minimisez pas. Ne le tenez pas à distance, mais osez l’affronter. Pourquoi cette déprime ne disparait-elle pas ? Je n’ai pourtant aucune raison d’être triste ? Je suis faible. Je dois me ressaisir. Si vous sentez que vos idées noires ne disparaissent pas, demandez de l’aide. C’est peut-être une dépression qui débute. N’attendez pas que ce sentiment de tristesse soit tellement ancré qu’il vous empêche de fonctionner. Demander de l’aide, c’est déjà une force. Vous n’êtes pas faible ! La dépression est un état assimilable à une maladie, donc il y a bel et bien des causes à votre état : vous êtes malade.
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Tous les gens qui m’entourent sont forts, je dois donc l’être moi aussi. Personne ne se sent constamment fort. Cependant, lorsqu’une personne se sent faible, la plupart du temps on ne le remarque pas. Cette personne aura tendance à se replier sur elle-même. Par exemple, la plupart des « posts » que nous plaçons sur les réseaux sociaux n’évoquent que des bons moments. Il est impossible d’être fort en permanence. Vous avez une vulnérabilité particulière, avec laquelle vous devez apprendre à vivre. Par ailleurs, même si vous êtes vulnérable à la dépression, votre personnalité ne se résume pas à cela. Et qui sait, durant ou après votre rétablissement, vous pourrez peutêtre même puiser de l’inspiration dans cette expérience et découvrir des aspects de vous-même qui vous étaient inconnus jusque-là. Surtout, ne perdez pas espoir. La résilience humaine ne doit pas être sous-estimée.
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Nombreuses sont les raisons pour lesquelles une personne commence par masquer ou cacher sa dépression, notamment par crainte de la stigmatisation que cette maladie entraîne, des éventuelles réactions négatives autour de soi, pour éviter d’importuner les autres avec ses problèmes ou encore à cause du sentiment de culpabilité associé à la maladie : pourquoi suis-je en dépression alors que je ne manque de rien et que je devrais au contraire éprouver bonheur et gratitude ? » Selena Snow, psychologue
Smiling depression
[dépression souriante]
Terme désignant une dépression dans laquelle on montre une façade de bonheur aux autres et au monde extérieur (surtout sur les réseaux sociaux) alors que vous présentez intérieurement tous les symptômes d’une dépression. Ce n’est pas un concept médical, mais un terme de recherche très fréquent sur Google.
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Pourquoi demanderais-je de l’aide ? Je devrais quand même pouvoir m’en sortir seul(e) ? Qu’estce qu’un thérapeute pourrait bien me dire ? Parler, cela ne sert à rien. Je dois cesser de me plaindre et serrer les dents. Au contraire, vous devez verbaliser ce qui vous préoccupe. Il n’est pas bon de rester dans sa bulle et de refuser toute aide. Vous seriez étonné(e) de savoir le nombre de personnes qui se retrouvent dans ce que vous dites. Ne laissez pas ce sentiment s’ancrer en vous. Même si vous avez l’impression que parler ne sert à rien, vous constaterez que des pensées qui paraissaient chaotiques dans un premier temps semblent se clarifier progressivement, et ce processus vous aide à trouver vous-même une solution. Celle-ci n’apparaîtra pas soudainement comme une révélation : il s’agit plutôt d’un processus très graduel. Un thérapeute ne vous proposera pas des solutions toutes faites, mais vous aidera à trouver des réponses (que vous connaissez en réalité déjà, mais que vous ne parvenez plus à voir à cause du chaos dans vos pensées).
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Jean Dehombreux - Pastel sur papier
Pas question que je prenne des médicaments. Je ne suis quand même pas fou, après tout ? Et puis les médicaments me rendraient dépendant en un rien de temps. Je dois pouvoir me ressaisir sans traitement. Parfois, les médicaments sont nécessaires. Leur prise sera toujours décidée en concertation avec le psychiatre/ généraliste. Vous n’êtes pas fou parce que vous prenez des médicaments. Et pour autant que vous les utilisiez correctement, conformément à la prescription, vous ne développerez pas de dépendance. Vous êtes malade. Or, quand on est malade, il est parfois nécessaire de prendre des médicaments. Si vous êtes hypertendu, on vous prescrira un antihypertenseur. Si vous avez le diabète, vous recevrez de l’insuline. De même, la dépression peut être traitée par différents types de médicaments qui peuvent apporter un soutien au patient.
« Va faire une longue balade, ou une bonne séance de sport, et cela passera ». « Je vais t’emmener faire du shopping pour te changer les idées ». Les conseils pleins de bonnes intentions tels que ceux-ci font plus de mal que de bien. Une personne dépressive n’a aucune envie, tout au moins au début de la dépression, de faire du sport, de marcher ou de faire du shopping, et elle n’a absolument aucune énergie pour 25
cela. En donnant ce genre de conseils, on sous-entend qu’il suffit juste d’avoir un peu de volonté pour se rétablir. Comme si le fait de se distraire un moment allait résoudre le problème…
Dans le passé, la vie des gens était bien plus rude. Pourtant la dépression n’existait pas. La dépression est un mot en vogue, un phénomène de mode. Ces propos sont très réducteurs. La dépression a toujours existé, mais elle n’était pas reconnue comme telle. Elle est plus fréquente dans nos pays qu’il n’y a quelques dizaines d’années. Notre mode de vie contemporain peut paraître plus facile que jadis, mais nous sommes énormément mis sous pression par les contraintes de la société d’aujourd’hui. Apprends à te contenter de ce que tu as, regarde autour de toi. En donnant ce type de conseil à une personne dépressive, on lui donne le sentiment qu’elle se donne trop d’importance, qu’elle exagère.
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Paul Duhem - Acrylique sur papier
Où puis-je trouver une aide adéquate ? OÙ PUIS-JE TROUVER UNE AIDE ADÉQUATE ?
CONSE!L N’attendez pas trop longtemps Si vous reconnaissez, chez vous-même ou chez un proche, des symptômes de dépression, il est peut-être temps de faire appel à une aide professionnelle. Après tout, c’est ce que vous faites en cas de troubles physiques, il n’y a donc aucune raison de négliger ou de minimiser les problèmes psychiques. Au contraire : plus vous attendez pour demander de l’aide, plus il y a de risque que la dépression devienne profonde ou chronique. Le principe est donc le même que pour certains symptômes physiques.
Où puis-je trouver une aide adéquate ? Vous avez le cafard, depuis un certain temps déjà. Vous n’avez plus envie de rien, ni de travailler, ni de vous divertir, ni de manger... Vous ressassez souvent des idées noires et l’anxiété n’est jamais loin. En un mot : vous présentez un éventail de symptômes qui annoncent une dépression. Dans ce cas, il est temps de chercher de l’aide dans votre entourage et/ou auprès d’un thérapeute professionnel.
vitalvk - le h et le petit a - Encre pigmentée
Mais comment aborder cette question avec le médecin généraliste ou une autre personne de confiance ? Dans tous les cas, efforcezvous de dire la vérité, que ce soit à propos des symptômes, de la situation familiale, des changements de comportement et de mode de vie, du traitement médicamenteux, de la consommation de substances... Éventuellement, faites-vous accompagner par une personne que vous appréciez ou un membre de la famille
« Essayez de comprendre la noirceur, la léthargie, le désespoir et la solitude qu’ils traversent. » (Stephen Fry) 27
Que pouvez-vous faire lorsqu’un de vos proches souffre de dépression ? Le mieux que vous puissiez faire, c’est simplement d’être là. Ou juste de veiller à ce que la personne mange et dorme suffisamment. Il n’est parfois pas nécessaire d’en faire plus. Par ailleurs, tenez compte des éléments suivants : 1. Soyez surtout à l’écoute et ne jugez pas. Laissez la personne dépressive parler et demandez-lui à quoi elle pense. Que vous ne compreniez pas son état dépressif ou que vous le trouviez injustifié n’est pas réellement important. Pour cette raison, il est opportun que vous demandiez à cette personne comment elle se sent (et que vous ne répondiez pas à sa place). Une personne dépressive a souvent honte de ses pensées. Ne condamnez pas ces pensées, mais dites-lui que ces pensées sur sa personne, sur les autres et sur le monde sont la conséquence de la dépression. Les personnes dépressives s’assimilent souvent à leurs pensées et de ce fait, ont une image négative d’elles-mêmes et s’enfoncent ainsi dans une spirale négative.
2. Prenez la personne au sérieux Les personnes atteintes de dépression manquent souvent de confiance en elles et perçoivent souvent les conseils comme des reproches. Une personne dépressive n’est pas stupide et sait très bien, par exemple, qu’elle devrait sortir et « se bouger », mais elle en est tout simplement incapable. Ne vous attendez pas à ce que la personne suive vos bons conseils ou recommandations - il est donc préférable de ne pas en donner, mais de lui demander ce que vous pouvez faire pour l’aider.
3. Continuez à l’inviter Une personne qui souffre de dépression a tendance à s’isoler de manière croissante. Continuez à la stimuler ou à l’inviter à des soirées et d’autres activités, même si vous savez qu’elle n’en a pas envie. Ne l’obligez à rien. Ne vous attendez pas à une réaction ou interaction de grande ampleur. Ne laissez simplement pas la relation s’éteindre. Envoyer chaque semaine un SMS demandant « Comment vas-tu ? » peut déjà faire beaucoup de bien. Vu de l’extérieur, vous pouvez avoir l’impression que vous ne faites que « donner » sans rien recevoir en échange. Acceptez cela, tout en sachant que lorsque la dépression aura disparu, les choses seront différentes. 4. Informez-vous Les personnes atteintes de dépression ne sont pas elles-mêmes et souvent, les changements ne sont pas perceptibles de l’extérieur. Les personnes dépressives sont incapables de voir les choses positivement. Donc ne les forcez pas : il est pénible de devoir expliquer les sentiments causés par la dépression. En tant que proche, il est utile de rechercher des informations de votre côté. 28
Luc-Henri Duchêne - Acrylique sur papier
5. Demandez ce que vous pouvez faire pour aider Vous ne devez pas apporter de solution, ni même dire quoi que ce soit. Il suffit de faire acte de présence et d’être à l’écoute. Une personne dépressive a souvent du mal à gérer les activités de la vie quotidienne : accomplir des formalités administratives, faire les courses, le ménage, etc. Vous pouvez déjà l’aider dans ces petites tâches de tous les jours. En effet, soit elle n’y parvient plus, soit, dans de nombreux cas, cela ne l’intéresse pas. Ne lui adressez pas de reproches mais proposez-lui de l’aide, sans vous imposer. 6. Demandez à la personne si elle a des pensées suicidaires Une personne atteinte de dépression a fréquemment des pensées suicidaires. N’hésitez pas à l’interroger à ce sujet et ne condamnez pas ces pensées. N’oubliez pas qu’elle se culpabilise probablement à cause de ces pensées. Dites à la personne qu’elle est importante pour vous et expliquez-lui que ces pensées sont dues à la dépression et peuvent disparaître. Le simple fait d’en parler avec quelqu’un peut déjà constituer une aide précieuse. Pour d’autres conseils sur la façon d’aborder une telle discussion, rendez-vous sur suicide.be; préventionsuicide.be; le psychologue.be; téléaccueil.be. Voir également à la page 53 du présent guide. 7. Prenez soin de vous aussi Même si c’est difficile pour vous et si vous souhaitez de tout cœur aider votre proche, ne cessez pas vos propres activités. Vous avez le droit de profiter de la vie, que vous soyez la mère, le père, la sœur, le frère, le conjoint ou l’amie(e) de la personne en souffrance. Prenez donc un verre en terrasse, allez voir un film, organisez une soirée avec des amis ou partez en week-end. C’est votre droit. C’est même votre devoir de continuer à prendre soin de vous au cours de cette période. Ce n’est qu’à cette condition que vous pourrez réellement aider une autre personne. 8. Recherchez une aide professionnelle Un petit passage à vide, cela passe. En revanche, lorsqu’il s’agit d’une vraie dépression, il est quasi impossible de s’en sortir seul(e). Encouragez votre proche à rechercher une aide professionnelle et à en parler avec son médecin généraliste ou un autre thérapeute professionnel, à un psychologue par exemple. Fréquenter une personne souffrant de dépression peut aussi se révéler très fatigant et même pénible pour vous. Prenez donc suffisamment de temps pour vous ; si nécessaire, faites également appel à une aide professionnelle pour vous-même : vous ne pouvez pas endosser tous les rôles à la fois. Veillez aussi à pouvoir vous confier auprès de plusieurs personnes de votre entourage. Source : geestelijkgezondvlaanderen.be
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Le médecin généraliste Après la famille et les connaissances (voire avant ces dernières, si vous ne voulez ou pouvez réellement parler à personne), votre médecin généraliste est votre principale personne de confiance. Il connaît non seulement votre dossier médical, mais il vous connaît aussi personnellement et connaît souvent un peu votre vie. Si vous pensez que vous pourriez avoir un problème d’ordre psychique, il est conseillé de commencer par prendre contact avec votre médecin généraliste. Ce dernier pourra évaluer les symptômes avec vous, proposer un traitement ou vous orienter vers un psychologue de première ligne, un spécialiste ou un établissement de soins adéquat. Dans ce dernier cas, votre généraliste recevra des informations sur votre traitement afin d’éviter toute dispersion des données vous concernant. Certains cabinets de médecine générale et centres médicaux de quartier disposent de psychologues à qui vous pouvez vous adresser pour un (premier) accompagnement psychologique.
Le psychiatre Les psychiatres sont des médecins qui se sont spécialisés en psychiatrie, la discipline qui étudie les maladies mentales. À l’instar des autres médecins, les psychiatres sont donc habilités à prescrire, à pratiquer des examens cliniques et à demander des analyses biologiques. Consulter un psychiatre n’a rien de honteux. Le psychiatre s’est spécialisé dans le traitement des maladies mentales et est donc parfaitement bien placé pour la prise en charge de vos problèmes. Celle-ci implique fréquemment une thérapie et comprend parfois un traitement médicamenteux ou d’autres formes de traitement.
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CONSE!L Les choses ne s’améliorent pas ? Passez à l’action Si vous doutez que votre traitement actuel soit approprié pour vous, si vous éprouvez certains désagréments ou si vous n’observez vraiment aucune amélioration après une période prolongée, n’acceptez pas cet échec. Parlez-en avec votre médecin, votre thérapeute, vos amis ou votre famille. N’hésitez pas non plus à demander un second avis auprès d’un autre médecin. Il est sans doute difficile de s’imposer lorsque vous avez le moral au plus bas, mais essayez malgré tout de veiller à vos intérêts. Par exemple, vous pouvez préparer l’entretien en notant à l’avance les questions et remarques que vous souhaitez formuler. Ou encore, vous pouvez vous faire accompagner d’une personne en qui vous avez confiance. Vous bénéficierez ainsi du soutien nécessaire pour pouvoir vous exprimer et être correctement informé(e) lors de vos entretiens avec votre praticien. Pourquoi rester bloqué(e) dans une situation qui ne vous offre aucune perspective d’amélioration ?
! Les principales formes de traitement Thérapie cognitivocomportementale Cette thérapie repose sur le concept de base que nos pensées (« cognitions ») ont une influence sur le comportement et les émotions. Le but de cette thérapie est de vous apprendre à mieux gérer vos pensées, et, de là, également vos émotions. Le plus souvent, cette forme de thérapie recourt à la psychothérapie et aux exercices à pratiquer à domicile.
Thérapie axée sur le patient Il s’agit d’une forme de psychothérapie qui place les perceptions du patient au centre de l’attention. Le principe de départ est que le patient est en mesure de solutionner lui-même ses problèmes. L’objectif n’est pas tant de résoudre certains problèmes, mais de mieux en comprendre les causes.
Thérapie systémique (thérapie familiale) Cette méthode aborde les problèmes dans le contexte du « système » au sein duquel vous fonctionnez – dans la majorité des cas, il s’agit de la famille. Les interactions au sein du groupe ou entre les membres individuels peuvent influencer de manière déterminante l’apparition de problèmes psychiques ou entraver la mise en place de solutions éventuelles. Dans cette forme de thérapie, on fait donc intervenir activement la famille.
Le psychologue La psychologie est la science qui étudie la pensée et le comportement de l’être humain ; à ce titre, elle intervient dans la quasi-totalité des secteurs de la société. On y retrouve différentes orientations : la psychologie du travail, de la santé, scolaire, clinique, etc. Les psychologues sont détenteurs d’un Master en psychologie. Le titre de cette profession est protégé et ne peut être utilisé que par les personnes disposant d’un numéro d’agrément valable. Tous les psychologues sont soumis à un code déontologique imposant des règles de comportement sur le plan éthique. Les psychologues ne sont pas médecins et ne peuvent donc pas prescrire de médicaments. Dans le cadre du traitement de la dépression, ils ont généralement recours à la psychothérapie. Le psychologue vous montrera comment, en modifiant le regard que l’on porte sur la vie, il est possible d’atténuer les symptômes. Selon la méthode choisie (thérapie cognitivo-comportementale, thérapie axée sur le patient, thérapie systémique, thérapie contextuelle), le thérapeute va soit aborder les causes de la dépression, soit tenter de modifier certains schémas de pensée. Vous trouverez plus loin des explications plus détaillées sur ces méthodes spécifiques..
Psychothérapie Littéralement, un thérapeute est une personne qui exerce une forme de thérapie particulière. S’il s’agit d’un accompagnement psychologique, on parlera alors de psychothérapie. Elle est exercée par des professionnels de la santé qui ont suivi une formation spécifique théorique et pratique durant plusieurs années. Ils sont affiliés à une association professionnelle et doivent respecter un code éthique. Veuillez toutefois noter que de nombreux thérapeutes ne disposent d’aucune formation reconnue. En principe, tout un chacun peut en effet se déclarer thérapeute. Veillez donc à bien vous informer avant de vous adresser à un psychothérapeute particulier. Faites preuve d’esprit critique vis-à-vis des méthodes et traitements « alternatifs », même s’ils peuvent parfois apporter un soutien véritable.
