Villes d’avenir
volume 5 > numéro 1
La solidarité au cœur des municipalités Les régimes de retraite des employés municipaux
Il est temps d’agir !
Élus, solidarité citoyenne et sécurité civile
La gestion des risques majeurs Inciter les femmes à faire le saut en politique municipale
Un défi à relever !
PP 41614528
édition 2014
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La solidarité au cœur des municipalités
Sommaire ÉDITORIAL
tribune des maires et mairesses
5 Mot
40 Sainte-Julie
de la rédaction
Une ville verte et dynamique au cœur de la Montérégie
7 Entrevue
42 La Prairie
Le temps des municipalités, c’est maintenant !
Agir ensemble pour demain
44 Lévis
Une ville sur sa lancée
DOSSIER SPÉCIAL
46 Magog
Un retour aux sources La conversion du complexe de la Dominion Textile
La solidarité au cœur des municipalités
10 Les régimes de retraite
48 Repentigny
des employés municipaux Il est temps d’agir !
Innover pour la sécurité de toute une communauté
Par Emmanuelle Gril
18 Élus, solidarité citoyenne
et sécurité civile La gestion des risques majeurs Par Johanne Landry
28 Inciter les femmes à faire le saut en politique municipale : un défi à relever ! Par Emmanuelle Gril
32 Solidaire avec la relève
Attirer et retenir les jeunes dans les municipalités Par Johanne Landry
36 Des municipalités unies
Une pour toutes, toutes pour une ! Par Nathalie Savaria
éditeur Jacques Boisvert
photo en page couverture Istockphoto par andresrimaging
Rédactrice en chef et éditrice déléguée Nathalie Savaria
photographes Denis Bernier, Alain Lambert et Rosaire Turcotte
Équipe de rédaction Charles Allain, Emmanuelle Gril, Johanne Landry, Josée Maryse Sauvageau et Nathalie Savaria
envoi de poste — publications
Révision et correction d’épreuves Christine Barozzi, Céline Bouchard, Catherine Faucher et Anne-Marie Trudel Direction artistique Carole Bordeleau INFOGRAPHIE Sandrina Villeneuve publicité Catherine Faucher, directrice des opérations Doris Genest, conseillère en publicité Edith Lajoie, conseillère en publicité Najat El Manir, responsable des projets spéciaux
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— Villes d’avenir – édition 2014
Convention n PP 41614528 o
adresse de retour 2120, avenue Victoria, bureau 140 Longueuil (Greenfield Park) QC J4V 1M9
Dépôts légaux — Bibliothèque et Archives Canada et Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2010.
Toute demande de reproduction doit être adressée par écrit à l’éditeur. Si elle est acceptée, elle doit indiquer clairement la source de la façon suivante : Tiré du magazine Élites Villes d’avenir. Le nom de l’auteur et / ou du photographe doit également apparaître.
Élites est publié par JBC Média inc. 2120, avenue Victoria, bureau 140 Longueuil (Greenfield Park) QC J4V 1M9 Téléphone : 450 670-7770 Sans frais : 1 866 446-3185 Télécopieur : 450 670-7771 info@jbcmedia.ca www.jbcmedia.ca
Mot de la rédaction
Lors du 2e Sommet sur le milieu municipal tenu à Québec le 21 mars dernier, les 400 élus municipaux ont fait front commun autour d’enjeux majeurs : régimes de retraite, autonomie municipale, diversification des sources de revenus et infrastructures. Ensemble, les élus ont parlé d’une même voix aux trois chefs des principaux partis politiques, alors en pleine campagne électorale. Depuis, le nouveau gouvernement libéral a inscrit la question des régimes de retraite à l’ordre du jour. En définitive, la solidarité est au cœur des municipalités du Québec, grandes et petites ; nous consacrons donc cette cinquième édition du magazine Élites Villes d’avenir à ce thème rassembleur. Nous traitons d’abord d’un dossier crucial pour l’avenir des villes. Avec un déficit qui atteint près de 5 G$, les régimes de retraite de leurs employés donnent bien des maux de tête aux élus des municipalités du Québec. Quelles sont les causes et les conséquences de ce trou financier gigantesque ? Et quelles sont les solutions envisageables pour le combler ? En plus de susciter un vaste mouvement de solidarité au Québec, la tragédie de Lac-Mégantic et celle de L’Isle-Verte ont démontré que les élus font bien plus que s’occuper des services traditionnels. En situation de crise, ils doivent prendre la majorité des décisions, une réalité qui témoigne de l’accroissement de leurs responsabilités. Car lorsqu’une catastrophe se produit, les autorités municipales sont sur la ligne de front.
photo : JBC média par Alain Lambert
Toutes en mode solidaire
nathalie savaria
À l’occasion de ces événements dramatiques, deux femmes ont été projetées à l’avant-scène : la mairesse de Lac-Mégantic, Colette Roy Laroche, et celle de L’Isle-Verte, Ursule Thériault. Qu’en est-il justement de la progression des femmes en politique municipale ? Quelles sont les actions entreprises, notamment par l’Union des municipalités du Québec (UMQ), pour les inciter à se présenter comme candidates ? La même question se pose en ce qui concerne les jeunes, dont la présence demeure trop timide dans les municipalités, déplore Éric Forest, maire de Rimouski et président de l’UMQ. Pour clore cette thématique, nous nous penchons sur les origines de cette solidarité ainsi que sur le nouvel axe stratégique Montréal-Québec. Enfin, fidèle à la tradition, la Tribune des maires et mairesses donne une fois de plus la parole aux municipalités qui font valoir leurs principaux atouts économiques, culturels et géographiques auprès de notre lectorat, composé d’investisseurs, de professionnels et de gens d’affaires. Bonne lecture !
Nathalie Savaria
Rédactrice en chef et éditrice déléguée Villes d’avenir – édition 2014 —
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entrevue
Le temps des municipalités,
c’est maintenant ! Par Josée Maryse Sauvageau
P
our Éric Forest, cette nouvelle solidarité du monde municipal n’est pas l’effet du hasard. C’est le résultat de changements profonds qui se sont opérés : « Si aujourd’hui, le monde municipal est uni et déterminé à obtenir les réformes nécessaires pour la relance et le maintien de la vitalité économique et sociale de la métropole, de la Capitale-Nationale et de l’ensemble des municipalités du Québec, c’est qu’un travail de réflexion de fond a été fait sur notre rôle et notre avenir, travail qui a donné le Livre blanc sur l’avenir des municipalités. Une réflexion qui a solidarisé les municipalités vers des objectifs communs, dont, à la base, celui d’être reconnues comme des gouvernements de proximité. »
Lors de la vaste consultation de l’UMQ sur le Livre blanc sur l’avenir des municipalités, les élues et élus municipaux ont clairement réclamé que le partenariat entre le gouvernement du Québec et les municipalités soit redéfini à la lumière des enjeux du XXIe siècle et des nouvelles responsabilités du milieu municipal. L’UMQ demande la reconnaissance de la contribution majeure des municipalités à l’économie et au bien-être de la société, et les outils dont elles ont besoin pour créer de la richesse et assurer la vitalité sociale et économique des communautés.
Selon Éric Forest, il faut préparer l’avenir sans hypothéquer le présent, et dans ce contexte, il est urgent de régler le dossier des régimes de retraite des employés municipaux. Il est très fier du travail de fond effectué par l’UMQ dans ce dossier. C’est elle qui a convaincu le comité D’Amours de se pencher sur la question des régimes de retraite des employés municipaux et a sonné l’alarme il y a de cela plusieurs années. « À long terme, si rien n’est fait, ce déficit ne pourra que s’accroître. Ce n’est pas moi qui le dis, c’est le Rapport D’Amours. Le problème est structurel. On ne doit pas compter sur des rendements élevés sur les marchés boursiers pour résoudre les problèmes actuels. La solution ne peut être imaginée sans un retour à l’équation coûts-bénéfices. »
photo : Jbc média par rosaire turcotte
M. Éric Forest, le maire de Rimouski et président de l’Union des municipalités du Québec (UMQ), est convaincu que le temps des municipalités, c’est maintenant ! C’est d’ailleurs le slogan qu’il a choisi pour faire la promotion des enjeux municipaux au cours de la récente campagne électorale provinciale. « Après 30 ans de promesses de réformes non tenues, je crois effectivement que le temps des municipalités, c’est maintenant ! Et je suis sincèrement confiant, car le 21 mars dernier, lors du 2e Sommet sur le milieu municipal, nous avons obtenu des engagements clairs des chefs des trois principaux partis sur les quatre enjeux prioritaires mis de l’avant durant la campagne électorale. C’est la preuve que lorsque le monde municipal parle d’une seule voix, il est entendu. »
Éric Forest Maire de Rimouski et président de l’UMQ
Selon Éric Forest, il faut préparer l’avenir sans hypothéquer le présent, et dans ce contexte, il est urgent de régler le dossier des régimes de retraite des employés municipaux.
Villes d’avenir – édition 2014 —
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entrevue
À court terme, deux chantiers majeurs s’imposent au nouveau gouvernement, soit la modernisation de l’ensemble de la législation municipale et l’adaptation de la fiscalité des municipalités aux réalités du XXIe siècle. En continu, il faut investir massivement dans la réhabilitation et le renouvellement des infrastructures municipales. « Le monde municipal a fait ses devoirs, et les propositions sont écrites noir sur blanc dans le Livre blanc. Les propositions sont lucides et graduelles. Les travaux du Livre blanc ont mis en lumière un enjeu majeur pour l’avenir des municipalités : l’autonomie municipale. Les chantiers inachevés de la révision sur les compétences municipales et l’érosion du pouvoir politique local interpellent au plus haut point les élus municipaux et la fonction publique municipale. »
« » Je suis optimiste quant au fait que le premier ministre tiendra sa promesse de revoir la fiscalité municipale sur les bases d’une diversification des sources de revenus municipales et d’un partage avec les municipalités des fruits de la croissance économique. - Éric Forest
L’UMQ demande au gouvernement l’adoption d’une Charte des municipalités qui leur donnerait l’autonomie nécessaire pour remplir leur mission avec efficience, en toute transparence et imputabilité. Le président de l’UMQ a un projet de loi clé en main pour le nouveau gouvernement : « L’environnement législatif et réglementaire municipal doit être adapté au XXIe siècle. Il est temps que les municipalités du Québec disposent d’une autonomie comparable à celle de leurs concurrentes canadiennes et américaines. Plutôt que de continuer à ajouter des règles à la pièce à un cadre déjà saturé et complexe, osons une refonte qui procurera plus d’efficience et d’imputabilité. Le nouveau premier ministre du Québec, M. Philippe Couillard, s’est engagé à adopter une Charte des municipalités. L’UMQ s’est attelée à la tâche et a rédigé un projet de loi à ce propos. Le gouvernement peut partir de ce projet et le déposer à l’Assemblée nationale. »
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— Villes d’avenir – édition 2014
Les mutations de l’économie, l’évolution des besoins sociaux, avec le vieillissement de la population, et l’accroissement des responsabilités environnementales rendent nécessaire un élargissement des sources de revenus. Le recours au seul contribuable foncier est inéquitable et insoutenable. Une fiscalité municipale du XXIe siècle inscrira l’impôt foncier dans un coffre à outils plus large adapté aux rôles modernes des municipalités. Selon Éric Forest, l’état précaire des finances publiques ne doit pas être un frein à la conclusion d’une entente Québec-municipalités porteuse d’avenir. « Je suis optimiste quant au fait que le premier ministre tiendra sa promesse de revoir la fiscalité municipale sur les bases d’une diversification des sources de revenus municipales et d’un partage avec les municipalités des fruits de la croissance économique. » Éric Forest mentionne également que les infrastructures municipales sont un enjeu majeur et que, malheureusement, les municipalités n’ont pas voix au chapitre lorsqu’on détermine les priorités à Ottawa ou à Québec. « Des infrastructures municipales modernes, efficaces et sécuritaires sont nécessaires pour attirer des investissements et créer de la richesse. La mobilité des personnes et des marchandises est primordiale pour la prospérité du Québec. Quelque 58 % des infrastructures publiques relèvent de l’échelon municipal. Près de 4,3 G$ sont investis annuellement dans les infrastructures municipales financées à 76 % par les municipalités. Il faut hausser le taux d’investissement municipal du Plan québécois d’infrastructures, ce dernier n’y consacrant que 8 % de son enveloppe. Il faut aussi que le monde municipal ait une voix à la table de négociations Québec-Ottawa. Enfin, n’oublions pas le transport collectif. Les municipalités doivent avoir les outils financiers leur permettant de bonifier l’offre de services. » C’est sous le signe de l’optimisme qu’Éric Forest conclut qu’il souhaite vivement bâtir un nouveau partenariat Québec-municipalités, un partenariat porteur d’avenir pour toutes les communautés, avec le gouvernement que le Québec a élu le 7 avril dernier.
