LABORATOIRE DE RECHERCHES CRÉATIVES
SINCE
2011
EDITO UTOPIE ? YOUPI ! DYSTOPIE ? TOUT PIS ?
Alain Diot • Dépisteur de virgules.
« Vive l’utopie ! » Poussons tous ensemble ce cri béni, et soyons en ravi, en accompagnant ce hourvari pour espérer quelque chose de nouveau, quelque chose qui fasse envie, mais surtout pas tout là-haut, dans ces paradis trop beaux qu’on promet aux nigauds, mais bien ici bas, où, débarrassés des tracas, on pourrait vivre avec bonheur, mes biens chers frères, mes biens chères sœurs, boire, lire, chanter, jouer de la musique, danser, écrire, rêver, bronzer sous les tropiques, et toutes ces jolies choses qui font la vie en rose ? Peut-être suffirait-il qu’on ose ! Laissons-nous donc porter par ces rêveries fébriles mais subtiles qui nous convient aux fééries de ces îles fragiles mais fertiles où chacun pourrait trouver sa part sans que quelques barbares nous refilent le cafard et s’en viennent troubler nos journées amicales et nos nuits intersidérales. Suite page 2 >
Image : Lee Rosario ~ Pixabay
LES ACTUS
Utaupie : foi aveugle idéalisée
Une taupe a élu domicile dans ma table de nuit, elle me trouve taupicime ! Je l’ai surnommée Mam’zelle Sidonie. Lorsque j’ai demandé à mon ophtalmo une consultation pour ma nouvelle amie, cette femme cartésienne est restée perplexe, mais j’ai réussi à la convaincre en promettant de lui montrer ma collection d’œils de verre, cachée sous mon lit. Chez l’opticien, Mam’zelle Sidonie a choisi les lunettes roses en forme de cœur, elle est trop choupinette comme ça. Lorsqu’on va au drive-in de MickDaniel, je la laisse conduire en aveugle – j’ai une totale confiance en son instinct de survie – je suis utaupiste. Samantha, la jolie brune qui vient nous servir, craque pour Sidonie et ses belles lunettes de starlette, elle lui offre 6 nuggets de lombrics en plus et pour moi, un cadeau Bob l’éponge en plastique avec les bras qui tournent ! Elle sait pertinemment qu’elle me fait un immense plaisir depuis qu’elle a joué dans ma baignoire avec Charlie mon concombre de mer. By Ivan Leprêtre - Ajusteur Syllabique. 01
L’OURS
ONT PARTICIPÉ AU N° 60 BIXENTE CABALLERO • Éclaireur lexical.
JEAN-MARC COUVÉ • Mélangeur de substantifs. ALAIN DIOT • Dépisteur de virgules.
CHRYSTEL ÉGAL • Fée du verbe. THIERRY FAGGIANELLI • Cracheur d’aphorismes.
RAOUL HARIVOIE • Rabateur de quatrains. OLIVIER ISSAURAT • Pourfendeur de points d’interrogation.
YVES LECOINTRE • Collectionneur de mots rares. IVAN LEPRÊTRE • Ajusteur syllabique. COLETTE LE VAILLANT • Chasseresse de phonèmes. Dragoljub MitroviC • Surrealist Warrior. Éric Rabbin • Capitaine de vaisseau grammatical. Laurent Vernaison • Dénicheur d’allitérations.
ce franchouillard qui nous plaît bien, nous l’a proposée sans problème son abbaye bohème dans les prairies de Thélème, de celles où l’on sème le bon grain sans l’ivraie, où l’habit ne fait pas le moine plus vrai, dans cette belle demeure où le frère Jean des Entommeures – plus anar que lui, tu meurs ! – n’oubliait pas la picole, après la guerre contre Pichrocole, et où la loi des lois c’était, ne l’oublions pas : « Fais ce que voudras »Mais contre les amateurs d’utopies, beaucoup trop disent « Bravo ! » aux dystopies ! Voire attendent bien pis ! Or, dans ces mondes honnis, tout est bien souvent pourri de chez pourri, et la pourriture, çà sent bien vite la dictature ! Ah ! Les enflures ! C’est vrai qu’on ne se la coule pas douce avec Aldous, et son meilleur des mondes immonde – fait mauvais avec Huxley ? – pas plus qu’on ne se les roule cool avec Boulle et sa planète des singes qui fait mal aux méninges –il fait le fier, Pierre ? - ou qu’on perd nos repères avec Harrisson qui raisonne sévère avec son soleil vert –il a ri ? Harry ? – à moins qu’on ne se carapate pour éviter Jojo barjo – il nous la baille belle, Orwell ! - et ses mille neuf cent quatre vingt quatre. Va falloir se battre ! Et si, avec ce vieux Victor Hugo, on se la pète à gogo et qu’on prédit, comme un défi : « L’utopie est la réalité de demain », depuis qu’on est à plus
qu’après-demain, on a beau regarder dans le lointain, on est bien obligé de faire tintin, alors que question dystopie, alors là, on est servi. A la une, on a Kim Jong-un, Orban et Erdogan enfermés dans leurs cabanes, Maduro, Bolsonaro, Loukachenko qui jouent des biscoteaux, Poutine en vitrine, Dutertre aux Philippines, Déby ici, les ayatollahs là-bas, et tous les autres qui s’en donnent à cœur-joie, de la Guinée où çà sent le brulé à la Thaïlande où çà pue les prébendes, sans oublier toutes ces petites tyrannies qu’on rencontre parfois au coin des bois, au coin des rues, dans les maisons, dans les bureaux, dans les usines, dans les bistrots et qui nous pourrissent la vie et la survie et qu’il nous faut combattre à tout prix avec tous et toutes nos ami.es. Une topie contre dix topies, c’est vrai qu’il n’y a pas photo et qu’on préfèrerait que le Monde soit plus beau, plus chaud, plus rigolo. Alors on va se mettre tous ensemble au boulot pour qu’à la place de la fin des haricots, on ait l’avenir le plus riant devant nous, le plus chaleureux, le plus doux, le plus fou et que l’utopie chérie nous sourit pour que nos enfants petits deviennent grands dans des pays où elle serait plus belle, la vie ! Le contraire, cher père, décidément, serait dément, maman ! Alain (vrai semblable) DIOT. Septembre 2020.
Suite de l’édito...
Et sans le moindre fantasme, remercions donc ce cher Erasme qui fit connaître bien fort le nom de Thomas More, ce gentil matamore, qui, de l’Angleterre à l’Italie, et dans bien d’autres pays, nous a concocté ce monde inouï d’Utopie qui nous réjouit encore aujourd’hui, cet idéal génial auquel on voudrait tant croire même si çà semble illusoire. N’oublions pas trop vite ce à quoi il nous invite et gardons dans nos têtes, plus ou moins bien faites, ce rêve peut-être inavoué, ce fol espoir insensé. Olé !! Et notre bon docteur Rabelais, ce copain plein d’entrain,
Image : Jazella ~ Pixabay
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Image : Stefan Keller ~ Pixabay
DYSTOPIE
Mangeurs de lumière
By Thierry Faggianelli - Cracheur d’aphorisme.
8 novembre 2025. Je suis journaliste free-lance. Je viens de retrouver, de manière fortuite, le journal d’un écrivain Anatole F. en acquérant un lot de vieux papiers à la Salle de Ventes de Drouot. Aujourd’hui, impossible d’acquérir de tels documents sans visa. C’est donc une archive rare. L’article parle de cette époque terrible de confinement. Celle qui a suivi le virus respiratoire qui s’est répandu sur le monde en 2020. J’ai fait des recherches discrètes d’informations sur l’auteur. J’aimerais savoir s’il est encore en vie. Il aurait été signalé dans un rapport d’Amnesty, assigné à résidence dans une île sur la mer Rouge. D’autres réfractaires aux mesures d’exception ont été parqués là-bas en nombre, début de l’année 2021. Depuis aucune nouvelle. u nom du droit à l’info, je vous livre ce texte tel que je l’ai trouvé. Il vous aidera à vous faire une idée sur ce qu’il s’est passé. Vous comprendrez pourquoi je ne le signe pas.
A
« 25 mars 2020. En cette période de contagion des peurs, à force de ne voir l’homme que comme un virus susceptible de corrompre le système, il l’est devenu. « - La société ne peut intégrer qu’un faible pourcentage d’individus libres au risque d’implosion. » C’est ce que prétend la poignée de milliardaires qui commandent à l’univers. Ces nababs aiment à fréquenter les pages glacées des magazines en compagnie d’artistes, de personnalités, de scientifiques, de bimbos
dans des cadres luxueux pour roder leur discours de raison. Malgré leur pragmatisme souvent abrupt, ils persistent à cultiver une image de bienfaiteurs.
