Maintenance volume 5 - numéro 2

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Volume 5 | Numéro 2

Des immeubles à la bonne enseigne DOSSIER entretien sanitaire

L’industrie veut rafraîchir son image

Bruno turcotte Lauréat du prix Excellence Maintenance 2015 en gestion immobilière

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mot de la rédaction

Souligner et encourager l’excellence L

JBC MÉDIA PAR alain lambert

e 23 avril dernier avait lieu le prestigieux Gala des Prix BOMA 2015-2016 à la Salle des pas perdus de la gare Windsor à Montréal, qui vise à récompenser l’excellence en gestion immobilière. En plus d’honorer les lauréats dans les diverses catégories et les récipiendaires des certifications BOMA BESt, cette soirée a permis de rendre hommage à Anne-Marie Guèvremont, qui a reçu le Prix du président afin de souligner son engagement soutenu auprès de l’Association.

Nathalie Savaria

C’est lors de cet événement que le magazine Maintenance a remis son premier Prix Excellence 2015 en gestion immobilière à Bruno Turcotte, directeur – Administration Placements immobiliers, à l’Industrielle Alliance, qui est aussi membre du conseil d’administration de BOMA Québec, président du comité organisateur du BOMEX 2015 et chroniqueur en ces pages. Ce prix a pour but non seulement de faire valoir l’excellence du travail d’un gestionnaire d’immeuble, mais aussi d’encourager la relève à se surpasser en suivant l’exemple de modèles inspirants. Encourager la relève, c’est également ce que souhaite l’Association des entrepreneurs de services d’édifices, Québec (AESEQ) qui, encore cette année, collabore à notre dossier sur l’entretien sanitaire. Le souci d’améliorer les conditions de travail des employés et celui de favoriser la rétention de la main-d’œuvre figurent en tête de liste des préoccupations de l’AESEQ. Comme le montre le parcours exemplaire d’Ana Luisa Gomes, vice-présidente aux opérations chez GDI, il est possible de gravir les échelons et d’occuper un poste de haut niveau dans ce secteur d’activité. En complément à ce dossier, nous vous présentons une entrevue avec Normand Charette, jusqu’à tout récemment vice-président aux ventes et au service à la clientèle du Groupe SMR, une personnalité bien connue dans l’industrie de l’entretien d’immeubles, qui vient de prendre sa retraite après une fructueuse carrière de quatre décennies. Enfin, outre nos chroniques régulières qui vous proposent des sujets toujours éclairants et très informatifs, ne manquez pas notre dossier sur les enseignes lumineuses extérieures. Histoire, réglementation, pollution lumineuse, nouvelles technologies en matière d’enseigne sont au menu de ce reportage. L’hiver a été rigoureux, et le printemps, timide. Au moment où j’écris ces lignes, un temps magnifique annonce déjà la saison estivale. Je vous souhaite un bel été ! Nathalie Savaria Rédactrice en chef et éditrice déléguée

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Dans ce numéro, on parle de… VOLUME 5 | NUMÉRO 2

DOSSIER 5 ENTRETIEN sanitaire L’industrie veut rafraîchir son image

Par Catherine Florès

17 ENTREVUE Normand Charette Fidèle et engagé, au travail comme dans la vie Par Nathalie Savaria

21 Gala des Prix BOMA 2015-2016 > Mot du président > Le Gala des Prix BOMA en images > Bruno Turcotte Lauréat du Prix Excellence Maintenance 2015 en gestion immobilière 24 SAVOIR ET FORMATION Les multiples usages du concept de cycle de vie en immobilier Vers une réorganisation des chaînes de valeur? Par Andrée De Serres et Hélène Sicotte

28 Gestion immobilière L’expérience client en immobilier

Par Bruno Turcotte

30 Question d’innovation Récupération des eaux grises Bon pour l’environnement et… pour le portefeuille

Par Suzanne Gagné

DOSSIER 32 Des immeubles à la bonne enseigne

Par Johanne Landry

37 Le saviez-vous ?­­

Le magazine Maintenance est publié par JBC Média inc. 2120, avenue Victoria, bureau 140 Longueuil (Greenfield Park) QC J4V 1M9 Téléphone  : 450 670-7770 Sans frais  : 1 866 446-3185 Télécopieur  : 450 670-7771 info@jbcmedia.ca

Chef de file en gestion immobilière

PRÉSIDENT ET éditeur  Jacques Boisvert Rédactrice en chef et éditrice déléguée  Nathalie Savaria Équipe de rédaction  Andrée De Serres, Suzanne Gagné, Johanne Landry, Nathalie Savaria, Hélène Sicotte et Bruno Turcotte

www.jbcmedia.ca

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Le magazine Maintenance est partenaire média de :

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Adriao Pedro 12 Advance Canada 18 Alexis Nihon 21 Allanson 34 Aquartis 31 Association canadienne de l’industrie de l’enseigne 32, 33 Association des entrepreneurs de services d’édifices, Québec (AESEQ) 3, 6, 7, 8 Association des sports pour aveugles de Montréal 18 Association québécoise de l’industrie de l’enseigne 32 Associés GGB 30 Autisme Laurentides 37 Barbeau Denis 32, 34, 35, 36 Bédard Jocelyn 37 Bentall Kennedy (Canada) LP 21 Bigras Christiane 10 Bigras Claude 12 Boisvert Jacques 23 BOMA 3, 20, 21, 23, 28 BOMEX 3, 23 Brassard François 15 Cadillac Fairview 21 Carreau Pierre 34, 35 Centre culturel de Belœil 31 Centre de la Cité Pointe-Claire 21 Centre Laurier 37 Centre universitaire de santé McGill 21 Chaire Ivanhoé Cambridge ESG UQAM 24 Charette Normand 3, 17, 18, 19, 20 Château Dufresne 20 Comité paritaire de l’entretien d’édifices publics, région de Québec 6, 9, 10 Comité paritaire de l’entretien d’édifices publics, région de Montréal 6, 9, 10 Controlnet 37 Couturier Jean-Louis 12 Daniel Provencher et cie 33 De Serres Andrée 24 Distinction 12 Édifice 2020 21 Emergency Response Portal (ERP) Corp 21 evo Vieux-Montréal / Campus Crest Group Montreal 36 Finley Sara 30, 31 Fonds de solidarité FTQ 37 FPI Cominar 21 GDI Services 3, 11, 12 Georges Claude 35 Gestion Technique d’Immeubles Roy (GTI) 18 Gilbert Dominic 21 Gomes Ana Luisa 3, 11

conseillers en publicité  Montréal Maude Lafleur Edith Lajoie Souk Vongphakdy Québec Madeleine Blain Responsable de la capitale nationale et des régions 418 317-0669

ADMINISTRATION Catherine Faucher, adjointe au président et directrice des opérations

Révision et correction d’épreuves Christine Barozzi, Catherine Faucher et Anne-Marie Trudel

photo en page couverture  © Pointe-à-Callière, cité d’archéologie et d’histoire de Montréal, Caroline Bergeron

directrice artistique  Carole Bordeleau

photoGRAPHES © JBC Média par Denis Bernier et Alain Lambert

Gomes Carlos 12 Gosselin Joël 36 Groupe Fenestra 37 Groupe immobilier Montoni 37 Groupe Mach 21 Groupe Macyro 23 Groupe Maurice 37 Groupe SMR 3, 6, 7, 17, 18, 20, 37 GSF Canada 14, 15, 37 Guèvremont Anne-Marie 3, 21 GUS 18 Hydro-Québec 21 Iacono Sal 21 Industrielle Alliance 3, 21, 23, 28 Industries de Maintenance Empire inc. 12 International Dark-Sky Association 34 Investissements immobiliers Kevlar 23 Investissements Morguard ltée 21 Ivanhoé Cambridge inc. 21, 37 JBC Média 23 Kovacevic Bill 35 Laboratoires Choisy 18 Lamy Jean-François 31 Langelier Marcel 14 Les Conseillers immobiliers GWL inc. 21 Lopez Roger 14 Lussier François 32, 33, 35 Mitschuinig Patrick 20, 37 Northrup Jean-François 18 Observatoire du Mont-Mégantic 34 Orchestre symphonique de Montréal 20 Ordre des évaluateurs agréés du Québec 23 Ouellet Sylvain 10 Paul Davis 37 Pharmacies Modernes 18 Pomerleau 23 Prestige 12 Provencher Daniel 33, 34 Ressource de la Montagne 21 Robitaille Claude 12 Robitaille Jacques 12 Roy Amélie 31 Roy Guy 18 Roy Jean-Yves 6, 7, 8, 18, 19, 20 Roy Julie 6, 19, 20, 37 Seagram 18 Services d’Extermination Roy 19 Sicotte Hélène 24 SITQ 23 Travaux publics Canada 23 TRIOSystème 19 Turcotte Bruno 3, 23, 28 Ville de Belœil 31

envoi de poste — publications  Convention no PP 41614528

adresse de retour  2120, avenue Victoria, bureau 140 Longueuil (Greenfield Park) QC J4V 1M9

abonnements  www.jbcmedia.ca Dépôts légaux — Bibliothèque et Archives Canada et Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2011. Toute demande de reproduction doit être adressée par écrit à l’éditeur. Si elle est acceptée, elle doit indiquer clairement la source de la façon suivante : Tiré du magazine Maintenance. Le nom de l’auteur et / ou du photographe doit également apparaître.

ISSN 1925-7988


DOSSIER

ENTRETIEN sanitaire

L’industrie veut rafraîchir son image Par Catherine Florès, journaliste

Un taux horaire de base supérieur à celui du salaire minimum, des conditions de travail très réglementées, des occasions d’évolution de carrière, même pour les employés peu diplômés… Et pourtant, le secteur de l’entretien des immeu-

jbc média par carol

e Bordeleau

bles connaît des difficultés de recrutement. C’est surtout une question d’image à revaloriser, répondent ses acteurs, déterminés à faire valoir les atouts de leur industrie pour changer les perceptions. Enfin, une brève incursion dans un univers particulier, l’entretien en milieu muséal, complète ce dossier. Été 2015 —

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entretien sanitaire

L’INDUSTRIE DES SERVICES D’ENTRETIEN DES ÉDIFICES PUBLICS

CONSIDÈRE SES ENJEUX AVEC VIGILANCE Jean-Yves Roy, président de l’Association des entrepreneurs de services d’édifices, Québec inc. (AESEQ), qui a dirigé le Groupe SMR avec brio pendant une trentaine d’années avant de passer les rênes à sa fille Julie en 2013, porte un regard d’une grande acuité sur l’évolution de l’industrie des services d’entretien d’immeubles au Québec.

