Jacinthe Pesci - Portfolio Architecture 2014

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2012-14

Jacinthe PESCI

Master 1 ensa Paris-Belleville

|


Ministère de la conservation

16

10

B

C

Les strates de peckham Superposer les grilles obliquité

Central Saint Martins, 2e année, semestre 2.

CONSERVATION Classification

13

SUBVERTIR LA GRILLE

20

20

20

12

Niveaux

Oblique street

4

A

Bains de foule

12

Bains publics

2

SOMMAIRE

|

Excéder l'entre-deux

Londres 2025 fiction prospective

Central Saint Martins, 3e année, semestre 1.

Central Saint Martins, 3e année, semestre 2.

Projet


DOMESTIQUER L'ATOME

Peckham 2025

E

F

G

Plaque verticale Plaque horizontale Transversalité poreuse

ENSA Paris-Belleville, 4e année, semestre 1.

Central Saint Martins, 3e année.

Degree show l'exposition catalogue

13

15

Ju in

20

13 -

20

20

13 -

14

D

20

Variations

L'objet mémoire

13

Vis-à-vis

History without memory

12 -

coloniser la grille

38

36

32 Of clutter

22 Tranches de ville

Centrales nucléaires

ENSA Paris-Belleville, Master.

Mémoire

Central Saint Martins, 3e année.

Exposition


4

Public / Privé Calédonian Road + Regent’s Canal, Londres 2012

2e année, semestre 2 Sous la direction de Gregory ROSS Central Saint Martins, Londres

EXCÉDER L’ENTRE-DEUX

BAINS PUBLICS

Sujet : travailler la notion d’hybridité au sein du quartier multiculturel de Cally Road (Londres). Situé entre le Regent’s Canal et Caledonian Road (Londres), le jardin Thornhill Brigde est actuellement occupé par des jardins partagés. Projet : mon édifice met en tension le mode de vie urbain et la mobilité aquatique du canal. Présents dès l’antiquité, les bains publics assuraient une régulation hygiénique au sein de la cité. Certains subsistent encore aujourd’hui sans que leur pertinence ne soit forcément réinterrogée. Le mot « bain » désigne aussi bien une activité qu’un espace. Y accoler le qualificatif « public » interroge la pertinence d’une exposition des corps au sein d’un espace commun (et non pas communautaire).

Les espaces créés manifestent des changements d’état permettant de prendre conscience de son corps et de son positionnement dans l’espace. Ce parcours s’effectue au sein de plusieurs zones thermiquement différenciées (les bains vaporeux alternent avec des zones fraîches). Le plan des salles double donc la géométrie d’une cartographie des températures. Les hauteurs de sols manifestent des hauteurs différenciées en fonction du niveau de l’eau du canal. Les bains sont creusés de manière à aligner tous les planchers de l’édifice. Ce découpage peut s’apparenter au Raumplan d’Adolf Loos, qui attribuait à chaque pièce une hauteur déterminée par sa fonction. Cette projection du dehors dans

A

Le niveau de l’eau détermine la hauteur des sols.

l’espace intérieur de l’édifice conteste l’idée de créer une expérience « immersive ». Si l’on comprend l’hybridité dans son sens étymologique de « bâtard, de sang mêlé » (ibrida), alors le choix de travailler sur la confrontation de corps dénudés prend tout son sens. Le contexte urbain voit en effet se côtoyer des classes aisées nouvellement installées, des immigrés d’ethnies diverses, des autochtones habitant le quartier depuis des dizaines d’années et des promeneurs attirés par le canal. Les corps singuliers évoluant dans les bains font écho aux géométries acérées des espaces publics. L’excès de l’hybride (hubris) invite à avérer les différences au lieu de chercher à tout aplanir.


Les plafonds aux hauteurs variables modulent des bains de lumière.


6

BAINS PUBLICS

Bains de foule

A

Baignoires individuelles.


Storyboard de circulation dans les différents espaces des bains.

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

8

11

8

Eaux chaudes.

