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NOUVELLES ET INFOS

DÉVELOPPER VOTRE COURAGE EN TANT QUE LEADER

Rédigé par Steve Yacovelli, Ph. D.

Dans Le Magicien d’Oz, le lion peureux rencontre Oz et réalise, avec stupéfaction, qu’il possède déjà le courage. Il a malheureusement fait tout le chemin pour rien. On pourrait dire qu’il en va de même pour le courage en matière de leadership. Les leaders qui se demandent comment avoir plus de courage dans l’accomplissement de leurs fonctions doivent réaliser la même chose : le courage, ils l’ont déjà. Ils doivent simplement le puiser en eux-mêmes.

Quand on pense au courage, on pense immédiatement aux héros des films d’action qu’on voit au cinéma ou confortablement assis dans notre canapé devant Netflix. Les guerrières amazones comme Wonder Woman, les jeunes sorciers qui ne craignent pas la mort comme Harry Potter, ou les innombrables soldats et marins qui foncent

vers une bataille majeure : ces images que nous présentent les médias ont forgé l’idée que nous nous faisons du courage. Toutefois, si vous n’êtes pas un irréductible soldat, un sorcier équipé d’une baguette ou une princesse immortelle, ne vous en faites pas. Ce n’est pas nécessaire pour être un leader courageux. Le simple fait d’occuper un rôle de leader au sein de votre organisation démontre que vous avez fort probablement un semblant de courage. Le défi que vous avez à relever est de renforcer ce courage et de le maîtriser pour augmenter l’efficacité de votre leadership.

De nombreux facteurs peuvent affecter votre courage (donc votre efficacité). Voici donc les trois « inhibiteurs de courage » auxquels bon nombre de leaders sont confrontés :

1. LA PEUR

Si vous faisiez un sondage, vous vous rendriez probablement compte que le manque de courage ou la suffisance au travail est attribuable à une seule et simple chose : la peur. Dans le milieu des affaires, il existe deux types de peur : (A) celle de l’échec (perçu ou réel); (B) celle d’être mis à l’écart. Le type A vous porte au perfectionnisme : présenter un travail imparfait pourrait nuire à l’opinion que se fait de vous votre patron ou un allié de confiance. Généralement, les gens veulent présenter le meilleur d’eux-mêmes; ils veulent être vus comme des champions, autrement, c’est l’échec (même si une faible performance pour eux est une excellente performance pour d’autres).

La peur d’être mis à l’écart (le type B) est plus

personnelle. Dans ce cas, la personne ne veut pas remettre en question le statu quo de crainte de se sentir rejetée dans son milieu de travail. Vous avez sans doute déjà ressenti cette peur (vous la ressentez peut-être même actuellement). La sensation n’est pas agréable. Elle peut même s’avérer aliénante. Certains aimeraient ne plus jamais la ressentir. Dans le contexte du travail, ce désir d’éviter de vous sentir « à part » vous force à vous conformer, même si, au fond de vous-même, vous savez que les idées reçues devraient vraiment être contestées pour le bien de l’organisation. Faire preuve de courage dans son leadership à cet égard, c’est être à l’aise avec le fait d’être perçu comme différent si cela vous permet de faire un meilleur travail, d’aider les membres de votre équipe ou de faire progresser votre entreprise.

2. REMPLIR LES VIDES

Les humains ont tendance à remplir le vide lorsque toutes les données ne leur sont pas présentées. Il est facile de faire des liens entre un problème et un autre, même s’il n’y en a pas, sans pousser la réflexion plus loin. C’est ainsi que nous sommes faits. Il existe deux explications à cette tendance : soit on ne veut pas vraiment comprendre la situation, soit on a peur de découvrir la vérité (encore la peur). Avoir du courage en tant que leader, c’est soulever les pierres pour voir ce qu’elles cachent. Manquer de courage, c’est faire des suppositions quand on n’a pas toute l’information.

3. LES HABITUDES BIEN ANCRÉES

Parlons un peu de changement. Voici un petit secret que vous connaissez probablement déjà : les gens n’aiment généralement pas le changement. En soi, le changement est vraiment une idée géniale : la nouveauté ouvre les perspectives et permet d’innover et de vivre de nouvelles expériences. En milieu de travail, les changements sont apportés pour faire croître et prospérer l’entreprise. Toutefois, la vérité, c’est que la grande majorité des gens détestent le changement. Pourquoi? Inconsciemment, les humains n’aiment pas le changement parce qu’il touche des parties du cerveau liées à la sécurité. Les hommes des cavernes avaient peur du changement. Pour eux, la nouveauté pouvait être synonyme de danger.

Or, notre cerveau n’a pas changé. Il réagit encore au changement. Chez la plupart, il crée un sentiment déstabilisant de vulnérabilité. De plus, consciemment, nous n’aimons pas le changement parce qu’il vient avec un lot de difficultés. Nous avons tendance à nous habituer à certaines manières de faire. Nous nous y adaptons, même si elles ne sont pas idéales. Vous avez peut-être entendu le vieil adage : « Mieux vaut un mal connu qu’un bien qui reste à connaître », qui signifie que les êtres humains sont prêts à accepter de mauvaises situations, de mauvais patrons, de mauvais amis, de mauvaises relations, etc. parce qu’au moins, ils les connaissent. Certaines personnes n’aiment tellement pas le changement qu’elles endurent des situations pénibles par peur de la nouveauté. Donc, que ce soit pour des raisons conscientes ou inconscientes, le changement est difficile pour la plupart des gens. Il faut du courage pour essayer quelque chose de nouveau, de différent, et de la résilience personnelle pour s’y tenir lorsque tout ne fonctionne pas du premier coup.

Le courage doit être la pierre d’assise de tout leader – vous devez avoir le courage de remettre en question le statu quo et le courage d’être fidèle à vous-même et efficace, peu importe l’opinion des autres. C’est un superpouvoir que tout leader a en soi, comme le lion qui n’était pas si peureux en fin de compte : pour l’exploiter, vous n’avez qu’à éviter les trois inhibiteurs. —

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