Dossier spécial
La solidarité au cœur des municipalités
ville de Windsor
photo : pierre Pinard, photographe
C’est à ce thème rassembleur que nous consacrons notre dossier spécial. Ralliées autour des propositions du Livre blanc municipal, les municipalités du Québec, qu’elles soient grandes ou petites, situées en région ou dans une grande agglomération, réclament de l’État québécois des changements qui confirmeront le statut qui est désormais le leur : celui d’un gouvernement de proximité au service des citoyens qui dispose des moyens et des ressources nécessaires pour se développer et assumer ses multiples responsabilités. À l’heure où les régimes de retraite des employés municipaux accusent un énorme déficit et que des catastrophes commandent une révision des normes de sécurité civile, les villes sont plus que jamais décidées à changer la donne. Solidaires de leurs citoyens, elles en appellent aussi aux femmes et aux jeunes afin qu’ils s’engagent en plus grand nombre sur la scène politique municipale.
illustration : istockphoto par retrorocket
ENVIRONNEMENT
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— Villes d’avenir – édition 2013
la solidarité au cœur des municipalités
Les régimes de retraite des employés municipaux
Il est temps d’agir ! Par Emmanuelle Gril
Avec un déficit évalué à près de 5 G$, les régimes de retraite des employés municipaux causent bien des maux de tête aux élus des municipalités du Québec. Quelles sont les causes et les conséquences de ce trou gigantesque dans le bas de laine des régimes de retraite ? Quelles solutions peut-on envisager pour tenter d’y remédier ?
E
n février dernier, les membres du Caucus des grandes villes et ceux du conseil d’administration de l’Union des municipalités du Québec (UMQ) se sont réunis à Lévis pour discuter de plusieurs dossiers. Parmi eux, la délicate question du déficit des régimes de retraite des employés municipaux. L’UMQ a alors pressé le gouvernement d’agir.
craint en effet que le gouvernement Couillard finisse par forcer les travailleurs à assumer 50 % du financement de leurs régimes pour résorber le déficit. En attendant, la problématique des régimes de retraite demeure entière, et plus que jamais, les élus municipaux, solidaires dans leurs revendications, se demandent comment sortir de cette impasse.
Le Rapport D’amours précise que le renflouement des régimes de retraite monopolise une part de plus en plus importante du budget des villes. Par exemple, la charge totale de la dette des régimes pour la Ville de Montréal a atteint 584 M$ en 2013.
Peu de temps après, l’ancienne ministre du Travail, Mme Agnès Maltais, a déposé un projet de loi visant à baliser la réforme de ces régimes de retraite, ce qui a donné aux maires quelque raison d’espérer. Mais le projet est « mort au feuilleton », puisque les élections du 7 avril dernier ont amené une nouvelle équipe aux commandes du Québec. Au moment d’écrire ces lignes, il est encore trop tôt pour savoir ce que fera le premier ministre Philippe Couillard dans ce dossier, mais il semble enclin à poursuivre le travail entrepris par le gouvernement précédent, en lui donnant toutefois une « saveur » libérale.
Un déficit impossible à contrôler Le Rapport du comité d’experts sur l’avenir du système de retraite québécois, présidé par Alban D’Amours, a été rendu public en avril 2013. Dans ce document, on indique que le secteur municipal gère 170 régimes à prestations déterminées comptant 122 000 participants. On y apprend également qu’au 31 décembre 2011, le déficit total de capitalisation des municipalités du Québec était estimé à un peu plus de 4 G$ et le déficit de solvabilité à près de 9 G$. Un trou énorme qu’il faut combler année après année et dont les municipalités sont à elles seules entièrement responsables.
D’ores et déjà, les négociations avec les syndicats s’annoncent musclées. Ainsi, le 16 janvier dernier, la Coalition syndicale pour la libre négociation, qui regroupe plus de 50 000 policiers, pompiers, cols bleus et cols blancs, déclarait que les questions entourant les régimes de retraite devaient être réglées par des négociations libres et non par des dispositions législatives. La Coalition
Le Rapport D’Amours précise que le renflouement des régimes de retraite monopolise une part de plus en plus importante du budget des villes. Par exemple, la charge totale de la dette des régimes pour la Ville de Montréal a atteint 584 M$ en 2013, ce qui représente 12 % du budget de fonctionnement de 4,9 G$. Un fardeau énorme auquel n’échappe aucune municipalité du Québec. Villes d’avenir – édition 2014 —
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photo : Ville de victoriaville
la solidarité au cœur des municipalités
photo : Ville de sherbrooke
Alain Rayes Maire Victoriaville
Bernard Sévigny Maire Sherbrooke
Gino Girard Associé Morneau Shepell
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Alain Rayes, maire de Victoriaville et président du Caucus des cités régionales à l’UMQ, explique que sa ville de 45 000 habitants compte environ 300 employés, lesquels bénéficient d’un régime de retraite à prestations déterminées. Il précise que les régimes y sont financés par les cotisations versées par les membres et la municipalité d’une part, et par les rendements des placements d’autre part. Mais au cours des dernières années, un manque à gagner s’est creusé. « L’espérance de vie de la population a beaucoup augmenté, et la nouvelle table de mortalité a fait grimper le déficit du régime de retraite des employés municipaux de 12 à 17 M$ à Victoriaville », indique Alain Rayes. Du côté de Sherbrooke, le maire Bernard Sévigny, également deuxième vice-président de l’UMQ, évalue le nombre des employés à environ 1 800 (y compris les travailleurs à temps partiel), pour cette ville de près de 155 000 habitants. « Nos deux régimes de retraite accusent un déficit total de 118 M$, et la nouvelle évaluation actuarielle le fera encore augmenter de 40 M$ », déplore-t-il. Pourtant, la Ville a fait ses devoirs. Par exemple, durant les premières années de déficit, celui-ci a été entièrement absorbé par la municipalité, puis par règlement d’emprunt. « En 2014, 10 M$ sont prévus au budget de fonctionnement de la Ville pour rembourser le capital et les intérêts », précise M. Sévigny. Qui faut-il blâmer ? « Ce n’est pas de la mauvaise gestion. D’ailleurs, la loi nous oblige à faire des placements sûrs… Mais les rendements boursiers ont considérablement diminué, ces dernières années, sans parler de la crise financière de 2008 », indique Alain Rayes. Si l’on ajoute ce phénomène à l’augmentation de l’espérance de vie, on
— Villes d’avenir – édition 2014
«» Il faut mettre un terme à cette hémorragie. Si on ne fait rien, les régimes de retraite se dirigent tout droit vers la faillite. C’est un mythe que de croire qu’on va pouvoir les maintenir. On n’a tout simplement pas l’argent nécessaire pour le faire. - Alain Rayes
obtient une dette impossible à contrôler et qui doit être absorbée, bon an, mal an, par les municipalités.
« Il faut mettre un terme à cette hémorragie. Si on ne fait rien, les régimes de retraite se dirigent tout droit vers la faillite. C’est un mythe que de croire qu’on va pouvoir les maintenir. On n’a tout simplement pas l’argent nécessaire pour le faire », poursuit Alain Rayes. Outre la pérennité des régimes, c’est aussi le poids de la dette qu’il faut considérer. « Les villes ont non seulement la responsabilité de fournir une prestation de services aux citoyens, mais aussi celle de voir au développement. Si j’avais eu les 118 M$ que représente le déficit des régimes de retraite à investir dans le développement du centre-ville de Sherbrooke, par exemple, je peux vous assurer que celui-ci serait transfiguré, aujourd’hui ! » s’exclame Bernard Sévigny. Mais où aller chercher l’argent pour combler le déficit des régimes de retraite ? Bien souvent, c’est dans les poches des citoyens qu’on va puiser, généralement par l’entremise d’une augmentation de la taxe foncière, constatent les deux maires. Or, ces mesures sont considérées comme injustes, non seulement par les citoyens, mais aussi par les élus. Et cela d’autant plus que parmi les contribuables, rares sont ceux qui bénéficient des régimes de retraite à prestations déterminées qui valent leur pesant d’or, aujourd’hui. Points de vue d’experts M. Gino Girard, associé de la firme Morneau Shepell, résume ainsi la situation : « Les employés municipaux bénéficient de régimes de retraite à prestations déterminées, une promesse garantie, peu importe le rendement réalisé sur l’actif mis de côté et peu importe la durée de la vie. Cette garantie est un avantage non négligeable pour les participants. Mais elle représente aussi un risque pour le promoteur du régime – dans ce cas, les municipalités –, puisqu’il assume seul les risques financiers », explique-t-il.
la solidarité au cœur des municipalités
Claude Lockhead Associé exécutif Aon Hewitt
M. Girard indique que pendant longtemps, le problème ne s’est pas posé, d’autant moins que durant plus d’une décennie, les rendements sur les actifs ont été très élevés. « De 1990 à 2000, on a connu de meilleurs rendements que l’hypothèse actuarielle alors utilisée, ce qui a permis d’accumuler des surplus significatifs dans les régimes. Toutefois, ces surplus n’ont pas été mis en réserve afin de faire face aux imprévus. Dans la plupart des cas, ils ont été utilisés afin de réduire la cotisation de la Ville ou pour améliorer de façon permanente les bénéfices offerts », indique-t-il. Or, le coût des régimes a explosé depuis. Durant la période de 2001 à 2011, les rendements sur les actifs détenus ont été nettement inférieurs aux attentes. Parallèlement, la longévité s’est aussi accrue davantage que ce qui avait été anticipé. « Les régimes ont pesé de plus en plus lourd dans les budgets des municipalités. L’effet de levier s’est amplifié, une mauvaise année de rendement générant une charge de plus en plus importante », indique Gino Girard.
illustration : istockphoto par retrorocket
Tous ces éléments combinés font que ces régimes sont aujourd’hui fortement déficitaires. « Le déficit des régimes a augmenté, l’espérance de vie aussi. Inversement, les taux d’intérêt ont diminué, ce qui réduit les rendements. Tous ces facteurs font en sorte que ces régimes coûtent très cher à financer pour les municipalités », fait valoir Claude Lockhead, associé exécutif du bureau de Montréal de la firme Aon Hewitt.
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Or, les villes sont seules pour assumer toute cette hausse des coûts, et cela sans pouvoir revenir en arrière et éliminer rétroactivement des améliorations consenties à leurs employés. « Les villes ont donc les options suivantes, souligne Gino Girard. Soit taxer les citoyens, soit réduire les services afin de trouver les sommes nécessaires pour renflouer les caisses de retraite. Elles peuvent aussi essayer, dans le cadre des négociations des conventions collectives, de partager la facture avec les participants eux-mêmes. Toutefois, il est strictement interdit par le cadre législatif actuel de réduire les droits acquis. Il ne leur reste donc plus qu’à tenter de modifier les conditions futures ou d’obtenir des concessions sur les progressions salariales afin de boucler leur budget tout en assumant des charges associées au régime de retraite de plus en plus élevées… »
— Villes d’avenir – édition 2014
Selon Claude Lockhead, si les villes veulent respecter la capacité de payer des contribuables et ne pas leur refiler la facture systématiquement, il faudra revoir le mode de fonctionnement. « Les solutions peuvent être différentes d’une ville à l’autre, car la situation n’est pas la même partout et les régimes n’ont pas tous le même degré de générosité. Quoi qu’il en soit, certaines devront faire des compressions, et d’autres, repenser la gestion des risques, etc. Ce sera du cas par cas », dit-il, constatant toutefois que dans plusieurs villes, les employés se montrent prêts à négocier pour assurer la pérennité de leur régime de retraite. Pas de solution simple Alors que peut-on faire ? Il n’existe malheureusement pas de réponses simples et rapides. Le Rapport D’Amours reconnaissait déjà que « des mécanismes doivent être mis en place pour rétablir la situation financière des régimes sur une période de temps raisonnable ». De leur côté, les municipalités réclament que le gouvernement fasse preuve de courage politique. « C’est un problème structurel et non conjoncturel, affirme Bernard Sévigny. Nous avons donc besoin d’outils législatifs pour rééquilibrer le rapport de force dans les négociations avec les syndicats, et cela dans le but de pérenniser les régimes sans pomper dans les poches des contribuables. » Il ajoute que les municipalités ne cherchent pas pour autant à échapper à leurs responsabilités. « Nous sommes prêts à assumer 50 % des déficits à venir, à part égale avec les employés. En ce qui concerne les déficits passés, il faut également les partager équitablement. » M. Lockhead estime que plusieurs pistes de réflexion peuvent être explorées. Par exemple, on pourrait envisager d’augmenter les cotisations des employés. Constituer une réserve financière pour faire face aux années plus difficiles est aussi envisageable. « Par ailleurs, les municipalités pourraient partager les risques avec les participants des régimes de retraite, soit en ce qui concerne les cotisations, soit en ce qui concerne les prestations », explique-t-il. Par exemple, si une indexation des prestations est prévue, celle-ci pourrait ne pas être garantie. Elle ne serait versée aux bénéficiaires que si la santé financière du régime le permet. Selon Gino Girard, pour rendre ces régimes viables et pour que leur coût demeure raisonnable et acceptable, à la fois pour les municipalités et pour les contribuables, on doit absolument revoir à la baisse les prestations
«» On pourrait par exemple éliminer les subventions de retraite anticipée avant un certain âge. Le projet de loi 79 allait déjà dans ce sens, mais de façon plus timide, indiquant un âge de 55 ans. - Gino Girard
Toujours pour respecter ce principe d’équité, les employés déjà à la retraite pourraient faire leur part en contribuant au redressement des régimes. « Rendre l’indexation des rentes conditionnelle à la situation financière du régime est une option, mais aussi l’instauration d’une cotisation spéciale temporaire », propose M. Girard, qui conclut que les régimes de retraite doivent désormais être gérés de façon responsable.
futures. « On pourrait par exemple éliminer les subventions de retraite anticipée avant un certain âge. Le projet de loi 79 allait déjà dans ce sens, mais de façon plus timide, indiquant un âge de 55 ans », souligne M. Girard. Il considère que les employés devraient aussi partager à la fois la valeur de leur régime et les risques associés à celui-ci. « À l’avenir, si les rendements se révèlent insuffisants ou si d’autres événements font gonfler les coûts, il faut que les bénéficiaires et la Ville participent ensemble au renflouement du manque à gagner, par l’entremise de cotisations additionnelles ou de réductions des prestations », dit-il. M. Girard va plus loin : non seulement les prestations futures doivent être revues à la baisse, mais dans les cas où le déficit actuariel serait très important, les rentes promises aux participants actifs devraient l’être aussi. « Évidemment, les participants pourraient préférer conserver leur régime et verser davantage de cotisations pour aider à payer le déficit actuariel. Mais cette option pose la question de l’équité intergénérationnelle ; les participants les plus âgés et à la veille de la retraite conserveraient leur généreux régime de retraite en échange d’une cotisation accrue pour quelques années. Cette cotisation additionnelle devrait en revanche être versée pendant une longue période par les plus jeunes et par les futurs employés », souligne Gino Girard.
