Volume Volume 54 –– Numéro Numéro 13
125 ans
d’architecture et de construction au Québec
les centres commerciaux au Québec Une adaptation constante
la protection incendie au québec Un univers dynamique aux multiples facettes
ebc Entre génie et construction, les secrets d’une expansion réussie
L’enveloppe du bâtiment Un survol de son évolution
PP 41614528
JBC MÉDIA PAR alain lambert
MOT DE LA RÉDACTION
Nathalie Savaria
Sous le signe de l’histoire Bien entendu, vous l’avez déjà remarqué, le magazine ne se présente pas comme à l’ordinaire. Ce numéro spécial de Champions de la construction est en effet tête-bêche, une expression employée couramment en édition pour décrire un contenu présenté côte à côte en sens inverse. Cette approche nous permet de vous offrir des articles complémentaires et d’approfondir des sujets qui le méritent. Selon vos goûts et vos préférences, vous pouvez commencer par la partie historique et vous plonger ensuite dans la partie sur l’innovation, ou faire le contraire, mais rien ne vous empêche d’alterner la lecture à votre guise ! Dans cette partie consacrée à l’histoire, nous poursuivons notre série 125 ans d’architecture et de construction. Nous nous attardons d’abord à l’histoire des centres commerciaux au Québec. Au gré des décennies, ces bâtiments voués à la consommation ont changé de modèle et de positionnement afin de s’adapter à la conjoncture économique et sociale. Notre dossier suivant, réalisé en collaboration avec la Corporation des maîtres entrepreneurs en installations contre l’incendie, relate l’histoire de la sécurité incendie au Québec. De la pompe à bras à l’instauration des casernes de pompiers, la protection incendie n’a cessé de perfectionner ses normes et ses moyens afin de combattre efficacement les brasiers et surtout, de les prévenir, avec l’apparition des gicleurs, pour protéger les citoyens. Nous retraçons par la suite les étapes marquantes de l’histoire d’EBC, l’une des plus grandes entreprises de construction québécoises. Pour clore la partie historique, nous faisons un survol rapide de l’évolution de l’enveloppe du bâtiment au Québec qui s’est allégée au fil du temps. À tous les friands d’histoire ou d’innovation, ou des deux, je souhaite une bonne lecture! Nathalie Savaria Rédactrice en chef et éditrice déléguée
CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION
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Sommaire Volume 5 - numéro 1 Printemps 2015
125 ans
d’architecture et de construction au Québec
w w w. j b c m e d i a . c a Le magazine Champions de la construction commerciale et industrielle est publié par JBC Média inc. 2120, avenue Victoria, bureau 140 Longueuil (Greenfield Park) QC J4V 1M9 Téléphone : 450 670-7770 Sans frais : 1 866 446-3185 Télécopieur : 450 670-7771 info@jbcmedia.ca
PRÉSIDENT ET éditeur Jacques Boisvert RÉDACTRICE EN CHEF ET ÉDITRICE DÉLÉGUÉE Nathalie Savaria Équipe de rédaction Serge Beaucher, Michel De Smet, Johanne Landry et Nathalie Savaria
6 les centres commerciaux au Québec une adaptation constante Par Alexandre Côté
Révision et correction d’épreuves Christine Barozzi, Catherine Faucher et Anne-Marie Trudel directrice artistique Carole Bordeleau infographiste Sandrina Villeneuve conseillers en publicité Montréal Maude Lafleur Edith Lajoie Souk Vongphakdy Québec Madeleine Blain
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la protection incendie au québec un univers dynamique aux multiples facettes Par Michel De Smet
Responsable de la capitale nationale et des régions
418 317-0669 ADMINISTRATION Catherine Faucher, adjointe au président et directrice des opérations photo en page couverture © L’édifice Eaton en 1936, Archives Ville de Montréal VM94-Z67 photographes Denis Bernier, Alain Lambert et France Quirion envoi de poste — publications Convention no PP 41614528 adresse de retour 2120, avenue Victoria, bureau 140 Longueuil (Greenfield Park) QC J4V 1M9 abonnements www.jbcmedia.ca Dépôts légaux — Bibliothèque et Archives Canada et Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2011.
18 EBC ENTRE GÉNIE ET CONSTRUCTION, LES SECRETS D’UNE EXPANSION RÉUSSIE
Toute demande de reproduction doit être adressée par écrit à l’éditeur. Si elle est acceptée, elle doit indiquer clairement la source de la façon suivante : Tiré du magazine Champions de la construction commerciale et industrielle. Le nom de l’auteur et / ou du photographe doit également apparaître.
ISSN 1927-5765
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L’enveloppe du bâtiment un survol de son évolution Par Johanne Landry
archives ville de Montréal vm94-a170-025
125 ans
d’architecture et de construction au Québec
Le square Phillips à Montréal avec, en arrière-plan, le magasin Birks
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Les centres commerciaux au Québec
UNE ADAPTATION CONSTANTE Par Alexandre Côté1
Le centre commercial Boulevard construit en 1953 sur l’île de Montréal, à l’intersection de la rue Jean-Talon Est et du boulevard Pie-IX
Puisant leur origine dans les boutiques et les grands magasins des rues principales, les centres commerciaux n’ont cessé, au gré des décennies, de changer de modèle et de positionnement dans le paysage urbain et de s’adapter à la conjoncture économique et sociale.
1 Ce texte, légèrement modifié, a été publié dans le magazine Immobilier commercial, volume 6, numéro 1, mars-avril 2013.
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CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION
Les grands magasins, apparus au Québec au début et au milieu du XIXe siècle, sont à l’origine des centres commerciaux. Les grandes enseignes montréalaises comme Dupuis Frères (voir l’encadré, p. 9 ) et Morgan’s (La Baie), Simpsons de même que les magasins Simons, Paquet et Holt Renfrew à Québec ont connu leur apogée dans les 50 premières années du XXe siècle. Situés sur les artères commerciales des grandes villes, ces magasins profitent de la présence des transports en commun qui procurent un afflux important de consommateurs. Leur positionnement et la diversité de leur offre ont participé à la création du modèle des centres commerciaux. Cependant, l’apparition des banlieues dans les années 1950 constitue le véritable vecteur de leur construction. Le phénomène coïncide avec le boom économique qui suit la Seconde Guerre mondiale ainsi qu’avec la démocratisation de l’automobile. En éloignant le consommateur des voies habituelles de transport, les banlieues contribuent à diminuer l’avantage concurrentiel des grandes artères commerciales urbaines au profit des centres commerciaux.
