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La quête du frisson THRILLS & SPILLS ON THE MOUNTAIN
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3 sportives à toute épreuve 3 SPORTS BUFFS THROUGH AND THROUGH Volume 5, N° 1, hiver / winter 2013-2014 CE MAGAZINE EST À VOUS / YOURS TO KEEP
sport
En vélo, en kitesurf ou en planche à neige, Janick Lemieux, Catherine Dufour et Dominique Maltais parcourent le monde avec fougue et passion. Les trois sportives tatouées Charlevoix sont plus que jamais déterminées à aller au bout de leurs rêves.
3 sportives à toute épreuve 3 Sp o r t s B u f f s Through and Throug h pa r • by
diane laberge
Whether biking, kitesurfing, or snowboarding, Janick Lemieux, Catherine Dufour, and Dominique Maltais travel the world with spirit and passion. The three sports buffs are each Charlevoix through and through… and more determined than ever to achieve their wildest dreams.
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Pierre Bouchard
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« J’ai fait mon premier voyage à vélo avec Pierre sur 10 000 kilomètres de garnotte. » “My first bicycle trip with Pierre was 10,000 kilometres of gravel.” 32
L e M a s s i f d e C h a r l e v o i x M ag a z i n e
Quelques chiffres Kilomètres/jour : 75 (moyenne) Matériel d’expédition : 45 kilos sur chaque vélo In Figures Kilometres/day: 75 (average) Saddle bags: 45 kg on each bike
Les 4 saisons charlevoisiennes de Janick Été : jogging sur le sentier Les Florents à partir du Centre de l’Émeu.
Janick Lemieux
Bohémienne sur roues Free Wheeling
Depuis sa rencontre avec « monsieur vélo », rouler est devenu un véritable mode de vie pour Janick Lemieux, charlevoisienne d’adoption. En 18 ans, la belle nomade a parcouru près de 100 000 kilomètres, de la Sibérie à l’Inde en passant par la ceinture de feu du Pacifique.
C
’est à Whistler que Janick tombe follement amoureuse. Elle a 18 ans. « Quand j’ai connu Pierre — un Bouchard de Petite-RivièreSaint-François — il avait déjà sept ans de vélo à son actif sur les routes du monde. Pour que ça colle entre nous, il fallait que je monte en selle », avoue celle qui était jadis « pas sportive pour cinq cents ». Pour son premier essai « routier », Pierre lui propose un voyage de dix mois entre la Sibérie et l’Inde. « Dix mille kilomètres de garnotte », se rappelle en riant Janick, qui n’avait encore jamais vu de souliers à clips. Depuis, le couple parcourt le monde à vélo. Leur tournée des volcans du Pacifique aura duré dix ans. « Une aventure en cinq temps, soixante mille kilomètres et autant de photos. » À 41 ans, la belle aux longs cheveux bruns souvent nattés — on lui donnerait 30 ans à peine — respire le bonheur. « À vélo, on a no stress et beaucoup d’oxygène. » Celle qui a choisi un mode de vie minimaliste carbure aux rencontres improvisées. « Voyager à vélo, c’est un passeport instantané pour une douche, un lit, une adresse ou une invitation à dîner. » La prochaine expédition ? « Au printemps, nous prévoyons rejoindre le cap Nord (Norvège) par les fjords au départ de Paris, pousser vers les pays de l’Est et redescendre vers le cap de Bonne-Espérance, en Afrique. » Un voyage de deux, trois ou peut-être cinq ans. « Heureusement qu’il y a Skype pour retrouver les amis de Charlevoix », convient-elle, trépignant d’impatience à l’idée de remonter à vélo pour une autre aventure.
Ever since she met “Mr. Bicycle,” life most often goes by on two wheels for Janick Lemieux, a Charlevoix native by adoption. In 18 years, this nomad has notched up close to 100,000 km, from Siberia to India, not to mention the Pacific Ring of Fire.
