Villes d'avenir volume 7 - numéro 1 : : Édition Montreal économique

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COLLECTION

VOLUME 7 | NUMÉRO 1

MONTREAL

economique LA MÉTROPOLE À L’AUBE D’UN GRAND RENDEZ-VOUS MÉTROPOLE UNIVERSITAIRE UN ÉCOSYSTÈME IMMOBILIER

UNIES DANS LA DIVERSITÉ POMERLEAU

UN DEMI-SIÈCLE DE CONSTRUCTION

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MOT DU MAIRE DE MONTRÉAL

Année après année, Montréal fait honneur à son titre de locomotive économique du Québec. Notre position privilégiée entre l’Europe et l’Amérique fait de notre ville un point stratégique incontournable pour les investisseurs étrangers. Nos secteurs industriels – les fameuses « grappes » – ont su se tailler une place de choix sur l’échiquier mondial. Contrairement à d’autres métropoles nord-américaines, nous n’avons pas misé sur un seul pilier économique ; nous avons plutôt favorisé le développement de plusieurs de nos forces, notamment l’aéronautique, les sciences de la vie, la finance ou les nouvelles technologies de l’information et des communications. Un environnement financier stable, conjugué avec un secteur immobilier solide, n’est qu’un des exemples d’éléments qui font de Montréal l’un des endroits où les coûts d’exploitation sont parmi les plus bas en Amérique du Nord. Ce n’est donc pas un hasard si nous sommes classés première ville au plan de la compétitivité parmi les métropoles du Canada et des États-Unis en 2014. Notre économie carbure à l’innovation. Comme je le dis souvent, la plus grande richesse de Montréal, notre matière première, c’est la matière grise. En effet, Montréal est la ville qui héberge le plus de centres de recherches au Canada. De plus, 170 000 étudiants universitaires, dont 26 000 venus de l’étranger, développent leurs connaissances à l’intérieur de notre réseau académique composé de 11 universités et grandes écoles. 40 000 d’entre eux rejoignent annuellement le marché du travail. Ces étudiants sont à l’image de Montréal : ouverts sur le monde, bilingues et festifs. C’est ce riche terreau économique qui permet à la Ville de Montréal de développer davantage de projets structurants afin de célébrer cette étape importante de notre histoire : le 375e anniversaire de notre fondation. Mais l’année 2017, pour nous, n’est pas une finalité. Elle marque un nouveau début, une envolée économique, culturelle et sociale pour une métropole rajeunie et bien engagée vers son 400e.

Denis Coderre Maire de Montréal

MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2016

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SOMMAIRE : : ÉDITION 2016

3 MOT DU MAIRE DE MONTRÉAL

Par Denis Coderre

5 MOT DE L’ÉDITEUR

Par Jacques Boisvert

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MONTRÉAL

LA MÉTROPOLE À L’AUBE D’UN GRAND RENDEZ-VOUS

7 MONTRÉAL La métropole à l’aube d’un grand rendez-vous 20 TECHNOPARC MONTRÉAL Attractivité majeure 23 MONTRÉAL, MÉTROPOLE UNIVERSITAIRE  Se positionner pour afficher une meilleure performance 29 UNIES DANS LA DIVERSITÉ  DOSSIER SPÉCIAL

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TRIBUNE DES ÉLUS MUNICIPAUX

32 SAINT-EUSTACHE Attractive et innovante! 34 SAINTE-JULIE La ville heureuse 37 LAVAL Active et conviviale 39 BEAUHARNOIS Une ville en pleine renaissance 40 UN ÉCOSYSTÈME IMMOBILIER POUR MONTRÉAL Entrevue avec Andrée De Serres, titulaire de la

Chaire Ivanhoé Cambridge d’immobilier ESG UQAM

45 INVESTIR À MONTRÉAL ? PLUS QUE JAMAIS ! 4

MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2016

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UN ÉCOSYSTÈME IMMOBILIER POUR MONTRÉAL

DOSSIER SPÉCIAL

POMERLEAU

UN DEMI-SIÈCLE DE CONSTRUCTION


MOT DE L’ÉDITEUR

ÉDITION MONTRÉAL ÉCONOMIQUE

ÉDITEUR  Jacques Boisvert RÉDACTRICE EN CHEF  Nathalie Savaria RÉDACTION Suzanne Gagné, Emmanuelle Gril et Nathalie Savaria TRADUCTION, RÉVISION ET CORRECTION D’ÉPREUVES Christine Barozzi, Catherine Faucher, Suzanne Gagné, Maureen Nicholson et Anne-Marie Trudel PRODUCTION Conception graphique et mise en page Carole Bordeleau pour Carbodesign Annonces publicitaires Sandrina Villeneuve pour Millennium concept & design PUBLICITÉ  Montréal 450 670-7770 Québec 418 317-0669 Buntha My Conseiller publicitaire Souk Vongphakdy Responsable du développement des ventes internes ADMINISTRATION  Catherine Faucher, adjointe au président et directrice des opérations Edith Lajoie Service à la clientèle et coordination PHOTOGRAPHES  Denis Bernier et Alain Lambert PHOTO EN PAGE COUVERTURE © Stéphan Poulin ENVOI DE POSTE — PUBLICATIONS  Convention no PP 41614528 ADRESSE DE RETOUR  2120, avenue Victoria, bureau 140 Longueuil (Greenfield Park) QC J4V 1M9 ABONNEMENTS  www.jbcmedia.ca Dépôts légaux — Bibliothèque et Archives Canada et Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2009. Toute demande de reproduction doit être adressée par écrit à l’éditeur. Si elle est acceptée, elle doit indiquer clairement la source de la façon suivante : Tiré du magazine Villes d’avenir, édition Montréal économique. Le nom de l’auteur ou du photographe doit également apparaître. L’éditeur se réserve le droit de refuser l’insertion de toute publicité.

Le magazine Villes d’avenir est publié par JBC Média inc. Président : Jacques Boisvert 2120, avenue Victoria, bureau 140 Longueuil (Greenfield Park) QC J4V 1M9 Téléphone : 450 670-7770 Sans frais : 1 866 446-3185 Télécopieur : 450 670-7771

Je suis fier du travail de l’équipe de JBC Média qui a contri­ bué à la réalisation de ce quatrième numéro annuel de Montréal économique, de la collection Villes d’avenir. Je tiens aussi à remercier chaleureusement les intervenants qui ont accepté de partager leur vision, leurs connaissances et leur expertise. Ville de savoir, de créativité et d’innovation, Montréal possède de nombreux atouts. C’est pourquoi les bonnes raisons de s’y établir et d’y investir ne manquent pas. Lorsqu’on compare la métropole du Québec aux villes de même envergure en Amérique du Nord ou ailleurs dans le monde, on réalise encore davantage son énorme potentiel de développement économique. Ville d’Europe en Amérique, Montréal se distingue non seulement par sa qualité de vie et sa main-d’œuvre qualifiée et bilingue, mais aussi par son multiculturalisme et son ouverture sur le monde, notamment. La force de Montréal repose également sur 82 municipalités de toutes tailles qui gravitent dans son axe. Uni dans la diversité, le Grand Montréal compte près de quatre millions d’habitants, soit environ la moitié de la population du Québec, et génère 52 % de son produit intérieur brut. Ensemble, les municipalités situées sur le territoire de la Communauté métropolitaine de Montréal proposent une multitude de possibilités, une offre globale exceptionnelle. Dans ce numéro, d’entrée de jeu, vous serez à même de constater que Montréal se prépare activement pour les célébrations de son 375e anniversaire en 2017. Ensuite, M. Richard Deschamps, conseiller de la Ville du district Sault Saint-Louis et conseiller à l’enseignement supérieur, de même que M. Michel Leblanc, président et chef de la direction à la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, expriment leur point de vue objectif sur l’enseignement supérieur à Montréal. Pour leur part, Mme Andrée De Serres, titulaire de la Chaire Ivanhoé Cambridge d’immobilier ESG UQAM et M. Mario Lefebvre, président-directeur général sortant de l’Institut de développement urbain du Québec, vous feront découvrir les forces de Montréal en immobilier et son écosystème, dans notre dossier consacré à l’immobilier commercial. Mme Suzanne Roy, présidente de l’Union des municipalités du Québec et mairesse de Sainte-Julie, nous parle de la diversité et de la complémentarité des municipalités situées sur le territoire du Grand Montréal. Son entrevue précède une excellente tribune de quelques élus qui dirigent les municipalités parmi les plus dynamiques de ce territoire. Pour terminer, je vous invite ardemment à lire le dossier spécial sur le grand constructeur Pomerleau qui, en plus de célébrer son 50e anniversaire cette année, prend de plus en plus d’expansion dans le reste du Canada.

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Bonne lecture ! www.jbcmedia.ca

Jacques Boisvert Éditeur

MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2016

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LES ÉLUS MUNICIPAUX jouent un rôle socioéconomique de plus en plus important, à travers des fonctions liées à la qualité de vie, au développement économique durable et du milieu. Voilà pourquoi ils sont devenus des partenaires incontournables dans le développement de vos affaires.

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Personne n’est mieux placé que les élus municipaux pour assumer la responsabilité du développement économique local.

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LA VOIX DES GOUVERNEMENTS DE PROXIMITÉ


MONTRÉAL

MÉTROPOLE À L’AUBE D’UN GRAND RENDEZ-VOUS LA

PAR NATHALIE SAVARIA

VILLE DE MONTRÉAL

Le décompte est amorcé. En 2017, Montréal, seconde ville en importance au Canada et métropole du Québec, célébrera son 375e anniversaire, une date clé qui marquera l’aboutissement de nombreux projets. Tour d’horizon de la ville à qui l’administration du maire Denis Coderre entend redonner tout son éclat.

Montréal bouge, Montréal se rebâtit, Montréal rayonne à l’international. » Voilà les mots prononcés par le maire Coderre dans un discours devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, en juin 2015. Et pour cause. PRIORITÉ : LE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE En poste depuis novembre 2013, le maire de Montréal a immédiatement montré sa volonté d’adopter une vision stratégique du développement économique de Montréal. C’est dans ce but que le maire Coderre, également responsable du développement économique, a créé dès janvier 2014 le Service du développement économique (SDÉ) de la Ville de Montréal. En plus de définir une vision stratégique du développement économique durable, la mission du SDÉ consiste à coordonner la présence et les interventions de la Ville auprès des divers acteurs engagés dans la croissance économique de la métropole, de gérer les activités de la Ville en ce qui a trait au développement économique durable et d’appuyer la réalisation des grands projets publics et privés sur le territoire.

VILLE DE MONTRÉAL

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LE PROJET DE L’AUTOROUTE BONAVENTURE

DENIS CODERRE Maire de Montréal MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2016

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VILLE DE MONTRÉAL

MONTRÉAL, LA MÉTROPOLE À L’AUBE D’UN GRAND RENDEZ-VOUS

LE PROJET DE RÉAMÉNAGEMENT DES ABORDS DE L’HÔTEL DE VILLE (PLACE VAUQUELIN)

Parmi les priorités de l’administration municipale, des projets structurants et durables, qui constitueront des legs du 375e anniversaire de Montréal en 2017, viendront dynamiser davantage la ville et la rendre plus attrayante tant auprès des citoyens et des visiteurs qu’auprès des investisseurs privés.

MONTRÉAL, MÉTROPOLE DU QUÉBEC Dans l’optique de jouer pleinement son rôle de locomotive économique pour le Québec et de mieux positionner Montréal sur l’échiquier mondial, l’administration du maire Coderre s’emploie à obtenir un statut de métropole pour Montréal, lieu de résidence de deux millions d’habitants situé dans une région métropolitaine qui en compte quatre, soit 49 % de la population québécoise. Alors que la Ville doit offrir des infrastructures et des services multiples non seulement pour ses citoyens, mais aussi pour l’ensemble du Grand Montréal et du Québec, ses sources de financement proviennent principalement de l’impôt foncier. De plus, la plupart des programmes et des règlements établis pour l’ensemble du Québec sont très rarement adaptés aux réalités montréalaises. En 2014, la Ville de Montréal a entrepris des démarches afin de procéder à l’adoption d’une nouvelle loi de Montréal visant à reconnaître son statut de métropole du Québec et à lui conférer les pouvoirs, les responsabilités ainsi que les sources de financement nécessaires à son développement. Depuis lors, les choses vont bon train. En septembre 2015, dans le cadre de l’accord de partenariat 2016-2019 conclu avec le monde municipal, le gouvernement du Québec s’est engagé à reconnaître un statut particulier aux villes de Montréal et de Québec dans un projet de loi qui sera déposé à l’Assemblée nationale en 2016. 8

MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2016

LES LEGS DU 375e ANNIVERSAIRE Entre-temps, la Ville de Montréal orchestre d’importants travaux sur son territoire. Parmi les priorités de l’administration municipale, des projets structurants et durables, qui constitueront des legs du 375 e anniversaire de Montréal en 2017, viendront dynamiser davantage la ville et la rendre plus attrayante tant auprès des citoyens et des visiteurs qu’auprès des investisseurs privés. Ce sont aussi des investisse­ ments publics pour le futur. Ainsi, un important tronçon de l’autoroute Bonaventure, demeurée inchangée depuis 1966, sera modifié. La structure élevée fera place à un boulevard urbain qui donnera à Montréal une entrée de ville prestigieuse. Aussi, la Ville procédera au recouvrement d’un tronçon de l’autoroute Ville-Marie, situé entre les rues Sanguinet et Hôtel-de-Ville. Elle profitera de ce changement pour déployer des projets d’aménagements dans le secteur voisin du Champ-de-Mars. Les abords de la station de métro du même nom seront transformés en une grande place publique pour laquelle un concours de design en vue de l’aménagement d’un espace de 18 000 m2 a été annoncé par la Ville. Non loin de là, le square Viger sera réaménagé afin d’en faciliter l’accès pour tous les citoyens, et la place Vauquelin près de l’hôtel de ville sera complètement revue.


LES RÉSULTATS SONT AU RENDEZ-VOUS affaires@ville.montreal.qc.ca

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LE PROJET ESPACE POUR LA VIE : MIGRATION DU BIODÔME ET MÉTAMORPHOSE DE L’INSECTARIUM

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LA RÉFECTION DE LA RUE SAINTE-CATHERINE OUEST EST AUSSI UN LEGS DU 375e ANNIVERSAIRE DE MONTRÉAL

VILLE DE MONTRÉAL

LE RÉAMÉNAGEMENT DU CARREFOUR SHERBROOKE / PIE-IX ET LA CRÉATION D’UN PARC PRÈS DU STADE OLYMPIQUE

WIKIMEDIA COMMONS PAR ATILIN

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VILLE DE MONTRÉAL

MONTRÉAL, LA MÉTROPOLE À L’AUBE D’UN GRAND RENDEZ-VOUS

Le carrefour Pie-IX / Sherbrooke, situé près du Stade olympique, sera réaménagé ; un nouveau parc y accueillera une œuvre d’art offerte par la Ville de Québec pour souligner l’anniversaire de fondation de Montréal. Autre grand projet annoncé : les travaux de réfection de la phase 1 de la rue Sainte-Catherine Ouest, la plus importante artère commerciale de Montréal, qui débuteront en 2017. La célèbre rue sera notamment dotée de trottoirs chauffants et de bornes de recharge pour les véhicules électriques. Le parc Jean-Drapeau bénéficiera d’une cure de rajeunissement. Montréal procédera au réaménagement de ce site emblématique qui a accueilli l’Expo 67, dont on soulignera le 50e anniversaire en 2017. Une place des spectacles ainsi qu’une promenade le long du fleuve figurent parmi les projets qui seront réalisés. 10

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Par ailleurs, des infrastructures culturelles et touristiques seront bonifiées. La phase 2 du musée Pointe-à-Callière et la mise en valeur des vestiges du fort de Ville-Marie et du château de Callière seront complétées. Le Biodôme, qui fait partie du complexe Espace pour la vie avec le Jardin botanique et l’Insectarium, offrira une expérience renouvelée aux visiteurs qui contribuera à sensibiliser le public à la biodiversité et aux enjeux environnementaux. Une promenade urbaine reliera le fleuve et la montagne. Cette promenade de 3,8 km proposera une trajectoire thématique aux piétons qui l’emprunteront. Mentionnons que le parc du mont Royal accueille chaque année plus de cinq millions de visiteurs. Enfin, un peu à l’instar de Central Park à New York, le parc du Complexe environnemental Saint-Michel deviendra l’un des grands espaces verts de la ville.


VILLE DE MONTRÉAL

< LA MAISON SAINT-GABRIEL ACCUEILLERA UN JARDIN DES ORIGINES QUI REND HOMMAGE AUX FEMMES AMÉRINDIENNES

LES LEGS DU 375e ANNIVERSAIRE EN RÉSUMÉ

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L’UNE DES VOIES PIÉTONNIÈRES DE LA PROMENADE « FLEUVE-MONTAGNE », RUE MC TAVISH

VILLE DE MONTRÉAL

LE PARC DU COMPLEXE ENVIRONNEMENTAL SAINT-MICHEL

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(parcours historiques proposés aux visiteurs accompagnés d’une application mobile) • Renouvellement de l’expérience du Biodôme • Oratoire Saint-Joseph (nouveaux aménagements) • Maison Saint-Gabriel (Jardin des origines, en l’honneur des femmes autochtones) • Ouverture du parc du Complexe environnemental Saint-Michel (phase 1) • Musée Pointe-à-Callière (phase 2 de l’expansion et mise en valeur des vestiges du fort de Ville-Marie) • Aménagement et mise en valeur de quatre secteurs du parc Jean-Drapeau • Recouvrement de l’autoroute Ville-Marie et projet secteur Champ-de-Mars • Promenade urbaine « Fleuve-Montagne » qui reliera le fleuve et le mont Royal • Réaménagement du square Viger • Réaménagement des abords de l’hôtel de ville (place Vauquelin) • Réaménagement du carrefour Pie-IX / Sherbrooke et création d’un parc • Réfection de la rue Sainte-Catherine Ouest • Réaménagement de l’autoroute Bonaventure • Projet de rénovation de la bibliothèque Saint-Sulpice • Projets de legs dans les arrondissements

VILLE DE MONTRÉAL

• Esplanade Clark dans le Quartier des spectacles • Cité mémoire de Montréal en Histoires

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VILLE DE MONTRÉAL

MONTRÉAL, LA MÉTROPOLE À L’AUBE D’UN GRAND RENDEZ-VOUS

DE GRANDS PROJETS D’AMÉNAGEMENT URBAIN Outre les projets associés au 375 e anniversaire et les travaux d’aménagement et de réaménagement d’artères routières et commerciales importantes sur tout son territoire, Montréal poursuit la revitalisation de secteurs entiers de la ville. Parmi les grands projets en cours de réalisation, le Complexe des sciences et de génie de l’Université de Montréal viendra s’ajouter à l’important actif universitaire et immobilier de la métropole. Pour la Ville de Montréal, ce campus est l’occasion d’une importante revitalisation des secteurs limitrophes du site Outremont. Dans son plan d’immobilisation triennal 20162018, la Ville alloue un budget de 74,5 M$ à des travaux d’infrastructures et d’aménagement du campus et de ses

< LE TRIANGLE, UN QUARTIER DE MONTRÉAL DANS LE SECTEUR NAMUR ET JEAN-TALON OUEST

abords. Ce projet, qui vise à créer un quartier universitaire suivant la norme LEED – Aménagement des quartiers universitaires d’une superficie de 25 hectares, contribuera aussi à dynamiser l’emploi et à améliorer la qualité de vie des résidents tout autour. Autre secteur de la ville faisant l’objet d’importantes transformations : le Triangle, situé dans le secteur Namur et Jean-Talon Ouest d’une superficie de 40 hectares. Entre 2016 et 2018, Montréal y investira 30,4 M$. Un concours de design urbain a permis de retenir un concept d’aménagement pour la construction de 3 300 logements, dont 30 % de logements sociaux abordables. De ce nombre, 1 265 unités sont déjà réalisées. Un parc sera aménagé, et des rues seront reconfigurées afin de favoriser les déplacements à pied.