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Les évaluateurs agréés : artisans du système fiscal municipal
dressent un portrait objectif de la valeur du patrimoine immobilier des municipalités et des MRC du Québec
assurent un partage équitable de l’assiette fiscale, basé sur la valeur de l’actif immobilier des contribuables
informent les contribuables avec transparence et professionnalisme
Notre système fiscal municipal fait l’envie de plusieurs pays. L’impartiaLité : la valeur qui nous distingue
Les É.A. en partagent les valeurs.
Ordre des évaluateurs agréés du Québec
La modernisation des rôles d’évaluation foncière Près des deux tiers des revenus des municipalités québécoises proviennent des taxes foncières. À moins de deux ans de la modernisation des rôles d’évaluation, qui entrera en vigueur en 2016, les évaluateurs agréés rappellent l’importance de bien comprendre le système fiscal des municipalités et soulignent les avantages d’une transparence accrue pour les élus et les citoyens partout au Québec. « Le système fiscal des municipalités comporte deux volets : l’évaluation et la taxation, souligne Richard Côté, É.A., président de l’Ordre des évaluateurs agréés du Québec (OEAQ). Cette distinction n’est pas toujours bien comprise, notamment par les contribuables qui confondent la valeur marchande de leur propriété, c’est-à-dire le prix qu’ils pourraient en obtenir s’ils la mettaient en vente sur le marché à une date donnée, et la valeur foncière de leur propriété, valeur qui sert essentiellement à établir le montant des taxes foncières perçu par la municipalité. Celle-ci est établie 18 mois avant l’entrée en vigueur du rôle qui, lui, s’étend sur trois ans. Ainsi, dans certains cas, l’écart entre les deux dates peut varier de 18 à 54 mois. » La signature des rôles d’évaluation est une compétence exclusive des 1 034 évaluateurs agréés au Québec. Nommés par les conseils de ville, ceux-ci jouissent d’une totale indépendance au sein des administrations municipales. À l’heure actuelle, 184 évaluateurs agréés préparent et mettent à jour les quelque 1 142 rôles d’évaluation en vigueur regroupant près de 3,5 millions d’unités d’évaluation. L’ensemble de ces rôles représente donc le portrait de la valeur du patrimoine foncier québécois, établi à plus de 995 G$ en 2013. L’impact de la modernisation La confection et la consultation des rôles municipaux ont évolué depuis les années 1970, surtout en raison de la puissance et de la souplesse grandissantes des outils informatiques. La modernisation de 2016 consacre la volonté de rendre plus transparente la consultation des rôles d’évaluation par les citoyens. « Les citoyens pourront non seulement consulter en ligne l’ensemble du rôle de leur municipalité, mais
aussi accéder aux critères ayant présidé à l’évaluation foncière de leur propriété, explique Richard Côté. Le relevé physique des propriétés sera également actualisé pour introduire des éléments qualitatifs. On pourra notamment connaître le nombre de salles de bain d’une propriété et leur qualité (basse, moyenne et supérieure). Ce type de renseignements est plus précis pour déterminer la valeur que la couleur des équipements sanitaires, par exemple. »
Richard Côté, É.A. Président Ordre des évaluateurs agréés du Québec
Un système équitable qui fait l’envie de plusieurs pays Les évaluateurs agréés doivent respecter les normes de pratique instaurées par l’Ordre. Ils recherchent constamment dans leur travail l’assurance qu’une inscription aux rôles reflète équitablement la valeur de la propriété qui servira à établir la juste part à laquelle doit souscrire son propriétaire. « Malgré ses lacunes et les frustrations qu’il peut générer chez les élus et les contribuables, notre système demeure l’un des plus équitables au monde, déclare Richard Côté. Le Québec est d’ailleurs reconnu mondialement comme l’un des leaders en évaluation foncière. Par sa simplicité et sa neutralité, notre régime fiscal municipal atteint son principal objectif, soit que la contribution de chaque propriétaire soit répartie de façon équitable en fonction de la valeur de son actif immobilier. »
REPORTAGE PROMOTIONNEL Villes d’avenir – édition 2014 —
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illustration : istockphoto par retrorocket
la solidarité au cœur des municipalités
Élus, solidarité citoyenne et sécurité civile La gestion des risques majeurs Par Johanne Landry
Quand survient une catastrophe, la secousse projette les élus à l’avant-plan. Les décisions urgentes et les relations avec les médias reposent sur leurs épaules, la protection et le réconfort des citoyens aussi.
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e rôle important que jouent les élus municipaux lors d’une catastrophe majeure, Colette Roy Laroche et Ursule Thériault, respectivement mairesses de Lac-Mégantic et de L’Isle-Verte, l’ont expérimenté. Et intensément, c’est le moins qu’on puisse dire. « Même avec le meilleur plan d’urgence, jamais nous n’aurions pu prévoir l’ampleur de ce qui est survenu ici : un centreville qui flambe, des milliers de litres de pétrole qui se déversent, dont une grande partie dans nos cours d’eau, et 47 personnes décédées tragiquement. Tous les moyens prévus dans notre plan d’urgence ont été appliqués », dit Colette Roy Laroche. Bien que le maire et les membres de son équipe soient les leaders, dans de telles circonstances, et qu’ils prennent eux-mêmes la majorité des décisions, on comprend, devant l’ampleur de certains désastres, qu’il serait impossible d’y arriver sans soutien – du ministère de la Sécurité publique, de la Sûreté du Québec, d’organisations de sécurité civile, du système de santé, de la Croix-Rouge –, ni également sans la solidarité citoyenne de bénévoles qui veulent aider leurs semblables et sans le secours d’autres municipalités également.
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« Notre cellule de crise tenait deux ou trois rencontres par jour pour prendre rapidement les décisions nécessaires selon l’évolution de la situation, relate Ursule Thériault. Nous étions conseillés par des instances expertes et compétentes. Une petite municipalité comme la nôtre, de 1 467 habitants, n’a pas les ressources techniques et humaines pour faire face à une situation comme l’incendie qui a ravagé la Résidence du Havre. »
Colette Roy Laroche Mairesse Lac-Mégantic
À Lac-Mégantic, explique Colette Roy Laroche, il a fallu trouver un quartier général pour déployer le plan d’urgence, car l’hôtel de ville était dans le périmètre inaccessible. La Sûreté du Québec nous a hébergés. Puis la solidarité s’est manifestée, venant de municipalités voisines et d’autres, plus éloignées.
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Même avec le meilleur plan d’urgence, jamais nous n’aurions pu prévoir l’ampleur de ce qui est survenu ici : un centre-ville qui flambe, des milliers de litres de pétrole qui se déversent, dont une grande partie dans nos cours d’eau, et 47 personnes décédées tragiquement. Tous les moyens prévus dans notre plan d’urgence ont été appliqués. - Colette Roy Laroche
Ursule Thériault Mairesse L’Isle-Verte
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Vicki May Hamm Mairesse Magog
« Dès les premières heures, mon directeur des incendies m’a demandé si j’étais d’accord pour envoyer des ressources humaines ayant une expertise des périmètres de sécurité, puis, devant la difficulté à étendre la mousse, pour que nous prêtions notre camion à incendie, raconte Vicki May Hamm, mairesse de Magog. C’était tout naturel pour nous. Nous avons certaines similitudes avec Lac-Mégantic par notre configuration : la rue Principale avec un bar, notre situation à la tête du lac Memphrémagog, notre bassin d’eau potable. Nous nous sommes sentis interpellés. » Une solidarité qui va jusque dans les détails. Une fois les pires dangers écartés, la Ville de Québec a envoyé deux personnes expérimentées de son service des communications pour conseiller la mairesse, qui se retrouvait dans un tourbillon sans y avoir été préparée. La petite ville de Lac-Mégantic n’avait en effet jamais attiré l’attention des médias auparavant. Au pire d’une crise, les citoyens comptent aussi sur les élus pour être sauvés, dépannés et réconfortés. À Lac-Mégantic, il a fallu évacuer des résidents d’un périmètre qui s’est élargi à trois reprises à cause de la fumée noire, qui constituait une menace pour la santé. Si plusieurs se sont réfugiés au sein de leur famille ou chez des amis, d’autres n’avaient pas d’endroit où aller. Pour eux, il a fallu aménager l’école polyvalente (un endroit préalablement identifié dans le plan d’urgence), répondre à leurs besoins immédiats et leur offrir des repas.
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Ursule Thériault a écrit un message qui a été remis en main propre à chaque citoyen de chaque résidence de L’Isle-Verte par un pompier de l’endroit, un policier de la Sûreté du Québec et une personne du ministère de la Santé et des Services sociaux. Puis elle est intervenue auprès des médias pour tenter de limiter l’envahissement, les citoyens étant venus se plaindre auprès d’elle. « Ça n’a peut-être pas donné la meilleure image médiatique, mais les journalistes ont pu constater que j’étais capable de faire face à la situation et qu’il était de mon devoir de le faire. Les citoyens m’avaient exprimé à quel point ils ne se sentaient pas respectés, et j’ai toujours été proche d’eux », poursuit-elle, ajoutant qu’elle jugeait essentiel de réconforter ses concitoyens, de les rassurer, de leur expliquer les services mis en place pour eux et de les informer des étapes à venir. Les élus et la sécurité civile Marc Lavallée travaille en sécurité civile depuis 30 ans et agit comme bénévole pour la Croix-Rouge, où il est également conseiller à la formation. « Les catastrophes de Lac-Mégantic et de L’Isle-Verte démontrent combien il importe de se préparer à l’avance et de travailler à la gestion des risques en misant sur la collaboration et l’engagement de tous autant que sur la prévention. Le développement des milieux, dit-il, doit se faire avec une vision à long terme, afin de ne pas générer de nouveaux risques et d’éliminer, dans la mesure du possible, ceux qu’on a hérités du passé. »
photo : Jean-François O’Kane
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Dès les premières heures, mon directeur des incendies m’a demandé si j’étais d’accord pour envoyer des ressources humaines ayant une expertise des périmètres de sécurité, puis, devant la difficulté à étendre la mousse, pour que nous prêtions notre camion à incendie. - Vicki May Hamm
photo : QuébecStockimages
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Marc Lavallée Conseiller à la formation Unité de formation en sécurité civile Croix-Rouge
Tout développement qui ne tient pas compte des aléas naturels ou technologiques (zones inondables ou à risque de glissement de sol, ou encore transport et utilisation de matières dangereuses ou toxiques en zones densément peuplées) rend en effet les communautés plus vulnérables. « Lac-Mégantic est un exemple d’un héritage du passé où le développement s’est fait malgré un risque accru, alors qu’un chemin de fer traversait le centre-ville », fait remarquer Marc Lavallée. « Dans le temps, dit Vicki May Hamm, les trains transportaient du blé et du bois. Les déraillements avaient peu de conséquences. » À Montréal, on estime qu’il est de la responsabilité des municipalités de revoir le plan d’urbanisme afin d’éviter de construire à moins de 30 mètres d’un chemin de fer. « Notre défi est de déterminer un périmètre de sécurité qui ne brime pas les droits des municipalités tout en protégeant les citoyens », déclare Anie Samson, présidente de la Commission de la sécurité publique et responsable des services aux citoyens. « C’est la même chose pour les entreprises où se trouvent des produits dangereux qui devraient rester entourés de terrains vacants sur au moins 300 mètres », ajoute-t-elle. SIMPLEX - Villes davenir2.pdf
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Anie Samson Présidente Commission de la sécurité publique Mairesse Arrondissement VilleraySaint-Michel-Parc-Extension
«» Notre défi est de déterminer un périmètre de sécurité qui ne brime pas les droits des municipalités tout en protégeant les citoyens. - Anie Samson
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Une politique québécoise Outre le déraillement d’un train à Lac-Mégantic et l’incendie d’une résidence pour aînés à L’Isle-Verte, le Québec a vécu, au cours des 20 dernières années, un débordement de la rivière Richelieu et du lac Champlain en 2011, une tempête de verglas en 1998 ainsi que des inondations et des glissements de terrain au Saguenay–Lac-Saint-Jean en 1996. On a également vu des catastrophes majeures survenir ailleurs. Les changements climatiques, en effet, et l’utilisation accrue de matières dangereuses augmentent la vulnérabilité des collectivités. Dans ce contexte, et pour répondre à l’appel de l’ONU et de différentes organisations internationales, le ministère de la Sécurité publique a récemment adopté La politique québécoise de sécurité civile 2014-2024 afin de rendre la société plus résiliente face aux catastrophes.