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t was in Whistler that Janick fell head over wheels in love. She was 18. “When I met Pierre—a Bouchard from Petite-Rivière-SaintFrançois—he’d already been travelling the world on his bike for seven years. For things to really click between us, I had to take to the saddle,” admits the woman who used to be “the least athletic person you can imagine.” For her first “road test,” Pierre proposed a ten-month trip from Siberia to India. “Ten thousand kilometres of gravel,” laughs the woman who back then didn’t know one end of a toe clip from the other. The couple have seen the world from the saddle ever since, their tour of the Pacific Rim’s volcanos lasting 10 years. “It was a drama in five acts, with 60,000 km and just as many photos,” she says. Now 41, the girl with the hair braids doesn’t look a day over 30 and exudes happiness: “When you’re on the bike, there’s zero stress and plenty of oxygen,” says the woman who opted for a minimalist lifestyle and now lives for meeting strangers. “Travelling on a bike is an instant passport to a warm shower, a bed for the night, somebody’s address, or an invite to lunch,” she explains. So where next? “Next spring we’re planning to go to the North Cape in Norway, from Paris up through the fjords, then head into Eastern Europe and go back down towards the Cap de Bonne-Espérance in Africa.” It’s a trip that will last two, three, maybe five years. “Luckily there’s always Skype to chat to friends with back in Charlevoix,” she laughs, already impatient for another adventure.
Hiver : raquette au Sentier des Caps et dodo en famille au refuge à Liguori. Printemps : safari forestier en vélo de montagne, de l’accueil Thomas-Fortin (parc national des Grands-Jardins) jusqu’à Saint-Urbain (70 km).
4 Seasons in Charlevoix with Janick Summer: Jog along the Les Florents trail, starting at Centre de l’Émeu. Fall: Hike at Mont des Morios, then camp in the wilderness at Lac Boudreault. Winter: Snowshoe your way along Sentier des Caps and sleep with the family in the Liguori hut. Spring: Go on a mountainbike forest safari from the Thomas-Fortin visitors’ building (Parc national des Grands-Jardins) to Saint-Urbain (70 km).
Pierre Bouchard
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Automne : hiking au mont des Morios et camping sauvage au lac Boudreault.
Son plus beau souvenir Vanuatu : la nuit où elle a piqué sa tente au sommet du volcan Marum (île d’Ambrym), avec un lac de lave à ses pieds. « Quand je regardais en bas, j’avais l’impression de contempler le cœur de la planète. » Favourite memory? Vanuatu. The night she pitched her tent at the top of Mt. Marum, an active volcano on the island of Ambrym, with a lake of lava at her feet. “Every time I looked down, I felt like I was staring right into the depths of the planet.” w w w. l e m a s s i f. co m
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Icarus Sailing Media
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« Pour vaincre le vent, il faut ne pas avoir peur de se confronter au pire comme au meilleur. » “If you’re going to get the better of the wind, you need to be comfortable with the very worst as well as the very best conditions.”
OÙ KITER À L’ISLE
Par vent sud-ouest : les battures aux marsouins qui se trouvent au large de la pointe ouest de l’île. Par vent nord-est : au large de la pointe est de l’île, communément appelée le bout-d’en-bas.
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L e M a s s i f d e C h a r l e v o i x M ag a z i n e
KITE ON THE ISLAND
Southwesterly winds: a shore known as the Battures aux marsouins on the western tip of the island. Northeasterly winds: off the eastern tip of the island, known to locals as the bout-d’en-bas.
Déesse du vent Fair Wind
Le vent de L’Isle-aux-Coudres a insufflé à la blonde insulaire une envie folle de vaincre les éléments. Toutes voiles dehors, la kiteracer Catherine Dufour est plus déterminée que jamais à gagner : direction Jeux olympiques.
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nitiée au kitesurf il y a quatre ans à peine, la California girl de L’Isle-aux-Coudres a su immédiatement que le vent venait de tourner pour elle. Depuis, Catherine Dufour s’entraîne dans le monde entier, en quête des plus exécrables conditions. « Pour vaincre le vent, il faut ne pas avoir peur de se confronter au pire comme au meilleur. » Ainsi, les eaux du Mexique, de la Floride, d’Espagne, de France, d’Italie, d’Allemagne et d’Angleterre n’ont plus de secrets pour elle. « J’adore m’entraîner à La Ventana au Mexique — la Mecque du kiteracing — pour les superbes conditions, les échanges avec les locaux et le lifestyle. » Elle y a d’ailleurs rencontré Adam Koch, champion du monde (2010). Il sera son maître durant quelques mois. « Sa force mentale est extraordinaire », confie Catherine, déjà vice-championne canadienne dans sa catégorie.