LE COMPLEXE DES SCIENCES ET DE GÉNIE DE L’UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL Ce complexe, dont le coût est évalué à 350 M$ versés en partie par le gouvernement du Québec et l’Université de Montréal, en plus d’une contribution de 135,9 M$ de la Ville de Montréal pour la décontamination et l’aménagement des terrains, est le plus important projet d’infrastructure universitaire au Canada. Situé dans une ancienne zone industrielle entre les stations de métro Acadie et Outremont, le Complexe occupe un site dont la superficie est équivalente à 38 terrains de football. Outre deux pavillons, un centre d’innovation et des appartements pour les résidents universitaires, le campus comptera quatre hectares de parcs et de places publiques, de même qu’une esplanade d’un hectare et demi. À la rentrée 2019, il accueillera environ 2 200 étudiants. Lorsqu’il aura atteint son plein développement vers 2025, le campus créera des milliers d’emplois et contribuera à générer environ 2,7 G$ du PIB du Québec.

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MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2016


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MONTRÉAL, LA MÉTROPOLE À L’AUBE D’UN GRAND RENDEZ-VOUS

HAROUT CHITILIAN

Vice-président du comité exécutif et responsable des technologies de l’information et de la ville intelligente et numérique Ville de Montréal

Dans Griffintown, la Ville investira 46,5 M$ entre 2016 et 2018 afin de poursuivre l’aménagement et la revitalisation de ce quartier. La promenade Smith, qui a fait l’objet d’un concours de design en 2012, sera créée, de même que deux vastes espaces verts. Enfin, dans le Quartier des spectacles, Montréal investira 46,9 M$ en 2016-2018 pour l’aménagement de l’esplanade Clark, la dernière phase de ce projet qui a contribué à revitaliser tout un secteur et qui fait de Montréal une destination culturelle de classe mondiale. Il s’agit aussi d’un legs du 375e anniversaire de la ville. UNE VILLE PLUS VERTE La Ville de Montréal s’active à remplir d’autres engagements, notamment sur le plan du développement durable, afin de se positionner comme une ville verte, préoccupée par son empreinte écologique. En plus de poursuivre l’expansion de son réseau cyclable – la Ville prévoit y ajouter 50 km annuellement –, Montréal va investir des sommes importantes dans la construction de centres de biométhanisation, de compostage et de tri de matières recyclables, ainsi que dans la désinfection par traitement à l’ozone des eaux usées et la réalisation de bassins de rétention. Montréal plantera de nouveaux arbres et poursuivra son programme de protection de milieux naturels. En 2015, elle s’est donné comme objectif de protéger 10 % de ses milieux naturels terrestres. Montréal procédera à la conversion de plus de 110 000 lampadaires aux diodes électroluminescentes (DEL). Une somme de 50 M$ est allouée au Plan triennal d’immobilisation 14

MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2016

2016-2018. Ce projet contribuera non seulement à offrir une meilleure visibilité dans les rues de Montréal, mais aussi à diminuer la pollution lumineuse. En outre, un système de détection de bris et de dysfonctionnement des lampadaires, associé au développement de la ville intelligente et numérique, sera mis en place. UNE VILLE INTELLIGENTE ET NUMÉRIQUE Montréal participe pleinement à l’ère du numérique, qualifiée désormais de quatrième révolution industrielle. À preuve, elle vient à nouveau de se classer dans le Smart21 Community 2016 des villes intelligentes dans le monde. Outre la nomination d’un responsable des technologies de l’information et de la ville intelligente et numérique, Harout Chitilian, également vice-président du comité exécutif, la Ville a inauguré, en 2014, un Bureau de la ville intelligente et numérique (BVIN) dirigé par Stéphane Goyette. Ce bureau est responsable de la mise en œuvre de la Stratégie Montréal, ville intelligente et numérique 2014-2017 qui vise à faire de Montréal un chef de file mondialement reconnu dans le domaine, à l’exemple de New York, de Barcelone, de Lyon ou d’Amsterdam. Grâce à un dialogue continu et fructueux avec les citoyens montréalais, à la conduite d’études et de sondages, le BVIN a fixé neuf domaines d’intervention : développer son réseau de télécommunications ; miser sur les données ouvertes ; mettre à niveau son architecture technologique ; cocréer des solutions avec la communauté ; optimiser les transports ; accroître l’offre de services numériques ; développer des espaces d’innovation et d’apprentissage ; consolider la culture de la transparence et de l’imputabilité ; et favoriser l’essor d’un secteur de pointe.


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MONTRÉAL, LA MÉTROPOLE À L’AUBE D’UN GRAND RENDEZ-VOUS

Cette stratégie a déjà porté ses fruits. Par exemple, la Ville offre maintenant une foule de données utiles à ses citoyens. Le portail des données ouvertes donne accès à de l’information dans divers domaines. Il propose également une galerie d’applications utilisant les données ouvertes de la Ville de Montréal ou d’autres données publiques sur la ville, principalement mises au point par des concepteurs montréalais. Parmi ces applications, mentionnons InfoNeige, qui permet de suivre l’évolution du chargement de la neige dans les rues de Montréal, et Stationnement Montréal, une solution de paiement en ligne. Deux autres projets ont vu le jour : le site Vu sur les contrats, qui donne une vue globale des contrats approuvés par la Ville de Montréal et le conseil municipal, et la plateforme collaborative Faire Montréal. Lieu d’échange entre la Ville et les citoyens, la plateforme permet de découvrir des projets, de contribuer à leur développement et de suivre en continu leur évolution. Pour la mise en œuvre de sa stratégie, Montréal a alloué un budget de 46,8 M$ à son Plan triennal d’immobilisation 2016-2018. D’autres investissements sont prévus pour un programme de systèmes de transport employant les nouvelles technologies et pour l’implantation du jalonnement dynamique de stationnements.

ENCOURAGER LES PME ET L’INNOVATION Le développement des PME constitue une autre priorité de l’administration municipale. Au cours des derniers mois, divers outils comme PME Montréal, un réseau de six organismes de soutien aux entrepreneurs et entreprises du démarrage à la croissance, de même que les programmes PRAM-Commerce et PRAMArtères en chantier, ont été mis en place. Le plan d’action de la Ville mise sur l’entrepreneuriat et l’innovation en favorisant en particulier la création de nouveaux pôles industriels tels que la chimie verte et l’électrification des transports. Afin de soutenir l’innovation et d’encourager la croissance de PME sur l’île de Montréal, la Ville a posé un autre geste concret en créant Parcours Innovation PME Montréal. Ce programme vise à susciter une meilleure collaboration entre les différents partenaires pour mieux aider les entrepreneurs, leur permettre de profiter des divers programmes gouvernementaux et de tirer profit du réseau universitaire. En plus de l’appui financier de 570 000 $ de la Ville de Montréal, pour 2015-2017, Parcours Innovation PME recevra aussi une somme de 50 000 $ d’Emploi-Québec pour 2015-2016

LE MONTRÉAL CRÉATIF ET INNOVANT Pour réaliser son ambitieux projet de Ville intelligente et numérique, la Ville peut s’appuyer sur les forces vives du Montréal créatif et innovant. Les nouvelles technologies constituent un des secteurs clés de l’économie montréalaise. Ses actifs sont impressionnants. Montréal compte plus de 5 000 entreprises en technologie de l’information qui représentent 92 000 emplois et génèrent des ventes annuelles de 21 G$. Dans le monde, Montréal est :

• la capitale nord-américaine en arts numériques ; • la troisième ville au monde pour la production de jeux vidéo ;

• la quatrième ville en importance dans l’industrie des effets visuels.

Pour alimenter cette économie du numérique en pleine expansion, Montréal peut compter sur 10 Living Labs, 1 Fab Lab et 10 accélérateurs d’entreprise qui favorisent une culture de la start-up et du cotravail, auxquels s’ajoutent 150 centres de recherche. De plus, la Ville abrite un Quartier de l’innovation (QI) qui peut miser sur la présence de trois universités et sur leur expertise combinée. Le QI offre en outre la plus grande concentration d’entreprises numériques au Canada, créant plus de 20 000 emplois dans quelque 350 entreprises.

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MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2016

L’économie de demain reposant sur le savoir, Montréal, métropole universitaire, peut aussi compter sur 11 établissements d’enseignement universitaire qui accueillent 190 000 étudiants et forment 45 000 nouveaux diplômés chaque année. Preuve de l’importance de Montréal dans le secteur du numérique, un événement annuel de calibre international y est désormais consacré. En 2014, la Conférence régionale des élus de Montréal (CRÉ) a en effet lancé le Printemps numérique de Montréal. De mai à juin, plus de 100 000 personnes, dont plusieurs touristes et délégations internationales, ont participé aux 82 événements : espaces interactifs, vernissages, performances visuelles et sonores, visites de studios, projections et installations publiques. En 2015, 280 000 personnes ont participé aux 150 événements et activités présentés par 123 organisations. Selon les estimations, plus de 20 % des participants provenaient de l’extérieur de Montréal. À la suite de la fermeture du CRÉ, le Printemps numérique s’est transformé en organisme à but non lucratif (OBNL). En attente d’une contribution financière de la Ville de Montréal, l’OBNL dévoilera sa programmation en mars 2016.



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MOMENT FACTORY / 375MTL

MONTRÉAL, LA MÉTROPOLE À L’AUBE D’UN GRAND RENDEZ-VOUS

CONCEPT PRÉLIMINAIRE DE LA MISE EN LUMIÈRE DU PONT JACQUES-CARTIER À L’OCCASION DU 150e DE LA CONFÉDÉRATION ET DU 375e ANNIVERSAIRE DE MONTRÉAL

et de 45 000 $ du ministère de l’Économie, de l’Innovation et des Exportations, pour les trois prochaines années. Au total, 90 PME sélectionnées par un jury participeront à ce projet. Les PME gagnantes sont choisies à partir d’une problématique de départ. En 2015, une seconde cohorte de 30 PME montréalaises a remporté les honneurs. Ses dirigeants participeront en 2016 à trois conférences à C2 Montréal, à Emploi-Québec et à l’Association pour le développement de la recherche et de l’innovation du Québec (ADRIQ). Les lauréats bénéficieront également de six jours de formation personnalisée offerte par l’ADRIQ-RCTI, Mosaic-HEC Montréal et le Mouvement québécois de la qualité, de l’accompagnement de conseillers en innovation de l’ADRIQ-RCTI ou d’Inno Club Montréal, ainsi que d’un coaching professionnel. LES CÉLÉBRATIONS DU 375e ANNIVERSAIRE C’est dans ce contexte effervescent que Montréal conviera le monde à un grand rendez-vous en 2017 : le 375e anniver­ saire de sa fondation. Cette année marquera également le

LA MAISON DES RÉGIONS Dans le but de créer des liens entre la ville et les régions, Montréal inaugurera en 2017, année de son 375e anniversaire, une Maison des régions, qui sera consacrée à la promotion économique des régions du Québec. Cette maison constituera une vitrine pour les entreprises régionales et permettra aussi d’établir des liens entre les entrepreneurs des régions et ceux de la métropole.

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50e anniversaire de l’Exposition universelle (Expo 67) et le 150 e anniversaire de la Confédération canadienne. Responsable de l’événement, la Société des célébrations du 375e anniversaire, qui a été créée en 2013, a lancé en décembre 2015 sa campagne Vive Montréal et dévoilé sa programmation axée autour de quatre thèmes – Montréal s’allume, Montréal bouge, Montréal s’éclate et Montréal se réinvente – et d’une ligne éditoriale qui se veut rassembleuse : Créer des ponts. Le coup d’envoi des festivités sera donné en décembre 2016, et les célébrations se prolongeront tout au long de l’année 2017. Les édifices, les places publiques et les quartiers de Montréal s’illumineront. De son côté, le pont JacquesCartier tirera avantage d’une mise en lumière interactive. Les 19 arrondissements de la Ville seront aussi de la fête : rallyes gourmands et expositions urbaines figurent parmi les activités qui seront organisées à l’occasion de cette année de célébrations. Les festivités du 375e anniversaire représentent des occasions de développement pour les organisations culturelles. Pour cet événement d’envergure internationale, Tourisme Montréal prévoit accueillir 10 millions de visiteurs dans la métropole en 2017, soit plus encore qu’en 2014, année où la ville a reçu un nombre record de 9,2 millions de personnes, créant des retombées économiques de 2,8 G$. Déjà reconnue pour sa qualité de vie, sa mixité sociale, sa vie culturelle, ses loyers abordables, sa main-d’œuvre très qualifiée et les coûts d’exploitation avantageux de ses entreprises, sans oublier sa situation géographique, Montréal profitera de cet événement pour se positionner encore davantage comme une destination internationale de premier choix. C’est donc un rendez-vous !


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Dans la ligne de mire des entreprises et des investisseurs canadiens et étrangers, Technoparc Montréal a connu une année remarquable en 2015, particulièrement le Campus Saint-Laurent. Chiffres et réalisations à l’appui, le président-directeur général Mario Monette dresse le bilan de cette cuvée d’exception.

LE FUTUR SIÈGE SOCIAL CANADIEN DE GREEN CROSS BIOTHERAPEUTICS

DEUX SIÈGES SOCIAUX Pour le PDG, l’arrivée de Green Cross Biotherapeutics figure assurément en tête de liste des faits les plus notables pour Technoparc Montréal, qui regroupe surtout des entreprises associées aux sciences de la vie, aux télécommunications et à l’aérospatiale. Selon lui, des frais d’exploitation plus abordables qu’à Toronto et la disponibilité d’une maind’œuvre très qualifiée ont convaincu les dirigeants de la multinationale sud-coréenne d’opter pour Montréal. La construction de son siège social canadien évalué à 275 M$ est en cours sur le Campus Saint-Laurent. En octobre 2015, c’était au tour d’ABB, une multinationale helvético-suédoise spécialisée dans les technologies de l’énergie et de l’automatisation, d’annoncer le transfert au Technoparc de son siège social canadien déjà installé à Montréal, mais réparti dans six immeubles. Le futur Campus ABB au design épuré vise la certification LEED Argent. 20

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TECHNOPARC MONTRÉAL

« En 2015, on compte 420 M$ en investissements directs. Avec les investissements indirects, on arrive à plus de 1 G$ ! Environ 1 200 emplois ont été créés ou maintenus. C’est la plus grosse année en ce qui concerne les retombées économiques liées à des projets de construction pour Technoparc », déclare avec enthousiasme Mario Monette.

MARIO MONETTE Président-directeur général Technoparc Montréal

Construit par la firme québécoise Broccolini, il s’étendra sur une superficie de 300 000 pi2. L’achèvement des travaux est prévu pour l’été 2017. Ce projet majeur, dont ABB n’a pas dévoilé le coût total, est comparable à celui de Green Cross, assure M. Monette.


Deux centres d’affaires ciblent plus particulièrement cette clientèle : le 7140, rue Albert-Einstein, un immeuble certifié LEED Argent, et le 2300, boulevard Alfred-Nobel, où Technoparc Montréal a aménagé ses bureaux administratifs en décembre 2015. Les atouts de ces deux centres sont nombreux. Outre une gamme étendue de services, ils offrent divers types d’hébergement – bureaux ouverts et fermés, espaces collaboratifs, salles de réunion et de conférences – à un coût accessible. À titre d’exemple, l’abonnement mensuel pour un bureau mobile est fixé à 150 $, mentionne le PDG. Les efforts de Technoparc Montréal ne s’arrêtent pas là. De concert avec Développement économique Saint-Laurent, l’organisation travaille à l’élaboration d’un plan de soutien et d’activités de réseautage et de partenariats pour les entreprises en phase de démarrage. Enfin, l’arrivée d’une nouvelle directrice immobilière, Nancy De Blois, permettra à Technoparc Montréal de poursuivre la réalisation de ses divers projets immobiliers. UN TAUX D’INOCCUPATION SANS PRÉCÉDENT Cette manne de bonnes nouvelles n’est pas sans incidence sur les locaux disponibles. En décembre 2014, le taux d’inoccu­pation se situait à 6,9 % sur le Campus Saint-Laurent, un creux historique sans précédent pour Technoparc Montréal,

BROCCOLINI

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2 1. LE FUTUR SIÈGE SOCIAL D’ABB CANADA 2. LE 7140 ALBERT-EINSTEIN 3. LE 2300 ALFRED-NOBEL

TECHNOPARC MONTRÉAL

UNE NOUVELLE ORIENTATION STRATÉGIQUE Pour assurer sa croissance future, Technoparc Montréal vise à attirer non plus exclusivement les multinationales et leurs filiales, mais également les PME, locales et régionales, y compris les start-ups. « Le départ de grands laboratoires pharmaceutiques et de centres de recherche imposait ce changement dans notre modèle d’affaires », précise Mario Monette.

Cela dit, avec un tel bilan, Technoparc Montréal a décidément la cote auprès des entreprises et des investisseurs d’ici et d’ailleurs. C’est donc à suivre en 2016 !

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UN CENTRE D’AFFAIRES CERTIFIÉ LEED ARGENT Le Groupe Broccolini a inauguré en 2015 son nouveau centre d’affaires Saint-Laurent 2. Ce bâtiment commercial certifié LEED Argent d’environ 130 000 pi2 accueille déjà un locataire principal, Hospira, une firme acquise récemment par Pfizer, qui occupe 50 000 pi2. Hospira, qui devait à l’origine y installer son siège social canadien, a conservé des bureaux administratifs à cette adresse. « N’eût été le rachat d’Hospira par Pfizer, nous aurions eu trois nouveaux sièges sociaux au Technoparc. Un record ! », s’exclame le PDG.

souligne Mario Monette pour qui ce taux devrait légèrement augmenter en 2015, à cause notamment de la suppression d’un nombre important d’emplois chez Bombardier.