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L’expert du vécu Qui pourrait vous comprendre mieux que des personnes ayant également souffert de dépression ? Les discussions avec des « experts du vécu » font partie intégrante du programme de rétablissement au sein de certains centres de soins de santé mentale. Dans ce secteur en effet, vous rencontrerez de plus en plus souvent des « experts de l’expérience », volontaires et professionnels qui, du fait de leur expérience personnelle de la dépression, travaillent activement dans un hôpital, un établissement de santé, une association spécialisée ou un centre de santé mentale. À cette fin, ils bénéficient bien entendu d’une formation spécifique.
Services (centres) de santé mentale Le médecin généraliste (ou pour les jeunes, un centre PMS, psycho-médico-social) peut aussi vous orienter vers un service de santé mentale (SSM), un centre de santé mentale (CSM), un centre de guidance ou un club. En Wallonie et à Bruxelles, ces centres accompagnent chaque année de nombreuses personnes atteintes de troubles mentaux et/ou psychiatriques graves. Les enfants, adolescents, adultes et sujets âgés concernés peuvent s’adresser à ces centres et obtenir une consultation sur rendez-vous (destinée aux personnes non hospitalisées). Tapez « centre de santé mentale ou service de santé mentale » sur Google ainsi que le nom de votre commune pour obtenir les coordonnées du centre le plus proche de chez vous. Chaque centre dispose d’une équipe composée de psychiatres, psychologues, assistants sociaux, etc. Tous ces professionnels de la santé mentale travaillent en collaboration et recherchent avec vous la prise en charge qui répond le mieux à votre demande d’aide. Sur la base d’entretiens, ils élaborent avec vous un plan de traitement. La plupart du temps, il s’agit d’une forme de psychothérapie, qu’elle s’effectue sur une base individuelle, en famille ou en groupe. Parfois, la prise de médicaments s’avère nécessaire.
Qu’est-ce qu’un hôpital psychiatrique ? Vous pouvez vous rendre dans un hôpital psychiatrique pour bénéficier de traitements extrêmement diversifiés et spécialisés, tant en résidentiel (avec séjour sur place, parfois de longue durée) qu’en hôpital de jour. Une équipe hospitalière se compose de psychiatres, 32
La thérapie contextuelle Elle combine les concepts issus de la thérapie classique et des techniques relevant de la thérapie systémique. L’accent est ici mis sur l’« éthique relationnelle », sur la qualité et l’éthique de vos relations. Dans quelle mesure êtes-vous loyal(e) ? Existe-t-il un équilibre entre donner et recevoir ? Souffrez-vous de sentiments d’injustice ? Que s’est-il passé dans les générations qui vous ont précédé ? Signalons la thérapie interpersonnelle et des rythmes sociaux, qui a montré des résultats intéressants dans la dépression et le trouble bipolaire. Des thérapies allient l’activation comportementale et la pleine conscience dans des programmes individuels ou en groupe comme « Réagir » à Charleroi (CHU Vincent Van Gogh)
! S’orienter dans l’offre de soins En Belgique, les personnes souffrant de troubles psychiques peuvent s’adresser à bon nombre d’organisations et d’établissements. Toutefois, il n’est pas toujours évident de s’y retrouver dans ce dédale de structures et de services. Demandez conseil à votre médecin et laissez-le vous orienter vers les personnes appropriées. Cela vous épargnera beaucoup de temps et de tracas. Le « CRéSaM » ou le guide social peuvent aussi vous permettre d’effectuer des recherches par vous-même. Tout ceci est bien sûr intéressant, mais n’oubliez pas que la personne la mieux placée pour vous conseiller reste votre médecin généraliste. www.cresam.be www.guidesocial.be
! Prise en charge ambulatoire Le terme « ambulatoire » est utilisé lorsque le patient est traité dans le cadre de consultations externes chez le médecin ou un prestataire de soins spécialisé, ou lorsque c’est le médecin/ thérapeute qui se rend au domicile du patient. Il s’agit donc d’une prise en charge « extra- muros » – sans hospitalisation. Une consultation auprès du médecin généraliste relève donc aussi de la prise en charge ambulatoire.
Prise en charge résidentielle
MéTiCé - Acrylique sur toile
Dans ce cas, vous faites l’objet d’une admission dans un hôpital ou un autre établissement où vous bénéficiez d’un encadrement approprié par le personnel soignant, le personnel infirmier psychiatrique, les thérapeutes et les assistants sociaux.
de psychologues, d’équipes de soins infirmiers (psychiatriques) ainsi que d’ergothérapeutes, de kinésithérapeutes, de thérapeutes créatifs, etc. Quant aux assistants sociaux, ils vous aident à gérer votre administration, à rechercher un emploi ou à gérer les contacts avec votre employeur, votre propriétaire, votre banque, etc.
Qu’est-ce qu’un service de psychiatrie au sein d’un hôpital général (SPHG) ? Bon nombre d’hôpitaux généraux comprennent aussi un service de psychiatrie, appelé SPHG. Il est également possible d’y séjourner dans la partie résidentielle, soit en séjour normal incluant la nuit, soit en hospitalisation de jour dans les établissements qui l’autorisent. Ce sont surtout les adultes et les personnes âgées qui y ont recours, mais certains services acceptent aussi les enfants et les adolescents. Un SPHG propose principalement des hospitalisations de courte durée, par exemple en cas de crises d’ordre psychiatrique ou à la suite de tentatives de suicide. Ici aussi, l’équipe est constituée de psychiatres, psychologues, personnel infirmier (psychiatrique), ergothérapeutes, kinésithérapeutes, assistants sociaux, etc.
Que faire en cas de situation de crise ? Avant toute chose, appelez le médecin ou le 112 si vous ne pouvez pas joindre le médecin. En situation de crise, vous pouvez aussi vous adresser au service des urgences de l’hôpital. Certains hôpitaux disposent d’ailleurs d’un service spécifique d’urgences psychiatriques, avec un nombre limité de lits. Ces services s’appellent des unités de crise et d’urgences psychiatriques. Vous y serez accueilli(e) par une équipe spécialisée qui accorde une attention particulière aux personnes en crise émotionnelle ou psychiatrique aiguë. Il est essentiel, y compris durant le suivi après la crise, qu’une collaboration étroite soit instaurée entre le patient lui-même, le service des urgences, la famille et l’entourage ainsi qu’avec le médecin généraliste et d’autres services d’aide.
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? En quoi consistent les équipes mobiles de crise ou aigües ? Généralement, une intervention psychiatrique d’urgence s’impose : • Si vous menacez de vous suicider ou si vous avez fait une tentative de suicide. • Si vous présentez des idées délirantes psychotiques. • Si vous êtes dans une situation de crise sur le plan relationnel ou situationnel. • Si vous abusez d’alcool, de drogues ou de médicaments. • Si vous présentez une anxiété grave et/ou une crise de panique. • Si vous présentez des troubles comportementaux ou un stress aigu. En psychiatrie d’urgence, la prise en charge varie d’une intervention de courte durée à une hospitalisation de maximum quelques jours. Les soins de suivi s’effectueront soit à l’hôpital (en résidentiel), soit en dehors de l’hôpital (prise en charge ambulatoire, c-à-d. via des consultations externes).
À la demande du médecin généraliste, en cas de situations de crise aiguë, une « équipe mobile de crise » peut intervenir. Il s’agit d’une équipe multidisciplinaire composée de personnel infirmier, d’assistants sociaux, d’experts de l’expérience, de psychologues, de paramédicaux ainsi que d’un psychiatre. Si nécessaire, ces personnes peuvent vous rendre visite plusieurs fois par semaine, voire plusieurs fois par jour. La durée de la prise en charge est limitée à environ trois semaines. Ensuite, une solution à plus long terme sera recherchée. Dans le jargon professionnel, cette équipe de crise est parfois appelée « équipe mobile 2a » L’équipe 2a s’efforce donc d’éviter une hospitalisation par une intervention de crise suivie d’une stabilisation. L’équipe mobile chronique appelée également « équipe mobile 2b », quant à elle, est axée sur la réadaptation et le rétablissement. Après une hospitalisation ou après une intervention via l’équipe 2a, celle-ci passe le relais à l’équipe 2b qui assure le suivi. Les équipes mobiles sont un concept relativement récent au sein des soins de santé mentale belges. Pour cette raison, leur fonctionnement et le mode d’orientation (via le médecin généraliste ou à l’initiative du patient lui-même) peuvent différer d’une région à l’autre. Source: https://www.psychosenet.be/ behandeling/mobieleteams/
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Coordonnées des équipes mobiles: http://www.psy107.be/index.php/fr/ contact
Luc-Henri Duchêne - Acrylique sur toile
Traitements TRAITEMENTS
Comment puisje (faire) traiter ma dépression ? Où puis-je trouver de l’aide en ligne ? Il en va de la dépression comme de tous les autres sujets sur Internet : nous sommes inondés d’informations dont nous ignorons souvent la validité et ce qu’elles peuvent nous apporter individuellement. Il existe bien sûr des sources fiables et de nombreux tests pertinents en ligne, mais vérifiez-les toujours avec votre médecin. Sur ces sites, vous trouverez un aperçu de tous les sites et outils fiables liés au rétablissement après une dépression : Argos 2001.fr (France) depression.org, le forum des bipotes, ATB&D (Suisse), revivre.org (Canada) Osez en parler, osez reconnaître vos limites et demandez de l’aide à temps, tant auprès de vos proches que des thérapeutes.
Même si cela peut sembler étrange, le traitement de la dépression doit débuter en vous-même. Les services d’aide professionnels s’articulent autour des « soins axés sur le rétablissement » ; ces soins permettent, en dépit de votre maladie, de redonner un sens à votre vie et sont fournis en étroite collaboration avec la famille et les aidants proches. Ce parcours repose sur des traitements médicamenteux, mais également sur des thérapies non médicamenteuses telles que la psychothérapie et le coaching.
Thérapies non- médicamenteuses En cas de dépression « légère », un traitement médicamenteux n’est pas toujours indispensable. Mais même lorsque vous souffrez d’une dépression sévère ou si vous souhaitez réduire au minimum l’utilisation des médicaments, vous pouvez tirer bénéfice de différentes formes de thérapie non médicamenteuse. Dans la plupart des cas, le résultat optimal est obtenu en associant les deux types de démarches. Le traitement médicamenteux peut vous donner le courage d’entamer une psychothérapie et peut atténuer les symptômes les plus sévères de la dépression. Votre esprit s’ouvrira en quelque sorte à la thérapie, qui favorisera elle aussi votre rétablissement. Parlez-en avec votre médecin, votre psychologue ou votre psychiatre, ainsi qu’avec votre entourage ou vos aidants proches. Si vous souhaitez vous réapproprier votre vie, il est préférable d’utiliser des outils adéquats.
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Psychothérapie
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Dr Sabine Wyckaert, psychiatre à l’Universitair Psychiatrisch Centrum KU Leuven
Que puis-je faire moi-même ?
La psychothérapie aide les patients et leurs familles à résoudre leurs problèmes et à mieux gérer le stress. En cas de dépression sévère, il est recommandé d’associer la psychothérapie à un traitement médicamenteux (sauf dans certaines situations particulières, comme en cas de grossesse). Si la dépression est légère, la psychothérapie peut s’avérer suffisante. Quelles sont les objectifs de la psychothérapie ?
Prenez bien soin de vous
Information et acceptation. Élargir sa perspective, faire le deuil de sa bonne santé antérieure, accepter la maladie. Favoriser l’adhésion au traitement. Réduire la fréquence des rechutes : apprendre à reconnaître les signaux et les situations à risque susceptibles de provoquer un nouvel épisode de dépression. Favoriser les relations sociales et personnelles. Améliorer la qualité de vie : efforcez-vous d’avoir un mode de vie sain (activité physique, alimentation, sommeil, contacts sociaux…). Apprendre à gérer le stress, en renforçant les stratégies d’adaptation (stratégies dites de « coping » pour mieux faire face à l’adversité), en limitant les facteurs de risque sociaux et en prenant conscience des pensées qui vous perturbent. Limiter le risque de suicide. Prendre en charge les symptômes résiduels. Après une dépression, certaines personnes restent fragiles. Si elles sont confrontées à un événement de vie négatif, elles se sentiront vite à nouveau dépressives, ce qui entravera le processus de rétablissement et pourra contribuer à l’apparition d’une rechute proprement dite. Chacun de nous a sa propre façon de fonctionner, physiquement et mentalement. Nous réagissons tous différemment aux événements que nous traversons. Certaines personnes supportent davantage de contrariétés que d’autres. Certaines sursautent lorsqu’une allumette tombe à terre, tandis que d’autres restent parfaitement calmes à côté d’un feu d’artifice. 36
Même lorsque la situation paraît absolument sans issue, il est toujours possible de redonner un peu de couleur et de sens à sa vie. Il s’agit de petites choses que vous pouvez mettre vous-même en place jour après jour.
Une bonne nuit de sommeil Essayez de maintenir un rythme jour/nuit fixe et dormez au moins 7 à 8 heures. Si vous n’y arrivez pas, parlez-en à votre médecin. Vous trouverez ici quelques conseils pour améliorer votre sommeil : Retrouver-le-sommeil.com Jepenseaussiàmoi.be Passeportsanté.net
Une alimentation saine Si vous êtes au plus profond de la dépression, vous n’avez sans doute même pas envie de vous nourrir, et encore moins de veiller à l’équilibre de vos aliments. Cependant, c’est un aspect crucial… Ne dit-on pas que « nous sommes ce que nous mangeons » ?
Avoir une alimentation saine peut réellement influencer positivement notre humeur et améliorer notre qualité de vie de manière générale. Bien entendu, il n’existe pas de régime contre la dépression. Ce qui est sain pour la plupart des gens est également sain pour une personne déprimée. Si vous ne parvenez vraiment pas à vous préoccuper de nourriture, laissez d’autres personnes s’en soucier pour vous, si elles ont la gentillesse de le faire. Après tout, lorsque vous êtes au restaurant, vous acceptez bien que l’on vous serve ?
Profitez de la nature Cela peut être un parc, une forêt, une belle avenue ... Peu de choses apportent autant de quiétude que la présence d’arbres, de plantes, d’animaux, de prairies ou autres espaces verts.
Pour la première fois de ma vie, j’ai avoué à quelqu’un que je ne pouvais plus me projeter dans l’avenir et que je ne voulais pas continuer comme ça – même si cette thérapeute avait probablement déjà pu déduire cela indirectement lors de notre première rencontre. Cette fois encore, elle ne se détourne pas de mon chagrin, elle n’essaie pas immédiatement d’apporter des solutions. À chaque fois, elle me fait surtout comprendre que je ne dois pas traverser cette épreuve seule. Elle me donne un nouveau rendez-vous la semaine suivante, et avance mon rendez-vous chez le psychiatre. » Source : Wordt het ooit weer licht? (Est-ce que ça redeviendra léger un jour?”). (An Peeters)
Cela étant, nous savons tous fort bien quand nos limites sont atteintes : quand nos émotions nous font trop souffrir, quand nous n’en pouvons plus... Trop, c’est trop. Lorsqu’une personne est en proie à des troubles psychiques, sa confiance en elle et son image d’elle-même sont souvent fortement ébranlées. Un thérapeute peut vous aider à améliorer progressivement votre confiance en vous en vous faisant prendre conscience de votre véritable valeur. Grâce à cette nouvelle confiance en vous et à une meilleure connaissance de vous-même, vous parviendrez à mieux percevoir vos propres besoins. Vous serez à nouveau en mesure de prendre des décisions importantes et d’introduire des changements essentiels dans votre vie. Par exemple, ne plus reporter une action déterminée, ou cesser de croire que vous n’avez pas le choix dans une situation donnée..
Une faiblesse autodéclarée Il n’existe pas de critères objectifs qui indiquent quand quelqu’un doit avoir recours à une aide professionnelle. Toutefois, certains signaux révèlent qu’une personne est en train de perdre le contrôle de ses propres actions ; en présence de tels signaux, il faut agir. Mais sans doute vous poserez-vous des questions. Cette aide professionnelle, est-elle vraiment utile ? Le remède ne va-t-il pas être encore pire que le mal ? Ne doit-on pas arriver à surmonter cela sans aide ? Peut-être avez-vous un sentiment de honte à l’idée d’exposer ce que vous considérez vous-même comme une faiblesse ? Ou bien êtes-vous de ceux qui pensent que la psychothérapie consiste à s’allonger sur un divan dans une pièce obscure, tandis qu’un analyste barbu vous pose des questions gênantes sur votre enfance… Mais la psychothérapie, c’est tout autre chose ! Dans la plupart des cas, vous vous asseyez face au thérapeute, parfois en tête-à-tête, parfois en groupe, et vous parlez de votre maladie et de votre manière d’y faire face. Rien d’étonnant à cela puisque la psychothérapie est parfois aussi appelée « thérapie par la parole ». Une fois que vos symptômes sont sous contrôle, la psychothérapie vous aide à acquérir les compétences et stratégies qui vous permettront de remettre votre vie sur les rails et de lui redonner une structure. Le but est d’apprendre à reconnaître vos sentiments et à les gérer, à réagir aux événements susceptibles de déclencher des symptômes et à mettre en place un environnement sur lequel vous pouvez suffisamment vous appuyer pour continuer à vivre avec votre maladie. 37
! Vivre avec la dépression Ne sous-estimez jamais l’impact de la dépression sur votre vie quotidienne et vos relations. La psychothérapie vous aide à vous débarrasser de sentiments de culpabilité ou de honte éventuels. Adhérer au traitement est également un aspect crucial, car vous vous sentirez souvent tenté de l’arrêter. Un large choix Il existe de très nombreuses formes de psychothérapie, et la façon de travailler peut également être très variable. Vous avez le choix, veillez donc à choisir une thérapie avec laquelle vous vous sentez bien. Votre médecin vous accompagnera dans cette recherche du traitement qui vous convient le mieux. N’hésitez pas non plus à vous informer en vous adressant à différentes associations professionnelles de thérapeutes et auprès de groupes d’entraide. Durant une dépression, la psychothérapie agit habituellement plus lentement que le traitement médicamenteux : il faut parfois attendre plus de deux mois avant d’en ressentir les pleins effets. En contrepartie, les avantages seront d’autant plus durables. N’oubliez pas non plus que, comme pour les médicaments, les réactions individuelles à la psychothérapie peuvent être variables.