12

13

1. Entrée depuis le canal 2. Accueil/collection des serviettes 3. Circulation (ascenseurs/escaliers) 4. Vers le vestiaire 5. Vestiaire 6. Descente vers les douches 7. Douches 8. Espaces entre les bains (10cm d’eau) 9. Bains individuels très chaud 10. Sauna 11. Bains chauds (10 personnes) 12. Piscine (partie intérieure) 13. Piscine extérieure, dans le canal


Regent’s Canal

N

13

5

12 11

7

10

6

8 4

1

2 3

Caledonian Road

8

NIVEAUX

9 10 Niveau de l’eau du canal Échelle 1/200


Regent’s Canal

Caledonian Road

« Devant l’eau profonde, tu choisis ta vision  ; tu peux voir à ton gré le fond immobile ou le courant, la rive ou l’infini ; tu as le droit ambigu de voir et de ne pas voir. » — Gaston Bachelard, L’eau et les rêves

13

5

1. Circulation verticale (de la rue au canal) 2. Circilation verticale 3. Entrée dans le niveau des bains 4. Entrée depuis le canal 5. Terrasse 6. Descente vers les douches 7. Douches 8. Espace entre les bains (10 cm d’eau) : 20˚C 9. Bains individuels très chaud : 42˚C 10. Jacuzzi / chambre à vapeur : 34˚C 11. Bains chauds (10 personnes) : 30˚C 12. Piscine (partie intérieure) : 25˚C 13. Piscine extérieure, dans le canal : 20˚C

5

5

Coupe transversale Échelle 1/200


10

INTERFACE Rye Lane Station, Peckham, Londres 2012

3e année, semestre 1 Sous la direction de Eva SOPEOGLOU Central Saint Martins, Londres

LES STRATES DE PECKHAM

Rye Lane

Projet : le rôle de l’architecte est-il d’accompagner silencieusement les mutations sociales en cours ou d’avérer les limites et ruptures constitutives de tout espace urbain ? Mon projet s’inscrit dans ce que Bernard Tschumi nomme « stratégie de l’hétérogénéité ». Dépliant les couches de Peckham, je cherche à révéler ce que les programmes d’aménagement urbains cherchent à adoucir, à faire passer sans que cela ne se voit trop. Hannah Arendt disait de l’espace public qu’il ne pouvait exister qu’à condition d’une certaine distance entre les êtres : « La pluralité est la condition de l’action humaine, parce que nous sommes tous pareils, c’est-à-dire humains, sans que jamais personne soit identique à aucun autre homme ayant vécu, vivant ou encore à naître. »

résidentiel

=

+

+

+

commercial

industriel

hlm

B U us en sin sey es e tr Bui pa an ld ce sfo ing cu rm ltu ée rel Pa r a l br kin et ieu d itant g ob ca ’ex ci so fé. p né lèt os m e itio a, n

E SIT

cla on ati St

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+

mm

B

Contexte : le quartier londonien de Peckham est caractérisé par une grande variété socio-culturelle : travailleurs précaires pakistanais,africains, touristes, artistes, etc. La population « aisée » s’est installée dans les années 70 et a fait voter des lois protégeant le patrimoine urbain afin de se prémunir du changement. Les magasins « hipster » (branchés) et les ateliers d’artistes font de Peckham une destination prisée des touristes. À l’est de Rye Lane, les classes dites populaires investissent la moindre parcelle urbaine autour des arches situées sous la ligne de métro. Les musiques et senteurs alimentaires participent d’un folklore urbain dont la « gentrification » est déjà actée. Ce terme désigne le phénomène urbain d’embourgeoisement par lequel une classe sociale se retrouve progressivement exclue de son territoire au bénéfice d’une couche sociale supérieure. L’axe de Rye Lane constitue donc l’axe central du projet, séparant tel un cordon sanitaire ce qui reste de l’ancien monde.

Co

OBLIQUE STREET

Sujet : travailler la notion d’« interface » au sein d’un contexte urbain multiculturel en pleine mutation.


Écart

Grands ensembles

Petits logements Enseignes

Commerces

Rye Lane

Résidences

Flux désordonnés

HLM

Industries

Saturations

Train

Épuissement


12

OBLIQUE STREET

B

Superposer les grilles

Maquettes de recherche

Stratification des programmes

Programme = 1 Toit terrasse + 2 Boutiques chic + 3 Promenades + 4 Boutiques éphémères + 5 Antiquités + 6 Puces/Vide grenier


« C’est Walter Benjamin qui voyait […] l’épreuve même de la modernité, cette aptitude qu’on les contemporains à pouvoir être les uns avec les autres sans réciprocité, […] à constituer des foules non pas compactes mais éparses, à se présenter les uns pour les autres, malgré leur nombre, dans une forme de vide. […] Dans le « faire place » dont je parle, un avenir se tient. Par l’espace épuré, déchargé de toutes sortes de meubles factices, ouvrons une brèche dans un environnement […] où l’essor de l’espace marchand a épuisé la relation aux biens. Avérons cet épuisement […]. Nous n’en serons que plus accueillants pour ceux […] dont nous attendons la naissance. » — Pierre-Damien Huyghe, Faire place

Toit terrasse Boutiques chic Boutiques éphémères Commerces informels Stocks des marchandises Coupe transversale AA’

N

A

Plan de rez-de-chaussée

A’

1/500


14

Obliquité

OBLIQUE STREET

Structure à colonnes porteuses, Mur rideau

B

Circulation continue sous forme de rampe (rue verticale)

Accès à l’édifice par une pente


Les pentes et les rampes participent de ce que Claude Parent appelle la « fonction oblique »  : un espace dynamisé.