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UN CENTRE DE DONNÉES Le mois précédent, en septembre 2015, Vidéotron, filiale de Québecor Média et chef de file en télécommunications au Canada, a annoncé l’implantation de son centre d’hébergement de données évalué à 40 M$ sur le Campus Saint-Laurent. La construction de l’immeuble est déjà amorcée, et l’on prévoit son ouverture en juin 2016. « Ce projet, en lien avec le Centre de données 4Degrés de Québec, va permettre une parfaite redondance sur un réseau de 250 km », indique le PDG de Technoparc.

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TECHNOPARC MONTRÉAL LE CAMPUS SAINT-LAURENT EN BREF de 90 entreprises technologiques, > Plus de la start-up à la multinationale > Plus de 6 256 employés très spécialisés > Près de 4 000 chercheurs en activité > Taux d’inoccupation des locaux au fil du temps > 2007 : 23,3 % > 2013 : 12,7 % > 2014 : 6,9 % > De 25 à 40 % d’espaces verts par terrain fois plus d’espaces verts que la moyenne > Cinq des parcs industriels au Québec à 10 minutes de l’Aéroport international > Situé Pierre-Elliott-Trudeau de Montréal, au cœur du bassin aérospatial, des sciences de la vie et des TIC de Montréal et doté de voies d’accès multiples via les autoroutes 13 et 40 MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2016

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MONTRÉAL, MÉTROPOLE UNIVERSITAIRE

POSITIONNER POUR AFFICHER UNE MEILLEURE PERFORMANCE SE

PAR NATHALIE SAVARIA, RÉDACTRICE EN CHEF

LE PAVILLON PRÉSIDENT-KENNEDY DE L’UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL

Réputés, nos établissements d’enseignement occupent une place enviable dans le palmarès mondial. Selon le QS World University Ranking 2015-2016, un classement des meilleures universités au monde, l’Université McGill et l’Université de Montréal se hissent respectivement au 24e et au 115e rang sur 800. Et d’après le QS Best Student Cities 2016, un classement des principales destinations urbaines du monde pour les étudiants, Montréal se situe au 18e rang, loin devant Toronto (33e) et Vancouver (36e). Toutefois, au-delà des chiffres, le Montréal universitaire perdrait du terrain depuis quelques années, au Canada comme à l’international. UN CONSEILLER À L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR En septembre 2015, à la demande des recteurs, l’administration municipale a posé un geste inédit. Le maire Denis Coderre a nommé Richard Deschamps au poste de conseiller à l’enseignement supérieur. Conseiller municipal, M. Deschamps siège aussi comme viceprésident à Concertation Montréal, connue auparavant sous le nom de Conférence régionale des élus (CRÉ) de Montréal. Outre des relations suivies avec le milieu universitaire et collégial, le mandat du

FRÉDÉRIQUE MÉNARD AUBIN

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UQAM

Avec ses 11 établissements d’enseignement supérieur, dont deux universités anglophones et deux universités francophones et ses 190 000 étudiants, Montréal est l’une des grandes villes universitaires au monde. Mais dans un contexte de concurrence accrue, elle devra faire mieux encore.

RICHARD DESCHAMPS Conseiller à l’enseignement supérieur Ville de Montréal Conseiller de la ville District Sault Saint-Louis

MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2016

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MONTRÉAL, MÉTROPOLE UNIVERSITAIRE

CHAMBRE DE COMMERCE DU MONTRÉAL MÉTROPOLITAIN

On critique aussi la recherche d’un arrimage de la formation universitaire aux besoins des entreprises, alors qu’il s’agit de s’assurer que les gens qui fréquentent l’université pourront s’intégrer rapidement au marché du travail. » ATTIRER ET RETENIR LES ÉTUDIANTS ÉTRANGERS La question de la valorisation de la formation universitaire est un enjeu d’autant plus crucial que les universités bataillent ferme à l’échelle planétaire pour attirer les étudiants internationaux dont la mobilité s’accroît.

MICHEL LEBLANC Président et chef de la direction Chambre de commerce du Montréal métropolitain

conseiller consiste à faire la promotion des établissements d’enseignement supérieur et à en assurer le rayonnement international. « Le but n’est pas de s’immiscer dans ce qui relève d’une compétence provinciale, précise M. Deschamps. La Ville veut jouer un rôle de facilitateur, de catalyseur, de fédérateur afin de stimuler le développement des établissements d’enseignement. » VALORISER LA FORMATION UNIVERSITAIRE Pour Richard Deschamps, il importe de valoriser l’enseignement supérieur. « Les établissements d’enseignement supérieur sont des lieux de formation de la main-d’œuvre. Lorsqu’on observe l’état de notre économie actuelle, il faut se préoccuper de cette question. Les Montréalais doivent être plus conscients de l’apport de ces établissements à la vitalité de la ville. » Une récente étude de l’Institut du Québec1 révélait que moins d’un tiers des Montréalais âgés de 25 à 64 ans détient un diplôme de baccalauréat ou plus. Or, plus une ville affiche un fort taux de diplômés universitaires dans sa population en âge de travailler, plus sa productivité est élevée. Selon Michel Leblanc, président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM), la province est toujours en mode rattrapage. « Quiconque a des notions de sociologie et d’histoire du Québec sait que nous avions un taux de scolarisation et de diplomation très faible il y a 60 ans. Donc, nous ne pouvons pas du jour au lendemain passer d’un taux de diplomation général faible à un taux fort. Cela dit, le rattrapage ne se fait pas aussi vite ici qu’ailleurs. » Cette situation, le dirigeant de la CCMM l’explique ainsi : « Depuis quelques années, il semble s’être installé une mauvaise compréhension de la rentabilité des études universitaires dans la psyché québécoise. Il y a encore ce discours associé à l’universitaire chômeur, surqualifié pour l’emploi qu’il occupe et insuffisamment rémunéré. 1

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Selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), le nombre d’étudiants internationaux est passé de 2 à 4,1 millions entre 2000 et 2010 pour attein­dre 4,3 millions en 2011. Suivant les projections, ce chiffre grimpera à 6,4 millions en 2025. Chaque année, les universités montréalaises accueillent environ 26 000 étudiants étrangers, soit 75 % de tous les étudiants internationaux au Québec. Leur présence génère des retombées économiques importantes. Seulement en 2010, les étudiants internationaux inscrits à Montréal ont dépensé quelque 750 M$. Ces données figurent dans un avis publié en 2014 et intitulé L’urgence d’agir pour attirer et retenir les meilleurs étudiants internationaux à Montréal. Réalisé conjointement par la CRÉ de Montréal, Montréal International, les établissements d’enseignement supérieur montréalais et leurs partenaires, l’avis soulignait le fait que Montréal était en perte de vitesse. Il émettait 26 recommandations aux gouvernements pour permettre à Montréal et à ses collèges et universités de rayonner en tant que destination internationale dans un marché très concurrentiel.

Chaque année, les universités montréalaises accueillent environ 26 000 étudiants étrangers, soit 75 % de tous les étudiants internationaux au Québec. Leur présence génère des retombées économiques importantes. Seulement en 2010, les étudiants internationaux inscrits à Montréal ont dépensé quelque 750 M$.

Comparer Montréal : tableau de bord de la région métropolitaine de Montréal, Institut du Québec, 2015.

MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2016


Pour M. Deschamps, l’un des signataires de l’avis pour la CRÉ de Montréal, « il faut continuer de recevoir des étudiants et ne pas perdre l’avantage que nous avions. Parce que même si Montréal est en bonne position, les autres avancent plus vite qu’elle. » De plus, dans le but d’accroître son taux de diplomation universitaire, son bassin de main-d’œuvre qualifiée et sa population immigrante, l’accueil, la rétention et l’intégration des étudiants étrangers sont cruciales pour Montréal. « Ces talents qui auront bénéficié de l’accueil et de la formation des établissements d’enseignement, qui auront passé deux, trois ou même quatre ans ici, selon qu’ils ont étudié aux cycles supérieurs, auront eu le temps de connaître les institutions montréalaises et de s’imprégner de la culture et de la langue. Le gouvernement a tout à gagner à mieux les intégrer, à prôner une certaine équité dans les droits de scolarité et à revoir les structures et les permis soit pour les accueillir, soit pour qu’ils demeurent ici », plaide M. Deschamps. Pour Michel Leblanc, également signataire de l’avis, la solution réside notamment dans l’offre de stages d’emploi aux étudiants étrangers. « Avec le resserrement démographique qui s’en vient, les entreprises auront plus de difficultés à dénicher les ressources dont elles ont besoin. Il faut mettre de l’avant le potentiel des étudiants pendant leurs études et à la fin de celles-ci pour remplir ces besoins. Et cela peut passer par une augmentation du nombre de stages. On doit améliorer la rétention en donnant tout de suite à ces étudiants étrangers la possibilité de se familiariser avec un emploi. »

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« Je crois qu’il faut offrir davantage de congrès internationaux, suggère Richard Deschamps. Il faut encourager la formation à distance, les MOCCS (Massive Open Online Courses), qui représentent tout un potentiel pour nos universités, notamment pour les premiers cycles du baccalauréat. Des incitatifs financiers, tels que des bourses, pourraient aussi être offerts à des étudiants étrangers, comme dans les universités américaines. »

UNIVERSITÉ CONCORDIA

MIEUX SE POSITIONNER À L’INTERNATIONAL La question se pose : comment les universités montréalaises peuvent-elles améliorer leur offre et leur positionnement à l’international ?

L’ÉCOLE DE GESTION JOHN-MOLSON DE L’UNIVERSITÉ CONCORDIA

Pour Michel Leblanc, une stratégie comportant trois volets pourrait être mise en place. Premièrement, à l’instar des missions commerciales, les universités doivent multiplier leurs activités de recrutement et de promotion à l’étranger et procéder de façon concertée. « En menant une offensive à certains endroits, on pourrait mettre en évidence les forces du Montréal universitaire. » Deuxièmement, la CCMM juge qu’il y a un vice dans la structure de financement. MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2016

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UQAM PAR NATHALIE ST-PIERRE

MONTRÉAL, MÉTROPOLE UNIVERSITAIRE

LE PAVILLON PRÉSIDENT-KENNEDY DU COMPLEXE DES SCIENCES PIERRE-DANSEREAU VU DE LA PLACE DES FESTIVALS

« Les universités qui recrutent des étudiants étrangers ne conservent pas les montants additionnels qu’elles perçoivent, explique M. Leblanc. Ils sont plutôt versés dans le fonds consolidé du gouvernement ou réparti par péréquation entre toutes les universités. Les universités vont être encore plus performantes si elles conservent les sommes payées par ces étudiants. Dans ce système, le gouvernement pourrait intégrer un remboursement de frais additionnels par crédit d’impôt aux étudiants qui resteraient au Québec pour travailler pendant cinq ou six ans. Cela pourrait être un incitatif financier additionnel pour retenir les étudiants étrangers. » Troisièmement, comme M. Deschamps, M. Leblanc estime que « nos universités doivent développer leur offre de services de formation en ligne et leur présence sur le Web qui vont faire parler d’elles à l’étranger ». L’ENJEU DU FINANCEMENT Pour relever de tels défis, les établissements d’enseignement supérieur doivent disposer d’un financement adéquat. Or, les coupes et les compressions budgétaires dans le financement des universités québécoises inquiètent Michel Leblanc. « Ce qu’il faut craindre et éviter, c’est le resserrement budgétaire. On ne peut pas courir le risque que nos universités deviennent des endroits de formation moyens, qui ne seraient pas intéressants pour des professeurs, des chercheurs et des étudiants de talent, d’ici et de l’étranger, parce que des équipements ou des locaux ne seraient pas à la hauteur. Une université moyenne signifie qu’il y aura moins de percées scientifiques, moins d’innovations. Les grands prix, les grandes collaborations et les grandes subventions de recherche sont très rattachés à l’excellence. » 26

MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2016

« Le second risque que l’on court avec un financement inadéquat, c’est que les universités québécoises ne soient plus en mesure d’être en phase avec les entreprises et le milieu du travail, poursuit M. Leblanc. Dans ce cas, on aurait des diplômés qui seraient incapables de se trouver rapidement du travail à haute valeur ajoutée. Cela viendrait alimenter la perception que la formation universitaire n’est pas très intéressante parce qu’elle ne permet pas de trouver de bons emplois. On retomberait alors dans le cercle vicieux de la dévalorisation de cette formation. » ET L’AVENIR Richard Deschamps conserve une vision positive de l’avenir de nos établissements d’enseignement supérieur. Son rêve ? « J’aimerais que lorsqu’on vient à Montréal, outre l’atout sécuritaire, l’accueil chaleureux, la diversité culturelle et l’ouverture sur le monde de ses habitants, on parle de nos universités et de nos collèges comme étant des éléments extrêmement importants dans la vie communautaire montréalaise et de leur apport sur le plan national et international. » Selon Michel Leblanc, la CCMM compte quant à elle lancer des offensives au cours des prochaines années « afin de rehausser la cote d’amour de la population envers les universités québécoises. Comme nous ne sommes pas un grand marché, notre force de départ résidera dans notre capacité à bien nous former, à être reconnu comme une société de huit ou neuf millions d’individus qui ont une bonne tête, qui ont appris un métier ou une profession et qui innovent. Et cela passe par une formation de qualité, notamment universitaire. Si nous réussissons, notre avenir est assuré », conclut-il.


UQAM

PARTENAIRE DU SAVOIR MONTRÉALAIS Avec ses 43 000 étudiants, dont 10 000 diplômés par année, et près de 1 200 professeurs, l’Université du Québec à Montréal (UQAM) est un établissement d’envergure, affirme son recteur, Robert Proulx.

Outre l’enseignement, la recherche et création, ainsi que le développement du savoir, l’UQAM remplit une mission de proximité avec les collectivités. « Il ne s’agit plus seulement du transfert de connaissances, c’est une véritable interaction. Nous entretenons des liens avec des partenaires qui nous inspirent en même temps que nous les éclairons », explique Robert Proulx. L’UQAM est un agent transformateur de la cité, un moteur de changement et un vecteur de progrès. Des exemples ? L’historienne Joanne Burgess, directrice du Laboratoire d’histoire et de patrimoine de Montréal, qui coordonne des travaux de recherche sur le passé de la ville, tout en examinant comment celui-ci peut orienter les grands projets et les interventions de l’avenir, répond Robert Proulx, mentionnant

d’autres initiatives issues de l’UQAM : les travaux pour la réduction des îlots de chaleur, la lutte contre l’homophobie et les préjugés, le développement de l’agriculture urbaine, un partenariat avec le Quartier des spectacles afin de mettre en valeur des lieux phares ou encore le rayonnement international du Département des sciences juridiques, alors que le professeur Bernard Duhaime a été nommé vice-président du Groupe de travail de l’ONU sur les disparitions forcées ou involontaires. « Nos professeurs et nos chercheurs qui collaborent à des projets internationaux, aux grands enjeux du monde que j’appelle les ‘‘questions sans passeport’’, contribuent aussi à faire vivre ces enjeux et ces projets à Montréal. Et l’université devient alors une antenne qui rend accessible le savoir mondial au profit de la communauté locale », fait valoir le recteur, rappelant que l’UQAM renforce et articule son ancrage dans le milieu par des contributions concrètes en lien avec les préoccupations de la société.

DENIS BERNIER, UQAM

Créée en 1969, dans le contexte effervescent d’une réforme scolaire, l’UQAM témoigne d’une volonté gouvernementale de démocratiser l’institution universitaire et de la rendre accessible à l’ensemble de la population. « Voilà pourquoi elle est située dans le Quartier latin, au centre-ville, en plein cœur de l’action », rappelle le recteur.

ROBERT PROULX Recteur Université du Québec à Montréal

« Montréal, cette ville de savoir, nous ne faisons pas que la penser, nous contribuons également à la transformer », conclut Robert Proulx. MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2016

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Sainte-Julie Les avantages d’un grand centre urbain, la congestion routière en moins! Localisation stratégique et concurrentielle - Au carrefour des autoroutes A-20 et A-30 - Accès facile et rapide aux principaux marchés de Montréal et Québec, de l’Ontario, des provinces de l’Atlantique et du nord-est des États-Unis - Vitrine sur l’A-20 - Pôle économique régional majeur

Nombreuses ressources disponibles - Abondance de travailleurs et de professionnels qualifiés - Proximité de plusieurs centres de recherches - Nombreux espaces de bureaux - Secteur à bureaux de grande envergure en développement près de l’A-20 - Quatre zones industrielles

Milieu exceptionnel -

Embellissement horticole Nombreux parcs et espaces verts Services de qualité Projets novateurs Transport collectif local gratuit Communauté dynamique


UNIES DANS LA

DIVERSITÉ Fini le temps où les municipalités du Québec, notamment celles de la Communauté métropolitaine de Montréal, étaient en concurrence l’une contre l’autre pour conquérir de nouveaux marchés. À l’ère de la mondialisation, les villes affichent leur diversité tout en étant unies, soutient la présidente de l’Union des municipalités du Québec et mairesse de Sainte-Julie, Suzanne Roy.

