La classe 3B ha lavorato sul taccuino con appunti e disegni che Giuseppe Cita Mazzini ha tenuto durante i suoi tre viaggi a Parigi. I ragazzi, ispirandosi all’atmosfera descritta da Cita intorno ai caffè e ai locali parigini, alle passeggiate nei parchi o ai piccoli e grandi avvenimenti della città, hanno scelto immagini del periodo impressionista che potessero rappresentare i racconti raccolti nel taccuino. Guidati dall’insegnante di seconda lingua, i ragazzi hanno poi aggiunto all’immagine un brano in francese che la commentasse, a volte inventandone il contenuto altre volte traducendo parti dal diario originale di Cita Mazzini. La prima pagina del taccuino di Mazzini
Mazzini era anche un abile disegnatore, quindi abbiamo inserito alcuni dei suoi schizzi nel nostro lavoro oltre alle foto dei suoi viaggi. Eccone alcuni esempi:
Testo e immagine di M. R. Atorino Paris, le 24 septembre 1889 « En haut les cœurs, en haut les esprits, au sommet de la Tour Eiffel, à la hauteur de 300 mètres ; là est la civilisation, là est le progrès ! L’exposition de Paris est un grand poème, une longue chanson à la manière de Leopardi, où chaque pays, chaque peuple du monde civilisé a sa stance, sa strophe plus ou moins longue, plus ou moins belle, et le peuple français, le poète qui en est l’auteur y exprime le concept sublime du triomphe du travail et de la fraternité des peuples. J’embrasse d’un seul regard la beauté, les monuments de cette Babylone, de l’Arc de Triomphe à la superbe coupole du Panthéon, des tours de Notre Dame à la coupole dorée des Invalides ; et je vois se presser aux pieds de ce monstre en fer des milliers et des milliers d’hommes et de femmes microscopiques, au milieu des merveilles et des prodiges de l’art français, de l’art de tous les peuples du monde ! »
Tratto dal diario di Cita Mazzini durante il suo primo soggiorno a Parigi 3 – 28 settembre 1889 e tradotto da M.R. Atorino .
Nella foto a fianco in alto, Cita a passeggio per la città. In basso una foto dell’esposizione universale di Parigi del 1889, dall’album di Cita.
Immagine e testi di Alessandra Vumo
Hier soir je suis allé à l’Olympia et, à ma grande surprise, j’ai vu pour la première fois des danseuses avec le dos et les jambes nues ! Pour moi, c’était tout à fait nouveau, parce qu’à Imola, les danseuses étaient toujours bien couvertes ! Les danseuses portaient des vêtements élégants couleur saumon, comme la fleur qui leur serrait délicatement les cheveux noirs, coiffés d’un chignon. Leurs mouvements souples rappelaient ceux des papillons et ils me donnaient une sensation de liberté que je ressens encore maintenant lorsque j’y pense. Le théâtre est d’une grande beauté. La scène est bordée de rideaux rouges et elle est éclairée de lumières puissantes. La salle est décorée de frises dorées, d’un effet très élégant. Moi, j’étais assis aux premiers rangs du parterre, pour pouvoir observer de près les mouvements élégants des danseuses, mais, tout autour du parterre il y a plusieurs ordres de loges d’où le public peut suivre le spectacle, mais aussi causer. La salle était vraiment bondée de spectateurs. Paris, le 3 octobre 1893 Je suis retourné au Moulin Rouge. Tous les soirs s’y réunissent les femmes légères de Paris : elles entrent gratuitement, elles vont danser, ou plutôt montrer les voiles et les dentelles de leurs jupons et culottes et, en même temps, elles vont en quête de clients. Mais le beau commence un peu plus tard. Il faut attendre 10 heures, voire même 11 heures pour qu’elles commencent l’exposition de leurs mollets et de tout ce qui peut être vu à travers les dentelles et les voiles les plus fins et légers. D’abord il y a le spectacle : sur une petite scène de théâtre, un de ces théâtres de café-concert, on chante des chansons grivoises, on fait des tours de prestidigitation et d’équilibre, on peut danser la quadrille, on joue du piano, parfois même avec le dos tourné vers le clavier. Tratto dal diario di Cita Mazzini durante il suo secondo soggiorno a Parigi settembre – ottobre 1893 e tradotto da A. Vumo
Immagine e testo di Autora Niola 3B
Voilà ma nièce, la fille de mon frère Raffaele. C’est une vraie petite française, elle ressemble beaucoup à sa mère et, comme toutes les femmes, même si elle est encore très jeune, elle adore déjà les broderies, les dentelles, les tissus, les rubans et les paillettes. Parfois elle s’amuse à jouer à la mercière, elle prend les rubans, les petites perles et les dentelles de sa mère et les étale sur une table basse du salon pour nous les vendre. Elle est encore petite mais c’est un vrai petit bout de femme !
