Le GRAND journal du droit - N°3

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RÉSERVEZ VOTRE ESSAI Informations environnementales (ar 19/03/2004) : www.dsautomobiles.lu/univers-ds/consommation-a-l-usage.html - Contactez votre DS Store pour toute information relative à la fiscalité de votre véhicule - Visuel non contractuel - Plus de renseignements auprès des DS Stores. 800-1955015(0)32+TélBruxelles.B-113020,BourgetduAvenue-BeluxDSJobJessy:E.R.

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DIT VRIJETIJDSMAGAZINE IS BESTEMD AAN ALLE BEROEPSACTOREN VAN HET RECHT. DE TEKSTEN ZIJN ALTIJD GESCHREVEN ZONDER DE MINSTE JURIDISCHE OF POLITIEKE CONNOTATIE EN WORDEN HOFFELIJK AANGEBODEN DOOR JURISTEN VAN OVER HET HELE LAND. DE PASSIE OM TE VERENIGEN IS HIERTOE DE ENIGE RECHTVAARDIGING. * * * CE MAGAZINE DE LOISIRS EST DESTINE À TOUS LES PROFESSIONNELS DU DROIT. LES TEXTES EN SONT TOUJOURS ECRITS SANS AUCUNE CONNOTATION JURIDIQUE OU POLITIQUE ET TRES ELEGAMMENT PROPOSES PAR DES JURISTES DE TOUT LE PAYS. LA PASSION D’UNIR EN EST SA SEULE JUSTIFICATION. * * *

Alligators & Cie N.V. - S.A. Myriam Robert-César

DIESES FREIZEITMAGAZIN RICHTET SICH AN ALLE JURISTISCHEN BERUFSGRUPPEN. DIE TEXTE SIND STETS OHNE RECHTLICHEN ODER POLITISCHEN BEZUG VERFASST UND WERDEN FREUNDLICHERWEISE VON JURISTEN AUS DEM GANZEN LAND VORGESCHLAGEN. DIE EINZIGE RECHTFERTIGUNG IST DIE LEIDENSCHAFT, KONSENS ZU SCHAFFEN.

-Het Groot rechtenjournaal-Le Grand journal du droit-Das Große Rechtsjournal-

André CHASTEL - Professeur au Collège de France. ENCYCLOPAEDIA UNIVERSALIS / LE GRAND ATLAS DE L’ARCHITECTURE MONDIALE

La « recherche architecturale » fictive - et comme rêvée - constitue un moment privilégié de notre présence au monde : on participe à la terrible organisation qui nous entoure et on y ajoute son propre plaisir. Il ne devrait donc pas y avoir de satisfaction plus sérieuse que d’étudier l’architecture.

TUREARCHIECTUURArchitekturARCHITEC

Architecturer : Construire avec rigueur. Chers Amis d’Alligators, Voici donc le troisième numéro de notre GRAND journal du droit, suite logique de la belle aventure du journal des avocats, entamée avec vous tous, sur des bases solides, il y a dix ans. Cette solidité qui nous est chère, tant elle suppose la longévité, la force, la qualité,...

« La solidité » nous amène tout logiquement à la construction,... à l’architecture !

Grand merci à Christine Bruls et à Patrick Geelhand de Merxem qui m’offrent toujours les traductions dont j’ai besoin.

Ainsi ce magazine solide se révèle être aussi une affaire de persévérance, de sérénité et Ced’hospitalité.numéro met également en valeur la générosité de tous nos auteurs, la qualité de leurs plumes, la richesse de leur imagination. Et parce vous savez qu’un sourire n’est jamais inutile, vous trouverez de petites blagues, des jeux, et même en regardant bien, un Jedinosaure.suisravie de partager avec vous ce numéro en attendant d’avoir l’immense plaisir d’accueillir et de présenter vos prochaines contributions rédactionnelles.

Die

Architecturerer : Bouwen met strenge stiptheid.

Beste vrienden van Alligators,

Zie hier dus het derde nummer van ons GROOT rechtenjournaal, logisch gevolg van het mooie avontuur van het advocatenjournaal, met u allen samen begonnen, op een stevige basis, en dit reeds tien jaar geleden. Deze sterkte die ons dierbaar is, want zij veronderstelt het lange leven, de kracht, de «kwaliteit,...Desterkte

» brengt ons logischerwijze naar het bouwwerk, … de architectuur !

Zo blijkt dit sterk magazine ook een blijk te zijn van volharding, sereniteit en gastvrijheid.

Dit nummer brengt ook de gulheid van al onze auteurs tot zijn recht, de kwaliteit van hun schrijverstalent en de rijkdom van hun vindingrijkheid. En aangezien jullie weten date en glimlacht nooit nutteloos is, vindt u er ook enkele grappen, spelletjes, en zelfs, voor wie goed zoekt, een dinosaurus.

Ik ben verheugd dit nummer met u te mogen delen in afwachting van het immense geluk van het ontvangen en voorstellen van uw toekomstige redactionele bijdragen.

Sie halten die dritte Ausgabe unseres GROSSEN Rechtsjournals in Händen, der logischen Fortsetzung unseres Journal des avocats bzw. eines schönen Abenteuers, das wir gemeinsam mit Ihnen vor zehn Jahren auf solider Grundlage begonnen haben. Solide zu sein, liegt uns sehr am Herzen, da es Langlebigkeit, Stärke, Qualität,... "Solidität"bedeutet.

Unser solides Journal erweist sich denn auch als Angelegenheit der Ausdauer, Gelassenheit und VorliegenderGastfreundschaft.Ausgabe

liegt auch die Großzügigkeit all unserer Autoren zu Grunde, die Qualität ihrer Texte und ihr Fantasiereichtum. Da Ihnen bekannt ist, dass ein Lächeln immer angebracht ist, finden Sie in dieser Ausgabe kleine Späße, Spiele und - wenn Sie genau hinschauen - sogar einen IchDinosaurier.freuemich,

EDITORIAL

Architektonisch tätig sein : Bauen mit Zuverlässigkeit Liebe Freunde von Alligators,

führt uns in logischer Folge zum Bauen,... zur Architektur!

diese Ausgabe mit Ihnen teilen zu können, und werde mit großem Vergnügen, Ihre nächsten redaktionellen Beiträge in Empfang nehmen und veröffentlichen.

Bonne année à tous ceux qui s’aiment

Et qui me lisent ici et là…

Au monde ! A la mer ! Aux forêts !

Que l’hiver prépare en secret

Et bonne année quand même

À tous ceux qui ne s’aiment pas !

Bonne année à toutes les roses

Bonne année à toutes les choses:

D’après un poème de Louise-Rose-Étiennette Gérard, dite Rosemonde Gérard, poétesse française, épouse d'Edmond Rostand

ENE BONE ANEYE, ENE BONE SINTEYE ET TOTES SOTES BONEURSDI BONNE ET HEUREUSE ANNEE EIN GUTES NEUES JAHR GELUKKIG NIEUWJAARHAPPY NEW YEAR 2022

«

Ce ne sont pas les pierresbâtissentqui les leursmaisons,maishôtes».

Proverbe indien

L'architecture sacrée : une sacrée architecture !

Un tour au CTLM

S'ilL'Abbéteplaît, dessine-moi une constitution

DEWDEMCORCLODELDESEYLGEELAZTOUVAN

tu m'auras rénié trois fois De architectuur van gevangenissen : van opsluiting naar re-integratie?

Coloriage anti-stress pour juristes SUPER pressés

Herman Van Hecke

Photos des auteurs

Du cahier de l'éditeur TousEditorialenrécré ! Sais-tu ?

ABC

SOMMAIRE - INHOUD - INHALT

Frédéric Close

Patrick Geehland de Merxem Marc Lazarus Jacques Toussaint

Quand le beau entre en gare Lettre AvantFauneDasL'urbanismeouvertevégétalhausEuropa&Florequelecoqchante,

Michèle Corin Yves Demanet Francis MurielleFrançoisDelpéréeDessyBernardDewitEyletters

Et ensuite, classés par ordre alphabétique du nom de leurs auteurs, les articles suivants :

Où retrouver tous nos auteurs

Un peu de culture ne saurait nuire...

Si vous m'avez compris, c'est que je me suis mal exprimé (Alan Greenspan).

Tous en récré…

L’apophtegme est un précepte, une sentence, une parole mémorable ayant valeur de maxime. Ces apophtegmes sont tous plus subtils les uns que les autres, mais le dernier va en ravir L'hommebeaucoup.descend du songe (Georges Moustaki).

Quand Rothschild achète un Picasso, on dit qu'il a du goût, quand Bernard Tapie achète un tableau, on demande où il a trouvé les ronds…

Si la Gauche en avait, on l'appellerait la Droite (Reiser).

N'attendez pas la solution de vos problèmes des hommes politiques puisque ce sont eux qui en sont la cause (Alain Madelin).

Elle est tellement vieille qu'elle a un exemplaire de la Bible dédicacé.

Quand il y a une catastrophe, si on évacue les femmes et les enfants d'abord, c'est juste pour pouvoir réfléchir à une solution en silence.

C'est curieux, se faire refaire les seins, ça coûte la peau des fesses (Vincent Roca).

Tombé du ciel...

Vous connaissez l'histoire du mouton qui court jusqu'à perdre la laine ?

Vous n'êtes pas responsables de la tête que vous avez, mais vous êtes responsables de la gueule que vous faites.

Elle était belle comme la femme d'un autre (Paul Morand).

L'enfant est un fruit qu'on fit (Léo Campion).

L'ennemi est bête, il croit que c'est nous l'ennemi, alors que c'est lui (Pierre Desproges).

