ARCHIVES DE SITQ (IVNHOÉ CAMBRIDGE)
CÉLÉBRONS LA CONSTRUCTION DE MONTRÉAL DES ANNÉES
1880 à nos jours
Par Yasmina El Jamaï , journaliste
Dans le cadre du 375e anniversaire de notre métropole, nous souhaitons rendre hommage aux grands bâtisseurs qui ont façonné Montréal, légué les édifices et les infrastructures que nous côtoyons et les routes que nous empruntons. Dans ce dossier, nous nous penchons particulièrement sur les 135 dernières années de construction à Montréal. Tout cela sans omettre de partager avec vous des anecdotes et des faits méconnus faisant partie intégrante de l’histoire montréalaise de la construction.
Montréal a connu plusieurs phases de croissance et d’accalmie en matière de construction en fonction du contexte local sur les plans économique et socio politique et du climat international ayant prévalu. On ne pourrait passer sous silence la période charnière pour la construction à Montréal débutant dans les années 1880 et finissant en 1930, après la plus grave crise économique du 20e siècle due au krach boursier de 1929 aux États-Unis. Nous passerons également en revue les glorieuses décennies de construction suivantes, sans occulter les années moins fébriles ni oublier les projets d’envergure récents et envisagés à Montréal. CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION
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LA CONSTRUCTION DE MONTRÉAL
Une phase de développement intensive Du milieu du 18e siècle jusqu’au début du 19e siècle, c’est la rue Notre-Dame qui a la cote à Montréal, avec ses résidences bourgeoises, d’autant plus qu’elle abrite les principales institutions de la ville. Montréal ressemble à l’époque à un village provincial de France : murailles, chapelles, couvents, jardins et hôtels particuliers en pierre occupent les lieux. Dans la première moitié du 19e siècle, la ville connaît une croissance économique et démographique importante ; à la suite d’un incendie survenu en 1852 qui a détruit 1 200 maisons, la construction en bois y fut interdite.
1880-1930
MONTRÉAL EN EFFERVESCENCE À l’époque, les commerces sont concentrés le long de la rue Saint-Paul. Dans la zone que nous connaissons actuellement comme le Vieux-Montréal, l’économie est considérée comme la plus importante du Dominion du Canada, et Montréal est sur le point de connaître son âge d’or.
Le New York Life Insurance inauguré en 1889 10
CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION
VD PHOT
Gérard Beaudet, professeur à la Faculté de l’aménagement de l’Université de Montréal, relate que « c’est dans les années 1880 que le statut de métropole de Montréal est confirmé. Les premiers édifices apparaissent dans le Vieux-Montréal, sur la rue Saint-Jacques qui va s’imposer pour devenir en quelque sorte le Wall Street montréalais. Ces édifices comportant de grandes colonnades sont plus costauds et plus somptueux ». Effectivement, le bâti ment New York Life Insurance inauguré en 1889 est de toute beauté. Il s’agit du premier gratte-ciel à avoir été érigé au Canada par une firme d’architectes newyorkais. De plus, la compagnie ferroviaire Canadien Pacifique établit son siège social à Montréal en 1880. Le palais de justice montréalais, construit d’après les plans des architectes Alexander Cowper Hutchison et Henri-Maurice Perrault, est inauguré en 1878, puis agrandi d’un étage et coiffé
LA CONSTRUCTION DE MONTRÉAL
d’une coupole à partir de 1890, sous l’impulsion de l’architecte Maurice Perrault. Une annexe est ajoutée au bâtiment en 1905, au 85, rue Notre-Dame Est. L’édifice actuellement occupé par La Baie, qui avait été construit en 1891 par l’architecte John Pearce Hill pour abriter le magasin Henry Morgan & Company, est également digne de mention. Morgan constitue l’un des premiers grands magasins de Montréal et figure parmi les grandes boutiques pionnières en matière d’exposition de nouveaux produits en vitrine pour en promouvoir la vente. Ces magasins étaient les seuls endroits où les femmes pouvaient se rendre sans être accompagnées. C’est en 1960 que la Compagnie de la Baie d’Hudson achète les magasins Morgan. La particularité de cet édifice : il a été construit à l’extérieur de la principale zone de commerce qui se trouvait alors dans le Vieux-Montréal. En 1872, la place Square Dominion naît et porte son nom jusqu’en 1967 où elle est rebaptisée Place du Canada, puis Square Dorchester à compter de 1987. Elle accueille le prestigieux hôtel Windsor sis dans la rue Peel en 1878. L’inauguration de la nouvelle Gare Windsor, construite sous l’impulsion de la compagnie ferroviaire Canadien Pacifique et sous la gouverne de l’architecte Bruce Price en 1889, renforce aussi le prestige du Square Dominion.
ANDREW DOBROWOLSKYJ
GÉRARD BEAUDET Professeur, Faculté de l’aménagement Université de Montréal
Le magasin Morgan’s (aujourd’hui La Baie) en 1936
ARCHIVES VILLE DE MONTRÉAL VM94-Z173-1 (1936)
ARCHIVES VILLE DE MONTRÉAL CA M001 VM094-Y-1-17-D0065
En outre, l’Hôpital Royal Victoria au style écossais trônant sur l’avenue des Pins est édifié en 1893 en fonction des plans de l’architecte Henry Saxon Snell. Pour témoigner de l’importance grandissante occupée par le secteur du bâtiment au 19e siècle à Montréal, on redore même le blason des professionnels de la construction : en 1896, la première faculté d’architecture du Canada est fondée par l’Université McGill, et l’Association des architectes du Québec voit le jour au cours de la même année. Ces consécrations professionnelles sont survenues six ans après la création de l’Association des architectes du Canada. Quant à la Société canadienne des ingénieurs civils, elle est née en 1887.
