ENTREVUE
30 ANS DE
CONSTRUCTION VU PAR JEAN-GUY BERNARD ET SES COLLÈGUES CHEZ ALTUS
JBC MÉDIA PAR DENIS BERNIER
À MONTRÉAL JEAN-GUY BERNARD, VICE-PRÉSIDENT DIRECTEUR QUÉBEC GROUPE ALTUS
Par Emmanuelle Gril, journaliste
En 30 ans, l’immobilier commercial a beaucoup évolué à Montréal. Les crises économiques ont alterné avec les cycles de croissance, le tout ponctué de périodes de remise en question. À titre d’observateur privilégié, Jean-Guy Bernard, vice-président directeur Québec du Groupe Altus, a accepté de partager avec nous son analyse des trois dernières décennies. Jean-Guy Bernard est particulièrement bien placé pour faire un tour d’horizon du marché de la construction commerciale à Montréal, puisque durant ses 40 ans de carrière, il a été le témoin de très nombreuses transactions. Pour tracer un portrait fidèle de cette évolution, il analyse trois grands blocs temporels : de 1987 à 1996, de 1997 à 2006 et enfin de 2007 à aujourd’hui.
1987-1996 : la récession frappe L’euphorie du boom économique de la fin des années 1980 est suivie par une récession qui va considérablement freiner, voire stopper les activités immobilières. « L’excès de confiance que l’on a connu au début de cette période a généré un surplus de construction. Plus de 5,3 millions de pieds carrés ont été livrés au Québec durant la période de 1987 à 1992, dont, à Montréal, le 1250, boulevard René-Lévesque Ouest, le 1000, rue De La Gauchetière et le 600, boulevard De Maisonneuve Ouest, se rappelle Jean-Guy Bernard. Mais la crise économique et le krach immobilier qui ont suivi ont eu un effet dévastateur. Lorsque l’empire de développement immobilier
Olympia & York s’effondre et fait faillite en 1992, les institutions financières vont perdre des plumes et se montrer beaucoup plus prudentes. » Résultat : prêteurs et institutions bancaires reprennent de nombreux actifs, et plusieurs propriétaires privés sont emportés par la tourmente, dans ce que l’on peut qualifier de période noire… Avec la récession, vient aussi la rationalisa tion. Ainsi, les employeurs suppriment des milliers de postes, réduisant d’autant le nombre de pieds carrés de leurs locaux pour bureaux. Il s’ensuit une chute généralisée CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION
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30 ANS DE CONSTRUCTION À MONTRÉAL
des loyers dans les tours flambant neuves, d’autant plus que les entreprises commencent à se détourner du centre-ville de Montréal, trop coûteux, et évaluent les possibilités de s’installer en périphérie de celui-ci ou en banlieue. Des zones comme Laval, Saint-Laurent et la Rive-Sud voient dès lors se développer des pôles de bureaux sur leur territoire, faisant passer le taux d’inoccupation d’environ 10 % au début de la période à plus de 20 % à son terme. Du côté du commerce de détail, l’optimisme ambiant de la fin des années 1980 a aussi fait pousser de nouveaux mails comme le Centre Angrignon (1986) et les Galeries Laval (1987). C’est également durant cette décennie que le centre-ville de Montréal amorce sa renaissance avec l’ouverture ou la rénovation de plusieurs galeries marchandes, comme la Place Montréal Trust, les Promenades de la Cathédrale, les Cours Mont-Royal, les Ailes de la Mode et le Centre Eaton.
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La Place Montréal Trust
ARCHIVES JBC MÉDIA
Cette période constitue aussi la toile de fond de quelques événements notables dont les effets vont se faire sentir pendant longtemps. Ainsi, Walmart s’implante au Canada dès 1993 grâce au rachat de 120 magasins Woolco, dont une vingtaine au Québec. Ce qui avait à l’époque été perçu comme une « invasion » et causé bien des craintes aux détaillants qui appréhendaient une hécatombe dans le commerce de détail a, au bout du compte, surtout forcé plusieurs enseignes à se montrer plus compétitives et attrayantes pour leur clientèle. Certes, plusieurs y ont perdu des plumes et ont même disparu dans l’aventure, par exemple Eaton, K-Mart, Wise et Peoples. Simpsons, au centre-ville de Montréal, a aussi mis la clé sous la porte (redéveloppé en 1999 pour donner le jour au Carrefour Industriel Alliance). Mais Walmart est loin d’être le seul responsable de ces fermetures ; le changement des habitudes de consommation a également eu un fort impact. Le lancement du site Amazon.com en 1995 est d’ailleurs le prélude à la révolution du commerce en ligne.
KMART
Kmart
GETTY IMAGES PAR SNYFEROK
Les Ailes de la Mode 6
ARCHIVES JBC MÉDIA
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Les Cours Mont-Royal
ARCHIVES JBC MÉDIA
1997-2006 : après la pluie, le beau temps… mais encore des nuages ! Heureusement, le marché immobilier allait reprendre du poil de la bête dès la décennie suivante. Les taux d’inoccupation des édifices de bureaux diminuent et atteignent leur plus bas niveau des 10 dernières années en 2001, à environ 8 %. On sent souffler un vent de reprise, et les taux de location se raffermissent. La décision du gouvernement du Québec en 1998 de soutenir le développement des entreprises à vocation technologique en subventionnant des emplois sur certains sites désignés crée toutefois une concurrence importante pour les sites qui ne l’étaient pas, entraînant un déséquilibre sur le marché, une augmentation de l’inoccupation à environ 11 %, ainsi qu’une stagnation des taux de location. « L’ajout d’un million et demi de pieds carrés de bureaux avec la Cité du multimédia et d’un million de pieds carrés supplémentaires avec la Cité du commerce électronique au centre-ville a fait mal. Au tournant du millénaire, la bulle technologique éclate, entraînant un nouveau ralentissement généralisé », illustre M. Bernard.
En ce qui concerne le commerce de détail, c’est l’âge d’or des grandes surfaces et des mégacentres d’achat, principalement en banlieue. À Mascouche, Saint-Constant, Kirkland, Saint-Bruno, Vaudreuil… ils poussent comme des champignons ! « C’est aussi à ce moment-là qu’apparaissent les premiers centres de type lifestyle au Québec, le Centropolis à Laval par exemple, qui a amorcé le mouvement », souligne M. Bernard.