16

Self-Initiated Project Car Park, Peckham, Londres 2013

Projet de Diplôme (3e année) Sous la direction de Eva Sopeoglou Central Saint Martins, Londres

SOCIÉTÉ

CULTURE

POLITIQUE

ÉCONOMIE

Période de déclin à Peckham Abolition du Great London Council :  indépendance des municipalités

Classification des bâtiments et des zones de conservation à Londres

00 Crise financière

20

Émeutes violentes à Londres

Référendum :  « Brexit » ?

13

Ce projet étudie une certaine conception de l’architecture comme contenant opaque et autoritaire, en reprenant l’absurdité des administrations de Terry Gilliam (Brazil) ou de Kafka (Le Château). Comment concevoir une archive vivante ? Faut-il lutter contre l’encombrement urbain ou apprendre à vivre dans le « junkspace » ?

Création des 32 municipalités de Londres

20

Le Ministère de la Conservation : sortie de la zone européenne, la Grande Bretagne est isolée et se balkanise progressivement. Les inégalités augmentent jusqu’à un point de non retour et déclenchent des violences qui endommagent l’héritage urbanistique. La démocratie devient difficile et la politique s’oriente vers des décisions autoritaires. En 2018, le Ministère de la Conservation installe ses locaux à Peckham, dans les 25 000 m2 du parking vide. Du fait de l’instabilité politique, le Ministère n’arrive pas à dégager une vision claire et pérenne de ses objectifs. Des lois sont votées, des bâtiments sont classés, puis déclassés, puis reclassés. Les dossiers s’accumulent et se pose rapidement le problème de la conservation du ministère lui-même.

90 19

C

Sujet : réfléchir à un scénario urbain pour le quartier de Peckham à horizon pour 2025. Le site retenu est actuellement un immense parking (120 m. × 35 m. × 6 étages), qui n’accueille plus de voiture depuis longtemps. Sa fonction première est de plus en plus détournée.

75 19

MINISTÈRE DE LA CONSERVASION

LONDRES 2025 / FICTION PROSPECTIVE

BREXIT Les inégalités augmentent

La plus grosse récession

18 20

Fragmentation des municipalités Gouvernement des 5 ministères

Manifestations et insécurités

Cambriolage à la Tate Modern

Destructions violentes Lois strictes sur la conservation

Manque de ressources Encombrement croissant

20 25

Le Ministère de la Conservation s’installe à Peckham

INSÉCURITÉS BALKANISATION LOIS CONSERVATION


Étude de l’existant

3

Structure

1. Hall d'accueil 2. Accès au public 3. Bureaucratie 4. Production 5. Classification 6. Archive

4 2 5 Grille

7. Cinema existant 8. Parking

6 1 8

Circulation

Inachevé/ Parking 7

Privé/ Fonctionnel Public / Décor soigné

Encombrement général à Peckham, Londres.


18

CONSERVATION / Classification / expansion / Archive

MINISTÈRE DE LA CONSERVASION

Connexions

Laboratoire de recherche de conservation

Archives « précieuses »  : exposées mais pas actives

Bureaucratie nourrissant les archives

Cataloguer

Rayonnage mobile d’archives  :  expansion

Communication / Propagande

Espaces de transition

C

Façade

Cœur

Production

Bureaucratie

Classification

Archive

Labo


Contenant / Contenu, maquette de concept.

10. Base de données

5. Étagères

3. Imprimantes

4. Classification

6. Laboratoires

9. Écrans

7. Galerie

8. Mezzanines

2. Bureaucratie

1. Assemblée

« Il avait appris sans effort l’anglais, le français, le portugais, le latin. Je soupçonne cependant qu’il n’était pas très capable de penser. Penser c’est oublier des différences, c’est généraliser, abstraire. Dans le monde surchargé de Funes il n’y avait que des détails, presque immédiats. » — Jorge-Luis Borges, Funes ou la mémoire


20

MINISTÈRE DE LA CONSERVASION

SUBVERTIR LA GRILLE

Qu'est-ce qu'archiver ? Cataloguer, dilater, abstraire, oublier. Le parking, ce monolithe minéral, devient alors le contenant de toute l'agitation, en imposant sa grille au chaos de l'esprit. Le Ministère est mis en scène : en apparence ouvert et transparent, avec un hall au décor soigné prolongeant l'espace public, qui en réalité cache la progression du représentatif à l'utile dans la longueur de la carcasse. Au bout, le parking reste, pendant que le tout devient, petit à petit, encombré à son tour, pervertissant la grille.

