Article La Jardine Hier - Journal à Part 9

Page 1

NOS PRODUCTEURS

Jardine Hier La

© Nat L. et Thierry Bineau

Une histoire de famille

49

LE JOURNAL À PART - #9


© Nat L. et Thierry Bineau

FOCUS PRODUCTEUR

Chez Magalie Sory-Cocqueel, les légumes, c’est une histoire de famille. Depuis ses dix-huit ans, elle travaille en tant que maraîchère avec son père Bernard Cocqueel, tout comme sa tante, son grand-père et son arrière grand-père avant elle. Issue d’une formation en maraîchage et horticulture effectuée à Genech, elle perpétue avec plaisir la tradition familiale. La ferme propose de nombreux produits obtenus artisanalement et par une agriculture raisonnée. Ici, les coccinelles remplacent les pesticides et les abeilles, mieux qu’aucun traitement, assurent l’abondance des fruits. La Jardine Hier gère ainsi des ruches et produit son propre miel. C’est donc une véritable passion que nourrit Magalie. Passion qu’elle aime à partager : elle ouvre régulièrement les portes de sa ferme à qui veut la découvrir et intervient dans les écoles pour reconnecter la jeune génération à la nature. Son exposition annuelle sur les cucurbitacées, ouverte à tous, rencontre toujours un franc succès. Parlez-nous de votre parcours. Ma tante était maraîchère, elle a dû arrêter. À l’époque, j’étais trop jeune pour reprendre. Mon papa a racheté les parts de sa sœur pour pouvoir tout garder en espérant qu’un jour je puisse continuer. Pendant dix ans, on n’a fait que des pâtures pour chevaux et après mes études à Genech je me suis installée, j’avais 18 ans. On a tout recommencé. On a réussi. Ma famille n’a jamais quitté la ferme. Ce sont nos terres, on a pu garder la maison et tout le monde vit là.

et quand je me suis installée, comme je m’entendais très bien avec mes professeurs, ils m’ont donné leur soutien. Je suis toujours en contact avec eux. Vous cultivez en agriculture raisonnée, qu’est-ce que cela veut dire ? On évite tout traitement pesticide, tout est entouré d’herbe, beaucoup de coccinelles mangent les pucerons… Il y a une diversité importante au niveau de la faune et la flore permettant justement de tout réguler. Les abeilles sont un plus, elles doublent la production de fruits. Ça fait presque dix ans qu’elles sont installées, on a vraiment vu une grosse différence depuis qu’elles sont là. C’était un souhait de mon papa, qui a toujours voulu avoir une ruche et commencer l’apiculture. Il a réussi. On a des chevaux aussi, on utilise le fumier de cheval comme engrais naturel. Pour les fruits et légumes, on fait en sorte que tout passe directement du champ au magasin. Je n’ai pas de chambre froide. La pièce de stockage est toujours fraîche, été comme hiver. Quand on peut éviter le réfrigérateur, c’est mieux.

Quels produits trouve-t-on à la Jardine Hier ?

© Nat L. et Thierry Bineau

On est producteurs de fruits et légumes de saison, on est aussi apiculteurs, on vend des confitures maison, des œufs… Des produits laitiers aussi, mais ils ne viennent pas d’ici. Je me fournis auprès de connaissances rencontrées pendant ma formation à Genech. Tout est artisanal. Je suis allée les solliciter parce que les gens étaient intéressés par leurs produits. J’ai aussi été la première élève à pouvoir revendre le jus de pomme de l’école de Genech. Ils font leur propre jus de pomme, #9 - LE JOURNAL À PART

50


Vous vous occupez de la ferme à plein temps ? Oui, on travaille ensemble avec mon père. On est très lié dans la famille, il y a toujours une entraide. Le magasin est toujours ouvert car les fruits et légumes poussent toute l’année. C’est un travail quotidien. On travaille aussi le samedi, le dimanche, les jours fériés… C’est un choix de vie, on aime ce qu’on fait. On est toujours dans la nature, chaque jour est différent.

Vous intervenez dans les écoles ? Oui, j’interviens dans les NAP (nouvelles activités périscolaires). Ça fait trois ans que je le fais et ça m’intéresse toujours. On a aussi des ateliers à la Jardine Hier que l'on met en place en fonction des demandes.

© Nat L. et Thierry Bineau

Il y a peu, votre exposition sur les cucurbitacées a eu lieu. Comment l’idée vous est-elle venue ? Rapidement, on s’est aperçu que les gens nous posaient des questions : « Comment poussent vos légumes ? Estce que c’est bio ? ». À l’époque, on commençait à parler de la malbouffe, les gens étaient très demandeurs, ils voulaient voir ce qui se passe. Il fallait qu’on organise quelque chose. On a démarré, tout doucement, à faire cette porte ouverte. On a fixé une date entre la braderie de Lille et le semi-marathon d’automne de Marcq-enBarœul : le deuxième week-end de septembre. Au fur et à mesure, on a amélioré, changé l’évènement. Les gens aimaient les coloquintes et les légumes d’automne. C’est l’époque où il faut récolter beaucoup de légumes pour passer l’hiver.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier ? La nature, savoir transmettre aux gens ce qu’on sait, ce que mes parents et mes grands-parents m’ont appris. Je pense que c’est important. Beaucoup de gens, d’enfants qui viennent, nous disent qu’ils ne savent pas comment poussent les légumes. Souvent, quand les premiers groupes viennent des centres aérés, je vois que les enfants ne sont pas habitués aux animaux, aux poules en liberté. C’est à ce moment-là que je suis heureuse de leur apprendre ces choses !

La Jardine Hier 160 bis rue de Bondues 59700 Marcq-en-Barœul 06 18 05 03 29 Horaires d’ouverture Du mardi au samedi : 9h-12h et 14h-19h Le dimanche : 10h-12h

51

LE JOURNAL À PART - #9

© Nat L. et Thierry Bineau

Propos recueillis par Olivia Lecocq & Laurence Delacroix


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.