WIKIMEDIA PAR JEAN GAGNON
Par conséquent, en dehors des deux projets soutenus par le gouvernement, seule une poignée d’autres voient le jour à Montréal, comme le 1500, boulevard Robert-Bourassa, le 3530, boulevard Saint-Laurent et l’Édifice Jacques-Parizeau.
La Cité du commerce électronique
Le Centropolis, à Laval
JIMMY HAMELIN
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ENTREVUE
De 2007 à aujourd’hui : crises de confiance et reprise frileuse Le Québec n’est pas épargné par la tempête financière des subprimes (prêts à haut risque) qui balaie les États-Unis à partir de la moitié de 2006. Bien que les répercussions aient été moins désastreuses chez nous que pour nos voisins du Sud, il n’en reste pas moins que la récession qui s’ensuit entraîne la construction commerciale dans une spirale descendante. Resserrement de l’accès au crédit, diminution du nombre de transactions et baisse des valeurs affectent négativement le marché. En Europe, les mauvaises nouvelles se succèdent, notam ment avec la crise des dettes souveraines, dont l’impact s’est fait sentir jusqu’au Canada. Il faudra attendre 2010 pour que la confiance se rétablisse enfin… mais la chute vertigineuse du prix du pétrole en 2014 nous rappellera que le contrôle de certains enjeux macroéconomiques nous échappe toujours. Il aura fallu plus de 10 ans pour que quelques gros projets voient le jour à Montréal, par exemple la tour Aimia, la tour Deloitte et la Maison Manuvie (2015-2017). « Certes durant cette période, peu de projets ont vu le jour ; par contre, de nombreux lofts industriels ont été convertis en bureaux, offrant ainsi aux entreprises des locaux moins coûteux que ceux du centre-ville : en quelques années, près de 5,2 millions de pieds carrés ont été transformés », confirme Sylvain Leclair, vice-président directeur, Recherche, évaluation et services-conseils – Gestion des impôts fonciers chez Groupe Altus. La Maison Manuvie
La tour Deloitte 8
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IVANHOÉ CAMBRIDGE
LA CORPORATION CADILLAC FAIRVIEW LTÉE
La tour Aimia
KEVRIC
30 ANS DE CONSTRUCTION À MONTRÉAL
« Le concept du Work-Live-Play fait également son chemin, remarque Jean-Guy Bernard. Avec les problèmes de congestion routière, certains reviennent aux principes de mixité urbaine, alors que d’autres préfèrent s’éloigner du centre-ville, devenu inabordable. Les projets de type TOD (transit-oriented development) ont aussi la cote. » Pour le commerce de détail, cette décennie est celle de la consolidation et des fermetures : Ailes de la Mode, Future Shop, Target et récemment Sears… C’est un pan entier qui disparaît. Force est de constater que les grandes surfaces sont parvenues à maturité. Il y a peu de construction et, parallèlement, apparaît un phénomène de conversion et de « démaillage ». « La lutte est dure pour attirer les détaillants américains et européens les plus en vogue, et les centres commerciaux rivalisent d’imagination pour tirer leur épingle du jeu. Pour survivre et assurer un bon volume de vente, il faut créer un environnement, avec les bonnes enseignes, ainsi que la facilité d’accès », fait valoir Jean-François Grenier, directeur principal, Solutions de données, chez Groupe Altus.
Les tendances à surveiller Au cours des dernières années, de nouvelles tendances ont émergé dans le secteur de la construction commerciale. Ainsi, le transport des personnes et des marchandises est devenu un défi qui génère plusieurs enjeux en matière d’urbanisme. « Tout ce qui touche à la mobilité a désormais un impact sur l’attractivité des immeubles. Mentionnons par exemple l’accès au stationnement et au transport en commun, la proximité d’un bassin de main-d’œuvre, le développement de pôles satellites, l’intérêt pour le TOD, etc. », explique Jean-Guy Bernard. Par ailleurs, les locataires se tournent vers des espaces de travail de plus en plus performants : au-delà des coûts, on recherche aussi l’efficacité, que ce soit sur le plan énergétique, de l’organisation du travail ou de la qualité de vie des employés. Ainsi, les certifications de bâtiment LEED, WireScore et WELL sont recherchées et répondent aux besoins d’occupants plus exigeants.
« On remarque également que l’espace et l’immobilier servent à soutenir la marque des entreprises. Les services se diversifient – supports à vélo, douches, accès au bureau 24 heures – afin de s’adapter aux travailleurs d’aujourd’hui, qui peuvent désormais œuvrer de n’importe où grâce à la connectivité », note Jean-Guy Bernard. Ces nouvelles façons de travailler favori sent aussi l’émergence du cotravail, avec des locaux loués au mois, à la journée, ce qui constitue un autre type de défi pour les gestionnaires immobiliers. Les trois dernières décennies ont aussi entraîné d’importants changements du côté des investisseurs. « Aujourd’hui, le marché est plus éduqué, plus informé, on y va moins au "pif" », constate Jean-Guy Bernard qui note également que les inves tisseurs institutionnels se sont multipliés. « La part des fonds en immobilier – fonds de fonctionnaires, fonds de pension, etc. – a aussi plus que doublé », dit-il. Par ailleurs, l’accès aux capitaux a été facilité par la titrisation (regroupement de créances sous forme de titres négociables) de la détention de biens immobiliers. « Avec les fiducies et les compagnies immobilières privées devenues publiques, l’investissement devient liquide, ce qui génère davantage de volatilité. De ce fait, il existe une certaine déconnexion entre les bases du marché de la construction et le marché de l’investissement en tant que tel », souligne Jean-Guy Bernard, qui conclut en constatant qu’il y a moins de joueurs dans le domaine de l’inves tissement, mais qu’avec les fusions et la mondialisation, ils accroissent sans cesse leur taille et leur influence.