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Dépression et alcool Pr Dr Frieda Matthys, Chef du service de Psychiatrie, UZ Brussel Il existe une interaction importante entre la dépression et les problèmes d’alcool. Si vous avez une tendance dépressive, il est très tentant de consommer de l’alcool. L’alcool réduit l’anxiété et les idées noires, il diminue l’inhibition et facilite l’endormissement. L’alcool diminue même les douleurs souvent associées à la dépression. En réalité, il est utilisé comme un médicament, mais c’est un médicament qui comporte de nombreux risques et effets secondaires. L’abus d’alcool peut lui-même être à l’origine d’une dépression. Consommer une grande quantité d’alcool provoque de la fatigue, réduit le niveau d’énergie et perturbe le sommeil : on s’endort facilement, mais au bout de quelques heures, on se réveille agité. En outre, si vous consommez régulièrement trop de boissons alcoolisées, vous aurez tendance à négliger vos activités, à devenir irascible, à avoir davantage de conflits et à rencontrer des problèmes dans votre vie privée, mais aussi dans votre vie professionnelle. Votre confiance en vous diminuera, vous vous intéresserez à moins de choses et vous retirerez aussi moins de plaisir de la vie. En un mot : vous développerez des symptômes dépressifs. Au fil du temps, il deviendra alors difficile d’identifier quel était le problème initial. Les deux éléments (consommation d’alcool et symptômes dépressifs) se
renforcent en effet l’un l’autre. Du reste, si vous arrêtez de boire, vous ne vous sentirez pas immédiatement mieux. Au contraire, votre nervosité augmentera, se transformant même en anxiété, et vous aurez encore moins d’intérêt ou d’envie de prendre des initiatives. Il faut bien une à deux semaines d’abstinence (aucune consommation d’alcool) pour pouvoir à nouveau insuffler de l’énergie et de la vitalité dans votre vie. Le plus souvent, il n’est pas nécessaire d’ajouter des antidépresseurs. L’essentiel est d’améliorer la qualité de votre sommeil et votre appétit. Vous recommencerez alors à avoir envie de faire du sport, de lire, de pratiquer vos hobbies, ... Si cette humeur triste persiste après deux semaines, votre état devra être réévalué et la prise d’un antidépresseur peut être indiquée. Conclusion : modérez votre consommation d’alcool en général, et abstenez-vous même totalement d’alcool si vous traversez une crise dans votre vie ou en en cas de gros cafard.
Alicja Polechonska - Happy Spirit - Acrylique sur toile
Si vous pensez avoir développé une dépendance à l’alcool ou à d’autres drogues (illicites), demandez conseil à votre médecin. Le test proposé par ce lien pourrait déjà vous apporter une aide précieuse : www.aide-alcool.be https://na-belgium.org/fr/
Chaque jour commence par une action qui témoigne de courage et d’espoir : sortir de son lit. » (Anonyme) 39
Comment arrêter de ressasser des idées noires ? Professeur Filip Raes, KU Leuven
Autres formes de thérapie L’art-thérapie, la musicothérapie, la thérapie corporelle... L’offre est étendue et certaines thérapies peuvent procurer de meilleurs résultats que d’autres. Il arrive aussi qu’une forme de thérapie ne soit pas compatible avec le traitement global que vous recevez. Si vous souhaitez essayer une thérapie, veillez donc à toujours en informer votre médecin.
Techniques de détente et de relaxation Comment retrouver la sérénité ? Ressasser des idées noires est l’un des symptômes de dépression les plus fréquents, et c’est une mauvaise habitude qui peut perturber profondément votre vie, ne serait-ce que parce que cela vous prive de sommeil. Le yoga, la technique de la pleine conscience (« mindfulness », voir plus loin) et d’autres techniques de relaxation permettent littéralement à votre esprit de « respirer ». Une bonne respiration est en effet un composant essentiel de ce type de thérapies. Si vous voulez réellement vous détendre, recherchez une activité qui vous plait, trouvez-vous un hobby qui vous intéresse ou vous passionne réellement. Qu’est-ce qui vous donne un sentiment de bien-être ? Qu’est-ce qui vous détend particulièrement ? Cela peut être marcher, regarder un film, pratiquer un sport, écouter de la musique, lire, jouer à des jeux en ligne...
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On entend par là le fait de ruminer sans cesse un problème particulier ou des choses désagréables, des choses qui vous attristent ou vous préoccupent. « N’aurais-je pas mieux fait de...? » « Pourquoi est-ce que je me sens à nouveau si mal ? » « Que vais-je devenir si je ne me sens pas vite mieux ? » Les études scientifiques ont montré que le fait de se ronger ainsi rend une personne vulnérable aux troubles psychiques, tels que la dépression et l’anxiété. Les personnes dépressives ressassent souvent des événements du passé ou des sentiments négatifs inhérents à leur dépression. En cas d’anxiété, la personne se fait souvent du mauvais sang en pensant aux événements négatifs susceptibles de se produire à l’avenir. Cette tendance aux idées noires a pour caractéristique qu’il est difficile d’en arrêter le flux et que cela peut commencer indépendamment de votre volonté. C’est comme s’il s’agissait d’un enchaînement automatique de pensées négatives, toujours les mêmes. Or ruminer ne nous aide pas. Même si nous pensons que nous devons nous creuser la tête pour résoudre un problème, le fait de le ressasser sans cesse nous empêchera justement de le résoudre. Comment arrêter de se ronger ainsi ? Dans tous les cas, apprenez à vous en rendre compte à temps, afin de pouvoir passer à l’action. Et le mot « action » est à comprendre au sens littéral : s’activer, faire des choses, bouger, ... L’action est le meilleur remède contre les idées noires. C’est également le concept de base de la technique appelée « Activation comportementale » et d’autres thérapies cognitivocomportementales. Vous y apprenez notamment à identifier rapidement cette tendance à ruminer, puis à vous (re)mettre à faire des choses de façon active. De même, la technique de la pleine conscience (mindfulness) vous apprend à reconnaître ces idées noires perturbantes afin d’éviter qu’elles ne vous emprisonnent totalement.
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Suzanne Gardner - Serpents d’eau - Technique mixte sur papier
La pleine conscience peut aider, c’est prouvé scientifiquement La pleine conscience convient particulièrement bien aux personnes ayant déjà connu plusieurs dépressions. À la base, il s’agit d’une thérapie qui aide à réduire le stress, et qui repose sur des techniques de méditation classiques. Via la technique de l’entraînement de l’attention, vous vous focalisez sur votre « monde intérieur ». Le calme y règne rarement, et les pensées, émotions et opinions s’y succèdent à un rythme rapide sans que nous puissions apparemment contrôler le processus. Or ces pensées et sentiments chaotiques ont d’énormes répercussions sur notre vie ici et maintenant. Grâce à l’entraînement de l’attention, vous apprenez à prendre conscience de vos émotions et pensées, sans les juger. Lorsque vous voyez la réalité telle qu’elle se présente, avec indulgence, ces processus mentaux finissent par avoir moins d’impact. Vous accordez alors une attention plus soutenue à votre propre fonctionnement dans les différents aspects de votre vie. La Mindfulness Based Cognitive Therapy (MBCT), ou Thérapie Cognitive Basée sur la Pleine Conscience, intègre des éléments issus de la thérapie cognitive ainsi que des exercices de méditation basés sur la pleine conscience, dans le but de vous faire prendre davantage conscience de votre respiration, de votre corps et de vos pensées. Et par conséquent, également des pensées et sensations désagréables. Vous apprenez à ne pas les condamner, à les laisser exister telles qu’elles se présentent à un moment particulier, sans ressentir le besoin de les changer ni de les éliminer. Votre dialogue intérieur devient ainsi plus amical envers vous-même et vous cause moins de souffrance. La Formation à la pleine conscience (Mindfulness Training), un programme de 8 semaines, est recommandé en premier lieu aux personnes qui sortent d’une dépression ou d’un burn-out. Si vous êtes encore en pleine dépression majeure, vous n’avez normalement pas assez d’énergie et de résilience pour suivre ce programme relativement intensif. Il vous sera demandé de réaliser un parcours personnel, qui comprend des exercices de méditation et de détente quotidiens ainsi qu’un processus de réflexion sur votre situation personnelle. Vous apprendrez à vous distancer de vos pensées, ce qui vous permettra d’être davantage en contact avec votre corps, vos sensations et vos besoins. L’idée est de continuer à pratiquer ces exercices après les 8 semaines initiales, de manière informelle. Ainsi, vous deviendrez finalement votre propre meilleur ami, le meilleur antidote contre les rechutes. 42
Les bases scientifiques de la pleine conscience Un extrait de l’ouvrage du Dr Laureys vous donne d’ores et déjà un aperçu du fondement scientifique de la méthode. Un grand nombre de maladies chroniques parmi les plus fréquentes de notre époque (douleurs chroniques, burnout, insomnies, hypertension artérielle, etc.) seraient liées au stress et aux idées noires. Des études cliniques contrôlées ont démontré que la pleine conscience, une forme d’entraînement mental, peut s’avérer utile dans le traitement ou la prévention des symptômes neuropsychiatriques et physiques liés au stress. Dans son ouvrage « La méditation c’est bon pour le cerveau » le neurologue Steven Laureys propose un aperçu en langage clair des données scientifiques disponibles à ce jour, qui démontrent que l’entraînement à la pleine conscience permet d’améliorer nettement la qualité de vie et le bien-être mental. Dans un secteur de soins de santé s’orientant de manière croissante vers la prévention, la pleine conscience pourrait bien devenir une partie intégrante de l’auto-prise en charge par le patient et de la gestion des maladies en général. Comment aider un proche atteint de dépression ? Dr Christophe André sur Youtube
Infiltrer le cerveau de Matthieu Ricard Que découvrons-nous dans le cerveau de Matthieu Ricard (moine bouddhiste et traducteur attitré du Dalaï Lama), expert chevronné de la méditation comptant des milliers d’heures d’entraînement mental à son actif ? Ce qu’on l’on peut affirmer avec certitude, c’est que l’entraînement intensif à la méditation modifie l’être humain. Si vous pensez que la méditation est une activité nébuleuse ou une perte de temps, jetez donc un coup d’œil sur la boîte crânienne de Matthieu. Vous découvrirez non seulement de puissants effets sur sa structure cérébrale (plus de matière grise) et sur sa connectivité (plus de substance blanche), mais aussi sur l’activité de son cerveau. L’entraînement cérébral peut être comparé à un entraînement musculaire. Tout comme les exercices ciblés renforcent et augmentent le volume des muscles, on remarque aussi que la taille de certaines parties du cerveau augmente sous l’effet d’exercices mentaux ciblés. Concrètement, il s’agit d’épaississements de la substance grise dans les zones cérébrales importantes en termes d’attention, de régulation interne et de mémoire. Un cerveau sain est un cerveau fortement connecté, dans lequel toutes les zones cérébrales peuvent échanger rapidement des informations. La vitesse à laquelle les informations sont échangées est déterminée par votre substance blanche. Dans le cerveau de Matthieu Ricard, nous observons un haut degré de connectivité, avec des connexions disposant de voies plus larges. Source : Het no-nonsense meditatieboek (Steven Laureys, 2019 Borgerhoff & Lamberigts)
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Le programme WRAP® : reprendre pied Qu’est-ce que WRAP® ? • WRAP® signifie Wellness & Recovery Action Plan, ou Plan d’action pour le bien-être et le rétablissement. C’est un outil d’auto-assistance qui aide les personnes dans leur processus de rétablissement. Un espace est offert pour réfléchir à des questions telles que « de quoi ai-je besoin pour me sentir bien ? » et « comment puis-je (re)prendre les rennes de ma vie ? » • WRAP® utilise une approche positive. Il est fondé sur la force intérieure des gens et non sur les choses qui ne vont pas. • Vous pouvez utiliser le programme WRAP® individuellement ou en groupe. Développement de la méthode : La méthode a été mise au point en 1997 par Mary Ellen Copeland, une Américaine aux prises avec une dépression et une psychose. Les médecins lui donnaient peu d’espoir d’enrayer ses troubles et lui prescrivaient surtout des médicaments pour réduire ses symptômes. Elle n’a pas accepté cela et a recherché une méthode pour reprendre le contrôle de sa propre vie. Avec un groupe de patients et d’experts de l’expérience, elle a développé la méthode WRAP® et a fondé le Copeland Center. La méthode n’est pas liée à un diagnostic particulier ou à des problèmes spécifiques : le programme WRAP® est conçu pour apporter une aide à tout un chacun – qu’il souffre ou non d’une vulnérabilité psychologique. Entre-temps, le programme a connu une expansion mondiale. La recherche scientifique montre que le WRAP® aide efficacement les gens à réaliser leurs souhaits de vie.
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Christophe Herdewyn - Color Patrones - Acrylique sur toile
Le programme WRAP® La formation WRAP® se concentre sur votre propre recherche des choses qui améliorent votre bien-être. L’accent est mis non plus sur les limites, mais sur les possibilités en partant de l’espoir, de notre force intérieure, de la responsabilité personnelle et du développement de soi. • Vous commencez par vous constituer une sorte de « boîte à outils » qui servira à améliorer votre bienêtre. Elle sera composée d’éléments ou d’actes dont vous avez besoin ou que vous devez faire pour vous sentir bien dans votre peau. Ensuite, vous établissez un plan d’action qui vous permettra d’atteindre votre objectif et d’éviter de perdre à nouveau votre équilibre mental. • Les cours sont données par des formateurs certifiés. Habituellement, il s’agit de personnes qui présentent elles-mêmes une vulnérabilité psychique. Chaque participant peut développer son WRAP® dans un environnement sûr et à son propre rythme. • Les groupes se composent d’un maximum de 12 participants. Un cursus de base comprend huit jours de leçons qui durent chacune 2,5 heures, pendant lesquelles vous travaillerez de manière interactive. • Si vous souhaitez utiliser votre expérience pour contribuer au bien-être des autres, vous pouvez donner vous-même des cours WRAP® après avoir suivi votre propre cursus de base. À cet effet, vous devrez aussi suivre une formation ou un cursus d’animateur. • Si vous voulez travailler de manière autonome avec la méthode WRAP®, vous pouvez télécharger l’application sur votre smartphone. • La formation WRAP® est précédée d’une séance d’information au cours de laquelle il est question de la forme et du contenu du programme. Cela vous tente ? Pour de plus amples informations, consultez les sites http://www.marssmarseille.eu/le-retablissement/ plan-d-action-pour-le-retablissement-et-le-bien-etre https://www.smes.be/spip.php?article114 https://revlyon.files.wordpress.com/2019/07/wraplivret-francais.pdf 45
Traitement médicamenteux Pour traiter les symptômes dépressifs, on fait appel à des médicaments de la classe des « antidépresseurs ». Ce ne sont pas des médicaments curatifs, en ce sens qu’ils ne sont pas capables de guérir votre dépression ou vos symptômes dépressifs. Il faut plutôt considérer la prise d’antidépresseurs comme un coup de pouce. Ils servent à atténuer les symptômes, de manière à vous redonner de l’énergie pour vous occuper des autres domaines de votre vie. Comme les antidépresseurs sont un traitement d’appoint, ils sont souvent prescrits en association avec une (psycho)thérapie. Il n’existe pas de traitement médicamenteux qui soit efficace pour tout le monde, mais (presque) chaque personne en dépression peut trouver un médicament qui fonctionne bien dans son cas. Il est également important de savoir que les antidépresseurs ne créent pas de dépendance.
Comment agissent les antidépresseurs ? On ne sait pas exactement. Il est généralement admis que les antidépresseurs influencent le fonctionnement des neurotransmetteurs dans le cerveau. Les neurotransmetteurs, tels que dopamine, sérotonine et noradrénaline, sont des substances qui assurent la communication entre les cellules nerveuses de notre cerveau. L’effet (favorable) des antidépresseurs n’est pas immédiat, il faut attendre en moyenne 4 à 6 semaines. Après avoir commencé à prendre des médicaments, vous devez attendre au moins un mois pour constater si les symptômes diminuent. Tenez donc compte de ce délai. S’il n’y a pas d’amélioration après trois mois, ne manquez pas d’en discuter avec votre psychiatre/médecin. Il faudra peut-être rechercher un autre médicament qui vous convient mieux. Si le médicament est efficace, vous pouvez vous attendre à une amélioration des symptômes dépressifs à trois niveaux : Émotionnellement, entre autres choses, en réduisant votre sentiment de tristesse. Cognitivement, en améliorant l’attention et la concentration. Physiquement, en normalisant l’appétit et les habitudes de sommeil.
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Si, après une période prolongée, on n’arrive pas à se remettre d’une profonde mélancolie, on parle de dépression. C’est la maladie psychiatrique la plus courante puisque près d’une personne sur cinq y est un jour confrontée. Et cela vaut pour les jeunes comme pour les personnes plus âgées, car cette affection touche indistinctement tous les âges. La dépression guérit généralement après quelques mois. Cependant, chez 10 à 20 % des patients, la dépression adopte une forme plus chronique et peut donc persister longtemps. Malgré le fait qu’elle soit si répandue, la dépression demeure une maladie méconnue. Beaucoup de gens considèrent cette affection comme un problème purement psychologique, pour lequel la solution est une question de volonté et de résistance mentale. Cette vision est totalement erronée : la dépression est une maladie comme une autre. » Source : MC
Du millepertuis au lieu d’antidépresseurs ? Sur le plan scientifique, rien ne prouve de manière concluante que le millepertuis puisse être une alternative à part entière aux antidépresseurs. Pour certaines personnes, cela semble fonctionner, pour d’autres non. Par ailleurs, le fait qu’un remède soit « végétal » n’est pas non plus synonyme d’inoffensif ou d’innocent. L’usage de millepertuis peut également s’avérer nocif, qu’il soit associé ou non à des médicaments. Parlez-en au moins à votre médecin avant de commencer un tel traitement.