Vers un effondrement de la société
« - Si chaque communauté, chaque village, chaque société, chaque personne revendique les droits ajustés à sa zone d’influence, on ne pourra bientôt plus gérer les grands ensembles et la société entière s’effondrera. » affirment-ils du haut de leur hélico. Selon ces capitaines du business mondial, l’équation est simple : « - Plus on est nombreux, plus la menace virale est réelle. Le périmètre 03
des pouvoirs de chacun doit rétrécir. C’est indispensable pour réguler la survie du groupe. » C’est aussi le diagnostic des autorités asiatiques bientôt suivies par bon nombre de nos gouvernements. Résultat : des mesures drastiques de coercition. Confinement + masques pour tous. 23 avril 2020. Je constate que pour gérer les flux humains et leurs charges virales, il est admis que la psychologie de masse et de masques l’emporte sur celle de l’individu. Inutile de préciser que notre Moi occidental, cajolé par les industriels et les psys depuis les 30 Glorieuses en a pris un coup. On nous aurait menti. Malgré notre pouvoir d’achat, nous ne sommes plus libres de profiter des bienfaits et des yoyos que la
société met à notre disposition. Freud affirmait que notre put…de malaise, c’était le prix à payer pour avoir mis notre liberté sous séquestre contre de la sécurité. 27 avril 2020. Le débat est clos. Nous ne sommes plus tout-puissants. Même la carte bleue n’ouvre plus de nouveaux droits. Dire que la Platinium n’est plus un sésame. Du coup, les cafés ferment, les restaus font la fine bouche et les salles de concert résonnent désormais d’un lugubre écho : celui de l’interdiction de de vibrer ensemble. 1er mai 2020. Le gouvernement, accusé d’impuissance fait du zèle. Pas de défilé. On fout tout ce qui bouge en quarantaine. Sans exception. Les bons, les méchants, les petits et les grands. Les bons, les brutes, les truands. Les militaires idem. Les pompiers, les infirmières. Les novices en tout, les grabataires. On infantilise en discriminant tout ce qui mouche du nez, tout ce qui a de la température. Tous ceux qui s’affranchissent des contraintes, bref tous ceux qui pourraient être des vecteurs de désordre : au trou. On fait des offrandes au Minotaure du Contrôle. Même les privilégiés qui imaginent en quittant la capitale échapper aux lois d’exception sont ramenés, manu militari, à la raison. Les profs, les élèves, ensemble sont contraints d’apprendre par écrans interposés. On fait désormais des massages à distance, munis de casques de réalité augmentée. Plus de contact direct. Rien que la Wi-Fi. 12 mai 2020. J’ai dû rallumer la TV à contrecœur pour avoir des infos sur ce qui va se passer dans ma vie sur BFM. Des fakes souvent. Aujourd’hui, on m’a forcé à porter le masque et les gants pour parler à un fonctionnaire derrière une vitre en plexiglas. Travestir son expression, ce n’est pas anodin. Prenez l’homme au masque de fer. Je plaisante. Je veux bien reconnaître que Zorro, sous son masque noir avait de l’allure. Même Superman quand il se présente après chaque mission sous la figure banale de Clark Kent, sombre dans une
vague dépression. Mais leur masque au moins était distinctif. Moi avec le mien, je me sens aussi bizarre qu’un poilu avec son masque à gaz entre deux projections de gaz moutarde. Je sais que c’est laid mais nécessaire. Je me demande quand est-ce que ça va finir. 11 Juin 2020. D’après les confidences d’un ami activiste, j’ai appris que les Anonymous sont moins rebelles au port du « machin ». Ils sont mieux placés pour anticiper les bénéfices d’une action séditieuse discrète. Au service d’un bien commun. Et ils apprécient d’échapper aux logiciels de reconnaissance faciale. Mais la moustache ironique de leur masque d’origine leur manque. On ne peut, à l’infini, superposer les trames de discrétion, les unes sur les autres. À force de cacher, on se montre. Alors, à leur tour, ils rentrent dans la clandestinité. 16 juin. Incroyable ! Je remarque que nombre mes amis renoncent de leur plein gré à leur droit d’expression. Au sens littéral. Ils se couvrent la figure. Ce sont à la base des gens de bon sens. Ils ont juste peur du chamboule-tout de la contamination. Ils souhaitent vite reprendre le cours de leur vie ordinaire, hors virus. Qui a envie de raccourcir la vie d’un être cher qui nous a pris sur ses genoux petits, qui nous a chanté des comptines et raconté des histoires ? Qui a envie d’occire sa mémé chérie par négligence ou égoïsme coupable ? Qui ose ne pas culpabiliser devant un tel argument. Personne. 24 Juillet. Un ami paléontologue m’a expliqué que les pandémies agissent à notre insu pour réguler les flux humains. Ce, depuis les prémices de l’humanité. Les ressources terrestres n’étant pas illimitées, la population humaine ne peut se multiplier et croître à l’infini. Moi, ça ne me rassure pas de faire partie des statistiques. Alors, en rechignant, j’enfile ce satané machin. 28 Juillet. Rions un peu (sous cape). En plus de sauver l’humanité, porter ce rectangle d’anonymat au milieu de la face a de sacrés avantages : on peut tousser sans mettre la main 04
devant la bouche – bon, après ça colle - et injurier des gens à la volée, au marché, dans la queue, bien planqué, sans se faire remarquer. C’est vrai, je l’ai fait dimanche. En revanche, ivre, il faut penser à le soulever avant de vider son verre d’un trait.
Dans la société d’Orwell 28 Août. De partout, sur les écrans, les débats contradictoires entre partisans et anti-masques s’ouvrent. Parfois violents, la plupart sont incarnés par des figures d’autorité. Des escarmouches ont lieu. Certaines métropoles refusent même d’appliquer les consignes. On envoie l’armée. La confusion grandit. « Non, tout cela n’est que de la manipulation », nous assènent certains. Pour eux, nous sommes bien en train de rentrer de plain-pied dans la société d’Orwell. 16 Octobre. Les adeptes de la première heure, qui n’ont pas dû porter le masque au boulot toute la journée font tout pour l’imposer aux autres. Pour eux, la France festive et bruyante, forcément irresponsable. Ils dénoncent tout manquement aux autorités. Par courrier, mail, lettre anonyme, téléphone et même « bocca di leone* » à Venise. Pour eux, la répression est juste. Une cohorte de retraités aisés, chauffés à blanc par les médias leur emboîte le pas : « - Vous comprenez : un seul maillon faible dans la chaîne de prophylaxie la rend inefficace. Alors, pas de pitié. » Les amandes pleuvent, frappant au portefeuille les pauvres, les SDF et les joyeux : 200, 400, 1000 euros d’amende, puis c’est l’emprisonnement direct. 13 Novembre 2020. Des mesures exceptionnelles viennent d’être ordonnées par décret. Les flics et l’armée quadrillent les rues, mitraillette à la hanche. Une frange de citoyens joue à cache-cache avec eux et refuse de jouer le jeu. Aussitôt partis, ils défient les autorités et se réunissent de façon sauvage pour danser et boire des demis. En face les ultras, non content de porter le masque dans les zones obligatoires, l’arborent main-
tenant à tout moment. En patrouille dans la rue, dans leur baignoire remplie de mousse, dans leur voiture électrique, leur cabane de jardin, leur bunker. Partout, ils s’affichent... Sur les photos d’identité, sur les selfies, le rectangle blanc refait son apparition. Ils n’hésitent plus à faire l’amour avec et à se filmer pour les besoins de la cause. Certains d’entre eux se radicalisent. Influencés par des gurus (mormons, quakers ?), ils s’engagent, sous serment, à ne plus toucher aucun être humain. Ni étreindre, ni embrasser. Peu importe qu’il s’agisse de famille, d’amis ou de tiers, ils s’écartent à la moindre tentative de rapprochement. Dès qu’un regard se pose sur eux, ils se volatilisent. Très vite, ils renoncent à tout contact corporel. Les gants de toilette sont interdits. Les animaux de compagnie itou. La plupart d’entre rejettent leurs progénitures. Le petit personnel doit quitter la maison, à son tour, sans gages. Le nombre de divorce explose. Leur niveau phobique grimpe à des sommets. Ils refusent désormais tout contact avec la matière. Végétale, minérale, peu importe. Tout est sale, propice au développement de germes clandestins, de bactéries sans éthique, de particules perverses. Tout est suspect même l’air qu’il respirent. 24 Décembre. Depuis quelques semaines, ces radicaux refusent d’ingérer quoi que ce soit. Ils refusent de produire eux-mêmes de la matière. Ils perdent un sacré poids, excepté celui de leurs certitudes. Leur visage pourtant s’éclaire. Il laisse enfin filtrer quelque chose de doux et de diffus, à la limite de la délicatesse. Ils ne s’alimentent plus que de lumière, cette énergie divine que les indiens appellent Prana. Leurs yeux, d’habitude renfoncés et ternes, se sont mis à briller d’un éclat généreux. Ils sont persuadés désormais de ne plus avoir besoin de rien. Ca doit être le syndrome de Noël. 3 Janvier. On dit que pour ces ex-phobiques le Rien est devenu nutritif. Il contient, paraît-il, tous les sels minéraux et des oligoéléments
dont ils ont besoin. Il y aurait, selon eux, de la vitamine A dans l’Amour, de la vitamine C dans la Confiance, de la vitamine D dans le Désir. Les scientifiques, appelés sur place, attribuent, eux, le miracle de leur survie au masque. Il contient forcément des principes alimentaires, en quantité infinitésimale. Cette fois, on ne les écoute pas. Et si la conscience, vicieusement, commençait à supplanter la science ?
