Villes d'avenir volume 7 - numéro 2 - Le Québec économique

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COLLECTION

VOLUME 7 | NUMÉRO 2

LES ÉLUS MUNICIPAUX AU CŒUR DU DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE DU QUÉBEC JEUNES ÉLUS  S’IMPLIQUER POUR FAIRE

CHANGER LES CHOSES

CHANGEMENTS CLIMATIQUES UN RÔLE CLÉ POUR LE MONDE MUNICIPAL

PP 41614528


LONGUEUIL LONGUEUIL LONGUEUIL LONGUEUIL MILIEU DE VIE DYNAMIQUE MILIEU DE VIE DYNAMIQUE MILIEU DE VIE DYNAMIQUE MILIEU DE VIE DYNAMIQUE

Place Charles-Le Moyne

Sommet des Arts et de la Musique

Place Charles-Le Moyne ÉCONOMIQUE Place Charles-Le Moyne

Sommet des Arts et de la Musique CULTUREL Sommet des Arts et de la Musique

Situation géographique exceptionnelle / Entreprises prospères et main-d’œuvre qualifiée /

Des théâtres et un orchestre qui se démarquent / Plus de 100 spectacles gratuits par année /

Parc Michel-Chartrand

Moto électrique SORA

Parc Michel-Chartrand

DURABLE Moto électrique SORA

Moteur de développement sur la Rive-Sud / ÉCONOMIQUE Situation géographique exceptionnelle / Place Charles-Le Moyne et main-d’œuvre ÉCONOMIQUE Moteur de développement sur la Rive-Sud / ée / Entreprises prospères qualifi Situation géographique exceptionnelle / Moteur de développement sur la Rive-Sud / Entreprises prospères et exceptionnelle main-d’œuvre qualifi ée / Situation géographique / ÉCONOMIQUE Entreprises prospères et main-d’œuvre qualifi Moteur de développement sur la Rive-Sud / ée /

EN SANTÉ Parc Michel-Chartrand

Leader en matière de saines habitudes de vie / er SANTÉ 1EN marathon de la saison / Parc Michel-Chartrand EN SANTÉ Leader en de saines habitudes de vie / Plus de 160matière km de pistes cyclables / er 1 marathon de la de saison / habitudes de vie / Leader en matière saines er Plus de 160 km / 1 marathon dede la pistes saisoncyclables / EN SANTÉ Plus de 160 km de pistes cyclables / Leader en matière de saines habitudes de vie /

311 1er marathon de la saison / Plus de 160 km de pistes cyclables / longueuil.quebec 311 311 longueuil.quebec longueuil.quebec 311 longueuil.quebec

Vie culturelle effervescente / CULTUREL Des théâtres et un orchestre qui se démarquent / Sommet des Arts et de la Musique CULTUREL Vie culturelle effervescente / par année / Plus de 100 spectacles gratuits Des théâtres et un orchestre Vie culturelle effervescente / qui se démarquent / Plus de 100 spectacles gratuits par / Des théâtres et un orchestre qui seannée démarquent / CULTUREL Plus de 100 spectacles gratuits par année / Vie culturelle effervescente /

Moto électrique SORA

Électrification des transports et écomobilité / DURABLE Parcs et espaces verts attrayants et sécuritaires / Moto électrique SORA DURABLE Électrifi cationet des transports et écomobilité Conservation gestion des milieux naturels// Parcs etcation espaces verts attrayants et sécuritaires Électrifi des transports et écomobilité / / Conservation et gestion des milieux naturels / / Parcs et espaces verts attrayants et sécuritaires DURABLE Conservation et gestion des milieux naturels Électrification des transports et écomobilité / / Parcs et espaces verts attrayants et sécuritaires / Conservation et gestion des milieux naturels /


MOT DE LA PRÉSIDENTE DE L’UMQ

VILLE DE SAINTE-JULIE

LES MUNICIPALITÉS, DES PARTENAIRES ÉCONOMIQUES INCONTOURNABLES ! Les municipalités sont des actrices économiques de premier plan. Responsables de près de 60 % des infrastructures publiques au Québec, elles investissent annuelle­ ment près de 16 G$ dans l’économie québécoise et offrent 80 000 emplois directs dans toutes les régions de la province. Étant au cœur du développement des communautés, les élus municipaux, par leurs actions locales et régionales, sont des partenaires incontournables de la relance de l’économie québécoise. Ils assurent en effet le développement efficient des zones et des parcs industriels, veillent au déploiement d’une vision stratégique du développement du territoire et soutiennent des entrepreneurs dans les phases de démarrage, d’expansion et d’exportation. Depuis 2014, le rôle des élus municipaux en matière de développement économique local et régional s’est accru, et ceux-ci font de plus en plus la promotion du potentiel de leur territoire dans la recherche de nouveaux investissements. C’est d’ailleurs pourquoi l’Union des municipalités du Québec (UMQ) organisera en mai une mission économique dans le nord-est des États-Unis ; elle permettra de créer des partenariats durables et de renforcer la structure économique de certains de ses membres. La présente édition du magazine Le Québec économique donnera d’ailleurs les grandes lignes de cette initiative et d’autres exemples de projets municipaux pour stimuler l’économie locale et régionale. Il est aujourd’hui essentiel que toute politique de développement économique et d’identification de créneaux économiques stratégiques intègre le rôle des municipalités. L’ensemble des citoyens bénéficiera d’une prospérité et d’une qualité de vie accrues. Bonne lecture !

Suzanne Roy Présidente de l’Union des municipalités du Québec Mairesse de Sainte-Julie

LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2016

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SOMMAIRE : : ÉDITION 2016

DOSSIER

7 LES ÉLUS AU CŒUR DU DÉVELOPPEMENT

ÉCONOMIQUE DU QUÉBEC Par Suzanne Gagné 17 JEUNES ÉLUS MUNICIPAUX S’impliquer pour faire changer les choses Par Emmanuelle Gril 21 CHANGEMENTS CLIMATIQUES Un rôle clé pour le monde municipal Par Johanne Landry

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LES PRIX NOVA DE L’IDU QUÉBEC Une édition 2016 renouvelée pour récompenser les projets immobiliers québécois les plus novateurs

27 TRIBUNE DE MAIRES ET MAIRESSES 38 LES FORCES DE NOS RÉGIONS 17 régions administratives Par Alexandre Côté

DANS CE NUMÉRO, ON PARLE DE… Abitibi-Témiscamingue 14, 43 Afrique 22 Agence métropolitaine de transport 32, 33 Alma 15, 16 Amie des aînés 37 Amie des enfants 37 Angers Michel 16 Appalaches 38 Arcelor Mittal 43 Archambault Michèle 20 Asie 7, 15 Asselin Marc 16 Autoroutes 15 et 30 36 Baie-Comeau 43 Baie-James 45 Baie-Saint-Paul 13 Bas-Saint-Laurent 38 Bibliothèque Robert-Lussier 31 Boisé Baie-Saint-Paul 12, 13 Bordeaux-Cartierville 18 Boudreau André 13 Bourque Alain 21, 22 Bousquet David 20 Bureau de mise en marché des bois 14 Canadien National 10 Canadien Pacifique 33 Candiac 27, 32, 33 Capitale-Nationale 39 Centre collégial de transfert de technologie 43 Centre d’excellence sur les drones 16 Centre d’interprétation du milieu écologique du Haut-Richelieu 35 Centre de recherche sur les biotechnologies marines 8 Centre-du-Québec 49 Charlevoix 39 Charny 10 Chartwell 33 Chaudière-Appalaches 47 Chitilian Harout 18 Cirque du Soleil 41 Communauté métropolitaine de Montréal 32, 37 Consumers Glass 33 Côte-Nord 14, 39, 43 Cusson Alexandre 15 Damphousse Martin 25 Deschamps Chantal 30, 31 Desjardins Alphonse 47 Dion Céline 41 Drageo 41 Drummondville 15, 17, 50

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Dyotte Normand 32, 33 École nationale intégrée de sécurité 16 Eeyou Istchee 45 Estrie 40, 41 État de New York 15 États-Unis 15, 16 Europe 15, 22 Faculté d’aménagement 22 Fecteau Michel 34, 35 Festi Jazz International 38 Fleuve Saint-Laurent 8, 12, 13, 38, 47, 49 Forest Éric 8 Fortin Jean 13 Gare de triage Joffre 10 Gaspé 46 Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine 45 Gatineau 15, 44 Golfe du Saint-Laurent 12 Gouvernement du Québec 13 Groupe Steckmar 33 Guide d’aménagement pour des quartiers viables 32 Gulf Stream 12 Hamm Vicki May 16 Husk John 17 Hydro-Joliette 48 Hydro-Québec 12 IDU Québec 24 Île d’Orléans 39 Îles-de-la-Madeleine 12 Institut des sciences de la mer 8 Institut maritime du Québec 8 Kuujjuaq 46 L’Acadie 35 Lanaudière 48 Lapierre Jonathan 12 Laurentides 48 Laval 46, 47 Le circuit du paysan 36 Le Gardeur 30 Lehouillier Gilles 10 Lévis 10, 46 Lewis Paul 22 Longueuil 27, 50 Mac-Seing Valérie 25 Magog 15, 16 Magog Technopole 16 Mascouche 18 Mauricie 14, 39, 40, 41 McCarthy Tétrault 25 MédiaLab 31

LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2016

Mexique 20 Minganie 43 Ministère de l’environnement 13 Ministère de la Sécurité publique 12 Montérégie 49 Montréal 15, 18, 22, 25, 32, 37, 41, 42, 44, 47 MRC de Roussillon 33 National Geographic Traveler 48 Nature-Action Québec 35 Nord-du-Québec 45 Nunavik 45 Ouranos 21 Outaouais 42 Palais des congrès de Montréal 25 Papineau Louis-Joseph 42 Parc industriel Montcalm 33 Parc Lafontaine 35 Paris 22 Pedneaud-Jobin Maxime 15 Percé 13, 22 Pexal Tecalum Canada 16 Plan métropolitain d’aménagement et de développement 33 Plan Nord 39, 45 Porlier Réjean 10, 12 Port de Cap-aux-Meules 12 Port de Québec 10 Port de Saguenay 39 Port-Daniel 45 Prix Nova 24 Projet de loi no 85 36 Promenade de Percé 13 Provencher Mario 14 Quai Paquet 10 Québec 10, 15, 25, 39, 40, 41 Repentigny 27, 30, 31 Rimouski 8, 38 Rivière Bécancour 49 Rivière Chaudière 47 Rivière des Mille-Îles 47 Rivière des Prairies 47 Rivière Etchemin 47

Rivière Nicolet 49 Rivière Saint-François 49 Rivière Yamaska 49 Rochester 15 Rome 15 Rouyn-Noranda 14, 44 Route 132 36 Roy Suzanne 3, 4, 7, 37 Rue Saint-Pierre 36 Russie 22 Saguenay 40 Saguenay-Lac-Saint-Jean 14, 39 Saint-Bruno 20 Saint-Constant 27, 36 Sainte-Julie 3, 4, 7, 27, 37 Saint-Félicien 14 Saint-Hyacinthe 20, 37 Saint-Jean-sur-Richelieu 27, 34 Saint-Jérôme 50 Sénat 20 Senneterre 14 Sentier Oka-Mont-Saint-Hilaire 37 SÉPAQ 41 Sept-Îles 10, 43, 44 Shawinigan 15, 16 Sherbrooke 40 Société des traversiers du Québec 10 Square Candiac 33 Stratégie maritime 8, 10, 12, 13, 39 Stratégie québécoise au nord du 49e parallèle 45 Syracuse 15 Terrebonne 50 Thibault Catherine 25 Tremblay Guillaume 18 Trois-Rivières 40, 41 Union des municipalités du Québec 3, 4, 7, 8, 14, 15, 16, 17, 20 Université d’Ottawa 20 Université de Montréal 22 Vancouver 10 Varennes 25 Ville-Guay 10

INDEX DES ANNONCEURS JBC Média 6 La Mutuelle des municipalités du Québec 51 Municonseil avocats 24 Union des municipalités du Québec 52 Ville de Candiac 19 Ville de La Prairie 25

Ville de Longueuil 2 Ville de Repentigny 9 Ville de Saint-Constant 26 Ville de Sainte-Julie 23 Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu 11


MOT DE L’ÉDITEUR

ÉDITION LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE

ÉDITEUR  Jacques Boisvert RÉDACTION Charles Allain, Alexandre Côté, Suzanne Gagné, Emmanuelle Gril et Johanne Landry RÉVISION ET CORRECTION D’ÉPREUVES Christine Barozzi, Catherine Faucher et Anne-Marie Trudel PRODUCTION Conception graphique et mise en page Carole Bordeleau pour Carbodesign Annonces publicitaires Sandrina Villeneuve pour Millennium concept & design PUBLICITÉ  Montréal 450 670-7770 Québec 418 317-0669 Buntha My Conseiller publicitaire Souk Vongphakdy Responsable du développement des ventes internes ADMINISTRATION  Catherine Faucher, adjointe au président et directrice des opérations Edith Lajoie Service à la clientèle et coordination PHOTOGRAPHES  Denis Bernier et Alain Lambert PHOTO EN PAGE COUVERTURE © Istock par studiovision ENVOI DE POSTE — PUBLICATIONS  Convention no PP 41614528 ADRESSE DE RETOUR  2120, avenue Victoria, bureau 140 Longueuil (Greenfield Park) QC J4V 1M9 ABONNEMENTS  www.jbcmedia.ca Dépôts légaux — Bibliothèque et Archives Canada et Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2009. Toute demande de reproduction doit être adressée par écrit à l’éditeur. Si elle est acceptée, elle doit indiquer clairement la source de la façon suivante : Tiré du magazine Villes d’avenir, édition Le Québec économique. Le nom de l’auteur ou du photographe doit également apparaître. L’éditeur se réserve le droit de refuser l’insertion de toute publicité.

La collection Villes d’avenir est publiée par JBC Média inc. Président : Jacques Boisvert 2120, avenue Victoria, bureau 140 Longueuil (Greenfield Park) QC J4V 1M9 Téléphone : 450 670-7770 Sans frais : 1 866 446-3185 Télécopieur : 450 670-7771 info@jbcmedia.ca

VENDRE SA MUNICIPALITÉ MIEUX QUE QUICONQUE L’abc de la vente consiste à connaître son produit et ses comparables sur le bout des doigts. Il faut savoir et comprendre pourquoi le produit ou le service peut s’avérer utile, voire indispensable, et s’assurer de l’offrir aux personnes qui en ont véritablement besoin. Et, surtout, il faut l’aimer, pour pouvoir en parler avec passion. Alors existe-t-il une personne mieux placée qu’une mairesse ou un maire pour vendre les forces de « sa ville » dans le but d’attirer de nouveaux résidents et plus d’investisseurs ? Non. La grande majorité des élus en politique municipale connaissent mieux que quiconque les forces et les faiblesses de leur collectivité. Ils sont de bons orateurs, ils aiment profondément leur municipalité et ils cherchent constamment à trouver de nouvelles façons de faire pour que leurs citoyens obtiennent un rapport qualité-prix équitable… et encore mieux si possible ! Comme le rappelle Mme Suzanne Roy, mairesse de Sainte-Julie et présidente de l’Union des municipalités du Québec, le rôle des élus municipaux en matière de développement économique local et régional s’est accru depuis 2014, et ceux-ci font de plus en plus la promotion du potentiel de leur territoire dans la recherche de nouveaux investissements. Il s’agit justement de la raison d’être principale de cette septième édition du magazine Le Québec économique, de la collection Villes d’avenir. Mais regardez-la bien, car c’est la dernière… La dernière sous cette forme ! Je suis heureux de vous annoncer que l’édition 2017 présentera un nombre considérablement accru de maires et de mairesses qui pourront profiter de cette tribune numérique et papier afin de présenter leur collectivité auprès des bonnes personnes. D’ici là, je vous souhaite une agréable lecture et je vous retrouverai avec plaisir en 2017, année d’élections municipales au Québec.