De nos jours, l'assistance à personne en danger se résume à assister au danger…

Les socialistes ont eu tort de venir au pouvoir. Ils auraient dû faire comme Dieu : ne jamais se montrer pour qu'on continue à y croire (Coluche).

Avant je savais bien écrire et, un jour, j'ai eu un téléphone portable : « é depui il c produi kelk choz 2 bizar ».

Les parents c'est deux personnes qui t'apprennent à marcher et à parler pour te dire ensuite de t'asseoir et de te taire !

La seule fin heureuse que je connaisse, c'est la fin de semaine.

Les statistiques, c'est comme les bikinis : ça donne des idées mais ça cache l'essentiel !

J'ai dit à ma femme que j'avais envie de la tuer, elle m'a dit que j'avais besoin de consulter un spécialiste. J'ai donc engagé un tueur à gages.

Cette nuit un voleur s'est introduit chez moi, il cherchait de l'argent ! Je suis sorti de mon lit et j'ai cherché avec lui.

L'ironie c'est quand tu rentres en prison pour vol de voiture et que tu sors pour bonne Leconduite…travaild'équipe est essentiel. En cas d'erreur, ça permet d'accuser quelqu'un d'autre !

De chez moi au bar il a 5 minutes, alors que du bar jusque chez moi il y a 1h30...

L'être humain est incroyable : c'est la seule créature qui va couper un arbre pour en faire du papier et écrire dessus: « Sauvez les arbres » !

"Si on parvient à convaincre les Chinois que les testicules des djihadistes sont aphrodisiaques, dans 10 ans ils auront tous disparus..."

Et pour finir ...

Du cahier de l'éditeur

Un mec est venu sonner chez moi pour me demander un petit don pour la piscine municipale, je lui ai donné un verre d’eau.

Quand un couple se surveille, on peut parler de "communauté réduite aux aguets ».

Le Père Noël est le seul barbu qui peut survoler les États-Unis sans problème.

Les prévisions sont difficiles, surtout lorsqu'elles concernent l’avenir.

Dans les années 1980, il subsistait uniquement dans l'appellation « nouveau pauvre » ; ce fut le chant du cygne.

Morale

À force d'être inemployée, a disparu. Ne demeure que «ordre moral».

Être « en examen » ne présage pas du résultat de l'examen.

Instituteur

Des mots français en phase terminale

Inculpation

Longtemps remplacé par « Maître d'école ».

Conservez-les ! Un jour viendra où on ne les trouvera plus dans aucun dictionnaire, si ce n'est de vieux français…

Pauvre

Ne pas assimiler à la version féminine d'instituteur !

Ce serait une « professeure des écoles ». Les maris n'ont plus de maîtresse mais une « amie »... Les épouses conservent parfois l'amant, mais seulement à cause de la connotation romantique.

Aujourd'hui quand quelqu'un est mis en examen, on doit toujours insister sur le fait que cela ne préjuge pas de sa culpabilité.

Comme du temps où il aurait été « inculpé ».

A été expurgé du Code Pénal au profit de « mise en examen », cela afin d'éviter une infamante présomption de culpabilité.

Les moins romantiques n'ont qu'un « ami » aussi !

Il tend à disparaître par sa dissolution dans le concept fourre-tout de l'enseignement, au bénéfice de « Professeur des écoles ».

Sais-tu ?

Mais attention: connoté de « fascisme ». Toutefois, personne ne se réclame du « désordre moral ». La morale n'est plus enseignée, elle est remplacée par « « L’éducation à la citoyenneté ».

Maîtresse

N'existe plus. C’est un « défavorisé », un « plus défavorisé », un « exclu », un « S.D.F. », à la rigueur un « laissé pour compte ».

À été abolie au profit d'« appartenance ethnique ». Sinon, vous êtes raciste, fasciste, Onnauséabond,peutnéanmoins dire « black » en anglais et en banlieue.

Vandales

Vol

Voyou

Se trouve dans les romans du XIXème siècle. Aujourd'hui, c'est une « employée de maison ». Quand elle s'occupe de vieux – pardon, de « personnes âgées » - elle devient une « auxiliaire de vie ».

Aucun cadre, aucun chef d'entreprise n'est séquestré : il est « retenu contre son gré » !

Dire désormais « en RÉGION ». On ne dit plus du « provincial », mais du « régional ».

À laissé place à « jeunes en colère », voire à « paysans en colère ». L'ampleur des dégâts distingue les vandales des autres.

Terme réservé aux gagne-petit et aux obscurs. Pour les politiques, on parlera d' « enrichissement personnel ». Ce qui est condamné unanimement par les collègues, contrairement à l'enrichissement impersonnel, qui, lui, ne bénéficie qu'au parti... Mérite la compréhension, ce que les juges n'ont pas encore compris !

En voie d'extinction... On ne connaît que des individus « bien connus des services de police », des « récidivistes » et des « multi-délinquants ».

Un cours de « vieux français » à travers la plume de Jean d’Ormesson « Et les cons sont devenus des « mal-comprenant » ! Tombé du ciel

Race

Servante / Bonne

Séquestré

Du cahier de l'éditeur

Province

Frédéric CLOSE

L’architecturesacrée:unesacréearchitecture!

Après avoir été magistrat pendant vingt-cinq ans aux Parquets de première instance de Mons et de Liège, puis au Parquet de la cour d’appel de Liège, Frédéric Close est passé à la Cour de cassation en 1997. Depuis 2016, il en est un Président de section émérite.

1. Premier être humain qui a effectué un vol dans l’espace, en avril 1961(mission soviétique Vostok 1).

à cette mappemonde géante, certains d’entre nous ne manquent toutefois pas de s’interroger sur « l’horloger »3 qui mit au point les mécanismes de cet univers, voire sur « le grand architecte »4 qui en conçut les merveilles.

Ainsi rejaillit tôt ou tard l’hypothèse surnaturelle d’un être créateur, lequel serait l’inspirateur de nos projets et réalisations humaines les plus surprenants… On prête généralement à André Malraux ce constat mémorable : « L’art est le seul domaine où le divin soit visible ».

2. Paul Eluard, « L’amour, la poésie ».

3. Voltaire, « Les cabales ».

4. Le GADLU, concept maçonnique.

Au fils des siècles, nos connaissances scientifiques ont affiné l’éclairage sur nos origines. Subsistent pourtant les éternelles questions métaphysiques : d’où venonsnous, où allons-nous et, surtout, pourquoi ces univers et le nôtre,… pourquoi moi ? Ces questionnements préoccupent les savants, passionnent les philosophes et les théologiens, alimentent l’imagination des poètes et des artistes, poussent les uns à la réflexion et… ne manquent pas d’agacer les autres.

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L’invisible grand architecte

Quand Youri Gagarine1 contourna la planète, il déclara n’avoir vu Dieu ni dans notre ciel azuré ni dans l’espace. Le spectacle qu’il découvrait était une grandiose splendeur!

La terre « bleue comme une orange »2 révélait ses continents, ses détroits, ses isthmes et ses villes éclatantes de lumières. Blasés après plus de cinquante ans de conquête spatiale, nous ne mesurons plus aujourd’hui la magnificence de ce point de Facevue.

8. A. Malraux parle « d’une recréation de l’univers en face de la Création » (« Le musée imaginaire », idées/ arts n° 1, Gallimard 1965, p.10)

Beaucoup considèrent, dès lors, qu’aucune forme artistique ne serait possible sans un être d’intelligence supérieure que, faute de mieux pouvoir identifier, ils nomment Dieu. Si l’art se définit comme ce que « l’être humain » ajoute à « la nature »5, et ce alors que cet être et cette nature sont les fruits les plus aboutis d’une « création», l’auteur de celle-ci ne peut, selon eux, qu’y apparaître en germe. Serait-ce dire autrement que l’art traduit l’âme ?6 Ou, de manière plus agnostique, que « l’art aide l’homme à être le plus homme possible » ?7

Le vingtième siècle a permis la découverte internationale de trésors artistiques jusque-là ignorés en Occident. Or, les gens d’ailleurs ne sont pas ceux d’ici ! Nos ancêtres le pressentaient ; nos contemporains le savent d’expérience.

7. V. Gilardoni, « Naissance de l’art », La guilde du livre, Lausanne 1948, p. 7.

À n’en pas douter, ce sont les décors terrestres qui ont suggéré aux humains, pour s’abriter, vivre et survivre, de créer de leurs mains mais « à l’identique »8. De là leur vint l’éternelle envie de jouer avec les volumes et les couleurs des matériaux, d’élever toujours plus haut, d’aplanir les angles et d’incurver ou de courber joliment les lignes, de ménager çà et là des espaces…

5. « Homo additus naturae » (scolastique médiévale).

6. Voy. notamment, concernant la peinture, R. Huyghe, « L’art et l’âme », Flammarion 1960, spéc. p. 21-22, et « Dialogue avec le visible », Flammarion 1961, spéc. p. 235-372.

Face aux architectures les plus spectaculaires, l’exclamation de Maurice Barres revient alors en mémoire : « Il est des lieux où souffle l’esprit ! ». Elle ne s’applique pas, en effet, aux seuls lieux de commémoration. Elle vaut tout spécialement là où « l’esprit » qui anime le cœur des hommes laisse sa trace, par exemple au pied d’une pyramide égyptienne ou maya, ou encore dans le vaisseau lumineux de la Madeleine de Vézelay. Chaque fois, le maître d’œuvre voulait que le monument impressionne par ses dimensions, ses perspectives et son décor. Et son projet est pleinement réussi !… L’ampleur des chantiers, la prouesse de leur réalisation et, plus encore, le respect des croyances nous laissent béats d’admiration. La main de l’homme a créé à son tour une atmosphère indicible, laquelle élève la pensée sinon l’âme.

