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TENDANCES ET INNOVATIONS La décarbonisation, de la parole aux actes
LA DÉCARBONISATION, DE LA PAROLE AUX ACTES
Brigitte Dupuis C’est un rêve ambitieux de penser qu’un jour les humains arriveront à enrayer le réchauffement climatique par la décarbonisation de leurs actes. La clé du succès est sans contredit la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES). Il existe de multiples solutions à notre portée pour réduire cette consommation d’énergie, d’émissions polluantes, ainsi que l’empreinte environnementale dans un bâtiment.
Brigitte Dupuis, directrice de comptes majeurs – Sect eur institutionnel chez Johnson Controls, a fait sa marque en gestion des actifs, BIM, efficacité énergétique, développement durable et s’intéresse plus particulièrement à la gestion du cycle de vie d’une installation. Elle cherche constamment à promouvoir les techno logies qui soutiendront la rév olution énergétique de demain. ien qu’il soit essentiel de remplacer des équipements énergivores par des équipements plus écoénergétiques, le plein potentiel d’économie d’énergie ne peut être réalisé que par des approches intégrées et systémiques. La consommation d’énergie doit être traitée de manière globale, en fonction des besoins des occupants et du niveau de confort attendu. Il existe également une multitude de mesures innovantes à notre portée; à nous donc de nous fixer des objectifs, de mettre en œuvre les moyens pour les atteindre et de quantifier les résultats dans un esprit d’amélioration continue. B
QUELQUES STATISTIQUES À l’échelle mondiale, la pollution provenant des bâtiments est responsable d’environ 39% des émissions totales de dioxyde de carbone, et 25 % sont attribuables à leur exploitation. Au Québec, 11% de la consommation totale d’énergie est liée au secteur commercial et institutionnel. La moitié de cette consommation découle du chauffage (53%). Les équipements auxiliaires (ordinateurs, imprimantes, appareils électroniques, etc.) représentent 17% de la consommation, l’éclairage, 14 %, le chauffage de l’eau, 6%, et la climatisation, 5 %. Au cours des 30 dernières années, le marché commercial a augmenté sa consommation d’énergie de 242%, une statistique qui n’est pas encourageante.
LA CONVERSION DES ÉQUIPEMENTS ÉNERGIVORES La solution la plus évidente pour diminuer la consommation d’énergie est le remplacement d’équipements mécaniques anciens par de nouveaux plus efficaces sur le plan énergétique. Dans les prochaines années, les propriétaires seront amenés à pousser leur réflexion encore un peu plus loin, en pensant à la conversion de la consommation d’énergie de combustibles fossiles (charbon, pétrole et gaz naturel) émettrice de GES, par des sources d’énergie à faibles émissions telles que l’énergie hydroélectrique, solaire, éolienne, la biomasse et le biogaz.
Il existe également d’autres solutions pour tirer avantage des équipements et des systèmes existants tout en contribuant à la décarbonisation de ses actifs immobiliers, comme la récupération de chaleur et les solutions de stockage d’énergie, tel l’usage de batteries, et par des technologies qui utilisent l’hydrogène.
LA GESTION DE L’ÉNERGIE ET LES SOLUTIONS NUMÉRIQUES L’analyse de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) 1 révèle que la mise en œuvre des meilleures technologies et solutions technologiques pourrait réduire la demande d’électricité de plus de 60%. Une des avenues permettant de faire des économies d’énergie est une meilleure gestion de la consommation au moyen d’une plateforme numérique de contrôle de bâtiment et de plateformes de gestion de l’énergie. Ces technologies d’intégration donnent aux gestionnaires de bâtiment la possibilité de mieux contrôler la consommation d’énergie en répondant aux besoins requis en temps réel.
Les propriétaires doivent tirer profit de leurs équipements et systèmes en investissant dans le contrôle de bâtiment. On ne voit ici que la pointe de l’iceberg, car l’AIE a prédit qu’il y aurait
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en 2020 plus de 50 milliards d’objets connectés. Dans les dernières années sont apparus des objets connectés, tels que les thermostats, l’éclairage intelligent, mais également des systèmes de chauffage et de refroidissement permettant aux gestionnaires immobiliers de mieux consommer l’énergie. Ces technologies peuvent déjà être connectées et centralisées; par exemple, les détecteurs de présence ou les lecteurs de cartes d’accès peuvent démarrer l’éclairage et la ventilation dans des zones précises. Un gestionnaire immobilier aguerri peut réduire la consommation d’énergie de son bâtiment par une saine gestion en temps réel des équipements connectés. Pour ce faire, il doit assurer un ajustement des points de consigne et des horaires de ses équipements reliés en fonction de l’occupation réelle des locaux, qui ne suit pas systématiquement des horaires rigides. La centralisation et l’ajout de l’intelligence artificielle 2 de parc immobilier sont également d’excellents moyens de suivre et d’optimiser sa consommation d’énergie de façon plus globale.