RECRÉER LA RUE PRINCIPALE Le doyen des modèles de centre commercial apparaît dans les années 1950, et ce prototype est répété jusqu’à la fin des années 1960. Il s’agit d’un bâtiment linéaire où les boutiques ont pignon sur rue et dont les locomotives sont le supermarché et le magasin de grande surface (Woolworth (Woolco), Kresge (Kmart), Miracle Mart, etc.). « Ce qui semble se dégager dans l’implantation des premiers centres commerciaux, c’est qu’ils arrivent de façon affirmée et prévue. On profite de l’expérience américaine, donc on connaît la recette », indique
simons
Office du film du Québec, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, E6, S7, SS1, P611739
Le magasin Morgan’s (aujourd’hui La Baie) en 1936
d’architecture et de construction au Québec
archives ville de montréal – ca m001 vm094-y-1-17-d0065
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Le magasin Simons fondé à Québec en 1840
Le nombre de places de stationnement est également indispensable à l’équation. Les publicités de l’époque en font d’ailleurs grand état, par opposition au chaos de la ville et de ses embouteillages. Une troisième caractéristique commune est le lieu. Chacun de ces développements est construit près des boulevards. L’arrivée des autoroutes a d’ailleurs des effets néfastes pour plusieurs de ces bâtiments commerciaux de la première génération. Plusieurs centres commerciaux linéaires auront tout de même le temps de voir le jour avant que le concept ne s’essouffle. Le tout premier à Montréal, le Norgate, est construit sur le boulevard Décarie en 1949. Il est rapidement suivi du Village Champlain (1953) et des Jardins Dorval (1954). À Québec, la Place Sainte-Foy (1958) est le premier centre à être bâti. Rapidement, on assiste à la construction d’autres centres commerciaux linéaires dans les plus importantes villes du Québec, comme le démontre la construction des Promenades King, en 1959, à Sherbrooke, de même que celle du centre commercial Le Carrefour à Trois-Rivières, en 1961.
vincent ranallo
Annie-Claude Dalcourt, qui a achevé en 2012 un mémoire de maîtrise à l’UQAM sur l’histoire des centres commerciaux. Dans ces nouvelles banlieues, le centre commercial linéaire recrée la rue principale. « On a encore le réflexe de construire sur le long et on va retrouver les mêmes grandes chaînes de magasins que dans la rue principale, de même que la succursale d’une banque et un supermarché. L’espace est nouveau, mais la dynamique est la même », poursuit Mme Dalcourt, aujourd’hui conseillère pédagogique au Cégep Gérald-Godin.
annie-claude Dalcourt Auteure d’un mémoire de maîtrise à l’UQAM sur l’histoire des centres commerciaux
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centres commerciaux
PROPOSER UN MILIEU DE VIE COMMUNAUTAIRE À ce modèle linéaire s’en juxtapose un nouveau : le centre commercial régional. Le premier du genre est construit en 1956 aux États-Unis. Le Southdale, à Minneapolis, est conçu par l’architecte Victor David Gruen afin de recréer un espace regroupant plusieurs fonctions communautaires. « Il y avait un désir de se protéger des intempéries et de se servir des galeries pour créer un endroit de rencontres dans un espace privé », explique Annie-Claude Dalcourt. Au Québec, les premiers centres commerciaux régionaux apparaissent dans les années 1960. Parmi les plus anciens bâtiments de ce type, on compte Place Laurier (1961) à Sainte-Foy (Québec), ainsi que Place Versailles (1963) à Montréal. La formule est rapidement reprise et plusieurs centres commerciaux régionaux surgissent, les années suivantes, dans les principales villes du Québec. Dès 1971, le centre commercial Les Rivières ouvre ses portes à Trois-Rivières. En 1973, on assiste à la construction presque simultanée du Carrefour de l’Estrie à Sherbrooke et de la Place du Royaume à Chicoutimi (Saguenay). En 1978, après l’inauguration des Promenades de l’Outaouais, les six plus importantes régions métropolitaines du Québec peuvent se targuer de posséder ces installations commerciales novatrices.
Jean-François Grenier Directeur principal Groupe Altus
Gaston Lafleur Ex-président-directeur général Conseil québécois du commerce de détail
Ce nouveau concept s’accompagne d’un usage différent. « Au début, les supermarchés continuent d’être présents dans les centres commerciaux, note Jean-François Grenier, directeur principal pour le Groupe Altus et spécialiste du commerce de détail. Mais les choses changent peu à peu. Dans les années 1970, on faisait son épicerie sur une base hebdomadaire. Aujourd’hui, on va à l’épicerie deux ou trois fois par semaine. Les gens veulent donc être plus près du magasin. À ce phénomène s’ajoutent des loyers trop élevés. Un peu plus de 20 ans après l’émergence de ce concept, il ne reste plus vraiment de supermarchés dans les centres commerciaux régionaux. » En outre, alors que le centre commercial linéaire est un lieu de consommation de biens de première nécessité, le magasinage est présenté comme un loisir dans les centres commerciaux régionaux. Comme ces derniers possèdent une grande offre de biens comparativement à d’autres établissements, les gens y passent de plus en plus de temps. Ce changement d’usage n’a rien de surprenant pour Gaston Lafleur, ex-président-directeur général du Conseil québécois du commerce de détail (CQCD) et aujourd’hui cadre en résidence expert en commerce de détail à la Faculté des sciences de l’administration
Un casse-croûte et l’entrée du magasin Eaton aux Galeries d’Anjou en 1968 8
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Archives - La corporation Cadillac Fairview ltée
JBC MÉDIA PAR DENIS BERNIER
CONSOMMER MAIS AUTREMENT
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Traverser les époques... Dupuis Frères Après que Joseph Dupuis fut foudroyé par une fièvre mystérieuse en 1863, sa veuve Euphrasie décide de s’établir à Montréal où elle offre des services de couture dans une maison non loin de l’église NotreDame. Elle lance, quelque temps après, un petit commerce de fils et d’aiguilles qui prend vite de l’expansion. Quatre ans plus tard, Nazaire Dupuis, le fils aîné, ouvre un magasin de nouveautés au 865, rue Sainte-Catherine Est, qui devient un commerce florissant et qui prendra le nom de Dupuis Frères en 1870. La population de Montréal compte alors plus de 100 000 habitants. Cette époque marque le début d’une nouvelle ère commerciale. La demande d’articles de mode plus luxueux et importés, notamment les textiles, les lainages, les soieries, les rubans, les gants et les accessoires, augmente. L’élégance règne chez Dupuis Frères, comme dans tous ces nouveaux palais de la consommation, où les clients passent la journée entière à fureter et à se détendre entre quelques achats. L’étalage est savamment étudié, l’ambiance est feutrée,
Archives - HEC Montréal, P049/X99,0001
de l’Université Laval. « Il n’y a pas une journée sans qu’un changement de concept ou une innovation se produise. Les consommateurs changent, ils évoluent. Leurs besoins et leurs attentes sont différents d’une décennie à l’autre. Il faut donc adapter l’environnement si l’on veut être en mesure de se renouveler. »
d’architecture et de construction au Québec
Le magasin Dupuis Frères en 1939
les nombreux rayons sont spacieux, bien éclairés et somptueux. Dès les années 1920, le magasin est reconnu comme l’un des trois plus grands établissements du genre à Montréal et le préféré de la bourgeoisie canadienne-française et du clergé. Le développement de l’entreprise familiale est en effet impressionnant. Grâce à la vente par correspondance, Dupuis Frères voit sa réputation s’étendre partout au Québec et même à l’extérieur de la province. Le magasin embauche alors plus de 1 500 employés, dont près de 500 au comptoir des commandes postales. Puis vient la guerre et malgré la reprise de l’aprèsguerre, les années 1950 et 1960 sont difficiles pour Dupuis Frères. L’entreprise met de nouvelles stratégies de marketing à l’essai et tente de rajeunir son image, mais les multiples affrontements liés à la grève de 1952 vont ébranler la confiance que patrons, employés et clients ressentaient à l’endroit de la maison. L’entreprise a cessé d’appartenir à la famille Dupuis en 1961… Busac est propriétaire du complexe de Place Dupuis depuis plus de 15 ans.
