printemps 2015
Plus la Tribune des maires et mairesses
La vitalité régionale : une source d’enrichissement pour le Québec Développement énergétique, nordique et maritime
Des investissements prometteurs Préserver et favoriser la vitalité des régions Villes intelligentes
Les régions emboîtent le pas
PP 41614528
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sommaire : : printemps 2015
5 Mot de la rédaction
L a vitalité régionale : une source d’enrichissement pour le Québec Développement énergétique, nordique et maritime Des investissements prometteurs en ville comme en région Par Suzanne Gagné
8 Des projets et de l’énergie à revendre !
Par Charles Allain
39 Sherbrooke Une ville qui se démarque par son intelligence
12 Plan Nord : c’est parti !
40 Repentigny Pour ses installations sportives, Repentigny se distingue au-delà de ses frontières
13 Redorer le blason du Saint-Laurent par la stratégie maritime
43 Candiac Une ville résolument verte
15 Entrevue De la parole aux actes Par Nathalie Savaria
44 Longueuil Le pôle économique de la Rive-Sud
Préserver et favoriser la vitalité des régions Par Emmanuelle Gril
19 Régions et grands centres urbains : une complémentarité naturelle 21 Étude de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante Des municipalités qui se distinguent par leur entrepreneuriat 24 Trois villes modèles 33 Villes intelligentes Les régions emboîtent le pas Par Johanne Landry
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Tribune des Maires et mairesses
villes d’avenir : : printemps 2015
45 Val-d’Or Une ville jeune et un important carrefour de services 46 Laval Une ville entièrement repensée 47 Sorel-Tracy Porte d’entrée sur la diversité de la biosphère du lac Saint-Pierre 48 Alma La ville de l’hospitalité
MOT DE LA RÉDACTION
Le magazine Villes d’avenir est publié par JBC Média inc. 2120, avenue Victoria, bureau 140 Longueuil (Greenfield Park) QC J4V 1M9 Téléphone : 450 670-7770 Sans frais : 1 866 446-3185 Télécopieur : 450 670-7771
L’indispensable vitalité régionale
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www.jbcmedia.ca Président et éditeur Jacques Boisvert Rédactrice en chef et éditrice déléguée Nathalie Savaria ÉQUIPE DE RÉDACTION Charles Allain, Suzanne Gagné, Emmanuelle Gril, Johanne Landry et Nathalie Savaria révision et correction d’épreuves Christine Barozzi, Catherine Faucher et Anne-Marie Trudel direction artistique Carole Bordeleau publicité Montréal Maude Lafleur Edith Lajoie Souk Vongphakdy Québec Madeleine Blain Responsable de la capitale nationale et des régions
418 317-0669 ADMINISTRATION Catherine Faucher, adjointe au président et directrice des opérations PhotoGRAPHES Denis Bernier et Alain Lambert photo en page couverture © Shutterstock par Stasique envoi de poste — publications Convention no PP 41614528 adresse de retour 2120, avenue Victoria, bureau 140 Longueuil (Greenfield Park) QC J4V 1M9 abonnements www.jbcmedia.ca Dépôts légaux — Bibliothèque et Archives Canada et Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2009. Toute demande de reproduction doit être adressée par écrit à l’éditeur. Si elle est acceptée, elle doit indiquer clairement la source de la façon suivante : Tiré du magazine Villes d’avenir. Le nom de l’auteur ou du photographe doit également apparaître.
Les régions font parler d’elles en ce moment. Alors que des voix s’élèvent pour dénoncer l’abolition des centres locaux de développement et des conférences régionales des élus, le gouvernement libéral met en branle le Plan Nord, nouvelle mouture, qui s’arrime à sa stratégie maritime. Cette édition printanière de Villes d’avenir souligne l’apport indispensable des régions dans le développement de l’économie québécoise. Et les régions ont de l’énergie à revendre, comme en témoigne notre survol des grands projets en cours et des ressources énergétiques qu’elles recèlent. Il en ressort une complémentarité évidente entre les régions et les zones urbaines. D’une part, le Plan Nord exigera le transport de personnes et d’équipements au nord du 49e parallèle, d’où le lancement opportun de la stratégie maritime du gouvernement. Ensemble, ces deux grands projets permettront de créer des milliers d’emplois en ville comme en région. D’autre part, l’exploitation des ressources naturelles engendre des retombées à l’extérieur des régions, car « les sièges sociaux de ces entreprises s’installent dans les grandes villes et créent de l’emploi », indique l’économiste Mario Lefebvre. Afin d’observer de plus près la vitalité économique des régions, nous nous sommes également intéressés à l’esprit d’entreprise. Chaque année depuis sept ans, la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante publie une étude qui évalue les caractéristiques et les qualités entrepreneuriales des principales villes canadiennes, à partir d’un vaste éventail de données, puis elle dresse un classement. Sur les 121 villes y apparaissant, plusieurs municipalités québécoises situées en région font bonne figure. Par ailleurs, si Montréal et Québec ont adopté une stratégie numérique basée sur le concept de la ville intelligente, des municipalités en région ont fait de même. En plus de mettre la technologie au service de ses citoyens, la ville intelligente constitue une valeur ajoutée pour le développement des affaires. Encore cette année, la tribune des maires et mairesses témoigne de la vitalité des municipalités, qu’elles soient situées en région ou en zone urbaine. D’Alma à Repentigny, en passant par Laval et Val-d’Or, les élus déploient des efforts afin de faire valoir les atouts de leur municipalité auprès des gens d’affaires et d’une main-d’œuvre jeune et dynamique. Pour conclure, j’aimerais citer la présidente de l’Union des municipalités du Québec, Suzanne Roy : « Pour pouvoir occuper un territoire, il faut qu’il y ait des activités économiques, des emplois et des services aux citoyens. » C’est cette notion de globalité qu’il faut retenir pour le développement socioéconomique du Québec. Bonne lecture !
Nathalie Savaria
Rédactrice en chef et éditrice déléguée villes d’avenir : : printemps 2015
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La vitalité régionale :
ville de kingsey Falls
une source d’enrichissement pour le Québec
Les régions comportent des richesses et des particularités qui témoignent de leur vitalité. Nous vous présentons d’abord un dossier dans lequel de grands projets et des ressources énergétiques font l’objet d’investissements prometteurs. En région, des villes se distinguent par leur climat entrepreneurial propice aux affaires, alors que d’autres ont adopté le concept de la ville intelligente. De concert avec les zones urbaines, les régions s’avèrent en définitive essentielles au développement économique du Québec.
kingsey falls
ville de Windsor
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développement énergétique, nordique et maritime Des investissements prometteurs en ville comme en région Le Québec n’est pas à court de projets ces temps-ci : outre le Plan Nord et la Stratégie maritime, qui créeront des milliers d’emplois en ville comme en région, plusieurs villes et municipalités utilisent aussi les talents de leurs équipes pour mettre sur pied des projets souvent novateurs en matière d’énergie. Allons-y voir ! Par suzanne gagné, journaliste
Les décideurs auront de quoi se mettre sous la dent en élaborant la nouvelle stratégie énergétique 2016-2025, prévue pour l’automne. En effet, la province complète de plus en plus son offre hydroélectrique par de nouvelles façons de créer de l’énergie.
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Ici, la ressource est aisément disponible, et les coûts demeurent bas. On estime même que le potentiel hydroélectrique inexploité au Québec atteindrait 45 000 MW, ce qui a contribué aux plus récents grands projets d’Hydro-Québec, soit les centrales Eastmain-1-A-Sarcelle-Rupert, déjà en activité, et de la Romaine, dont la construction par phases s’échelonnera jusqu’en 2020. « Ce sont d’énormes chantiers, estime Pierre-Olivier Pineau, titulaire, chaire de gestion du secteur de l’énergie à HEC Montréal. Toutefois, les coûts de construction sont relativement élevés, et les prix du marché ne sont pas au rendez-vous pour que ces projets soient rentables aujourd’hui, mais il y a de très bonnes chances pour qu’ils le deviennent à plus long terme. »
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villes d’avenir : : printemps 2015
HEC Montréal
abord, il y a belle lurette que le Québec a appris à harnacher la puissance hydroélectrique pour favoriser son développement industriel et économique. Ainsi, en 2013, la province disposait d’une capacité totale de production d’électricité de 43 731 mégawatts (MW), principalement hydroélectrique (mais également éolienne à raison de 5,5 % et par cogénération à la biomasse dans une proportion de 0,6 %).
Pierre-Olivier Pineau Titulaire Chaire de gestion du secteur de l’énergie HEC Montréal
ENERCON Canada Inc.
des projets et de l’énergie à revendre!
« La mine Raglan a installé une éolienne à la fin de 2014. Non seulement ce type d’énergie coûte moins cher que le diesel qui alimente les génératrices là-bas, mais elle réduit aussi l’empreinte environnementale de façon importante. » – Jean-Frédérick Legendre
En effet, selon lui, malgré le besoin criant d’énergie en Ontario et chez nos voisins du Sud, l’hydroélectricité québécoise n’est pas encore entièrement reconnue à sa pleine valeur dans les marchés à l’exportation : « Malheureusement, soutient M. Pineau, contrairement à l’énergie éolienne ou solaire qui bénéficie de mécanismes de soutien, on ne reconnaît pas la grande hydroélectricité comme une énergie renouvelable et l’on ne la rémunère donc pas comme telle. Il reste donc du chemin à parcourir pour la faire accepter. Par contre, devant les contraintes d’émission de gaz à effet de serre et la difficulté qu’éprouvent les Américains à faire accepter leurs projets localement, j’ai bon espoir que des projets québécois trouvent leur place de manière rentable sur les marchés extérieurs. Cela demeure une question éminemment politique et réglementaire. » Dans le vent Nos voisins ne sont d’ailleurs pas les seuls à lorgner du côté des « nouvelles énergies ». Par exemple, depuis 1998, le Québec a tiré parti de ses grands espaces pour installer 36 parcs totalisant 1 597 éoliennes, notamment en Gaspésie, dans le Bas-Saint-Laurent, au Saguenay–Lac-Saint-Jean, en Montérégie, dans la région de la Capitale nationale, du Centre-du-Québec et de Chaudière-Appalaches. En fait, le Québec se situe au deuxième rang parmi les provinces canadiennes en matière de puissance énergétique éolienne, avec 2 859 MW. D’ici trois ans, la puissance totale devrait atteindre 4 000 MW. Quelque 5 000 emplois à temps plein dépendent de l’industrie éolienne au Québec. « On parle aussi d’investissements de 10 G$ depuis 2005 et de 24 M$ versés annuellement aux propriétaires terriens et aux municipalités », indique Jean-Frédérick Legendre, directeur, Québec, Association canadienne de l’énergie éolienne. Bien que le Québec s’inspire beaucoup des technologies utilisées en Europe, où l’on a une longueur d’avance, la province a développé ses propres champs d’expertise, notamment sur l’exploitation des éoliennes en milieu nordique et en climat froid, ainsi que dans les réseaux autonomes. « Par exemple, la mine Raglan a installé une éolienne à la fin de 2014, explique M. Legendre. Non seulement ce type d’énergie coûte moins cher que le diesel qui alimente les génératrices là-bas, mais elle réduit aussi l’empreinte environnementale de façon importante. »
Jean-Frédérick Legendre Directeur, Québec Association canadienne de l’énergie éolienne
Un rayon de soleil Les technologies solaires constituent également un sujet d’intérêt dans la province. Selon Benoît Perron, président, Énergie Solaire Québec, la recherche sur les énergies solaires et les projets qui en découlent ont connu un boom au cours des dernières années. « On n’a qu’à penser à Solar-O-Matic, qui a installé 100 panneaux solaires thermiques sur la centrale au gaz et à l’énergie solaire CCUM à Montréal, qui fournit de la vapeur et du froid à une vingtaine de bâtiments du centre-ville, relate-t-il. Il y a aussi la centrale solaire des frères Lemaire, à Kingsey Falls, qui utilise un concept inédit de concentrateurs solaires paraboliques qui bougent avec le soleil afin de préchauffer une huile pour le traitement de la pâte à papier. Ce type de concentrateurs d’avant-garde, produit par la firme Rackam, est aussi utilisé à la Laiterie Chagnon, en Estrie. La centrale solaire thermique du pavillon universitaire Alouette de l’Université du Québec à Chicoutimi, sur le campus du Cégep de Sept-Îles, aussi conçue par Rackam, est en activité depuis l’automne 2014. » Selon lui, la volonté politique est le nerf de la guerre dans le développement des technologies solaires. Des incitatifs financiers pourraient notamment encourager cette technologie. Malgré tout, une soixantaine de Québécois se seraient prévalus du programme d’autoproduction et de mesurage net d’Hydro-Québec depuis 2006. Pierre-Olivier Pineau, de son côté, estime que le faible coût de l’électricité pose un véritable handicap au développement de l’énergie solaire au Québec. « Les coûts de ces technologies ont beau diminuer, nous sommes encore loin de la parité, soutient-il. Même dans des États comme la Californie, l’énergie solaire bénéficie de subventions. Si le Québec décidait de vendre son hydroélectricité à sa juste valeur, les prix augmenteraient, ce qui pourrait favoriser l’émergence de producteurs d’énergie solaire. » villes d’avenir : : printemps 2015
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nicole Knox, RnCan
« Les résidus étaient souvent employés dans l’industrie des pâtes et papiers, mais avec le déclin de ce marché au Québec, l’industrie forestière doit trouver des solutions de rechange pour continuer d’exploiter ses scieries en se servant de tous les sousproduits des opérations. » – Jean-François Levasseur
Gilles Potvin Maire de Saint-Félicien
Jean-François Levasseur Chef de programme, Investissements dans la transformation de l’industrie forestière Ressources naturelles Canada
La forêt se transforme Par ailleurs, le Québec tire profit de ses ressources forestières pour produire de la bioénergie. Jean-François Levasseur, gestionnaire principal du programme des Investissements dans la transformation de l’industrie forestière (ITIF) de Ressources naturelles Canada, cite notamment un projet de chaufferie centrale à petite échelle dans la région de Chibougamau, où la production fonctionne à la biomasse. Il mentionne également une usine pilote de torréfaction de la biomasse forestière résiduelle par la firme Airex Énergie. « L’entreprise compte en faire du biocharbon, qui peut être employé notamment comme un agent de dépollution, mais qui possède aussi presque toutes les propriétés du charbon traditionnel. Il pourrait donc être utilisé à des fins de production
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villes d’avenir : : printemps 2015
Ville de SAINt-Félicien
Développement énergétique, nordique et maritime
électrique un peu partout sur la planète. Il y a aussi le nouveau procédé de pyrolyse auquel ont recours, entre autres, les firmes Enerkem et Ensyn pour transformer les résidus du bois en biocarburants. » Selon M. Levasseur, l’industrie forestière se trouve à la croisée des chemins. « Auparavant, dit-il, les résidus étaient souvent employés dans l’industrie des pâtes et papiers, mais avec le déclin de ce marché au Québec, l’industrie forestière doit trouver des solutions de rechange pour continuer d’exploiter ses scieries en se servant de tous les sous-produits des opérations. » Gilles Potvin, maire de Saint-Félicien, au Lac-Saint-Jean, estime pour sa part que l’industrie doit redoubler d’efforts en raison
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entreprendre démarquer investir
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BRIGITTE MASSÉ
