COMMERCE DE DÉTAIL - Immobilier commercial volume 10 - numéro 4

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COMMERCE DE DÉTAIL

S'ADAPTER POUR SURVIVRE

Léopold Turgeon

Nous entendons parfois des personnes annonçant la mort imminente du commerce de détail. Une mort anticipée qui refait inévitablement surface chaque fois que les médias évoquent la fermeture d’un commerce. Nous en avons récemment été les témoins privilégiés. Désolé de vous détromper, mais le commerce de détail ne se meurt pas, il est seulement en transformation. Réflexion sur un secteur en pleine mutation.

Expert invité

Président-directeur général du Conseil québécois du commerce de détail (CQCD), Léopold Turgeon est un conférencier aguerri et le spécialiste reconnu du secteur du commerce de détail au Québec. Sa motivation : aider les détaillants du Québec à trouver de nouvelles façons de se démarquer dans un secteur-clé de l’économie qui évolue à toute vitesse. Constamment en « mode solution », Léopold Turgeon est un commentateur fréquemment invité dans les médias afin de défendre les dossiers qui comptent pour les détaillants.

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Les dernières statistiques sont formelles : le consommateur québécois est assurément au rendez-vous, et nous en avons pour preuve la hausse de 5,4 % des ventes au cours des quatre premiers mois de 2017 par rapport à la même période l’an dernier. Essentiellement, différents facteurs concourent à cet état de choses : tout d’abord, la valeur du dollar canadien en regard de la devise américaine. Les Québécois choisissent de voyager davantage au Québec, et le taux de change favorise la venue des Américains chez nous. Ajoutons que le prix de l’essence contribue également, selon ses fluctuations, à laisser plus d’argent dans les poches du consommateur. Tous ces facteurs favorisent le commerce de détail. Ne perdons pas de vue, aussi, que le consommateur aime encore toucher les produits qu’il achète, les voir, les sentir et discuter avec un vendeur. Si les performances de ventes sont meilleures, nous sommes donc loin du prétendu respirateur artificiel trop facilement brandi par les médias, de cette mort que l’on annonce trop facilement.

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Pourquoi alors y a-t-il une telle disparité entre la réalité et les perceptions ? La réponse est double : le commerce de détail se porte bien, mais son environnement d’affaires demeure tout de même très fragile. Au deuxième chef, ce secteur est en pleine transformation, ce qui peut altérer notre perception de la réalité. PARLONS DE DARWIN Le commerce de détail se transforme. Nous en sommes tous témoins. Mais prenons un instant pour observer ce qui se passe. D’un côté, des détaillants ferment leurs portes tandis que d’autres ouvrent de nouveaux points de vente ou encore lorgnent de nouveaux marchés pour favoriser leur expansion. Il ne s’agit pas d’un simple jeu de l’un qui ferme et de l’autre qui ouvre. C’est beaucoup plus nuancé. La situation actuelle ressemble à s’y méprendre à ce qu’avait soutenu Charles Darwin relative­ ment à l’évolution des espèces animales : seuls les sujets les plus aptes à s’adapter pourront survivre. Et ceux qui parviennent à subsister vont


présenter des caractéristiques favorables qui feront progresser toute l’espèce. Nous pourrions dire exactement la même chose du secteur du commerce de détail. Devant ce nouveau consommateur branché, infidèle et fort bien informé, le détaillant qui ne saura s’adapter éprouvera de la difficulté à survivre. Nous assistons donc à une trans­ formation en profondeur du commerce de détail, car c’est maintenant le consommateur qui dicte les règles, qui possède un pouvoir résolument déterminant. Il n’y a donc pas de surprise à ce que certains commerces ferment leur porte. Ils n’auront pas su lire à temps les changements et s’adapter en conséquence. Voilà une leçon à retenir. Que vous soyez un détaillant, un fournisseur de service ou encore un promo­ teur immobilier, le défi reste essentielle­ment le même : cibler et connaître votre client, en comprendre l’essence et savoir déterminer où il en est rendu dans ses expériences d’acheteur. Il est tout à fait possible que votre client soit une boutique qui loue un local dans votre centre commercial et dont, sans qu’il y paraisse trop, 40 % du chiffre d’affaires se réalise maintenant en ligne. Ce client ne serait-il pas rendu à un point de bascule qui le conduira à quitter son local pour un espace de type « entrepôt » ? Il ne faut pas voir le commerce comme un simple locataire, mais comme un partenaire à part entière qui contribue lui aussi à faire déplacer les gens vers le centre commercial.

Donc, contrairement à une certaine per­ ception, le commerce de détail n’est pas en voie de mourir. Il vit une mutation. Une transformation qui, certes, provoquera des fermetures dans son sillage, mais qui, ce faisant, redéfinira de nouveaux modèles, de nouvelles façons de faire. La question reste maintenant à savoir de quel côté vous vous situerez.

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