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triovest- les galeries de la capitale
centres commerciaux
Le Capitole dans l’arrondissement historique de Québec, rue Saint-Jean
L’entrée du cinéma Imax aux Galeries de la Capitale
Les centres suprarégionaux, de plus grande envergure que les centres régionaux, s’imposent quelques années plus tard, avec la construction de Fairview Pointe-Claire (1965) et des Galeries d’Anjou (1968). Situés à la jonction de plusieurs autoroutes, ces complexes commerciaux peuvent attirer un nombre beaucoup plus important de consommateurs. C’est dans ces galeries marchandes que le divertissement s’impose. Victor David Gruen avait posé les jalons de cette tendance lors de la construction du Southdale. « Son idée était de concurrencer le centre-ville, rappelle Jean-François Grenier. On pouvait y trouver du divertissement et des activités communautaires. La banlieue s’est équipée et c’est beaucoup par le centre commercial que ça s’est fait. » Bien qu’initialement rejeté par les promoteurs, le principe de créer un milieu de vie finit donc par faire partie des mœurs. Ce sont surtout les cinémas et les restaurants qui s’y établissent. Au fil des ans, les activités de tous genres sont offertes. On y présente des expositions, on y installe des marchés publics et on y construit même des salles de spectacle. Avec son parc d’attractions et sa patinoire, le complexe des Galeries de la Capitale à Québec explore largement cette tendance. Aujourd’hui encore, ce centre commercial mise sur le divertissement en proposant entre autres des forfaits pour son cinéma IMAX aux touristes. 10
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triovest- les galeries de la capitale
SE DIVERTIR EN MAGASINANT
Le Méga Parc des Galeries de la Capitale est considéré comme le deuxième plus grand parc récréatif intérieur en Amérique du Nord
OFFRIR TOUJOURS PLUS POUR MOINS CHER Dans les années 1990, un autre modèle d’affaires vient s’ajouter. À cette époque se concrétise l’implantation des magasins-entrepôts au Québec. Les commerces du type Club Price (Costco) et Walmart ont la particularité d’offrir presque l’ensemble des produits et services. C’est également une période de changements majeurs dans les chaînes d’approvisionnement, avec l’arrivée de produits en provenance de pays émergents. En raison de ce facteur structurel, on voit apparaître les grandes surfaces spécialisées (Best Buy, Réno-Dépôt, Brault et Martineau, etc.). Ces magasins peuvent presque vivre indépendamment les uns des autres, mais ils finissent par être réunis, souvent sous l’initiative d’un promoteur, dans des mégacentres. Là encore, le concept est simple : il s’agit de réunir sur un même terrain plusieurs magasins de ce type afin d’offrir l’ensemble des produits et services sous un nombre réduit d’enseignes. « Les promoteurs des mégacentres ne sont pas les mêmes que ceux des centres commerciaux régionaux et suprarégionaux, précise Jean-François Grenier. Ce sont davantage des fonds de placement immobilier qui les ont développés. La formule repose sur des loyers moindres que dans les centres commerciaux et suprarégionaux. Le concept des grandes surfaces et des grandes surfaces spécialisées est d’offrir un vaste choix, mais aussi des prix défiant toute concurrence. Pour cette raison, ces détaillants doivent payer des loyers moins dispendieux. » Cette façon de procéder facilite notamment le financement.
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d’architecture et de construction au Québec
INNOVER ET SE DIVERSIFIER Bien que les modèles se soient multipliés depuis l’établissement du premier centre commercial il y a 60 ans, ces exemples ont leur place dans le marché d’aujourd’hui. À preuve, tous les centres commerciaux linéaires mentionnés dans cet article sont toujours en activité. Ils cohabitent avec des concepts plus complexes comme le Quartier DIX30 à Brossard, qui englobe de grands magasins spécialisés, des boutiques de vêtements, des restaurants, des supermarchés, un magasin-entrepôt, un cinéma et même une salle de spectacle et un hôtel. Le tout dans un modèle à mi-chemin entre le mégacentre et le centre commercial à ciel ouvert. « La vocation change, mais les locaux demeurent commerciaux. À mon avis, ils ne sont pas du tout voués à disparaître. »
Pour les centres commerciaux régionaux et suprarégionaux, l’heure est à la diversification. On remarque, ces dernières années, la construction de plusieurs grands magasins spécialisés le long des centres commerciaux suprarégionaux. Même si certains prévoient de plus grands changements d’usage, cela ne représente pas un problème, selon Annie-Claude Dalcourt. « La vocation change, mais les locaux demeurent commerciaux. À mon avis, ils ne sont pas du tout voués à disparaître. » Cette confiance est partagée par Jean-François Grenier et Gaston Lafleur. Présents depuis plus d’un demi-siècle, les centres commerciaux continueront donc de faire partie de nos vies et de s’adapter pour répondre à nos besoins.
– Annie-Claude Dalcourt
Nous vous invitons à lire l’entrevue avec Léopold Turgeon, PDG du CQCD, concernant l’impact du commerce en ligne sur l’avenir des centres commerciaux, dans la section Innovations et perspectives d’avenir, p. 6.
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Dossier
Une photographie d’une pompe à incendie de 1904 fonctionnant à la vapeur
La protection incendie au Québec
Un univers dynamique aux multiples facettes Par Michel De Smet, journaliste
Réalisé en collaboration avec la Corporation des maîtres entrepreneurs en installations contre l’incendie, ce d o s s i e r re l a te d ’ a b o rd l’évolution de la protection incendie et de l’histoire de la profession, puis présente l’histoire, le rôle ainsi que la mission de la Corporation fondée en 1964.