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réal brodeur
Claude Corbeil Maire de Saint-Hyacinthe
LE CENTRE DE VALORISATION DES MATIÈRES ORGANIQUES DE SAINT-HYACINTHE
des nouvelles exigences de la population, du marché et du gouvernement. Résultat ? L’innovation, encore une fois, que ce soit dans la façon de faire les récoltes ou les coupes, d’adapter les équipements ou même, comme dans le cas de Saint-Félicien, de produire 75 MW d’électricité à partir de la biomasse, un incontournable pour M. Potvin, qui présidait en 2011 le Groupe de travail Les milieux ruraux comme producteurs d’énergie. Le maire est d’ailleurs aussi très fier de son projet de récupération de la chaleur des usines de papier, des alumineries et des bouilloires de scieries, qui servira notamment à alimenter les Serres Toundra, à Saint-Félicien, un projet de 35 hectares de production sous serre qui devrait créer 400 emplois. « C’est un beau créneau d’espoir en cette période difficile, se réjouit-il. Ce projet est porteur d’une nouvelle motivation régionale. » De précieux déchets La transformation des déchets en biogaz (méthane) permet également de produire de l’énergie verte. Ainsi, en 2003, la Régie intermunicipale Argenteuil Deux-Montagnes (RIADM) recevait du ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques l’autorisation d’enfouir 12,4 millions de mètres cubes de matières résiduelles au lieu d’enfouissement technique de Lachute, et, en 2005, le Ministère autorisait l’implantation d’une centrale de cogénération électrique à Lydia Énergie inc. Ainsi, il permettait à cette dernière de valoriser les biogaz afin de produire un maximum de 10 MW d’électricité par année au moyen d’une entente avec Hydro-Québec. Pour la
RIADM, propriétaire du lieu d’enfouissement, cela représente des redevances d’environ 30 000 $ par mois. De son côté, la Ville de Saint-Hyacinthe profite de son statut de capitale de l’industrie agroalimentaire pour valoriser les déchets organiques dans un vaste projet de biométhanisation. En 2009, une première phase menait à la mise sur pied d’une station d’épuration, suivie en 2014 de la mise en fonction d’un centre de valorisation des matières organiques, qui reçoit le contenu des bacs bruns des citoyens de 23 municipalités et les résidus organiques d’entreprises agroalimentaires de la région. « L’an dernier, nous avons converti sept véhicules municipaux au gaz naturel et construit notre propre station de ravitaillement, explique le maire Claude Corbeil. Nous avons également utilisé ce gaz pour chauffer les bâtiments municipaux. Nous sommes la première ville au Québec et l’une des premières en Amérique du Nord à produire du biogaz à partir de matières organiques et à l’utiliser pour alimenter nos véhicules, ainsi que chauffer et climatiser nos bâtiments. » La troisième phase du projet devrait être terminée en 2017. « À terme, environ 40 véhicules supplémentaires pourront être convertis au gaz naturel, et nos installations seront aussi connectées au réseau de Gaz Métro, à qui nous vendrons nos surplus de 13 millions de mètres cubes par année que nous obtiendrons à maturité. Ce sont d’autres revenus pour la Ville. En quelques années, nous prévoyons autofinancer nos coûts d’installation », conclut M. Corbeil.
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Développement énergétique, nordique et maritime
Plan Nord : c’est parti !
Voilà donc qu’une nouvelle mouture du Plan était annoncée en avril dernier. « La base du Plan Nord n’a pas changé : mettre en valeur les ressources naturelles, énergétiques, sociales, culturelles et touristiques du territoire du Nord québécois, au profit des communautés qui y vivent et de l’ensemble des Québécois », précise Robert Sauvé présidentdirecteur général, Société du Plan Nord. L’équipe a pourtant rajusté son tir : les investissements prévus sont maintenant de 50 G$ d’ici 2035. On parle aussi de la création de 10 000 emplois dans les projets de construction et de 9 730 emplois pour l’exploitation de ces projets. Le gouvernement s’est également engagé à faire en sorte que 50 % du territoire soit consacré à des fins autres qu’industrielles, soit 20 % en aires protégées et 30 % qui restent à définir. La machine roule rondement, cette fois-ci : la Société du Plan Nord est entrée en fonction le 1er avril dernier, et l’équipe a du pain sur la planche. C’est que le Plan se révèle ambitieux et les intervenants, fort nombreux. À titre d’exemple, pas moins de 14 ministères sont impliqués, de même que de nombreux intervenants des 63 communautés du territoire du Plan Nord, quatre nations autochtones (Cri, Naskapi, Inuit et Innu), ainsi que les partenaires des secteurs économique, social et environnemental. 12
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Et il y a déjà du concret : en avril, le gouvernement annonçait notamment la mise en place d’une aire protégée de 4 600 km2 au Nunavik. Dans le domaine social, on prévoit entre autres la mise en place de 90 logements (dont 70 seraient des habitations à loyer modique) au Nunavik, ainsi que 800 places de garderie à contribution modique sur la Côte-Nord et au Nord-du-Québec d’ici 2021, sans compter quelque 100 M$ pour la formation des Autochtones. On a aussi annoncé la création de l’Institut nordique du Québec, pour favoriser la connaissance et la recherche sur le territoire du Plan Nord. « Dans le domaine économique, la mine Stornoway est en train de se construire, ajoute M. Sauvé. C’est un investissement d’un milliard de dollars, qui créera environ 425 emplois en usine et quelque 740 emplois indirects. On parle aussi de la mine d’or Éléonore de la compagnie Goldcorp, qui devrait produire 600 000 onces d’or par année et créer 900 emplois directs. La mine Raglan continue aussi d’évoluer au Nunavik, et nous avons 17 autres projets de mines en phase de mise en valeur. » De plus, le Fonds du Plan Nord, destiné à soutenir les interventions prioritaires sur le terrain et les initiatives du milieu, totalisera 425 M$ sur cinq ans, excluant l’apport des ministères.
Jean-François Gravel, Société du Plan Nord
dreamstime par Anouk Stricher
Le Plan Nord n’est pas nouveau au Québec. Proposé en 2008 et lancé en 2011 par le gouvernement Charest, il prévoyait des investissements publics et privés totalisant 80 G$ sur 25 ans. Salué par les uns, dénoncé par les autres, le Plan Nord est finalement tombé dans un silence relatif résultant surtout d’un ralentissement du marché minier. L’élection de l’équipe Couillard en 2014 a toutefois ramené la relance du Plan Nord à l’avant-plan des priorités gouvernementales.
Robert sauvé Président-directeur général Société du Plan Nord
Caractéristique unique, dans toutes les phases du déploiement du Plan Nord, il est prévu que les communautés du territoire travailleront de concert avec la Société du Plan Nord pour leur propre développement à long terme. « Qu’il s’agisse des communautés autochtones ou non autochtones, dit M. Sauvé, nous comptons les accompagner dans leur développement d’ici 2035. Déjà, des communautés comme celles de Sept-Îles et de Chibougamau ont conçu des plans de développement industriel ou résidentiel, de sorte qu’elles seront prêtes à accueillir les travailleurs lorsque les projets démarreront. Les communautés autochtones sont aussi en train de préparer leur avenir, quoique plus globalement. C’est très porteur : c’est le milieu local qui se prend en main ! »
Redorer le blason du Saint-Laurent par la stratégie maritime L’envergure des projets présentés dans le Plan Nord nécessite le transport d’une foule de personnes et d’équipements au nord du 49e parallèle. Pas étonnant que le gouvernement provincial ait lancé sa stratégie maritime à peu près au même moment !
Rappelons que cette stratégie vise à mettre en valeur le transport fluvial, le tourisme et les ressources marines de la voie maritime du Saint-Laurent et de l’ensemble de la zone côtière. On estime qu’elle créera près de 30 000 emplois d’ici 2030, et qu’elle nécessitera des investissements gouvernementaux de l’ordre de 1,5 G$.
l’une des clés de notre développement, dit Mme Doyle. Les fonds accordés dans le cadre de la stratégie maritime nous aideront notamment à effectuer des travaux d’infrastructure pour permettre d’ajouter plusieurs utilisateurs à notre quai et de faire le transbordement de marchandises. »
« Les priorités sont de favoriser le transport par le fleuve, qui peut notamment contribuer à diminuer les gaz à effet de serre, et à assurer une fluidité sur la route 138 qui, comme plusieurs autres routes du Québec, a été négligée et est parfois dangereuse, déclare Violaine Doyle, mairesse de Port-Cartier. Nous sommes dans l’urgence d’utiliser la première route de transport et de commerce du Québec : le fleuve SaintLaurent. »
La nouvelle a également été fort bien accueillie du côté de Salaberry-de-Valleyfield, où le maire compte aussi sur le port pour appuyer le développement de la ville. Déjà, 25 % des activités des installations portuaires sont liées à celles de l’approvisionnement du Grand Nord québécois. « Les investissements gouvernementaux nous permettront d’assurer le développement de nos installations, commente le maire Denis Lapointe. Nous prévoyons une expansion importante du commerce lié aux activités portuaires au cours des cinq prochaines années. Nous sentons déjà la pression, qui crée le besoin de construire un huitième quai de service afin de pouvoir manipuler la marchandise, l’entreposer et la transférer. »
La municipalité de Port-Cartier et celle de Salaberry-de-Valleyfield sont les seules à posséder leurs propres infrastructures portuaires municipales, les autres étant de compétence fédérale. « Notre port est
Pierre Langevin, photographe
valport Maritimes services
port de Salaberry-de-Valleyfield
DENIS LAPOINTE Maire de Salaberry-de-Valleyfield
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entrevue
De la parole aux actes! Par NATHALIE SAVARIA
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ville de Sainte-Julie
L’année 2015 s’annonce déterminante pour l’avenir des municipalités québécoises. Reconnaissance du statut des villes comme gouvernement de proximité, allègement du cadre réglementaire, révision du pacte fiscal, diversification d e l ’ é c o n o m i e d e s r é g i o n s : p o u r Suzanne Roy, présidente de l’Union des municipalités du Québec et mairesse de Sainte-Julie, le temps est venu de passer de la parole aux actes !
suzanne Roy, présidente de l’union des municipalités du Québec et mairesse de sainte-julie
t actuellement, tous les espoirs sont permis pour l’Union des municipalités du Québec (UMQ) qui a élu l’an dernier à la présidence Suzanne Roy, seconde femme à occuper ce poste après Francine Ruest-Jutras, et qui célébrera le centenaire de sa fondation en 2019. Les enjeux de l’heure Parmi les enjeux prioritaires de l’organisme, la reconnaissance des municipalités comme gouvernement de proximité figure en tête de liste. « Les responsabilités des municipalités ont beaucoup changé, souligne Suzanne Roy. Jadis, elles étaient concentrées autour des services à la propriété. Aujourd’hui, 50 % de leurs actions sont consacrées aux services destinés aux personnes. Nous travaillons en ce moment avec le gouvernement du Québec pour établir une loi sur la reconnaissance des gouvernements de proximité. Il s’agit d’une réforme en profondeur, mais c’est surtout une nouvelle façon de reconnaître ce palier de gouvernement. »
Autre enjeu lié au précédent : l’allègement du cadre réglementaire – plus de 200 lois et règlements gouvernent les municipalités. Un comité présidé par Jean Perreault, ancien président de l’UMQ, a récemment été mis sur pied en collaboration avec le gouvernement du Québec, et il devrait soumettre son rapport en juin prochain. « Le but est de regarder partout où il y a des dédoublements et là où la reddition de comptes n’est pas demandée aux bons endroits, explique Mme Roy. La reddition de comptes doit se faire en direction des citoyens qui nous élisent et non des différents ministères. » En ces temps d’austérité, un tel exercice s’avère judicieux, selon Suzanne Roy : « En éliminant des dédoublements, en allégeant certains règlements, en montrant plus de souplesse, cela va coûter moins cher aux citoyens. » Parmi les nombreux dédoublements, la présidente de l’UMQ cite cet exemple : « Tout le monde pense que la municipalité est responsable de la limite de vitesse dans les villes. Techniquement oui, villes d’avenir : : printemps 2015
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entrevue
« Pour pouvoir occuper un territoire, il faut qu’il y ait des activités économiques, des emplois et des services aux citoyens. Comme on rassemble des municipalités de toutes les régions, la question nous préoccupe. » – Suzanne Roy
mais dans la réalité, ce n’est pas le cas. Nous faisons des études de circulation, nous dressons des plans, mais nous devons nous conformer à une grille de normes édictée par le ministère des Transports du Québec. Alors, même si nous avons une courbe à 50 km/h qui est dangereuse et que nos citoyens nous le disent, nous ne serons pas capables de réduire la limite de vitesse à 30 km/h parce que la courbe n’est pas située près d’une école, d’une garderie ou d’un parc. » Enfin, autre enjeu essentiel associé une fois de plus aux précédents : l’instauration d’un nouveau pacte fiscal et financier avec le gouvernement du Québec qui fera des municipalités de véritables partenaires. Un projet mis à mal l’an dernier par les compressions budgétaires de 300 M$ et le pacte fiscal transitoire qui avaient soulevé l’ire de bien des municipalités. La page semble désormais tournée sur cet épisode houleux, et la présidente de l’UMQ, résolument optimiste, estime que les négociations, qui viennent de s’amorcer, mèneront au nouveau pacte prévu pour janvier 2016. Le but premier de celui-ci est la diversification des sources de revenus des municipalités, dont environ 71 % proviennent de la taxe foncière, qui a atteint ses limites. La présidente tient toutefois à apporter cette précision : « On ne veut pas aller chercher plus d’argent dans la poche des citoyens, mais on veut s’assurer qu’il va aux bons endroits. » Afin de consulter l’ensemble de ses membres aux réalités différentes, l’UMQ a organisé cinq grands rendez-vous des caucus de la fiscalité qui trouveront 16
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leur aboutissement au cours des Assises 2015, tenues en mai à Montréal. « Nous allons recueillir les commentaires de nos membres et nous allons travailler ensemble à monter un plan d’action, indique Mme Roy. Cela alimentera nos discussions avec le gouvernement sur la future entente, que nous souhaitons établir sur une base pluriannuelle. » La vitalité des régions Alors que le projet de loi 3 sur la réforme des régimes de retraite municipaux a été adopté et que les négociations entre les villes et les employés suivent leur cours, un autre sujet préoccupe désormais l’UMQ : l’abolition des centres locaux de développement (CLD) et des conférences régionales des élus (CRÉ). Preuve de l’inquiétude grandissante des régions à l’égard du projet de loi 28, adopté sous bâillon le 20 avril dernier, la coalition « Touche pas à mes régions ! », qui regroupe des citoyens, des élus, des municipalités et des organisations, a vu le jour. L’UMQ appuie le mouvement et a même créé en février dernier un comité formé de maires et de mairesses issus de toutes les régions du Québec. « Il y a cinq ans, le Québec s’est doté d’une loi sur l’occupation et la vitalité du territoire, et c’est pour nous une préoccupation constante, indique Suzanne Roy. Pour pouvoir occuper un territoire, il faut qu’il y ait des activités économiques, des emplois et des services aux citoyens. Comme on rassemble des municipalités de toutes les régions, la question nous préoccupe. Le comité mis sur pied fait une vigile, nous renseigne sur les impacts de différentes décisions gouvernementales, mais il nous alimente aussi sur les façons de
ENERCON Canada Inc.