Un territoire tribal, sans chef, ni objectif
24 janvier 2021. Sous l’influence de M. Olaoui, un ancien conseiller aux affaires spirituelles de l’Elysée, les mangeurs de lumière de France, déterminés, ont quitté le pays pour fonder un état, dans une région désertique. Une sorte de territoire tribal, sans chef, ni objectif. Sans représentation. Chaque jour, des pèlerins venus de loin tentent, malgré la répression, de se joindre à eux…Il se dit que les adeptes sur place boivent ses paroles et mangent ses mots. 14 Février 2021. Cela n’aura pas duré longtemps : à l’instant je viens d’apprendre qu’un sordide cas de cannibalisme dans la communauté aurait provoqué l’arrestation de M. Olaoui et aurait fait redescendre ses adeptes sur terre. Juste en face d’eux, sur l’autre île, les informations concordent pour dire que l’on a regroupé les récalcitrants. Exit ceux qui persistent dans leur refus de porter le masque. Ils sont parqués ensemble dans d’immenses bâtiments glacés. On les entasse telles des bestioles derrière des grillages. Les poulets de batterie ou de vulgaires cochons ne sont pas moins bien traités. A ceci près, des infos ont filtré, qu’ils sont très contents de se retrouver, de se serrer - après une si longue abstinence de visage et de cœur - dans les bras les uns des autres, de se taper dans le dos. Comme au bon vieux temps. Ils se réjouissent de ne plus être sous le joug d’une indicible angoisse : celle d’attraper quoi que ce soit, de se retrouver en réanimation dans un 05
Image : Susann Mielke ~ Pixabay
monde avare en soignants et en lit d’hosto. ON assiste à des scènes de liesse sous les yeux exorbités de gardiens inquiets, masqués de pied en cap. Pour tester la solidarité des récalcitrants, on tente d’en gaver certains comme des oies et d’en affamer d’autres. Mais, en dépit des algorithmes prédictifs, ils réussissent à se contenir et à partager. De plus, ils ont, épuisé leur stock de craintes. Ils sont persuadés n’avoir plus besoin de rien même d’avoir peur. Ils se tiennent chaud l’hiver et frais l’été. Aucune épidémie ne les touche plus, ils se tiennent debout les uns les autres. En tous cas, c’est ce que les libertaires disent. Les autorités ne savent plus quoi faire avec eux. On les abandonne à leur sort. De temps en temps, les chaînes de télé privées nous offrent un reportage misérabiliste sur leurs soi-disant « horribles conditions de vie ». Malgré le floutage de leur visage, on devine leur sourire légèrement narquois. Mars 2021. On frappe à ma porte. J’ai eu plusieurs de mes amis arrêtés ces derniers jours. Il se dit qu’ils ont été exilés. Écrire sur les réseaux peut être dangereux. Je prends juste le temps de cacher mes documents. Je souhaite pouvoir finir cet article mais je n’en suis pas... »
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*Une bocca del leone, c’est une bouche de dénonciation au Palais des Doges, à Venise. La population était invitée à y dénoncer un méfait qui pouvait nuire à l’autorité de la République.
ANTIUTOPIJA
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By Dragoljub Mitrovic - Surrealist Warrior.
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ANTIUTOPIJA
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By Dragoljub Mitrovic - Surrealist Warrior.
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FOCUS
#JPP
By Chrystel Égal • Fée du verbe.
Ça sert à rien » dit Zack. -« J’ai toujours de la buée sur mes lunettes » rajouta Blanche. -« J’aime pas ne pas avoir le choix ! » s’exclama Paul. -« Je ne supporte plus mon propre carbone ! J’ai mal au cœur dés que je l’enfile » enchaîna vivement Nabila. -«Je ne comprends rien à ce que l’on me dit» reprit Nicolas. -« J’ai des problèmes de vertige. Mon champ de vision a rétréci » expliqua Anissa « Je me sens diminuée, amputée, inhumaine». Erick, l’animateur écarta les bras. tel
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un chef d’orchestre. Ils répétèrent ensemble et après lui, les phrases placardées sur les murs et qu’il pointait tour à tour : « Gestes barrières - Contraintes sanitaires ! Soyons respectueux pour le futur de nos enfants ». Ils s’assirent soulagés, après avoir ôté et plié leurs masques conformément à la video.
Renouer avec l’envie de porter les masques
La nuit venait de tomber. Au-dessus de leurs têtes, la pluie frappait sur 10
la verrière. Ils avaient tous marchés les pieds dans la boue pour parvenir jusque-là. Une structure éphémère pour point de rencontre. La mairie l’avait déposé le long des quais de Seine. La salle formait un cercle blanc dans un Algeco inhabituel, carré et noir. Les éclairages, rasant le sol, créaient une ambiance douce. Anissa se trouvait à deux mètres de Paul et de Nabila. Erick, un homme d’une cinquantaine d’années sans doute d’origine anglophone, précisa l’objectif : Renouer avec l’envie de porter les masques par
respect de soi-même et d’autrui. Les 6 personnes, en présence, avaient perdu leurs points sur le permis de port obligatoire du masque. Chacun avait cumulé au moins 4 amendes à 3 points : Sortie de poubelles, conversations téléphoniques, dégustation de crêpes en marchant, déplacement intérieur dans un lieu de restauration. Actions réalisées sans masque, il fallait tout reprendre à zéro.
Aujourd’hui ils regagnaient 6 points sur 12. Le groupe de parole et d’échange appelé « #JPP » (#J’enPeuxPlus) concernait uniquement les récidivistes de Paris Centre. Le processus comprenait deux étapes. La première consistait à purger les rancoeurs. Elle s’appelait « Prise de conscience de l’étouffement par le masque ET Dépassement pour nos enfants ». La deuxième étape viendrait couronner leurs échanges. Il s’agissait de leur réinsertion dans le monde avec écrivaient-ils une « Tentative de pacification par une activité spécifique : Physique, artistique, manuelle etc…». Le champ des possibles se révélait immense. Zack attaqua bille en tête : « On se croirait dans un western. Tout est binaire 0,1, noir/blanc, les bons/les méchants, les Raoult/les anti-Raoult. les hôpitaux/les cliniques privés, les riches/ les pauvres. Les débats à la télévision ressemblent à des réglements de comptes. Les chiffres sont manipulés. Les politiques se moquent des idées. Ils veulent du buzz, toujours plus de buzz. Plus personne n’a de vision. Le masque vient renforcer ce climat de confusion ». « Complètement d’accord » poursuivit Nicolas. « Plus personne ne s’entend. Je fais répéter sans arrêt avec le bruit de l’atelier. A la fin de la journée, je suis rincé. On se demande si ce n’est pas pour que plus rien ne se relie ni ne s’organise. Le mouvement des gilets jaunes est tué dans l’œuf. Le gouvernement joue à confinement déconfinement, ça stresse et paralyse tout le monde. C’est tout bueno pour les dirigeants ».
Nabila s’élanca : « Je travaille dans une pharmacie. Nous n’avons jamais autant vendu d’anxiolitiques, d’hypnotiques, de tisane de Millepertuis. Professionnellement, je ne suis pas à plaindre mais chaque matin quand je sors du métro et que je découvre la queue devant l’officine, j’ai une angoisse qui monte. Nous vendons des tranquillisants sans ordonnance pour éviter que ça explose. Les gens ont recours aux tests en dix minutes et reviennent la semaine d’après ». « Comment veux-tu te sentir autrement ?! Faut que ça pète, on est criblé de règles sans en comprendre le sens. » coupa Paul. « A la radio, à la télévision, ils parlent sans cesse d’angoisse, de fatigue morale, de lassitude généralisée, d’incertitudes professionnelles, de deuxième vague. Comment continuer à oser respirer ?! ». Sur Instagram, le #JPP, ce soir qui se trouvait aussi à l’honneur incarnait le # qui ramenait le plus de « likes ».
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Pour le futur de nos enfants
L’animateur tenta de remettre de l’ordre : « Le masque est avant tout une protection contre le virus, pour vos proches et pour vous-même. Nous agissons de la sorte pour le futur de nos enfants. Les postillons sont nos ennemis numéro 1 ! ». « Ok mais on ne s’en remet pas de la violence de la sortie de bulle » coupa Anissa « On a confiné, on a eu des vacances et depuis la rentrée, je suis fatiguée d’être fatiguée». Nicolas intervint : « J’ai tout essayé, les bleus jetables, les cotons lavables, les masques en soie plus filtrants, les beiges, ceux de la municipalité qui ont leurs élastiques à l’horizontal, rien n’y fait. je ne peux pas communiquer dans ces conditions même si je redouble d’attention ». « Comment produire du beau et du relax quand on élève seule ses enfants et que l’on officie au coeur d’une pharmacie ? Je passe ma journée à faire
#JPP
By Chrystel Égal • Fée du verbe.
répéter et articuler ». Anissa pensait à reprendre la cigarette, à adopter une vapoteuse du lab du bonheur avec de l’extrait de CBD mélangé à de l’huile de chanvre pour augmenter la cadence de ses pauses. Blanche s’emporta : « Je fais du télétravail depuis mars. Je craque. J’ai rendez-vous régulièrement chez une acupunctrice qui me brûle mes lobes d’oreilles à l’azote pour inverser mon système nerveux. Ce n’est pas viable. Je passe en deux secondes de la chambre des enfants à mon nouveau bureau, la cuisine ouverte. Je me sens comme un hamster pris dans la folie de la roue qui tourne. Hier, j’ai acccusé les enfants de m’avoir piquée mon portable en me promenant le beurre à la main. Le téléphone s’est mis à sonner. Il se trouvait dans le frigo. Imaginez la tête de mes enfants. Les
frontières ont sauté entre le travail et la maison. Vous ne savez pas l’effet que ça fait de sortir le linge entre deux réunions avec l’international.