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Jacques Boisvert Éditeur LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2016

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COLLECTION

LES MEILLEURS MAGAZINES POUR REJOINDRE VOS CLIENTS !

VOLUME 7 | NUMÉRO 2

LES ÉLUS MUNICIPAUX AU CŒUR DU DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE DU QUÉBEC JEUNES ÉLUS

S’IMPLIQUER POUR FAIRE CHANGER LES CHOSES

CHANGEMENTS CLIMATIQUES UN RÔLE CLÉ POUR LE MONDE MUNICIPAL

PP 41614528

NORD SUD L E M AG A Z I N E D E S D É V E LO P P E U R S D U N O R D D U Q U É B E C VOLUME 4 | NUMÉRO 1

INDUSTRIE MINIÈRE

LE MILIEU SE PRÉPARE À LA REMONTÉE DES MARCHÉS STRATÉGIE MARITIME NOUVEAUX INVESTISSEMENTS POUR DÉVELOPPER LES ZONES INDUSTRIALO-PORTUAIRES DÉVELOPPEMENT NORDIQUE L’ART DE FAIRE LES CHOSES AUTREMENT RELANCE DU SECTEUR FORESTIER UNE PRIORITÉ POUR LES RÉGIONS DU NORD NOUVEL INSTITUT NORDIQUE DU QUÉBEC LA SCIENCE AU BÉNÉFICE DES RÉGIONS NORDIQUES

Le magazine 49e Parallèle Nord-Sud a pour mission de promouvoir l’activité économique du Nord du Québec, principalement dans les secteurs des ressources naturelles, du tourisme, des transports et des infrastructures. Il s’adresse aux grands acteurs des secteurs privés et institutionnels, qui œuvrent dans les secteurs couverts par le magazine.

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ÉLUS AU CŒUR DU DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE DU QUÉBEC LES

PAR SUZANNE GAGNÉ, JOURNALISTE

Elle est bien loin, cette époque où nos élus municipaux s’occupaient avant tout de tâches foncières ou d’eau potable. Aujourd’hui, les maires et leur équipe sont sur la ligne de front en matière de développement économique local et régional : ils participent notamment à la création d’emplois, à l’attraction d’investissements étrangers, à la promotion des exportations, au soutien à l’entrepreneuriat et au recrutement de la main-d’œuvre. Coup d’œil sur une tâche de plus en plus complexe et qui donne lieu à de multiples initiatives.

LA CONCERTATION AU GOÛT DU JOUR

Elle estime que cette implication est en quelque sorte naturelle puisque les maires et leur équipe sont les mieux placés pour connaître les occasions et les créneaux de développement présents dans leur région. « Notre vision est transversale, explique-t-elle. Nous pouvons donc avoir une vision globale des différents créneaux pour améliorer le développement économique à l’échelle régionale. Plutôt que de favoriser un esprit de clocher, cette vision nous procure un esprit de solidarité et de cohérence en matière de développement économique. » Selon elle, le fait que les municipalités s’attardent à la création de milieux de vie intéressants pour les citoyens a aussi un impact économique : « Nous sommes souvent en concurrence avec d’autres régions américaines ou même d’Asie ou d’ailleurs en matière commerciale, dit-elle. Quand une entreprise choisit un lieu pour s’établir, elle tient compte de la qualité de vie de ce lieu, tout comme de la main-d’œuvre et des matières premières. » Par ailleurs, les élus municipaux seraient aussi des leaders en matière d’économie verte, grâce à des initiatives comme le transport collectif gratuit, les bornes électriques pour la

VILLE DE SAINTE-JULIE

« L’implication des maires est extrêmement importante dans notre économie, affirme Suzanne Roy, présidente de l’Union des municipalités du Québec et mairesse de Sainte-Julie. En 2014, le gouvernement du Québec a clairement confié la responsa­bilité du développement économique local et régional aux municipalités. Plusieurs étaient déjà très dynamiques à cet égard, mais il s’agit maintenant d’une responsabilité formelle pour les élus. »

SUZANNE ROY Présidente de l’Union des municipalités du Québec Mairesse de Sainte-Julie

recharge de véhicules, la conversion des camions municipaux à des énergies plus respectueuses de l’environnement ou la biométhanisation des déchets putrescibles. « Les municipalités ont un rôle extraordinaire à jouer à cet égard puisqu’environ 50 % des efforts qui devront être consentis au chapitre des changements climatiques pour diminuer les gaz à effet de serre se feront par les municipalités, rapporte Suzanne Roy. Plusieurs font déjà des choix qui contribuent à atteindre ces objectifs. L’énergie verte est assurément un créneau d’avenir pour les municipalités sur le plan du dévelop­ pement économique. » LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2016

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CONTRIBUTION DES ÉLUS

STRATÉGIE MARITIME

L 8

e rôle des élus municipaux demeure capital dans la réalisation de la Stratégie maritime, qui vise notamment à stimuler la croissance durable de l’économie maritime québécoise. Des villes de toutes tailles y travaillent, de concert avec les différents ministères impliqués ; il s’agit de projets qui touchent tant le développement industriel et touristique que la protection du fleuve et des berges. « La Stratégie maritime est fondamentale pour assurer des objectifs de création d’emplois et de développement économique, estime Éric Forest, président du Comité de l’Union des municipalités du Québec sur la Stratégie maritime et maire de Rimouski. Par exemple, on peut parler de l’accessibi­ lité au fleuve Saint-Laurent, au golfe et à l’estuaire, qui sont des espaces importants pour les pêcheries et le commerce. Aussi, la réhabilitation des quais, qui sont de compétence fédérale, représente un enjeu majeur pour les collectivités situées le long du fleuve. Nous visons à considérer de façon responsable l’ensemble des enjeux dans une perspective de développement durable, plutôt que de tomber dans le piège de la simple liste d’épicerie. »

LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2016

VILLE DE RIMOUSKI

ADOBE STOCK UNCLESAM

UN OUTIL QUI FACILITE LES PROJETS DES ÉLUS

ÉRIC FOREST Président du Comité de l’UMQ sur la Stratégie maritime Maire de Rimouski

TOURISME ET INDUSTRIE Les élus ont donc déterminé leurs propres créneaux et secteurs de force. Par exemple, Rimouski cherche à renforcer encore davantage son expertise dans le secteur maritime, avec des établissements tels que l’Institut des sciences de la mer, le Centre de recherche sur les biotechnologies marines et l’Institut maritime du Québec. Selon M. Forest, ceux-ci apportent un net avantage concurrentiel à la région puisqu’ils permettent d’avoir l’une des plus grandes concentrations scientifiques francophones en Amérique du Nord dans ce secteur.


Fenêtres imprenables SUR LE FLEUVE ET REPENTIGNY !

Cet été, montez à bord de la navette fluviale estivale le Fleuve à vélo reliant Varennes, Rivière-des-Prairies– Pointe-aux-Trembles et Repentigny afin de prendre la mesure de riches attraits naturels, historiques et patrimoniaux ! Prolongez votre escale au Parc-plage Saint-Laurent pour profiter des parasols, des chaises et de sa zone sportive ou pour découvrir Repentigny sous un angle différent en empruntant sa piste cyclable !


VILLE DE LÉVIS

VILLE DE SEPT-ÎLES

CONTRIBUTION DES ÉLUS

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VILLE DE LÉVIS

GILLES LEHOUILLIER Maire de Lévis

LE QUAI PAQUET, À LÉVIS

En revanche, à Lévis, la Stratégie maritime servira à développer les domaines touristiques et industriels. Le maire Gilles Lehouillier travaille d’ailleurs en étroite collaboration avec la Ville de Québec et les autorités portuaires pour faire revivre les fabuleuses croisières d’antan. « Nous avons réalisé des travaux de l’ordre de 25 M$, dont environ 12 M$ pour la nouvelle gare fluviale de la Société des traversiers du Québec, qui deviendra une gare d’accueil pour les touristes qui arriveront des croisières », explique-t-il. L’équipe a également travaillé à la réfection du quai Paquet et inaugurera au début de l’été des fontaines d’eau qui, affirme M. Lehouillier, seront « les plus impressionnantes de l’est du Canada ». Les premières croisières devraient débuter de façon expérimentale en 2017. Lévis travaille aussi avec le Port de Québec afin d’accueillir les navires de petit gabarit de croisières internationales, dans les cas où les quais de ce port seraient déjà remplis. La prochaine étape consistera à installer des protections pneumatiques pour bateaux de croisière sur le quai Paquet, ainsi que les équipements d’embarquement et de débarquement destinés aux passagers. Par ailleurs, la municipalité de Lévis a été jumelée à celle de Québec pour la création d’une zone industrialo-portuaire (ZIP) dans le cadre de la Stratégie maritime. Rappelons que Lévis se trouve notamment au carrefour des autoroutes 20 et 73 10

LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2016

RÉJEAN PORLIER Maire de Sept-Îles

(l’autoroute de la Beauce, porte d’entrée vers les États-Unis) et qu’elle profite en outre de la voie ferroviaire transcontinentale du Canadien National et de la gare de triage Joffre, la deuxième en importance dans l’Est canadien. Lévis et la Ville de Québec comptent donc d’importants atouts pour développer les capacités intermodales, surtout dans le secteur de Charny, relativement à la gare de triage Joffre du Canadien National. « Aussi, dans notre schéma d’aménagement, nous avons ciblé une autre ZIP dans l’est de la ville (secteur Ville-Guay), qui représente l’une des dernières possibilités dans la grande région de Québec d’avoir accès à un port en eau profonde, ajoute M. Lehouillier. Nous prévoyons utiliser cette zone à des fins industrialo-portuaires. L’intermodalité des transports est très importante puisqu’elle pourrait attirer au moins une vingtaine d’entreprises dans la région et, d’ici cinq ans, générer un minimum de 1 000 emplois directs. » TRAVAILLER EN AMONT Du côté de Sept-Îles, ce ne sont pas les projets qui manquent, et la Stratégie maritime pourrait avoir pour effet de les faciliter ou de les accélérer. Sur le plan industriel, la ville se réjouit d’avoir été elle aussi désignée comme l’une des 16 zones industrialoportuaires (ZIP) de la province. Selon Réjean Porlier, maire de la ville, la création des ZIP pourra favoriser une dynamique qui n’existait pas jusqu’ici : « Nous avions amorcé des plans ici pour toute la question des zones industrielles, explique-t-il. Nous sommes déjà beaucoup dans le minerai de fer et l’aluminerie, mais est-ce que, dans une autre zone, nous voudrions aussi faire de la transformation ? Sans aucun doute. Le fait d’avoir une ZIP, avec un comité local où les ministères sont impliqués, nous ouvre des portes. Nous avons longtemps fait de la gestion à la pièce, tandis que maintenant, nous pourrons travailler en amont. » Le maire Porlier aimerait aussi voir Sept-Îles devenir « le Vancouver de l’Est » du côté intermodal : « Notre port en eau profonde est un endroit privilégié sur le plan de la capacité, et nous avons un réseau ferroviaire qui va vers le nord pour les ressources naturelles et qui pourrait aussi y acheminer les marchandises », précise-t-il.


Saint-Jean-sur-Richelieu

Ville intelligente

Ville accessible

La Ville s’est dotée d’une définition de Ville intelligente, a établi ses objectifs et mis de l’avant un plan d’action en cinq points :

> Adoption de son 11e plan d’action relatif à la réduction des obstacles à l’intégration des personnes handicapées

Transports Système de géolocalisation des autobus de la Ville

> Virage vers une communication plus accessible dont la formation de 62 employés pour mieux concevoir nos communications

Finances Paiement des contraventions sur le Web et appareils mobiles Service des TI Lancement d’un site Web conférence gratuit pour les employés de la Ville

Ville à l'écoute

Vaste consultation citoyenne sur le plan de conservation des milieux naturels en zone urbaine

Ressources humaines Portail de recrutement RH en ligne Communications Lancement d'un système automatisé de messages pour informer les citoyens en situations d’urgence

Ville performante

> 8% : hausse de fréquentation des lignes urbaines en moins d’un an, suite à la révision de son offre de transport en commun en 2015 > Prix Guy-Chartrand dans la catégorie Développement et amélioration des transports collectifs décerné au Directeur du Service des transports et mobilité urbaine

www.sjsr.ca

! e r è i f t e …

350 ANS D’HISTOIRE ET DE FIERTÉ

L’année 2016 marque le 350e anniversaire de l’occupation de notre territoire avec la construction du premier fort Saint-Jean en 1666. Une programmation digne de la réputation de notre belle grande ville et à la hauteur du legs de nos bâtisseurs qui nous permet de jouir, aujourd’hui, d’une ville où il fait bon vivre.

mon350e.com


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RÉMI BEAULIEU

CONTRIBUTION DES ÉLUS

LE BOISÉ BAIE-SAINT-PAUL

Par ailleurs, en matière de tourisme, l’équipe Porlier souhaite améliorer l’offre aux passagers de croisières internationales, notamment en construisant un pavil­lon permanent pour les accueillir. L’aquaculture figure aussi dans sa mire : « Nous avons déjà une culture de moules ici, expose le maire, mais je crois que notre milieu marin est exceptionnel et qu’il faudrait encourager la recherche au chapitre des pêches. Ce serait une belle économie à faire prospérer. » PROTÉGER NOS EAUX Mais si l’on développe l’accès à la voie fluviale, on accroît aussi naturellement les risques d’incidents... Ainsi, aux îles-de-la-Madeleine, les élus municipaux misent sur la Stratégie maritime pour créer un centre d’intervention et d’expertise sur les déversements.