développer économiquement les régions. Quand une ville s’appuie sur une seule ressource naturelle et que celle-ci s’épuise, et qu’on n’a pas diversifié son économie, c’est un drame humain que l’on vit. Pour nous, il faut donc que dès le départ il y ait des fonds pour diversifier l’économie des communautés », préconise la présidente de l’UMQ qui se réjouit par ailleurs du nouveau Plan Nord présenté le 8 avril dernier par le gouvernement Couillard. Un catalyseur du développement économique Défenderesse de la vitalité des régions, l’UMQ l’est aussi du rôle de la municipalité comme catalyseur du développement économique, un rôle qui va bien au-delà de sa mission de base et qui montre à quel point, selon sa présidente, les lois n’ont pas suivi la réalité. « Il faut bien sûr mettre en place les infrastructures. Quand je parle d’infrastructures, je ne parle pas seulement des aqueducs, des routes et des ponts, mais aussi des logements et des services à la population. La municipalité est le catalyseur de l’ensemble des besoins et des ressources qu’il faut établir. Elle doit tout prévoir, même l’imprévisible, et travailler en partenariat avec les autres paliers de gouvernement afin de s’assurer que les services suivent le développement des milieux. » Aux entreprises, les municipalités doivent
offrir une main-d’œuvre qualifiée qui les incitera à se développer, à rester et à être en mesure d’affronter la concurrence. « Car on est en compétition avec des municipalités partout dans le monde maintenant », observe la présidente de l’UMQ. Le passage à l’acte Comme en témoignent les négociations en cours avec Québec, les choses vont bon train. Et pour la première fois de son histoire, l’UMQ s’invite dans les prochaines élections fédérales. « Nous avons déjà rencontré les caucus du Parti libéral, du Nouveau Parti démocratique et du Bloc québécois et nous attendons de rencontrer celui du Parti conservateur. Il faut que Québec et Ottawa cessent de déterminer les priorités des villes. Si nous sommes des partenaires, nous devons être assis à la même table et exprimer nos priorités », fait valoir Suzanne Roy. Pour la présidente de l’UMQ, les choses sont claires : « On se trouve à un tournant de l’histoire municipale. Il n’y a pas eu de réforme véritable depuis les années 1980. Les municipalités ont pris sur leur dos toutes les facettes du développement sans que les lois et l’argent suivent. On va arriver à un cul-de-sac si l’on ne règle pas ces questions. » villes d’avenir : : printemps 2015
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UNE VISION. UNE VILLE.
décOUVrEz La VISION StratégIqUE dE LaVaL rEpENSONSLaVaL.ca
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Préserver et favoriser la vitalité des régions Ce sont les grands centres urbains qui attirent généralement l’attention. Mais les régions méritent aussi leur part de lumière des projecteurs. Elles constituent une source d’enrichissement économique important pour le Québec qu’il importe de préserver et de favoriser. Par Emmanuelle Gril, journaliste
ville de Joliette
Régions et grands centres urbains
une complémentarité naturelle De l’avis de Mario Lefebvre, économiste et président-directeur général de l’Institut de développement urbain du Québec, les choses sont claires : il existe une complémentarité naturelle entre les grands centres et les régions. « Elles sont interdépendantes et si elles agissent en partenariat, au bout du compte, cela profite à tout le Québec », assure-t-il.
Des chiffres qui en disent long Une étude du Conference Board du Canada1 confirme le constat de l’économiste. On y apprend par exemple que dans les communautés rurales situées à côté des grands centres urbains, l’emploi a crû de 1,7 % par an, de 1991 à 2006, soit deux fois plus que dans l’ensemble du Québec. Quant à la croissance annuelle moyenne du produit intérieur brut de toutes les communautés rurales québécoises, elle s’est chiffrée à 3 % durant la même période, comparativement à 2,3 % pour les centres urbains.
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jbc média par Denis Bernier
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ario Lefebvre déplore que l’on cherche trop souvent à faire une distinction entre villes et régions, voire à les opposer. « C’est une erreur de croire que la tarte économique est déterminée et qu’elle ne peut pas grossir. Avec des investissements stratégiques, si l’on donne une part à l’un, non seulement cela n’enlève rien aux autres, mais en plus, la richesse collective va s’accroître », affirme-t-il.
mario lefebvre Économiste et président-directeur général Institut de développement urbain du Québec
Conference Board du Canada, « Les communautés rurales, l’autre moteur de l’économie », juin 2009.
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Emploi-Québec
ville de val-d’or
Préserver et favoriser la vitalité des régions
Lassad Damak Économiste et économètre Emploi-Québec
Gérald Lemoyne Porte-parole Coalition « Touche pas à mes régions ! »
L’économiste et économètre d’Emploi-Québec, Lassad Damak, trace lui aussi un portrait positif de la situation du marché du travail au Québec. Pour le premier trimestre de 2015, environ 30 000 nouveaux emplois ont été créés dans la province. Certaines régions ont particulièrement bien tiré leur épingle du jeu dans ce domaine ; si l’on exclut Montréal et Québec, on parle notamment des Laurentides, de Lanaudière, du Centre-du-Québec, de la Mauricie, du Saguenay–Lac-Saint-Jean et de l’Outaouais. Dans la plupart des autres secteurs (Abitibi-Témiscamingue, Côte-Nord, Nord-du-Québec, etc.), la situation est demeurée stable. Environ un emploi sur deux s’est créé en dehors de Montréal et de Québec. Des ressources naturelles qui créent de la richesse Bien que les régions, en particulier celles situées à proximité des centres urbains selon l’étude du Conference Board, développent de plus en plus une économie de services, le secteur primaire occupe une part importante de l’activité rurale. L’exploitation des ressources naturelles (foresterie, hydroélectricité, mines) fait cependant des petits en dehors des régions. « Les sièges sociaux de ces entreprises s’installent dans les grandes villes et créent de l’emploi », indique Mario Lefebvre. « L’hydroélectricité produite par le Nord-du-Québec permet aux industries d’avoir accès à une source d’énergie qui leur coûte moins cher. Cela aide donc la croissance de l’économie québécoise », illustre Gérald Lemoyne, qui a siégé pendant 26 ans au conseil municipal de Lebel-sur-Quévillon et 15 ans à celui de la municipalité de la Baie-James. L’exploitation des ressources naturelles est d’ailleurs au cœur de la vitalité de la ville de Val-d’Or, dont le maire, Pierre Corbeil, voit aussi d’un bon œil la relance du Plan Nord par le gouvernement actuel. « Nous constituons un pôle important de développement économique et nous possédons une 20
villes d’avenir : : printemps 2015
Pierre Corbeil Maire de Val-d’Or
expertise dans le domaine minier qui est mise à contribution en Amérique du Nord et partout dans le monde », dit-il, confiant dans l’avenir. Des causes d’inquiétude Le projet de loi 28, qui a été adopté sous le bâillon le 20 avril dernier, suscite toutefois l’inquiétude de plusieurs intervenants régionaux, notamment parce qu’il cause l’abolition des conférences régionales des élus (CRÉ) et celle des centres locaux de développement (CLD). Les compétences de ces derniers seront toutefois transférées dans le giron des municipalités régionales de comté (MRC). Québec veut faire des économies de 40 M$ en allégeant les structures, mais les élus régionaux craignent que la disparition des CRÉ et des CLD nuise considérablement au développement local et régional. La coalition « Touche pas à mes régions ! », dont Gérald Lemoyne est l’un des porte-parole, a été créée il y a quelques mois afin de pouvoir parler d’une seule voix au gouvernement. « Nous sommes tout à fait d’accord avec la nécessité d’atteindre le déficit zéro, mais nous croyons que les moyens utilisés ne tiennent pas compte de la réalité des régions. Les organismes que Québec a décidé d’abolir sont essentiels à la consultation locale. Ils réunissent des élus municipaux, mais aussi des intervenants de différents milieux : sociaux, culturels, scolaires, etc. Les pouvoirs transférés aux MRC sont insuffisants, et plusieurs acteurs ne seront plus présents à la table de concertation », déplore M. Lemoyne. Pierre Corbeil mentionne que la disparition de la CRÉ de sa région va créer des difficultés de concertation sur un territoire aussi vaste que celui de l’Abitibi-Témiscamingue. « Nous avons des problématiques régionales spécifiques à régler. Et le défi sera de faire autant qu’avant, mais avec moins d’argent et d’effectifs. Car par ailleurs, le Fonds de développement régional a aussi été amputé de 40 % de son budget… », souligne-t-il. Un autre défi que les régions devront relever si elles veulent poursuivre leur croissance.
Étude de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante
Des municipalités qui se distinguent par leur entrepreneuriat La Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) a publié en octobre 2014 un classement des meilleurs endroits pour démarrer et faire croître une entreprise. Bonne surprise, plusieurs villes québécoises en région se placent en très bonne position.
Cette étude de la FCEI intitulée Les collectivités entrepreneuriales est réalisée chaque année depuis sept ans. Elle évalue les caractéristiques et les qualités entrepreneuriales des principales villes canadiennes, à partir d’un vaste éventail de données. Sur les 121 villes apparaissant dans cette recherche, plusieurs municipalités québécoises font très bonne figure. Ainsi, 13 d’entre elles figurent dans la première moitié du classement, dont Thetford Mines (11 e), Saint-Georges (12e), Rouyn-Noranda (19e), Victoriaville (23e), Rivière-du-Loup (26e), Drummondville (31e) et Val-d’Or (37 e). En revanche, Montréal arrive bonne dernière, en 121e position. Ces disparités s’expliquent par les indicateurs choisis par les analystes de la FCEI pour préparer leur classement.