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L

arge sourire, poignée de main franche et propos directs : Jean-Yves Roy dégage une confiance qu’on sent nourrie par une longue expérience. « Le Québec est le meilleur endroit en Amérique du Nord pour l’industrie de l’entretien ménager, affirme-t-il. Grâce au Décret sur le personnel d’entretien d’édifices publics et au travail de l’AESEQ ainsi que des comités paritaires de Montréal et de Québec, c’est dans notre province que les salariés de cette industrie sont le mieux rétribués et respectés dans leurs droits. C’est aussi le lieu où les règles de la concurrence entre les entreprises de services ménagers commerciaux sont les plus encadrées. » Conditions de travail satisfaisantes On constate que le salaire horaire pour les travaux légers fixé par le décret de Montréal surpasse de près de 6 $ celui du salaire minimum et que les employés jouissent de conditions supérieures aux normes minimales du travail, qu’il s’agisse des vacances, des congés de maladie ou encore du régime de retraite collectif (régime enregistré d’épargne-retraite). « Les emplois dans notre industrie sont de vrais


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emplois, pas de petits boulots qu’on est obligé de cumuler avec un autre travail, comme on l’observe souvent hors des frontières de la province. L’exploitation d’une main-d’œuvre peu formée, majoritairement immigrante et parfois sans papiers, qui n’est pas rare dans le reste de l’Amérique, est loin de représenter la réalité au Québec », insiste M. Roy. Une industrie en quête de relève Malgré cela, force est de reconnaître que l’industrie des services d’entretien d’édifices publics souffre encore d’une image un peu rétrograde. « La nature même du travail d’entretien ne fait pas a priori rêver, convient M. Roy. Cependant, outre les conditions garanties par le décret, les employés ont accès à de vraies perspectives de carrière, avec un potentiel d’avancement bien réel et la possibilité pour les bons éléments de viser un poste d’encadrement. » Un fait méconnu que l’AESEQ, qui représente près de 65 % des employés du secteur couvert par le décret de Montréal, s’emploie actuellement à faire valoir dans toutes ses tribunes. Valoriser l’image de l’industrie représente un enjeu certain, car la relève est difficile à trouver et à conserver. Selon l’AESEQ, il faut rencontrer de 8 à 10 candidats en entrevue pour en recruter un ou deux, et 40 % de ceux-ci finissent par quitter leur emploi dans l’année. M. Roy souhaite que les jeunes considèrent davantage ce choix de carrière. Il rapporte que voilà une quinzaine d’années, il voyait beaucoup d’étudiants postuler chez Groupe SMR, intéressés par les horaires de travail de soir et de fin de semaine compatibles avec leurs études. Depuis les années 2000,

«

La nature même du travail d’entretien ne fait pas a priori rêver. Cependant, outre les conditions garanties par le décret, les employés ont accès à de vraies perspectives de carrière, avec un potentiel d’avancement bien réel et la possibilité pour les bons éléments de viser un poste d’encadrement. –Jean-Yves Roy

»

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il est devenu plus difficile de les recruter. « Je pense que pour attirer les jeunes, les entreprises ont intérêt à faire valoir leurs valeurs et leur climat de travail, la grande flexibilité dans les horaires et la possibilité de travailler durant toute l’année, ainsi que de montrer qu’elles prennent en compte l’opinion de leurs jeunes employés. » La formation : un aspect indissociable de la compétitivité Jean-Yves Roy souligne que recruter et retenir de bons employés demeure la priorité des membres de l’AESEQ, qui misent beaucoup sur la formation de leurs travailleurs et qui reconnaissent leurs compétences. À cet égard, le code d’éthique de l’AESEQ demande à ses membres d’offrir un programme d’apprentissage visant à développer les compétences de leurs employés. La formation ne se limite pas à l’aspect technique, mais couvre aussi la sécurité et les aptitudes interpersonnelles. Pour les entreprises du secteur, la nécessité de former régulièrement les employés est d’autant plus forte que les attentes de la clientèle ne cessent de croître. « Depuis une vingtaine d’années, tout le milieu des affaires subit une forte rationalisation, conjuguée à une pression qui s’exerce lourdement sur les fournisseurs pour qu’ils réalisent des mandats dans des délais très courts. Notre secteur n’y échappe pas. Pour demeurer compétitives, nos entreprises doivent s’assurer d’un bon contrôle de la qualité et de la rapidité d’exécution du travail. Pour cela, leurs employés doivent être vraiment compétents », indique Jean-Yves Roy, qui ajoute que l’évolution des technologies de l’information et des communications a aussi un impact sur le travail : « Aujourd’hui, les clients s’attendent à ce qu’on communique avec eux en permanence et qu’on

leur remette divers rapports sur la réalisation des mandats. En conséquence, on exige plus de nos chefs d’équipe. On doit donc bien les former. » Il faut aussi prendre en compte les défis du développement durable qui demandent l’utilisation de nouveaux produits et de nouvelles techniques d’entretien, pour lesquels les employés doivent recevoir une formation. respect du décret : la Vigilance est de mise M. Roy se déclare plutôt heureux de la situation actuelle de l’industrie des services d’entretien d’édifices publics. « La bonne collaboration entre les membres de l’AESEQ ainsi que le travail effectué par le comité paritaire a permis d’établir un contexte d’affaires sain. La concurrence entre entreprises se joue sur les compétences et sur l’efficacité de l’organisation du travail, et non en tirant vers le bas le salaire des employés. Et l’industrie parvient à ce résultat en contrôlant ses coûts. Nous pouvons en être fiers ! Toutefois, il nous faut demeurer vigilants, car il existe des tricheurs, comme partout. L’AESEQ et le comité paritaire mènent une lutte active contre le travail au noir et parviennent régulièrement à débusquer ceux qui ne respectent pas les règles. En cela, nous sommes de bons alliés pour le gouvernement », soutient-il. Le président de l’AESEQ se préoccupe des actions du lobby anti-décret. « Les entrepreneurs qui aimeraient obtenir son abolition sont assez peu nombreux, mais nous devons contrer leur travail de sape. Dans ce combat, nos clients sont nos meilleurs alliés. Loin d’être anti-décret, ils ont compris que les règles actuelles assurent la qualité de l’entretien et le respect de leurs attentes », conclut-il.

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« Nous voulons augmenter la visibilité de notre action dans l’ensemble de l’industrie », déclare Christiane Bigras, directrice du Comité paritaire de l’entretien d’édifices publics, région de Montréal. Une volonté que partage le Comité paritaire de l’entretien d’édifices publics, région de Québec, confirme son président, Sylvain Ouellet. D’une part, l’approche privilégie des inspections plus régulières sur les lieux de travail, pour rencontrer les salariés, afin de les informer de leurs droits et de les entendre lorsqu’ils formulent des plaintes. « Nous souhaitons que les moyens d’intervention des inspecteurs se trouvent renforcés et que les amendes en cas d’infractions soient plus élevées. Cette revendication figure dans le mémoire sur la modification de la Loi sur les décrets de convention collective que nous avons déposé en 2012 », indique Mme Bigras. D’autre part, les comités de Montréal et de Québec souhaitent la tenue de plus de rencontres avec les employeurs afin de les sensibiliser à la réglementation, mais aussi pour entendre leurs préoccupations afin de développer des outils qui les aideront à assumer leurs obligations. « Notre démarche devient plus proactive, estime Mme Bigras. Idéalement, dès sa première année

Christiane Bigras Directrice Comité paritaire de l’entretien d’édifices publics, région de Montréal

Jean-François Therreault

Plus de visibilité auprès des salariés et des employeurs

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entretien sanitaire

Sylvain Ouellet Président Comité paritaire de l’entretien d’édifices publics, région de Québec

d’activité, une entreprise du secteur devrait recevoir la visite d’un inspecteur afin que ses dirigeants soient bien informés. »

Sous-traitance et statut d’artisan : clarification des règles et meilleur encadrement

Mme Bigras souhaite que le statut du salarié et celui de l’artisan, ce dernier n’étant pas régi par la Loi sur les décrets de convention collective, soient mieux définis : « Il règne un flou à ce sujet, et certains prestataires de services en profitent pour contourner le règlement. » La situation préoccupe aussi le Comité paritaire de la région de Québec, confirme Sylvain Ouellet : « Cela encourage le recours à la soustraitance, en faisant travailler des gens sous l’étiquette d’artisans, pour éviter de payer les charges prévues par le décret. » Selon M. Ouellet, la pression exercée sur les employeurs par les augmentations salariales prévues par la Loi pourrait encourager le phénomène dans les prochaines années. « La convention collective signée en 2012 prévoit une augmentation de salaire de 3 % pour les employés du secteur de Québec d’ici 2018. Or, le contexte économique actuel est moins favorable qu’en 2012; il devient donc tentant pour des entreprises d’esquiver ces charges », expose-t-il. Par ailleurs, M. Ouellet s’inquiète de la difficulté de l’industrie à s’assurer d’une relève de qualité. « La situation est plus préoccupante dans notre région qu’à Montréal, car le vieillissement de la population y est davantage marqué, et le taux d’immigration, plus bas. Nous travaillons avec les commissions scolaires pour intéresser les jeunes à l’industrie. »

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« QUAND ON CROIT EN VOUS, VOUS POUVEZ VOUS DÉPASSER ET ALLER TRÈS LOIN. » Voici une trajectoire remarquable : celle d’Ana Luisa Gomes, vice-présidente aux opérations chez GDI, le géant canadien des services aux immeubles.