Des arts inspirés

Partout les mêmes besoins, la même quête de beauté

Les climats, les activités économiques, les coutumes, les difficultés et les plaisirs varient d’une région du globe à l’autre. Mais ce sont partout les mêmes besoins de se protéger, de se nourrir, de se soigner, de se cultiver et se divertir. Alors, l’être humain construit des habitations, des forteresses, des aires de jeux et de sports, des ponts et des viaducs... Ce sont souvent les mêmes matériaux, parfois les mêmes techniques,

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rarement les mêmes détails ou la même esthétique. C’est qu’en effet, les richesses diffèrent et les goûts divergent. Telle nation veut avant tout construire de l’utilitaire et du solide ; telle autre privilégie le style ou le côté commercial. A une époque, le luxe s’exprime dans le volume, l’élévation ou la finesse, alors qu’en d’autres temps ce sera dans l’abondance des détails ou des symboles, dans la richesse des matières ou la hardiesse des procédés.

De même, les spiritualités, les mythologies, les croyances et les religions diffèrent.

Les unes tentent de favoriser l’intériorité et les autres l’exultation de la pensée. Tantôt l’être suprême domine l’espèce humaine et exige sa soumission ; tantôt il l’aime et l’encourage à aimer. Tel dieu est craint, de sorte que l’être humain le vénère pour l’amadouer, alors que tel autre est adoré, autrement dit aimé au-delà de tout. Ici une multitude de dieux ; là un Dieu unique.

Cependant, c’est partout la recherche et l’exaltation des mêmes transcendantaux! Avec l’affinement de la civilisation, la société a soif d’un progrès utopique et l’être humain poursuit individuellement une perfection inaccessible. Il est avide de beauté et de grandeur ; il aspire au mieux et rêve du meilleur ; il les désire pour lui et ses proches. C’est ce que manifestent les philosophies et les religions. Malgré leur diversité et leurs différences, temples bouddhistes ou hindouistes, synagogues, églises et mosquées présentent ainsi des caractéristiques comparables. Tous expriment, d’une manière ou d’une autre, un même idéal fait de clarté (celle des vitraux ou d’ouvertures béantes vers le ciel) et de hauteur (celle d’escaliers et gradins, de voûtes et plafonds, de minarets ou de campaniles) ; tous sont en quête d’un absolu, celui de la divinité ou du symbole qui attire le regard et suscite l’exemple. L’homme ne construit pas qu’en fonction de ses besoins et de ses désirs ; ses œuvres sont aussi le reflet de ses convictions et de ses espérances.

Quels que soient l’objectif (construire une maison ou un château, un temple ou une église, un pont ou une gare), les difficultés techniques et les obstacles de toutes sortes, c’était le premier coup de crayon qui serait décisif. Alors, voici le trait de génie du Bernin ou de Santiago Calatrava ; voilà l’imagination débordante du Corbusier ou d’Antoni Gaudi ! Tel bâtiment aurait l’allure d’une vague, tel autre celle d’un coquillage. Ici monteraient tours et tourelles, tandis que le prestige se traduirait ailleurs par une multitude de colonnes et des escaliers d’apparat…

Discrètes mais efficaces, les proportions architecturales sont essentielles. Au-delà de la mathématique, elles comportent à plusieurs époques des allusions symboliques et mystiques qu’il importe de respecter10. Le spectateur les ressent intimement plus qu’il ne les perçoit.

L’étymologie9 confirme que l’architecte est celui qui dirige les ouvriers de la construction. Comme les fourmilières et les ruches, les plus belles réalisations architecturales sont collectives. L’architecte pratique ainsi l'art majeur de concevoir des espaces et de bâtir des édifices. La coordination des travaux l’amène à conjuguer son art avec ceux des charpentiers, sculpteurs, verriers et de tant d’autres artisans. Davantage que l’addition du labeur de chacun, l’œuvre forme un tout, parfaitement homogène. Ici comme ailleurs, l’art nait de l’esprit, se traduit dans le geste et provoque finalement l’émotion !

L’architecture religieuse

Elevés en l’honneur de Dieu, ces édifices devaient répondre à certaines exigences: être spacieux, inébranlables, accessibles et aisément repérables par les pèlerins et pérégrins. Ils devaient essentiellement être d’une pureté idéale pour susciter l’admiration qui porte à la contemplation de la divinité. Ils devaient en outre incliner à la dévotion et à la prière tant individuelle que collective.

9. Du grec ἀρχιτεϰτων (de ἄρχω, commander, et de τέϰτων (artisan en général, et, en particulier, charpentier). Littéralement : « maître des charpentiers ». 10. Voy. notamment « Histoire de la beauté », dir. U. Eco, trad. française, Flammarion 2004, p. 64-71).

Et l’architecte advint

On ne bâtit donc pas sans réflexion préalable. Il faut concevoir l’idée, l’étudier avec prévoyance et enfin la réaliser au prix d’inévitables adaptations. Ainsi, le créateur se révèle dans son œuvre, l’imprégnant de son style ! Car il est bien connu, depuis Georges-Louis Leclerc de Buffon, que « le style c’est l’homme ».

Abbayes et cathédrales embellissent le patrimoine européen d’un élan de spiritualité. Nous les contemplons, les premières dans le calme des campagnes et les secondes au cœur animé de nos villes. Nous pensons souvent y voir la rivalité de monastères ou de cités avides de manifester leur rayonnement. Cette explication comporte une part indubitable de vérité. Elle oublie cependant qu’à une époque socialement sinon profondément religieuse, l’ambition première était d’édifier un lieu de culte !

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La décoration tant intérieure qu’extérieure de l’édifice vise essentiellement à instruire le catéchumène et à entretenir les connaissances bibliques et théologiques des fidèles. Tout est codé dans un langage aujourd’hui mal perçu, sinon par les historiens de l’art et les liturgistes. Nul n’ignore néanmoins la symbolique chrétienne des nombres qui apparaît partout : l’unité du Dieu unique, le trois qui évoque la Trinité, le douze qui correspond à celui des tribus d’Israël et, par là, à celui des apôtres de Jésus, etc.

Selon les spécialistes, le symbolisme médiéval affleure même là où nos contemporains ne songeraient pas un seul instant à le suspecter. C’est qu’en effet rien n’est décidé au hasard ! Dans un monastère bénédictin, par exemple, la vie du religieux (homme ou femme) est exclusivement vouée à la prière et au travail. Il s’ensuit que les exigences claustrales s’imposent aux bâtisseurs. C’est ainsi que la moindre proportion est signifiante. Il a, par exemple, été observé11 que l’espace entre deux arcades d’un cloître roman aurait été calculé en fonction du « tactus »12. Ainsi, le religieux (ou la religieuse) qui parcourt le « carré »13 en chantant ou psalmodiant ses prières, peut en lire la mélodie au rythme de ses pas sur les sculptures des chapiteaux !

En occident, l’architecture chrétienne allait revêtir au moyen-âge une signification désormais trop méconnue. Ainsi, l’église des catholiques est généralement construite en forme de croix, instrument de mort et annonce de résurrection. Le chœur est orienté vers le levant, signe d’espérance, de sorte que le portail d’entrée est situé du côté opposé, soit à l’Ouest ; il en résulte un jeu de lumières à travers rosaces, baies ogivales et vitraux, du lever au coucher du soleil.

Catholique ou autre, l’architecture sacrée obéit donc, non seulement à des règles techniques et esthétiques communes à toute construction, mais encore à des exigences propres. C’est ce qui confère un intérêt tout particulier à ces temples dédiés aux divinités antiques, comme aux synagogues et mosquées, voire même aux monastères bouddhistes et autres lieux non religieux mais réservés à la méditation philosophique.

En tant que relation intime entre l’homme et la divinité, toute religion s’exprime par la psalmodie et le chant, les gongs, cloches et clochettes, mais aussi des partitions instrumentales abondantes et variées. Comme l’a dit Saint Augustin, « chanter c’est prier deux fois » ! Alors, du tintinabulum ou des cymbales à l’harmonium ou à l’orgue, les lieux saints inspirent les organologues et luthiers. De même, les peintres et sculpteurs ne se lassent pas de représenter les chantres et les musiciens. Pour leur part, les architectes se préoccupent essentiellement d’acoustique, ainsi que l’illustre remarquablement l’abbaye cistercienne du Thoronet.

Les relations étroites entre la musique et l’art sacré sont, par ailleurs, indubitables. Elles apparaissent au premier chef dans les psautiers, livres de chœur et enluminures, dans les jubés, encorbellements et tribunes. Mais pas seulement. Elles sont particulièrement remarquables dans la sculpture qui fait partie intégrante de l’architecture notamment romane et gothique ; les lieux de prière y sont ornés de tympans et chapiteaux sculptés qui content aux chrétiens leur foi. Citons ainsi les tons de la musique représentés sur les chapiteaux du chœur de Cluny, ou la musique des sphères qui entoure le tympan Sud de Vézelay, mais aussi les animaux musiciens, chantres, instrumentistes et troubadours particulièrement présents dans les églises et abbayes des chemins de Compostelle.

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soient leurs convictions philosophiques, leurs croyances et leur mode de vie, les touristes actuels sont friands, sur tous les continents, de sites et édifices religieux. N’est-il pas évident, en effet, qu’eu égard à la sainteté de leur objet, à la majesté du lieu, au faste du culte et aux enjeux majeurs des croyances, ces pagodes, synagogues, cathédrales catholiques ou orthodoxes, temples et oratoires divers confinent au sublime ! Honorer une divinité ou élever la pensée ne peut que porter à un désir personnel de perfection ... C’est sans doute pour cela qu’à l’instar de la musique sacrée, l’architecture religieuse atteint souvent un sommet inégalé de splendeur.