Immagine e testo di Edoardo Merli 20 octobre 1893 Aujourd’hui je suis sorti de bonne heure pour me promener dans Paris. J’ai pris mon petit-déjeuner dans un café du Boulevard des Capucines et, malgré le temps gris, j’ai marché tout le matin. Paris ne cesse de m’enchanter ! Pour le déjeuner je me suis arrêté à un bistrot et l’après-midi j’ai accompagné ma belle-sœur faire des emplettes pour les enfants. Pour moi c’était l’occasion de continuer à flâner dans le centre de Paris. Ici les rues sont bien plus larges que les rues d’Imola et les immeubles sont plus imposants et élégants avec leurs quatre étages et leur style uniforme, voulu par Haussmann. La circulation des fiacres est incessantes, tirés par un ou deux chevaux. Les vitrines aussi sont intéressantes ; elles vendent des produits exotiques que je n’ai jamais vus avant, mais tout est très cher.
Pour finir il s’est mis à pleuvoir ; une pluie fine nous a accompagnés jusqu’au soir. Alors ma belle-sœur et moi, nous nous sommes réfugiés chez « Maxim’s », un café-glacier qui a été inauguré il y a quelques mois et où on rencontre chaque soir une clientèle mondaine et élégante.
… Sembra proprio che Cita abbia voluto farsi fotografare con la stessa inquadratura del quadro di Caillebotte !
Testo e immagine di Benedetta Cantoni
Paris, le 27 novembre 1893 Ce soir je suis allé au théâtre de l’Opéra à la première de « La Valkyrie » de Wagner. Mme Rosman et Mme Bréval interprétaient les rôles féminins principaux. Comme d’habitude, mon frère Raffaele est venu avec moi. Comme toujours à Paris, le théâtre était plein. Il y avait une grande attente pour cet opéra, dont tout le monde parle. Comme toujours, le spectacle a été impressionnant et j’en garderai longtemps la mémoire en moi-même.
In alto: nel suo diario Cita Mazzini ha riprodotto il cartellone dello spettacolo. In basso: una colonnina con le locandine per gli spettacoli.
Quadro e testo di Vittoria Piancaldini Paris, le 10 juillet 1895 Je suis à Paris depuis deux semaines. J’ai commencé ce voyage parce que je souhaitais découvrir les plaisirs de Paris, mais j’ai aussi découvert la frénésie de la vie de la ville. Mais parfois je sens le besoin de m’éloigner du bouillonnement du centre ville. Alors je me retire dans ma chambre, dans un beau quartier plein d’arbres. Juste audessous de mon appartement, de vieux platanes bordent un petit square, et des magasins de fleurs, des boulangeries, des cafés et des boutiques de toute sorte s’ouvrent des deux côtés du boulevard. Les fleurs et les parfums de France emplissent l’air encore dans cette saison… c’est comme dans un rêve ! Les boulevards sont pleins de jeunes filles qui se promènent avec leurs domestiques ou avec des amies pour acheter des fleurs ou goûter des petits fours dans les pâtisseries, tandis que les hommes causent sur les terrasses des cafés. L’été, cette année, est très agréable et plus frais qu’à Imola.Mon appartement sent bon le pain frais et les fleurs. La salle de séjour est très richement décorée, mais le point fort est sans aucun doute le balcon. La balustrade est finement décorée en fer forgé selon le style d’ici, riche mais élégant, et un beau jasmin grimpe autour des frises. La main courante est en chêne clair mais vieilli par les saisons. À mes pieds il y a une magnifique jardinière en terre cuite où j’ai décidé de planter les fleurs que je viens d’acheter. Pour les protéger du soleil il y a un rideau à rayures rouges et blanches qui ombrage la terrasse. Mon balcon donne sur le boulevard et on peut voir les bâtiments récemment construits dans le plus pur style parisien d’Haussmann. Quelle ville ! Lumineuse et claire le jour, grâce à la couleur blanche et crème des façades, mais aussi lumineuse et brillante la nuit, avec ses milliers de réverbères allumés. Mais je parlerai de la vie nocturne une autre fois, le chapitre n’est pas bref !. Il est temps de déjeuner, mais je vais laisser la porte ouverte, pour que le vent frais de l’été parisien me détende avec ses brises parfumées.
