Le bonheur est dans le bois!

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Notre cour arrière regorge de possibilités pour la pratique du cyclo-camping. On peut voyager à vélo en territoire sauvage sur des routes non pavées, pistes ou chemins forestiers. Voici quatre circuits à pédaler entre zecs, réserves fauniques,

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parcs et pourvoiries.

texte et photos_pierre bouchard


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Rouler de la rivière des Outaouais jusqu’à Gaspé en passant par le fjord du Saguenay, dans notre arrière-pays

giboyeux, et ne croiser qu’une poignée de véhicules motorisés par jour, voilà qui apaise et revigore. Mais il n’existe que très peu d’information sur les parcours cyclables qui sillonnent nos nombreuses forêts. Pas encore de réseau balisé avec fiches descriptives de chacun de leurs tronçons comme on en trouve en Orégon et au Colorado. Les préparatifs pour une randonnée de quelques jours dans les bois nécessitent donc de longues heures. Il faut concevoir des itinéraires avec des cartes topographiques électroniques (logiciels MapSource et BaseCamp, de Garmin), puis les valider grâce à des photos satellites (Google Earth) et des cartes. Enfin, procéder à l’identification des points de ravitaillement et des sorties d’urgence. Ainsi, on parvient à dresser un immense réseau back country par les chemins de traverse sillonnant le Québec au complet. Rouler dans les zecs, les réserves fauniques et les parcs nationaux permet de voir des paysages sauvages vraiment exceptionnels. Il faut être conscient que nous avons, ici, un terrain de jeu unique et, qui plus est, gratuit, puisque la plupart des territoires relèvent du domaine public. Les amateurs de chasse et de pêche en profitent depuis bien longtemps. Rien n’empêche les amateurs de plein air et de cyclo-camping d’en profiter tout autant. Il s’agit de bien s’y préparer. C’est ce que nous avons fait – non sans plaisir – au cours de plusieurs voyages, allant de quelques jours à quelques semaines. Résultat : nous vous proposons quatre circuits qui permettent d’explorer les chemins de garnottes de notre province. N’oubliez pas de vous inscrire au poste d’accueil des territoires fauniques que vous traverserez, pour que l’expérience demeure aussi sécuritaire qu’agréable.

Le bonheur est dans le bois !

Circuit La Tuque/L’Étape (210 km)

un long week-end tonique ! On sort de la route 155 à l’intersection du chemin du Lac-Wayagamac, et on file tout droit vers l’accueil de la zec Bessonne, au début du lac Wayagamac lui-même, qu’on contourne au nord. Après le petit lac Wayagamac, s’ensuit une brève incursion dans le territoire de la réserve faunique de Portneuf, autour du lac Scott, puis c’est l’entrée de la zec Jeannotte. La route emprunte alors une ancienne voie ferrée qui fait désormais partie des pistes provinciales de quad et de motoneige. On reste sur ce chemin principal jusqu’au poste d’accueil de la zec, puis c’est la réserve faunique de Portneuf. Quelque 5 km plus loin, on arrive au confluent des rivières Jeannotte et Batiscan, tout en rapides écumants. Quel tableau vivant et saisissant ! De l’autre côté de la Batiscan, le paysage se transforme pour devenir franchement bosselé. Chemin faisant, on passe le lac Bellevue et son 26 P septembre_octobre 2014 geopleinair.com

spectaculaire camping, installé au creux de montagnes escarpées, et ensuite le lac des Aulnes. On franchit la rivière Blanche. À ce point, la route de la réserve faunique continue vers le sud et le village de Rivièreà-Pierre, terminus de la piste cyclable du Corridor des cheminots qui relie le centre-ville de Québec, tandis que notre circuit coupe au nord, remonte la rivière Blanche en faisant irruption dans la zec du même nom, vers les lacs Lorenzo et Lietto (camping). Délaissant la vallée de la rivière Blanche, on remonte le ruisseau Drôle jusqu’à sa source. La piste croise d’autres lacs (Cristal, Foch, William, Drucilla et Nosny), passe dans la zec Batiscan-Neilson pour atteindre son chemin principal, la route forestière 7. Ici, tourner à droite et filer au sud mène à Saint-Raymond, via la fameuse Vallée Bras-duNord. On met plutôt le cap vers le nord et les arpents sauvages de la réserve faunique des Laurentides. On passe ainsi les lacs Marguerite, Philo, Aaron (camping), Hélène et Miraude avant d’entrer dans la réserve des Laurentides. Toujours sur la 7, qui se détériore graduellement, on délaisse la vallée de la Neilson pour se hisser franchement sur le massif du lac Jacques-Cartier, zone geopleinair.com septembre_octobre 2014 P 27