« » Sans préparation, les effets d’une catastrophe se prolongent, et davantage de gens seront mal pris et cela plus longtemps. Généralement, plus on met de temps à intervenir de la bonne façon, plus les conséquences s’aggravent. - Marc Lavallée
Cette politique, rappelle Marc Lavallée, détermine cinq orientations soutenues par des objectifs précis qui feront l’objet de plans d’action au cours de la prochaine décennie. Améliorer la connaissance des risques en est une. « Nul ne peut travailler en sécurité civile de façon bien fondée s’il ne connaît pas les risques auxquels il est soumis », souligne-t-il. Renforcer la capacité de répondre aux catastrophes en est une autre. « Ces orientations, dit Marc Lavallée, invitent tous les acteurs de la société à prévenir et à mieux se préparer, qu’il s’agisse des individus, des organisations civiles, des entreprises, des municipalités, des gouvernements et des ministères. »
« Si la nature et l’ampleur des grandes catastrophes sont souvent imprévisibles, on peut tout de même se préparer à y faire face, insiste Marc Lavallée. C’est même là l’enjeu crucial. Être capable de résister le mieux possible aux conséquences et de rétablir rapidement les services. Sans préparation, les effets d’une catastrophe se prolongent, et davantage de gens seront mal pris et cela plus longtemps. Généralement, plus on met de temps à intervenir de la bonne façon, plus les conséquences s’aggravent. »
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Mais une fois la crise passée, les attentes immédiates des citoyens accaparent le temps et les ressources, puis les préoccupations en matière de sécurité civile s’estompent. « Les élus jouent un rôle important avant, pendant et après une catastrophe, car ils sont les leaders de leur milieu et doivent donc devenir des promoteurs, des incitateurs et des chefs de file pour s’assurer de maintenir la préoccupation quant à la sécurité civile. C’est indispensable, parce que quand une catastrophe majeure se produit, elle frappe durement », prévient Marc Lavallée. Solidarité autour de la sécurité ferroviaire « Avant la tragédie que nous avons vécue, nous tenions pour acquis que le transport ferroviaire était sécuritaire. Depuis, c’est devenu une préoccupation prioritaire, non seulement au Québec, mais ailleurs au Canada et aux États-Unis. Nous réclamons des mesures préventives dans la façon d’opérer des compagnies ferroviaires, des règles à respecter quand un convoi est stationné sur une voie d’évitement, que soit installé un dérailleur, qu’il y ait deux personnes responsables à bord et que les infrastructures soient bien entretenues, explique Colette Roy Laroche. Mais il est difficile de faire changer les réglementations des gouvernements canadien et américain. » Comme l’union fait la force, à la fin de 2013, l’Union des municipalités du Québec (UMQ) a formé la Coalition municipale transfrontalière pour la sécurité ferroviaire, dont Vicki May Hamm est la porte-parole. « Nous nous sommes vite rendu compte, relate-t-elle, qu’au Québec, au Nouveau-Brunswick et aux États-Unis, les préoccupations, les négociations avec les paliers supérieurs des gouvernements et les revendications se ressemblent. » Les partenaires de cette coalition sont l’Association francophone des municipalités du Nouveau-Brunswick, la Maine Municipal Association, la Coalition TRAC de Chicago ainsi que l’UMQ. En mars, la Coalition transfrontalière s’est rendue à Washington pour travailler avec l’Ambassade du Canada, s’entretenir avec les hauts dirigeants du U.S. Department of Transportation et rencontrer les législateurs au Capitole. L’objectif de cette mission était de les inciter à répondre à trois priorités établies par la Coalition, soit l’amélioration de l’état des infrastructures et du matériel roulant dans les périmètres urbanisés, le renforcement de la capacité de réponse en cas d’accident ferroviaire, ainsi qu’une meilleure coordination de tous les intervenants, de la prévention au rétablissement après le sinistre.
Une ville en santé, des citoyens au cœur des décisions !
Terrebonne s’est vu décerner le prestigieux prix d’excellence Villes et Villages en santé 2013 pour ses pratiques exemplaires visant à augmenter le mieux-être de la population.
À Terrebonne, de grands projets se déploient avec une priorité toujours en tête, celle de répondre aux attentes de l’ensemble de la population. Depuis plusieurs années, c’est par une volonté de consultation et d’inclusion que nous avons réalisé d’importants projets qui auront un impact positif et durable sur toutes les citoyennes et tous les citoyens.
CitéGénéraction 55+ Un investissement local de plus de 10 millions de dollars et un projet mené pour et par les aînés, la CitéGénéraction se veut un lieu d’échanges et de socialisation favorisant la vie active et impliquée dans la communauté. www.cite55.org.
Urbanova Un des plus importants projets de quartier écoresponsable Récipiendaire du prix de quartier intégré 2012 (Fédération canadienne des municipalités) et du prix d’aménagement 2012 de l’Union des Municipalités du Québec, Urbanova est un concept novateur qui favorise la création d’un milieu de vie axé sur la proximité des services, le transport actif, la mixité des usages et la densité tout en créant des corridors de biodiversité afin de protéger les milieux naturels. Urbanova est un projet durable, un héritage pour les générations futures. www.urbanova.ca
Un nouveau quartier écoresponsable
Vivre... tous ensemble Une politique inclusive Rendue possible grâce à la participation du ministère de la Santé et des Services sociaux de même que du ministère de la Famille, cette politique est le fruit de la pensée collective traduite depuis juin 2012 par un vaste processus de consultations publiques, qui s’est conclu par des états généraux en avril 2013. Cette politique touche à sept champs spécifiques, c’est-à-dire ceux de l’accessibilité, des communications et de l’information, de la mobilité, de la sécurité, de l’habitation et du milieu de vie, de l’engagement citoyen et de la participation sociale, du développement et de l’épanouissement des personnes.
La Culture avec un grand C ! Adoptée en 2012, la Politique culturelle fait référence à plusieurs domaines d'intervention municipale afin d’arrimer les concepts d'économie, de culture et de développement. Elle est le résultat d'un travail collectif qui s’est déployé lors des états généraux ayant rassemblé plusieurs dizaines d’intervenants du milieu. Ces états généraux couronnaient eux-mêmes plus d'une année de consultations et de concertation avec l'ensemble des organismes de la région et des citoyennes et citoyens.
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Twitter.com/@TerrebonneVille et Facebook.com/VilledeTerrebonne Villes d’avenir – édition 2014 — 23
la solidarité au cœur des municipalités
« Les représentants du département américain des transports ont admis qu’ils ont été surpris des résultats des tests sur le pétrole après l’accident de Lac-Mégantic. C’est donc dire qu’ils ignoraient ce qui traversait nos communautés. Il s’agirait de pétrole et de propane hautement volatil, explosif et dangereux », rapporte Vicki May Hamm. Parce qu’ils ont la responsabilité de protéger les citoyens, les élus municipaux réclament donc d’être informés de ce qui traverse leur territoire. « Je pousse la note assez loin, dit Vicki May Hamm. Avec toutes les possibilités technologiques, pourquoi nos intervenants des mesures d’urgence ne pourraient-ils pas surveiller les convois en continu ? À Plaster Rock, au Nouveau-Brunswick, il leur a fallu deux heures pour arriver à parler à la bonne personne et savoir exactement ce qu’il y avait dans les wagons. Ce n’est peut-être pas nos affaires quand ça roule, mais le jour où ça déraille, ça devient notre problème. D’où l’importance que nous soyons des partenaires à part entière avec les représentants du Québec, du fédéral et de la scène internationale. »
Photo : Stéphane Groleau
Construire l’avenir
L’utilisation du bois d’ingénierie… Une tendance toute naturelle pour vos réalisations. Le savoir-faire d’une entreprise de Chibougamau.
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Le registre fédéral sur les matières dangereuses transportées par train auquel les municipalités sont invitées à s’inscrire ne les informe-t-il pas à cet égard ? « Il s’agit d’un premier pas, répond Vicki May Hamm. Il permet aux municipalités d’obtenir des renseignements de base sur les matières dangereuses transportées sur leur territoire afin d’adapter leur plan d’urgence, mais ce sont des données “après coup”, c’est-à-dire sur les matières qui ont déjà circulé. » « Dans notre cas, dit Colette Roy Laroche, ces renseignements peuvent nous parvenir un an après le transport. » À Montréal, Anie Samson parle de trois mois. « Outre l’accès à ces informations, poursuit Vicki May Hamm, c’est davantage la concertation et la collaboration entre les municipalités et les compagnies ferroviaires, quant à leurs plans d’intervention d’urgence respectifs, qui contribueront à la mise en place de mesures efficaces en cas d’accident. » Montréal va dans ce sens, et Anie Samson a rencontré les dirigeants du CN et du CP, dont les voies ferrées traversent la ville. Si, avec les seconds, les choses n’avancent que très lentement, les responsables de la sécurité publique de la métropole ont été agréablement surpris de l’ouverture des gens du CN. « Ils nous ont expliqué, dit Anie Samson, que 7 % de leurs wagons transportent des matières dangereuses. Nous avons convenu qu’ils allaient former nos pompiers sur les meilleures façons d’intervenir en fonction de ces matières et nous avons instauré un processus de communication qui se déploie dès qu’il y a un déraillement, car c’est à ce moment précis qu’il faut savoir rapidement ce qui est en cause. Un incident léger et sans conséquences survenu récemment nous a d’ailleurs permis de valider que notre processus fonctionne. J’ai été informée sur-le-champ et le maire également. Il s’agissait cette fois de produits céréaliers sans danger. » Lac-Mégantic fait de même. Depuis la reprise du transport ferroviaire, il y a eu entente avec la compagnie qui, sur une base volontaire, fournit avant chaque passage d’un convoi un manifeste qui informe la municipalité du nombre de wagons et des types de produits qui se trouvent à bord, explique Colette Roy Laroche. Le plan d’action de l’UMQ L’UMQ s’est également penchée sur la sécurité du transport ferroviaire en consultant les élus municipaux de la Montérégie et de l’Estrie – deux régions traversées par la voie ferrée de la Montreal, Maine & Atlantic (MMA) –, des chefs en sécurité incendie, des responsables de la sécurité civile, des experts en gestion de risques ainsi
que des représentants de l’industrie ferroviaire. De ces rencontres découle le Plan d’action sur la sécurité du transport ferroviaire adopté à la fin de l’année 2013. Ce plan met de l’avant la reconnaissance des municipalités comme partenaires à part entière des gouvernements de tous les paliers et des compagnies de chemin de fer quant à l’amélioration de la sécurité du transport ferroviaire. Il veut également voir à ce que les municipalités n’aient pas à assumer les coûts associés à l’amélioration de la sécurité ferroviaire sur leur territoire. L’UMQ estime que le transport par train est vital pour le développement économique de nombreuses entreprises, mais qu’il doit se faire de manière à ne pas mettre des communautés en danger. Ce plan d’action comprend des démarches précises avec échéancier sous quatre dimensions de la sécurité publique, soit la prévention, la préparation, l’intervention et le rétablissement. On y trouve une dizaine d’enjeux parmi lesquels figurent les infrastructures ferroviaires, l’aménagement du territoire, les matières dangereuses, les services d’urgence et les impacts environnementaux.
Indispensable, la solidarité ! Marc Lavallée a participé à la coordination des interventions dans la majorité des grands sinistres survenus au Québec ces 30 dernières années. « Chaque fois, témoigne-t-il, on se rend compte que la collaboration et la concertation entre les instances deviennent cruciales et se font de façon généreuse. » Il y a la solidarité organisée et prévue dans les plans d’urgence, et il y a la solidarité spontanée, distingue Marc Lavallée. Lorsqu’une catastrophe prend des proportions d’envergure en raison de l’importance des dommages ou de l’étendue du territoire touché, la collaboration planifiée ne suffit généralement plus à la tâche. « La collaboration spontanée vient en renfort et revêt un caractère indispensable. En cas d’urgence, les chicanes ne tiennent plus, les gens deviennent solidaires et s’entraident volontiers », a-t-il souvent remarqué. « Sans la solidarité, on ne s’en sort certainement pas de la même façon », confirme Ursule Thériault.
La solidarité au cœur des municipalités
En 2014, la solidarité est vraiment un thème d’actualité dans les municipalités. Nous devons être solidaires pour affronter des enjeux cruciaux. On peut penser aux régimes de retraite des employés municipaux, au pouvoir de l’autonomie municipale, à la relève et à la valorisation des élus. La solidarité atteint son paroxysme lorsqu’une municipalité fait face à une catastrophe. Dans le cas de Saint-Jean-sur-Richelieu, la crue des eaux de la rivière Richelieu en 2011 est un exemple d’épreuve que les autorités ont réussi à traverser grâce à un élan de bénévolat sans précédent. Saint-Jean-sur-Richelieu est reconnue comme une ville solidaire, dynamique, accueillante. Une ville où la qualité de vie est exceptionnelle, une ville dont je suis fier.