I can’t breathe ! j’étouffe !
Oui je regrette le self du boulot, les couloirs du métro, l’escalator sans fin, la machine à café. J’ai dépassé les objectifs au boulot mais je suis en vrac. J’ai besoin d’un sas de décompression. Tout est dans tout. I can’t breathe ! J’étouffe ! ». Elle se rassit d’un coup. Zack suivit : « On se sent toute la journée en combinaison de plongeur sans paliers pour remonter. Plus de frontières entre le pro et l’intime. On se crame ». Nabila précisa qu’en effet un psychiatre avait nommé le phé12
nomène « Inflammation des corps par la pression constante».«Quand cela va t-il cesser ?! ». Le vaccin et l’éventualité d’une période à venir qui s’appellerait repos ou tranquillité d’esprit mobilisait le groupe. Ils se mirent à rire nerveusement quand Anissa prononça le mot « repos ». « Et la sexualité ?! » lança Paul, « On n’en parle pas mais rencontrer c’est galère ! ». Soudain, Erick se leva. Tout le monde avait bien vidé son sac. Il ne fallait pas perdre de vue l’objectif : Racheter les points par sa présence et passer les épreuves du permis de port obligatoire du masque. SURTOUT et, il avait bien insisté avec son petit accent sexy, ils étaient chanceux, ils avaient un job. Il fallait cesser de se questionner sur le travail pour éviter que cela leur sorte par les yeux ». Ils s’étaient tous regardés ahuris. « Vous devez vous sentir privilégiés de garder votre boulot ». La prochaine fois, Erick aborderait l’apaisement par la décoration, le yoga, la pâtisserie. Redécorer les intérieurs à défaut de contrôler l’extérieur. Changer les voilages, les doubler de velours, améliorer son isolation, se mettre en cuisine, compenser l’absence de contacts, lutter contre l’invasion des écrans, s’acheter un tapis de yoga pour faire le chien tête en bas entre deux réunions. Sur le moment, ils étaient contents que ce soit fini. Lorsqu’ils reprirent leurs masques pliés en deux sur le côté pour éviter qu’ils ne reçoivent le virus., ils se sentirent tous perdus. Combien de temps tout ce cirque allait-il durer ?. Ils désiraient passer du #JPP au #FLC. Foutre le Camp oui mais où ?! Erick insista en les regardant partir masqués. « C’est contraignant mais si vous ne le faîtes pas pour vous, faîtes le pour les autres ».
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Utopie, zèle, femme, perplexe, servir By Bixente Caballero • Éclaireur lexical •
Aujourd’hui, je reste perplexe, autrement dit : le deux août m’habite. Arriverais-je un jour à comprendre les femmes ? L’homme est capable de servir sa nation avec zèle mais quand il s’agit de revenir aux choses plus simples, on dirait que ça devient une Utopie... By Colette Le Vaillant • Chasseresse de phonèmes •
01
Ma plus grande utopie a toujours été d’incarner la Femme, avec le « F » du Feu, de la Force et de la Fougue. Je m’attelle à servir cette quête chaque jour, telle une louve galopant dans la steppe, avec zèle et humour. Je me doute que cela vous laissera perplexe.
02
Je viens de participer au zéléthon 2020 de l’utopie, le fameux concours littéraire et grimacier caritatif de la dérisosphère. Cette année, les projets qui rivalisent de folie douce
serviront les victimes d’un terrible fléau, celui des femmes désabusées et des hommes perplexes. Pour ma part, j’ai gagné une boîte de sardines à l’huile de coude et 2 mets d’ail des ours polaires.
03
Je fais partie de l’espèce des femmes z’ailées et j’exerce la profession de dérisothérapeute. Je me sers de cataplasmes d’onguent d’utopie pour soigner vos mots accentués. Mais j’utilise aussi la perplexité comme électrochocs des états de sidération. By Raoul Harivoie • Rabateur de quatrains •
J’ai retrouvé une dissertation que j’ai faite en Première sur l’utopie : «... je rêve d’un groupe où des personnes
passionnées d’écriture pourraient échanger avec zèle grâce à des ordinateurs ... Ces textes seduiraient des femmes... « Je me souviens que la professeur lisait, d’un ton perplexe, des extraits de ma copie au reste de la classe. « Oui, bien sûr, Raoul - rajouta-t-elle - et ils écriraient des histoires à partir de cinq mots imposés... N’importe quoi ! Sers-toi un peu de ton intelligence ! » By Laurent Vernaison • Dénicheur d’allitérations •
Elle était trop belle pour moi. J’ai toujours pensé que c’était une utopie et, au regard du zèle que mettait cette femme magnifique pour me séduire, j’étais perplexe. Elle a fini par se lasser. Comme quoi, l’intuition ça sert toujours...
Utopie, zèle, femme, perplexe, servir By Raoul Harivoie
Quand je vois une femme eh oui je suis perplexe À quoi sert l’écriture en face d’un corps nu ? Ce grand zèle de feu deviendra-t-il du sexe ? Une utopie serait d’accepter l’Inconnu
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LOGO-RALLYES Utopie, zèle, femme, perplexe, servir
Uto3.1416 : constante idéalisée.
On aura bien du mal à trouver des huttes Hopis dans les treize villages qu’ils occupent car ce pacifique peuple Indien a toujours habité dans des maisons typiques en pierres sèches enduites de plâtre, construites avec zèle par les femmes du clan. Cette tribu est connue pour leurs célèbres prophètes qui laissent néanmoins perplexes nombre de spécialistes quand ils déclarent entre autres que leur vrai frère blanc, lorsqu’il reviendra portera une cape rouge, et avec lui viendront deux autres frères, le premier arborant le signe du swastika représentant la pureté et la féminité, productrice de la vie et l’autre un symbole du soleil. Ils les serviraient alors espèrent-ils, pour assurer la victoire à toutes luttes Hopi.
Utaupie : foi aveugle idéalisée. Une taupe a élu domicile dans ma table de nuit, elle me trouve taupicime ! Je l’ai surnommée Mam’zelle Sidonie. Lorsque j’ai demandé à mon ophtalmo une consultation pour ma nouvelle amie, cette femme cartésienne est restée perplexe, mais j’ai réussi à la convaincre en promettant de lui montrer ma collection d’œils de verre, cachée sous mon lit. Chez l’opticien, Mam’zelle Sidonie a choisi les lunettes roses en forme de cœur, elle est trop choupinette comme ça. Lorsqu’on va au drive-in de MickDaniel, je la laisse conduire en aveugle – j’ai une totale confiance en son instinct de survie – je suis utaupiste. Samantha, la jolie brune
By Yves Lecointre • Collectionneur de mots rares •
By Ivan Leprêtre • Ajusteur syllabique •
Image : Stefan Keller ~ Pixabay
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qui vient nous servir, craque pour Sidonie et ses belles lunettes de starlette, elle lui offre 6 nuggets de lombrics en plus et pour moi, un cadeau Bob l’éponge en plastique avec les bras qui tournent ! Elle sait pertinemment qu’elle me fait un immense plaisir depuis qu’elle a joué dans ma baignoire avec Charlie mon concombre de mer.
Dystopie, chou, ministère, courbe, regarder By Éric Rabbin • Capitaine de vaisseau grammatical •
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Quand le ministère de l’agriculture passe son temps à regarder la courbe de la planète en l’imaginant recouverte entièrement de choux, pour moi carnivore confirmé, la dystopie n’est pas loin...
droit, ça monte un peu en courbe. Au cédez-le-passage, à gauche dans la rue Aurore Hovilai. - Qui c’est ? - Une espèce d’illuminée qui avait le projet saugrenu d’un ministère du Logos. Elle n’a jamais finalement jamais rien fait, mais la commune l’a trouvée sympathique. Pour finir, première à gauche dans la rue Chou-Enlai, je suis au numéro 49. - C’est drôle, j’attendais le numéro 59... Mais passons !