Si je me laisse sombrer dans une dépression, je ne serai plus capable d’en émerger. Je dois simplement tourner mon visage vers la lumière, et continuer. Et espérer que tout ira bien. » (Marianne Faithfull)
La décision d’instaurer un traitement par un antidépresseur se fait toujours en concertation avec votre médecin de famille ou votre psychiatre. La gravité de la dépression est évaluée et il est aussi important de savoir s’il existe des contre-indications, telles que des maladies du foie ou des reins, des problèmes de rythme cardiaque, des problèmes de thyroïde ou des carences au niveau du sang. Bien évidemment, vous devez éviter de prendre des médicaments susceptibles de provoquer des symptômes dépressifs. Les antidépresseurs peuvent être subdivisés comme suit, en fonction de leur structure chimique et/ou de leur effet sur les neurotransmetteurs du cerveau : • Les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) tels que citalopram, escitalopram, fluoxétine, paroxétine et sertraline. Les ISRS agissent sur l’équilibre de la sérotonine dans le cerveau. Ce sont les antidépresseurs les plus utilisés. • Les inhibiteurs (non sélectifs) de la recapture de la sérotonine-noradrénaline (IRSN) tels que la duloxétine et la venlafaxine. • Le bupropion, qui agit sur la noradrénaline et la dopamine. • La vortioxétine, un modulateur sérotoninergique agissant probablement sur d’autres neurotransmetteurs • Les antidépresseurs tricycliques comme l’amitriptyline et la nortriptyline, médicaments plus anciens qui peuvent causer davantage d’effets secondaires, mais qui sont encore utiles pour certaines personnes insuffisamment soulagées par les antidépresseurs susmentionnés. • Les inhibiteurs de la monoamine oxydase (IMAO) qui appartiennent à l’ancienne génération d’antidépresseurs. Ils sont moins souvent prescrits parce qu’ils peuvent causer des effets secondaires présentant un risque. Ainsi, il existe des interactions avec certains aliments et avec d’autres médicaments. Ils ont un mécanisme d’action différent de celui des antidépresseurs précités et peuvent donc (exceptionnellement) offrir une solution si d’autres types de médicaments sont inefficaces. • Les antidépresseurs qui agissent directement sur les neurorécepteurs (trazodone, mirtazapine, miansérine, agomélatonine ...) : ils se comportent différemment des groupes précédents. Ils agissent non seulement par l’intermédiaire des neurotransmetteurs, mais ont également une influence directe sur les cellules nerveuses. Les antidépresseurs de ce type sont parfois utilisés pour traiter des troubles spécifiques tels que les troubles du sommeil et/ou la perte d’appétit. 47
Et qu’en est-il du sexe ? Vous pourriez dire : qui pense encore au sexe au cœur d’une dépression ? Mais c’est bien de cela qu’il s’agit : vous aimeriez bien pouvoir encore y penser, mais souvent vous n’en êtes plus capable, par exemple lorsque vous prenez un certain type d’antidépresseurs. Le « trouble fonctionnel » sexuel le plus souvent signalé est un orgasme différé. Certaines personnes peuvent aussi souffrir d’une baisse de la libido (moins de désir), d’une diminution de l’excitation, d’une dysfonction érectile, d’une perte de sensibilité au niveau des organes génitaux et d’un retard de l’éjaculation. Une option consiste à passer à un autre antidépresseur, qui aura éventuellement moins d’effets secondaires sexuels. Mais alors vous aurez moins de garantie quant à son effet antidépresseur. Bref, il faut constamment peser le pour et le contre, selon l’importance que vous accordez au sexe et selon le prix que vous acceptez éventuellement de payer pour préserver des relations sexuelles de qualité. Sources : Mathew RJ, Weinman M, Claghorn JL. Tricyclic side effects without tricyclics in depression. Psychopharmacol Bull 1980; 16: 58 -60 Waldinger MD, Seksuele bijwerkingen van antidepressiva, Psyfar (2007)
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Les effets secondaires d’ordre sexuel sont souvent considérés comme insignifiants par rapport à la souffrance d’une dépression sévère, et vus sous cet angle, ils sont en effet insignifiants. Pourtant, ils sont inacceptables. Un patient m’a ainsi confié qu’il ne pouvait plus du tout atteindre l’orgasme pendant les rapports sexuels, et a décrit comment il avait appliqué un processus complexe consistant à suspendre le médicament suffisamment longtemps pour rendre sa femme enceinte. « Si je n’avais pas su à quel point les conséquences de l’arrêt du médicament peuvent être terribles », me dit ce patient, « je l’aurais arrêté définitivement. Car ce fut si bon de retrouver mon « moi sexuel » pour quelques jours. Avant cela, je m’étais demandé si j’aurais un jour l’occasion de revivre un orgasme avec ma femme. Si vous vous remettez à peine d’un épisode dépressif et que vous avez d’autres choses en tête, les troubles sexuels ne vous gênent pas tant... Pourtant, il est quand même navrant de devoir renoncer au plaisir érotique pour parvenir à surmonter les tourments de la dépression. En outre, ces problèmes sexuels peuvent inciter les patients à ne pas respecter leur traitement, et cette mauvaise observance représente sans doute le plus gros problème dans le traitement de la dépression. Moins de 25 % des patients sous antidépresseurs continuent à les prendre pendant six mois, et une grande proportion de ceux qui arrêtent le traitement prennent cette décision en raison des effets secondaires d’ordre sexuel ou liés au sommeil. » Source : « Le Diable intérieur : Anatomie de la dépression » (Andrew Solomon)
Cristelle Dieu - Passages I - Crayon sur papier
Et si les médicaments ou la thérapie n’aident pas ? La dépression majeure est l’un des troubles psychiatriques les plus courants. Malheureusement, nombre de patients ne sont pas soulagés par les médicaments ou les traitements psychothérapeutiques disponibles. On estime que 40 % des personnes souffrant de dépression développent une « résistance au traitement », même si elles ont reçu une médication adéquate par un antidépresseur de première ligne. Plus de 1 patient sur 10 reste résistant après plusieurs traitements médicamenteux. Et pourtant, il faut continuer à tout mettre en œuvre pour parvenir au rétablissement. En tant que patient souffrant de dépression, vous courez jusqu’à 85 % de risque de rechuter, et en moyenne 20 % de risque d’entrer en dépression chronique. Si les traitements médicaux ou psychothérapeutiques ne donnent pas les résultats escomptés, il est peut-être temps de chercher d’autres solutions.
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L’électroconvulsivothérapie (ECT) Professeur Dr Pascal Sienaert, psychiatre, troubles de l’humeur UPC KU Leuven ECT est l’abréviation d’électroconvulsivothérapie, que l’on connaît mieux dans la langue populaire sous le terme d’« électrochocs ». Lors de l’ECT, une impulsion électrique est administrée sous anesthésie générale, provoquant une décharge ou une convulsion dans le cerveau. L’ECT est utilisée dans les cas de dépression sévère. Comme beaucoup de médicaments sont disponibles aujourd’hui, l’ECT n’est généralement utilisée que lorsque le traitement médicamenteux ou les séances de psychothérapie n’ont pas eu un effet suffisant. Si certains médicaments ne peuvent pas être utilisés ou si un effet très rapide est nécessaire, une ECT peut être un choix salvateur. L’ECT peut également être une alternative sûre pour certains patients âgés ou pendant la grossesse, si le traitement par médicaments n’est pas toléré ou est contreindiqué.
Rééquilibrer les neurotransmetteurs Dans les troubles psychiatriques, y compris la dépression, l’équilibre de certaines substances chimiques dans le cerveau est perturbé. Ces substances, les neurotransmetteurs, assurent la transmission des signaux d’une cellule nerveuse à l’autre. La décharge électrique associée à l’ECT rétablit l’équilibre de ces substances chimiques. L’ECT stimule également la sécrétion d’hormones dans le cerveau, lesquelles ont un effet régulateur sur notre humeur et nos pensées. Il a également été démontré que l’ECT induit la production de nouvelles cellules cérébrales. C’est également vrai en cas de traitement médicamenteux, mais l’ECT a un effet beaucoup plus puissant et plus rapide. Comment se déroule le traitement ? L’ECT est réalisée par un psychiatre, un anesthésiste et une infirmière. Les traitements ont généralement lieu le matin. C’est pourquoi vous ne pouvez rien manger ni boire à partir de minuit avant 50
le traitement. Vous pouvez cependant encore prendre vos médicaments du soir. Le matin, vous prenez seulement des médicaments pour le cœur et pour la tension artérielle avec une petite gorgée d’eau. Les traitements sont réalisés sous anesthésie générale. Vous ne sentez donc absolument rien. Dans la salle de traitement, l’anesthésiste vous administre une injection dans le bras qui vous endormira en une minute. Dès que vous dormirez, on vous injectera également un relaxant musculaire. Le psychiatre tiendra alors deux électrodes contre votre tête et vous administrera un courant électrique court et mesuré avec précision. Ce courant provoque une décharge générale des cellules nerveuses dans le cerveau. Cela entraîne également de légers spasmes musculaires dans tout le corps qui durent entre 20 et 60 secondes, mais vous ne vous rendrez compte de rien. Vous vous réveillerez quelques minutes plus tard, peut-être un peu confus. Vous resterez un moment en salle de réveil, où vous pourrez vous reposer. Votre tension artérielle et votre fréquence cardiaque seront mesurées à plusieurs reprises.
L’ECT a-t-elle des effets secondaires ? Oui, comme tout autre traitement. Les effets secondaires les plus fréquents de l’ECT sont les maux de tête le jour du traitement et les effets secondaires cognitifs. Grâce à un équipement moderne et à une technologie sophistiquée, le risque de troubles graves de la mémoire a été considérablement réduit. Plus de la moitié des patients constatent qu’ils sont moins capables de se souvenir de nouvelles choses pendant la période de cure par ECT, laquelle dure habituellement quelques semaines. Par exemple, vous oublierez plus facilement un rendez-vous fixé auparavant. Habituellement, ce problème disparaît en quelques jours ou quelques semaines après l’arrêt du traitement. Environ un patient sur dix éprouve des difficultés à se souvenir d’événements datant de la période qui précède le traitement. Il souffre ainsi de « trous de mémoire » qui sont parfois permanents. Ces problèmes n’affectent généralement pas la vie quotidienne, mais ils sont très gênants. http://www.theeffect.eu/
La neuromodulation Pr Dr Chris Baeken, Service de psychiatrie, UZGent, UZBrussel
Qu’est-ce que la SMTr ? La stimulation magnétique transcrânienne répétitive (SMTr) est une technique par laquelle le cortex cérébral est stimulé par des champs électromagnétiques. Pour générer ces champs, on maintient à proximité du crâne du patient une bobine de cuivre enfermée dans un boîtier. Les champs électromagnétiques sont suffisamment puissants pour stimuler le cortex cérébral à travers le cuir chevelu et le crâne. En stimulant de façon répétée les impulsions magnétiques, l’activité cérébrale peut être modifiée.
Navigation contrôlée par ordinateur dans le cerveau Un traitement par SMTr se déroule à raison de séances quotidiennes, pendant au moins quatre semaines. Un système de navigation commandé par ordinateur crée une reconstruction tridimensionnelle du cerveau, de sorte que la stimulation peut être effectuée avec une précision millimétrique. Le patient se voit équipé d’une protection auditive pour étouffer le son de la bobine. La stimulation magnétique transcrânienne répétitive (SMTr) n’est pas remboursée en Belgique pour le moment. Mais cette technique a depuis longtemps dépassé le stade expérimental. Dans le monde anglo-saxon en particulier, la SMTr est proposée comme traitement de première ligne. Il y a relativement peu de contreindications, la procédure est sans danger et les effets secondaires sont limités à de légers maux de tête, qui sont même plutôt rares. Il n’y a pas d’autres médicaments associés et le traitement peut se faire en consultation externe, il ne nécessite donc pas d’hospitalisation. Le patient est assis sur une chaise et la bobine est maintenue contre sa tête. Le traitement n’a donc rien d’invasif et il ne faut pas être sous anesthésie comme pour l’ECT (électroconvulsivothérapie).
Cependant, la SMTr est un traitement aigu dont les effets cliniques ne devraient se manifester qu’au bout de quelques semaines. Cela signifie que vous ne devez pas immédiatement arrêter le traitement si le résultat est favorable, car le risque de rechute reste réel. D’où la nécessité de séances de suivi, qu’elles soient ou non proposées en association avec d’autres formes de traitement.
La SMTr ne convient pas ou convient moins aux patients déprimés qui : • portent des implants métalliques dans la tête • portent un pacemaker • ont eu un infarctus du myocarde • présentent ou ont présenté des crises d’épilepsie • ont subi une intervention de neurochirurgie
Qu’est-ce que la STCC ? L’abréviation STCC signifie stimulation transcrânienne à courant continu ou stimulation transcrânienne à courant direct. Dans la STCC, un courant électrique est envoyé entre deux électrodes, dont au moins une est fixée au crâne. La différence avec les formes « classiques » de stimulation électrique du cerveau est la faible intensité du courant ( jusqu’à ± 2 mA, un courant des centaines de fois plus faible que celui utilisé pour l’ECT). La stimulation n’est donc pas douloureuse et, dans certains cas, passe même inaperçue. Comme dans le cas de la SMTr, les effets de la STCC persistent quelque temps après la stimulation. Ils ont un un effet sur les processus cérébraux.
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Myriam Loyens - Pastel sur papier
Pensées suicidaires PENSÉES SUICIDAIRES
4
%
des personnes atteintes de dépression se suicident.
50
%
des personnes qui décèdent des suites d’un suicide présentaient auparavant des symptômes dépressifs.
! Le risque de suicide est le plus élevé : • Dans les premiers mois suivant le diagnostic • Dans les premières semaines suivant l’hospitalisation en psychiatrie • Chez les personnes souffrant de dépression modérée
!!!
Facteurs de risque supplémentaires • Tentatives de suicide antérieures • Problèmes psychiatriques dans la famille • Sentiment de désespoir • Pensées suicidaires aiguës • Abus de substances (drogues, alcool, médicaments) • Troubles anxieux • Troubles de la personnalité
Pensez-vous parfois au suicide ? Si oui, c’est comme pour la dépression : sachez que vous êtes loin d’être un cas isolé. C’est encore plus vrai en Belgique, un pays où les taux de suicide sont malheureusement fort élevés depuis des années. Bien sûr, tous les suicides ne peuvent pas être attribués à la dépression. Il y a de nombreuses raisons pour lesquelles les gens décident de quitter la vie. Mais si vous avez des pensées suicidaires, il est crucial de les exprimer et d’obtenir de l’aide à temps.
Comment reconnaître les signaux ? Afin de prévenir le suicide ou les tentatives de suicide chez les personnes présentant des symptômes dépressifs, il faut reconnaître précocement les signaux qui peuvent indiquer des pensées suicidaires et oser aborder ce sujet et en discuter. Changement de comportement : problèmes de concentration, consommation d’alcool ou de drogues, comportement imprudent, excitation, agitation, irritabilité, anxiété excessive, problèmes d’alimentation, troubles du sommeil... Soyez surtout vigilants si ce comportement est nouveau, s’aggrave manifestement ou est lié à un deuil, un événement douloureux ou un autre changement majeur. Changement émotionnel : manifester plus souvent de l’agacement ou de la colère, être beaucoup plus apathique, pleurer plus facilement, avoir des sautes d’humeur alternant rapidement. Le désespoir est un sentiment fortement lié aux pensées suicidaires. Repli sur soi : s’isoler du monde extérieur, réduire les rencontres avec amis et famille, être plus silencieux, être plus introspectif et sortir plus rarement de chez soi. Exprimer verbalement son mal-être : dire que l’on ne va pas bien, par exemple avec des phrases comme : « Je n’en peux plus » ou « C’est fini, je ne peux plus continuer ainsi ». Ou au contraire en éludant les questions concernant son propre bien-être : « Oui, ça va… » ou « Je ne veux 53
pas t’ennuyer avec mes problèmes ». Il faut surtout être attentif lorsque plusieurs de ces signaux sont présents en même temps et qu’ils se manifestent pendant une période prolongée : cela peut indiquer un besoin d’aide chez la personne dépressive. Mais gardez à l’esprit que ces signaux sont également fréquents chez les personnes déprimées n’ayant aucune pensée suicidaire. Afin de pouvoir offrir le soutien le plus approprié, il est donc important d’aborder explicitement le sujet des pensées suicidaires. www.preventionsuicide.be
Comment en parler avec les autres ? Parler de suicide est un grand tabou. L’anxiété et la honte jouent souvent un rôle décisif. « Ils vont penser que je suis fou (folle) / faible / stupide. » « Ils vont me faire interner. » « J’ai peur des réactions embarrassantes ou des reproches. » « Ils vont le répéter à tout le monde. » « J’ai honte de mes problèmes/pensées. » D’autres éléments qui peuvent constituer un obstacle sont les expériences négatives connues précédemment avec des services d’aide ou bien l’idée que vous devez pouvoir vous en sortir seul(e) :« Les autres ne peuvent pas m’aider de toute façon. » « Je dois résoudre mes propres problèmes. » « Je ne veux pas être un fardeau pour les autres. » Cependant, il est important de demander de l’aide si vous vous sentez incapable de remonter la pente seul(e). Parler ouvertement de ce qui vous angoisse le plus peut vous soulager et vous aider à clarifier vos pensées. Votre interlocuteur peut vous encourager à prendre du recul, ce qui permet de mieux voir les choses, d’établir des connexions et parfois même de trouver des solutions auxquelles vous n’auriez pas pu penser par vous-même. Le fait de parler de vos problèmes avec quelqu’un en qui vous avez confiance peut vous aider à vous sentir moins seul(e) et à écourter la phase de l’aide professionnelle. Réfléchissez bien à qui vous voulez parler. Trouvez une personne en qui vous avez confiance et dont vous estimez qu’elle sera disposée à discuter de vos problèmes. Préparez bien cette conversation. Structurez ce que vous voulez raconter, rendez votre récit aussi concret que possible, réfléchissez à ce que vous attendez de cette personne. Choisissez un moment tranquille où vous avez tous les deux le temps de dialoguer. Il est important que vous puissiez parler ouvertement et 54
honnêtement de ce que vous ressentez. N’essayez pas de faire bonne impression ou de vous montrer sous un meilleur jour, dites clairement ce que vous ressentez. Ne minimisez pas vos problèmes, précisez ce qui ne va pas et l’aide dont vous pensez avoir besoin. Soyez honnête avec votre interlocuteur, mais aussi avec vous-même.
