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Lettre ouverte à Jano
Paule Kiénert
JANO ET
LE MARIAGE
Sans qu’on en comprenne véritablement la raison, il semblerait que le mariage soit plutôt une affaire ou une envie de femmes. Et si on creusait un peu le sujet avec Jano?
Cher Jano, On ne doute pas que vos sentiments soient sincères pour nous, on ne doute pas non plus que vous souhaitiez fonder une famille et donc endosser des responsabilités. Alors pourquoi cette peur -voire cette fuite!- face à l’idée de vous marier.
On a pourtant tout prévu: la liste des 300 invités est prête, notre robe de princesse et votre habit de lumière sont tout trouvés, les photographes et le caméraman ainsi que la Roll’s Royce rutilante avec chauffeur sont presque réservés… On vous a même écrit votre discours et on vous laisse le choix entre les cours de valse viennoise ou l’entrainement à la chorée de Dirty Dancing pour l’ouverture du bal. Il reste certes quelques détails à voir, comme les faire-part qu’on envisage un peu comme des origamis qu’on pourrait préparer nous-mêmes pour tout de même limiter un peu le budget.
Enfin bref, on a pensé à tout et il ne vous reste qu’à dire oui!
Droit de réponse
Chère Janette, Puisque la tribune est ouverte, je vais en profiter pour être très direct et très clair car je pense que cela pourra être utile à d’autres Jano. Oui, nous avons peur. Ou plus précisément: VOUS nous faites peur! Puisque vous êtes à fond dans la tradition, c’est plutôt vous qui devriez dire «oui»! Et pourtant, on n’ose pas vous poser la fameuse question, parce qu’on sent votre idée déjà toute faite et idéalisée, de la demande en mariage jusqu’au jour J. On ne s’y prendrait pas comme il faut, c’est certain. Ce ne serait pas le bon moment, le bon endroit, pas assez wouhaou… Pour peu qu’on bafouille un peu, on gâche le rêve de toute une vie! Et puis, toute cette organisation avant, cette exposition pendant: quelle pression. Ne peut-on pas marquer notre union avec plus de décontraction? C’est surtout après qu’il faut assurer, non? Guillaume, 33 ans, commercial, alias Jano