Image : Enrique Meseguer ~ Pixabay
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Je pense passer mon temps devant ce portail, a le regarder et attendre que quelque chose en sorte, je n’ai plus que le temps comme compagnon alors je scrute le possible retour des crucifères assassins de Bruxelles, la ville qu’ils ont failli anéantir. Habilement déguisés en simples et inoffensifs petits choux, ils guettaient sur les étals du marché, les mains qui les saisiraient avant de leur injecter discrètement avec les feuilles supérieures collantes, une neurotoxine puissante qui faisait fondre progressivement la graisse puis la chair et pour finir les os. Les belges atteints voyaient leurs fières courbes disparaître et les conseils du ministère de la santé restèrent lettre morte comme très rapidement une bonne partie de la population. Ce monde aurait pu devenir une terrible dystopie car les choux fous venus de l’espace avaient des idées de conquêtes. Mais c’était sans compter sur l’intervention des bouchers gardiens de l’hygiène alimentaire venus d’alpha centaurii, qui grâce à leur hachoirs à neutrons réussirent à repousser l’invasion verdâtre et sauver les survivants européens en leur donnant le vaccin anti-choux. ils créèrent un portail inter dimensionnel à sens unique et choi-
sirent quelques SDF comme votre serviteur pour surveiller et avertir si une petite feuille verte chercherait à se glisser dans notre monde. Voila monsieur, vous comprenez maintenant quand je vous dis que je ne suis pas appuyé contre ce mur juste pour mendier, je dois aussi sauver ce monde du pire, vous comprenez ? Aussi, si vous pouvez être un petit peu plus généreux... By Bixente Caballero • Éclaireur lexical •
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- Dis, Stoppy, tu as regardé ? Pour éviter à chaque fois de se planter dans les courbes du chômage, ils ont créé un ministère du chou. Il y en a qui risquent de devenir chèvres !
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Pour venir chez moi, c’est simple : - En entrant dans Chaffouin-sur-Tripette par la rue Youri Margarine, tu passes dix stops... - Dix stops ? Y faut être concentré, dis donc ! - Au dixième, tu prends à droite dans la rue de la nuit du 3 Août. Le prochain carrefour est une priorité à droite, regarde bien, ça roule vite dans le secteur. Tu continues tout 15
Dystopie, chou, ministère, courbe, regarder By Colette Le Vaillant • Chasseresse de phonèmes •
La vie a toujours un sens, celui des aiguilles d’une montre, des courbes d’une femme ou des cours de la bourse.
La semaine dernière, j’ai vendu ma montre analogique et depuis rien ne va plus ! Je ne peux plus regarder le bal des aiguilles sur le cadran, mais je ne pensais pas qu’il y aurait tant de conséquences : les communistes sont devenus marteaux et ont perdu leurs faux cils ; je dois pédaler à l’envers sur mon vélo ; j’arrose les plantes et elles rétrécissent ; mon médecin me rend malade ; mon jardin de permaculture a voté Roundup au premier tour, bref la dystopie a supplanté l’utopie ! Désemparée, désespérée, j’ai sollicité le ministère des causes perdues, mais j’ai fait chou blanc.
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Image : Alison Updyke ~ Pixabay
By Raoul Harivoie • Rabateur de quatrains •
Mon aspirateur est issu d’une dystopie : il me suit à la trace, il me hurle dessus quand je veux reprendre des choux à la crème... Mon collègue du ministère me dit que les siens - il en a deux - sont muets mais qu’ils envoient des notifications en douce à sa dure moitié quand il zoome sur les courbes de la présentatrice météo... Désolé, je dois vous laisser ! Je regarde le début de Dalida sur TF1 ! By Laurent Vernaison • Dénicheur d’allitérations •
La dystopie du chou doit être traitée dès l’apparition des premiers symptômes. Le Ministère de l’Agriculture ne courbe pas l’échine devant ce fléau qu’il combat avec vigueur. En revanche, il faut regarder les choses en face : l’histoire des petits garçons qui naîtraient dans les choux n’est que pure utopie... By Yves Lecointre • Collectionneur de mots rares •
En 1974, Rangjung Rigpe Dorjé, le vénéré chef spirituel rendit visite aux bouddhistes Hopis. Lors de la réception, ils s’échangèrent des bagues qui stupéfièrent les présents car ils présentaient des motifs identiques. Après un simple repas où pour respecter les maux endurés par les Tibétains le chou et l’ail furent absents, un représentant du ministère local déclara au lama que son peuple souffrait d’une longue sécheresse, en
dépit de leurs célèbres danses de la pluie durant lesquelles ils dessinent les courbes des crotales avant de les jeter en l’air lors du final. Alors le religieux répondit qu’il prierait pour cela, ce qu’il fit dans la voiture qui le ramenait au motel proche. Au moment où il gagnait sa couche, il regarda le ciel sans nuage et un formidable orage se déclencha. By Ivan Leprêtre • Ajusteur syllabique • 03 août 2062 - Ministère de L’écrémage de Normandystopie. - Je suis l’Agent Conseil Livarot et voici ma collègue, l’Agent Pontl’évêque. Savez-vous pourquoi vous êtes là monsieur Giono ? - Je n’sais pas, Conseiller, je ne comprends pas ? - Vous avez été dénoncé par votre voisine, madame Vertuchou, elle vous accuse d’employer de l’huile d’olive vierge extra dans votre cuisine. Il n’y a aucune trace de beurre à votre domicile, ce qui constitue un délit répréhensible par le code lipi16
dique. Reconnaissez-vous les faits monsieur Giono ? - Je suis un bon gracitoyen Conseiller Livarot, cette femme ment pour prendre ma place à la fabrique de faisselles, c’est une vraie peau de vache ! - Vous préférez peut-être que je fasse appel au Tapeur Camembert pour vous soutirer des aveux ! C’est le champion de la baratte moldave et de la cancoillotte... - Non pas lui... Pitié ! - Je regarde votre courbe de croissance et je vois que vous êtes en sous-charge pondérale, vous avez 35 ans et vous n’avez pas atteint les 140 kilos réglementaires exigés par le Ministère de la Santé. Vos parents étaient originaires de Manosque et possédaient une oliveraie avant la Guerre du Gras [La GéGé]. Ceci vous rend hautement suspect monsieur Giono. Avouez maintenant ! - Qu’est-ce que je risque ? - Grasse, donnez-lui la peine encourue pour ce type d’inculpation. - Stérilisation UHT !
To be SWIFT or not to be
By Jean-Marc Couvé • Mélangeur de substantifs.
(M & K niquent le Monde)
Environ cinquante ans après la période planétairement carnavalesque d’incertain « vit russe » [toutes et tous, ou presque, avançaient masqué.e.s ; seul Zorro avait tombé le sien, par esprit de contre addiction], Léon Musc, du Haut de la Suite Impériale de son Ehpad martienne [H.S.I.É.], avait enfin trouvé – et commercialisé – un vaccin qui rendait immortel. Éternel ! n était en 2084 après J. C. [en mémoire d’un président français clamsé en 2020 et qui, dans sa jeunesse de quasi-trotskiste, avait imaginé l’abolition du Feu Nucléaire [FN], en anticipant un rêve martinlutherkingien qui faisait craindre à une humanité superstitieuse que la maison du Saigneur ne brûle, si les brebis égarées se mettaient à servir l’Office du méchoui en regardant ailleurs (sic).]
O
INVITATION AU VOYAGE L’immortalité, donc ; celle-là même qu’avait déjà cauchemardé un poète-philosophe du nom de Swift, dans un livre de papier, désormais indisponible, qui était une sorte d’« invitation au voyage » pré-baudelairienne. Oui, l’immortalité : à la fois terra incognita et El Dorado (de la Méduse). La mythique immortalité était désormais à portée de Bourse. À condition que cette dernière fut bien garnie. Merci, Léon. Youpi !
morable jour (le 32 mars 2084), lorsque Musc Léon présenta pour la première fois à un parterre ébaubi de packs-coeurs-hêtres arasés son vaccin qui promettait, enfin, à la Perfusée Académie Française (PAF) d’offrir un second souffle tant à VGE qu’à son Éminence AMI-nem, in nomine Muscli. Amen ! Le par-terre, trié sur le volet, récolté aux quatre [à douze] coins des galaxies de Proxima du Centaure, à gauche, en sortant de Bételgeuse-Inter-Dit (BID), était – comme vous le pensez (et grand bien vous fasse) – acquis. A qui ? Ben, à Léon, c’ te question ! C’était un parterre sans chichis, à se taper le cul par terre.
Depuis ses 4000 m2, avec piscine olympique et WC-jacuzzi intégrés, L. M. aiME lui-MÊME, en capitaine Marvel d’Ehpad America, alors en pleine possession de ses moyens financiers illimités et, aussi, de son petit Q. I. en silicone moulé, distribuerait son vaccin à la ronde, en un geste large et auguste, à l’instar du Semeur de Vie réellement augmentée qu’il avait toujours voulu être. Promis ! Il faisait doux, sur Mars, ce mé-
En aparté (car rien tait rien), l’appart’ air conditionné fonctionnait à fond. De là s’élevait la Parole en Odeur de Sainteté Et muscienne [POSE]. C’était un nappe-art terriblement coo-koonsien. Car, dans leur jeunesse, Léon Musc et J-F Koons avaient été frères de laid. En effet, nés le même jour J dans une Mate-Hernie-Thé (MHT), entité Raie-Pub-Lichen, ils avaient tété goulûment, dis-je, en cela adoubés dès le berceau par des Fées, des Fêlées, des Fêlés-Faits, rien-que-desFêtes. Esta fiesta !
M ET K, APPELÉS AUSSI K EL M
Et, depuis ce jour glorieux d’un siècle Antique oublié de tous (excepté de votre serviteur ; parce que : un narrateur, ça va… Mais deux, bonjour l’Aîné Gatio-niste !), M et K, appelés aussi K el M, avaient déployé leur zèle, afin (dixit) « de profiter au mieux de la naïveté de leurs concitoyens (accent sur CON) pour se faire un max de flouze en un temps record », parce que : 1) Le temps, c’est de l’art – gens. Largement. Et 2) « Record », vocable à nul autre pareil, est l’anagramme de cordre et rien qu’ordre !