Des indicateurs représentatifs « Lorsqu’on analyse un climat entrepreneurial, on doit faire un choix parmi les multiples éléments qui entrent en ligne de compte. Nous avons donc opté pour trois grands groupes d’indicateurs », explique Simon Gaudreault, économiste principal à la FCEI. Le premier consiste à évaluer la présence entrepreneuriale sur le territoire, par exemple le nombre d’entreprises par habitant ou la variation des entreprises sur un an. « Cela permet de mesurer le bouillonnement entrepreneurial », indique M. Gaudreault. Dans le deuxième groupe, on cherche plutôt à évaluer les perspectives : les chefs d’entreprise sont-ils optimistes, ont-ils des projets d’embauche et de croissance, d’investissement, etc. ? « Pour cette catégorie, nous avons utilisé des données de Statistique
« Montréal a été la seule région métropolitaine non européenne invitée SIMON GAUDREAULT à participer à ce chantier Économiste principal Fédération canadienne l’entreprise en tantdeque territoire indépendante qui avait une bonne stratégie de grappes. »
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Préserver et favoriser la vitalité des régions
« On évalue aussi le degré d’équité fiscale, c’est-à-dire la différence entre la taxation résidentielle et commerciale. Plus cet écart est grand, plus on estime que la taxation locale est défavorable à l’entrepreneuriat. » – Simon Gaudreault
Canada, mais aussi notre Baromètre des affaires, un sondage que nous réalisons régulièrement auprès de nos membres », précise l’économiste de la FCEI. Mentionnons que cet organisme compte 24 000 membres au Québec et 109 000 au Canada, toutes des PME de moins de 500 employés non cotées en Bourse. Le troisième et dernier groupe s’attarde aux politiques fiscales et réglementaires de l’administration municipale, afin de savoir si elles sont favorables aux entreprises et ont tendance à soutenir l’entrepreneuriat. « On tient compte notamment du poids du fardeau réglementaire, car la paperasserie constitue un irritant majeur pour les entrepreneurs. On évalue aussi le degré d’équité fiscale, c’est-à-dire la différence entre la taxation résidentielle et commerciale. Plus cet écart est grand, plus on estime que la taxation locale est défavorable à l’entrepreneuriat », souligne Simon Gaudreault. Au total, 14 indicateurs différents ont été utilisés pour évaluer et comparer les municipalités. Une note globale sur 100 est attribuée à chacune d’entre elles, après avoir effectué une pondération des résultats. Simplex - Villes davenir 2015.pdf
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Servir d’exemple Le classement de Montréal en dernière position peut étonner. Mais M. Gaudreault rappelle que l’étude de la FCEI ne vise pas à évaluer la santé économique d’une municipalité, mais plutôt son climat propice ou non à l’entrepreneuriat. « À Montréal, le ratio de la taxation commerciale est de quatre fois celui de la taxation résidentielle, ce qui est un indicateur très défavorable et également révélateur d’une importante iniquité fiscale », remarque M. Gaudreault. Néanmoins, il insiste sur le fait que ce classement ne vise pas à mettre l’accent sur les villes situées en bas de la liste, mais bel et bien sur celles qui ressortent du lot et qui peuvent servir d’exemple. Ainsi, en 11e et en 12e position, Thetford Mines et Saint-Georges se sont particulièrement distinguées et présentent de bons résultats pour ce qui est des perspectives de croissance et des politiques fiscales et réglementaires. Ces villes, tout comme celles de Drummondville et de Victoriaville, font partie du croissant manufacturier du Québec, qui tire son épingle du jeu. À l’échelle canadienne, M. Gaudreault note que depuis plusieurs années, les 10 à 15 grands centres urbains placés en tête de classement sont généralement situés dans l’ouest du pays. « Cela s’explique notamment par la forte activité liée à l’exploitation des ressources pétrolières. Mais avec la chute du prix du pétrole au cours des derniers mois, je suis curieux de voir les résultats qu’obtiendront ces villes dans notre prochaine étude », ajoute M. Gaudreault.
Indice entrepreneurial des villes classement général de 2014 Présence Perspectives Politiques 0-25 0-35 0-40
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61
Lloydminster Banlieue de Calgary Banlieue d'Edmonton Fort McMurray Camrose Grande Prairie Brooks Red Deer Saskatoon Collingwood Thetford Mines Saint-Georges Regina Medicine Hat Kelowna Chilliwack Ville d'Edmonton Swift Current Rouyn-Noranda Penticton Yorkton Yellowknife Victoriaville Lethbridge Banlieue de Toronto Rivière-du-Loup Guelph Salmon Arm Ville de Calgary Whitehorse Drummondville Vernon Prince George St. John's Okotoks Kentville Val-d'Or Brandon Fort St. John Sherbrooke Timmins Barrie Parksville Grand Falls-Windsor Oshawa Moose Jaw Leamington Kamloops Sorel-Tracy Summerside Thunder Bay Kawartha Lakes Cobourg Abbotsford-Mission Joliette Rimouski Campbell River Duncan Trois-Rivières Shawinigan Winnipeg
14,8 13,1 10,5 5,0 10,6 10,0 11,6 8,4 8,1 15,7 8,1 8,8 10,8 9,4 12,5 9,3 9,2 11,7 7,2 11,4 10,1 12,1 9,0 9,1 14,3 10,0 9,4 12,4 11,1 13,6 7,7 11,6 8,1 9,5 10,1 11,5 7,5 7,6 12,8 8,7 5,6 9,0 13,7 7,8 7,4 6,9 5,9 9,3 6,4 7,9 6,7 8,6 13,5 9,0 8,8 9,4 9,9 8,9 7,2 5,8 9,1
23,4 23,1 22,9 29,3 20,7 23,1 19,7 23,1 24,1 20,6 23,5 21,7 23,2 23,1 22,7 19,9 23,2 22,8 25,3 19,7 20,3 20,0 21,3 21,2 15,6 15,1 21,7 21,2 23,1 15,6 21,3 22,6 22,9 24,0 15,6 17,8 22,2 22,9 18,9 20,4 20,2 21,7 15,3 21,5 17,4 20,1 21,6 22,9 16,1 17,5 18,5 18,8 12,1 21,1 15,2 17,4 15,5 21,5 18,4 18,5 18,4
34,3 34,6 34,8 33,7 36,3 34,1 35,0 32,9 31,9 27,8 31,7 32,0 27,6 28,9 26,0 31,8 28,4 25,9 27,8 29,2 29,8 28,1 29,7 29,5 29,8 34,3 28,4 25,5 24,8 29,8 30,1 24,7 27,7 24,5 32,2 28,3 27,3 26,4 25,0 27,7 31,0 25,9 27,4 26,8 31,3 28,8 28,2 23,4 32,9 29,9 30,0 27,7 29,4 24,7 30,7 27,8 29,2 24,0 28,7 29,9 26,0
Cote 0-100
Var p/r à 2013
72,4 70,8 68,1 68,0 67,6 67,2 66,3 64,4 64,1 64,1 63,4 62,5 61,6 61,3 61,2 61,0 60,7 60,4 60,3 60,3 60,2 60,2 59,9 59,8 59,7 59,4 59,4 59,1 59,1 59,1 59,0 58,9 58,7 58,0 57,8 57,6 57,0 56,9 56,8 56,7 56,7 56,6 56,4 56,2 56,1 55,9 55,7 55,5 55,4 55,3 55,1 55,1 55,0 54,9 54,7 54,6 54,5 54,3 54,3 54,2 53,6
5,0 3,2 3,9 6,0 n.a. 2,2 n.a. -2,2 -2,9 n.a. 3,2 -0,3 0,7 4,1 1,9 5,7 -0,2 n.a. -3,4 0,7 n.a. n.a. -2,3 0,7 -4,7 -5,0 -0,2 n.a. 4,0 -2,2 -0,1 3,8 1,9 -0,1 n.a. -0,1 -2,6 0,8 2,3 -5,3 -5,6 1,9 0,9 n.a. -0,8 3,0 -9,6 5,0 2,6 n.a. -4,6 0,5 n.a. -1,5 3,2 -6,1 4,0 7,1 -1,3 -0,8 -0,3
Présence Perspectives Politiques 0-25 0-35 0-40
62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 100 101 102 103 104 105 106 107 108 109 110 111 112 113 114 115 116 117 118 119 120 121
North Battleford Banlieue de Vancouver Hamilton Quesnel Kingston Moncton Charlottetown Port Alberni Granby Banlieue de Montréal Kitchener-Cam -Wat Midland Orillia Sault Ste. Marie Salaberry-de-Valleyfield Nanaimo Prince Albert Victoria Windsor Brockville Ville de Québec Corner Brook Ottawa Centre Wellington Truro Saint-Hyacinthe Peterborough Banlieue de Québec New Glasgow Saint-Jean-sur-Richelieu Fredericton St. Catharines - Niagara Chatham -Kent Owen Sound Baie-Comeau Alma London Brantford Norfolk Ville de Vancouver Saguenay Saint John Cape Breton Sudbury Stratford Gatineau Edmundston Halifax Ville de Toronto Courtenay Cranbrook Sept-Îles Belleville Sarnia Bathurst North Bay Miramichi Woodstock Cornwall Ville de Montréal
9,2 14,5 9,4 8,0 8,0 9,3 10,6 9,6 9,1 12,8 8,4 8,6 9,5 6,2 6,4 9,9 6,8 11,6 6,4 8,2 8,7 5,4 10,3 11,1 7,1 8,5 9,2 9,3 5,7 7,3 9,2 8,3 8,6 10,2 6,7 6,2 7,4 6,6 8,9 15,1 6,5 7,7 6,3 6,6 9,8 9,8 5,6 11,9 14,4 10,5 11,4 6,4 7,4 5,4 5,5 7,4 6,6 7,6 6,3 12,6
17,3 19,6 19,6 18,8 17,7 18,1 13,0 11,9 16,9 16,5 19,3 14,2 12,5 15,8 16,0 14,8 23,3 17,8 16,5 14,0 16,6 23,9 13,6 14,1 12,5 13,1 17,1 17,1 13,4 16,0 13,7 14,0 13,8 14,2 15,7 14,0 17,7 13,5 13,2 18,9 17,0 13,1 12,4 14,5 14,4 13,8 16,8 15,3 13,9 15,8 15,8 19,9 14,2 14,0 12,0 12,5 13,3 16,0 14,0 12,3
27,1 19,3 24,4 25,9 26,6 24,8 28,5 30,5 25,9 22,5 23,7 28,5 29,2 29,0 28,6 26,0 20,6 21,2 27,4 27,9 24,7 20,4 25,7 24,3 29,4 27,4 22,8 22,6 29,9 25,7 25,9 26,4 26,1 24,0 25,8 28,1 23,1 28,1 26,0 14,2 24,6 27,2 29,2 26,6 23,2 23,8 24,7 19,6 18,1 20,0 19,0 19,7 23,3 25,3 27,1 24,4 23,6 19,1 18,9 12,3
Cote 0-100
Var p/r à 2013
53,5 53,4 53,4 52,8 52,3 52,2 52,1 52,0 51,9 51,8 51,4 51,2 51,1 51,0 51,0 50,8 50,7 50,5 50,3 50,2 50,1 49,7 49,5 49,5 49,1 49,1 49,0 49,0 49,0 48,9 48,8 48,8 48,5 48,4 48,3 48,3 48,2 48,2 48,2 48,1 48,1 48,0 47,9 47,6 47,4 47,3 47,1 46,8 46,4 46,3 46,3 45,9 44,9 44,7 44,6 44,3 43,5 42,6 39,2 37,2
n.a. -2,6 0,7 n.a. 4,7 -2,6 0,5 0,4 -3,2 -2,4 -3,5 -3,8 -3,0 -2,9 -2,1 -2,9 -5,9 2,5 -2,4 1,6 3,7 4,4 -6,2 -0,4 -3,7 -10,4 1,5 -5,3 -4,0 -3,4 -11,2 -2,6 -5,4 -4,4 -11,3 -11,0 -2,4 -7,0 -0,4 -2,7 -9,8 0,6 -1,0 -6,7 -0,5 -2,0 n.a. -8,3 -3,2 2,7 0,1 -1,3 -4,0 -0,7 -8,0 -3,4 -7,2 -2,9 -4,5 -10,6
Remarque : n.a. = non applicable (nouvelle ville au classement en 2014) Légende Source : Fédération canadienne de l’entreprise indépendante
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Préserver et favoriser la vitalité des régions
trois villes modèles
Certaines municipalités constituent un terreau particulièrement fertile pour l’entrepreneuriat et offrent un environnement propice aux affaires. Voici trois villes qui se distinguent à cet égard.
Ville de Thetford Mines
Thetford Mines
un écosystème entrepreneurial
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n octobre 2014, la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante publiait un palmarès des meilleurs endroits au pays pour démarrer et faire croître une entreprise. Sur 121 villes examinées, celle de Thetford Mines apparaît en 11e position, une place fort enviable pour cette municipalité de 26 000 habitants, qui se classe juste après des poids lourds de l’économie des provinces de l’Ouest. À l’échelle provinciale, Thetford Mines se hausse même au premier rang des villes québécoises. Dans cette étude, sur une possibilité de 100 points, Thetford Mines en obtient 64, avec d’excellents résultats quant à l’optimisme et aux plans de croissance
villes d’avenir : : printemps 2015
des entrepreneurs, ainsi que pour les mesures des administrations municipales en matière d’imposition et de réglementation favorables aux entreprises. Elle affiche aussi un bon score en ce qui a trait à la concentration d’entreprises sur son territoire. Quel est donc le secret de la réussite de cette municipalité de Chaudière-Appalaches, dont le destin fut longtemps lié à l’extraction de l’amiante, un minerai qui n’est plus exploité aujourd’hui ? « Environ 5 000 emplois directs relevaient de l’activité minière autrefois, mais aujourd’hui, il n’y en a plus aucun, et nous ne sommes plus du tout dépendants de cette industrie. Les mines ont fermé de façon graduelle,
ce qui nous a donné le temps de nous adapter, de nous reconvertir et de nous tourner vers d’autres créneaux », indique le maire de Thetford Mines, Marc-Alexandre Brousseau.
Comment expliquer ce phénomène ? M. Brousseau fait valoir que lorsque les compagnies minières ont fermé leurs portes, beaucoup de travailleurs qualifiés et expérimentés ont perdu leur emploi. Plusieurs se sont alors lancés en affaires. Actuellement, la région affiche une bonne concentration d’entreprises œuvrant dans le secteur de la fabrication métallique et des produits de construction.
Ville de Thetford Mines
Aujourd’hui, de nombreuses PME constituent le tissu économique de la municipalité. D’ailleurs, en 2008, une recherche réalisée par le département d’économie de BMO Groupe financier classait Thetford Mines au huitième rang au Canada et au troisième rang au Québec quant au nombre de PME par tranche de 1 000 habitants.