Il reste incontestable que, comme tout art sacré, l’architecture religieuse constitue le fleuron de nos monuments. Il n’est pas téméraire de soutenir d’ailleurs que l’architecture civile a largement profité des progrès techniques et des nouveautés esthétiques préalablement expérimentés sur les bâtiments à vocation spirituelle ou Quelsreligieuse.que

14. Selon son étymologie (Μουσεῖον), le musée est le temple des muses, soit les neuf déesses grecques qui présidaient aux arts libéraux.

Conclusion : une sacrée architecture

Le drame de l’architecture religieuse, c’est qu’à travers les âges elle a toujours été victime de son succès passé. De siècle en siècle, il se vérifie que l’homme et la femme finissent toujours, comme on dit, par « brûler ce qu’ils ont adoré ». C’est ainsi qu’après avoir porté jusqu’aux cimes la pensée et la méditation, nombreuses sont les religions qui ont progressivement disparu. Indépendantes ou non de révolutions ou de guerres, ces crises spirituelles de l’humanité ont entraîné chaque fois destructions, vandalismes et pillages. Ne restent ainsi que des vestiges émouvants de sépultures et temples sacrés, soit les traces ultimes de ce que l’homme rêvait pourtant de meilleur ... Comme tout art, l’architecture est langage ! Elle parle autant au cœur qu’à la raison. Son imagination séduit ; ses techniques rassurent. Elle joint l’agréable à l’utile, le beau au fonctionnel. Elle est un musée14 en plein air et l’archéologie religieuse, quels que soient les continents et les croyances, constitue l’un des trésors spirituels de l’humanité.

Frédéric Close

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Michèle CORIN

Licenciée en droit de l’Université de Liège (B), Michèle Corin n’était en rien destinée à une carrière dans la fonction publique locale. Pour être accidentelle, cette reconversion n’en a pas moins plu à celle qui, aujourd’hui, dirige les institutions touristiques de sa commune d’adoption, après y avoir servi à l’urbanisme puis à la culture durant quelque quinze ans.

Un tour de la Laine et de la Mode, site classé

CTLMauLeCentreTouristique

CORle GRAND journal du droit ©Ronny Delrue (2021)

Centre touristique de la Laine et de la Mode, Verviers : cour intérieure

Dans cette ancienne manufacture de draps au charme indubitable s’exposent sur quelque 1500 mètres carrés l’histoire de l’industrie qui fit la richesse de la ville ainsi que des créations temporaires généralement liés à l’histoire et/ou à l’art.

1. Et même du Benelux ! Botrange, altitude 694 mètres, se situe à moins de vingt kilomètres de Verviers.

Une excursion à la porte des Fagnes n’est pas immanquablement synonyme de sports et nature. On l’ignore souvent, la dernière grande ville avant d’arriver (par l’Ouest et le Nord-Ouest) au toit de la Belgique1 recèle de petites pépites culturelles. Verviers – c’est d’elle qu’il s’agit – constitue une agréable parenthèse muséale entre deux promenades dans la plus ancienne réserve naturelle de la Région wallonne.

L’une de ces parenthèses et non des moindres est le Centre Touristique de la Laine et de la Mode (CTLM). L’architecture est à l’honneur dans ce site comme dans de très nombreux lieux de Verviers qui conserve des traces du passé à tel point que nombreux sont les films tournés sur place. Le dernier en date est Miss Marx (2020)

dont l’une des scènes principales prend place au CTLM ! Sa cour extérieure, véritable havre de paix au cœur de la ville, ses ailes nord et est, anciennes manufactures de draps ainsi que son aile sud, ancienne demeure patronale et son annexe, anciennes écuries, forment un ensemble architectural impressionnant.

21ARTISTES CENTRELAINEMODE VERVIERS 30/10/21-06/03/22 É T O F F E ( S ) A R T C O N T E M P O R A I N Photographie©AlainHatat

Centre touristique de la Laine et de la Mode, Verviers : escalier de la demeure patronale

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C’est l’asbl Lieux-Communs, dont l’objet est de populariser l’art contemporain, qui amène au CTLM le concept : les artistes aidés du commissaire d’exposition et du personnel du CTLM ont le plus souvent choisi la place qu’occupent leur(s) œuvre(s). La succession des travaux d’art constitue une histoire alternative à celle du travail du textile en usine. Les codes d’accès au monde de l’art textile permettent d’apprécier pleinement la qualité des pièces présentées au CTLM. Levons un coin du voile sur ceux-ci.

C’est l’une d’elles qui nous intéresse pour l’heure. Le parcours permanent consacré au traitement industriel de laine est jalonné jusqu’au 6 mars 2022 d’œuvres d’art textile contemporain réalisées et placées par 21 artistes : Étoffe(s) ouvre sur un monde artistique méconnu du grand public. Séduite par l’expo, l’équipe du CTLM propose des visites guidées pour tenter de réparer cette injustice !

Art et Textile

l’absence d’utilité pratique sont l’apanage de l’art ; l’habileté manuelle, le rythme du travail / la reproduction du geste indiquent un artisanat.

Celina Vleugels, A Day at the Beach in 2001, détail (2020)

Comment s’opère dans nos esprits le passage de l’artisanat à l’art ? Plusieurs critères sont usuellement cités sachant que les notions sont mouvantes (en fonction du lieu, de l’époque) et que les définitions nécessiteraient bien davantage de développements : l’effort intellectuel,

Des femmes se sont mobilisées au début du XXe siècle pour brandir leurs travaux d’artisanat textile en guise d’étendards libératoires. Leur mouvement - le quilting - s’inscrit dans le sillage de l’Art and Craft né fin XIXe, qui, cependant sans connotation féministe, promeut les arts décoratifs pour les hisser à l’égal des beauxarts. La reconnaissance du travail des métiers d’art est en marche.

La genèse de l’Art Textile

Bien au-delà du patchwork, le travail du textile donne lieu à une infinité de modes opératoires et ceux-ci, au sein même d’une même technique – c’est le cas dans la Nouvelle Tapisserie notamment - produisent des résultats dont la variété charme et stimule l’esprit.

La création textile actuelle est le fruit d’une évolution qui prend sa source dans les pratiques artisanales, souvent féminines. La dentelle, le tricot, la broderie sont dans notre imaginaire collectif telles. Il en est de même (mais peut-être moins nettement) concernant la tapisserie, le tissage ou même le filage et la teinture. Mettant tout le monde d’accord, les anglo-saxons placent tous ces modes d’expression dans une catégorie qu’ils dénomment soft art. On lit un peu partout que le vocable sous-tendrait la féminité et ses attributs stéréotypés que sont la douceur, voire – ces dames m’excuseront - la mollesse. Cette belle coïncidence me semble cependant s’avérer une explication a posteriori.

Autre discipline, considérée comme un art mineur, la tapisserie en Europe fut longtemps cantonnée à la copie d’œuvres peintes, comme c’est le cas par exemple des tentures visibles au Palais du Tau à Reims représentant la Prédication de Saint-Pierre, pour lesquelles Raphaël a fourni aux lissiers des cartons. Au XXe siècle, la tapisserie s’émancipe pour devenir un art à michemin entre la sculpture et l’installation : c’est la Nouvelle Tapisserie, désignée par les AngloSaxons comme « Textile Art ».

L’horizon de l’art textile étant ainsi esquissé, nous pouvons apprécier les pièces présentées au CTLM dans leur diversité, dans leur filiation, leurs références et - selon les goûts - dans leur beauté.

Jehanne Paternostre, Fils de Poussière 01 (2021)

L’œuvre sonore de Stéphanie Roland questionne le monde du travail post-industriel. À ce titre, elle s’inscrit aussi au nombre des artistes qui véhiculent un message social. L’artiste et anthropologue Sarah Van Melick traite les notions d’identité, de mélange cultuel, de mémoire. Amandine Arcelli utilise des matériaux qu’elle recycle, abordant ainsi les questions environnementales. Elen Braga traduit la nature humaine, principalement féminine, son ambition, sa résilience. Carrément philosophique, Manon Clement tend à faire percevoir que le mot a besoin d’une surface pour ne pas se perdre dans sa fugacité.

La plupart des artistes présentes au CTLM sont des femmes. Ce constat n’est pas sans rappeler la genèse de l’art textile expliquée supra. Consciemment ou non, l’art textile est souvent lié au féminisme. Entre émancipation et continuité, certaines puisent leur maîtrise technique dans la tradition familiale : Amandine Arcelli travaille notamment le bois en référence à son oncle tourneur sur bois. Le grand-père et l’arrièregrand-père de Celeste Castelot qui manie aussi bien le fil et l’aiguille que le marteau, le ciseau à bois, le maillet, le ruban et le pompon, étaient tapissiers. Sarah Cohen a conscience de réactiver les liens intergénérationnels quand elle coud ou tricote suivant les techniques inculquées par ses grands-mères.