« Avec la mondialisation, nous avons pris conscience que notre compétiteur ne se trouve pas nécessairement dans la municipalité d’à côté, mais dans les autres grandes régions métropolitaines du monde, ce qui nous a amenés à voir notre territoire de manière différente », déclare d’entrée de jeu Suzanne Roy. LE DÉVELOPPEMENT DE CRÉNEAUX Pour illustrer son propos, elle cite en exemple le territoire de la municipalité régionale de comté (MRC) MargueriteD’Youville : « En observant notre économie, nous nous sommes donné des créneaux dans lesquels les municipalités sont beaucoup plus présentes. À Varennes, c’est la pétrochimie, à Contrecœur, c’est l’aciérie, alors qu’à Verchères et Calixa-Lavallée, la base économique est plus agricole. À Sainte-Julie, cette base se trouve plus axée sur les services comme des entreprises en recherche et développement. En exploitant chacune nos créneaux, nous créons une interaction régionale qui nous permet de mieux faire face à la mondialisation plutôt que d’être en compétition l’une contre l’autre. » Cette mondialisation, la présidente de l’Union des municipalités du Québec (UMQ) en constate régulièrement les impacts sur le territoire de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM). « Dans la couronne nord, nous avons vu des entreprises s’en aller ailleurs dans le monde, exposet-elle. De là l’importance pour les élus municipaux, tant au sein de la CMM et que dans les territoires des MRC, de se servir ensemble de tous les atouts qu’ils possèdent afin de se rendre plus attractifs pour les entreprises. »

VILLE DE SAINTE-JULIE

ISTOCK PAR MATTHEWBROSSEAU

PAR NATHALIE SAVARIA, RÉDACTRICE EN CHEF

« En exploitant chacune nos créneaux, nous créons une interaction régionale qui nous permet de mieux faire face à la mondialisation plutôt que d’être en compétition l’une contre l’autre. » SUZANNE ROY Présidente de l’Union des municipalités du Québec Mairesse de Sainte-Julie

UNE APPROCHE INTERRELIÉE C’est dans cette optique, rappelle Mme Roy, que le Plan métropolitain d’aménagement et de développement de la région a été adopté par la CMM. « Encore là, nous avons utilisé les grands créneaux. On s’est aussi donné un plan d’action qui prenait en compte les forces de chacun. Avant, c’était le centre contre les méchantes banlieues, et vice versa. Maintenant, le plan est plutôt axé sur la complémentarité des offres. Avec cette approche interreliée, tout le monde y gagne. C’est plus intéressant pour les entreprises, et cela nous permet d’être plus efficaces pour être plus attractifs. » MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2016

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UNIES DANS LA DIVERSITÉ

DES LEVIERS ADDITIONNELS Or, pour être plus attractives, les municipalités d’ici doivent aussi afficher une bonne performance sur le plan économique. L’Accord de partenariat avec les municipalités pour la période 2016-2019, qui comporte certaines mesures offrant à celles-ci des leviers additionnels pour agir sur le développement économique local et régional, va notamment profiter aux PME, soutient Mme Roy : « Ces outils que l’on utilise en développement économique local et régional ont été une pépinière de PME. C’est souvent le coup de pouce, la tape dans le dos pour accompagner ou relancer une entreprise qui a connu des moments difficiles, par exemple. Cet argent supplémentaire, à l’intérieur du développement économique lié à l’aménagement du territoire, nous permet de soutenir nos entreprises, particulièrement les PME. Le fait de ramener tout ce qui est développement économique dans des structures qui sont plus liées à l’aménagement du territoire nous permet également de mieux travailler ensemble et de nous donner des créneaux particuliers pour éviter l’éparpillement. Lorsque ce que nous mettons en énergie et en argent dans notre région est plus ciblé, nous arrivons à faire de la création d’emplois dans l’ensemble de la région. » Pour la présidente de l’UMQ, un tel développement profite aussi aux citoyens. « Quand on crée des emplois localement et régionalement, pour le citoyen, c’est intéressant en ce qui concerne la proximité du travail et donc la qualité de vie, particulièrement dans la région métropolitaine, puisque cela veut dire des déplacements et des heures de stress en moins. De plus, lorsqu’on fait du développement économique, cela a un impact sur le budget global d’une municipalité, car 85 % de ses ressources financières proviennent de l’impôt foncier. Lorsqu’on accueille de nouvelles entreprises dans un secteur, en plus de créer de l’emploi, on génère un apport au service des citoyens. Avec la venue de ces entreprises et le maintien de certaines d’entre elles, il y aura de l’emploi, et les taxes n’augmenteront pas », expose-t-elle. DES MISSIONS À L’ÉTRANGER Dans la volonté des municipalités québécoises d’être reconnues comme des paliers de gouvernement à part entière, un nombre croissant d’entre elles organisent des missions économiques à l’étranger. Pour Suzanne Roy, la connaissance approfondie d’un territoire constitue un des atouts majeurs des élus municipaux à l’étranger : « Comme élus et comme gouvernement de proximité, nous avons une vision globale. Nous connaissons les types d’entreprises qui se trouvent sur notre territoire. Au cours de missions économiques à l’étranger, cela nous permet de voir des maillages possibles avec des entreprises de natures diverses sur notre territoire ou en région. Nous pouvons aussi facilement détecter certains créneaux que l’on trouve dans notre région. » 30

MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2016

« Avant, la diversité était un élément de compétition. Maintenant, on s’en sert comme complément et l’on s’assure, lorsqu’on parle aux entreprises dans le monde, de leur présenter tout ce qu’offre une région afin de la rendre plus attractive. » – Suzanne Roy

Ces diverses missions conduisent à l’établissement de partenariats multiples avec d’autres municipalités à l’international. « Avant, on parlait de jumelage entre les municipalités, indique Suzanne Roy. Aujourd’hui, on voit beaucoup plus de partenariats tant sur le plan économique, commercial et culturel que sur le plan institutionnel. » Un exemple ? Alors que la MRC Marguerite-D’Youville participait à un projet de coopération internationale avec le Mali, des entreprises québécoises, dans trois secteurs différents, ont établi des maillages économiques profitables de part et d’autre, rapporte Mme Roy. UNE PREMIÈRE POUR L’UMQ Preuve que l’international prend de l’ampleur pour les municipalités, l’UMQ travaille actuellement à la mise sur pied d’une première mission économique dans le nord-est des États-Unis. Au cours des dernières années, l’UMQ a développé des liens étroits avec cette région, notamment dans le dossier sur la circulation et la sécurité ferroviaires. « Nous avons découvert que certaines villes avaient le même genre de créneaux, la même base économique que telle ou telle ville au Québec et que nous pourrions créer des maillages pour aider nos entreprises », indique Mme Roy. Une demi-douzaine de municipalités québécoises vont participer à cette mission économique qui axera ses efforts sur des créneaux très ciblés. « On ne part pas en mission d’exploration. Comme il s’agit d’une mission économique, on a déjà à la base des affinités quant aux intérêts économiques et l’on connaît les entreprises et les institutions qu’on peut mailler. Cette façon de travailler donne plus de garanties de résultats », fait valoir Mme Roy. DIVERSITÉ ET COMPLÉMENTARITÉ Pour la présidente de l’UMQ, une approche concertée est donc tout à l’avantage des municipalités du Québec, et notamment de la CMM. « On a délaissé la mentalité de clocher et l’on travaille plus dans un esprit de solidarité, se réjouit Suzanne Roy. Avant, la diversité était un élément de compétition. Maintenant, on s’en sert comme complément et l’on s’assure, lorsqu’on parle aux entreprises dans le monde, de leur présenter tout ce qu’offre une région afin de la rendre plus attractive. On a enfin compris qu’en travaillant ensemble, on avait plus de chances d’être tous gagnants. »


TRIBUNE

DES ÉLUS MUNICIPAUX

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BENOIT DESJARDINS

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MÉLISSA GARIÉPY

DOSSIER SPÉCIAL

Totalisant désormais près de 3,9 millions d’habitants, le Grand Montréal compte pour la moitié de la population du Québec et pour près de 52 % de son PIB. Pour les municipalités situées sur le territoire de la Communauté métropolitaine de Montréal, il s’agit d’un atout inestimable. Ensemble, elles forment une agglomération puissante, compétitive et de renommée mondiale. Unies dans la diversité, elles proposent toutefois chacune leurs propres couleurs, atouts et caractéristiques, ce qui offre aux entreprises d’ici et d’ailleurs, désireuses de s’y installer, une multitude de possibilités. Dans les pages suivantes, nous vous en présentons quelques-unes, parmi les plus dynamiques.

LAVAL

VUE AÉRIENNE DE LA VILLE DE LAVAL

MONTONI

Laval s’engage résolument à améliorer la qualité de vie de ses citoyens, notamment en encourageant la mobilité active. Le développement du réseau cyclable et piétonnier et celui de

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Des projets assez spectaculaires sont en cours au centre-ville, tels que le projet Espace Montmorency (plus d’un million de pieds carrés) et le projet résidentiel Urbania 2, qui aura la forme d’un « village urbain ». On assiste donc à une véritable mutation du centre-ville. « C’est un quartier dont nous voulons faire un vrai lieu de vie où les gens pourront habiter, étudier, se divertir et aussi travailler, car nous souhaitons y BEAUHARNOIS attirer des entreprises de services et de recherche et développement en haute technologie », affirme Marc Demers.

VILLE DE BEAUHARNOIS

Ces investissements devraient servir de levier à plus d’un milliard de dollars d’investissements privés.

MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2016 ESPACE MONTMORENCY

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TRIBUNE DES ÉLUS MUNICIPAUX

Saint-Eustache

ATTRACTIVE ET INNOVANTE ! Avantageusement située, à 30 km de l’aéroport international Montréal-Trudeau et à proximité immédiate de grands axes autoroutiers, Saint-Eustache, avec ses 45 000 habitants, est le chef-lieu économique de la municipalité régionale de comté de Deux-Montagnes.

Se positionnant au 12e rang des 82 villes de la Communauté métropolitaine de Montréal, Saint-Eustache offre un portrait commercial et industriel très varié, avec plus de 2 000 entreprises actives sur son territoire. Le secteur industriel compte plus de 300 entreprises, parmi lesquelles se trouvent plusieurs chefs de file œuvrant dans une pluralité de domaines liés aux industries de la construction, du transport, des sciences de la vie, de l’électronique et de l’informatique, dont Novabus, B3CG et Bain Magique, pour n’en nommer que quelques-uns. Saint-Eustache compte également un vaste secteur agrotouristique, dominé par une production agricole et agroalimentaire en constante progression. Toutes ces entreprises s’appuient sur l’apport d’une main-d’œuvre qualifiée de près de 5 000 travailleurs et professionnels. DOUZE MILLIONS DE PIEDS CARRÉS POUR LE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE Sur le plan économique, Saint-Eustache dispose, pour assurer son développement, de quelque 12 millions de pieds carrés, répartis dans cinq secteurs stratégiques couvrant toute la partie urbaine, dont quatre sont axés sur la revitalisation et la densification. Le secteur industriel, quant à lui, se trouve présentement en pleine expansion, depuis que la Ville, il y a deux ans, a fait l’acquisition du Club de golf Deux-Montagnes, dans le but d’y déployer « Albatros », un vaste projet de développement stratégique comprenant un secteur résidentiel de plus de 500 unités, aménagé 32

MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2016

NANCY MICHAUD

L

a ville offre de multiples atouts, dont un centre-ville historique animé, au patrimoine admirablement préservé, et un environnement naturel agrémenté par la présence de multiples cours d’eau, dont la rivière des Mille Îles et de nombreux espaces verts. Saint-Eustache est de plus dotée d’infrastructures culturelles et sportives de haut niveau et de tous les établissements propres à un centre urbain dynamique : centre local de services communautaires, hôpital, écoles primaires et école secondaire, antenne collégiale, pôle universitaire et centres de formation professionnelle. En outre, son réseau de transport en commun, bien structuré et largement déployé dans la grande région, répond à tous les besoins d’une collectivité active.

PIERRE CHARRON Maire de Saint-Eustache


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PROVENCHER ROY URBANISME

VISUALISATION DE L’INNOPARC ALBATROS UNE FOIS DÉVELOPPÉ (MONTAGE PAR PROVENCHER ROY URBANISME)

« Saint-Eustache, reconnue pour le haut niveau de qualité de vie qu’on y trouve, qui favorise la rétention de la main-d’œuvre, a énormément à offrir aux entreprises novatrices qui cherchent, dans la région métropolitaine, des conditions maximales pour poursuivre leur expansion : main-d’œuvre qualifiée, taxation compétitive, positionnement géographique de premier choix, réseau de transport en commun desservant l’ensemble des secteurs, y compris l’industriel, présence d’entreprises dynamiques sur le territoire, en plus d’une gamme étendue de services de haut niveau », expose Pierre Charron, maire de Saint-Eustache.

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VIEUX-SAINT-EUSTACHE (SECTEUR COMMERCIAL ET PATRIMONIAL)

VILLE DE SAINT-EUSTACHE

Avec une priorité accordée aux transports actifs, la mise en valeur des lacs et boisés existants par la création d’un réseau d’espaces verts, un système d’éclairage public intelligent alimenté par une source d’énergie renouvelable, une gestion environnementale des eaux pluviales ainsi que des normes architecturales élevées, l’Innoparc Albatros est rapidement devenu une référence en aménagement industriel durable et potentiellement l’un des parcs industriels les plus novateurs au Canada.

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INNOPARC ALBATROS : UN PÔLE DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE D’EXCEPTION Aspirant à devenir une véritable plaque tournante des technologies de pointe sur la rive nord de Montréal, l’Innoparc Albatros cible cinq créneaux d’activités visant à créer une synergie interentreprises, principalement dans les domaines des transports avancés, des technologies environnementales, de l’information et des communications, de l’aéronautique et des sciences de la vie. La mixité des usages, ajoutée aux nombreux éléments de développement durable qui caractérisent le projet Albatros, contribue à faire de celui-ci un milieu de vie des plus attractifs pour les travailleurs et les utilisateurs, en plus de répondre entièrement aux toutes dernières tendances mondiales en matière de planification des zones d’activités.

MÉLISSA GARIÉPY

selon des concepts urbains novateurs, et un quartier d’affaires de près de cinq millions de pieds carrés, en mesure d’accueillir une cinquantaine d’entreprises dans un cadre tout à fait exceptionnel.

ÉCLAIRAGE DES RUES DE L’INNOPARC À L’ÉNERGIE SOLAIRE ET ÉOLIENNE

« Pour faciliter leur intégration, ces entreprises peuvent, de plus, compter sur une structure municipale spécifiquement vouée à la vie économique et agissant dans tous les secteurs : résidentiel, commercial, industriel, institutionnel, touristique, agricole et agroalimentaire. En somme, en s’établissant à Saint-Eustache, une entreprise s’assure d’avoir en main tous les atouts pour progresser sur la voie de la prospérité », conclut le maire. MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2016

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TRIBUNE DES ÉLUS MUNICIPAUX

Sainte-Julie

LA VILLE HEUREUSE Synthèse réussie des atouts urbains et de la douceur de vivre campagnarde, Sainte-Julie fait figure de joyau de la Rive-Sud et séduit les familles ainsi que les entreprises.

LA VILLE MISE SUR LE VERT Gâtée par sa situation géographique, Sainte-Julie s’attache à valoriser son patrimoine naturel. Une zone humide à l’extrême nord de son territoire, anciennement occupée par une sablière, fait actuellement l’objet de mesures de protection et d’aménagement. « Il s’agit des étangs Charlebois, un secteur d’une grande valeur écologique que nous souhaitons protéger tout en le rendant accessible aux promeneurs respectueux de la biodiversité », précise Suzanne Roy, mairesse de Sainte-Julie et présidente de l’Union des municipalités du Québec. Nous y instaurons une zone de conservation à perpétuité de plus de 11 hectares. Notre objectif est d’y créer un parc de conservation. » La richesse de ses parcs, la qualité de ses espaces verts ainsi que les efforts portés à l’embellissement de ses voies publiques ont valu à Sainte-Julie cinq fleurons, la plus haute distinction en matière d’embellissement d’une ville au Québec. La mairesse rapporte que les Julievillois se montrent réceptifs aux orientations du plan vert dont s’est dotée la Ville. « Par exemple, grâce au respect de la réglementation sur l’arrosage, à l’utilisation des barils de récupération de l’eau de pluie que nous avons distribués et à la réduction du gaspillage de l’eau potable, le volume d’eau potable total consommé annuellement se maintient au même niveau depuis une dizaine d’années, malgré l’augmentation de 15 % de notre population sur la même période. »

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MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2016

VILLE DE SAINTE-JULIE

S

i le bonheur habite quelque part, c’est peut-être bien à Sainte-Julie. La municipalité montérégienne mène une stratégie de développement inscrite dans une perspective durable, dont les impacts économiques, sociaux et environnementaux assurent une grande qualité de vie à l’ensemble de ses citoyens. Déclarée Ville du bonheur en 2008, 2009, 2011 et 2014 et siégeant au premier rang du cumulatif des municipalités où les gens sont le plus heureux, Sainte-Julie a également reçu les accréditations de « Municipalité amie des enfants » ainsi que de « Municipalité amie des aînés ».

SUZANNE ROY Mairesse de Sainte-Julie


VAN-QUE DO, CITOYENNE JULIEVILLOISE

VILLE DE SAINTE-JULIE

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SITUÉE AU PIED DU MONT SAINT-BRUNO, SAINTE-JULIE OFFRE UN DÉCOR ENCHANTEUR.

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UN TRONÇON DU SENTIER OKA-MONT-SAINT-HILAIRE DE LA COMMUNAUTÉ MÉTROPOLITAINE DE MONTRÉAL (CMM) TRAVERSE SAINTE-JULIE. IL OFFRE DES POINTS DE VUE REMARQUABLES.

UN SECTEUR INDUSTRIEL ET COMMERCIAL DYNAMIQUE Avec près de 32 000 citoyens, Sainte-Julie est la ville la plus peuplée de la municipalité régionale de comté (MRC) de Marguerite-D’Youville, dont elle représente 40,3 % du poids démographique. Elle se distingue aussi par le taux de scolarisation de sa population : pas loin de 85 % de ses habitants détiennent un diplôme d’études secondaires ou supérieures.

LA MOBILITÉ FACILITÉE Soucieuse de faciliter la mobilité de ses citoyens, la Ville de Sainte-Julie privilégie le transport collectif et le vélo, en cohérence avec ses efforts de durabilité. Elle a adopté le développement urbain de type T.O.D. (transit-oriented development), c’est-à-dire organisé autour des transports collectifs. Un nouveau terminus d’autobus de six quais est en construction, à l’angle nord-est de l’autoroute 20 et du chemin du Fer-à-Cheval ; il devrait être inauguré cet automne. Le projet de 26,5 M$ vise à mieux servir les usagers des services d’autobus de Sainte-Julie, dont l’achalandage a augmenté de 23 % entre 2008 et 2013.

Ce bassin de main-d’œuvre éduquée attire naturellement les entreprises, d’autant que la municipalité offre une situation géographique avantageuse, à l’intersection des autoroutes 20 et 30 et à proximité des grands pôles économiques de Montréal et Longueuil. Ce n’est donc pas un hasard si la localité accueille plus de 35 % des entreprises de la MRC de Marguerite-D’Youville. Au total, ce sont près de 500 industries et commerces locaux qui forment les rangs des employeurs à Sainte-Julie. Ces entreprises représentent une grande diversité sectorielle : aliments, imprimerie, ameublement, produits de métal, mais aussi des industries de pointe en informatique, télécommunications, instrumentation, matériel électrique, machinerie industrielle, matériel de transport, soins de santé, etc.

« Le terminus offrira un stationnement incitatif d’environ 1 000 places », indique Mme Roy, qui ajoute que sa municipalité prévoit l’aménagement d’un important développement commercial d’un million de pieds carrés dans la même zone. Le site proposera aussi un accès réservé aux piétons et aux cyclistes, des supports à vélos, des places de stationnement destinées au covoiturage et deux bornes de recharge pour les voitures électriques.

