Villes d'avenir volume 8 - numéro 1 : Édition Montreal économique

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COLLECTION

VOLUME 8 | NUMÉRO 1

MONTREAL

economique

375

MTL

PERSPECTIVES 2042 VILLE INTELLIGENTE CHIMIE VERTE CAPITALE DE L’INNOVATION FAYOLLE CANADA LE VENT DANS LES VOILES

PP 41614528


CF CARREFOUR LAVAL

LÀ OÙ TOUT SE RENCONTRE Cadillac Fairview est l’un des plus grands propriétaires et développeurs d’actifs immobiliers commerciaux en Amérique du Nord. La société gère un portefeuille de plus de 29 milliards de dollars composé de certains des immeubles et centres commerciaux les plus prestigieux au Canada, comme le Toronto-Dominion Centre, la Tour Deloitte, CF Toronto Eaton Centre, CF Pacific Centre, CF Rideau Centre, CF Carrefour Laval et CF Chinook Centre. Cadillac Fairview en bref - L’entreprise possède 12 des 20 centres commerciaux les plus performants au Canada. - Plus de 66 % des Canadiens demeurent dans un rayon de 100 km d’un centre CF. - Ses investissements dans le commerce de détail s’élèvent présentement à 2,7 milliards de dollars.

CF CHINOOK CENTRE

CF PACIFIC CENTRE

CF RIDEAU CENTRE

CF TORONTO EATON CENTRE


MOT DU MAIRE DE MONTRÉAL

E

n cette année 2017, qui marque le 375e anniversaire de la fondation de Montréal, il faut non seulement profiter de l’occasion pour examiner le chemin parcouru, mais aussi tracer la voie à suivre pour les prochaines décennies. Un des outils dont nous disposons pour ce faire est la toute nouvelle Loi sur la métropole. Déposé en décembre dernier, le projet de loi «augmentant l’autonomie et les pouvoirs de la Ville de Montréal, métropole du Québec» introduit pour la toute première fois dans la législation québécoise une reconnaissance formelle de notre statut de métropole et de notre rôle unique en matière de développement économique, social, culturel, durable et international pour le Québec entier.

Au cours des dernières années, l’ensemble de la communauté économique montréalaise s’était prononcée en faveur d’une telle reconnaissance : à titre de métropole, Montréal doit faire face à des obligations que n’ont pas les autres villes québécoises et doit donc disposer d’outils spécifiques qui lui permettront d’accentuer son développement économique, tout en disposant de pouvoirs accrus en matière d’habitation, de lutte contre l’itinérance, d’immigration, de culture et de patrimoine ainsi qu’en matière d’infrastructures et d’équipements scolaires. Ces différents pouvoirs découleront d’ententes avec le gouverne­ment du Québec. Montréal disposera donc d’un cadre financier pluriannuel et des outils nécessaires pour intervenir en fonction de sa réalité économique et de ses priorités. Nous inaugurons par le fait même une nouvelle ère de collaboration entre le gouvernement du Québec et sa métropole, une collaboration basée sur la confiance mutuelle. Les prochaines années s’annoncent donc très prometteuses pour Montréal, à tous les points de vue. Déjà, les investisseurs peuvent profiter d’un climat économique qui a changé du tout au tout depuis notre arrivée au pouvoir, un changement encouragé par le retour de l’intégrité municipale (avec notre Bureau de l’inspecteur général), une gestion rigoureuse des finances municipales, un marché de l’emploi qui s’améliore mois après mois, des grands projets d’immobilisations qui transforment la ville, et un positionnement international plus qu’enviable. Bon 375e à tous, et dites-vous bien que le meilleur reste à venir !

Denis Coderre Maire de Montréal

MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2017

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SOMMAIRE : : ÉDITION 2017

3 MOT DU MAIRE DE MONTRÉAL

Par Denis Coderre

5 MOT DE L’ÉDITEUR Par Jacques Boisvert

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MONTRÉAL PERSPECTIVES 2042

ISTOCK PAR BENKRUT

11 MOBILITÉ INTELLIGENTE Montréal, un lieu de prédilection pour la mobilité intelligente 15 LA CHIMIE VERTE Une arme économique à la rescousse de l’environnement 19 INNOVATION Montréal, pour devenir une capitale de l’innovation

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DOSSIER SPÉCIAL

FAYOLLE CANADA DIX ANS ET LE VENT DANS LES VOILES !

23 VILLE INTELLIGENTE Le citoyen au cœur de la ville intelligente 27 LES ÉLUS MUNICIPAUX Un tremplin pour le positionnement favorable de Montréal sur l’échiquier mondial DOSSIER SPÉCIAL

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TRIBUNE DES ÉLUS MUNICIPAUX

30 LAVAL Un choix stratégique 32 BEAUHARNOIS Un milieu de vie idéal pour la famille 33 MIRABEL Une ville en pleine effervescence 34 BLAINVILLE Synonyme de famille et de qualité de vie 35 VILLE DU SAVOIR La capitale universitaire canadienne en pleine effervescence 37 LA SYNERGIE PERMETTRA À LA VILLE DU SAVOIR DE BRILLER DE SES MILLE FEUX Entrevue avec Robert Proulx, recteur de l’Université du Québec à Montréal 4

MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2017

JBC MÉDIA PAR ROXANE PAQUET


MOT DE L’ÉDITEUR

ÉDITION MONTRÉAL ÉCONOMIQUE

ÉDITEUR  Jacques Boisvert RÉDACTION Yasmina El Jamaï et Suzanne Gagné TRADUCTION, RÉVISION ET CORRECTION D’ÉPREUVES Christine Barozzi, Catherine Faucher, Anne-Marie Trudel et Maureen Nicholson PRODUCTION Conception graphique et mise en page Carole Bordeleau pour Carbodesign Annonces publicitaires Lan Lephan PUBLICITÉ  Montréal 450 670-7770

PERSPECTIVES 2042

Souk Vongphakdy Responsable du développement des ventes internes Claire Boisvert Conseillère en publicité Québec 418 317-0669 ADMINISTRATION  Catherine Faucher, adjointe au président et directrice des opérations Edith Lajoie Responsable du service à la clientèle et coordination PHOTOGRAPHE Denis Bernier et Roxane Paquet PHOTO EN PAGE COUVERTURE Image principale : © Adobe Stock par sellingpix Chercheure : © iStock par BraunS Drone : © iStock par mailfor Public : © iStock par monkeybusinessimages ENVOI DE POSTE — PUBLICATIONS  Convention no PP 41614528 ADRESSE DE RETOUR  2120, avenue Victoria, bureau 140 Longueuil (Greenfield Park) QC J4V 1M9 ABONNEMENTS Buntha My Responsable de l’analyse des données abonnement@jbcmedia.ca www.jbcmedia.ca Dépôts légaux — Bibliothèque et Archives Canada et Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2009. Toute demande de reproduction doit être adressée par écrit à l’éditeur. Si elle est acceptée, elle doit indiquer clairement la source de la façon suivante : Tiré du magazine Villes d’avenir, édition Montréal économique. Le nom de l’auteur ou du photographe doit également apparaître. L’éditeur se réserve le droit de refuser l’insertion de toute publicité.

Le magazine Villes d’avenir est publié par JBC Média inc.

La mission de Montréal économique, de la collection Villes d’avenir (et de sa version en langue anglaise), est de faire valoir les forces du Grand Montréal auprès des décideurs économiques et politiques d’ici et d’ailleurs. Avec un aéroport international qui reçoit actuellement seize millions de voyageurs, cinq universités, un port où transitent trente-cinq millions de tonnes de marchandises annuellement, plus de deux millions d’emplois, dont un grand nombre dans les hautes technologies, avec quatre millions d’habitants, dont plus de la moitié est bilingue, et comptant la moitié de la population du Québec tout en générant la même proportion de son produit intérieur brut, la métropole du Québec et les municipalités qui gravitent dans son axe forment une agglomération unique, exceptionnelle et compétitive, ici même au Canada et à l’étranger. Cette année, à l’occasion du 375e anniversaire de Montréal, nous avons choisi de vous présenter une édition résolument tournée vers l’avenir. Laissant de côté le survol de l’histoire économique de la ville, nous avons plutôt invité plusieurs personnalités à partager avec vous leur vision de ce que sera Montréal dans 25 ans, à l’occasion de son 400e anniversaire. L’intérêt de ce numéro, très actuel, le sera peut-être encore davantage dans un quart de siècle. Pour ma part, je serai octogénaire et j’espère bien être de ce monde avec vous, pour voir si nos experts avaient raison ! Je vous invite donc à conserver précieusement vos copies papier et je vous donne rendez-vous, ici ou ailleurs, pour reprendre notre lecture et célébrer le 400e anniversaire de Montréal en 2042 !

Président : Jacques Boisvert 2120, avenue Victoria, bureau 140 Longueuil (Greenfield Park) QC J4V 1M9 Téléphone : 450 670-7770 Sans frais : 1 866 446-3185 Télécopieur : 450 670-7771

Jacques Boisvert Éditeur

info@jbcmedia.ca

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MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2017

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Les municipalités, partenaires du développement économique de nos régions !

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MONTRÉAL

PERSPECTIVES 2042 PAR YASMINA EL JAMAÏ

Le rôle que joue Montréal pour son propre avenir est déterminant. Bien des acteurs économiques le pressentent et en préparent le terrain ; sinon, pourquoi se mobiliseraient-ils avec autant de fougue pour propulser le développement de Montréal en en renforçant toutes les forces existantes ? La métropole est déjà en pleine effervescence pour laisser place à la ville de demain. À la lumière des initiatives musclées actuellement en gestation, nous avons tenté de nous projeter dans l’avenir en imaginant Montréal en 2042 comme elle pourrait être à l’occasion des célébrations de son 400e anniversaire.

ISTOCK PAR BENKRUT

UNE VILLE AUTONOME Un projet-pilote de village autonome en nourriture et en énergie rêvé par l’entreprise californienne ReGen Villages sera inauguré aux Pays-Bas en 2017. Les personnes qui s’installeront dans le nouveau village à Almere, à proximité d’Amsterdam, auront la capacité de produire directement leur nourriture et leur énergie pour devenir des communautés autosuffisantes. En plus, elles pourront recycler leurs déchets et filtrer leurs eaux usées. L’entreprise américaine envisage d’implanter d’autres villages de ce type en Suède, en Norvège, au Danemark, en Allemagne, puis partout dans le monde et de devenir la Tesla des écovillages. Le futur est déjà à nos portes, comme en témoi­ gnent aussi les initiatives de plus en plus nombreuses pour prendre le virage vers des villes plus sécuritaires, avec une gestion plus efficiente et plus écologique. La création de villes connectées

par la fibre optique — comme dans le cas de la ville de Stratford en Ontario qui se prépare à accueillir les voitures autonomes — l’illustre de belle façon. Il est aisé, dans ce contexte, d’imaginer Montréal en tant que ville autonome ou autosuffisante puisqu’il s’agit d’une solution envisagée par un nombre grandissant d’experts désireux de se pré­parer à gérer une population mondiale d’environ 10 milliards d’habitants prévue en 2050. Dans le même ordre d’idées, Montréal serait une cité remplie d’édifices intelligents et autonomes et prête à accueillir un flux toujours plus grand de nouveaux arrivants. Les véhicules, autonomes, pourraient communiquer entre eux ainsi qu’avec les feux de circulation, les trottoirs et bien d’autres appareils qui seront devenus indispensables. En 2042, Montréal serait une ville-modèle créatrice plutôt que consommatrice d’énergie, habitée par des citoyens tout aussi exemplaires et autosuffisants, MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2017

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MONTRÉAL : PERSPECTIVES 2042

« Montréal veut se démar­quer en tant que ville innovante en misant sur les nouvelles technologies et l’électrification des transports. » – Denis Coderre

VILLE DE MONTRÉAL

DENIS CODERRE Maire de Montréal

tout cela pour réduire l’actuel fardeau humain sur l’environnement. Il semble que les décideurs de la Ville de Montréal aient déjà adopté une vision équivalente pour l’avenir de la métropole. L’ÉLECTRIFICATION DES TRANSPORTS INTELLIGENTS Dans la foulée de la COP21, la 21e conférence des Nations unies sur les changements climatiques, le maire de Montréal, Denis Coderre, a effec­tive­ment annoncé que « Montréal veut se démar­quer en tant que ville innovante en misant sur les nouvelles technologies et l’électrification des transports ». Le maire a aussi confirmé « la position de Montréal en tant que chef de file du domaine de l’électrification des transports, contribuant à l’objectif de la Ville de réduire d’ici 2020 les émissions de gaz à effet de serre de 30 % comparativement au niveau de 1990 ». L’électrification s’inscrit dans le vaste chantier déployé pour faire de Montréal une ville autonome et intelligente. Plusieurs acteurs majeurs se sont évidemment greffés à ce programme, comme la Société de transport de Montréal (STM), qui procède pour sa part à l’électrification de son réseau de 8

MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2017

transport collectif, et la Caisse de dépôt et place­ ment du Québec (CDPQ) avec son ambitieux projet de Réseau électrique métropolitain (REM). La CDPQ a annoncé la réalisation du REM de 67 km qui devrait relier le centre-ville montréalais, l’aéroport Pierre-Elliott-Trudeau, l’ouest de l’île, ainsi que les rives sud et nord de Montréal. Il s’agit d’une excellente nouvelle pour le secteur de l’immobilier, dont l’essor sera favorisé : dans 25 ans, de nombreux édifices auront été construits près des 24 stations du REM pour abriter les résidents et les commerces de proximité. Outre le prolongement des lignes bleue et orange du métro montréalais, le REM contribuera dès 2020 à l’augmentation importante des déplacements en mode électrique. Des bornes de recharge électrique seront installées dans le cas de tout immobilier municipal comportant un stationnement. Des places de stationnement équipées de bornes de recharge seront aménagées dans les rues et les immeubles pour desservir les véhicules électriques. La Ville de Montréal a déjà prévu l’installation accrue d’un réseau de recharge pour desservir environ 1 000 bornes de recharge d’ici 2020. La mise en place d’infrastructures de recharge devrait


Une bonne idée, ça transporte. Chef de file en électrification des transports.

MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2017

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MONTRÉAL : PERSPECTIVES 2042

ISTOCK PAR GEBER86

s’accélérer année après année pour permettre le remplacement graduel du parc automobile en essence et en diesel par des véhicules électriques autonomes. Le remplacement des autobus actuels de la STM par approximativement 1 000 autobus entière­ment électriques d’ici 2025 et la préparation à l’arrivée des véhicules électriques autonomes devraient donner aux écologistes une raison supplé­ mentaire de se réjouir. Manifestement, le transport collectif de demain réduira considérablement l’empreinte carbone. MONTRÉAL, UN PÔLE MAJEUR POUR L’ENTREPRENEURIAT En somme, le mot d’ordre est de réduire l’incidence à Montréal des gaz à effet de serre (GES), le domaine du transport étant l’une des sources principales d’émissions de GES au Québec et dans la métro­ pole. La Ville de Montréal en a fait son fer de lance ; ainsi, elle mise sur le développement de la chimie verte pour implanter un modèle d’économie verte intégré. Parmi les méthodes préconisées figure la filière du polymère qui devrait donner lieu au développement d’une industrie chimique utilisant de nouvelles matières premières issues de matières recyclées, plutôt que des hydrocarbures. La prise en considération des enjeux environne­ mentaux est vue comme un véritable levier pour l’innovation, voire une occasion de faire des affaires et de développer des entreprises dans ces créneaux du présent et de l’avenir. Les pôles de chimie verte 10

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et d’électrification des transports en plein cœur de cette stratégie de développement à long terme permettront de stimuler l’entre­preneuriat dans ces domaines-clés et de susciter la création de PME innovantes. Des centres d’hébergement de données et des entreprises actives dans les indus­tries de l’infonuagique et des mégadonnées devraient également être lancés à Montréal, métropole considérée en juin 2016 comme la « communauté la plus dynamique et la plus inspi­ rante dans le domaine des villes intelligentes » par l’Intelligent Community Forum lors du sommet annuel de l’organisation tenu en Ohio. Ce classe­ment enviable indique que Montréal est indé­niable­ment déjà bien positionnée dans le domaine. Et ce n’est qu’un début, étant donné les progrès technologiques rapides et stupéfiants en matière d’intelligence artificielle, par exemple. Montréal se positionne afin de devenir la plaque tournante pour l’innovation et l’entrepreneuriat dans des créneaux d’excellence qui lui permettront de rayonner en étant une ville intelligente respec­­tueuse de l’environnement et créatrice de tech­ nologies innovatrices. Grâce à sa capacité d’inno­ vation continue et à sa proactivité remarquable, la métropole a de bonnes chances de se trouver à l’avant-garde du changement face aux défis climatiques, sociaux et conjoncturels, et de ce fait, de représenter un modèle pour le Canada et pour le monde. MONTRÉAL EN 2042 Dans 25 ans, le paysage urbain montréalais sera fort différent de celui qui nous environne aujourd’hui. En 2042, nous pouvons facilement concevoir une cité ultramoderne sans fils électriques visibles, sans automobiles à essence et à diesel, sans accidents et sans polluants. En laissant encore plus libre cours à notre imagination, nous pouvons apercevoir des piétons, des cyclistes et des automobilistes cohabiter harmonieusement au milieu d’objets interconnectés qui réguleraient leurs déplacements sans heurts. Et des robots se déhancher pour nous assister de multiples façons, évidemment. Le tout dans un environnement inclusif.


MONTRÉAL

LIEU DE PRÉDILECTION POUR LA MOBILITÉ INTELLIGENTE

UN

ADOBE STOCK PAR VEGE

PAR YASMINA EL JAMAÏ

François Bédard, président-directeur général et fondateur de Plan B développement, considère que le domaine immobilier est un axe incontournable pour assurer la place de choix de Montréal sur l’échiquier des villes-maîtresses en mobilité intelligente. Il partage avec nous sa vision de Montréal au moment de son 400e anniversaire, alors que Jean-François Barsoum, un spécialiste des villes intelligentes chez IBM, prévoit des changements profonds qui auront un impact sur la façon dont les immeubles seront construits ici.

À la tête de son entreprise d’accompagnement stratégique en analyse d’affaires et de serviceconseil spécialisé en média numérique multi­ plateforme depuis 2008, François Bédard trouve le temps de penser à l’avenir. Il imagine celui de ses trois enfants, de sa conjointe, de ses parents et des Montréalais qu’il aimerait tous voir bénéficier des fruits des progrès technologiques réalisés à une vitesse de plus en plus fulgurante. L’IMPORTANCE D’UN RÉSEAU SANS FIL HAUTEMENT PERFORMANT Ce passionné des technologies perçoit un parallèle évident entre le développement du territoire et celui de la mobilité intelligente. La force motrice de ce phénomène, selon lui, est exercée par la pression démographique et la congestion des villes qui se font toutes sentir avec de plus en plus de

JBC MÉDIA PAR DENIS BERNIER

FRANÇOIS BÉDARD Président-directeur général et fondateur Plan B développement MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2017

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LAVAL, UNE VILLE EN PLEINE TRANSFORMATION Contribuez au développement d’une grande ville dynamique à l’économie prospère, durable, compétitive et d’avant-garde. Découvrez notre nouveau programme d’incitatifs au développement économique (PIDÉ) et ses nombreux avantages.

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En ajoutant des télé­commu­nications innovantes comme le réseau sans fil dans l’équation, les promoteurs immobiliers attireraient des locataires comme cela a été le cas pour l’incubateur WeWork, un espace collaboratif connecté, ou le Palais des congrès de Montréal qui offre même la possibilité de se connecter à proximité de l’édifice, à partir de l’extérieur.

ISTOCK PAR NICOLASMCCOMBER

poids et qui obligeront les différents intervenants à trouver des solutions pour y remédier. « Le secteur immobilier devient déjà de plus en plus connecté et intelligent. Il faudra repenser le développement immobilier en gardant à l’esprit les générations à venir. Dans un même temps, les générations plus anciennes tireront avantage des grandes mutations immobilières à venir avec les objets connectés. Cela pourrait, par exemple, nous permettre de prendre soin des êtres qui nous sont chers, comme nos parents, à distance », indique M. Bédard. Au cœur des applications et des possibilités sans limites permises par la mobilité intelligente se trouve un point de passage obligé d’un point de vue technologique, selon l’expert qui travaille dans le domaine des médias numériques depuis 20 ans. « L’accès à des réseaux de télécommunica­ tion innovants par l’intermédiaire de réseaux sans fil performants en gigabits constitue la pierre angulaire pour faire de Montréal la ville intelligente qu’elle est appelée à devenir. En fait, la mobilité intelligente repose sur la connectivité sans fil, déclare-t-il. À New York, les intervenants de la ville et les membres privés d’un consortium l’ont bien compris puisque le réseau sans fil très puissant et rapide LinkNYC est offert gratuitement depuis 2015 aux citoyens et aux visiteurs par l’intermédiaire de 7 000 bornes. Cela valorise la valeur foncière des propriétés, ainsi que le territoire d’un point de vue urbaniste, et stimule également l’économie et les investissements étrangers en attirant des entreprises en démarrage (startups), des incubateurs, des accélérateurs et des centres d’investissement. »

UNE VALEUR AJOUTÉE POUR LES ACTEURS DE L’IMMOBILIER François Bédard considère que plus le réseau sans fil est performant, plus on développe une nouvelle économie et plus on hausse la valorisation foncière sur un parc immobilier, laquelle augmenterait de 5 à 7 %. « Tout développement immobilier requiert de l’électricité et de l’eau. En ajoutant des télé­ commu­nications innovantes comme le réseau sans fil dans l’équation, les promoteurs immobiliers attireraient des locataires comme cela a été le cas pour l’incubateur WeWork, un espace collaboratif connecté, ou le Palais des congrès de Montréal qui offre même la possibilité de se connecter à proximité de l’édifice, à partir de l’extérieur. Selon les dernières tendances, même les hôtels veulent en faire autant, notamment pour promouvoir leur lieu et le rendre plus visible aux promeneurs. » Or, pour que la mobilité intelligente puisse prendre l’ampleur voulue et assurer à Montréal un avenir radieux, un réseau sans fil ultraperformant gratuit est une condition sine qua non, selon M. Bédard : « Un modèle économique doit être associé à l’implan­ tation d’un tel réseau de télécommunication. À New York, par exemple, les investisseurs prévoient 500 millions de revenus d’ici 12 ans grâce à la publi­c ité géolocalisée. À Montréal, on devrait financer le réseau sans fil hautement performant de la même manière que les autres infrastructures municipales, comme les aqueducs, en s’appuyant sur l’augmentation de la valeur foncière projetée des propriétés. »

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MOBILITÉ INTELLIGENTE

JEAN-FRANÇOIS BARSOUM Consultant principal, villes intelligentes IBM

Peu importe qui financera le réseau sans fil puissant, une chose est sûre : pour que Montréal devienne une ville intelligente dotée de toutes les caractéristiques de la mobilité intelligente que cela comporte (électrification du transport en commun avec des trains légers, voitures autonomes et immeubles intelligents), son réseau sans fil devra être mis à niveau, et des modèles économiques profitables au service des citoyens devront être déterminés. « Si les télécommunications sans fil ne sont pas repensées pour optimiser cette mobilité intelligente, on ne peut concevoir le développement des expériences connectées qui caractérisent une ville intelligente », avertit M. Bédard, qui ne s’inquiète pas pour autant de l’avenir de Montréal. L’expert estime plutôt que les tendances actuelles sont encourageantes puisque « les milléniaux souhaitent obtenir des services connectés dans leur véhicule au même titre que sur leur téléphone intelligent et que tous les fabricants automobiles ont répondu à leur demande. Les Tesla sont complètement connectées avec un GPS et un tableau de bord personnalisable avec géolocalisation qui ressemble à une grosse tablette numérique. Les autorités de transport comme la Société de transport de Montréal envisagent d’effectuer des investissements dans des expériences connec­tées à bord du train ou du métro », informe M. Bédard. 14

MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2017

LA VILLE DE MONTRÉAL, UN MOTEUR POUR LA CRÉATION DE LA CITÉ INTELLIGENTE François Bédard rappelle que « le maire de Montréal a clairement exprimé en 2014 sa volonté que la métropole devienne un chef de file mondialement reconnu parmi les villes intelligentes, à l’instar de New York, Lyon, Barcelone ou Amsterdam ». La stratégie montréalaise 2014-2017 de ville intelligente et numérique mise d’ailleurs sur le déploiement des infrastructures de réseaux sans fil (Wi-Fi) à large bande et sur le développement des systèmes intelligents de gestion du transport, des infrastructures, de la sécurité, de l’énergie et de l’environnement. Selon M. Bédard, Montréal est bien positionnée comme un axe pour la mobilité intelligente : « Montréal est en avance par rapport aux autres villes du monde, lesquelles auront reçu beaucoup d’investissement. En 2016, Intelligent Community Forum a même désigné Montréal comme la communauté intelligente de l’année. » M. Bédard imagine que la métropole aura des services intelligents aussi simples d’utilisation que l’eau et l’élec­ tricité au moment de la célébration de son 400e anniversaire. Il prévoit aussi que les taxes seront plus basses grâce à de nouveaux services commerciaux innovants transitant par un réseau sans fil performant. Le transport collectif accessible devrait aussi être généralisé, ce qui réduirait la pollution issue de véhicules : une ville plus propre pour tous les résidents et un paradis pour les cyclistes et les piétons ! À son 400e anniversaire, Montréal aura connecté tous ses objets pour vraiment servir ses habitants dans un territoire intelligent qui matérialise l’innovation sociale. L’AVENIR DE MONTRÉAL En sa qualité d’expert en villes intelligentes, Jean-François Barsoum prévoit, quant à lui, que d’ici 2042, toutes les nouvelles voitures seront autonomes à Montréal et que leur généralisation mènera à la réduction du nombre de places de stationnement d’ici 20 ans puisque l’autopartage se répandra. « Il va falloir repenser la place du stationnement dans n’importe quel projet de bâtiment ainsi que dans la planification des rues. Au lieu d’avoir de 50 à 60 % d’aires vouées à l’automobile, les rues seront plus petites au bénéfice des piétons et des cyclistes. La densification de la ville sera possible, ainsi qu’une meilleure qualité de vie pour les citoyens », affirme-t-il.


LA CHIMIE VERTE

ARME ÉCONOMIQUE À LA RESCOUSSE DE L’ENVIRONNEMENT

UNE

Compte tenu des changements climatiques, différents acteurs au cœur du développement des villes, incluant les joueurs du secteur immobilier montréalais, réfléchissent aux meilleures solutions pour s’adapter à cette nouvelle réalité. Voici l’éclairage de Robert Laplante, directeur général à l’Institut de recherche en économie contemporaine (IRÉC), et de l’expert en villes intelligentes travaillant chez IBM, Jean-François Barsoum, sur une solution écologique prometteuse : la chimie verte.

Pour M. Barsoum, un passionné du futur des villes et de l’environnement qu’il considère comme étroite­m ent liés, il est impératif de développer les espaces urbains de façon à réduire leur effet sur l’environnement. Mais il faut aller encore plus loin, selon lui, en rendant les villes résilientes devant les changements climatiques actuels. « Les change­ ments climatiques importants ont des effets variés tels que la fonte des calottes glaciaires, une fréquence vraisemblablement plus élevée des vortex polaires ou des masses d’air humide et chaud remontant du golfe du Mexique jusqu’au Canada. Les variations de température deviennent de plus en plus extrêmes, de sorte qu’on parle non seulement de réchauffement climatique, mais aussi de global weirding accompagné de cycles accélérés d’inondations, de sécheresse, de changements de température rapides et même d’ouragans plus violents, etc. Toutes ces manifestations récentes forcent les villes à préparer leurs infrastructures à subir des chocs physiques plus fréquents et importants. À Montréal, on pourrait s’attendre à avoir une fréquence accrue de vagues de chaleur ou de pluie abondante. »

ISTOCK PAR ELEON8211

PAR YASMINA EL JAMAÏ

OBSERVATOIRE DE LA RETRAITE

ROBERT LAPLANTE Directeur général Institut de recherche en économie contemporaine (IRÉC)

MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2017

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CHIMIE VERTE

VILLE DE VARENNES

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ISTOCK PAR WBRITTEN

UN SECTEUR DE L’IMMOBILIER INVENTIF En cas d’événements de pluie abondante, il faudra augmenter l’infrastructure verte de la ville pour absorber l’excès de pluie avant qu’il n’atteigne le système d’égout. Autrement dit, selon Jean-François Barsoum, les parcs, les toits verts et les autres types de végétaux sont essentiels pour absorber une grande partie de la pluie et réduire la chaleur accablante pendant les canicules : « Il serait bon d’ajouter des arbres, même dans les aires de stationnement. En Europe, certaines administrations exigent déjà que les nouveaux systèmes de stationnements aient leur propre processus de traitement secondaire d’eau de pluie. En bref, il faudra créer des immeubles comportant une série de mesures qui atténueront l’impact des changements climatiques », explique l’expert. Des initiatives préventives plus étendues pour réduire les impacts environnementaux sont également anticipées, notamment par la Ville de Montréal, qui souhaite fonder sa stratégie de développement sur une économie sobre en carbone s’appuyant sur deux nouvelles industries. Il s’agit de l’électrification des transports, avec l’énergie électrique propre, ainsi que de la chimie verte, peut-on lire dans le Plan d’action 2015-2017 du Service du développement économique de la Ville de Montréal. LA CHIMIE VERTE AU CŒUR DU DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE Pour le maire Denis Coderre, les deux filières de la chimie verte et de l’électrification des transports s’inscrivent dans la vision de développement de la métropole axée sur une transition écologique au service de l’économie et de la création d’emplois. Le maire nourrit même l’ambition de voir Montréal « positionnée dans le peloton de tête mondial des villes qui se mobilisent en amont des changements liés à l’environnement, pour les diriger plutôt que les subir », ainsi qu’il l’a exprimé fin 2015. Le développement de la filière de la chimie verte cons­ titue une tangente prioritaire et stratégique pour ce posi­ 16

MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2017

L’USINE DE FABRICATION D’ÉTHANOL CELLULOSIQUE, À VARENNES

tionnement avant-gardiste de la métropole : en somme, il s’agit d’implanter un pôle de compétitivité axé sur les technologies propres. En parallèle, un environnement d’affaires favorable réunissant les entreprises-clés et les institutions publiques concernées devrait soutenir ce pôle pour la transformation des défis environnementaux en occasions d’affaires concrètes. « La chimie verte est importante pour Montréal et pour l’ensemble des économies du monde. Elle permet de produire des carburants de remplacement pour l’affran­ chissement par rapport au pétrole ainsi que de nouvelles molécules utiles à la fabrication de matériaux innovateurs. Ces matériaux peuvent servir de nouvelles stratégies d’efficacité écoénergétique en raison de leur performance plus grande, tout en permettant d’améliorer le bilan carbone de la construction ou de la rénovation des bâti­ ments », explique le dirigeant de l’IRÉC, Robert Laplante. Il ajoute qu’une voie majeure d’amélioration du bilan carbone dans le domaine immobilier concerne le remplacement des énergies fossiles pour le chauffage et la climatisation des édifices. « Les promoteurs et les gestionnaires d‘immeu­bles ont tout intérêt à utiliser l’électricité, une ressource verte ici, grâce au recours à l’hydroélectricité. Il est également possible de réduire la consommation d’énergie dans les bâtiments grâce à une isolation et à des technologies de ventilation améliorées comprenant les matériaux composites utilisant des fibres naturelles. Sans compter que la production de tels matériaux peut donner lieu à la création d’entreprises offrant des emplois dans le secteur manufacturier », expose M. Laplante. MONTRÉAL, LA MÉTROPOLE DE LA CHIMIE VERTE Le dirigeant de l’IRÉC considère que Montréal a tout le potentiel pour mettre sur pied un centre de production de biocarburants en raison de son expertise reconnue en la matière. Il est également confiant à l’égard des possibilités d’implantation des équipements de bioraffinage utilisant des matériels résiduels de déchets. « À Varennes, il existe un


« À Varennes, il existe un centre de production d’éthanol et de biocarburant qui pourrait se développer davantage pour combler les besoins en carburant de substitution au Québec. » – Robert Laplante

ISTOCK PAR MAERZKIND

centre de production d’éthanol et de biocarburant qui pourrait se développer davantage pour combler les besoins en carburant de substitution au Québec. Dans l’est de Montréal, la création de centres d’utili­­sation de la biomasse provenant des matières résiduelles domestiques est déjà à l’ordre du jour. La Ville de Montréal entend construire un centre de compostage et une usine de biométhanisation qui pourraient bien constituer le début d’une grappe industrielle. » Denis Coderre rêve aussi de faire de Montréal un chef de file nord-américain en traitement de matières organiques. Dans le Plan d’action 2015-2017 du Service du développement économique de la Ville, le souhait exprimé est même de hisser Montréal au rang enviable de pionnière en tech­ nologies propres. Comment ? En développant, d’une part, une filière de biocarburants de deuxième et de troisième générations et une filière botanique et biologique fondée sur les technologies de phytoremédiation appliquées à la décontamination des terrains, de même qu’à la production de biomasse utile à l’industrie des biocarburants. Ce sont des voies pour la réhabilitation industrielle de l’est de l’île et de ses environs. D’autre part, deux autres filières sont prévues : celle du polymère utilisant de nouvelles matières premières issues de la biomasse (cellulose et molécules plateformes produites) et celle du traitement des matières résiduelles pouvant générer différents produits de remplacement des hydro­carbures. La filière des résidus organiques peut aussi produire des fertilisants qui pourraient servir à réhabiliter les sols contaminés. L’usine de compostage de Rivière-des-Prairies–Pointe-auxTrembles constitue à cet égard un atout important pour cultiver le savoir-faire montréalais dans ces domaines.

Outre des partenariats de la Ville de Montréal avec l’Institut de recherche en biologie végétale de l’Université de Montréal et de Polytechnique Montréal afin de mettre sur pied une chaire pour la valorisation des matières résiduelles, la création d’entreprises montréalaises innovantes en chimie verte sera favorisée. L’AVENIR PROMETTEUR DE MONTRÉAL Selon M. Laplante, la possibilité de faire de Montréal une métropole durable de premier plan existe réelle­ ment, car plusieurs entreprises locales explorent déjà le potentiel des molécules propres d’origine organique : « Nous avons déjà plus d’une centaine d’entreprises à Montréal qui composent la grappe des polymères pour laquelle le remplacement des molécules d’origine fossile par des molécules organiques constitue un enjeu majeur. En relevant ce défi, ces entreprises offriront à Montréal et au Québec une nouvelle filière industrielle pour la conception de matériaux inédits destinés à la construction, à l’emballage, en plus de produits industriels plus écologiques. » « Montréal a un énorme potentiel pour devenir une métropole verte. Elle possède des atouts remarqua­ bles : des ressources scientifiques de pointe, des indus­triels innovateurs et un accès à des bassins de ressources naturelles renouvelables abondantes comme l’hydroélectricité », renchérit Robert Laplante. Étant donné que plusieurs nations comme les États-Unis, l’Allemagne et la Scandinavie rivalisent d’initiatives pour s’affranchir du pétrole, le choix de mettre de l’avant la filière prometteuse de la chimie verte à Montréal s’avère judicieux. Le Canada mise également sur ce créneau en développant un pôle de chimie verte à Sarnia. Il restera à déterminer qui gagnera la course en devenant la métropole par excellence en chimie verte. MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2017

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LES MEILLEURS MAGAZINES POUR REJOINDRE VOS CLIENTS ! NORD SUD L E M AG A Z I N E D E S D É V E LO P P E U R S D U N O R D D U Q U É B E C VOLUME 4 | NUMÉRO 2

VOLUME 10 | NUMÉRO 1 | FÉVRIER – MARS 2017

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VOLUME 7 | NUMÉRO 2

LES ÉLUS MUNICIPAUX AU CŒUR DU DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE DU QUÉBEC JEUNES ÉLUS

S’IMPLIQUER POUR FAIRE CHANGER LES CHOSES

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VOLUME 6 | NUMÉRO 4

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MONTRÉAL

POUR DEVENIR UNE CAPITALE DE L’INNOVATION PAR YASMINA EL JAMAÏ

MAXIM POLISHTCHOUK

Lorsque le premier laboratoire de la vie intelligente a ouvert ses portes à Montréal en septembre 2016 grâce au partenariat entre Vidéotron, Ericsson, l’École de technologie supérieure et le Quartier de l’innovation, un espace d’expérimentation inédit a été créé. Désormais, des chercheurs, étudiants et entreprises passionnés en innovation disposent des outils pour tester les services et les applications de demain qui auront obtenu l’adhésion des Montréalais. Ultimement, la gestion de l’ensemble de l’environnement urbain sera possible grâce aux lampadaires, feux de circulation et autres objets connectés qui transmettent déjà des données en temps réel. La métropole se connecte de plus en plus pour laisser place à la ville intelligente. Montréal a d’ailleurs été reconnue en février comme la « ville la plus intelligente du monde » par le prestigieux palmarès QS World University Rankings de 2017 de l’agence britannique Quacquarelli Symonds, en raison du développement de son industrie de l’intelligence artificielle. Damien Silès, directeur général du Quartier de l’innovation, et Jean-François Barsoum, expert en villes intelligentes chez IBM, ont imaginé Montréal en pleine maîtrise de ses moyens, en 2042.

ÉVA-MAUDE TC

DAMIEN SILÈS Directeur général Quartier de l’innovation

MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2017

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INNOVATION

ISTOCK PAR FRANCKREPORTER

MONTRÉAL, LE THÉÂTRE DE TOUS LES POSSIBLES Damien Silès est persuadé que Montréal est appelée à jouer un rôle de leadership au Québec et à l’échelle internationale, compte tenu de ses caractéristiques uniques et de ses innombrables atouts. Lorsqu’il imagine Montréal en 2042, au moment de son 400e anniversaire, le directeur général du Quartier de l’innovation s’anime de plus belle : « Montréal fait partie des villes en Amérique du Nord dont le centre-ville est habité, ce qui n’est pas le cas pour la plupart des villes dans le monde. De plus, les Montréalais peuvent étudier, travailler, vivre, se restaurer et se divertir dans la métropole tout en ayant une bonne qualité de vie. Montréal offre plusieurs conditions propices à la création d’une capitale de l’innovation ici », indique M. Silès. Pour lui, la configuration unique de Montréal, avec ses 220 000 étudiants, son nombre impressionnant de chercheurs et ses partenariats privilégiés prédestine la ville à un avenir radieux. « Montréal est la 1re ville universitaire au Canada et la 2e en Amérique du Nord après Boston. En 2042, Montréal aura probablement dépassé Boston pour devenir la 1re ville universitaire en Amérique du Nord. Avec le Quartier de l’innovation, nous ne cherchons pas à devenir une 2e Silicon Valley où l’humain est au service de la technologie. Nous souhaitons plutôt être un terrain de jeu international en expérimentation urbaine où la technologie et l’innovation sont au service de l’humain. Le Quartier de l’innovation, organisme sans but lucratif lancé en mai 2013, est un « laboratoire vivant » situé entre le boulevard René-Lévesque, le canal de Lachine, la rue McGill 20

MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2017

et l’avenue Atwater qui stimule la collaboration entre chercheurs, étudiants, citoyens, entreprises et organismes pour accroître la créativité et l’innovation à Montréal. Le Quartier de l’innovation mise sur son alliance avec quatre universités, soit l’ÉTS, l’Université McGill, l’Université Concordia et l’Université du Québec à Montréal (UQAM,) pour remplir ses missions sociale, culturelle et industrielle axées sur la formation, la recherche, l’entrepreneuriat et le développement social, culturel et économique dans la métropole. À ce jour, plus de 40 initiatives ont vu le jour dans le Quartier de l’innovation. En mai 2016, le Quartier de l’innovation a obtenu une distinction prestigieuse de la part du journal Le Monde, en étant hissé au rang d’accessit de la catégorie Grand prix de l’innovation urbaine lors de la remise de ses Prix de l’innovation « Smart Cities ». Lors de ce concours, la contribution concrète de l’organisme sans but lucratif à la vie des Montréalais et à l’amélioration de la vie urbaine a été soulignée par Le Monde. « Plus de 6 milliards d’investissements en immobilier sont en cours au Quartier international », précise M. Silès, ce qui témoigne de l’effervescence extraordinaire au sein de la métropole. « Nous cherchons à mobiliser les forces et les synergies pour créer la ville du futur, soit une cité citoyenne, entrepreneuriale et connectée avec la 5G sur les plans du transport, de la consommation, des loisirs, etc. Le Quartier de l’innovation s’intéresse aussi de près aux projets immobiliers et aux dimensions artistique et culturelle. Nous sommes conscients que le nombre de logements en construction à Montréal est en forte augmentation et nous souhaitons mettre en place avec les promoteurs immobiliers un système de travail pour intégrer l’aspect esthétique à l’intérieur des bâtisses. Nous aimerions aussi promouvoir l’art à Montréal pour que les artistes puissent bénéficier des fruits de la ville connectée », confie le dirigeant. UNE PLACE PRIVILÉGIÉE DE LA MÉTROPOLE DANS LE MONDE L’expert en villes intelligentes Jean-François Barsoum estime que « Montréal est le 2 e centre de recherche en Intelligence Artificielle en importance au monde après la Silicon Valley, en plus de connaître une des plus grandes concentrations d’étudiants universitaires au monde. Montréal deviendra un laboratoire vivant



INNOVATION

PARC CANADA

d’expérimentation continue pour améliorer le fonc­tion­nement urbain et la vie des citoyens. Avec l’implantation croissante des objets connectés, chaque élément de Montréal pourrait nous donner des renseignements qui nous permettront de mieux comprendre la ville : ses habitants, son environnement. Et le bassin montréalais de plus 150 chercheurs de 3e cycle en intelligence artifi­cielle est particulièrement utile en ce sens ». Selon M. Barsoum, ces chercheurs spécialisés sont particulièrement bien placés pour faire de Montréal un acteur majeur dans le domaine automobile en fabriquant eux-mêmes les cerveaux des véhicules autonomes. « D’ici à 2042, Montréal sera à l’avantplan non seulement sur tous les plans techniques liés à la ville intelligente, mais également sur le plan éthique lié à l’application de ces technologies. Montréal doit jouer un rôle de pionnier sur le plan déontologique puisqu’elle est déjà un centre pour l’innovation. » Damien Silès estime que Montréal sera indénia­ blement amenée à se développer davantage, notamment en raison du nombre imposant de ses étudiants et chercheurs. Sans compter la possibilité d’établir des liens très forts entre les universités et les entreprises locales, selon lui. Même constat de la part de M. Barsoum, qui invoque la collaboration bonifiée entre les intervenants en recherche, du secteur privé et des entreprises en démarrage « startups », alors que l’innovation se faisait en silo auparavant.

MONTRÉAL, LE BERCEAU DES ENTREPRISES EN DÉMARRAGE « En 2016, Montréal est devenue la 1re ville en termes d’investissement de capital de risque au Canada et a ainsi dépassé Toronto. 1 Cela témoigne de l’importance du secteur des startups à Montréal. Il y a un énorme potentiel pour Montréal, encore plus si nos champions nationaux comme Bombardier et Desjardins investissent pour produire la nouvelle économie en collaboration avec les universités et les startups. Si ces conditions sont réunies, nous serons imbattables à Montréal », indique M. Barsoum. Le directeur général du Quartier de l’innovation fait remarquer les atouts propres à Montréal : « Il est possible d’attirer des diplômés à la fois francophones et anglophones dans une ville hétéroclite, mais sans cité-dortoir, contrairement à l’Europe. À son 400e anni­versaire, Montréal et ses résidents évolueront dans une ville encore très jeune, avec l’audace et la frivolité qui les caractérisent et qui constituent un terrain fertile pour la création de projets novateurs. À Montréal, notre ouverture sur le monde est hallucinante : cela nous permet d’établir des ponts et de travailler avec des startups comprenant des chercheurs de l’étranger et avec différentes villes au Canada et à l’échelle inter­ nationale. Nous nous retrouvons ici avec un écosystème entrepreneurial riche, et ce, pas seulement en technologie, mais dans différents domaines comme les jeux vidéo, l’économie propre, les applications, le génie, etc. Des artères de dévelop­pement pour la construction d’une ville inclusive qui sera un modèle pour le monde entier ».

1. www.geektime.com/2016/11/06/canada-sees-amazing-2-5-billion-so-far-in-2016-setting-stage-to-pass-2015-easily-by-end-of-year

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CITOYEN AU CŒUR DE LA VILLE INTELLIGENTE LE

PAR YASMINA EL JAMAÏ

Andrée De Serres, professeure au département de stratégie, responsabilité sociale et environnementale à l’École des sciences de gestion de l’Université du Québec à Montréal et titulaire de la Chaire Ivanhoé Cambridge ESG UQAM depuis 2011, a acquis une perspective globale singulière et perspicace sur les villes intelligentes. Voici ses commentaires judicieux à la lumière des développements dans le domaine immobilier à Montréal qu’elle suit régulièrement.