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Ana Luisa Gomes, vice-présidente des opérations chez GDI

J’ai commencé à travailler dans le domaine de l’entretien ménager en 1982. J’avais 14 ans et, plusieurs fois par semaine, j’aidais mon père qui était superviseur aux opérations en entretien ménager », se rappelle Ana Luisa Gomes. Originaire des Açores, sa famille a conservé des valeurs plutôt traditionnelles : « Mon père a énormément travaillé pour faire vivre sa famille. Il était naturel de le seconder. »

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En poursuivant ses études, elle continue à faire des remplacements l’été. « Voyant que je maîtrisais bien les exigences du métier, M. Jean-Louis Couturier, président et fondateur de Prestige, qui me connaissait depuis mes cinq ans, m’a conseillé de considérer une carrière dans ce domaine. » Ses études collégiales terminées, elle travaille brièvement comme secrétaire réceptionniste chez Distinction (devenue GDI), en maintenant des tâches de remplacement comme préposée en entretien ménager. À l’époque, sa priorité est de se marier et de fonder une famille. Le travail de soir étant compatible avec sa vie familiale, elle accepte un poste de chef d’équipe chez Distinction. « Mon père a tout fait pour m’en dissuader. "Je ne t’ai pas payé des études dans une école privée pour que tu fasses le ménage ! " » protestait-il.  Au début des années 1990, Distinction connaît une forte croissance, et Mme Gomes participe à l’implantation des normes ISO et au développement de la formation technique

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En 2000, lorsqu’on lui propose un poste de direction aux opérations, son premier réflexe est de refuser, craignant de ne pas être à la hauteur. Mais, encouragée par son mari et par son entourage professionnel, elle finit par accepter, se retrouvant à gérer environ 500 employés et un chiffre d’affaires de 6 M$. « Le soutien des hauts dirigeants de Distinction, dont Claude Bigras, vice-président des ventes et du développement des affaires à l’époque, a renforcé ma confiance. J’avais 32 ans et j’ai décidé que je ferais tout pour devenir la meilleure gestionnaire possible. Au fil des ans, j’ai suivi des formations en gestion et en administration, mais la meilleure reste l’écoute des clients, des patrons, des collègues et surtout des employés », affirme Mme Gomes. En 2011, elle obtient le poste de vice-présidente, en même temps que les autres directeurs aux opérations, les frères Claude et Jacques Robitaille, ainsi que son frère, Carlos Gomes, qui ont tous connu un parcours similaire dans l’entreprise. Avec l’arrivée d’un cinquième vice-président, Pedro Adriao, à la suite de l’acquisition par GDI des Industries de Maintenance Empire inc., cette équipe gère aujourd’hui un portefeuille dépassant 200 M$ de chiffre d’affaires pour la région de Montréal et de ses environs. La vice-présidente tient à partager les succès de l’entreprise : « Rien de cela ne serait possible sans nos fidèles employés en entretien ménager. Ce sont des professionnels soucieux de bien servir nos clients, et je tiens à les encourager et à leur faire confiance comme mes mentors l’ont fait pour moi. Quand on croit en vous, vous pouvez vous dépasser et aller très loin. »

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des employés. En 1997, elle est nommée contremaître. « Il m’a fallu faire respecter mon autorité auprès d’employés plus âgés que moi. Pour gagner leur respect, je devais connaître leurs tâches et apprendre de leur expertise. C’est ainsi que je me suis initiée aux travaux lourds », ajoute-t-elle. Sa disponibilité et ses connaissances techniques lui valent d’être rapidement nommée superviseure ; elle a alors une quarantaine d’employés sous sa responsabilité.

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M. Gomes a-t-il finalement accepté le choix de carrière de sa fille ? « Il est le premier à m’appuyer, d’autant que j’ai su lui montrer qu’une femme pouvait réussir tout en ayant une belle vie de famille. Je me demande toutefois s’il n’est pas plus fier encore du succès de GDI qui compte aujourd’hui 16 000 employés », conclut-elle avec le sourire.


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L’ENTRETIEN EN MILIEU MUSÉAL

UNE TÂCHE COMPLEXE Le public qui se presse à une exposition n’y pense jamais, mais si le musée demeure un lieu accueillant, c’est principalement grâce aux employés du service d’entretien qui s’activent le soir venu pour effacer toutes les traces du passage quotidien de centaines

Une salle d’exposition du Musée des beaux-arts de Montréal

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«

Les principaux défis sont liés autant à la configuration des lieux, qui change en fonction des expositions, qu’à la nature des objets exposés, dont la taille peut varier de celle d’une miniature à celle d’une voiture de collection. « Nos employés doivent nettoyer soigneusement les espaces sans toucher aux objets exposés. De plus, les procédures ne sont jamais standardisées, chaque propriétaire d’objet exposé fixant ses propres conditions. C’est difficile d’établir une routine de travail dans ce contexte », indique M. Langelier.

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GSF canada

Le nettoyage dans un lieu d’exposition, ce n’est pas simple », affirme Marcel Langelier, président et chef de la direction de GSF Canada, une entreprise d’entretien ménager de plus de 650 employés, qui compte parmi ses clients le Musée de Pointe-à-Callière et Bibliothèque et Archives nationales du Québec. Marcel Langelier Président et chef de la direction GSF Canada

La gestion du temps représente un vrai défi. Comme le degré de saleté varie en fonction de l’achalandage, il n’est pas évident de prévoir le temps nécessaire au nettoyage. « Sans compter les périodes de montage ou de démontage de l’exposition, qui complexifient encore les tâches », rapporte Roger Lopez, directeur des opérations de GSF Canada.


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L’escalier intérieur dans la Maison-des-Marins au Musée Pointe-à-Callière

Pointe-à-Callière, cité d’arché

ologie et d’histoire de Montréa

l, Caroline Bergeron

En outre, l’utilisation de moyens mécaniques pour réaliser les opérations de nettoyage s’avère délicate, voire impossible dans certains cas. Les travaux manuels sont donc souvent de mise. En effet, on imagine mal une autolaveuse évoluer dans des endroits remplis d’objets fragiles et coûteux… C’est donc à des employés vigilants et spécialement formés aux aspects particuliers du nettoyage de lieux d’exposition que GSF confie ces mandats. « Ces spécialistes savent rapidement évaluer le travail à faire et s’adapter à la situation », précise François Brassard, directeur principal de GSF. Ils connaissent toutes les précautions nécessaires à prendre et maîtrisent parfaitement l’utilisation de produits de nettoyage spéciaux, à pH neutre, pour préserver les surfaces fragiles. » Des employés très efficaces qui peuvent s’enorgueillir de poser un regard unique sur les coulisses d’un musée !

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GROUPE SMR

Format mécanique:

7” x 4.625”

Date:

4 February 2015 Été ­­2015 — 10:29 AM

Marge de sécurité:

---

DPI au final:

300

Total Ink:

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On a la chance d’avoir au Québec la plus belle industrie d’entretien d’édifices d’Amérique du Nord.

Avec tous nos partenaires, nous sommes en train de travailler à l’améliorer encore davantage !

www.aeseq.org


entrevue

Normand Charette

Fidèle et engagé, au travail comme dans la vie Par Nathalie Savaria

Le 31 mars dernier, après 32 ans au service du Groupe SMR dont il a contribué à la croissance et à l’expansion, le vice-président aux ventes et au service à la clientèle a pris sa retraite. Or, si l’on en juge par ses propos, cet homme reconnu pour son dynamisme et son engagement soutenu à diverses causes entame un nouveau chapitre de sa vie qui s’annonce fort occupé.

JBC MÉDIA PAR DENIS BERNIER

C’

est d’un pas alerte que Normand Charette, alors à quelques jours de son départ à la retraite, nous conduit au premier étage de l’immeuble qui abrite le siège social du Groupe SMR, à Anjou. Une entreprise familiale de troisième génération qui a pris de l’expansion depuis son arrivée en 1983 et qui compte aujourd’hui 1 500 employés répartis dans les cinq filiales du Groupe, dont le chiffre d’affaires annuel atteint 60 M$. Été 2015 —

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entrevue

Le service à la clientèle est un autre de ses multiples talents. Durant son adolescence à Ville-Émard, il travaille les week-ends dans un lave-auto où il se bâtit une clientèle qui apprécie son don pour faire reluire les carrosseries des belles voitures. L’un de ses clients le remarque. « Des jeunes comme toi, ils viennent travailler dans une entreprise comme la mienne », lui dira ce dernier. À 18 ans, Normand décroche ainsi un emploi à temps plein au service des approvisionnements de Pharmacies Modernes, une entreprise aujourd’hui disparue. Son père, alors tonnelier chez Seagram, aurait souhaité qu’il suive ses traces, mais le jeune homme n’en a pas envie. Une voie se dessine, et il la suivra fidèlement tout au long de sa carrière. Il en sera de même dans sa vie privée. Marié à son amour de jeunesse, Francine, Normand Charette partage avec elle un goût pour l’engagement ; ensemble, ils ne cesseront de s’impliquer dans des causes qui leur tiennent à cœur, dont l’Association des sports pour aveugles de Montréal.

Les débuts en vente

Chez Pharmacies Modernes, le jeune Normand, intéressé par la vente, se voit offrir un poste au service de la publicité et du marketing. « C’est là que j’ai décidé de retourner aux études à HEC Montréal. J’ai fait un premier certificat en relations publiques, puis un autre en marketing. Cela m’a amené à me diriger du côté de la vente », raconte-t-il. Au fil des ans, Normand Charette travaillera comme directeur régional pour Advance Canada, une grande entreprise d’équipements de nettoyage, et pour les Laboratoires Choisy, spécialisés dans le développement et la vente de produits d’hygiène professionnels, comme directeur de division. 18

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JBC MÉDIA PAR DENIS BERNIER

Une fois installé dans son bureau pour l’entrevue qui suit la séance photo, il nous révèle s’être adonné à la photographie au début de sa carrière. Muni de son Leica, le jeune homme se transformait en photographe de mariages, un second gagne-pain très lucratif. « C’est d’ailleurs là que j’ai découvert mon talent pour la vente », dit-il.

Normand Charette en compagnie de Jean-Yves Roy

L’arrivée chez Services Ménagers Roy

C’est à cette occasion qu’il fait la connaissance de la famille Roy, propriétaire des Services Ménagers Roy (SMR). Le courant passe bien entre lui et Jean-Yves Roy, le fils du fondateur de l’entreprise, Guy Roy. « Je rencontrais souvent Jean-Yves, se remémore-t-il. Puis, un jour, on a convenu ensemble que je pourrais être un très bon représentant des ventes. Alors que je m’occupais surtout des biens, la partie services m’intéressait beaucoup. On m’a donné ma chance ! » Normand Charette entre donc au service de SMR à titre de directeur des ventes et coordonnateur de la qualité en 1983. Il occupera ce poste pendant 24 ans, avant d’être nommé vice-président ventes et service à la clientèle, en 2007, et ce, jusqu’à sa retraite, en mars dernier. Sa carrière coïncide avec les années d’expansion de l’entreprise, aux côtés de Jean-Yves Roy qui, devenu président, s’emploiera aussi à moderniser SMR. Alors que l’entreprise créée en 1954 offrait à l’origine des services d’entretien aux communautés religieuses, elle élargit peu à peu ses activités en décrochant d’importants contrats dans des écoles, des cégeps et des universités, puis dans le secteur des immeubles de bureaux et, dans une moindre proportion, dans le domaine industriel.