FIER PASSÉ
BRILLANT AVENIR SAINT-JEAN-SUR-RICHELIEU
Michel Fecteau, Maire
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Le Centre de gestion de l’équipement roulant (CGER)
Une solution pour optimiser la gestion des parcs de véhicules publics municipaux Le Centre de gestion de l’équipement roulant (CGER) offre un service d’impartition complet de gestion de parc de véhicules publics, principalement aux municipalités de moins de 75 000 habitants. Véritable spécialiste en matière d’achat, d’entretien et de remplacement de tous les types d’équipements roulants, le CGER possède l’expertise nécessaire pour vous offrir un partenariat gagnant-gagnant. Créé en 1998 au sein du ministère des Transports par le gouvernement du Québec, le CGER détient un savoir-faire unique en matière de gestion de parc de véhicules publics. Il représente une avenue à privilégier pour les municipalités soucieuses de consacrer leurs ressources et leurs efforts à leur mission première : le service offert aux citoyens. « Quelle que soit la taille du parc de véhicules d’une ville, l’investissement pour l’acquisition et le remplacement constitue un engagement financier important. Il est alors primordial de gérer ce parc le plus efficacement possible, explique Paul-Yvan Deschênes, directeur du CGER depuis six ans. Nous sommes en mesure d’offrir des solutions efficaces pour réduire les coûts d’entretien, accroître la productivité des équipements et, conséquemment, le niveau de service offert aux citoyens. » Outre le ministère des Transports du Québec, le CGER a plus de 150 clients sur tout le territoire québécois. Sa clientèle est composée de ministères, d’organismes, de villes et de municipalités, dont 12 en impartition pour qui il joue le rôle de partenaire dans la gestion de leur parc de véhicules et d’équipements. Une étude menée en 2013 par une firme comptable, comparant la situation de ces 12 municipalités faisant affaire avec le CGER à celle de 27 municipalités équivalentes qui gèrent elles-mêmes leur parc de véhicules, démontre les bénéfices pour une ville de confier la gestion de son parc au CGER. En effet, l’âge
moyen des parcs de véhicules pour les 27 municipalités échantillonnées est de 8,7 ans alors qu’il est de 5,7 ans pour les villes en partenariat avec le CGER. Résultat : une diminution des coûts de maintenance et d’entretien et une augmentation de la disponibilité des équipements, ce qui accroît la productivité et se traduit par de meilleurs services aux citoyens.
Paul-Yvan Deschênes Directeur Centre de gestion de l’équipement roulant (CGER)
Le CGER compte quelque 450 employés répartis dans 65 points de service à l’échelle du Québec. Possédant 7 500 véhicules sous sa gestion, le CGER propose le service « location clés en main » couvrant tous les types d’équipements roulants utilisés par une municipalité, y compris le matériel de déneigement, de réparation d’égout et de chaussée, les camions d’incendie, etc. « En tant que plus important gestionnaire de parc de véhicules publics au Québec, nous fournissons un travail de spécialiste à un coût très concurrentiel, conclut Paul-Yvan Deschênes. Notre principal objectif est de permettre à nos clients de se libérer de tâches relatives à la gestion de véhicules, de réduire leurs coûts, d’augmenter leur performance et, surtout, d’offrir des services de qualité à leurs citoyens. »
REPORTAGE PROMOTIONNEL Villes d’avenir – édition 2014 —
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illustration : istockphoto par retrorocket
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la solidarité au cœur des municipalités
Inciter les femmes à faire le saut en politique municipale:
un défi à relever ! Par Emmanuelle Gril
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u cours des dernières années, l’UMQ a d’ailleurs lancé plusieurs initiatives pour les soutenir dans cette démarche. Initiatives qui portent fruits, si l’on se fie aux statistiques du ministère des Affaires municipales, des Régions et de l’Occupation du territoire. Aux élections de 2013, elles ont été 3 814 à se présenter à un poste de maire ou de conseiller municipal, soit 421 de plus que lors du scrutin de 2009, une augmentation de 12,4 %. En 2013, on recensait 9 419 candidats masculins. Bonne nouvelle : le nombre total de candidatures a aussi affiché une progression grâce aux femmes. En effet, seulement 79 hommes supplémentaires se sont présentés aux élections de 2013 par rapport à 2009. Malgré ces statistiques encourageantes, il reste que les femmes ne représentent qu’environ 29 % des candidatures. Depuis l’élection de 2013, le portrait est demeuré relativement semblable, puisque mairesses et conseillères municipales constituent 30 % du total des élus. Cette proportion était de 27,5 % en 2009 et de 25 % en 2005. En novembre 2013, on comptabilisait donc au Québec 190 femmes élues à un poste de maire et 2 205 à un poste de conseiller municipal, pour un total de 2 395. Si l’on peut s’en réjouir, il reste encore du chemin à faire avant d’atteindre la parité.
Des initiatives pour attirer les femmes Désireuse d’attirer davantage de femmes en politique municipale, l’UMQ a créé en 2004 le comité Femmes et gouvernance locale, qui a pour mandat d’accroître le nombre de candidates et d’élues. La mairesse de la ville de Châteauguay, Nathalie Simon, en est membre. Elle considère qu’elle et les autres membres du comité ont un rôle d’ambassadrices à jouer auprès de leurs consœurs pour qu’elles s’impliquent davantage en politique municipale. Mais faire le saut en politique n’est pas chose facile, et les femmes doivent souvent faire des choix déchirants entre leur famille et leur désir de s’engager dans leur communauté. Nathalie Simon confie qu’elle a attendu que ses enfants soient grands avant de se porter candidate dans sa municipalité. « C’est un choix de vie et un engagement de tous les instants. Il y a certainement du travail à faire pour mettre en place des mesures qui faciliteraient la conciliation engagement politiquefamille », dit-elle.
photo : ville de châteauguay
En politique municipale comme dans bien d’autres domaines, même si les femmes occupent une place grandissante, on est encore loin de la parité. L’Union des municipalités du Québec (UMQ), solidaire avec les femmes, met l’épaule à la roue pour les inciter à sauter dans l’arène politique. État des lieux.
Nathalie Simon Mairesse Châteauguay
Depuis l’élection de 2013, le portrait est demeuré relativement semblable, puisque mairesses et conseillères municipales constituent 30 % du total des élus.
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Diane Lavoie Mairesse Belœil
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On vit toutes les mêmes dilemmes et on doit toutes faire des choix difficiles lorsqu’on s’engage en politique. C’est pour cela qu’il est important de témoigner de notre expérience d’élues auprès des femmes : pour qu’elles sachent qu’elles ne sont pas seules. - Diane Lavoie
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« On vit toutes les mêmes dilemmes et on doit toutes faire des choix difficiles lorsqu’on s’engage en politique, affirme pour sa part Diane Lavoie, mairesse de Belœil et membre de Femmes et gouvernance locale. C’est pour cela qu’il est important de témoigner de notre expérience d’élues auprès des femmes : pour qu’elles sachent qu’elles ne sont pas seules. Il ne faut pas faire de cachettes, on doit parler de la réalité du travail d’élue et de l’implication que cela demande. Mais celles que j’ai réussi à attirer en politique ne l’ont jamais regretté ! » se réjouit-elle. La mairesse de Chibougamau, Manon Cyr, abonde dans le même sens et ajoute non seulement que les femmes ont leur place en politique municipale, mais qu’elles y excellent. « C’est un gouvernement de proximité dans lequel on peut être proche des citoyens et où nos actions ont des résultats concrets. Les femmes font un excellent travail à ce niveau. De plus, en politique municipale, les retombées des gestes posés sont plus rapides qu’en politique fédérale et provinciale. Cela a donc un côté gratifiant, grâce aux impacts à court terme », témoigne-t-elle.
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2014-03-25
Un prix pour reconnaître le travail des femmes En 2013, l’UMQ a créé le prix Francine Ruest Jutras afin de saluer de façon toute particulière la contribution des élues municipales au développement des communautés. Il vise à reconnaître l’excellence et le leadership des femmes sur la scène politique municipale et en matière de gouvernance locale. Si on a donné à ce prix le nom de Francine Ruest Jutras, c’est pour rendre hommage à celle qui a été mairesse de Drummondville de 1987 à 2013 après avoir été conseillère municipale de 1983 à 1987. Elle a également été préfète de la MRC de Drummond pendant plusieurs années et présidente de l’UMQ de 2002 à 2004. Elle a d’ailleurs été la première femme à occuper ce poste. En plus d’avoir contribué à sa formation en 2004, elle a présidé, jusqu’à son retrait de la vie politique en 2013, le comité Femmes et gouvernance locale de l’UMQ.
photo : ville de chibougamau
photo : Patrick Deslandes
la solidarité au cœur des municipalités
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Manon Cyr Mairesse Chibougamau
entreprendre
se démarquer
investir
innover
Lorsqu’en 1997 elle a été élue pour la première fois, elle a mis de côté une carrière de psychopédagogue et de professeure à l’université. « J’aime le monde municipal, témoigne-t-elle. C’est un gouvernement de proximité dans lequel je me reconnais. » Si elle dit avoir été inspirée par des mentors ainsi que par sa mère, Mme Deschamps a su tracer sa propre route et effectue aujourd’hui son cinquième mandat en tant que mairesse et un huitième mandat comme préfète de la MRC de L’Assomption.
« La politique a longtemps été la chasse gardée des hommes, mais aujourd’hui, les femmes y sont de plus en plus présentes. Le jumelage des deux cultures, féminine et masculine, est la façon idéale d’avoir le meilleur des deux mondes », dit-elle, même si elle souligne que la gent féminine n’est pas facile à recruter. À l’instar de Mme Deschamps, la mairesse de Châteauguay note que les hommes et les femmes ont des approches complémentaires. « Nous avons des habiletés pour l’écoute, nous favorisons le consensus et la consultation », dit-elle. Quant aux hommes, ils seraient plus impulsifs, mais aussi plus rapides dans la prise de décisions. Un beau mariage, et cela dans le meilleur intérêt de la communauté.
photo : ville de repentigny
Pour sa première attribution, en 2013, le prix Francine Ruest Jutras a été remis à Danielle Roy Marinelli, mairesse de Lévis, ainsi qu’à Chantal Deschamps, mairesse de Repentigny. Cette dernière se dit honorée d’avoir été choisie et confie qu’elle avait « résisté » longtemps avant de plonger en politique municipale. Pourtant, la politique est littéralement dans ses gènes ! Son arrière-grandpère et son grand-père ont été maires de Repentigny avant elle, et ses parents ont toujours été très actifs en politique.
Chantal Deschamps Mairesse Repentigny
DES FORMATIONS ADAPTÉES AU MILIEU MUNICIPAL
comaq.qc.ca
Villes d’avenir – édition 2014 —
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la solidarité au cœur des municipalités
Solidaire avec la relève
Attirer et retenir les jeunes dans les municipalités Par Johanne Landry
Le développement durable, l’écoresponsabilité, le dynamisme culturel et la diversification des services, voilà les valeurs qui intéressent les jeunes. Les municipalités qui poseront des gestes en ce sens pourraient être celles qui les attireront parmi leurs résidents, leurs effectifs et leurs élus.
«
Les moins de 35 ans et les femmes ne sont pas assez présents à la table des élus municipaux », affirme d’emblée Éric Forest, maire de Rimouski et président de l’Union des municipalités du Québec (UMQ). Ce qui, selon David Bousquet, 35 ans, conseiller municipal à Saint-Hyacinthe, pourrait s’expliquer par une méconnaissance du rôle. « Il ne faut pas laisser les perceptions inquiétantes ou les difficultés de conciliation travailfamille-politique nous décourager. La politique est aussi la place des jeunes. La construction d’une école, l’aménagement d’un parc, la préservation des milieux
David Bousquet Conseiller municipal Saint-Hyacinthe
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— Villes d’avenir – édition 2014
naturels, le type d’industrie qui s’installe dans le voisinage sont autant de décisions qui se prennent à l’échelle municipale », poursuit Michèle Archambault, 29 ans, conseillère municipale à Saint-Bruno-de-Montarville. Même constat quant aux employés municipaux alors que pointe à l’horizon le grand défi des départs massifs à la retraite des boomers. Conséquence : un criant besoin de relève, tant dans les entreprises que dans les organismes publics, place les employeurs en concurrence. « Ce sont 20 % des effectifs qui devront être remplacés d’ici quatre ans », précise Daniel Desroches, président de la Corporation des officiers municipaux agréés du Québec (COMAQ). Des postes s’ouvrent dans tous les domaines : en génie, en travaux publics, dans les usines d’épuration, en droit, puis pour des urbanistes, des policiers, des pompiers, des menuisiers, des électriciens, des techniciens de laboratoire… Bref, tout un éventail de carrières pour tous les goûts et tous les talents.
Michèle Archambault Conseillère municipale Saint-Bruno-de-Montarville
Daniel Desroches, OMA Président COMAQ
«
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Il ne faut pas laisser les perceptions inquiétantes ou les difficultés de conciliation travail-famille-politique nous décourager. La politique est aussi la place des jeunes. La construction d’une école, l’aménagement d’un parc, la préservation des milieux naturels, le type d’industrie qui s’installe dans le voisinage sont autant de décisions qui se prennent à l’échelle municipale. - Michèle Archambault
Travailler pour une municipalité, c’est réaliser de beaux projets pour le bien commun, pour améliorer le quotidien du résident. « On voit rapidement les effets de ce qu’on accomplit », fait valoir Jack Benzaquen, président de l’Association des directeurs généraux des municipalités du Québec (ADGMQ).
Que peuvent faire les municipalités pour attirer l’attention des jeunes dans un marché de l’emploi aussi compétitif ? Il faut leur faciliter les choses en jumelant chaque nouvel employé avec un mentor qui l’initie et l’aide à se créer un réseau de contacts, conseille Jack Benzaquen. Il faut aussi se rendre visible en étant présent dans les forums d’emploi, y diffuser de l’information, modifiant ainsi les perceptions de lourdeur administrative qui pourraient rebuter les YOLO (18-24 ans), ajoute le président de l’ADGMQ. Il faut également créer un climat intéressant, selon Éric Forest. Des relations de travail teintées de confrontations fréquentes ou un conseil municipal dont l’objectif principal serait de réduire les taxes et les dépenses – et donc de ne pas augmenter les services – ne seraient assurément pas sur une bonne piste. « Une organisation inspirante qui, tout en respectant ses capacités de payer,
migre vers le développement durable et la solidarité sociale, par exemple, rejoint davantage les valeurs des jeunes », dit-il.
La bourse « Je travaille pour ma ville » À un congrès de directeurs généraux tenu en Alberta, Jack Benzaquen a constaté que le ministère des Affaires municipales y offrait une bourse pour soutenir des stages. Une idée intéressante autour de laquelle il a rallié la COMAQ et l’UMQ pour convertir le financement de projets mis de l’avant par des étudiants en ce qui est devenu, il y a trois ans, une subvention offerte aux municipalités pour accueillir un stagiaire. Ce budget annuel de quelque 36 000 $ fourni par les partenaires permet l’embauche de 12 étudiants sur une base contractuelle. Cette année, en collaboration avec deux autres associations, soit les Gestionnaires en ressources humaines des municipalités du Québec (GRHMQ) et l’Association des responsables d’espaces verts du Québec (AREVQ), 14 bourses
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la solidarité au cœur des municipalités
pourront être décernées, dont l’une en ressources humaines et l’autre en environnement. « C’est une façon de faire découvrir le monde municipal aux jeunes et d’inciter les villes à leur ouvrir leurs portes », commente Jack Benzaquen. « Les stagiaires en parlent dans leur entourage, ils deviennent ainsi des diffuseurs d’information. C’est la stratégie qui donne les meilleurs résultats à moyen et à long termes », ajoute Daniel Desroches. Des citoyens engagés La création par l’UMQ de la Commission des jeunes élus et élues, en 2007, a permis l’éclosion de belles initiatives comme celles de Relève municipale 2.0 et d’Électeurs municipaux en
Stagiaires grâce à la bourse « Je travaille pour ma ville » À Senneterre, Carol-Anne Langlois a travaillé en géomatique, a révisé le règlement de zonage et a mis à jour le schéma d’aménagement. Étudiante au baccalauréat en urbanisme à l’Université de Montréal, elle en retire une expérience pratique que la théorie ne pouvait pas lui donner : démarches administratives pour mettre en œuvre un projet et le financer, ou processus des appels d’offres, par exemple. « J’ai découvert tous ces aspects, témoigne-t-elle, et je me suis fait des contacts intéressants dans le milieu. » Idéalement, Carol-Anne aimerait commencer sa carrière à la Ville de Senneterre, d’où elle est native.
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photo : Gabriel Rioux Landry, GRL Photographie
À Rivière-du-Loup, Virginie Houde-Briand a occupé durant 11 semaines le poste de responsable des activités pour les aînés. Elle a mis au point une programmation, a orchestré diverses activités et a élaboré un plan d’action pour améliorer l’accessibilité aux commerces du centre-ville. « J’ai travaillé en étroite collaboration avec des gestionnaires aguerris, ce que je considère comme une expérience très enrichissante », dit l’étudiante au baccalauréat en stratégies de productions médiatiques et culturelles à l’UQAM.
Carol-Anne Langlois Stagiaire Ville de Senneterre
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herbe, pour sensibiliser les jeunes au fonctionnement d’un conseil de ville, ainsi que celle du programme de la personnalitérelève de l’année. David Bousquet et Michèle Archambault ont été respectivement les lauréats 2012 et 2013. Les moins de 35 ans comptent pour seulement 10 % des élus municipaux, publiait Le Devoir en mai 2013 sous la plume de Marie-Hélène Alarie. « Ce pourcentage n’est pas représentatif de notre poids démographique, commente Michèle Archambault. Un de nos grands défis est de bâtir un réseau pour faire avancer les causes des jeunes. La commission prépare la relève et nous donne un levier pour que nos actions portent. » Les décisions qui se prennent en ce moment dans les municipalités toucheront les jeunes, insiste la conseillère de Saint-Bruno, comme celles qui concernent les régimes de retraite déficitaires, par exemple. « Les plus âgés en bénéficient déjà, poursuit-elle. Nous devons prendre part aux discussions sur la pertinence de les maintenir ou de les réduire compte tenu de la dépense qu’ils représentent. Nous devons défendre nos intérêts, défendre ce qui nous tient à cœur et obtenir les services auxquels nous avons droit. Les trajets d’autobus, les véhicules électriques, ce sont des choix qui nous concernent. » « Il est facile de devenir cynique, de se désengager, de penser qu’on ne peut rien changer, déclare David Bousquet. C’est pourtant tout le contraire. J’ai fait le saut en politique pour faire partie du changement. J’ai étudié, je me suis informé, j’ai des idées et je veux les partager. Il n’y a pas meilleur endroit qu’un conseil municipal pour le faire. Je me considère aussi comme un entrepreneur social. Je lance des projets, je rassemble des acteurs du milieu, je favorise la concertation et je fais une différence. » Une jeunesse dynamique Une occupation pour les retraités que celle de conseiller municipal ? « Cette mentalité est en train de changer, répond Michèle Archambault. Il nous suffit d’emboîter le pas, la place est ouverte. Tous les conseils d’administration recherchent la diversité et la représentativité des hommes et des femmes, des personnes expérimentées et des jeunes. » « L’énergie, le dynamisme et la volonté de changer les choses sont le propre de la jeunesse », conclut David Bousquet, toujours enthousiaste alors qu’il en est au début de son deuxième mandat.
Virginie Houde-Briand Stagiaire Ville de Rivière-du-Loup
Maire de la ville où l’indice de bonheur est le plus élevé depuis deux ans, Éric Forest y voit un beau message. « Il faut aussi s’assurer que l’organisation même reflète cette réalité. D’une dynamique de négociation de conventions collectives, nos services des ressources humaines doivent transiter vers une culture d’écoute et la création de milieux de vie motivants. »
illustration : istockphoto par powerchild
la solidarité au cœur des municipalités
Des municipalités unies
Une pour toutes, toutes pour une ! Par Nathalie Savaria
Lors de la 2e édition du Sommet sur le milieu municipal tenue à Québec le 21 mars dernier, les 400 élus municipaux présents ont fait front commun afin de traiter d’enjeux majeurs pour l’avenir du Québec. Loin d’être éphémère, cette solidarité, cristallisée autour des propositions contenues dans le Livre blanc municipal, a tout pour s’inscrire dans la durée et produire des résultats concrets.
«
Le monde municipal a vécu un moment historique le 21 mars dernier, affirme Déborah Bélanger, mairesse de Rivière-Rouge et présidente du Caucus des municipalités locales de l’Union des municipalités du Québec (UMQ). En rassemblant le maire de Québec, Régis Labeaume, le maire de Montréal, Denis Coderre, ceux de deux grandes associations québécoises – l’UMQ et la Fédération québécoise des municipalités –, de même que les trois chefs des partis politiques en campagne électorale, le Sommet a profité d’un timing extraordinaire », se réjouit Mme Bélanger. Sa consœur, Caroline St-Hilaire, mairesse de Longueuil et présidente du Caucus des grandes villes de l’UMQ, croit que la solidarité municipale observée au Sommet « a toujours existé, mais qu’elle était moins connue et moins offensive. Et ce n’est pas juste la solidarité, mais aussi le poids du nombre qui fait qu’on parle plus fort, déclaret-elle. Quand Montréal, Québec, Longueuil et Laval parlent, ça fait beaucoup de monde qui s’exprime au nom des citoyens. » À ses yeux, le Sommet est une réussite, « car on a obligé les chefs de parti à prendre position, et, au lendemain des élections, le premier ministre du Québec a évoqué la question des régimes de retraite. On a donc réussi à s’insérer dans l’ordre du jour du gouvernement ».
Déborah BÉLANGER Mairesse Rivière-Rouge Présidente du Caucus des municipalités locales de l’UMQ
Pour Florence Junca-Adenot, professeure associée et directrice du Forum URBA 2015 au Département d’études urbaines et touristiques de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) ainsi que membre du comité des Sages qui ont participé à l’élaboration du Livre blanc municipal, ce réveil des municipalités québécoises prend ses racines dans ce document qui, au-delà des différences, a montré les enjeux communs. « À la suite d’une analyse du diagnostic posé, dit-elle, les villes ont découvert qu’elles s’occupent désormais d’une foule de services réclamés par les citoyens – entreprises ou individus – et qu’elles constituent en fait un service de première ligne, beaucoup plus diversifié que la loi ne l’avait prévu. » Voilà pourquoi « cette solidarité municipale n’a rien d’artificiel ; elle est basée sur une prise de conscience des multiples rôles qu’une ville, grande ou petite, doit jouer », soutient Mme Junca-Adenot. Un nouveau rapport de force Le Sommet a aussi marqué l’avènement d’une solidarité plus grande entre les villes, notamment entre Montréal et Québec. « Maintenant, dit Déborah Bélanger, non seulement Montréal et Québec sont assises et travaillent ensemble, mais elles se joignent aux municipalités de toutes tailles au Québec pour nous donner
Caroline St-hilaire Mairesse Longueuil Présidente du Caucus des grandes villes de l’UMQ
florence junca-adenot Professeure associée et directrice du Forum URBA 2015 Département d’études urbaines et touristiques UQAM Villes d’avenir – édition 2014 —
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la solidarité au cœur des municipalités
une force indéniable. Si les deux maires sont là pour eux-mêmes, ils sont aussi là pour nous aider, nous, les municipalités locales des régions. Car les villes ont besoin des régions, et vice versa. Avant, nous étions en compétition entre nous. Maintenant, nous sommes en compétition avec le monde entier ! Ensemble, nous allons pouvoir nous concerter et présenter nos demandes au gouvernement provincial. Et puis, cette alliance stratégique va aussi changer le rapport de force entre Ottawa et les deux villes. » Si Caroline St-Hilaire se réjouit elle aussi de l’alliance des deux grandes villes, elle tient cependant à préciser que cela n’est pas une finalité. « Les enjeux des grandes villes ne se résument pas qu’à ceux de Montréal et de Québec, estime la mairesse. Car Montréal, c’est la métropole, et Québec, la capitale. Elles ont leurs propres enjeux. Cela dit, quand Montréal fait des gains, quand Québec fait des gains auprès du gouvernement, cela profite aux autres grandes villes du Caucus », mentionne Mme St-Hilaire qui souhaite que les deux nouvelles alliées réclament une place pour le monde municipal à la table de négociations Québec-Ottawa sur le programme d’infrastructures. Pour sa part, Florence Junca-Adenot considère qu’il s’agit d’une alliance stratégique de négociations avec le gouvernement du
Québec et le gouvernement fédéral. « Par exemple, dit-elle, toutes nos infrastructures sont à refaire. La plupart des infrastructures sont municipales – aqueducs, routes, ponts – et sont concentrées dans les deux grandes agglomérations. Les villes n’ont pas d’argent dans leurs goussets. C’est Québec et Ottawa qui financent en grande partie les infrastructures. Le fédéral a le même problème avec les autres villes canadiennes. Donc, si stratégiquement, Montréal et Québec s’unissent, notamment en ce qui concerne le volet des infrastructures et des transports collectifs, cela devrait porter plus de fruits que si chacune y allait séparément. Et cela sera aussi bénéfique pour les autres villes du Québec. » Un calendrier des priorités Quelles devraient être les priorités du nouveau gouvernement selon nos trois interlocutrices ? « D’abord, il faut reconsidérer le pacte fiscal avec le gouvernement, fait valoir Caroline St-Hilaire. M. Couillard s’est déjà engagé à mettre en place une charte des municipalités. Le gouvernement doit reconnaître, en 2014, les municipalités comme un gouvernement de proximité. Ensuite, on doit revoir de toute urgence les régimes de retraite. » Déborah Bélanger pense elle aussi que la réforme du pacte fiscal, qui prévoit une diversification des revenus, constitue une priorité, car la taxe foncière représente toujours 75 % des revenus autonomes des municipalités. « Le gouvernement nous refile des responsabilités sans l’argent associé. Et les municipalités refilent évidemment la facture aux citoyens. » Tout comme l’UMQ, la mairesse est d’avis « qu’il faut aussi adopter une loi conférant aux municipalités la pleine autonomie dans la gestion des affaires locales. » Pour Florence Junca-Adenot, « le Livre blanc municipal constitue la base d’un travail de négociation, peu importe le gouvernement en fonction, car cela ne change pas la donne. Une fois son cabinet des ministres établi, le nouveau gouvernement devra mettre en place la table de négociation pour donner suite aux demandes du Livre blanc et amorcer la réforme fiscale. » En parallèle, Mme Junca-Adenot croit qu’il ne faut pas négliger pour autant les urgences, comme les grands chantiers de rénovation d’infrastructures en cours, et continuer à bonifier l’offre de service des transports collectifs dans les grandes villes.
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— Villes d’avenir – édition 2014
Un avenir prometteur En définitive, il ne fait aucun doute que la solidarité municipale est bien établie. « Cette solidarité sert tout le monde, affirme Caroline St-Hilaire. Le milieu municipal a été assez éclaboussé au cours des dernières années ; 2014 est une belle année pour nous. Tous les acteurs sont présents, et nous chantons tous la même chanson. » L’avenir s’annonce donc prometteur.