2. Maintenance immobilière, volume 8, numéro 2. « Les plateformes d’information en gestion immobilière : un pas vers l’intelligence artificielle ».
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LA REMISE AU POINT EN CONTINU J’espère avoir été convaincante dans mon dernier article 3 : pour assurer la performance énergétique d’un bâtiment, la remise au point en continu demeure un incontournable. Il est primordial d’ajuster de façon systématique et régulière les points de consignes, de faire la révision des séquences de contrôle et de procéder à l’ajustement des équipements électromécaniques pour qu’ils livrent une performance à leur plein potentiel.
Un autre moyen efficace de réduire la consommation des équipements est de les paramétrer en mode veille, lorsque c’est possible. L’exemple le plus connu est la mise en veille des ordinateurs, permettant d’éteindre complètement les écrans la nuit. Il est possible de faire le même type de paramétrage sur certains équipements électromécaniques (chauffage, ventilation et conditionnement de l’air [CVCA]) pour constamment gagner en efficacité sans nuire aux conditions d’exploitation du bâtiment. LES MESURES PASSIVES Parmi les mesures les plus porteuses pour atteindre la décarbonisation figurent celles liées au transport. Les entreprises peuvent rapidement contribuer à la diminution des GES par l’adoption de nombreuses mesures. La restriction des déplacements en avion ou l’augmentation du travail à domicile par la tenue de rencontres en mode vidéoconférence en sont des exemples. La diminution des déplacements en voiture en ne payant pas pour les stationnements des employés s’avère aussi un moyen efficace. La mise à la disponibilité ou le paiement de cartes de vélo partage (BIXI) et de titres de transport en commun sont aussi d’excellentes mesures d’incitation. L’implantation de l’infrastructure requise pour le transport passif est aussi appropriée, telle que des douches, des supports à vélo et des casiers. Les gestionnaires peuvent aussi promouvoir l’usage des escaliers plutôt que la prise systématique d’ascenseurs pour réduire la consommation tout en aidant leurs employés à adopter de saines habitudes.
Des mesures de gestion écologique des matières résiduelles constituent aussi des avenues prometteuses, par exemple le recyclage et le compostage. D’ailleurs, plusieurs entreprises encouragent la récupération des appareils électroniques désuets et des produits dangereux par la création de lieux pour y déposer les piles, les contenants de peinture, des lampes au mercure, des huiles, etc. Également, l’utilisation de papier d’impression contenant un minimum de fibres recyclées contribue à la décarbonisation.
LA LÉGISLATION ET LES RÈGLES D’APPROVISIONNEMENT L’imposition de lois est probablement la mesure la plus efficace pour obliger les entreprises à faire le virage vers la décarbonisation. L’Allemagne a donné l’exemple en adoptant une politique sur la transition énergétique et une loi sur les énergies renouvelables. Au Québec, la meilleure façon d’influencer les gouvernements dans l’adoption de politiques, de législations ou de programmes de subventions à cet égard est sans aucun doute de s’impliquer dans les associations professionnelles de l’industrie du bâtiment qui poursuivent des démarches et entretiennent un dialogue avec les élus gouvernementaux. Les entreprises peuvent également se doter d’un code de conduite à l’intention de leurs fournisseurs afin de transmettre clairement leurs attentes par rapport aux pratiques responsables et à la décarbonisation. Elles peuvent également fixer des objectifs de réduction de la consommation à leurs gestionnaires en liant leur performance à des bonis de performance.
Il est évident que la meilleure façon de réduire notre bilan est de réduire notre consommation, mais en avant-plan, il faut se fixer des objectifs réalisables et en faire un projet d’entreprise. La décarbonisation doit s’inscrire dans une vision de cycle de vie d’un bâtiment et influencer la prise de décision concernant les investissements, les politiques et les communications auprès des employés. La décarbonisation, c’est un projet de société : elle nous concerne tous, et nous avons tous les moyens d’y apporter notre contribution!
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ÉDITION 2019 – CATÉGORIE 1 – TOITS À PENTE
Lors de son congrès annuel tenu à l’Hôtel Le Montagnais du 29 au 31 janvier 2020, l’Association des Maîtres Couvreurs du Québec soulignait le travail remarquable d’un de ses membres pour les travaux de couverture du projet Partageons l’Espoir à Montréal.
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