Un coup d’accélérateur

En 2000, l’entreprise donne un puissant coup d’accélérateur à son développement. Elle déménage ses bureaux de la rue Papineau au parc industriel d’Anjou et s’oriente davantage vers le secteur industriel. « Avec Jean-Yves, se rappelle Normand Charette, on a créé un comité de marketing afin de nous aider à nous réorienter et à nous diversifier. Vers 2005, on a fait l’acquisition d’une franchise GUS, spécialisée en entretien après-sinistre, et l’on a créé Gestion Technique d’Immeubles Roy (GTI) dirigée par Jean-François Northrup. Le but était de permettre au Groupe SMR d’offrir les trois grands services : l’entretien ménager, le nettoyage après-sinistre et les services électromécaniques. La grande différence entre nous et certains grands groupes, poursuit-il, est


entrevue

«

Je rencontrais souvent Jean-Yves. Puis, un jour, on a convenu ensemble que je pourrais être un très bon représentant des ventes. Alors que je m’occupais surtout des biens, la partie services m’intéressait beaucoup. On m’a donné ma chance !

»

– Normand Charette

notre approche personnalisée des services. » D’autres services se sont ajoutés par la suite, dont Services d’Extermination Roy et TRIOSystème. Normand Charette est fier de parler du virage vert de l’entreprise, effectué sous la direction de Julie Roy, petitefille du fondateur et fille de Jean-Yves Roy, arrivée en 2000 et aujourd’hui présidente. « Pendant cinq ans, nous étions les leaders dans le domaine. Aujourd’hui, je peux dire que ce virage est accompli », déclare-t-il.

Le bilan de trois décennies

Comme on le constate, Normand Charette, en bon joueur d’équipe qu’il est, ne prend jamais tout le crédit pour lui-même. Le bilan qu’il dresse de son passage au service de la famille Roy en témoigne : « Je suis arrivé dans une entreprise en bonne santé et j’en ai été le représentant avec toute une équipe. On s’est donné des défis audacieux. Nous avons eu un bon président, qui a conduit l’entreprise à un autre niveau, et nous sommes maintenant rendus à la troisième génération. Je me suis investi dans cette entreprise parce que j’y croyais beaucoup et que j’y crois encore. Si je pars, c’est parce que je suis rendu à une autre étape dans ma vie. » Et de quelle réalisation est-il le plus fier ? « D’avoir baissé le taux de roulement, un travail qu’Isabelle Leblanc, vice-présidente des ressources humaines, et son équipe ont accompli. Nos employés représentent notre matière première. Avec nos programmes de formation continue et de motivation, le journal L’Équipe, nos services s’améliorent, et les gens restent en place ; cela assure une continuité. » Été ­­2015 —

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entrevue

Un départ à la retraite bien planifié

JBC MÉDIA PAR DENIS BERNI ER

Au cours des dernières années, la présidente Julie Roy s’est employée à assurer la relève au sein de l’entreprise. Proche collaborateur et ami de Jean-Yves Roy et dernier membre de sa génération à quitter l’entreprise, Normand Charette a eu le temps de transmettre ses connaissances, notamment à son successeur, Patrick Mitschuinig, mais aussi à Julie Roy, « qui a appris de mes talents relationnels avec nos clients et LAFLEUR_PUB_ilot_VousDormirez24hsur24.pdf 1 2014-03-24 13:22 qui m’a accompagné dans bien des événements ».

Nous vous faisons une promesse, une seule :

Vous dormirez en paix !

24 h sur 24, 365 jours par année. Fondée en 1966.

Normand Charette en compagnie de sa femme

Afin de souligner le départ de ce pilier de l’entreprise, le Groupe SMR a organisé, le 25 mars dernier, une grande fête surprise au Château Dufresne avec tous les cadres et employés du siège social. Un événement inoubliable, dit-il, qui l’a beaucoup touché. D’ores et déjà, Normand Charette se promet une retraite bien remplie. À l’instar de la famille Roy, il s’est beaucoup investi dans diverses associations, dont BOMA Québec, et œuvres caritatives au cours de sa carrière chez SMR, et il poursuivra son engagement, entre autres auprès des jeunes et des itinérants. Ce passionné de musique continuera aussi de soutenir l’Orchestre symphonique de Montréal. En attendant, c’est avec bonheur qu’il retrouvera sa tendre moitié, Francine, à la retraite depuis plusieurs années, avec qui il compte voyager. « Les projets s’accumulent », confie-t-il. Toutefois, c’est à ses beaux-parents qu’il consacrera d’abord ses énergies. Si les parents de Normand sont aujourd’hui décédés, ceux de Francine, âgés de 85 et 89 ans, habitent avec eux dans une maison bigénérationnelle à Saint-Sauveur, tout à côté des pentes de ski, un sport que le couple pratique assidûment. Tel est Normand Charette, fidèle et engagé… et toujours impeccable !

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Mot du président

Chef de file en gestion immobilière

PRIX ENVIRONNEMENT CATÉGORIE ÉTABLISSEMENT DE SANTÉ CENTRE UNIVERSITAIRE DE SANTÉ MCGILL McGill University Health Center JBC MÉDIA PAR DENIS BERNIER

CATÉGORIE IMMEUBLE DE COMMERCES DE DÉTAIL CENTROPOLIS FPI Cominar CATÉGORIE IMMEUBLES DE BUREAUX LE 1500 (UNIVERSITY) Ivanhoé Cambridge inc. Dominic Gilbert

Les lauréats Des prix boma 2015-2016 Les membres de l’industrie de l’immobilier commercial travaillent d’arrache-pied, à l’année, pour se dépasser sur tous les plans et atteindre l’excellence. Les Prix BOMA représentent l’aboutissement de ces efforts. Quelque 300 professionnels du milieu étaient réunis le 23 avril dernier pour le gala au cours duquel BOMA Québec a dévoilé et récompensé les lauréats. Monsieur Sal Iacono, vice-président principal du développement et de la gestion immobilière pour l’est du Canada chez Cadillac Fairview, a eu la gentillesse d’assurer la présidence d’honneur de cette somptueuse soirée qui se tenait à la Salle des pas perdus de la gare Windsor. L’Association des propriétaires et gestionnaires d’immeubles commerciaux est heureuse d’avoir remis les prix suivants à des entreprises qui nous font honneur.

PRIX IMMEUBLE DE L’ANNÉE CATÉGORIE IMMEUBLE DE PLUS DE 1 MILLION DE PIEDS CARRÉS LE 1000 DE LA GAUCHETIÈRE Ivanhoé Cambridge inc. CATÉGORIE IMMEUBLE DE 500 000 À 1 MILLION DE PIEDS CARRÉS ALEXIS NIHON FPI Cominar CATÉGORIE PARC DE BUREAUX DE BANLIEUE (HAUTEUR MOYENNE) CENTRE DE LA CITÉ POINTE-CLAIRE Investissements Morguard limitée CATÉGORIE IMMEUBLE RÉNOVÉ ÉDIFICE 2020 Industrielle Alliance, Assurance et services financiers inc. CATÉGORIE INSTALLATION CORPORATIVE SIÈGE SOCIAL IA GROUPE FINANCIER Industrielle Alliance, Assurance et services financiers inc.

CATÉGORIE IMMEUBLES DE BUREAUX INDUSTRIELS CENTRE ADMINISTRATIF DE SAINT-JÉRÔME Hydro-Québec CATÉGORIE IMMEUBLES RÉSIDENTIELS À LOGEMENTS MULTIPLES RESSOURCE DE LA MONTAGNE Groupe Mach

PRIX PINACLE CATÉGORIE SERVICE À LA CLIENTÈLE BENTALL KENNEDY (CANADA) LP CATÉGORIE INNOVATION EMERGENCY RESPONSE PORTAL (ERP) CORP

PRIX DU PRÉSIDENT MADAME ANNE-MARIE GUÈVREMONT Les Conseillers immobiliers GWL inc. Le PRIX IMMEUBLE DE L’ANNÉE récompense les entreprises de l’industrie de l’immobilier commercial qui se sont illustrées notamment par leur bonne gestion, la qualité de leurs installations, leur préoccupation pour la conservation des ressources et pour leur conscience environnementale. Ce titre représente la plus prestigieuse reconnaissance de l’industrie de l’immobilier commercial en Amérique du Nord. Le PRIX ENVIRONNEMENT souligne l’importance de la conservation des ressources et d’une gestion immobilière durable. Il est attribué à l’immeuble où les considérations environnementales sont jugées primordiales. Le PRIX PINACLE reconnaît le service à la clientèle hors pair. Pour qu’une entreprise se voie remettre ce prix, elle doit faire preuve de constance, de créativité et d’intégrité. Le PRIX DU PRÉSIDENT est attribué à la discrétion de la présidente ou du président du conseil d’administration de BOMA Québec à un bénévole remarquable pour son grand dévouement envers l’Association. Lors de l’événement, nous avons aussi profité de l’occasion pour lever nos verres aux 10 ans de la certification environnementale BOMA BESt®, avant de remettre les certificats aux équipes de plus d’une quarantaine de bâtiments publics et privés nouvellement certifiés. Quelque 400 immeubles au Québec sont aujourd’hui conformes aux normes de ce programme national et volontaire qui assure une gestion rigoureuse de la qualité de l’air, de l’énergie, des matières résiduelles et de l’entretien préventif. Nous tenons à féliciter une fois de plus les lauréats et les récipiendaires de certificats BOMA BESt® et nous les remercions de servir d’exemples. Été 2015 —

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boma québec

LE GALA DES PRIX BOMA EN IMAGES

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Bruno Turcotte Lauréat du prix Excellence Maintenance 2015 en gestion immobilière Afin de célébrer l’excellence, le talent et l’engagement d’un gestionnaire immobilier, le magazine Maintenance a décerné le 23 avril dernier, lors du Gala des Prix BOMA qui avait lieu À la Salle des pas perdus de la gare Windsor, son premier Prix Excellence 2015 en gestion immobilière à Bruno Turcotte, directeur – Administration Placements immobiliers, à l’Industrielle Alliance. Jacques Boisvert, président de JBC Média et éditeur du magazine Maintenance, en compagnie du lauréat Bruno Turcotte, lors de la remise du prix

JBC MÉDIA PAR DENIS BERNIER

G

râce à ses compétences, son leadership, son engagement soutenu auprès de ses pairs ainsi que par son souci de partager son savoir et de faire progresser les connaissances, M. Bruno Turcotte a su se distinguer comme gestionnaire immobilier depuis le début de sa carrière.

Québec. En 2009, M. Turcotte entre au service de l’Industrielle Alliance comme directeur – Administration Placements immobiliers. À ce titre, il est responsable de l’exploitation et de la gestion d’actifs d’un parc immobilier composé de 12 immeubles de bureaux totalisant 2,5 millions de pieds carrés.