Sylvain Leclair, Jean-Guy Bernard et Jean-François Grenier du Groupe Altus
JBC MÉDIA PAR DENIS BERNIER
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30 ANS DE CONSTRUCTION À MONTRÉAL
TROIS DÉCENNIES DE CONSTRUCTION PROJETS IMMOBILIERS À MONTRÉAL DE 1987 À NOS JOURS
CENTRES COMMERCIAUX
IMMEUBLES DÉCENNIE 1987-1996**
DÉCENNIE 1987-1996* Place Montréal Trust
270 500 pi2
Promenades de la Cathédrale
135 000 pi2
Cours Mont-Royal
299 600 pi2
Centre Eaton
280 300 pi2
Marché Central
963 000 pi2
DÉCENNIE 1997-2006* Mégacentre Complexe Angrignon Complexe les Ailes Forum de Montréal Mégacentre Montréal-Nord Mégacentre Blue Bonnets Mégacentre Des Sources
581 000 pi2 200 000 pi2 255 000 pi2 258 000 pi2 265 000 pi2 305 000 pi2
1000, rue De La Gauchetière 897 970 pi2 Centre de commerce mondial de Montréal 522 998 pi2 1250, boul. René-Lévesque Ouest 1 005 756 pi2 Tour McGill College 406 296 pi2 Tour Scotia Ltée 331 456 pi2 Le 999 215 203 pi2 Tour du Faubourg 208 700 pi2 2200, av. McGill College 127 000 pi2 Tour Bell Média 506 495 pi2 Complexe du Fort 148 525 pi2 Tour KPMG 507 531 pi2
DÉCENNIE 1997-2006** 1360, boul. René-Lévesque Ouest 1350, boul. René-Lévesque Ouest Édifice Jacques-Parizeau 1500, boul. Robert-Bourassa Cité du Multimédia
401 772 pi2 535 124 pi2 567 977 pi2 527 604 pi2 941 350 pi2
GETTY IMAGES PAR EVA-KATALIN
Maison Manuvie 1275, av. des Canadiens-de-Montréal Tour Deloitte
471 200 pi2 76 000 pi2 513 317 pi2
700, rue Saint-Antoine Est Tour Aimia District Griffin - Îlot 10 Maison du développement durable Édifices de la Gazette Expansion du siège social de Québecor
86 177 pi2 240 425 pi2 90 400 pi2 65 000 pi2 108 000 pi2 149 000 pi2
GETTY IMAGES PAR SQUAREDPIXELS
* Seuls les centres commerciaux de 200 000 pi et plus ont été considérés. ** Seuls les immeubles de plus de 125 000 pi2 ont été considérés. Les superficies mentionnées sont les superficies de bureaux seulement et non les superficies locatives totales des propriétés. † Seuls les immeubles de plus de 65 000 pi2 ont été considérés. 2
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Source : Groupe Altus
DÉCENNIE DE 2007 À AUJOURD’HUI†
LA CONSTRUCTION DE MONTRÉAL
GETTY IMAGES PAR NICOLASMCCOMBER
La Cathédrale Christ Church et la tour KPMG en arrière-plan
LES 30 DERNIÈRES ANNÉES DE CONSTRUCTION
MONTRÉAL EN MÉTAMORPHOSE Par Yasmina El Jamaï, journaliste
Montréal s’est toujours démarquée des autres villes par son éclectisme et son audace, comme en témoignent les différents aspects visibles qui caractérisent son architecture. Les édifices de genre européen, britannique et américain qui se dressent surtout au centre-ville, dans le Vieux-Montréal et dans le Plateau-Mont-Royal, cohabitent harmo nieusement jusqu’à conférer une touche propre à la métropole. Les édifices des 30 dernières années ont aussi participé à la création et à la définition d’un véritable style montréalais, comme nous avons pu l’entrevoir dans le premier numéro du magazine Champions de la construction consacré à l’histoire de la construction de Montréal à compter de 1880, publié l’été dernier. Nous vous présentons ici un survol des principales constructions réalisées à Montréal au cours des trois dernières décennies, des projets jugés marquants par Jean-Guy Bernard, premier vice-président du Groupe Altus, lequel regroupe plus de 2 500 experts dans le monde spécialisés dans tous les secteurs de l’immobilier. CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION
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30 ANS DE CONSTRUCTION À MONTRÉAL
AÉROPORTS DE MONTRÉAL
PHOTOHELICO
TECHNOPARC DE MONTRÉAL AU CŒUR DE L’INNOVATION GETY IMAGES PAR MARC BRUXELLE
Le projet du Technoparc de Montréal a germé il y a 30 ans, avec la création du Centre d’initiative technologique de Montréal. Organisme à but non lucratif qui fournit aux entreprises et aux entrepreneurs du milieu technologique des environnements et des solutions immobilières propices à l’innovation et à la collaboration, Technoparc Montréal accueille des entreprises de grande envergure. Depuis la construction du Technoparc Montréal Métropolitain en 1998, de multiples projets immobiliers ont également vu le jour. D’abord, en 1999, la construction de Place Innovation permet d’abriter le bâtiment de Nortel. Bombardier, également installée dans la Place Innovation, y entreprend son projet de C-Series en 2004, tandis que l’hôtel Le Novotel ouvre ses portes en 2006. Quant à l’institut Néomed, il est inauguré en 2012 au Technoparc. Puis, dès 2014, Astra Pharma annonce un investissement de 33 M$ pour construire un laboratoire de recherche dans le campus Saint-Laurent. En 2015, les grands projets immobiliers Green Cross Biothérapeutiques, ABB et 4Degrés sont amorcés. Un an plus tard, les travaux d’infrastructures débutent dans l’Éco-campus Hubert Reeves. Technoparc a été un acteur important en positionnant Montréal comme une ville axée sur l’innovation, et celle-ci continuera de jouer un rôle d’avantplan à l’avenir, étant donné qu’un projet de train léger de la CDPQ Infra, une filiale de la Caisse de dépôt et placement du Québec, est prévu, de même que la construction d’une gare qui passera par le Technoparc – dans le cadre du Réseau électrique métropolitain (REM) attendu autour de 2021. 12
CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION
Entre 2000 et 2009, près d’un milliard et demi de dollars sont injectés dans l’aéroport Montréal-Trudeau. Un nouvel hôtel à usage mixte, le Marriott, est financé et construit au coût de 60 M$ par la société Adamax et ouvre ses portes au public en septembre 2009. Les deux derniers étages de l’hôtel sont réservés aux bureaux administratifs de la société Aéroports de Montréal, incluant son siège social qui y a été déménagé à la fin de mars 2009. Par ailleurs, en février 2009, des décideurs des Travaux publics et des Services gouvernementaux du Canada (actuellement nommé Services publics et Approvision nement Canada), du ministère des Transports du Québec (actuellement nommés ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l’Électrification des transports), de la Ville de Montréal et d’Aéroports de Montréal avaient annoncé un investissement de 224 M$ pour la réalisation du projet de réaménagement de l’échangeur Dorval, lequel comprenait le rond-point Dorval ainsi que l’échangeur des autoroutes 20 et 520. Depuis les 20 dernières années, 3 G$ ont été investis à l’aéroport Montréal-Trudeau, notamment pour la construction de la nouvelle jetée internationale inaugurée en 2015. Il est intéressant de noter que l’aéroport international Pierre-Elliott-Trudeau a été l’un des premiers aéroports au monde à être muni d’une barrière d’embarquement pouvant accueillir l’Airbus A380. Compte tenu de l’augmentation du nombre de voyageurs et de la croissance du trafic aérien, Aéroports de Montréal projette de construire une nouvelle aérogare à Dorval.