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Ils avaient suivi leur Grand Homme de Boul’vard et P.Q. chez la plupart de leurs mécontents porcs. Huns, avaient labouré, semé, sarclé, bayé-monsanté, puis, enfin, récolté le fruit artificiel de leur là-beur, l’art - gens du beurre, et le cul-isotope de la Souris de leur Rat-Pine du Jour [SRPJ] en prime. Après avoir essoré, asséché, épongé, aspiré, siphonné – j’en passe et des Sapeurs –, nos dispendieux ados, naseaux bien ouverts, avaient décidé de sniffer la ligne de coq de l’Univers à eux deux. Montés sur leurs airs GO : un’-deux, un’-deux ! Honnis soient les poules mouillées, qu’ils laissaient, tel un vulgaire lot de consolation, aux innombrables pigeons qu’ils s’étaient fait un devoir de plumer. Sur l’air du Temple, humez !
Image : Enrique Meseguer ~ Pixabay
JOURNAL DE 20 HEURTS DIT AJT – très agité.
33 mars, 2184. Dernière minute : « On apprend le suicide simultané, à l’âge vénérable de 221 ans, de Messieurs K & M. Nous n’en savons pas beaucoup plus, car leurs héritiers ont exigé cet anonymat initial honteux, par lâcheté, sans doute ? Mais ce n’est qu’une hypothèse… Ces derniers jours, K. avait rétréci à la dimension d’une virgule de K. Car ridé. Et, de son côté, M. n’était plus qu’un infini tiret, aussi plat que son dernier encéphalogramme. Mais nous savons, chers auditeurices, de source bien informée, que, à travers leur geste morbide et conjoint, M & K ont tenté, de façon quasi Mé-Kanique, de briser le cercle infernal initié il y a belle lurette par les uns – conscients – et par d’autres, scientistes cons - génies tôt mornés. Le dit cercle était un vicieux carré qui, selon Pierre Dac, le Président-Directeur os-ça-moi-lien, aimait sans se lasser à se laisser caresser. Pour seule, lapidaire explication de leur auto-destruction, K & M ont laissé, au bas d’une note de blanchisserie de, de… d’argent « sale » (me souffle-t-on dans l’oreillette) des mots sibyllins dont l’origine se perd dans la nuit d’étangs plus ou moins opaques : « L’éternité, c’est [trop] long. Surtout vers la fin. » Mon Goût-Gueule search, chères téléspectateurices, en est resté comme deux ronds de flan. En effet, depuis l’Antiquité et jusqu’à récemment, en passant par Strangule-Hiver d’un nommé Jaune Attend, la mollesse qui moleste comme les mots laissés par les Man Brothers K &M sont attribués à 4 891 auteurs – historiens ou histrions – comme à 1 984 001 100 likers et/ou followers, au bas mot. Voir hauts maux. Car OMO érecte US ! Je remercie par la même occasion UNI-le-VERS, notre partenaire en COM/Marketing. Soit dit en palpant… Et maintenant, une ligne d’info banale plus qu’anale. Puisque moins vous rendrait accros, ah, ah ! Bonne soirée. Et, surtout, sortez découverts… Car il reste tant à découvrir… » Nota bene du narrateur : Il reste tant, certes, mais en aurons-nous encore le TEMPS ? Car le vaccin qui nous guérira de l’a-culture crasse n’est pas même à l’étude. Alors : Détrumpe-toi. Décentrons-nous. Quand notre orgueil, seul, tout embarrasse. Haine – hou – terrasse ! Un vieux sujet de dystopie… isn’t it ? 18
DYSTOPIE QUAND TU NOUS TIENS ! By Olivier Issaurat • Pourfendeur de points d’interrogation.
Dystopie humaniste
- Allô ? - Passez-moi le service hydrologie s’il vous plaît. - Ne quittez pas… - Monsieur Tyrolimagoli à l’appareil, je vous écoute. - Je vous appelle pour faire le point au sujet des nappes phréatiques ainsi que le niveau des réserves d’eau. - Il n’y a plus aucun souci, tout est revenu à un niveau acceptable. Nous avons même dépassé les objectifs, et pour certains barrages nous allons organiser des lâchers d’eau. - Je vous remercie pour toutes ces informations. Nous ferons un nouveau point samedi en 15. - Allô ? - Encore moi. - Un problème ? - Non, tout s’est déroulé parfaitement. Pouvez-vous me passer le service agriculture. - Je vous mets en relation tout de suite. - Ici Logomethèque, que puis-je pour vous ? - J’ai besoin d’avoir un retour d’informations sur la production agricole. Pour être précis, le niveau de pesticides dans les sols, par mètre cube de terre, répartie sur une profondeur de 15. - Les valeurs standardisées donc. Sur le premier tiers creusé et sur l’ensemble des territoires nous avons un indice proche de 0, sur le deuxième tiers nous pouvons évaluer la proportion à 0,35 et sur le dernier tiers, nous atteignons tout juste 0,4. - Parfait. Nous sommes largement dans les normes définies lors de la deuxième Co-Médiation. Je vous
remercie pour ces précieuses informations. - C’est encore vous ? - Je ne vous dérange pas ? - Au contraire, j’attendais votre appel. Je suppose que vous souhaitez avoir les services Air-Pur2065 ? - Exactement. - Je vous les passe. - Je suis Triométricable, le responsable d’Air-Pur, si c’est pour un bilan, je vous ai envoyé les comptes-rendus et nous allons vers une amélioration globale. Nous sommes même en deçà des minima pour la pollution à l’ozone et la moyenne des températures sur dix ans est en phase de rétablissement. - Je sais bien, j’ai lu le rapport, mais je tenais à l’entendre de votre bouche. A bientôt pour la onzième Co-Médiation. - Est-ce encore nécessaire ? - Elles sont programmées sur cinquante ans et vous connaissez la législation comme moi. - Il est IMPOSSIBLE de modifier le
calendrier, je sais bien. Je vous laisse, j’ai rendez-vous avec les Teknos gouverneurs des Etats Fédérés pour définir la ligne de politique globale. - J’attendais votre appel, vous voulez le service de gestions des populations, je vous le passe tout de suite. - Monsieur Intégropolos de la SIGEC, j’écoute. - Je souhaiterais savoir où nous en sommes avec les objectifs d’occupation des lieux de vie ? - Nous avons réussi au-delà de toutes nos espérances. - C’est-à-dire ? - Nous nous sommes débarrassés totalement des nuisibles ! - Les nuisibles, vous voulez dire les être humains, n’est-ce pas ? - En effet ! - Excusez-moi, mais je ne voulais pas commettre d’impair avec les dirigeants de la Co-Médiation puisqu’il avait été dit expressément de ne plus utiliser cette désignation. - Maintenant, on peut !
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By Olivier Issaurat • Pourfendeur de points d’interrogation •
Dystopie ministérielle
- Où en sommes-nous avec le problème du bâtiment ? - Monsieur le Ministre, on n’a plus personne pour construire… Le ministre ouvrit de grands yeux ébahis. - Comment ça, on n’a plus personne ? Et nos Portugais et nos Arabes ? - Ils sont partis. - Comment ça partis ? s’étonna le ministre une nouvelle fois. C’est une blague ! - Pas le moins du monde, ils sont partis. - Qui va construire alors ? - C’est bien la question. Il y eut un temps de silence, le ministre voulut se servir un verre d’eau fraîche à la fontaine. - Mais elle est chaude ! - Ah oui, je voulais vous prévenir que nous avons eu une coupure d’électricité. - Qu’est-ce que vous me racontez-là, vous n’allez pas me dire que c’est encore à cause des Arabes ou je ne sais quelle catégorie de travailleurs immigrés ! - Non, là, c’est à cause du manque d’uranium pour les centrales nucléaires et puis aussi à cause des sous-traitants. On ne trouve plus de Biélorusses pour aller prendre des doses de radiation en effectuant la maintenance. - Et les électriciens d’Electricité Libérée ? - Y veulent pas y aller, ça craint trop. - Et ça craint vraiment ? - Au dernier bilan, oui, pas mal ! Et puis, ils préfèrent faire pousser des patates. - Des patates, pourquoi des patates ? - Ça s’échange mieux que de l’électricité ! - Ils sont cons ou quoi ! - A vrai dire, pas tant. D’ailleurs j’ai moi-même un petit carré de terrain derrière le Sénat où je fais pousser des radis.
- Mais avec le prix qu’on vous paye, vous… - Puisqu’on en parle, je préférerais être payé en patates, plutôt qu’en monnaie de singe. Le ministre, outré, faillit s’étouffer avec son verre d’eau. Il en perdit l’équilibre et tomba sur son cul. En se relevant, il s’épousseta à cause de la poussière. - On ne fait plus le ménage dans cette taule ou quoi ! s’énerva le ministre. - Non, on ne le fait plus depuis que les Portugaises sont retournées au Portugal en suivant leurs maris maçons ! - On n’a qu’à demander à la secrétaire ! Elle n’en fout pas une.