La place Square Dominion en 1936 CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION
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LA CONSTRUCTION DE MONTRÉAL
Le développement immobilier se poursuit
Les beaux édifices continuent de modifier le paysage montréalais en lui attribuant une apparence plus moderne. Le superbe bâtiment abritant le Centre d’histoire de Montréal depuis 1983 avait été édifié en 1903 sous l’impulsion des architectes Joseph Perrault et Simon Lesage. Initiale ment, le bâtiment abritait une caserne de pompiers de style néoflamand. Durant cette période faste et prospère pour les bâtisseurs de Montréal, plusieurs inventions utiles arrivent à point nommé, ce qui augmente l’efficacité et la marge de manœuvre des concepteurs de bâtiments. Parmi les nouvelles techniques conçues, mentionnons notamment le coulage du ciment sur une armature d’acier servant à produire du béton armé, de même que l’invention du béton préfabriqué, de la perceuse électrique, du marteau pneumatique, de structures métalliques en acier, de machines économiques pour produire des clous, de scies rotatives ; le transport en commun fait aussi son apparition. 12
CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION
ARCHIVES VILLE DE MONTRÉAL VM94-Z173-1 (1936)
Les architectes, ingénieurs et entrepreneurs généraux sont loin de chômer à Montréal, leurs créations dans les domaines de l’immobilier commercial, institutionnel et résidentiel contribuant largement à l’économie locale, tout en imposant le paysage architectural distingué qui nous est encore familier de nos jours. Par exemple, le plus grand complexe industriel à Montréal de l’époque, soit les ateliers du CN, est un bâtiment d’intérêt patrimonial et architectural construit en 1900 et toujours situé à Pointe-Saint-Charles. Par ailleurs, le recensement de 1901 estime le nombre de travailleurs dans les chantiers de construction à 25 000 personnes, soit 13 % de la population active, ce qui représente un chiffre non négligeable.
Hôtel Ritz-Carlton, rue Sherbrooke Ouest, en 1936
Une perte de l’élan dans le domaine immobilier Montréal a connu une période faste pour le domaine de la construction et de l’immobilier à la fin du 19e siècle. Par exemple, en 1895, seulement 277 permis ont été délivrés, tandis que leur nombre dépassait 1 000 à partir de 1905. À l’inverse, 1913 est l’année qui symbolise une phase de resserrement dans le secteur des bâtiments correspondant à un effondrement du marché foncier et immobilier. En 1915, la valeur des permis de construction plonge. Fort heureusement, certaines usines doivent être construites. Mais force est de constater que l’industrie du bâtiment, en pleine effervescence jusque-là, connaît un net ralentissement surtout sur le plan résidentiel. Les trottoirs sont conçus en béton plutôt qu’en bois. L’acier étant réservé à des fins militaires durant la Première Guerre mondiale, des dalles et des piliers en béton armé remplacent momentanément les structures en acier pour construire quelques bâtiments : l’hôtel de luxe Ritz-Carlton est érigé en 1911-1912. L’entrepreneur Peter Lyall lance la première étape de la construction de l’édifice prestigieux de la compagnie d’assurances Sun Life en 1913 qui s’est achevée en 1933 à la suite de plusieurs agrandissements. À noter qu’avec ses 122 mètres de hauteur, l’édifice Sun Life était le bâtiment le plus élevé de Montréal et le plus grand édifice de l’Empire britannique. Il s’agit de l’un des premiers immeubles de bureaux à se dresser au centre-ville, sur la place antérieurement baptisée Square Dominion. Il continue d’être considéré comme un joyau architectural du centre-ville de Montréal.
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Saviez-vous que… La compagnie d’assurances Sun Life avait installé son premier siège social en 1891 à l’angle des rues Notre-Dame et Saint-Alexis ? L’édifice en question comportant cinq étages a été le tout premier bâtiment à structure métallique et à l’épreuve du feu à Montréal. De plus, le bâtiment était muni d’un ascenseur électrique et de 18 chambres fortes en brique et en fer.
Édifice Sun Life incluant sa première phase d’agrandissement en 1928
FINANCIÈRE SUN LIFE, HÉRITAGE MONTRÉAL
Les années 1920 sous le signe de l’extravagance La fin de la Première Guerre mondiale ne mènera pas à une recrudescence dans le domaine de la construction, d’autant plus que rien n’est à reconstruire dans un Canada épargné par les bombes. C’est seulement en 1920 que le secteur du bâtiment reprend des forces, notamment pour loger la nouvelle vague d’immigrants affluant à la suite de la Grande Guerre de 14-18. À l’époque, 20 000 personnes travaillent dans l’industrie de la construction. Parallèlement, l’électricité entre dans les maisons de 400 municipalités dès 1920. Plus de 4 000 nouveaux permis de construction sont délivrés en 1922, et leur nombre atteint près de 5 000 en 1928. Une euphorie s’empare du secteur des bâtiments. Des édifices plus hauts commencent à être érigés : celui de la Banque Royale de 1926 à 1928, le siège social de la société Bell Canada de 1927 à 1929, les appartements luxueux du Château en 1924-1935, le complexe résidentiel Gleneagles également digne d’un château érigé en 1929 et les somptueux appartements de Trafalgar de style médiéval construits de 1930 à 1931. Pour ne fournir qu’un exemple du caractère somptueux de ces bâtiments, penchons-nous sur le majestueux édifice situé dans la rue Saint-Jacques, dont la construction avait été confiée par la banque la plus importante du Canada à l’agence d’architectes new-yorkaise York & Sawyer. Avec ses 22 étages, ce gratte-ciel d’une grande beauté était le plus élevé de l’Empire britannique, en 1928, ce qui avait d’ailleurs contribué à la prospérité de la Banque Royale. Dans cet édifice qui marquait l’avènement de l’ère des gratte-ciel dans la métropole, plusieurs styles sont harmonieusement combinés, donnant au bâtiment un cachet quasi muséal encore admiré aujourd’hui. Dans ce lieu qui a été le premier siège social de la Banque Royale du Canada fusionnent le style des palais de Florence de la Renaissance, l’art florentin de l’époque médiévale, ainsi que celui de l’Antiquité romaine. 14
CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION
L’édifice renferme actuellement l’espace collaboratif Crew au premier étage, qui a été désigné récemment comme l’un des plus beau café du genre au monde. En 1929, l’agence d’architectes Ross et Macdonald fait ériger l’édifice Dominion Square Building de style gréco-romain et moderne. Au moment de sa construction, c’est le plus vaste immeuble de bureaux du Canada avec une superficie de plus de 50 000 mètres carrés. Selon Gérard Beaudet, « la construction de l’édifice Sun Life et du Dominion Square Building, juste avant la crise de 1929, change la donne dans le domaine de la construction en confirmant le paysage architectural plus somptueux caractéris tique de l’époque. Il en a résulté un transfert du centre des affaires, qui se trouvait au cœur du Vieux-Montréal, vers la place Dominion-Dorchester. D’ailleurs, l’édifice Dominion est le premier bâtiment montréalais à comporter une mixité de fonctions,
LA CONSTRUCTION DE MONTRÉAL
avec sa tour de bureaux et sa galerie marchande ». À noter aussi que cet édifice montréalais est le premier à avoir inclus des escaliers mécaniques en bois.