Diplômé de l’Université Laval en administration des affaires et spécialisé en immobilier, M. Turcotte est membre de l’Ordre des évaluateurs agréés du Québec et courtier immobilier agréé.

M. Turcotte est membre du conseil d’administration de BOMA Québec et préside le comité organisateur du BOMEX 2015.

Après avoir amorcé sa carrière en gestion et développement immobilier avec le Groupe Macyro à Québec en 1987, il entre au service de Pomerleau dans la région de Montréal. En 1990, il se tourne vers l’analyse immobilière et les transactions immobilières pour le compte de Travaux publics Canada. Par la suite, SITQ le recrute en 1995 comme directeur immobilier pour la gestion d’un ensemble de cinq immeubles de bureaux dans un cycle immobilier difficile. En 2001, Investissements immobiliers Kevlar l’embauche comme vice-président gestion immobilière pour un parc immobilier de 1,1 million de pieds carrés en bureaux et cinq résidences Jazz, tout en assumant la direction du bureau régional de

C’est Jacques Boisvert, président de JBC Média et éditeur du magazine Maintenance, qui a eu l’honneur de remettre le prix au lauréat. La remise du prix a été précédée par la diffusion d’une vidéo afin de présenter le magazine ainsi que le gagnant. Pour M. Boisvert, ce premier Prix Excellence en gestion immobilière du magazine Maintenance revêt une signification toute particulière : « Je crois que récompenser un gestionnaire immobilier qui se démarque et qui aime partager ses connaissances avec ses pairs est tout à fait conforme avec la mission du magazine, qui est d’informer les gestionnaires et de valoriser la profession. Je suis très fier que le prix soit attribué cette année à Bruno Turcotte. »

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SAVOIR ET FORMATION

Andrée De serres

Les multiples usages du concept de cycle de vie en immobilier Vers une réorganisation des chaînes de valeur ?

L

e concept de cycle de vie d’un projet immobilier sert de support à de nombreuses utilisations en gestion, en stratégie, en financement, en gestion de projet, en gestion des risques et en développement durable. Nous vous présentons trois utilisations du cycle de vie utiles à la gestion des immeubles : > un outil de mesure des impacts environnementaux selon l’analyse du cycle de vie (ACV) appliquée aux bâtiments ; > un outil en gestion du cycle de vie d’un projet immobilier ; > un outil pour élaborer le modèle d’affaires et la stratégie d’une entreprise. L’analyse du cycle de vie d’un bâtiment Avec la généralisation de l’attention accordée au développement durable, on entend de plus en plus parler de l’ACV utilisée pour mesurer l’impact environnemental de tous les produits industriels. L’ACV est un concept d’intérêt général pour la société ; il contribue à diagnostiquer l’impact des procédés utilisés dans les différents secteurs d’activités industrielles sur le développement durable. Holistique, systémique et rigoureuse, cette analyse permet de recueillir des informations sur les impacts potentiels et réels du cycle de vie des produits, dont ceux utilisés dans un bâtiment. L’ACV est un outil principalement reconnu pour quantifier les impacts environnementaux d’un produit ou d’un service sur la planète, depuis l’extraction des matières premières qui entrent dans sa chaîne de production, en passant par l’impact de sa consommation sur l’environnement jusqu’à son élimination ou sa récupération en fin de vie, soit du « berceau à la tombe ». Par exemple, l’ACV permet de mesurer que la construction représente plus du tiers des émissions de gaz à effet de serre de toutes les activités humaines (Zhuguo, 2006)1. Les normes ISO 1404:2006 et ISO 14040:2006 spécifient les principes et le cadre applicables à l’analyse de l’ACV d’un bâtiment. On calcule que 44 % des matériaux et des ressources sont consacrés à la phase construction (Zhuguo, 2006)2, le reste étant lié à la phase exploitation. De 80 à 92 % de l’impact environnemental d’un bâtiment serait produit en phase d’exploitation (Ortiz, Bonnet, Bruno et Castells, 2009)3. Grâce à l’ACV et aux informations qu’elle procure, la gestion du cycle de vie

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Hélène SICOTTE

s’attache à minimiser l’empreinte environnementale, sociale et économique de toutes les étapes de vie d’un produit ou d’un service et à maximiser leurs bénéfices pour l’ensemble des parties prenantes. L’ACV permet ainsi d’établir des diagnostics en écoconstruction. Le défi pour les propriétaires et les gestionnaires d’immeubles consiste à créer et à mettre en œuvre des moyens permettant de mieux gérer et de réduire l’impact environnemental des bâtiments. Une deuxième façon d’utiliser le concept de cycle de vie, soit le processus de cycle de vie d’un projet immobilier, peut alors leur être proposée.

Zhuguo, Li. (2006). A new life cycle impact assessment approach for buildings. Build Environment, 41, 1414-1422. Idem. Ortiz, O., Bonnet, C., Bruno, J.C., et Castells, F. (2009). Sustainability based on LCM of residential dwellings: A case study in Catalonia, Spain. Build Environment, 44, 584-594.

Andrée De Serres, Ph. D., est professeure et titulaire de la Chaire Ivanhoé Cambridge, ESG UQAM, et Hélène Sicotte, Ph. D., est professeure et chercheuse à la Chaire Ivanhoé Cambridge, ESG UQAM. 24

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SAVOIR ET FORMATION

Le processus de gestion du cycle de vie d’un projet immobilier Le processus de gestion du cycle de vie d’un projet vise d’abord à segmenter ce cycle en différentes phases successives qui marqueront son évolution dans le but d’en comprendre et d’en gérer les particularités. Par exemple, la composition de l’équipe sera différente selon les phases : plus petite et professionnelle en conception, plus grande et ouvrière pendant la construction. Dans un deuxième temps, le processus vise à réassembler ces différentes phases dans une vision globale du projet s’étendant sur toute sa durée de vie. C’est généralement de cette façon qu’on obtient l’estimation des coûts globaux. Les principales phases du cycle de vie d’un projet immobilier sont en général énoncées comme suit : préconception ; conception ; construction ; exploitation-entretien / maintenance ; réhabilitation. Le cycle se répète autant de fois qu’il sera nécessaire jusqu’à la phase d’élimination (démolition, récupération / réutilisation et remise en état du sol). La figure ci-dessous illustre ce cycle de vie.

Ainsi, la gestion du cycle de vie d’un immeuble devient le miroir de la gestion de son cycle de maturité ; la maturité du bâtiment et des équipements est contrôlée par la planification et l’exécution des interventions d’entretien et de maintenance ainsi que par les sousprojets de rénovation du bâtiment ou de remplacement d’équipement. Sur le plan de la valorisation de l’immeuble, la gestion du processus de cycle de vie permet à l’investisseur de déterminer l’envergure de son engagement vis-à-vis du potentiel de rendement. Chaque phase cache des risques de différentes natures et dont l’ampleur est variée ; une expertise plus poussée et propre à cette phase permet de mieux les gérer pour en tirer un meilleur avantage.

Phases du cycle de vie d’un projet immobilier Lancement Démolition / destruction / recyclage

Définition du projet

Réhabilitation / remplacement

Conception

Entretien / maintenance

Exploitation

istock par mathieukor

Construction

Mise en service

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SAVOIR ET FORMATION

Le cycle de vie comme outil de développement du modèle d’affaires et de la stratégie d’une entreprise La figure de la page 25 sur les phases du cycle de vie d’un projet immobilier peut aussi être interprétée comme une représentation des enjeux propres aux secteurs de la construction et de la gestion immobilière obligeant chaque entreprise à établir son rayon d’action et à mettre en œuvre un modèle d’affaires cohérent pour l’exécuter. Ainsi, les entreprises orientées vers la construction vont se cantonner principalement du côté conception / construction / mise en service alors que celles axées sur la gestion et l’exploitation doivent choisir entre l’impartition ou la réalisation à l’interne, en tout ou en partie, des tâches d’entretien / maintenance-réhabilitation  /  remplacement / rénovation. Le cycle de vie est divisé en différentes phases distinctes ; chaque phase peut à son tour être fragmentée. Par exemple, la phase de construction peut être divisée en différents segments alloués à une ou à plusieurs entreprises de construction selon leurs capacités et leurs champs d’expertise ; la phase de construction peut aussi être divisée pour inclure un contrat précis de fourniture d’équipement ou de services technologiques et de technologies de l’information (ce qui obligera l’entreprise à conclure un contrat spécifique avec ces fournisseurs durant la phase d’exploitation). Quant à la phase d’exploitation, elle peut être fragmentée en sous-phases : entretien, exploitation, rénovation, etc. Un exploitant d’immeuble dispose de plusieurs options : il peut décider de répondre à tous les besoins à l’interne en se dotant du personnel possédant les compétences nécessaires pour le faire ; il peut aussi choisir de faire appel à des fournisseurs externes en déléguant, en sous-traitant ou en impartissant une ou plusieurs fonctions pour des questions d’économie de coûts et d’expertise. Toutes les variantes peuvent être envisagées pour viser une allocation optimale de ressources selon le degré de qualité visé. Du même coup, cette fragmentation des phases du cycle de vie des projets immobiliers puis des bâtiments permet, tant pour les entreprises que pour les organisations du secteur public, de créer et de structurer différents modèles d’affaires. En voici quelques exemples : > certains propriétaires d’immeubles peuvent opter pour un modèle qui vise à prendre en charge toutes les phases du cycle de vie des projets immobiliers de leur patrimoine ;

thinkstock par Jupiterimages

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d’autres peuvent offrir cette gamme complète à des tiers : par exemple, c’est le cas de certains contrats de partenariat public-privé (les PPP) où un consortium d’entreprises s’engagera à prendre en charge la conception, la construction ainsi que l’exploitation et la maintenance d’un immeuble pendant un nombre d’années prédéterminé ;

> certaines entreprises peuvent offrir des services liés à d’autres types de rassem blement de phases : en conception / construction ; en construction / démarrage ; en exploitation / maintenance ; en rénovation / exploitation, en maintenance, etc. ; > d’autres encore peuvent choisir de se concentrer sur une phase du cycle de vie, telle que la construction ou la gestion, et adapter leurs modèles d’affaires aux besoins précis d’une phase ;


SAVOIR ET FORMATION

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si l’on pousse plus loin cette logique de fragmentation du cycle de vie, une phase, comme la phase d’exploitation et de gestion, peut elle-même être fragmentée en sous-segments selon différentes fonctions. Des entreprises peuvent adopter des stratégies de créneau en choisissant de développer une expertise très précise. Par exemple, en gestion du bâtiment, on peut se concentrer sur la gestion technique de bâtiment, l’entretien, la gestion des services avec les locataires, le développement de plan de communication et de marketing, les services de sécurité, etc.