Comment pouvez-vous aider un proche ? Si vous vous faites du souci pour quelqu’un, il est bon d’exprimer cette inquiétude et de demander franchement à cette personne si elle pense au suicide. Cela semble très direct, mais soyez assuré que cela ne la blessera pas. Au contraire, elle se rendra compte qu’elle n’est pas seule et qu’elle peut compter sur vous. Vous donnerez ainsi une reconnaissance aux sentiments et aux pensées de cette personne et l’aiderez à mieux les comprendre. • Assurez-vous que la conversation peut être menée de manière ouverte. Montrez de l’empathie et reconnaissez ce que vous entendez. • Essayez de vous mettre dans la peau de la personne qui traverse une période difficile. • Ne minimisez pas ce qu’elle vous dit. • Ne culpabilisez pas la personne et ne portez pas de jugement négatif sur ses sentiments, ses pensées ou son comportement. • Ne proposez pas d’emblée des solutions simples et prêtes à l’emploi. Car ce qui fonctionne pour vous ou pour d’autres ne convient pas nécessairement à cette personne. • Voyez ensemble de quel soutien elle a besoin et en quoi vous pouvez aider.
Usdaectotatum quas dit is minum non
• Ne donnez pas de faux espoirs. Vous ne serez pas en mesure de tout résoudre ; parfois une aide supplémentaire est nécessaire, et il faudra quand même informer d’autres personnes de ce qui a été dit. Parler à quelqu’un peut être un soulagement, mais ce n’est pas toujours suffisant pour résoudre les problèmes actuels. Si vous remarquez que votre aide ne suffira pas pour que la personne s’en sorte, il vaut mieux faire appel à un thérapeute professionnel. Cependant, même après avoir référé la personne en détresse à un service d’aide, il est important que vous restiez en contact avec elle. Montrez que vous restez à sa disposition et qu’elle peut toujours s’adresser à vous. Et sondez-la régulièrement 55
pour vérifier si elle a toujours des pensées suicidaires. Toutefois, pensez aussi à vous préserver, n’allez pas audelà de vos propres limites et recherchez de l’aide pour vous-même quand vous en ressentez le besoin.
!
Source : VLESP, Vlaams Expertisecentrum Suicidepreventie) https://www.facebook.com/VLESP
Pour une assistance d’urgence • Numéro d’urgence : 112 • Centre Antipoisons Belgique : 070/245 24 • Ligne pour la prévention du suicide : 1813 ou • www.preventionsuicide.be
Aide en ligne
• Télé accueil : 107
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Échanger sur le forum : Le Forum du Centre de Prévention du Suicide est un espace de libre expression, de partage, de débats et de discussions autour du thème du suicide et de sa prévention. Ce forum est ouvert à tous. Il est anonyme et il permet à chaque utilisateur de s’exprimer, d’échanger et de partager, sans tabou, sur ce sujet délicat. Cet outil utilise l’écriture comme médiateur ainsi que les ressources propres à Internet que sont les mises en relation virtuelle des utilisateurs. Il vise donc avant tout à mettre les utilisateurs en relation les uns avec les autres et à favoriser l’échange en partant de l’hypothèse que certaines personnes peuvent trouver du soutien et des réponses chez leurs pairs. https://www.preventionsuicide.be/fr/j-ai-besoin-d-aide/forum.html --------------------------------------------------------------------------------------------------
Entretien en cas de crise suicidaire : Le Centre de Prévention du Suicide propose un soutien psychosocial gratuit de la personne en crise suicidaire et de son entourage, en collaboration avec différents hôpitaux bruxellois, ainsi qu’avec les médecins généralistes, les maisons médicales et d’autres intervenants du réseau psycho-médico-social. Reconnaître la souffrance associée à une crise suicidaire constitue un point de départ essentiel dans l’accompagnement. Une aide psychosociale accessible rapidement, en complément du suivi médical, permet de réduire le risque de récidive de la personne. https://www.preventionsuicide.be/fr/j-ai-besoin-d-aide/entretien-en-cas-de-crise-suicidaire.html --------------------------------------------------------------------------------------------------
Parler et être écouté : Notre équipe de bénévoles assure une écoute citoyenne 24h/24, dans l’anonymat et gratuitement. Ne restez pas seul avec votre souffrance ! Appelez le 0800 32 123 Voir aussi : fondation-serge.be à Bruxelles ; infosuicide.org en France ; cps-quebec.ca au Québec ; stopsuicide.ch en Suisse 56
Anonyme - Acrylique sur papier
Se rétablir SE RÉTABLIR
Des initiatives de réhabilitation et de réinsertion, avec inclusion dans la vie en société de l’usager, sont proposées en Wallonie et à Bruxelles. Elles s’inspirent des concepts théoriques et répondent aux principes de la réforme en santé mentale. Les centres de réadaptation fonctionnelle, les clubs thérapeutiques, les centres de jour, les groupes de psychoéducation pour patients et proches, les centres de réhabilitation par le travail, les guides, et l’expression artistique, sont des initiatives qui s’inscrivent dans cette trajectoire. L’usager et les proches participent au processus de continuité des soins. Parmi les pratiques innovantes on peut en retenir quelquesunes : club house ; job coach (Socrate emploi ; espacesocrate.com, reprenant réhabilitation et réinsertion en emploi), contrat d’adaptation fonctionnelle de l’AVIQ, les services proposés par l’A.I.G.S asbl ; www.innopsy107.be
Soyez l’acteur de votre guérison Ouvrage sur le sujet : « Le rétablissement par soi-même. » Chantal Van Audenhove, Valérie Carrette et Iris De Coster. Lanoo Campus, 2015 Parmi les groupes de soutien des usagers favorisant leur intégration dans la société, citons : www.psytoyens.be avec together-belgique.be sur Liège, En Route asbl sur Bruxelles, le B’eau B’art sur Tournai, incontriasbl.be à Louvain la Neuve, Etc. Des groupes de soutien aux proches sont également proposés par Similes Bruxelles (www.similes.org) et Similes Wallonie (www.wallonie.similes. org) et d’autres asbl telles que le Funambule (https://www.funambuleinfo.be/).
Les « soins axés sur le rétablissement » sont devenus la norme à tous les niveaux des soins de santé mentale. Le terme a été défini pour la première fois en 1993 par le professeur William Anthony, du Boston University Center for Psychiatric Rehabilitation. Le rétablissement est un processus très personnel et unique qui vise à changer ses attitudes, ses valeurs, ses sentiments, ses objectifs, ses aptitudes et ses rôles. C’est un moyen de vivre une vie satisfaisante, remplie d’espoir et productive malgré les limites résultant de la maladie. Le rétablissement va de pair avec la découverte d’un nouveau but à sa vie. Les soins axés sur le rétablissement ou soutenant celui-ci ne constituent pas une forme de traitement alternatif mais le processus personnel de quelqu’un qui, malgré son état, essaie de redonner un sens à sa vie. Dans cette vision du rétablissement, le thérapeute est le coach qui vous aide à créer plus d’espoir pour l’avenir, à prendre des responsabilités, à vous détacher de votre maladie et à réaliser que vous êtes bien plus qu’un patient. Croire à nouveau en vos propres capacités et remplir les rôles sociaux et familiaux que vous jugez importants : c’est de cela qu’il s’agit.
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Quelle est la résistance de votre poutre ? Chaque personne a une certaine capacité de charge, tout comme une poutre. Pour certaines personnes, cette poutre est plus résistante que d’autres. Parfois, on observe dans la famille une vulnérabilité aux problèmes psychiques, ou bien les gens sont plus sensibles au stress, par exemple. La charge qui s’accumule et pèse sur votre capacité personnelle, donc sur votre poutre, n’est pas la même pour tout le monde. Critiques Crainte d’une rechute
Hyper-anxiété Problèmes relationnels
Événements stressants
Structure journalière Famille
Thérapie Traitement médicamenteux
Des événements stressants, tels que rupture, harcèlement, expériences traumatisantes dans l’enfance, peuvent mettre la capacité de charge de la poutre à rude épreuve. Cette capacité peut aussi être affectée par la consommation de substances, d’alcool et/ou de drogues. Parfois, la capacité de charge de la poutre est dépassée et des symptômes psychiques apparaissent. Faudrait-il donc que vous évitiez tout stress si vous avez une seule fois rencontré des problèmes ? Bien sûr que non. Le stress fait partie de la vie, et les choses positives peuvent aussi causer du stress. Tomber amoureux en est un exemple. Mais il est important que vous appreniez à évaluer votre capacité de charge personnelle : qu’est-ce qui vous convient et dans quels cas votre limite est-elle dépassée ? Et peut-on alors à nouveau alléger le poids qui pèse sur la poutre ? La métaphore de la poutre vous permet également d’inventorier vos propres capacités de charge, vos vulnérabilités et vos facteurs de stress (www.metaphoredelapoutre.be). La dépression est un état de vulnérabilité dont il faut tenir compte. Nous ne pouvons pas transformer la « poutre » elle-même, mais nous pouvons changer sa charge. Une vraie guérison, à savoir la disparition complète du syndrome, est généralement hors d’atteinte. Mais la santé ne signifie pas l’absence de symptômes. Elle est également déterminée par la mesure dans laquelle vous êtes capable de vous adapter à votre syndrome, tout en menant une vie qui a du sens. La vision du rétablissement consiste à guérir en côtoyant le trouble plutôt qu’à guérir en se débarrassant du trouble. Bien sûr, l’absence de symptômes favorise le rétablissement. En même temps, la présence de symptômes psychologiques ne doit pas nécessairement entraver le rétablissement. Le rétablissement consiste à transcender les symptômes et à donner un sens à la vie telle qu’elle se présente à nous avec toutes nos limites et nos points forts.
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! Similes aide les aidants Similes est une organisation pluraliste de et pour les membres de la famille des personnes psychiquement vulnérables. Elle soutient l’entourage des personnes mentalement fragiles. Ces contacts d’entraide entre personnes vivant les mêmes problèmes sont précieux. Dans une bonne relation de prise en charge, il existe une communication ouverte entre les personnes mentalement vulnérables, leurs soignants ou aidants et leur entourage impliqué : membres de la famille ou parents, amis proches.... Que ce soit à Bruxelles ou en Wallonie Similes diffuse un éventail d’informations accessibles à tous et communiquent des adresses d’entraide à l’intention des proches de personnes mentalement vulnérables. www.similes.be
Aide aux aidants proches Les aidants proches sont des personnes qui s’occupent d’un être cher confronté à la maladie, à la vieillesse ou à un handicap. La plupart du temps, ils offrent leur temps gratuitement, mais ils ont parfois droit à une prime ou à un autre dédommagement financier. Les aidants proches ont mis sur pied un point de rencontre créé par et pour les aidants proches. Vous y trouverez toutes les informations nécessaires sur le statut social d’un aidant, comment combiner ce statut avec la vie professionnelle, les mesures financières, etc. www.aidants-proches.be
Tout aussi important que le traitement : les gens qui vous entourent De nombreuses personnes ont du mal à parler de leur dépression, même avec leurs proches et des membres de leur famille. Parfois, c’est parce qu’elles refusent de nommer ou de reconnaître elles-mêmes le problème, parfois c’est par crainte des conflits ou de l’incompréhension. Or, plus longtemps on garde le silence, plus le risque d’isolement – mental, tout au moins – est élevé. L’être humain est un être social qui résout ses problèmes avec ses semblables. Le rôle joué par l’entourage dans le rétablissement est au moins aussi important que celui du traitement médicamenteux ou des autres formes de thérapie.
Pas de rétablissement sans triade Vos proches et votre famille jouent un rôle crucial dans votre rétablissement. Il faut toutefois que vous les autorisiez à le faire. La plupart des thérapeutes vous encourageront dans ce sens. Ils s’efforceront en effet d’accorder une place à la famille dans le processus de rétablissement. Ils aideront vos proches à vous soutenir, car ils savent à quel point ce soutien peut être important. Au sein des services d’aide, il existe même un terme pour désigner ce triangle relationnel « malade-thérapeute-aidants » : la triade. Les membres de la famille peuvent soutenir le processus de rétablissement en tant que partenaire des soins, à conditions qu’ils sachent (ou apprennent) ce que ce rétablissement implique, et qu’ils reçoivent les informations et outils nécessaires de la part des thérapeutes. La famille fait partie de ce qu’on l’on appelle le « groupe de soutien ». Un processus de recherche et d’apprentissage est souvent une condition nécessaire pour trouver un équilibre entre distance et proximité, soutien et détachement, tant pour le prestataire de soins et la famille que pour le patient. En raison de son lien émotionnel unique avec le malade, la famille peut elle aussi devenir vulnérable. De fait, elle est touchée par des sentiments de perte et de deuil, de chagrin et de souffrance. Elle connait elle aussi un processus de rétablissement, qui se déroule souvent parallèlement à celui du patient. La charge liée aux soins est parfois lourde à porter et la famille a alors besoin d’être soutenue. 59
Comment en parler aux enfants ? Les enfants sentent quand quelque chose ne va pas. En tant que parent, il est donc essentiel de reconnaître les problèmes et d’essayer d’expliquer précisément à vos enfants ce qui ne va pas. L’association dite de « plateforme familiale » en Flandre défend les intérêts de quiconque prend soin d’un proche présentant un problème psychique. L’association croit fermement à l’effet thérapeutique exercé par l’entourage, les enfants, les parents, les partenaires, les amis, etc. Cette plateforme familiale dispose également d’un volet d’action « EPPP » [Enfants de Parents ayant des Problèmes Psychiatriques] qui propose quatre conseils ou « aides à la résilience », dont l’objectif est de vous aider à informer et soutenir vos enfants de manière adéquate..
Aide à la résilience N° 1 Donnez à votre enfant des informations sur votre dépression. Lorsque les enfants sont mis au courant de ce qui se passe, cette information exerce un effet protecteur en veillant à leur épargner des inquiétudes inutiles. Cela aide également à rendre les choses plus prévisibles. Si vous avez du mal à aborder le sujet, parlez-en à la personne qui vous accompagne et recherchez ensemble une manière adéquate d’entamer la discussion avec votre enfant. • Utilisez des mots simples. • Tenez compte de l’âge de votre enfant. • Expliquez-lui que votre comportement est la conséquence de problèmes psychiques. • Donnez-lui des explications sur l’accompagnement ou la thérapie que vous recevez. • En cas d’hospitalisation, donnez-lui des informations sur l’hôpital. Et faites-lui visiter les lieux au préalable, en présence de votre accompagnant, cela pourra faciliter les choses.
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EPPP : de quoi s’agit-il ? EPPP(D) veut dire « Enfants de Parents ayant des Problèmes Psychiatriques et/ou de Dépendance » Les enfants de parents malades psychiquement se posent généralement beaucoup de questions. Ils ne comprennent pas bien le problème de leur parent, ont du mal à en parler ou ont l’impression que les autres ne comprennent pas ce qui se passe chez eux à la maison. Des sentiments d’impuissance, d’incompréhension et de honte peuvent les envahir. Certains endossent même le rôle d’aidant pour leur parent en se chargeant de certains soins. C’est dans ces circonstances que l’on évoque la notion d’enfant qui grandit dans une situation d’EPPP(D). De plus amples informations figurent sur le site de la familieplatform. Voir aussi l’ouvrage : Grandir avec des parents en souffrance psychique. Frédérique Van Leuven et Cathy Caulier ISBN : 978-2-8061-0342-0
Aide à la résilience N° 2 Donnez à votre enfant la possibilité d’exprimer ses sentiments. La dépression du père ou de la mère prend parfois beaucoup de place dans la vie d’un enfant. Un enfant vit la situation selon sa perception propre. Il est possible que votre dépression vous empêche de jouer votre rôle de parent. Un parent absent ou indisponible peut provoquer des sentiments de colère, de tristesse ou d’impuissance chez l’enfant. Même si ces sentiments sont négatifs, il est important de ne pas les nier. Un enfant doit avoir la possibilité d’exprimer son ressenti et ses sentiments à ce propos cela fait partie du processus d’assimilation • Accordez de l’attention à ce que vit votre enfant : à ses sentiments d’anxiété, de colère, de chagrin, de culpabilité, etc. • Donnez à votre enfant l’occasion de raconter comment il/elle va, et de poser des questions sur vos problèmes psychiques. Aide à la résilience N° 3 Faites aider votre enfant par un adulte de confiance faisant partie de son entourage direct. Le fait de pouvoir parler des difficultés vécues lors d’entretiens avec une personne de confiance adulte, qu’elle soit de la famille ou non, peut être très salutaire pour l’enfant. Une personne à qui votre enfant pourra se confier à tout moment s’il a besoin d’attention ou de soins particuliers. Donnez clairement la permission à votre enfant de raconter à un tiers ce qui se passe à la maison. Mettez-vous également d’accord sur qui sera la personne en question. Il peut s’agir d’une tante ou d’un oncle, d’un grand-parent, ou de quiconque faisant partie de votre cercle d’amis ou de voisins, cela peut être un enseignant ou même le père ou la mère d’un(e) camarade...
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Aide à la résilience N° 4 Donnez à votre enfant la possibilité d’être un enfant. On observe souvent que les enfants prennent de nombreuses tâches ménagères en charge lorsqu’un parent n’en est pas (ou plus) capable du fait de sa dépression ou d’autres problèmes psychiques. En soi, le fait que les enfants aident la famille n’est pas un problème, mais cela doit rester raisonnable : ils doivent aussi pouvoir continuer à mener une vie adaptée à leur âge, jouer avec d’autres enfants et participer à des activités qui favorisent leur développement. Il faut absolument éviter qu’ils restent constamment à la maison : ils doivent conserver suffisamment de contacts sociaux de qualité. Encouragez les activités adaptées aux enfants : hobbies, jouer avec des amis, avoir suffisamment d’activités de loisirs, de préférence en dehors de la maison. Veillez à ce que votre enfant n’endosse pas trop un rôle de soignant. Témoignez-lui régulièrement votre reconnaissance pour les tâches supplémentaires qu’il/ elle assume. Source : www.familieplatform.be S’informer sur le sujet : www.reseau-accueil-extrafamilial.ch en Suisse : bipotes.leforum.eu Trouvez des références d’ouvrages pour expliquer aux enfants et aux adolescents en contactant et/ou consultant les sites web suivants comme www.camh.ca au Canada, www.wallonie.similes.org en Belgique.