trop étroit, ne permettait pas d’envisager. Les squares résidentiels deviennent commerciaux, comme cela a été le cas pour le square Dorchester après l’établissement de l’édifice de la Sun Life et du Dominion Square Building. L’artère commerciale de Montréal se déplace également du Vieux-Montréal au centre-ville, et plus particulièrement dans la rue Sainte-Catherine, qui devient la grande rue commerciale de la métropole, alors qu’elle se trouvait auparavant au cœur des grands quartiers bourgeois constitués dès le milieu du 19e siècle. Pour parvenir à cette transformation, les rez-de-chaussée des maisons qui avaient pignon sur rue ont été réaménagés en tant que commerces. L’un des vestiges du caractère résidentiel de la zone est le fait que la cathédrale Christ Church soit située en plein cœur d’une aire commerciale. Le Square Victoria du Beaver Hall, la Place du Frère-André, le Square Phillips et la rue McGill — actuellement nommée Robert-Bourassa — étaient localisés en plein centre du quartier résidentiel de la Newtown, comme on nommait ce district à l’époque. Dans la rue Sainte-Catherine, les grands magasins s’installent, comme Morgan en 1894 et Ogilvy’s en 1896. Au début du 20e siècle, c’est autour de Scroogie, Hamilton et Goodwin de s’établir rue Sainte-Catherine. Quant au vaste magasin à grande surface Eaton, il s’y installe autour de 1925. Gérard Beaudet déplore le fait que la magnifique salle à manger de style Art déco du restaurant du 9e étage d’Eaton basée sur la reproduction de la salle à manger du paquebot Île-de-France ne soit plus accessible depuis la fermeture du Centre Eaton.
« L’édifice Canada Cement en béton armé est le premier bâtiment à fournir un station nement intérieur dans la métropole. Ces édifices des années 1920 créent l’ancrage de ce que va constituer le centre-ville de Montréal des années 1960 », explique l’urbaniste émérite. Il ajoute que l’endroit où se trouve actuellement le centre-ville représentait en 1840 la première banlieue résidentielle de la bourg eoisie anglo protestante et écossaise, en particulier. À partir des années 1890, les gens commencent à s’installer vers Westmount, libérant ainsi de l’espace pour la construction de gratte-ciel, ce que le Vieux-Montréal,
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LA CONSTRUCTION DE MONTRÉAL
Une période de stagnation
Édifice Bell Canada en 1931
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Une timide relance survient dans les années 1920 avec les débuts de la construction de quatre gratte-ciel (édifices Bell, Alfred, de la Banque Royale et de la Sun Life). Mais en 1929, la crise boursière et la Grande Dépression qui s’ensuit viennent suspendre cet élan qui se prolongera au cours de la Seconde Guerre mondiale. « Il ne se passe pas grand-chose sur le plan de la construction à cause de la crise financière ainsi que de la mobilisation générale en faveur de l’économie de guerre », précise M. Beaudet. L’édifice de la Sun Life perd alors la majeure partie de ses locataires en raison de la crise. Il en est de même pour les autres bâtiments. Des pertes d’emplois surviennent aussi, et le chômage touche un tiers de la population active montréalaise. Pour lutter contre cette période sombre pour les travailleurs de la construction, les autorités montréalaises entreprennent de nombreux projets dès 1931, parmi lesquels figure le Jardin botanique. L’oratoire Saint-Joseph connaît plusieurs agrandissements — incluant la construction de la partie inférieure de la basilique — interrompue en 1931, puis reprise en 1937. Dans la même veine, le parc du Mont-Royal subit des travaux d’aménagement cycliques de 1930 à 1938, de même que l’Université de Montréal. Selon M. Beaudet, « à partir de 1942, c’est le plein-emploi; pourtant, les Montréalais ne peuvent rien acheter, car il n’y a pas grand-chose de disponible en raison de la Seconde Guerre mondiale ». Au terme de celle-ci, les premiers centres commerciaux font leur apparition dans la région de Montréal. Parallèlement, la construction résidentielle prend son envol, favorisée par l’accès aux automobiles et par l’exode vers les banlieues. Plusieurs entreprises de construction naissent aussi. « Rien de notable ne se passe dans le secteur de la construction commerciale. C’est en 1957, avec les débuts de la construction de la Place Ville Marie, qu’une nouvelle ère s’annonce dans le domaine de la construction », précise M. Beaudet.
Saviez-vous que… En 2000, la salle à manger du 9e étage du Centre Eaton a été classée comme un monument historique par la ministre de la Culture et des Communications ? Notons que la popularité de la rue Sainte-Catherine est renforcée par la présence du tramway à Montréal depuis 1892, lequel finira par converger vers le centre-ville, permettant ainsi un accès plus facile aux grands magasins de l’artère commerciale. Pour favoriser l’entrée à Montréal, le pont Jacques-Cartier a commencé à être échafaudé à compter de 1924 par la compagnie Dominion Bridge. Sur le plan technologique, la disponibilité de l’électricité, des ascenseurs et du procédé de construction d’édifices au moyen de structures métalliques concourt à favoriser la construction de gratte-ciel dans le nouveau centre-ville de Montréal. INSTITUT D’HISTOIRE DE L’AMÉRIQUE FRANÇAISE, 2005
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CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION
LA CONSTRUCTION DE MONTRÉAL
1950-1960
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La construction de la Place Ville Marie en 1960
MONTRÉAL FAIT L’OBJET DE MÉGALOMANIE « Les premiers gratte-ciel étaient recouverts d’enveloppes en maçonnerie très lourdes. Avec la création de la Place Ville Marie, une innovation se produit : les murs-rideaux, avec leur pellicule préfabriquée en aluminium et leur vitrage, caractérisent désormais les hauts édifices. Ces pellicules sont accrochées sur la structure du bâtiment, ce qui permet également de construire beaucoup plus rapidement qu’auparavant », relate M. Beaudet. « À la fin des années 1950, toute une génération de beaux édifices est érigée, et le boulevard René-Lévesque (auparavant boulevard Dorchester) est agrandi, les autorités anticipant un boom immobilier et craignant une congestion de la circulation automobile. Le boulevard devient alors la principale voie d’accès au centre-ville. On prévoyait aussi que de nouveaux immeubles s’y installeraient et que le boulevard René-Lévesque représenterait pour Montréal l’équivalent de la 5e Avenue de New York », avertit l’urbaniste en souriant. Il poursuit en expliquant que le boom immobilier qui a conduit à la conception de la génération des édifices de la fin des années 1950 et du début des années 1970 a été alimenté par des perspectives démographiques plutôt surréalistes sous la gouverne du maire Jean Drapeau. Par exemple, en 1967, la Ville de Montréal