Du quilt, il y en a dans le parcours d’Étoffe(s) avec les travaux de Celina Vleugels qui utilise d’anciens coupons conservés dans sa famille pour tenter de récréer l’époque heureuse de son

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L’audace est encore présente chez d’autres artistes que l‘on peut qualifier d’expérimentatrices : Adina Ionescu-Muscel a multiplié les essais pour obtenir sa série de cyanotypes sur papier washi (du japonais [wa] « japonais » et [shi] « papier »), fabriqué à partir du murier à papier, le kozô. Jehanne Paternostre présente des traces de textiles anciens : « poussière » de tapisserie filée, déchets d’anciens fils probablement plusieurs fois séculaires triés et rangés tels des échantillonnages archéologiques. Stéphanie Roland produit une œuvre auditive sur la base du travail effectué par ceux qu’elle appelle des travailleurs fantômes, main d’œuvre recrutée via la plateforme dématérialisée Amazon Mechanical Turk

L’exposition Étoffe(s) au CTLM

petit quelque chose du quilt dans le travail d’aiguille d’Armelle Blary également, dont les sculptures sont faites de tissu rembourré, la plupart Suspenduessuspendues.également, les œuvres au tricot de Julie Burton qui travaille autour de la perception de notre corps que l’on façonne pour qu’il nous ressemble

Dans l’expo, nombreuses sont les références au corps, à la beauté plastique, à son impact sur la personnalité et sur les rapports humains qu’interrogent par exemple Ninon Hivert, Margaux Blanchart, Sylvie Macias Diaz ou Elen Braga. Chacune explore des voies bien différentes, de la céramique à la tapisserie monumentale, du collage à l’audiovisuel interactif, mais toutes délivrent un message empreint de force et d’audace, que ce soit par le matériau employé, par les couleurs ou l’appropriation spatiale.

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siècle, les musées les plus prestigieux n’hésitent pas à consacrer des expositions à l’art textile. Témoin du travail des ouvriers lainiers à Verviers depuis la révolution industrielle, le CTLM s’enorgueillit de promouvoir lui aussi une meilleure connaissance des réalisations des artistes à partir des matériaux textiles, laine y compris. En cela, le dépositaire de la mémoire de Verviers, centre lainier mondial, rend hommage aux métiers du fil.

3. Pour comprendre ces liens, voyez le film Australia de JeanJacques Andrien.

Sarah Cohen, Fleurs (rouge), 2020

a étudié l’histoire. Stéphanie Roland réinterprète les concours de chant d’oiseaux en vogue dans le milieu ouvrier début XXe, dont il est rendu compte dans le café reconstitué du parcours laine du AuCTLM.XXIe

La visite guidée, sur réservation, est conseillée. info@aqualaine.be – www.aqualaine.be – 087/30 79 20

L’exposition Étoffe(s) est visible Au centre touristique de la Laine et de la Mode (CTLM), Rue de la Chapelle 30 à 4800 Verviers.

Les variations sur le thème textile sont infinies ou presque. Pur ou associé à d’autres matières, voire seulement représenté par les arts plastiques, le travail de la fibre2 actuel se nourrit des œuvres qui le précèdent. On décèle par exemple une inspiration de Stack (1991), pile de vêtements exposée à l’Irish Museum of Modern Art par Kathy Prendergast dans le travail de Meghan Maucherat de Longpré qui accumule les rouleaux plats de cartons servant à entreposer le tissu vendu au mètre. Le crin fixé sur panneau, sans titre (1995) de Pierrette Bloch conservé au Fonds cantonal d’art contemporain de Genève n’est pas sans rappeler la démarche de Nathalie Vanheule. Les Lianes de Beauvais (2011-2012) de Sheila Hicks au Centre Pompidou rappellent quant à elles le travail de Jeanne Goutelle.

Dans le même ordre d’idée de filiation, les quelque 90 œuvres qui jalonnent le parcours laine au CTLM jettent un éclairage complémentaire sur le travail industriel : Adina Ionescu témoigne de la mutation dans l’espace qui explique les liens particuliers entre Verviers et l’Australie3. Ronny Delrue remplace les portraits de famille des de Thier, anciens propriétaires de la fabrique de drap abritant aujourd’hui le CTLM, dont l’artiste

2. Il est judicieux d’utiliser le terme de fibre, celui de textile renvoyant à la notion de propre à être tissé, plus limitatif.

Michèle Corin

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L’Abbé

Yves DEMANET, né le 11 mars 1961, carolo, avocat, juge de paix suppléant, ancien conseiller de l’Ordre du Barreau de Charleroi, commissaire près l’OBFG, officier de Réserve ® Air Codo breveté para et officier de tir, membre d’honneur du Comité Saint Roch de la Ville de Thuin, passionné de philosophie et émerveillé par la physique quantique, amateur des whisky écossais d’Islay, trois enfants, deux chats, une merveilleuse compagne, aucun goût pour la mode et aucun intérêt pour les Smartphones.

Yves DEMANET

Ce brave homme, car il était brave, vivait seul dans un ancien wagon de tram qu’il avait aménagé. Comment est-il parvenu à « disposer » d’un wagon entier et l’installer sur son coin de bois près l’ancienne décharge reste un autre mystère.

E

Après-guerre, juste après et peut-être un peu avant, il avait ramassé ça et là ce qui trainait; quand on est pauvre, tout vient à point à un moment. Il y avait dans ses appentis tout ce qu’il avait pu sauver: des roues allemandes, de l’outillage US, des batteries de cuisine anglaises, des toiles de tente françaises, des planches, des câbles, quelques moteurs, des pièces de toute nature, un canon entier (oui un canon !), des tonnes de clous, vis, boulons… et autres petites

DEMle GRAND journal du droit

n ces temps-là, vers les années 70, les choses étaient différentes.

Qu’il me soit permis de vous partager une rencontre purement imaginée, rien n’est vrai et tout le reste est prescrit.

Parfois son copain garde-chasse avec qui il avait traversé la guerre, autre brave homme, débarquait pour l’engueuler. Incise : les deux avaient été décorés, mais je n’ai jamais su pourquoi. Bref son copain venait «officiellement» comme il disait. «Alors l’abbé, vous avez encore tiré des bêtes dans le bois cette nuit; c’est pas bien ! ».L’abbé niait farouchement en lui servant une trappiste, il jurait sur tout ce qu’on voulait qu’il était scandaleux de l’accuser sans preuve, qu’il dormait paisiblement et que vivant seul, seul son chien, une femelle de race multiple et approximative, pourrait témoigner et que la brave bête si elle savait parler, car il ne lui manquait que ça, le ferait très honnêtement et le disculperait immédiatement… et d’ajouter: « Regarde ces yeux, elle te cause: c’est des menteries qu’elle te dit, c’est trop facile de ne pas la croire parce qu’elle ne sait pas dire » . Jamais le garde-chasse n’ouvrit le frigo ou le congélateur. Quand on a confiance, on a confiance! Le problème: la « technique » de chasse de l’abbé était plus qu’un aveu, plus qu’une signature. Il n’utilisait pas le collet ou la bricole car, disait-il, « Étrangler une bête, c’est pas humain ! »

fortes détonations troublant sa quiétude; comme l’abbé variait son alimentation, il lui arrivait de pêcher mais il avait peu de patience. Donc il y allait à l’explosif. Certes prudent, il attendait qu’il n’y ait pas de péniche et puis il balançait un «pétard» et le poisson remontait et s’échouait contre l’écluse; il suffisait de ramasser. En guise de «pétard», il s’agissait parfois de carbure, parfois d’une grenade prélevée de son stock qu’il gérait parcimonieusement à raison des difficultés de réapprovisionnement. Il avait une préférence pour les allemandes, car il pouvait vider une partie de la poudre qu’il réutilisait ultérieurement. L’abbé était économe : « point trop n’en faut » disait-il. Sagesse de l’homme Maprudent.isl’abbé, écolo avant l’heure, veillait aussi au côté bio de sa viande et comme à l’époque les boucheries utilisaient massivement du sulfite sur leurs viandes aux antibiotiques, notre abbé se fournissait de manière alternative.

Peut-être était-ce parce qu’il aimait particulièrement la bleue de Chimay, bière de moines et qu’il en éclusait quatre de 33 aussi facilement que je buvais ma grenadine. « A vôt âge, c’est del sirop ; quand vous aurez du poil, vous aurez ça ! » riait-il en présentant une bleu généralement vide.

Notre homme était une source inépuisable d’histoires; il était la bonne humeur, la joie de vivre, la truculence, jamais grossier, toujours généreux. Excellent bricoleur, il avait l’intelligence des mains : il réparait tous les vélos de tous les gamins, toutes les mobylettes, toutes les tondeuses du quartier et il tenait potager dont il était particulièrement fier.

Etchoses.celalui

L’homme n’était pas ecclésiastique mais, et je n’ai jamais su pourquoi, tout le monde l’appelait « l’Abbé »…

servit bien.

Le hameau d’Hourpes se souvient de quelques

A propos de ‘12. Quand on n’a pas les moyens, il faut être bricoleur ! Et l’abbé l’était. Il fabriquait donc ses propres cartouches avec un peu de poudre récupérée des centaines de cartouches de guerre « mise-à-place », un bout de carton soigneusement découpé et graissé sur une face et de la grenaille trouvée çà et là, le tout dans des douilles à l’aspect improbable. En bon artisan, notre homme testait ses productions sur une feuille de journal pendue entre deux branches. Il avait pris cette habitude bien avant les nouvelles constructions de manière telle qu’il considérait sans doute bénéficier d’une servitude d’usage de champ de tir. Un jour une brave dame qui faisait sécher ses draps, tous blancs à l’époque, les découvrit secs mais… un peu troués. Certes le plomb de ‘7 n’a pas grande portée, mais en l’espèce le fil à linge était sans doute trop près.

