Article - Immobilier commercial volume 10 - numéro 3

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FOCUS

TECHNOPARC MONTRÉAL

30 ANS D’HISTOIRE PAR EMMANUELLE GRIL, JOURNALISTE

Technoparc Montréal fête ses 30 ans d’existence. Retour sur les grandes dates qui ont jalonné son histoire.

L

es racines de Technoparc Montréal remontent audelà de sa date de naissance officielle, en 1987. Il faut en effet retourner à mai 1985 et au forum Investir plus sagement pour voir germer l’idée du futur Technoparc. Dans le contexte de ce forum, le rapport du groupe de travail présidé par J. V. Raymond Cyr allait plaider en faveur d’une collaboration plus étroite entre entreprises et universités afin de stimuler la recherche et le développement. Ce rapport prônait aussi la création d’un parc scientifique et technologique pour propulser Montréal dans le secteur des hautes technologies.

« Ces conclusions ont été reprises en novembre 1986 dans le rapport du Comité consultatif sur le développement de la région de Montréal, aussi connu sous le nom de rapport Picard », explique Arnold Beaudin, vice-président, Affaires corporatives et Planification stratégique à Technoparc Montréal. C’est en 1987 qu’ont été émises les lettres patentes pour la création du Centre d’innovation technologique (CITec) de Montréal, dont la mission était de contribuer à la croissance économique à long terme de la région métropolitaine par

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l’établissement d’industries de technologie de pointe. À l’époque, le Technoparc devait se décliner sur deux campus : celui de Saint-Laurent et un autre à Montréal. Ce dernier se nomme aujourd’hui Parc d’entreprises PointeSaint-Charles, et il sortira du giron du CITec en 1995. Le coup d’envoi des travaux sur le Campus Saint-Laurent a été donné le 20 juillet 1992, afin d’aménager le site et de bâtir ses infrastructures. « Quatre secteurs de développement avaient été établis : l’aérospatiale, les biotechnologies, l’électronique et les technologies de l’information. Cette mobilisation sectorielle est une première à l’époque dans la région métropolitaine, et elle précède la création des grappes industrielles », indique M. Beaudin. La première entreprise à s’y installer est AstraPharma, qui signe une entente en janvier 1995 et ouvre ses portes en mai 1997. En 1996, trois nouvelles compagnies – Neurochem, MethylGene et PDi-Research Laborato­ries – annoncent elles aussi leur intention de s’y établir, suivies par Thales (Sextant Avionique), qui fêtera ses 20 ans de présence au Technoparc en septembre 2017, et par Nortel en 1997. « Nortel est un très gros joueur qui occupe quatre bâtiments totalisant plus de 885 000 pieds carrés. Les travaux s’amorceront en 1998 et dureront jusqu’en 2000 », mentionne Arnold Beaudin. C’est en 1997 que le CITec prendra le nom de Technoparc Saint-Laurent, avant de devenir finalement Technoparc Montréal en 2008. RALENTISSEMENT… ET NOUVEL ÉLAN ! Au début des années 2000, l’éclatement de la bulle technologique cause toutefois un ralentissement de l’économie, qui influe sur Technoparc par ricochet, notamment avec la déconfiture de Nortel qui, à terme, cessera ses activités, libérant ainsi des milliers de pieds carrés de locaux. Mais les affaires reprennent progressivement, entre autres avec l’implantation de l’hôtel Novotel qui signe une entente en 2005, l’inauguration du nouveau siège social de Bristol-Myers Squibb en 2009 et plusieurs autres annonces. Il a toutefois fallu composer avec le choc causé par la fermeture d’Aveos en 2012 et celle d’AstraPharma devenue entre-temps AstraZeneca. « Toutefois, les chercheurs qui travaillaient pour cette dernière se sont mobilisés et ont réussi à créer l’Institut Néomed en 2012, particulièrement grâce au soutien financier des différents paliers de gouvernement. AstraZeneca a également accepté de leur céder ses locaux ainsi que les brevets sur certaines molécules. De ce qui était donc au départ une mauvaise nouvelle est né un véritable accélérateur d’entreprises en biotechnologies. Plus de 14

