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L’ENVELOPPE DU BÂTIMENT
l’enveloppe du bâtiment un survol de son évolution Par Johanne Landry, journaliste
Les murs se sont amincis et allégés, le verre s’est multiplié, les toitures se sont synthétisées. Survol de l’évolution de l’enveloppe des bâtiments commerciaux et industriels au Québec.
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Les bâtiments de première génération, avant l’arrivée des gratte-ciel, étaient faits d’un assemblage de divers composants pleins ou massifs, rappelle Mario Gonçalves, ingénieur et président de CLEB (Conseil et laboratoire en enveloppe du bâtiment), un regroupement de bureaux de consultation et laboratoire d’essais dans le domaine de l’enveloppe du bâtiment. À cette époque, les murs, souvent d’une épaisseur de deux ou trois pieds, n’étaient pas isolés ; c’est la masse elle-même qui offrait une certaine capacité thermique et d’étanchéité à l’air et à l’eau.
Mario Gonçalves Ingénieur et président Conseil et laboratoire en enveloppe du bâtiment
Puis, on a cherché à créer des murs plus minces, afin d’alléger les édifices et les fondations pour réduire les coûts et accroître la rapidité de construction. Il a fallu améliorer les caractéristiques techniques du mur en le séparant en systèmes distincts que l’on traite différemment. Maintenant, on construit les murs avec un parement extérieur indépendant – la brique par exemple – d’une épaisseur de quelques pouces, dont le rôle est principalement esthétique, tout en protégeant ce qui se trouve derrière. Entre le revêtement et la structure, on laisse une cavité où l’eau qui pourrait pénétrer sera drainée vers l’extérieur sans s’accumuler. C’est sur l’ossature de la structure, faite d’acier ou de bois, qu’on installe les barrières d’isolation, de contrôle de l’étanchéité à l’eau, à l’air et à la vapeur. « Ça fait au moins 50 ans que l’on construit ainsi ; c’est une amélioration importante depuis les murs massifs où l’étanchéité à l’eau dépendait de la masse du mur et que la performance thermique n’était pas considérée », explique Mario Gonçalves.
Moins de ponts thermiques « Il est évident qu’on ne reviendra jamais aux murs de deux pieds d’il y a 100 ans. On veut des murs minces et performants. Il faut donc mettre au point des approches et réaliser des percées technologiques pour continuer d’améliorer la performance thermique. » – Mario Gonçalves
Si un mur ou une partie de mur ne sont pas bien isolés, la température de surface diminue de plusieurs degrés, et il y a formation de condensation sous forme de gouttelettes d’eau. C’est ce qu’il faut éviter. Voilà pourquoi on réduit ou l’on élimine les ponts thermiques, ces endroits où il y a discontinuité entre des matériaux isolants et des parois de la structure, ce qui se produit, par exemple, aux jonctions des murs avec les planchers et la toiture, ainsi qu’aux ouvertures comme les portes et les fenêtres. « On voit une grande évolution à cet égard, ajoute Mario Gonçalves, comme l’apparition de systèmes d’attaches qui minimisent les ponts thermiques. Ainsi, on remplace de plus en plus les attaches de parement en métal, qui conduisent la chaleur intérieure vers l’extérieur, par des attaches en fibres de verre, par exemple. Il est évident qu’on ne reviendra jamais aux murs de deux pieds d’il y a 100 ans. On veut des murs minces et performants. Il faut donc mettre au point des approches et réaliser des percées technologiques pour continuer d’améliorer la performance thermique. »
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Cadres performants et double vitrage Les fenêtres aussi se sont allégées avec les années. « Dans le temps, poursuit Mario Gonçalves, on utilisait du vitrage simple avec un cadre en acier conducteur de froid et sans bris thermique, ainsi que des contre-fenêtres pour minimiser l’entrée d’eau et couper les courants d’air. » Les contre-fenêtres ont disparu depuis que les cadres ont gagné en performance et qu’on utilise du vitrage double ou triple souvent doté d’un enduit qui réduit les échanges thermiques, d’intercalaires très performants ainsi que de gaz de remplissage thermiquement supérieurs au remplissage à l’air.
Toitures stables Les toitures, quant à elles, ont gagné en stabilité dimensionnelle. En effet, les matières isolantes du passé avaient tendance à rétrécir avec les années, ce qui causait des déchirures à la membrane et des pertes sur le plan de la performance thermique. « Les matériaux qu’on utilise aujourd’hui pour l’isolation travaillent davantage en système, et les avancées technologiques les ont rendus très performants. Les membranes elles-mêmes sont également plus résistantes et durent plus longtemps », précise Mario Gonçalves.
acier - aluminium - vinyle - fibrociment - panneaux modulaires
Un exemple d’un mur massif
CLEB
RÉSIDENTIEL - COMMERCIAL - INDUSTRIEL Licence RBQ : 1355-8549-54
www.alnordica.com 1230, rue des Érables, Saint-Lambert-de-Lauzon (Québec) G0S 2W0 Région de Québec : 418 889-9761 Sans frais : 1 866 989-9761
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On ne voit plus d’épandage d’asphalte liquide en couches alternées avec des feutres organiques recouvertes d’un gravier de finition sur les toitures des édifices commerciaux et industriels. Dorénavant, souligne Mario Gonçalves, on utilise la plupart du temps des membranes en bitume élastomère préfabriquées en usine et qui se présentent en rouleau. Dans le domaine de l’enveloppe thermique du bâtiment comme partout ailleurs, on n’arrête pas le progrès et l’on cherche à faire toujours mieux à moindre coût.
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Un exemple de murs légers
D’autant plus que « toujours mieux », dans cette spécialité, se traduit par une économie d’énergie souhaitable pour l’avenir de la planète. Nous vous invitons à lire la suite de cet article, dans la section Innovations et perspectives d’avenir, p. 28.