Champions de la construction volume 4 - numéro 3

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Volume 44 –– Numéro Numéro 33 Volume

125 ans

d’architecture et de construction au Québec

la toiture d’hier à aujourd’hui Protéger les bâtiments et les biens

PP 41614528



JBC MÉDIA PAR alain lambert

MOT DE LA RÉDACTION

Nathalie Savaria

Construire ou l’art de créer une ville C’est la mémoire qui fait toute la profondeur de l’homme, disait l’écrivain français Charles Péguy. Pour nous, cette mémoire s’inscrit entre autres dans les bâtiments. Du magasinentrepôt au complexe commercial en passant par les usines et les gratte-ciel en verre, ces bâtiments, liés étroitement à notre histoire économique, sociale et culturelle, enrichissent notre patrimoine architectural collectif. C’est dans cet esprit que nous consacrons un grand dossier spécial aux bâtiments de même qu’aux architectes et aux maîtres d’œuvre qui ont contribué à modeler le paysage urbain de Montréal et de la capitale nationale, ainsi que des villes québécoises depuis la fin du XIXe siècle. Au fil de pages magnifiquement illustrées, la journaliste Suzanne Gagné nous fait découvrir des bâtiments, grands et petits, qui sont le reflet d’un usage, d’une époque et d’un style. Certains parmi eux se démarquent par leur silhouette et signent la personnalité d’une ville. Le Château Frontenac, à Québec, et la Place Ville Marie, à Montréal, figurent parmi ces immeubles d’exception. Dans notre second dossier, toujours sur le thème de l’histoire, nous retraçons l’évolution du secteur de la toiture et du métier de couvreur. Nous rendons aussi hommage à une pionnière, Micheline Bonnaud, ancienne directrice générale de l’Association des Maîtres Couvreurs du Québec. Deux couvreurs de renom, Toitures Couture et Toitures Quatre-Saisons, font aussi l’objet d’un reportage promotionnel de qualité. La longévité de ces deux entreprises familiales s’explique notamment par leur capacité à offrir une expertise de pointe et leur faculté à s’adapter aux changements constants. De nombreuses réalisations témoignent de leur réussite. Je vous souhaite une bonne lecture ! Nathalie Savaria Rédactrice en chef et éditrice déléguée

CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION

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Sommaire Volume 4 - numéro 3 Hiver 2015

125 ans w w w. j b c m e d i a . c a Le magazine Champions de la construction commerciale et industrielle est publié par JBC Média inc. 2120, avenue Victoria, bureau 140 Longueuil (Greenfield Park) QC J4V 1M9

d’architecture et de construction au Québec

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Des bâtiments porteurs de notre histoire Par Suzanne Gagné, journaliste

Téléphone  : 450 670-7770 Sans frais  : 1 866 446-3185 Télécopieur  : 450 670-7771

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info@jbcmedia.ca

Montréal Au cœur de l’immobilier commercial

20 Québec

PRÉSIDENT ET éditeur  Jacques Boisvert

Une architecture au charme distinctif

RÉDACTRICE EN CHEF ET ÉDITRICE DÉLÉGUÉE  Nathalie Savaria Équipe de rédaction  Céline Bouchard, Suzanne Gagné, Alexandre Lampron, Annie Saint-Pierre et Nathalie Savaria

25 Les bâtisseurs de nos régions

Révision Anne-Marie Trudel correction d’épreuves Christine Barozzi et Catherine Faucher directrice artistique­ Carole Bordeleau infographiste  Sandrina Villeneuve publicité Montréal Najat El Manir, directrice des ventes Maude Lafleur, conseillère en publicité Edith Lajoie, conseillère en publicité

dossier spécial

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Québec Madeleine Blain, conseillère en publicité

La toiture d’hier à aujourd’hui Protéger les bâtiments et les biens

418 317-0669

Par Suzanne Gagné, journaliste

Responsable de la capitale nationale et des régions

ADMINISTRATION  Catherine Faucher, adjointe au président et directrice des opérations

Reportage promotionnel

33 Toitures Couture :

photo en page couverture  © Archives Ville de Montréal VM94-A129-002

bien en selle pour une autre génération

photographes Denis Bernier, Alain Lambert, Denis Lemelin et France Quirion

Par Céline Bouchard et Alexandre Lampron

envoi de poste — publications  Convention no PP 41614528

49 Micheline Bonnaud

adresse de retour  2120, avenue Victoria, bureau 140 Longueuil (Greenfield Park) QC J4V 1M9

Un quart de siècle au service des couvreurs Par Suzanne Gagné, journaliste

abonnements  www.jbcmedia.ca Dépôts légaux — Bibliothèque et Archives Canada et Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2011.

Reportage promotionnel

53 Toitures Quatre-Saisons

Toute demande de reproduction doit être adressée par écrit à l’éditeur. Si elle est acceptée, elle doit indiquer clairement la source de la façon suivante : Tiré du magazine Champions de la construction commerciale et industrielle. Le nom de l’auteur et / ou du photographe doit également apparaître.

Une affaire de famille et de passion Par Annie Saint-Pierre

ISSN 1927-5765

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Nouvelles des champions

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CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION


125 ans

d’architecture et de construction au Québec

Des bâtiments porteurs de notre histoire

archives ville de Montréal R3600-2_800-1964-003

Par Suzanne Gagné, journaliste

Architectes, constructeurs, promoteurs et financiers travaillent ensemble pour bâtir un environnement de qualité, adapté au mode de vie des citoyens de chaque époque. Nous vous offrons dans ce dossier un survol de leurs principales réalisations à Montréal, à Québec et en région au cours des 125 dernières années.

La tour de la Bourse ou tour de la place Victoria à Montréal CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION

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Une vue nocturne de la Place Ville Marie 6

CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION


125 ans

d’architecture et de construction au Québec

Montréal Au cœur de l’ immobilier commercial En 1890, le Montréal immobilier est en pleine effervescence. Après la période des maisons-magasins, puis des magasins-entrepôts, l’activité économique fleurit dans la métropole financière et commerciale du Canada ; peu à peu, on y voit émerger des entreprises d’envergure. Il faut dire également que les bâtisseurs baignent dans une ère d’innovation qui leur permet d’imaginer ce qui aurait été impensable quelques décennies plus tôt. En effet, la disponibilité récente du béton armé, du béton préfabriqué, des matériaux incombustibles et, surtout, de l’ascenseur déclenche une petite révolution dans le milieu du bâtiment et ouvre notamment la porte à la construction d’édifices en hauteur.

les prix du Québec 2012

« À cette époque, on voit s’ériger des immeubles de bureaux comme celui de la New York Life, à la Place d’Armes, rappelle Paul-André Linteau, historien. Construit en 1887, c’était l’un des premiers gratteciel montréalais. » La rue Saint-Jacques est alors au cœur de Montréal. Outre l’immeuble de la New York Life, on bâtit aussi à cette époque le nouvel hôtel de ville, le magasin Morgan ainsi que le premier siège social de la Sun Life Insurance Company, rue Notre-Dame. Paul-André Linteau Professeur Département d’histoire UQAM

La New York Life Insurance

Le magasin Henry Morgan en 1936

sun life

archives ville de Montréal VM94-Z-66 (1936)

archives ville de Montréal VM94-Ac779-004

archives ville de Montréal VM94-a129

Les architectes qui façonnent alors Montréal et Québec proviennent avant tout de l’Angleterre et des États-Unis. En 1890, l’Association des architectes du Canada est donc mise sur pied, notamment pour favoriser les architectes locaux. Cette nouvelle association voit le jour trois ans après la création de la Société canadienne des ingénieurs civils et sept ans avant celle de la Builders’ Exchange.

L’Édifice Sun Life CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION

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archives ville de Montréal VM94-A170-025

Le magasin Birks au square Philips

Une révolution administrative À cette époque, le capital commercial est investi dans l’immobilier. « Beaucoup de grands marchands ont investi leurs surplus dans l’immobilier, ce qui permettait entre autres de garantir les prêts commerciaux, explique M. Linteau. La Bourse ne démarre qu’en 1874, avec peu de titres. Il n’y avait donc pas beaucoup d’occasions d’investissements. Par exemple, les commerçants faisaient parfois bâtir un magasinentrepôt pour leurs besoins et louaient les locaux supplémentaires. » Au début du XXe siècle, on voit apparaître un capital immobilier distinct, notamment avec des syndicats financiers qui se constituent pour construire des tours de bureaux. Le quartier situé à l’est de la côte du Beaver Hall est alors surnommé Paper Hill en raison des nombreux imprimeurs qui y ont fait bâtir leur immeuble. Par ailleurs, en 1902, s’achève la construction de l’impressionnant siège social de la compagnie de chemin de fer Grand Tronc. Plus de 500 employés et cadres y travaillent. L’édifice est conçu par un architecte de Buffalo, Richard A. Waite, et construit par l’entrepreneur Peter Lyall, cofondateur de la Builders’ Exchange. Le chauffage central à vapeur et l’éclairage électrique en font un des immeubles les plus modernes de la ville. La rue Sainte-Catherine devient aussi peu à peu la plus importante artère commerciale de Montréal, avec les magasins Birks et Morgan au square Philips, auxquels s’ajoute plus tard le magasin Eaton, conçu par la firme Ross & Macdonald et réalisé par l’entrepreneur Anglin Norcross Ltd. En 1912, on construit également le luxueux hôtel Ritz-Carlton, surnommé « La grande dame de la rue Sherbrooke », au coût de 3 M$. En outre, le début du XXe siècle est marqué par une véritable révolution administrative : les grandes entreprises se développent, elles ont désormais besoin d’équipes de gestion. Les banques font aussi construire des succursales à mesure que la ville s’étale. L’immobilier a le vent dans les voiles, et plusieurs architectes font leur marque, comme la firme Ross & Macdonald, qui conçoit notamment les plans du Dominion Square Building, le premier édifice de bureaux de style contemporain à Montréal, avec ses stationnements souterrains à quatre niveaux, son aire commerciale au rez-de-chaussée, ses escaliers mécaniques en bois et ses ascenseurs. Mentionnons aussi un architecte américain, Ernest Isbell Barott, qui signe pour sa part les plans de plusieurs édifices de bureaux de Bell, dont le siège social de la côte du Beaver Hall, 8

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archives ville de Montréal VM94-Z174-1 (1936)

wikimedia commons par jeangagnon

Le siège social de la compagnie de chemin de fer Grand Tronc

Le Dominion Square Building en 1936

pour lequel il s’inspire de l’architecture Art déco. L’entrepreneur affecté à la construction de cet édifice est George Fuller, qui bâtit aussi le Dominion Square et l’édifice de la Banque Royale. Du côté des entrepreneurs canadiensfrançais, on compte Duranceau et Duranceau, qui érige notamment de luxueux immeubles locatifs à Westmount. Alban Janin fonde aussi, au début du siècle, la première entreprise de construction du groupe Janin à Montréal, tandis que Baris Kaplan instaure Kaplan B. Construction. Ces deux entreprises sont toujours actives aujourd’hui. Au chapitre des financiers, bien que plusieurs soient britanniques ou écossais, comme Donald Smith, Herbert Holt ou William Van Horne, l’élite canadiennefrançaise commence son ascension avec les Frédéric-Liguori Béique et Louis-Joseph Forget, de même que Joseph-Marcelin Wilson du côté des marchands et, chez les manufacturiers, Charles-Théodore Viau, qui a notamment créé le quartier Viauville.


L’hôtel Ritz-Carlton, rue Sherbrooke Ouest, en 1936

wikimedia commons par jeangagnon

archives ville de Montréal VM94-Z173-1 (1936)

En 1912, on construit également le luxueux hôtel Ritz-Carlton, surnommé « La grande dame de la rue Sherbrooke », au coût de 3 M$.

L’édifice de la Banque Royale

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Une première crise En 1913, le continent tout entier voit le marché foncier et immobilier s’effondrer. « Au début du XX e siècle, il y a eu une poussée spéculative considérable dans l’immobilier partout en Amérique du Nord, relate Paul-André Linteau. À Montréal, la valeur des terrains s’est écroulée. Ceux qui en avaient acheté n’ont pu les revendre avant plusieurs années, car la Première Guerre mondiale a été suivie d’une crise. C’est seulement au milieu des années 1920 qu’on a pu voir une reprise dans le milieu de la construction. »

Technologie Détection inc. La référence au Québec

Au cours des années 1920, seulement quatre nouveaux gratte-ciel sont construits à Montréal, soit l’édifice de la Banque Royale, l’édifice Aldred, l’édifice Bell Canada et celui de la Sun Life. « Durant cette période, il y a eu une autre montée spéculative dans l’immobilier et à la Bourse, qui s’est soldée par le krach, explique PaulAndré Linteau. L’édifice de la Banque Royale était déjà terminé quand la crise est survenue, mais les autres ont été achevés pendant celle-ci. On n’en a pas mis d’autres en chantier avant la fin de la Seconde Guerre mondiale. »

Pourquoi prendre un risque inutile ? Avant de couper, scier, forer, excaver…

L’édifice Bell Canada en 1931

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CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION

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L’édifice Aldred à droite

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Volume Volume 44 –– Numéro Numéro 22

2014 dEs EntREPREnEURs

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Naissance des banlieues Après la guerre, le baby-boom et la crise du logement mènent à la création de la Société centrale d’hypothèque et de logement (SCHL), qui favorise l’accès à la propriété. « La SCHL a créé un cadre financier favorable à l’expansion de la banlieue, souligne M. Linteau. Tout au long de l’après-guerre, beaucoup de logements ont été construits. » Le gouvernement met aussi en place des programmes pour construire ou rénover plusieurs routes, ce qui favorise l’épanouissement des banlieues et des endroits de villégiature, dont profiteront certaines régions comme les Laurentides. « Au cours des années 1950, l’automobile donne un accès à la liberté totale de déplacement, dit Florence Junca Adenot, professeure associée au Département d’études urbaines et touristiques, à l’UQAM. Elle permet aux gens de s’éloigner des centres urbains denses et d’avoir accès à des terrains moins coûteux pour des fonctions autant résidentielles que commerciales. » Selon elle, cette époque marque l’avènement d’une autre approche d’urbanisme, soit la ségrégation des fonctions : « On a des zones résidentielles, des entreprises dans les parcs industriels et une concentration des commerces dans les centres commerciaux, indique-t-elle. Les institutions, les écoles et les hôpitaux se trouvent dans un autre secteur, et la voiture sert alors de trait d’union entre ces différents pôles. Les villes ont un cœur dense et des fonctions traditionnelles, tout le reste s’étendant comme une pieuvre avec des bras de routes. »

Florence Junca Adenot Professeure associée Département d’études urbaines et touristiques UQAM

Les Jardins Dorval avec l’épicerie Steinberg en arrière-plan en 1954

ivanhoé cambridge

C’est ainsi qu’apparaissent à Montréal les premiers centres commerciaux, comme le Norgate, en 1949, sur le boulevard Décarie, de même que le Village Champlain dans Hochelaga-Maisonneuve en 1953 et les Jardins Dorval en 1954. On assiste également à la montée des promoteurs modernes, comme Sam Steinberg, qui crée en 1952 Ivanhoe Corporation pour bâtir des centres commerciaux dans la région de Montréal, ou encore Marcel Adams, qui fonde les Développements Iberville en 1958. Au début des années 1950, l’explosion de la construction résidentielle favorise aussi la création d’entreprises de construction, telles Broccolini, Désourdy et Magil. Parallèlement, on créé l’École des métiers de la construction pour pallier le manque de main-d’œuvre qualifiée.

