La lettre des
écoles LA LETTRE DES ÉCOLES SUPÉRIEURES D’ART N°07 •AVRIL 2012
Rester fixé, ou que sait l’art ? Alexander García Düttmann Pages 2 et 3
Regards croîsés sur les échanges ouverts de la Lettre des Écoles Jean-Charles François Pages 4 à 9
Peut-on noter l’art ? Une
analyse de l’évaluation dans les écoles des beaux-arts Jérémie Vandenbunder Pages 10 à 15
Max Charvolen. Artisteenseignant
Entretien avec Jean-Charles Agboton-Jumeau Pages 16 à 20
Guilhem Ricci. Directeur des écoles Condé
Entretien avec Jean-Charles Agboton-Jumeau Pages 21 à 23
Art School. Extraits de
l’introduction de Steven-Henry Madoff Pages 24 à 27
Canopéea. Assises de Brive Pages 28, 29
N° 07 • Avril 2012
Réfléchir et s’interroger... Encore ! Echanger les informations, nourrir les réflexions, c’était le projet énoncé dans la première Lettre des écoles supérieures d’art, à la veille de la constitution des établissements publics de coopération culturelle. La mise en place généralisée de ces établissements, les contraintes liées à des pratiques d’évaluation extérieures aux domaines artistiques, les rapprochements suggérés avec d’autres types d’établissements... ne font que rendre ces objectifs plus nécessaires. Dans la situation actuelle, générale, nationale et internationale, où l’accent est mis sur la gestion principalement “économique”, il faut sans doute réaffirmer l’importance de la réflexion : s’il y a une ligne directrice de la lettre, elle est dans cette volonté de s’interroger, de réfléchir. Dans sa contribution, Alexandre Garcia Dütmann pose la question : “que sait l’art”, et observe que, en art comme en science, il doit y avoir une “inquiétude du savoir”. Le projet initial de la Lettre concernait les écoles supérieures d’art ; mais en pratique il ne s’agissait que des écoles des “beaux-arts”. Dans la réalité l’élargissement à tous les enseignements artistiques supérieurs est apparu très vite comme une nécessité. Non pas tant pour répondre à des injonctions ou à des nécessités extérieures mais parce qu’il s’agit là d’une condition essentielle pour faire avancer la réflexion dans nos domaines, voire dans d’autres enseignements supérieurs. L’autonomie universitaire - autonomie à l’égard des pouvoirs politiques et religieux - n’était-elle pas justifiée, initialement, par cette nécessité de pouvoir, de devoir interroger les connaissances, les savoirs ? Cet élargissement n’est pas une mince affaire ! Les histoires, les réalités, les langages sont différents. Comment parler de “disciplines”, de “champs”, de transversalité, d’”enseignement supérieur”, de formation artistique et/ou professionnelle quand aucun de ces termes n’a le même sens selon les interlocuteurs : les différents secteurs ne se superposent pas de façon harmonieuse ! Le regard de Jean-Charles François sur les propositions d’histoire des enseignements artistiques parus dans le dernière lettre en témoigne. Les assises tenues par le Canopéea à Brive en sont la preuve. Dans un projet de lettre ouverte aux candidats à l’élection présidentielle, ARTe[F]act pose la question de savoir à quoi servent les enseignements artistiques et souligne l’importance qu’il y a prendre en compte la diversité des pratiques qui caractérise la société d’aujourd’hui : pas simplement pour faire face aux dangers du communautarisme, ou pour faire reconnaître la valeur des cultures trop souvent exclues des institutions, mais comme un moyen de se comprendre soi-même, et de reprendre du pouvoir sur son histoire.
1
La lettre des écoles supérieures d’art