ET LE BÂTIMENT INTELLIGENT? La ville intelligente, connectée à ses usagers, piétons et touristes, fait couler beaucoup d’encre dans les médias à tel point que cette définition technique est celle qui prime dans l’imaginaire collectif. Or, Mme De Serres estime qu’un élément majeur a souvent été omis : « Les immeubles doivent être considérés comme des piliers de la ville intelligente. Chaque bâtiment est un système indépendant qui doit être intégré dans le grand système de la ville intelligente. Il s’agit de l’élément le plus important appelé à être connecté aux services et aux infrastructures d’une telle ville, qu’il s’agisse de bâtiments à vocation institutionnelle, commerciale, industrielle, résidentielle, destinée aux services, aux loisirs ou au tourisme. » Selon l’experte, tous les types de bâtiments nécessiteront également un éventail de services adaptés à leur vocation respective et aux besoins de leurs usagers ou locataires. « On ne peut réaliser de projet de ville intelligente sans connecter les bâtiments, affirme-t-elle. Les données statistiques récentes indiquent que nous passons plus de 90 % de notre temps dans les bâtiments dans les pays nordiques. D’où l’importance encore plus grande de connecter les bâtiments à la ville intelligente pour mieux joindre leurs usagers. L’ingéniosité et la stratégie des gestionnaires immobiliers consisteront à y développer et à connecter une gamme unique de services répondant aux besoins de leurs occupants », ajoute-t-elle. Si Montréal s’engage dans cette voie, c’est l’élément-clé qui lui permettra de se démarquer des autres villes, à son avis. Elle nourrit de grands rêves pour les bâtiments de la métropole : « Le bâtiment intelligent offrira encore plus de services à ses usagers tout en permettant d’optimiser sa propre consommation des services publics, dans la mouvance de la vague de transition écoénergétique dans laquelle nous sommes déjà plongés : des édifices récents, comme le Centre de recherche du Centre hospitalier de l’Université de Montréal ou la Maison du développement

JBC MÉDIA PAR DENIS BERNIER

ANDRÉE DE SERRES Titulaire de la Chaire Ivanhoé Cambridge d’immobilier ESG UQAM

durable, sont deux exemples de bâtiments dans lesquels des systèmes de gestion écoénergétique très performants ont été mis en place et dont les effets sur le bien-être des usagers se font déjà sentir grâce à l’amélioration de la luminosité et de la qualité de l’air. Des immeubles plus anciens sont en cours de transformation pour réduire leur consommation d’énergie et leur production de gaz à effet de serre et améliorer la qualité de vie des usagers. » Outre l’amélioration de la performance écoénergétique des immeubles, qui constitue déjà une grande étape de la transformation en bâtiment intelligent et durable, des MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2017

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VILLE INTELLIGENTE

projets de maillage sur le plan énergétique de plusieurs immeubles sont en cours à Montréal et au Québec, aux dires de Mme De Serres. Un ensemble d’immeubles peut être regroupé et relié à un système pour contrôler et suivre à distance les services d’énergie et d’eau, le bon fonctionnement des appareils électromécaniques et pour assurer la sécurité grâce aux milliers de capteurs qui y sont installés et qui permettent de recueillir les données et de les analyser. UNE CONNEXION PLUS ÉTENDUE La transformation en bâtiment intelligent est manifes­ tement en cours de réalisation à des fins d’efficacité écoénergétique, mais aussi par l’intermédiaire des services Internet, sans fil et infonuagiques qu’il sera possible de fournir non seulement aux usagers d’un immeuble, mais aussi à ceux d’un quartier tout entier. « À Montréal, le Quartier des spectacles et le Quartier de l’innovation permettent déjà d’expérimenter une gamme variée de services innovateurs grâce à leurs réseaux de large bande passante. Ces nouveaux services interconnectés caractérisant les villes intelligentes devront inévitablement s’appuyer sur une infrastructure adaptée aux besoins globaux relatifs aux différents quartiers urbains. Cela représente des investissements considérables, et Montréal sera appelée à trouver les usages potentiels qui doivent être mis en œuvre », prédit Mme De Serres. Elle ajoute que la ville devra repenser la façon de mieux servir les citoyens, et ce, à moindres coûts : « Au lieu que l’usager se déplace pour accéder à un service municipal, par exemple pour obtenir un permis de construction ou une licence pour son chien, c’est la ville qui viendra à lui. Des services seront mis sur pied et adaptés aux besoins des citoyens, des piétons et des touristes, mais ils doivent aussi être repensés en fonction du gestionnaire d’immeubles, qui relaie les services à ses usagers. Pour ce faire, la ville doit établir des liens entre les représentants de ses services et les gestionnaires d’immeubles pour penser dès maintenant à l’intégration du bâtiment intelligent dans la ville intelligente de demain. » LE RÔLE CAPITAL DES ACTEURS DU DOMAINE IMMOBILIER « Les promoteurs immobiliers sont, en général, de grands visionnaires, et ils réussissent à concevoir des projets d’envergure pouvant atteindre leur plein potentiel plusieurs années plus tard, rappelle Andrée De Serre. Ils se projettent dans l’avenir pour imaginer ce que le quartier ou la ville où ils investissent va devenir. Plusieurs bâtiments récents sont intelligents et fournissent des services très sophistiqués aux usagers. Le problème est que les promoteurs immobiliers réalisent leurs projets séparément. Pour construire une ville intelligente, ils doivent mettre en commun leurs visions et leurs réalisations pour que les différents immeubles forment un ensemble intégré et connecté dans leur quartier respectif et dans le grand projet de ville intelligente de Montréal. 24

MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2017

En ce sens, les acteurs de l’immobilier peuvent devenir une véritable locomotive pour le rayonnement de la ville intelligente de demain. » LA VILLE INTELLIGENTE DE MONTRÉAL La contribution de l’ensemble des propriétaires d’immeu­bles existants au développement de la ville intelligente est également indispensable et peut commencer par des travaux d’amélioration de leur efficacité écoénergétique. Mme De Serres estime que des incitatifs fiscaux accélé­ reraient ce processus de transformation en bâtiments intelligents. Elle aspire à ce que les promoteurs, la ville et les citoyens travaillent de pair dans le contexte de ce gigantesque chantier. « Pour que tout le monde bénéficie des avantages de la ville intelligente, il faudra apprendre à partager et à échanger davantage. Cela permettra d’améliorer le potentiel de résilience des bâtiments et de la ville devant des menaces de sécurité ou des catastrophes naturelles, ce qui devrait aussi contribuer à augmenter la valeur des biens immobiliers. Si toutes les parties prenantes participent au projet de ville intelligente, nous en sortirons tous gagnants. » UN AVENIR INTELLIGENT Pour Andrée De Serres, la dénomination de « ville intel­ ligente » se rapporte aussi à l’intelligence collective par rapport aux choix de société effectués : « La ville intelligente la plus remarquable sera celle qui aura réussi à intégrer et à mobiliser les différents acteurs dans ce projet et qui aura conçu une plateforme interactive de discussion pour inclure les visions et les échanges issus des citoyens et des différents autres acteurs concernés. Tous pourraient, par exemple, se prononcer par rapport à la transformation d’une rue ou à la fluidité du transport en commun. Le processus de transformation de la ville intelligente sera continu et basé sur la consultation et sur l’obtention d’un consensus social. Il faudra également veiller à la préservation de la vie privée. » Mme De Serres conçoit la ville intelligente comme un mode de vie où les citoyens s’approprient leur cité. « Montréal est déjà un lieu privilégié pour les espaces collaboratifs. En 2042, notre ville intelligente sera constituée d’un grand ensemble de ces espaces, publics et privés, favorisant des relations de confiance et de réciprocité et l’engagement des différentes parties prenantes à toutes les phases du cycle de vie des projets. Montréal sera une ville comprenant beaucoup d’espaces bâtis de plus en plus ouverts et connectés aux besoins des citoyens de chaque quartier. Ce sera aussi un lieu d’échange de savoir, de culture et de vie palpitante. Si nous n’intégrons pas le citoyen au cœur de ce processus de transformation continu de la ville intelligente, nous nous retrouverons dans une cité digne des films de science-fiction, comme Matrix, avec des robots, des tours et des véhicules qui circulent dans des rues sans humains », avertit la professeure.


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LES ÉLUS MUNICIPAUX

TREMPLIN POUR LE POSITIONNEMENT FAVORABLE DE MONTRÉAL SUR L’ÉCHIQUIER MONDIAL UN

PAR YASMINA EL JAMAÏ

Le maire Denis Coderre a promis la création d’une Maison des régions à Montréal en 2017 dans le cadre du 375e anniversaire de la métropole. Cette institution renforcera la synergie entre les municipalités sur les plans économique et politique ; en outre, elle représentera une vitrine promotionnelle pour les différentes régions du Québec, puisque leurs savoir-faire distinctifs seront mis en valeur à Montréal même. Les régions seront aussi appelées à participer à de nombreux projets innovateurs, notamment dans le domaine de l’hydroélectricité, de l’autoroute bleue et de la RD. C’est la preuve que Montréal veut travailler main dans la main avec les régions et les municipalités. Nous avons interviewé Bernard Sévigny, maire de Sherbrooke et président de l’Union des municipalités du Québec (UMQ), ainsi que la mairesse de Repentigny, Chantal Deschamps, pour qu’ils nous fassent part de la synergie particulière entre leurs villes et Montréal dans le contexte international de libre-échange.

UMQ

BERNARD SÉVIGNY Président de l’Union des municipalités du Québec Maire de Sherbrooke

UNE SYNERGIE RENFORCÉE « À Montréal, il y a une sensibilité et une volonté à l’égard du développement économique des régions, puisque Denis Coderre cherche à tisser de véritables liens en se rendant dans les régions et les municipalités, incluant les chambres de commerce », indique Bernard Sévigny. Cette synergie entre la métropole et les municipalités a connu une évolution notable, comme en témoigne la mairesse de Repentigny, Chantal Deschamps, égale­ment préfète de la Municipalité régionale de comté (MRC) de L’Assomption et membre du conseil d’administration et de l’exécutif de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) : « C’est surtout à partir de 2012 que les municipalités ont été appelées à concevoir une vision métropolitaine plus globale au sein de la CMM, avec un modèle d’aménagement territorial inédit ayant inspiré différentes métropoles dans le monde. Après une vaste consultation publique, les élus des 82 municipalités du Grand Montréal ont su unir leurs forces pour développer le Plan métropolitain d’aménagement et de développement axé sur l’aménagement du territoire, le transport et l’environnement. Les élus et les partenaires sont même parvenus à

FRANCE FLORANT

CHANTAL DESCHAMPS Mairesse de Repentigny Membre du comité exécutif de la Communauté métropolitaine de Montréal

MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2017

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LES ÉLUS MUNICIPAUX

un consensus en se mobilisant autour d’une soixantaine de projets novateurs. Par exemple, une nouvelle gouvernance simplifiée verra le jour en transport collectif, avec la création de l’Autorité régionale du transport métropolitain et du Réseau de transport métropolitain. Cette initiative permettra d’offrir un service de meilleure qualité et une plus grande efficacité du transport collectif; elle pourrait donner lieu à l’émission d’un seul titre pour les usagers de l’ensemble des municipalités métropolitaines comme en Île-de-France. » À CHAQUE VILLE SA SPÉCIFICITÉ Pour M. Sévigny, le récent Accord économique et commercial global (AECG) entre le Canada et l’Union européenne (UE), qui abolira 99 % des droits de douane entre les deux parties, démontre une libéralisation plus grande des échanges inter­ nationaux. Dans ce contexte, les municipalités devront mieux se positionner en grappes métropolitaines pour faire valoir leurs atouts respectifs en tant qu’acteurs du développe­ment économique à l’échelle locale dans un premier temps, puis à l’échelle internationale, selon lui. « À Sherbrooke, nous disposons de deux universités et d’un ratio d’étudiants plus important que dans le reste du Québec, ce qui constitue deux avantages particuliers pour une ville de région. Nous avons également des cerveaux, des technologies propres et un pôle important dans le domaine de la santé. En plus du développement de nos autres avantages concurrentiels, je souhaite que Sherbrooke soit reconnue dans 25 ans comme une ville universitaire et de savoir, ce qui est sa principale contribution au sein de la métropole », explique le maire. Mme Deschamps mise sur les spécificités suivantes de la ville qu’elle chapeaute depuis 20 ans : « Repentigny et la MRC de L’Assomption comptent près de 50 % de terres agricoles qui représentent un incubateur pour des projets innovants et fondés sur une vision de développement durable humaine. À titre d’exemple, le pôle d’innovation bioproduits et agroefficience, en partenariat avec le Carrefour industriel et

expérimental de Lanaudière (CIEL), a renforcé la réputation de la MRC de L’Assomption comme l’une des régions agricoles les plus importantes du Québec. Les principales activités du CIEL ont trait à la recherche appliquée en agriculture et à l’accueil d’entreprises dans le secteur des bioproduits végétaux. Aux portes de la métropole, nous jouissons d’une situation géographique enviable grâce à la présence du majestueux fleuve Saint-Laurent. Cela nous a permis d’inaugurer récemment le Parc-plage Saint-Laurent, une plage urbaine invitant les visi­ teurs à se prélasser au soleil et à contempler le fleuve. L’autre projet unique que nous avons mis sur pied est celui de la navette fluviale pour que les excursionnistes découvrent la beauté du fleuve et explorent le patrimoine culturel, architectural et écologique des îles de l’archipel à vélo. Repentigny ne peut rivaliser avec les grandes villes en raison de la densité moins importante de sa population, mais cela ne nous empêche pas de nous développer économiquement en complémentarité avec la métropole, avec nos initiatives locales, mais aussi avec le soutien de la CMM. Ce que je souhaite dans 25 ans, c’est que la CMM renforce davantage cette complémentarité en travaillant plus étroitement avec ses 82 partenaires municipaux. » La mairesse de Repentigny nourrit également l’espoir que cette instance à laquelle elle participe depuis ses débuts puisse représenter plus équitablement la gent féminine. « À l’époque, j’étais la seule femme. La représentation des sexes s’est améliorée depuis, mais je souhaiterais que nous ayons autant de femmes que d’hommes à la CMM », confie-t-elle. L’UNION FAIT LA FORCE Quant à Bernard Sévigny, il est confiant par rapport à l’avenir de Montréal au sein de l’échiquier économique mondial. « À chacun des joueurs de se positionner dans le vaste commerce international, propose-t-il. Au cours des prochaines décennies, toutes les régions et les municipalités auront un rôle à jouer pour attirer les investisseurs et les entrepreneurs afin de stimuler l’innovation. Or, ces conditions gagnantes dépendent de la cohésion des acteurs; plus grande sera cette union, et meilleurs seront les résultats dans 25 ans. »

Contrecœur, le carrefour du transport intermodal avec le développement d’un Pôle logistique régional et d’une Zone industrialo-portuaire.

Fondée il y aura 350 ans en 2018, Contrecœur est parmi les plus vieilles municipalités du Québec. Cette ville, située le long du fleuve Saint-Laurent et à proximité des grands axes routiers de la Rive-Sud, présente de nombreuses infrastructures de transport intermodal favorisant le développement de projets d’entreprise. Environ 40 millions de pieds carrés sont disponibles et dédiés à des fins logistiques et plusieurs hectares de terrain peuvent accueillir de nouvelles entreprises et industries. Le Port de Montréal y dispose de vastes installations pour la manutention de vrac et au cours de la prochaine décennie, un terminal à conteneurs y sera aménagé. Par bateau, par camion, par train ; toutes les routes convergent vers Contrecœur ! 28

MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2017

www.contrecoeureconomique.com


TRIBUNE

DES ÉLUS MUNICIPAUX DOSSIER SPÉCIAL

Comptant 3,9 millions d’habitants, le Grand Montréal compte pour environ la moitié de la population du Québec et de son produit intérieur brut. Pour la métropole et les 81 autres municipalités situées sur le territoire de la Communauté métropolitaine de Montréal, il s’agit d’un atout inestimable. Ensemble, elles forment une agglomération puissante et compétitive sur la scène locale et internationale. Unies dans la diver­sité, elles proposent chacune leurs propres couleurs, atouts et caractéristiques, ce qui offre aux entreprises d’ici et d’ailleurs, désireuses de s’y installer, une multitude de possibilités. Dans les pages suivantes, nous vous en présentons quelques-unes, parmi les plus dynamiques.