Le centre commercial Village Champlain dans HochelagaMaisonneuve

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125 ans Une architecture de calibre mondial

d’architecture et de construction au Québec

« La construction de la Place Ville Marie a été un événement important parce qu’il s’agissait des premiers bureaux de classe A à Montréal, enchaîne Clément Demers, directeur général du Quartier international de Montréal. La Place Ville Marie rivalisait avec des édifices plus anciens, comme celui de la Sun Life ou de l’Aldred, qui n’avaient pas véritablement de stationnements, pas d’ascenseur rapide et dont les structures intérieures encombrantes donnaient peu de flexibilité sur le plan de l’espace. À la Place Ville Marie, on augmentait le ratio de l’espace net utilisable par rapport à l’espace brut construit. On créait aussi beaucoup de bureaux de coins, sans compter la présence d’une plaza au sol et d’une galerie marchande en sous-sol, qui permettaient aux gens de manger sur place, de faire des emplettes, de circuler vers la gare, etc. »

quartier international de montréal

Arrivent alors les années 1960 et la Révolution tranquille. La construction civile et institutionnelle fait rouler une grande partie de l’économie. Désormais, on ne peut plus accorder de contrat à Montréal sans procéder par appel d’offres. De plus, l’adoption en 1968 de la Loi sur les relations de travail dans l’industrie de la construction vient centraliser les négociations et uniformiser les conditions de travail partout au Québec.

En 1962, l’édification de la Place Ville Marie devient la clé de la relance de la construction de bâtiments commerciaux à Montréal. Avec sa tour cruciforme, ses bureaux, ses espaces commerciaux et ses immenses zones souterraines, elle marque également un tournant dans le paysage architectural montréalais et mène au déplacement du cœur même de la ville. « Jusque-là, les sièges sociaux étaient plus nombreux dans le Vieux-Montréal que dans le centre-ville, explique PaulAndré Linteau. La construction de la Place Ville Marie a stimulé celle d’autres immeubles aux alentours, comme la tour CIL, le siège social d’HydroQuébec et la tour de la Banque de commerce, qui a vu la Banque Royale s’installer à la Place Ville Marie et qui a décidé de mettre en chantier son propre édifice au square Dominion. »

archives de sitq (ivanhoé cambridge)

Clément Demers Directeur général Quartier international de Montréal

La construction de la Place Ville Marie constitue un point tournant dans l’immobilier commercial

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Le Palais des congrès

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CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION

wikimedia commons par jeangagnon

wikimedia commons par Maurice HADDAD

La Place Ville Marie wikimedia commons par Idej Elixe

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La Place Alexis-Nihon

Le Westmount Square

Le Complexe Desjardins

cominar


125 ans À partir de ce moment, Montréal voit les architectes les plus réputés au monde y concevoir plusieurs bâtiments prestigieux. « On peut penser par exemple à Moretti et Nervi pour la tour de la Bourse, à Mies van der Rohe pour le Westmount Square et, bien sûr, à Ieoh Ming Pei pour la Place Ville Marie, dit Clément Demers. La ville avait donc l’ambition non seulement de se montrer à la page, mais d’être à l’avant-garde des grandes villes internationales. L’apogée de ce courant a été Expo 67, la plus grande exposition de l’histoire de l’humanité quant au nombre de visiteurs, soit plus de 50 millions d’entrées. »

d’architecture et de construction au Québec

Cette prolifération des tours de bureaux favorise la croissance de constructeurs comme P&R Desjardins Construction, Sani, First Quebec et de promoteurs comme Robert Campeau, avec Campeau Corporation, l’un des plus importants promoteurs du Canada à la fin des années 1970. Puis, au cours de cette décennie, on construit le Palais des congrès et, en 1972, le Complexe Desjardins. C’est l’époque où apparaissent des constructeurs comme Divco et Kingston Byers, ainsi que des promoteurs comme Westcliff.

« En 1961 seulement, il s’est livré quatre millions de pieds carrés de bureaux. C’est l’équivalent de huit tours comme celles de McGill College, en une seule année ! » – Clément Demers

La Place Bonaventure

wikimedia commons par ancien et moderne

À compter du milieu des années 1960, la construction du 800 René-Lévesque Ouest, de la Place Bonaventure, de la Place Alexis-Nihon et du 500 Place d’Armes donne un autre élan à la ville. Montréal a véritablement le vent dans les voiles pour la création de locaux pour bureaux : « En 1961 seulement, il s’est livré quatre millions de pieds carrés de bureaux, lance M. Demers. C’est l’équivalent de huit tours comme celles de McGill College, en une seule année ! Le sommet de cycle le plus important par la suite est survenu en 1976, où l’on a livré près de 3,5 millions de pieds carrés, puis en 1983, avec près de 4 millions de pieds carrés et en 1992, avec environ 2,5 millions de pieds carrés. »

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CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION

Une fois la crise du début des années 1980 passée, on assiste à l’avancée de nombreux autres promoteurs, comme Canderel, le Groupe Alexis Nihon et Olympia & York. De son côté, le constructeur Pomerleau prend de l’expansion et fait ses premiers pas à Montréal. En 1984, la Caisse de dépôt et placement du Québec met sur pied la Société immobilière Trans-Québec. Le groupe Immobilier de la Caisse deviendra en 1997 le premier propriétaire immobilier au Québec et le second au Canada. Selon Clément Demers, la réalisation de l’avenue McGill College et de ses immeubles riverains a façonné l’un des ensembles urbains et immobiliers les plus importants des années 1980 : « Cette opération a permis de regrouper une dizaine d’édifices de 500 000 pi2 dans le même quartier, soutient-il. Pour qu’une opération immobilière ait de l’impact, il faut la présence d’une masse critique importante afin de constituer un environnement autonome et une adresse en soi. Ici, parce qu’il y a eu plusieurs bâtiments, parce que la rue a été élargie et à cause de la vue sur la montagne, McGill College est devenue une adresse prestigieuse. Aussi, il s’agissait d’une collaboration public-privé intéressante : pour la première fois, les riverains acceptaient de payer une taxe volontaire d’amélioration locale pendant 20 ans pour un concept qui sortait de l’ordinaire. La taxe a permis de le bonifier. Nous nous sommes d’ailleurs inspirés d’une telle taxe pour créer un concept de meilleure qualité et générer de la valeur dans le Quartier international de Montréal. »


125 ans

ivanhoé cambridge

Le marché se resserre Les années 1990 s’ouvrent avec la construction de la tour Scotia, du 1000 De La Gauchetière et de la tour IBM Marathon. Cette abondance sera suivie de peu par une descente aux enfers pour le marché immobilier, avec les déboires d’Olympia & York, qui entraîne le marché dans sa chute dès 1992.

Sans titre-2 1

JBC MÉDIA PAR DENIS BERNIER

Le 1000 De La Gauchetière

La tour IBM Marathon aujourd’hui le 1250 RenéLévesque Ouest

d’architecture et de construction au Québec

Par la suite, l’inflation commence à ralentir, ce qui a un impact sur tout le milieu immobilier : « Autrefois, l’inflation pouvait couvrir les erreurs, explique Clément Demers. Si un projet coûtait un peu plus cher que prévu, on pouvait éventuellement se rattraper puisque les baux augmentaient souvent de 5 $ par pied carré tous les cinq ans. Aujourd’hui, les loyers sont presque identiques depuis 25 ans, alors l’immobilier devient une opération beaucoup plus serrée, ce qui réduit la prise de risque. C’est aussi la raison pour laquelle les immeubles ont tendance à être plus petits actuellement. On ne risque pas de revoir de sitôt des immeubles d’un million de pieds carrés… Le contexte a changé : la prudence est de mise, mais il existe aussi une concurrence accrue pour la construction d’immeubles dont les coûts de fonctionnement sont les plus bas possible, un phénomène qui touche tous les professionnels impliqués dans le milieu. » Autre fait marquant : depuis les années 1990, les grandes compagnies d’assurance et les investisseurs institutionnels sont devenus des promoteurs nouveau genre, parmi lesquels figure également la Caisse de dépôt et placement du Québec. Signalons aussi la création des fonds de placement immobilier, comme ceux de Cominar ou du Groupe Alexis Nihon.

2014-11-17 10:54 CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION 17


Reconstruire la ville sur elle-même

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Aujourd’hui, Montréal continue de s’épanouir avec la présence d’immeubles prestigieux comme la Maison du développement durable et le nouveau siège social de la Caisse de dépôt et placement du Québec. « C’est un bâtiment soigné, dont les détails sont très intéressants, commente Nathalie Dion, présidente de l’Ordre des architectes du Québec. Quand cet édifice a été construit, il a permis de redynamiser tout un quartier, comme le Quartier international et le Quartier des spectacles l’ont fait dans leur secteur. »

Le siège social de la Caisse de dépôt et placement du Québec

Quant aux bâtiments du Montréal à venir, ils pourraient être construits dans un type de ville à l’ancienne. En effet, selon Florence Junca Adenot, l’époque actuelle, caractérisée par un vieillissement de la population, du parc immobilier et des infrastructures, pourrait signifier la fin du modèle de l’étalement urbain et venir changer la donne dans le milieu de l’immobilier commercial. « Nous commençons à réintroduire les principes qui valaient autrefois dans le modèle des villes anciennes, exposet-elle. Nous essayons de reconstruire la ville sur elle-même, plus dense, multifonctionnelle, autour des pôles de transport collectif pour mieux utiliser le réseau, en rapprochant les résidents des lieux de commerce et de travail et en recréant des milieux de vie agréables. L’enjeu de l’environnement et des émissions de gaz à effet de serre renforce ce modèle. » 18

CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION

Par ailleurs, selon elle, la poussée des technologies de l’information aura aussi sûrement des répercussions sur le milieu. « Les possibilités de travail et de magasinage à distance auront un impact majeur sur le développement des bâtiments commerciaux, dit-elle. Comme le besoin d’espace de magasins sera moins grand, on utilisera plus de centres d’entreposage et de distribution. Ce genre d’évolution est insidieux et difficile à prévoir. On le constate seulement devant les faits accomplis, mais les entreprises commencent déjà à y réfléchir… »

Bâtir un environnement de qualité Depuis plus d’un siècle, les architectes contribuent à bâtir les villes et villages du Québec non seulement par une qualité esthétique, mais également grâce à une qualité architecturale et, de plus en plus, environnementale. « L’architecture est quelque chose que l’on voit et que l’on vit tous les jours pendant de nombreuses années, dit Nathalie Dion, présidente de l’Ordre des architectes du Québec. Et quand on crée un projet d’architecture, il est important qu’il profite à son environnement. On ne peut pas concevoir une œuvre, surtout dans un milieu urbain, comme un simple objet. L’ensemble de la rue ou du quartier doit en profiter. » Au cours des 25 dernières années, l’évolution de l’architecture a été marquée par l’amélioration des méthodes de construction, par la technologie qui a permis aux architectes de passer de la table à dessin à l’ordinateur, sans oublier les considérations d’économie d’énergie et de développement durable. « On va très loin maintenant, remarque Mme Dion. On n’a qu’à penser à la Maison du développement durable, rue Sainte-Catherine, où l’on vise beaucoup plus haut en matière d’économie d’énergie, de matériaux sains sur le plan écologique, etc. » Par ailleurs, selon elle, l’architecture aurait également un impact direct sur le monde des affaires. « Elle contribue à ajouter une valeur économique, explique-t-elle. Par exemple, un bâtiment de qualité peut être utilisé par une entreprise pour afficher son image

NATHALIE DION Présidente Ordre des architectes du Québec

de marque. On peut penser à la tour BNP, à la tour de la Banque Nationale ou à la tour CIBC. Ce ne sont pas des bâtiments récents, mais on les reconnaît immédiatement. Ce sera la même chose pour la nouvelle tour Deloitte. D’ailleurs, même dans les zones industrielles éloignées du centre-ville, on remarque maintenant le souci d’une architecture de qualité. » Pour l’avenir, elle croit que le développement durable représente un jalon important dans le milieu : « Les démarches entreprises en ce sens vont probablement se répandre plus largement parce que désormais, les donneurs d’ouvrage continuent de réclamer de meilleures performances des bâtiments. Aussi, les gens deviennent de plus en plus exigeants par rapport aux espaces qu’ils habitent dans leur vie et au travail. »


125 ans

d’architecture et de construction au Québec

Les constructeurs : un monde en pleine évolution L’évolution qu’a connue le monde des architectes et des promoteurs n’a pas échappé au milieu des constructeurs, bien sûr. Au cours des 25 dernières années, ce domaine a été frappé de plusieurs changements, y compris une réglementation qui compterait parmi les plus détaillées et les plus sévères sur la planète, selon Luc Martin, ingénieur, vice-président exécutif, Corporation des entrepreneurs généraux du Québec.