- Vous n’avez trouvé rien d’autre pour m’écrire mon discours ! - Non, et c’était le dernier rouleau, j’ai dû me battre avec le ministre de l’Intérieur qui voulait emporter le papier toilette pour chez lui ! - On fera avec. Avez-vous prévenu mon chauffeur. - Oui, il vous attend. - On va prendre la Wingoto, ça fera plus discret auprès des prolétaires. - Nous ne prendrons rien du tout, le chauffeur et vous irez à pied. - Mais… - Il n’y a plus d’essence pour remplir le réservoir. - Et vous ? - Moi, j’y vais à vélo.
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- Elle n’en fout pas une, d’une part parce qu’on a plus d’électricité à cause des coupures et d’autre part, on n’a plus de balais. - Si c’est une blague, elle est de mauvais goût ! - Non, non, tous les balais ont vraiment disparu, ça se raréfie, on n’en trouve plus nulle part. Des aspirateurs, par contre on en a une palanquée. C’est grâce à notre partenariat avec Tout Pour la Maison. D’ailleurs, ils ont fait faillite. - Pour quelle raison ? - Ils ont mal anticipé le marché du balai ! Le ministre regarda sa montre, puis enfila son veston et prit un dossier sur son bureau. Il l’ouvrit pour relire les notes préparées par le secrétaire. 20
- Et bien nous prendrons un vélo aussi. - Il n’y en a pas. Des voitures, on en a toute une palanquée grâce à notre partenariat avec Tout Pour La Circulation, qui a aussi fait faillite. Ils n’ont pas su anticiper l’évolution du marché de la bicyclette. - Nous devrions pouvoir en trouver un quand même ? - J’ai dû négocier avec mon fils pendant des heures pour récupérer le sien. - Mais il a dix ans votre fils. - Oui, mais il a deux vélos. Ça m’a coûté un brin en patates et en radis ! - Mais vous devez avoir l’air con sur un vélo d’enfant. - Pas plus que l’ensemble du gouvernement…
PETITES ANNONCES By Ivan Leprêtre - Ajusteur syllabique.
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Revends croissant au beurre d’occasion. L’une des cornes a été trempatouillée dans le café au lait et mâchouillée légèrement par notre mamie Odette qui l’a oublié une journée et une nuit entière sur la toile cirée de la table de la cuisine, car elle est sujette à certains troubles psychiatriques occasionnant des pertes de mémoire. Le croissant a aussi été un peu léchouillé par Aristote, le chat du voisin de mamie, mais il présente encore bien, car on lui a passé un bon coup d’éponge pour le nettoyer après qu’il soit tombé par terre (un p’tit coup de papatte d’Aristote). La viennoiserie coûte désormais 1,07 euro, elle vous attend impatiente à la résidence des Pivoines de la Charité-sur-Loire. Demandez Mme Odette Dejeux.
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Échange une paire d’antibrouillard de R8 Gordini et un siège baquet en simili-cuir suffocant contre une Belle de jour, mais pas fille à papa et sans dessous flamboyant, juste une petite culotte en coton avec des pandas ou des koalas imprimés. S’il s’agit de sœurs jumelles, je suis preneur aussi.
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Vends veau et vache, de beaux bovins Vendéens, rouge-gorge Géorgiens enjoué, seiche à sépia Norvégienne et geai à plumet déplumé. Le tout empaillé.
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Vends navette Zanzara 3109 type ZXZ, munie d’une direction interstellaire automatique et d’un cérébro-computer I.A. de 500 Yotta-octet de mémoire, contenant toutes les données connues sur les routes galactiques hautement sécurisées. La pilote est une bikarefōōl déclarée au nom de Zååkltl-bīk-bīk dont le permis espace profond est consultable en ligne sur le site féminin sacré dansmaculotte.galac [extrêmement susceptible et ultra-dangeureuse, ne pas chercher à draguer]. Prix : 175 000 000 Crédits Galactiques. Pour répondre : cérébro-cliquez ici
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Recherche 4 beaux gaillards bien costauds et une jolie guenon pour une évasion nocturne au zoo de Saint-Goulou en Bredingue. Nos jumeaux Igor et Grichka ont trouvé le moyen de se faire enfermer dans
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la cage du dos argenté. Ils se sont glissé derrière le soigneur à l’instant précis où il déposait sa brassée de feuilles journalière. Lorsque nous nous sommes aperçu que les gamins étaient de l’autre côté des barreaux, nous avons fait appeler le directeur de l’établissement qui s’est refusé à les faire sortir, prétextant qu’il n’avait pas la certitude que nos enfants soient de la même lignée que nous ! «Regardez, ils sont presque pareils que le gorille !» qu’il nous a dit avec son air goguenard ! Les 4 balèzes sont prévus pour maîtriser le dos argenté et la guenon, c’est pour attirer hors de la cage nos deux ados gonflés de testostérone. Ils sont chauds en ce moment ! Forte récompense en cas de réussite.
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Vends touche F5 d’occasion coloriée au feutre rouge - année 2011 - 26 783 pressions au compteur - état convenable avec légère trace de crotte de nez séchée sur le front gauche - compatible MAC / PC / Minitel / Remington portative. Prix : 999,99 $ pangolin croisé tatou. Répondre à l’hebdromadaire qui transmettra. Manchots s’abstenir (même en implorant des deux mains).
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PETITES ANNONCES By Ivan Leprêtre - Ajusteur syllabique.
Vends une dinette de poupée Corolle 8 pièces vaisselle : verres, assiettes, fourchettes, cuillères, bols et tasses à café (il manque les couteaux), un calendrier 2007 du poète Raoul H. nu dans son potager (un collector) et une chambre à air de Caterpillar 797B avec un corps étranger non identifié à l’intérieur, peut-être un dindon, on l’entend glouglouter de temps à autre. Mais, comment a-til fait pour entrer là-dedans ? Prix pour le lot : 79,95 €. Enlèvement à domicile. Prévoir un camion de déménagement, car la chambre à air fait 4 mètres de hauteur, elle est très encombrante et elle pèse assez lourd.
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Je suis dans l’obligation de me séparer du comte de La Salsepareille pour cause d’évasion fiscale en Suisse (Gonzague ne supporte pas l’altitude et il est allergique aux edelweiss). Mon mari est très affectueux. Malgré ses 94 ans, il a le poil soyeux, l’œil vif, les pommettes et les arcades saillantes. Il nécessite un minimum d’entretien car il est très propre. Le comte mange de tout. Pour le goûter, un thé à la myrtille et 2 nonnettes lui suffisent. Son seul et unique défaut, c’est qu’il pète lorsqu’il éternue, ceci est assez gênant lors des soirées chez l’ambassadeur qui collectionne des fleurs des montagnes. Ne prenez pas contact par téléphone, car notre numéro a été piraté par la boucherie du village, rendez-vous directement au château de Cheverny pour venir chercher le comte et sa chaise roulante. Ne sonnez pas à l’entrée de la propriété, car Nestor, notre
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Image : Willgard Krause ~ Pixabay
fidèle majordome, est désormais sourd comme un pot, donnez plutôt un grand coup de pied dans la grille, ce qui aura pour effet de déclencher toutes les alarmes du château. Comtesse Séraphine de La Salsepareille
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Vends carton contenant 6 flacons de bois bandé Extra Strong, 200 ml, prescrit spécialement aux écrivains, poètes, artistes, designers, compositeurs, pâtamodeleurs, en panne... d’inspiration, particulièrement en ces temps de confinement. Goûts : fraise, banane, fruits de la passion, citron vert, pizza surgelée et moules marinière. Les flacons sont légèrement passés de date depuis le 28 avril 1998, mais c’est encore très efficace, j’ai moi-même fait l’expérience hier soir et ma femme m’a viré de la chambre, car j’ai pété la bibliothèque en voulant la... Euh... Bref, ça marche impec ! Prix à déband... débattre, mais pas en dessous de 235,00 euros quand même
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Vends DeLorean DMC12 de 1985, état impeccable - dernier contrôle technique effectué : avril 2820, dernière vidange : février 1902 (avec de l’élixir du Docteur Létal), 4 pneus entièrement neufs achetés en promo au Karrfouzzkr de Saint-Nazbrook le 32 xargzourg 12712. Juste une petite tache indélébile sur le siège arrière, car mon bébé scrameuche dans l’grougniaffr a vomi un peu dessus. Certificat de circulation n° 314159 265358 du 11 novembre 3456. Prix : 374 999 nouveaux crédits galactiques, à régler directement par digitalotransfer sur mon compte jovien ZeNavi-118-918.
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Formation de pleureuse professionnelle sur 3 jours et une nuit. Jour 1 : aperçu des œuvres de littérature pleurnichardes [analyses des ouvrages « Savoir pleurer comme une madeleine de Proust » et « Des pleurs dans la nuit » du mari d’Higgins Claques].