C

West elevation 1:100 Main faÇade / represenation part of the Ministry

Élevation Ouest


Espace public

Bureaucratie

Parking

Élevation Sud

Coupe AA’

Cabinet ministériel

Accueil

Niveau 7 - 8

Terrasse

Écrans de contrôle

Niveau 5 - 6

Café

Consultants

Imprimantes

Tour / Vitrine :  exposition

Façade de marbre Accueil Boutique

Directeur of information

Secretariat

Lobby

N

Directeur de l’héritage

Espace mis en scène

Boîtes pour classification

Rayonnages mobiles

Cantine

Département de contrôle

Réception des matériaux

Cabinets d’étude improvisés

0

5

15 m.


22

Master 1 - Semestre 1, réalisé avec Begoña Chico VELASCO Sous la dir. de J-F. RENAUD et G. BRETON ENSA Paris-Belleville

TRANCHES DE VILLE

Around The Block ZAC Clichy-Batignolles, Paris

D

Concept  : Transversalité

Plaque Verticale / Plaque Horizontale Sujet : Dans le cadre d’un partenariat avec l’UT d’Austin, Texas, nous avons expérimenté la mixité des programmes, la densité et la circulation dans un ensemble urbain de la ZAC Clichy-batignolles à Paris, en équipe de quatre (deux austinois, deux bellevillois) pendant la première moitié du semestre. Lorsque les austinois sont partis, nous avons développé le projet depuis l'échelle de l'habitat, en binôme.


Expérimentation  : Densité


24

TRANSVERSALITÉ Poreuse

TRANCHES DE VILLE

Dans le paysage urbain de la ZAC Clichy-Batignolles, pris entre voie ferrées et parc, nous proposons un système. Deux plaques, l’une verticale et l’autre horizontale, se répondent ou se font face. La première est érigée, de manière presque monumentale, au bord du précipice, au bord des rails : c’est une façade qui fait à la fois écran et barrière. La seconde s’étale infiniment vers le parc : un plan où l’on se perd. Malgré leur apparente opposition, une transversalité s’installe, une transversalité poreuse. Ces plaques ne sont pas de solides monolithes, mais une

D

Implantation dans le site

0

Collage réalisé par Begoña Chico Velasco

10

30 m.

succession de murs qui traversent le site. Ces murs, qui décrivent la manière dont le site se décline entre les deux éléments de villes radicalement différents (rail et parc), permettent de distribuer les programmes en suivant la matrice du site en un système poreux. La plaque horizontale, se déploie comme une nappe inclusive, permet de décliner des typologies de maisons semi-détachées, habitats qui ont tous une relation avec le sol et le ciel. La densité se fait alors dans l’horizontalité : comment co-habiter? N


Concept

Activités

Circulation

Circulation verticale

Circulation horizontale

Association d’unités


Comment habiter sur les rails, sur la rue, sur la cour, sur le parc ? N’habitent pas de la même manière le couple de retraité, la famille recomposée, les étudiants en colocation ou l’artiste. L’habitat idéal se définit alors par des qualités d’espace : un espace étendu, un ou des espaces plus réduits et privés, un espace double hauteur, une relation avec l’extérieur (terrasse ou jardinet), et un espace avec des qualités d’ombre et d’abstraction. C’est un habitat personnel, ainsi il ne s’agit pas de typologies, mais de systèmes. Des «parcelles» habitables, verticales ou horizontales, à investir, en respectant les règles fixées, comme les dimensions, une façade principale, des qualités de vis-à-vis.

L’épaisseur du mur est requalifiée. Ces murs, incarnant la grille, imposant une transversalité presque aveugle se dédoublent et proposent une cavité. Cet entre-deux abritera les services : la circulation interne des habitats (escalier), la salle de bain, la tuyauterie, etc. Les éléments « fixe » du projet, qui assurent la bonne fonctionnalité, mais aussi une autre dimension  : face à la dalle dénudée de tous ces utilitaires cette cavité propose un recoin, une cachette, un puit de lumière.