« Les gens de l’extérieur pensent que notre économie va mal à cause des fermetures de mines, mais c’est faux. Nous voulons que la ville devienne une opportunité pour les personnes en recherche d’emploi, car nous avons beaucoup à offrir. » Marc-Alexandre Brousseau Maire de Thetford Mines
Le fait que les taxes municipales de Thetford Mines soient parmi les plus basses au Québec donne également un bon coup de pouce aux entrepreneurs. « La présence sur notre territoire de deux centres collégiaux de transfert de technologie nous aide aussi et stimule la création d’entreprises dans ces domaines. L’un des centres est spécialisé dans la technologie minérale et la plasturgie, et l’autre, dans l’oléochimie industrielle », mentionne M. Brousseau. Mais il y a plus, car la ville a mis en place un véritable écosystème entrepreneurial. Ainsi, plusieurs initiatives de la très dynamique Société de développement économique locale vont dans ce sens ; par exemple, la semaine de sensibilisation Le Goût d’entreprendre ou encore le camp d’été en leadership entrepreneurial pour les jeunes. Des formations sont également offertes en lancement et en gestion d’entreprise dans le nouvel Espace entrepreneuriat, un lieu qui fait aussi office d’incubateur d’entreprises innovantes. « Nous offrons un accompagnement exceptionnel pour ceux qui ont un projet d’affaires », confirme le maire de la ville, ajoutant que plusieurs centaines d’emplois sont disponibles dans la région, mais que l’on peine à attirer les candidats. « Les gens de l’extérieur pensent que notre économie va mal à cause des fermetures de mines, mais c’est faux. Nous voulons que la ville devienne une opportunité pour les personnes en recherche d’emploi, car nous avons beaucoup à offrir », souligne M. Brousseau. villes d’avenir : : printemps 2015
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O
nzième ville en importance au Québec, Saint-Jeansur-Richelieu compte près de 92 500 habitants. Cette dynamique municipalité sise sur les berges de la rivière Richelieu est aussi une ville militaire où se trouvent le Collège militaire royal de Saint-Jean et la Garnison Saint-Jean. Chaque année, des milliers de recrues provenant des quatre coins du pays séjournent à Saint-Jean-sur-Richelieu pour y entamer leur carrière militaire.
À la veille de fêter son 350e anniversaire, la ville est en pleine cure de rajeunissement. « Nous sommes en processus de réhabilitation des infrastructures vieillissantes », explique le maire, Michel Fecteau. Ainsi, la municipalité a commencé à revitaliser et à redévelopper le Vieux-Saint-Jean. L’entrée Sud est maintenant achevée, et c’est désormais à l’entrée Nord de faire l’objet d’une cure de jouvence. On prévoit aussi la construction d’un nouveau pont pour remplacer le pont Gouin et la modernisation de l’artère commerciale principale, la rue Richelieu.
ville de Saint-jean-sur-richelieu
attirer les entreprises et faciliter les affaires
Stéphanie Lachance
Saint-Jean-sur-Richelieu
Michel fecteau Maire de Saint-Jean-sur-Richelieu
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« Toute la revitalisation devrait être terminée pour la fin de 2018 ou le début de 2019 ». Au total, de 70 à 80 M$ seront investis par la Ville, en plus des 110 M$ injectés par le ministère des Transports du Québec.
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– Michel Fecteau
le Square du Royal 22e Régiment, aménagé dans le cadre des travaux de revitalisation du Vieux-Saint-Jean
Le bord de l’eau sera également repensé pour en faire un endroit propice à la marche, au cyclisme et aux événements culturels, notamment par l’aménagement d’une promenade. Des travaux de réaménagement sont aussi prévus dans le Vieux-Iberville. « Toute la revitalisation devrait être terminée pour la fin de 2018 ou le début de 2019 », indique M. Fecteau. Au total, de 70 à 80 M$ seront investis par la Ville, en plus des 110 M$ injectés par le ministère des Transports du Québec. Au bout du compte, ces travaux aideront le secteur à atteindre son plein potentiel commercial, résidentiel, culturel et touristique. Persuadé que cette intense revitalisation permettra d’assurer les conditions d’un avenir économique prospère, le maire ajoute que la municipalité travaille aussi à préserver la vigueur du secteur industriel et manufacturier. « Nous voulons agrandir les trois parcs industriels de la municipalité, de même que le parc aéroportuaire et technologique », précise-t-il. Saint-Jean-sur-Richelieu jouit d’ailleurs d’une position stratégique, puisqu’elle est située entre Montréal et la frontière canado-américaine, à la fois proche des grands centres et loin de la congestion routière.
Saint-Hyacinthe est l’une des premières villes en Amérique du Nord à produire du gaz naturel par biométhanisation de ses matières organiques et à utiliser ce gaz pour alimenter ses bâtiments et véhicules municipaux. 28
villes d’avenir : : printemps 2015
« Nous sommes desservis par trois compagnies ferroviaires, et le parachèvement de la route 35 permet de consolider le corridor de commerce avec la Nouvelle-Angleterre. Nous avons un deuxième corridor avec la ville de New York et nous travaillons également sur un projet de zone franche pour assurer une circulation plus fluide des biens de part et d’autre de la frontière », ajoute M. Fecteau. Selon le maire, tous ces facteurs constituent des forces d’attraction aux yeux des entreprises ; il souligne d’ailleurs que plusieurs mesures de facilitation ont aussi été mises en place : « Ce qui a changé, c’est la façon dont nous accueillons les industriels. Il faut qu’ils se sentent les bienvenus chez nous. Ce ne sont pas seulement des mots, il y a aussi des actions concrètes sur le terrain. Nous leur proposons d’ailleurs un guichet unique pour simplifier les démarches et réduire la paperasse. J’ai passé 24 ans chez Toyota, et je connais bien le lean management », affirme M. Fecteau. Enfin, la présence d’une main-d’œuvre qualifiée et compétente, de tous les services nécessaires, d’un réseau autoroutier efficace et de terrains abordables concourt tout autant à attirer les entreprises et à stimuler les affaires.
François Nankivell, Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu
Préserver et favoriser la vitalité des régions
ville de lévis
lévis
dynamisme et croissance
« Le taux de chômage à Lévis est le plus faible parmi les 50 plus grandes villes du Canada, et nous nous classons aussi en quatrième position pour le taux de population active le plus élevé. Nous sommes une ville très attractive et nous anticipons la création de 1 000 postes par an pour les prochaines années », se réjouit le maire Gilles Lehouillier.
VILLE DE LÉVIS
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évis fait preuve d’une vitalité économique qui lui assure un rythme de croissance soutenu. Non seulement sa population ne cesse d’augmenter, passant de 100 000 en 1991 à plus de 142 200 en 2014, mais la municipalité constitue aussi un pôle d’emploi majeur avec 65 000 postes. Bonne nouvelle : la hausse de l’emploi est même supérieure à celle de la population, avec des taux respectifs de 10,1 % et de 6,6 % de 2006 à 2011.
Gilles Lehouillier Maire de Lévis
Il faut dire que Lévis loge sur son territoire de grands employeurs comme le Mouvement Desjardins (7 000 emplois) et Chantier Davie (1 000 emplois) et jouit d’un secteur institutionnel très développé dans les domaines de la santé (8 000 emplois) et de l’éducation (4 500 emplois). villes d’avenir : : printemps 2015
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investir et S’établir dans le grand montréal
Je change mes habitudes
CROISSANCE
J’y crois !
ville.sorel-tracy.qc.ca 30
villes d’avenir : : printemps 2015
À Sorel-Tracy, on change de vitesse!
375 SOREL-TRACY 1642-2017
VILLE DE LÉVIS
routier municipal. La création de sept ou huit grands parcs urbains et d’infrastructures de services va aussi considérablement bonifier la qualité de vie offerte par Lévis. « Nous avons besoin de main-d’œuvre, et cela contribuera à attirer des travailleurs », espère M. Lehouillier.
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le Campus de l’Université du Québec à Rimouski (UQAR) à Lévis
L’immobilier a aussi le vent dans les voiles. Alors que la construction d’unités résidentielles se poursuit, avec l’ajout de plusieurs centaines de logements par année, le secteur commercial se porte aussi très bien, sans parler de nombreux investissements dans les secteurs institutionnel et industriel. « Nous souhaitons consolider deux grands pôles de développement, précise le maire : le pôle Desjardins dans le secteur de l’axe Kennedy et le pôle Chaudière dans celui de la tête des ponts. » L’injection de centaines de millions de dollars est prévue dans ces deux zones. À court terme, la Ville a aussi l’intention de mettre sur pied des programmes particuliers d’urbanisme (PPU), dont l’objectif est de revitaliser cinq quartiers anciens (Vieux-Lévis, Vieux-Saint-Romuald, village de Saint-Nicolas, Vieux-Charny et Vieux-Lauzon). Avec ces PPU, la municipalité vise plusieurs objectifs, notamment de mieux protéger les nombreux bâtiments patrimoniaux des secteurs traditionnels et de favoriser leur développement. M. Lehouillier cite en exemple la mise en place de mesures favorisant l’implantation de petits commerces de quartier et la création de coopératives d’habitation dans les bâtiments existants. « S’ils sont évocateurs d’histoire et de patrimoine, les quartiers anciens doivent également se tourner vers l’avenir en étant porteurs de projets d’aménagement novateurs pour la municipalité et la collectivité », affirme le maire. Le transport et l’occupation du territoire sont aussi sur l’écran radar de la municipalité. Il est notamment question d’une ligne Métrobus d’est en ouest, d’une liaison par bus rapide entre Lévis et Québec et de l’amélioration du réseau
Logiciel de gestion : PTI et suivi des projets
Plan de conservation des milieux naturels
Innovante
Gestion du stationnement de nuit permis en hiver Caméra dans les véhicules de police
Plume d’or de l’Association des communicateurs municipaux : Campagne Revitalisation du Vieux-Saint-Jean 2014
Performante
Choix du public 2014 Concours meilleure eau Réseau Environnement
Géomatique sur plateforme Apple iOS Partenariat avec le milieu : Construction d’une 2e glace et complexe sportif
Lauréat 2014 Grands prix CSST Levier pour compacteur Finaliste 2014 Prix Conscientia CRÉ Montérégie : Plan de conservation + Politique de l’arbre
Fière ! www.sjsr.ca villes d’avenir : : printemps 2015
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VILLE DE SAINTE-BRIGITTE-DE-LAVAL
MARIE LEBLANC
Saint-Hyacinthe
Sainte-Brigitte-de-Laval
VILLE DE COWANSVILLE
JARDIN ANCIENS MAIRES–PATRICK DESLANDES
ASSOCIATION DES MARCHANDS DE NORTH HATLEY
North Hatley MATHIEU WARNET-PELLETIER
MUNICIPALITÉ DE SAINT-LUDGER
VILLE DE SHAWINIGAN
Saint-Ludger Pont de Grand-Mère
Rouyn-Noranda
percé
Cowansville
Par Johanne Landry, journaliste
La réflexion autour des villes intelligentes permet de repenser la gouvernance publique et les services urbains. Elle ouvre également la porte à de nouvelles approches pour revitaliser la vie économique. Bonne nouvelle : le concept n’est plus réservé aux grandes villes, il devient aussi à la portée des plus petites municipalités. Son moteur : l’information.
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Les régions emboîtent le pas
ville de magog
Villes intelligentes
le centre-ville de Magog
Partout dans le monde, on se tourne de plus en plus vers les villes intelligentes. Le Intelligent Community Forum publie d’ailleurs chaque année le classement Smart 21 des villes dont la performance se distingue à cet égard. En 2014, Montréal et Québec figuraient sur cette prestigieuse liste, un signe qu’elles ont fait de grands pas en ce domaine. Mais la capitale et la métropole ne sont pas les seules municipalités québécoises à s’engager dans cette voie. En 2015, c’est Sherbrooke qui se retrouve parmi les Smart 21 Communities of the Year. « Ce qui est merveilleux dans le concept de la ville intelligente, c’est qu’il est aussi à la portée des petites municipalités », souligne Vicki May Hamm, mairesse de Magog et présidente du comité de travail sur les villes intelligentes de l’Union des municipalités du Québec (UMQ). Qu’est-ce qu’une ville intelligente ? En résumé, la ville intelligente place la technologie au service de ses citoyens et de son développement économique, social et culturel. Si, au premier abord, l’aspect numérique a surtout retenu l’attention, villes d’avenir : : printemps 2015
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ville de magog
antoine petrecca
Villes intelligentes
Vicki May Hamm Mairesse de Magog
aujourd’hui, on élargit grandement le concept. « La ville intelligente donne plus de place aux citoyens et change en profondeur nos modes de gouvernance », note la mairesse de Magog. « L’enjeu de la ville intelligente n’est pas technologique », insiste Jean-François Gauthier, fondateur de l’Institut de gouvernance numérique, un organisme à but non lucratif qui regroupe le savoir du milieu collégial et universitaire au service des municipalités. Il définit plutôt la ville intelligente comme une ville pilotée par l’information, ce qui lui permet de prendre du recul, d’orienter les décisions stratégiques à partir des données du terrain et de s’ajuster constamment aux besoins qui évoluent. Le nerf de la guerre de cette vision : l’information. La technologie est l’outil qui relaie aux administrations publiques cette information qui vient des citoyens, utilisateurs des services. « Une ville intelligente n’est pas une accumulation de gadgets technologiques, mais plutôt une réflexion sur la façon d’optimiser son fonctionnement et ses communications afin de bien servir ses citoyens », ajoute Michel Angers, maire de Shawinigan et membre du comité de travail sur les villes intelligentes de l’UMQ. L’expérience de Magog C’est en cherchant des solutions de développement économique que Magog a été attirée par le concept de la ville intelligente, relate sa mairesse. « À un certain
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Jean-François Gauthier Fondateur et président-directeur général Institut de gouvernance numérique
moment, nous avons vécu un déclin ; nos industries étaient principalement axées sur l’automobile, l’imprimerie et le textile. Nous voulions prendre un virage vers la nouvelle économie pour mieux nous positionner par rapport aux grands joueurs. » D’où la création du Magog Technopole et, surtout, une évolution vers davantage de partenariats. Au cours de la dernière année, 70 nouveaux emplois se sont créés dans le domaine des technologies, un résultat intéressant pour une ville de 27 000 habitants, évalue la mairesse.