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Une histoire récente L’histoire de la sécurité incendie au Québec commence sous une forme organisée en 1808 lorsque la Ville de Québec acquiert pour la première fois 10 pompes à bras. La première brigade de pompiers volontaires venait de voir le jour dans la province. Il faut attendre 1841 pour que la métropole lui emboîte le pas en mettant sur pied le Département du feu de la Ville de Montréal, également composé de pompiers volontaires. À la suite du grand incendie de 1852 qui a rasé des centaines d’habitations, Montréal décide, en 1863, de créer un corps de pompiers permanents répartis dans huit casernes. La Ville de Québec fait de même trois ans plus tard, aussi à la suite d’un incendie dévastateur qui a détruit plus de 1 200 maisons dans le faubourg Saint-Sauveur et le quartier Saint-Roch. Ce n’est toutefois qu’au milieu des années 1960 que les corps de pompiers vont s’intéresser sérieusement aux causes et aux circonstances responsables de la propagation des incendies. « À partir de ce moment, les services incendie vont prendre en compte les caractéristiques des bâtiments et des matériaux de construction, des équipements d’alarme, de détection incendie et d’autoprotection qui garantissent un accès rapide et sécuritaire aux foyers d’incendie pour les pompiers ou qui permettent une évacuation rapide des occupants », souligne
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d’architecture et de construction au Québec
Jacques Desrosiers, qui œuvre depuis les années 1970 au sein de l’Association des chefs en sécurité incendie du Québec (ACSIQ) et qui a notamment été à la tête du Service de sécurité incendie de Saint-Hyacinthe, de 1982 à 2000. À partir de 1995 s’amorce un vaste processus de consultations et de recherches mené par le ministère de la Sécurité publique du Québec qui fait appel à l’ensemble des intervenants en protection incendie. Cette démarche globale aboutira à l’adoption, en juin 2000, de la Loi sur la sécurité incendie. On assiste ainsi à la première réforme majeure qui vise essentiellement à réduire les pertes humaines et matérielles attribuables aux incendies et à accroître l’efficacité des organisations municipales dans ce domaine. La Loi est notamment à l’origine du Schéma de couverture de risques en sécurité incendie qui exige que toutes les municipalités régionales de comté (MRC) soumettent au ministère de la Sécurité publique un document de planification de leur propre processus de gestion de risques. Le Ministère n’a toutefois pas mis en place des
Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Wikimédia Canada – Projet Poirier
Jacques Desrosiers Membre de l’Association des chefs en sécurité incendie du Québec Chef de la sécurité incendie de Saint-Hyacinthe de 1982 à 2000
Pompiers vêtus de cirés et de casques combattant à l’aide de boyaux l’incendie de la Merck Chemical Co., située au 560, rue De Courcelle à Montréal en 1937
Division de Vipond Inc
Licence RBQ : 8104-4927-00
mesures punitives contre les MRC qui se montreraient récalcitrantes à se doter de leur schéma. « En l’absence d’un bâton, Québec a préféré agiter une carotte qui consiste à mettre toutes les MRC dont le Ministère a approuvé le schéma à l’abri de poursuites que pourraient leur intenter, entre autres, les assureurs. Autant dire que les réfractaires sont rares », fait remarquer Jacques Desrosiers.
Téléphone : 514 695-7070 Télécopieur : 514 695-0311 26A, boulevard Hymus Pointe-Claire (Québec) H9R 1C9 info@protectionincendieroberts.ca
CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION
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protection des incendies
Naissance et essor de l’industrie de la protection incendie Technologue en protection incendie, Gilles Carrier, copropriétaire de PGA Experts inc., une firme de consultants en technologies de protection incendie, explique que c’est aux assureurs que revient historiquement le mérite d’avoir amorcé une démarche concrète relative à l’amélioration des moyens de combattre les incendies à l’aide de systèmes de gicleurs automatiques. L’un des chefs de file en la matière est assurément FM Global, basé aux États-Unis dans le Rhode Island, dont la fondation remonte à 1835. « C’est en fait un regroupement d’assureurs qui a mis sur pied une sorte de division d’ingénierie capable de mesurer les risques de dommages aux bâtiments, indique M. Carrier. Il s’agit aujourd’hui d’un réseau mondial qui effectue des tests d’incendie à grande échelle en environnement réel dans plusieurs types de bâtiments, principalement industriels », mentionne-t-il. En 1920, un organisme indépendant appelé Underwriters Laboratories of Canada (ULC) réalise des activités analogues à celles de FM Global. Les observations qui découlent de l’ensemble de ces expériences servent ensuite à enrichir les normes anti-incendie, comme celles contenues dans le Code national du bâtiment au Canada ainsi que dans la National Fire Protection Association (NFPA), une organisation américaine créée en 1896 qui regroupe aujourd’hui pas moins de 75 000 adhérents en protection contre les incendies dans le monde. À ce jour, cette dernière a développé et publié plus de 300 codes et normes qui régissent la conception et l’installation des systèmes de protection contre l’incendie.
Une ancienne alarme de feu Viking
Grinnell-Quartz-Bulb de 1931
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La première installation de gicleurs automatiques remonte à 1852. Elle a été réalisée dans les filatures de la Nouvelle-Angleterre. Il s’agissait en fait d’appareils semiautomatiques, car une intervention humaine était nécessaire pour ouvrir des valves d’approvisionnement en eau. « Il a fallu attendre 12 ans pour que Henry S. Parmalee installe le premier système entièrement automatique dans le but de protéger son usine de pianos implantée au Connecticut. C’est également un Américain, Frederick Grinnell, qui a amélioré l’invention de Parmalee et qui a obtenu un premier brevet d’exploitation en 1881 », explique Richard Dalpé, secrétaire et trésorier de la Corporation des maîtres entrepreneurs en installations contre l’incendie (CMEICI).
Photographie de la façade du 201, Place d’Youville, à l’intersection de la rue Saint-François-Xavier. L’édifice est alors occupé par Birks, Corner Company, grossiste de produits d’épicerie et importateurs de thés. On aperçoit un amoncellement de plaques de glace au pied d’une borne d’alarme d’incendie
archives ville de montréal - CA M001 Vm098-y-ds-p072
– Gilles Carrier
Apparition des premiers gicleurs
Martin Ujlaki
« C’est en fait un regroupement d’assureurs qui a mis sur pied une sorte de division d’ingénierie capable de mesurer les risques de dommages aux bâtiments. »
Firesafelife.com par Irmilam
Gilles carrier Copropriétaire PGA Experts inc.