Et lorsqu’on lui faisait remarquer qu’il n’avait pas de permis de chasse, il répondait judicieusement que ce papier n’existait pas pour les mitraillettes et que donc il n’en n’avait pas besoin: CQFD ! Jamais aucun titulaire légal du droit de chasse n’a déposé plainte contre l’abbé. Non pas par l’effet d’une quelconque crainte ou ignorance (ma ville est un village où tout se sait !) mais en raison de l’immense service qu’il rendait car l’abbé respectait les périodes de chasse et n’embêtait personne dès l’ouverture. Par coutume tacite, ces « prélèvements », modestes, n’existaient que hors saison et la nuit. Et comme on savait que l’abbé n’avait ni bonne vue, ni horaire, aucun braconnier « industriel » ne se serait risqué à pénétrer dans les bois visités! Bref tout le monde y gagnait et l’Ordre Publique était assuré sans frais pour le contribuable.

Un jour, je surpris notre « abbé » en train de s’engueuler vertement avec «les gens du câble». Tout le quartier connaissait de grandes difficultés de qualité de télédistribution; les services techniques appelés avaient constaté que le câble principal en face du logement de l’abbé était curieusement rongé. L’abbé de leur dire que leur câble était pourri et que c’étaient de mauvais ouvriers qui utilisaient du mauvais matériel pour facturer honteusement à de braves gens le prix des réparations. Et qu’en plus, dans le coin, il avait des rats. L’un lui faisant remarquer que le câble était à huit mètres, notre abbé lui répondit

Après leur départ, je sus l’explication. Les jours précédents, l’abbé avait eu une envie de volaille, ce qui est légitime et peut se comprendre. Comme il plus facile de descendre un ramier au repos qu’en plein vol, il avait fusillé du volatil posé sur le câble TV. Or, particularité locale, les câbles de télédistribution ne sont pas blindés… allez savoir pourquoi.

que les rats des bois, espèce locale, n’ont aucun problème à monter aussi haut, voire plus et se régalent des câbles, particulièrement de ceux de la télédistribution. Cela devait venir, selon lui, de l’odeur de poisson qu’ils dégageaient. Et il insistait pour que les ouvriers, s’ils osaient douter de ses propos, goûtent eux-mêmes leur foutu câble. Il en disait tant et plus… Devant le flot de vérités bien assénées, les préposés se retirèrent ! Détail piquant qui eût pu alerter: l’abbé n’avait pas la TV. Soit.

Et autre curiosité, ils ne résistent pas bien aux coups de ’12... comme quoi l’abbé avait raison : mauvais matériel.

Notre abbé « chassait »... à la mitraillette! C’était connu… y compris du Maïeur de l’époque à qui il apportait l’un ou l’autre cuissot. Alors une rafale, même courte, dans un bois… ça s’identifie surtout de nuit. En forme d’excuse, il expliquait qu’à son âge, la vue et les réflexes se réduisant, il avait bien le droit d’avoir un «outil adapté». « A mon âge, on marche avec une canne et on chasse à la mitraillette; c’est comme ça, c’est l’âge! » Et si c’est l’âge, que vouliez-vous lui reprocher !

Yves Demanet

Il y a longtemps que l’abbé a rejoint un monde meilleur et sans impôt, mais lors de son enterrement à l’Eglise, car on ne sait jamais, certains ont attendu dehors tant il y avait foule. Curieusement, les gens partageaient de bon cœur anecdotes et histoires de l’abbé, chacun y allant de la sienne. Il y avait une tendre tristesse joyeuse comme si la Mort elle-même souriait doucement. J’y étais, gamin, avec mon Père ; plus forcé que volontaire, je n’avais rien compris. Pourquoi je pense à Brassens et à Perret... je ne sais pas trop… peut-être parce qu’ils chantent l’Humanité.

Bref, elle vint présenter ses draps à l’abbé puisque les détonations l’avaient désigné comme suspect. « C’est né des trous d’plomb, ça Madame. C’est des mites ! C’est qui n’fait né prop chez vo. Vous n’avez qu’à nettoyer.». Et l’incident se termina ainsi.

Il y eu aussi une histoire de mari violent qui apprit clairement « qu’on frap né s’coumère, ça n’se fait né ! ». L’abbé avait le sens de la Loi… mais c’était une histoire d’adultes et je n’en su pas grandchose, si ce n’est avoir entendu vaguement parler d’un séjour à l’hôpital… comme il ne s’agissait pas de l’abbé, je n’y prêta pas attention…

Vous noterez que jamais aucun voisin n’aurait pensé le dénoncer ; ces choses-là ne se faisaient pas. Et puis l’abbé recevait souvent le Commissaire de l’époque, un homme de poids dans tous les sens du mot, lui aussi décoré. Ils avaient le rire breughélien, ce rire qui éloigne les mauvaises pensées et les mauvaises gens. Ce rire de vie d’hommes qui ont vécu, qui mesurent les choses et savent que la Vie ça se danse.

Il est membre honoraire de la Chambre des représentants et du Sénat.

Francis Delpérée est professeur de l’Université catholique de Louvain.

Il est membre de l’Académie royale de Belgique et correspondant de l’Institut de France.

Francis DELPÉRÉE

S’IL TE CONSTITUTIONDESSINE-MOIPLAÎT,UNE

Tout occupé qu’il est à concevoir les institutions de son pays et de quelques autres, le constitutionnaliste oublierait-il qu’il est à sa manière un architecte? L’étymologie diffère sans doute. Il n’empêche. « Constitution » et « construction » sont apparentées. Par l’esprit plus encore que par le verbe.

Une photo ! C’est celle d’un monument. Depuis 1859, la colonne du Congrès se dresse aux abords de la rue Royale à Bruxelles. Elle célèbre la Constitution et son auteur. Sur des tables de marbre sont reproduites les dispositions fondatrices de l’État. Deux lions marchant à l’amble préservent les droits et libertés, symbolisés par quatre matrones rubéniennes. Quant au premier roi des Belges, sa statue domine l’ensemble à près de cinquante mètres de hauteur. L’esplanade surplombe la ville. Un lieu de mémoire en même temps qu’un regard sur les réalités du moment.

Un tableau !. Il est accroché dans la salle internationale du palais de la Nation. L’auteur ? Anatoly Stolnikoff. Le sujet ? Les chambres réunies du 17 juillet 1951. Baudouin prête serment. Que dit-il ? « Je jure d’observer la Constitution… ». Le chaînon est mince mais significatif. Le chef de l’État n’exercera les fonctions qui lui reviennent qu’après avoir promis aux corps constitués de respecter les normes fondamentales du royaume. Une manière simple de rappeler que la monarchie est constitutionnelle : l’adjectif est aussi important que le Pusubstantif.isquenous sommes ici dans l’un des temples de la démocratie, je m’autorise à livrer cette anecdote. Il y a peu, les étudiants d’un Institut d’urbanisme m’ont approché. « Nous devons réaliser un travail de fin d’études. Nous devons dessiner un Parlement puis en construire la maquette. Comment faire ? Avez-vous des conseils à prodiguer ? »

S

i j’en crois l’Académie, l’architecture est l’art de construire, de disposer et d’orner un édifice.

« Dessine-moi une Constitution », dit le petit prince. Je ne suis pas Saint-Ex. Je ne suis pas doué pour le conte, ni pour le dessin. Tout au plus puis-je dénicher dans une documentation éparse quelques images — une photo, un tableau, un schéma —. Elles permettront peut-être à mon interlocuteur d’appréhender une réalité. Celle de l’architecture de l’État Belgique.

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People visit Reichstag dome in German parliament Bundestag - ©Shutterstock - EvrenKalinbacak

BRUSSELS, MARCH 17, 2016: Lion statues of Congress Column on the Place du Congres - ©Shutterstock - Oleksandr Osipov

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Le Palais de l'Assemblée nationale française-Bourbon, la chambre basse du parlement, Paris, France©Shutterstock - Petr Kovalenkov

The Storting building, the parliament house, with local and tourists, in Oslo, Norway - ©Shutterstock - RnDmS

JrArnaldo-©Shutterstock-buildingCongressBrazilian

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Francis Delpérée

Vient encore le schéma ! A priori, je n’en suis pas friand. Je suis un pédagogue old fashion. Rien de tel que l’exposé les yeux dans les yeux. S’il le faut, quelques gribouillis au tableau noir. Pas d’autre artifice.

Avec Bonaparte, je me dis néanmoins qu’ « un bon croquis vaut mieux qu’un long discours ». Pour autant que le propos ne s’emberlificote pas dans une accumulation bariolée de carrés et de ronds, reliés par des flèches et assortis si besoin de courbes et de graphes. Le tout reproduit sur des transparents. Mieux, sur un PowerPoint

Dans l’esprit de mes interlocuteurs, le député que j’étais à l’époque devait disposer, dans une armoire, de modèles « clés sur porte » et, pourquoi pas ? de plans ou d’esquisses. Ce n’était pas tout à fait faux. Images à l’appui, je leur ai fait découvrir le Bundestag à Berlin, le Palais Bourbon à Paris, le Storting à Oslo, le Congrès national à Brasilia, d’autres encore. Mais foin de visites touristiques ! Assez d’architectures façadières !

Certes, la pyramide de 1831, avec ses provinces et ses communes, a subi des travaux de rénovation approfondis. Le plan d’architecte a été retravaillé, il y a un demi-siècle, pour faire droit à l’action des communautés et des régions, sans oublier les excroissances européennes et internationales. L’on devine aussi que le chantier n’est pas terminé. Pour peu que l’on prenne le temps et la peine de découvrir les particularités de la nouvelle bâtisse, l’on ne saurait pourtant se perdre dans le dédale de ses ramifications.

J’ai cru comprendre, aux dires de leur professeur, que l’interpellation-admonestation avait porté ses fruits. La morale de l’histoire saute aux yeux. Ne jamais oublier la question primordiale. Pourquoi, pour qui et pour quoi construire un édifice ?

