Guy Benoit
“Le problème de la mort préoccupe la pensée humaine sans arriver à un résultat.” W. Gombrowicz
Pas tout à la fin
Guy Benoit est né en 1941. Il a fondé en 1969 la revue Mai hors saison. Poète, depuis Interminable sang il a publié une dizaine de recueils.
9:HSMJKE=[WU\ZV: « Il ne nous reste plus qu’à œuvrer Courir sur les landes imaginaires
Pas tout à la fin ▼ ▼
Cracher et Œuvrer » Patrice Thierry
Guy Benoit
8€
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L’Ether Vague
PAS
TOUT A LA FIN
En couverture : photographie de Christian Gallet.
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Ouvrage publié avec l’aide du Conseil Régional Midi-Pyrénées.
Guy Benoit
PAS
TOUT A LA FIN
suivi d’
ÉQU IDISTANT et de
PETITS
SUPPLEMENTS
AUX HABITUDES DE LA PLANETE
Les Amis de L'Ether Vague 37, rue Jean-Sizabuire 31400 TOULOUSE
du même auteur : Interminable sang, Millas-Martin, 1968. Manière d’amante, Millas-Martin, 1971. N’importe qui mon corps, Mai hors Saison, 1977. La matière hésitante de l’amour, Mai hors Saison, 1980. … Que tout itinéraire, Mai hors Saison, 1983. Tête lointaine dans le milieu du monde, Mai hors Saison, 1987. Au plus haut point physique – poèmes 1966-1987 – EST, Samuel Tastet Éditions, 1990. L’Insu, Cadex, 1991. Il y a maldonne, Mai hors Saison, 1992. Exercices de guerre lasse, Mai hors Saison, 1996. De la chair par terre, Archives sonores Blockhaus, 2001.
© Les Amis de L'Ether Vague, 2002. ISBN : 2-904-620-75-3
PAS
TOUT A LA FIN
pour le CRAB dit Patrick Moulié, au-delà
« J’ai sommeil de mourir. » Georges Rodenbach
« Vie ! comme tu vivrais… Si tu n’étais la faim énorme de la mort. » Marcelle Delpastre
(Je me pousse à bout, l’autre et les autres. Passer la main, subrepticement à une vraie hauteur d’expiré. Le gisant, côtoyé cède la place à l’accolade.)
c’est à partir que la vision change tant et si bien qu’il a quitté dans la campagne avec le sang, petit à petit des coquelicots tant et si bien qu’au moment il sera quitte où brûler l’un à l’autre, le refuge
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complice de tous les styles la terre, trop souvent retournée des arrangements peinent à voir dans l’ordre de la nature les yeux perdus dans nos pensées est-ce de nuit que la vie baisse
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je parle d’où je cause à petit feu témoin de l’épuisement épuisant tout et son contraire de même que leur linceul là, un cerveau recouvert par l’itinéraire des vivants quand il est dit : entre ! avec l’extrême sentiment et la ressource des larmes
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l’intonation, la présente d’aller entendre chaque fois que tu oses jusqu’au décès de l’air (on met l’accent sur le détail enclos dans le cheminement) sans oublier quel beau soir et l’homme qui écoute, inconsolable
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les éléments ne trompent personne dans un pays en dormance puisses-tu l’employer parfois, les nuages rechignent aux carcasses de lumière
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par houle d’ouest, je traverse d’improbables bilans
j’ai rôdé comme un voleur où les ossements rassemblent à longueur de vie
une flambée d’étoiles, la minute
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on n’explique pas les vanités par le contour de son ombre moins de langage qu’on traîne derrière soi et le ciel bleu des morts
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d’assez bonnes raisons pour un crâne qui fait qu’être homme qu’en sait-elle, la lumière
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qu’en sait-elle, la lumière et du travail des infinis de s’être vus
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la mort n’est pas finie bouts de phrases dans un espace futur de grandes dépenses musculaires s’échappent dans les plis de l’univers qu’occupe chaque premier pas lueur pâle à la lumière de tous comme pour atteindre mais nous, où irons-nous à nous demander
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l’amour le manque d’amour la mort de l’amour tout le noir tout le noir, tiré du sommeil l’intouchable chair où l’on couche les ombres plus fort le noir, tout le noir ne cesse de battre de nos paupières fermées
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dernière fois, la nuit observe la dispersion la nuit disperse les observables au mieux le voisinage d’une dernière fois et la peine incompressible du langage la seule qu’on ne puisse comment dire
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des mots à la limite d’arrêter en quatrième vitesse ne bougez plus
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s’en fout le temps jamais à la même heure proche de la fin mais pas tout à la fin l’ultime
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ÉQUIDISTANT
à Daniel Pontoreau
entre un sol vacillant et le miroir qui prend du champ
aussitôt évanouies, les rives te suscitent
hors d’atteinte, le bouillonnement
et pourtant, où que tu sois, l’espace sans contrôle dans le vif de l’arc
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l’axe des choses nues s’appuyait là, insoucieux tentation de nos doigts sous leur temps mort comme par inadvertance, là quelques traces ne manqueront pas d’avoir lieu
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ressac noir légèrement en sueur, des clignements traversent le ciel l’envers a reculé d’un pas et pourtant, où que tu sois, lumière, lumière prise dans sa propre toile
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à peine plus tard que la source dans les maisons du ciel
ce qui dispose de nous
sur des reliefs prématurés
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mille et mille fois mille langages d’âge invisible
parade des planètes
de chaque côté du souffle
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et pourtant, où que tu sois, l’immuable, tout comme ici s’abreuvant aux poches de l’énergie
PETITS
SUPPLEMENTS
AUX HABITUDES DE LA PLANETE
« Langue qui voudrait parler Langage de qui voudrait parler Lèchements de l’Être ! » Armand Robin
arpent ou météore avec tellement de nuit, seuls bornoyés entre les travaux du temps et malgré tout nous prétendons
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les empreintes sur le sable ne cherchent pas de vaines paroles mais l’amitiÊ durable
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certes, l’hypothèse terrestre par quel vertige et le labeur du vertige
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nulle part ouvre la bouche surgie des dissemblances nous dÊsignons d’un effet incertain
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passereaux, passereaux dans l’étendue passagère ah, porter le son vers l’horizon manquant aussi naturellement qu’une alouette grisolle
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pas sûr qu’une chose après l’autre comme un défi trop rapproché et malgré tout nous prétendons à une pensée de tous les instants
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(poésie cela n’engage que l’immanence des jours avec et des jours sans)
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entre vie simple et dĂŠsir de vivre mes mots courent Ă leur perte
A CHEVE D ’ IMPRIMER EN
O CTOBRE 2002
PAR L’ IMPRIMERIE DE LA
M ANUTENTION A
M AYENNE
Dépôt légal : Novembre 2002.
Guy Benoit
“Le problème de la mort préoccupe la pensée humaine sans arriver à un résultat.” W. Gombrowicz
Pas tout à la fin
Guy Benoit est né en 1941. Il a fondé en 1969 la revue Mai hors saison. Poète, depuis Interminable sang il a publié une dizaine de recueils.
9:HSMJKE=[WU\ZV: « Il ne nous reste plus qu’à œuvrer Courir sur les landes imaginaires
Pas tout à la fin ▼ ▼
Cracher et Œuvrer » Patrice Thierry
Guy Benoit
8€
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