L’activité industrielle se concentre essentiellement aux abords de l’autoroute 20, dans quatre parcs industriels (Lavoisier, Coulombe, Pascal et Casavant) à faibles nuisances environnementales. « L’autoroute 20 constitue un avantage concurrentiel pour les entreprises installées dans ces parcs industriels. Elle leur donne une grande visibilité et un accès rapide aux marchés des grandes villes du Québec ainsi qu’aux autres provinces », souligne Mme Roy.

Les Julievillois bénéficient par ailleurs du transport collectif gratuit à l’intérieur de leur municipalité. Ceux d’entre eux qui étudient au cégep de Saint-Hyacinthe ont une ligne d’autobus réservée et gratuite, coordonnée à leurs horaires de cours. Cette mesure a fait augmenter les admissions à ce cégep. Autre initiative de la municipalité, un service flexible de taxi collectif à frais minimes permet aux jeunes âgés de 12 à 17 ans de se déplacer dans leur ville et dans les municipalités voisines.

Conséquence du dynamisme économique de Sainte-Julie, le taux d’emploi s’élève à 72,6 % (alors que celui du Québec est de 60 %), le revenu individuel des Julievillois atteignant quant à lui 48 021 $ en moyenne (données de Statistique Canada, 2013 et 2011).

Sainte-Julie se démarque également grâce à son réseau de pistes cyclables. Totalisant plus de 40 km, il s’enrichira de nouvelles pistes durant les prochaines années, comme le prévoit le Plan directeur des voies cyclables. « Nous souhaitons faire du vélo le mode de transport actif privilégié par les familles », affirme Mme Roy.

MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2016

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Vous ÊTEs un bâTissEur

Contribuez à bâtir Laval + Développez dans des secteurs à grand potentiel résidentiel ou commercial + Soyez un acteur de premier plan dans la création d’emploi + Contribuez au développement d’une grande ville dynamique à l’économie prospère, durable, compétitive et d’avant-garde + Faites partie des visionnaires qui contribueront à valoriser la nature riche et diversifiée du territoire

Investissez promoteurs.laval.ca


Laval

ACTIVE ET CONVIVIALE Urbaine de nature : affirmant fièrement cette identité, Laval retrousse ses manches et met en œuvre une stratégie de développement innovante.

L’ÉCONOMIE LAVALLOISE EN EXCELLENTE SANTÉ L’économie lavalloise affiche un état de santé digne de l’optimisme de l’équipe municipale. Le taux d’emploi a progressé de 30 % entre 2001 et 2013 et les activités économiques ont généré plus de 1 225 M$ en 2014. Avec son parc de plus de 10 700 entreprises (dont 500 exportatrices) qui fournit au moins 153 500 emplois, Laval constitue un des moteurs économiques du Canada. Parmi les récents succès économiques de Laval, l’installation de Lumen, le leader québécois en distribution de produits électriques, est à souligner. L’entreprise y a construit son nouveau siège social et son centre de distribution. « C’est un investissement de 100 M$, le plus important de l’histoire de notre ville ! », rapporte M. Demers. Pour faciliter le développement, l’expansion, l’attraction et la rétention des entreprises de services et des sièges sociaux, la Ville a créé en 2013 le Pôle des entreprises de services et sièges sociaux. Elle a aussi conclu une entente avec la chambre de commerce lavalloise pour mettre en place des services précis.

SOPHIE POLIQUIN

A

mbitieuse, Laval ? Rendre heureux ses citoyens, les garder actifs et en santé, développer son noyau industriel et faire entrer en même temps la nature au cœur du tissu urbain... Des objectifs qui ne manquent pas d‘ambition ! « Notre vision stratégique a été élaborée à partir d’une grande démarche participative auprès des Lavallois, des entreprises et des organismes sociaux et communautaires. Forts de l’acceptation sociale et de la synergie créée avec ces différents acteurs, nous nous donnons les moyens de remodeler Laval », répond le maire Marc Demers.

MARC DEMERS Maire de Laval

LAVAL SE REFAIT UNE BEAUTÉ Laval reprend en main son développement urbain. La Ville consacrera 850 M$ d’investissements répartis sur les quatre ans à venir, à la protection ou à la réhabilitation des actifs existants ainsi qu’au développement des infrastructures et des équipements. En particulier, un budget de 22 M$ est prévu pour le réaménagement du centre-ville. MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2016

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BENOIT DESJARDINS

TRIBUNE DES ÉLUS MUNICIPAUX

VUE AÉRIENNE DE LA VILLE DE LAVAL

Laval s’engage résolument à améliorer la qualité de vie de ses citoyens, notamment en encourageant la mobilité active. Le développement du réseau cyclable et piétonnier et celui de services de proximité dans les quartiers pour diminuer l’utilisation de l’automobile, font partie de ses priorités. Son appui à la Société de transport de Laval a d’ailleurs crû de 18 % en trois ans, pour atteindre plus de 65 M$ par année. Par ailleurs, quatre arénas sont en voie de rénovation et le complexe multifonctionnel sportif et culturel de 10 000 places, la Place Bell, ouvrira ses portes l’an prochain. Et du côté de la vie culturelle ? « Nous voulons que les Lavallois consomment encore plus de culture dans leur ville. La Place Bell pourra accueillir des spectacles de grande envergure. On y comptera pas moins de 120 jours de programmation artistique par année sous l’égide d’Evenko. Sans oublier le rôle de la Salle André-Mathieu. De plus, quatre bibliothèques seront rénovées et une nouvelle sera construite dans Saint-François », mentionne le maire. En matière de nature, les initiatives audacieuses de Laval participent également à la transformation profonde de la cité. Ainsi, une somme de 51,2 M$ a été réservée au plan triennal d’immobilisations pour l’aménagement de nouveaux parcs, de berges, de boisés et la réhabilitation de certains lieux. « Et c’est sans compter les réalisations accomplies au cours des deux dernières années », souligne M. Demers, qui donne 38

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Des projets assez spectaculaires sont en cours au centre-ville, tels que le projet Espace Montmorency (plus d’un million de pieds carrés) et le projet résidentiel Urbania 2, qui aura la forme d’un « village urbain ». On assiste donc à une véritable mutation du centre-ville. « C’est un quartier dont nous voulons faire un vrai lieu de vie où les gens pourront habiter, étudier, se divertir et aussi travailler, car nous souhaitons y attirer des entreprises de services et de recherche et développement en haute technologie », affirme Marc Demers.

MONTONI

Ces investissements devraient servir de levier à plus d’un milliard de dollars d’investissements privés.

ESPACE MONTMORENCY

l’exemple de la plantation de 10 000 arbres dans le plus grand parc de la ville, le Centre de la nature. LA PROMOTION D’UNE SAINE GOUVERNANCE Soucieuse d’instaurer une saine gouvernance municipale, la Ville de Laval a confié à l’Institut sur la gouvernance d’organisations privées et publiques (IGOPP), en 2014, un mandat d’analyse et de vérification de ses processus. Elle a en outre demandé à l’École nationale d’administration publique (ENAP) de l’accompagner dans sa démarche de réorganisation administrative. Équipée d’outils et de mécanismes fiables de gouvernance et de reddition de comptes, elle est en mesure d’assurer à ses citoyens toute la transparence et l’intégrité qu’ils attendent de leur Ville dans la gestion des affaires municipales. Parmi les mesures mises en place figurent le libre accès à des données telles que le contenu des réunions du conseil municipal ainsi que la création d’un service intégré à guichet unique pour le traitement des demandes de permis de construction. « Notre Ville change de culture en même temps que le territoire change d’apparence. Nous, les Lavallois, en sommes très fiers », témoigne le maire.


Beauharnois

VILLE VILLE DE DE BEAUHARNOIS BEAUHARNOIS

UNE VILLE EN PLEINE RENAISSANCE Tournant le dos à une période de 25 ans de déclin démographique et économique, Beauharnois goûte déjà les fruits de son Plan de développement stratégique 20 / 20.

Désormais tournée vers l’avenir, Beauharnois figure parmi les rares villes qui enregistrent une diminution de leur taux de taxes. D’importants surplus budgétaires ont été accumulés en 2014 et la situation s’annonce tout aussi prometteuse pour les prochaines années.

« En étant propriétaire des terrains, nous pouvons exercer un contrôle sur les conditions de revente aux entreprises, souligne le maire. Les surplus engrangés par la revente sont investis pour les projets prévus par le Plan. Beauharnois peut ainsi se développer tout en allégeant le fardeau fiscal de ses résidents. »

Situé au carrefour de l’autoroute 30 et de la route 236, il offre un accès au réseau ferroviaire et à la voie maritime du SaintLaurent. En 2012, l’hébergeur français OVH y a établi un gigantesque centre de données, avec l’installation de plus de

TRAVAUX DANS LE PARC INDUSTRIEL DE BEAUHARNOIS

L’embellissement de la ville s’accompagne du développement du secteur résidentiel, avec huit projets immobiliers en cours. L’attraction exercée par Beauharnois peut déjà se mesurer à la hausse de sa population, qui dépasse maintenant 13 000 personnes. Le plan stratégique de la Ville prévoit que cet accroissement s’accélérera dans les années à venir pour atteindre plus de 20 000 habitants au début de la

VILLE VILLE DE DE BEAUHARNOIS BEAUHARNOIS

LA REVALORISATION DU PARC INDUSTRIEL La Ville a vu l’occasion de tourner le dos à la morosité en attirant de nouvelles entreprises. Pour cela, il lui fallait se doter d’un parc prêt à accueillir des installations industrielles modernes. En 2011, elle a acquis les actifs de Rio Tinto Alcan pour 1 $ symbolique et a également obtenu la décontamination du site ainsi que la création d’un fonds de relance de 667 000$ pour soutenir la création d’emplois. Au même moment, la Ville a acquis 13 millions de pieds carrés d'Hydro-Québec. Cette démarche lui a permis d'accroître la superficie de son parc industriel pour atteindre 25 millions de pieds carrés.

AFFIRMER LE CARACTÈRE RIVERAIN DE LA VILLE La rivière et le lac Saint-Louis ainsi que le canal Beauharnois font de la municipalité une ville d’eau. Négligé par le passé, cet aspect est résolument mis de l’avant par le plan de développement, qui prévoit une valorisation des berges et la création d’une marina. « Équiper notre ville pour en faire un des milieux riverains les plus achalandés de la région stimulera notre économie récréotouristique. De plus, l’initiative augmente la beauté du cadre de vie des Beauharlinois », précise M. Haineault.

« Les écoles de Beauharnois se remplissent de nouveau. Voilà un beau signe d’avenir ! », se réjouit M. Haineault.

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« Une vision claire, structurante et stimulante guide chaque jour nos décisions », précise le premier magistrat de la Ville.

prochaine décennie. Quant à la richesse foncière uniformisée de la Ville, elle a progressé de 42,3 % depuis 2008 et poursuivra sa croissance au même rythme que la population au cours des années futures.

VILLE VILLE DE DE BEAUHARNOIS BEAUHARNOIS

360 000 serveurs. « OVH.com a créé une centaine d’emplois de qualité à Beauharnois. D’autres entreprises ont également été séduites par notre parc industriel notamment BioM, CSX Transportation, Chloretec, Axiall et Canexus », indique M. Haineault. Aujourd’hui, le parc accueille une dizaine d’entreprises.

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« Notre ville a longtemps été victime de deux facteurs : son éloignement des grandes voies de circulation, qui faisait d’elle le ‘‘cul-de-sac’’ du Québec, et le vieillissement de son industrie », raconte le maire, Claude Haineault. Cependant, un élément a modifié le destin de la municipalité : l’arrivée de l’autoroute 30.

CLAUDE HAINEAULT Maire de Beauharnois

FENÊTRE PRIVILÉGIÉE SUR LE LAC SAINT-LOUIS

MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2016

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XX

Entrevue avec Andrée De Serres, titulaire de la Chaire Ivanhoé Cambridge d’immobilier ESG UQAM

ÉCOSYSTÈME IMMOBILIER POUR MONTRÉAL

UN

PAR NATHALIE SAVARIA, RÉDACTRICE EN CHEF

Plus qu’un ensemble de bâtiments résidentiels, commerciaux, industriels, institutionnels et de bureaux, l’immobilier forme un vaste écosystème composé de métiers, d’entreprises, d’institutions et de régulation. Selon Andrée De Serres, il est grand temps d’avoir un portrait global et des données fiables afin de mieux cerner cet écosystème immobilier et d’évaluer sa contribution au développement économique, culturel et social des grandes villes comme Montréal.

C’est cette vision systémique que la titulaire de la Chaire souhaite voir appliquer au secteur de l’immobilier. « Juste autour d’une simple transaction immobilière, il y a très souvent un courtier immobilier, un courtier hypothécaire, un prêteur, un assureur, un arpenteur-géomètre, un évaluateur en qualité du bâtiment, un notaire ou un avocat, un déménageur, un architecte, un paysagiste, des services publics, etc. Cela représente un secteur énorme que l’on a intérêt à structurer et à soutenir avec une politique de développement économique », fait valoir Mme De Serres. DE LA GRAPPE INDUSTRIELLE À L’ÉCOSYSTÈME Comme on le sait, Montréal a articulé sa politique de développement économique autour de neuf grappes d’excellence. Qu’on n’ait pas encore créé une grappe en immobilier n’étonne pas Andrée De Serres : « Le concept même de grappe fait souvent appel au rassemblement des acteurs d’un secteur de production de biens, de matériels ou de services. Or, 40

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JBC MÉDIA PAR DENIS BERNIER

Un écosystème. Pour plusieurs, ce terme est associé à l’écologie. Pourtant, il s’agit bel et bien d’un concept qui donne une vue d’ensemble de la complexité du dynamisme d’un secteur d’activité économique en particulier, en montrant les relations et les liens d’interdépendance qui unissent ses diverses composantes – emplois, métiers et professions, organisations, entreprises, partenaires, acteurs gouvernementaux – et leur contribution à la création de capital économique, social, culturel et patrimonial.

ANDRÉE DE SERRES Titulaire de la Chaire Ivanhoé Cambridge d’immobilier ESG UQAM


« L’écosystème repose sur l’idée de soutenir ou de dynamiser le processus de collaboration et de coopétition entre les différentes parties prenantes d’un secteur où la richesse, la formation, les idées et la liberté d’exprimer et de développer du savoir et de l’innovation bénéficieront à l’ensemble des acteurs et à la communauté, et non pas à un joueur donné. » – Andrée De Serres

A P P E L DE MA NIFE S TATIONS D’INTÉ RÊ T P OUR LO C AT I O N PRIORITÉ AUX ORGANISMES CULTURELS, NUMÉRIQUES ET INSTITUTIONNELS

ISTOCK PAR DENIS ROGER

Mise en marché d’espaces professionnels locatifs pour la place des Festivals Fidèle à sa mission de développement économique, social et culturel, la SHDM vise en priorité les organismes culturels, numériques et institutionnels.

Votre nouvelle adresse au cœur du Quartier des spectacles

l’écosystème de l’immobilier, tel que je le conçois, englobe, bien sûr, la construction de bâtiments, les transactions et les services qui y sont liés, mais il comprend aussi cette valeur ajoutée provenant de l’amélioration de la qualité de vie des individus, de la création de capital social, culturel et patrimonial, du développement de nouveaux savoirs et de modèles d’affaires inédits, création de valeur qui contribue directement au dynamisme du développement social et économique d’une ville. » Selon la titulaire, la grappe industrielle – ou pôle de compétitivité – repose sur une plateforme de collaboration entre des four­nisseurs et des clients d’un même secteur d’activités industrielles dans une région donnée. « L’écosystème repose sur l’idée de soutenir ou de dynamiser le processus de collaboration et de coopétition entre les différentes parties prenantes d’un secteur où la richesse, la formation, les idées et la liberté d’exprimer et de développer du savoir et de l’innovation bénéficieront à l’ensemble des acteurs et à la communauté, et non pas à un joueur donné », explique Mme De Serres.

Occupation DÈS LE DÉBUT 2018 Documents et formulaire disponibles au www.shdm.org Porté par la Société d’habitation et de développement de Montréal (SHDM), l’Îlot Balmoral est en construction à l’angle du boulevard De Maisonneuve et de la rue De Bleury, jouxtant la place des Festivals dans le Quartier des spectacles. D’une hauteur de 13 étages, l’immeuble accueillera le siège social et les studios de l’Office national du film du Canada (ONF) sur 6 étages. L’accréditation LEED® NC OR 2009 est visée pour ce projet. UNE PROPRIÉTÉ DE LA

MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2016

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UN ÉCOSYSTÈME IMMOBILIER POUR MONTRÉAL

« Au moins 15 % des emplois sont liés au secteur de l’immobilier dans le Grand Montréal. »

SHUTTERSTOCK PAR RAWPIXEL.COM

– Andrée De Serres

Dans le secteur immobilier, les choses se présentent un peu différemment. « Il y a beaucoup de partenaires ayant des objectifs différents : des particuliers, des investisseurs, la Ville, etc., dit-elle. Cependant, ils entraînent tout le secteur, avec ses métiers, ses compétences et ses savoirs, dans une dynamique de développement et d’évolution. » Au Québec, la tenue d’un événement récent, qui a abondamment fait la manchette, a permis de démontrer l’existence de cet écosystème : la commission Charbonneau. « On a vu comment la commission Charbonneau nous a touchés, rappelle Mme De Serres. Tout le monde se sentait concerné, directement et indirectement. On a constaté comment cela a paralysé l’économie et diminué l’activité immobilière. Ce n’était pas le seul facteur, mais cela a eu beaucoup d’impacts. On s’est mis en mode méfiance. Le capital de confiance a été entamé. » Pour Andrée De Serres, l’écosystème est en quelque sorte une grappe améliorée qui permet d’observer l’ensemble des relations, en montrant par exemple la contribution d’une entreprise, mais aussi ses côtés névralgiques : « On a de plus en plus besoin de savoir qui fait quoi, comment il le fait et qui il est. » CARTOGRAPHIER L’ÉCOSYSTÈME La Chaire mène en ce moment un important projet de recherche afin de mieux cerner l’écosystème immobilier et d’évaluer sa contribution au développement économique et social des grandes villes comme Montréal. 42

MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2016

« Le but est d’abord de cerner les interrelations et les interdépendances entre les différents types d’acteurs, indique sa titulaire. À chacune des phases du cycle de vie d’un projet, il y a toujours du public et du privé. Quand on veut rénover, on va chercher notre permis à la Ville. On fait ensuite affaire avec un entrepreneur. Une fois le bâtiment construit, on peut décider de gérer ou de faire gérer l’immeuble… et l’on continue de faire affaire avec la Ville. L’enchaînement de relations entre partenaires privés ou avec des partenaires publics est sans fin. » La compréhension des rouages et des interdépendances entre constructeurs, gestionnaires et fournisseurs de services et de produits est particulièrement essentielle. « Nous vivons un virage important avec le bâtiment vert qui fera en sorte que nous aurons la possibilité de développer et d’intégrer des produits qui répondent aux normes de certification de bâtiment durable, de les produire ici et de les vendre à l’international. Car les certifications ne sont pas locales. Alors, on peut soutenir l’innovation dans le but de l’appliquer ici, mais aussi d’ouvrir des marchés à l’étranger pour nos entreprises », expose Mme De Serres. VERS UNE POLITIQUE DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE ET SOCIAL L’autre but du projet est de recenser ou de développer des moyens permettant de mesurer les impacts afin d’établir une politique de développement économique et social.