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Ann De Rouck - Het feest van de ziel - Technique mixte sur toile
Il est difficile de conserver son amitié pour une personne qui souffre de dépression, mais c’est aussi l’un des gestes les plus amicaux, les plus nobles et les plus beaux que pourrez faire dans votre vie. » (Stephen Fry) 63
Juste un bisou et une carte Au bout de quelques semaines, il a fallu reconnaître et donner un nom à « la bête ». Cette bête qui avait transformé papa, lui ôtant toute envie de jouer avec eux. C’est à cause d’elle qu’il était si souvent absent, même en étant physiquement présent, et qu’il pleurait si fréquemment. Plus rien ne le faisait rire, même lors de goûters d’anniversaire, lui qui était si joyeux avant dans ces circonstances. Lors d’une belle journée de mai, après l’école, nous avons convoqué nos garçons de 7 et 9 ans pour en parler ensemble. Nous avons nommé la bête, puis nous leur avons demandé s’ils avaient des questions. Ce bref échange a duré 30 secondes. « OK », nous ont-ils répondu… Ensuite, le temps d’échanger un bisou et ils ont repris leur partie de foot. Cela ne leur faisait donc rien ? Mais le lendemain, après être rentrés de l’école, ils nous ont donné une carte qu’ils avaient créée tous les deux à la garderie… une carte pour papa, contenant un message adorable... Natacha
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Nadine Lessire - Acrylique sur panneau
L’AVENIR
L’avenir
La vie au-delà de la dépression Lorsque vous commencerez à vous rétablir de votre dépression, vous souhaiterez très probablement remettre de l’ordre dans votre vie. Qu’il s’agisse de votre vie privée ou professionnelle, de vos relations avec vos amis et la famille : il n’existe pas de recommandations spécifiques à ce sujet. Chacun d’entre nous suit son propre cheminement. Une rechute est toujours possible, mais il est possible de s’y préparer.
Comment éviter de replonger dans la dépression ? La prévention des rechutes est un aspect important d’un programme d’accompagnement de qualité ou d’un programme d’auto-assistance en cas de dépression. Du fait de la maladie, vous avez développé une sensibilité particulière. Si le stress au travail avait fortement contribué à l’apparition de votre dépression, vous devrez aussi en tenir compte après votre rétablissement. La rechute n’est pas inévitable. La thérapie peut vous proposer des outils qui vous apprennent à identifier certains signaux, et ainsi à prévenir la rechute. Les instruments les plus utilisés sont le Plan de signalement, le Journal de l’humeur et la Carte de crise.
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Qu’est-ce qu’un plan de signalement ? Un plan de signalement vise à vérifier comment vous allez et indique ce qu’il convient de faire si vous n’allez pas bien. Vous vous sentez peut-être bien en ce moment et vous vous demandez donc pourquoi vous devez réfléchir à l’éventualité d’une rechute future. Vous avez peut-être envie de ne plus penser à ces périodes difficiles de votre passé. Le plan de signalement permet d’assurer que vous continuerez à bien fonctionner et que vous interviendrez à temps en cas de passage à vide. Il peut être utilisé comme outil de prévention des rechutes, mais aussi comme un appui vous permettant de recontacter votre réseau d’aide (prestataires de soins et proches). Ces personnes trouveront dans votre Plan de signalement des explications sur les actions concrètes qu’elles peuvent entreprendre pour vous soutenir ou pour contribuer à votre prise en charge. Ce plan de signalement est extrêmement personnel est n’est en réalité jamais achevé. Vous pouvez l’affiner ou l’adapter en fonction des nouvelles expériences vécues. Pour compléter ce plan, vous pouvez demander de l’aide à vos thérapeutes et aussi impliquer votre entourage direct. Vos proches peuvent souvent ajouter un élément auquel vous n’aviez pas encore pensé. De plus, ils peuvent jouent un rôle important dans la prévention des rechutes à l’avenir.
! Vous trouverez un plan de signalement vierge et des instructions pour le compléter dans la section des « Pages personnelles ».
Quels signaux envoyez-vous ? Dans le secteur de la santé mentale, les plans de signalement sont souvent utilisés. Leur but est d’éviter le développement de nouvelles crises psychiques à l’avenir. Un tel plan comporte deux volets. 1. Description des signes précurseurs d’une rechute, souvent visibles quelques jours ou quelques semaines auparavant. 2. Plan d’action : quelles actions faut-il entreprendre lorsqu’une rechute est imminente ? Lors de l’élaboration du plan de signalement, une attention particulière est portée aux facteurs de stress ainsi qu’aux facteurs protecteurs dans votre vie. Les facteurs de stress sont des événements ou des situations qui peuvent vous déséquilibrer. Les facteurs protecteurs vous aident à rester en équilibre ou à rétablir l’équilibre. A la fin de ce guide, vous trouverez un exemple de plan de signalement. Source : GGZ
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! Dans la section des « Pages personnelles » de ce guide, vous trouverez une méthode couramment utilisée dans le monde entier pour enregistrer votre humeur : le graphique de vie ou « life chart », un aperçu mensuel à l’aide duquel vous pouvez suivre quotidiennement votre humeur, les événements importants de votre vie et la prise de vos médicaments, en cochant simplement des cases.
! Tout à la fin de ce guide, vous trouverez une carte de crise prête à l’emploi.
Qu’est-ce qu’un journal de l’humeur ? Il existe de nombreuses façons de suivre votre humeur sur une base quotidienne. D’un simple carnet de notes personnel où vous écrivez à votre manière comment vous vous sentez chaque jour, jusqu’à l’une des nombreuses applications gratuites offertes en ligne. Choisissez ce qui vous convient le mieux : le plus important est que vous preniez le temps de le faire tous les jours. En effet, avec un journal de l’humeur, vous et vos aidants/ soignants pouvez plus facilement suivre l’évolution de votre humeur et vos progrès personnels. Qu’est-ce qu’une carte de crise ? La carte de crise existe sous la forme d’un petit dépliant pratique qui indique les mesures à prendre si vous vous trouvez en situation de crise psychique. Elle sert donc non seulement de référence à la personne elle-même, mais aussi aux personnes de l’entourage susceptibles d’être confrontées soudainement à une telle situation. Sur cette carte, vous indiquez vous-même comment les personnes présentes peuvent réagir : qui elles doivent appeler, ce qu’elles sont autorisées à faire mais aussi ce qu’elles doivent éviter de faire, où elles peuvent trouver de l’aide, etc. Des études aux Pays-Bas ont démontré que l’utilisation d’une telle carte de crise permet de réduire le nombre d’hospitalisations sous la contrainte, d’améliorer la prise en charge et d’obtenir une aide plus efficace. La carte de crise a un format portefeuille et vous pouvez l’emporter partout avec vous. Votre thérapeute ainsi qu’une personne de confiance en recevront une copie. Les informations figurant sur la carte ont été déterminées au début d’une l’hospitalisation ou d’un processus d’accompagnement au sein des services de soins de
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santé mentale, au cabinet de votre médecin généraliste, ou encore dans un centre d’aide sociale (Centre Public d’Aide Sociale - CPAS). Vous détaillerez ces informations en concertation avec un prestataire de soins, sur une base volontaire.
Rétablissement ≠ guérison Guérison et rétablissement ne sont pas synonymes. Quand nous avons la grippe, nous nous reposons à fond pendant quelques jours, puis nous sommes normalement « guéris ». Une fois l’infection éliminée, nous retrouvons le même état qu’avant la grippe. Dans le cas du rétablissement, les symptômes de la maladie ne disparaissent pas nécessairement. Vous ne « guérissez » pas complètement. Mais cela ne vous empêche pas de vivre encore une vie bien remplie et de prendre du plaisir à faire ce que vous aimez. Les désagréments liés aux symptômes seront limités autant que possible. Lorsque vous êtes victime d’une affection psychiatrique sévère, et la dépression peut en être une, vous passez généralement par quatre stades :
Vous vous sentez submergé par la dépression
Vous luttez contre la dépression
Vous vivez avec la dépression
La phase 4 (phase de réorientation) est le but ultime de tout processus de rétablissement. Dans votre vie quotidienne, votre dépression est quasi absente. Vous la portez encore dans le « sac à dos » de vos expériences, mais elle ne domine plus votre vie.
Le retour au travail 70 % des personnes qui se rétablissent après avoir traversé un problème psychique associé à un congé de maladie (partiel) souhaitent reprendre le travail. Les services publics d’emploi et de formation, tels que le FOREM et ACTIRIS, vous aideront à cet égard. Les personnes qui présentent une fragilité ou un handicap physique, mental et/ou psychique limitant leur réinsertion au travail peuvent s’adresser à l’AVIQ www.aviq.be. 68
Vous retrouvez une vie au-delà de la dépression
J’ai arrêté de travailler. Tout à fait à contrecœur. Mais je ne pouvais pas faire autrement. Ce n’était pas une question de volonté, mais de nécessité. Rien ne va plus, rien ne marche. Les choses qui jadis me procuraient tant de plaisir à la rédaction sont devenues une torture. Je dois me faire violence pour sortir du lit, pour me rendre à la salle de bain. Et pour ensuite me plaquer ce fichu sourire sur le visage. Je n’en peux vraiment plus. Ça me semble même pitoyable. J’en ai assez, je me sens si vide. En ce moment, en fait, je ne ressens plus rien. Pas même en écrivant ces mots. Tout m’indiffère. Je ne sais pas trop comment continuer. Je passe mes jours à pleurer, submergé par un chagrin immense. Mais pourquoi ? D’où cela vient-il ? Pfff, je n’en ai aucune idée ! Cela me tombe dessus, chaque jour, invariablement. Et cela ronge tout le reste. J’ai le sentiment que je suis en train de dépérir lentement, depuis très longtemps déjà. Depuis plus longtemps que je ne veux l’avouer, sans doute. Ce soir, j’ai appelé la ligne antisuicide. Jamais je n’aurais pensé faire cela un jour. Mais si vous n’avez personne d’autre à qui parler, que faire ? C’était étrange. On m’a conseillé d’avoir recours à une aide professionnelle. Mais pourquoi le ferais-je ? Personne ne peut m’aider, à part moi. C’est mon avis en tout cas. » Source : Depressief? Loser! (Dépressif ? Loser ! ) (Riadh Bahri)
L’accompagnement prend comme point de départ votre souhait et profil de carrière. Quels sont vos points forts ? Quels jobs vous conviennent ? Le type d’allocation que vous recevez n’a pas d’importance. Si vous percevez une allocation de maladie, le trajet de réinsertion s’effectuera en concertation avec votre médecin conseil. La médiation est axée sur l’action. Si nécessaire, vous pourrez suivre un stage, un cours ou une formation à l’entretien d’embauche. La priorité sera donnée à l’expérience sur un terrain professionnel.
Changer de travail ? Si vous avez déjà un travail mais qu’en raison de votre dépression, vous ne vous y sentez plus à l’aise et êtes à la recherche d’autres horizons, vous pouvez vous adresser à différents organismes qui aident à la réorientation de carrière comme Actiris à Bruxelles, Forem en Wallonie, Interfedération des EFT/OISP www.interfede.be, CAIPS www.caips.be, Socrate www.espace-socrate.com (Charleroi), Calif www.calif.be ou AIGS www.aigs.be (Liège). Rencontrez-vous des difficultés au travail en raison de votre maladie ? • Vos tâches ne tiennent pas suffisamment compte de votre maladie ? • Le contact avec votre nouveau chef de service est difficile ? • Vous vous heurtez à l’incompréhension de plusieurs collègues ? • Vos conditions de travail ne sont pas suffisamment adaptées ? Les agents d’intégration professionnelle dépendant de l’AVIQ vous accompagnent en toute discrétion. Vous pouvez leur poser toutes les questions qui vous viennent à l’esprit. Ils vous aideront à résoudre les difficultés au travail et rechercheront avec vous une solution personnalisée.
Coaching professionnel Le coach professionnel d’un service de SSM ou d’un centre de réadaptation fonctionnelle (CRF) offre à ses clients un accompagnement intensif visant une (ré)insertion professionnelle effective et durable (parcours d’insertion). Le coach s’adresse à des personnes présentant une vulnérabilité psychique mais qui ont su acquérir une stabilité dans un certain nombre de domaines de la vie et expriment le souhait de trouver un travail rémunéré. 69
? Comment mon (futur) employeur va-t-il réagir ? Comment expliquer à votre (futur) employeur votre problème et ses effets potentiels sur vos performances professionnelles ? Soyez clair(e) Ne tournez pas autour du pot, n’utilisez pas de mots savants et évitez les explications longues et complexes pour décrire le problème. Expliquez votre situation en termes simples et compréhensibles. Être honnête ou faire preuve de stratégie ? D’un côté, vous ne pouvez pas raconter de mensonges ni passer sous silence les conséquences que certains problèmes pourraient avoir sur vos performances. Mais par ailleurs, c’est un nouveau départ et il s’agit de se montrer sous son meilleur jour. « Quelles sont les conséquences sur vos performances professionnelles ? » Cette question, chaque employeur vous la posera. Expliquez clairement quels problèmes peuvent se produire et mentionnez à chaque fois une solution possible. Il peut s’agir d’une adaptation du régime de travail, de l’horaire ou des attributions, ou encore de la prise en compte du besoin d’accompagnement au travail ou d’absences plus fréquentes. Adoptez un discours positif Veillez à éviter les mots à connotation négative (« internement en hôpital psychiatrique », « psychotique », etc.). Ne mentionnez pas uniquement les limitations, mais parlez aussi des aspects qui ne posent pas problème. Source: https://handicapenarbeid.be/dossiers-m-r/ psychische-problemen-en-arbeid/
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FOIRE AUX QUESTIONS
Ibrahim - Acrylique sur panneau
Foire aux questions
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Foire aux questions 1. Dans quels cas va-t-on vous prescrire des antidépresseurs ? Lorsque votre médecin ou psychiatre a posé un diagnostic de dépression et qu’un traitement médicamenteux s’avère nécessaire. La décision sera prise sur la base des critères du manuel DSM-5 de psychiatrie. (Voir p 14) 2. Doit-on toujours associer les antidépresseurs à une thérapie ? Le traitement combiné livre généralement de meilleurs résultats que les traitements individuels, tout au moins dans le cas des dépressions sévères et/ ou récidivantes. Le type de traitement dépendra de vos souhaits et de vos besoins personnels. (Voir p 36) 3. Puis-je prendre des antidépresseurs pendant la grossesse ? L’utilisation de certains médicaments n’est pas recommandée durant la grossesse. Souvent, c’est simplement parce que l’on ne dispose pas d’études suffisantes sur le sujet, mais il est préférable de ne pas prendre de risque. Parlez-en toujours avec votre médecin et discutez avec lui des avantages et des inconvénients. 4. Les antidépresseurs entraînent-ils une dépendance ? Non, mais il arrive que certaines personnes doivent continuer à les prendre en guise de soutien permanent, afin d’éviter une rechute. En effet, les rechutes surviennent le plus souvent parce que les gens arrêtent leur traitement trop tôt et entrent alors dans une spirale. Dans tous les cas, parlez-en avec votre médecin. 5. À partir de quel moment parle-t-on de dépression postnatale (du post-partum) ? Lorsque les symptômes de dépression typiques persistent plus de 10 à 14 jours après l’accouchement, et que vous ne ressentez aucun « sentiment maternel », et que vous vous sentez extrêmement mal dans votre peau. Le mieux dans ce cas est de consulter votre infirmier(-ère), médecin ou sage-femme. 71
6. La dépression est-elle facile à identifier ? Non. 40 % des personnes chez qui une dépression est diagnostiquée n’avaient jamais auparavant consulté de médecin pour des symptômes dépressifs ; c’est ce qui ressort d’une étude (DEPRESS) menée dans dix pays européens et incluant jusqu’à 78 000 patients. De même, en aucun cas l’entourage de ces gens n’avait identifié les symptômes. Peut-être est-ce parce que nous croyons au cliché selon lequel une personne dépressive a systématiquement l’air triste, pleure sans cesse et présente des tendances suicidaires ? Source: Passionsante.be
7. Pourquoi les électrochocs sont-ils moins graves que leur nom semble l’indiquer ? Parce que le patient ne ressent rien. Le traitement est administré sous anesthésie générale. Vous vous réveillerez quelques minutes plus tard, peut-être un peu confus. Vous resterez un moment en salle de réveil, où vous pourrez vous reposer. 8. Qu’est-ce que la sérotonine ? Les neurotransmetteurs tels que la dopamine, la sérotonine et la noradrénaline sont des substances endogènes (propres à l’organisme), qui assurent la communication entre les neurones dans notre cerveau. La plupart des antidépresseurs visent à prolonger l’activité de la sérotonine dans le cerveau. 9. Quelle est la différence entre un psychologue, un psychiatre et un psychothérapeute ? • Les psychologues sont détenteurs d’un Master en psychologie. Le titre de leur profession est protégé. Toutefois, les psychologues ne sont pas médecins et ne peuvent donc pas prescrire de médicaments. Dans le cadre du traitement de la dépression, ils ont généralement recours à la psychothérapie.. • Contrairement aux psychologues, les psychiatres (dont le titre est également protégé) ont suivi une formation médicale. Il s’agit de médecins spécialisés en psychiatrie, la discipline qui étudie les maladies mentales. Les psychiatres sont donc habilités à prescrire, à pratiquer des examens cliniques et à demander des analyses de laboratoire. 72
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10. Combien de temps dure une dépression ? C’est impossible à dire. Une dépression postnatale disparaît généralement dans un délai de quelques mois, mais elle peut parfois durer plus longtemps. Dans tous les cas, l’évolution d’une dépression dépend de nombreux facteurs, qui vont des relations interpersonnelles à la prise de médicaments.Si vos symptômes persistent pendant plus de deux ans ou s’ils sont récurrents, un diagnostic de dépression chronique sera probablement posé. Certaines personnes souffrent de dépression tout au long de leur vie.
Nils Dieu - Acrylique sur papier
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• Littéralement, un thérapeute est une personne qui exerce une forme de thérapie déterminée. S’il s’agit d’un accompagnement psychologique, on parlera de psychothérapie. L’exercice de la psychothérapie es réservée à des professionnels de la santé formés spécifiquement. Veuillez toutefois noter que de nombreux thérapeutes ne disposent d’aucune formation reconnue.