Habiter la hauteur  : à l’échelle de la ville

Entre les murs

TRANCHES DE VILLE

26

COLONISER LA GRILLE

D

Coursive sur rails

Étage supérieur

Exemple de duplex, plaque verticale

Terrasse

Étage inférieur 0

1

2, 5 m


La plaque verticale tranche cela. Dans une épaisseur aussi mince que possible, les murs sont la trame qui régit la structure pour tous les programmes : on peut y installer son bureau aussi bien que son studio ou son atelier d’artiste. Des cases vides à double hauteur, desservies par des coursives, sont à investir, diviser, subdiviser… Ainsi chaque niveau «permanent» devient un sol, sa coursive une rue.

À toute échelle, nous proposons un système. La composition de la “nappe” et de l’”écran” en mur impose une grille rigide : en découle un système. L’espace entre les murs, entre la trame est l’espace des possibilités. En calibrant un système qui dimensionne cet espace, l’habitat colonise la grille.

Relation extérieur / intérieur ( jardin, terrasse)

Double hauteur

Traversant

Qualités d’ombres

Habiter l’horizontalité et la densité

L’habitat exemplaire

N

2 Le mur épais Surface habitable

1

rdc

Exemples de triplex, plaque horizontale


28

TRANCHES DE VILLE

VIS-À-VIS

D

Comment habiter la densité de la nappe ?


Comment habiter l'abstraction de la hauteur?


PRIVÉ/PUBLIC

CIRCULATION

Circulation

Lots

LOTS

PRIVÉ/PUBLIC

CIRCULATION

MURS

0

10 LOTS

PRIVÉ/PUBLIC

CIRCULATION

LOGEMENTS

Plein/Vide

LOTS

PRIVÉ/PUBLIC

LOGEMENTS

MURS

Plaque horizontale

Privé/Public

30 m. LOTS

PRIVÉ/PUBLIC

CIRCULATION

LOGEMENTS

MURS

Murs

LOTS

CIRCULATION

LOGEMENTS

TRANCHES DE VILLE 30 VARIATIONS

Plancher préfabriqué Mur séparateur Dalle permanente

Cloison « porte »

Paroi « filtre »

Volets

Plaque verticale Parvis

D


N

r

+2

r

+1

rdc

r

r

0

5

−1

−2

20 m.


32

Mémoire, A5, 79 pages 2013

3e année Sous la direction de Eva Sopeoglou Central Saint Martins, Londres

History without memory Avant-propos

1. Restauration VS conservation

– Surfaces : une fiction.

– Viollet-le-Duc, pénétrer la structure de l’époque : « Restaurer un édifice, ce n’est pas l’entretenir, le réparer ou le refaire, c’est le rétablir dans un état complet qui peut n’avoir jamais existé à un moment donné. »

– Jorge Luis Borges, Funès ou la mémoire, un bref commentaire. – L’encombrement contemporain : Une introduction.

– Anachronisme, le corps de l’architecture. Équilibre et structure.

OF CLUTTER

– Ruskin, la restauration comme « mensonge du début à la fin ».

– La préservation comme soin et entretien quotidien de l’édifice. – Adrian Forty, la conception de l’Histoire comme distinction du passé.

E Surfaces

1. Restauration

2. Palimpsestes

3. Chirurgies

– Gérard Genette, définitions des concepts de « palimpseste » et d’« hypertexte ».

– Amputation, Herzog & de Meuron, Caixa Forum, Barcelone.

– Traduction et transcription en architecture.

– Ablation : Herzog & de Meuron, Tate Modern, Londres.

– Architecture palimspeste, Herzog & de Meuron, Parc Armory, New-York.

– Où est le sang ?

– Exposition « Our Body » : une mise à plat systématique.

– Chirurgie plastique.

– Le montage comme révélation. – Analogie avec la chirurgie, introduction.

– L’horreur du bourreau et la monstration du cadavre.

Conclusion – « Faire place ».

– Désencombrer la chirurgie ?

2. Palimpsestes

3. Chirurgies


Surfaces

When I moved in this apartment, everything looked old and used. It’s funny to consider apartments left for rent : someday, someone decided that the walls in – my – this room should be baby blue. Now it is the source of a certain kind of atmosphere that I found back every night when I come home, actually this space that I call currently home. What’s its history ? I’ll probably never know. All that I have left, are clues about decisions and actions this apartment went through, from paint on the wall to scratches every now and then. Bits and pieces of life. Apparently, the ground level was before a traditional post office, that we only recognise now by the post box in front of it, still in use. And the post office has been turned into a cheap corner café. Accumulation. The top of this tiny building was then, decades ago, thought as a land itself : another storey was added. Tiny spaces were divided and subdivided into rooms, apartments, lifes. Here there’s this whole logic of accumulation : things added on top of each other and so on… The stones on the floor not suitable for a flat, let’s just add a layer of wooden floor. The wooden floor is damaged, let’s add a carpet. The carpet is torn, let’s add another carpet. Same with the walls, no cavity, no void, just layers. Just thin surfaces covered again and again. Fragile surfaces, easily scratched, easily ribbed which reveals the one under, and the one under, and the one under… So we can wonder, is this place ever going to be properly empty ? vacant ? In a way, when I decided to rent out this room, I decided to rent out a piece of time, a piece of someone else. It’s a cohabitation, a coexistence with mute ghosts from the past, which only give thickness to the walls. Day 1