BLAINVILLE

MIRABEL

CLAIR OBSCUR MULTIMÈDIA

VILLE DE MIRABEL

BEAUHARNOIS

VILLE DE BEAUHARNOIS

LAVAL

MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2017

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TRIBUNE DES ÉLUS MUNICIPAUX

Laval

UN CHOIX STRATÉGIQUE Selon le recensement de 2016, Laval compte quelque 422 993 citoyens, ce qui la place au 3e rang des villes en importance au Québec. Forte de cette position de choix, Laval a choisi de miser sur un développement économique basé sur un environnement d’affaires et un milieu de vie exceptionnels, et ce, en instaurant entre autres de nombreux projets d’envergure. Portrait d’une ville en pleine transformation.

UNE SAINE GESTION RECONNUE ET UNE VISION STRATÉGIQUE Le développement de Laval s’effectue désormais de façon structurée, et ce, grâce à une nouvelle gouvernance et à une vision stratégique élaborée en concertation avec le milieu : en 2035, Laval sera « urbaine de nature ». Outre le schéma d’aménagement et de développement entièrement révisé, le soutien aux promoteurs et entre­preneurs sous la forme de généreux crédits de taxes fait également partie des mesures concrètes mises en place par l’administration lavalloise.

La Ville de Laval a d’ailleurs remporté, en 2016, le Prix d'excellence de l’Institut d’administration publique du Québec (IAPQ) pour cette démarche, ainsi que le mérite Ovation municipale de l’UMQ dans la catégorie Ressources humaines, gestion des opérations et des contrats pour ce même projet. « Au moment de réorganiser notre administration, nous avons sollicité la contribution d'experts pour profiter d'un regard critique sur notre démarche. L'opération s'est avérée profitable et la Ville de Laval devient une organisation de plus en plus exemplaire », a souligné le maire Marc Demers. UN DÉVELOPPEMENT DURABLE La Ville de Laval soutient par ailleurs le développement d'une économie prospère, durable, compétitive et avant-gardiste, comme en attestent les investissements de plus de 90 M$ pour des infrastructures dans de nouveaux secteurs porteurs. Selon les chiffres annoncés au budget 2017 et au plan triennal d’immobilisations 2017-2019, la Ville prévoit également investir 12 M$ dans l’acquisition de milieux naturels, alors que 23,2 M$ seront injectés dans le réseau cyclable et piétonnier, en plus d’une augmentation de 7,3 % de la contribution financière accor­ dée à la Société de transport de Laval (pour une subvention totale de 70,1 M$ pour 2017) . 30

MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2017

VILLE DE LAVAL

Un autre élément qui illustre bien les changements qui s’opèrent à Laval est la réalisation d’une recherche en collaboration avec l’École nationale d’administration publique (ENAP). Ce projet inédit avait pour objectif d’accompagner l’administration municipale dans sa réorganisation en misant sur une saine gestion, une révision de la gouvernance, la reddition de compte et les meilleures pratiques en matière d’éthique.

MARC DEMERS Maire de Laval


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FUTUR COMPLEXE AQUATIQUE DE LA VILLE DE LAVAL

UNE CROISSANCE AVEC DES INCITATIFS Laval jouit donc d’une économie durable, diver­sifiée et d’une main-d’œuvre qualifiée, alors que l’emploi y connaît une hausse annuelle moyenne de près de 2 % depuis 20011. Et c’est par l’entremise de son Service du développement économique que la Ville réussit à accélérer le traitement des dossiers d'investissements locaux et à faire rayonner ses entreprises en plus d’accroître la synergie avec ses partenaires.

URBANISME ET INFRASTRUCTURES FAVORISÉS AU CENTRE-VILLE Depuis les dernières années, Laval mise sur des projets structurants pour favoriser son développement afin que le centre-ville puisse constituer le cœur économique et la vitrine principale de la ville : « Les inves­t issements vont au maintien des infra­s tructures, mais aussi aux projets d’enver­gure, dont plusieurs contri­bueront au développement d’un centre-ville dyna­ mique, comme la Place Bell, dont l’ouverture est prévue cet automne, ou le nouveau complexe aquatique, qui ouvrira ses portes en 2020 », ajoute le maire.

Deux membres du jury de l’IAPQ entourent Manon Bernard, responsable de dossiers stratégiques, Carole Imbeault, directrice générale adjointe – Administration, Sandra Desmeules, membre du comité exécutif, et Serge Lamontagne, directeur général de la Ville.

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« Afin de continuer à soutenir la croissance éco­n o­m ique sur notre territoire, notre Service du développement économique chapeaute la mise en place d’un programme d’incitatifs au dévelop­pement économique incluant un crédit de taxes foncières pour les entreprises pouvant atteindre 1,5 M$ par année, et ce, jusqu’à 7,5 M$ sur 5 ans », confirme le maire Demers.

Par ailleurs, dans une volonté d’accélérer le développement des secteurs TOD (Transit-Oriented Development), le maire Demers a annoncé des inves­ tissements de l’ordre de 12 M$ pour la revitalisation du secteur Concorde et de 1,1 M$ pour Cartier. « En ce qui concerne plus précisément le secteur du métro de la Concorde, ce dernier sera réaménagé au cours des prochaines années de façon à intégrer des projets résidentiels, un espace vert, des commerces et une place publique. Pour sa part, le secteur du métro Cartier constitue une entrée de ville importante. La station de métro lavalloise, inaugurée il y a huit ans, de même que le stationnement incitatif et le terminus d'autobus qui l'accompagnent, représentent le point de départ de cette aire à redévelopper », a souligné M. Demers. Laval est donc incontestablement une ville évoluant sous le signe du renouveau à la fois pour ses entreprises, ses citoyens et l’environnement. n 1. Statistique Canada pour les années de recensement et la CMM pour les estimations entre les recensements

MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2017

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TRIBUNE DES ÉLUS MUNICIPAUX

Beauharnois

Grâce à son plan d’action 20/20, dont l’objectif est de répondre aux besoins d’une population de 20 000 habitants d’ici 2020, Beauharnois est en plein essor. En 2017, elle continue sur sa lancée afin d’accroître son attractivité auprès des jeunes familles.

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VILLE DE BEAUHARNOIS

UNE OFFRE COMMERCIALE ACCRUE À proximité, le Quartier Espace 30, qui regroupera commerces et bureaux, prendra son envol au printemps, alors que le nouveau complexe commercial District Beauharnois, déjà en activité, sera achevé. Un second pôle devrait voir le jour en 2017 et complétera l’offre commerciale de la ville.

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MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2017

CLAUDE HAINEAULT Maire de Beauharnois

DES ATOUTS MULTIPLES La Ville, qui a adopté une politique familiale, cible la famille d’aujourd’hui en lui offrant plusieurs autres atouts. Outre ses garderies, ses centres de la petite enfance (CPE), ses écoles et sa bibliothèque récemment rénovée, Beauharnois offre depuis 2016 un service de transport collectif local gratuit à ses citoyens. L’été dernier, la Ville a inauguré deux aménagements de jeux d’eau et un skatepark. Enfin, « depuis quatre ans, on a réduit le compte de taxe résidentielle tous les ans. D’ici 2020, la baisse se poursuivra à raison de 1 % par année. À cela s’ajoute un coût moyen des maisons concurrentiel permettant aisément l’accès à une première propriété aux familles », fait valoir le maire. n

e développement du parc industriel demeure l’une des priorités de la Ville de Beauharnois pour générer des emplois. En octobre 2016, IKEA a acheté un terrain afin d’y installer son centre de distri­ bution. « On parle d’un investissement de 160 à 200 M$, de la création de 200 emplois et d’un vaste chantier de construction qui va s’étendre de 18 à 24 mois à compter de cette année », se réjouit le premier magistrat de Beauharnois, Claude Haineault. Preuve du succès du parc industriel, la Ville négocie actuellement l’acquisition de 20 millions de pieds carrés supplémentaires auprès d’Hydro-Québec.

UN CENTRE-VILLE REVITALISÉ D’importantes sommes seront investies pour revitaliser le centre-ville, « qui sera doté d’une nouvelle vocation plus axée sur le développement riverain, le tourisme, les services et les commerces de proximité », déclare le maire. Une nouvelle marina sera ainsi construite en 2017. « Les différents points d’accès au bord de l’eau, comme le centre de kayak, la marina et les parcs, sont tous des attraits uniques à Beauharnois qui devraient attirer les jeunes familles », souligne M. Haineault.

VILLE DE BEAUHARNOIS

UN MILIEU DE VIE IDÉAL POUR LA FAMILLE

UN SERVICE DE TRANSPORT LOCAL GRATUIT POUR VOUS DÉPLACER DANS LA VILLE OFFERT EN COLLABORATION AVEC LE GROUPE HARDEN ET CANAC


Mirabel

De son vaste territoire de 477 km2 comparable en superficie à celui de l’île de Montréal, Mirabel a su tirer profit. Aujourd’hui, la ville des Basses-Laurentides connaît une croissance fulgurante.

UN BOOM IMMOBILIER En 2016, Mirabel a connu une année record avec la création de plus de 1 000 unités d’habitation et une valeur aux permis émis de 180 M$. Dans plusieurs secteurs, les projets résidentiels foisonnent. Le maire Jean Bouchard cite en exemple le projet la Cité de Mirabel, en bordure de l’autoroute des Laurentides, un vaste développement urbain mixte et densifié de plus de 2 000 unités résidentielles attenant au mégacentre Premium Outlets Montréal, qui regroupe 75 magasins entrepôts.

JEAN BOUCHARD Maire de Mirabel

indique M. Bouchard. De plus, Mirabel occupe le premier rang au Québec pour les villes de plus de 40 000 habitants et le 18e rang pour l’ensemble des villes de la province, avec un indice de vitalité économique de 17,38. DE NOUVELLES INFRASTRUCTURES Soucieuse de desservir adéquatement sa population, Mirabel investira 17 M$ en immobilisations en 2017. Parmi les projets qui seront réalisés figure la construction de deux centres culturels. PENSER L’AVENIR Pour Mirabel, répondre aux besoins croissants et futurs de la population active demeure une priorité. Le projet d'une nouvelle gare du train de banlieue entre Saint-Jérôme et Montréal, en collaboration avec l’Agence métropolitaine de transport, suit son cours. L’an dernier, la Ville a présenté un mémoire portant sur les avantages d’inclure à son site aéroportuaire une desserte locale du futur Réseau électrique métropolitain (REM). Par ailleurs, le prolongement de l’autoroute 13, crucial pour le désengorgement routier, « est un dossier que l’on va suivre », conclut M. Bouchard. n

VILLE DE MIRABEL

UNE ÉCONOMIE FLORISSANTE Avec près de 23 000 emplois répertoriés dans 150 entreprises industrielles et 850 entreprises commerciales, Mirabel affiche une économie florissante, notamment grâce à son pôle aéronautique de classe mondiale. «  Notre site aéroportuaire, en partenariat avec Aéroports de Montréal, attire d’importantes sociétés internationales comme Bombardier, SONACA, Bell Helicopter Textron, L-3 Mas, Pratt & Whitney et bien d’autres »,

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reuve de cet essor, la population de Mirabel, qui affiche une moyenne d’âge de 34 ans, a franchi en janvier 2017 le cap des 50 000 habitants.

VILLE DE MIRABEL

UNE VILLE EN PLEINE EFFERVESCENCE

TOUT COMME BIEN D’AUTRES SOCIÉTÉS NATIONALES ET INTERNATIONALES, BELL HELICOPTER TEXTRON A CHOISI MIRABEL.

MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2017

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TRIBUNE DES ÉLUS MUNICIPAUX

Blainville

Depuis quelques années, la ville de Blainville, favorisée par sa position géographique, est reconnue pour ses services exceptionnels et sa qualité de vie. En 2016, un nouveau synonyme lui a été attribué : famille. Désormais consacrée municipalité familiale par excellence au Canada par le magazine MoneySense, Blainville mise sur ce créneau pour se positionner.

C

PLACER LA BARRE TRÈS HAUT Le maire et son équipe gèrent une ville qui a connu une croissance rapide au tournant des années 1990. À l’aube de 2017, la démo­g ra­­phie s’est stabilisée, mais la Ville continue de déployer des efforts pour maintenir ses standards de qualité. Un sondage qu’elle a effectué en 2016 révèle que les services aux familles sont satisfaisants pour 98,7 % des répondants, et 97 % d’entre eux recom­­man­ deraient Blainville comme milieu de vie.

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MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2017

RICHARD PERREAULT Maire de Blainville

UNE ÉCONOMIE QUI NE RALENTIT PAS Malgré les soubresauts de l’économie, Blainville maintient le cap sur le plan de sa croissance. La Ville a même obtenu sa meilleure performance des 10 dernières années avec des inves­tissements commerciaux de 21,5 M$. Blainville compte cinq pôles commerciaux, dont la sortie 28 qui se développe le long de l’autoroute 15. Les parcs industriels offrent encore des emplacements de choix pour quiconque souhaite investir dans une ville si prometteuse. Enfin, plusieurs projets domiciliaires continuent d’attirer de nouveaux résidents, dont le Quartier de la gare et le projet Chambéry qui a connu une autre belle année avec plus de 38 M$ d’investissements et la création de 165 nouveaux logements.

lassée 17e ville en importance démographique au Québec et 2e dans la région des Laurentides, Blainville, située au carrefour des autoroutes 15 et 640, s’est forgé au fil des ans une répu­tation fort enviable. Pour le maire Richard Perreault, nul doute que les efforts des 11 dernières années ont porté leurs fruits : « Depuis 2006, Blainville s’est modernisée. Toute l’admi­nistration municipale a travaillé en fonction d’un objectif central : placer les citoyens au cœur des préoccupations. Aujourd’hui, les familles blainvilloises peuvent compter sur des services incomparables, sur des infrastructures modernes et sur une qualité de vie exceptionnelle, le tout moyennant une taxation qui demeure compétitive », mentionnet-il avec fierté.

CLAIR OBSCUR MULTIMÈDIA

De toute évidence, Blainville, ville de la famille et de la qualité de vie, n’a pas fini de cumuler les synonymes avantageux ! n

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« En septembre 2015, nous avons inauguré la bibliothèque Paul-Mercier fréquentée par plus de 200 000 personnes annuellement, souligne Richard Perreault. Auparavant, nous avions construit le Centre récréoaquatique, aménagé le complexe La Zone pour les jeunes, acquis le Centre d’excellence Sports Rousseau et bâti le poste de police… Nous avons protégé 40 % de notre territoire constitué de milieux naturels. Nous offrons une program­mation d’activités variée et des plateaux sportifs qui tiennent compte des besoins des associations et des familles. Une chose est sûre : nous avons placé la barre à un très haut niveau. »

VILLE DE BLAINVILLE

SYNONYME DE FAMILLE ET DE QUALITÉ DE VIE

BIBLIOTHÈQUE PAUL-MERCIER


VILLE DU SAVOIR

LA

CAPITALE UNIVERSITAIRE CANADIENNE EN PLEINE EFFERVESCENCE PAR YASMINA EL JAMAÏ

La position et la réputation de Montréal en tant que centre privilégié du savoir à l’échelle mondiale ont fait couler encore plus d’encre que d’habitude dernièrement. Capitale universitaire canadienne, Montréal est également considérée comme la deuxième ville universitaire en Amérique du Nord. En février dernier, le prestigieux palmarès QS World University Rankings de 2017 de l’agence britannique Quacquarelli Symonds a classé Montréal comme la meilleure ville étudiante dans le monde. Notre métropole, la plus prisée par les étudiants, détrône ainsi Paris, qui occupait le premier rang depuis les quatre dernières années.