MUNICIPALITÉ DES ÎLES-DE-LA-MADELEINE

Rappelons qu’en 2014, un bris de l’oléoduc d’HydroQuébec avait causé le déversement d’une centaine

JONATHAN LAPIERRE Maire des Îles-de-la-Madeleine

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LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2016

« Nous ne savons pas comment une nappe de pétrole réagirait en hiver ni quel serait son impact sur l’écosystème du golfe du Saint-Laurent. »

de milliers de litres de diesel dans le port de Cap-aux-Meules. « Nous avons réalisé que nous étions dépendants de firmes externes, soutient Jonathan Lapierre, maire, Îles-de-la-Madeleine. Nous disposions de très peu de ressources pour intervenir localement, ce qui aurait permis de limiter les dommages et les coûts. Le conseil d’agglomération des Îles a donc pris l’initiative de demander formellement la création d’un centre d’expertise. » En juin 2015, le gouvernement avait annoncé une enveloppe de 3,4 M$ pour implanter un tel centre, dont la création pourrait être accélérée grâce à la Stratégie maritime. Selon M. Lapierre, l’expertise en matière de déver­se­ ments se renforce au fur et à mesure des incidents, mais jusqu’ici, aucun ne s’applique aux plans d’eau comme le fleuve Saint-Laurent, où la couverture de glace dure trois ou quatre mois par année et où le courant froid du Labrador rencontre le courant chaud du Gulf Stream. « Nous ne savons pas comment une nappe de pétrole réagirait en hiver ni quel serait son impact sur l’écosystème du golfe du Saint-Laurent », remarque-t-il. Les élus des îles-de-la-Madeleine travaillent en colla­ bo­ration avec le ministère de la Sécurité publique pour s’assurer que l’implantation du centre se réalise le plus rapidement possible, mais également qu’elle engendre de fortes retombées. « Dans une région isolée comme la nôtre, estime M. Lapierre, la création d’emplois spécialisés et bien rémunérés est structurante. Nous aimerions aussi offrir une formation de niveau collégiale dans ce domaine, ce qui pourrait attirer des jeunes de l’extérieur qui viendraient étudier ici, puis qui pourraient y travailler et y fonder une famille. »


Le maire Fortin négocie d’ailleurs avec le ministère de l’Environnement pour s’assurer que le développement de la région protège la faune, dont certaines espèces d’oiseaux très rares dans le secteur des marais. « Le développement durable et la protection des sites sont des enjeux majeurs pour nous, exprime-t-il. Nous voulons réaliser des projets, mais il nous faut aussi tenir compte de la diversité et de la fragilité des lieux. » DES MUNICIPALITÉS D’EXCEPTION Certaines petites municipalités déploient des trésors de créativité et de détermination pour mener à bien leurs projets locaux. Dans certains cas, la concertation ministérielle qu’apporte la Stratégie maritime pourrait faciliter ce qui se trouvait déjà sur la table. À Percé, par exemple, le gouvernement du Québec avait construit dans les années 1970, tout au long du littoral, la Promenade de Percé, un lieu fort apprécié des touristes. Au cours des années 1990, le gouvernement a transféré

JEAN FORTIN Maire de Baie-Saint-Paul

MRC DU ROCHER-PERCÉ

Le Saint-Laurent et ses rives procurent aux citoyens et aux touristes des lieux d’une beauté unique. Par exemple, le secteur protégé du Boisé du quai, de valeur patrimoniale, compte des pins centenaires qui sont précieusement conservés. « Nous avons notamment accepté un projet qui vient bonifier ce secteur, explique M. Fortin. Nous allons construire une passerelle qui reliera le Boisé au chemin qui passe à travers les marais et qui offre une vue sur les montagnes et la vallée. »

LOUIS LALIBERTÉ

ENCORE PLUS DE BEAUTÉ De leur côté, les élus de Baie-Saint-Paul comptent mettre en valeur le majestueux Saint-Laurent et ses alentours. « Le fleuve a beaucoup d’impact sur le plan touristique, affirme le maire Jean Fortin. Chez nous, il est lié à la baie et aux montagnes. Nous travaillons beaucoup à créer des impacts positifs dans la région, au moyen de l’accès public au fleuve, par exemple. »

ANDRÉ BOUDREAU Maire de Percé

la responsabilité de la Promenade à la petite municipalité de 3 000 habitants, comme il l’a fait pour de nombreuses autres infrastructures dans la province. Or, il n’est pas facile pour cette communauté, comptant surtout sur des emplois saisonniers, de financer l’entretien et la réfection d’une telle structure, d’autant plus qu’à l’époque de sa construction, la protection du littoral n’était pas prise en compte. « Aujourd’hui, la Promenade aurait besoin d’une sérieuse réfection, expose le maire, André Boudreau, et encore plus depuis que les tempêtes que nous avons connues en octobre et en décembre dernier l’ont sérieusement endommagée et mettent la sécurité du public en danger. Aussi, nous devons maintenant penser à un aménagement qui tiendra compte de la protection du littoral. Ce projet sera accéléré grâce à la Stratégie maritime. La taille de notre municipalité ne nous permet pas un tel déboursé, et le projet n’est pas réalisable à l’aide des programmes réguliers. Par contre, le gouvernement du Québec devrait assumer la totalité des coûts par décret ministériel. Nous attendons l’annonce officielle avant de mettre le projet en marche. » LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2016

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CONTRIBUTION DES ÉLUS

I

l y a belle lurette que l’Union des municipalités du Québec (UMQ) a formé un comité sur l’industrie forestière. Après tout, ce secteur procure quelque 60 000 emplois au Québec, dans une foule de municipalités situées princi­palement au Saguenay–Lac-Saint-Jean, sur la Côte-Nord et en Abitibi-Témiscamingue. Dans un marché qui lance un appel au secours, le comité est plus actif que jamais, et les élus sont appelés à intervenir de multiples façons pour favoriser une relance du secteur. « Notre préoccupation concerne les forestières et les papetières, mais aussi tout ce qui se fait à l’échelle des PME, qui sont importantes pour les petites communautés », indique Mario Provencher, président du comité forestier de l’UMQ et maire de Rouyn-Noranda. Et les initiatives ne manquent pas : que l’on pense seulement à l’équipe de la petite municipalité de Senneterre, en Abitibi, qui a beaucoup travaillé pour favoriser la modernisation des usines afin que le bois et les emplois demeurent dans la région, ou encore à celle de Saint-Félicien, au Saguenay, qui se distingue en matière d’innovation avec la biomasse forestière. « Le rôle des élus change, soutient M. Provencher. Nous devenons des acteurs privilégiés, entre autres parce que nous connaissons bien nos régions. Auparavant, on avait tendance à dire que ce qui était bon en Mauricie devait aussi être bon en Abitibi, mais ce n’est pas vrai. Les forêts sont différentes d’un endroit à l’autre. Puisqu’ils connaissent bien les entreprises locales, les élus peuvent mettre en

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LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2016

VILLE DE ROUYN-NORANDA

ADOBE STOCK PAR FRANCO VISINTAINER

LA FORESTERIE S’ORGANISE

MARIO PROVENCHER Président du comité forestier de l’UMQ Maire de Rouyn-Noranda

place des initiatives qui s’appliquent véritablement à leur municipalité. » Pour l’heure, le Comité des forêts de l’UMQ souhaite réévaluer le fonctionnement et la pertinence du Bureau de mise en marché des bois, récompenser les entreprises innovatrices dans le domaine et renforcer les partenariats avec les communautés autochtones. « Nous rencontrerons aussi d’autres intervenants municipaux au cours des prochaines semaines afin que nous puissions nous entendre sur les discours et sur les objectifs à poursuivre, conclut M. Provencher. Notre force de frappe sera plus grande si nous poussons tous dans la même direction. »


En effet, les maires, les responsables du développement économique et des représentants d’entreprises d’Alma, de Drummondville, de Gatineau, de Magog et de Shawinigan iront rencontrer les mairesses et entrepreneurs de Rochester, Rome et Syracuse, dans le nord de l’État de New York. La mission vise à discuter de leadership municipal en matière de développement économique, de diversification de l’économie locale et régionale, de reconversion du tissu économique des villes et du développement de l’économie du savoir. « L’UMQ a décidé de se donner une expertise en matière de missions économiques, fait valoir Maxime Pedneaud-Jobin, chef de mission et maire de Gatineau. Les grandes villes comme Montréal ou Québec en font depuis longtemps, et certaines villes plus petites, comme Drummondville, ont aussi une tradition. Par contre, de telles missions requièrent une expertise : elles ne peuvent pas s’improviser. Cette initiative de l’UMQ illustre bien notre volonté d’être au cœur de l’action économique et de devenir des partenaires privilégiés dans les échanges commerciaux. » Bien que les cinq élus municipaux comptent échanger avec les mairesses américaines au sujet de leurs expériences et meilleures pratiques, chaque municipalité poursuit ses propres objectifs en matière commerciale.

MAXIME PEDNEAUD-JOBIN Chef de mission de l'UMQ Maire de Gatineau

VILLE DE DRUMMONDVILLE

Du 18 au 20 mai prochains, des équipes de cinq municipalités participeront à une mission économique aux États-Unis, une première pour l’Union des municipalités du Québec (UMQ).

VILLE DE GATINEAU

ADOBE STOCK PAR FRÉDÉRIC PROCHASSON

DES ÉQUIPES DE CINQ VILLES EN VISITE CHEZ NOS VOISINS DU SUD

ALEXANDRE CUSSON Maire de Drummondville

Ainsi, à Gatineau comme à Drummondville, les entreprises qui font partie de la mission œuvrent dans différents secteurs d’activité et rencontreront des joueurs de leurs domaines respectifs. « Nous constatons que les États-Unis demeurent le principal client ou allié commercial du Québec, souligne Alexandre Cusson, maire de Drummondville. Nous avons souvent le réflexe d’aller en Europe ou en Asie, mais les États-Unis sont à distance de route. Notre objectif dans cette mission sera d’établir des contacts et de développer des relations pour aider les entreprises de chez nous à faire des affaires là-bas. » LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2016

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VICKI MAY HAMM Mairesse de Magog

VILLE D’ALMA

MARC ASSELIN Maire d’Alma

À Magog, la mairesse Vicki May Hamm compte pour sa part mettre de l’avant Magog Technopole, et plus particulièrement l’École nationale intégrée de sécurité, qui offrira des programmes menant à des diplômes d’études secondaires et collégiales visant notamment les opérateurs de console, les gestionnaires de systèmes de sécurité, les développeurs d’applications, etc. L’École sert aussi de laboratoire pour des projets de recherche et de développement.

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VILLE DE SHAWINIGAN

CENTRE D’EXCELLENCE SUR LES DRONES

QUÉBECSTOCKIMAGES

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VILLE D’ALMA

CONTRIBUTION DES ÉLUS

MICHEL ANGERS Maire de Shawinigan

de Pexal Tecalum Canada, de même qu’au Centre d’excellence sur les drones, un secteur techno­logique voué à un avenir prometteur. « Nous allons là-bas pour rencontrer des gens qui travaillent déjà, comme nous, dans le développement des drones, dit-il. Nous nous attendons à signer des ententes d’échanges bilatéraux dans ce dossier. »

« Nous allons voir si nous ne pourrions pas travailler avec des entreprises américaines et conclure des ententes de collaboration, explique-t-elle. Il y a déjà trois cohortes d’entreprises qui sont en train de travailler sur des projets de recherche, alors pourquoi ne pas y intégrer une entreprise ou deux du côté des États-Unis ? »

Par ailleurs, la ville de Shawinigan a ciblé trois entreprises dans ses secteurs de force, soit les technologies vertes, la transformation des métaux, ainsi que le divertissement numérique et le développement de logiciels. « Nous allons explorer la possibilité de faire des affaires, indique le maire, Michel Angers. Nous aimerions entrer dans le marché américain et souhaitons que des entreprises américaines puissent éventuellement avoir un pied-à-terre du côté de Shawinigan. »

De son côté, Marc Asselin, maire d’Alma, compte intéresser nos voisins du Sud à la nouvelle usine d’extrusion d’aluminium

L’intérêt des municipalités et des entreprises a été tel que l’UMQ prévoit organiser d’autres missions semblables.

LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2016


JEUNES ÉLUS MUNICIPAUX

ADOBE STOCK PAR CONTRASTWERKSTATT

S’IMPLIQUER POUR FAIRE CHANGER LES CHOSES PAR EMMANUELLE GRIL, JOURNALISTE

Les jeunes sont rares en politique municipale, pourtant, c’est le lieu idéal pour faire une différence et contribuer à améliorer la collectivité. Cinq jeunes élus nous parlent de leur engagement.

J

ohn Husk, 34 ans, est conseiller municipal à Drummondville et président de la Commission des jeunes élus et élues de l’Union des municipalités du Québec (UMQ). Il cons­tate que les jeunes ne sont pas assez nombreux en politique municipale et plaide pour leur plus grande implication. « Les 18 à 35 ans constituent 21 % de la population québécoise, or ils ne représentent que 9 % des élus municipaux », dit-il. « La politique municipale a beaucoup changé, poursuit-il. Aujourd’hui, on prend des décisions dans des secteurs qui vont bien au-delà de la voirie et de la collecte de déchets ! On touche au développement économique, à la culture, au développement durable… On peut faire une réelle différence dans la communauté. » M. Husk a lui-même un parcours atypique. Mécanicien automobile de formation, il ne s’était jamais intéressé à la politique jusqu’au jour où il devint père, en 2006. « J’ai voulu m’impliquer en matière de développement durable, puis j’ai découvert le monde municipal grâce à l’UMQ », raconte-t-il. Élu pour la première fois au conseil municipal de Drummondville en 2009, il en est à son deuxième mandat et complète un baccalauréat en sciences politiques. « Dans 20 ans, les jeunes devront vivre avec des décisions prises aujourd’hui. Pour faire changer les choses, ils doivent s’engager dans la vie publique », assure-t-il.

JOHN HUSK Conseiller municipal à Drummondville et président de la Commission des jeunes élus et élues de l’UMQ LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2016

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JEUNES ÉLUS MUNICIPAUX

« La politique municipale est la plus belle, car c'est une politique de proximité et lorsqu’on prend une décision, on voit directement ses résultats sur le terrain. On a vraiment l’impression de contribuer concrètement à la collectivité. » – Guillaume Tremblay, maire de Mascouche

HAROUT CHITILIAN Vice-président du comité exécutif à la Ville de Montréal et conseiller municipal pour l’arrondissement de Bordeaux-Cartierville

UNE CONTRIBUTION CONCRÈTE À LA COLLECTIVITÉ Un avis que partage Harout Chitilian, 35 ans, vice-président du comité exécutif à la Ville de Montréal, et conseiller municipal pour le district de Bordeaux-Cartierville. À l’âge de 28 ans, cet ingénieur de formation a décidé de se lancer dans l’aventure de la politique municipale. « Je voulais redonner à la communauté, apporter ma contribution et amener une approche différente à l’Hôtel de Ville », se souvient-il. Alors qu’il est presque inconnu et qu’il ne bénéficiait au début que de peu d’appui, il remporte ses premières élections en 2009. Il est élu une deuxième fois en 2013, avec une nette augmentation du vote en sa faveur, ce qu’il interprète comme « un beau signal de la population ». En 2011, il est également désigné président du conseil municipal de Montréal et devient ainsi le plus jeune élu à occuper ce poste. « En politique municipale, on rencontre la population sur le terrain et on a la chance de croiser des gens incroyables. C’est un grand privilège », estime-t-il, conseillant aux jeunes de s’impliquer. « Si l’on ne veut pas faire de politique active, il y a plusieurs autres façons de s’engager, en commençant par exercer son droit de vote. On peut aussi opter pour le bénévolat afin d’appuyer un candidat, s’intéresser à des domaines connexes comme l’administration publique, l’urbanisme et même le journalisme ! La politique a plusieurs facettes, à nous de découvrir celle qui nous interpelle le plus », affirme-t-il. Le maire de Mascouche, Guillaume Tremblay, 32 ans, a eu lui aussi très tôt la piqûre de la politique. Diplômé en administration et en finances, il est élu pour la première fois en 2005 en tant que conseiller municipal indépendant à Mascouche. En 2008, il devient député provincial, puis maire de la ville en 2012.