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ARNOLD BEAUDIN Vice-président, Affaires corporatives et Planification stratégique Technoparc Montréal

200 personnes travaillent aujourd’hui à l’Institut, et une vingtaine de startups s’y sont installées. Deux d’entre elles ont suffisamment pris d’expansion pour déménager dans des locaux plus grands », se réjouit M. Beaudin. Technoparc Montréal connaît un nouvel élan en 2008, avec l’arrivée du centre de recherche de Bombardier. « La CSeries a été conçue et dessinée ici », mentionne Arnold Beaudin. La croissance se poursuit en 2013, avec l’ouverture du centre d’affaires Albert-Einstein et de l’entreprise AJW Technique, le lancement des travaux de la société Hospira en 2014, puis celui des installations de Green Cross Biotherapeutics, de 4Degrés et d’ABB l’année suivante. Enfin, en juin 2016, on inaugure officiellement le deuxième centre d’affaires, Alfred-Nobel. « L’histoire de Technoparc Montréal est la démonstration concrète qu’il faut faire preuve d’audace, de vision, mais aussi de persévérance pour réussir. Ce fut le cas des premiers administrateurs du CITec, notamment J. V. Raymond Cyr, et de tous ceux qui les ont suivis. Malgré les soubresauts économiques et la fermeture de certains de nos gros joueurs, la croissance est de nouveau au rendezvous, et nous continuons de bâtir sur les acquis », conclut Arnold Beaudin.


TECHNOPARC MONTRÉAL

LE VENT DANS LES VOILES PAR EMMANUELLE GRIL, JOURNALISTE

Technoparc Montréal est un parc scientifique résolument à l’avantgarde. Survol de ses plus récentes activités et des perspectives d’avenir qui se profilent à l’horizon.

«

Plusieurs bonnes nouvelles ont marqué les 12 derniers mois », se réjouit le présidentdirecteur général de Technoparc Montréal, Mario Monette. Ainsi, le siège social nordaméricain de la biotech coréenne Green Cross Biotherapeutics et son usine y ont ouvert leurs portes. « L’entreprise a développé un procédé unique de production de plasma. Ses installations chez nous vont lui permettre de desservir les marchés canadien et américain », souligne M. Monette. Autre nouvelle venue : ABB, qui installe son siège social canadien, son centre d’excellence en e-mobilité et qui consolide ses six adresses montréalaises dans les locaux qu’elle a fait construire sur les terrains du parc scientifique. Le nouveau centre de données de Vidéotron, 4Degrés, y a aussi démarré ses activités.

MARIO MONETTE Président-directeur général Technoparc Montréal

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INSTITUT NÉOMED

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BELDEN

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NOVOTEL

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1. Institut Néomed

3. Exfo

5. 7140 Albert-Einstein

2. Zone de brainstorming Centre d'affaires

4. Belden

6. Novotel

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7. ABB


« Les locataires ont accès à une foule de services : réceptionniste, courrier, Internet, télécopie, impression, salle de conférence avec système de vidéoconférence, cuisine, salle de brainstorming, lieu de rencontre informelle, et bien plus. » – Carl Baillargeon