Outre ces éléments, on a également assisté à une multiplication des modes de réalisation des projets, passant du projet traditionnel à la gérance de construction, à la gestion de projets, à la conception-construction, aux partenariats public-privé et autres façons de faire.

JBC MÉDIA PAR DENIS BERNIER

« Un autre changement notable découle du fait que l’industrie s’est professionnalisée, ajoute-t-il. Ceux qu’on appelait autrefois les "contracteurs" sont devenus des "entrepreneurs", et ils embauchent maintenant des ingénieurs, des architectes, etc. Les travaux sont aussi de plus en plus complexes, et les chantiers exigent davantage de gestion et de documentation. Les conditions administratives des contrats ont pris beaucoup plus d’importance. En matière de santé et de sécurité, les entrepreneurs se sont pris en main et ont réduit de façon importante le nombre d’accidents et de lésions sur nos chantiers. »

Luc martin Vice-président exécutif Corporation des entrepreneurs généraux du Québec

Bien sûr, le développement durable a également eu un impact majeur sur le travail des constructeurs en resserrant les exigences sur le plan des matériaux et des méthodes de construction.

pomerleau

« L’informatisation a aussi mené à une véritable révolution dans le monde de la conception des ouvrages, soutient Luc Martin. Il existe maintenant des logiciels pour effectuer les calculs, la modélisation et la conception des ouvrages de génie civil et d’architecture. De plus, nous avons assisté à une dégradation de la qualité des plans et devis puisque les plans ne sont pas toujours coordonnés. Toutefois, la troisième génération d’outils informatiques, comme le BIM (Building Information Model), permet maintenant d’intégrer à la fois la conception des ingénieurs et celle des architectes. On l’utilise de plus en plus. »

Laboratoire unique en Amérique du Nord Méthode d’essai normalisée de la résistance dynamique d’arrachement au vent Norme CSA A123.21-14 Laboratoire spécialisé Systèmes d’imperméabilisation Certification LEED®

« des couvertures qui résistent aux tempêtes est-ce possible? »

1.819.477.3775 CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION

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Québec Une architecture au charme distinctif La ville de Québec peut se targuer d’avoir été le lieu d’établissement du premier bâtiment commercial de la province, soit l’Abitation de Champlain, comme on l’appelait à l’époque, sur la Place Royale, en 1608. Ce bâtiment comprenait un logement, mais également un magasin-entrepôt qui servait aux échanges avec les Amérindiens. 20

CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION

La Place Royale en 1843

wikimedia commons par Henry Richard S. Bunnett (1845-1910)

Le Château Frontenac


125 ans

d’architecture et de construction au Québec

« Pendant longtemps, les bâtiments ont continué d’avoir un usage mixte, raconte Martin Dubois, historien en architecture, président de la firme Patri-Arch. Par exemple, les maisons-magasins comprenaient des caveaux au sous-sol où l’on entreposait la marchandise, un magasin au rez-de-chaussée et des habitations à l’étage. Il a fallu attendre la fin du XIXe siècle avant de trouver des bâtiments exclusivement commerciaux, exception faite des marchés publics. » Il souligne qu’à l’époque, le commerce se fait aux abords du port de Québec. « Il y avait beaucoup de magasins-entrepôts dans le port, dit-il. Les marchandises arrivaient toujours par bateau, alors les bâtiments commerciaux se trouvaient tout près des quais et des berges, ce qui a entraîné la création de toutes sortes d’autres fonctions comme les douanes et les banques. On appelait d’ailleurs la rue Saint-Pierre le Wall Street de Québec ! »

martin dubois Président Patri-Arch

À la même époque, la construction de manufactures bat son plein à Québec. Georges-Élie Amyot fonde la célèbre Dominion Corset en 1886, qui devient rapidement le plus gros employeur de la ville et le plus important fabricant de corsets au Canada. En 1931, l’entreprise emploie un millier d’ouvrières ! Le quartier Saint-Roch accueille également beaucoup de manufactures de chaussures, qui remplacent peu à peu l’industrie du bois, en déclin. En fait, au début du XXe siècle, on estime que Québec est l’une des principales villes industrielles du Canada, avec ses quelque 225 manufactures et ateliers.

Des symboles architecturaux

« Du côté commercial, les hommes d’affaires et les commerçants étaient assez avantgardistes au chapitre de l’architecture, note Martin Dubois. C’est souvent par eux que les nouveaux styles architecturaux arrivaient à Québec. Les grands magasins de la rue Saint-Joseph en sont de bons exemples, avec leurs superbes façades ornementées. Le commerce, pour eux, consistait à pouvoir démontrer, autant par l’architecture que par la marchandise qu’ils offraient, qu’ils étaient au goût du jour. »

wikimedia commons par Jean-Chrales gamache

Au XIXe siècle, les magasins-entrepôts appartiennent surtout à des Anglais et à des Écossais qui font le commerce du bois avec l’Angleterre. « Au début du XXe siècle, l’élite canadienne-française commence à monter », précise M. Dubois. Ainsi, de grands magasins comme Laliberté, Paquet, Légaré et Syndicat s’installent dans la basse ville pour faire concurrence aux magasins Holt Renfrew et Simons, installés dans le Vieux-Québec depuis le milieu du XIXe siècle.

simons

wikimedia commons par renaudp10

Par ailleurs, en 1893, la construction du Château Frontenac donne un élan au tourisme dans la Vieille Capitale. Le président de la compagnie Canadien Pacifique, William Van Horne, souhaite alors bâtir « l’hôtel dont on parlera le plus dans le monde ». Construit selon les plans de l’architecte américain Bruce Price, célèbre pour ses gratte-ciel new-yorkais, il s’inspire des châteaux de la Loire et des manoirs écossais.

Le magasin Simons fondé à Québec en 1840

Le commerce de fourrures J.B. Laliberté en 1929 CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION

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Des architectes comme Elzéar Charest, GeorgesÉmile Tanguay ou René-Pamphile Lemay ont été les principaux concepteurs d’immeubles commerciaux au tournant du XXe siècle. M. Dubois ajoute qu’à l’époque, les entreprises utilisaient un style architectural lié à des valeurs bien précises. « Par exemple, à Québec, il y a beaucoup de bâtiments commerciaux inspirés de la Renaissance italienne. Les commerçants associaient l’architecture italienne aux banquiers et aux commerçants florentins et vénitiens, donc à la prospérité. Les banques, de leur côté, avaient recours à une architecture plus classique, d’inspiration grecque et romaine, faisant référence à des valeurs comme la démocratie et la solidité. On cherchait donc à véhiculer un message par l’architecture. » À cet égard, Alphonse Desjardins se démarque déjà par ses caisses populaires, installées dans les campagnes, dans des bâtiments de type résidentiel qui reflètent la notion d’accessibilité. « Au départ, Desjardins avait une philosophie coopérative qui consistait à servir les plus démunis dans les milieux ruraux, raconte M. Dubois. Cela faisait en sorte qu’on adoptait une architecture rurale plus traditionnelle. Ce n’est qu’au cours des années 1960 que l’entreprise a adopté un style axé sur la modernité. »

Un premier gratte-ciel La crise de 1929 sonne l’arrêt de tous les nouveaux chantiers de construction... sauf un : « La construction de l’édifice Price a débuté en 1929, et l’on aurait pu penser qu’avec la crise, elle arrêterait, mais non : l’édifice a été terminé en 1931, précise M. Dubois. Par contre, aucun nouveau chantier privé n’a été lancé à cette époque. »

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CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION

« La construction de l’édifice Price a débuté en 1929, et l’on aurait pu penser qu’avec la crise, elle arrêterait, mais non : l’édifice a été terminé en 1931. Par contre, aucun nouveau chantier privé n’a été lancé à cette époque. » – Martin Dubois ivanhoé Cambridge

Rappelons qu’à ce moment, les Price comptent parmi les plus grands propriétaires de droits forestiers au Québec. Ils ont établi des entreprises à Montmagny, au Saguenay–Lac-Saint-Jean et sur la Côte-du-Sud, mais ils ont choisi d’établir leur siège social à Québec. Situé près du Château Frontenac, ce dernier compte 16 étages et ressemble aux gratte-ciel de style Art déco des grandes entreprises nord-américaines de l’époque, caractérisés par une ouverture sur la rue et une élévation en hauteur par des retraits successifs. L’édifice Price, œuvre des architectes Ross & Macdonald, de Montréal, devient donc le premier gratte-ciel de la ville de Québec et le seul édifice privé d’envergure à être construit pendant la crise.


triovest – les galeries de la capitale

Le centre commercial Place Laurier

Le Méga Parc des Galeries de la Capitale

La banlieue se développe Après la Seconde Guerre mondiale, à Québec comme ailleurs, l’arrivée de l’automobile permet le déploiement des banlieues et la construction des premiers centres commerciaux, comme la Place Sainte-Foy, en 1957, ou les Galeries de la Canardière, l’année suivante. Place Laurier, lors de son ouverture en 1961, est même considérée comme le plus grand centre commercial au Canada ! Ces constructions sont suivies de celles de Place Fleur-de-Lys, en 1963, et des Galeries de la Capitale, en 1981. L’arrivée des centres commerciaux marque toutefois la fermeture définitive des célèbres magasins Paquet et Syndicat. « À cette époque, le domaine manufacturier a aussi connu un déclin, au profit d’une économie basée sur le secteur tertiaire, comme le gouvernement ou les grands assureurs », dit Martin Dubois.

JBC MÉDIA PAR lan lephan

« Tout comme à Montréal, les gouvernements ont alors mis en place des programmes pour faire travailler les chômeurs, explique M. Dubois. Beaucoup de bâtiments publics, comme le Palais Montcalm, des immeubles de bureaux sur la colline Parlementaire ou le Jardin zoologique de Québec, ont été construits pendant la crise pour combler le manque d’emplois dans le secteur privé. » Le Concorde

Les bâtiments commerciaux que l’on construit à compter des années 1960 sont donc d’abord et avant tout des édifices de bureaux, particulièrement sur la colline Parlementaire puisque l’appareil gouvernemental explose avec la Révolution tranquille. Apparaissent alors les grands complexes gouvernementaux, suivis d’hôtels prestigieux comme le Hilton, le Concorde, le Delta Québec et l’Auberge des Gouverneurs,

PubCtrl_ChaCon2015_prod.pdf 1 2014-10-14 16:04:41

CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION

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La Place de la Cité

des immeubles modernes construits en hauteur. « Les fonctions gouvernementales exigent beaucoup de déplacements, et l’activité touristique a pris de l’ampleur à cette époque, ce qui a créé un besoin sur le plan de l’hôtellerie », indique M. Dubois. À compter des années 1950, l’Université Laval, pour sa part, déménage graduellement ses locaux du Vieux-Québec, désormais trop exigus, aux limites de Sainte-Foy et de Sillery, dans un aménagement inspiré des campus américains.

Cominar et assureurs En 1965, l’entrepreneur Jules Dallaire fonde Cominar inc., qui construit des immeubles résidentiels dans la région. En 1973, l’entreprise bâtit aussi le Louisbourg, l’un des premiers immeubles en copropriété divise de la province. Elle réalise aussi plusieurs des projets les plus importants à Québec dans le domaine des immeubles de bureaux, commerciaux et industriels.

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CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION

Le complexe Jules-Dallaire

Au début des années 1980, la compagnie d’assurances l’Industrielle devient l’une des premières entreprises de la province à être un promoteur de projet immobilier, soit le Faubourg Laudance. Plus tard, la SSQ a investi dans le projet Cité Verte et l’a développé. En 1986, Cominar prend de l’expansion et amorce la construction de Place de la Cité, un important complexe commercial et de bureaux multifonctionnel qui compte maintenant au-delà d’un million de pieds carrés. Plus récemment, on voit s’élever les deux tours du complexe Jules-Dallaire, sur le boulevard Laurier, qui comprennent des locaux commerciaux et de bureaux ainsi que des appartements en copropriété. Aujourd’hui, à Québec, les chantiers de construction continuent d’avancer. « Le pôle Lebourgneuf est en effervescence depuis plusieurs années, dit M. Dubois, tout comme le boulevard Laurier, où l’on trouve une importante construction commerciale, et notamment des édifices de bureaux. Il y a ici aussi une fièvre des condos. Par contre, Québec vise une mixité pour éviter de se retrouver avec des secteurs exclusivement à bureaux ou exclusivement résidentiels. Il y a souvent dans les mêmes tours des commerces, des bureaux et même des condos ou des hôtels. » Parmi les immeubles récents les plus intéressants de la ville, Nathalie Dion, présidente de l’Ordre des architectes du Québec, cite notamment le nouveau siège social de La Capitale et l’édifice Glaxo Smith Kline, qui a remporté un prix d’excellence de l’Ordre dans la catégorie des bâtiments commerciaux l’an dernier. « L’intérêt de cet immeuble, explique-t-elle, c’est la façon dont les espaces ont été conçus afin de créer différentes ambiances pour les gens qui y travaillent, ainsi que la présence du bois et de la lumière naturelle. Il y a une stratégie très intéressante sur l’usage du bâtiment, qui a revitalisé tout un quartier. »

cominar

compagnie multiver

pub photo

La Cité Verte


Les bâtisseurs de nos régions

Bibliothèque et Archives Canada

Cette aquarelle représentent les Forges du Saint-Maurice, la première fonderie au Canada

Retracer l’histoire des bâtisseurs commerciaux en région, c’est en grande partie plonger dans notre passé manufacturier et industriel. Nous vous offrons ici un aperçu des personnages et des bâtiments qui ont marqué les débuts de Trois-Rivières, Sherbrooke, l’Outaouais, l’ Abitibi-Témiscamingue et le Saguenay–Lac-Saint-Jean.