LE QUARTIER DE L’INNOVATION : UN VASTE CHANTIER
PIERRE BOUDREAULT—DESTINATION CENTRE-VILLE
LE GRATTE-CIEL HORIZONTAL DE TOUTE BEAUTÉ DU CENTRE DE COMMERCE MONDIAL DE MONTRÉAL Le Centre de commerce mondial de Montréal, composé d’un édifice de bureaux et d’un hôtel prestigieux sis dans le Quartier international de Montréal, a été construit dans la ruelle des Fortifications en 1992, dans le Vieux-Montréal, et a contribué à donner une impulsion au monde des affaires montréalais. Le « gratte-ciel horizontal » achevé en 1992 par le groupe d’architectes Arcop symbolise une renaissance de l’urbanisme typiquement montréalais qui inclut la préservation de l’architecture ancienne et la réhabilitation du patrimoine chères à la société montréalaise. En effet, autour du Centre de commerce mondial de Montréal cohabitent plusieurs édifices commerciaux datant de l’époque victorienne, dont les édifices historiques de la Banque de la Nouvelle-Écosse et de la Canada Steamship Lines. Les anciens édifices rénovés, qui confèrent au Centre un style du XIXe siècle, comportent un atrium en verre, un espace très chic de boutiques et de restaurants auxquels les visiteurs et les résidents accèdent avec plaisir directement à partir du Montréal souterrain et des stations de métro Square-Victoria et Place-d’Armes qui y sont reliées.
VILLE DE MONTRÉAL
Le Quartier de l’innovation (QI) délimité à l’est par la rue McGill, au nord par le boulevard René-Lévesque, à l’ouest par l’avenue Atwater et au sud par le canal de Lachine, a été lancé en mai 2013 par l’École de technologie supérieure (ÉTS) et l’Université McGill, auxquelles se sont jointes l’Université Concordia et l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Écosystème d’innovation, le QI vise à accroître le potentiel de créativité de la métropole et à constituer une vitrine de l’innovation à Montréal misant sur les complémentarités en recherche, en formation, en innovation et en entrepreneuriat, ainsi que sur les réseaux régionaux et internationaux de ses partenaires. Le QI accueille également un volet industriel et urbain, social et culturel. Les compagnies Ericsson, Vidéotron et l’ÉTS ont déjà établi une alliance pour faire du QI un vaste terrain de jeux tech nologique pour tester les services et les applications de demain, à l’image de la 5G et de l’Internet des objets. Ce faisant, ces partenaires ont créé le premier laboratoire à ciel ouvert de la vie intelligente au Canada. Plusieurs projets immobiliers estimés à 6 G$ auront lieu dans le QI, de sorte que d’ici 2020, le paysage montréalais aura complètement changé. CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION
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30 ANS DE CONSTRUCTION À MONTRÉAL
LE PALAIS DES CONGRÈS : UN JOYAU DU MONDE DES AFFAIRES WIKIMEDIA COMMONS PAR MAURICE HADDAD
Le Palais des congrès de Montréal, un centre de conférences et d’expositions situé dans l’arrondissement Ville-Marie au 1001, place Jean-Paul-Riopelle, constitue un autre centre d’intérêt majeur du Quartier international de Montréal. Depuis 2007, le Palais des congrès figure au palmarès de l’ouvrage de Mark Irving et de François Barré intitulé Les 1001 merveilles de l’architecture qu’il faut avoir vues dans sa vie. Inauguré en mai 1983 et conçu en fonction des plans de l’archi tecte Victor Prus, le Palais des congrès est bâti au-dessus de
l’autoroute Ville-Marie, l’artère principale souterraine du centreville de Montréal. Rattaché à la ville souterraine par l’intermédiaire de la station de métro Place-d’Armes, il occupe une position stratégique en faisant le lien avec le centre des affaires, le Quartier international, le Quartier des spectacles, le Quartier chinois et le Vieux-Montréal. Entre 1999 et 2002, la superficie du Palais des congrès a doublé dans le contexte d’un projet d’agrandissement, en réponse au flux croissant de visiteurs étrangers et locaux qui participent aux événements qui y sont organisés.
L’A NCIEN DÉPOTOIR MIRON DEVIENDRA UN MAGNIFIQUE PARC URBAIN TOHUE.CA PAR ROXANE GERMAIN
Un espace vert urbain d’environ 192 hectares, une superficie équivalente à celle du parc du mont Royal, est en cours de création à Montréal. Situé dans l’ancienne carrière Miron, le Complexe environnemental Saint-Michel dans l’arrondissement de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension est appelé à devenir le plus grand parc urbain à Montréal.
de déchets. Le Complexe environnemental Saint-Michel abrite également un centre de récupération de matières recyclables, de même qu’une centrale électrique propulsée par la récupération des biogaz, ainsi qu’un site de compostage. De plus, le Centre d’expertise sur les matières résiduelles (CEMR) voué à la recherche et à l’application d’une gestion efficace, écologique et durable des matières résiduelles est situé dans ce complexe.