Ces variations permettent la mise en œuvre de stratégies d’affaires visant soit la spécialisation ou la différenciation dans une phase comme la conception ou la maintenance, soit une généralisation sur un ensemble plus ou moins étendu de phases. Ces types de stratégie s’appliquent autant à ceux qui réalisent les travaux qu’à ceux qui les financent. La diversification et la spécialisation des modèles d’affaires en gestion Centralisation de fonctions, sous-traitance, partenariat ou impartition : les journaux relatent presque quotidiennement les risques liés à l’externalisation (les mises à pied par exemple), mais ils passent trop souvent sous silence ses effets positifs, notamment la possibilité de développer une expertise en attirant des gens compétents et en les regroupant efficacement. On peut être amené à travailler en mode « coopétitif » avec ses compétiteurs, à former des équipes dont les membres ne se verront jamais, à cocréer des solutions sur mesure avec ses clients ou ses fournisseurs (open innovation), etc. Sur le plan de la planification stratégique, il faut pouvoir déterminer ses forces et décider de la meilleure niche à privilégier ainsi que de la meilleure manière de produire. Il devient ainsi possible de générer de nouvelles chaînes de valeur en combinant de façon originale et efficace les nombreuses activités intermédiaires aboutissant au produit ou au service. Tous les modèles sont maintenant possibles, car la législation, les technologies et la culture sont alignées et permettent d’innover sur le plan organisationnel, managérial et sur celui de la chaîne de valeur. Aux plus créatifs de dicter leurs lois !

Sur le plan de la planification stratégique, il faut pouvoir déterminer ses forces et décider de la meilleure niche à privilégier ainsi que de la meilleure manière de produire. Il devient ainsi possible de générer de nouvelles chaînes de valeur en combinant de façon originale et efficace les nombreuses activités intermédiaires aboutissant au produit ou au service.

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gestion immobilière

Bruno turcotte

L’expérience client en immobilier

L

a technologie numérique s’est infiltrée dans tous les secteurs de l’économie, qu’il s’agisse de biens ou de services. L’expérience client se trouve donc aussi engagée dans un processus de transformation. Qu’en est-il dans le secteur immobilier ?

Par exemple, au cours des dernières années, le domaine de l’hôtellerie et du voyage a vu exploser l’importance des réseaux sociaux et des sites spécialisés dans la prise de décision des consommateurs. L’immobilier ne sera pas épargné par la vague numérique ; ce n’est qu’une question de temps, et il faut s’y préparer.

Comme vous savez, nous sommes dans une période d’évolution rapide poussée par la technologie numérique. Le commerce de détail, les services, le secteur bancaire... tout y passe.

> La confiance dans le produit L’immeuble devient un produit dont il faut soigner les éléments suivants : la qualité de l’architecture et de la mécanique, l’entretien, les investissements pour le maintien de l’actif, le respect des normes de l’industrie, les certifications environ nementales, etc.

L’ère numérique touche aussi l’expérience client qui est en processus de transformation.

> La confiance dans la marque ou l’image L’expérience associée à la marque est importante. Les propriétaires doivent gérer celle-ci au moyen d’un marketing adapté aux clientèles visées, afficher une image et un contenu qui jouent sur l’émotion pour susciter l’engagement des clients.

Ce vaste concept qu’est l’expérience client regroupe les facteurs liés à la perception qu’a le client d’un service ou d’un produit. Cette entreprise se construit à partir des interactions avec le personnel, l’environnement physique et le service que le client expérimente avec le commerçant ou le propriétaire immobilier. Des facteurs rationnels, émotionnels, matériels et relationnels sont donc en cause. L’expérience client a toujours eu son importance. Elle peut représenter un élément de différenciation pour un propriétaire immobilier ou une marque commerciale. Avec la progression de la technologie numérique, le client est de plus en plus informé. Les réseaux sociaux partagent et diffusent l’information.

Comment améliorer l’expérience client en immobilier ? Tout passe par la relation de confiance à établir avec les clients ; voici trois aspects à privilégier.

> La confiance « sociale » L’analyse des Big Data (ou bases de données géantes) peut fournir de l’information tant sur l’entreprise que sur le secteur d’activité pour connaître ce qui influence la confiance du client, pour exploiter les informations partagées afin d’adapter les stratégies de marketing et pour s’adapter aux médias sociaux. Comme la concurrence demeure implacable, c’est en proposant une expérience client remarquable qu’un propriétaire immobilier réussira à attirer et à fidéliser la clientèle.

Comment se construit l’expérience client

L’expérience client est indissociable de la culture du service à la clientèle de l’entreprise. Il faut être à l’écoute de ses clients, déceler et traiter les éléments d’insatisfaction, chercher des indicateurs fiables, solliciter leur avis et proposer des améliorations. Il s’agit d’une démarche continue où l’on veut obtenir une rétroaction de la part des clients, s’adapter à l’évolution de leurs besoins et leur offrir un meilleur service.

Directeur Administration, Placements immobiliers à l’Industrielle Alliance, Bruno Turcotte supervise la gestion de 10 immeubles de bureaux. Il est diplômé de l’Université Laval en administration. Évaluateur agréé, courtier agréé, membre du CA de BOMA Québec, il possède plus de 20 ans d’expérience en exploitation et développement immobilier. 28

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gestion immobilière

En ce sens, l’immobilier demeure un produit qui a avantage à se différencier. Les outils sont nombreux : attestations environnementales, bâtiment intelligent, portail de service clientèle, service à la carte, applications mobiles pour la gestion de l’entretien, extranet client, paiement en ligne, bâtiment performant, suivi des consommations énergétiques, système de sécurité, gestion des stationnements, service de restauration, d’activité physique, bâtiment multiusage...

> La gestion de l’information L’information issue du numérique devient une source importante de données sur le client. Tout site Web doit offrir suffisamment d’information pour que le client soit incité à conclure une transaction.

> La relation de confiance selon les trois aspects présentés précédemment Prendre soin de son client, c’est s’assu rer de devancer ses concurrents : si vous ne le faites pas, d’autres s’en occuperont.

Le client de l’ère numérique veut se sentir plus libre, plus autonome. La gestion de l’expérience client doit donc être soutenue par cette technologie. L’information qui circule sur le Web devient une source de données qui permettent de mieux comprendre le client, ses habitudes et ses attentes afin de lui proposer une expérience qui correspond à ce qu’il est et à ce qu’il veut. Voici cinq tendances tirées du secteur commercial qui vont transformer l’expérience client. > La réalité virtuelle Je vous ai déjà entretenu de la réalité augmentée1; elle s’applique aussi à l’expérience client. On pense princi palement ici à la mise en marché virtuelle des locaux, tant pour les immeubles à construire que pour les bâtiments existants. > L’expérience numérique Par exemple, en magasin, le numérique permet aux clients de visualiser les produits en plus d’avoir accès à l’exper tise de conseillers qui vont s’assurer de leur offrir un service optimal. > L’usage des téléphones ou des tablettes Les téléphones intelligents et les tablettes vont devenir l’outil privilégié pour effectuer des transactions. 1

Bruno Turcotte, « La réalité augmentée en immobilier », Maintenance, printemps 2014, volume 4, numéro 1, p. 26-27. Été ­­2015 —

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question d’innovation

Suzanne gagné

Récupération des eaux grises Bon pour l’environnement et… pour le portefeuille

A

vec la mise en place de la Stratégie québécoise d’économie d’eau potable, de plus en plus de propriétaires de bâtiments commerciaux, institutionnels et commerciaux devront payer pour l’eau potable qu’ils utilisent…

Eaux noires et eaux grises Selon elle, il importe d’abord de faire la distinction entre les eaux grises et les eaux noires. Les eaux grises seraient légèrement usées, soit celles qui s’écoulent notamment des douches et des robinets de lavabos dans les salles de bains ou de la laveuse pour les vêtements. « Ces eaux sont beaucoup moins sales que les eaux noires, c’est-à-dire l’eau de la toilette et de l’évier de la cuisine, où l’on retrouve beaucoup d’huiles, de graisses et de particules d’aliments », explique-t-elle.

Sara Finley Chef de projets Associés GGB

La technologie de récupération des eaux grises est déjà monnaie courante dans des environnements où l’on paie un prix élevé pour l’eau, comme en Allemagne et en Australie, de même que dans certains États américains, par exemple l’Arizona ou la Californie. Là-bas, la récupération des eaux grises se fait de routine, et certaines installations datent même d’une vingtaine d’années.

L’appareil Intello d’Aquartis installé au Centre culturel de Belœil

Aquartis

« Au Québec, la récupération des eaux grises n’est pas encore bien connue, indique Sara Finley, consultante en gestion de l’eau et chef de projets, Associés GGB. La raison principale est que nous ne payons généralement pas pour l’eau que nous utilisons. La motivation pour réduire notre consommation est donc moins évidente qu’ailleurs, mais ça risque de changer au Québec, surtout dans le domaine commercial, où les propriétaires doivent maintenant payer l’eau ou vont devoir le faire bientôt. »

Brian Kinzie

Déjà, plusieurs propriétaires ou gestionnaires se sont tournés vers les barils récupérateurs d’eau de pluie, un bon premier pas pour économiser l’eau potable. Mais on voit également apparaître sur le marché des appareils qui récupèrent l’eau grise des lavabos pour la réinjecter dans les toilettes.

Journaliste, rédactrice ­­et auteure, Suzanne Gagné écrit sur des sujets techniques depuis 1986. Au cours des dernières années, elle s’est penchée plus particulièrement sur la question de l’énergie. 30

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question d’innovation

Un projet pilote À Belœil, un projet pilote de récupération de l’eau grise a été mis sur pied au Centre culturel en février dernier. « La demande venait du conseil municipal, qui avait entendu parler de cette technologie, précise Amélie Roy, coordonnatrice en environnement. Nous avons décidé d’installer l’appareil Intello et de faire un essai sur une période d’un an afin de comparer le coût du système avec ce qu’il nous permet d’épargner en eau potable. La récupération des eaux grises est une excellente pratique environnementale et peut favoriser des économies importantes, spécialement dans des bâtiments ayant un achalandage important, comme au Centre culturel, où de nombreux spectacles ont lieu tout au long de l’année. Après la période d’essai, nous pourrons être en mesure d’encourager certaines entreprises à utiliser ce type de système et de leur permettre d’économiser sur leur facture en eau. » Les résultats sont prometteurs : après 16 jours d’utilisation, la municipalité avait déjà recyclé au Centre culturel 1733 litres d’eau grise, qui ont été réacheminés dans les toilettes. Jean-François Lamy, président fondateur d’Aquartis, fabricant de l’appareil Intello, indique que l’un de ses avantages est qu’il peut être intégré à des bâtiments existants et qu’on n’a donc pas besoin d’une double tuyauterie pour récupérer l’eau grise. L’appareil s’accompagne d’ailleurs de son propre savon, qui mousse un peu moins et qui désinfecte aussi l’eau avant sa récupération, ce qui évite les odeurs. Selon lui, le système Intello permettrait d’économiser suffisamment d’eau pour alimenter 50 % du débit des toilettes, qui utilisera alors de l’eau potable et de l’eau grise recyclée en quantités égales.