DESTINATIONSGPA la plus élevée des Laurentides méridionales... et château d’eau de la région ! Là-haut, on entre dans le secteur le plus tranquille de la réserve, où la route slalome au fil des lacs du Brocard, Nancy, Saint-Onge, des Mâles et Campanay, de la rivière Métabetchouane et des lacs Bourette, Laberge et F.-X.-Lemieux. À ce carrefour, on délaisse la 7 pour rouler sur la 162 et ensuite la 16 en direction est, et ce, jusqu’à L’Étape. Le carnaval de vacanciers à la station-service et à la cafétéria de L’Étape est drôlement dépaysant quand on sort du bois !

DESTINATIONSGPA tueuse rivière du Sault aux Cochons, emmurée dans des falaises de roc, compagne de route vers le fleuve, jusqu’à Forestville. Chapelet de lacs jusqu’aux rivières aux noms poétiques ou... classiques : aux Perles, à la Truite, de la Montagne, de Travers, Tricorne, Yvette, Régis, Michaud et Zéphirin. On passe aussi par les pourvoiries Le Chenail du Nord et Domaine du Canyon, et la zec Forestville.

Ferguson, du Moulin, Fidèle, Bellisle, Roland et Gamelon jusqu’au chemin de la Milnikek qui, lui, sort du bois à Sainte-Florence, dans la vallée de la Matapédia.

Circuit Squatec/Causapscal (205 km)

La péninsule formule épique !

Circuit Monts Valin/Forestville (270 km)

De monts en montagnes

Départ du centre de découverte et de services du parc national pour se lancer à l’assaut des monts Valin en remontant la rivière Bras des Canots. Aux environs du km 6, un crochet au belvédère du pic Bellevue vaut la peine et... l’ascension ! On grimpe toujours, jusqu’aux lacs Antoine, Culotte, Laliberté et Martin-Valin, puis on traverse un vaste plateau et la zec Martin-Valin. Une succession de chemins se faufilent vers la zec Onatchiway en contournant les lacs AdrienGagnon, Virgule, Urbain, Dugal et Moncouche, où la piste ondule sous les fils et pylones d’Hydro avant de passer la frontière entre les deux zecs, se frayant un passage parmi les lacs à Jean-Marc et Verville... Un autre beau petit coin tranquille ! La piste se déverse dans une grande avenue de garnottes, intersection entourée des lacs Venteux, Élan et des Oubliettes. C’est l’un des accès principaux à la pléthore de pourvoiries qu’on retrouve plus à l’est. On tourne à droite, donc, sur cette artère vitale de l’économie sylvestre régionale et on enfile les lacs de la Grosse Roche, Garceau, Gravel, du Miroir, du Mi-Carême, du Givre, du Bavardage, Éléphant et du Morillon jusqu’à un carrefour entouré de dunes de sable. On se trouve sur un plateau qui pullule de bleuets sauvages, et des cueilleurs commerciaux y campent au bord de la route. On prend la droite, filant vers l’est, juste en dessous du lac Vanel : exit la zec Onatchiway. Sur un chemin plat et sinueux, la promenade se poursuit en franchissant les pourvoiries Itouk, Clauparo, Lac Dégelis et Domaine Orégnac. Au lac McKinley (limite occidentale de la zec Labrieville), on bifurque vers le sud, à droite, pour rejoindre l’impé-

On en grimpe un coup dans les Appalaches du Bas-Saint-Laurent ! Presque 3000 m d’ascension, des lacs du Témiscouata à la vallée de la Matapédia. Commençant le périple à l’accueil Pain de sucre de la zec Owen, à une douzaine de kilomètres de Squatec, on se dirige vers l’est et la réserve faunique de Rimouski via le lac Auclair. Toujours dans la zec, au lac Bas-Culotte, on tourne à droite pour contourner la montagne de la Traverse du Castor, s’agrippant à ses flancs sur un chemin forestier peu fréquenté, jusqu’à la descente rocailleuse vers la rivière Horton qui sépare les deux territoires fauniques. On emprunte le chemin 1 jusqu’au lac Rimouski, où des services sont offerts. Là, on roule sur la 2 jusqu’au lac à John, puis on bifurque vers la droite et le lac Bellefontaine. On descend le ruisseau Quigley jusqu’à la rivière Kedgwick, délaissant la réserve au passage pour intégrer le territoire de la pourvoirie Le Chasseur. On poursuit à travers la pourvoirie sur ce chemin principal jusqu’au ruisseau Pollard, où des roulottes de chantier marquent l’entrée de la zec Bas-Saint-Laurent. On continue sur ce chemin, vers l’est via le lac Pollard et l’étang St-Gelais jusqu’à la rivière Patapédia, cristalline et vivifiante, limite orientale de la zec. À partir de cette frontière naturelle, les montagnes gagnent en gabarit et en hauteur. Dans ce coin, la vigilance est de mise, car il ne faut pas rater la petite piste qui se trouve à 250 m après le pont si on ne veut pas se retrouver à pédaler d’un sommet à l’autre dans l’un des plus grands parcs éoliens du Québec. Si c’est le cas, on ajoute des centaines de mètres de dénivelé positif à son circuit et on sort du bois au village de Saint-Raphaël-d’Albertville et au lac Chaux... Pas mal non plus ! Sinon, on se tape un rodéo de moindre envergure dans un enchevêtrement de pistes qui franchissent les ruisseaux Sauvage,