a déclaré dans une vidéo annonçant ses prévisions pour l’an 2000, que la métropole compterait 7,5 millions d’habitants ! Cette présomption ne se réalisa pas ; toutefois, le centre-ville actuel et l’économie de Montréal ont été pensés et planifiés en fonction de cette expectative de croissance. C’est pourquoi le territoire du centreville de Montréal est progressivement élargi — son périmètre s’étendant de la rue Atwater jusqu’aux rues SaintHubert / Saint-Denis et de l’avenue des Pins au Vieux-Montréal —, et les tours de Montréal sont très éparpillées, le projet immobilier le plus à l’ouest à l’époque étant Westmount Square. Au cours des années 1950, les tramways disparaissent progressivement au profit des autobus. Le pont Champlain est construit en 1957, et la Voie maritime du SaintLaurent est ouverte à la navigation en 1959. De 1955 à 1967, les travaux reprennent en vue d’un agrandissement de l’oratoire Saint-Joseph. Par ailleurs, l’utilisation des murs-rideaux et de la climatisation devient généralisée pour l’édification de gratte-ciel. La Place Ville Marie, dont la construction a été amorcée en 1957 et achevée en 1962, constitue un projet extrêmement ambitieux, d’autant plus que l’impressionnante super ficie de son chantier de plus de 30 000 pieds carrés est supérieure à ce que les analyses de marché pouvaient évaluer, fait remarquer Gérard Beaudet, qui ajoute : « Habillée d’aluminium et de vitre, la tour cruciforme comporte de nombreux défis pour les constructeurs et les architectes. La première difficulté relève de sa position singulière : sous le terrain se trouve la gigan tesque tranchée qui avait été creusée par la compagnie de chemin de fer Canadien CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION
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LA CONSTRUCTION DE MONTRÉAL
L’urbaniste de l’Université de Montréal fait part de l’ingéniosité mise en œuvre à la Place Ville Marie : « Une galerie marchande est bâtie dans la tranchée, laquelle est ensuite reliée au complexe de la Gare Centrale. D’autres réseaux seront graduellement connectés au métro construit dans les années 1960, ainsi qu’avec la Place Bonaventure bâtie de 1964 à 1967. Ces réalisations ont permis de cacher les tranchées et de créer une partie
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du Nord pour construire un tunnel où devait se nicher sa propre gare au centre-ville de Montréal dans les années 1910. L’affront des compagnies ferroviaires concurrentes Grand Tronc et Canadien Pacifique ayant consisté à interdire au Canadien du Nord de bâtir sa gare à leur proximité nous éclaire sur la raison de créer cette tranchée qui avait nécessité plusieurs expropriations et démolitions. En définitive, les grands projets immobiliers qui devaient être construits après la gare ont été abandonnés pour des raisons financières, et la compagnie Canadien du Nord a fini par être acquise par la société gouvernementale Canadien National. La Place Ville Marie a permis de colmater une partie de la tranchée, et ce, après que deux édifices ont rempli cette fonction pour camoufler le gouffre inesthétique : l’hôtel Reine Elizabeth, dont les travaux de construction avaient repris en 1938, et la Gare Centrale CN bâtie à compter de 1943. »
Le maire Jean Drapeau lors de l’inauguration du métro
IVANHOÉ CAMBRIDGE
Saviez-vous que… La Place Ville Marie inaugurée en 1962 demeure le quatrième gratte-ciel le plus haut de Montréal avec ses 43 étages?
Place Bonaventure 18
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Fairmont Le Reine Elizabeth
Édifice Hydro-Québec
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Place des Arts
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du Montréal souterrain, de manière tout à fait improvisée. Avec sa série de gratteciel élégants, Montréal apparaît comme une ville moderne à une époque où le maire Jean Drapeau avait réussi à nous convaincre que notre ville était encore LA grande métropole du Canada. » Si cela n’était plus le cas, Toronto prenant plus de vigueur économique, il demeure que l’exécution de la Place Ville Marie par le même architecte qui concevra la Pyramide du Louvre avait stimulé la création d’autres tours de bureaux. La tour CIBC en 1962, le siège social d’Hydro-Québec la même année et la tour de la Bourse en 1963 constituent certains exemples.
le boulevard Métropolitain, le pont-tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine, le pont de la Concorde, l’échangeur Turcot, l’autoroute Décarie et de nombreuses autres autoroutes et rues sont construits dans les années 1960. Or, plusieurs de ces projets ont précisément vu le jour à partir de 1963, en prévision de l’Exposition universelle de 1967. Dans le contexte de cet événement de grande envergure, le premier ministre de l’époque, Jean Lesage, avait promis de relier Montréal aux provinces avoisinantes, aux autres régions du Québec, de même qu’aux États-Unis. Les activités d’Expo 67 ont été prévues sur l’île Sainte-Hélène, l’île Notre-Dame et l’île Ronde. Le site d’Expo 67 sur l’île Notre-Dame est également en plein chantier, et 847 édifices y sont érigés, y compris 80 pavillons.
Un vent d’optimisme et de modernisme continue de souffler à Montréal : en témoi gne notamment l’audacieux projet urbain de la Gare Centrale du Canadien National (CN) comprenant la conception d’un complexe souterrain. L’architecte en chef du CN, John Schofield, privilégie l’usage de matériaux et de détails modernes. Quant au hall chic, il est conçu par l’architecte montréalais J. Campbell Merrett. Les projets se multiplient, avec l’inau guration de la Place des Arts en 1963, soit un an après celle de la Place Ville Marie. Le métro ouvre ses portes en 1966. L’effervescence dans le domaine de la construction est à son paroxysme, à tel point que le maire Jean Drapeau est considéré jusqu’à nos jours comme le plus grand bâtisseur dans l’histoire de la construction à Montréal. D’ailleurs,
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LES ENTREPRISES LAURENTIEN ÉLECTRIQUE INC.
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MICHEL TOZZI Fondateur et administrateur Laurentien Électrique
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Saviez-vous que… L’Expo 67 a accueilli 50 millions de visiteurs en six mois, ce qui constitue un record mondial?
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Les tours ont poussé comme des champignons dans les années 1960, notamment la tour CIBC en 1962, la Place Bonaventure en 1964, la Place Victoria, la Tour de la Bourse et l’Hôpital général de Montréal en 1965, le 800, boulevard René-Lévesque en 1966, la Place Alexis-Nihon en 1967 et le 500, Place d’Armes en 1968.