I’ve noticed this strange thing on one of my wall. The moistest one. I’ve noticed before the different reaction on the surface, like a thin layer of moist making it glow and sweat through its pores, like a skin. This wall is the connection between the room, myself, and the outside world. Only this wall prevents the outside from invading my environment : it’s a barrier for the wind or rain, sound, but also light. It brings this abstraction I can’t touch. Damages of moist and the trace of its new layers added over time overlap in this vertical landscape of imperfections. Blocked pores, blood clot. Some clutter in the layer at une place is going to make the wall sweat somewhere else. The heterogeneity of surface feeling happening under my eyes, according to the weather, responding to a pattern, is beautiful. Why does the paint feel off on this little corner and stay strong on this one ? the same stones, the same paint, the same paper has been used all over the wall. There’s something more organic : the wall evolve like a cartography mapping region which expresses relationship inside/ outside. That’s my interface. The wall sweats there : it’s probably raining in that direction now. The paint falling off, the color changing,, everything indicates long term interactions, fragile points. Vulnerability of stones. Just under the window frame, there. Can I touch it ? it looks so light and fragile. A piece of wall is expanding, trying to reach fresh air, trying to breath, turning porous. I look closer and I see it developing as a subtle piece of lace, porous, transparently, permeable. Actually, it looks like a lug, expanding. What is it ? It doesn’t look like mold, it really dry. It’s as dry as a dead skin about to fall off, at this jus moment of beautiful tension of separation. Is it growing ?

Jacinthe Pesci, Of clutter in architecture, 2013, p. 5.

A narrative


34

L’objet mémoire

Collage ouvrant la narration introductive « Surfaces » , étude d’un mur de ma chambre londonienne, atteinte par l’humidité. Pores bouchés, transpirations, particules en expansion, respirations.

OF CLUTTER

SURFACES

E


Étude de cas :  Park Avenue Armory à New York

PALIMPSESTES

Qu’est qu’une opération chirurgicale désencombrante ?

ABLATION

Étude de cas : Tate Modern à Londres


36

Projet de mémoire en cours 2013-15

Sous la direction de Françoise Fromonot, Marie-Jeanne Dumont, Mark Deming ENSA Paris-Belleville

DOMESTIQUER L'atome

Claude parent et les CENTRALES NUCLÉaires Problématiques

Note d’intention

L’invisbilité de l’atome : comment l’architecture donne-t-elle forme à l’invisible ?

Du contexte particulier de la guerre froide, sujet aussi complexe que vaste, plusieurs thèmes se dégagent : la radioactivité, le « monde clos » ou encore la conquête (de l’espace, course aux armements, etc.), les deux premiers étant paradoxalement liés. En effet, dans les « mondes clos » opposés par la guerre froide, la radioactivité fuit de ces blocs. L’architecture hermétique développée dans un soucis de production (les usines secrètes du projet Manhattan type Oak Ridge, État du Tennessee), de protection (bunkers) ou de contrôle (les centres de contrôle aérien SAGE) est ambassadrice de cette période de menace atomique, prise dans une oscillation infinie entre fascination et terreur. La radioactivité, incolore et inodore, quant à elle, traverse les « mondes clos » de la guerre froide. Comme le dit Paul N. Edwards, « le monde clos est un récipient dont on bouche les fuites en permanence, mais dans lequel en survient toujours des nouvelles. »1

Architecture hermétique : qu’en est-il d’une architecture déshumanisée, non habitable ?

Du nucléaire militaire au nucléaire civil : comment l’architecture peut-elle parvenir à socialiser, à rendre acceptable l’horreur ultime ?

F

La beauté du diable : pourquoi l’architecture qui se montre en devenant monstre est-elle celle qui génère le plus de controverses ?

Démantèlement : qu’est-ce qu’une architecture qui dans les faits, ne semble pas « démontable » ? Comment « faire place » ?