Archives du Séminaire de Trois-Rivières

Trois-Rivières La première fonderie au Canada La ville de Trois-Rivières, fondée en 1634, est la deuxième plus ancienne au Canada. Un siècle plus tard, elle entre déjà dans l’ère des bâtiments industriels avec la création des célèbres Forges du Saint-Maurice (dont le roi de France a d’ailleurs déjà été propriétaire !). Il s’agit de la première fonderie au Canada.

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La maison Hart

collection robert parenteau scap

En 1761, Aaron Hart, pourvoyeur de troupes, s’établit à Trois-Rivières avec les troupes britanniques. « Aaron Hart, premier Juif arrivé au Canada, a ouvert un grand magasin d’importation dans la rue des Forges, s’est adonné au commerce de la fourrure, a fait bâtir une distillerie et un hangar à malt près du fleuve, de même qu’une potasserie », indique Daniel Robert, historien au Musée militaire de Trois-Rivières. Vers 1850, une concentration de fabriques artisanales se développe près du port. On y trouve des fonderies, des fabriques d’huile, etc. Les bâtiments de l’industrie du bois font également leur entrée dans le paysage trifluvien, en commençant par des scieries pour la construction navale britannique, suivies de papetières comme la Wayagamack et la Canadian International Paper.

Les papetières comme la Wayagamack ont fait partie du paysage trifluvien pendant longtemps

L’usine Wabasso est devenue à une époque l’un des plus grands fabricants de textile au monde

Collection Patrimoine Trois-Rivières

Au début du XXe siècle, on construit plusieurs fabriques de cuir, de même que des « magasins de nouveautés » comme ceux de A.J. Nadeau, Ph.E. Panneton ou Goldenberg Brothers. Plusieurs bâtiments de fonderie apparaissent aussi dans la ville, tel celui de la Canadian Iron Company.

< L’édifice Ameau en 1930

On bâtit également en 1907 l’usine et les bureaux de la Wabasso, un fabricant de coton réputé, propriété du Britannique Charles-Ross Whitehead. « Cette usine embauchait quelques milliers d’employés, surtout des femmes, souligne M. Robert. Wabasso est ensuite devenu l’un des plus grands fabricants de textile au monde. » En 1929, Trois-Rivières construit aussi son premier « gratte-ciel », l’édifice Ameau, un immeuble de bureaux de 10 étages. Il faudra attendre 1967 avant qu’un second bâtiment en hauteur ne s’érige à Trois-Rivières, soit la Place Royale, une tour de bureaux de 15 étages. CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION

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La ville électrique Les premiers établissements commerciaux de Sherbrooke, un moulin à farine et un moulin à laine, datent de 1802, année de fondation de la ville. L’un des premiers entrepreneurs de Sherbrooke était le Britannique Henry Beckett. « Il s’est installé sur un terrain où il a découvert de l’argile, explique Michel Harnois, directeur général de la Société d’histoire de Sherbrooke. Il fabriquait des briques qui servaient à la construction des premiers bâtiments, dont l’architecture était influencée par les Américains. » En 1852, le premier train donne un essor à l’industrialisation et à la construction d’usines. « Vers 1880, Sherbrooke possédait la plus grande industrie de lainage du Canada, souligne M. Harnois, ce qui a permis à la ville de se développer encore davantage. On retrouvait également ici la Dominion Textile et l’usine d’IngersollRand, qui fabriquait de la machinerie industrielle. »

Justice et côtes levées En 1904, Sherbrooke fait construire un nouveau palais de justice sur trois niveaux. Le rez-de-chaussée et l’étage sont réservés aux très sérieuses questions judiciaires, tandis que les citoyens peuvent s’approvisionner au sous-sol dans les… étals de bouchers !

L’usine de lainage Paton

Fonds Frederick James Sangster La Société d’histoire de Sherbrooke

Sherbrooke

En 1888, une première centrale hydroélectrique sur la rivière Magog permet aux industries de s’éloigner du centreville. En 1908, après quatre référendums, on finit par municipaliser la production de l’électricité. « Sherbrooke se présentait alors comme "la ville électrique", relate M. Harnois. Elle a pu attirer des entrepreneurs et des investisseurs canadiens et étrangers grâce à ses tarifs réduits sur l’électricité. » En 1954, la fondation de l’Université de Sherbrooke donne un nouvel élan économique à la ville. La construction d’un véritable campus aura lieu dans les années 1960.

Abitibi-Témiscamingue

Au cœur de la mine et de la forêt Par la suite, la croissance de la région se fait au rythme de l’industrie minière et du bois. Ainsi, en 1873, Olivier Latour construit un premier moulin à scie au lac Témiscamingue. En 1918, la Riordon Pulp and Paper Company établit la première usine de pâtes de la région, la Kipawa Mill. Peu après, la Noranda Mines Ltd entreprend la construction de la mine Horne sur le bord du lac Osisko, à RouynNoranda. Ces entreprises seront suivies de plusieurs autres. Plus tard, à la faveur des plans Gordon et Vautrin, dans les années 1930, la région reçoit plus de 20 000 colons et se développe à un rythme soutenu, mais qui n’est pas toujours de tout repos ! « Cadillac a été l’une des premières villes au Canada à adopter un plan d’urbanisme dans les années 1950 parce qu’ailleurs, par le passé, de nombreux mineurs étaient arrivés de l’extérieur et avaient bâti leur maison sans autorisation sur les terres de la Couronne et un peu n’importe comment. La nouvelle ville voulait donc planifier son développement et présenter ses intentions d’aménagement », explique Émilie Piché, architecte chez Artcad, et membre du Comité histoire et patrimoine de la ville de Rouyn-Noranda. Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’acier se raréfie pour la construction. Les grandes entreprises minières optent parfois pour le béton, ce qui donne lieu à des réalisations d’architecture industrielle d’exception, comme celles des mines MicMac, East-Malartic et East-Sullivan. 26

CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION

Aujourd’hui encore, certains bâtiments de Rouyn-Noranda affichent un style « boom-town »

Des villes du Far West L’architecture des bâtiments en Abitibi-Témiscamingue rappelle nettement celle des villages de l’Ouest américain, à un point tel qu’en 1923, la Paramount Pictures choisit de tourner à Ville-Marie et au Témiscamingue des scènes du film The Snow Bride, un western du cinéma muet !

manon Sarthou

Dès 1682, la Compagnie du Nord, créée à Montréal, établit un bâtiment pour le poste de traite à Sainte-Anne de Témiscamingue.


125 ans

Outaouais

d’architecture et de construction au Québec

Bois, papier, haches et… allumettes La mise en fonction du marteau à bascule de Philémon Wright, en 1803, marque les débuts de la vie commerciale et industrielle en Outaouais. « Ce système d’engrenage mû par l’eau a été utilisé pour la forge et pour casser la pierre destinée à la construction dans la colonie », indique Michelle Guitard, historienne-conseil.

On trouve aussi dans la région le bâtiment de la Hanson Mills, qui produit des feutres pour la papetière, ainsi que des lainages destinés à ceux qui travaillent dans la forêt. En 1942, l’entrepreneur Ed Brunet, dont la compagnie existe toujours, construit la Hull Iron and Steel. Par ailleurs, le bloc Scott, construit en 1879, est l’un des premiers édifices voués exclusivement au commerce (bureau de poste, magasin général, barbier, tailleur, etc.).

Bien sûr, on ne pourrait passer sous silence le fameux Château Montebello, construit en 1930 à partir de 10 000 billots de cèdre rouge de l’Ouest canadien.

L’un des bâtiments industriels occupé par E.B. Eddy

Parmi les bâtiments récents plus marquants, mentionnons le centre de préservation de Bibliothèque et Archives Canada, des immeubles de bureaux comme les Terrasses de la Chaudière ou la Place du Portage, de même que les complexes hôteliers et récréatifs à proximité du Casino, comme le Hilton Lac-Leamy ou le Ramada Plaza Manoir.

Le Bloc Scott, construit en 1879

Ville de Gatineau

Eddy achète toutes les propriétés des Wright, puis se lance également dans la pâte à papier et la fabrication du papier. « Il fait partie des quatre fabricants les plus importants au Canada avant 1900, souligne Mme Guitard. Son moulin de bisulfite vertical était une première, et son complexe industriel en pierre est unique en Amérique du Nord. »

En Outaouais, plus de 3 000 hommes ont travaillé sept jours par semaine, pendant trois mois, à la construction du Château Montebello

Ville de Gatineau

En 1854, E.B. Eddy, un entrepreneur américain, y installe sa manufacture d’allumettes. « Il partage ensuite le bâtiment avec le fabricant de haches Washburn, qui deviendra la Walters Axe Company, une entreprise d’envergure nord-américaine », explique Mme Guitard.

hôtels fairmont

Le marteau à bascule favorisera l’établissement par Wright du moulin à farine, de la boulangerie ainsi que d’une tannerie pour les besoins du sellier et du cordonnier.

recyclage nouveau genre Les distilleries comptent souvent parmi les premiers bâtiments commerciaux dans différentes villes du Québec, mais elles ne servent pas qu’à fabriquer de la bière ou du whisky… « On réutilisait le malt pour nourrir les animaux, dit Michelle Guitard. La première brasserie des Wright comprenait notamment des auges sous une toiture. »

CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION

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Saguenay–Lac-Saint-Jean Où règne le bois Les premiers bâtiments commerciaux du Saguenay–Lac-Saint-Jean étaient des postes de traite. « Jusqu’en 1842, la région était réservée à la traite de la fourrure et à la chasse exclusivement pour les fermiers du roi », explique Russel-Aurore Bouchard, historienne.

Plus tard, en 1927, le Californien Randolph Hearst, magnat de la presse américaine, fait construire la papetière de Dolbeau-Mistassini. Par ailleurs, en 1922, un consortium entre Price et Alcoa donne naissance à l’Alcan. « C’est là que s’est développée la ville d’Alma, souligne Mme Bouchard. On a ensuite construit Arvida avec des financiers qui venaient des États-Unis. »

Toutefois, l’industriel William Price y arrive avant même le début de la colonisation. « Il était là simplement parce que la Compagnie de la Baie d’Hudson n’était pas en mesure d’exploiter le bois dont l’Angleterre avait besoin pour sa construction navale », dit Mme Bouchard.

Signalons enfin que la région compte aussi de nombreux hôtels depuis très longtemps. « Dès 1842, l’industrie touristique a été favorisée par le fjord du Saguenay », indique Mme Bouchard.

Russel-Aurore Bouchard

Construit en 1843, le moulin à farine des associés Price et McLeod est situé à l’embouchure de la rivière Chicoutimi

Le bureau et magasin des Price, à Chicoutimi, a été construit dans les années 1860 28

CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION

Le complexe des usines Alcan à Arvida

Russel-Aurore Bouchard

L’industrie du bois de sciage commence à péricliter au début des années 1890, mais elle est vite remplacée par celle de la pulpe. « Les Price sont partis, et la relève a été assurée par J.-E. Alfred Dubuc, arrivé au Saguenay au début des années 1890 comme représentant de la Banque Nationale, explique Mme Bouchard. C’était un visionnaire et un entrepreneur d’envergure. Au début du siècle, son entreprise est devenue la plus grande usine de pulpe au monde. »

Russel-Aurore Bouchard

En 1842, Price s’associe au Métis Peter McLeod, constructeur du premier moulin à scie sur la rivière du Moulin. L’industrie du bois attire dans la région de nombreux colons et bûcherons, qui sont payés au moyen de « pitons », échangeables exclusivement contre des produits vendus au magasin Price !


En introduction à notre dossier sur le secteur de la toiture, nous vous présentons un survol de l’évolution du métier de couvreur sur les plans matériel et technique. De la survie à l’esthétisme, l’industrie de la toiture a fait des bonds de géant au cours des deux dernières décennies, ce qui a complexifié le travail des spécialistes.