Ville de Shawinigan
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le centre-ville de shawinigan
Mais Magog va plus loin. « Nous devenons un laboratoire urbain », dit Vicki May Hamm. Toute entreprise qui invente ou développe un outil ou une application est invitée à venir les tester à Magog. « Nous mettrons nos employés à votre disposition, nous vous accompagnerons dans les études comparatives et ensuite, vous serez prêts à les rendre disponibles pour d’autres municipalités », poursuit-elle. C’est ce qui a été fait pour une application d’achat local et pour l’offre du Wi-Fi gratuit au centre-ville à partir d’une nouvelle technologie dont il fallait tester les avantages et les limites. La réflexion de Shawinigan Pour le maire de Shawinigan, le premier principe est de réfléchir avant d’agir. Cette ville a donc commencé par former un comité qui a rallié la direction générale, les gens du développement durable, le personnel de l’aménagement et celui des technologies de l’information. Ensemble, ils se sont renseignés auprès des experts de l’Université Laval et de ceux de l’Institut de gouvernance numérique. « Nous nous sommes fait une tête, nous nous sommes assurés de bien comprendre les concepts, puis nous avons travaillé sur notre plan de match », relate Michel Angers. En ce moment, la Ville de Shawinigan travaille au passage de l’éclairage au sodium vers la technologie DEL et entend profiter de l’occasion pour aller
Michel Angers Maire de Shawinigan
un peu plus loin dans l’éclairage intelligent. Des systèmes branchés permettent, entre autres, de diminuer l’intensité quand il y a peu d’affluence dans une rue ou d’être automatiquement informés lorsque des ampoules sont brûlées. Une approche globale et adaptée En matière de ville intelligente, il n’y a donc pas de recette, et chaque ville doit brasser sa propre sauce, selon Vicki May Hamm et Michel Angers, qui doutent de la pertinence des kits clés en main qui manqueraient de flexibilité. Il faut d’abord connaître les besoins, dresser son plan d’action, puis personnaliser sa démarche vers une communauté intelligente assaisonnée à sa propre saveur. « Une ville ne devient pas intelligente parce qu’il y a du Wi-Fi sur son territoire, bien que cela fasse partie d’une philosophie globale », affirme Vicki May Hamm. Ce qu’elle conseille aux administrations municipales : « Partez de votre ADN, de qui vous êtes, de votre vision du développement de la ville et, une fois que c’est clair, trouvez des partenaires privés dans le domaine des technologies de l’information et des communications qui vont vous aider à rendre votre ville plus intelligente. » Les formules sont multiples selon les budgets et les objectifs. Le hackathon en est une que Magog
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Villes intelligentes
« Pour un échange véritable, il faut informer les gens de notre communauté. Plus nous serons en lien avec eux, plus nous les écouterons et plus ils seront partie prenante d’une ville innovante et intelligente.» – Michel Angers
pourrait bien essayer. Il s’agit de rassembler autour d’un dossier que l’on souhaite régler des fournisseurs de services technologiques qui, au terme de quelques jours, vont proposer des solutions parmi lesquelles on choisira la meilleure. On parle également d’atelier de cocréation où l’on rend accessibles ou l’on démocratise des outils spécialisés que les individus seuls ne pourraient pas se payer.
Vers un Québec numérique ? Le comité sur la ville intelligente de l’UMQ développe actuellement un outil de diagnostic pour permettre à toutes les municipalités, petites et grandes, de s’y mettre. « Il y a également une mise en commun autour de la table, se réjouit la mairesse de Magog et présidente du comité. Nous sommes peut-être en compétition par rapport au développement économique, mais pas pour le virage vers la ville intelligente. Au contraire, nous souhaitons partager nos expériences et nos constats, ce qu’on a fait pour résoudre un problème particulier. » La prochaine étape ? Une stratégie provinciale de communautés innovantes serait nécessaire. « Pour ne pas laisser le Québec prendre du retard, il faut tout de suite nous mettre en marche afin de rejoindre le peloton de tête », conclut Michel Angers.
Un nouveau mode de gouvernance La ville intelligente utilise la participation citoyenne. « Elle redonne une vraie voix à la majorité silencieuse », dit Jean-François Gauthier. « Le monde municipal est un milieu traditionnel qui fait les choses de la même façon depuis des années. Il faut changer les mentalités. Quand on parle de données ouvertes, par exemple, on sent souvent une crainte sur ce qu’il est possible ou non de fournir comme information, sur la façon dont elle sera utilisée, poursuit Michel Angers. Mais pour un échange véritable, il faut informer les gens de notre communauté. Plus nous serons en lien avec eux, plus nous les écouterons et plus ils seront partie prenante d’une ville innovante et intelligente. » « L’époque des décisions prises derrière des portes closes est révolue. Aujourd’hui, on consulte, on fait travailler les citoyens autour d’une vision de développement. C’est probablement plus exigeant, mais nous devons vivre à l’ère des médias sociaux et de l’information en temps réel. Le citoyen, de mieux en mieux informé, ne veut pas être en réaction, il veut faire partie des décisions », souligne Mme Hamm. 36
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La ville intelligente est-elle une valeur ajoutée pour le développement des affaires ? Assurément, répondent Vicki May Hamm et Michel Angers qui ont récemment assisté au Smart City Expo à Barcelone. « Partout dans le monde, on voit le développement généré par des actions prises en ce sens », soutient Michel Angers, convaincu que le surplace sera sous peu synonyme de recul.
L’innovation peut aller loin… L’innovation peut aller loin… Parmi les belles innovations vues au Smart City Expo à Barcelone, Mme Hamm mentionne la collecte pneumatique des déchets dans cette ville de cinq millions d’habitants. Les citoyens déposent leurs sacs dans des bornes d’où ils sont aspirés dans des tuyaux et triés quelques kilomètres plus loin. Finis les camions de ramassage, les odeurs et les rongeurs qui déchirent les sacs. « Les villes européennes ont quelques longueurs d’avance », souligne-t-elle.
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des maires et mairesses
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villes d’avenir : : printemps 2015
La tribune des maires et mairesses offre une occasion unique pour les municipalités du Québec de faire valoir leurs différents atouts auprès des investisseurs et des gens d’affaires. Accueillir les familles et les aînés, marier culture et développement économique, optimiser le transport en commun, densifier des secteurs stratégiques de leur territoire, limiter les hausses de taxe tout en préservant des services de qualité et miser sur le développement durable et les nouvelles technologies, tels sont les défis et les préoccupations des villes d’aujourd’hui au Québec. Découvrez huit d’entre elles.
TRIBUNE DES MAIRES ET MAIRESSES
Sherbrooke
UNE VILLE QUI SE DÉMARQUE PAR SON INTELLIGENCE
Pas moins de 400 villes de la planète convoitaient ce prestigieux titre, qui récompense les villes ayant fait preuve d’innovation technologique entraînant des retombées positives sur le dynamisme de leur communauté.
Les infrastructures nécessaires sont d’ailleurs en place. Sherbrooke profite de l’Internet haute vitesse et de la fibre optique. L’Internet sans fil est aussi accessible gratuitement dans 200 lieux publics.
« Nous sommes extrêmement fiers de cette reconnaissance mondiale. Nous savions que nous avions parcouru beaucoup de chemin en peu de temps. Cette marque de confiance confirme que nous allons dans la bonne direction », affirme Bernard Sévigny, maire de Sherbrooke depuis 2009 et premier vice-président de l’Union des municipalités du Québec.
Une communauté intelligente doit démocratiser le savoir tout en mobilisant les acteurs capables de soutenir l’innovation. Le Service des technologies de l’information de la Ville de Sherbrooke a ainsi réuni une vingtaine d’acteurs autour de la table de concertation Sherbrooke intelligente et innovante. De cette table sont nées plusieurs initiatives. La Ville de Sherbrooke a par exemple rendu accessibles ses données numériques. Les développeurs d’applications mobiles disposent donc de plusieurs jeux de données (matières résiduelles acceptées par type de collecte, répertoire des commerces, etc.). Pour stimuler leur créativité, la table de concertation organise des événements, dont des hackathons et des StartUp Weekend. Des applications conçues au cours de ces événements seront bientôt proposées aux Sherbrookois.
Sixième ville en importance au Québec, Sherbrooke s’est développée grâce aux industries manufacturières pendant plus d’un siècle. La fermeture de plusieurs usines, dans les années 1990, a obligé les décideurs à se retrousser les manches. « La mondialisation nous a fait mal, reconnaît Bernard Sévigny. Mais plutôt que de la percevoir éternellement comme une menace, nous en avons fait une alliée. Nous avons mis en commun les forces vives de la communauté afin de réinventer rapidement notre économie. Nous avons travaillé de façon ingénieuse, ensemble, pour devenir une communauté intelligente. » Sherbrooke mise maintenant sur l’économie du savoir et sur la création d’entreprises innovantes pour prospérer, mettant ainsi à profit les institutions de son Pôle universitaire et de ses 40 000 étudiants.
Par ailleurs, le programme Branchez-vous ! encourage les commerçants à être présents sur le Web, et Sherbrooke Innopole – le centre local de développement de Sherbrooke – vient d’inaugurer un incubateur d’entreprises. Plus de 1 600 travailleurs du domaine des technologies de l’information œuvrent au sein de plus d’une centaine d’entreprises sherbrookoises. Un plan d’action
VILLE DE SHERBROOKE
Que Sherbrooke soit une ville étudiante et verte est un fait reconnu. La capitale de l’Estrie se démarque désormais sur un tout autre plan, et non le moindre. Elle s’est taillé une place parmi les 21 villes les plus intelligentes au monde, à l’occasion de sa première participation au concours Smart 21 de l’Intelligent Communities Forum.
BERNARD SÉVIGNY Maire de Sherbrooke
a été adopté pour concentrer ces entreprises en pleine croissance au centre-ville et ainsi faire du cœur de Sherbrooke une plaque tournante de ces technologies. « Sherbrooke compte devenir un joueur incontournable dans l’ère du numérique. Les graines semées ces dernières années commencent à pousser, et la récolte s’annonce exceptionnelle », se réjouit le maire Sévigny. villes d’avenir : : printemps 2015
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TRIBUNE DES MAIRES ET MAIRESSES
Repentigny POUR SES INSTALLATIONS SPORTIVES,
REPENTIGNY SE DISTINGUE AU-DELÀ DE SES FRONTIÈRES Déjà reconnue comme une ville tennistique, Repentigny présentera, du 30 août au 5 septembre 2015, la 30e édition des Internationaux de tennis junior Banque Nationale, l’un des plus importants tournois de calibre international mettant en scène les meilleurs juniors du monde en provenance d’une trentaine de pays. Il s’agit du seul tournoi de classe internationale de catégorie 1 au Canada, classé 4e au monde !
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e grands noms sont passés à Repentigny : Andy Murray, Jo-Wilfried Tsonga, Milos Raonic, Victoris Azarenka, Alexandra Wozniak et Eugénie Bouchard, pour ne nommer que ceux-là. Désireuse de bien marquer ce 30e anniversaire, Repentigny a offert tout un cadeau aux amateurs de tennis. Il n’y a pas qu’à Roland Garros ou à Monte-Carlo où l’on peut jouer sur terre battue. Il est aussi possible de le faire à Repentigny, au parc Maurice-Richard. Six beaux terrains viennent d’y être inaugurés.
Le parc Maurice-Richard est un site majeur développé au cours des six dernières années. Au cœur d’un nouveau quartier résidentiel comptant une forte proportion de jeunes familles, érigé dans le prolongement d’un carrefour giratoire de belle signature, on vient aussi d’y terminer la construction d’un vaste chalet d’accueil; prochainement, des jeux d’eau, une patinoire et des aires de jeux pour les enfants vont s’ajouter aux aménagements. Présentement, on peut y jouer au football, au soccer et au tennis sur terre battue, mais aussi s’adonner au skate sur l’un des plus beaux sites du Québec. Inauguré en septembre 2013, le Skate Plaza de Repentigny est considéré par le site Internet 33MAG – une référence en matière de planche à roulettes – comme « le plus beau du Grand Montréal et surtout un modèle que chaque municipalité québécoise doit suivre ». 40
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COLLECTION VILLE DE REPENTIGNY
LE PARC MAURICE-RICHARD, CARREFOUR DES SPORTIFS REPENTIGNOIS Comptant près de 85 000 habitants, deuxième ville en importance de la région de Lanaudière, Repentigny possède plus d’une cinquantaine de parcs aménagés sur son territoire.
CHANTAL DESCHAMPS Mairesse de Repentigny
COLLECTION VILLE DE REPENTIGNY
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VILLE TENNISTIQUE RECONNUE À L’ÉCHELLE INTERNATIONALE GRÂCE À LA PRÉSENTATION DES INTERNATIONAUX DE TENNIS JUNIOR DU CANADA, QUI EN SERA CETTE ANNÉE À SA 30e ÉDITION, REPENTIGNY OFFRE DEPUIS PEU À SES CITOYENS SIX TERRAINS DE TENNIS EN TERRE BATTUE
COLLECTION VILLE DE REPENTIGNY
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LE SKATE PLAZA DE REPENTIGNY EST DEVENU UN INCONTOURNABLE ET UN LIEU DE RENCONTRE POUR LA JEUNESSE REPENTIGNOISE
REPENTIGNY SE DÉMARQUE AVEC SON SKATE PLAZA D’ailleurs, pour le caractère novateur de sa démarche entourant l’implantation du Skate Plaza, Repentigny vient de remporter un prix pancanadien, la mention OR du Prix du leadership dans le secteur public décerné par l’Institut d’administration publique du Canada (IAPC) et Deloitte.
Et ces jeunes planchistes sont allés encore plus loin ! Dans l’esprit de collaboration et de partenariat dont s’est inspiré le projet dès le départ, certains d’entre eux ont mis sur pied l’organisme sans but lucratif SK8 auquel la municipalité a confié la responsabilité de l’animation de cette installation sportive municipale. La boucle était donc bouclée !
« Le Skate Plaza constitue un projet remarquable sous plusieurs aspects, mais c’est surtout le travail important de concertation entre les jeunes, les élus et les employés des divers services municipaux qui nous a permis de nous démarquer sur la scène nationale », déclare Chantal Deschamps, mairesse de Repentigny.
Pourquoi un parc Maurice-Richard ? D’abord pour honorer la mémoire de ce géant de notre sport national. L’amour des Repentignois pour le Canadien de Montréal est concrètement visible dans le secteur. En plus d’avoir donné le nom du célèbre numéro 9 à ce parc, Repentigny a dénommé le complexe sportif situé tout juste à côté Gilles-Tremblay, autre figure légendaire du Tricolore et Repentignois d’adoption. En outre, l’une des rues menant au parc Maurice-Richard s’appelle Jacques-Plante. C’est tout dire !
