4 minute read

Interview

Vanessa Schmitz-Grucker

Rencontre avec Inès Reg

 princesse hors normes

Renaud Corlouer

Cela fera bientôt trois ans qu’elle a mis des paillettes dans nos vies, mise en lumière par une séquence vidéo improvisée devenue culte. Elle avait prévu de venir au Grand-Duché au printemps 2020: une pandémie et deux années plus tard, Inès Reg s’apprête à nous inonder de sa joie de vivre.

Deux ans d’attente, c’est long! Pour toi, c’était plutôt une vraie galère ou aussi, quelque part, une aubaine?

Cela faisait sept ans que je n’attendais que ça, montrer mon spectacle. Et là, tout de suite après le buzz de la vidéo est arrivé le covid. Mais je ne peux pas me plaindre, malgré la situation catastrophique, il m’est arrivé des choses incroyables. J’ai pu faire des vidéos et même un film sur Amazon Prime. Et puis l’attente, ça rend ce moment encore plus dingue!

Et en même temps, tout a changé en deux ans, n’as-tu pas dû réécrire ce spectacle?

On change en tant que personne en deux ans, déjà, et la vie aussi a beaucoup changé quand même avec le covid. Mais une grande partie de mon travail, c’est de l’improvisation, le spectacle change un peu tous les soirs de toutes façons, c’est pour ça que je n’ai pas vraiment eu de travail d’adaptation à faire.

Le coup de projecteur est arrivé avec une vidéo, pourtant à la base tu es plutôt une artiste de scène. Comment est-ce que tu vis ce dédoublement?

Après le Djamel Comedy Club, j’ai pu me faire connaître avec le Marrakech du Rire, bien avant la vidéo. Je suis une malade de la scène qui jurait qu’elle ne ferait jamais de vidéo, mais il faut bien vivre avec son temps! Aujourd’hui, je suis très contente d’avoir ce support là. Instagram, c’est magique, ça ouvre beaucoup de portes.

Tu as 2 millions de followers sur Instagram…

C’est incroyable. Je ne réalise pas.

Tu ne te sens pas tiraillée entre la scène et la vidéo?

Je ne me mets aucune pression avec les réseaux sociaux. J’y vais quand j’ai des choses à dire, et s’il n’y a rien, il n’y a rien. Je ne suis pas une influenceuse ni une créatrice de contenu, je suis humoriste. Je ne suis pas tous les jours sur mes réseaux. Pour que ça marche, il faut être vraie et sincère, ne pas se forcer.

Les influenceuses, les instagrammeuses «fit-girl», tu aimes bien les égratigner au passage avec une pointe de jalousie. Mais être Inès Reg, c’est plutôt cool, non?

On les moque parce qu’au fond, on aimerait être elles. Mais, oui, je suis contente d’être Inès Reg parce que je réussis sans être dans les cases dans lesquelles la société voudrait que je sois. Le message, c’est qu’on peut être hors norme, on a le droit d’être hors norme.

Être hors norme, c’est ne pas être dans les cases?

C’est exactement ça, être soi à 100%, avoir foi en ce qu’on fait et le faire à 1000%.

Derrière Inès, il y a aussi Kevin, ton mari que tu aimes bien titiller. C’est l’amour vache parfois, tu ne le martyrises pas trop quand même?

Promis, il me le rend bien! C’est un joli ping-pong quotidien.

Passez-vous beaucoup de temps ensemble?

On est l’ombre de l’un et l’autre. On vit ensemble, on travaille ensemble, on fait tout ensemble. Je ne me vois pas être sans lui. D’ailleurs, c’est pour ça que je l’ai entrainé dans ce métier. Avant, il était cuisinier et moi je passais ma vie sur scène, c’était compliqué de se voir, surtout le soir. Je l’ai harcelé pour qu’il se lance et qu’on puisse justement être ensemble tout le temps.

Tu as toujours la pêche. Les coups de déprime, ça t’arrive parfois?

Je suis d’un naturel très énergique, mais oui ça m’arrive. Je suis très heureuse, je vis un rêve; c’est fou ce qu’il m’arrive mais, parfois, comme tout le monde, je suis «down».

Et comment te réconfortes-tu dans ces moments-là?

D’abord, avec la scène: dès que j’ai mon public, je revis. Et si ce n’est pas possible, je me vautre sur mon canapé, je mange des chips et du chocolat, très efficace! Je pleure un bon coup devant des comédies romantiques, et ça passe.

Et à part la scène et ton travail d’humoriste, qu’est-ce qui te fait vibrer?

Ce n’est pas mon travail, c’est mon hobby! Je suis en «tourbus», j’ai une équipe géniale, on rigole, on joue dans le bus tous les soirs. Ma vie toute entière est un hobby, un grand kif. Je n’ai jamais l’impression de travailler. Ma vie, c’est deux choses: jouer et manger. Du jeu, des amis, de la raclette et ça y est je suis comblée!

Actualités Au Casino 2000, 10 avril 2022 & 17 juin 2023 

This article is from: