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DE BONS TUYAUX Plomberie - Code Le développement durable et les codes

Henri Bouchard

Henri Bouchard est directeur du Service technique à la CMMTQ. Il voit à l’interprétation et à l’explication des articles des codes régissant la mécanique du bâtiment. En plus de rédiger des articles, des guides techniques et des formations, il donne des conférences, participe à des comités de la RBQ et siège au comité permanent du CNRC ainsi qu’à des comités nationaux de CSA.

PLOMBERIE - CODE LE DÉVELOPPEMENT DURABLE ET LES CODES

Le développement durable est une notion extrêmement large, et nous nous imaginons souvent qu’intégrer ce concept dans des travaux de construction s’avère compliqué ou exige beaucoup d’efforts. Pourtant, plusieurs outils sont à notre portée pour réaliser des ouvrages qui perdureront : les codes de construction.

n effet, au fil des ans, les codes ont changé et ont intégré plusieurs éléments directement liés au développement durable. Les codes visent maintenant la construction de bâtiments sécuritaires, dotés d’enveloppes plus étanches, plus économiques en eau, tout en assurant une meilleure qualité d’air, entre autres. E

D’ailleurs, plusieurs éléments visant une meilleure qualité, une plus grande sécurité dans la construction de nos bâtiments et une protection accrue de nos ressources sont inscrits dans les chapitres I, Bâtiment et III, Plomberie du Code de construction du Québec. Des changements ont également été apportés à propos des normes de matériaux et de certains règle ments portant sur l’efficacité minimale des équipements mécaniques.

Dans un premier temps, pour qu’un article fasse partie des codes modèles canadiens (Bâtiment, Plomberie, Prévention des incendies et Énergie), donc du Code de construction du Québec, il doit être en lien avec des objectifs fondamentaux. En effet, les codes contiennent des objectifs et des énoncés fonctionnels qui guident les rédacteurs et les législateurs. Ces objectifs visent de façon non exhaustive la sécurité, la santé, l’accessibilité, la protection incendie, l’environnement, etc.

CHAPITRE I, BÂTIMENT Depuis 2015, année où la partie 11 – Efficacité énergétique a été incorporée, les bâtiments d’habitation dont l’aire est d’au plus 600m² (6 780pi 2 ) et dont la hauteur est d’au plus trois étages doivent respecter des exigences beaucoup plus strictes pour réduire l’infiltration d’air naturel par l’enveloppe. Ainsi, le taux de changement d’air à l’heure (CAH) des bâtiments construits avant cette date se situe autour de 4,5.

Les nouvelles obligations font en sorte que le taux de CAH des bâtiments construits depuis 2015 est d’environ 3,05. Cela a naturellement un impact direct sur les coûts de chauffage qui s’en trouvent considérablement réduits. Par exemple, un plain-pied de 118m² (1300pi²) à 4,5 CAH générait une infiltration d’air naturel de 40L/s (85pcm [pied cube par minute]). Le même plain-pied à 3,05CAH génère 33L/s (70pcm).

Comme les bâtiments sont beaucoup plus étanches, le Code exige dorénavant l’installation d’un système de ventilation pour améliorer la qualité d’air. De plus, un ventilateur récupérateur de chaleur (VRC ou ventilateur récupérateur d’énergie [VRE]) ayant une efficacité minimale de récupération de la chaleur sensible de 56 % est maintenant exigé pour le système de ventilation. Cela réduit encore les coûts de chauffage, car les bâtiments construits avant 2015 n’étaient pas soumis à cette exigence (à moins que la municipalité intègre la partie 9 – Petits bâtiments du chapitre I, Bâtiment) liée à la récupération de la chaleur. C’est donc dire que l’air neuf s’infiltrant naturellement dans le bâtiment devait être chauffé à 100%.

P ar ailleurs, les règles concernant l’incombustibilité des bâtiments et des matériaux les constituant protègent mieux les personnes

GETTY IMAGES PAR DIEGO_CERVO

qui les habitent ou y travaillent. En fonction de plusieurs critères (usage du bâtiment, hauteur, aire, accessibilité d’un camion de pompier, etc.), les matériaux utilisés doivent respecter des restrictions selon leur propriété de propager des flammes et de dégager des fumées. Les espaces sont maintenant compartimentés, donc chaque composant traversant une séparation horizontale et verticale est muni de dispositifs coupe-feu qui retardent le passage du feu ou de la fumée d’un compartiment à l’autre. L’ensemble de ces obligations vise à laisser le plus de temps possible aux personnes pour évacuer le bâtiment.

CHAPITRE III, PLOMBERIE Depuis l’ajout au chapitre de l’objectif «Environnement», il est possible d’intégrer des éléments d’économie de l’eau. Ainsi, le débit des toilettes ne peut plus dépasser 6L par chasse, ce qui fait une grande différence par rapport aux anciens modèles, qui utilisaient 13L par chasse d’eau. La prochaine édition du chapitre réduira encore le nombre de litres par chasse à 4,8.

Plusieurs éléments ont été ajoutés pour mieux protéger les réseaux de tuyauterie contre des bris possibles, ce qui vient protéger le bâtiment.

SERVICE

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En effet, l’obligation de respecter la vitesse maximale de l’eau à 3m/s dans le réseau de distribution de l’eau potable diminue le risque d’érosion prématurée et l’impact sur les raccords.

Toujours pour des motifs de protection, il est maintenant exigé d’installer des amortisseurs de coup de bélier aux appareils, ce qui limite grandement la distance de l’onde de choc dans la tuyauterie au moment de la fermeture des robinets et des autres dispositifs à fermeture rapide.

Les réseaux d’aqueduc sont beaucoup mieux protégés contre les dangers occasionnés par les raccordements croisés grâce à l’obligation d’installer des dispositifs antirefoulement à l’entrée du branchement d’eau général dans le bâtiment.

la conduite servant à évacuer le radon au réseau de ventilation de système de plomberie; elle doit être indépendante.

Les nouvelles possibilités de récupérer la condensation des appareils qui en produisent évitent d’avoir des drains ouverts dans les murs. Ceux-ci peuvent générer de la condensation et créer des problèmes de qualité d’air causés par de la moisissure.

La réglementation interdit désormais la présence de plomb dans la construction des différents accessoires (robinetterie sanitaire, dispositifs antirefoulement , réducteurs de pression, robinets d’arrêt, dispositifs de traitement de l’eau potable, etc.) installés dans les réseaux d’eau potable pour protéger la santé des utilisateurs.

Le Code prend également en compte les dangers associés aux émanations de radon, en exigeant que les fosses de retenue soient munies d’un couvercle étanche à l’eau et à l’air. Il est aussi interdit de relier Toujours dans cette perspective, la température de l’eau chaude à la sortie des pommes de douche et des robinets de baignoire est limitée à 49°C (120°F) dans les bâtiments d’habitation et à 43°C

(109°F) dans les résidences privées pour aînés et les établissements de soins.

L’obligation de maintenir la température de l’eau à 60°C (140°F) dans les chauffe-eau empêche le développement de bactéries comme la Legionella, qui peuvent infecter les personnes pendant la prise de douches.

EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE Il est derrière nous le temps où les appareils de chauffage des espaces et de l’eau domestique perdaient une grande partie de leur énergie en fumée ou étaient peu efficaces. Le règlement sur l’efficacité énergétique rehausse les exigences pour les générateurs d’air chaud, chaudières, chauffe-eau, thermopompes, climatiseurs, etc. 1 .

À titre d’exemple, contrairement aux thermopompes utilisant un compresseur à un seul étage où la puissance était en grande partie déterminée par les besoins en climatisation, la nouvelle génération intégrant des compresseurs de type inverter qui fonctionnent à très basse température permet dorénavant de répondre aux besoins de chauffage en couvrant presque toute la saison.

Avec une exigence minimale de coefficient de performance de chauffage (COP) de 3,3 et un taux de rendement énergétique saisonnier (SEER) de 11, les coûts de chauffage et de climatisation du bâtiment sont abaissés de façon importante.

Comme il a été mentionné d’entrée de jeu, le développement durable demeure une notion très large, et il est évident que la qualité, la durabilité, la sécurité et l’efficacité de nos bâtiments sont associées aux défis à relever. Les codes et les règlements de construction sont là pour nous guider dans la réalisation de ces travaux; ils énoncent les exigences minimales.

Les codes continuent de rehausser les exigences d’efficacité, de sorte que, dans un avenir pas si lointain, elles permettront d’atteindre des bâtiments à consommation énergétique nette zéro.

1. Règlement sur l’efficacité énergétique d’appareils fonctionnant à l’électricité ou aux halocarbures – RLRQ, chapitre E-1.2, r. 1

GETTY IMAGES PAR STURTI

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