d’architecture et de construction au Québec
Photographie de l’échelle aérienne no 44 devant une caserne de pompiers en 1926
archives ville de montréal - CA M001 Vm094-y-1-17-do438
Photographie d’une autopompe du Service des incendies de la Ville de Montréal en 1925
archives ville de montréal - Vm94-Z34-02
125 ans
Maurice Lareau, directeur des opérations chez Protection Incendie Viking inc., un entrepreneur en systèmes de détection et en protection incendie, également président de la CMEICI, note que ces trois dernières décennies ont été marquées par l’essor remarquable de l’industrie des gicleurs. « Lorsque j’ai commencé dans la profession, il y a 35 ans, on trouvait sur le marché une trentaine de têtes de gicleurs par fabricant. Aujourd’hui, ce nombre est passé à plus de 300. »
JBC MÉDIA PAR DENIS BERNIER
Une opinion que partage son concurrent, Marc Demers, directeur des opérations chez Tyco Feu et Sécurité Intégrée, anciennement SimplexGrinnell. Également directeur à la CMEICI, celui-ci explique qu’il existe aujourd’hui sur le marché des gicleurs adaptés à chaque risque d’incendie connu. « De plus, les têtes de gicleurs ont évolué pour se conformer aux goûts des architectes et du public, les rendant autant que possible invisibles au regard tout en augmentant leur efficacité, note ce dernier. Sans compter la concurrence qui est faite aujourd’hui aux systèmes traditionnels par des procédés ayant recours à des agents extincteurs autres que l’eau et dont l’installation se justifie quant aux risques spéciaux. » Maurice Lareau Directeur des opérations Protection incendie Viking inc.
Président de la Corporation des maîtres entrepreneurs en installations contre l’incendie
AU SERVICE DE NOTRE INDUSTRIE DEPUIS PLUS DE 25 ANS 1935, boulevard Lionel-Bertrand Boisbriand (Québec) J7H 1N8
Tél. : 450 430-7031 Téléc. : 450 430-9170
CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION
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protection des incendies
La Corporation des maîtres entrepreneurs en installations contre l’incendie
Bâtir une identité forte La Corporation des maîtres entrepreneurs en installations contre l’incendie (CMEICI) a vu le jour en 1964. Avant cette date, la majorité des entrepreneurs québécois de l’industrie de la protection contre l’incendie était représentée au sein de la Canadian Automatic Sprinkler Association (CASA).
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CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION
La Corporation est née de la volonté des membres québécois de se donner une identité propre. « À l’époque, nous sentions le besoin de nous regrouper afin de mieux faire valoir nos intérêts. Cela dit, nous gardons des liens étroits avec la CASA, car presque tous nos membres qui ont des activités professionnelles hors du Québec font partie des deux organisations », explique Richard Dalpé, secrétaire et trésorier de la CMEICI. Porte-parole de son industrie, la Corporation est considérée par le ministère de la Sécurité publique comme la représentante par excellence de l’industrie des gicleurs automatiques. À ce titre, elle s’implique en permanence dans la sensibilisation des décideurs pour qu’ils prennent des mesures favorisant l’installation de gicleurs. Elle remplit également un rôle de guide pour ses membres afin de leur indiquer les exigences légales auxquelles ils sont assujettis ainsi que l’application des normes les plus élevées dans la conception et l’installation des systèmes de protection contre l’incendie. À cet effet, elle importe et diffuse la version française des manuels de la National Fire Protection Association (NFPA).
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d’architecture et de construction au Québec
JBC MÉDIA PAR DENIS BERNIER
« Même si l’envergure de notre organisation peut sembler modeste, nous n’avons pas épargné nos efforts pour développer sa visibilité. Par exemple, en 1987, nous avons obtenu que les appels d’offres relatifs aux systèmes de gicleurs ne soient plus inclus dans la section plomberie, afin que cette partie du contrat revienne exclusivement à nos membres. » De gauche à droite, en arrière, Ron Cornelow, directeur de la CMEICI et directeur général de Gicleur Moderne inc., Richard Dalpé, secrétaire et trésorier de la CMEICI, Stéphane Massie, directeur représentant les membres associés de la CMEICI et vice-président exécutif chez Vézina Assurances inc., Gilles Lafrance, directeur de la CMEICI et président de Protection Incendie Idéal inc., Gaétan Paré, directeur de la CMEICI et directeur des ventes de Protection Incendie Roberts inc., en avant, Pierre Péloquin, vice-président de la CMEICI et président de Les Gicleurs Acme ltée, Maurice Lareau, président de la CMEICI et directeur des opérations de Protection Incendie Viking inc., Marc Demers, directeur de la CMEICI et directeur des opérations de Tyco Feu et Sécurité Intégrée
– Maurice Lareau
Organisation de taille réduite en raison de la haute spécialisation de son secteur d’activité, la CMEICI compte 10 membres qui représentent toutefois 75 % des heures travaillées dans l’industrie de la prévention incendie. Elle regroupe également 24 membres associés, essentiellement des distributeurs et des consultants. « Même si l’envergure de notre organisation peut sembler modeste, nous n’avons pas épargné nos efforts pour développer sa visibilité. Par exemple, en 1987, nous avons obtenu que les appels d’offres relatifs aux systèmes de gicleurs ne soient plus inclus dans la section plomberie, afin que cette partie du contrat revienne exclusivement à nos membres », mentionne Maurice Lareau, président de la CMEICI et directeur des opérations chez Protection Incendie Viking inc. Dans le même ordre d’idées, la Corporation, en partenariat avec le Local 3 (réfrigération-climatisation et protection incendie) de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), a obtenu après de longues procédures que le Commissaire de l’industrie de la construction statue sur le fait que l’ensemble des travaux d’installation des systèmes de protection incendie relève de la compétence exclusive des mécaniciens en protection incendie. La Corporation s’implique également dans le dossier de la formation. Elle a notamment travaillé de pair avec la Commission de la construction du Québec (CCQ) dans le cadre de la mise à niveau des examens pour devenir compagnons. Par ailleurs, au cours de l’été 2010, la CMEICI a activement collaboré, conjointement avec la CCQ et le Local 3 de la FTQ, à la mise sur pied d’une école mobile. Cette unité, qui dispose d’une salle de cours et d’équipements à la fine pointe de la technologie, parcourt la province afin de parfaire les connaissances des mécaniciens en protection incendie. Nous vous invitons à lire l’article sur l’évolution de l’industrie, dans la section Innovations et perspectives d’avenir, p. 10.
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histoire en bref d’EBC
EBC INc.
EBC
La construction de la centrale hydroélectrique de Brisay, à la sortie du réservoir Caniapiscau, la réalisation la plus marquante d’EBC 18
CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION
125 ans
d’architecture et de construction au Québec
Entre génie et construction, les secrets d’une expansion réussie Fondée par Fernand et Germain Houle en 1968, EBC s’est hissée au sommet des champions de la construction au Québec grâce à la diversité de son expertise et à la qualité de ses réalisations. Histoire d’une entreprise familiale devenue un fleuron de l’industrie, de père en fille. Presque 50 ans après sa fondation sous le nom d’Entreprises Bon Conseil ltée, EBC compte 1 500 employés, 7 bureaux – Québec, Montréal, Brossard, Ottawa, Timmins, Val-d’Or et Vancouver – et génère un volume d’affaires annuel dépassant le demi-milliard de dollars. Au fil des ans, l’entreprise a réalisé plus de 700 projets principalement dans les secteurs du bâtiment, du génie civil et du terrassement à l’échelle de la province, mais aussi en Ontario, au Nouveau-Brunswick, au Labrador, au Manitoba et en Colombie-Britannique, pour une valeur totalisant 7 G$.