Testo e immagine di Andrea Pratella Paris, le 3 octobre 1893 « En sortant du Moulin Rouge, quatre pas suffisent pour arriver au Cabaret du Mirliton où on peut boire un bock pour 22 sous et écouter les chansons d’Aristide Bruant et de ses disciples qui l’imitent en tout. C’est un type vraiment curieux, cet Aristide Bruant et son cabaret est encore plus curieux. À l’intérieur il y a un peu de tout : des hauts-reliefs en plâtre, des portraits de Bruant qui le représentent en soldat, en citoyen, des tableaux qui illustrent ses chansons.L’endroit est petit, il y a peu de tables et peu de spectateurs, qui n’entrent que s’ils plaisent au propriétaire. Vêtu de velours noir, le pantalon court, le visage rasé comme celui d’un prêtre et les cheveux longs, Aristide Bruant monte sur scène et commence à chanter ses chansonnettes accompagné du piano, en gesticulant ou en tenant les mains dans les poches. » Tratto dal diario di Cita Mazzini durante il suo secondo soggiorno a Parigi settembre/ottobre 1893
Nel taccuino di Cita, sono riportati diversi brani musicali con testi e spartiti della musica di Aristide Bruant. A fianco anche un ritratto del cantante.
Testo e immagine di Andrea Montroni Paris, le 5 octobre 1895 « Nous sommes allés à la répétition générale de "Rosemersholm " d’Enrik Ibsen dans la salle du théâtre Bouffes du Nord – Faubourg St. Denis. Le drame, en quatre actes, a été précédé d’une conférence sur Ibsen tenue par Léopold Lacour. » Ici à Paris la vie nocturne est sensationnelle, on peut sortir tous les soirs. D’habitude je vais au Moulin Rouge ou au Moulin de la Galette où l’on donne des spectacles très amusants. J’aime aussi aller au Cabaret de M. A. Bruand : à Paris, tout le monde connaît et chante ses chansons. La vie ici est vraiment différente qu’à Imola. Je pense parfois aux copains d’Imola ; ils auraient bien aimé vivre ici ! I virgolettati sono tratti dal diario di Cita Mazzini durante il suo terzo soggiorno a Parigi luglio – ottobre 1895 e tradotti da Andrea Montroni
Quadro di Sonia Zardi Paris, le 20 septembre 1893 Là, je suis sur les Champs-Élysées en compagnie de Mme de Fourrières, la mère de ma bien-aimée. Sa fille, Mademoiselle Eugénie de Fourrières, est renfermée chez elle parce que sa famille, très en vue, lui a interdit de me voir. J’ai connu Eugénie à une soirée chez Mme De Ponty il y a quelques temps et nous avons causé toute la nuit. Dès que je l’ai vue, je suis tombé éperdument amoureux d’elle. Elle est très belle, sympathique et gentille, le seul problème, c’est sa mère, qui ne veut même pas entendre parler de moi, qui ne suis ni riche ni français. Monique doit être très triste, toute seule à la maison, elle ne peut même pas recevoir mes billets ! Selon le programme, je ne devrais rester à Paris que trois mois, mais si je trouve la femme de ma vie, je m’établirai ici et je ne reviendrai à Imola que de temps en temps, pour y apporter l’air de Paris !