CARL BAILLARGEON Directeur Communications et marketing Technoparc Montréal

À terme, ces trois compagnies représenteront un ajout d’environ un millier d’emplois, et elles portent à 100 le nombre d’entreprises présentes sur le site, mentionne le directeur des communications et du marketing du parc scientifique, Carl Baillargeon. CHEF DE FILE Technoparc Montréal se positionne comme un chef de file dans plusieurs secteurs de pointe, dont l’aéronautique, les sciences de la vie, les technologies de l’information et des communications, les technologies propres et les nanotechnologies. En plus des trois entreprises nouvellement installées en 2016, on y trouve plusieurs gros joueurs comme Bombardier, Genetec, Ciena, Amdocs, Bristol-Myers Squibb et Belden. Dans le domaine biopharmaceutique, l’Institut Néomed agit également comme une véritable pépinière où une vingtaine de « jeunes pousses » se développent. Le parc technologique propose deux centres d’affaires, l’un situé au 7140, rue AlbertEinstein, et l’autre au 2300, boulevard Alfred-Nobel. Deux adresses qui offrent un environnement propice et répondent aux besoins des startups en croissance, notamment des aires de travail modulables et de coworking. « Les locataires ont accès à une foule de services : réceptionniste, courrier, Internet, télécopie, impression, salle de conférence avec système de vidéoconférence, cuisine, salle de brainstorming, lieu de rencontre informelle, et bien plus », énumère M. Baillargeon. En plus d’offrir les infrastructures haut de gamme d’un parc scientifique, le Technoparc est également l’un des rares au Canada à être alimenté par deux sources d’électricité distinctes, ce qui rend les pannes pratiquement impossibles. De plus, tous les raccords électriques, les réseaux et la fibre optique sont souterrains. L’ARRIVÉE DU REM TRÈS ATTENDUE Mais il y a plus, car un projet suscite particulièrement l’enthousiasme à Technoparc Montréal et pourrait entraîner son lot de changements positifs : l’arrivée du nouveau train électrique léger (réseau électrique métropolitain – REM). « La gare du Technoparc est attendue dans un proche avenir. Nous planchons sur la question dès maintenant, car nous ne voulons pas manquer le train ! », s’exclame M. Monette.

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Cet arrêt serait le tout premier après celui de l’Aéroport inter­ national Pierre-Elliott-Trudeau – et inversement, l’arrêt situé juste avant celui de l’aérogare –, ce qui constitue une belle carte de visite pour le Technoparc. « On réfléchit à toutes les opportunités que cela pourrait constituer. Nous pourrions devenir un point de transport intermodal important. On pense aussi à un concept de transit-oriented development (TOD) ; il est également question de proposer une large gamme de services commerciaux, voire des logements locatifs, afin d’accroître la densification du site. Nous visons les 10 000 travailleurs pour 2021, et le concept du Work, Live & Play est à l’ordre du jour », mentionne M. Monette.

« Un sondage a révélé que 59 % des employés du Technoparc seraient prêts à utiliser le train électrique quatre jours par semaine. Il faut savoir que 64 % d’entre eux vivent à Montréal (dans les arrondissements Saint-Laurent, Côte-des-Neiges – Notre-Dame-deGrâce) et dans l’ouest de l’île; ils bénéficieraient donc directement de cette nouvelle accessibilité », indique Carl Baillargeon. L’AVENIR EST VERT En plus d’être un chef de file technologique, Technoparc Montréal aspire aussi à devenir l’un des parcs les plus verts du Canada. « On trouve des sentiers et des pistes cyclables sur notre site où plus de 40 % d’espaces verts ont été préservés. Nous allons aussi bientôt céder une partie de nos terrains pour constituer le futur Parc nature des Sources, qui deviendra le 23e grand parc de Montréal », fait valoir Mario Monette. L’Éco-Campus Hubert Reeves, un site distinct développé dans le respect de l’environnement et selon les principes de développe­ ment durable, exprime aussi des valeurs chères à Technoparc Montréal. « Plusieurs études et consultations ont été réalisées en matière de protection du territoire, de la flore et de la faune, notamment en ce qui concerne la nidification des oiseaux », remarque Carl Baillargeon. Établi sur la pointe sud du site, à proximité d’une zone protégée, l’Éco-Campus compte accueillir des compagnies soucieuses de l’environnement, œuvrant dans les technologies propres et spécialisées en recherche et développement. Une première entreprise devrait d’ailleurs bientôt y annoncer son installation. Les employés qui travailleront dans cette zone seront choyés, puisqu’ils pourront évoluer dans un écoterritoire. À terme, des sentiers de jogging, de marche et de vélos seront également aménagés. BIEN PLUS QU’UN LIEU DE TRAVAIL Travailler au Technoparc Montréal ne se résume pas à se rendre au bureau le matin pour en repartir le soir, puisqu’on a voulu en faire un lieu d’appartenance, une sorte de petite communauté. Ainsi, une page Facebook, un compte Twitter et LinkedIn, ainsi qu’un profil Instagram permettent de connaître l’ensemble des activités 18

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Le REM sera aussi une très bonne nouvelle pour les 6 000 personnes qui travaillent actuellement sur le site et dont 76 % utilisent leur automobile en hiver pour se rendre au bureau. ÉCO-CAMPUS HUBERT REEVES VU DU CIEL

proposées sur place, et elles sont de plus en plus nombreuses ! Des événements sont organisés régulièrement comme la Vélo-Fête, en collaboration avec Moba et Vélo Québec. Des liens ont aussi été tissés avec l’Association des véhicules électriques du Québec (AVEQ), pour faire connaître ce mode de transport et proposer des essais routiers. D’ailleurs, des bornes de recharge électriques sont installées dans les stationnements, et les personnes qui effectuent du covoiturage y trouvent des places réservées. Technoparc Montréal lorgne aussi du côté de Téo Taxi, souhaitant en faire une zone de recharge pour ces taxis verts. Les potagers communautaires mis à la disposition des employés remportent aussi un vif succès, de même que les camions de cuisine de rue présents régulièrement sur le site à la belle saison. Les Fermes Lufa en ont fait un point de livraison hebdomadaire

RÉPARTITION DE L’EMPLOI PAR SECTEUR AÉRONAUTIQUE :

46,8 %

TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION 30,7 % ET DES COMMUNICATIONS : SCIENCES DE LA VIE :

15,6 %

SERVICES AUX ENTREPRISES :

2,7 %

TECHNOLOGIES DIVERSES :

2,2 %

SERVICES AUX TRAVAILLEURS :

1,9 %


de leurs paniers de légumes frais. Plusieurs bistros et cafétérias d’entreprises sont également ouverts à tous les employés du Technoparc et proposent même la livraison. Quant aux entreprises qui viennent s’installer sur son site, Technoparc Montréal leur réserve un bel accueil, favorisant leur implantation et leur intégration, tout en les aidant à se faire connaître auprès de sa communauté d’affaires. Des activités de réseautage sont mises sur pied à intervalles réguliers, de même que sont offerts des séminaires et des formations gratuites sur différents sujets d’intérêt. Proactif et ouvert sur le monde, Technoparc Montréal reçoit également des délégations issues de différents pays – Chine, Russie, France, États-Unis, Iran, Tunisie, etc. –, cherchant à attirer les entreprises étrangères. Pas de doute, le parc technologique a résolument le vent dans les voiles !

TECHNOPARC MONTRÉAL EN CHIFFRES* SUPERFICIE TOTALE DU SITE : 20,2 millions de pieds carrés SUPERFICIE DES ZONES DE PROTECTION ET DES PARCS : 2,7 millions de pieds carrés SUPERFICIE DES RUES : 2,2 millions de pieds carrés SUPERFICIE DES TERRAINS DÉVELOPPÉS : 8,2 millions de pieds carrés SUPERFICIE DES TERRAINS À DÉVELOPPER : 7,9 millions de pieds carrés NOMBRE DE BÂTIMENTS CONSTRUITS : 32 SUPERFICIE DES BÂTIMENTS CONSTRUITS : 2,7 millions de pieds carrés VALEUR AU RÔLE D’ÉVALUATION MUNICIPALE (2015) : 328 M$ NOMBRE D’ENTREPRISES : 98 NOMBRE D’EMPLOYÉS : 6 000 NOMBRE D’EMPLOYÉS VISÉ D’ICI 2021 : 10 000

DES SOLUTIONS TAILLÉES SUR MESURE Depuis près de 20 ans, BUSAC poursuit le même objectif; offrir des services de qualité adaptés à la personnalité de ses clients quel que soit leur secteur d’activité. Qu’il s’agisse de besoins locatifs classiques ou répondant aux entreprises à vocation technologique, nous savons nous réinventer pour proposer des solutions taillées sur mesure pour votre entreprise.

ISABELLA LONGONI Coordonnatrice des baux et location 514 284.0014 location@busac.com BUSAC.COM

*Données en date du 31 décembre 2016

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Technoparc a 30 ans


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