Les origines
ebc inc.
Plusieurs ne le savent pas, mais rien ne prédestinait l’un de ses fondateurs, Fernand Houle, né en 1933 et décédé en 2010, à devenir chef d’entreprise. D’abord enseignant au primaire, il se dirige ensuite vers le génie civil, un domaine qui le passionne, et obtient son diplôme de l’Université de Sherbrooke en 1961, l’année de son mariage avec Thérèse Rousseau, avec qui il aura quatre enfants : Marie-Claude, Esther, Martin et François. À sa sortie de l’université, il accepte un poste d’enseignant en hydraulique à l’Université de Montréal, mais, au cours de l’été, il entre au service d’un cabinet en génie-conseil de Québec. Il est ravi : « C’est ce que je voulais faire par-dessus tout, du génie civil », dira-t-il un jour en entrevue. Mais l’atmosphère sévère du cabinet pèse sur le jeune homme qui, sur les conseils d’un ami et collègue, brigue et obtient un poste d’ingénieur dans une entreprise de construction. « Cet ami connaissait un entrepreneur qui avait besoin d’un ingénieur, et il m’a conseillé d’y aller. Il trouvait important qu’un ingénieur
Fernand Houle, dîplomé en génie civil de l’Université de Sherbrooke en 1961
Germain Houle, cofondateur d’Entreprises Bon Conseil
soit sur le terrain pendant quelques années. J’étais d’accord avec le principe. » Il occupera ce poste pendant six ans, « le temps de construire quelques cégeps et plusieurs écoles ».
La fondation de l’entreprise Fort de cette expérience, Fernand Houle décide de faire le grand saut. En 1968, il fonde, avec son frère Germain, Entreprises Bon Conseil, nom donné en clin d’œil à leur patelin d’origine, NotreDame-du-Bon-Conseil, près de Drummondville, qui sera simplifiée plus tard en EBC. Aussitôt, l’entreprise démarre en force en obtenant un contrat pour l’agrandissement de l’Académie de Québec, qui deviendra le Cégep de Sainte-Foy. Ce premier contrat lucratif d’un million de dollars lance les activités de l’entreprise qui se concentre alors dans le secteur institutionnel.
Le bureau d’EBC à L’Ancienne-Lorette en 1975
Sources : Marie-Claude Houle, EBC inc., Profil EBC, publié sous la direction de Jacques Boisvert, rédigé par Bernard Veyron – magazine Québec construction, décembre 1993, L’histoire d’EBC, publiée sous la direction de Jacques Boisvert, rédigée par Johanne Rouleau – 40 ans de construction au Québec, Constructo, janvier 2006, Champions de la construction commerciale et industrielle, 2014. Réécriture : service de la rédaction, Champions de la construction commerciale et industrielle.
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histoire en bref d’EBC
Le premier contrat de génie civil en 1969 : les échangeurs à l’entrée des ponts de Québec et Pierre-Laporte, à Sainte-Foy
Le Pavillon des sciences, lot 3, de l’Université Concordia
La diversification comme moyen d’expansion Après quelques contrats de bâtiment, l’entreprise étend rapidement son champ d’activités. Ponts, tunnels et viaducs s’ajoutent ainsi à son carnet de commandes. En 1969, elle décroche un premier contrat de 4 M$ en génie civil pour l’aménagement d’échangeurs et de viaducs à l’entrée des ponts de Québec et Pierre-Laporte. Un moment décisif. « C’est là que nous avons commencé à prendre de l’avance sur nos compétiteurs, qui ne faisaient que du bâtiment, se remémorera Fernand Houle au cours d’une entrevue réalisée en 2005. Par la suite, nous avons entrepris des travaux de terrassement, ce qui nous a encore distancés un peu plus des autres, ce type de projet nécessitant des investissements plus importants. » Au cours des années 1970 et 1980, EBC poursuit sa diversification, l’un des secrets de la réussite du fondateur. C’est à cette époque que l’entreprise développe notamment une expertise en gérance et en réalisation de projets d’hôpitaux. Entre 1978 et 2004, elle a ainsi construit, agrandi ou rénové de nombreux hôpitaux, CLSC ou CHSLD, auxquels s’ajoutent écoles, cégeps et universités.
En 1978, Fernand Houle achète la firme GLR, spécialisée en construction de lignes de transport d’énergie, dont le principal client est Hydro-Québec. Alors que les contrats se multiplient, EBC structure ses activités autour de trois divisions distinctes au début des années 1980 : Bâtiment, Génie civil et terrassement. « Nous avons appris à passer du rôle d’une PME de moyenne importance à celui d’un grand entrepreneur, expliquera son fondateur en 1993. Pour générer un chiffre d’affaires de 100 millions et plus, il faut être structuré en conséquence et ne jamais s’asseoir sur ses lauriers. Il faut chercher les moyens de faire mieux. »
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d’architecture et de construction au Québec
Le barrage SM-3 sur la Côte-Nord
L’ère des grands travaux Et faire mieux, c’est aussi investir le Nord et participer aux grands travaux de la Baie-James. À la fin des années 1970, EBC obtient deux contrats en sous-traitance : le premier pour les conduites forcées de LG3 et le second pour l’évacuateur de crues d’Opinaca. Toutefois, il faudra attendre une dizaine d’années avant qu’EBC n’accomplisse des travaux d’une envergure inégalée sur le territoire jamésien. En 1991, l’entreprise exécute en effet un premier tunnel en forage et dynamitage pour la galerie de dérivation LA-1. Sa réalisation la plus marquante reste toutefois la construction de la centrale hydroélectrique de Brisay, à la sortie du réservoir Caniapiscau. En 1995, Hydro-Québec confie à EBC l’édification du barrage SM-3, sur la Côte-Nord, au coût de 191 M$. « Certains contrats, tels la centrale de Brisay, le barrage SM-3 et deux contrats d’excavation de tunnel à SM-3, ont représenté des étapes importantes pour EBC en matière de bétonnage, terrassement et construction de tunnels et ont ouvert
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125 ans
Richard Gagné, vice-président, Génie civil et terrassement chez EBC, aujourd’hui retraité
« Certains contrats, tels la centrale de Brisay, le barrage SM-3 et deux contrats d’excavation de tunnel à SM-3, ont représenté des étapes importantes pour EBC en matière de bétonnage, terrassement et construction de tunnels et ont ouvert la voie à d’autres projets par la suite. »
la voie à d’autres projets par la suite », confiera Richard Gagné, vice-président, Génie civil et terrassement, aujourd’hui retraité, lors d’une entrevue publiée en 2005.