Tribune des maires et mairesses
dossier promotionnel
photo : sylvie deveault
La tribune des maires et mairesses offre une occasion unique pour les municipalités du Québec de faire valoir leurs différents atouts auprès des investisseurs et des gens d’affaires, et de montrer à quel point la qualité de vie, un facteur déterminant pour la rétention de la main-d’œuvre, demeure une priorité de tous les instants. Accueillir les familles et les aînés, marier culture et développement économique, optimiser le transport en commun, densifier des secteurs stratégiques de leur territoire, limiter les hausses de taxe tout en préservant des services de qualité et miser sur le développement durable et les nouvelles technologies, tels sont les défis et les préoccupations des villes d’aujourd’hui au Québec. Nous vous présentons cinq d’entre elles.
ville de Montmagny
tribune des maires et mairesses
Sainte-Julie
Une ville verte et dynamique au cœur de la Montérégie
photo : ville dE sainte-julie
Tablant depuis plusieurs années sur une qualité de vie supérieure au sein d’un environnement exceptionnel, Sainte-Julie se classe parmi les municipalités les plus attrayantes de la Montérégie. Elle a d’ailleurs été couronnée Ville du bonheur 2014 en plus de conserver sa première position au palmarès cumulatif de l’IRB depuis 2006.
Suzanne Roy Mairesse de Sainte-Julie
Depuis 1996, la Ville de Sainte-Julie a vu croître sa population de 20 000 à 30 000 habitants. Située à l’intersection des autoroutes 20 et 30 sur la Rive-Sud, elle s’est imposée comme une municipalité accueillante et particulièrement bien dotée d’espaces verts et fleuris. Son dynamisme a également séduit la communauté d’affaires puisque ses quatre parcs industriels, tout comme le secteur mi-industriel situé le long de l’A-20, sont presque entièrement occupés. « Nous avons la chance d’accueillir surtout des industries légères et spécialisées qui ont peu d’impact négatif sur l’environnement. Notre situation à proximité des grands axes autoroutiers et des pôles économiques de Montréal et Longueuil nous a permis d’attirer des entreprises de qualité et des travailleurs cherchant un cadre de vie hors pair », explique Suzanne Roy, mairesse de Sainte-Julie depuis 2005 et préfète de la MRC de Marguerite-D’Youville.
photo : Jean Martin
Sainte-Julie, ville verte et sportive Deuxième ville québécoise à avoir obtenu la certification Cinq Fleurons et réputée pour la beauté de ses mosaïques, Sainte-Julie mise beaucoup sur l’entretien et la multiplication d’espaces verts ainsi que sur l’embellissement horticole pour offrir un milieu de vie exceptionnel.
Le boulevard des Hauts-Bois à Sainte-Julie
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D’autres caractéristiques en font une ville verte. Son Comité de l’environnement a fait adopter divers documents, dont un Plan vert et une Politique de l’arbre, en vue d’encourager des mesures écologiques reliées à l’économie d’eau potable et d’autres initiatives incitant les Julievillois et Julievilloises à réduire leur empreinte écologique. « Malgré l’augmentation de la population de Sainte-Julie et des deux municipalités voisines
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– Varennes et Saint-Amable –, notre consommation d’eau est restée la même dans les trois municipalités desservies par la Régie intermunicipale de l’eau potable. Cela démontre que les diverses campagnes de sensibilisation ont donné des résultats », se réjouit Suzanne Roy. Parmi les projets qui se concrétiseront au cours des prochains mois, notons la construction d’une troisième glace à l’aréna de Sainte-Julie et la participation à l’implantation du Centre multisports régional qui desservira Sainte-Julie, Saint-Amable et Varennes. Ce centre sera construit à Varennes, mais se trouvera à égale distance du cœur des trois villes concernées. La Ville de Sainte-Julie procédera également à l’aménagement d’un sentier cyclopédestre de près de 10 km qui s’intègrera à la piste Oka-Mont Saint-Hilaire à la fin de l’été 2014. Se définissant comme « ville de la famille », Sainte-Julie a réalisé des projets innovateurs tels que la gratuité complète du transport collectif sur son territoire et le projet Taxi 12-17 destiné à faciliter les déplacements des adolescents en leur proposant un mode de transport à coût réduit. Ce projet a remporté le grand prix Transport collectif de l’Association québécoise des transports et des routes (AQTR) en 2011. Non reliée à la métropole par un train de banlieue, Sainte-Julie s’est dotée d’un terminus d’autobus comportant de très nombreux départs et arrivées vers Longueuil et Montréal. « Nous offrons un niveau de services comparable à celui de municipalités beaucoup plus importantes, mais dans un environnement à échelle humaine. Nous avons regroupé nos services au sein d’un guichet unique afin d’offrir le meilleur service à la clientèle possible à nos résidents. De plus, j’envoie chaque mois un courriel à près de 7 700 Julievillois et Julievilloises au lendemain des séances du conseil municipal. Cette proximité, combinée à notre approche de participation citoyenne, nous permet de répondre efficacement aux attentes de tous les citoyens », conclut la mairesse.
Pour en savoir plus www.ville.sainte-julie.qc.ca
Une ville familiale
Un milieU de vie exceptionnel
des projets dynamiqUes
Un paradis Ă qUelqUes minUtes de montrĂŠal et longUeUil
2013-2015
tribune des maires et mairesses
La Prairie
Agir ensemble pour demain
Lucie F. Roussel Mairesse de La Prairie
« De concert avec la population, nous sommes en voie de finaliser notre Plan stratégique de développement durable, qui nous guidera dans nos décisions dans les domaines environnemental, économique, social, patrimonial et culturel. Notre ligne directrice pour ce plan est Agir ensemble pour demain parce que nous avons le souci d’œuvrer avec tous les intervenants de notre milieu, et ce, afin d’offrir le meilleur aux générations futures », explique la mairesse Lucie F. Roussel. À titre d’exemple, en matière environnementale, La Prairie compte créer une zone verte sur plus
La Prairie, une question de mieux vivre
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de 25 % de son territoire, ce qui est largement au-dessus des objectifs fixés par le Plan métropolitain d’aménagement et de développement (PMAD). « Notre but est de mettre en valeur les richesses environnementales de la ville et de les rendre accessibles aux citoyens. Ainsi, nous comptons former cette zone verte avec des milieux exceptionnels tels que le parc de la rivière Saint-Jacques, le futur parc de conservation du Domaine de la nature et des boisés », détaille madame Roussel. Rappelons que le Domaine de la nature est un projet résidentiel et de préservation de l’environnement. Il prévoit la construction d’environ 1 300 unités résidentielles en bordure d’un parc de conservation. Celui-ci sera d’une superficie de 87 hectares, soit plus de 50 % du territoire à développer. Il sera composé d’un marécage et de boisés, tout en étant l’habitat de la rainette faux-grillon de l’Ouest, une espèce rare d’amphibien au Québec. « En plus, ce vaste réseau vert s’agencera au réseau bleu formé par les berges du fleuve Saint-Laurent et de la rivière Saint-Jacques », ajoute la mairesse. Sur le plan économique, la Ville prévoit stimuler les investissements commerciaux et industriels notamment en misant sur la revitalisation du boulevard Taschereau.
La rivière Saint-Jacques
photos : ville de LA PRAIRIE
photo : ville dE La Prairie
VILLE DE PLUS DE 24 000 HABITANTS SITUÉE DANS LA COURONNE SUD DE LA RÉGION MÉTROPOLITAINE, LA PRAIRIE EST À UN MOMENT CLÉ DE SON DÉVELOPPEMENT. ELLE RELÈVE LES DÉFIS QUI SE PRÉSENTENT À ELLE EN IMPLIQUANT SES CITOYENS, EN PRÉSERVANT L’ENVIRONNEMENT, EN STIMULANT l’ÉCONOMIE ET EN METTANT EN VALEUR SON CARACTÈRE HISTORIQUE.
«»
photo : ville de LA PRAIRIE
Notre but est de mettre en valeur les richesses environnementales de la ville et de les rendre accessibles aux citoyens. - Lucie F. Roussel
Vue aérienne du Vieux-La Prairie
« Cette artère est un axe de développement stratégique de la Rive-Sud de Montréal selon plusieurs intervenants, dont l’Agence métropolitaine de transport (AMT). Nous souhaitons miser sur cet atout pour dynamiser notre secteur commercial, précise madame Roussel. Par ailleurs, le transport est un enjeu de taille sur la Rive-Sud de Montréal. À ce sujet, La Prairie désire accroître les services de transports collectifs pour favoriser l’accessibilité au réseau et la fluidité des voies de circulation. » En ce qui concerne le développement résidentiel, la priorité de la Ville est de poursuivre la diversification de ses habitations. « Nous sommes une des villes qui offrent le plus de choix à leurs résidents, ce qui nous permet de répondre à leurs besoins financiers et de leur offrir un milieu de vie de qualité. Afin de continuer dans cette voie, nous allons densifier nos développements et créer une zone TOD (Transit-Oriented Development) », indique madame Roussel. Sur le plan social, la Ville continue de favoriser la création de logements abordables. À titre d’exemple, elle a soutenu financièrement la mise en place des Résidences Christ-Roi en 2010. Destinées aux aînés, ces nouvelles constructions ont permis à 36 familles ou personnes vivant seules de se loger à coût modique et de profiter d’un milieu de vie qui comble leurs besoins. Présentement, la Ville appuie financièrement le projet Les habitations la Petite Prairie.
Cette initiative permettra de rénover un immeuble de 16 logements, qui sera destiné aux familles et aux personnes vivant seules. Sur le plan patrimonial, la Ville poursuivra la mise en valeur du Vieux-La Prairie, un secteur historique classé Site patrimonial déclaré, à l’instar du Vieux-Montréal et du Vieux-Québec. Le caractère historique de la ville étant au cœur de ses préoccupations, La Prairie a adopté récemment un plan de protection du patrimoine bâti, qui permet de préserver des bâtiments à valeur patrimoniale situés à l’extérieur du secteur protégé. Ainsi, 42 bâtiments à caractère historique s’ajoutent désormais aux bâtiments déjà protégés. C’est d’ailleurs dans le site patrimonial déclaré du Vieux-La Prairie que la Ville a accueilli le Musée d’archéologie de Roussillon. Mis sur pied en partenariat avec les municipalités environnantes, ce musée a comme mission de mettre en valeur le patrimoine archéologique du Roussillon, un territoire habité depuis des millénaires et témoin d’une histoire riche et unique. « Je suis fière d’avoir travaillé à la mise en œuvre d’un projet de cette envergure. Ce musée d’archéologie permet à la population de connaître la richesse historique de la ville et de la région de la MRC de Roussillon », conclut madame Roussel.
Pour en savoir plus www.ville.laprairie.qc.ca
Villes d’avenir – édition 2014 —
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tribune des maires et mairesses
Lévis Une ville sur sa lancée
« Lévis évolue désormais dans les ligues majeures, commente Gilles Lehouillier, maire de la ville depuis novembre 2013. Notre objectif est de continuer sur notre lancée, notamment en optimisant l’efficacité de l’administration municipale et en stimulant l’entrepreneuriat sur notre territoire. »
Le Centre de congrès et d’expositions
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photo : ville de LÉVIS
Gilles Lehouillier Maire de Lévis
Depuis 2001, Lévis grandit vite. Sa population atteint aujourd’hui plus de 142 000 habitants, ce qui représente une augmentation d’environ 2,5 % depuis le recensement de 2011. Le taux de chômage y est d’à peine 4 %, ce qui la classe dans le peloton de tête des villes canadiennes les plus performantes à ce chapitre. Lévis compte 60 000 emplois, dont une part importante en services financiers et en assurances, ainsi qu’en éducation et en santé.
Consolider deux pôles de développement Lévis a plusieurs projets d’envergure sur sa table à dessin. Sur le plan économique, deux pôles structurants retiennent l’attention. Le pôle Desjardins, qui correspond au centre-ville de Lévis, et le pôle Chaudière, dans le secteur des ponts reliant les deux rives du Saint-Laurent. Dans le pôle Desjardins, soit au cœur de Lévis, des investissements de 200 M$ sont prévus dans le quartier Miscéo afin d’accroître l’offre d’espaces destinés à des commerces, des bureaux ou des résidences et d’augmenter la densité et la mixité des activités. Le Centre de congrès et d’expositions de Lévis, inauguré en 2008, doublera bientôt de superficie, passant ainsi à 80 000 pi2, grâce aux travaux de 9,1 M$ en cours. « Cela nous permettra de tenir plus d’activités en même temps et de consolider notre maillage avec la Ville de Québec afin d’attirer de grands congrès internationaux dans la région », précise Gilles Lehouillier. Près de l’autoroute transcanadienne (A-20), les travaux d’infrastructure de la première phase de l’Innoparc de Lévis sont
Le Parcours des Anses
photo : MICHEL JULIEN
photo : ville dE lévis
Huitième ville en importance au Québec, Lévis joue un rôle moteur dans le développement des régions de la Capitale-Nationale et de Chaudière-Appalaches. Occupant le deuxième rang pour la qualité de vie parmi les villes québécoises, Lévis consolide sa croissance en misant sur la diversification économique et sur la mixité des usages et la densification dans ses quartiers à fort potentiel d’attraction.
maintenant terminés. Il y a ainsi 2 millions de pieds carrés à la disposition d’entreprises désireuses de s’installer au carrefour des grands axes régionaux de circulation.