Visée olympienne
Le kiteracing est sur le point de faire son entrée officielle comme discipline olympique. Il n’en fallait pas moins pour décider Catherine à tout mettre en œuvre pour les Jeux de 2020. D’ici là, elle multipliera les participations à différents championnats comme le Kitesurf Tour Europe (Espagne), le Championnat du monde de kiteracing à l’île d’Hainan (Chine), le Sail Melbourne (Australie), l’IKA Kiteracing Oceanic Championship de Perth (Australie) et le championnat africain à Soma Bay (Égypte). Le tout entrecoupé d’entraînements intensifs à La Ventana et peut-être dans la baie de San Francisco, un endroit qu’elle affectionne particulièrement. Chose certaine, la chargée de projets de 26 ans — détentrice d’un bac en management et d’une maîtrise en gestion de projet — n’a pas froid aux yeux.
Montée au podium
Été 2013 : un podium (bronze) au championnat nord-américain et une 5e position au championnat de l’Amérique centrale et de l’Amérique du Sud.
Windy Isle-aux-Coudres has given this island girl a real desire to do battle with the elements. Kiteracer Catherine Dufour has the will to win, no matter where the wind takes her. And now she’s on course for the Olympic Games.
Son inspiration Le modèle de Caroline Dufour ? Sa mère, Hélène Dufour, fière marsouine de L’Isle. « Une force inébranlable, une grande humanité et une passion pour la vie. »
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our years ago, the daredevil from Isle-aux-Coudres barely knew what kitesurfing was, but suddenly the winds of change were blowing. Ever since, Catherine has been training all over the world, in a never-ending search for the toughest conditions. “If you’re going to get the better of the wind, you need to be comfortable with the very worst as well as the very best conditions,” she explains. Which means that she knows the waters of Mexico, Florida, Spain, France, Italy, Germany, and England like the back of her hand. “I love training at La Ventana in Mexico. It’s just heaven for kiteracers—superb conditions, friendly locals, and the whole lifestyle.” It was there that she met Adam Koch, the 2010 world champion, who would go on to be her mentor for several months. “He’s unbelievably strong mentally,” says the Canadian vice-champion in her category.
Inspiration Where does Caroline Dufour get all her inspiration from? Her mother and proud islander, Hélène Dufour. “She’s so strong, a really great person, with such a passion for life.”
Sur son baladeur On her MP3 player • Tout le monde en même temps, Louis-Jean Cormier • VCR, The xx • Mettez vot’ parka, Gilles Vigneault • J’habite une île, Caroline Desbiens
Eyes on the prize
Kiteracing is about to become an official Olympic sport, and Catherine decided to pull out all the stops for the 2020 Olympic Games. Between now and then, she’ll be taking part in Kite Tour Europe (Spain), the World Kiteracing Championships (Hainan Island, China), Sail Melbourne (Australia), the Oceanic Championships (Perth, Australia), and the African Kiteracing Championships (Soma Bay, Egypt). And that’s not counting the intensive training sessions at La Ventana and perhaps in one of her favourite places, San Francisco Bay. One thing’s for sure, the 26-year-old project manager (who holds a bachelor’s degree in management and a master’s in project management) has the wind in her sails.
Podium finish
Summer 2013: a podium finish (bronze) at the North American Championships and 5th place at the Central and South American Championships.
jean-marc lecouturier
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Catherine Dufour
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« J’aime le travail ardu. Je fuis la facilité. C’est dur sur le moment, mais ça paie au bout de la ligne. » “I like hard work. I run away from things that are easy. It’s hard at the time, but it pays off.”
FIS/O l i v e r K r au s
Go Dom Go ! Suivez-nous sur les réseaux sociaux pour soutenir la championne durant les JO de Sotchi
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L e M a s s i f d e C h a r l e v o i x M ag a z i n e
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La force d’une championne The Strength of a Champion
Ralentir ? Jamais. La planchiste de Petite-Rivière-Saint-François est plus que jamais décidée à dominer les Jeux olympiques d’hiver de Sotchi. La Russie n’a qu’à bien se tenir !
Slow down? Never. The snowboarder from Petite-Rivière-Saint-François is more determined than ever to dominate the Sochi Winter Olympic Games. Watch out, Russia!