LA TOITURE D’HIER À AUJOURD’HUI Protéger les bâtiments et les biens Par Suzanne Gagné, journaliste

À travers l’histoire, la toiture a toujours été un symbole de la protection des êtres humains et de leurs biens, notamment contre les intempéries. La toute première toiture connue de l’homme est une énorme peau de mammouth découverte en Sibérie et datant d’environ 40 000 ans avant Jésus-Christ. Plus tard, les Romains utilisent l’ardoise, les tuiles et le cuivre puis, vers l’an 735, des toitures de chaume apparaissent, suivies environ 300 ans plus tard de toitures de bardeaux de bois. Au XII e siècle, le roi Jean d’Angleterre décrète que ces matériaux doivent être

remplacés par des tuiles d’argile, une loi qui sert de mesure de protection contre les incendies. Au fil du temps, des matériaux de meilleure qualité sont créés, de même que des méthodes de construction plus fiables et plus sécuritaires. Au cours des 60 dernières années, d’importantes avancées continuent de marquer le domaine. Par exemple, dans les années 1950, la majorité des toitures sont composées de feutre goudronné, appliqué à la main sur des pontages de bois ou de béton. Toutefois, le boom de l’après-guerre et la pénurie de main-d’œuvre qualifiée poussent l’industrie à chercher des façons d’améliorer la productivité. On voit alors apparaître des fondoirs alimentés au kérosène et des grattes à gravier mécaniques. Après la guerre, l’acier devient disponible pour le marché domestique, et les pontages d’acier sont désormais utilisés pour les bâtiments commerciaux. CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION

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toitures hogue

dossier spécial

La réfection du toit du 1801, McGill College, au centre-ville de Montréal

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Des moments clés

GUY LALONDE Directeur toitures et enveloppe du bâtiment Services EXP

En 1953, un gigantesque incendie à l’usine General Motors de Livonia, au Michigan, cause décès et blessures et détruit le bâtiment. Le coût des dommages s’élève à 800 M$, soit l’une des plus grandes pertes en assurance en Amérique du Nord. Cet incendie mène au resserrement considérable des normes de protection contre l’incendie pour les bâtiments. C’est d’ailleurs à la suite de cette catastrophe que sont mis au point des adhésifs à froid et des attaches mécaniques. Durant les années 1960, certains problèmes avec les matériaux bitumineux traditionnels, de même que les designs architecturaux inédits, plus complexes, favorisent la recherche de nouveaux produits plus légers, plus élastiques et plus étanches. L’asphalte commence alors à remplacer le goudron minéral par les toitures à pente douce. En 1965, on introduit le concept de toiture à membrane imperméable protégée, une technique qui est notamment utilisée sur le toit vert de la Place Bonaventure. À cette époque, on observe aussi l’apparition de nouveaux matériaux comme le caoutchouc en feuille, la mousse polyuréthane vaporisée et l’asphalte caoutchouté. Au cours des années 1970, les membranes de bitume modifié se répandent peu à peu, marquant les débuts de l’application au chalumeau, puis, dans les années 1980, les feutres de fibre de verre gagnent des parts de marché.

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La multiplication des choix

Richard Voyer Vice-président et directeur général Soprema

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CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION

Aujourd’hui, les matériaux utilisés pour les toitures comprennent l’asphalte et le gravier, le cuivre, le cuivre étamé, le zinc, l’ardoise, les membranes élastomères et les membranes liquides, auxquels il faut ajouter les membranes monocouches comme le EPDM, le PVC ou le TPO. « Un changement notable dans le marché résidentiel et commercial a été l’adoption des membranes de type TPO, dit Guy Lalonde, directeur toitures et enveloppe du bâtiment chez Services EXP. Le TPO est une membrane thermoplastique dont la couleur peut varier, mais qui est souvent utilisée dans la construction des toits blancs. Le produit existe depuis environ 25 ans, mais on en voyait peu jusqu’à assez récemment. »


la Toiture d’hier à aujourd’hui

« Il y a 20 ans, être couvreur se résumait à apprendre deux ou trois systèmes très simples. Aujourd’hui, on ne pourrait pas énumérer tous les systèmes et toutes les technologies qui existent ! Apprendre tout ça, c’est plus exigeant pour les couvreurs, surtout si l’on veut qu’ils soient polyvalents. »

« Il y a 20 ans, être couvreur se résumait à apprendre deux ou trois systèmes très simples, enchaîne Marc Brault, président de Omer Brault inc. Aujourd’hui, on ne pourrait pas énumérer tous les systèmes et toutes les technologies qui existent ! Apprendre tout ça, c’est plus exigeant pour les couvreurs, surtout si l’on veut qu’ils soient polyvalents. »

RICHARD LACOMBE Président Toitures Quatre-Saisons

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Marc Brault Président Omer Brault inc.

Et on ne saurait passer sous silence les nombreux changements apportés du côté de la sécurité afin de limiter les risques d’accident (chutes, coupures, brûlures, maux de dos, électrocution…). Désormais, la machinerie doit être hautement sécuritaire, et les couvreurs doivent être parés de garde-corps ou munis d’un harnais bien ancré au bâtiment en tout temps. « Ce changement a été difficile à accepter pour ceux qui étaient déjà dans le métier depuis longtemps, confie Jocelyn Hogue, président de Toitures Hogue. Ce n’est pas facile de s’habituer à travailler attaché, car on est moins mobile. Par contre, personne ne souhaite assister à l’enterrement d’un de ses collègues ou employés. En plus, la CSST est sévère, et les amendes sont très élevées pour ceux qui dérogent aux normes de sécurité. »

jbc média par denis bernier

On trouve aussi désormais des matériaux entièrement liquides. « Ils sont souvent utilisés pour les toits plus complexes et difficilement accessibles, comme dans les centres-villes, explique Richard Voyer, vice-président et directeur général chez Soprema. Personne n’aime voir une grue stationnée pendant des jours dans une rue achalandée... On peut donc monter ce produit directement, en barils de 20 litres, et l’étendre au rouleau avec les renforcements appropriés. Maintenant, nous pouvons aussi souder une membrane directement pardessus la toiture existante pour en prolonger considérablement la durée de vie, plutôt que de refaire une toiture en entier. » Les dernières années ont également été marquées par une mécanisation importante des procédés. « Nous avons par exemple des grues et des chariots élévateurs pour monter nos matériaux, des chariots motorisés qui transportent les débris ou les rouleaux de membranes, des appareils pour couper les matériaux et des arracheuses mécaniques, alors le travail a beau être difficile physiquement, il l’est moins qu’auparavant, lorsqu’on coupait des toitures à la hache ou qu’on arrachait les membranes à la pelle ! », estime Richard Lacombe, président de Toitures Quatre-Saisons.

JBC MÉDIA PAR france quirion

– Marc Brault

JOCELYN HOGUE Président Toitures Hogue

CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION

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AMCQ

dossier spécial

Une membrane EPDM (Fleece Pack) installée au bitume chaud

L’environnement au premier plan

istockphoto par panic_attack

Pour l’avenir, les préoccupations environnementales sont importantes ici comme dans bien des domaines…

« Selon les variations du coût de l’énergie, on pourrait aussi voir apparaître davantage de panneaux solaires sur les toitures.» – Guy Lalonde

« Selon les variations du coût de l’énergie, on pourrait aussi voir apparaître davantage de panneaux solaires sur les toitures, estime Guy Lalonde. On en voit déjà beaucoup aux États-Unis et en Ontario. Si le coût de notre électricité monte ou que celui des panneaux solaires descend, il pourrait y en avoir plus chez nous. Nous pourrions alors profiter de l’expérience des Américains et des Ontariens. » Les fabricants, de leur côté, ont aussi bien des projets dans leurs cartons : « Nous travaillons beaucoup au développement de matières premières à base de produits naturels ou recyclés, dit Richard Voyer. Nous visons à diminuer ou à supprimer notre dépendance au bitume, que nous remplaçons de plus en plus souvent par des produits naturels. En Europe, on commence même à remplacer les polyesters traditionnels des armatures par des produits non synthétiques. » Enfin, le Conseil national de recherche du Canada mène actuellement des recherches sur un panneau isolant sous vide. « Cette technologie nous permettrait d’aller chercher des résistances thermiques très élevées, dans des panneaux très minces, dit Guy Lalonde. Ce serait au moins cinq fois plus performant que l’isolant utilisé actuellement. » Note : Condensé d’un article publié dans Champions, volume 3, numéro 2, été 2013.

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Reportage promotionnel par Céline Bouchard et Alexandre Lampron

Pour Laurent Couture, l’heure est venue de passer le flambeau à sa fille Maryse, la nouvelle présidente-directrice générale de Toitures Couture, une des rares femmes au Québec à parvenir à la tête d’une entreprise du secteur de la construction. Car selon lui, savoir être entrepreneur, c’est aussi savoir céder la place à la relève lorsque celle-ci est prête.

JBC MÉDIA PAR DENIS BERNIER

bien en selle pour une autre génération

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dossier spécial

Toitures Couture est une entreprise en pleine possession de ses moyens, forte d’une vision pérenne, d’une expertise de plus de 30 ans, de l’expérience diversifiée de près de 200 employés et de nombreuses réalisations. Elle a reçu de nombreux prix et mentions d’excellence, dont le prix Dominique-Rollin de la meilleure entreprise de construction en Montérégie remis par la Chambre de commerce et d’industrie de la Rive-Sud (1994), le Prix Excellence perfectionnement de l’Association de la construction du Québec (2008), le Prix du Centurion Carlisle de Carlisle SynTec Inc. pour un travail de qualité exceptionnelle (2012) et une nomination aux Perfection Awards et au Perfection Council 2014 de Carlisle SynTec. Elle offre des services de revêtement de toiture (maîtres couvreurs, ferblantiers, sous-traitants), d’installation, de réparation, d’entretien et de remplacement ainsi que de gestion de toiture.

JBC MÉDIA PAR denis bernier

Des débuts singuliers pour le fondateur

Laurent Couture, fondateur de Toitures Couture

C’est en philosophie que Laurent Couture a fait son baccalauréat à l’Université de Montréal, à la fin des années 1960, puis il a suivi quelques cours à l’École des Hautes Études commerciales. Pour payer ses études, les fins de semaine et durant l’été, il travaillait pour ses frères déjà actifs dans la construction. C’est cette expérience qui a fait naître chez ce Beauceron d’origine une passion qui allait changer le cours de sa vie professionnelle. « Quand tu étudies en philosophie, tu apprends à apprendre. Mais je suis aussi un homme d’action. Alors j’ai toujours louvoyé entre la réflexion et l’action, en l’occurrence dans le secteur de la construction. Je vois entre ces deux domaines une belle complémentarité qui permet une vie active à la fois saine et équilibrée », explique M. Couture.

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L’engagement social de Laurent Couture M. Couture croit en l’engagement social qui permet à la société d’évoluer. C’est pourquoi il a fait de Toitures Couture une entreprise responsable qui met ses ressources et son expertise au service de son industrie et de sa communauté. Parmi les nombreux rôles qu’il assume ou qu’il a endossés parallèlement à son poste à la direction de Toitures Couture, il a été nommé président de l’Association des Maîtres Couvreurs du Québec en 2008 et personnalité de l’année 2009 de toute l’industrie de la construction. Et parce qu’il croit en la responsabilité des vétérans de « coacher » les jeunes talents, il est président du Conseil régional de Longueuil au sein du Réseau M de la Fondation de l’entrepreneurship, qui offre un service de mentorat aux entrepreneurs de la francophonie ; il est aussi, depuis 2012, chef mentor de la cellule de mentorat pour entrepreneurs de la Chambre de commerce et d’industrie de la Rive-Sud (CCIRS), à Longueuil, et formateur des mentors accrédités à accompagner la relève des entreprises. Il est aussi membre du Groupement des chefs d’entreprise du Québec depuis 2007.

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La maxime de Pierre de Coubertin « voir loin, parler franc et agir ferme » a toujours été le reflet des principes et des pratiques de Laurent Couture. Selon lui, les décisions que nous prenons dans la vie relèvent de nos valeurs, et les siennes, il les a acquises jeune, alors qu’il poursuivait ses études. Et à 64 ans, il continue d’en faire la promotion auprès de la relève, à l’interne, mais aussi dans sa communauté. Parmi ses valeurs fondamentales : la connaissance et la formation continue, la compétence et la maîtrise technique, l’obsession du service au client et donc l’écoute, l’esprit d’équipe, la collaboration de plusieurs générations, le bonheur des employés au travail qui permet la stabilité des effectifs… Et, bien sûr, la mission de son entreprise : faire de l’entretien correctif et préventif des toitures pour protéger les actifs des clients et assurer leur pérennité.

Laurent Couture entouré d’Hélène Bergeron et de Jacques Olivier Jr lors de la soirée reconnaissance de la Chambre de commerce et d’industrie de la Rive-Sud

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dossier spécial

Construire sur de nouvelles bases

Établie dès sa fondation à Saint-Hubert, sur la Rive-Sud de Montréal, Toitures Couture est rapidement devenue chef de file dans le revêtement de toitures en offrant une expertise qui se démarquait de celle de la concurrence par sa spécificité, en plus de la passion qui animait ses dirigeants et de leur travail rigoureux : « Ce qui a établi les fondations de notre entreprise, c’est un contrat d’entretien des toitures pour le ministère de la Défense nationale pour une quinzaine d’années, ce qui nous a permis d’acquérir une expertise exceptionnelle, parce que nous avons été les premiers à devoir faire de l’entretien préventif et correctif, ce qui allait devenir notre spécialité. Nous avons réalisé du bon travail, nous nous sommes fait connaître et nous avons cultivé des relations, ce qui a contribué à établir notre réputation enviable et notre belle clientèle », rappelle M. Couture.

Guy et Robert, frères de Laurent Couture, en 1997

archives JBC MÉDIA PAR DENIS BERNIER

Au tournant des années 1970, les frères Léon et Robert Couture avaient déjà leur propre entreprise, qui œuvrait dans le cadre des travaux de construction de la Baie-James quand un contexte particulier lui a porté un dur coup. En 1979, les choses se sont précipitées, et la compagnie a dû fermer ses portes. Cette mésaventure a donné l’impulsion nécessaire aux trois frères réunis pour mettre sur pied une nouvelle entreprise en 1981, à laquelle se joindraient par la suite André Couture et Lionel Alladio.

