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Organisation de la radioprotection durant la phase de construction

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Glossaire

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Les auditeurs ont conclu que les exigences qualité avaient été correctement appliquées.

Il convient de noter une baisse du nombre de constats d’audit ces dernières années, aussi bien au sein de l’Organisation ITER que chez les agences domestiques ou chez les fournisseurs. Cette tendance à la baisse peut s’expliquer par une meilleure connaissance des exigences de l’Organisation ITER et par plus grande maturité des systèmes de gestion de la qualité mis en œuvre.

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Toutefois, des constats récurrents ont été identifiés dans les domaines suivants :

gestion de la documentation et maitrise des enregis-•

trements,

application des plans de qualité,

mise en œuvre des procédures contractuelles (gestion des livrables contractuels),

mise en œuvre des processus spéciaux,

activités d’inspection et d’essai,

gestion des jalons définis par l’Organisation ITER,

gestion des risques et des opportunités durant la phase de construction,

gestion des écarts pour la phase de construction.

Toutes les autres actions nécessaires à l’amélioration des systèmes de gestion de l’Organisation ITER et de ses principaux fournisseurs sont mises en œuvre et suivies conformément aux procédures applicables.

Organisation de la radioprotection durant la phase de construction

La démarche de radioprotection mise en place sur l’installation ITER vise à limiter l’exposition du personnel et du public de l’installation par :

l’application et le respect du référentiel réglementaire•

technique concernant la protection contre les rayonnements ionisants,

l’optimisation, dès la conception, des opérations de conduite et de maintenance, selon le principe d’optimisation (ALARA – As Low As Reasonably Achievable)

L’Organisation ITER a mis en place depuis 2016 une organisation permettant d’assurer la protection de la population, des travailleurs et l’environnement face aux rayonnements ionisants lors de la présence de sources radioactives sur le site ITER. Ces sources sont associées aux activités de contrôle non destructif (radiographie industrielle).

Le risque d’exposition interne (voir glossaire) est lié à la phase nucléaire de l’exploitation d’ITER est n’est pas présent pendant la phase de chantier.

Le Directeur général a nommé parmi son personnel :

deux conseillers en radioprotection (CRP) appartenant•

au département de sûreté et qualité en charge de coordonner la radioprotection des opérations à risque radiologique pendant la phase de construction,

une personne appartenant au département de con-•

struction en charge de coordonner les opérations sur le chantier ITER, dont la co-activité avec les opérations de radiographie industrielle, appuyé par une équipe de 4 personnes de CMA.

Toutes les opérations où des sources de rayonnements ionisants (sources radioactives ou générateurs électriques à rayonnements X) sont entreposées ou utilisées sont soumises à des mesures de sûreté et sécurité suivant trois axes :

l’information et la formation systématique des inter-•

venants, en accord avec le code de la santé publique et le code du travail,

la coordination et la gestion de la co-activité entre toutes les activités effectuées à proximité des tirs radiographiques,

l’anticipation, l’exécution et la surveillance des tirs radiographiques.

Entreposage des appareils de gammagraphie

Afin de faciliter les activités des intervenants extérieurs en charge des opérations de radiographie industrielle, l’Organisation ITER met à disposition de ces entreprises une installation dédiée à l’entreposage des appareils de radiographie industrielle contenant des sources radioactives.

L’utilisation de cette installation, pour laquelle l’Organisation ITER a obtenu une autorisation de l’ASN en avril 2017, est soumise à un ensemble d’exigences strictes. Ainsi, les entreprises concernées doivent préparer toute la documentation permettant de justifier le respect de ces exigences, et procéder à la signature d’un accord avec l’Organisation ITER avant tout entreposage. Les premiers appareils ne furent donc entreposés dans l’installation qu’en mars 2020.

Sur trois niveaux, toutes les galeries qui entourent le tokamak disposent de « portes nucléaires » aussi épaisses qu’un mur de pierre et aussi lourdes (60 tonnes) qu’une motrice de TGV. Leur cadre en acier est rempli d’un béton de formulation spéciale qui bloque le passage des neutrons générés par la réaction de fusion. Juin 2020

L’information et la formation

Toutes les personnes travaillant sur la plateforme sont informées pendant une session de formation obligatoire de la règlementation et des procédures à suivre.

Les coordinateurs de travaux sont informés de façon hebdomadaire de tous les tirs radiographiques.

Des panneaux LED, à chaque entrée du site, indique le jour même que des tirs radiographiques vont être effectués et rappelle le respect des procédures ITER applicables. De plus, tous les travailleurs présents sur le site ITER lors de l’exécution des tirs radiographiques bénéficient d’une session d’information délivrée par le coordinateur des tirs avant le commencement des opérations afin d’assurer une connaissance effective des zones interdites, des chemins alternatifs et des consignes de sécurité. Une liste signée des assistants à cette session d’information est recueillie par le coordinateur des tirs.