GUILLAUME TREMBLAY Maire de Mascouche

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LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2016

Lui aussi plaide pour une plus grande représentation des jeunes. « Notre démocratie est malade et on a besoin de nouvelles idées pour la faire évoluer. Il faut s’impliquer. La politique municipale est la plus belle, car c'est une politique de proximité et lorsqu’on prend une décision, on voit directement ses résultats sur le terrain. On a vraiment l’impression de contribuer concrètement à la collectivité », déclare-t-il.



JEUNES ÉLUS MUNICIPAUX

UN VENT DE RENOUVEAU Michèle Archambault, conseillère municipale de Saint-Bruno et vice-présidente de la Commission des jeunes élus et élues de l’UMQ, est elle aussi « tombée dans la marmite » de la politique très jeune, puisque c’est à l’âge de 23 ans qu’elle est élue au conseil municipal. « Je revenais d’un séjour au Mexique où j’avais travaillé sur un projet de micro­crédit aux entreprises. À mon retour, j’ai voulu m’impliquer dans mon milieu. Je me suis donc associée à plusieurs personnes qui voulaient lancer un nouveau parti, afin de pouvoir proposer un changement. En 2009, sur huit candidats, j’ai été la seule élue, je ne m’attendais pas du tout à ça ! », se souvient-elle. Cette expérience fut très instructive et elle avoue elle-même qu’elle a dû apprendre à la dure. « En tant que représentant de l’opposition, on reçoit assez peu d’information. Mais j’ai travaillé fort avec l’équipe de mon parti et j’ai commencé à choisir mes batailles, en particulier pour une vision plus concertée du développement urbain », dit-elle.

MICHÈLE ARCHAMBAULT Conseillère municipale de Saint-Bruno et vice-présidente de la Commission des jeunes élus et élues de l’UMQ

Des efforts qui en valent la peine, puisqu’en 2013, non seulement est-elle réélue, mais son parti est désormais majoritaire au conseil municipal. « Nous avions un réseau de 200 bénévoles sur le terrain, il y avait un vent de solidarité incroyable ! » Mme Archambault estime que la citoyenneté est à la fois un devoir, mais aussi un droit extraordinaire. « Les jeunes doivent revendiquer le fait d’être des citoyens, ils doivent investir les institutions publiques, c’est leur futur qui se joue aujourd’hui. Personnellement, je me bats beaucoup pour ça, et nous avons d’ailleurs mis sur pied une table de concertation jeunesse. La politique active est une très bonne école », fait-elle valoir. David Bousquet a commencé à s’intéresser à la politique alors qu’il était étudiant à l’Université d’Ottawa et occupait un poste de stagiaire au Sénat. Élu conseiller municipal à SaintHyacinthe en 2009, il avait préalablement fait ses premières armes comme commissaire à la commission scolaire de la même municipalité, où il a pu apprendre les bases de la gouvernance d’une institution publique. « La politique municipale a des effets très concrets sur la vie des gens. Elle nous permet de constater rapidement le résultat des projets qui sont initiés. Par exemple, quand je suis arrivé au conseil, la priorité était la piscine municipale. En deux ans à peine, nous avons doté la ville d’un nouveau centre aquatique. C’est très gratifiant de pouvoir répondre aux besoins de la population », souligne-t-il.

DAVID BOUSQUET Conseiller municipal à Saint-Hyacinthe

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LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2016

Il estime que les jeunes apportent une énergie nouvelle à la politique, et ce, pour le plus grand bénéfice de la commu­ nauté. « Les choses ne changeront pas si l’on ne fait rien. L’engagement des jeunes permet de faire reculer le cynisme par rapport à la politique. Impliquez-vous ! », lance-t-il, espérant que les jeunes citoyens seront nombreux à entendre son appel.


CHANGEMENTS CLIMATIQUES

UN RÔLE CLÉ POUR LE MONDE MUNICIPAL Prendre en compte les impacts des changements climatiques et intégrer des mesures en conséquence dans ses projets de développement et d’aménagement, puis investir en priorité dans des actions préventives concrètes : voilà le genre de leadership attendu des élus municipaux.

L

ISTOCK PAR JFSPIC

PAR JOHANNE LANDRY, JOURNALISTE

e climat change : le phénomène a été maintes fois observé, et la science est claire là-dessus. « Il faut maintenant anticiper les risques et les impacts qui prendront de l’ampleur dans l’avenir afin de trouver comment adapter l’aménagement du territoire, l’emplacement des agglomérations urbaines, ainsi que les infrastructures », soutient Alain Bourque, directeur général d’Ouranos, un consortium de scientifiques et de professionnels voué à la climatologie et à l’adaptation aux change­ments climatiques. LES IMPACTS SUR L’ENVIRONNEMENT NATUREL Parmi les secteurs où les conséquences se feront sentir, Alain Bourque mentionne l’environnement naturel, les écosystèmes et la biodiversité. Comment se comporteront la flore et les arbres dans des conditions différentes ? Quels seront les effets d’insectes qui viendront du sud et qui resteront chez nous parce que le froid ne les tuera plus ? Pour verdir nos villes, il faudra dorénavant des espèces végétales qui résistent à la sécheresse et à un climat un peu plus tropical, énumère-t-il parmi les aspects qui touchent les municipalités. « Les changements climatiques vont également perturber le cycle de l’eau, d’où les problèmes d’approvisionnement en eau potable qui sont d’ailleurs déjà présents dans certains endroits du Québec », explique Alain Bourque. Selon lui, les changements climatiques viendront compliquer les objectifs environnementaux de certaines villes qui, par exemple, aménagent des plages sur leur territoire dans un contexte où le niveau d’eau baisse et où les précipitations extrêmes font déborder les égouts vers les rivières et dégradent la qualité de l’eau. LES IMPACTS SUR L’ENVIRONNEMENT BÂTI La deuxième catégorie à subir les répercussions des changements climatiques : le bâti. Il faudra revoir la conception des infrastructures, ajouter des bassins de rétention et de la verdure afin que l’eau qui tombera en

ALAIN BOURQUE Directeur général Ouranos

très grande quantité tout d’un coup soit absorbée par les sols. « Nos infrastructures actuelles se comportent bien quand les conditions sont moyennes, elles ont été conçues pour durer selon des données climatiques historiques. Or, les changements d’intensité et de fréquence des précipitations modifient maintenant la donne. Comme les villes investissent massivement dans le renouvellement de leurs infrastructures, il y a là une occasion d’anticiper les impacts », suggère M. Bourque. LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2016

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CHANGEMENTS CLIMATIQUES

Comme exemple d’intégration des changements climatiques dans le développement d’une municipalité, le directeur général d’Ouranos mentionne un projet que le consortium mène avec Percé pour l’aménagement d’une plage de galets, profilée avec une pente qui pourra absorber le choc des vagues ; des travaux nécessaires après que la promenade a été presque entièrement détruite par les vagues et les hautes marées en période de tempêtes. « Il y a de moins en moins de glace dans l’estuaire du golfe. Or la glace offrait une résistance aux vagues et aux marées », expose Alain Bourque. Outre l’avantage d’être mieux adaptée aux changements climatiques, cette plage contribuera à l’attrait touristique – donc économique – de Percé, fait-il valoir. LES IMPACTS SUR LA SANTÉ ET LA SÉCURITÉ DES POPULATIONS Dans la troisième catégorie des risques à surveiller, Alain Bourque rappelle les périodes de canicule extrême de 2003 en Europe et de 2010 en Russie qui ont fait plusieurs morts. « Le Québec est vulnérable à cet égard, ajoute-t-il. La climatisation n’est pas si présente qu’on le pense, car nous n’en avions pas tellement besoin antérieurement. » Les administrations municipales se préoccupent de ce phénomène en réduisant, par exemple, les îlots de chaleur et en remplaçant l’asphalte par de la verdure. « Ces initiatives sont un bel exemple, car elles constituent à la fois une réponse aux chaleurs accablantes et aux coups d’eau extrêmes », souligne M. Bourque. LES ÉMISSIONS DE GAZ À EFFET DE SERRE Professeur et doyen de la Faculté d’aménagement de l’Université de Montréal, Paul Lewis unit sa voix à celle d’Alain Bourque pour rappeler avec insistance que la lutte contre les changements climatiques passe obligatoirement par la réduction des émis­ sions de gaz à effet de serre. « Le transport est responsable de 40 % de ces émissions », affirme le professeur. Des populations qui se déplacent à pied, à vélo ou en transport collectif, c’est justement et beaucoup dans la cour des administrations municipales que ça se travaille. « Les solutions, nous les connaissons. Nous savons qu’il faut des quartiers plus densément peuplés desservis par des commerces et des services où les gens peuvent se rendre à pied. Nous savons comment aménager les rues afin qu’elles soient agréables pour les piétons, en réduisant la vitesse permise à 30 km/h, en les faisant moins larges et en allongeant le temps de traversée régi par les feux de circulation. Mais depuis les 50 dernières années, la stratégie en milieu urbain est de laisser beaucoup de place aux automobiles. Dire que l’on veut réduire les émissions de gaz à effet de serre et la consommation d’essence, c’est bien, mais il faut que les actions soient en phase avec le discours », exprime M. Lewis. Des rues passantes avec une circulation de transit pourtant sans trottoir dans les banlieues ; des quartiers où les enfants ne peuvent pas se rendre à l’école à pied parce que c’est dangereux ; des trains de banlieue qui ne sont faits que pour des travailleurs du centre-ville avec des horaires réguliers ; un 22

LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2016

PAUL LEWIS Professeur et doyen, Faculté d’aménagement Université de Montréal

réseau d’autobus plus ou moins efficace en dehors des heures de pointe : ce sont des facteurs qui incitent les gens à utiliser leur voiture. À Montréal, les parts de marché du transport en commun sont en décroissance, souligne Paul Lewis. Pourtant, à Paris, des gens qui habitent à une trentaine de kilomètres du centre peuvent aller au cinéma, sortir tard en soirée et revenir à la maison facilement par le réseau express régional (RER). « Le tramway dans une ville comme Montréal ne serait pas excessivement coûteux, mais c’est plus cher que de ne rien faire », déplore le professeur. « Ce sont les élus municipaux qui déterminent la forme de la ville et qui décident de la façon d’aménager les quartiers. Ils ont aussi un pouvoir d’initiative quant aux investissements en transport collectif, rappelle M. Lewis. Je reconnais toutefois qu’ils font face à un très grand défi par rapport à l’étalement urbain. Ils héritent d’une situation qui résulte d’actions qui n’ont pas été entreprises par ceux qui se trouvaient en poste dans les années 1970 ou 1980. » Alain Bourque conclut ainsi : « L’appareil municipal gère une panoplie de dossiers associés à la météo et au climat. Il faut que les élus exercent un leadership pour que l’organisation dans son ensemble intègre les risques liés aux changements climatiques. Réduire les émissions de gaz à effet de serre, ce n’est plus seulement pour sauver l’ours polaire ou pour aider l’Afrique aux prises avec les sécheresses, c’est aussi pour réduire des impacts qui se produisent sur notre territoire. Des impacts encore subtils, mais qui vont s’aggraver avec le temps. »


Sainte-Julie Les avantages d’un grand centre urbain, la congestion routière en moins! Localisation stratégique et concurrentielle - Au carrefour des autoroutes A-20 et A-30 - Accès facile et rapide aux principaux marchés de Montréal et Québec, de l’Ontario, des provinces de l’Atlantique et du nord-est des États-Unis - Vitrine sur l’A-20 - Pôle économique régional majeur

Nombreuses ressources disponibles - Abondance de travailleurs et de professionnels qualifiés - Proximité de plusieurs centres de recherches - Nombreux espaces de bureaux - Secteur à bureaux de grande envergure en développement près de l’A-20 - Quatre zones industrielles

Milieu exceptionnel -

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PRIX NOVA

LES PRIX NOVA DE L’IDU QUÉBEC

UNE ÉDITION 2016 RENOUVELÉE POUR RÉCOMPENSER LES PROJETS IMMOBILIERS QUÉBÉCOIS LES PLUS NOVATEURS L’Institut de développement urbain du Québec (IDU), organisation veillant au progrès de l’industrie immobilière et au développement urbain responsable, organise l’édition 2016 de ses Prix d’excellence en immobilier.

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u nouveau cette année, l’IDU a pris l’initiative de renommer les Prix d’excellence, dans le but de leur attribuer une signature unique dans l’industrie et d’assurer la pérennité de ces récompenses prestigieuses : on parlera désormais des Prix Nova. Comme ces prix visent à souligner l’innovation de projets immobiliers québécois, le terme Nova exprime l’idée des meilleurs projets immobiliers se retrouvant sous les feux de la rampe le temps de la remise des prix, mais qui continuent de briller au-delà du concours, tirant profit d’une aura toute spéciale. Les Prix Nova de l’IDU Québec récompensent les professionnels ayant contribué au succès d’un projet immobilier dans la province. Permettant de mettre en valeur les meilleures réalisations dans l’industrie immobilière au Québec, ils honorent principalement l’innovation et la contribution à la communauté, en déterminant les gagnants selon leur famille d’actifs immobiliers. L’évaluation des projets soumis est donc orientée vers des enjeux tels que l’aspect humain, le développement durable et l’intégration au milieu.

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(coûts de construction inférieurs ou supérieurs à 50 M$) ; Par ailleurs, quatre mentions d’excellence sont remises aux projets s’étant démarqués, toutes catégories d’actifs confondues, sur le plan de la conception, de l’intégration, de l’innovation et de la communication-marketing. Ainsi, ce concours s’adresse à tous les artisans qui ont travaillé de près ou de loin au succès d’un projet immobilier : promoteurs, gestionnaires, architectes, ingénieurs, urbanistes, etc. Nous vous invitons à préparer votre dossier de candidature, dont la remise en ligne sera ouverte dès la fin du mois de mai, et à vous informer en consultant le site Web de l’IDU à l’adresse suivante : www.iduquebec.com. Le Gala de remise des Prix Nova se tiendra le 25 octobre 2016 au Palais des congrès de Montréal. Il sera l’occasion de présenter les projets dans la course, ainsi que de dévoiler les lauréats des prix.

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LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2016

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TRIBUNE

MAIRES ET MAIRESSES DE

DOSSIER PROMOTIONNEL

Au Québec, comme partout ailleurs sur le globe, aucune municipalité n’est identique à une autre. Il y a certes des points communs, des ressemblances géographiques et culturelles, mais malgré cela, elles sont toutes uniques. C’est pourquoi chacune d’elles offre à ses résidents, entrepreneurs, investisseurs, professionnels et commerçants, quelque chose d’exclusif, d’incomparable. Prenez le temps de lire attentivement les propos des maires et mairesses dans les pages qui suivent et vous découvrirez, vous aussi, quelques-uns de nos plus beaux sites québécois, où il fait bon vivre et prospérer.