MONTRÉAL, UN PILIER DU SAVOIR Rien de plus convaincant que des chiffres additionnels pour illustrer le caractère spécial de Montréal prisé par ses résidents, mais aussi par ses nouveaux arrivants et visiteurs qui y affluent pour étudier, travailler ou vivre. À l’automne 2015, pas moins de 38 000 étudiants inter­nationaux étaient inscrits dans des programmes univer­ sitaires réguliers. Leur nombre a même augmenté de 50 % depuis les six dernières années. La métropole attire un nombre grandissant d’étudiants internationaux, ce qui s’est intensifié au cours des trois dernières années selon une étude menée par KPMG et Montréal International sur la contribution des universités de la région de Montréal à l’économie du Québec. Ce rapport, publié en octobre 2016, évoque aussi le classement QS Best Student Cities 2016 selon lequel la région métropolitaine de Montréal serait le meilleur endroit où étudier en Amérique !

internationaux y élisent domicile. Ils formeront alors un bassin de chercheurs qui deviendront des entrepreneurs ou qui innoveront dans l’un des 11 établissements universitaires montréalais. LES UNIVERSITÉS AU CŒUR DE L’ESSOR MONTRÉALAIS Tous les dirigeants des établissements universitaires montréalais s’entendent sur le fait que ceux-ci constituent un moteur de développement capital pour le futur écono­ mique de Montréal. La proactivité de HEC Montréal, de l’Université de Montréal et de l’Université du Québec à Montréal en la matière est remarquable. n

Compte tenu du lien étroit entre l’afflux des étudiants étrangers et la création d’emplois et d’innovation, Montréal est bien placée pour occuper une place déterminante à l’avenir en tant que pôle d’excellence universitaire. Par ailleurs, le gouvernement fédéral vise à attirer plus de 450 000 chercheurs et étudiants étrangers au Canada d’ici 2022, ce qui devrait créer jusqu’à 86 500 emplois nets, dont près de 3 500 dans la région métropolitaine de Montréal. Quand on sait que Montréal est la ville qui investit le plus en recherche et développement au Canada, il ne serait pas étonnant qu’au moins le tiers des nouveaux étudiants

ISTOCK PAR MONKEY BUSINESS

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VILLE DU SAVOIR

UN NOUVEL ÉDIFICE DE HEC MONTRÉAL AU CŒUR DU QUARTIER DES AFFAIRES MONTRÉALAIS

HEC MONTRÉAL UNE NOUVELLE ADRESSE D’AFFAIRES AU CENTRE-VILLE

Pour combler un déficit d’espace de 18 110 mètres carrés nets, HEC Montréal envisage de construire un édifice sur une partie du terrain situé entre la côte du Beaver Hall et la rue Saint-Alexandre. Selon le directeur de HEC Montréal, Michel Patry, cet immeuble permettra à l’École de se rapprocher de sa clientèle actuelle composée de professionnels intéressés à suivre des cours de perfectionnement en gestion donnés en français, par exemple un MBA en soirée. « Ce nouvel édifice nous permettra de nous rapprocher de nos diplômés présents au centre-ville et des 300 000 professionnels et cadres qui y travaillent. Cela facilitera aussi nos échanges et le transfert de connaissances avec nos partenaires du public et du privé, les centres de recherche et les instituts avoisinants », précise le directeur. « Lorsque l’École a été fondée en 1907, les locaux étaient sur la rue Viger, rappelle M. Patry. Il s’agit d’un retour aux sources et l’occasion de nous rapprocher du monde des affaires avec lequel nous entretenons des liens très étroits. Nous sommes la première école de gestion fondée au Canada et le seul établissement universitaire spécialisé en gestion au pays. Ce rapprochement avec le milieu des affaires est donc naturel », ajoute-t-il.

• Une offre de programmes distinctifs et spécialisés pour les gens d’affaires; • Plus de transfert de connaissances et de co-innovation pour le succès des entreprises; • Une plus grande proximité pour une plus grande synergie.

Un leadership en gestion pour l’essor de notre société

SDG-8458

HEC MONTRÉAL

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MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2017

MICHEL PATRY Directeur de HEC Montréal


Entrevue avec Robert Proulx, recteur de l’Université du Québec à Montréal (UQAM)

SYNERGIE PERMETTRA À LA VILLE DU SAVOIR DE BRILLER DE SES MILLE FEUX LA

PAR YASMINA EL JAMAÏ

Pour Robert Proulx, recteur de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), le futur de Montréal en tant que ville de savoir par excellence dépendra de l’instauration de plusieurs conditions gagnantes qui profiteront à l’UQAM, aux autres universités, ainsi qu’aux divers acteurs concernés par le développement de la métropole. Voici les meilleures pratiques à instaurer pour que Montréal soit une ville de savoir la plus mobilisatrice et la plus puissante possible d’ici 2042.

LES UNIVERSITÉS COMME UN MOTEUR DE CROISSANCE MULTIDIMENSIONNELLE « Je crois fermement que les universités sont des acteurs-clés pour assurer l’avenir de Montréal. Les institutions universitaires jouent un rôle unique, essentiel et dynamique dans le développement économique, social et culturel de la métropole », assure Robert Proulx. Le recteur de l’UQAM considère que cette fonction essentielle des universités ne peut se réaliser qu’en collaboration avec tous les partenaires concernés, soit les gens d’affaires, les milieux socioculturels, les élus et les citoyens. À l’instar des villes solidaires comme Boston, M. Proulx appelle de ses vœux une coopération entre toutes les universités du Grand Montréal pour stimuler les connaissances, la définition et la mise en œuvre collectives de projets de développement ainsi que le transfert des connaissances à la société montréalaise. « Mon rêve est que toutes les universités cessent de travailler en silo et misent plutôt sur la collaboration pour multiplier les effets de la recherche au bénéfice de la société. » Pour le recteur, le besoin de créer des synergies auxquelles les universités doivent participer ensemble n’a jamais été aussi criant. « Il faut que les universités se penchent ensemble sur le développement d’une société fondée sur l’intégration de ses résidents. À l’UQAM, nous avons une Chaire de recherche en immigration, ethnicité et citoyenneté (CRIEC) et une Chaire de recherche sur l’homophobie qui s’intéressent respectivement au développement d’une société sans propos racistes ni homophobes. Car aucune société ne pourra progresser sans une véritable intégration », fait-il remarquer. Robert Proulx s’intéresse également à la force motrice des universités sur le plan économique. Il estime qu’en dépit de faiblesses au sein de la métropole depuis les 15 dernières années sur le plan de la croissance du produit intérieur brut, de la création d’emplois et du revenu des Montréalais en comparaison avec d’autres grandes villes canadiennes — selon des données 2015 de Statistique Canada —, Montréal dispose d’atouts considérables.

DENIS BERNIER

ROBERT PROULX Recteur de l’Université du Québec à Montréal (UQAM)

MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2017

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VILLE DU SAVOIR

UN PÔLE UNIVERSITAIRE IMPOSANT POUR RELANCER L’ÉCONOMIE Montréal trône au premier rang des meilleures villes du monde selon les étudiants étrangers, comme en fait état une étude récente de l’Institut Quacquarelli Symonds, et ses universités jouent un rôle essentiel sur le plan socioéconomique. « Les 11 uni­versités et les autres écoles spécialisées à Montréal attirent et séduisent une population d’étudiants, d’enseignants, de chercheurs, mais aussi des administrateurs, des professionnels et des employés de soutien, ce qui a une incidence positive sur l’économie montréalaise. Outre la création d’emplois, les retombées économiques sont manifestes, par exemple dans les secteurs du logement, du transport, des communications, de la culture, du tourisme », relate M. Proulx. « Les universités créent une relève créative, passionnée, engagée et motivée, poursuit-il. Nous préparons une relève qui a la volonté et la capacité d’apporter des solutions originales aux problèmes, aux enjeux et aux défis actuels et à venir de notre société.  » Quand on sait que les universités de la métropole produisent annuellement plus de 40 000 nouveaux diplômés, dont 10 000 proviennent de l’UQAM, et que leurs compétences et leurs habiletés sont essentielles pour les entreprises en plein essor à Montréal dans des domaines innovateurs aussi variés que les technologies propres, l’intelligence artificielle, la réalité virtuelle, l’animation et le multimédia, il s’avère évident que leur contribution est de taille. UNE RELÈVE AU SERVICE DE LA SOCIÉTÉ « Les universités sont aussi des acteurs de premier plan en matière de recherche scientifique, de création artistique et d’innovation sociale et technologique. Les entreprises, les établisse­ments de santé et d’éducation, les organismes culturels, les milieux de l’intervention sociale, les organisations publiques, parapubliques et communautaires tirent évidemment profit des nouveaux savoirs générés par l’activité universitaire. Parallèlement, les savoirs pratiques issus du milieu professionnel nourrissent l’université », renchérit M. Proulx. Pour ce recteur, titulaire d’un doctorat en psychologie, « les travaux que mènent les chercheurs universitaires aident les décideurs dans la gestion de la métropole, que ce soit dans le cadre de petites équipes disciplinaires, de regroupements multidisciplinaires, de centres interuniversitaires ou de réseaux internationaux ». Et c’est cette collaboration multidisciplinaire et pratique qui passionne Robert Proulx au plus haut point et qui met en lumière l’ancrage de la recherche universitaire par rapport aux intérêts de la société, conformément à la mission première de l’UQAM, créée en 1969 précisément pour privilégier l’exploration de nouveaux créneaux, le regard critique et le partenariat avec les acteurs de la société, pour le bien de la communauté. L’UNIVERSITÉ COMME VECTEUR DU DÉVELOPPEMENT URBAIN « L’un des défis de Montréal au cours des 50 prochaines années est l’ancrage de ses universités et écoles spécialisées dans sa 38

MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2017

communauté. L’UQAM est particulièrement sensible à cela, en raison de sa mission axée sur le développement d’un savoir utilisable directement par la société. Nous devrons exploiter davantage le potentiel qu’offrent les universités comme incubateurs d’idées, en participation avec la population qui en profitera directement », précise M. Proulx. Pour le recteur, « l’université est le lieu par excellence où la réflexion sur la ville doit également se faire, sous toutes ses facettes et dans toutes ses dimensions ». À cet égard, il invoque la nécessité pour les universités de s’intéresser aux aspects à la fois économiques, territoriaux, politiques, sociaux, identitaires, urbanistiques et historiques de la métropole, en vue du développement de la ville qui les abrite. M. Proulx rappelle que les universités s’intéressent à toutes les dimensions du développement urbain, incluant l’architecture et l’urbanisme, le développement durable, le droit urbain et l’intégration des individus dans la société. Ce faisant, les chercheurs peuvent éclairer les enjeux socioculturels, écono­ miques et s’inté­resser au passé pour mieux se projeter dans le futur et déployer des stratégies gagnantes pour assurer le renouveau de Montréal. COMPRENDRE LE PASSÉ POUR PRÉPARER L’AVENIR Par exemple, l’historienne Joanne Burgess figure parmi les nombreux experts de la ville que compte l’UQAM. Directrice du Laboratoire d’histoire et de patrimoine de Montréal, elle coordonne un projet réunissant une vingtaine de chercheurs et une dizaine de partenaires publics et privés. De nouvelles connaissances sur le passé métropolitain de Montréal sont produites pour examiner comment elles peuvent orienter les grands projets et les interventions majeures de l’avenir. En misant sur les technologies numériques, l’initiative a permis de doter des musées et des bibliothèques de nouvelles ressources pour alimenter leurs programmes en prévision de commémorations comme le 375e anniversaire de la fondation de Montréal, auquel l’UQAM participe d’ailleurs. Comme le mentionne Robert Proulx, les chercheurs de l’UQAM mettent aussi sur pied une foule d’initiatives qui transforment et réinventent la ville et qui contribuent à améliorer la qualité de vie des Montréalais. Des projets visent à lutter contre les îlots de chaleur, à développer l’agriculture urbaine ou à embellir la ville par l’aménagement d’espaces verts, la mise en valeur du patrimoine, le souci pour le design ou par des installations d’art public. « Cela permettra de mener plus loin le projet de Montréal comme une ville intelligente, c’est-à-dire une cité prospère et solidaire comprenant l’intégration des universités aux grands projets de développement urbain et mobilisant toutes les parties prenantes. Pour relancer la ville, il faut augmenter son attractivité en la rendant plus belle, plus verte, plus ouverte et plus accueillante. Il faut également lutter efficacement contre la pauvreté, l’itiné­rance et le décrochage scolaire et promouvoir l’audace, l’engagement et la créativité, dans un esprit de solidarité. C’est la métropole que je veux voir en 2042 », conclut Robert Proulx. n


FAYOLLE CANADA

DOSSIER SPÉCIAL

DIX ANS LE VENT DANS LES VOILES ! ET

PROPOS RECUEILLIS PAR SUZANNE GAGNÉ, RÉDACTRICE

Bruno Fayolle, président et chef de la direction de Fayolle Canada, et Hugues Fastrel, vice-président exécutif et chef de l’exploitation, se sont rencontrés en 1988, tout juste avant d’entreprendre leurs études d’ingénieurs. Plutôt que de faire les 400 coups ensemble, ils ont décidé, avec le temps, de porter un seul grand coup : choisir le Québec comme terre d’adoption et y faire fleurir, depuis 2006, un holding comportant des entreprises réputées dans leur domaine, avec un chiffre d’affaires dépassant les 500 M$ et une équipe comptant quelque 400 employés. Bienvenue chez Fayolle Canada !

HUGUES FASTREL, VICE-PRÉSIDENT EXÉCUTIF ET CHEF DE L’EXPLOITATION ET BRUNO FAYOLLE, PRÉSIDENT, CHEF DE LA DIRECTION

JBC MÉDIA PAR ROXANE PAQUET

MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2017

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450.659.6000

Nous somme s h eu reu x d e c olla b orer avec Magil Const r u ct ion et Fayolle C a n a d a Ă la rĂŠa lisation d e p rojets a m b itieu x .


FAYOLLE CANADA

L

e monde des affaires n’est pas étranger à Bruno Fayolle. En effet, en 1929, son arrière-grand-père et son grand-père fondaient à Paris la société Jean Fayolle et fils, une entreprise de maçonnerie. Une vingtaine d’années plus tard, son grand-père construit également des bâtiments, en plus de lancer une entreprise de collecte d’ordures et de balayage de chaussées. À ces activités s’ajoutent, au cours des années 1960, la construction et la réfection de routes, de même que des services d’entretien de la voirie. Bruno Fayolle et Hugues Fastrel effectuent des stages dans cette entreprise familiale au début des années 1990. Bruno Fayolle se joint à l’entreprise en 1996, tandis que son ami amorce sa carrière d’ingénieur au sein de différentes organisations, incluant un géant, Bouygues International. UN POINT TOURNANT Au tournant des années 2000, les perspectives de croissance de Fayolle et fils s’amenuisent en même temps que les budgets municipaux. Bruno Fayolle décide donc de diversifier les activités et envisage d’investir à l’étranger.