Testo e immagine di Nene Lou Niang Paris, le 20 juillet 1895 Je suis à Paris depuis trois semaines. Hier je me suis réveillé à huit heures et demie et j’ai pris mon petitdéjeuner à la française, café au lait et croissants ! Je suis allé me promener le long de la Seine, puis je suis allé au Louvre. Après la visite, je suis allé aux Jardins des Tuileries. Ces jardins sont d’une beauté incroyable et très grands. Ils sont pleins de fleurs. Je marchais depuis vingt minutes environ, quand je l’ai vue. Elle était très belle. Elle devait avoir plus ou moins vingt ans. Elle portait une longue robe jaune et bleu foncé et avait un joli parasol jaune clair. Elle avait les cheveux châtains coiffés en chignon. Elle s’était arrêtée devant des arbres et les regardait. Je suis allé vers elle et nous avons commencé à causer. Elle était souriante et très gentille. Aujourd’hui nous nous sommes promenés dans les rues de Paris, elle est très aimable. Je l’ai accompagnée au Printemps et j’ai pu bien me rendre compte du « bonheur des dames » dont parle Émile Zola.
Immagini di V. Piancaldini / M. Fabbri (giardino di Monet e Ninfee)
Paris, juillet 1895 Visite à M. Monet, le peintre très célèbre, chez lui à Giverny. Je n’ai jamais vu rien de pareil ! Le Maître a réalisé un jardin merveilleux ; il y a même un étang avec un petit pont japonais. L’étang est plein de nymphéas, qui sont actuellement au centre de ses intérêts avec les fleurs en général, et leurs mille nuances. Les enfants du Maître aussi sont très actifs dans le jardin ; ils ne peignent pas, mais ils cultivent les légumes dans le grand jardin potager de Mme Monet. Testo di V. Piancaldini
Quadro e testo di Martino Beltrani Juillet 1895 Je suis allé sur la Seine faire un tour en bateau à voile. Je suis parti à pied et j’ai marché longtemps ; arrivé au bord de la Seine, j’ai remarqué un peintre qui peignait des bateaux à voile ; je l’ai bien regardé et je l’ai reconnu : c’était M. Monet, un peintre très connu ici. Je me suis approché de lui et il a été tellement aimable qu’il m’a invité à faire un petit tour en bateau avec lui. Le panorama le long de la Seine est merveilleux, très vert, la campagne est douce et verdoyante. Monet m’a parlé de ses derniers tableaux et nous avons causé longtemps. Puis, quand nous sommes arrivés à une petite brasserie le long du fleuve, nous nous sommes arrêtés et nous avons déjeuné : des crêpes au fromage, de la baguette fraîche et croustillante, de la tarte au citron. Tout était parfait !
Quadro di Akram El Oirrak – testo di Sonia Zardi
Paris, juillet 1895 J’ai passé une journée splendide au Bois de Boulogne avec mon frère Raffaele, sa femme et ses deux fillettes. Mes nièces sont charmantes ! Nous avons fait un pique-nique sur l’herbe, une promenade le long du lac et, pour finir, nous avons loué un bateau à rames et nous avons fait un petit tour sur le lac, mais nous ne sommes pas restés longtemps, parce que ma belle-sœur avait peur. Malgré tout, la journée a été parfaite !
Nella foto la gita al Bois de Boulogne, con il fratello Raffaele e le nipoti.
Quadro di Milena Rontini Paris, octobre 1895 Hier je suis allé voir Monsieur Zola avec mon frère Raffaele. Quelle grande émotion ! Son bureau est plein de livres, de dessins, d’objets, de notes et d’ébauches. Il est constamment entouré d’amis et d’admirateurs. Pendant notre visite, des poètes et des journalistes entraient et sortaient sans cesse. Tous lui parlent avec respect, pour tous c’est une personne admirable. Il s’est entretenu avec Raffaele sur l’actualité politique française, tandis que moi, je suis resté respectueusement en silence l’écouter. Testo di Nene Lou Niang