André Couture et Lionel Alladio à la même époque

Notre équipe de droit de la construction tient à rendre hommage à l’entreprise Toitures Couture et associés reconnue par l’industrie depuis de nombreuses années, pour ses compétences, son expertise, son leadership et sa vision d’excellence qui en font aujourd’hui, l’un des chefs de file dans son domaine. Nous tenons à remercier Toitures Couture et associés de la confiance qu’elle nous a témoignée au cours des 40 dernières années dans le cadre des divers mandats qu’elle nous a confiés et nous sommes fiers de pouvoir compter cette entreprise exemplaire parmi notre clientèle. Nous lui souhaitons de continuer à connaître succès et prospérité pour au moins les 40 prochaines années. Martel, Cantin, Avocats

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dossier spécial

« Nous avons d’abord été des entrepreneurs couvreurs, mais notre vision s’est élargie, et nous sommes maintenant à développer tout ce qui tourne autour de l’enveloppe du bâtiment. Cela signifie que nous assurons l’étanchéité des toits, des murs et des parements architecturaux. Et nous sommes à la fois dans le secteur commercial, industriel et résidentiel de prestige. » – Laurent Couture

C’est à partir de cette expérience que les frères Couture ont pu envisager de solliciter des marchés de plus grande envergure dans le secteur privé et auprès de clients commerciaux propriétaires de sites multiples, dont des centres commerciaux et des usines. Devenue une référence dans le domaine de la construction, faisant partie des cinq entreprises les plus importantes dans le domaine de l’étanchéité, Toitures Couture a cherché à renforcer sa position de leader sur le marché en couvrant un territoire plus vaste pour se rapprocher de sa clientèle et, donc, en effectuant des acquisitions stratégiques dans diverses régions de la province : à Québec en 1989, à Victoriaville en 1993, puis à Sherbrooke en 1999. Sans compter que l’industrie québécoise a su mettre au point des technologies particulières adaptées aux marchés nordiques.

Le contexte économique défavorable du début des années 2000 a toutefois généré son lot de conséquences, et la croissance de l’entreprise par acquisitions en région n’a pas donné les résultats escomptés. Toitures Couture a donc revu ses orientations stratégiques et a choisi de fermer ses bureaux régionaux pour consolider ses activités sur un territoire circonscrit et y développer une stratégie et une expertise qui lui seraient exclusives. « Avec la venue de nouveaux moyens de communication comme Internet, il n’était plus vraiment nécessaire d’avoir des bureaux à proximité de tous nos clients établis en région pour bien les servir, explique M. Couture. Nous avons pu le faire à partir de notre siège social, à Saint-Hubert. De toute façon, près de 82 % du marché est situé dans la grande région de Montréal. »

La clé du succès : la polyvalence et l’avant-garde Avec une pointe d’humour, M. Couture explique que le succès de l’entreprise réside dans la convergence, un thème bien d’actualité, mais qui était très avantgardiste à l’époque. L’entreprise a en effet acquis une expertise et une polyvalence exemplaires qui lui ont permis de se démarquer dans un marché de plus en plus compétitif : « Nous avons d’abord été des entrepreneurs couvreurs, mais notre vision s’est élargie, et nous sommes maintenant à développer tout ce qui tourne autour de l’enveloppe du bâtiment, indique Laurent Couture. Cela signifie que nous assurons l’étanchéité des toits, des murs et des parements architecturaux. Et nous sommes à la fois dans le secteur commercial, industriel et résidentiel de prestige. » Cette polyvalence a toutefois un coût important. Le milieu des affaires évolue à un rythme effréné, tout comme le marché des matériaux et des technologies en matière de toitures. Ce n’est pas une mince affaire que de se tenir à la fine pointe des connaissances, fait-il observer, car il y a une diversité hallucinante de produits et de technologies, et les caractéristiques et propriétés de chacun exigent un savoir-faire très pointu. Cette polyvalence a donc nécessité de consentir un investissement majeur en matière de formation continue des employés dans les secteurs d’expertise dont l’entreprise a besoin pour demeurer un leader incontesté. « À partir des exigences techniques et des standards que nous connaissons, nous travaillons avec le client à établir la meilleure solution pour satisfaire ses besoins en fonction de son budget. Nous proposons un éventail de solutions et de l’information qui respectent aussi nos orientations stratégiques et les technologies que nous IT fiabilité et d’excellence. » ODU privilégions pour rester fidèles à nos standards de

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C’est dans ce contexte florissant que, dans les années 1990, Toitures Couture a réussi à conclure une entente prestigieuse avec le couvreur américain le plus important – qui affichait alors un chiffre d’affaires colossal de plus de 400 M$ – pour s’occuper de leur marché au Québec.

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Des réalisations dignes de mention Parmi les projets qui ont fait la réputation d’excellence de Toitures Couture, nombreux sont ceux qui impressionnent. La réfection et l’agrandissement de l’aéroport international Pierre-ElliottTrudeau ont exigé une gestion de projet quasi acrobatique pendant deux ans avec trois équipes qui devaient être efficaces dans un espace bondé de soustraitants, un projet qui a aussi compté son lot de changements de plans. Avec Gaz Métro, la confiance mutuelle a permis de bâtir une relation à long terme pour l’entretien préventif de la toiture qui protège l’actif du client. Pour l’immeuble d’Ubisoft, il s’agissait non seulement de refaire la toiture, mais de s’assurer que les 2 000 occupants ne seraient pas incommodés par les travaux et que le vaste parc informatique du client soit protégé contre tout risque de dommages.

La Place Ste-Foy, à Québec

Chez Mega Bloks, une des difficultés affrontées lors de la réfection de la surface de 800 000 pi 2 était son morcellement en parcelles en raison des nombreux changements de niveau. Il a fallu y mettre à l’œuvre plusieurs équipes pour respecter l’échéancier.

Quelques réalisations signées Toitures Couture

Qu’on nous permette ici un bref détour dans le secteur institutionnel, car on ne peut passer sous silence les travaux de construction de l’Institut culturel cri, à Oujé-Bougoumou, à la Baie-James, dont l’architecture exceptionnelle a posé des défis de taille à Toitures Couture, sans compter l’éloignement du site, qui a nécessité une gestion logistique inventive. Quelques exemples à peine, parmi tant d’autres, d’un savoir-faire de chez nous et dont le Québec peut être fier. 40

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Toitures Couture

Place Ste-Foy, à Québec, est un des centres commerciaux dont la superficie figure parmi les plus grandes en Amérique du Nord (440 000 pi2) et est divisée en plusieurs sections. Pour sa réfection, il a fallu procéder par phases sur pas moins de trois ans.

L’aéroport Pierre-Elliott-Trudeau


Toitures Couture

Le musée de l’Institut culturel cri, à Oujé-Bougoumou

La maison Marsil, à Saint-Lambert

Gaz Métro, à Montréal

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dossier spécial

Une vue du chantier de la centrale d’Hydro-Québec située à Beauharnois

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Toitures Couture

Les projets qui ont spécialement marqué Laurent Couture Laurent Couture parle aussi de sa grande fierté concernant le travail effectué au Centre universitaire de santé McGill (CUSM), un projet où 6,3 M$ ont été consacrés à la toiture seule. Au-delà de tout ce qui a été entendu sur ce projet, Laurent Couture conclut en saluant le savoir-faire de SNC-Lavalin : « Ce projet a été mené de main de maître par SNC, une expérience extraordinaire pour Toitures Couture. »

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Le premier est le chantier de l’immense centrale hydroélectrique d’Hydro-Québec, à Beauharnois, réalisé en 2008. Un bâtiment patrimonial construit sur l’eau et, donc, qui bouge… Un projet de 10 M$, dont 2,3 M$ étaient consacrés à la toiture. « Un gros projet où il a fallu composer avec beaucoup de casques blancs, dit M. Couture avec… philosophie ! Travailler pour Hydro-Québec, c’est tout un défi. Il y avait des normes de sécurité et des exigences techniques qui allaient au-delà de tout ce que nous pouvions voir normalement. Et dans la gestion du projet, il a fallu prioriser le travail d’équipe. » Un projet tellement délicat et exigeant que l’équipe en a tiré la conviction que Toitures Couture pouvait tout faire.

L’entreprise a réalisé un projet de toiture de 6,3 M$ au Centre universitaire de santé McGill (CUSM)

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JBC MÉDIA PAR DENIS BERNIER

dossier spécial

Maryse Couture, présidente-directrice générale de Toitures Couture 44

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Toitures Couture

UNE RELÈVE BIEN ASSURÉE Un choix qui s’est imposé

des projets d’expansion future sera aussi un cheval de bataille qui exigera beaucoup d’énergie. C’est d’ailleurs pour mieux faire face à ses responsabilités que, influencée par l’engagement de son père, elle se fait soutenir par une mentore qui nourrit sa confiance en elle et la fait réfléchir sur le savoir-être entrepreneurial.

Après plusieurs années à faire rayonner son entreprise, le temps est venu pour M. Couture de passer les rênes à la relève. Parmi les candidats potentiels, c’est Maryse Couture, sa fille, qui a su s’imposer par sa formation, son expérience et son leadership naturel. Selon M. Couture, le leadership de sa fille a été rapidement reconnu et accepté à l’interne, ce qui le confortait dans son choix. Cela ne s’est toutefois pas fait en un jour. Selon M. Couture, le dossier de la relève, dans une entreprise, n’est pas une mince tâche, et il peut prendre jusqu’à 10 ans, quand on veut faire les choses dans les règles de l’art. « Au Québec, on rencontre souvent la problématique des dirigeants incapables de céder leur place, explique-t-il. Même si je peux comprendre que cette question soulève son lot d’émotions, c’est une situation que je n’ai pas voulu vivre. » Le transfert de la direction de Toitures Couture a donc été signé le 20 juillet dernier, au 64e anniversaire de Laurent Couture – un an avant la date butoir qu’il s’était fixée pour se retirer. Ce qui ne l’empêche pas de se donner un rôle d’ambassadeur et de mentor, continuant ainsi à mettre son réseau au service de Toitures Couture.

Le principal obstacle à surmonter a été d’établir sa crédibilité en tant que femme dans ce milieu de la construction encore presque entièrement masculin, à plus forte raison alors qu’elle devait composer avec sa réalité de mère – elle a trois garçons en bas âge. En tant que jeune entrepreneure, s’entourer de personnes-ressources fiables représente un autre défi de taille qu’elle a déjà relevé en peu de temps. Le financement

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Titulaire d’une maîtrise en sciences comptables de l’Université de Sherbrooke et détentrice du titre de CPA CA, Maryse Couture est arrivée chez Toitures Couture en 2002, comme contrôleuse, après avoir travaillé à la firme KPMG. Elle est devenue directrice générale en janvier 2013, puis présidente-directrice générale en juillet 2014.

Maryse en compagnie de son père lors d’une rencontre d’équipe en 2003 sur le thème de « La croisière s’amuse ! »

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dossier spécial

Maryse Couture entourée de son père et de ses trois enfants : de gauche à droite, Nathan, 2 ans, Guillaume, 9 ans, et Louis-Félix, 6 ans

« Il y a une association qui s’est donné pour nom Les Elles de la Construction et qui vise notamment à promouvoir la place des femmes dans le secteur. C’est vraiment un créneau en pleine ébullition, et nous sommes prêtes à prendre notre place. » – Maryse Couture

La vision de Maryse Couture comme nouvelle PDG Madame Couture dit prendre son nouveau rôle au sérieux et souhaite poursuivre l’œuvre de son père – le développement de l’entreprise dans le respect de la promesse de garantir la sécurité des clients et de leurs actifs –, tout en la portant encore plus loin et en lui donnant certaines orientations plus contemporaines, parmi lesquelles des normes de développement durable. Elle déclare aussi d’emblée : « Personnellement, je veux être le leader d’une entreprise où les employés ont du plaisir à travailler, un endroit où ils peuvent se dépasser. » Cela dit, elle prend les commandes d’une entreprise familiale, mais souhaite en faire une grande entreprise commerciale.

Parmi ses premiers objectifs « Nous souhaitons instaurer une culture d’amélioration continue grâce aux principes véhiculés par le Lean Construction Institute et à l’informatisation des chantiers. Nous savons que plusieurs entreprises en construction sont en retard sur le plan informatique. Nous sommes donc en train d’analyser l’usage d’applications mobiles sur les chantiers. C’est un projet que nous attaquerons de front au cours des prochains mois. Cela nous permettra de perfectionner notre structure actuelle pour nous préparer à faire les acquisitions qui deviendront nécessaires dans un avenir assez rapproché. »

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Dès son arrivée, Maryse Couture a senti une inquiétude sur la question des relations professionnelles, du réseau indispensable à tout entrepreneur. Elle a vite pris conscience que les relations de son père ne pouvaient pas lui être transmises. Elle devra nouer ses propres relations d’affaires au fil des ans. Elle a donc spontanément voulu faire d’une pierre deux coups en tissant son réseau professionnel par l’entremise de divers regroupements et associations et en favorisant l’engagement de plus de femmes dans le secteur de la construction. « Il y a une association qui s’est donné pour nom Les Elles de la Construction et qui vise notamment à promouvoir la place des femmes dans le secteur, explique-t-elle. C’est vraiment un créneau en pleine ébullition, et nous sommes prêtes à prendre notre place. » Elle participe aussi au réseau immobilier féminin de CREW Montréal et siège déjà au comité mentorat et relève en plus d’être membre d’un comité stratégique au Groupement de Chefs d’entreprise et d’être parmi les administratrices de la garderie que fréquentent ses garçons, pour garder bon œil sur le développement de ses enfants.


