Trans-For-Nation Magazine #3 + Guide des Entreprises - Edition Hiver 2020

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ITnation Transfornation / hiver 2020

LE CHIEF HAPPINESS OFFICER À LA CROISÉE DES CHEMINS Au XXIe siècle, c’est à l’entreprise de rendre les gens heureux. Partout, les managers reçoivent la mission de veiller au bienêtre de leur équipe, de leur offrir des conditions de travail idéales pour accroître leur sentiment d’épanouissement. Les fonctions de Chief happiness Officer (CHO), Chief Wellness Officer (CWO), ou encore Feel Good Manager ont fait leur apparition dans différentes entreprises, tels des gourous en quête du Nirvana. Pour quel résultat ?

C’est la nouvelle profession à la mode, à la croisée des chemins entre communication, ressources humaines et management, le Chief Happiness Officer (CHO) a pour mission de réinventer les façons de travailler et de remettre l’humain au centre des préoccupations. Car le problème est bien là, il n’y a jamais eu autant de mal-être dans les entreprises qu’aujourd’hui. Et la crise que nous traversons ne vient pas arranger les choses. Dans ce contexte difficile, le CHO serait-il le vaccin à même d’inoculer le bonheur dans l’entreprise ? Les avis sont pour le moins nuancés. A l’origine, le concept a été créé par Chade-Meng Tan, un ingénieur américain, 107e salarié embauché par Google, qui a changé de métier pour se concentrer sur le développement des personnes et leur bienêtre. Il a inventé la fonction de « Jolly Good Fellow » (ndlr. super bon camarade) et est devenu le premier M. Bonheur de l’histoire. Par ailleurs, de nombreuses études issues d’Harvard ou du Massachussets Institute of Technology (MIT) pointent la corrélation positive entre le plaisir au travail et la performance. Des chiffres impressionnants circulent montrant « qu’un salarié heureux est deux fois moins malade, six fois moins absent, ou encore neuf fois plus loyal ». Le constat semble implacable  : le bien-être est un des premiers facteurs de la performance individuelle et collective.

DE LA MOTIVATION À LA PRODUCTIVITÉ Les grandes entreprises internationales, dans leur volonté de bonne gestion des ressources humaines et d’une communi-

cation interne optimisée, ont vite vu dans cette nouvelle fonction une clef efficace pour répondre aux problématiques de management, de motivation et d’engagement des salariés, de santé au travail, de marque employeur (recruter des talents, limiter le turn-over…) et, bien sûr, de productivité. L’enjeu est de taille et les missions d’un véritable CHO en sont d’autant plus complexes. Elaborer et mettre en œuvre une culture de travail positive, améliorer les relations et créer du lien, induisent d’être au cœur des changements de l’entreprise. Le Chief Happiness Officer doit pouvoir intervenir sur des points stratégiques comme les nouveaux outils, essentiellement digitaux, les horaires, la mobilité et le télétravail, mais aussi sur des sujets sensibles comme l’optimisation du parcours individuel en entreprise, les entretiens de motivation, la cohésion d’équipe, le coaching… En France, selon le « baromètre Lavazza x Ifop, Bonheur et bien-être au travail, qu’en pensent les cadre français ? » publié l’an dernier, 79 % des cadres pensent ainsi que le Chief Happiness Officer a un impact sur la productivité des salariés. Le poste bénéficie d’une bonne image, puisque 82 % des cadres estiment que cette fonction est “ une bonne chose ”.

des cadres pensent que le Chief happiness Officer a un impact sur la productivité des salariés

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