Le parc Frédéric-Back – Complexe environnemental Saint-Michel y a déjà été inauguré en août dernier dans le contexte du 375e anniversaire de Montréal. La transformation du dépotoir amorcée à la fin des années 1990 devrait se poursuivre jusqu’en 2023.
La Cité des arts du cirque (TOHU), qui a l’ambition de faire de Montréal une capitale internationale des arts du cirque, est également établie sur le site.
C’est en 1998 que la Ville de Montréal procède à l’acquisition de la carrière Miron afin d’en faire un site d’enfouissement des résidus; près de 75 hectares sont encore utilisés pour l’élimination
La vocation multiple du projet ambitieux qui bat son plein dans l’ancienne carrière Miron comprend également le soutien au développement communautaire du quartier Saint-Michel.
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CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION
CENTRE BELL
MAGIL
Auparavant connu sous le nom de Centre Molson, le Centre Bell a été inauguré en 1996, et sa dénomination actuelle remonte à 2002. Ce nouvel aréna a son importance, puisqu’il remplace le Forum de Montréal, qui avait été bâti en 1924 et qui est jugé comme le plus important bâtiment de l’histoire du hockey. Avec ses quelque 21 000 sièges, le Centre Bell constitue également le plus grand aréna pour le hockey en Amérique du Nord. Par ailleurs, les salles de spectacle du Centre Bell sont considérées comme les plus avancées au monde sur le plan technologique.
QUARTIER DE LA MONTAGNE
CARBONLEO
Rue de la Montagne au cœur du Mille carré doré, un projet de construction d’un hôtel Four Seasons comportant des résidences privées est en cours, et sa finalisation est prévue en 2018. Un investissement de 250 M$ a été requis pour la concrétisation de ce projet. Le promoteur du projet, la société québécoise de développement et de gestion immobilière Carbonleo, et Four Seasons Hotels and Resorts, le leader mondial de l’hôtellerie de luxe, ont annoncé que le complexe comprendra un hôtel de 163 chambres, ainsi que 18 résidences privées. Une salle de bal de 6 000 pi2 devrait comporter une immense terrasse et trois restaurants. Les travaux de construction sont en cours. Le complexe de 18 étages qui abritera l’hôtel ainsi que les résidences privées sera directe ment relié au luxueux magasin Ogilvy. CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION
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CAMPUS DE L’ÉTS : DES CONSTRUCTIONS DEPUIS 1974 À NOS JOURS
MARTINE DOYON
ÉTS
L’École de technologie supérieure (ÉTS), spécialisée dans l’enseignement et la recherche appliquée en génie et en transfert technologique, connaît plusieurs étapes de construction depuis sa fondation en 1974, pour remédier à un problème d’espace commun aux établissements d’enseignement montréalais. C’est en 1998 qu’elle inaugure la première phase de construction de résidences étudiantes, suivie des phases 2, 3 et 4 qui ont eu lieu respectivement en 2000, 2006 et 2011. À l’heure actuelle, le campus de l’ÉTS est divisé en trois pavillons principaux, et un nouveau pavillon est en construction. La Maison des étudiants inaugurée le 26 octobre 2015 abrite plusieurs services, résidences et espaces destinés aux étudiants ainsi qu’ÉTS Formation, le centre de formation continue de l’établissement. Le Prix d’excellence de l’Institut canadien de la construction en acier (ICCA) lui a été décerné pour témoigner de l’aspect remarquable du bâtiment, et la firme Menkès Shooner Dagenais LeTourneux Architectes a été primée lors de la 19 e édition des Canadian Interiors’ Best of Canada Awards ainsi que du prestigieux American Architecture Prize. La construction d’un quatrième pavillon de même style architectural que celui de la Maison des étudiants a été lancée à l’automne 2017, grâce à un financement global de près de 54 M$. Dans ce pavillon, dont la finalisation est prévue en 2019, on trouvera notamment un centre de calcul de haute performance, une trentaine de salles de classe, un espace d’apprentissage et de détente pour les étudiants, de même qu’un parc qui reliera le nouvel édifice à la Maison des étudiants avoisinante. Outre ce nouveau projet, le planétarium DOW sera reconverti pour accueillir le Centre de l’entrepreneurship technologique (Centech), un incubateur de jeunes pousses de l’établissement visant à faciliter le démarrage d’entreprises technologiques au Québec par les étudiants et les diplômés de l’ÉTS. 16
CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION
LE QUARTIER DES SPECTACLES : L’EMBLÈME CULTUREL PAR EXCELLENCE DE MONTRÉAL C’est en septembre 2009 que la place des Festivals, la première phase de construction du Quartier des spectacles de Montréal, est inaugurée après deux années de travail. Des édifices comme la Maison du développement durable, la Maison symphonique de Montréal et l’Espace Danse Québec ont peu à peu remplacé les nombreux espaces de stationnement peu attrayants dans le quartier spécialement consacré aux arts de la scène de la métropole. Le Programme particulier d’urbanisme (PPU) du Quartier des spectacles est officiellement présenté lors du Rendez-vous novembre 2007 – Montréal métropole culturelle et bénéficie alors de l’appui financier de tous les paliers gouvernementaux avec un financement de 120 M$ sur quatre ans, permettant ainsi le début des travaux. En 2009, la Maison du Festival de jazz et la place des Festivals sont inaugurées, tandis que la Place de l’Adresse symphonique ouvre ses portes l’année suivante. Le Quartier des spectacles s’est greffé à un emplacement déjà stratégique composé de la Place des Arts, laquelle regroupe à la fois l’Orchestre symphonique de Montréal (OSM), l’Opéra de Montréal, Les Grands Ballets canadiens et la Compagnie JeanDuceppe, d’une part. D’autre part, le Musée d’art contemporain de Montréal et le Théâtre du Nouveau Monde ont pignon sur rue dans le quartier montréalais consacré aux arts et à la culture. En bref, avec sa superficie d’environ 1 km2, le Quartier des specta cles est devenu le secteur montréalais voué aux arts, à la culture et au divertissement, autant pour les résidents que pour les touristes.