Désirant aménager un site pensé pour les jeunes et avec eux, la Ville a impliqué des planchistes de la communauté à toutes les étapes de réalisation. Il s’agissait d’une première à Repentigny.
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j’y prends racine candiac.ca
15 000 arbres, 33 km de pistes cyclables et 14 parcs aménagés à 15 minutes du centre-ville de Montréal carrefour économique à la croisée des autoroutes 15 et 30 transport collectif, une gare et un stationnement incitatif en bordure du fleuve Saint-Laurent et de la rivière à la Tortue vie culturelle riche et variée
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TRIBUNE DES MAIRES ET MAIRESSES
Candiac
UNE VILLE RÉSOLUMENT VERTE Misant sur le développement durable et la qualité des services, Candiac fait partie du groupe restreint de municipalités de la grande région métropolitaine qui implante sur leur territoire un projet d’aménagement axé sur le transport collectif (mieux connu sous l’acronyme anglais TOD, soit Transit-Oriented Development). « Avec la gare de Candiac comme noyau, ce projet s’inscrit dans les grandes orientations du Plan métropolitain d’aménagement et de développement (PMAD), explique Normand Dyotte, maire de Candiac depuis 2011. Il s’agit non seulement de densifier et de maximiser les terrains dans le quartier autour de la gare, mais aussi d’intégrer plusieurs types d’habitations et de créer un milieu de vie basé sur le transport actif ainsi que sur la présence de nombreux services de proximité. »
Candiac prépare actuellement son plan directeur de l’aire TOD. La ville compte offrir des incitatifs aux promoteurs en mesure de construire des commerces et des résidences à prix attrayant pour les jeunes familles et les retraités. Comptant 21 000 habitants, Candiac s’attend à voir sa population atteindre environ 30 000 citoyens en 2029.
Candiac s’est aussi dotée de services culturels et sportifs qui répondent aux besoins de clientèles très diversifiées : un centre socioculturel, le Complexe Roméo-V.-Patenaude, une maison des jeunes et une autre pour les aînés, la
La situation stratégique de Candiac au carrefour des voies de circulation reliant Montréal et la frontière américaine est certainement son meilleur atout en matière de développement. « L’élargissement de la sortie Candiac sur l’autoroute 930 par le ministère des Transports du Québec, réalisé à l’automne 2014, a permis d’améliorer l’accès au Carrefour Candiac. De plus, un nouvel accès pour les automobilistes qui arrivent du sud par l’autoroute 15 devrait être parachevé en 2016 », fait valoir le maire de Candiac.
VILLE DE CANDIAC
En 2014, Candiac a adopté son Plan stratégique de développement pour les 15 prochaines années. Ses trois priorités : croissance selon les principes de développement durable, optimisation du transport terrestre et qualité de l’environnement. « Nos 14 parcs aménagés, dont deux sont dotés d’un parcours d’exercice, nos 33 km de pistes cyclables et les nombreuses améliorations apportées au parc André-J.-Côté qui longe le fleuve sont des attraits importants pour les jeunes familles qui veulent concilier un milieu de vie près de la nature tout en étant à proximité de Montréal et de Longueuil, ajoute Normand Dyotte. Nous prévoyons aussi aménager d’ici deux ans un sentier d’accès à la rivière à la Tortue et des quais pour y accueillir les petites embarcations. »
intermunicipal de transport Le Richelain, désormais gratuits pour tous les usagers sur le territoire candiacois. Les arrivées et départs à partir du stationnement incitatif de l’Agence métropolitaine de transport ont aussi été augmentés pour faciliter les déplacements entre Montréal, Longueuil et Candiac.
NORMAND DYOTTE Maire de Candiac
bibliothèque au Centre Claude-Hébert et de nombreux terrains sportifs (dont tennis, soccer, volleyball et pétanque). L’amélioration du transport collectif en 2014 a conduit au réaménagement complet des trois circuits locaux du Conseil
La « ville sous les arbres », ainsi que se définit Candiac, voit l’avenir avec optimisme. « Nous sommes chanceux de pouvoir compter sur une vie communautaire très dynamique grâce à la présence de 74 organismes voués à l’entraide, aux loisirs, aux sports ainsi qu’à la santé physique et financière, ajoute Normand Dyotte. On me fait souvent le commentaire qu’on retrouve beaucoup d’activités accessibles à Candiac. Cette appréciation nous inspire et nous indique que nous sommes dans la bonne direction. » villes d’avenir : : printemps 2015
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TRIBUNE DES MAIRES ET MAIRESSES
Longueuil
LE PÔLE ÉCONOMIQUE DE LA RIVE-SUD Longueuil est une ville à l’économie très dynamique offrant un environnement culturel, communautaire et sportif de qualité à quelque 235 000 habitants. Ses 382 hectares d’espaces verts accessibles et sa proximité avec le fleuve comptent parmi ses autres principaux atouts.
« Nous proposons un milieu de vie propice à l’épanouissement des personnes et des entreprises qui s’installent sur notre territoire, explique Caroline St-Hilaire, mairesse de Longueuil depuis 2009. Nous planifions notre croissance en nous appuyant sur le Plan stratégique de développement durable, un plan structurant et novateur pour notre ville. Deux projets témoignent de notre volonté de conjuguer le développement durable et le développement économique et d’offrir un environnement convivial à nos citoyens, soit le pôle Roland-Therrien et le pôle Longue Rive. »
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LE PÔLE LONGUE RIVE À proximité de la Place Charles-Le Moyne, secteur névralgique de Longueuil, le pôle Longue Rive vise à redonner l’accès aux berges du fleuve aux citoyens. En juillet 2014, Longueuil et la Société immobilière du Canada ont convenu d’élaborer un plan directeur conjoint qui combine des fonctions d’habitations, de travail et de loisirs et qui intègre les transports actifs et collectifs dans un cadre naturel donnant sur le fleuve. Les premières consultations ont débuté ce printemps.
LE PÔLE ROLAND-THERRIEN Situé près du fleuve Saint-Laurent et de l’autoroute René-Lévesque dans l’arrondissement du Vieux-Longueuil, le pôle Roland-Therrien deviendra un quartier vert et accueillant d’environ 97 hectares. Longueuil projette d’en faire un cadre de vie à échelle humaine, où abondent transports actifs et collectifs et services de proximité, tel un quartier de type TOD (Transit-Oriented Development). La Ville s’est associée à Pratt & Whitney Canada pour requalifier ce secteur anciennement industriel et commercial en un lieu de vie basé sur les meilleures pratiques de développement durable.
DES ATTRAITS ÉCONOMIQUES INDÉNIABLES Une forte concentration d’organisations liées à l’aérospatiale a choisi Longueuil pour investir, dont l’Agence spatiale canadienne, la multinationale Héroux-Devtek, l’École nationale d’aérotechnique et le fabricant international Pratt & Whitney Canada. Ce secteur d’activités, le plus important moteur de développement économique de la Rive-Sud, représente près de 10 000 emplois. L’aéroport de Saint-Hubert, pour lequel la Ville a entamé des démarches de municipalisation en 2012 afin d’en développer le plein potentiel, représente également un atout majeur pour la région et pour la consolidation du pôle aéronautique de Longueuil.
Avant même de dresser les plans, Longueuil a consulté les citoyens et les partenaires qui vivent dans le secteur du pôle RolandTherrien afin de connaître leurs attentes et leurs besoins.
La Place Charles-Le Moyne constitue un autre exemple du potentiel économique de Longueuil. S’y sont installés l’Université de Sherbrooke, le nouvel immeuble Trigone, le Groupe SSQ financier, l’hôtel
villes d’avenir : : printemps 2015
CAROLINE ST-HILAIRE Mairesse de Longueuil
Sandman, de nombreux immeubles résidentiels et tours de bureaux. Groupés autour du métro et de la gare d’autobus de l’Agence métropolitaine de transport, le futur complexe culturel et les deux tours résidentielles et de bureaux de 200 M$ de la firme Landmark vont faire de la Place Charles-Le Moyne un réel centreville bourdonnant d’activités.
TRIBUNE DES MAIRES ET MAIRESSES
Val-d’Or UNE VILLE JEUNE ET UN IMPORTANT CARREFOUR DE SERVICES « Val-d’Or est une ville régionale, c’est-à-dire que son rôle excède celui d’une municipalité qui ne dessert que son territoire et ses résidants, précise le maire Pierre Corbeil, ancien député d’Abitibi-Est pendant huit ans à l’Assemblée nationale. En raison de sa situation de carrefour ferroviaire, routier et aérien entre le nord et le sud du Québec et de la masse critique de services qu’on y trouve, Val-d’Or, qui compte 33 000 habitants, voit passer chaque année environ 6 000 personnes venues étudier, s’approvisionner, se faire soigner ou rencontrer des professionnels ayant pignon sur rue ici. »
Le troisième pôle de développement de Val-d’Or est celui de la nordicité, c’està-dire essentiellement la prestation de services variés aux communautés jamésiennes, cries et inuites qui vivent au nord de l’Abitibi. Les gens de Lebel-surQuévillon et de Matagami, tout comme celles des communautés cries vivant à la Baie-James, trouvent à Val-d’Or quantité de services, notamment en santé et en
élargir son éventail de programmes, grâce notamment à un projet de 10 M$ qui consiste à réaménager et à agrandir ses installations. Le CFP et d’autres partenaires veulent aussi réaliser un projet de résidences et un centre de la petite enfance.
VILLE DE VAL-D’OR
Depuis la fondation de la ville en 1935, le développement économique de Val-d’Or est étroitement lié aux secteurs des mines, de la foresterie et de la nordicité. En plus des trois mines en exploitation sur son territoire, soit Beaufor, QMX et Goldex, Val-d’Or offre un large éventail de services aux entreprises minières et forestières actives non seulement dans le nord-ouest du Québec, mais à l’échelle nationale et internationale. « Val-d’Or possède une solide réputation d’expertise dans tous les aspects liés aux mines et à la foresterie nordique, explique Pierre Corbeil. Nos 150 entreprises présentes dans les zones industrielles locales desservent des clients répartis partout sur le globe, et non uniquement dans la région. » Ajoutons que Val-d’Or est un carrefour de logistique reconnu pour son savoirfaire en raison de son aéroport et de ses infrastructures d’accueil adaptées à la desserte hors région. Point de rencontre important sur les plans ferroviaire et routier, la ville en a aussi profité pour développer son expertise en transport terrestre.
PIERRE CORBEIL Maire de Val-d’Or
éducation. La population étudiante qui fréquente le Centre d’études supérieures de Val-d’Or s’élève à plus de 650 personnes, dont 500 au niveau collégial et 275 aux études universitaires. Le Centre de formation professionnelle (CFP), qui abrite le Centre national des mines, offre plusieurs formations liées à l’industrie minière et à d’autres métiers en demande dans la région. Le CFP veut d’ailleurs
AU CŒUR D’UNE NATURE IMPRESSIONNANTE « L’un des privilèges qu’offre la vie à Val-d’Or, c’est évidemment la proximité du plein air, fait valoir Pierre Corbeil. On côtoie constamment la nature. Les amateurs de chasse et pêche sont particulièrement choyés en raison de la faune abondante et de la multiplicité de services qui ont été mis en place pour répondre à leurs besoins. » Les sportifs et les amoureux de la nature y trouvent aussi leur compte en toutes saisons. Malgré le froid rigoureux de l’hiver 2015, le nouveau sentier glacé et éclairé que la municipalité a réalisé dans la forêt récréative au sud de la ville a accueilli 20 000 patineurs au cours de sa première saison. Depuis quelques années, Val-d’Or a également entrepris de rehausser l’aspect visuel de son centre-ville avec un programme d’amélioration des façades commerciales et à l’ajout d’aires de verdure et de repos. Récemment jumelée avec la ville de Saint-Georges-de-Beauce, Val-d’Or veut accentuer sa croissance grâce à l’esprit d’entrepreneuriat de ses habitants. « Val-d’Or est une ville jeune qui a encore peu d’histoire, mais qui est pleine d’avenir », commente fièrement Pierre Corbeil. villes d’avenir : : printemps 2015
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TRIBUNE DES MAIRES ET MAIRESSES
Laval
UNE VILLE ENTIÈREMENT REPENSÉE Laval est en train de changer en profondeur. L’agglomération, qui compte près de 421 500 habitants, s’étend sur 246 km2 et réunit des milieux urbains, forestiers et agricoles très diversifiés. Rompant avec un développement qui a longtemps morcelé le territoire en fonction des usages, Laval a dévoilé en 2015 sa nouvelle vision stratégique, intitulée Urbaine de nature, dont le principal objectif est d’établir un équilibre viable entre la croissance urbaine et la protection de l’environnement.
« Cette vision résulte d’une large consultation publique qui a permis à près de 3 300 Lavallois de présenter la façon dont ils voyaient leur ville dans 20 ans, explique Marc Demers, maire de Laval. C’est donc vraiment ce que veulent les gens. Il en est ressorti cinq grandes orientations qui vont inspirer nos projets au cours des prochaines années. Tous les citoyens et les entreprises pourront savoir exactement où nous allons et ce qu’il est possible de faire sur le territoire. »
L’économie lavalloise se porte bien. On y compte environ 10 750 entreprises et 153 500 emplois. En fait, 40 % des Lavallois travaillent dans leur propre ville. Cette activité économique se déroule sur un territoire dont le tiers est zoné agricole, une particularité qui représente un beau potentiel de développement selon le maire de Laval : « Nous allons consacrer 3,5 M$ au cours des prochains mois au remembrement de parcelles et de terres agricoles afin d’offrir des superficies exploitables par les agriculteurs. Nous voulons protéger nos terres agricoles 46
villes d’avenir : : printemps 2015
« La réappropriation des berges est aussi un projet qui tient à cœur aux Lavallois, ajoute Marc Demers. Nous allons consacrer 4,6 M$ en 2016 et 7,4 M$ en 2017 à augmenter l’accès aux rives. »
VILLE DE LAVAL
Laval veut désormais encadrer le développement en vue d’améliorer et d’harmoniser les milieux urbains et naturels.
menter son réseau de pistes cyclables en y consacrant près de 5 M$ au cours des trois prochaines années, de créer de nouveaux parcs et de dépenser près d’un demi-million de dollars par année à la plantation d’arbres. Pour souligner le Jour de la Terre en 2015, Laval a décidé de créer de toutes pièces une nouvelle forêt urbaine en plantant 10 000 arbres au Centre de la nature.