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histoire en bref d’EBC
À l’assaut du marché montréalais
alain Désilet
Alors que les grands travaux de la Baie-James sont à la veille de s’amorcer, EBC ouvre un bureau régional à Brossard, en 1990. « Nous avions besoin d’être mieux connus à Montréal, explique en entrevue François Groleau, vice-président principal, Génie civil et terrassement, tant des fournisseurs et des sous-traitants que des propriétaires et donneurs d’ouvrage. Et pour être connu, il faut investir à l’endroit où l’on veut travailler. »
François groleau Vice-président principal, Génie civil et terrassement
« Nous avions besoin d’être mieux connus à Montréal, tant des fournisseurs et des sous-traitants que des propriétaires et donneurs d’ouvrage. Et pour être connu, il faut investir à l’endroit où l’on veut travailler. » – François Groleau
La réfection du pont Galipeault donne le coup d’envoi aux activités montréalaises, autant en civil qu’en bâtiment, en 1990. Au fil des ans, les contrats se succèdent pour la Ville de Montréal, l’Université de Montréal, la Régie des installations olympiques (RIO) et l’aéroport de Dorval. EBC participe également à l’achèvement de la réfection des autoroutes 40 et Bonaventure, puis elle obtient, en 1993, un important contrat de 14 M$ pour la construction d’un tronçon de 2,6 km de l’autoroute 30, à la hauteur de Brossard. À cela s’ajoute un important projet de construction de condominiums évalué à 13 M$ pour le compte d’Intrawest, au pied du mont Tremblant. Mais un autre défi de grande envergure attend l’entreprise. En 2002, EBC se voit confier les travaux d’excavation et de bétonnage pour le prolongement du métro vers Laval par l’Agence métropolitaine de transport. L’entreprise construit ainsi les tronçons de la Concorde (2002) et d’Henri-Bourassa (2003). Ces deux projets de construction souterraine totalisent près de 110 M$ et valent à l’entreprise deux prix Armatura. Dans la perspective de diversifier ses activités et d’accroître son expertise, EBC fait l’acquisition d’Hydrotech Marine, une entreprise spécialisée dans les travaux de construction sous-marine.
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125 ans
d’architecture et de construction au Québec
Une femme à la tête d’EBC Entre-temps, en 1999, Marie-Claude Houle, qui travaillait déjà au sein de l’entreprise depuis 13 ans, succède à son père à la présidence. La nouvelle présidente, qui a occupé maints postes au fil des ans, peut compter à l’époque sur une équipe de collaborateurs chevronnés qui travaillent dans l’organisation depuis plusieurs années, dont Richard Gagné et Yves Gauthier, tous deux vice-présidents à ce moment, véritables piliers de l’entreprise, qui ont pris leur retraite depuis.
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Actuellement, l’entreprise compte quatre vice-présidents principaux soit : Martin Houle, vice-président, Finances et administration, Jean-Serge D’Aoust, vice-président principal, Bâtiment, Mario Trachy, vice-président, Ressources humaines, sécurité et environnement, et François Groleau, vice-président principal, Génie civil et terrassement. Marie-Claude Houle Présidente et chef de la direction
Dans une entrevue qu’il nous accordait en 2014, Jean-Serge D’Aoust déclarait : « La moitié des projets de notre division Bâtiment est liée à la construction d’immeubles multirésidentiels et d’hôtels. Nous sommes aussi très présents dans le secteur institutionnel (santé et éducation). Enfin, les secteurs industriel et commercial comptent pour 10 % de nos activités de construction. » Jean-Serge D’Aoust, vice-président principal, Bâtiment, depuis 11 ans chez EBC
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M. D’Aoust se voit confier en 2003 le mandat de développer le secteur privé dans lequel EBC était traditionnellement moins active. Preuve que la situation a évolué favorablement, le secteur privé représente en 2005 environ 50 % des contrats réalisés dans le secteur du bâtiment. Cette année-là, Marie-Claude Houle confirmera en entrevue que « la transition vers le marché privé se fait très aisément, puisque EBC a toujours eu comme priorité la satisfaction du client et a toujours cultivé des valeurs de qualité, de respect des engagements (budget, échéanciers) et de respect des gens ».
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histoire en bref d’EBC
Une expansion tous azimuts
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Dans la foulée des grands travaux à la Baie-James, l’entreprise achève, en 2006, le barrage Eastmain-1, amorcé trois ans plus tôt. À la même époque, elle réalise deux projets à la centrale de Péribonka pour des travaux d’excavation et de bétonnage. Sa réputation dans le domaine étant solidement établie, EBC obtient, en 2008, un premier contrat de 400 M$ pour les travaux de génie civil et de terrassement de la centrale Wuskwatim, au Manitoba. En 2011, elle réalise la construction de la centrale hydroélectrique Long Lake, en ColombieBritannique, pour le compte de la Regional Power. L’année suivante, EBC exécute en partenariat un contrat pour le projet Lower Churchill, à Muskrat Falls au Labrador. En 2013, EBC, avec l’entreprise CRT, débute trois projets de minicentrales hydroélectriques en Colombie-Britannique pour Innergex, qui inclut trois tunnels majeurs.
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EBC poursuit donc sur sa lancée, tant dans le secteur privé qu’au public.
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125 ans EBC regarde aussi vers l’avenir. En 2005, Marie-Claude Houle déclare en entrevue : « Nous misons aussi sur des contrats d’éoliennes qui comprennent également beaucoup de travaux de génie civil et de terrassement. Nous croyons être en bonne position pour obtenir un contrat dans les prochaines années. » Elle avait vu juste. Depuis 2005, EBC a édifié une dizaine de parcs éoliens au Canada et aux États-Unis, ce qui en fait l’un des plus grands sinon le plus grand constructeur canadien de parcs éoliens. EBC compte poursuivre le développement de ce domaine très prometteur. Du côté du secteur privé, EBC construit plusieurs condominiums et résidences pour aînés. L’entreprise réalise entre autres des projets pour le Groupe Maurice : l’Ambiance, à L’Île-des-Sœurs, Le Cavelier, à LaSalle, et le complexe résidentiel Les Promenades du Parc, à Longueuil, évalué à 40 M$. À Laval, EBC édifie Les Jardins de Renoir, et à
d’architecture et de construction au Québec
Montréal, Le Concorde, un immeuble en copropriété de 18 étages, sur l’avenue du Président-Kennedy. En 2010, EBC inaugure un nouveau bureau dans le Vieux-Montréal, en plein cœur de la métropole. Non loin de là, elle exécute un important contrat dans le secteur hospitalier au CHUM. Construction Santé Montréal (CSM) lui a en effet octroyé le mandat de construction d’un lot de 200 M$ dans le cadre d’un projet réalisé en partenariat public-privé (PPP). Une première pour EBC.