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Habitat 67
Michel Tozzi, fondateur de Laurentien Électrique en 1950 et administrateur depuis 2000, a pris part à la concrétisation d’Expo 67, qu’il considère comme « un des plus beaux événements à toucher Montréal qui a, de plus, été soutenu par la majorité des Montréalais et qui a requis les plus gros travaux de construction dans la métropole. La construction du métro et de routes s’est greffée à ce projet d’envergure, et le fait que les travaux majeurs aient été exécutés avant l’ouverture d’Expo 67 a représenté un tour de force ». Il précise que « Laurentien Électrique a été fière de s’occuper des installations électriques dans la tour d’observation en bois d’Expo 67 à l’île Sainte-Hélène ainsi que dans une dizaine de pavillons associés à l’événement et d’être associée à un happening ayant permis de faire connaître et de faire rayonner notre cité dans tous les coins de la planète »
La Tour de la Bourse ou Tour de la Place Victoria à Montréal en 1964
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500, Place d’Armes
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Groupe de Lierre
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Place Alexis-Nihon
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Saviez-vous que…
Les années
1970
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Le Complexe Desjardins est la première tour de bureaux à avoir été conçue et réalisée en parlant la langue de Molière, étant donné que seuls des Canadiens français ont pris part à sa réalisation (architectes, ingénieurs, entrepreneurs généraux) ?
D’AUTRES GRANDS PROJETS ET UNE COOPÉRATIVE RÉSIDENTIELLE À la suite de la fièvre qui s’est emparée du domaine de la construction dans les années 1960, la décennie suivante a été plutôt fructueuse, de nombreux projets connus y ayant vu le jour. « Les travaux du palais de justice, du stade olympique de Montréal et de la résidence des athlètes des Jeux olympiques ont eu lieu durant les années 22
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1970. Mon entreprise a été très occupée à mettre en place des travaux de gros œuvre en matière électrique dans le Complexe Desjardins, ainsi que dans le palais de justice. Il y avait tellement de travaux que des grues étaient présentes dans tous les coins du centre-ville de Montréal. Certes, après Expo 67 et jusque dans les années 1980, les syndicats ont exercé une pression de plus en plus grande pour que les ouvriers sur les chantiers se fédèrent, ce qui a ralenti le rythme des constructions en comparaison avec la décennie précédente », a expliqué M. Tozzi.
LA CONSTRUCTION DE MONTRÉAL
L’édifice multifonctionnel Complexe Desjardins a commencé à être construit à partir de 1972, faisant intervenir la collaboration d’environ 70 professionnels de la construction (architectes, urbanistes, ingénieurs, etc.). Les quatre tours imposantes du Complexe Desjardins comportant de 27 à 40 étages, sa superficie impressionnante de quatre millions de pieds carrés, ses grands puits de lumière et son dôme transparent d’une hauteur de 23 mètres en font un symbole de l’essor des Canadiens français en Amérique du Nord. Bien que le projet fructueux du Complexe Desjardins mérite d’être applaudi, que la construction de l’important Palais des congrès de Montréal ait été lancée en 1977 et que l’autoroute Ville-Marie ait été construite entre 1970 et 1974, ces projets représentent plus l’exception que la règle, les années 1970 ne constituant pas une époque aussi favorable pour le secteur immobilier commercial à Montréal que dans les fastes années 1960. M. Beaudet en livre la raison : « Outre le choc pétrolier de 1973, il y a eu beaucoup de démolitions de bâtiments de l’époque victorienne à Montréal par des propriétaires soucieux de préparer le terrain pour accueillir le boom immobilier à l’infini qui était prévu. Or, après le choc pétrolier, on réalise que Montréal ne sera pas la métropole aussi majeure que l’on croyait dans les années 1960. Certes, même la gare Windsor a failli être démolie à cette époque-là, ayant été sauvée in extremis par des citoyens. En 1973, la Maison Van Horne, une imposante demeure bourgeoise de l’époque victorienne, qui se trouvait rue Sherbrooke, a été rasée pour laisser place à un bâtiment pour bureaux banal ; cela marquera un tournant en faveur de la protection du patrimoine montréalais. »
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Palais des Congrès et environs en 1977
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Complexe Desjardins en 1977
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CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION
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LA CONSTRUCTION DE MONTRÉAL
ARCHIVES JBC MÉDIA
Effectivement, le quartier Milton Parc (actuellement appelé Ghetto McGill) a été le théâtre de tout un militantisme destiné à préserver la richesse patrimoniale de Montréal. Le quartier Milton Parc bâti entre 1875 et 1900 pour les familles bourgeoises était en péril dans les années 1960, le promoteur Concordia Estates Ltd qui avait acquis la majeure partie des immeubles voulant mettre à exécution un immense projet résidentiel et démolir les résidences au préalable. Compte tenu de la résistance véhémente des résidents du quartier dans les années 1970, 255 propriétés seulement ont été rasées pour l’édification de la première partie du complexe La Cité, dont la construction bien plus ambitieuse n’a jamais pu être réalisée. Soutenus par Héritage Montréal, organisme fondé en 1975 par l’architecte Phyllis Lambert, les résidents du quartier Milton Parc finissent par devenir les bénéficiaires du plus grand projet de coopératives d’habitation en Amérique du Nord à exister entre 1979 et 1982. 24
CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION
« Le quartier Milton Parc contient la plus importante coopérative résidentielle du Canada à avoir été créée avec le sauvetage de tout un quartier de la destruction dans le cadre du Projet Cité Concordia », fait remarquer M. Beaudet. De 1957 à 1973, il y a eu beaucoup de démolitions : pour construire le Complexe Desjardins et le pont-tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine, par exemple. « On a aussi démoli 678 logements et déplacé 5 000 personnes pour construire la tour de Radio-Canada en 1963. De plus, 1 877 logements ont été rasés pour la construction des Habitations Jeanne-Mance à la fin des années 1960 et constituer le premier projet de rénovation urbaine où des maisons anciennes d’un quartier insalubre ont laissé place à l’ensemble résidentiel moderne des Habitations Jeanne-Mance. En somme, entre 1957 et 1974, 27 859 logements ont été démolis pour la concrétisation de projets de construction, ce qui équivaut à la taille de la ville de Saint-Hyacinthe », spécifie l’urbaniste. « L’année 1975 correspond à la stagnation de grands projets, de même qu’à une période sombre pour les manufactures, lesquelles ferment leurs portes, en raison de la désindustrialisation et de la délocalisation causée par la mondialisation qui frappent Montréal. La métropole perd de son importance durant les années 1970-1980, tandis que le statut de Toronto en tant que métropole canadienne se confirme. Montréal paie aussi le prix de la grande évasion de résidents et du déménagement d’entreprises vers les banlieues entre la fin des années 1950 et le début des années 1970. Les deux décennies 1970 et 1980 s’annonçant moroses pour Montréal, les autorités décident d’accueillir les Jeux olympiques de 1976 pour stimuler l’économie », explique Gérard Beaudet. Outre les installations, le village olympique est construit, de même que les lieux résidentiels destinés à accueillir les adeptes des Jeux du monde entier. Avec son mât de 176 mètres, ses ascenseurs panoramiques et son immense terrasse sur le toit,
LA CONSTRUCTION DE MONTRÉAL
Stade olympique en 1978
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une sonorisation et un éclairage à la fine pointe de la haute technologie, le Stade olympique de Montréal aux allures futuristes est l’un des plus vastes de la planète. Sa construction a requis 1 100 journées de travail effectuées par 3 000 travailleurs ; 12 000 éléments de béton préfabriqué au Québec sont utilisés pour la structure du stade. Une innovation a été réalisée pour la fixation des éléments fabriqués au moyen de l’ingénieuse coulée en continu de pièces de béton à l’intérieur d’un moule vertical. L’Aéroport international de Mirabel, bâti en seulement cinq années, a été inauguré en 1975, à temps pour accueillir les visiteurs étrangers venus voir les Jeux olympiques d’été de 1976 à Montréal.