La présentation schématique des institutions publiques a un mérite. Elle rappelle que la maison Belgique prend la forme d’un édifice structuré. La Constitution, ce n’est pas que de la tuyauterie, comme l’on dit parfois avec mépris. C’est un assemblage conçu, construit et aménagé au départ de cette pluralité d’éléments que représentent des collectivités autonomes. Les parties ne sont rien sans le tout. La réciproque est tout aussi vraie.

Sans ménagement, je me suis adressé à mes « petits princes ». Quel est le cahier des charges ? Une ou deux chambres ? Combien de membres, de collaborateurs, de secrétaires ? Des bureaux et des services ? Un cabinet médical, un restaurant, un gymnase, une imprimerie, un service de sécurité ? Des pièces d’eau, un jardin, des statues en plein air ? Du mobilier ancien ou moderne ? Un hémicycle à la française ou une salle à l’anglaise ?

Courage, petit prince ! Un mouton s’endort dans un carton. Pas la Constitution. Ni ceux qui la font vivre.

François Dessy est avocat aux Barreaux de Huy-Liège et de Namur. « Il n’y a pas de paradis sur terre. Mais il y a des morceaux de paradis » se plaisait à dire Jules Renard. Voyages , jardinage…et balades composent les siens. Quelques destins pénaux (en ce compris le roulage) et familiaux désembourbés, , un peu de coopération internationale en Afrique avec avocat sans frontière, quelques livres sortis en librairie et publications juridiques, complètent, en robe, ses bonheurs. Ce qu’il voudrait cultiver : l’art de demeurer intranquillement interrogatif devant les défis d’un monde insaisissablement beau mais dévoyé parfois… et penser à ceux qui suivent. Parce ce que l’histoire que nous écrivons est « le flambeau de la vérité, l’âme du souvenir, l’oracle de la vie ,le maître de la vie » de demain. Historia Magistra Vitae ! (Cicéron).

François DESSY

Lettre ouverte

Cher Daniel Salvatore Schiffer,

Vous êtes né en 1957. Homme protéiforme, « prismatique » (pour employer un concept, dérivé du « prisme », qui vous est cher), il y a chez vous plusieurs figures. La figure académique. Le diplômé d’études approfondies (DEA) en esthétique, l’agrégé, le professeur en philosophie de l’art, à l’Ecole Supérieure de l’Académie Royale des Beaux-Arts de Liège, et par le passé, à l’étranger, au Centre Culturel Français de Milan, en Italie. Il y a aussi la figure du combattant, de l’intellectuel engagé, à qui l’on doit des centaines de tribunes parues dans le meilleur de la presse nationale et internationale, le défenseur des droits de l’homme et des libertés fondamentales, à qui l’on doit, en 1993, lors de la guerre en ex-Yougoslavie, la libération, avec Elie Wiesel, prix Nobel de la paix, de près de 3000 prisonniers alors détenus dans le camp serbe de Manjaca (en Bosnie), et de tant d’autres oppressés par des régimes dictatoriaux. Vous avez été le porte-parole francophone du « Comité international contre la peine de mort et la lapidation », basé à Londres. En vous s’incarne aussi, très concrètement, la figure de l’écrivain, pour avoir rempli les pages de plus d’une trentaine de livres, traduits dans de nombreuses langues à travers le monde, et dont certains sont des références planétaires, voire des classiques déjà, en matière de Dandysme notamment, dont vos biographies consacrées à Oscar Wilde (Gallimard, « Folio Biographies », 2009) et Lord Byron (Gallimard, « Folio Biographies », 2015), ainsi que votre « Philosophie du Dandysme – Une esthétique de l’âme et du corps » (parue, en 2008, aux Presses Universitaires de France) et votre « Traité de la mort sublime – L’art de mourir de Socrate à David Bowie » (publié chez Alma Editeur, en 2018), en témoignent comme autant d’exemples notoires et notables.

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Vous avez également publié des dizaines d’entretiens avec quelques-uns des principaux intellectuels, philosophes et écrivains, de notre temps. Bref, un Intellectuel - au plein sens du mot qu’en donne l’Aurore qui a publié le « J’accuse » de Zola, brûlot in fine libératoire, qui a fait basculer l’Affaire Dreyfus, jusqu’à la réhabilitation de celui-ci. Au premier rang de vos modèles philosophiques, en matière d’engagement, figure, au Siècle des Lumières, Voltaire, avec son « Traité sur la Tolérance ». Humaniste, vous êtes aussi un grand spécialiste de la Renaissance, pour avoir publié, entre autres, des ouvrages très remarqués, aux Editions Erick Bonnier, sur deux de ses plus illustres représentants, Léonard de Vinci et Raphaël, en matière d’art, de lettres et de science. Vous préparez à présent un livre sur Dante (qui paraîtra en septembre prochain), mais aussi sur Michel-Ange, Pétrarque et Boccace. Vous êtes également le premier théoricien de ce que vous appelez la « métaesthétique » dans son rapport au Sublime. Vous êtes le fondateur, en Belgique, de deux importants prix littéraires : le « Prix Paris-Liège » et le « Prix Saga ». Vous êtes un des administrateurs de l’Association des Ecrivains Belges de langue française (AEB). Vous avez été professeur invité au « Collège Belgique », dont vous êtes un des prestigieux « alumni », institution placée sous le parrainage du Collège de France et l’égide de l’Académie Royale de Belgique. Enfin, votre dernier livre, « L’Ivresse artiste – Double portrait : Baudelaire-Flaubert », qui vient de paraître aux Editions Samsa, à Bruxelles, a été officiellement répertorié en cette année 2021, à l’occasion du bicentenaire de la naissance de Charles Baudelaire, comme ouvrage de référence, suprême récompense intellectuelle, par l’Institut de France, où siège notamment l’Académie française. Votre dernier opus est un ouvrage diptyque, dual, qui s’intitule « l’Ivresse artiste – Double portrait : Charles Baudelaire et Gustave Flaubert ». Un livre, sous forme de lecture croisée, d’étude comparée de ces deux géants de la littérature française, sinon universelle, qui vient d’être publié aux éditions Samsa. De quoi furent-ils tous deux artistiquement ivres ?

Charles Baudelaire

Gustave Flaubert

Une précision, toutefois, s’impose encore, tant sur le plan philosophico-esthétique (conceptuel) que linguistico-terminologique (littéraire) : quand je parle de « sublime », de « sublimité » ou de « sublimation », je les entends au sens qu’un rhéteur tel que Longin, au IIIe siècle après Jésus-Christ, ou, plus près de nous, que penseurs tels que Kant, Burke, Schopenhauer ou Schiller leur donnaient. Mais ce serait là, dans le contexte relativement restreint de l’entretien qui est le nôtre ici et maintenant (hic et nunc), une idée trop longue, vaste et complexe à développer ou à approfondir. Je préfère donc renvoyer pour cela, si quelques-uns de vos lecteurs étaient intéressés par cette importante thématique, à l’un de mes ouvrages, intitulé « Du Beau au Sublime – Esquisse d’une Métaesthétique », paru, en 2012, aux Editions L’Âge d’Homme.

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Daniel Salvatore Schiffer : Le titre de mon dernier livre, « L’Ivresse artiste », est une formule que j’ai empruntée à Guy de Maupassant, élève et disciple tout à la fois de Gustave Flaubert, dans le magnifique hommage posthume qu’il a rendu à son très estimable maître, précisément : Flaubert, pour qui il nourrissait, en effet, une vive admiration ! De fait, écrit Maupassant dans « L’Echo de Paris », le 24 novembre 1890, dix ans et demi après la disparition de celui qu’il considérait donc comme son père spirituel : « Ce fut parmi les êtres rencontrés un peu tard dans l’existence le seul dont je sentis l’affection profonde, dont l’attachement devint pour moi une sorte de tutelle intellectuelle, et qui eut sans cesse le souci de m’être bon, utile, de me donner tout ce qu’il pouvait me donner de son expérience, de son savoir, de ses trente-cinq ans de labeur, d’études, et d’ivresse artiste.» L’« ivresse artiste », selon le mot de Maupassant: la formule, pour qualifier le génie littéraire de l’auteur de quelques-uns des chefsd’œuvre, dont l’immortelle Madame Bovary, de la littérature française, sinon universelle, est aussi percutante que fondée. Flaubert lui-même, dans une lettre rédigée à la fin du mois de décembre 1875, dit de lui, tout en égratignant au passage ces trop nombreux contemporains qu’il exécrait, à son amie George Sand, qu’il nomme là – signe d’extrême révérence et estime intellectuelle – « Chère Maître » : « Je recherche, par-dessus tout, la Beauté, dont mes compagnons sont médiocrement en quête. Je les vois insensibles, quand je suis ravagé d’admiration ou d’horreur. Des phrases me font pâmer qui leur paraissent fort ordinaires. (…) Enfin, je tâche de bien penser pour bien écrire. Mais c’est bien écrire qui est mon but, je ne le cache pas.» C’est de cela très précisément – la Beauté, avec un « B » majuscule, tant dans leur œuvre, leur style d’écriture, que dans l’art qu’ils aiment tous deux, mais où ils privilégient, davantage encore, le Sublime – dont Gustave Flaubert, comme Charles Baudelaire, sont, avant tout, ivres !

François Dessy : Vous citez d’ailleurs, en page 106 de votre livre, un poème de Baudelaire, extrait des « Fleurs du mal », « Le Serpent qui danse » : « Tes yeux où rien ne se révèle, de doux ni d’amer sont des bijoux froids où se mêlent l’or avec le fer. » N’illustre-t-il pas la quête irréfrénée de l’invisibilité de l’artiste au profit de l’œuvre, le « Grand Style » selon Dionysos ? Hormis la beauté du style, de l’œuvre, point de salut ?