SHUTTERSTOCK PAR QQ7

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TOITURES HOGUE

UNE GRUE S’ÉLEVANT DANS LE CIEL AU CENTRE-VILLE DE MONTRÉAL

« Au moins 15 % des emplois sont liés au secteur de l’immobilier dans le Grand Montréal », souligne Mme De Serres. Le travail consiste d’abord à dénombrer les métiers, les organisations et les entreprises associés directement ou indirectement à l’immobilier, dans les secteurs privé et public, pour mieux comprendre les chaînes d’interaction et les modèles d’affaires qui les relient. Il s’agit ensuite d’analyser l’impact des innovations technologiques, organisationnelles et institutionnelles qui peuvent contribuer à améliorer la productivité, la créativité et les modèles d’affaires en place. « Si l’on s’entend pour dire que l’activité économique liée à l’immobilier va bien au-delà des bâtiments et des immeubles et qu’elle englobe la production de services, de biens et d’équipements, tant dans le secteur privé que dans le public, on vient de changer les choses. On vient de constater qu’un gros morceau manquait, car on avait une vision fractionnée de cette activité et qu’en la voyant ainsi, on devrait peutêtre s’en occuper. » Selon Mme De Serres, cela se traduit par des politiques de développement municipales, provinciales et fédérales qui comprennent cette synergie et qui soutiennent cette dynamique entre les différents maillons de la chaîne. Pour le Grand Montréal, l’établissement d’une telle politique ne peut avoir que des effets positifs. « Une grande partie des emplois et des services à forte valeur ajoutée sont concentrés dans les villes d’envergure comme Montréal, expose Andrée De Serres. Juste à voir le nombre d’infrastructures et d’immeubles en construction autour de nous et de chantiers à venir, nous savons que l’activité est considérable.

LA STATION DE MÉTRO LIONEL-GROULX, POINT DE CORRESPONDANCE ENTRE LES LIGNES ORANGE ET VERTE

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LE QUARTIER CANARY WHARF À LONDRES

La grande ville est l’unité naturelle de gouvernance de cette politique de développement économique, car elle a un lien et un intérêt directs avec l’immobilier, que ce soit sur le plan de la créativité, de la gestion de risque, de la démographie ou de l’environnement. C’est le cœur de la réalité d’une ville et sa justification. » Pour montrer l’importance d’instaurer une telle politique, Mme De Serres cite en exemple le quartier Canary Wharf à Londres, dont l’implantation a été mal planifiée, notamment en ce qui a trait aux infrastructures : « Le quartier attendait la venue de dizaines de milliers de travailleurs. La ligne de métro Jubilee Line est arrivée des années plus tard. » Pour Mme De Serres, infrastructures et immeubles vont de pair. Outre les infrastructures classiques comme les transports collectifs, la titulaire de la Chaire inclut aussi les infrastructures « qualité de vie », comme les écoles, les universités, les garderies. « Dans certains quartiers, on a oublié de faire suivre ces services collectifs. C’est un problème », déplore-t-elle. Pour les investisseurs venus d’ailleurs, l’implantation d’une politique de développement économique et social intégrant une vision systémique de l’immobilier serait un atout majeur pour le Grand Montréal. « C’est rassurant pour un investisseur de savoir que la ville a une compréhension de l’activité immobilière. Cela contribue à attirer des entreprises de la nouvelle économie et du savoir qui ont besoin d’un milieu de vie riche à tous points de vue pour attirer des employés compétents et créatifs, qui aiment vivre dans une ville dynamique », soutient Andrée De Serres. MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2016

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« Il faut asseoir ensemble les nombreuses parties, qui pourraient noter des attentes différentes, et susciter la coopétition et la collaboration entre elles, comme dans un écosystème, et chercher à combler les aspirations de chacune. » – Andrée De Serres

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ENSEMBLE POUR PENSER GLOBALEMENT LA VILLE À l’heure où Montréal est à revoir sa politique de développement immobilier, « ce serait un bon moment pour avoir une vision d’ensemble, pas juste sur ce que veut la Ville, mais aussi sur ce que veulent les promoteurs et les citoyens, plaide Mme De Serres. La rencontre de ces trois groupes d’acteurs, aux attentes de performance différentes, est importante pour le développement économique et social à long terme du Grand Montréal. Pour le promoteur, ce sera la rentabilité ; pour le citoyen, ce sera la qualité de vie ; pour la ville, ce sera le développement économique. Les nouveaux défis d’une ville intelligente, c’est aussi de mettre en place des espaces collaboratifs donnant une voix à toutes les parties prenantes. » Il est notamment impératif, selon la titulaire de la Chaire, de remplir le gouffre qui s’est creusé entre le secteur public et le privé dans la foulée de la commission Charbonneau : « Il faut créer un espace ouvert et transparent d’échanges et de collaboration. » Andrée De Serres estime que l’organisation d’un événement auquel prendraient part toutes les personnes gravitant autour de l’immobilier dans les villes du Grand Montréal et dans le secteur privé serait le premier pas à franchir : « Il faut asseoir ensemble les nombreuses parties, qui pourraient avoir des attentes différentes, et susciter la coopétition et la collaboration entre elles, comme dans un écosystème, et chercher à combler les aspirations de chacune. » L’idée est lancée. Avis aux intéressés !

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INVESTIR À MONTRÉAL ? PLUS QUE JAMAIS! Malgré la morosité économique ambiante, Montréal sait tirer son épingle du jeu et constitue un excellent endroit pour investir dans le domaine immobilier. Mario Lefebvre, PDG sortant de l’Institut de développement urbain (IDU) du Québec, nous explique pourquoi.

Loin d’être pessimiste, Mario Lefebvre estime que l’économie québécoise remonte la pente. « Avec la reprise qui se fait sentir chez nos voisins du Sud, nul doute que cela aura bientôt un effet positif sur nous, puisqu’avec l’Ontario, le Québec est la province qui entretient les liens économiques les plus forts avec les États-Unis », assure-t-il. Il précise que le secteur manufacturier commence aussi à voir la lumière au bout du tunnel : « Bien sûr, il ne faut pas s’attendre à une très forte croissance, mais on sent une progression. » Cette amélioration a un impact positif sur Montréal qui, selon M. Lefebvre, a relativement bien absorbé le choc de la récession de 2008-2009. « Même durant les pires années, la ville a réussi à afficher une légère croissance, alors que plusieurs autres ont connu un recul de quelques points de pourcentage », précise-t-il. Investir à Montréal ? Plus que jamais, affirme le PDG. DES ATOUTS La ville a en effet bien des atouts à faire valoir. Tout d’abord, sa population, dont l’augmentation est alimentée par l’immigration. « Économie, population et immobilier sont étroitement liés. La vigueur de l’un favorise celle des autres. Or, Montréal est l’une des destinations prisées par les immigrants qui arrivent au Canada, ce qui lui donne un avantage démographique sur les autres villes », souligne M. Lefebvre.

JBC MÉDIA PAR DENIS BERNIER

SHUTTERSTOCK PAR RAWPIXEL.COM

PAR EMMANUELLE GRIL, JOURNALISTE

MARIO LEFEBVRE Président-directeur général sortant Institut de développement urbain du Québec MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2016

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INVESTIR À MONTRÉAL ? PLUS QUE JAMAIS ! XX

« Si on s’y met, on ne reconnaîtra plus Montréal dans dix ans », avait déclaré L. Jacques Ménard en mars 2014, dans un communiqué où il affirmait que la reprise économique de Montréal était amorcée.

L. JACQUES MÉNARD

Président du conseil d’administration de BMO Nesbitt Burns et président de BMO Groupe financier

Il estime également que la métropole profite des retombées positives générées par la bonne réputation du Canada, aussi bien sur le plan de la solidité et de la fiabilité de ses institutions bancaires que sur celui de son taux d’endettement relativement bas (le ratio dette / produit intérieur brut [PIB] est de 30 % à l’échelle nationale). « Le Canada est donc un pays que les investisseurs voient d’un bon œil. Il y a quelques années, c’est Calgary qui remportait leur faveur. Mais aujourd’hui, ce n’est plus le cas, surtout avec la chute du prix du pétrole qui nuit à l’économie de cette région. Je crois que Montréal est bien placée pour prendre la relève et attirer les investissements », ajoute Mario Lefebvre. Le climat d’austérité engendré par la « chasse au déficit » du gouvernement Couillard constitue-t-il un frein selon lui ? Absolument pas. « Il fallait faire cet exercice d’assainissement des finances. N’oublions pas que le ratio dette / PIB au Québec était de 60 % ! Maintenant que c’est fait, le gouvernement va pouvoir redevenir un joueur en matière d’investissement et recommencer à contribuer », remarque M. Lefebvre. Cela dit, il se réjouit aussi de l’implication plus marquée du secteur privé dans la promotion de la ville de Montréal, citant l’exemple de L. Jacques Ménard, président du conseil d’administration de BMO Nesbitt Burns et président de BMO Groupe financier. « La relance d’une métropole, ça passe par toute une communauté, mais le signal du départ doit être relayé par la communauté d’affaires. C’est notre métropole. Nous sommes les créateurs d’emplois et de richesse. Et si on s’y met, on ne reconnaîtra plus Montréal dans dix ans », avait déclaré M. Ménard en mars 2014, dans un communiqué où il affirmait que la reprise économique de Montréal était amorcée. Avec la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, M. Ménard est également à l’origine du mouvement de 46

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« Je suis Montréal », une mobilisation sans précédent ayant réuni 1 000 participants de différents milieux en novembre 2014 pour présenter plus d’une centaine de projets visant à relancer la métropole. M. Lefebvre estime enfin que le maire Denis Coderre est le « meilleur vendeur » de Montréal que la ville ait connu, autre élément qui joue à son avantage. DES BALISES À RESPECTER Le PDG sortant de l’IDU reconnaît toutefois que tout n’est pas parfait à Montréal et que certains points doivent être améliorés si l’on souhaite qu’elle conserve ses attraits aux yeux des investisseurs. « Assurer la fluidité des transports est essentiel. Si l’on veut être un joueur économique important, il faut que les biens puissent entrer rapidement dans le territoire et en sortir de la même façon. C’est ce qui fait la différence pour le secteur manufacturier et qui lui permet de demeurer compétitif. Montréal doit donc travailler sur ses infrastructures. Par ailleurs, il faudrait aussi probablement repenser les espaces déjà existants et y investir afin de les améliorer », soutient Mario Lefebvre. Le marché immobilier est-il saturé à Montréal ? C’est un aspect que pourrait laisser craindre le grand nombre de grues qui se dressent actuellement dans son ciel. Or, on n’a pas atteint la limite, et il y a encore de la place pour le développement, selon M. Lefebvre. Mais il faut évidemment prendre garde à ne pas dépasser la limite d’absorption du territoire, car l’excès d’offre fait toujours très mal à l’industrie immobilière. « Cela dit, je crois que l’on connaît un beau momentum actuellement. Montréal est plus que jamais la ville où il faut investir dans le secteur immobilier », conclut avec enthousiasme Mario Lefebvre.


DOSSIER SPÉCIAL

POMERLEAU UN DEMI-SIÈCLE DE CONSTRUCTION Revenir sur les 50 ans de l’entrepreneur g é n é r a l Po m e r l e a u , c ’ e s t u n p e u raconter l’histoire de l’industrie de la construction au Québec. Au fil des ans, et même après avoir réalisé des milliers de projets, cette entreprise familiale est demeurée fidèle aux valeurs de son fondateur, tout en ayant un pied dans les domaines et les méthodes de l’avenir. Son objectif pour les prochaines années ? Renforcer sa position comme joueur de premier plan dans le Canada entier. PROPOS RECUEILLIS PAR SUZANNE GAGNÉ POMERLEAU (SAUF INDICATION CONTRAIRE)

PROPRIÉTAIRES DE POMERLEAU INC. : FRANCIS POMERLEAU, VICE-PRÉSIDENT PRINCIPAL ET PIERRE POMERLEAU, PRÉSIDENT-DIRECTEUR GÉNÉRAL

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Fêtons ensemble !

Félicitations à Pomerleau inc. pour son 50e anniversaire. 48

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Banque Nationale applaudit l’importante contribution de Pomerleau inc., une entreprise d’ici qui se démarque. bnc.ca/entreprises


LA FAMILLE POMERLEAU À UNE AUTRE ÉPOQUE. DE GAUCHE À DROITE : PIERRE, HERVÉ, LAURETTE, GABY, ÉLAINE ET FRANCIS

Le Québec des années 1960 est en pleine ébullition. La Révolution tranquille connaît ses balbutiements. En 1964, le gouvernement crée le Code du travail, de même que le Conseil provincial du Québec des métiers de la construction. À Saint-Georges de Beauce, un jeune homme du nom d’Hervé Pomerleau voit grand. Très tôt, le jeune Pomerleau roule sa bosse sur les chantiers, mais il veut plus, et toujours mieux. En 1964, il saisit l’occasion de se lancer en affaires, une seconde nature pour ce travailleur acharné. Sa première équipe se compose de cinq personnes. « Quand je me suis lancé en affaires, j’ai travaillé dur et j’ai cherché à être le meilleur », se rappelle-t-il. Et il y parvient : en 1966, l’entreprise roule à bonne vitesse, et Hervé Pomerleau l’incorpore. À l’affût des occasions naissantes sur le marché, il profite de la vague de construction des écoles polyvalentes et des cégeps qui déferle à compter de 1967. Il construira non moins de 78 établissements d’enseignement au cours des années suivantes. En outre, il se fait connaître et construit partout au Québec en évitant soigneusement les grands centres : il sait bien qu’en voulant aller trop vite, on peut trébucher. Il a vu d’autres entrepreneurs perdre pied de cette façon.

EN DÉCEMBRE 1985, LE CHEF D’ENTREPRISE FAISAIT LA UNE DE LA REVUE COMMERCE

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HERVÉ POMERLEAU (1965)

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POMERLEAU

En 1978, Pomerleau prend un risque calculé et fait un premier saut dans l’immobilier avec une nouvelle formule de conception, construction et location qui permet à Hydro-Québec de financer ses installations administratives à Montmagny. « Ce type d’appel d’offres était nouveau à l’époque, souligne François Fecteau, le premier ingénieur engagé par Pomerleau. Hydro-Québec établissait des devis de performance et demandait que nous financions le projet sur 20 ans. Au bout de ce délai, ils devenaient propriétaires de la bâtisse. Pomerleau a réalisé plusieurs projets de ce type en conception-construction pour Hydro-Québec. Pour nous, cela représentait une belle avenue puisque c’était un locataire de premier choix. »

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FRANCE QUIRION PHOTOGRAPHE

POMERLEAU

< FRANÇOIS FECTEAU, INGÉNIEUR RETRAITÉ DE POMERLEAU

PREMIER BUREAU (1966)

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EN 1970, POMERLEAU OBTIENT SON PREMIER CONTRAT MAJEUR À L’EXTÉRIEUR DE LA BEAUCE, SOIT LA CONSTRUCTION DE L’HÔPITAL DE VALCARTIER.

CENTRE ROCKLAND

À cette époque, Hervé Pomerleau s’entoure de gens qui le complètent. En 1972, il compte parmi les premiers entrepreneurs à embaucher un ingénieur, François Fecteau. Il tient également à prendre grand soin de ses employés, une valeur qu’il transmet à ses enfants. Par exemple, dès 1974, il met sur pied pour eux un régime de participation différée aux bénéfices. Cette année-là, les ventes annuelles de l’entreprise atteignent déjà 13,8 M$. M. Pomerleau est très curieux  : il multiplie les visites de chantiers, ici comme à l’étranger, et il y emmène régulièrement ses fils. Il se tient aussi au courant de toutes les nouveautés. Ainsi, dès 1974, il travaille selon la nouvelle formule « conception et construction », qui consiste à construire un bâtiment au fur et à mesure que les plans se réalisent, plutôt que pour un montant forfaitaire, après l’établissement des plans et devis.

En 1980, loin d’être découragés par une première expérience peu concluante à Montréal quelques années plus tôt, Hervé Pomerleau et son équipe y établissent un bureau régional. Cette étape sera fructueuse puisque deux ans plus tard, l’entreprise obtient un premier contrat majeur privé à Montréal pour la construction du Centre Rockland, un complexe commercial, encore une fois selon la formule conception et construction. L’entreprise obtient peu après le contrat de réfection du prestigieux Hôtel Windsor à Montréal, un projet de 12 M$. À cette époque, la récession frappe. Hervé Pomerleau, qui se dit « non pas ingénieur, mais ingénieux », encaisse le coup et se démène pour continuer de faire travailler ses hommes. L’entreprise devient alors, pour cause de non-paiement, propriétaire de quatre centres commerciaux situés en région. Cela signifie qu’elle se lance dans l’immobilier et développera, en 10 ans, un parc MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2016

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POMERLEAU

immobilier de quatre millions de pieds carrés, composé de centres commerciaux, d’hôtels, d’édifices de bureaux, etc. Heureusement, la récession est de courte durée, et les affaires redémarrent. Les projets se multiplient. « Toute l’expérience que nous avions acquise dans la construction et sur le marché en général, nous la mettions en œuvre pour atteindre les objectifs de nos clients et bien les servir. Nous nous adaptions constamment à eux », rapporte François Fecteau, ingénieur. Cette stratégie porte ses fruits, si bien qu’en 1986, Pomerleau devient l’entrepreneur général numéro un au Québec.

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L’ENTREPRISE OBTIENT SON PREMIER PROJET MAJEUR DE GÉNIE CIVIL EN 1983, À L’USINE REYNOLDS DE BAIE-COMEAU.

En 1981, Pomerleau met à profit son expertise en matière de construction de structures de béton en bâtissant la structure du nouveau Palais de justice de Québec en soustraitance. Beaubois, une filiale de Pomerleau spécialisée en ébénisterie architecturale, s’occupera de la finition intérieure. Depuis sa fondation, en 1977, Beaubois a d’ailleurs obtenu plusieurs contrats importants d’ébénisterie non traditionnelle au Québec et à l’extérieur de la province – par exemple, des palais de justice, des casinos et des grands hôtels aux États-Unis.