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L’équipe de direction de Toitures Couture. De gauche à droite : François Voisine, directeur des ressources humaines, André Couture, directeur des opérations, Maryse Couture, présidente-directrice générale, Richard Bédard, directeur corporatif des ventes et marketing, et Yanick Janelle, contrôleur corporatif

Regard sur les défis de l’avenir Si le passé est garant de l’avenir, une certaine continuité représente des fondations sécurisantes pour une entreprise. La nouvelle PDG s’engage donc déjà à respecter des orientations chères à son prédécesseur : « Je veux vraiment développer l’expertise de Toitures Couture pour que l’entreprise reste un chef de file dans le domaine des toitures et de l’enveloppe du bâtiment, expliquet-elle. Nous voulons rester à l’avant-garde, notamment par l’entremise des nouvelles technologies. Nous visons une croissance, sans nécessairement devenir le plus gros ou le moins cher. » La qualité, la fiabilité et l’excellence continueront d’être la norme. L’exploration de nouveaux créneaux qui donneraient à Toitures Couture une longueur d’avance sur ses concurrents est déjà en cours. « Nous avons fait des

essais dans certains domaines comme les toits métalliques, et nous sommes en train de terminer des essais avec des panneaux architecturaux. Nous avons également obtenu une exclusivité pour l’installation de gouttières innovatrices faites d’une seule pièce et qui drainent l’eau par convection. » Par ailleurs, la nouvelle présidente se range d’emblée dans la foulée des entrepreneurs de sa génération en prenant des engagements en matière de développement durable. Elle compte en faire une priorité au cours des prochaines années. L’entreprise a d’ailleurs déjà adopté une politique environnementale rigoureuse. Elle s’est fixé comme objectif de planter un arbre pour chaque tonne métrique de rebuts que ses activités généreront. Enfin, comment ne pas parler de croissance pour cette entreprise prometteuse ? À ce propos, Laurent Couture explique : « Les entreprises de taille moyenne ont peu d’avenir dans la construction dans un horizon de 10 ou 15 ans. Il existe deux solutions. Soit l’entreprise se morcelle en plusieurs entités plus petites, soit elle franchit le pas qui lui permettra de devenir une grande entreprise, ce qu’elle peut réaliser en développant des spécialités et en procédant à l’acquisition d’autres entreprises. Le marché de la toiture est donc en voie de consolidation, et nous avons dû mener une réflexion pour déterminer si nous souhaitions devenir des intégrateurs ou des intégrés. Une décision qui n’a pas été si difficile à prendre. Je vous laisse deviner… »

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Micheline Bonnaud Un quart de siècle au service des couvreurs Micheline Bonnaud ne manque pas de bagou et encore moins de dynamisme. Pendant plus de 25 ans, cette femme sympathique a mené de main de maître les destinées de l’Association des Maîtres Couvreurs du Québec (AMCQ), à une époque charnière où les technologies se développaient et où tout restait à faire.

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Par Suzanne Gagné, journaliste

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dossier spécial

Rien ne prédestinait Micheline Bonnaud à devenir directrice générale de l’AMCQ. Mère monoparentale de deux jeunes enfants, elle cherchait un nouvel emploi lorsque cet organisme lui a offert un poste de secrétaire. « À l’époque, il n’y avait sur place que le directeur administratif, qui était plus âgé que mon père ! dit-elle. L’idée était loin de m’enchanter… » Qu’à cela ne tienne : elle a besoin d’un emploi et c’est celui-ci qu’on lui propose, alors elle accepte. Elle entre en fonction en février 1980, mais voilà qu’au mois de novembre, le directeur administratif quitte l’organisation. Ouf ! Elle se retrouve alors seule avec tout le bureau sur les bras. Véritable bombe d’énergie, elle remonte ses manches, travaille d’arrache-pied et apprend à la vitesse de l’éclair, notamment en prenant des cours à l’École des Hautes Études commerciales. « L’année suivante, j’ai demandé à avoir le titre de directrice. Je savais que j’étais capable de bien faire ce travail. J’avais les compétences et je m’investissais, mais le président tenait à ce que le poste soit occupé par un homme. Je lui ai dit que s’il avait besoin de quelqu’un qui pouvait parler rough, j’étais capable de faire ça aussi ! » déclare-t-elle en riant. Il lui faut attendre jusqu’en 1982 avant qu’on lui accorde le titre de directeur administratif, qui deviendra plus tard celui de directrice générale. « Finalement, le milieu m’a vraiment acceptée, ditelle. Nous avons beaucoup travaillé, mais nous nous sommes aussi beaucoup amusés. Sur environ 90 membres actifs, plus de la moitié s’impliquaient. À un certain moment, nous avions une vingtaine de comités. Nous étions un peu hyperactifs ! »

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entrevue

« Les associations qui font tout ce que nous avons fait améliorent les pratiques du métier et procurent des outils aux membres. Leurs activités ont aussi un impact sur la clientèle puisque la qualité du travail est meilleure et que les garanties sont suivies et respectées à la lettre. » – Micheline Bonnaud

Un premier devis À cette époque, Mme Bonnaud travaille de 50 à 60 heures par semaine. « Pour bien apprendre le métier, j’ai fait beaucoup de visites de couvertures, mentionne-t-elle. Je faisais aussi le tour de la province aux trois ans pour aller rencontrer des architectes et des membres dans toutes les régions. » Les membres et le conseil apprécient particulièrement sa connaissance des dossiers, sa franchise, sa courtoisie, sa discrétion et son souci d’équité. L’une des réalisations dont elle est le plus fière demeure la création du tout premier devis sur les systèmes multicouches, en 1990, avec trois entrepreneurs membres. « L’association canadienne avait déjà publié un devis, mais les normes québécoises étaient plus pointues, dit-elle. Nous avons mis trois ans à rédiger le premier devis. Par la suite, nous en avons créé un pour les systèmes de bitume modifié, puis pour les membranes EPDM, les membranes thermoplastiques, les parements parevapeur et les toitures artisanales. C’est devenu la bible de l’industrie. »

Elle est également très fière du fait que l’AMCQ a été la première association de la construction à obtenir la certification ISO 9002 en 1999. « Lors du dernier audit annuel, nous n’avions aucune non-conformité, ce qui est très rare, souligne-t-elle. Cette certification est un gros dossier à gérer ! » Par ailleurs, Mme Bonnaud garde un très bon souvenir des échanges que l’Association a faits avec des étudiants français. « Nous organisions pour eux des visites de couvertures et de manufacturiers ainsi que des stages dans des entreprises de couverture et dans les bureaux de contrôle, et après, nous leur faisions découvrir le Québec ! dit-elle. Nos étudiants allaient ensuite vivre la même expérience en France. C’était très enrichissant. »

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Le devis s’est accompagné de la mise en œuvre d’une garantie de l’AMCQ, d’abord de cinq ans, puis de dix. « À cause de cette garantie, explique Mme Bonnaud, nous avons embauché un inspecteur et commencé à faire passer des examens aux nouveaux membres. Nous avons aussi publié un manuel d’entretien. Au fil des ans, nous nous sommes beaucoup occupés de formation, de prévention et de sécurité sur les chantiers. Le métier est très dangereux et il y avait très peu de mesures de sécurité quand je suis arrivée, en 1980. »

Membre en règle de l'Association des Maîtres Couvreurs du Québec (AMCQ) depuis 1985.

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Les Entreprises Cloutier & Gagnon ont participé à bon nombre de comités de l'AMCQ depuis plus de 25 ans et ont travaillé avec Mme Micheline Bonnaud pendant près de 20 ans, notamment au sein du comité chargé de l'élaboration du devis technique de l'AMCQ en vigueur depuis 1991. Notre équipe est heureuse de saluer l'apport de Mme Bonnaud à l'Association et se joint à l'hommage qui lui est rendu aujourd'hui ! Les Entreprises Cloutier & Gagnon ltée On agit avec soin depuis presque 40 ans ! On parle de Toit ! Micheline ! De toit !

11600, avenue Philippe-Panneton, Montréal (Québec) H1E 4G4 Tél. : 514 648-1595 | Téléc. : 514 648-1631 | info@cloutiergagnon.com | www.cloutiergagnon.com

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dossier spécial

« L’épaisseur moyenne de la glace était de 7,5 po tandis que celle de la neige atteignait 11 po, et les gens déglaçaient parfois leur toiture avec une hache. C’était épouvantable ! » – Micheline Bonnaud sur l’épisode du verglas en 1998

Infâme verglas Évidemment, Mme Bonnaud a vécu intensément le terrible épisode de verglas qu’a connu le Québec en 1998. « Nous avons reçu beaucoup d’appels de gens paniqués, dit-elle, et nous nous faisions un devoir de les rassurer et de les renseigner. » L’AMCQ a dû faire un travail de coordination puisqu’il y avait un manque de couvreurs pour déglacer les toitures adéquatement. « Nous nous sommes organisés avec les membres de l’extérieur pour qu’ils viennent nous aider, se remémore Mme Bonnaud. L’épaisseur moyenne de la glace était de 7,5 po tandis que celle de la neige atteignait 11 po, et les gens déglaçaient parfois leur toiture avec une hache. C’était épouvantable ! Dans le secteur industriel et commercial, 900 employés ont été affectés aux travaux de déglaçage, pour 1 500 couvertures dont la superficie était de 30 000 pieds carrés en moyenne. Il y a eu des problèmes d’affaissement de structures, de ruptures de membranes, de fissures causées par les travaux de déglaçage… » À cette époque, puisque certains couvreurs sans scrupules profitaient de la situation pour remettre une facture exorbitante à leurs clients, l’AMCQ a publié un guide des tarifs horaires, qui a été mis à jour chaque année par la suite.

Une association essentielle

istockphoto par Bryngelzon

Progressivement, sous la gouverne de Mme Bonnaud, l’AMCQ multiplie les activités de formation et de prévention, plonge dans les nouvelles technologies et raffine les services qu’elle offre à ses membres, ainsi que les garanties qu’elle fournit à ses clients.

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CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION

Selon Micheline Bonnaud, de telles associations sont vitales pour l’industrie. «  Les associations qui font tout ce que nous avons fait améliorent les pratiques du métier et procurent des outils aux membres, dit-elle. Leurs activités ont aussi un impact sur la clientèle puisque la qualité du travail est meilleure et que les garanties sont suivies et respectées à la lettre. » Finalement, après avoir remué tous ces souvenirs, notre championne garde le silence et sourit à la pensée qu’elle a tant hésité devant le poste que lui offrait l’AMCQ en 1980. « L’accepter a été la meilleure décision de ma vie ! », conclut-elle.


toitures quatre-saisons Une affaire de famille et de passion Richard Lacombe a fondé son entreprise d’entrepreneur couvreur en 1985. Au fil du temps, grâce à sa notoriété et à son professionnalisme, Toitures Quatre-Saisons inc. est devenue la référence dans le domaine dans la ville de Québec et ses environs.

JBC MÉDIA PAR france Quirion

Reportage promotionnel par Annie Saint-Pierre

François-Xavier, Simon Pierre et Richard Lacombe CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION

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dossier spécial

Natif de la région de Québec, Richard Lacombe, mécanicien de formation, travaillait à l’usine papetière White Birch. Dans la vingtaine à peine, il a obtenu un brevet de pilote d’hélicoptère, mais comme le travail manquait, au Québec, il a déménagé en Alberta avec sa conjointe Dominique Grondin. Ne connaissant pas plus de chance là-bas, le pilote a vite délaissé les commandes pour rejoindre son oncle chef de chantier dans le domaine de la toiture. « J’ai commencé à travailler au sein de la compagnie de couvreurs en tant que mécanicien, plombier, conducteur de camions, menuisier et homme d’entretien. Pendant deux ans et demi, j’ai appris tout ce qu’il y avait à apprendre dans le domaine de la toiture », raconte M. Lacombe.

La première année, M. Lacombe a pu compter sur la présence d’un associé. Afin de mieux maîtriser les destinées de son entreprise, il rachète la participation de son associé et devient ainsi le seul actionnaire de Toitures QuatreSaisons. Les contrats s’accumulent, les embauches se succèdent et, en 1990, l’entreprise s’installe dans le parc industriel Frontenac.

JBC MÉDIA PAR denis Lemelin

De retour au Québec en 1985 et ayant acquis l’expérience nécessaire, il fonde Toitures Quatre-Saisons. Œuvrant d’abord dans le domaine résidentiel, Richard Lacombe frappe directement à la porte des chantiers de construction pour obtenir des contrats. «  Je me promenais dans les rues de Québec et je m’arrêtais sur les chantiers afin d’offrir mes services aux entrepreneurs. »

Richard Lacombe, fondateur de Toitures Quatre-Saisons

Toute l'équipe de Létourno est fière d'être partenaire de Toitures 4 Saisons depuis tant d'annéeS et lui souhaite encore bien du succès pour l'avenir !

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Toitures Quatre-Saisons

La transition des marchés

À ce propos, depuis sa formation en mécanique, M. Lacombe a toujours conservé un vif intérêt pour l’innovation, les nouveaux équipements. Dès ses débuts, il assiste aux salons, aux expositions et aux foires industrielles, où il découvre la membrane monopli. « On s’est lancé dans ce marché en 1987, alors que la demande était très forte. Au même moment, nous avons également entrepris la pose de membranes élastomère, qui étaient aussi une solution très innovatrice », indique-t-il.

toitures quatre-saisons

Depuis 1988, Richard Lacombe et les membres de son équipe exercent leur expertise essentiellement dans les marchés commercial, industriel et institutionnel, ayant délaissé graduellement le domaine résidentiel. « Notre réputation a commencé à se répandre assez rapidement. Nous avions misé sur le professionnalisme de notre personnel, l’efficacité de nos équipements et sur la fiabilité de nos produits. »

Avec une équipe de professionnels, Toitures Quatre-Saisons peut relever de nombreux défis comme celui de la réfection du 200, chemin Ste-Foy, à Québec

Lors de sa première année d’exploitation, Toitures Quatre-Saisons obtient un chiffre d’affaires de 80 000 $. La deuxième année, les revenus ont grimpé à 200 000 $, et la croissance a depuis été continue, malgré les cycles économiques difficiles de l’industrie de la construction.

Merci à Toitures 4 Saisons pour sa confiance et félicitations pour cette nouvelle réalisation.