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GLOSSAIRE
Cristelle Dieu - Passages I - Crayon sur papier
Glossaire
Aidants proches Toute personne qui fournit une aide de longue durée non rémunérée à un membre de la famille, un être cher ou un ami malade et/ou invalide. Antidépresseurs Médicaments qui combattent ou atténuent les symptômes de dépression. Généralement disponibles sous la forme de comprimés ou de gélules, parfois sous une forme liquide. Les antidépresseurs exercent un effet particulier sur les neurotransmetteurs dans le cerveau. Chronique Une maladie chronique peut persister pendant des années, parfois pendant toute la vie. ECT Durant une électroconvulsivothérapie, anciennement appelée sismothérapie, une impulsion électrique est administrée sous anesthésie, entraînant une décharge ou convulsion au niveau du cerveau. De manière générale, l’ECT n’est utilisée que lorsque le traitement médicamenteux ou la psychothérapie n’a pas produit d’effet suffisant. Neurotransmetteur Substance physiologique (naturellement présente dans l’organisme) responsable de la transmission des impulsions nerveuses. Postpartum Ce terme signifie après l’accouchement. La dépression postpartum est juste une autre appellation de la dépression postnatale. Prise / abus de substances La consommation ou l’utilisation d’agents ayant un effet stimulant, narcotique ou hallucinogène. Cela va des drogues illégales telles que le cannabis, en passant par le speed ou l’ecstasy et cela inclut l’alcool et certains médicaments. Prise en charge ou soins ambulatoires (ou externes) Prise en charge médicale en dehors de l’hôpital (extra muros), par exemple au domicile du patient.
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Prise en charge résidentielle Prise en charge – parfois prolongée – à l’hôpital ou dans un autre établissement où le malade est encadré de façon appropriée par le personnel soignant, le personnel infirmier psychiatrique, les thérapeutes et les assistants sociaux. Psychiatre Contrairement aux psychologues, les psychiatres ont suivi une formation médicale. Il s’agit de médecins spécialisés en psychiatrie, la discipline qui étudie les maladies mentales. Les psychiatres sont donc habilités à prescrire, à pratiquer des examens cliniques et à demander des analyses de laboratoire. Psychologue Les psychologues ne sont pas médecins et ne peuvent donc pas prescrire de médicaments. Dans le cadre du traitement de la dépression, ils ont généralement recours à la psychothérapie, une forme de traitement axée sur les entretiens. Psychose Si vous présentez une psychose, vous avez du mal à faire la distinction entre ce qui se passe réellement dans le monde extérieur d’une part, et le contenu de vos pensées d’autre part. Lors d’un épisode psychotique, les personnes sont victimes de délires et d’hallucinations. Psychothérapeute Littéralement, un thérapeute est une personne qui exerce une forme de thérapie déterminée. S’il s’agit d’un accompagnement psychologique, on parlera de psychothérapeute. Veuillez toutefois noter que de nombreux thérapeutes ne disposent d’aucune formation reconnue. En principe, tout un chacun peut en effet se déclarer thérapeute.
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Sérotonine Neurotransmetteur exerçant un effet sur la mémoire, l’humeur, la confiance en soi, le sommeil, les émotions, l’activité sexuelle et l’appétit. SMTr Tout comme la ECT (page 75), la stimulation magnétique transcrânienne répétitive (SMTr) est une technique qui consiste à stimuler le cortex cérébral, mais dans le cas de la SMTr, cela s’effectue au moyen de champs électromagnétiques. Somnifères Médicaments facilitant l’endormissement et/ou empêchant les réveils nocturnes. SPHG Service psychiatrique d’un hôpital général. SSM (CSM) Service (Centre) de santé mentale. Vous pouvez vous adresser à un tel centre pour obtenir toutes formes de services de santé mentale.
Jean-Pascal Pécheux - Technique mixte sur papier
Triade Collaboration associant les patients, les prestataires de soins et la famille, chaque partie se voyant attribuer une place dans le processus de rétablissement. Trouble bipolaire (ou maniaco-dépressif) La personne qui se voit diagnostiquer ce type de trouble présente en alternance des périodes de dépression, des périodes d’humeur normale (euthymie) et des périodes dites « maniaques », souvent euphoriques, caractérisées par un haut niveau d’énergie et une humeur souvent exaltée. L’humeur connaît des hauts et des bas très importants, sur une courte période ou une période prolongée.
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Nils Dieu - Acrylique sur papier
En savoir plus EN SAVOIR PLUS
Similes Wallonie et Similes Bruxelles Similes Wallonie ASBL est une association de proches et de familles de personnes atteintes de troubles psychiques, elle compte une centaine de bénévoles et 7 professionnels. Soutenue par les pouvoirs fédéral et régional, Similes Wallonie couvre l’entièreté de la Wallonie. Nous sommes un partenaire à part entière des acteurs de la réforme des soins en santé mentale. Missions : • Soutenir et informer : Similes propose aux familles des lieux de rencontres, d’écoute et d’échanges sur les maladies psychiques ainsi que des permanences. • Former les familles à faire face à la maladie de leur proche et leur proposer des outils pour en alléger le poids. • Former les professionnels, assistantes sociales, aides familiales, infirmiers, policiers, amenés à travailler avec des personnes en fragilité psychique. • Porter la voix des familles pour une meilleure organisation des soins en santé mentale. Similes défend la place des familles et relaye leurs préoccupations au niveau politique. Reconnaissance et domaines d’expertise : • Reconnaissance par les professionnels du secteur hospitalier et ambulatoire. • Soutien des acteurs du secteur (LUSS, CRéSaM, Aidants Proches, SPF Santé Publique, RW Santé Publique). • Membre du réseau international Profamille et Family Connexion et des plateformes de concertation en Santé Mentale. • Connaissance et expertise sur les maladies psychiques. • Travail quotidien à la déstigmatisation des troubles psychiques.
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Similes Bruxelles ASBL est une association de proches et de familles des personnes atteintes de troubles psychiques, elle compte plusieurs bénévoles et quatre professionnels. Le public cible de Similes Bruxelles est constitué des familles et des proches de personnes atteintes de troubles psychiques. Il s’agit des familles et des proches au sens large comme tout un professionnel peut être amené à en rencontrer dans une grande diversité de situations : cellule familiale classique, familles séparées, familles recomposées, familles en difficulté, familles séparées. Similes Bruxelles agit auprès des familles : • En proposant accueil, soutien et formation à tous les proches (parents, frères et sœurs, conjoints, grands-parents, enfants, amis). • En favorisant le dialogue entre les proches qui partagent les mêmes souffrances. • En proposant aux familles des soutiens collectifs et/ou individuels. • En soulignant le rôle primordial de l’entourage, le plus souvent familial dans l’accompagnement d’une personne souffrant de troubles psychiques. • En leur fournissant des outils visant leur autonomie et leur bien-être. Similes Bruxelles a pour mission : • L’accueil, le soutien, l’aide, l’information et la formation des proches (parents, conjoints, frères et sœurs, enfants, amis et voisins…) • Le soutien aux personnes atteintes de troubles psychiques, qui souvent sont stigmatisés et marginalisés, et facilement exclues par la société. • La sensibilisation des prestataires de soins, des instances sociales et du monde politique au rôle important, quasi co-thérapeutique, que jouent souvent les proches dans le traitement des leurs atteints de troubles psychiques. • D’être acteur de réseau avec des partenaires du secteur hospitalier, extrahospitalier, ambulatoire et psychosocial, et des diverses instances de concertation. Action auprès des pouvoirs politiques : Informer les mandataires politiques concernés et des différents départements et services des autorités fédérales, communautaires, régionales et communales sur le rôle important que jouent les familles et les proches dans l’accompagnement et le processus de rétablissement des personnes atteintes de troubles psychiques en collaboration avec Similes Wallonie, la LUSS, la Ligue Bruxelloise Francophone pour la santé mentale, les Aidants proches, la Plateforme de concertation santé mentale et le comité de réseau régional en santé mentale. En Wallonie www.wallonie.similes.org
A Bruxelles www.similes.org
Bruxelles Vous n‛êtes pas seul
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En Flandre www.nl.similes.be
Le Funambule L’asbl Le Funambule propose les mêmes services qu’Ups & Downs en Flandre, mais du côté francophone, en Wallonie et à Bruxelles. Ils collaborent également avec eux dans l’organisation et l’animation d’un groupe de parole en néerlandais à Bruxelles. Le Funambule a pour but d’améliorer le bien-être des personnes vivant avec le trouble bipolaire et leurs proches en leur offrant des cadres pour s’entraider. Elle les accueille, les rassure, leur donne ou redonne l’espoir, les informe, les conseille et les oriente Informations sur leurs activités : www.funambuleinfo.be Leur page Facebook : www.facebook.com/LeFunambule.bipolaire
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Plus d’informations ? www.psytoyens.be Concertation des usagers en santé mentale (Informer-soutenir-représenter)
www.wallonie.similes.org ou www.similes.org Association de familles et d’amis de personnes atteintes de troubles psychiques
www.camh.ca-psychose ou www.cercle-d-excellence-psy.org www.dougals.qc.ca/info/psychose Sites d’information concernant la psychosekwetsbaarheid.
Facebook.com ; Sphère des amis www.groupes-entraide.be Liste des groupes d’entraide pour troubles physiques et psychiques
www.reseausantewallon.be>patient Echange de documents de santé informatisés, devenir acteur de ses soins de santé
www.lbfsm.be ou www.platefomepsylux.be Ligue bruxelloise francophone de santé mentale ; Echange de services, idées solutions en santé mentale
Lignes de secours www.tele-accueil.be Parler à quelqu’un dans l’anonymat 24h/24, numéro gratuit 107
www.preventionsuicide.be Information, aide, formation
Assistance / Soins www.aviq.be Aide pour personnes avec un handicap
www.cresam.be ; www.proguidesocial.be ; santé.wallonie.be Services de santé mentale, de psychiatrie…
www.aemtc.ulg.ac.be ; https://afforthecc.org ; https://eabct.eu Associations de thérapie comportementale
wwww.afpc.be ; www.ifef.org Thérapie centrée sur le patient et expérientielle
www.centreazymut.be ; www.feps-e.be Thérapie systémique et familiale
www.health.belgium.be/fr/les-services-de-mediation-dans-les-hopitaux-et-des-platesformes-de-concertation-en-sante-mentale Informations sur la médiation
www.bfp-fbp.be/fr Fédération belge des psychologues
www.psychanalyse.be Association belge de psychanalyse
www.info-depression.fr ; mes15minutes.com/depression/ ; www.revivre.org Sites d’aide pour la dépression
www.chu-brugmann.be/fr/med/psy/depression.asp Clinique de la dépression à Bruxelles 82
Autres Sante.wallonie.be /www.psycom.org Informations sur la santé et santé mentale
braincouncil.be Il s’agit d’une association belge pour promouvoir les connaissances et les recherches à propos des maladies psychiatriques et neurologiques, dont les recherches sur le cerveau
nospensees.fr/hypersensibilite-emotionnelle-emotions-constamment-a-fleur-de-peau/ Informations sur l’hypersensibilité émotionnelle
outilsderesilience.eu Guidance pour favoriser la résilience
Organisations internationales www.gamian.eu GAMIAN-Europe est une organisation paneuropéenne, dirigée par des experts de l’expérience, qui représente les intérêts de personnes souffrant de problèmes de santé mentale et défend leurs droits.
www.eufami.org L’EUFAMI [European Federation of Associations of Families of People with Mental Illness] est l’Organisation européenne qui réunit les associations centrées sur les familles. L’EUFAMI représente les intérêts et le bien-être de l’entourage et des aidants des personnes souffrant de graves problèmes de santé mentale. Des informations sur les services nationaux et régionaux sont disponibles sur leur site web.
https://wfmh.global/ La World Federation for Mental Health est l’organisation internationale pour la promotion de la santé mentale.
www.braincouncil.eu/ European Brain Council (EBC) est une organisation européenne qui offre un réseau à tous les acteurs actifs dans le domaine de la santé neurologique et mentale. Ses membres comprennent des scientifiques et des médecins, des représentants de l’industrie, ainsi que des associations de patients et des membres de leur famille Ces organisations internationales peuvent vous référer à leurs membres locaux ou nationaux. Les sources d’information peuvent parfois changer.
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Bibliographie • Mon programme anti-dépression de Mademoiselle Caroline et Christophe André – Ed Iconoclaste, 2018 • Vivre avec des hauts et des bas de Christian Gay et Jean-Alain Génermont - Ed j’ai lu - bien être, 2004 • Ma dépression, mon amour : un guide pour surmonter sa dépression de Sylvie Retailleau • La thérapie cognitive basée sur la pleine conscience pour la dépression de Zindel Segal, Mark Williams et John Teasdale – Ed de Boeck, 2019 • Apprendre à soigner la dépression avec les thérapies comportementales et cognitives de Christine Mirabel-Sarron et Aurélie Docteur- Ed Dunod, 2013 • La dépression. Comment s’en sortir ? de Christine Mirabel-Sarron, 2002 • Faire face à la dépression de Charly Cungi et IvanDruon Note - Ed Retz, 2007 • Le manuel du bipolaire de Martin Desseilles, Nader Perroud et Bernadette Grosjean – Ed Eyrolles, 2017 • J’ai choisi la vie. Etre bipolaire et s’en sortir de Marie Alvery et Hélène Gabert – Ed Petite Biblio Payot, 2015 • Manuel de psychoéducation du trouble bipolaire de Christian Gay et Marianne Colombani - Ed Dunod, 2013 • Vivre avec maniaco-dépressif de Christian Gay Ed Pluriel, 2016 • Mieux contrôler mon trouble bipolaire avec la Mindfulness de Sylvie Beacco et Christian Gay Ed Dunod, 2016 • Le trouble bipolaire. Manuel d’exercices pour une meilleure qualité de vie de Monica Ramirez Basco Ed Promarex, 2008 • Tous nos jours parfaits de Jennifer Niven – Ed Gallimard Jeunesse, 2015 • Une vie avec « ça ». Bipolaire, l’air de rien de Franca Rossi – Ed le livre en papier • La méditation, c’est bon pour le cerveau de Steven Laureys- Ed Odile Jacob, 2019
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Nils Dieu - Acrylique sur papier
Pages personnelles PAGES PERSONNELLES
Votre plan de signalement Ce document de travail est un outil pratique pour l’élaboration de votre propre plan de signalement. Il faut passer par 3 étapes avant d’arriver à un plan de signalement personnel : Étape 1: Collectez vos signaux Étape 2: Collectez les actions et les possibilités Étape 3: Votre plan de signalement Nous utilisons une comparaison avec un feu de circulation :
= « Je me sens bien » = « Je me sens moins bien » = « Je me sens mal » Bonne chance !
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AU TRAVAIL !
Étape 1 : vos signaux La phase initiale consiste à collecter les signaux, les signes précurseurs. Vous devez (apprendre à) connaître vos vulnérabilités et les signaux avant-coureurs car ils jouent un rôle important dans votre capacité à gérer sainement les difficultés. •
Déterminez quels sont vos signaux lorsque vous vous sentez bien (phase verte), moins bien (phase orange) ou mal (phase rouge).
•
Les questions ciblées peuvent vous aider à les répertorier ces signaux
•
Il est parfois utile de repenser à une difficulté ou à une situation concrète qui s’est bien, moins bien ou mal passée.
•
Essayez d’abord de recueillir vos propres signaux, c’est-à-dire ceux que vous remarquez vous-même, et demandez ensuite à votre entourage quels sont les signaux qu’ils observent de leur côté.
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MES SIGNAUX VERTS • Qu’est-ce que je remarque sur le plan psychique ? Qu’est-ce que je ressens ? • Quelles sont mes pensées ? À quoi est-ce que je pense souvent ? • Qu’est-ce que je ressens sur le plan physique ? • Quelles sont mes sensations corporelles et quelles zones du corps sont concernées ? • Qu’est-ce que je fais quand je me sens bien ? • Qu’ai-je tendance à faire ? • À quoi les autres peuvent-ils voir que je vais bien ? • Mon fonctionnement général 1. Activités (travail, ménage, loisirs... Quelles sont les activités que je fais/ne fais pas ?) 2. Comment se déroulent les contacts avec la famille ou les amis ? (Prenez-vous contact vous-même ou attendez-vous que l’on vous contacte ?) • Attitude vis-à-vis des soignants/de l’entourage VOICI CE QUE JE REMARQUE MOI-MÊME
VOICI CE QUE LES AUTRES REMARQUENT
Faites un résumé. Voici mes 5 signaux VERTS : 1. ................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................... 2. .................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................. 3. ................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................... 4. ................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................. 5. ...................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
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MES SIGNAUX ORANGES • Qu’est-ce que je remarque sur le plan psychique ? Qu’est-ce que je ressens ? • Quelles sont mes pensées ? À quoi est-ce que je pense souvent ? • Qu’est-ce que je ressens sur le plan physique ? • Quelles sont mes sensations corporelles et quelles zones du corps sont concernées ? • Qu’est-ce que je fais quand je me sens bien ? • Qu’ai-je tendance à faire ? • À quoi les autres peuvent-ils voir que je vais bien ? • Mon fonctionnement général 1. Activités (travail, ménage, loisirs... Quelles sont les activités que je fais/ne fais pas ?) 2. Comment se déroulent les contacts avec la famille ou les amis ? (Prenez-vous contact vous-même ou attendez-vous que l’on vous contacte ,) • Attitude vis-à-vis des soignants/de l’entourage • Quelles sont à votre avis des expériences stressantes ou des situations à risque ? • Changements dans votre situation familiale, période hivernale, tâches administratives, conflits, stress dans votre profession ou dans un travail de bénévolat, douleurs physiques.... MES SITUATIONS DE RISQUE – SITUATIONS DE STRESS VOICI CE QUE JE REMARQUE MOI-MÊME
VOICI CE QUE LES AUTRES REMARQUENT
Faites un résumé. Voici mes 5 signaux ORANGES : 1. ................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................... 2. .................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................. 3. ................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................... 4. ................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................. 5. ...................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
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MES SIGNAUX ROUGES JE ME SENS MAL • Qu’est-ce que je remarque sur le plan psychique ? • Comment est-ce que je me sens psychiquement (sentiments) ? • Quelles sont mes pensées ? À quoi est-ce que je pense souvent ? • Qu’est-ce que je ressens sur le plan physique ? • Quelles sont mes sensations corporelles et quelles zones du corps sont concernées ? • Comment je réagis ? Quel est mon comportement quand je me sens mal ? • Qu’ai-je tendance à faire ? • À quoi les autres peuvent-ils voir que je ne vais pas bien ? • Mon fonctionnement général • Activités (travail, ménage, loisirs... Quelles sont les activités que je fais/ne fais pas ?) • Comment se déroulent les contacts avec la famille ou les amis ? (Prenez-vous contact vousmême ou attendez-vous que l’on vous contacte, ou essayez-vous d’éviter les contacts ?) • Attitude vis-à-vis des soignants/de l’entourage VOICI CE QUE JE REMARQUE MOI-MÊME
VOICI CE QUE LES AUTRES REMARQUENT
Faites un résumé. Voici mes 5 signaux ROUGES : 1. ................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................... 2. .................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................. 3. ................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................... 4. ................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................. 5. ...................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
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Étape 2 : Actions Après avoir recueilli vos signaux, il est important que vous recherchiez des possibilités, des alternatives ou des actions qui peuvent vous aider à retrouver ou à maintenir le calme en vous-même.