Village olympique en 1980
ARCHIVES JBC MÉDIA
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Avenue McGill College WIKIMEDIA COMMONS PAR JEAN GAGNON
Les années
1980 à 1990
LA CONSTRUCTION BAT SON PLEIN La ville de Montréal est en plein chantier à la suite de la récession du début des années 1980. Outre l’inauguration du Centre Sheraton de Montréal en 1982, l’avenue McGill College est élargie et bordée d’arbres pour devenir la place prestigieuse que nous connaissons aujourd’hui. Des îlots entiers de résidences ont progressivement été remplacés par une dizaine de tours de bureaux qui constituent un ensemble immobilier commercial important à Montréal. Parmi les gratte-ciel se dressant sur cette avenue, figure le 1981, avenue McGill College avec ses deux tours de bureaux interreliées de 16 et 20 étages. Cet édifice construit en 1981 et inauguré en 1986 a une superficie de plus de 625 000 pieds carrés. La construction de la tour BNP sur l’avenue McGill a été également amorcée en 1981. Au centre-ville, se dresse aussi l’impressionnante tour de la Banque Nationale bâtie à compter de 1983. Le Complexe Guy-Favreau de style cubiste a aussi été bâti en 1983, et le prestigieux Palais des congrès de six étages est inauguré la même année. Michel Tozzi estime que le domaine de la construction est loin d’être aussi dynamique : « Les années 1980 à 1983 sont marquées par la récession et par un taux d’intérêt très élevé, deux facteurs qui ont ralenti l’ardeur des constructeurs et le désir des investisseurs de lancer des projets dans le domaine de la construction. C’est autour de 1984 à 1986 qu’une résurgence des chantiers est survenue, avec des initiatives pour ériger des édifices en hauteur de toutes sortes, qu’il s’agisse d’hôtels, de tours de bureaux ou de condominiums. » D’ailleurs, la construction 26
CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION
des Promenades de la Cathédrale, qui a nécessité pour la première fois au Canada l’utilisation d’un hélicoptère Sikorsky pour démonter la grue qui était restée au sommet de l’immeuble, est amorcée en 1985. « Dans les années 1980, le recyclage d’anciens magasins et d’entrepôts au VieuxMontréal a permis de donner naissance au superbe Cours Le Royer, dans le contexte de mobilisations citoyennes en faveur du patrimoine architectural », affirme M. Beaudet. Il mentionne également la construction de la Maison Alcan qui est devenue le siège social de Rio Tinto Alcan. Sa préservation a représenté une victoire pour les adeptes de la sauvegarde de la richesse architecturale montréalaise.
LA CONSTRUCTION DE MONTRÉAL
IL A ÉTÉ PRÈS DE 70 ANS À LA TÊTE DE SON ENTREPRISE DE VENTILATION ! Jean-Paul Lessard peut certainement être considéré comme un grand bâtisseur de Montréal. Les débuts modestes de son entreprise fondée en 1949 (JP Lessard Canada), puis son ascension fulgurante et sa longévité à travers les différents cycles de ce secteur, ont fait de lui un véritable phare dans le domaine des systèmes industriels et commerciaux de ventilation, de climatisation et de dépoussiérage.
Complexe Guy-Favreau
ARCHIVES JBC MÉDIA
ARCHIVES JBC MÉDIA PAR DENIS BERNIER
CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION
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135 ANS DE CONSTRUCTION À MONTRÉAL
Tour KPMG
Centre de commerce mondial, vue extérieure et intérieure
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WIKIMEDIA COMMONS PAR MOYOGO
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CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION
BENTAL KENNEDY (CANADA) LP
555, boulevard René-Lévesque Ouest
WIKIMEDIA COMMONS PAR JEAN GAGNON
LA CONSTRUCTION DE MONTRÉAL
Les gratte-ciel rejaillissent de plus belle Plusieurs gratte-ciel se dressent à Montréal dans les années 1985 et 2000, dont la majorité a été construite par le Groupe Magil Construction, aux dires de John Marcovecchio, président et chef de la direction. Il s’agit, entre autres, du 555, boulevard RenéLévesque Ouest, de la Place Montréal Trust, de la tour Scotia, de la Place Air Canada, de la tour KPMG, des Promenades de la Cathédrale, de la tour IBM-Marathon et de la tour McGill College, sans oublier le Centre Bell (ex-Centre Molson). La construction de la Place Canada Trust, édifice de 30 étages enveloppé de verre et de granit, a été finalisée en 1990. La tour IBM-Marathon sise au 1250, boulevard René-Lévesque Ouest, un gratte-ciel de 49 étages au style moderne, est inaugurée en 1992, une semaine avant celle du 1000, rue De La Gauchetière. Cet édifice au style architectural postmoderne compte 51 étages. Il s’agit du plus haut gratte-ciel de Montréal, avec ses 232 mètres, sa hauteur équivalant à celle du mont Royal. Le Centre de commerce mondial regroupe 17 bâtiments, dont certains ont plus de 100 ans. Ce splendide centre est issu d’un projet de rénovation, de restauration et de construction de grande envergure matérialisé avec succès à la suite de travaux effectués de 1988 à 1991, son inauguration s’étant produite l’année suivante. En tant qu’entrepreneur général responsable de ce gratte-ciel, Hervé Pomerleau, le fondateur d’une des plus grandes entreprises de construction de la Belle Province considéré comme l’un des principaux grands bâtisseurs du Québec, avait rivalisé d’ingé niosité. Comment ? En utilisant la technique des coffrages grimpants grâce à laquelle le 1000, rue De La Gauchetière avait été édifié au rythme vertigineux, pour l’époque, de deux étages par semaine.