Depuis 1908, SOPREMA se spécialise dans la fabrication de produits et de revêtements d’étanchéité pour la construction et le génie civil.

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dossier spécial

Dans la région de Québec, Toitures Quatre-Saisons a une grande renommée, ayant notamment réalisé le projet de toiture du Centre de recherche en oncologie (Hôtel-Dieu de Québec)

Quelques réalisations signées Toitures Quatre-Saisons

En pouvant compter sur une équipe de professionnels qualifiés, Toitures Quatre-Saisons réalise des chantiers de grande envergure, comme celui de l’édifice de la RAMQ

L’entreprise se spécialise dans les secteurs commercial, industriel et institutionnel et a notamment participé à l’aménagement de l’édifice Roland-Giroux sur le boulevard Laurier à Sainte-Foy

Toitures Quatre-Saisons a utilisé son expertise pour la toiture du pavillon Vandry sur le campus de l’Université Laval 7_Lemieux Nolet.pdf

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Toitures Quatre-Saisons

Les projets Plusieurs édifices de la région de Québec ont été couverts par Toitures Quatre-Saisons. Naturellement, la diversité des produits disponibles sur le marché a énormément élargi les horizons de l’entreprise.

Les affaires ont donc progressé considérablement pour Toitures Quatre-Saisons, qui a toujours misé sur la qualité pour décrocher ses contrats, tant dans le domaine privé que dans le secteur public.

L’un des premiers projets majeurs a été l’installation de la toiture du Costco de Lebourgneuf, à la fin des années 1980. Il s’agissait d’un toit fait d’asphalte et de gravier, un système de toiture utilisé avant le changement d’orientation vers les systèmes à membranes élastomère et monopli. Dans les années 1990, Toitures QuatreSaisons a aussi exécuté la toiture de l’immeuble de la CSST, rue Bourdages, et la première phase du Centre de foires ExpoCité de Québec, un bâtiment recouvert d’une membrane élastomère. En région, à la même époque, la toiture du complexe hôtelier d’Iqaluit ainsi que celle de la centrale LG1, à la Baie-James, ont été réalisées par l’entreprise de M. Lacombe. Puis, la première phase de l’aluminerie Alouette de Sept-Îles a été construite en coentreprise avec Toitures Gilles Veilleux ltée. Les affaires ont donc progressé considérablement pour Toitures QuatreSaisons, qui a toujours misé sur la qualité pour décrocher ses contrats, tant dans le domaine privé que dans le secteur public. L’entreprise a été retenue pour refaire les toitures d’édifices à grande surface tels que Place Laurier, Place Ste-Foy, Place Fleur de Lys (Target), l’édifice de la RAMQ, le Centre de recherche en oncologie de l’Hôtel-Dieu de Québec, BMR Rimouski, ainsi que plusieurs autres. Son expertise est également sollicitée pour des projets d’envergure plus modeste. Pour être compétitive, Toitures QuatreSaisons met l’accent sur la formation continue de ses employés afin d’assurer la performance dans la pose des systèmes de toiture. Elle accorde également une grande importance aux techniques de travail sécuritaires. CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION

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toitures quatre-saisons

dossier spécial

La réfection du toit de l’école Bon-Pasteur, à L’Islet, est l’une des réalisations de l’équipe de Toitures Quatre-Saisons

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Toitures Quatre-Saisons

« Aujourd’hui, nous sommes en mesure de faire une toiture de 100 façons différentes, c’est illimité. Il nous arrive de proposer des produits mieux adaptés aux besoins de nos clients, et c’est grâce à notre expérience de longue date qu’on peut le faire. » – Simon Pierre Lacombe

Les deux fils La relève de Toitures Quatre-Saisons est assurée par la présence des deux fils du fondateur, Simon Pierre et François-Xavier. Très jeunes, ils accompagnent leur père sur les chantiers de construction. Dès l’âge de 16 ans, ils commencent comme apprentis couvreurs et apprennent le métier jusqu’à l’obtention de leurs certificats de compagnon. Simon Pierre est maintenant diplômé en génie civil de l’Université Laval et il exerce des tâches d’administration, d’estimation et de gestion de projets.

« Aujourd’hui, nous sommes en mesure de faire une toiture de 100 façons différentes, c’est illimité. Il nous arrive de proposer des produits mieux adaptés aux besoins de nos clients, et c’est grâce à notre expérience de longue date qu’on peut le faire », lance Simon Pierre Lacombe.

JBC MÉDIA PAR france quirion

La réfection de la toiture de l’école PointeLévy, à Lévis, en 2011, est le premier projet majeur qu’il a réalisé en tant qu’estimateur et chargé de projet.

Simon Pierre Lacombe, vice-président de l’entreprise

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dossier spécial

« Pour nous, ce qui est important, c’est de garder le cap sur la qualité de notre travail, le dévouement de notre équipe et la satisfaction de notre clientèle. » – François-Xavier Lacombe

François-Xavier est diplômé en technique d’estimation du bâtiment du Campus Notre-Dame-de-Foy. Il assume des tâches d’estimation et de gestion de projets, et est un des responsables en santé et sécurité au travail (SST). La réalisation des travaux de toiture du 500, Grande Allée fut l’un de ses premiers projets marquants. Les deux fils ont entrepris le processus de la relève depuis quelque temps, bien que Richard Lacombe soit présent sur une base régulière au sein de la compagnie. Il les guide dans le développement des affaires et dans l’exécution des chantiers. Ensemble, ils administrent l’entreprise qui affiche maintenant un chiffre d’affaires annuel avoisinant les 10 M$ et qui compte plus de 40 employés.

François-Xavier Lacombe, estimateur et chargé de projets

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JBC MÉDIA PAR france quirion

Ils sont par ailleurs tous les trois activement engagés au sein de l’Association des Maîtres Couvreurs du Québec. François-Xavier y est le vice-président du comité de relève et mentorat, Simon Pierre siège au comité technique, tandis que Richard Lacombe est actif dans divers comités et siège au conseil d’administration de l’Association depuis de nombreuses années. Pour l’avenir, les deux fils voient Toitures Quatre-Saisons évoluer graduellement sans changement majeur qui pourrait perturber les valeurs de l’entreprise. « Pour nous, ce qui est important, c’est de garder le cap sur la qualité de notre travail, le dévouement de notre équipe et la satisfaction de notre clientèle », conclut François-Xavier Lacombe.


Nouvelles des Champions Un nouveau mandat pour EBC L’agrandissement de la Galerie d’art d ’ O t t a wa a é t é c onfié à EBC en conception-construction. Les secteurs publics (Ville d’Ottawa et Université d’Ottawa) et privés investissent une somme de 100 M$ dans le projet. Le bâtiment à usages multiples de 23 étages comptera 120 chambres d’hôtel, 82 résidences, un théâtre ainsi qu’une galerie d’art.

Nouvelle associée chez Carbonic

Carbonic, une jeune firme d’ingénieurs dont les bureaux sont situés à Sainte-Thérèse et à Mont-Laurier, vient d’annoncer l’arrivée de Martine Peyton, urbaniste, à titre d’associée principale et de responsable de sa nouvelle division Urbanisme. Diplômée de l’UQAM (baccalauréat en urbanisme et gestion de projet) et de HEC Montréal (maîtrise en aménagement, option montage et gestion de projet), Martine Peyton affiche déjà une impressionnante feuille de route et pourra ainsi mettre à profit près de 15 ans d’expérience professionnelle acquise au sein d’organisations et de firmes-conseils du secteur de l’immobilier au Québec.

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Falaise sur mer

Une entreprise lavalloise, Construction Voyer, lance officiellement un projet domiciliaire à Sept-Îles, Falaise sur mer. Avec le développement du secteur industriel et des divers projets associés au Plan Nord, les nouveaux logements dans la région de Sept-Îles arrivent au bon moment.

La course aux Prix BOMA est lancée ! Quels immeubles québécois et quelles équipes de gestion se distingueront en 2015… et lesquels représenteront le Québec à l’échelle nationale et peutêtre même internationale ? C’est le temps d’y penser ! Les formulaires d’inscription pour les Prix BOMA seront disponibles sous peu. Vous avez jusqu’à la mi-janvier pour vous inscrire ! Toute l’information sur boma-quebec.org.

Maestro.ca fête ses 25 ans et lance un nouvel outil qui changera la planification de vos opérations, en liant le chantier au bureau ! Cette suite d’applications pour téléphones intelligents et tablettes iOS ou Android assurera un meilleur contrôle dans la répartition de vos projets, vos appels de service et vos bons de travail.

La direction de Toitures Couture se renouvelle

En effet, depuis août dernier, Maryse Couture assure la présidence de l’entreprise, entourée d’une nouvelle équipe de direction composée de François Voisine, d’André Couture, de Richard Bédard et de Yanick Janelle, qui saura l’épauler pour poursuivre la croissance de l’entreprise.

Une nouvelle usine de fabrication de polyisocyanurate pour Soprema Canada

En construction depuis 2013, l’usine à la fine pointe de la technologie est érigée sur un terrain situé à Drummondville. La fin des travaux est prévue pour le printemps 2015.

Un point culminant pour Alliance

Le nouveau CHUM est le plus grand projet hospitalier au Québec. Le bétonnage du toit de la structure de béton du bâtiment principal a été un point culminant pour ce projet. Fier du défi relevé, Coffrage Alliance, entrepreneur spécialisé en coffrage du bâtiment principal, a organisé un événement, le 28 août dernier, pour célébrer cette « Alliance réussie » avec près de 80 représentants des partenaires du projet. Ce succès historique a été réalisé dans un contexte multiculturel alliant l’Angleterre, l’Espagne et le Québec.

Ouverture de CONFIAN

Nouveau centre spécialisé en santé et sécurité du travail, CONFIAN (PSB Sécurité) propose des équipements de sécurité qui facilitent le travail. Le magasin situé au 909, boulevard Pierre-Bertrand, à Québec, comprend une vaste salle de démonstration d’équipements, des salles de formation ainsi qu’un local technique.

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Nouvelles des Champions Une solution écologique qui donne des résultats

Offerte par la Corporation des maîtres mécaniciens en tuyauterie du Québec (CMMTQ), cette formation de sept heures permet aux participants d’appliquer et de mieux comprendre les modifications en vigueur depuis le 29 avril 2014. www.cmmtq.org > Formation > Plomberie.

Une façade qui respire !

Céragrès

L’hydrogommage ® est un procédé de nettoyage – dépollution écologique et sécuritaire – qui n’endommage pas la surface des édifices, particulièrement lorsque ceux-ci sont âgés et qu’ils ont été bâtis en pierres St-Marc, grès, granit, quartz ou en brique. Ce procédé permet aussi de décaper et de préparer les surfaces à recevoir un produit de protection tel qu’un hydrofuge ou un oléofuge.

Mise à jour du Code de construction, chapitre III, Plomberie

Plus de 26 000 pi2 de façade ventilée en céramique KeraTwin K20 jaune éclatant sur le nouveau bâtiment du Centre de Transport Stinson STM. Son traitement photocatalytique HT décompose les gaz d’échappement industriels et automobiles. Il s’agit d’une particularité du produit d’autant plus appropriée dans un centre de transport capable d’accueillir 300 autobus municipaux.

Expansion pour DPMM

Nomination chez MonPeintre.ca

Alexandre Litalien intègre l’équipe de MonPeintre.ca à titre de chargé de projet commercial. Son entrée en poste permettra de répondre à la demande croissante de la clientèle commerciale et industrielle de l’entreprise.

Dale Parizeau Morris Mackenzie, cabinet de services financiers, expert en assurances dans le secteur de la construction, accroît sa présence dans la province à la suite de son intégration au groupe Lussier Assurances. Grâce à son expansion géographique (22 bureaux régionaux), DPMM consolide ainsi son assise de guichet unique en cautionnement et assurance pour les entrepreneurs québécois.

65 ans de succès pour Omer Brault

Toitures Omer Brault fête cette année ses 65 ans d’existence. L’entreprise explique son succès par la qualité du travail réalisé avec soin pour chaque toiture. Chez Omer Brault, le service à la clientèle est primordial. Pour répondre efficacement et rapidement aux besoins de ses clients, l’entreprise peut compter sur l’expertise de cinq équipes qui travaillent à temps plein.

Les travaux avancent rapidement

Une nouvelle image de marque

Patenaude Trempe Van Dalen et Air-Ins, spécialistes en matière d’essais en laboratoire et sur site de contrôle de la qualité et d’expertises techniques consacrés exclusivement au domaine de la science du bâtiment, sont désormais connus sous le nom de CLEB (Conseil et laboratoire en enveloppe du bâtiment).

Entreprise au mois d’août dernier, la construction du Complexe 2 glaces Honco, dont les coûts sont évalués à 14 M$, devrait se terminer au printemps 2015. Ce projet comprend deux patinoires de dimensions conformes à celles de la Ligue nationale de hockey entièrement vitrées sur la partie centrale de l’aire de restauration. Le bâtiment aura une superficie au sol de 8 739 m² ou 94 065 pi2. La capacité des gradins sera respectivement de 924 et de 250 sièges. Le complexe offrira aussi une salle multifonctionnelle pouvant recevoir 350 personnes, 12 chambres de joueurs pouvant accueillir de 18 à 20 hockeyeurs, des bureaux pour les associations du secteur Saint-Romuald, une salle de conférence, une infirmerie, une loge VIP ainsi qu’un ascenseur.

MP2B Assurance et son engagement communautaire

En août dernier, MP2B tenait son tournoi de golf annuel. Des profits de 20 735,87 $ ont été versés à L’AVIRON hébergement communautaire. Le président Pierre Marc Brunet remercie les participants, les commanditaires, les généreux donateurs de même que les précieux bénévoles.

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