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Les muses de Janette

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Psycho au travail

Psycho au travail

« Ce qu’un homme fait, Violette peut le faire ! »

Jane Doe

notre muse du mois Violette Moris

 Une vie de talents et de transgressions

18 avril 1893 : naissance de Violette à Paris

1914-1919 : ambulancière et estaffette durant la Grande Guerre 1927 : remporte le Bol d’or automobile 1936 : invitée d’Hitler aux JO de Berlin

Août 1914 :

mariage arrangé 1917 – 1931 : carrière multisports

26 avril 1944 : abattue par la Résistance en Normandie

Athlète complète et sportive aux multiples dons, affichant un mode de vie non conformiste, qui dérange les instances sportives et les mœurs de l’époque, elle devient espionne avant d’être abattue par la Résistance.

UNE ENFANCE SPORTIVE

Émilie, Paule, Marie, Violette Morris naît le 18 avril 1893 à Paris dans une famille bourgeoise. Son père, le baron Pierre-Jacques Morris est capitaine de cavalerie retraité de l’armée Française. Sa mère, Elisabeth Sakakini est d’origine algérienne. Eduquée chez les sœurs à Huy (Belgique), elle pratique adolescente la lutte, le cyclisme, le water-polo et la natation. Seule nageuse en lice aux championnats de France 8 km nage, elle termine 5ème. Ouvertement lesbienne, Violette est contrainte d’épouser Cyprien Gouraud en août 1914. Trois jours après leurs noces, ce dernier est mobilisé et envoyé au front. Ils divorceront en 1923. Ambulancière volontaire, puis estafette durant la Première Guerre mondiale, elle décide à son retour à la vie civile à 26 ans de se consacrer complètement au sport, après un record de France au lancer de poids. Elle porte des vêtements masculins contrairement aux lois interdisant aux femmes de s’habiller en homme,

arguant qu’elle revêtait déjà un uniforme masculin durant la guerre.

DONS MULTISPORTS

Violette joue comme gardienne dans le premier match officiel de football féminin en France, et refuse de porter le béret obligatoire pour les femmes. Elle participe aussi aux premiers Jeux mondiaux féminins (Monte-Carlo, 1921) et établit de nouveaux records au poids et au javelot. Aux mêmes Jeux de 1922, elle bat des records en athlétisme, termine 2ème du 1.000 m natation et remporte une course cycliste. En 1924, elle est médaille d’or au disque et au poids. Elle concourt aussi dans d’autres sports: waterpolo, cyclisme sur route, courses moto et d’avion, équitation, tennis, tir à l’arc, plongée, haltérophilie, lutte gréco-romaine… Lancée dans la compétition automobile, Violette choisit l’ablation des seins par mastectomie pour mieux s’intégrer dans les voitures de course. Elle participe à plusieurs Bol d’Or qu’elle remporte en 1927.

BANNIE DES COURSES

Son mode de vie non conformiste dérange les instances sportives: homosexuelle, adoptant des tenues d’homme, fumant beaucoup et jurant souvent, Violette transgresse les normes de l’époque par sa participation à des sports jugés non adaptés à la féminité. La Fédération française sportive féminine refuse de renouveler sa licence, l’excluant ainsi des JO féminins. Le refus est confirmé par un juge. Après sa retraite sportive, Violette se consacre notamment au commerce de pièces automobiles. Elle est approchée par les services de sécurité allemands, qui la recrutent comme espionne. Invitée par Hitler aux JO de Berlin (1936), elle y reçoit une médaille pour sa carrière sportive. Au cours de ses déplacements d’affaires, elle aurait recueilli des informations sur l’armée française et la ligne Maginot, qu’elle aurait transmises aux nazis. Durant l’occupation, elle aurait aussi travaillé pour la Gestapo et interrogé les prisonnières résistantes. Elle est abattue par la Résistance française en Normandie en avril 1944, au volant de son automobile. Il existe plusieurs thèses à propos des raisons de cet attentat. Certains voient en Violette Morris une collaboratrice dont l’assassinat aurait été commandité par la France ou l’Angleterre. D’autres pensent que le gestapiste initialement visé par l’attentat ayant eu vent de celui-ci aurait demandé à Violette Morris de le remplacer dans la voiture. Un autre point de vue conclut avec recul que Violette Morris aurait finalement incarné tous les démons refoulés d'une époque et constitué un bouc-émissaire idéal.

À lire sur Viollette Morris

"Femme qui court, Violette Morris la scandaleuse" de Gérard de Cortanze, chez Albin Michel. Prix Historia du roman, 2019

Anecdotes

Elle compte plus de 20 titres nationaux (tous sports confondus), a remporté une cinquantaine de médailles dans des compétitions nationales et internationales (tous sports confondus). Elle a participé à plus de 150 rencontres d’athlétisme et 200 matchs officiels de football.

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