30 ANS DE CONSTRUCTION À MONTRÉAL
MUSÉE POINTE-À-CALLIÈRE : UN SITE ARCHÉOLOGIQUE ET HISTORIQUE NATIONAL Le Musée Pointe-à-Callière, centre d’archéologie et d’histoire sis au Vieux-Montréal, a été fondé en 1992 dans le contexte des célébrations du 350e anniversaire de Montréal. Outre ses collections d’artéfacts des Premières Nations de la région de Montréal et ses vestiges issus des régimes français et britannique qui ont marqué l’histoire montréalaise, ce musée s’est ajouté aux lieux historiques nationaux du Canada depuis 1998. Le Musée Pointe-à-Callière couvre plusieurs siècles d’histoire, de la période amérindienne à nos jours sur les lieux mêmes où Montréal a été fondée lors de la messe de fondation, devant le sieur de Maisonneuve, Jeanne Mance et ses compagnons. Pointe-à-Callière est aussi le seul musée d’archéologie d’envergure au Canada.
WIKIMEDIA PAR JEAN GAGNON
Parmi les caractéristiques particulières de ce musée qui témoignent de sa valeur patrimoniale figure le calcaire gris de Saint-Marcdes-Carrières : semblable à celui que l’on extrayait autrefois sur l’île de Montréal, c’est le matériau principal à avoir été utilisé.
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30 ANS DE CONSTRUCTION À MONTRÉAL
LE QUARTIER INTERNATIONAL : L’UNE DES PLUS GRANDES INTERVENTIONS EN MILIEU URBAIN AU CANADA Non seulement le Quartier international de Montréal a-t-il attiré de nouveaux investissements étrangers, mais il a aussi accueilli des projets immobiliers majeurs tels que le Centre CDP Capital, la Tour de la Bourse, sans oublier le Centre de commerce mondial de Montréal, le Palais des congrès de Montréal, l’Hôtel Intercontinental Montréal et le très coté restaurant Toqué. Plus de 60 organisations internationales y sont établies, parmi lesquelles figurent l’Association international du transport aérien (AITA), l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) et l’Agence mondiale antidopage (AMA).
GETTY IMAGES PAR SIMON WILLMS
Le Quartier international est un projet urbain relancé par la Caisse de dépôt et placement du Québec en 1997 et achevé en 2004. Localisé à mi-chemin du quartier des affaires de la ville et du Vieux-Montréal, il s’agit d’un projet de revitalisation particulièrement réussi à Montréal qui a transformé un secteur en déclin, dont l’esthétique était ternie par la présence d’une autoroute et d’espaces de stationnement, en une zone attrayante.
Outre sa contribution économique stratégique, le Quartier international de Montréal représente une zone d’attraction incontournable pour les touristes comme pour les résidents qui viennent profiter de la Place Jean-Paul-Riopelle avec sa série de fontaines, sa sculpture de bronze et son anneau de feu unique intitulé « La Joute ». Nous devons la réalisation et la conception de ce mobilier urbain unique en son genre au designer montréalais Michel Dallaire. C’est la firme montréalaise Daoust Lestage architecture design urbain qui a conçu et réalisé le projet du Quartier international, lequel représente incontestablement l’une des plus grandes interventions en milieu urbain au Canada.
GRANDE BIBLIOTHÈQUE DE MONTRÉAL La Grande Bibliothèque a pour mandat de servir de bibliothèque centrale pour les Montréalais et d’être la ressource documentaire principale pour l’ensemble du Québec. Située dans le Quartier latin, la Grande Bibliothèque a ouvert ses portes au public le 30 avril 2005.
GETTY IMAGES PAR NICOLASMCCOMBER
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CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION
La construction du bâtiment s’est déroulée de 2002 à 2004 et a fait intervenir la participation de quelque 250 ouvriers et d’une centaine de fournisseurs. Parmi les éléments distinctifs de l’architecture de la Grande Bibliothèque figurent 6 000 lames de verre dépoli, puis trempé et recouvert d’un revêtement céramique dont la couleur vert glacier fait penser aux paysages du Grand Nord. À noter que l’utilisation de ce type de revêtement entièrement conçu au Québec est considérée comme une première en Amérique du Nord.
MUSÉE D’ART CONTEMPORAIN DE MONTRÉAL : UN STYLE POSTMODERNE À L’ÉPREUVE DU TEMPS
WIKIMEDIA PAR JIM.HENDERSON
Fondé en 1964, le Musée d’art contem porain de Montréal (MACM) constitue le premier musée canadien entièrement consacré à l’art contemporain. Initialement installé dans des locaux temporaires de la Place Ville Marie à partir de mars 1965, le musée déménage quatre mois plus tard au Château Dufresne, puis il est relocalisé en 1968 à la Cité du Havre dans le bâtiment de la Galerie d’art international de l’Exposition universelle de 1967. Il faut attendre 1992, à l’occasion des célébrations du 350e anniversaire de la métropole, pour que le MACM s’installe dans ses locaux permanents sur le site de la Place des Arts. Le bâtiment de sept étages à la fois sobre et postmoderne représentant le MACM a su conserver son originalité jusqu’à aujourd’hui.