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’hiver 2014 pourrait bien voir le nom de Dominique Maltais briller à nouveau devant les meilleures planchistes au monde. Depuis trois ans, la médaillée des Jeux de Turin 2006 est au sommet dans sa catégorie. « J’ai fait mes preuves. Ça enlève un peu de pression », admet celle qui s’entraîne pourtant sans relâche. De la fin mars jusqu’en novembre, elle consacre jusqu’à six heures par jour à l’entraînement, cinq à six jours par semaine. Entre le gym, le vélo, la natation, le yoga, la physio et la massothérapie, la blonde championne s’offre quand même le temps de revenir aux sources, dans son Charlevoix natal où elle vient de construire son camp de base. « Petite-Rivière-Saint-François, c’est mon port d’attache. »
Tatouée Massif
Dominique Maltais a cinq ans quand elle chausse des skis pour la première fois. Elle a 10 ans quand elle troque les skis pour la planche à neige et 19 quand elle participe à sa première compétition dans les Rocheuses canadiennes. « Si je n’avais pas eu cet accès si facile au Massif, je ne serais probablement pas là où je suis aujourd’hui », concède celle qui collectionne les honneurs avec une médaille olympique, deux médailles en championnats du monde, trente et un podiums en coupes du monde et quatre globes de cristal. À 32 ans, Dominique Maltais reste toujours la fille ambitieuse, disciplinée, acharnée — voire têtue — qu’elle a toujours été. « J’aime le travail ardu. Je fuis la facilité. C’est dur sur le moment, mais ça paie au bout de la ligne. » En vieillissant, elle admet avoir acquis plus de sagesse. « J’apprends à accepter ce qui est hors de mon contrôle même si les pépins viennent encore me chercher profondément. »
En attendant Sotchi
Après le Chili et l’Argentine, Dominique Maltais prendra la route des glaciers d’Europe avant de participer au prochain circuit de la Coupe du monde. On pourrait bien la croiser en piste au Massif de Charlevoix durant les vacances de Noël. « Je ne peux jamais rester bien longtemps loin de la famille. »
inter 2014 could again see Dominique Maltais shining brightly among the world’s snowboarding stars. For the past three years, the 2006 Turin Olympic medalist has been looking down from the top of her category. “I’ve already shown what I can do. It takes some of the pressure off,” she admits, although she still trains as hard as ever (from late March to November, training takes up to six hours of her day five or six days a week). Between the gym, cycling, swimming, yoga, physio, and massages, she does take time to go back to where it all began, in her native Charlevoix, where she has just had a base camp built. “Petite-Rivière-Saint-François is my home base,” she explains.
Le Massif through and through
Dominique Maltais was five years old when she first strapped on a pair of skis, ten when she swapped her skis for a snowboard, and 19 when she took part in her first competition in the Canadian Rockies. “If it hadn’t been so easy for me to get to Le Massif, I probably wouldn’t be where I am today,” concedes an athlete who has scooped her fair share of honours over the years, with an Olympic medal, two world championships medals, 31 World Cup podiums, and four Crystal Globes to her name. At 32, Dominique still has ambition to burn; she is as dogged and disciplined—stubborn, even—as always. “I like hard work. I run away from things that are easy. It’s hard at the time, but it pays off.” As she gets older, she admits to feeling a little wiser, too. “I’m learning how to accept what’s out of my hands, even if every setback still hurts.”
Watching for Sochi
After Chile and Argentina, Dominique will head for Europe’s glaciers before competing on the next World Cup circuit. You might even see her on the slopes at Le Massif de Charlevoix over the Christmas holidays. “I can never stay away from my family for too long,” she says.
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Dominique Maltais
Chut ! Son péché mignon : le hot shot de l’Hôtel La Ferme. Un shooter fait d’espresso, de Frangelico et de crème fouettée. « C’est tellement bon, j’en boirais un verre complet. » Sa deuxième passion : le kitesurf. « Avec mon ami Pascal Dufour de L’Isle-aux-Coudres. » Ses montagnes préférées : les montagnes d’Autriche, particulièrement celles de la région du Tyrol.
Psst! Can’t resist the hot shot at Hôtel La Ferme, a shooter made from espresso, Frangelico, and whipped cream. “It’s so good I could drink a glass of it!” Likes kitesurfing with buddy Pascal Dufour from Isle-aux-Coudres. Her favourite mountains are in Austria, especially in the Tyrol region.
LA PISTE DOMINIQUE MALTAIS Une piste à son image : « C’est une piste sauvage, avec du caractère, reconnue pour être difficile. Pour la skier après une tempête, il faut être fait solide ! » THE DOMINIQUE MALTAIS RUN The run is just like her: “It’s a little wild, with plenty of character, renowned for being difficult. To ski it after a snowstorm, you’d better be made of the right stuff!” w w w. l e m a s s i f. co m
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