« Avec Bouygues International, Hugues avait déjà travaillé dans différents pays, indique M. Fayolle. Nous étions donc bien armés pour nous installer ailleurs, mais nous ne voulions pas vivre n’importe où. L’Europe de l’Est et l’Asie étaient hors de ques­ tion, alors l’Amérique du Nord s’est imposée assez naturellement. Le Canada, et en particulier le Québec, nous semblait être suffisamment proche sur le plan culturel pour envisager de bien nous intégrer, ce que nous n’aurions pas pu faire en Chine, par exemple. Aussi, nous ne cherchions pas un paradis fiscal, mais plutôt un lieu qui nous permettrait de progresser. » Par ailleurs, ces deux pères de famille sont très sensibles aux questions de liberté et de sécurité personnelles, des éléments qui ont aussi pesé dans la balance lorsqu’est venu le temps de choisir une terre d’adoption.

Bruno Fayolle a hérité du gène entrepreneurial, présent dans sa famille depuis le début du siècle dernier.

FAYOLLE FRANCE

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ENTREPRENDRE LES BONNES DÉCISIONS POUR MAÎTRISER L’ART DE CONSTRUIRE Partenaire du Groupe Fayolle, Desjardins est heureux de contribuer aux succès d’une entreprise devenue une référence dans les secteurs de la construction, du génie civil, de la mécanique du bâtiment et de l’électricité. desjardins.com/entreprises


FAYOLLE CANADA

EN PLEIN ESSOR L’année 2006 marque la naissance de Fayolle Canada, avec l’acquisition du fabricant de portes de garage Portes Isolex, à Belœil, et du groupement d’achats pour portes de garage Garage Pro Le Professionnel. La même année, pour veiller au grain, Hugues Fastrel immigre dans la région de Montréal, cinq ans avant Bruno Fayolle. Il déploie aussi son radar, à la recherche d’occasions d’affaires pour le holding nouvelle­ment créé. Et ces occasions ne se font pas attendre : dès 2008, Bruno Fayolle vend la division parisienne de collecte de déchets pour financer l’acquisition du Groupe SCV, de Victoriaville, spécialisé en mécanique et électricité du bâtiment. Au cours des années qui suivent, Fayolle Canada fait tour à tour l’acquisition de Magil Construction, entrepreneur général en bâtiment, des Excavations Payette, spécialisée en décontamination, excavation et déneigement, de TASK Construction Management, entrepreneur en construction situé en Colombie-Britannique, de McKay-Cocker Construction, entreprise générale du bâtiment établie en Ontario et, enfin, en 2013, d’Alta Construction, spécialisée en génie civil et qui compte des bureaux d’un océan à l’autre. Ouf !

JBC MÉDIA PAR ROXANE PAQUET

BRUNO FAYOLLE Président, chef de la direction Fayolle Canada

TRANSFÉRER LES SAVOIR-FAIRE « Quand nous sommes arrivés ici, nous n’avions pas de contacts, pas d’équipe et pas d’historique de crédit, relate Bruno Fayolle. Nous avons travaillé très dur et nous nous sommes parfois trompés, en partant sur une mauvaise piste ou avec des personnes qui n’étaient pas dignes de confiance, mais nous avons appris ! »

province à l’autre, explique Bruno Fayolle. En plus, le savoirfaire de nos entreprises est complémentaire. Par exemple, ici, il s’applique aux immeubles de grande hauteur, aux hôpitaux et aux centres commerciaux, tandis qu’en Ontario, McKayCocker possède un grand savoir-faire dans les usines et dans le génie civil et que TASK Management, dans l’Ouest canadien, est expert dans les installations de loisirs. En regroupant ces expertises au sein d’une seule entité, soit le Groupe MC, nous pouvons transférer le savoir-faire d’une entreprise dans les projets de l’autre. »

Aujourd’hui, ils dirigent un holding qui a le vent dans les voiles, notamment grâce à l’équilibre que leurs différents domaines d’activités et leur présence pancanadienne leur procurent : « Les cycles économiques sont différents d’une

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FAYOLLE CANADA

Par ailleurs, Bruno Fayolle et Hugues Fastrel tiennent mordicus aux valeurs sur lesquelles ils ont bâti le holding : durabilité, entrepreneuriat, intégrité, respect et esprit d’équipe. Et chaque fois qu’ils envisagent une acquisition, les équipes en place doivent déjà adhérer à des valeurs semblables. « Nous n’analysons pas que les chiffres : nous examinons aussi les valeurs de l’entreprise et des gens, souligne M. Fastrel. C’est important. L’élément déterminant d’une acquisition, pour nous, consiste à savoir si nous serons capables de travailler à long terme avec les équipes existantes. S’il n’y a pas d’affinités, nous n’irons pas de l’avant, même si les chiffres sont bons. Et jusqu’à maintenant, en ce qui concerne les gens, nous n’avons jamais eu de déception ! » UN MARCHÉ EN ÉVOLUTION Par ailleurs, même si les investissements privés ont ralenti au cours des dernières années, Hugues Fastrel considère que Montréal offre un bon potentiel : « La nouvelle ligne aérienne qui s’ouvre entre la Chine et Montréal causera un flux quotidien et un flot d’immigration qui dépasse maintenant largement celui de la Colombie-Britannique et dont Montréal commence à bénéficier de façon tangible. Des Asiatiques viennent investir à Montréal, et il y a des gens à qui ça déplaît. Pour ma part, je trouve ça plutôt sain. Ça apporte un mouvement et un afflux de capitaux. » Fayolle Canada a aussi élargi ses horizons vers des contrats publics comme la construction d’hôpitaux, de viaducs et autres. « Quand nous sommes arrivés ici, nous avons circonscrit nos recherches à des entreprises qui travaillent pour le secteur privé, rappelle Bruno Fayolle. À la suite de la commission Charbonneau et de l’ouverture d’un certain nombre de marchés publics à des gens honnêtes, nous avons fait l’acquisition d’Alta, qui nous offrait un savoir-faire qu’on n’avait pas jusqu’à présent dans le génie civil. Aujourd’hui, nous possédons un savoir-faire à peu près polyvalent dans nos métiers à l’échelle pancanadienne et nous estimons qu’il y a encore un grand potentiel de développement. »

Du côté des projets d’avenir, Fayolle Canada s’est jointe à un consortium qui compte parmi les candidats au projet de construction du train léger, un énorme chantier pour lequel le groupement pourrait être appelé à construire 24 stations. DE LA CONSTRUCTION À… L’ALIMENTATION Le holding que constitue Fayolle Canada s’appuie sur un modèle décentralisé, ce qui, selon ses administrateurs, lui confère une grande souplesse. Le rôle des dirigeants consiste essentiellement à appuyer les entreprises que le holding détient dans leur développement. Ils demeurent aussi constamment à l’affût de nouvelles occasions d’affaires : « Nous réfléchissons aussi à d’autres métiers et à d’autres savoir-faire au gré de nos rencontres avec des gens dont les valeurs correspondent aux nôtres », souligne M. Fastrel. « Pour nous, l’entreprise doit faire rêver, enchaîne M. Fayolle. Nous rêvons tous les jours avec nos entreprises. Nous ne nous sommes jamais interdit d’envisager de faire affaire dans d’autres domaines que celui de la construction. Auparavant, nous n’étions pas spécialistes des portes de garage ou des fluides médicaux, mais nous avons développé cette spécialité avec les entreprises que nous avons achetées. » Ainsi, la dernière acquisition de Fayolle Canada, en octobre dernier, rejoint le côté épicurien de ses deux dirigeants. Il s’agit de l’entreprise de la chef cuisinière Andrea Jourdan, bien connue pour sa boutique de produits frais au marché Jean-Talon ainsi que pour son stock de milliers de recettes et ses livres de cuisine simple et fraîche. « L’approche est basée sur des produits locaux de grande qualité, dit Hugues Fastrel. Les gens sont à la recherche d’authenticité et d’un savoir-vivre. Ils reviennent à la source et veulent trouver un sens à leur façon de consommer. » « Cette dame explose de créativité, poursuit Bruno Fayolle. Nous avons besoin de quelqu’un d’aussi créatif pour monter un projet d’épicerie de montagne, branché sur une épicerie de luxe et, éventuellement, sur des franchises. »

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Aon remercie sincèrement Fayolle Canada d’avoir fait confiance à son réseau spécialisé de courtiers d’assurances en construction lors de son arrivée au Canada! Communiquez avec nous pour savoir comment nous pouvons vous aider. Service construction: Patrick Johnson +1.514.982.7853 patrick.johnson6@aon.ca Service cautionnement: Jean-Pierre Rioux +1.514.840.7059 jean-pierre.rioux@aon.ca sf +1.800.282.5693 www.aon.ca

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de l’exécution, on a toujours la même personne qui travaille comme son père et son grand-père, avec les mêmes outils et les mêmes techniques de charpenterie, de tuyauterie, etc. Il y a des lieux, comme la Chine, où les techniques de cons­ truction très rapides existent, mais elles ont encore besoin d’être travaillées. » Un dossier à suivre !

Fier de façonner le Québec et le monde de demain. L’équipe Dentons a joué un rôle de premier plan dans la clôture, entre autres, des projets suivants : JBC MÉDIA PAR ROXANE PAQUET

HUGUES FASTREL Vice-président exécutif et chef de l’exploitation Fayolle Canada

UN AVENIR SANS LIMITES Et où les dirigeants voient-ils Fayolle Canada dans 10 ans ? « Je crois que notre entreprise demeurera pancanadienne comme elle l’est actuellement, projette Bruno Fayolle, mais peut-être avec une extension au sud. Culturel­ le­ment, nous aurions probablement plus de facilité à nous étendre en Floride qu’à New York. Pour nous, c’est assez proche du mode de fonctionnement ontarien. Il y a aux ÉtatsUnis un potentiel énorme, tout comme au Canada. Et nous travaillons aussi déjà à la construction d’hôtels dans les Caraïbes, ce qui pourrait aussi continuer de se développer. » Hugues Fastrel, de son côté, rêve d’une évolution radicale dans les métiers de la construction pour les prochaines années : « La révolution industrielle a eu lieu dans l’indus­ trie, comme son nom l’indique, mais elle ne s’est pas produite dans les métiers de la construction, remarque-t-il. Nous continuons à construire comme des artisans. La modéli­ sation informatisée, au moyen du BIM, est déjà intégrée au marché, mais seulement dans la phase de conception. Quand on est à l’étape

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FAYOLLE CANADA

En octobre dernier, Fayolle Canada faisait l’acquisition de l’entreprise d’Andrea Jourdan.

FAYOLLE CANADA

FAYOLLE CANADA EN BREF HOLDING ÉTABLI À MONTRÉAL EN 2006 ENTREPRISES DÉTENUES : PORTES ISOLEX, GARAGE PRO LE PROFESSIONNEL, GROUPE SCV, LES EXCAVATIONS PAYETTE LTÉE, GROUPE MC (Alta Construction, Magil Construction, TASK Construction Management, McKay-Cocker Construction et Roadmark Limited) ET ANDREA JOURDAN SIÈGE SOCIAL À MONTRÉAL ET FILIALES À MONTRÉAL ET VICTORIAVILLE (Québec), LONDON ET TORONTO (Ontario), ST. JOHN’S (Terre-Neuve-etLabrador), CALGARY (Alberta) ET VANCOUVER (ColombieBritannique) VOLUME D’AFFAIRES ANNUEL : PLUS DE 500 M$ NOMBRE D’EMPLOYÉS : 400 (variable selon les cycles des marchés)

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UNE NOUVELLE CHAIRE UNIVERSITAIRE POUR L’ARCHITECTURE DURABLE Déjà connue pour les bourses d’études qu’elle octroie à des étudiants de différentes universités canadiennes, Fayolle Canada, en octobre dernier, poussait plus loin son engagement envers le milieu en accordant un don de deux millions de dollars à la Faculté de l’aménagement de l’Université de Montréal en vue de créer la Chaire Fayolle-Magil Construction en architecture, bâtiment et durabilité. « C’est le don le plus important de l’histoire de notre faculté, note Paul Lewis, doyen. Il nous permettra de développer des approches exemplaires en matière d’architecture durable au Canada. » En gros, la Chaire s’intéressera à la qualité de la conception architecturale et à l’emploi de technologies innovantes. À cette fin, la recherche sera abordée de manière globale et intégrée en fonction des différents enjeux, qu’ils soient économiques, bioclimatiques ou sociétaux, qui influencent l’avenir du milieu de la construction. Selon M. Lewis, la Chaire aura un double rôle : « Premièrement, sa fonction sera de mener des recherches visant à développer des moyens de concevoir un environne­ment bâti résilient, performant et écoresponsable. Elle servira aussi de point focal pour le trans­fert des connaissances, au moyen de séminaires, colloques et conférences. Elle établira ainsi des réseaux avec les milieux scientifiques, universitaires, professionnels, gouvernementaux et de l’industrie, aux échelles nationale et internationale. »

AMÉLIE PHILIBERT

PAUL LEWIS Doyen, Faculté de l’aménagement Université de Montréal

Lors de la rédaction de ce dossier, le comité directeur et le comité scientifi­que étaient en voie d’être formés, et l’on prévoyait la nomination du titulaire de la Chaire. Une programmation plus précise a été élaborée depuis. « Je suis très fier de participer à l’essor de la Faculté de l’aménagement de l’Université de Montréal, conclut Bruno Fayolle. Pour moi, il s’agit d’une alliance de l’expertise de bâtisseurs en génie civil et en construction avec un établis­ sement qui favorise l’originalité et l’innovation architecturales dans l’art de construire. »

ANDREW DOBROWOLSKYJ

De gauche à droite : Raymond Lalande, vice-recteur aux relations avec les diplômés, partenariats et philanthropie, Université de Montréal, Anik Shooner, architecte au cabinet Menkès Shooner Dagenais LeTourneux et membre de Campus Montréal, Bruno Fayolle, donateur, président et chef de la direction de Fayolle Canada, Paul Lewis, doyen de la Faculté de l’aménagement, Jacques Lachapelle, professeur titulaire et directeur de l’École d’architecture, et John Parisella, directeur exécutif de Campus Montréal MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2017

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FAYOLLE CANADA

FIER PARTENAIRE DE LONGUE DATE L’équipe des Cautionnements d’Intact Assurance est fière de s’associer à Fayolle Canada dans la réalisation de projets de qualité d’un océan à l’autre et ainsi contribuer à son succès.

Meilleurs vœux de réussite pour la suite !

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© 2016, Intact Compagnie d’assurance. Tous droits réservés.