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EN 1984, POMERLEAU OBTIENT SON PREMIER MANDAT POUR LA CONSTRUCTION D’UN BÂTIMENT DE PLUS DE 27 ÉTAGES, AVEC L’ÉDIFICE LA LAURENTIENNE, À MONTRÉAL.


POMERLEAU

DANS LA COUR DES GRANDS

À compter de la fin des années 1980, Pomerleau connaît une transformation en profondeur. L’entreprise a le vent dans les voiles : après son bureau régional à Montréal, elle ouvre un deuxième bureau régional à Québec à la fin de cette décennie, puis un troisième à Ottawa au début des années 1990. Elle diversifie également ses activités : béton, portes d’acier, portes-fenêtres, murs-rideaux, fenestration, etc.

À cette époque, l’entreprise effectue aussi une percée qui la fera résolument passer « dans la cour des grands », avec deux projets qui ont marqué son histoire.

lorsque survient la faillite d’Olympia & York, en 1992, qui entraîne dans l’abîme tout le secteur immobilier et cause une récession dans le marché de la construction. L’entreprise, comme tant d’autres, entre en mode de survie.

Le premier est la construction du plus haut édifice de Montréal, soit le 1000 De La Gauchetière, de 1989 à 1991. À peu près au même moment, Pomerleau réalise, en coentreprise avec le géant européen Bouygues, la première centrale au fil de l’eau du projet hydroélectrique de la Baie-James, LG-1.

Hélas, à cause des fonds qu’ils exigent, ces projets mettent également l’entreprise dans une position un peu vulnérable 54

MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2016

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« Nous cherchions depuis quelques années à faire progresser l’entreprise encore davantage, indique François Fecteau. Avec LG-1, nous avons beaucoup appris sur les façons de faire, mais également sur la manière de collaborer avec une autre entreprise pour réaliser un projet. Finalement, avec le recul, je crois que les défis de la construction de LG-1 et du 1000 De La Gauchetière ont permis à Pomerleau de gagner en maturité et de passer de l’adolescence à l’âge adulte sur le plan de l’organisation. »

CONSEIL D’ADMINISTRATION (1995)


En 1997, l’entreprise passe aux mains des fils d’Hervé Pomerleau, Pierre et Francis, tous deux ingénieurs, hommes d’affaires aguerris et détenteurs de MBA.

« Nous avons eu une montée rapide dans les années 1980, suivie d’une chute tout aussi rapide au début des années 1990, raconte Pierre Pomerleau, président-directeur général. Il n’y avait plus une grue à Montréal. L’immobilier est tombé partout dans le monde. De 1992 à 1997, ça a été une traversée du désert. Il fallait devenir plus compétitif. » En fait, c’est le marché de la construction tout entier qui sortira changé à tout jamais de la récession des années 1990. D’abord, on est plus prudent dans la façon de faire des affaires. Ensuite, les consortiums et les partenariats gagnent en popularité, et les modes de cons­ truction changent. Apparaissent aussi de plus en plus de projets en gestion de construction. Les règles du jeu étant en train de changer, l’équipe Pomerleau décide qu’il est temps de modifier sa structure. Le modèle d’affaires doit être réinventé. En 1995, elle forme un premier conseil d’administration composé de membres externes, ce qui favorise notamment un recul stratégique sur les décisions et une meilleure approche d’évaluation du risque. En outre, cette nouvelle structure facilite la succession. En 1997, l’entreprise passe aux mains des fils d’Hervé Pomerleau, Pierre et Francis, tous deux ingénieurs, hommes d’affaires aguerris et détenteurs de MBA. « Nous nous sommes alors départis de plusieurs filiales et recentrés sur nos activités de construction, explique Francis Pomerleau, viceprésident principal. Nous avons aussi mis sur pied de nouveaux services, avec différentes approches contractuelles. Nous voulions être à l’avant-garde dans nos marchés principaux.

Auparavant, il n’y avait qu’une façon de mener des projets. Le marché a évolué vers des services de gestion de construction et des services à valeur ajoutée. Aujourd’hui, il existe bon nombre de déclinaisons contractuelles pour répondre aux besoins des différents clients et projets. » Pomerleau connaît alors une véritable renaissance.

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division de av-tech inc.

globatech est heureuse de s’associer à l’hommage rendu à l’entreprise Pomerleau à l’occasion de son 50e anniversaire. Cette aventure humaine dans un monde aussi exigeant que celui de la construction est la résultante d’un leadership inspiré, d’un esprit d’équipe forgé à la rigueur, à l’efficacité, au souci de la performance ayant toujours pour cible, satisfaire le client. globatech à travers ses divisions, a franchi le cap des 45 années d’existence au service des gestionnaires de bâtiment, elle est donc à même d’apprécier tous les efforts qui sous-tendent une telle performance. Nous avons entrepris un partenariat avec Pomerleau dans le cadre du projet de l’Hôpital Baie-Saint-Paul, avec l’implication de deux de nos filiales, sara-tech qui se spécialise dans la gestion du confort et de l’énergie du bâtiment et logic-contrôle qui installe des équipements de stationnement et de sécurité de bâtiment. globatech, c’est aussi sa division av-tech, bien connue pour son expertise dans tous les services d’entretien et de réparation en électromécanique et .ct tech qui innove dans le domaine des stationnements intelligents. C’est également l’importante division, gesti-clean, qui opère dans le domaine du nettoyage industriel pour des établissements et des usines de moyen à grand calibre. La division sélect-tech s’est ajoutée récemment. Elle soutient les besoins de main-d’œuvre de notre clientèle en offrant des renforts de recrutement et de location de personnel technique. globatech est un partenaire reconnu pour sa fiabilité dans son environnement d’affaires. Nous recensons quelque 600 employés, tous formés aux applications des principes de santé et sécurité au travail. Ils garantissent la plus entière satisfaction aux gestionnaires qui font appel à leur service 24/7.

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POMERLEAU

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EN 1996, POMERLEAU OBTIENT SON 1 000e CONTRAT : LA CONSTRUCTION DE L’USINE D’ÉPURATION DE SAINT-NICOLAS.

Pour construire le plus haut édifice à Montréal, soit le 1000 De La Gauchetière, l’équipe de Pomerleau a réalisé une première dans la province de Québec avec la technique du « coffrage grimpant ». Selon cette technique, on forme une cage centrale de béton au centre de l’édifice (où se trouvent les escaliers et les ascenseurs) et l’on réalise la structure d’acier à partir de ce noyau. Au 1000 De La Gauchetière, la technique a permis de réduire la durée des travaux de coffrage, d’armature et de bétonnage d’un plancher de 50 %. « Nous avons fait une analyse rigoureuse du projet, expose François Fecteau, et nous sommes arrivés à une formule contractuelle où certains éléments étaient à prix forfaitaire, d’autres sous formule de gestion de construction ou d’autres, clé en main, selon les objectifs du client. » Au bout du compte, Pomerleau a réussi à réduire le coût de 45 M$ afin de respecter le budget initial du client sans modifier le concept, pour cet édifice de bureaux avec locaux commerciaux de 55 étages, comprenant un stationnement étagé souterrain de cinq niveaux et ayant une superficie totale de 153 300 m2.

POMERLEAU EFFECTUE L’UN DE SES PREMIERS CONTRATS DE GESTION DE CONSTRUCTION EN 1994, À L’AMBASSADE CANADIENNE D’ALGER, EN ALGÉRIE. L’ENTREPRISE OBTIENDRA L’ANNÉE SUIVANTE UN PRESTIGIEUX CONTRAT DE GESTION DE CONSTRUCTION POUR LE CASINO DE HULL.

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Lors de la construction de LG-1, la première centrale au fil de l’eau du projet hydroélectrique de la Baie-James, Pomerleau a formé une coentreprise avec le géant européen Bouygues. Il s’agit du contrat forfaitaire le plus important jamais accordé par la Société d’énergie de la Baie-James. Ce projet de 300 M$ a notamment mobilisé 1 500 personnes et nécessité 400 000 m3 de béton. « C’est l’équivalent d’une série de bétonnières, pare-chocs à pare-chocs, couvrant la distance entre Montréal et Saint-Georges de Beauce, en passant par Québec ! », indique François Fecteau. Pomerleau a réalisé les travaux dans un délai réduit de cinq mois par rapport à l’échéancier initial, ce qui est d’autant plus remarquable, car pas moins de 5 000 avis de modifications diverses ont été apportés aux travaux prévus à l’origine !

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POMERLEAU

UNE

EXPERTISE

DIVERSIFIÉE

Au cours des 15 dernières années, Pomerleau a réalisé des projets de construction de toutes sortes dans le domaine du bâtiment et du génie civil, et elle a pris de l’expansion en ouvrant des bureaux à l’extérieur du Québec et en faisant plusieurs acquisitions stratégiques.

« Depuis 15 ans, notre règle est simple, mais pas nécessairement facile à mettre en place, dit Francis Pomerleau. En tout temps, environ le tiers de notre chiffre d’affaires provient de marchés ou d’expertises qui n’existaient pas pour nous trois ans plus tôt. Par exemple, les partenariats public-privé, il y a cinq ans, nous savions à peine ce que c’était, mais aujourd’hui, nous en faisons régulièrement. Nous sommes toujours à la recherche de nouvelles occasions. » Autre exemple : en 2007, l’équipe de Pomerleau s’intéresse depuis quelque temps déjà au domaine minier et de l’énergie. Elle acquiert alors Génivar Construction qui, en partenariat avec la firme américaine Blattner, a mis sur pied Boréa Construction ULC, spécialisée dans la construction d’éoliennes, un marché qui était alors plein de promesses. Boréa détient maintenant 50 % du marché au Canada. « Les éoliennes se développent en Ontario et dans tout le Canada », soutient Rocky Roy, chef des opérations. La même chose s’est produite du côté du génie civil, un domaine dans lequel l’entreprise œuvre depuis longtemps, mais qu’elle a consolidé en 2012 avec l’acquisition de Neilson inc. « La capacité de Neilson dans les travaux civils lourds était le filon manquant à notre division civile pour les travaux qui exigent des machineries lourdes et de gros équipements, affirme M. Roy. Ça a permis de compléter la diversité des travaux que notre division civile peut réaliser. » 58

MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2016

ROCKY ROY Chef des opérations

De plus, en 2012, Pomerleau a acheté Santerre, une compagnie de Baie-Comeau spécialisée dans la haute tension. L’acquisition de cette expertise est complémentaire aux travaux civils et aux travaux en bâtiments. En 2015, Pomerleau fait également l’acquisition de la plus grande partie des actifs d’Atlantic Building Division d’Aecon et, au Québec, de Verreault Construction. Cette transaction solidifie les opérations de Pomerleau en région grâce à ses connaissances profondes en gérance de construction. Verreault Construction, un de ses principaux concurrents au Québec, renforce ses connaissances en gérance de construction et


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AUJOURD’HUI, LA FILIALE BORÉA CONSTRUCTION RÉALISE DES VENTES D’ENVIRON 400 M$ EN CONSTRUCTION DE PARCS ÉOLIENS DANS TOUT LE PAYS.

« Pomerleau, c’est une famille. C’est une grande entreprise qui est gérée un peu comme une petite entreprise, avec son cœur. On se connaît bien, on sait d’où l’on vient et où l’on s’en va. » – Nancy Pomerleau, adjointe à la direction

accroît son expertise dans les secteurs de la pharmaceutique et de la santé. Pour l’avenir, un des grands objectifs de l’entreprise est d’avoir une présence forte dans chacune des provinces canadiennes, et ce, d’ici 2020. « Nous sommes l’un des leaders du marché à Ottawa et dans l’Atlantique, exprime Pierre Pomerleau. Nous mettons maintenant beaucoup d’efforts dans nos opérations à Toronto, Calgary, Edmonton et Vancouver. Il est possible que nous envisagions d’autres acquisitions dans de nouveaux marchés pour accélérer le processus. La stratégie serait alors de faire un mélange de la culture Pomerleau et de la culture locale pour bien nous implanter dans chaque marché. » Et après 50 ans d’existence, quelle est, selon lui, la plus grande réalisation de l’entreprise ? « Les 3 000 employés qui viennent travailler chaque jour, lance-t-il. Il n’y a pas de plus grande réalisation que celle-là : nos employés ont fait en sorte qu’aujourd’hui, nous gérons plus de 125 chantiers simultanément, dans 10 provinces, que nous avons une réputation solide à titre d’entreprise fiable, qui a comme priorité la santé et la sécurité de ses employés. »

Nous sommes fiers de participer au succès de Pomerleau.

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POMERLEAU

PLACE BELL L’équipe de Pomerleau effectue la conception et la construction de la Place Bell, à Laval, un complexe multifonctionnel à vocation sportive et culturelle. Il inclut un aréna de 10 000 places qui peut se transformer en salle de spectacle, une patinoire olympique comptant 2 500 places, une patinoire communautaire qui pourra accueillir 500 spectateurs, un gymnase, un centre de physiothérapie et de médecine sportive, des salles de réunion, des locaux commerciaux et des bureaux, de même qu’un stationnement de 700 places. Ce projet de 155 M$ devrait être achevé en 2017. L’utilisation de la modélisation des données (BIM) permet à Pomerleau d’assurer une coordination étroite entre tous les intervenants et la création d’un plan maître utilisé par tous les consultants.

MAISON DU DÉVELOPPEMENT DURABLE Pomerleau a réalisé la prestigieuse Maison du développement durable, à Montréal, en 2011, qui a obtenu la certification LEED Platine – le niveau de certification le plus élevé du Conseil du bâtiment durable du Canada. Le bâtiment de six étages a une superficie de 7 250 m2 et abrite différents organismes à vocations sociale et environnementale. Véritable « laboratoire vivant », ce bâtiment fait l’objet de plusieurs projets de recherche, et il est doté d’un système de monitorage de pointe, qui permet de suivre ses performances énergétiques et autres en temps réel.

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RITZ-CARLTON

ENTRE 2009 ET 2013, POMERLEAU A PROCÉDÉ À LA RÉFECTION ET À L’AGRANDISSEMENT DE L’HÔTEL PATRIMONIAL DE LUXE RITZ-CARLTON, À MONTRÉAL. MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2016

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POMERLEAU

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CHAQUE ANNÉE, POMERLEAU ORGANISE DES « SOMMETS » QUI SONT DES RÉUNIONS D’EMPLOYÉS DONT LES TÂCHES SONT DE NATURE SEMBLABLE ET QUI LEUR PERMETTENT DE SUIVRE DES FORMATIONS, D’ÉCHANGER ET DE PARTAGER LES MEILLEURES PRATIQUES.

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AFIN DE S’AMUSER ET DE RESSERRER LES LIENS, EN MAI 2014, PRÈS DE 200 EMPLOYÉS ONT PARTICIPÉ AU TROISIÈME DÉFI SPORTIF ORGANISÉ PAR POMERLEAU, COURANT DE MONTRÉAL À NEW YORK (UNE DISTANCE DE 609 KM) EN RELAIS DE 10 KM SUR UNE PÉRIODE DE TROIS JOURS.

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Nouvelle succursale à

GATINEAU pour vous servir

Notre force, c’est notre équipe !

CHUM

IAN KIROUAC Vice-président – Construction

Le Centre de recherche du CHUM (CRCHUM) constituait la première phase de la rénovation du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM). Pomerleau faisait partie d’Accès Recherche CHUM, un consortium mandaté pour la construction du nouveau centre, en mode partenariat public-privé (PPP). Le projet consistait principalement en la conception, la construction, le financement et l’entretien d’un nouveau centre de recherche de plus de 68 000 m2. « C’était un grand projet, qui comprenait beaucoup d’intervenants, indique Ian Kirouac, viceprésident – Construction, et il fallait donc assurer une communication efficace et un échange d’information de grande qualité pour minimiser les risques d’erreurs sur les chantiers. Il fallait aussi intégrer les besoins changeants du client. Par exemple, les médecins avaient spécifié la nécessité de certains équipements, mais la technologie change tellement vite que ces besoins-là avaient évolué avant même qu’on livre le projet ! »

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POMERLEAU

Quelques projets réalisés en sous-traitance pour Pomerleau Considérée comme le plus grand bâtisseur du Québec, Pomerleau a participé à la réalisation d’un grand nombre de projets d’envergure et très variés allant des écoles rurales de la Beauce jusqu’aux grands projets hydroélectriques de la Baie-James en passant par les centres de jeunesse, les hôpitaux, les complexes sportifs, les immeubles de bureaux et les projets internationaux. L’équipe Pomerleau a réussi à percer le marché montréalais en 1984. Elle a depuis connu une croissance fulgurante et est remarquablement devenue la plus grosse entreprise de construction au Québec. Lambert Somec est fière de faire partie des partenaires d’affaires de Pomerleau depuis plus de 45 ans et souhaite souligner son 50e anniversaire ainsi que son œuvre. 2014 - Centre universitaire de santé McGill (CUSM) - Montréal

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2013 - Centre de recherche du CHUM (CRCHUM) - Montréal

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Depuis ses débuts au sein d’une industrie en constante transformation, Pomerleau a su saisir toutes les opportunités de changements pour évoluer et se réinventer. Fière d’être associée à une entreprise innovante dans la réalisation de nombreux projets d’envergure, Unibéton félicite chaleureusement Pomerleau pour son 50e anniversaire. En tant que partenaires d’affaires, nous sommes prêts à relever ensemble de nouveaux défis et vous remercions de la confiance que vous nous témoignez.

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Dans toutes les réunions de direction, la santé-sécurité est le premier point à l’ordre du jour. En 2013, Pomerleau a investi encore davantage dans la santé et la sécurité au travail en mettant sur pied une campagne intense de sensibilisation et de formation, démontrant son engagement envers la sécurité de ses employés.