LONGUEUIL

REPENTIGNY

CANDIAC

SAINT-JEAN-SUR-RICHELIEU

SAINT-CONSTANT

SAINTE-JULIE LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2016

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TRIBUNE DE MAIRES ET MAIRESSES

Longueuil 2016 : LONGUEUIL SE POSITIONNE COMME UN INCONTOURNABLE POUR L'ÉLECTRIFICATION DES TRANSPORTS ET FAIT DU DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE, UN ENJEU PRIORITAIRE ! De plus en plus de gens s’y installent, de plus en plus de grandes entreprises y investissent. La cinquième plus grande ville du Québec et troisième agglomération du Québec, prend la place qui lui revient sur l’échiquier économique métropolitain, et elle entend continuer à le faire de façon responsable, en partenariat avec les forces vives du milieu.

«

PHASE DE CROISSANCE ET DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE Longueuil, qui a vu sa population bondir de 5 000 citoyens depuis 2013, poursuit activement le développement de projets immobiliers d’envergure à la Place Charles-Le Moyne, dont des tours d’habitation et des bureaux, et elle y a récemment accueilli SSQ Groupe financier. Le campus d’Agropur vient également de s’installer dans le parc industriel en bordure de l’autoroute 30, l’un des axes de développement les plus actifs de la Rive-Sud. Plus de 63 000 personnes travaillent à Longueuil, dans quelque 2 000 entreprises. Cette ville évolue vers un modèle de croissance mis de l’avant par madame St-Hilaire : Longueuil 3.0, qui repose sur les partenariats d’affaires donnant naissance à des projets struc­turants pour la Ville. Le développement de la Place Charles-Le Moyne et du secteur Longue-Rive, tout comme les réaménagements urbains du Pôle Roland-Therrien, en sont de bons exemples. « Notre situation géographique idéale, nos 15 zones indus­­­trielles, notre aéroport, notre futur technopôle en électrification des transports et notre cadre de vie exceptionnel sont tous des facteurs qui font que Longueuil évolue en ce sens », renchérit la mairesse.

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LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2016

VILLE DE LONGUEUIL

Longueuil poursuit sa phase de croissance, et cela coïncide avec notre volonté de faire de 2016 l’année du développement économique. Et pour nous donner les moyens de cette ambition, nous avons par exemple ajusté le mandat de Développement économique Longueuil (DEL) pour assurer la croissance de nos fleurons économiques et l’attraction des entreprises les plus dynamiques qui vont contribuer à notre vitalité », explique d’entrée de jeu Caroline St-Hilaire, mairesse de Longueuil.

CAROLINE ST-HILAIRE Mairesse de Longueuil


VILLE DE LONGUEUIL

PLACE CHARLES-LE MOYNE : PÔLE DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE MAJEUR À LONGUEUIL

De plus, elle constitue un acteur significatif à l’échelle de l’ensemble du Québec en raison de la présence de nombreuses entreprises qui œuvrent dans ces secteurs de pointe telles Varitron, Solutions bleues (Bathium), TM4 systèmes électrodynamiques, Bombardier Transport et Lito Green Motion. Dans cette perspective, la mise en place du technopôle constitue un élément-clé dans le déploiement du Plan d’action en électrification des transports 2015-2020. En outre, ce technopôle stimulera la recherche et le développement dans le secteur de l'électrification des transports, il renforcera le maillage entre les entreprises et les universités et il permettra de mobiliser les acteurs québécois de cette filière par la naissance de projets structurants. Par exemple, l’implantation d’un réseau de bornes de recharge pour véhicules électriques verra bientôt le jour dans le corridor Longueuil-Plattsburgh.

MOTO SORA 100 % ÉLECTRIQUE, FABRIQUÉE À LONGUEUIL ET UTILISÉE PAR LE SERVICE DE POLICE DE L’AGGLOMÉRATION DE LONGUEUIL.

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ÉLECTRIFICATION DES TRANSPORTS La mise en place d’un technopôle dédié aux transports durables et intelligents constitue le fer de lance de la stratégie économique de la ville. En effet, l’agglomération de Longueuil se définit comme un centre de compétences, d’innovation et d’excellence dans la fabrication du matériel de transport terrestre, les filières de la mobilité durable, l’électrification des transports, les chaînes de traction électrique, le stockage d’énergie ainsi que les réseaux intelligents.

VILLE DE LONGUEUIL

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CADRE DE VIE EXCEPTIONNEL Longueuil est un territoire de plus de 120 000 kilomètres carrés qui intègre dans son tissu urbain, trois vastes parcs nature. Elle offre des quartiers animés, des secteurs résidentiels paisibles et des zones commerciales diver­ sifiées. Cette ville universitaire où l’on retrouve aussi plusieurs collèges et l’École nationale d'aérotechnique, compte le sixième aéroport en importance au Canada en termes de mouvement, ainsi qu’une station de métro. Elle est de plus réputée pour sa gastronomie, ses installations sportives de qualité et son offre de divertissement haut de gamme qui bénéficiera bientôt d’un grand complexe culturel au centre-ville qui viendra animer la Place CharlesLe Moyne. LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2016

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TRIBUNE DE MAIRES ET MAIRESSES

Repentigny NOUVELLE ODYSSÉE TECHNOLOGIQUE

REPENTIGNY, VILLE INTELLIGENTE ET HUMAINE ! Quatorze ans après le regroupement des anciennes villes de Le Gardeur et de Repentigny, la mairesse Chantal Deschamps a présenté ce printemps l’architecture de la Ville intelligente repentignoise, une vision au sein de laquelle graviteront les entrepreneurs et les créateurs, mais surtout les citoyens.

ENGAGER UNE CONVERSATION CITOYENNE PERMANENTE En recourant aux nouvelles technologies, l’administration de la mairesse Deschamps souhaite redéfinir la consultation citoyenne par la création d’une communauté Web afin d’engager une conversation permanente, pertinente et constructive. Ainsi, une masse critique de citoyens sera constituée virtuellement, puis invitée à se prononcer sur une multitude de sujets, dossiers et préoccupations dans ce qui sera appelé une communauté d’échange. « La technologie et le citoyen seront désormais indissociables dans nos démarches d’acceptabilité sociale sur laquelle nous avons bâti la nouvelle ville de Repentigny lors du regroupement en 2002, et qui demeure au cœur de tous nos projets », a rappelé la mairesse de Repentigny. PARTAGE DE DONNÉES Comme un grand nombre de municipalités, Repentigny offre déjà des services en ligne qui s’inscrivent dans une vision 30

LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2016

VILLE DE REPENTIGNY

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a mairesse a précisé que la Ville intelligente se déploiera par un mode de gouvernance transparent dans lequel la population sera notamment associée à l’élaboration de services et d’applications propices au rayonnement de la municipalité. « Cette Ville intelligente se réalisera aussi à travers l’innovation de nos entreprises qui profiteront du partage des données numériques pour saisir des opportunités économiques inédites », a-t-elle souligné le 13 avril dernier devant un parterre composé de membres de la communauté d’affaires régionale et d’élus municipaux du Grand Montréal.

CHANTALE DESCHAMPS Mairesse de Repentigny


VILLE DE REPENTIGNY

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« LA VILLE INTELLIGENTE SE DÉPLOIERA PAR UN MODE DE GOUVERNANCE TRANSPARENT DANS LEQUEL LA POPULATION SERA ASSOCIÉE. ELLE SE RÉALISERA AUSSI À TRAVERS L’INNOVATION DE NOS ENTREPRISES AFIN QU’ELLES PUISSENT SAISIR DES OPPORTUNITÉS ÉCONOMIQUES INÉDITES. » – CHANTAL DESCHAMPS

de transparence et de partage de données. Par exemple, les interfaces Mes services municipaux et Infos-Travaux, accessibles par le site Web de la Ville, permettent aux citoyens de localiser les installations municipales, les services de proximité ou encore les chantiers qui sont en cours sur le territoire. Dans un contexte de Ville intelligente, l’ouverture des données encouragera davantage l’interaction entre tous les acteurs par la mise en commun et le partage des besoins de ses usagers. Concrètement, l’administration prévoit bonifier « l’expérience client », notamment par la création d’une application mobile afin de connaître les délais et le temps d’attente des différents circuits d’autobus. La Ville intelligente favorisera donc des transports encore plus accessibles, modernes, innovants et durables. « Sous l’angle économique, le partage de données fournira l’occasion aux entreprises d’ici d’accéder à une mine d’informations sur les activités, les services et les infra­ structures de la municipalité. Ainsi, nos entrepreneurs seront en mesure de mieux planifier leur offre de produits et de services, tout en développant des expertises expérientielles afin d’assurer leur prospérité et d’accroître leur compétitivité », a expliqué Mme Deschamps.

fait, on misera sur l’exploitation des technologies de pointe pour inciter les usagers à réaliser des projets en matière d’arts médiatiques, littéraires ou autres. Ils auront notamment accès à une imprimante 3D, à un numériseur 3D et à un nano-ordinateur Raspberry Pi. INTELLIGENTE ET HUMAINE « La Ville intelligente ne peut exister sans sa composante humaine, à savoir les décideurs et les entrepreneurs, certes, mais surtout nos citoyennes et nos citoyens qui constituent le cœur de cette nouvelle odyssée technologique ! », a lancé Mme Chantal Deschamps. En s’engageant résolument vers l’ère numérique, la Ville de Repentigny prévoit la création d’un comité de pilotage d’ici quelques semaines, formé de membres de l’administration municipale et d’experts, ayant comme mandat de définir la portée de la Ville intelligente et d’en déterminer les principaux axes.

UN NOUVEAU MÉDIALAB Par ailleurs, Repentigny lancera prochainement des projets particulièrement porteurs. C’est le cas du MédiaLab, un nouvel espace de création, d’innovation et de découverte qu’on trouvera à la bibliothèque Robert-Lussier. De ce LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2016

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TRIBUNE DE MAIRES ET MAIRESSES

Candiac

REDÉFINIR LE DÉVELOPPEMENT URBAIN « Nous ne pouvons plus axer le développement du territoire en fonction de la voiture et de l’étalement urbain, explique Normand Dyotte, maire de Candiac depuis 2011. Si nous souhaitons vivre dans des villes durables centrées sur la qualité de vie, sur les transports actifs et collectifs et sur des pratiques respectueuses de l’environnement, il faut changer nos façons de faire. C’est dans cet esprit que la Ville de Candiac a adopté en janvier dernier son Guide d’aménagement pour des quartiers viables afin d’encadrer le développement dans la municipalité et de créer des quartiers à l’échelle humaine. »

« Nous sommes très fiers que Candiac soit la première ville au Québec à adopter ce type de réglementation, ajoute M. Dyotte. Nous souhaitons que le Guide inspire d’autres municipalités québécoises qui veulent structurer et améliorer leur aménagement urbain. » Candiac compte d’ailleurs actuelle­ment deux grands projets sur son territoire où sont mis en œuvre les principes du Guide. LE PROJET TOD AUTOUR DE LA GARE DE CANDIAC Un vaste projet de développement d’environ 2 300 nouvelles unités d’habitation sur 113 hectares, situé à proximité de la gare de l’Agence métropolitaine de transport (AMT) à Candiac, est en planification depuis un peu plus de quatre ans. C’est d’ailleurs l’un des six projets novateurs de démonstration de quartiers de type TOD (Transit-Oriented Development) retenu dès 2012 par la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) pour mettre en application les principes de développement durable, dont l’utilisation rationnelle des espaces et la densification du tissu urbain. « D’une valeur d’environ 500 M$, ce projet d’envergure sera une illustration d’un nouveau type de projets résidentiels axés sur une meilleure interrelation des espaces publics et privés, sur la sécurité et le confort des piétons et sur la mixité des usages, explique le maire de Candiac. Le train de banlieue permet de franchir la distance entre Candiac et le centre-ville de Montréal en 40 minutes. Nous misons sur cet élément d’attraction pour assurer le succès du projet. »

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LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2016

VILLE DE CANDIAC

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intégrant au règlement sur les plans d’implantation et d’inté­ gration architecturale (PIIA), le Guide s’appuie sur la qualité du design et sur les meilleures pratiques afin de faciliter les échanges entre les promoteurs, les citoyens et la municipalité. Rempli de croquis, de plans et de photos, cet outil mise sur l’aspect vécu de la ville, et non sur des critères purement esthétiques. Six composantes urbaines y sont abordées : les rues et les liens ; les espaces publics ; les îlots publics et les lots privés ; les typologies du bâti ; les aménagements extérieurs ; l’aménagement durable et l’innovation.

NORMAND DYOTTE Maire de Candiac


VILLE DE CANDIAC PHOTO DAVID JUTRAS

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Une pareille entreprise ne se réalise pas en quelques mois, d’autant plus que de nombreux acteurs y prennent part, dont trois ministères québécois, l’AMT, les citoyens, le Canadien Pacifique, les promoteurs de terrains et la municipalité régio­ nale de comté (MRC) de Roussillon. De plus, la Ville de Candiac y applique de nouvelles règles de concertation et de plani­ fication adoptées par la CMM dans son Plan métropolitain d’aménagement et de développement en 2012. La municipalité a d’ailleurs tenu neuf rencontres citoyennes en 2015 afin de bonifier le projet et de faciliter son acceptabilité au sein de la communauté. La phase I des travaux débutera à l’été 2016 avec le déplacement du boulevard de la Sorbonne et l’aménage­ ment des rues autour de la gare. Le rythme de développement du projet dépendra des conditions du marché.

LA STRUCTURE MÉTALLIQUE QUI SOUHAITE LA BIENVENUE À CANDIAC

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CANDIAC S’EST DONNÉ LA SIGNATURE DE « VILLE SOUS LES ARBRES »

UN DESSIN ILLUSTRANT LE FUTUR SQUARE CANDIAC

Ce projet de type POD (Pedestrian-Oriented Development), l’un des seuls de ce genre en cours de réalisation au Québec, mise sur des éléments novateurs, comme la construction souterraine de tous les stationnements dotés de bornes de recharge électrique, de grands espaces verts, des liens cyclables et pédestres, des trottoirs allant jusqu’à 3 m de largeur, ainsi que deux sentiers piétons d’une largeur de 15 et de 20 mètres qui traverseront une place centrale. L’entreprise Chartwell construira et gérera les activités du complexe pour retraités, alors que le Groupe Steckmar est le promoteur principal du Square. Selon l’évolution du marché immobilier, celui-ci devrait progressivement accueillir environ 3 400 nouveaux résidents d’ici 2029 et générer plusieurs emplois directs et indirects dans la municipalité.

SQUARE CANDIAC

LE PROJET DU SQUARE CANDIAC Le deuxième projet de quartier viable est celui de la requalifica­ tion de la portion sud du parc industriel Montcalm, près de l’une des principales entrées de la ville de Candiac. Site de la vieille usine Consumers Glass, le terrain d’environ 1 780 000 pi2 devrait accueillir un complexe résidentiel de 275 unités pour personnes retraitées ainsi que 1 700 unités d’habitation, des commerces et des équipements publics comme un vaste parc et des rues piétonnières.