C’est une généalogie ambigüe que je voudrais proposer pour l’étude du cas du nucléaire civil, qui ne peut se détacher – sinon s’assumer – d’une affiliation au nucléaire militaire. En réaction au premier choc pétrolier de 1973, la France renforce sa politique du nucléaire, et c’est en 1974 que EDF fait appel (à l’initiative de JeanClaude Lebreton) à Claude Parent, devant le constat négatif obligé de Fessenheim, première centrale nucléaire construite en France, dont l’inscription dans le paysage naturel fut difficile. Dès 1975, EDF engagea un « Plan architecture », un collège de neuf architectes réunis autour de Claude Parent : Paul Andreu, André Bourban, Jean Dubuisson, Pierre Dufau, Michel Homberg, Jean Lecouteur, Roger Taillibert et Jean Willerval. Leurs études porteront simultanément sur la standardisation des différents éléments des centrales (en lien étroit avec les ingénieurs) et sur l’inscription des centrales dans les sites paysagers. En effet, les lieux retenus par EDF posent d’emblée problème : comme les centrales nécessitent la proximité d’un cours d’eau, elles se situeront forcément sur quelques-uns des plus beaux paysages français. Des études révéleront qu’il est impossible d’enterrer les centrales : trop onéreux, trop instable. Le pari des architectes sera alors d’assumer la monumentalité des centrales nucléaires dans des sites naturels tout aussi imposants. Comme le signifie Claude Parent, c’est avant tout une question de perception, au sens physique (les différentes échelles et distances traités) et symbolique (l’imaginaire dans l’esprit public). Né dans un soucis d’indépendance énergétique et de manière presque autoritaire avec des campagnes-propagandes de la part d’EDF, le programme nucléaire français aura du mal à s’inscrire paisiblement dans le paysage français, la doxa ayant toujours du mal à distinguer – à juste titre – le nucléaire civil du nucléaire militaire, seulement trois décennies après le bombardement de Hiroshima et de Nagasaki par les États-Unis. Chez EDF, on revendique une politique de « familiarisation des hommes avec l’idée des centrales »2, d’où les recherches de Claude Parent sur l’insertion paysagère des centrales par un travail sur leur volume : stratifications et horizontalité marquée entreront en relation avec le paysage accidenté des falaises, propositions assez vite oubliées au profit d’une standardisation. Au-delà des discours, des enquêtes, des concertations publiques, dans le paysage, seule et érigée, la centrale s’impose. Les tours réfrigérantes (hyperboliques, irréelles et élancées) et la volumétrie mathématique du réacteur (dôme hémisphérique, là où il y a fusion) n’estompent pas la lourdeur du « bloc-usine ». Ces volumes indépendants coexistent dans une logique presque « élémentariste »3 et viennent fabriquer le langage de la centrale nucléaire française, dans un silence apparemment absolu. Du fait de sa monumentalité et de son isolement, au-delà du cours d’eau nous apercevons ce silence. Silence lourd, forme figée qui accroche la lumière de manière systématique, seul le panache immaculé et léger s’échappant de la cheminée fait signe de son activité. C’était des formes épurées que Claude Parent et son groupe d’architecte cherchaient, pour donner une cohérence au tout. Le terme même de « centrale » insiste sur l’anormalité et l’anomalité de ce type d’industrie : « on centralise ». Il y aura moins d’industrie productrice d’électricité pour « polluer » le paysage français, mais il y aura un changement d’échelle, un traumatisme.

1. Paul N. Edwards, Un monde clos. L’ordinateur, la bombe et le discours politique à l’époque de la guerre froide [1996], Paris, B2, 2013, p. 210.

2. Claude Parent, Les maisons de l’atome, Paris, Moniteur, 1983.

3. Chaque élément fonctionne indépendamment, tout en faisant partie d’un tout plus grand qu’eux.



MINISTRY OF CONSERVATION JACINTHE PESCI SOCiAL

CULTURAL

POLiTiCAL

ECOnOMiC

19 90

32 London boroughs Decay in Peckham

Abolition of Great London Council

Planning (Listed Buildings and Conservation Areas) Act

0 20 0

Global financial crisis 13 20

Riots

Referendum BREXiT

increased inequalities Biggest recession 18 20

independance of each borough 5 Ministries

Robbery at the British Library

Demonstrations Violent Riots Destructions

Strict Laws about conservation

Lack of ressources

Clutter

25 20

Ministry of Conservation opens its HQ in Peckham inSECURiTiES BALKAniSATiOn LAWS AnD RULES COnSERVATiOn