Pour sa part, le pôle Chaudière recèle un fort potentiel d’attraction en vue de rapprocher les citoyens des lieux d’activités et de consommation. Le Carrefour SaintRomuald fait l’objet d’investissements estimés à environ 400 M$, notamment en raison de l’arrivée de grandes bannières comme Costco et Toys’R’Us. Le Complexe des Rives II, à proximité de l’A-20, augmentera l’offre de locaux pour bureaux, alors que sur le plan résidentiel, divers projets de condominiums et de résidences pour aînés ajouteront plusieurs centaines de logements dans la partie ouest de Lévis. « Lévis se dotera très bientôt d’un coordonnateur aux projets de développement, dont la mission sera d’optimiser et d’accélérer les démarches administratives entourant le déploiement de projets structurants pour la municipalité, fait valoir Gilles Lehouillier. Il pilotera également un comité réunissant des élus municipaux et des acteurs du milieu économique qui réfléchira aux enjeux et aux orientations en matière de développement économique. » Lévis entend par ailleurs regrouper ses équipes d’urbanisme et de développement urbain afin de créer une meilleure synergie entre les services offerts aux citoyens et aux entreprises.
photos : MICHEL JULIEN
« » Lévis évolue désormais dans les ligues majeures. Notre objectif est de continuer sur notre lancée, notamment en optimisant l’efficacité de l’administration municipale et en stimulant l’entrepreneuriat sur notre territoire. - Gilles Lehouillier
Le parc des Chutes-de-la-Chaudière
Une meilleure qualité de vie pour les résidents La croissance économique de Lévis a des impacts sur la mobilité et la fluidité de la circulation sur le territoire. « L’élargissement de l’A-20 à trois voies dans le secteur des ponts et le prolongement d’artères importantes comme la rue Saint-Omer et le boulevard ÉtienneDallaire vont améliorer les déplacements et faciliter l’interconnexion entre les deux rives du Saint-Laurent, estime Gilles Lehouillier. Nous voulons aussi développer une véritable colonne vertébrale est-ouest en matière de transport collectif afin de le rendre plus attrayant et efficace pour tout le monde. » Enfin, pour répondre aux besoins des citoyens, et notamment de jeunes familles, Lévis désire augmenter ses équipements sportifs, notamment par l’ajout d’un complexe aquatique et par un nouvel aréna dans le secteur de Saint-Romuald. Et en matière de parcs et d’espaces verts, l’accent est mis sur les possibilités qu’offrent les rivières Etchemin et Chaudière, sans oublier le fleuve Saint-Laurent. La revitalisation du secteur de la Traverse, un projet de quelque 32 M$ impliquant la Ville de Lévis et la Société des traversiers du Québec, rendra ce secteur plus fonctionnel et sécuritaire, tout en mettant à la disposition du public une grande place aménagée pour la contemplation du paysage et pour la détente. « Lévis profite du bon climat économique de la grande région de Québec et de sa localisation exceptionnelle, conclut Gilles Lehouillier. Nous allons continuer d’accentuer nos efforts afin de travailler de concert avec la Ville de Québec et toutes les municipalités environnantes de Chaudière-Appalaches ».
Pour en savoir plus www.ville.levis.qc.ca
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Magog Un retour aux sources
La conversion du complexe de la Dominion Textile est convaincue que le site offre un formidable potentiel pour la municipalité : « La vocation multiusage des bâtiments et du site est indéniable, fait-elle valoir. Bien que nous soyons encore au début du processus, je suis certaine que le marché se montrera intéressé et répondra favorablement à la remise en valeur du complexe de la Dominion Textile. »
Un projet de plus de 100 M$ Consciente depuis plusieurs années de la valeur patrimoniale et économique du complexe de la Dominion Textile, la Ville de Magog a approuvé en avril dernier un changement au règlement de zonage afin d’élargir l’éventail d’usages permis sur ce site de 2 millions de pieds carrés particulièrement bien situé sur son territoire. Encouragée par l’intérêt des propriétaires pour une réhabilitation graduelle des bâtiments patrimoniaux de l’ancienne usine et par les besoins d’espace de Magog Technopole, la mairesse Vicki May Hamm
Peter Smale, directeur général de Consoltex, la firme propriétaire des anciens bâtiments de l’usine textile, élabore actuellement le projet de réhabiliter les constructions centenaires afin d’y accueillir des locaux pour bureaux ainsi que des espaces commerciaux et résidentiels. « Les bâtiments de la Dominion Textile, qui occupent presque 750 000 pi2, ont été construits à différentes époques et n’ont pas tous la même valeur patrimoniale, explique-t-il. Près de 200 000 pi2 seront démolis et 350 000 pi2 pourraient être progressivement restaurés pour divers usages selon les demandes du marché. Et nous sommes encore à réfléchir sur l’utilisation d’une aile d’environ 200 000 pi2. »
vicki may hamm Mairesse de Magog
Vue latérale droite du complexe et vue de la rue Principale
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Pour réaliser un projet de cette envergure, plusieurs années et la collaboration entre différents partenaires sont nécessaires. Magog Technopole, désireuse d’y implanter un incubateur et un parc technologique, est d’ailleurs déjà partenaire de Consoltex. « La remise en valeur d’anciens immeubles industriels est particulièrement dans l’air du temps, ajoute Vicki May Hamm. Conjuguer la conservation du patrimoine et la construction d’espaces adaptés aux nouveaux besoins économiques répond aux attentes des citoyens et attire les entreprises qui cherchent des environnements inspirants pour leurs employés. » ILLUSTRATIONs : ville de magog
Photo : Ville de Magog
L’histoire de Magog est étroitement liée à l’essor de l’industrie textile au XIX e siècle. C’est l’une des raisons qui poussent la Ville de Magog à appuyer la remise en valeur des bâtiments patrimoniaux de l’ancienne usine de la Dominion Textile située à quelques pas du centre-ville en bordure de la rivière Magog.
« Dans une première phase, 50 000 pi2 seront convertis en locaux pour bureaux et un stationnement intérieur de 50 000 pi2 sera aménagé, annonce Peter Smale. Cette première étape aura certainement un effet d’entraînement
ILLUSTRATION : ville de magog
« »
Vue aérienne du complexe de la Dominion Textile
pour les entreprises qui veulent s’établir à Magog. » Le directeur de Consoltex entrevoit que le projet pourrait se déployer en plusieurs phases sur une quinzaine d’années en fonction des autorisations à obtenir et de la réponse du marché. La poursuite du virage économique de Magog Au cours de la dernière année, cinq nouvelles entreprises se sont installées dans un édifice appartenant à la Ville de Magog dans la rue Principale : Groupe TI, Hipoquamp, Isis, Novom Networks et Technicoutier forment ainsi un mini-incubateur technologique représentatif de la direction que prend le développement économique de Magog, désormais tourné vers les technologies de l’information. Le projet d’implantation d’un puissant réseau de fibre optique ouvert et à très large bande passante (FTTH pour Fiber To The Home) qu’avait conçu Magog a évolué différemment. « Nous avions une idée très pure au départ que nous avons dû abandonner pour toutes sortes de raisons, dont celle d’un coût trop élevé, admet Vicki May Hamm. Toutefois, le projet a servi à accélérer les investissements, comme le déploiement du réseau de fibre optique par Bell et Cogeco à Magog. Au cours des prochains mois, nous avons l’intention de créer un nuage et de faire d’un quartier un living lab servant à développer et à tester des applications utiles aux citoyens de Magog. »
La remise en valeur d’anciens immeubles industriels est particulièrement dans l’air du temps. Conjuguer la conservation du patrimoine et la construction d’espaces adaptés aux nouveaux besoins économiques répond aux attentes des citoyens et attire les entreprises qui cherchent des environnements inspirants pour leurs employés. - Vicki May Hamm
Sur le plan touristique, Magog, qui profite maintenant de récentes installations et d’un quai accueillant le nouveau bateau de croisière sur le lac Memphrémagog, se prépare cette année à l’arrivée du train Orford Express sur son territoire. Tous ces projets concrétisent le nouveau positionnement de Magog, deuxième grande ville de l’Estrie. « Il est important d’avoir une vision à long terme et des projets mobilisateurs pour la communauté », conclut la mairesse de Magog.
Pour en savoir plus www.ville.magog.qc.ca
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Repentigny
Chantal Deschamps Mairesse de Repentigny
Innover pour assurer une plus grande qualité de vie aux citoyens est un défi pour toutes les municipalités. C’est une condition essentielle pour permettre un développement durable de nos communautés. Les élus municipaux se doivent de faire preuve de leadership dans tous les domaines de leur compétence. C’est ce que Repentigny s’est engagée à faire notamment en matière de sécurité. Adoptée en mars 2013, la Politique de sécurité urbaine porte déjà des fruits. « Cette politique est un cadre et un outil nous servant à aborder de façon plus globale et mieux intégrée les questions touchant la sécurité dans nos milieux de vie », a souligné la mairesse Chantal Deschamps.
Les échanges entre les différents partenaires ont permis d’identifier plusieurs pistes d’action à mettre de l’avant afin de renforcer la sécurité dans les zones scolaires
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Développer et promouvoir la sécurité urbaine au quotidien, c’est faire appel à un ensemble d’interventions allant de l’aménagement urbain à la police communautaire et à la responsabilisation citoyenne. C’est se préoccuper des personnes vulnérables et favoriser l’inclusion sociale. C’est aussi planifier et préparer les mesures à prendre éventuellement en situation d’urgence. La Politique renforce le rôle clé joué par les élus, en plus de miser sur toutes les forces vives de notre collectivité et de modifier les façons de faire pour le bénéfice des citoyens. Par l’entremise de la Commission de la Sécurité urbaine dont le mandat a été élargi, les élus mettent de l’avant les orientations à privilégier dans le cadre d’un plan d’action annuel. Pour ce faire, ils comptent sur la contribution des citoyens et des partenaires de la municipalité. Ils se préoccupent de faire l’arrimage nécessaire avec les autres politiques municipales, notamment celle sur la famille et les aînés. « Les acteurs institutionnels, communautaires et du secteur privé ont participé en grand nombre à une
Repentigny s’est engagée à innover pour assurer une plus grande qualité de vie aux citoyens
photos : ville dE REPENTIGNY
photo : ville dE REPENTIGNY
Innover pour la sécurité de toute une communauté
«» première rencontre des partenaires tenue sous l’égide de la commission de la Sécurité urbaine », a mis en lumière Chantal Deschamps. Les échanges ont permis d’identifier plusieurs pistes d’action concertées à mettre de l’avant afin de renforcer la sécurité dans les zones scolaires et dans les espaces publics et commerciaux. Il en est de même en ce qui a trait à la prévention des incivilités et de la délinquance chez les jeunes et à la sécurité des aînés. Les citoyens quant à eux ont été invités à participer au programme de protection du voisinage qui entre dans une nouvelle phase de son développement. L’enjeu de la sécurité urbaine, c’est également d’améliorer les façons de faire et de mobiliser l’ensemble de l’appareil municipal afin de promouvoir un cadre de vie de très grande qualité. Dans cette perspective, Repentigny s’est engagée à considérer la sécurité comme une dimension clé dans son processus décisionnel et à intégrer cette dimension à toutes les facettes de l’aménagement urbain. À titre d’exemple, son nouveau Skate Plaza a été conçu de façon sécuritaire, en consultation avec les jeunes, et a été intégré à un environnement urbain mixte. Repentigny a également entrepris de revoir ses programmes en vue de mieux favoriser la participation des jeunes et des aînés à la vie de la collectivité. Elle a mis sur pied un comité interservices pour développer et coordonner les différentes actions à prioriser dans le cadre de sa Politique de sécurité urbaine en collaboration avec les élus et les partenaires. « Nous avons à cœur le développement social et économique de notre municipalité qui entre dans une phase de redéploiement et de revitalisation urbaine après
photo : ville dE REPENTIGNY
Nous tenons à ce que notre communauté soit la plus résiliente possible sur le plan de la sécurité, qu’elle soit tournée vers l’avenir et prête à relever les nouveaux défis. - Chantal Deschamps
Le nouveau Skate Plaza a été conçu de façon sécuritaire, en consultation avec les jeunes, et a été intégré à un environnement urbain mixte
plusieurs années de forte croissance. Nous tenons à ce que notre communauté soit la plus résiliente possible sur le plan de la sécurité, qu’elle soit tournée vers l’avenir et prête à relever les nouveaux défis », a précisé Chantal Deschamps. Une telle vision implique nécessairement de faire preuve de leadership, d’être proactif et d’aller au-delà de la gestion traditionnelle des fonctions dévolues aux municipalités. Passer du concept de sécurité publique à celui plus large de sécurité urbaine est l’exemple d’une telle approche. Ceci permet de mettre à contribution l’expertise de tous les employés municipaux, de favoriser l’engagement citoyen et de forger des partenariats axés vers des actions concrètes avec les intervenants du milieu. « En février 2014, la Ville de Repentigny a été très honorée de se voir décerner pour sa Politique de sécurité urbaine un des trois prix annuels de leadership dans le secteur public attribués à des municipalités canadiennes par l’Institut d’administration publique du Canada (IAPC) et la firme Deloitte », a mentionné Chantal Deschamps. Ces prix visent à reconnaître les organismes qui ont fait preuve de leadership exceptionnel en prenant des mesures audacieuses pour améliorer le Canada, par l’avancement de la gestion et des politiques publiques. « Cette distinction est un encouragement pour les élus et les gestionnaires de notre municipalité à poursuivre résolument dans la voie de l’innovation. Elle est susceptible d’inciter ceux d’autres municipalités à s’engager également à faire de même pour que les citoyens puissent s’épanouir en toute sécurité », a ajouté la mairesse.
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