Le nombre de travailleurs susceptibles d’être exposés a toujours été réduit au strict minimum. Ces travailleurs bénéficient d’une formation spécifique et d’une visite médicale additionnelle, a minima tous les 2 ans, en complément de la visite habituelle chez le médecin du travail.

La coordination et la gestion de la co-activité

Les activités de radiographie sont en général programmées de nuit pour bénéficier d’une activité réduite sur le site. Un planning prévisionnel des tirs radiographiques est demandé tous les mois aux entreprises susceptibles d’effectuer des contrôles non-destructifs au moyen de cette technique.

Plusieurs fois par semaine, les risques liés à la co-activité sont traités lors de réunions de coordination, en intégrant les données provenant des différents intervenants identifiés.

L’anticipation, l’exécution et la surveillance des tirs radiographiques

Une semaine avant une campagne de tirs, l’Organisation ITER informe l’inspection du travail des tirs radiographiques à venir prévus.

Les caractéristiques des tirs radiographiques sont discutées entre le conseiller en radioprotection (CRP) de l’entreprise de radiographie et celui de l’Organisation ITER : type d’isotope utilisé, activité de la source, temps d’irradiation ou d’exposition, distance de balisage et présence de protection biologique, nom et certification des radiologues, autorisation ASN, autorisation de transport, certificat OISO (Outil Informatique de Surveillance des Organismes - système d’enregistrement de l’ASN des mouvements de la source), etc.

Les travailleurs exposés sont équipés d’un dosimètre passif (développé chaque mois ou chaque trimestre, selon

la catégorie des travailleurs), d’un dosimètre opérationnel qui permet de mesurer en temps réel l’exposition reçue par les travailleurs et d’un radiamètre.

Le suivi dosimétrique des intervenants externes est assuré par leur employeur, puis communiqué à l’Organisation ITER.

La nuit des tirs radiographiques, le coordinateur des tirs radiographiques de l'Organisation ITER est toujours présent et vérifie la mise en place des mesures définies par le conseiller en radioprotection. Il effectue des mesures radiologiques indépendantes en limite de balisage. Il vérifie l’entrée et la sortie de la source du site ITER.

Les tirs sont effectués à partir de 22h30 soit 30 minutes après la fin du dernier quart des autres personnels de chantier.

Le conseiller en radioprotection de l'Organisation ITER effectue une surveillance de ces activités. Cette surveillance est systématique lors de la présence d’une nouvelle entreprise, lors d’une nouvelle configuration de tir ou lors d’un tir avec un risque particulier et par sondage dans les autres configurations.

Au cours de l’année 2020, le nombre d’opérations de radiographie industrielle ou gammamétrie a de nouveau augmenté. Au total, 462 opérations ont été réalisées.

Nombre de tirs radiographiques par mois en 2020

60

50

NOMBREDETIRS/MOIS 40

30

20

10

0

JANVIER FÉVRIER MARS AVRIL MAI JUIN JUILLET AOÛT SEPTEMBRE OCTOBRE NOVEMBRE DÉCEMBRE Doses collectives pour le projet ITER en 2020

Dose collective travailleurs ITER Dose collective intervenants exterieurs en support d’ITER Dose collective intervenants extérieurs

Dose collective totale

0,005 H.mSv

0,178 H.mSv

10,615 H.mSv 10,798 H.mSv

Nota : l’unité H.mSv représente la dose totale cumulée en mSv de tous les intervenants

L’augmentation de dose collective par rapport à 2019 est due à la forte augmentation des opérations de radiographie réalisées au cours de l’année. Cependant, il faut noter que la dose moyenne par opération reste stable.

12

10

COSECOLLECTIVEENH.mSv 8

6

4

2 84 8,1

235

462 10,6

295

5,5

0 0,1

11 11 0,8 2016 2017 2018 2019 2020 500 450 400 350 300 250 200 150 100 50 0 NOMBREDETIRS

NOMBREDETIRS DOSECOLLECTIVE

Le bilan dosimétrique du personnel impliqué dans la radiographie industrielle (travailleurs d’ITER et personnes des entreprises réalisant ou demandant les travaux de radiographie industrielle) pour l’année 2020 est donné dans le tableau ci-après.

Une fois mis en place, la base et le cylindre inférieur du cryostat ne sont pas encore solidarisés. Un espace de 4 centimètres les sépare, qui sera comblé au terme de cinq mois de soudage. Octobre 2020

Les cuves de drainage jouent un rôle essentiel dans la sûreté de l’installation. Après avoir été positionnées de manière temporaire, elles sont désormais solidement ancrées dans le radier du Complexe tokamak. Décembre 2020

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