UNE VISION POUR LES 15 PROCHAINES ANNÉES Depuis l’adoption de son Plan stratégique de développement 2014-2029, Candiac garde le cap sur ses trois priorités : la croissance selon les principes de développement durable, la mobilité accessible pour les citoyens et la qualité de l’environ­ nement. « Nous sommes désireux de partager notre expérience d’aménagement urbain avec les municipalités qui veulent créer des milieux de vie en accord avec les attentes et les contraintes du monde d’aujourd’hui. Notre guide pourrait les inspirer », conclut M. Dyotte. LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2016

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TRIBUNE DE MAIRES ET MAIRESSES

Saint-Jean-sur-Richelieu CONSERVER ET METTRE EN VALEUR LES MILIEUX NATURELS :

UN GAIN POUR LA COLLECTIVITÉ! Après 350 ans d’occupation humaine, la forêt naturelle a laissé la place à une agriculture florissante et à une zone urbanisée de grande envergure sur le territoire de Saint-Jean-sur-Richelieu. On n’y trouve plus que quelques parcelles boisées qui revêtent une grande importance écologique considérant leur rareté relative.

Propriétaires des terrains visés par la conservation, promoteurs, groupes environnementaux, instances gouvernementales et citoyens ont été interpellés au cours de nombreuses rencontres et de soirées de consultations, ainsi qu’à l’occasion d’échanges pour s’exprimer sur l’avenir des boisés et des milieux naturels. À l’issue de ces consultations populaires, les Johannais peuvent dorénavant compter sur un plan de conservation assurant la protection de 386 hectares (ha) de milieux naturels en zone blanche. Composé de neuf « zones nature », celles-ci abritent divers peuplements d’arbres et d’arbustes, plusieurs espèces d’oiseaux, de reptiles et d’amphibiens, ainsi que plus d’une vingtaine de familles floristiques menacées, vulnérables ou en situation précaire. En protégeant au-delà de 70 % des milieux humides présents en zone blanche, Saint-Jean-surRichelieu préserve aussi tout un monde de biodiversité. UN PLAN DE CONSERVATION AMBITIEUX ET NOVATEUR La municipalité se démarque par le caractère novateur de sa démarche en proposant une planification globale de son territoire et en reconnaissant de façon distincte les sites de préservation ainsi que ceux retenus à des fins de développement. Cette planification met ainsi un frein à l’analyse de demandes ponctuelles provenant des propriétaires.

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LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2016

VILLE DE SAINT-JEAN-SUR-RICHELIEU

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a Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu est activement engagée dans la protection des milieux naturels existant dans sa zone urbaine depuis huit ans. Dès les premières étapes mises en place pour élaborer une stratégie de conservation de ces milieux, un dialogue s’est engagé avec toutes les parties prenantes concernées.

MICHEL FECTEAU Maire de Saint-Jean-sur-Richelieu


VILLE DE SAINT-JEAN-SUR-RICHELIEU

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UN PARC NATURE DE 26 HA SERA BIENTÔT AMÉNAGÉ DANS LE SECTEUR L’ACADIE.

PLAN DE CONSERVATION

386 ha

de milieux naturels protégés

90 %

des boisés urbains protégés soit 10 fois la superficie du parc Lafontaine

45 M$

investis pour l’acquisition, l’aménagement et la gestion des milieux naturels Projet collectif de verdissement visant le reboisement de 10 % du territoire

• Plantation de 50 000 arbres en 10 ans • Création d’un parc nature d’envergure • Mise en réseau des milieux naturels • Protection accrue des boisés en zone agricole Pour en savoir plus : www.sjsr.ca/plan-conservation

« Peu de villes peuvent se targuer de protéger de telles super­ficies de milieux naturels à l’intérieur d’un périmètre de développement déjà fortement urbanisé. Le plan de conservation assure un juste équilibre, en permettant le développement dans les milieux les moins propices à la conservation et en protégeant la très grande majorité des boisés en zone urbaine. Il s’agit d’un geste fort en faveur de l’environnement, une décision financièrement responsable et un legs pour les générations futures », soulignait avec fierté le maire Michel Fecteau dans un feuillet présentant ce plan aux résidents.

ACQUISITIONS ET MANDATS À ce jour, environ 60 % des terrains visés par le plan de conservation ont été acquis par la municipalité, et 116 ha ont déjà été protégés par une réglementation restrictive. La Ville travaille maintenant à la gestion et à la mise en valeur de ses milieux naturels. Des démarches sont en cours pour réaliser un plan d’ensemble qui favorisera la connectivité de ces milieux avec les zones rurales et urbaines limitrophes. À cet effet, la Ville a mandaté le Centre d’interprétation du milieu écologique du Haut-Richelieu pour dresser le portrait des milieux naturels en zone agricole. Nature-Action Québec a aussi été chargé d’établir une stratégie pour la gestion des milieux naturels et leur intégration au projet de Ceinture et trame verte et bleue du Grand Montréal. UNE NATURE À METTRE EN VALEUR Franchissant un pas vers la mise en valeur de ses milieux naturels, la Ville a récemment confié un mandat pour la réalisation du plan d’aménagement d’un des sites de conservation dont elle est propriétaire. D’une superficie de 26,5 ha, le site abrite une faune riche et diversifiée. Il est composé d’aires boisées, de milieux humides, d’une friche agricole, d’un étang et d’un cours d’eau. La municipalité travaille à la mise en place d’un premier parc nature sur ce site. Cette planification permettra d’orienter les actions requises pour préserver l’intégrité écologique des écosystèmes, en assurant l’accessibilité au parc. Le plan a été présenté aux résidents en avril. Des noms pour le parc ont été suggérés, et un comité citoyen pour le suivi du projet a été formé : l’enthousiasme était palpable. Cette soirée fructueuse constitue donc une autre étape concrète vers l’aménagement de milieux naturels collectifs afin que tous les citoyens puissent en profiter. LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2016

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TRIBUNE DE MAIRES ET MAIRESSES

Saint-Constant

VILLE DE SAINT-CONSTANT

UNE VILLE AMBITIEUSE ET REMPLIE DE PROMESSES! Bien que la ville de Saint-Constant ait été fondée en 1729, l’équipe qui la dirige considère qu’elle se trouve encore dans la fleur de l’âge tellement son potentiel de croissance s’avère immense. Avec une moyenne d’âge se situant à 37,2 ans, Saint-Constant est une ville jeune et en plein essor qui offre un milieu de vie exceptionnel. Et, comme tout être évoluant dans cette tranche d’âge, la ville travaille avec acharnement afin d’exploiter son plein potentiel, et ses dirigeants ne manquent ni de projets ni d’énergie !

Saint-Constant est une ville remplie de jeunes familles, qui apprécient notamment l’excellent rapport qualité-prix des maisons et la proximité des grands axes routiers. En effet, la ville offre un milieu de vie urbain dynamique avec sa grande accessibilité aux transports en commun, et ce, entre autres grâce à ses deux gares de train de banlieue. « Nous sommes proches des autoroutes 15 et 30 et de la route 132. La valeur moyenne des maisons est raisonnable comparativement à celle des villes environnantes, indique le maire Jean-Claude Boyer. Les gens aiment aussi le cachet rural de Saint-Constant, puisque le territoire se compose à 72 % de terres agricoles. » Le Circuit du paysan y transite d’ailleurs, et l’on y trouve également de nombreuses fermes laitières ainsi que le plus grand producteur de brocoli au Canada !

JEAN-CLAUDE BOYER Maire de Saint-Constant

LE VENT DANS LES VOILES « Notre population dépasse les 27 000 habitants, mais nous avons un potentiel de croissance qui pourrait atteindre 40 000 personnes, poursuit M. Boyer. Nous nous trouvons donc dans un virage déterminant en ce qui a trait à notre développement urbain. » Parmi les nombreux projets sur la table, l’une des plus grandes priorités est le développement d’un parc industriel qui sera rendu possible avec le projet de loi no 85, lequel devrait être adopté sous peu par le gouvernement. « Ce projet de loi représente une opportunité de développement économique incroyable pour la ville, explique M. Boyer. Nous aimerions donner à ce parc industriel, dont l’emplacement est prévu au carrefour des autoroutes 15 et 30, une vocation agroalimentaire inspirée de la formule implantée au marché de Rungis à Paris. »

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VILLE DE SAINT-CONSTANT

Les revenus additionnels générés par ce pôle contribueront à donner à la ville les moyens qu’il lui faut pour réaliser plusieurs de ses ambitions, à financer de nombreux projets de réfection de ses infrastructures, à effectuer le redéveloppement de la rue Saint-Pierre, sa principale artère commerciale, ainsi que la transformation de la route 132 en boulevard urbain en partenariat avec les villes avoisinantes et le gouvernement du Québec.

VUE AÉRIENNE DE SAINT-CONSTANT

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LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2016

« Tout indique que Saint-Constant est en voie de devenir une ville phare au Québec : les élus, les employés de la Ville, les citoyens et les entreprises d’ici y croient, la vision est là, et l’ambition aussi. Notre ville ne peut que s’épanouir et prospérer », conclut M. Boyer.


Sainte-Julie

VILLE DE SAINTE-JULIE

LES SERVICES D’UNE GRANDE VILLE ET LA CHALEUR D’UN VILLAGE Ce n’est pas un hasard si Sainte-Julie s’est distinguée à quatre reprises à titre de Ville du bonheur : les citoyens y trouvent tous les services que procure une grande ville, tout en bénéficiant de la chaleur d’un village. Et les entreprises ne sont pas en reste puisque Sainte-Julie se trouve également au carrefour des autoroutes 20 et 30 et qu’on y compte pas moins de quatre zones industrielles.

Selon la mairesse, Suzanne Roy, Sainte-Julie est une ville dynamique qui compte une population participative. Parions que Mme Roy y est pour quelque chose : au moins une fois par mois, elle envoie un courriel à environ 8 000 citoyens pour les tenir au courant des activités et des projets de la Ville. Ceux qui le souhaitent n’ont qu’à cliquer sur le bouton « Répondre » pour lui faire parvenir directement leurs questions ou des commentaires, auxquels elle se fait un devoir de répondre avec diligence ! Également, plutôt que de tenir des consultations publiques traditionnelles, la Ville privilégie une communication directe, par l’envoi de courriels, mais également par la tenue de réunions afin d’expliquer les détails des différents projets.

Ces aires naturelles servent notamment de grand poumon à la ville, qui se trouve à la jonction de deux autoroutes, un atout certain pour les Julievillois qui travaillent à l’extérieur de la communauté, de même que pour les entreprises, qui peuvent ainsi accéder à plusieurs marchés et qui rendent leur propre accès facile aux clients et aux employés. Et c’est sans compter les nombreux travailleurs autonomes qui résident à Sainte-Julie et qui doivent aller rencontrer des clients à Montréal, sur la Rive-Sud ou à Saint-Hyacinthe. Enfin, Sainte-Julie peut se targuer d’être une ville Amie des enfants et Amie des aînés, avec des programmes et des politiques en conséquence. « Nous sommes justement en train d’élaborer un plan d’action sur les saines habitudes de vie, de concert avec l’ensemble de nos services, des finances jusqu’aux infrastructures, en passant par les loisirs et les communications », conclut la mairesse.

VILLE DE SAINTE-JULIE

UN TRONÇON DU SENTIER OKA-MONT-SAINT-HILAIRE DE LA COMMUNAUTÉ MÉTROPOLITAINE DE MONTRÉAL (CMM) TRAVERSE SAINTE-JULIE. IL OFFRE DES POINTS DE VUE REMARQUABLES.

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VILLE DE SAINTE-JULIE

Par ailleurs, la protection de l’environnement a la cote à Sainte-Julie, qu’il s’agisse du traitement des eaux usées ou du transport collectif local gratuit. « Nous travaillons aussi beaucoup sur la foresterie urbaine, précise Mme Roy. Nous avons même chez nous une politique de l’arbre, dans le but de préserver les aires naturelles et leur biodiversité. »

SAINTE-JULIE SE DÉMARQUE PAR SES EFFORTS D’EMBELLISSEMENT HORTICOLE.

SUZANNE ROY Mairesse de Sainte-Julie

LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2016

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LES FORCES  DE NOS RÉGIONS PAR ALEXANDRE CÔTÉ

Le Québec est immensément vaste et peu peuplé dans l’ensemble. Sa superficie couvre cinq fois celle du Japon. C’est tout dire. Si aucune municipalité n’y est identique, que dire de ses régions !

VILLE DE RIMOUSKI

Elles ont toutes une couleur, une offre culturelle, économique et sociale différente à proposer et… beaucoup d’espace pour accueillir vos projets de développement économique. Le Québec compte 17 régions administratives que nous vous présentons en survol dans les pages qui suivent.

Rimouski

Bonne lecture !

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Le Bas-Saint-Laurent UN NOUVEAU SOUFFLE Le paysage du Bas-Saint-Laurent n’est pas uniquement à couper le souffle, il regorge aussi de multiples richesses. Ancrées entre les plateaux des Appalaches et le littoral du fleuve Saint-Laurent, ses terres agricoles et ses forêts alimentent son économie et ravissent les nombreux touristes qui visitent la région. Le milieu rural accueille 50,4 % de la population bas-laurentienne, une proportion sans commune mesure avec la moyenne québécoise de 19,4 %. Ce n’est pas étonnant que quatre fois plus de gens de la région travaillent dans le secteur primaire que dans le reste de la province. On ne se surprendra pas non plus du fait que les terres agricoles du Bas-Saint-Laurent comptent pour 9 % de tout le territoire agricole du Québec méridional. La majorité des entreprises agricoles de la région œuvrent dans le domaine de l’élevage, suivi par le secteur acéricole. Aujourd’hui, de plus en plus de ces entreprises adoptent la certification biologique ou développent des exploitations axées sur le tourisme gourmand et la transformation. Ce désir de diversification ne s’observe pas uniquement dans le monde agricole. Le secteur des services a gagné en importance 38

LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2016

au cours des dernières années en raison, notamment, de la présence du créneau d’excellence des sciences et des technologies marines. Propulsée par la faiblesse du dollar canadien, l’industrie forestière vit aussi un regain d’activité. Ce sont cependant les festivals qui rythmeront la vie des Bas-Laurentiens durant les prochains mois. On y compte plus de 30 événements d’envergure régionale ou internationale, dont le Festi Jazz International de Rimouski, au grand plaisir des touristes et de la population locale. Il faut dire qu’avec ce nouveau souffle de l’économie régionale, les Bas-Laurentiens ont quelques raisons de célébrer !

CRÉNEAUX D’EXCELLENCE • Écoconstruction • Ressources, sciences et technologies marines • Tourbe et agroenvironnement


LES FORCES DE NOS RÉGIONS

02 SaguenayLac-Saint-Jean LE PAYS AUX GRANDES AMBITIONS

03 La CapitaleNationale UN IMPERTURBABLE SUCCÈS

Le Saguenay–Lac-Saint-Jean est entré dans une nouvelle phase de développement économique, et les entrepreneurs de la région nourrissent de grandes ambitions. Trois stratégies du gouvernement du Québec pourraient les aider à réaliser leurs objectifs.