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POMERLEAU

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L’INNOVATION

UNE CLÉ DE LA CULTURE POMERLEAU Malgré les hauts et les bas du marché de la construction, Pomerleau a connu une croissance soutenue au cours des dernières années. « Je crois que c’est parce que nous sommes innovateurs, estime Pierre Pomerleau, le président et chef de la direction. Quand les normes ISO sont arrivées, nous avons été les premiers à y adhérer. Ensuite, nous avons été la première compagnie de construction au Québec à devenir membre du Canada Green Building Council. Et quand est venu le temps de mettre en place des systèmes informatisés globaux, nous avons été les premiers à le faire. Ce qu’on veut être, c’est à l’avant-garde, et nous ne croyons pas aux demi-mesures. » À preuve, l’équipe Pomerleau a déjà adopté une approche appelée Building Information Modeling (BIM). Cette approche, dans laquelle le Virtual Design and Construction (VDC) est compris, consiste à numériser le plus d’informations possible pour modéliser les bâtiments. Elle permet ainsi de prévoir avec une précision beaucoup plus grande la réalité de la construction sur le terrain et elle facilite l’intégration des différentes disciplines du bâtiment (structure, mécanique, etc.) afin de limiter les conflits, ainsi que les erreurs et les coûts supplémentaires. Au départ, la modélisation des bâtiments était surtout utilisée par les concepteurs, mais les constructeurs y ont désormais accès. Dès 2004, Pomerleau a lancé de telles initiatives pour l’estimation et pour la simulation de l’échéancier. En 2012, l’entreprise créait une équipe spécifiquement consacrée au BIM, qui compte aujourd’hui une trentaine d’employés. Selon Ivanka Iordanova, directrice, BIM-VDC, la préfabrication et la robotisation de certaines procédures seront de plus en plus courantes dans l’avenir. « Cela aidera l’entreprise à épargner parce

« La qualité de l’environnement bâti sera améliorée, et l’atmosphère de travail sur les chantiers deviendra plus collaborative, organisée et sécuritaire. » IVANKA IORDANOVA Directrice BIM-VDC

que le processus est de moins en moins fragmenté, explique-t-elle. La qualité de l’environnement bâti sera améliorée, et l’atmosphère de travail sur les chantiers deviendra plus collaborative, organisée et sécuritaire. » Pour sa part, Pierre Pomerleau affirme que la numérisation constitue la voie de l’avenir : « Auparavant, il nous fallait plusieurs années pour construire un édifice, à partir de l’idée jusqu’à la fin, expose-t-il. Aujourd’hui, on construit un édifice beaucoup plus rapidement, mais avec plus de complexité et beaucoup plus de données. Toute cette information, nous la rendons vivante. Maintenant, les changements se font en ligne. Nous pouvons proposer plusieurs solutions au client en peu de temps. À mon avis, cette technologie est utilisée à une fraction de sa capacité en ce moment. Il s’agit d’une révolution : la construction virtuelle totale est ce vers quoi nous nous dirigeons. »

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POMERLEAU

CENTRE VIDÉOTRON Grâce notamment au BIM, les coûts globaux du Centre Vidéotron, à Québec, ont été réduits de 30 millions de dollars. Ce projet de 370 M$, réalisé entre 2012 et 2015, représente l’investissement public le plus important jamais concrétisé dans l’histoire de la ville de Québec. Ce centre, d’une surface de 67 000 m2, servira tant aux sports sur glace qu’aux grands événements culturels ou autres. Il vise la certification LEED Argent. « Le plus grand défi dans ce projet était la coordination de l’ensemble des corps de métier et des consultants, avec un échéancier très serré, rappelle Ian Kirouac. Voilà pourquoi le BIM a été tant apprécié. Il a permis de faire une coordination minutieuse entre toutes les personnes impliquées, de minimiser les imprévus et les impacts sur le chantier. L’entrepreneur et tous les soustraitants ont adhéré au BIM, et c’est ainsi que nous avons pu aller chercher le plein potentiel de cette technologie. »

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Epsylon félicite Pomerleau pour son succès en affaires depuis 50 ans et est fier de coopérer avec eux à de prestigieux projets depuis de nombreuses années.

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DE GAUCHE À DROITE : CLAUDE BÉDARD, DOYEN DE LA RECHERCHE (ÉTS), YVES BEAUCHAMP, DIRECTEUR GÉNÉRAL (ÉTS), DANIEL FORGUES, PROFESSEUR ET TITULAIRE DE LA CHAIRE POMERLEAU, SHERYL STAUB-FRENCH, PROFESSEURE ASSOCIÉE À L’UNIVERSITÉ DE COLOMBIE-BRITANNIQUE, RÉAL LAPORTE, PRÉSIDENT D’HYDRO-QUÉBEC ÉQUIPEMENT ET SERVICES PARTAGÉS, ET PIERRE POMERLEAU, PRÉSIDENT ET CHEF DE LA DIRECTION DE POMERLEAU INC.

FÉLICITATIONS à Pomerleau

L’ACQ est fière e de souligner le 50

anniversaire de Pomerleau, ce géant québécois de la construction.

POMERLEAU est un FIER MEMBRE du réseau ACQ !

Concrétisant l’engagement de l’entreprise à l’égard des nouvelles technologies, l’École de technologie supérieure inaugurait en 2013 la Chaire de recherche industrielle Pomerleau, fondée conjointement par Pomerleau, Hydro-Québec et le Conseil national de recherches du Canada sur l’intégration des pratiques et des technologies de construction. La Chaire concentre ses efforts sur trois axes principaux, soit le BIM, la conception intégrée et la construction Lean, qui vise à maximiser la valeur et à minimiser le gaspillage.

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À LA CONQUÊTE DU CANADA

PARC LANSDOWNE Après avoir atteint la tête du marché québécois, Pomerleau a pris son essor dans le reste du Canada. Entre 1990 et 2013, elle a ainsi ouvert des bureaux à Ottawa, à Halifax, à Toronto et à St. John’s, TerreNeuve-et-Labrador. Tranquillement, elle devient un joueur clé dans chacune des provinces canadiennes. Les premiers pas de l’entreprise à l’extérieur du Québec sont survenus au début des années 1990, alors que Francis Pomerleau a pris la direction du bureau d’Ottawa. « Notre bureau était petit, et ce n’était pas facile parce que nous n’étions pas connus à l’extérieur du Québec », dit-il. Il estime qu’il faut plusieurs années pour asseoir une présence sur un nouveau marché. L’équipe persévère donc. « Nous avons commencé par avoir quelques

projets ici et là à l’extérieur du Québec, mais c’étaient des occasions ponctuelles plutôt qu’une présence. Notre premier projet d’envergure a été la construction d’un pavillon à l’Université d’Ottawa. Il a été suivi d’autres projets dans le domaine des hôpitaux et des transports. Aujourd’hui, nous sommes très présents dans la région, mais également dans l’est de l’Ontario, dans l’Atlantique et nous commençons maintenant à être connus dans l’Ouest canadien. » Selon lui, la construction demeure aujourd’hui une industrie avant tout locale. « Il est bon d’avoir une expérience locale et de montrer qu’on utilise de la sous-traitance du milieu, pense Francis Pomerleau. Il faut donc avoir le réseau et les équipes sur le terrain. Tout ça se bâtit un projet à la fois. »

Le Parc Lansdowne, à Ottawa, est un véritable village urbain, un projet de 180 M$ réalisé en 18 mois, avec 1 500 travailleurs sur le site. « Il y a un amphithéâtre et tout un village commercial autour, résume Francis Pomerleau. C’était comme de construire un amphithéâtre et un grand centre commercial en même temps ! » Pour ce projet, Pomerleau était responsable de la réfection du stade existant, de la construction de nouveaux gradins, de celle du stationnement souterrain et des services requis pour desservir ces structures. L’entreprise a procédé à la mise en place de plus de 3 kilomètres de services souterrains divers. Elle a aussi construit deux réservoirs souterrains qui emmagasinent l’eau pluviale. Ce projet vise la certification LEED pour l’aménagement des quartiers.

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HALIFAX HARBOUR SOLUTIONS En tant que premier contrat d’envergure en Atlantique, en 2009, Pomerleau a réalisé la conception et la construction de Halifax Harbour Solutions, soit trois usines de traitement d’eaux pluviales et usées pour la municipalité régionale d’Halifax. Les travaux comprenaient l’architecture, l’ingénierie civile, l’ingénierie structurale et incluaient des réservoirs de boue et de sable, des clarificateurs ainsi que des processus de déroulement. Depuis, l’entreprise a réalisé sept autres projets dans le domaine du traitement des eaux en Atlantique et au Québec. 72

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REPENSER LA RELATION CLIENT – FOURNISSEUR Le milieu de la construction est ainsi fait que les entrepreneurs généraux passent de projet en projet et que les clients et les sous-traitants se suivent, mais ne se ressemblent pas nécessairement, ce qui ne favorise pas l’établissement de liens tissés aussi serrés qu’on le souhaiterait.

Or, l’équipe Pomerleau compte parmi ses objectifs de cultiver une relation à long terme tant avec ses clients qu’avec ses sous-traitants. « Quel que soit le projet, il y a toujours des obstacles et des embûches, remarque Ian Kirouac. Avec les valeurs, l’attitude et la compétence de nos gens, nous travaillons avec nos clients à régler les problèmes et à renforcer des relations basées sur la confiance. »

Pomerleau construit actuellement une série de résidences haut de gamme destinées aux personnes âgées pour la firme All Seniors Care Living Centres. Dans ces projets, l’entreprise est impliquée très tôt dans le processus de développement. La première de ces résidences a été construite en 2009, à Aylmer, au Québec. Neuf autres constructions sont en cours au Québec, en Ontario, en Alberta et en Saskatchewan. Il s’agit d’ailleurs du premier contrat de Pomerleau en Saskatchewan, qui a plusieurs autres projets de construction pour All Seniors Care. Les résidences commandées comptent de quatre à sept étages, avec une moyenne de 180 appartements par immeuble. Les défis principaux de ces constructions incluent le fait de travailler simultanément sur plusieurs projets pour le même client au Canada et de trouver les bons sous-traitants pour chaque projet. À ce jour, l’entreprise a déjà construit 40 résidences pour personnes âgées pour différents clients.

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Pomerleau, c’est une équipe de 3 000 employés répartis dans 8 villes canadiennes.

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TRIBUNE

DES PROS

POMERLEAU

C’est bien connu, en construction comme dans tout autre secteur d’activité, pour demeurer au sommet, les meilleurs doivent nécessairement s’entourer des meilleurs. Et plus les défis sont complexes, plus la contribution des sous-traitants et des professionnels se doit d’être irréprochable. Dans les pages suivantes, quelques experts qui ont pris part à des réalisations de Pomerleau prennent la parole, afin de faire valoir leur expertise pointue.

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POMERLEAU

Béton Provincial Ltée

À LA HAUTEUR DES PROJETS LES PLUS AMBITIEUX Active dans le secteur de la construction depuis 1960, l’entreprise Béton Provincial est solidement implantée dans tout l’est du Canada. Avec ses 75 usines de béton préparé sans compter ses carrières, gravières et sablières, elle possède une remarquable expertise et offre un service hors pair.

Béton Provincial souhaite avant tout remercier Pomerleau pour la confiance qu’elle lui a accordée durant toutes ces années de collaboration. Il faut dire que Béton Provincial possède une grande connaissance dans son domaine. Que ce soit pour du béton préparé, préfabriqué ou bitumineux, les produits de concassage ou les granulats, l’entreprise relève les défis d’ingénierie les plus ambitieux en matière de béton ou de pavage et félicite cette grande entreprise qui, au cours des 50 dernières années, s’est distinguée par ses nombreuses réalisations dans l’industrie de la construction au Québec et partout ailleurs. Ses bétons se distinguent par leur grande qualité. Fabriqués à partir de liants hydrauliques contenant de 10 à 30 % d’ajouts minéraux, ils offrent une performance et une durabilité accrues. Par ailleurs, Béton Provincial utilise le ciment de haute performance Tercim, qui dépasse toutes les normes nordaméricaines. Ce ciment est particulièrement adapté aux conditions nordiques et conçu pour tous les types d’ouvrages, qu’ils soient résidentiels, commerciaux, industriels, miniers ou énergétiques. ICÔNE ET POMERLEAU : UNE CONSTRUCTION PRESTIGIEUSE L’entreprise compte parmi ses réalisations plusieurs travaux d’envergure. Tout récemment, elle complétait la livraison 80

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de 28 300 m3 de béton à l’entrepreneur général Pomerleau dans le cadre du projet Icône, une tour résidentielle de 39 étages située au cœur de Montréal. Cette construction a présenté de nombreuses difficultés techniques. La gestion au sol constituait d’abord un casse-tête logistique, car il a fallu orchestrer l’arrivée et l’évacuation des bétonnières en plein centre-ville et assurer l’approvisionnement en béton tout en minimisant l’impact sur la circulation. Le choix du type de béton approprié a été tout aussi ardu, mentionne Michel Labrosse, directeur des ventes région de Montréal, chez Béton Provincial. « Choisir le type de béton le mieux adapté aux circonstances constitue également l’un des enjeux les plus cruciaux du projet ; un enjeu dont la teneur varie en fonction des étages et des saisons. « À certains étages, on a dû utiliser jusqu’à cinq types de béton différents pour une même coulée de dalle », souligne Stéphan Lacombe, gérant de projet chez Pomerleau. Il ajoute que, malgré la complexité du projet, l’expertise de Béton Provincial et l’excellente collaboration entre les équipes ont permis de relever ces défis haut la main. Béton Provincial, pour un béton vraiment québécois.

MICHEL LABROSSE, T.SC.A. Directeur des ventes région de Montréal Béton Provincial Ltée


Maçonnerie Rainville et Frères

SPÉCIALISTES DE L’ENVELOPPE DU BÂTIMENT DEPUIS 1968 Fondée en 1968, l’entreprise Maçonnerie Rainville et Frères inc. est aujourd’hui une compagnie spécialisée en restauration de bâtiments patrimoniaux et travail de la pierre.

L’entreprise de maçonnerie a pris son envol dans les années 1980, en s’orientant vers la restauration d’édifices en maçonnerie. La direction de la compagnie est assurée par Gino Ouellet et Maxime Lorrain depuis 2004. Les deux gestionnaires ont recruté des professionnels hors pair afin de fournir un travail de haute qualité prenant appui sur des assises solides comme la pierre. Forte de ses 45 années d’expérience, l’entreprise s’est forgé une réputation enviable, et les architectes ont une immense confiance en son équipe. Celle-ci est en mesure d’offrir le meilleur service, car elle se compose d’un personnel compétent et dispose des moyens nécessaires pour répondre adéquatement aux besoins de ses clients. Pour ce faire, la compagnie possède une usine de transformation de pierres naturelles à la fine pointe (Groupe Roc Concept) où se côtoient des spécialistes de la pierre et des sculpteurs d’expérience. L’entreprise est régulièrement sollicitée par les professionnels pour l’inspection et l’expertise de façades de bâtiments de cinq étages et plus. Depuis l’entrée en vigueur de la Loi modifiant la Loi sur le bâtiment concernant principalement la modernisation des normes de sécurité (projet de loi 122), ses experts sont appelés à réaliser des mandats d’inspection visuelle des composantes de l’enveloppe conjointement avec

les autres professionnels du bâtiment. Que ce soit à l’aide de grues, de nacelles ou d’échafaudages volants, Rainville et Frères est à même d’effectuer des travaux sur tous les types de bâtiments. PROJETS D’ENVERGURE Partout dans l’est du Canada, d’Ottawa à Québec en passant par Montréal, l’entreprise a fait affaire avec des clients importants. Rainville et Frères a travaillé en partenariat avec Pomerleau sur les projets du Musée des beaux-arts de Montréal, de l’édifice Price, du Château Frontenac ; présentement, elle œuvre entre autres à la reconstruction du prestigieux Manège militaire de Québec. DISTINCTIONS 2013 – Ministère du Travail du Québec : Investissement compétences 2010 – Prix du développement durable 2008 – Prix Bruno-Riverin « Coup de cœur » 2004 – Association des entrepreneurs en maçonnerie du Québec (AEMQ), Mention d’honneur, Projet de l’année

MAXIME LORRAIN, vice-président, et GINO OUELLET, président Maçonnerie Rainville et Frères

1996 – Ville de Montréal et Héritage Montréal, Prix Artisan, Opération patrimoine populaire

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POMERLEAU

Beaudoin Hurens UNE ÉQUIPE PASSIONNÉE AU SERVICE DE VOS PROJETS Qu’ont en commun les Mosaïcultures internationales de Montréal, l’aréna de Westmount, Griffintown et le Square du Quartier DIX30 ? La firme de génie-conseil Beaudoin Hurens a participé activement à chacune de ces réalisations… ainsi qu’à plusieurs autres !

Après plus de 50 ans à relever les défis associés aux projets les plus complexes et à imaginer les solutions les plus efficaces et les plus économiques, la firme Beaudoin Hurens est reconnue comme un leader incontournable dans les disciplines du génie du bâtiment (structure, mécanique et électricité), du génie civil, du transport, de l’énergie, de l’industriel, de l’environnement et du traitement de l’eau. Un vaste savoir-faire, concentré sous un même toit. Grâce à ses 270 professionnels répartis dans ses huit bureaux au Québec, Beaudoin Hurens dispose d’une équipe solide et dévouée, capable de donner vie aux projets les plus variés. LA PASSION DU GÉNIE L’expertise de Beaudoin Hurens lui a permis de mener de main de maître de nombreux projets, tels que la Place Bell à Laval, le Centre de recherche du CHUM (CRCHUM), la Maison des étudiants de l’École de technologie supérieure, la Bibliothèque du Boisé à Saint-Laurent, en plus de nombreuses réalisations en milieu scolaire, municipal, de la santé, aéroportuaire, industriel, culturel et résidentiel. « Ce qui nous distingue, c’est la passion du génie et du travail bien fait, explique Norman Hurens, directeur général et président du conseil d’administration.

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MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2016

Nous œuvrons en synergie avec le donneur d’ouvrage, mais aussi avec les entrepreneurs sur le terrain, tout en accompagnant les clients dans la mise en service des bâtiments et des procédés industriels. » Partageant des valeurs similaires et le même souci de dépassement, Beaudoin Hurens et Pomerleau sont souvent partenaires dans des projets d’envergure ; le CRCHUM, l’aréna de Westmount et la Place Bell en sont de bons exemples. Parce qu’elle place l’innovation technologique au cœur de ses activités, la firme utilise la modélisation 3D. « Cette pratique nous permet d’opter pour les meilleures solutions et d’anticiper les complexités techniques », souligne le directeur général. Beaudoin Hurens a également vu plusieurs de ses bâtiments être certifiés BOMA BESt, LEED Or et même LEED Platine, en plus d’avoir remporté des prix et des reconnaissances prestigieuses. Le prix d’excellence du Canadian Green Building Award a été décerné à la Bibliothèque du Boisé, et l’aréna de Westmount a reçu le premier prix de l’Union des municipalités du Québec. La renommée de Beaudoin Hurens repose sur l’étendue et la profondeur de son expérience, l’expertise de son équipe et son engagement envers l’excellence.


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Le Fonds immobilier de solidarité FTQ, en partenariat avec des leaders du secteur, réalise des projets immobiliers rentables, créateurs d’emplois et socialement responsables depuis plus de 20 ans. C’est en participant financièrement et stratégiquement à leur succès que le Fonds immobilier contribue à l’émergence d’une vision moderne du développement urbain qui sait FAIRE TOURNER L’ÉCONOMIE D’ICI. P R O J E T : ESPACE MONTMORENCY, LAVAL

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