Entre forêts et bleuets

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Circuit Causapscal/Gaspé (410 km)

Ce défi ultime débute tranquillement derrière Causapscal en empruntant la route du 1er au 2e Rang à partir de la route 132 et en remontant les coteaux cultivés jusqu’à l’entrée de la zec Casault, au pont de la rivière Causapscal. Sur le chemin principal de la zec, on poursuit tout droit et on se faufile entre les lacs Casault et Causapscal, puis encore tout droit pendant 2 km. On prend alors vers la gauche afin de traverser la Causapscal à nouveau. On continue toujours droit devant jusqu’à un trécarré où on bifurque à droite et pédale quelque 3 km avant de tourner à gauche et amorcer une brève ascension vers la réserve faunique de Matane. En entrant sur le territoire de la réserve, les lacs Vert et Lavoie se trouvent à notre gauche et, quelques centaines de mètres plus loin, la piste rejoint la route forestière 34, puis la 3, qu’on descend jusqu’à la rivière Matane. On remonte alors le cours d’eau sur l’artère principale de la réserve, la route 1, jusqu’au lac Bonjour et le pont de la rivière Cap-Chat. On tourne à droite après le pont sur la 19 pour se hisser jusqu’au lac Cap-Chat et entamer la longue ascension vers la crête du mont Logan et le parc national de la Gaspésie (il faut obtenir une autorisation auprès du parc). De ce perchoir et sur un tronçon du Sentier international des Appalaches, on suit le tracé de la navette du parc jusqu’à la route 299 et au Gîte du Mont-Albert via les lacs Thibault, Noir, Paul et Cascapédia... Une dégringolade fulgurante ! Une petite pause au Gîte n’est pas de refus avant de se lancer sur la piste 16, qui grimpe dans le cœur des Chic-Chocs et entre dans le territoire de la réserve faunique du même nom. On rejoint la vallée de la rivière Madeleine, puis on bifurque sur la 33, qui nous conduit

La Tuque/L’Étape 210 km Monts Valin/Forestville 270 km Squatec/Causapscal 205 km Causapscal/Gaspé 410 km

sur le boulevard de garnottes menant à Murdochville, la route du lac Sainte-Anne. Éoliennes en vue. On embarque sur le bitume de la route 198, tout près du lac Porphyre. On fait le plein à Murdoch avant de rouler une vingtaine de kilomètres sur l’asphalte et de pouvoir goûter à nouveau aux pistes et sentiers des Appalaches gaspésiennes, à la hauteur du ruisseau Oatcake, et se lancer sur le sentier Trans-Québec VTT 30 Est pour une folle cavalcade. On traverse la rivière York sur un pont de fer, puis une montagne russe en ligne droite nous transporte du côté de la rivière Saint-Jean, via la coulée du ruisseau Sirois, jusqu’à la rue de Sunny Bank... Wow ! Une cinquantaine de kilomètres plus loin, on atteint la baie de Gaspé. À temps pour une Pit Caribou en ville ! P Repères Il incombe à celles et ceux qui voudraient rouler ces circuits d’effectuer leurs propres recherches pour obtenir de l’information complémentaire. Notez que durant les périodes de chasse au gros gibier, plusieurs des secteurs mentionnés sont interdits aux randonneurs et à découvrir aux cyclistes. L’accès au territoire dans sauvage est conseillé aux personnes autonomes, maîtrisant les règles Quatre autres circuits de élémentaires de l’immersion en cyclo-camping dans la section milieu naturel.

ge pleinair.com « En kiosque ».

geopleinair.com septembre_octobre 2014 P 29

BaieVerte Baie Verte

Gloa Gload

Avon River River Avon


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