JBC MÉDIA PAR DENIS BERNIER
JOHN MARCOVECCHIO Président et chef de la direction Groupe Magil Construction
520, rue Isidore-Dagenais, Saint-Roch-de-l’Achigan (Québec) J0K 3H0 Téléphone : 450 581-3323
www.structuresuniverselles.ca CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION
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LA CONSTRUCTION DE MONTRÉAL
Le patrimoine au cœur de la construction « À compter du début des années 1990, un renouveau se produit dans le domaine de la construction montréalaise. Beaucoup de projets ont une dimension patrimoniale, les efforts de préservation d’Héritage Montréal se faisant sentir, avec notamment l’inauguration du Vieux-Port en 1992, à la suite d’une bataille de 17 ans pour la sauvegarde de ce quartier avec ses anciens édifices. Les premiers projets immobiliers résidentiels s’étendent le long du canal Lachine, fermé à la navigation en 1970, qui deviendra une aire vouée à la navigation de plaisance à partir de 2002. Un projet exceptionnel et de grande envergure se concrétise avec la création du Centre de commerce mondial, intégrant six façades de bâtiments et ayant été inauguré au début des années 1990. Le célèbre atrium du splendide immeuble est alors construit en chevauchement de la ruelle des Fortifications, qui avait été cédée au promoteur du projet par la Ville de Montréal. C’est ce qui a permis la réalisation du Quartier international, lequel crée un lien entre le Square Victoria et le Vieux-Montréal et permet de colmater une partie supplémentaire de la tranchée qui avait été construite par le Canadien National. À l’ouest du Vieux-Montréal, de nouveaux édifices font leur apparition, consolidant ainsi les abords est-ouest du Vieux-Montréal », narre Gérard Beaudet. « Dans les années 1990, le gouvernement lance des projets imposants pour agrandir plusieurs hôpitaux. De 1984 à 1990, plusieurs cégeps et écoles secondaires sont également construits », relate M. Tozzi. D’autres travaux majeurs sont entrepris : la tour KPMG est inaugurée en 1987, et la construction impressionnante du Casino de Montréal est lancée en 1993. En plus de l’acquisition et de terrains, ce projet massif a inclus des travaux de rénovation et de réaménagement majeurs et a fait intervenir l’ingéniosité de nombreux intervenants, comme les architectes René Meknès, Boudros et Pratte, Provencher Roy, Jodoin Lamarre Pratte et associés et du Groupe ARCOP. L’École des hautes études commerciales, avec son bâtiment esthétique distinctif, a été construite de 1993 à 1996. À partir de 1995, le Jardin botanique de Montréal a été réalisé sous l’impulsion de la Ville de Montréal, et l’École de technologie supérieure a été édifiée la même année. Les années 1990 sont de toute évidence marquées par la construction de projets institutionnels à Montréal.
Casino de Montréal 30
CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION
STÉPHANE GROLEAU
Tour IBM-Marathon
Place Canada Trust
JBC MÉDIA PAR DENIS BERNIER
ARCHIVES JBC MÉDIA
LA CONSTRUCTION DE MONTRÉAL
Saviez-vous que… Le Centre d’archéologie de Pointe-à-Callière a été réalisé en 1990? Et que le rang de plus haut gratte-ciel de Montréal est partagé par le 1000, rue De La Gauchetière ainsi que la tour IBM-Marathon (1250, boulevard René-Lévesque Ouest), les deux édifices se trouvant à 232 mètres du niveau de la mer ? Il demeure que le premier édifice mesure 10 mètres de plus que le second. Quant au 1000, rue De La Gauchetière, il a requis 9 000 tonnes d’acier de structures, soit la même quantité d’acier qui avait été utilisée pour construire la tour Eiffel.
Musée Pointe-à-Callière
WIKIMEDIA COMMONS PAR JEAN GAGNON
HEC Montréal
1000 De La Gauchetière
ARCHIVES JBC MÉDIA
JBC MÉDIA PAR DENIS BERNIER
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135 ANS DE CONSTRUCTION À MONTRÉAL
De
2000 à nos jours
Le secteur de la construction adopte de nouvelles pratiques Compte tenu d’une sensibilisation impor tante à l’égard des enjeux climatiques, les constructeurs souhaitent édifier des bâtiments moins friands en énergie, plus performants et bâtis au moyen de matériaux plus sains. À titre d’exemple, le 1250, boulevard René-Lévesque Ouest a réduit sa production de gaz à effet de serre de 20 % entre 2008 et 2012. Dans la même veine, le système d’évaluation mondial pour les bâtiments durables en vigueur dans 132 pays, le Leadership in Energy and Environmental Design (LEED), est favorisé depuis 2002 par le Conseil du bâtiment durable du Canada (CBDCa), en vue d’une redéfinition des bâtiments davantage axée sur le développement durable. La construction de 2010 à 2011 32
CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION
de la Maison du développement durable, un bâtiment écologique, confirme le tournant écoresponsable qui a modifié les pratiques de construction à Montréal. Gérard Beaudet fait aussi remarquer que « c’est depuis les années 2000 que les tours de bureaux des années 1960 sont adaptées aux technologies de l’information et de la communication. On voit Ivanhoé Cambridge effectuer de gros travaux à la Place Ville Marie pour qu’elle soit conforme en matière de logistique et de câblage. Les bâtiments doivent répondre aux attentes sur le plan de la connectivité sans fil à l’Internet. Toute une mise à niveau de bâtiments plus anciens a lieu, notamment en vue d’une meilleure consommation énergétique ». John Marcovecchio, qui chapeaute le Groupe Magil Construction, est un ingénieur en structure issu de l’Université Concordia qui a été témoin de l’étendue des transformations des méthodes de construction à Montréal au fur et à mesure de sa carrière. « Lorsque j’ai commencé à travailler en 1987 comme ingénieur de chantier, je profitais déjà des avancées technologiques existant à partir de 1880 : au lieu de creuser des trous à la main, les travailleurs de la construction pouvaient recourir à de la machinerie à vapeur et à corde et profiter de l’invention de la pression hydraulique. C’est à la suite de la Seconde Guerre mondiale que la puissance de la technologie a été exploitée. Avec l’arrivée du télécopieur, de l’Internet, du courriel et du cellulaire, nous avons eu la possibilité de régler
LA CONSTRUCTION DE MONTRÉAL
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Tour des Canadiens
Saviez-vous que… BËIQUE LEGAULT THUOT ARCHITECTES
Le premier bâtiment commercial à avoir obtenu la certification « LEED platine nouvelle construction » à Montréal et au Québec est la Maison du développement durable ?