MARC DEMERS Maire de Laval
en vue d’encourager la production près des quartiers urbains et de faire revivre des marchés de proximité. » La qualité de vie des citoyens constitue une autre grande préoccupation de l’administration lavalloise. Laval se propose d’aug-
Forte de cette nouvelle vision stratégique, Laval révise maintenant son schéma d’aménagement et de développement qui concrétisera la mise en valeur de son insularité où se marient la ville et la campagne. « On sent de plus en plus l’énergie qui se déploie sur le terrain, commente Marc Demers. Nous souhaitons reconnecter les espaces urbains et agricoles afin de faire de Laval un milieu équilibré offrant une expérience de vie enrichissante. Cette vision imaginée par l’ensemble de la communauté lavalloise réussira d’autant plus si chacun se l’approprie. »
TRIBUNE DES MAIRES ET MAIRESSES
Sorel-Tracy
PORTE D’ENTRÉE SUR LA DIVERSITÉ DE LA BIOSPHÈRE DU LAC SAINT-PIERRE Située au large de Sorel-Tracy au milieu du Saint-Laurent, la Réserve mondiale de la biosphère du Lac-Saint-Pierre, reconnue par l’UNESCO en 2000, offre un vaste écosystème de milieux humides qui constitue à la fois un refuge faunique exceptionnel et une étape incontournable pour des milliers d’oiseaux migrateurs chaque année. Par le projet Écomonde du lac Saint-Pierre, Sorel-Tracy se positionne comme la porte d’entrée naturelle de ce site et entend en faire un pivot important de son développement touristique.
Parmi les projets déjà en cours, mentionnons la modernisation du quai no 2, où accoste le traversier faisant la navette entre Saint-Ignace-de-Loyola, sur la rive nord, et Sorel-Tracy. Situé au cœur du centre-ville, le quai servira de point de départ des excursions vers la Réserve. Sorel-Tracy a investi 3 M$ pour refaire une beauté à ses deux marinas, la Marina Saurel et la marina du parc Regard-sur-leFleuve. « Nous sommes actuellement en négociation afin de pouvoir accueillir le destroyer NCSM Iroquois que désarment actuellement les Forces armées canadiennes, précise Serge Péloquin. Ce navire de guerre porte-hélicoptères, fabriqué
aux chantiers maritimes de Tracy, constituera non seulement une superbe attraction, mais aussi un témoignage de la construction navale dans la région. » La salle de spectacle Georges-Codling et l’ancien marché Richelieu sont actuellement en rénovation, au coût de 8 M$, afin qu’ils deviennent des lieux dotés d’équipements culturels à la fine pointe de la technologie en plein centre-ville. Enfin, la gare de Sorel-Tracy est également en mutation : la ville en fait un lieu consacré à la saine alimentation. Les citoyens pourront s’y approvisionner en paniers biologiques dès l’été 2015, et plusieurs activités de sensibilisation y seront organisées tout au long de l’année. Tout comme Montréal, la ville de Sorel-Tracy fêtera son 375e anniversaire de fondation en 2017. Quatrième plus vieille ville canadienne après Québec, Trois-Rivières et Montréal, Sorel-Tracy mène ses projets de revitalisation afin d’offrir une image renouvelée qui soit rassembleuse et source de fierté. « La concurrence est forte, et il faut se démarquer si l’on veut attirer de nouveaux citoyens et de nombreux visiteurs, ajoute Serge Péloquin. Il est nécessaire d’agir sur tous les plans – qualité de vie, emplois et services. On sent
VILLE DE SOREL-TRACY
« Au sein du partenariat avec le Regroupement indépendant pour la relance économique de la région de Sorel-Tracy (RIRÉRST) et Écomonde du lac Saint-Pierre, un organisme créé pour mettre en valeur la Réserve, Sorel-Tracy a entrepris un grand réaménagement de ses infrastructures riveraines, explique le maire Serge Péloquin. Nous y consacrerons environ 20 M$ au cours des prochaines années afin de créer un vaste circuit qui permettra à nos citoyens et à nos visiteurs d’accéder aux multiples attraits qu’offre notre situation unique au confluent de la rivière Richelieu et du Saint-Laurent. »
SERGE PÉLOQUIN Maire de Sorel-Tracy
que nos concitoyens sont fiers de la direction qu’a prise Sorel-Tracy, car les projets mis de l’avant trouvent un écho très favorable parmi la population. » villes d’avenir : : printemps 2015
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TRIBUNE DES MAIRES ET MAIRESSES
Alma
LA VILLE DE L’HOSPITALITÉ La ville d’Alma, qui fêtera son 150e anniversaire de fondation en 2017, est située sur les rives du lac Saint-Jean, au confluent des rivières Grande Décharge et Petite Décharge, qui se rejoignent pour former la rivière Saguenay. Comptant un peu plus de 31 000 habitants, Alma s’étend sur une superficie de 195 km2, dont 15 % du territoire est urbanisé. Métropole de la municipalité régionale de comté (MRC) Lac-Saint-Jean-Est, Alma se trouve au cœur de la grande région du Saguenay– Lac-Saint-Jean, où vivent environ 275 000 personnes.
LA DIVERSIFICATION ÉCONOMIQUE : UNE PRIORITÉ La présence de Rio Tinto Alcan et de Produits forestiers Résolu, deux multinationales œuvrant respectivement dans l’aluminium et les pâtes et papiers, a considérablement contribué à la croissance d’Alma. « L’aluminerie d’Alma emploie à peu près un millier de travailleurs, et la papetière Résolu compte environ 400 employés, mentionne Marc Asselin. C’est un atout extraordinaire pour la municipalité, mais ce sont des secteurs industriels très vulnérables à la conjoncture économique et aux variations de la demande. C’est pourquoi nous voulons attirer des PME industrielles dans des créneaux porteurs pour l’avenir, afin de réduire notre dépendance envers l’industrie lourde et d’offrir des emplois dans des domaines attirants pour les jeunes. » C’est dans cet esprit qu’a été construite en 2014 la toute première usine d’extrusion d’aluminium de la région, un projet de 12 M$ piloté par le Centre d’entrepreneuriat et d’essaimage de l’Université du Québec à Chicoutimi. Bénéficiant d’une technologie de pointe conçue en Espagne, l’usine est
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VILLE D’ALMA
«
Alma est une ville facile à vendre auprès d’entreprises qui désirent s’établir dans la région, car la MRC dispose de tous les services d’une grande agglomération, fait valoir Marc Asselin, maire de la ville depuis 2009. Que ce soit sur les plans de la santé, de l’éducation, des loisirs et de la culture, Alma offre tout ce que recherchent les travailleurs et leurs familles. L’un des dossiers qui me tiennent particulièrement à cœur est celui de la diversification économique. J’estime donc très important de réunir les conditions socioéconomiques qui vont convaincre les entreprises et leur personnel de s’installer ici. »
MARC ASSELIN Maire d’Alma
LA COMPÉTITION CANADIENNE DE DRONES ATTIRE DES ÉQUIPES PROVENANT DE TOUTES LES RÉGIONS DU CANADA
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VILLE D’ALMA
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UNE VUE DU LAC SAINT-JEAN PRISE À BORD DU BATEAU DE CROISIÈRE LA TOURNÉE
L’USINE DE RIO TINTO ALCAN À ALMA
exploitée par la société Pexal Tecalum Canada. Située dans le nouveau parc technologique qu’aménage Alma en bordure de son aéroport, cette usine d’extrusion permet de fabriquer des produits nécessitant une grande précision, par exemple des pièces d’automobiles et des matériaux de construction. Un autre projet qui rend Marc Asselin très fier est celui du Centre d’excellence sur les drones (CED), implanté sur les terrains de l’aéroport d’Alma. Fasciné depuis toujours par l’aéronautique, M. Asselin est convaincu des grandes possibilités liées à l’utilisation des drones dans les secteurs civils et commerciaux. « En recherche minière et en protection contre les feux de forêt,
par exemple, les drones peuvent remplir des tâches complexes sans qu’il y ait besoin d’envoyer des travailleurs dans des zones isolées ou à risque », explique-t-il. Lancé en 2008 avec l’entreprise CAE comme partenaire fondateur, le CED se définit comme un centre international d’expertises, de services et d’innovation en conception, applications et exploitations des drones. Il abrite actuellement 25 organisations membres en mesure d’appuyer les entreprises du secteur. Du 1er au 3 mai 2015, le CED et la Ville d’Alma ont d’ailleurs accueilli la 7e édition de la compétition étudiante canadienne de drones, un concours d’envergure nationale où les équipes participantes doivent dessiner les plans, construire et faire voler leur propre drone. villes d’avenir : : printemps 2015
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L’AÉROPORT RÉGIONAL D’ALMA
Le parc aéronautique en bordure de l’aéroport compte déjà plusieurs entreprises très dynamiques comme Panorama Aviation et Hélicoptères Panorama, Produits Aviatech et Flyterra (spécialisé dans la conception et la fabrication de drones). Alma espère voir s’y déployer toute une grappe de sociétés actives en nouvelles technologies. Le réseau des PME sur le territoire almatois comprend des entreprises très performantes dont l’existence est méconnue à l’échelle nationale. La compagnie Béton préfabriqué du Lac (BPDL), par exemple, qui a construit les estrades du centre Bell, en monte actuellement qui sont destinées aux futurs Jeux olympiques de Rio de Janeiro. L’entreprise Constructions Proco, installée à Saint-Nazaire, non loin d’Alma, a fabriqué les mégapoutres métalliques qui ont servi à solidifier le pont Champlain. Nordex, une compagnie de coffrages de béton de haute qualité, est très active depuis 25 ans sur de nombreux chantiers majeurs, dont ceux d’Hydro-Québec et de Rio Tinto Alcan. « Toutes ces entreprises sont représentatives de l’entrepreneuriat et de la qualité de la main-d’œuvre que l’on trouve à Alma et dans la région, commente Marc Asselin. La mise en œuvre du nouveau Plan Nord du gouvernement du Québec devrait contribuer à la croissance de notre ville, compte tenu de notre situation géographique à la frontière sud du Nord. » Alma peut aussi compter sur deux grands parcs industriels, l’un au nord et l’autre au sud de la ville, afin d’accueillir des sociétés de toutes tailles. UN MILIEU DE VIE ACCUEILLANT ET RICHE EN ACTIVITÉS TOUTE L’ANNÉE Alma possède un territoire au relief accidenté, des ravins profonds et des affleurements rocheux qui composent des paysages remarquables. Le principal atout demeure toutefois le majestueux lac Saint-Jean, une mer intérieure de plus de 1 000 km2. Cette ville jouit d’une longue tradition d’hospitalité en raison d’infrastructures de loisirs de qualité, comme le Centre de 50
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VILLE D’ALMA
TRIBUNE DES MAIRES ET MAIRESSES
LA RÉGION D’ALMA OFFRE DE NOMBREUSES ACTIVITÉS DE PLEIN AIR
villégiature Dam-en-Terre, mis à niveau depuis cinq ans par Alma qui y a investi un peu plus de 2 M$ : aménagement de stationnements, de terrains de camping et d’espaces pour les véhicules récréatifs, rénovation de chalets et de la marina, dont celle du bateau La Tournée, qui offre des croisières sur le lac Saint-Jean tout au long de l’été. La Ville a aussi aménagé le Port de plaisance d’Alma, à deux pas du centre-ville, doté de 36 emplacements. Le lac Saint-Jean est célèbre pour ses nombreux festivals, dont l’un des plus populaires est le Festirame, qui se déroule en juillet à Alma. Existant depuis 40 ans, le Festirame est une fête populaire de neuf jours dont le principal événement est la traversée du lac à bord de chaloupes à rames, une épreuve exigeante de 42 km à laquelle participent des équipes rassemblant environ un millier de rameurs. « Notre industrie touristique repose aussi sur la motoneige et sur la pratique du plein air dans de magnifiques paysages d’hiver propices à ces activités, avance Marc Asselin. Nos infrastructures fonctionnent en toute saison pour ceux et celles qui veulent venir passer des vacances dans notre coin de pays. » Depuis plusieurs années, Alma a fait de nombreux efforts d’embellissement et d’aménagement paysager, notamment au centre-ville, remportant ainsi quatre fleurons au concours Les Fleurons du Québec. Pour souligner son 150e anniversaire, la Ville désire être fin prête pour accueillir la 52e finale des Jeux du Québec. L’un des projets phares des célébrations est la construction de la nouvelle passerelle piétonne et cyclable, toute en aluminium, qui enjambera la rivière Petite Décharge en plein centre-ville. Remplaçant celle qui a été construite en 1967 lors du centenaire d’Alma, la nouvelle passerelle se distinguera par son design avant-gardiste faisant appel aux dernières innovations en extrusion. « Ce sera une vitrine technologique et notre legs le plus important effectué dans le cadre du 150e anniversaire, conclut Marc Asselin. Réalisée presque entièrement par des entreprises de la région, la passerelle deviendra certainement une signature visuelle importante de notre centre-ville. »
UN AUTRE PRIX POUR LE
REPENTIGNY DÉCROCHE LA MENTION OR DU PRIX DU LEADERSHIP DANS LE SECTEUR PUBLIC DÉCERNÉ PAR L’INSTITUT D’ADMINISTRATION PUBLIQUE DU CANADA (IAPC) ET DELOITTE Reçu à Toronto le 5 février 2015
@UMQuebec umq.qc.ca
L'avenir des régions
AU CŒUR DE NOS PRÉOCCUPATIONS L'UMQ représente les municipalités de toutes tailles dans toutes les régions du Québec.
Suzanne Roy, présidente de l'Union des municipalités du Québec