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SÉLECTION VAUDREUIL Avec le vieillissement de la population, plusieurs promoteurs investissent dans des résidences pour personnes âgées. C’est le cas du Réseau Sélection, pour lequel Excavations Payette a effectué des travaux pour une tour d’habitations pour personnes semi-retraitées et autonomes à Vaudreuil, selon un échéancier serré. « Une particularité du projet était qu’une partie du bâtiment devait être soutenue par des pieux, et l’autre par un radier de béton, explique M. Rioux. C’était un projet idéal pour le client sur le plan technique et économique. C’était intéressant pour nous également puisque nous avons adopté une approche combinée pour nos opérations d’excavation. »


LES EXCAVATIONS PAYETTE

LA COMPÉTENCE HUMAINE AVANT TOUT EXCAVATIONS PAYETTE

En 1956, Armand Payette fonde A. Payette Construction Ltée, une entreprise spécialisée en excavation résiden­ tielle, en construction de routes et en déneigement. En 1978, trois cadres achètent la clientèle et la machinerie et créent Les Excavations Payette Ltée. Au fil des ans, l’entreprise a connu une croissance constante et importante sous l’égide de Michel Viger et d’Alain Viger, se taillant une place de plus en plus grande dans le marché de la construction et développant une expertise enviable pour sa clientèle, composée d’entrepreneurs généraux de premier plan. Acquise en 2010 par Fayolle Canada, cette entreprise compte aujourd’hui une centaine d’employés, et elle est reconnue dans le domaine des projets complexes d’excavation, du génie civil, de décontamination et du déneigement, surtout dans la région de Montréal. « L’excavation est la première opération de construction, affirme Éric Rioux, vice-président exécutif. Depuis toujours, elle est soumise à un facteur humain important, raison pour laquelle

ÉRIC RIOUX Vice-président exécutif Les Excavations Payette

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FAYOLLE CANADA

PRESTI L’équipe des Excavations Payette a effec­tué les travaux d’excavation pour les Condos Éden, du promoteur Presti, situés à Ville Mont-Royal, près du métro De la Savane. L’excavation comprenait également le soutènement des terres, ce qui, selon M. Rioux, a exigé un véritable « ballet » entre les corps de métier : « À partir du moment où il y a un soutè­ne­ ment de terre, il faut coordonner le travail de tous, de manière à ce que l’exécution soit fluide. À mesure que nous creusons, les équipes de soutè­ne­­ment doivent ins­taller leurs structures et à mesure que l’espace se crée, d’autres équipes instal­lent leurs pieux et les éléments de fondation du bâtiment. Nous poursuivons alors les travaux d’excavation et passons d’une équipe à l’autre jusqu’à ce que le tout soit installé de façon sécuritaire. Il faut harmoniser, prévoir et planifier correctement le mouvement des machineries et des hommes pour permettre une bonne progression des travaux. » EXCAVATIONS PAYETTE

cdadt

Nous sommes toujours fiers de collaborer avec Fayolle Canada. Au fil des ans, Le Groupe Vespo et ses filiales ont réalisé de grands projets novateurs dirigés de main de maître par Fayolle Canada, un leader dans la construction et la gestion de projets. Notre association à Fayolle a contribué positivement à notre croissance et à notre essor. Le Groupe Vespo : excavation et travaux civils | Construction Ramsol inc. : soutènement et pieux Groupe Prodem : désamiantage et démolition | Groupe Genesis Électrique : électricité

Groupe électrique

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EXCAVATIONS PAYETTE

L’AVENUE En plus du Roccabella, l’équipe d’Excavations Payette a également effectué les travaux d’excavation pour la tour de condos L’Avenue, dans le secteur du Centre Bell. Ce projet a exigé une décontamination du terrain et une expertise particulière en raison de l’excavation en grande profondeur, de la présence de roc et des travaux de soutènement de terre requis, sans compter les limites imposées par l’espace restreint en plein centre-ville de Montréal. nous choisissons nos employés avec un grand soin. Une excavation de qualité exige encore et toujours des opérateurs compétents et des experts pour planifier et concevoir les travaux. » Par ailleurs, en cette ère de souci écologique, l’excavation est souvent précédée de la décontamination des sols, un autre domaine d’expertise pour cette équipe. « Notre rôle à cet égard consiste à concilier le respect de la réglementation à un coût acceptable pour le client, ce qui procure une tranquillité d’esprit à tout le monde », indique M. Rioux. L’équipe d’Excavations Payette a amorcé des travaux importants pour le Quadrilatère Saint-Laurent, à Montréal, un projet de la Société de développement Angus. « Il y a plusieurs enjeux particuliers, explique Éric Rioux. D’abord, il faut éviter de perturber la rue Sainte-Catherine et la rue Saint-Laurent. Ensuite, il y a des bâtiments historiques dotés de fondations en moellons, c’est-à-dire en pierre. Nous devons donc intervenir de façon à préserver ce type de fondations et à ne pas déstabiliser les bâtiments environnants. »

EXCAVATIONS PAYETTE

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L’entreprise travaille également en avant-projet en vue de nouveaux travaux privés importants au centre-ville de Montréal, tout en voyant à diversifier ses activités dans le secteur public, avec des projets d’infrastructures comme des égouts et des aqueducs, notamment dans l’est de Montréal, où elle réalise actuellement trois projets. Selon Éric Rioux, la pérennité même de l’entreprise, qui existe depuis 70 ans, est éloquente : « Nous savons qu’il y a un lendemain chaque jour et nous travaillons en conséquence, dit-il. Nous faisons partie des quelques entreprises de construction qui peuvent se targuer de n’avoir été citées dans aucune commission, pour la simple raison que nous avons toujours fonctionné dans le respect de nos clients, de nos fournisseurs et même de nos concurrents. »

PFIZER En 2011, l’entreprise pharmaceutique Pfizer procédait à un réaménagement complet de ses locaux. Dans ce projet, Magil Construction s’est chargée de la réfection et du réaménagement complet du bâtiment Est et de la modification des bâtiments Ouest et Central. « Ce projet a exigé une logistique très précise puisque des employés travaillaient dans le bâtiment pendant le réaménagement, expose John Marcovecchio. Nous avons dû organiser plusieurs réunions afin d’établir les séquences d’ouvrage et nous assurer de ne pas interrompre les activités. »

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GROUPE MC

CONSTRUCTION ET GÉNIE CIVIL… D’UN OCÉAN À L’AUTRE STÉPHANE GROLEAU

Le Groupe MC, présidé par John Marcovecchio ing., compte parmi les 10 plus grands bâtisseurs au pays, avec un chiffre d’affaires annuel d’environ 400 M$. Le Groupe se compose de Magil Construction, Alta construction et Alta OCI, entreprises présidées par Alain Gauvin ing., de McKay-Cocker Construction, présidée par Owen Whelan, puis de Magil Construction Pacific et TASK Construction Management, présidées par Jim Laurence. Magil Construction est l’une des sociétés phares du groupe. Établie en 1953 par Louis B. Magil à titre d’entreprise de construction domiciliaire, elle prend son essor durant la période du baby-boom et du développement des banlieues. Louis B. Magil se forge notamment une réputation à l’aide de ses dessins de maisons de plain-pied de quatre pièces, que la Société canadienne d’hypothèques et de logement diffuse dans tout le pays. Au cours des années 1960, l’entreprise se lance dans le domaine commercial au centre-ville de

Montréal, notamment avec la construction du 555, boul. René-Lévesque Ouest et de l’édifice qui abrite maintenant la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail, (CNESST) rue De Bleury. Tour à tour, elle fait sa marque, tant dans le domaine commercial que dans le multirésidentiel : édifice IBM, Verrières sur le Fleuve à L’Île-des-Sœurs, condos L’Héritage de l’île Paton, Place Montréal Trust, tour Scotia, Place Air Canada, tour KPMG, Promenades de la Cathédrale, tour IBM-Marathon, tour McGill College, Centre Bell… MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2017

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« Notre entreprise se démarque par sa présence, son écoute, ses réactions rapides aux problèmes, souligne John Marcovecchio, président et chef de la direction, Groupe MC. Nous travaillons de très près avec nos clients et nous défendons leurs intérêts. »

JBC MÉDIA PAR DENIS BERNIER

JOHN MARCOVECCHIO Président et chef de la direction Groupe MC

DES PROJETS PARTICULIERS Plus récemment, Magil Construction livrait la tour à vocation mixte Aimia / Altoria, composée d’un basilaire commercial de 10 étages qui soutient une tour résiden­ tielle de 24 étages, en plus de cinq étages de stationnement souterrain. « Nous avions la contrainte de construire en plein milieu du centre-ville et de devoir faire une connexion au métro Square-Victoria, expose John Marcovecchio. Nous avons aussi démoli cinq bâtiments, sauf l’une des façades que nous avons dû faire tenir de façon solide et sécuritaire pendant que nous construisions la tour, avant de la rattacher à la nouvelle construction. » Mentionnons également les condos du Myst, livrés à la fin de 2015, soit deux bâtis­ses de six étages abritant 143 unités de condos haut de gamme ainsi qu’un basilaire commercial, de même que le projet Nordelec, aussi livré en 2015. Situé à Pointe-Saint-Charles, le Nordelec consis­t ait en l’agrandissement et en la conversion de l’ancien bâtiment de la Northern Telecom en appartements en copropriété, accompagnés d’une unité commerciale. « Nous avons dû refaire les systèmes électromécaniques, les fenêtres, les façades, ajouter des ascen­ seurs et des escaliers pour être conformes aux condos », décrit John Marcovecchio.

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PAVILLON K, HÔPITAL GÉNÉRAL JUIF En septembre 2013, Magil Construction terminait la construction de la phase 1 du pavillon K de l’Hôpital général juif, à Montréal, y compris la nouvelle salle d’urgence et les infrastructures liées au nouveau pavillon des soins critiques. Les équipes se sont ensuite affairées aux phases 2 et 3 du projet, livrées en 2015, qui consistaient à compléter le basilaire abritant les plateaux techniques d’urgence et les soins critiques, de même qu’à construire une tour de 12 étages consacrée aux unités de soins connexes et à des chambres individuelles. Le projet comprend également la mise en œuvre des nouvelles installations de soins coronariens, des soins intensifs en néonatalogie et plusieurs blocs opératoires. « Les projets hospitaliers sont d’une complexité énorme, indique John Marcovecchio. Les services mécaniques et électriques, les gaz, etc., exigent un tout autre niveau de qualité, de minutie et de supervision. La surveillance est constante. » Signalons que Magil Construction s’est également chargée de la construction de la structure du pavillon D du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM), y compris les travaux préparatoires, les travaux d’excavation, les fondations et la structure de béton de cet immeuble de 20 étages, comprenant quatre niveaux de stationnement souterrain et totalisant quelque deux millions de pieds carrés. Grâce à ce pavillon, le CHUM disposera de 772 lits supplémentaires et d’un nouveau centre énergétique centralisé.

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ROCCABELLA Au printemps dernier, Magil Construction terminait la phase 1 du projet résidentiel haut de gamme Roccabella, d’une valeur de 100 M$, composé d’un basilaire commercial de deux étages et de deux tours résidentielles de 40 étages au-dessus d’un stationnement souterrain de cinq étages. La phase 2, dont la livraison est prévue à l’été 2018, comprend la construction d’une deuxième tour au-dessus du basilaire déjà achalandé. « La particularité de ce projet est d’assurer la sécurité non seulement de nos employés, mais également du public pendant la construction, déclare John Marcovecchio. Nous devons également éviter de perturber les activités commerciales et exercer un grand contrôle du bruit et de la poussière. Aussi, puisque nous travaillons tout près du Centre Bell, nous sommes soumis à beaucoup de contraintes quand il y a des matchs de hockey ! » MAGIL CONSTRUCTION

ALTA ET ALTA OCI Dernière acquisition de Fayolle en 2013, Alta est une entreprise spécialisée en génie civil dont la création remonte à 1955. Elle est reconnue pour la construction d’infrastructures comme des ponts, routes, écluses, éva­cuateurs de crues, sous-stations électriques et stations de métro. « Cette entreprise procure au Groupe MC un bon équilibre d’affaires puisqu’elle œuvre dans les marchés publics, contrairement à nos autres entreprises qui font plutôt affaire dans les marchés privés », indique M. Marcovecchio. Au début de 2015, Alta a également acquis l’entreprise OCI Construction, devenue depuis Alta OCI, qui se concentre dans le domaine de l’industrie lourde : le pétrole, les mines, les centres de production métallurgique et production d’énergie. JeanGuyRobert_7x2 25.pdf 1 de 13-10-29 15:17

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YUL Magil Construction agit à titre de gérant de construction dans la phase 1 du projet du complexe résidentiel YUL, à Montréal, d’une valeur de quelque 120 M$. Ce projet comprend l’aménagement de 15 maisons en rangée, la construction d’une tour de 390 condos ainsi que la restauration de la maison Sir Louis-Hippolyte-La Fontaine, un bâtiment historique dont les fondations doivent être soigneusement préservées. Une équipe d’experts effectue également la réfection de la maçonnerie, de la charpente et de la toiture de cet édifice. Ce projet devrait être livré en 2018.


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RÉSIDENCE DE CONVALESCENCE VALEO, À SAINT-LAMBERT

À l’extérieur de la province, le Groupe MC compte aussi les firmes McKay-Cocker Construction, de London, en Ontario, qui offre une gamme diversifiée de services de construction, y compris la conceptionconstruction et le crédit-bail. Le Groupe comprend aussi TASK Construction Management, en Colombie-Britannique, une firme spécialisée dans la gérance de construction, principalement dans des projets à vocation commerciale et institutionnelle.

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PLACE VIAU STÉPHANE GROLEAU

Terminé en 2014, le projet Place Viau a obtenu la certification LEED Or. Entrepreneur gérant pour ce projet de quelque 65 M$, Magil Construction s’est chargée de la démolition du complexe commercial qui existait auparavant, du détournement d’une artère de circulation importante et de la construction d’un stationnement de trois étages. L’équipe a ensuite érigé, au dernier étage, une nouvelle plaza commerciale.

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CHUM Bâtiment A mécanique plomberie

GROUPE SCV

À LA FINE POINTE DE L’ÉLECTROMÉCANIQUE Le Groupe SCV a vu le jour il y a une quarantaine d’années. Spécialisée dans les travaux électriques et mécaniques, l’entreprise a œuvré à de grands projets dans une foule de domaines : centrale thermique au Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM), projets hôteliers dans les Caraïbes, centrale thermique Fjardaal Smelter en Islande et Hadjret En Nouss en Algérie, unités de ventilation du métro de Laval, centrale nucléaire Milestone 3 aux États-Unis, station de pompage pour la protection incendie à l’Aéroport de Montréal, projets dans des universités et des hôpitaux, tours d’habitation, etc.

GROUPE SCV

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Le Groupe peut notamment se targuer de posséder la certification ISO 90012008, qui soumet les équipes à des critères rigoureux en matière de sys­ tèmes de gestion de qualité, de la conception, du développement, de la production, de l’installation et du service après-vente.

P

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C.

Le Groupe SCV se spécialise tout particulièrement dans des projets à complexité mécanique et dans des réalisations caractérisées par une coordination complexe. L’équipe termine actuellement quatre gros projets dans le cadre du nouveau CHUM, entre autres pour l’installation de la centrale thermique et de la plupart des canalisations, y compris celles des fluides médicaux.

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Selon lui, le Groupe SCV se distingue également grâce à son service des projets, qui élabore le design et la coordination au moyen de la modélisation et de la conception automatisée des bâtiments (aussi appelée BIM). « La modélisation nous permet de coordonner nos projets en mécanique, en électricité, en plomberie et en ventilation, et ce, en trois dimensions, dit M. Gaulin, de sorte qu’au moment où nous arrivons au chantier, nous sommes prêts. Tout a été séquencé, et la productivité est meilleure. »

JEAN-PIERRE GAULIN Président Groupe SCV

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« C’est une norme de qualité très stricte qui s’applique à toutes les étapes liées à l’administration, à la construction, à la sous-traitance, à l’estimation, bref, à l’ensemble de l’entreprise et à toutes ses activités, explique Jean-Pierre Gaulin, président. ISO nous donne une avance sur nos compétiteurs puisque cela nous oblige à nous tenir constamment à l’affût de ce qui se passe et de ce qui pourrait être amélioré dans l’entreprise. »

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CHUM GAZ MÉDICAUX Au cours des cinq dernières années, le Groupe SCV a développé une spécialité dans l’installation de conduites pour les gaz médicaux, incluant celles du nouveau CHUM. « C’est un domaine très réglementé et qui fait l’objet de nombreuses inspections pour assurer l’exactitude et la qualité des travaux », indique M. Gaulin. SITE WEB CONSTRUCTION SANTÉ MONTRÉAL

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