Justin Charbonneau

« Au Québec, ajoute Mme Finley, les villes commencent à installer des compteurs sur les bâtiments industriels, commerciaux et institutionnels, mais à compter de 2017, l’eau sera facturée au volume, alors les gens doivent s’y préparer. Les villes vont déterminer leur propre tarif, mais elles devront trouver un prix qui reflète le coût réel de la production d’eau potable, qui s’avère assez élevé. On peut s’attendre à une petite onde de choc ! »

Jean-François Lamy Président fondateur Aquartis

bien choisir son appareil Qui dit nouvelle réglementation dit aussi prolifération des nouveaux fabricants et installateurs. Comment s’y retrouver ? « Le vrai test, c’est le nombre d’installations que le fabricant a déjà faites et la durée de vie de ses installations existantes, soutient Sara Finley. Puisque le domaine est nouveau, les entreprises le sont souvent aussi, mais il existe tout de même des compagnies actives sur le marché depuis plusieurs années. On peut aussi regarder du côté des certifications des produits à l’échelle provinciale et fédérale, qui peuvent constituer un gage de qualité. Le service après-vente est aussi important. Il peut donc s’avérer plus intéressant de faire affaire avec une entreprise locale, qui pourra offrir un service après-vente efficace. »

Un type d’appareil qui fait plaisir à Dame Nature !

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JBC MÉDIA PAR carole Bordeleau

DOSSIER

Des immeubles

à la bonne enseigne Par Johanne Landry, journaliste

Les édifices commerciaux et leurs occupants s’affichent avec sobriété et esthétisme, tout en privilégiant l’économie d’énergie. C’est la tendance.

Denis Barbeau Président Association québécoise de l’industrie de l’enseigne

A

ujourd’hui, l’affichage se préoccupe d’esthétisme, selon Denis Barbeau, président de l’Association québécoise de l’industrie de l’enseigne. Une boîte et deux fluorescents qui clignotent pour identifier un commerce, c’est fini. « Maintenant, explique-t-il, l’enseigne n’est plus une entité à part du bâtiment, elle s’intègre à l’architecture de l’édifice et s’agence avec la couleur des matériaux de construction. » Le concept autour de l’affichage est d’ailleurs une affaire d’équipe. Designers, urbanistes, architectes et fabricants travaillent ensemble, souligne François Lussier, président de l’Association canadienne de l’industrie de l’enseigne : « Je lève la tête et je vois une dizaine d’enseignes. D’où l’importance que ce soit beau et harmonisé. »

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François Lussier Président Association canadienne de l’industrie de l’enseigne


enseignes

Un large éventail de règlements La Loi sur l’aménagement et l’urbanisme et les règlements de zonage encadrent l’affichage et la pose d’enseignes, une compétence municipale. Il y a plus de 1 000 municipalités au Québec et autant de règlements de zonage, explique Daniel Provencher, conseiller en enseignes et affichage, qui œuvre depuis plus de 14 ans auprès des institutions municipales et gouvernementales du Québec, ajoutant que les 19 arrondissements de la ville de Montréal disposent chacun du pouvoir de régir leur propre règlement de zonage. Il y a cependant une tendance généralisée : celle de diminuer les superficies autorisées pour les enseignes, qui se mesurent généralement en proportion de la taille de l’immeuble. Du côté de l’Association canadienne de l’industrie de l’enseigne, on appuie les villes dans l’élaboration des diverses recommandations, ajoute François Lussier. « Nous présentons la réalité des commerçants aux fonctionnaires et autres responsables. Nous intervenons pour favoriser la recherche du juste milieu afin d’éviter la pollution visuelle tout en permettant aux entreprises de s’identifier pour être visibles », indique-t-il. Les municipalités ont leur mot à dire, entre autres sur le type d’enseignes et leur apparence, sur leurs dimensions (les règles varient selon la hauteur à laquelle elles sont installées), sur l’intensité de l’éclairage et sur leur distance par rapport aux lieux résidentiels, ainsi que sur leur nombre (dans l’arrondissement Ville-Marie, par exemple, il est interdit que deux enseignes en hauteur sur un édifice soient visibles en même temps ; il faut donc les installer sur des faces opposées).

Enseignes Plus

« Plusieurs municipalités disposent aussi d’un plan d’implantation et d’intégration architecturale (PIIA) qui leur permet de juger de l’aspect qualitatif d’un projet d’enseigne, notamment dans certaines zones sensibles et même parfois sur l’ensemble du territoire », dit Daniel Provencher. Cette procédure, souligne-t-il, requiert qu’un dossier substantiel soit présenté au comité consultatif d’urbanisme de la municipalité, qui

Il aurait été impossible de fabriquer cette enseigne avec du néon

Daniel Provencher Conseiller en enseignes et affichage Daniel Provencher et cie

soumettra ses recommandations au conseil municipal, d’où un délai de plusieurs mois entre la demande et l’autorisation. Quels aspects les PIIA favorisent-ils ? L’intégration architecturale de l’enseigne au bâtiment et dans son environnement, l’harmonisation avec les enseignes avoisinantes, la réduction des dimensions en milieu piétonnier, la réduction d’îlots de chaleur et, bien entendu, l’éclairage. « Ils privilégient également les enseignes en relief ainsi que les lettres et logos individuels plutôt qu’encadrés dans un boîtier », précise Daniel Provencher.

Un boîtier utilisé auparavant avec des tubes T 12

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allanson

enseignes

Un module DEL standard

Un exemple d’éclairage au DEL

Que la lumière soit douce Le clignotant exubérant qui fait la renommée de la Strip Avenue, merveilleux dans le contexte d’une ville particulière comme Las Vegas…, personne n’en veut dans sa cour ! Pour éviter les excès et pour assurer la sécurité (que les enseignes, par exemple, ne soient pas confondues avec des feux de circulation), on ne se surprendra pas que l’éclairage soit aussi réglementé. Quelles sont les tendances chez nous ? L’éclairage indirect par réflexion est généralement préconisé dans les municipalités de villégiature et dans les secteurs au cachet patrimonial, alors que l’éclairage interne par translucidité est réservé aux zones commerciales et industrielles. Quant à l’éclairage intermittent et à l’enseigne à messages variables, ils sont prohibés dans la plupart des villes sauf à Montréal, explique Daniel Provencher, ajoutant que des municipalités concèdent quelques exceptions, notamment pour afficher la température ou le prix de l’essence, des cas où le mouvement n’est pas fréquent sur des panneaux que l’on ne retrouve que dans certaines zones. Par ailleurs, l’éclairage vers le bas ou une limite d’intensité durant la nuit figurent parmi les recommandations des défenseurs du ciel étoilé, dont l’International Dark-Sky Association fait la promotion. L’organisme mondial compte 5 000 membres dans 70 pays. « Au Québec, nous n’avons pas encore de normes à cet effet, précise Daniel Provencher, sauf dans la région environnant l’Observatoire du Mont-Mégantic. » La révolution DEL L’éclairage ayant recours à la technologie DEL (pour diode électroluminescente) fait maintenant partie de mille et un objets de notre vie quotidienne. Introduit en 1999, il a mis quelques années avant de séduire le monde de l’enseigne. Aujourd’hui, plus de 90 % des enseignes sur le marché utilisent cette forme d’éclairage, et son coût, avec les effets de volume, est maintenant devenu très abordable. Si l’on compare l’éclairage DEL au néon, les avantages du premier sont si nombreux que l’on comprend qu’il ait déclassé le second, explique Pierre Carreau, directeur de compte chez Allanson, un fabricant de produits d’éclairage pour l’industrie de l’enseigne. D’abord, une réduction de 10 fois la consommation d’électricité et une facilité d’installation. Alors qu’il faut un transformateur de 15 000 V pour alimenter un tube néon, l’éclairage DEL, lui, fonctionne avec un aussi petit voltage qu’une sonnette de maison, et qui dit petit voltage dit réduction du risque d’incendie, précise Denis Barbeau. 34

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Pierre Carreau Directeur de compte Allanson

Ensuite, la durabilité accrue : une ampoule DEL peut fonctionner durant 50 000 heures. Ce qui amène Denis Barbeau à émettre une mise en garde : il ne faut pas oublier de faire vérifier périodiquement ses enseignes en hauteur. Avec l’éclairage au néon, des ouvriers montaient là-haut assez souvent pour changer les tubes brûlés et constataient, en même temps, si le vent et les intempéries avaient abîmé d’autres parties de l’enseigne ; or, ce ne sera plus le cas avec l’éclairage DEL. Parmi les autres avantages de cette technologie, Pierre Carreau mentionne peu de bris pendant le transport, contrairement aux tubes néon très fragiles qui arrivaient


enseignes

La petite histoire de l’enseigne au Québec

souvent sur les lieux en miettes ; davantage de souplesse à l’étape de fabrication pour donner des formes plus variées et plus minces ; une meilleure résistance au froid, car contrairement au néon, l’éclairage DEL ne change pas de couleur sous des températures glaciales ; enfin, une réduction de l’empreinte de carbone. « Prenons l’exemple du mot restaurant, suggère Pierre Carreau. Chaque lettre en tube néon contiendra 15 mg de mercure. Avec la technologie DEL, il n’y en a pas. » L’avenir de l’enseigne Il faudra de la relève chez les enseignistes, avance Denis Barbeau, car la maind’œuvre dans les usines vieillit. Aussi, les associations de l’enseigne québécoise et canadienne font-elles des démarches afin qu’une formation soit offerte pour ce métier polyvalent qui exige des connaissances en pliage de métaux, en découpe informatisée des matériaux, en techniques de soudure, en peinture, ainsi que des notions d’électricité. « Un cours de 720 heures menant à l’obtention d’un diplôme d’études professionnelles est par ailleurs déjà approuvé, mais aucun budget ne lui a encore été attribué », déplorent Denis Barbeau et François Lussier. Du côté de l’éclairage de demain, Pierre Carreau parle de la technologie DEL organique, à savoir une couche de peinture électroluminescente qu’on pourra appliquer sur un support en plastique aussi mince qu’un napperon et dans lequel on découpera les lettres au ciseau pour les brancher tout simplement dans une prise de courant ordinaire. « Cette technologie est à l’étape de la recherche et du développement. Elle pourrait faire partie de nos vies d’ici une dizaine d’années », conclut-il.