FAÇADE

CORE

GALLERY

MEzzAninES

CAR PARK AS COnTAinER, ARCHiVE AS COnTEnT

BEAUROCRACY

Le CSM Degree Show permet aux étudiants fraîchement diplômés de pouvoir exposer leur projet de diplôme. La scénographie, l'organisation, la production, les invitations ainsi que le financement sont à la charge des étudiants, avec la promesse d'une plus grande liberté de création : il faut participer pour exposer. C'est avec un budget plutôt serré que nous avons décidé de créer une petite structure à partir d'échaffaudage pour une exposition sur le thème de "Work in progress". Aussi, un tel langage nous semblait rejoindre les ambiances que l'on trouve à Peckham, contexte sur lequel nous avons tous travaillé pour cette 3e année, un quartier en plein développement, propice à l'exercice prospectif auquel nous nous sommes confrontés. Ce grand chantier nous a aussi permi de travailler à l'échelle 1 : dans la manipulation des matériaux évidemment, mais surtout dans l'organisation et le travail en équipe (distribution des tâches...). J'étais en charge du catalogue, un petit ouvrage distribué gratuitement pendant la période de l'exposition, de la signalétique et j'ai participé à la construction.

75

G

OF CLUTTER

19

PECKHAM 2025

DEGREE SHOW

Fin de 3e année Sous la dir. de Mel DODD, Oscar BRITO. Central Saint Martis

ASSEMBLY

38

Exposition des projets de diplöme CSM Degree Show, Londres Juin 2013

PRODUCTiOn network of production

Cubicles

Assembly

Wall of glory for minister’s pride

Collection

Printing

Document collection

Extended public realm Exhibition Activities

Exhibition Tower

(precious documents, but no interaction)

EXPAnDinG iS ALREADY CATALOGUinG

Because of political instabilities and non-decisions, the government tends to get more and more fragmented. in 2025, general clutter: as we have witnessed in the past, it is at the very moment of destruction that we wonder how to conserve. While decisions are taken and then questioned, Peckham gets cluttered. The Ministry of Conservation decides to settle in the now obsolete car park, hosting the old cinema. it will show its supremacy as part of the government, trying to make decision that would actually generate a lot of paperwork and actual clutter. is it material that needs to be conserve as well?

West elevation 1:100 Main faÇade / represenation part of the Ministry

MiniSTRY’S REPRESEnTATiOn FAÇADE

PERVERTinG THE GRiD FAÇADE

EXTEnTED PUBLiC REALM : REPRESEnTATiOn

Expandable shelves : Reception and bookshop

Panneau présenté (85 × 210 cm. ) Tous les panneaux étaient organisés dans un parcours par tendance de scénario prospectif : environnemental, social, politique ou économique.

Cafeteria

CORE

Exhibition tower

CLASSiFiCATiOn AREA : EFFiCiEnCY Staged area: vitrines Process of the archive

Classify boxes, going back and forth on floor pattern

BACK EnTRAnCE Overlapping Desk/ Cabinetry

Reception of materials

The Car Park remains, because of the lack of money in the long term development

informal Study Settlements

STORAGE AREA

ARCHiVE

CAR PARK

The Ministry becomes then a bureaucracy and archive itself, following the absurdities we could find in Terry Gilliam’s Brazil. What is archiving? Cataloguing, expanding, abstracting, forgetting. The concrete mass of the car park is then containing all this restlessness, imposing its grid to the chaos of the mind. The ministry is very much staged: in appearance it is opened with this fancy jewelry-like lobby, extension of the public realm, that actually hides the progression from the representative to the efficient until the rough : the car park remains, while the whole place gets, little by little, cluttered itself, perverting the grid.



40

Exposition des projets de diplôme Central Saint Martins, Londres Juin 2013

PECKHAM 2025

Catalogue

G

Édition des projets de diplôme de la promotion participant à l’exposition (40 personnes) dans un catalogue. Nous avons choisi le support économique du journal, pour dédramatiser l’objet, et permettre un format plus généreux. Les projets sont classés par les tendances de scénario (culturel, politique, économique, environnemental, social). Réalisé avec Previn Naidoo et Fahad Alsaud, avec la participation de Anne Bellamy, Karoline Neumeyer, Xenia Pohl, Jordan Cottage.

Édition du catalogue accompagnant l’exposition   Sélection des images, mise en page, Choix éditoriaux



X

MAÏEUTIQUE 42



«Il est remarquable que presque toutes ces photos soient vides. Vides les fortifs à la porte d'Arcueil, vides les escaliers d'apparat, vides les cours, vides les terrasses des cafés, vide, comme il se doit, la place du Tertre. Non pas solitaires, mais sans atmosphère. La ville, sur ces images, est inhabitée comme un appartement qui n'aurait pas encore trouvé de nouveau locataire.» — Walter Benjamin commentant les photographies d'Eugène Atget, dans : Petite histoire de la photographie, 1931.


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