Québec est la première ville fortifiée en Amérique, et la région de la Capitale-Nationale semble aujourd’hui protégée par un mur invisible. Son économie progresse sans paraître le moindrement perturbée par les soubresauts des marchés.

Ce n’est pas un secret, le Saguenay–Lac-Saint-Jean sera l’une des principales régions à profiter de l’activité générée par le Plan Nord. Si la situation récente de l’économie mondiale a ralenti certains projets, il semble que le regain asiatique des derniers mois soit annonciateur d’un nouveau souffle. La Stratégie maritime du Québec profitera également au Saguenay–Lac-Saint-Jean, puisque le port de Saguenay compte parmi les 16 zones industrialo-portuaires qui pourront profiter des 300 M$ investis par le gouvernement québécois. Celui-ci a aussi injecté des sommes dans la mise en place d’une stratégie de certification Zone boréale. Véritable appellation d’origine contrôlée, cette certification basée sur des critères de qualité permettra la création d’une nouvelle image de marque pour les produits de la région. C’est dans une position avantageuse que le Saguenay– Lac-Saint-Jean se présente devant ces trois défis. En 2014, l’inves­tissement non résidentiel a bondi de 31 % dans la région. Le taux de chômage a également baissé de 1,6 point au cours de la dernière année. Le tourisme aussi se porte bien ! En 2014, le taux d’occupation dans les sites d’hébergement a augmenté de 3,3 %. Avec autant de possibilités, l’horizon est véritablement ensoleillé au pays des géants !

C’est en partie parce que la région demeure l’une des plus ancrées dans l’économie du savoir. La Capitale-Nationale compte de nombreux centres de recherche en techniques biomédicales, optiques-photoniques, géomatiques et en technologies de l’information. Étant donné la forte présence des services publics, le secteur des services représente plus de 8 % de l’activité économique. On y trouve peu d’emplois dans la fabrication, et le secteur primaire est presque absent. Loin d’être limitée à la ville de Québec, la Capitale-Nationale compte 59 municipalités et s’étend de la Mauricie à la Côte-Nord, d’où l’importance de son industrie agroalimentaire. On y dénombre 1 040 entrepreneurs agricoles qui œuvrent sur 12 % du territoire de la région. Bien entendu, le tourisme participe lui aussi au succès de la Capitale-Nationale. Les nombreux attraits touristiques de renommée internationale de la ville de Québec, de Charlevoix et de l’île d’Orléans y comptent pour beaucoup et se passent de présentation. Le solde migratoire de la Capitale-Nationale reste positif depuis 2009. Son indice de développement économique demeure également le plus élevé de la province depuis plusieurs années. Le taux d’emploi, déjà supérieur à la moyenne provinciale, s’est accentué en 2015, creusant un peu plus l’écart avec les autres régions. Au 31 décembre, la CapitaleNationale affichait un maigre taux de chômage de 4,7 %. En 2014, elle regroupait 8,9 % de la population québécoise et 9,6 % des emplois. Le succès de la Capitale-Nationale semble décidément être à l’abri de tout !

CRÉNEAUX D’EXCELLENCE CRÉNEAUX D’EXCELLENCE • AgroBoréal • Tourisme d’aventure et écotourisme • Transformation de l’aluminium

• Aliments santé • Arts numériques et divertissement interactif (ANDI) • Bâtiment vert et intelligent • Optique-photonique • Sciences de la vie LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2016

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VILLE DE SHERBROOKE

VILLE DE SHERBROOKE

Sherbrooke

JEAN CHAMBERLAND

Trois-Rivières

ISTOCK PAR HELENECANADA

Québec

PAUL CIMON

MARTIN VIAU

PAUL CIMON

Saguenay


LES FORCES DE NOS RÉGIONS

La Mauricie SE TRANSFORMER POUR CRÉER

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Pour plusieurs historiens, la Mauricie est le berceau de l’indus­ trialisation du Québec. La région offre toutefois beaucoup plus, et ce, dans plusieurs secteurs ! La Mauricie a été déclarée capitale forestière du Canada en 2001, et le secteur de la transformation des produits forestiers continue d’alimenter son activité économique. On y trouve plusieurs usines de transformation primaire du bois. La métallurgie représente également une part importante de son produit intérieur brut. Au total, le secteur de la fabrication embauche 17,9 % de la population active, soit 2,5 points de plus que pour la moyenne québécoise. La ville de Trois-Rivières constitue le poumon de cette activité de transformation. Sa position géographique centrale, à une heure de Montréal et de Québec, en fait aussi un lieu propice pour les entreprises de distribution. C’est grâce à cette situation enviable que la transformation et la commercialisation alimentaires occupent une si grande place dans l’industrie agricole, autre secteur économique d’importance de la Mauricie. La diversification semble porter ses fruits, car l’indice de dévelop­pement économique de la région affichait une hausse de 1,1 point en 2014. Par ailleurs, le chômage était en baisse de 0,3 point en 2015, alors que le taux d’emploi progressait de 0,8 point. Preuve d’une attractivité retrouvée, le solde migratoire de la région s’est même avéré positif en 2015 ! Plus que tout, c’est la vie culturelle de la Mauricie qui impres­ sionne. Le pays de Fred Pellerin accueille de nombreux spectacles d’envergure, comme Drageo, le Cirque du Soleil et Céline Dion. Cette approche créative est peut-être même en voie de devenir la nouvelle marque de commerce de la Mauricie.

05 L’Estrie TIRER PROFIT DE SA GÉOGRAPHIE La géographie estrienne, entre montagnes et vallées, fait partie intégrante de sa notoriété. Elle est au cœur de son économie. On pense notamment au tourisme et à l’agriculture, mais aussi au secteur manufacturier. En Estrie, le tourisme et l’agriculture sont intrinsèquement liés. C’est, en partie, parce que 33 % de la population réside en milieu rural. Une proportion de 11,7 % des résidents de la région travaille dans le milieu agricole. La renommée de son offre gastronomique et agrotouristique contribue à la particularité du secteur agroalimentaire. On y trouve un imposant chapelet de villages champêtres qui allient bonne table et villégiature. À cette offre s’ajoutent quatre stations de ski et deux parcs de la SÉPAQ. Si bien qu’en 2014, l’Estrie récoltait près de 6 % des dépenses en tourisme au Québec. Le secteur de la fabrication représente pour sa part 17,1 % du marché de l’emploi. Encore une fois, c’est la géographie de la région qui explique cette réalité. L’Estrie possède une frontière commune avec plusieurs États américains. Longtemps générée par l’industrie textile, l’activité économique estrienne se tourne aujourd’hui vers la fabrication de produits de consommation. Ces dernières années, on a aussi assisté, avec l’aide des deux universités régionales, à l’émergence de plusieurs entreprises axées sur les technologies de pointe. Les résultats sont au rendez-vous. En 2014, l’investissement privé non résidentiel a augmenté de 7,4 %, le solde migratoire s’avère positif depuis 2009, et le taux de chômage demeure inférieur à la moyenne québécoise depuis 2013. Il était de 5,9 % en décembre 2015. Aucun doute, l’Estrie a su tirer profit de sa géographie.

CRÉNEAUX D’EXCELLENCE

CRÉNEAUX D’EXCELLENCE • Design d’ameublement

• Bio-industries environnementales • Vallée des Élastomères • Industrie des systèmes électroniques du Québec • Pôle d’excellence québécois en transport terrestre • SAGE-Innovation • Transformation du bois d’apparence et composites LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2016

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LES FORCES DE NOS RÉGIONS

Montréal LA FORCE D’UNE MÉTROPOLE

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Sans surprise, Montréal est la région administrative la plus urbanisée du Québec. Son économie s’avère également la plus diversifiée de la province. Exception faite du secteur primaire, on y trouve une forte proportion de la presque totalité des industries québécoises. Le champ de bataille de la métropole québécoise, qui représente 34 % du produit intérieur brut québécois, c’est l’international.

07 L’Outaouais CULTURE, NATURE… ET SAVOIR ! Pour plusieurs, l’Outaouais représente de grands espaces verts et de nombreux cours d’eau, la proximité de la capitale fédérale et la vie culturelle qui en découle. Il ne faut toutefois pas se fier aux apparences : l’économie de cette région se révèle beaucoup plus diversifiée qu’il n’y semble et a véritablement intégré l’industrie du savoir.

La stratégie de Montréal pour conquérir le monde passe par l’établissement de sept grappes d’excellence, dans des domaines aussi variés que la logistique de transport et la finance. La métropole mise également sur l’audiovisuel et sur les technologies de l’information et des communications.

La terre d’accueil de Louis-Joseph Papineau est notamment un haut lieu des technologies de l’information et des communications. Les domaines de la conception de logiciels et des télécommunications s’y distinguent particulièrement. Le secteur de l’énergie participe en outre au dynamisme de la région. On y compte une vingtaine de centrales électriques.

Le secteur alimentaire contribue aussi au mouvement. C’est dans la transformation et la distribution qu’il s’exprime. On y trouve d’ailleurs une importante concentration de multinationales. Ce commerce alimentaire est l’une des principales activités économiques de la métropole, où s’effectue d’ailleurs 41 % de la transformation alimentaire québécoise !

Bien entendu, la culture et le tourisme continuent d’occuper une place importante dans l’économie régionale. Toutes industries confondues, la part du secteur tertiaire s’élève à plus de 85 %, soit 6 points au-dessus de la moyenne québécoise. Cet équilibre entre culture, nature et savoir est payant, et les chiffres parlent d’eux-mêmes.

Au cœur de la stratégie de la métropole figurent également les relations internationales. Plus de 60 organisations inter­ nationales sont installées à Montréal, contribuant à dynamiser le marché de l’emploi et à positionner la région à l’échelle mondiale.

La région a d’ailleurs connu une croissance supérieure à la moyenne québécoise au cours des cinq dernières années, et cette tendance est à la hausse !

Montréal représente aussi une destination touristique d’impor­ tance. Avec ses nombreux événements et son caractère cosmopolite, elle attire des visiteurs des quatre coins du globe. En 2014, les investissements privés non résidentiels ont augmenté dans la métropole, alors que la province accusait un recul à ce chapitre. Profitant de ces initiatives, les Montréalais ont conservé un revenu disponible supérieur à la moyenne québécoise. L’écart s’est même légèrement creusé. Voilà peut-être un signe que cette poussée vers l’international est bel et bien rentable !

En 2014, l’investissement privé non résidentiel a augmenté de 16,9 % en Outaouais, comparativement à un recul de 9,7 % à l’échelle de la province. Les taux d’emploi et d’activité ont respectivement augmenté de 2 points et de 2,1 points en 2015, alors que le Québec stagnait sur ce plan. Au même moment, le taux de chômage diminuait de 1,3 point. Dans un climat aussi dynamique, que vous visiez le marché ontarien ou non, vous devez considérer l’Outaouais !

CRÉNEAUX D’EXCELLENCE • Industrie des systèmes électroniques du Québec • Matériaux souples avancés • Pôle d’excellence québécois en transport terrestre • Réseau de la transformation métallique du Québec • TransformAction 42

LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2016

CRÉNEAUX D’EXCELLENCE • Collectif Bois


L’AbitibiTémiscamingue DES RESSOURCES À DÉCOUVRIR

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Les amateurs de plein air et les travailleurs forestiers et miniers le savent, l’Abitibi-Témiscamingue est une terre qui regorge de ressources. Les secteurs des mines et des forêts repré­ sentent d’ailleurs la plus importante proportion de l’économie de cette région. Depuis quelques années, on en a même fait des créneaux d’excellence. Aujourd’hui, 12,7 % des emplois dans la région sont regroupés dans le secteur primaire, une proportion six fois supérieure à la moyenne québécoise. Résultat : en 2014, l’Abitibi-Témiscamingue a enregistré le plus haut taux de développement économique parmi les régions ressources du Québec. Elle excelle également en agriculture. On y produit deux fois plus de bœuf par habitant que pour la moyenne québécoise. L’innovation s’avère essentielle dans la croissance de ces créneaux, et un des fers de lance de cette approche est le Centre collégial de transfert de technologie (CTRI), créé en 2000. Ce centre a pour mission la mise en valeur des résidus industriels provenant des secteurs forestiers, agricoles et miniers. Toujours à l’avant-garde, l’organisme a inauguré plusieurs nouveaux laboratoires voués au développement durable en 2015. Soulignons également le dynamisme de l’emploi et le pouvoir d’achat des particuliers témiscabitibiens. Le taux de chômage demeure inférieur à la moyenne québécoise depuis 2011, alors que le revenu disponible par habitant se révèle supérieur. On ne s’étonnera donc pas de la vigueur du secteur de l’immobilier dans la région. Les données de 2015 indiquent une forte augmentation des investissements privés en construction non résidentielle. Plus encore, alors qu’elle accusait une importante baisse dans l’ensemble du Québec (-13,6 %), la valeur des permis de bâtir augmentait de 1,6 % en AbitibiTémiscamingue. Voilà une preuve supplémentaire que cette région offre une véritable source de potentiel.

La Côte-Nord UN VENT DE RELANCE

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Lorsqu’on sent le doux alizé du golfe caresser le roc solide de cette côte escarpée, on comprend toute la force de la Côte-Nord. L’économie de la deuxième plus grande région du Québec est menée par l’exploitation des ressources naturelles et leur transformation. Son principal créneau d’excellence : l’ingénierie des procédés miniers et métallurgiques. La pêche constitue une autre activité importante de la région. Sa déclinaison commerciale et la transformation des produits marins constituent d’ailleurs le second créneau d’excellence de la Côte-Nord. Aux espèces traditionnelles comme le crabe et les crevettes s’ajoutent aujourd’hui le mactre de stimpson et le pétoncle de Minganie. Cette diversification a permis à l’indus­trie de maintenir sa place sur les marchés ces dernières années. La filière hydro-électrique est également bien présente dans la région avec plusieurs barrages en activité. La Côte-Nord continue malgré tout d’être reconnue pour ses mines ainsi que pour les alumineries et les aciéries de Sept-Îles et de Baie-Comeau, deux villes qui regroupent 50 % de la population régionale. Les investissements miniers nordcôtiers représentent plus de 30 % des investissements miniers totaux réalisés au Québec. C’est pourquoi les investisseurs de la région voient d’un bon œil la remontée du minerai de fer sur les marchés au cours des derniers mois. Si elle se poursuivait, cette hausse pourrait annoncer la reprise de certains projets. Depuis le début de l’année 2016, la minière Arcelor Mittal étudie d’ailleurs la possibilité d’augmenter de nouveau sa production afin d’atteindre 27 millions de tonnes de minerai de fer annuellement. En agissant de la sorte, la minière lance le signal qu’un vent de relance est sur le point de souffler !