Le premier pas de l’enseigne lumineuse est certes l’invention du tube de néon par le Parisien Georges Claude en 1923. Plus près de nous, l’histoire de l’enseigne commence après la Seconde Guerre mondiale une fois que l’acrylique (mieux connue sous le nom de plexiglas), utilisé dans la fabrication des cockpits de protection de pilotes de bombardier, se trouve libéré des restrictions et devient disponible pour une utilisation commerciale. L’acrylique étant toutefois une matière combustible, son utilisation a été régie par les normes ULC et ACNOR qui ont déterminé l’espacement minimal requis entre les lampes ou les néons et le plastique. De là proviennent, depuis 1948, les configurations et les formules pour construire une enseigne lumineuse. On les a récemment adaptées à la technologie DEL. Puis, le plastique a été remplacé par l’aluminium. Le ferblantier était alors l’ouvrier clé dans l’usine. Au fil des ans, plusieurs inventions ont ensuite diminué l’importance de son rôle. Les moulures monopièces, les lettres profilées ou l’aluminium en rouleau ont rendu possible l’exécution d’enseigne par des personnes sans expertise de ferblantier. Au début des années 1970, les enseignes sont devenues plus résistantes aux bris avec l’introduction du polycarbonate 33, plus fort que l’acrylique. On peignait les lettres au pistolet. La fin de cette décennie a vu l’apparition de la toile en polyvinyle (PVC), toujours peinte, rapidement suivie par les gabarits en papier, puis par une autre révolution dans les façons de faire : les lettres dessinées par ordinateur. De plus en plus répandue dans les années 1980, la technologie a contribué à l’évolution de l’apparence des enseignes offrant une infinité de styles de lettres. Les enseignistes étaient maintenant en mesure de découper lettres et formes dans le vinyle, puis de les appliquer sur des faces en acrylique ou en PVC flexible. Ce fut, tout compte fait, la fin des chambres de peinture au pistolet. De nos jours, des machines polyvalentes permettent de découper le plastique couvert de vinyle et de l’enchâsser dans des plaques d’aluminium encadrées par des extrusions. Ce procédé de fabrication est à la base de l’industrie de l’enseigne qui a été transformée par la technologie en s’éloignant des modes de fabrication artisanaux. Source : Bill Kovacevic, consultant et fabricant d’enseignes depuis plus de 50 ans.

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enseignes

Quelques détails à vérifier avant de signer un contrat Vous les imaginez, les voyez déjà, ces lettres géantes et ce logo magnifique qui identifient fièrement votre entreprise, votre immeuble ou vos locataires. Voici quelques conseils de Joël Gosselin, directeur de l’entretien technique chez Evo Vieux-Montréal / campus Crest Group Montreal, qui a récemment vécu l’expérience d’un renouvellement d’enseigne.

Demander des précisions sur les matériaux Il n’est pas toujours évident pour un gestionnaire d’immeuble d’évaluer la qualité des matériaux qui seront utilisés. « Si l’on veut comparer trois soumissions, il importe de savoir si l’on parle d’un plexiglas de même épaisseur, par exemple. Il faut prendre le temps de demander des renseignements techniques. »

Demander quelle alimentation électrique sera requise Ne pas tenir pour acquis que la nouvelle enseigne sera compatible avec les installations électriques de l’ancienne. Inviter les soumissionnaires à aller dans la chambre électrique et à ajuster leur prix en conséquence si des travaux importants sont requis de ce côté afin d’éviter les mauvaises surprises et les coûts supplémentaires non prévus. Qui veut se rendre compte, une fois que la nouvelle enseigne est installée, qu’elle ne s’allume pas et qu’il faut engager et payer un électricien pour rectifier la chose? À noter toutefois que le raccordement électrique de l’enseigne ne peut être fait que par un électricien qualifié.

La nacelle de l’immeuble suffira-t-elle pour l’installation ? Plusieurs immeubles possèdent quelques nacelles qui servent surtout aux laveurs de vitres, dont l’équipement est plutôt léger. Si l’installateur prévoit les utiliser, il faut s’assurer qu’elles supporteront le poids de la nouvelle enseigne, des ouvriers et de leur outillage. Se rendre compte au moment de l’installation qu’il faudra louer une autre nacelle génère encore des coûts supplémentaires non budgétés.

Joël Gosselin Directeur de l’entretien technique evo Vieux-Montréal / Campus Crest Group Montreal

La garantie de l’enseigne inclut-elle les frais connexes ? Si la garantie ne couvre que les pièces et la main-d’œuvre, la location d’une nacelle ou les frais du permis nécessaires pour bloquer le trottoir constitueront des dépenses que le gestionnaire de l’immeuble devra assumer. « Négociez pour les faire inclure au contrat. »

Inviter le personnel de la maintenance aux réunions de négociations Ils connaissent les aspects techniques comme le poids que la nacelle peut supporter ou la capacité du panneau électrique. « Ils peuvent aider à finaliser le genre de détails qui risquent de générer des coûts imprévus importants. »

Penser à la location Une location de 10 ans peut s’avérer plus avantageuse que l’achat et minimiser les coûts d’entretien. Dans ce cas, il faut toutefois faire inclure dans le bail une clause d’annulation du contrat en cas de vente ou d’un changement de vocation de l’immeuble.

S’informer avant de promettre On accueille un nouveau locataire ? Ne pas croire que les enseignes existantes constituent des acquis et vérifier la réglementation avant de lui promettre quoi que ce soit en matière d’enseigne.

Préciser l’échéancier

Connaître son enseigniste

Il est conseillé d’inclure dans le contrat la mention que l’enseigniste a la responsabilité d’avoir obtenu tous les permis nécessaires avant de commencer l’installation et de respecter l’échéancier prévu, cela afin d’éviter les amendes à payer pour obstruction de la circulation sur le trottoir ou dans la rue plus longtemps ou à d’autres dates que celles autorisées.

N’embaucher que ceux qui détiennent une licence de la Régie du bâtiment, qui installent des enseignes dûment certifiées et raccordées par des électriciens et qui souscrivent une police d’assurance responsabilité d’au moins 5 M$ pour être correctement couverts en cas d’incendie ou de chute de l’enseigne, ajoute Denis Barbeau.

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le

?

saviez-vous  Le Centre Laurier de Québec se refait une beauté La filiale immobilière de la Caisse de dépôt et placement du Québec, Ivanhoé Cambridge, investira 18 M$ pour la modernisation du Centre Laurier à Québec. Les travaux donneront naissance à un nouvel espace événement dans l’aire de restauration du centre commercial, en misant sur l’innovation et le divertissement.

ivanhoé Cambridge

Laurier Québec accueillera aussi huit nouvelles enseignes de détaillants, dont le plus grand magasin Forever 21 dans la région de la capitale ainsi que le premier The FaceShop dans le marché de Québec.

Une cause dans laquelle Controlnet s’investit depuis trois ans Le 25 avril dernier, l’équipe de Controlnet a témoigné son appui à la fondation Autisme Laurentides dont elle est partenaire. Une marche dans les rues de Blainville a été organisée afin de souligner le soutien à la cause de l’autisme. Un chèque de 5 121$ a été remis à la fondation dans le but d’offrir soutien et repos à bien des familles.

Un prix et une nomination pour le président du Groupe Fenestra Groupe Fenestra vient d’annoncer que son président, M. Jocelyn Bédard, a reçu le prix ESTim dans la catégorie Transfert et relève entrepreneuriale. Il était aussi en nomination dans la catégorie Entreprise de la construction. Afin d’offrir un service de qualité à sa clientèle, Groupe Fenestra a acquis un édifice de 6 000 pi2 situé au 11405, 4e Avenue à Montréal.

Nouvelle marque de commerce pour les Systèmes Paul Davis de Montréal La division de GSF Canada, Les Systèmes Paul Davis de Montréal, restauration après sinistre, a récemment inauguré sa nouvelle marque de commerce à Indianapolis. Les Systèmes Paul Davis, maintenant appelés Paul Davis seulement, se démarquent dans leur créneau partout au Canada et aux États-Unis.

De nouveaux produits sur le marché SCA lance une nouvelle gamme de savon mousse et de désinfectants Tork Premium reformulés pour être plus doux pour la peau, arborant les certifications environnementales Green Seal™, NSF et ECOLOGO®. SCA met également en marché de nouveaux distributeurs de savon mousse Tork Elevation qui fonctionnent avec des recharges à embout jetables.

Le Floréa signé Groupe Maurice Le Groupe Maurice a annoncé un investissement de 45 M$ pour la construction d’un nouveau complexe résidentiel de luxe pour retraités à Terrebonne. L’immeuble, qui portera le nom de Floréa, sera situé à l’angle du chemin Gascon et de la rue Angora à Terrebonne. Composé de huit étages et de 318 unités, le complexe offrira de nombreux services tels que piscine, spa, plage intérieure, salon de coiffure et d’esthétique, cinéma, etc.

Nomination au Groupe SMR Mme Julie Roy, présidente et chef de la direction des Services Ménagers Roy, vient d’annoncer la nomination de M. Patrick Mitschuinig à titre de directeur, Développement des affaires. M. Mitschuinig possède plus de 15 ans d’expérience dans le développement et la gestion des ventes dans le domaine des biens de consommation. Doté d’un sens analytique aiguisé et d’une aisance à créer des relations clients à long terme, M. Mitschuinig aura comme principales responsabilités la recherche et le développement d’occasions d’affaires. Il assurera le maintien des relations d’affaires à long terme ainsi que la satisfaction de la clientèle.

Nouveau complexe de bureaux à Laval Le Fonds de solidarité FTQ et le Groupe immobilier Montoni s’unissent pour la construction d’un mégacomplexe de bureaux au centre-ville de Laval. Situé entre la future Place Bell et les condominiums Urbania au nord, l’Espace Montmorency comptera 1,5 million de pieds carrés et coûtera environ 400 M$. Été ­­2015 —

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