Et l’avenir ? Parmi les grands projets qui se profilent à l’horizon, la construction du futur pont Champlain est assurément dans la mire de la présidente qui, depuis son arrivée à la tête de l’entreprise, a fait bondir son chiffre d’affaires de 100 à 700 M$. Afin de se positionner stratégiquement pour le Plan Nord, EBC cible le secteur minier ; dans ce but, elle a réalisé l’acquisition en 2010 de Don Bourgeois et fils, une firme spécialisée en excavation minière souterraine. La construction de pipelines, de quais, de tunnels et les projets d’éoliennes sont aussi à l’ordre du jour. Plusieurs autres résidences pour le Groupe Maurice sont actuellement en construction (Quartier Sud, Boréa, Le 22) et d’autres verront le jour dans un proche avenir. Ainsi, de toute évidence, forte de son expertise diversifiée et de sa solide réputation, EBC continuera d’ajouter d’autres chapitres à son histoire. Nous vous invitons à lire l’entrevue avec Marie-Claude Houle, dans la section Innovations et perspectives d’avenir, p. 15.
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L’ENVELOPPE DU BÂTIMENT
l’enveloppe du bâtiment un survol de son évolution Par Johanne Landry, journaliste
Les murs se sont amincis et allégés, le verre s’est multiplié, les toitures se sont synthétisées. Survol de l’évolution de l’enveloppe des bâtiments commerciaux et industriels au Québec.
Le Ritz-Carlton à Montréal CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION
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ENVELOPPE DU BÂTIMENT
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Les bâtiments de première génération, avant l’arrivée des gratte-ciel, étaient faits d’un assemblage de divers composants pleins ou massifs, rappelle Mario Gonçalves, ingénieur et président de CLEB (Conseil et laboratoire en enveloppe du bâtiment), un regroupement de bureaux de consultation et laboratoire d’essais dans le domaine de l’enveloppe du bâtiment. À cette époque, les murs, souvent d’une épaisseur de deux ou trois pieds, n’étaient pas isolés ; c’est la masse elle-même qui offrait une certaine capacité thermique et d’étanchéité à l’air et à l’eau.
Mario Gonçalves Ingénieur et président Conseil et laboratoire en enveloppe du bâtiment
Puis, on a cherché à créer des murs plus minces, afin d’alléger les édifices et les fondations pour réduire les coûts et accroître la rapidité de construction. Il a fallu améliorer les caractéristiques techniques du mur en le séparant en systèmes distincts que l’on traite différemment. Maintenant, on construit les murs avec un parement extérieur indépendant – la brique par exemple – d’une épaisseur de quelques pouces, dont le rôle est principalement esthétique, tout en protégeant ce qui se trouve derrière. Entre le revêtement et la structure, on laisse une cavité où l’eau qui pourrait pénétrer sera drainée vers l’extérieur sans s’accumuler. C’est sur l’ossature de la structure, faite d’acier ou de bois, qu’on installe les barrières d’isolation, de contrôle de l’étanchéité à l’eau, à l’air et à la vapeur. « Ça fait au moins 50 ans que l’on construit ainsi ; c’est une amélioration importante depuis les murs massifs où l’étanchéité à l’eau dépendait de la masse du mur et que la performance thermique n’était pas considérée », explique Mario Gonçalves.
Moins de ponts thermiques « Il est évident qu’on ne reviendra jamais aux murs de deux pieds d’il y a 100 ans. On veut des murs minces et performants. Il faut donc mettre au point des approches et réaliser des percées technologiques pour continuer d’améliorer la performance thermique. » – Mario Gonçalves
Si un mur ou une partie de mur ne sont pas bien isolés, la température de surface diminue de plusieurs degrés, et il y a formation de condensation sous forme de gouttelettes d’eau. C’est ce qu’il faut éviter. Voilà pourquoi on réduit ou l’on élimine les ponts thermiques, ces endroits où il y a discontinuité entre des matériaux isolants et des parois de la structure, ce qui se produit, par exemple, aux jonctions des murs avec les planchers et la toiture, ainsi qu’aux ouvertures comme les portes et les fenêtres. « On voit une grande évolution à cet égard, ajoute Mario Gonçalves, comme l’apparition de systèmes d’attaches qui minimisent les ponts thermiques. Ainsi, on remplace de plus en plus les attaches de parement en métal, qui conduisent la chaleur intérieure vers l’extérieur, par des attaches en fibres de verre, par exemple. Il est évident qu’on ne reviendra jamais aux murs de deux pieds d’il y a 100 ans. On veut des murs minces et performants. Il faut donc mettre au point des approches et réaliser des percées technologiques pour continuer d’améliorer la performance thermique. »
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ENVELOPPE DU BÂTIMENT
Cadres performants et double vitrage Les fenêtres aussi se sont allégées avec les années. « Dans le temps, poursuit Mario Gonçalves, on utilisait du vitrage simple avec un cadre en acier conducteur de froid et sans bris thermique, ainsi que des contre-fenêtres pour minimiser l’entrée d’eau et couper les courants d’air. » Les contre-fenêtres ont disparu depuis que les cadres ont gagné en performance et qu’on utilise du vitrage double ou triple souvent doté d’un enduit qui réduit les échanges thermiques, d’intercalaires très performants ainsi que de gaz de remplissage thermiquement supérieurs au remplissage à l’air.
Toitures stables Les toitures, quant à elles, ont gagné en stabilité dimensionnelle. En effet, les matières isolantes du passé avaient tendance à rétrécir avec les années, ce qui causait des déchirures à la membrane et des pertes sur le plan de la performance thermique. « Les matériaux qu’on utilise aujourd’hui pour l’isolation travaillent davantage en système, et les avancées technologiques les ont rendus très performants. Les membranes elles-mêmes sont également plus résistantes et durent plus longtemps », précise Mario Gonçalves.
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ENVELOPPE DU BÂTIMENT
On ne voit plus d’épandage d’asphalte liquide en couches alternées avec des feutres organiques recouvertes d’un gravier de finition sur les toitures des édifices commerciaux et industriels. Dorénavant, souligne Mario Gonçalves, on utilise la plupart du temps des membranes en bitume élastomère préfabriquées en usine et qui se présentent en rouleau. Dans le domaine de l’enveloppe thermique du bâtiment comme partout ailleurs, on n’arrête pas le progrès et l’on cherche à faire toujours mieux à moindre coût.
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Un exemple de murs légers
D’autant plus que « toujours mieux », dans cette spécialité, se traduit par une économie d’énergie souhaitable pour l’avenir de la planète. Nous vous invitons à lire la suite de cet article, dans la section Innovations et perspectives d’avenir, p. 28.