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Jour 2 : Le Cri Libérateur ! Une séance animée par le professeur Omer Dalors [arrachage de cheveux par poignées, roulades histrioniques et larmes de crocodile]. Nocturne : Sortie en forêt et hurlements avec les loups [trouver sa tessiture optimale dans une frayeur absolue]. Jour 3 : Automatisme lacrymal, gymnastique de la paupière et évaluation des points positifs de la comédie du chagrin. Fin du stage : Présentation et règlement de la douloureuse - c’est à ce moment-là que tu pleures ta mère !
artistiquement décorées de petites centrales nucléaires, surmontées de nuages d’un beau jaune orangé raviront petits et grands... Et pour finir, 6 coquetiers géants pour œufs de poules mutantes de 60 centimètres de circonférence chacun (des collectors). Prix à battre, à rabattre et à débattre (les roubles ne sont plus acceptés depuis 1989). Je profite de cette annonce pour embrasser Mamie Anushka Bogdana et pour lui dire que son dentier est désormais complètement décontaminé ! Babouchka, tu pourras venir le chercher après le déconfinement.
Vends lot Tupperware époque Tchernobyl. Les boîtes gigognes ont fondu les unes dans les autres et les teintes sont plutôt livides. Les moules à gâteaux sont désormais luminescents jour et nuit (très pratiques pour trouver son chemin à la cave). Les assiettes pour bébé,
Aruspice en retraite depuis le mois dernier vend lot d’entrailles de poulets, de cochons d’Inde, de vers tendres et d’échidnés à nez court, environ 230 kilos au total, ainsi que l’ouvrage de référence « La lecture divinatoire pour les nuls ». Retrait directement à mon domicile - 7 pas-
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AltraVita. Vivez une expérience hors du commun ! By Ivan Leprêtre
Vous êtes petite et moche, vous auriez tant rêvé vivre la vie d’Addriāānå Kårembeu ! Vous êtes gros, essoufflé et hypertendu, le parcours de l’athlète Uusāān Bōōlt vous fascine ! Vous êtes con, inculte et vous savez à peine écrire, devenez Raoul H. le poète adulé par toutes les jeunes filles de la Voie lactée. Faites flèche de tout bois, grace à notre programme d’immersion virtutotale AltraVita. Cette année, plutôt que de partir bêtement en vacances sur une plage bondée, devenez Chūbbākaa pendant une existence entière, le héros de l’espace de votre enfance. Il s’agit d’un programme se déroulant au cours d’une nuit de sommeil dans nos locaux sur PūūrėēOnnépacøūchė. À l’instant de l’endormissement, le cérébrocomputer s’empare de votre subconscient et vous projette immédiatement dans le scénario de vie que vous avez choisi. Vous vivrez seconde après seconde, pendant des décennies, une tout autre existence – rien à voir avec le rêve – vous êtes ici dans une virturéalité augmentée. Bon voyage en AltraVita ! Prérequis : parfaite connaissance du Nagalis déstructuré et du Kōōbayyān bivulvaire. Certificat médical et police d’assurance obligatoire. Tarif : 18 000,00 Crédits Galactiques TTC. Vous pouvez sortir à tout moment de votre virtuLife en prononçant le sésame d’échappement « C’est pas du bōulgōōur, j’en veux pas ! ». Néanmoins, les sommes versées ne seront pas remboursées. 23
sage du temps - 29122 Piacenza. Inutile de frapper, je sais que vous êtes derrière la porte...
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Donne saumon keta du Pacifique âgé de 3 ans, car devenu trop grand pour tenir dans la baignoire. Nous ne dormons plus en paix depuis qu’il a fait un bond de 3 mètres hors de l’eau, le projetant à quelques centimètres du compteur jaune et des fils électriques, ma femme a cru qu’il allait finir fumé. Notre inquiétude disparaîtra si nous le savons accepté par des personnes aimantes possédant une grande piscine. Il s’appelle Sushi et il est très affectueux, il saura émouvoir tous les membres de la famille par ses câlins poisseux et ses baisers humides. Pour finir, notre saumon jouera volontiers à chat perché avec le teckel de la maison. Ours à lunettes, à collier, grizzlys et kodiaks s’abstenir.
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Échange cabinet de toilette pour nigloute des glaciers aux yeux ronds - état neuf, car n’ayant servi que 4 jours... Cécîle, ma petite nigloute a été bouffé par le surprenant scrameuche dans l’grougniaffr de ma voisine au sale caractère - contre boîtes de croquettes au Césium 136 goût chlorophylle qui me permettront de réflechir pour émerger des ténèbres, car ici - dans le Haut-Croutou - nous n’avons plus l’électricité depuis le 1er avril.
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Image : Syaibatul Hamdi ~ Pixabay
NOUVELLES DU FRONT
RENTRÉE TRÈS SI !
By Alain Diot - Dépisteur de virgules.
Bon, ben on n’est pas sorti de l’auberge et dans les crânes, çà gamberge. Quand est-ce qu’elle va nous lâcher les baskets, cette vilaine petite bête ? Hein ? Quand est-ce ? Faudrait peut-être penser à lui botter les fesses, à cette emmerderesse qui n’a de cesse que de nous contaminer sans discontinuer jusqu’à faire porter le masque au pays tout entier alors qu’on est bien loin du temps fantasque où, à notre guise, on se déguise pour faire toutes sortes de frasques, même dans la bourrasque. Ben là, va encore falloir qu’on casque ! t dans les lycées, les collèges et les écoles, c’est sûr que çà batifole quand même pendant les cours et dans la cour, et que çà fait problème quand nos chères têtes blondes se dévergondent au bord de l’onde, quand les brunes s’importunent sur la lagune et quand les rousses se troussent dans la cambrousse. Faudrait pas croire qu’elles vont jouer les bonnes poires et se cacher la face éperdue sous ce bout de tissu mal fichu qu’elles sont
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censées se coller sur le nez ! Ah ! C’est sûr, la jeunesse délaisse ces devoirs, ceux du matin et ceux du soir, et çà fait pas rigoler chez les mémés fatiguées et les pépés déglingués qu’on ne peut même plus cajoler. Ah ! Mes aïeux, comme c’est malheureux ! Par ailleurs, en ces temps trop austères où souvent les cœurs se serrent, même s’il n’a pas cassé sa pipe, on l’a mis au rencard, Phi24
lippe, au fond du placard. On nous a refilé Castex super bien réchauffé du cortex. On en reste perplexe, mes beautés, à en perdre nos réflexes, mes bontés ! D’accord, il a l’accent chantant du pays d’Autan, le verbe aisé du haut fonctionnaire avisé, la calvitie avancée de celui qui a beaucoup pensé, mais qu’est ce que çà va changer ? Le corona ne s’en remettra pas ?
LES COINS ET RECOINS DE TOURCOING Qu’est-ce qu’on croit ! Ce n’est pas plus Darmanin qui lui fera passer la main, à ce virus malsain, lui qui ne pourra plus aller le chasser en loucedé dans tous les coins et recoins de Tourcoing.
Et pour nous, les artistes, y’a du nouveau sur la piste ! C’est sûr, c’est Bachelot qu’il nous faut ! Du fin fond de son officine, la Roselyne, on sent bien qu’elle va lui faire la nique satanique à la bestiole qui se gondole, mais il n’est pas certain que la pharmacienne télévisuelle soit la praticienne la plus rebelle pour assurer la dynamique chimérique du monde artistique ! Va falloir qu’elle se bouge le paracétamol, la frivole, au lieu de jouer les fofolles futiles blindées au Lexomil !
ON SE DIT QUE CE MONDE EST FOU Et qu’est-ce qu’on a ri quand on nous a dit que c’était Dupont-Moretti qui allait faire guilli guilli à tous les repris, de justesse et de justice – mais que fait la police ? - et
qu’il allait nous garder les sceaux, des fois que quelques sots mal inspirés cherchent à nous les dérober ! Il va nous faire du guacamole judiciaire, notre bon avocat atrabilaire ? Y’a des coups où on se dit que ce monde est fou quand on voit le roi du barreau faire son numéro, lui le chauve qui sourit si faux, devant la presse qui se presse pour essayer de le mettre à confesse ! Ils se sont perdus, les coups de pied au cul ?!
LA CONTAMINATION SÉVÈRE PERSÉVÈRE Et pendant ce temps là, dans les clusters pervers, la contamination sévère persévère au point que le PSG s’est fait avoir, pauvre poire, par la covid avide qui lui a pourri ses sud-américains pas malins qui sont allés, gagas, faire la java à Ibiza et
même Mbappé - les supporters vitupèrent ! - s’est fait bouffé par le croquemitaine qui l‘a foutu en quatorzaine ! Et depuis, ils ont encore pété les plombs, les affolés du ballon rond avec leurs copains marseillais, ces galégeants qu’ils aiment tant, et les cartons ont rougi à l’envi au cœur du rififi ! C’est que, non mais, le fair-play, à eux, çà leur déplait !! Bon, ben on n’a pas le cul tiré des ronces et les dernières annonces n’ont pas trop de quoi nous rassurer, mais masqué et distancié comme on l’est, avec nos mains bien lavées, et pourquoi pas aussi nos pieds, et même notre corps tout entier, on va bien finir par se tirer de ce bourbier. Y’a pas de raison qu’on soit plus con que ce poison nauséabond ! Non ? ALAIN (vingt cibles) DIOT. Octobre 2020.
Image : Prettysleepy ~ Pixabay
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LABORATOIRE DE RECHERCHES CRÉATIVES