CRÉNEAUX D’EXCELLENCE

CRÉNEAUX D’EXCELLENCE

• Groupe MISA • Système de construction en bois d’épinette noire • Agriculture nordique

• Ingénierie de procédés industriels miniers et métallurgiques

• Ressources, sciences et technologies marines LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2016

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G.FULHAM

Sept-îles

MATHIEU WARNET-PELLETIER

MATHIEU WARNET-PELLETIER

Rouyn-Noranda

VILLE DE GATINEAU

Gatineau

MARTIN VIAU

Montréal


LES FORCES DE NOS RÉGIONS

Le Nord-du-Québec UNE QUESTION D’ADN

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Le Nord-du-Québec, c’est l’ADN de notre histoire économique. C’est le Québec des grands bâtisseurs, celui de nos fleurons énergétiques et des personnes qui ont rêvé et forgé le Québec économique d’aujourd’hui. La région vit au rythme des secteurs primaires, qui représentent 11,4 % du marché de l’emploi. Les ressources énergétiques, minières et forestières alimentent également la presque totalité du secteur de la fabrication de cette région qui présente un impressionnant produit intérieur brut par habitant de 87 246 $ contre moins de 36 000 $ pour la moyenne québécoise. En 2014, 7,4 % de l’investissement privé non résidentiel du Québec était dirigé vers le Nord-du-Québec. Figurant au cœur de la stratégie du Plan Nord, la région sera aussi l’une des premières à profiter du regain annoncé de l’économie chinoise. Il est impossible d’évoquer le Nord-du-Québec sans parler de tourisme, et pour cause ! Sa flore et sa faune nourrissent les imaginaires aux quatre coins du globe. Cet immense territoire de 718 229 km2 compte trois régions touristiques : la BaieJames, Eeyou Istchee et le Nunavik. En 2011, le gouvernement provincial a lancé la Stratégie touristique québécoise au nord du 49e parallèle avec l’objectif d’engendrer un total de 1,16 G$ de recettes. Le développement de la région du Nord-du-Québec s’inscrit au centre de cette stratégie. Le Nord-du-Québec, c’est aussi l’ADN de la jeunesse. La région se trouve en pleine transformation démographique, alors que plus de 58 % de sa population a moins de 35 ans, contre 40 % dans l’ensemble du Québec. Cette force démographique engendrera-t-elle une nouvelle révolution tranquille ?

CRÉNEAUX D’EXCELLENCE • Système de construction en bois d’épinette noire • Tourisme nordique

11 La GaspésieÎles-de-la-Madeleine SAVOIR SE RENOUVELER Ce qui marque la région de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, c’est la résilience de ses gens. Les Gaspésiens et les Madelinots savent qu’il faut se renouveler pour progresser. Aujourd’hui, ce changement signifie plus de transformation, et il passe par l’émergence de la filière éolienne. Une grande proportion de la population de la Gaspésie– Îles-de-la-Madeleine vit de l’industrie de la pêche. Le secteur ne se contente plus de récolter le fruit de la mer, il le transforme de plus en plus. Une diversification dans le domaine des biotechnologies marines s’opère également, assurant une nouvelle vitalité à l’économie régionale. On assiste aussi à l’émergence du secteur de l’énergie éolienne qui constitue un des créneaux d’excellence de la région. On y développe plusieurs composants pour l’aménagement de parcs éoliens destinés au marché national et international. Le tourisme demeure un pilier important de l’activité écono­ mique, et le secteur se porte bien. Malgré l’hiver en dents de scie, on a constaté une augmentation de 2 % du nombre de nuitées pour les mois de novembre 2015 à février 2016 par rapport à l’année précédente. L’industrie forestière n’est pas en reste. Des forêts de conifères occupent 80 % du territoire de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine. Cette industrie saura assurément profiter de la faiblesse du dollar canadien et de la hausse conséquente des exportations. Grâce à ce renouvellement de l’économie de la région, l’écart entre le salaire moyen de ses habitants et la moyenne québé­­coise ne cesse de s’atténuer. En 2014, propulsé par la cons­ truction de la cimenterie de Port-Daniel, l’investissement privé non résidentiel a littéralement doublé ! La Gaspésie–Îles-de-laMadeleine cueille déjà les fruits de cet autre renouveau.

CRÉNEAUX D’EXCELLENCE • Éolien • Récréotourisme • Ressources, sciences et technologies marines LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2016

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VILLE DE LAVAL

Laval

VILLE DE LÉVIS

Lévis

MARIE LEBLANC

Gaspé

ERIC DUCHESNEAU

Kuujjuaq


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12 La ChaudièreAppalaches L’INNOVATION DANS TOUS LES CRÉNEAUX La Chaudière-Appalaches est connue comme la terre natale d’Alphonse Desjardins. C’est à Lévis qu’il a fondé son mouvement coopératif, et, encore aujourd’hui, la région conserve cette culture de l’innovation. C’est le cas dans le domaine de la fabrication où des créneaux d’excellence permettent aux entreprises de rayonner sur les marchés internationaux. Les secteurs de la transformation du bois et de la pétrochimie ne sont pas en reste. Les entreprises de la région se révèlent d’ailleurs très actives sur les marchés de l’exportation. Ce climat s’avère favorable au secteur de la fabrication, qui représente 20,1 % de l’économie de la région, soit près du double de la moyenne provinciale. Les entrepreneurs de la Chaudière-Appalaches innovent également en agriculture. La région, deuxième en importance dans le domaine bioalimentaire au Québec, regroupe le plus grand nombre d’exploitations certifiées biologiques de la province : 252 entreprises possèdent cette certification. Plus de 80 entreprises agrotouristiques participent également à faire croître le produit intérieur brut agricole de la région, lequel représentait 18 % de celui du Québec en 2015. Bordée par le fleuve Saint-Laurent, qui côtoie des vallées fertiles, parcourue par les rivières Chaudière et Etchemin, cette région aux richesses historiques et patrimoniales parmi les plus vieilles au pays connaît un succès touristique indéniable. Le taux de chômage n’est que de 5,1 %, et les entreprises de la région sont constamment à la recherche de main-d’œuvre qualifiée, malgré un solde migratoire positif depuis les six dernières années. La Chaudière-Appalaches serait-elle victime de son succès ? Parions que ses gens sauront innover pour surmonter cet heureux problème.

Laval BEAUCOUP PLUS QU’UNE BANLIEUE

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En périphérie de Montréal, la région administrative de Laval représente la plus petite au Québec en superficie, mais elle est l’une des plus importantes sur le plan démographique. Plus qu’une simple banlieue, Laval possède son propre écosystème économique. C’est le secteur des services qui génère la grande majorité de l’activité économique de cette île ceinturée par les rivières des Mille-Îles et des Prairies. Plusieurs entreprises de la région s’illustrent notamment dans la haute technologie et le domaine pharmaceutique. Dans son ensemble, le secteur tertiaire compte pour 82,1 % de l’économie régionale. Si le secteur primaire est presque totalement absent de l’économie lavalloise, l’industrie agroalimentaire y occupe une large place. Elle crée 7 % des emplois de la région. L’île compte plus de 121 entreprises agricoles qui se concentrent dans le domaine de la culture en serre. Ce chiffre peut paraître étonnant étant donné la densité de population de Laval. Le secteur de la construction affiche également un fort dynamisme. En 2015, la valeur des permis de bâtir à Laval a augmenté de 43 % ! Cette impressionnante hausse s’explique en bonne partie par la croissance démographique de la région qui dépasse largement la moyenne québécoise. Entre 2016 et 2021, la population lavalloise devrait même continuer d’augmenter de 6,4 %, contre seulement 3,8 % au Québec. Il n’est donc pas étonnant que l’indice de développement économique de Laval soit supérieur à la moyenne québécoise, et tout indique que la tendance se poursuivra dans les prochaines années.

CRÉNEAUX D’EXCELLENCE • • •

BOCA Matériaux textiles techniques Vallée de la Plasturgie

LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2016

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Lanaudière L’ALLIANCE AVEC LES INDUSTRIES DE POINTE

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Lanaudière est de nature généreuse : 10 000 lacs et rivières occupent son territoire, et plus d’une quinzaine de pourvoiries comblent chasseurs et pêcheurs. La chaîne montagneuse Laurentienne a aussi été classée au septième rang mondial des destinations les mieux préservées par le magazine National Geographic Traveler. Ce sont cependant les industries de pointe qui tirent l’économie de la région vers le haut. Grâce au créneau d’excellence Alliance Métal, la région s’est imposée comme chef de file dans ce secteur d’activité. La diversité de l’expertise des entreprises de Lanaudière dans ce domaine leur permet d’offrir l’ensemble des structures complexes et des composantes métalliques. En 2012, cette industrie représentait 18 % de l’économie de la région. Lanaudière abrite aussi les industries de Joliette. La ville profite de sa proximité de l’autoroute 40 et de la présence d’HydroJoliette, qui offre des tarifs préférentiels aux entreprises du secteur. Une dizaine de grands groupes industriels y ont concentré certaines de leurs usines. Le secteur de la construction est également très présent dans Lanaudière. En 2014, il représentait 12 % de l’activité économique régionale. En 2015, alors que la valeur des permis de bâtir chutait de 13,6 % au Québec, elle augmentait dans la région ! Cela ne surprend personne, quand on sait que le solde migratoire demeure constamment positif depuis 2009. La progression du marché de l’emploi est très certainement à la source de cette affluence. Lanaudière connaît une forte hausse d’emplois depuis plusieurs années. Seulement en 2015, 9 000 nouveaux postes ont été créés dans la région. Lanaudière constitue un bel exemple de la rentabilité d’une économie basée sur les industries de pointe.

CRÉNEAUX D’EXCELLENCE • Alliance Métal Québec • Design d’ameublement 48

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Les Laurentides EN AVANT LA CROISSANCE !

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Si la région des Laurentides est reconnue comme la principale destination touristique au Québec, elle vit également au rythme du développement urbain. Les villes situées au sud du territoire connaissent en effet une importante période de développement immobilier. Le secteur de la construction représente d’ailleurs plus de 10 % de l’activité économique de la région. Il s’agit du double de la moyenne québécoise ! La vivacité du secteur immobilier n’est pas étonnante, à la lumière de l’impressionnant solde migratoire des Laurentides. Depuis 2009, la région attire une moyenne de 5 000 nouveaux résidents par année. En ajoutant les naissances, on obtient un taux de croissance de la population laurentienne de 6,3 % entre 2011 et 2016, et elle devrait en faire autant au cours des cinq années à venir. Malgré tout, 30 % de la population des Laurentides vit en milieu rural. L’économie de la région demeure donc principalement tournée vers le tourisme. Chaque année, six millions de visiteurs dépensent près de 600 M$ dans les différentes activités touristiques. Outre les nombreux sites voués au plein air et à la villégiature, la région accueille le plus grand nombre d’entreprises agrotouristiques au Québec. Dans le domaine de la fabrication, ce sont les industries complexes qui occupent le plus de place. Cette activité permet aux résidents des Laurentides de maintenir d’excellentes conditions de vie. Année après année, ils affichent un niveau de vie supérieur à la moyenne québécoise. Le taux de chômage y est également relativement bas, à 6,1 %. Avec ces chiffres, la croissance n’est pas près de s’arrêter dans la région !

CRÉNEAUX D’EXCELLENCE • Pôle d’excellence québécois en transport terrestre • Signature Bois Laurentides • Tourisme de villégiature quatre saisons


La Montérégie ENTRE VILLE ET NATURE

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Le Centre-du-Québec LE MEILLEUR DES DEUX MONDES

La Montérégie, ce sont les forces vives de près de 20 Québécois sur 100. Elle abrite 5 des 20 plus grandes municipalités de la province, qui génèrent un produit intérieur brut combiné de 52 M$.

Considéré comme la région la plus manufacturière au Québec, le Centre-du-Québec représente également une zone incontournable de l’agroalimentaire. L’économie de la région semble aujourd’hui profiter de ce parfait équilibre.

Située entre la banlieue, la campagne et les montagnes, la région possède une des structures économiques les plus diversifiées du Québec. Plus de 3 000 entreprises y prospéraient en 2015. Leur dynamisme s’est répercuté dans un taux de chômage inférieur à la moyenne québécoise par 1,7 point.

Il est vrai que l’économie du Centre-du-Québec se concentre avant tout sur le secteur de la fabrication ; celui-ci embauche un pourcentage deux fois plus élevé de travailleurs que la moyenne québécoise. Plus de 25 % des Centricois travaillent dans ce secteur d’activité, qui profite des nombreux axes de transport traversant la région.

La Montérégie est également surnommée le « garde-manger du Québec », et pour cause ! Bien que 80 % des citoyens de la région soient citadins, plus de 51 % de son territoire est cultivé, soit l’équivalent du quart de toutes les terres en culture au Québec. Mais l’agriculture n’y est pas le seul secteur florissant. La Montérégie figure en effet parmi les deux seules régions québécoises à développer le créneau d’excellence des systèmes électroniques, lequel valorise la conception et la fabrication de produits informatiques et électroniques. Certains prétendent qu’on reconnaît le véritable dynamisme d’une économie à l’effervescence de son milieu culturel. Si tel est le cas, il s’agit d’un argument supplémentaire en faveur de la Montérégie. Selon les statistiques provinciales, on y trouve deux fois plus de travailleurs œuvrant dans les domaines de la culture et des communications que dans la moyenne québécoise. Ces données éloquentes ne traduisent que quelques-uns des nombreux atouts de cette région nichée entre ville et nature.

En 2012, les ventes de biens fabriqués au Centre-du-Québec s’élevaient à plus de 6 G$. C’est l’équivalent de 4,4 % des revenus provinciaux découlant de ce type de biens, alors que la région ne représente que 2,8 % de la population québécoise. La modernisation des entreprises centricoises contribue certainement à ce succès. Pour la seule année 2014, on a vu les immobilisations en matériel et outillage augmenter de 19,7 % dans la région. Malgré cette forte activité manufacturière, 36,3 % de la population du Centre-du-Québec vit en milieu rural. Sillonnées par les rivières Nicolet, Bécancour, Saint-François et Yamaska et bordées par le fleuve Saint-Laurent, les terres de la région sont parmi les plus riches au pays. Un Centricois sur six travaille dans ce secteur d’activité. Ce mélange des genres profite à la région puisque son solde migratoire se révèle continuellement positif depuis 2009. En 2015, le taux de chômage a littéralement fondu pour passer de 8,1 à 5,9 %. N’eût été l’augmentation des chercheurs d’emplois, la baisse aurait été encore plus importante ! L’avenir semble décidément prometteur pour cette région qui a su cultiver le meilleur des deux mondes.

CRÉNEAUX D’EXCELLENCE • Industrie des systèmes électroniques du Québec • Matériaux souples avancés • Pôle d’excellence québécois en transport terrestre • Réseau de la transformation métallique du Québec • TransformAction : alliances et réseaux stratégiques du secteur de la transformation alimentaire

CRÉNEAUX D’EXCELLENCE • Meuble et bois ouvré • Pôle d’excellence québécois en transport terrestre • Textiles techniques LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2016

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VILLE DE DRUMMONDVILLE

Drummondville

VILLE DE LONGUEUIL

Longueuil

PHOTO CDM, COLLECTION VILLE DE SAINT-JÉRÔME

Saint-Jérôme

SÉBASTIEN ARBOUR

Terrebonne


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Les élus municipaux sont des partenaires incontournables du développement économique local et régional, en favorisant des milieux de vie propices à la création de richesse.

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