des problèmes de plus en plus rapidement, de sorte que nous pouvons aujourd’hui les corriger immédiatement sur le chantier. Au début de ma carrière, nous venions de commencer à travailler avec le télé copieur, et il nous fallait plusieurs journées pour remédier aux difficultés qui se présentaient », mentionne-t-il. M. Marcovecchio cite aussi les grands développements technologiques des 30 à 40 dernières années : « Grâce à des équipements plus imposants et plus puissants comme les grues à tour, les méthodes de travail évoluent également. Les matériaux réinventés comme le béton, l’acier et la maçonnerie deviennent aussi plus forts et plus durables au fil des ans. Ces innovations continues permettent d’obtenir des produits de construction de meilleure qualité. »
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LA CONSTRUCTION DE MONTRÉAL
Centre CDP Capital 34
CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION
STÉPHAN POULIN
LA CONSTRUCTION DE MONTRÉAL
Le chef d’entreprise doté de 30 ans d’expérience dans le domaine de la construction atteste d’une évolution constante qui a conduit à une nouvelle génération d’outils informatiques connus sous la dénomination Building Information Model (BIM). Outre l’avantage de mettre en commun les travaux de conception des ingénieurs et des architectes, ce nouveau processus informatique permet de modéliser et de concevoir des ouvrages d’architecture et de génie civil. CHUM
Tout comme bien des entreprises montréalaises en construction, le Groupe Magil Construction tire profit du BIM. « Aujour d’hui, avec la modélisation BIM inventée au cours des 15 dernières années, on peut visualiser les projets en 3D, tandis que dans les années 1990, nous employions la méthode du Fast Track consistant à amorcer la construction avant l’obtention de projets finaux, afin de prendre de l’avance. Les plans arrivaient alors juste à temps. Avec la nouvelle technologie du BIM, toutes les étapes sont intégrées dans des modèles 3D sur ordinateur, et nous pouvons gérer le tout virtuellement, avant même de procéder à la construction. Cela nous permet de nous rendre compte de certains problèmes au moment de la conceptualisation des projets. Notre entreprise l’utilise depuis les quatre dernières années. Actuellement, nous l’employons en vue de la construction de l’Institut de cardiologie de Montréal qui
POMERLEAU
sera amorcée vers la fin de l’année. Le BIM représente le présent et l’avenir en matière de construction à Montréal, et nous envisageons de l’utiliser pour tous nos projets. »
Un renouveau de la construction commerciale Les années de 2000 à nos jours incarnent généralement une phase immobilière caractérisée par une renaissance. Par exemple, en 2002, le Centre CDP Capital, gratte-ciel horizontal qui a considérablement contribué à la revitalisation du secteur environnant, accueille ses premiers employés. Si l’on exclut les années qui ont suivi la crise financière internationale de 2008, lesquelles avaient causé un net ralentissement dans le secteur de la construction commerciale, un renouveau se fait généralement sentir. Le Quartier des spectacles commence à être construit en 2007, et les aménagements se poursuivent graduellement malgré la débâcle financière. À Montréal, les projets institutionnels ont la cote. À cet égard, M. Beaudet fait allusion à l’agrandissement du campus de l’Université de Montréal et de l’Université Concordia, ainsi qu’aux deux centres hospitaliers universitaires (CHUM et COSUM), lesquels illustrent l’envergure des projets particulièrement dans le domaine institutionnel. « Depuis les années 2000, les grands chantiers abondent dans le domaine public : l’échangeur de l’avenue du Parc/des Pins est reconstruit; un boulevard urbain est constitué là où se trouvait l’autoroute Bonaventure. On est en train de faire disparaître une section de la tranchée du Canadien National autour de la station de métro Champ-de-Mars. »
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L’Avenue
LA CONSTRUCTION DE MONTRÉAL
Des bâtiments désormais multifonctionnels Dans les années 2010, une relance de l’économie montréalaise survient, et des complexes multifonctionnels, des bureaux, des logements et des hôtels sont construits. La polyvalence des immeubles commerciaux consistant à regrouper bureaux, espaces résidentiels et commerciaux et chambres d’hôtel sous un même toit est d’ailleurs privilégiée.
LEMAY
Comme en attestent les nouvelles tours qui s’élèvent dans le ciel au centre-ville de Montréal, surtout dans les environs du Centre Bell et de la gare Windsor, le secteur de la construction commerciale se porte à merveille. À Montréal, il suffit de lever la tête pour voir se dresser l’Avenue, la tour Deloitte, l’hôtel Holiday Inn, le YUL, la tour Aimia /Altoria, la Maison Manuvie, le YOO , pour ne mentionner que ceux-là. Parmi les nombreux projets actuellement en gestation qui donneront encore plus de cachet au centre-ville montréalais et à ses environs, citons la Tour des Canadiens II, le Roccabella II, le YUL II, Icône Condos Tour René-Lévesque, Laurent & Clark, C-loft 2 et Le Drummond, le StanBrooke, le 400 Dowd, les Bassins Quai IV, la phase 4 de Lowney sur Ville, l’îlot Balmoral, le Quadrilatère de la Montagne et le Humaniti. Un réamé nagement majeur de la rue Sainte-Catherine est aussi prévu au cours des prochaines années. Humaniti
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Gérard Beaudet considère le paysage architectural de Montréal actuel globalement séduisant : « Montréal est au diapason des grandes métropoles américaines, et nos architectes et entrepreneurs généraux suivent les mêmes tendances. Néanmoins, il y a eu des ratés comme dans le cas du projet Griffintown qui se caractérise par une accumulation de projets immobiliers, mais qui ne constitue pas un projet urbain comme tel, dans la mesure où les services collectifs et les parcs y sont presque absents. La Ville n’a pas assumé de leadership, et la dimension collective du projet a été négligée. Je déplore que la Ville ait de la difficulté à assumer une véritable direction en matière de développement urbain et qu’elle se contente trop d’accompagner les promoteurs immobiliers. » Par ailleurs, l’urbaniste considère qu’il faut redoubler d’efforts pour assumer la richesse patrimoniale montréalaise, des bâtiments anciens étant négligés, démolis ou incendiés et des projets comme le Silo élévateur no 5 étant encore en suspens. Cela ne l’empêche pas de féliciter les instigateurs du Montréal souterrain, la ville intérieure la plus importante à l’échelle internationale au chapitre de la dimension. Tous les bâtisseurs de Montréal, d’hier à aujourd’hui, ont réalisé l’exploit de construire des bâtiments dont l’aspect distinctif contribue à sa renommée à l’échelle internationale, attire des étudiants et des touristes venus des quatre coins de la planète et des innovateurs qui construisent la métropole intelligente de demain. Merci à tous ceux qui ont contribué de loin ou de près à faire rayonner notre ville localement et à l’échelle internationale.
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