LE CARRÉ SAINT-LAURENT : UN PROJET DE GRANDE ENVERGURE EN PLEINE CONSTRUCTION grâce aux bons soins de la firme d’architecture Provencher Roy chargée de sa conception. C’est à la suite de discussions à bâtons rompus et de près de 20 rencontres que le projet du Carré Saint-Laurent a été lancé avec un budget de 115 M$. Outre la préservation des façades historiques et de bâtiments existants qui constituent des vestiges de la fin du XIXe siècle, une tour de bureaux, ayant pour principal locataire Hydro-Québec, sera construite et exhibera une architecture plus contemporaine. SOCIÉTÉ DE DÉVELOPPEMENT ANGUS
Le Carré Saint-Laurent est un nouveau projet immobilier d’envergure qui viendra structurer l’axe névralgique du centre-ville de Montréal, sur le boulevard Saint-Laurent, entre le MonumentNational et la rue Sainte-Catherine. Le Carré SaintLaurent fera également partie du Quartier des spectacles auquel il s’intégrera harmonieusement
Dès 2019, le nouveau complexe immobilier mixte de quelque 260 000 pi2 sera constitué d’un espace commercial voué à l’alimentation au rez-dechaussée, ainsi que du Centre d’histoire de Montréal au premier étage. La tour Sud du bâtiment de huit étages devrait accueillir environ 900 employés du gouvernement du Québec, tandis que la tour Nord devrait abriter un hôtel d’environ 150 chambres. À suivre. CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION
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30 ANS DE CONSTRUCTION À MONTRÉAL
LE QUARTIER GRIFFINTOWN EN EFFERVESCENCE CONTINUE DEVIMCO
Le quartier Griffintown, s’étendant sur environ 10 millions de pieds carrés et stratégiquement situé à Montréal, à proximité du centre-ville, au sud du Vieux-Montréal et entre le canal de Lachine et la rue Notre-Dame, a connu une revitalisation de taille favorisée par la restauration des écluses du canal en 1990 et par leur ouverture aux plaisanciers depuis 2002. Le quartier est passé d’un quartier ouvrier et industriel en déclin à une zone admettant désormais une plus grande diversité d’usages résidentiel, institutionnel et commercial. Griffintown est devenue réputée pour la multitude de tours de condos et de nouvelles tours de bureaux qui s’y élèvent et qui en font un quartier prisé. Propulsé par la transformation de l’autoroute Bonaventure en boulevard urbain, la revalorisation du canal de Lachine, la construction de milliers de logements et le déménagement de l’École de technologie supérieure (ÉTS) de Montréal à Griffintown, le quartier branché poursuit sa transformation. Pour mettre en valeur les caractéristiques de cette ancienne zone industrielle, la Ville de Montréal a injecté 26 M$ qui ont servi à la valorisation de la promenade Smith, par exemple.
PARMI LES MULTIPLES PROJETS IMMOBILIERS À GRIFFINTOWN, FIGURENT : Lowney à Griffintown
L’Hexagone à Griffintown
Le projet de condos Lowney a donné un élan à la renaissance du quartier Griffintown en 2004, la restauration d’anciens édifices comprenant l’intégration de bâtiments contemporains ayant d’abord été lancée par le promoteur immobilier Prével. C’est en 2003 que celui-ci a amorcé le projet Lowney visant à rénover les deux anciennes usines de chocolat Lowney (Cherry Blossom). Depuis, plus de 1 125 unités d’habitation construites en une dizaine de phases ont été écoulées. Le nouvel îlot de plus de 500 unités, le Lowney sur Ville, est également prometteur. Le projet Lowney de Prével illustre bien qu’un seul promoteur immobilier qui sait prendre des risques peut contribuer à la réhabilitation de tout un secteur.
Annoncé en 2013, L’Hexagone est un projet d’appartements de luxe développé par Devimco, le Fonds immobilier de solidarité FTQ et la Société de gestion Cogir. Localisé au cœur du quartier historique Griffintown, L’Hexagone comporte, entre autres, 257 appartements locatifs et des locaux commerciaux. Considéré comme le premier immeuble d’envergure à vocation résidentielle multilocative à avoir été bâti depuis plusieurs années d’accalmie dans le domaine immobilier montréalais, L’Hexagone fait partie de l’ensemble District Griffin.
District Griffin à Griffintown District Griffin constitue un projet multiusage réunissant des locaux commerciaux et des unités d’habitation. En 2010, Devimco, le promoteur immobilier de District Griffin, annonçait des investissements de 475 M$ dans la première phase du projet comprenant quatre tours et abritant plus de 1 000 logements, des commerces, ainsi qu’un hôtel. En 2014, la phase District Griffin sur l’eau a été lancée, et la nouvelle phase du projet immobilier, baptisée Amati et localisée face au parc Sainte-Anne, a été amorcée à partir de mars dernier. 20
CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION
Bassins du Havre à Griffintown Les appartements des Bassins du Havre situés en bordure du canal de Lachine offrent une vue imprenable sur l’eau. Réalisés par Prével et Rachel Julien, les Bassins du Havre ont la particularité d’être un projet axé sur un développement immobilier durable. À titre d’exemple, des panneaux solaires surplombent les toitures. Le projet bénéficiant de la certification LEED a été considéré comme l’un des plus avancés en matière de développement durable à Montréal tant par l’impact limité de sa construction sur l’environnement que par le choix des procédés d’édification et des matériaux utilisés.
LE CASINO DE MONTRÉAL : UNE RÉALISATION MAJEURE
Commercial-Institutionnel • Industriel
STEPHANE GROLEAU
Le projet du Casino de Montréal, lancé en 1993, a été achevé en seulement 10 mois. Son inaugu ration a eu lieu dans l’édifice qui constituait le pavillon de la France bâti durant l’Exposition universelle de 1967. Les années suivantes, une série d’agrandissements a été effectuée, incluant l’annexion en 1996 de l’édifice qui abritait l’ancien pavillon du Québec au nouveau bâtiment qui a été construit. Le Casino de Montréal comporte six étages, et son aspect final résulte de l’interconnexion de trois bâtiments, soit les anciens pavillons de la France et du Québec et la troisième partie du bâtiment, qui constitue une annexe construite de toutes pièces pour faire partie du casino. Les réaménagements du Casino de Montréal axés sur sa modernisation ont eu lieu entre 2009 et 2013 et ont été assurés par le consortium Menkès Shooner Dagenais LeTourneux Architectes/Provencher Roy Architectes. Ce consortium a eu notamment pour défi de redonner au casino la touche caractéristique qui définissait l’ancien pavillon de l’Expo 67.