CONSE!L • Les actions doivent se concentrer sur le moment présent, sur ce que vous faites actuellement. En faisant abstraction de vos problèmes ou difficultés. Gardez l’esprit léger. Posez-vous la question à vous-même : « Est-ce que cela m’aide ou aggrave mes difficultés ? » Par exemple, écouter de la musique triste quand vous êtes triste ne va pas vous aider. • Exercez-vous à agir d’une certaine manière, déterminez ce qui fonctionne et testez cela plusieurs fois. • Faites ces exercices quand vous vous sentez apaisé(e), car on a moins tendance à expérimenter des choses nouvelles dans des phases troublées ! • Pensez à varier vos activités. • Évitez la monotonie. Si vous faites constamment la même chose, cela vous demandera moins de concentration, et du coup vous aurez davantage de temps pour plonger dans vos idées noires. - Que pourriez-vous faire pendant la journée - la soirée - la nuit ? - Que pourriez-vous faire par beau temps, ou par temps de pluie.... • Tenez compte du fait que les autres ne sont pas toujours disponibles et que les rendezvous pour voir un thérapeute doivent se prendre à l’avance. Par conséquent : - Informez votre entourage des actions réalisables en fonction de la situation et du moment. - Vers qui pouvez-vous vous tourner, quand et pour quoi ? 90
• Donnez des indications concrètes (-> pour réduire le délai avant d’entreprendre une action en cas de difficultés) - De quelle action s’agit-il ? - Qui va exécuter l’action ? - Comment vais-je entreprendre l’action ? • Pendant combien de temps ou à quelle fréquence dois-je effectuer cette action ? • De quel matériel ai-je besoin ? • Soyez prévoyant(e) ! • Les endroits où vous pouvez partir vous promener, les sudokus que vous pouvez tentez de résoudre, • Les exercices de respiration que vous pouvez faire, les pensées qui peuvent avoir une influence favorable (citations, maximes... ), quelle musique est relaxante.... • Par exemple, préparez une boîte contenant le matériel adéquat – des photos, des souvenirs positifs... • N’oubliez pas les associations d’aide (télésecours, ligne de prévention du suicide...). Appelez à l’avance ou surfez sur leur site web pour savoir comment elles fonctionnent et si cela répond à vos besoins. • Les intérêts changent constamment, de sorte que les possibilités et les moyens de trouver ce qui vous apaise durablement changent en même temps. Assurez-vous que votre liste d’actions de secours est toujours à jour !
MES ACTIONS JE ME SENS BIEN Voici mes 5 signaux VERTS : 1. ................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................... 2. .................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................. 3. ................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................... 4. ................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................. 5. ................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................... Que puis-je faire pour me maintenir dans cette phase ou qu’est-ce qui peut m’y aider ? Comment puis-je maintenir mon équilibre ? Questions ciblées : • Quels comportements, actions, initiatives et/ou instruments ont déjà pu vous aider dans cette phase ? • Que devrais-je continuer à faire ou à quoi devrais-je rester attentif ? • Que puis-je faire moi-même pour rester ainsi ? • Que peuvent faire les autres pour aider à ce que cela reste ainsi ? • Qu’est-ce que les autres sont disposés à faire ? • Quelles démarches dois-je entreprendre moi-même ? • Quelles sont les choses que mon entourage est autorisé et capable de faire pour me soutenir ? • Qu’est-ce que mon entourage n’est pas autorisé à faire? QUE PUIS-JE FAIRE MOI-MÊME ?
QUE PEUVENT FAIRE LES AUTRES ? VOICI CE QUE LES AUTRES SONT DISPOSÉS À FAIRE
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MES ACTIONS JE ME SENS MOINS BIEN Voici mes 5 signaux ORANGES : 1. ................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................... 2. .................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................. 3. ................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................... 4. ................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................. 5. ................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................... Comment puis-je réduire la force ou l’intensité des signaux ci-dessus? Comment puis-je mieux y faire face ? Questions ciblées : • À quoi dois-je être attentif(-ve) ? • Que puis-je faire moi-même ? • Qu’est-ce qui peut fournir une distraction, une détente, un répit ? • Quels comportements, actions, initiatives et/ou instruments ont déjà pu vous aider dans cette phase ? • Quelles démarches dois-je entreprendre moi-même ? • Que peuvent faire les autres ? • Quelles sont les choses que mon entourage est autorisé et capable de faire pour me soutenir ? • Qu’est-ce que les autres sont disposés à faire ? • Qu’est-ce que mon entourage n’est pas autorisé à faire? • Que puis-je faire durant la soirée ou la nuit ? • Que puis-je faire par beau temps ou par mauvais temps ? • Qu’est-ce qui m’aide à ne pas entrer dans la phase « rouge » ? • Qu’est-ce que mon entourage n’est pas autorisé à faire? QUE PUIS-JE FAIRE MOI-MÊME ?
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QUE PEUVENT FAIRE LES AUTRES ? VOICI CE QUE LES AUTRES SONT DISPOSÉS À FAIRE
MES ACTIONS JE ME SENS MAL Voici mes 5 signaux ROUGES : 1. ................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................... 2. .................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................. 3. ................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................... 4. ................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................. 5. ................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................... Comment puis-je réduire la force ou l’intensité des signaux ci-dessus? Comment puis-je mieux y faire face ? Questions ciblées : • À quoi dois-je être attentif(-ve) ? • Que puis-je faire moi-même ? • Qu’est-ce qui peut fournir une distraction, une détente, un répit ? • Quels comportements, actions, initiatives et/ou instruments ont déjà pu vous aider dans cette phase ? • Quelles démarches dois-je entreprendre moi-même ? • Que peuvent faire les autres ? • Quelles sont les choses que mon entourage est autorisé et capable de faire pour me soutenir ? • Qu’est-ce que les autres sont disposés à faire ? • Qu’est-ce que mon entourage n’est pas autorisé à faire? • Que puis-je faire durant la soirée ou la nuit ? • Que puis-je faire par beau temps ou par mauvais temps ? • ... QUE PUIS-JE FAIRE MOI-MÊME ?
QUE PEUVENT FAIRE LES AUTRES ? VOICI CE QUE LES AUTRES SONT DISPOSÉS À FAIRE
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Étape 3 : mon plan de signalement Résumez toutes les informations que vous avez recueillies et créez un schéma concis et bien agencé. Faites-en éventuellement quelque chose de personnel (collage, format de poche…). Assurez-vous de toujours l’avoir à portée de main ou de l’afficher bien en vue (dans votre chambre, sur la porte...). Montrez-le aux membres de votre entourage, ils sauront ainsi quelles actions concrètes ils peuvent entreprendre pour vous soutenir ou pour contribuer à votre prise en charge. Utilisez votre plan de signalement aussi souvent que possible et ajustez-le lorsque c’est nécessaire ! Coordonnées des personnes de contact • Prévoyez des entretiens et fixez des rendez-vous. • Trouvez à qui vous adresser, pourquoi et à quels momentsr. - Accessibilité : déterminez quand telle ou telle personne est joignable ou non (pensez aussi à la nuit, aux week-ends et aux jours fériés ou de vacances). - Discutez avec vos interlocuteurs pour savoir à qui vous pouvez vous adresser et pourquoi. » Réfléchissez... à qui s’adresser pour : » Discuter de vos difficultés. » Discuter de l’efficacité et des effets secondaires des médicaments. » Gérer les moments de crise. » Discuter des tâches ménagères, des soins personnels. » Nouer des contacts sociaux et gérer votre emploi du temps. » Gérer les questions/difficultés financières. • Existe-t-il d’autres instances qui peuvent vous soutenir lors de difficultés (télé-accueil, ligne de prévention du suicide, etc.) ? Numéros d’urgence (permanence de généraliste, numéro d’urgence général, etc.)
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CONSE!L Faites un travail de recherche ou communiquez avec ces instances pour connaître leur fonctionnement. Cela réduit souvent les étapes pour les consulter de manière effective quand le besoin se fait sentir.
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• Qu’est-ce que mon entourage est autorisé/ capable de faire ? • Qu’est-ce que mon entourage n’est pas autorisé à faire ? • À qui puis-je demander de l’aide ?
ACTIONS
Que puis-je faire moi-même ?
ACTIONS
• Qu’est-ce que je ressens ? - Émotionnellement (sentiment) - Physiquement • A quoi est-ce que je pense ? • Quel comportement ai-je ? • Qu’ai-je tendance à faire ?
SIGNAUX
Je vais bien
Je vais moins bien
Je ne vais pas bien
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Votre journal de l’humeur
Christophe Herdewyn - Moving Buildings - Acrylique sur toile
Cochez la case qui décrit le mieux ce que vous ressentez chaque jour du mois. À la fin de chaque journée, prenez un moment pour noter votre état d’esprit. Examinez cela avec votre thérapeute à chaque visite.
97
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Fortement/ moyennement dépressif : je me replie sur moimême, je manque l’école ou je m’absente de mon travail.
Combien d’heures de sommeil avez-vous eu la nuit dernière ?
Nom du médicament
2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31
Dag 1 Nombre de Dose journalière comprimés/ jour
Avez-vous pris vos médicaments ?
S’est-il passé quelque chose d’important aujourd’hui ?
Gravement dépressif : je ne fonctionne plus du tout, j’ai des pensées suicidaires, mes amis et ma famille insistent pour que je consulte un médecin.
Modérément dépressif : je ne m’intéresse à rien, je dois faire un effort pour fonctionner.
2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31
Jour 1
Légèrement dépressif : je me sens sans énergie et triste, mais je fonctionne encore normalement.
Cochez la case correspondant à votre humeur du jour
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Fortement/ moyennement dépressif : je me replie sur moimême, je manque l’école ou je m’absente de mon travail.
Dose journalière
Nombre de comprimés/ jour
2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31
Dag 1
Combien d’heures de sommeil avez-vous eu la nuit dernière ?
Nom du médicament
Avez-vous pris vos médicaments ?
S’est-il passé quelque chose d’important aujourd’hui ?
Gravement dépressif : je ne fonctionne plus du tout, j’ai des pensées suicidaires, mes amis et ma famille insistent pour que je consulte un médecin.
Modérément dépressif : je ne m’intéresse à rien, je dois faire un effort pour fonctionner.
2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31
Jour 1
Légèrement dépressif : je me sens sans énergie et triste, mais je fonctionne encore normalement.
Cochez la case correspondant à votre humeur du jour
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Fortement/ moyennement dépressif : je me replie sur moimême, je manque l’école ou je m’absente de mon travail.
Combien d’heures de sommeil avez-vous eu la nuit dernière ?
Nom du médicament
2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31
Dag 1 Nombre de Dose journalière comprimés/ jour
Avez-vous pris vos médicaments ?
S’est-il passé quelque chose d’important aujourd’hui ?
Gravement dépressif : je ne fonctionne plus du tout, j’ai des pensées suicidaires, mes amis et ma famille insistent pour que je consulte un médecin.
Modérément dépressif : je ne m’intéresse à rien, je dois faire un effort pour fonctionner.
2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31
Jour 1
Légèrement dépressif : je me sens sans énergie et triste, mais je fonctionne encore normalement.
Cochez la case correspondant à votre humeur du jour
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Fortement/ moyennement dépressif : je me replie sur moimême, je manque l’école ou je m’absente de mon travail.
Dose journalière
Nombre de comprimés/ jour
2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31
Dag 1
Combien d’heures de sommeil avez-vous eu la nuit dernière ?
Nom du médicament
Avez-vous pris vos médicaments ?
S’est-il passé quelque chose d’important aujourd’hui ?
Gravement dépressif : je ne fonctionne plus du tout, j’ai des pensées suicidaires, mes amis et ma famille insistent pour que je consulte un médecin.
Modérément dépressif : je ne m’intéresse à rien, je dois faire un effort pour fonctionner.
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Jour 1
Légèrement dépressif : je me sens sans énergie et triste, mais je fonctionne encore normalement.
Cochez la case correspondant à votre humeur du jour
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Fortement/ moyennement dépressif : je me replie sur moimême, je manque l’école ou je m’absente de mon travail.
Combien d’heures de sommeil avez-vous eu la nuit dernière ?
Nom du médicament
2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31
Dag 1 Nombre de Dose journalière comprimés/ jour
Avez-vous pris vos médicaments ?
S’est-il passé quelque chose d’important aujourd’hui ?
Gravement dépressif : je ne fonctionne plus du tout, j’ai des pensées suicidaires, mes amis et ma famille insistent pour que je consulte un médecin.
Modérément dépressif : je ne m’intéresse à rien, je dois faire un effort pour fonctionner.
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Jour 1
Légèrement dépressif : je me sens sans énergie et triste, mais je fonctionne encore normalement.
Cochez la case correspondant à votre humeur du jour
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Fortement/ moyennement dépressif : je me replie sur moimême, je manque l’école ou je m’absente de mon travail.
Dose journalière
Nombre de comprimés/ jour
2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31
Dag 1
Combien d’heures de sommeil avez-vous eu la nuit dernière ?
Nom du médicament
Avez-vous pris vos médicaments ?
S’est-il passé quelque chose d’important aujourd’hui ?
Gravement dépressif : je ne fonctionne plus du tout, j’ai des pensées suicidaires, mes amis et ma famille insistent pour que je consulte un médecin.
Modérément dépressif : je ne m’intéresse à rien, je dois faire un effort pour fonctionner.
2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31
Jour 1
Légèrement dépressif : je me sens sans énergie et triste, mais je fonctionne encore normalement.
Cochez la case correspondant à votre humeur du jour
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NUMÉRO DE TÉLÉPHONE E-MAIL
NUMÉRO DE TÉLÉPHONE E-MAIL
NUMÉRO DE TÉLÉPHONE E-MAIL
MÉDECINS
ÉQUIPE SOIGNANTE
AIDANTS PROCHES
PERSONNES DE CONTACT IMPORTANTES
ADRESSE
ADRESSE
ADRESSE
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NUMÉRO DE TÉLÉPHONE E-MAIL
NUMÉRO DE TÉLÉPHONE E-MAIL
NUMÉRO DE TÉLÉPHONE E-MAIL
MÉDECINS
ÉQUIPE SOIGNANTE
AIDANTS PROCHES
PERSONNES DE CONTACT IMPORTANTES
ADRESSE
ADRESSE
ADRESSE
106
CHEZ QUI
MES RENDEZ-VOUS OÙ
HEURE
IMPORTANT
107
CHEZ QUI
MES RENDEZ-VOUS OÙ
HEURE
IMPORTANT
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MÉDICAMENT
DOSE
HEURE
IMPORTANT
MON TRAITEMENT – Notez ici quels médicaments vous devez prendre à quel moment et à quoi vous devez faire attention.
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MÉDICAMENT
DOSE
HEURE
IMPORTANT
MON TRAITEMENT – Notez ici quels médicaments vous devez prendre à quel moment et à quoi vous devez faire attention.
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Cette brochure est destinée à tous ceux qui s’intéressent à la dépression et visent à fournir des informations à ce sujet.
Bruxelles Vous n‛êtes pas seul
©Janssen-Cilag NV – EM-32473 – 04-mai-2020 – vu/er Luc van Oevelen, Antwerpseweg 15-17, 2340 Beerse
Elaboré avec la contribution de : Ups & Down vzw Similes Wallonie asbl Similes Bruxelles asbl Psycart vzw Similes en Familieplatform GGZ Funambule asbl Prof Dr Chris Baeken Prof Dr Stephan Claes Dr Benoit Gillain Dr Laurence Jeunieaux Prof Dr Steven Laureys Prof Dr Gwendolyn Portsky Dr Michael Portzky Prof Dr Frieda Matthys Prof Dr Filip Raes Prof Dr Pascal Sienaert Dr Sabine Wyckaert Dr Dieter Zeeuws
Ouvrez cette carte et lisez la suite pour savoir ce qu’il convient de faire.
©Janssen-Cilag NV – EM-32473 – 04-mai-2020 – vu/er Luc van Oevelen, Antwerpseweg 15-17, 2340 Beerse
Je vous remets cette carte car je me trouve dans une situation d’urgence psychique.
Carte de crise
Données personnelles
Points importants sur le plan physique
Coordonnées de ma personne de confiance
.........................................................................................................................................
............................................................................................................................................................
Nom ...........................................................................................................................................
Adresse ..................................................................................................................................
............................................................................................................................................................
Adresse ..................................................................................................................................
Nom
Tél. ................................................................................................................................................. Mutualité
Médicaments actuels
..........................................................................................................................
............................................................................................................................................................
Assurance hospitalisation ..........................................................................
............................................................................................................................................................
............................................................................................................................................................
Groupe sanguin
......................................................................................................
Médicaments en cas de crise ............................................................................................................................................................
GSM ............................................................................................................................................ Points pratiques à régler ............................................................................................................................................................
............................................................................................................................................................
Coordonnées de mon médecin
Autres informations ..................................................................................... ............................................................................................................................................................
Tél. .................................................................................................................................................
Si une hospitalisation est nécessaire, emmenez-moi de préférence à :
............................................................................................................................................................
............................................................................................................................................................
............................................................................................................................................................
............................................................................................................................................................
Nom ........................................................................................................................................... Tél.
...............................................................................................................................................