Groupe SCV inc. est une entreprise de plus de 40 ans d’expérience. Nous sommes spécialisés dans les travaux électromécaniques du bâtiment à savoir : Plomberie, Gaz médicaux, Ventilation (Réfrigération) et Électricité. Nous nous spécialisons en particulier dans les projets de haute complexité et demandant une coordination particulière. Groupe SCV possède des bureaux à Victoriaville et à Montréal et fait partie du Groupe Fayolle Canada. Victoriaville 435, rue Gamache Victoriaville (Québec) G6P 3T4 Tél. : 819 758-5751 Montréal 1350, rue Mazurette, bureau 320 Montréal (Québec) H4N 1H2 Tél. : 514 260-9948 www.groupescv.com
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30 ANS DE CONSTRUCTION À MONTRÉAL
STADE SAPUTO ET COMPLEXE DU STADE OLYMPIQUE
Le Stade Saputo a été construit en 2008 afin d’y présenter les matchs de l’Impact de Montréal après que le projet a été annoncé officiellement le 4 mai 2005. En juillet 2006, Joey Saputo, le propriétaire de l’Impact, a conclu un accord avec la Régie des installations olympiques pour que le nouveau stade soit bâti à proximité du Stade olympique de Montréal. Le projet ayant requis 17 M$ a été entièrement financé par des fonds privés, dont la moitié a été procurée par la famille Saputo. Le Stade Saputo a remplacé le Complexe sportif Claude-Robillard à titre de domicile de l’Impact. À la suite de l’annonce par l’Impact de son accession à la Major League Soccer (MLS), le Stade Saputo a dû être agrandi pour que sa capacité atteigne au moins 20 000 places, comme l’exigent les critères de la MLS. Les travaux d’agrandissement du stade ont eu lieu en 2011 pour obtenir 20 341 places en vue de la première saison de l’équipe en MLS en 2012.
WIKIMEDIA PAR IDEJ ELIXE
L’entreprise familiale Broccolini spécialisée en cons truction et en développement immobilier a procédé à la construction de 100 000 pi2 qui a été entreprise en 2007 et finalisée en 2012. C’est également Broccolini qui a été à l’origine des travaux d’agrandissement et de modification du stade, lequel accueille désormais plus de 20 000 spectateurs.
MAISON SYMPHONIQUE DE MONTRÉAL
CECOBOIS.COM PAR TOM ARBAN
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CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION
La construction de la Maison symphonique de Montréal dans le Quartier des spectacles a été amorcée en mai 2009, et la salle de concert a été inaugurée en septembre 2011. La salle de concert d’une superficie de 19 187 m² comprend six étages et abrite l’Orchestre symphonique de Montréal, le Metropolitan Orchestra, l’I Musici de Montréal, les Violons du Roy ainsi que d’autres ensembles de musique classique. La Maison symphonique peut accueillir 2 100 auditeurs, et son utilisation particulière du bois – des planches de bois sont clouées au béton pour en empêcher la vibration et éviter un son amorti – procure une acoustique exceptionnelle. Le coût global du projet est estimé à 110 M$.
TECHNOPARC
CAMPUS CORPORATIF SAINT-LAURENT D’ERICSSON ET CAMPUS MONTRÉAL D’ABB Campus Corporatif Saint-Laurent d’Ericsson
Campus Montréal d’ABB
Le nouveau siège social de la compagnie Ericsson finalisé en 2016 et implanté dans l’arrondissement Saint-Laurent procure des locaux de bureaux uniques aux employés ainsi que pour la recherche et le développement.
À la suite d’un investissement de près de 90 M$, la multinationale suisse ABB a inauguré son nouveau siège social canadien au Technoparc de Montréal, dans l’arrondissement Saint-Laurent, en mai 2017. Les 700 employés de la compagnie ABB étaient répartis dans six établissements distincts de la région montréalaise avant d’être intégrés dans ce nouvel établissement nommé Campus Montréal d’une superficie de 300 000 pi2.
Pour favoriser la communication entre collègues et l’innovation, les aires de travail sont ouvertes. Par ailleurs, un environnement vert, des économies d’énergie et le recours à la lumière naturelle pour agrémenter l’éclairage dans la majorité des aires a permis l’obtention du Prix Inova de l’Institut de développement urbain du Québec, dans la catégorie bâtiment commercial de plus de 50 M$ en 2016. L’obtention d’une certification LEED Or est visée pour ce projet étendu sur 275 000 pi2 qui en fait le plus grand campus de ce type.
Le campus situé à l’entrée du Technoparc comporte 12 murs verts ainsi que 3 toits verts placés au-dessus des entrées et des toits blancs pour limiter les îlots de chaleur. Un sentier pédestre y est également aménagé. À noter que le Campus Montréal d’ABB a reçu la certification argent du programme LEED en novembre dernier.
GROUPE MONTONI
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30 ANS DE CONSTRUCTION À MONTRÉAL
CENTRE HOSPITALIER DE L’UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL ET CENTRE UNIVERSITAIRE DE SANTÉ MCGILL PHOTOHELICO
Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) En mars 2005, le gouvernement du Québec prend la décision d’aména ger un centre hospitalier situé au 1000, rue Saint-Denis, au centreville de Montréal dans le cadre de la modernisation des centres hospitaliers universitaires de la métropole. Un an plus tard, les mégaprojets du CHUM et du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) sont lancés afin de doter Montréal d’infrastructures hospitalières de pointe. GROUPE CHARBONNEAU
La première phase des travaux sur le site retenu débute en mars 2010 avec la construction du Centre de recherche du CHUM. Les travaux préparatoires de l’ensemble du site se poursuivent de novembre 2010 au printemps 2011. Ainsi, les bâtiments situés sur le côté ouest de la rue Saint-Denis, entre les rues Viger et De La Gauchetière, sont démolis, et certains des édifices sont déconstruits. L’ouverture partielle du complexe hospitalier universitaire de calibre international a été effectuée en 2014. Le vaste centre hospitalier ultramoderne a été inauguré en 24
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septembre dernier, et la phase finale de construction du projet de grande envergure devrait être achevée en 2018. La construction de ce mégaprojet a nécessité un investissement de 3,6 G$.
Centre universitaire de santé McGill (CUSM) Après une décennie de tergiversations, le CUSM et la Ville de Montréal signent en 2007 une entente en vue de la réalisation des travaux d’infrastructure au site Glen, dans le cadre de la modernisation de l’Hôpital général de Montréal afin d’abriter sous un même toit cinq hôpitaux ayant fusionné. La construction du site Glen est confiée au consortium SNC-Lavalin et Innisfree, chargé de bâtir le mégahôpital à compter de 2010. Son ouverture officielle a eu lieu en 2015. L’entreprise Pomerleau s’est chargée de la conception et de la construction du Centre de recherche du CUSM, un projet de sept étages; la technologie de modélisation des bâtiments (BIM) a été employée pour gérer en temps réel tous les aspects du projet, incluant l’architec ture et l’ingénierie. Le mégaprojet de 45 000 m2 a obtenu la certification LEED Or et a coûté environ 1,5 G$.