Daniel Salvatore Schiffer : Oui, pour Flaubert comme pour Baudelaire, et singulièrement dans leur œuvre, la recherche de la beauté, le souci de la perfection stylistique et l’exigence dans la précision du mot, eux-mêmes révélateurs de la profondeur de leur pensée, tant dans sa dimension littéraire que dans son sens philosophique, sont une constante à laquelle ils ne dérogent jamais. Il s’agit là, pour eux, d’un véritable sacerdoce, d’une réelle vocation, aussi spirituelle qu’esthétique.

Mieux : une sorte de religion laïque, de théologie sécularisée, où l’écriture se voit ainsi élevée à l’inégalable et prestigieux rang de « dieu profane » ! Telle est la raison pour laquelle j’ai effectivement intitulé le premier chapitre de mon propre livre « Le ‘grand style’ selon Dionysos : une mystique de l’art ». Quant à cette idée de « grand style », c’est là une formule forgée par Nietzsche dans deux de ses principaux livres, « Le Gai Savoir » et « Ainsi parlait Zarathoustra », où émerge cette illustre et prodigieuse figure, à travers celle du « surhomme » nietzschéen justement, du « philosopheartiste » : un philosophe à la sensibilité d’artiste et, à l’inverse, quoique sans contradiction aucune, un artiste à l’intelligence de philosophe. C’est là, à travers ce binôme conceptuel, synthétique, de « philosophe-artiste », l’essence même, idéalement, de l’humanité, ainsi retrouvée, non seulement dans sa profonde et véritable complexité psychologique, mais, davantage encore, dans son ontologique authenticité : là où l’âme et le corps se voient enfin réunis, au sein d’un même être, homme ou femme qu’il soit, après plus de deux millénaires de dualisme platonicien et, dans son historique mais surtout idéologique sillage, judéo-chrétien. Et ce, avec toute l’horrible, négative et même funeste notion de « culpabilité », de « faute » (sur le plan moral), voire de « péché» (sur le plan religieux) que cela implique, hélas, fatalement !

D.S.S. : Baudelaire et Flaubert : sous forme de « double portrait » autour de leur œuvre comme de leur vie, mon livre, « L’Ivresse artiste » donc, offre une lecture croisée (sur les plans biographique, littéraire, poétique, philosophique, psychologique, artistique, sociologique, politique...), une étude comparée de leurs nombreux points en commun, sinon de ce qui lie les intellectuellement. Parmi ces sujets qui les associent : leur scepticisme philosophique (Montaigne, La Boétie...) et leur pessimisme existentiel (Schopenhauer, Nietzsche…), leur rapport critique avec le romantisme (même s’ils apprécient tout particulièrement Byron, Goethe, Chateaubriand et Stendhal), leur vision politique et sociale (rebelle, anti-bourgeoise et anticonformiste, voire « antidémocratique», par leur côté « conservateur » et même « élitiste »), leur procès pour outrage aux mœurs (Les Fleurs du Mal et Madame Bovary, publiés la même année, en 1857), leur réflexion critique concernant la religion (dans leur anticléricalisme, bien que tous deux catholiques), leur relation à la fois conflictuelle et passionnée avec leur mère (Flaubert, à ce propos, a rencontré, lors d’un dîner à Constantinople, la mère de Baudelaire, Madame Aupick, veuve du détesté Général, qui était alors un important diplomate de l’Ambassade de France auprès de l’Empire Ottoman en ce temps-là), leur vision du rapport amoureux, leurs multiples et féconds échanges épistolaires, leur conception de l’art et même certaines « critiques d’art » (dont un élogieux article de Baudelaire, dans une revue appelée « L’Artiste », consacré à Madame Bovary, alors cloué au pilori), leur culte du beau (dans l’écriture, le style et la recherche de perfection formelle), leur dandysme (l’aspect théorique, dans un texte tel que Le Peintre de la vie moderne, chez Baudelaire, et l’aspect pratique, chez certains héros des romans, comme L’Education sentimentale ou Salammbô, de Flaubert). Ainsi ce livre paraît-il, en cette année 2021, à l’occasion de l’anniversaire des 200 ans de la naissance de ces deux figures majeures de la littérature du XIXe siècle, bien qu’ils demeurent, au XXe et XXIe siècles, plus actuels que jamais !

F.D. : Vous brossez et entrecroisez les portraits de Flaubert et de Baudelaire ? Quel sont les attraits, les traits communs du visage, de la pensée et de plume de ces deux personnages ?

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Quand il jette en dansant son bruit vif et moqueur, Ce monde rayonnant de métal et de pierre Me ravit en extase, et j’aime à la fureur Les choses où le son se mêle à la lumière. (…)

S’avançaient, plus câlins que les Anges du mal Pour troubler le repos où mon âme était mise (…)

Et son bras et sa jambe, et sa cuisse et ses reins, Polis comme de l’huile, onduleux comme un cygne, Passaient devant mes yeux clairvoyants et sereins ; Et son ventre et ses seins, ces grappes de ma vigne,

« La très chère était nue, et, connaissant mon cœur, Elle n’avait gardé que ses bijoux sonores, Dont le riche attirail lui donnait l’air vainqueur Qu’ont dans leurs jours heureux les esclaves des Mores.

D.S.S. : Oui, certainement ! Il s’agit de vers extraits du poème, contenu dans « Les Fleurs du mal » toujours, ayant pour titre « Les Bijoux », l’un des plus beaux, longs et célèbres de ce poète génial, bien que « maudit » entre tous, que fut, impie parmi les impies nonobstant son indéniable fibre catholique, sinon simplement chrétienne, Charles Baudelaire. Il fait partie, par ailleurs, des six poèmes, désignés aujourd’hui sous le sous-titre générique d’ « Epaves », qui, suite au scandale alors provoqué au sein de la pudibonde et haute société bourgeoise de cet hypocrite temps-là, furent arbitrairement condamnés, pour « délit d’obscénité, outrage aux bonnes mœurs et à la morale publique», lors de son retentissant mais infâme procès de 1857 et donc, dans la foulée de cet inique verdict, retirés, sur l’explicite, solennelle et officielle sentence (émise en date du 20 août 1857) du juge, des ultérieures éditions, à l’époque, de ce même recueil :

C’est là, pour moi, l’une des plus magistrales et insignes illustrations, sur le plan poétique, du « Sublime » tel que je l’ai effectivement défini, tant au sens philosophique qu’esthétique, dans mon dernier livre notamment : « L’Ivresse artiste » !

F.D. : Pourriez-vous nous citez un vers de Baudelaire qui parle plus que tout autre à votre cœur ?

Je croyais voir unis par un nouveau dessin Les hanches de l’Antiope au buste d’un imberbe, Tant sa taille faisait ressortir son bassin. Sur ce teint fauve et brun le fard était superbe ! (…) »

Les yeux fixés sur moi, comme un tigre dompté, D’un air vague et rêveur elle essayait des poses, Et la candeur unie à la lubricité Donnait un charme neuf à ses métamorphoses ;

D.S.S. : Oui, d’une certaine façon. Car, face à tant d’ineffable et pourtant simple beauté (l’antinomie n’est, ici aussi, qu’apparente), ne pourra-t-on que concorder, en effet, avec ce qu’écrit Roger Kempf, dans son Dandies – Baudelaire et Cie, à propos de ces inaccessibles dandys pourtant parfois en malheureuse proie, lorsqu’ils sont amenés à comparaître devant un tribunal, aux jugements éhontés d’une médiocre, caricaturale et hypocrite justice, comme le furent effectivement, chacun à sa manière, tant Baudelaire que Flaubert au cours de leur respectif procès, à cause de leur œuvre, pour « outrage aux bonnes mœurs » : « Mélange de retenue et d’ironie, être de parade et de désir, le dandy se défend et s’expose, mais ne comparaît pas. N’ayant de comptes à rendre à personne, il se garde de biffer son passé, ses gaucheries. Prenant les devants, s’il lui plaît, il avoue ses défaites et, narguant l’opinion, joue de sa corde favorite : le mépris. », y clame-t-il à raison. De fait : pour un dandy digne de ce nom, lui qui, paradoxe vivant et « superficiel par profondeur » comme le décrivit astucieusement Nietzsche dans la foulée des Grecs, consent souvent à paraître, et pas seulement devant autrui, tout en refusant toujours de comparaître cependant, surtout à une quelconque barre, l’unique tribunal qui vaille, à ses yeux épris de seule beauté, d’art et de poésie, est celui, effectivement, de sa propre, irréductible et inaliénable conscience d’homme infiniment libre. Tout est dit, parfaitement résumé ici, quant à la quintessence du dandysme !

François Dessy

F.D. : Et ces 6 poèmes issus dans Fleurs du Mal dont celui-ci valurent à Baudelaire une condamnation !

D.S.S. : Ce poème justement vit donc condamner Baudelaire au retrait de ces six poèmes des « Fleurs du mal ; s’ajouta également pour lui, comme pour son éditeur, PouletMalassis, une forte amende : 100 francs français, somme considérable, pour l’époque, qu’il ne pouvait cependant pas honorer, au risque dès lors, s’il ne la payait pas, de se voir arrêté puis jeté en prison. Tel est un des motifs pour lesquels, étant insolvable, il dut fuir Paris pour se réfugier en Belgique, à Bruxelles, où il habita alors plusieurs mois, dans des conditions misérables sur le plan matériel et financier, à l’Hôtel du Grand Miroir, aujourd’hui disparu mais alors situé au centre-ville, non loin des Galeries Royales Saint Hubert, rue de la Montagne. Flaubert, qui dut affronter lui aussi, la même année que Baudelaire, en 1857 donc, un identique procès pour « outrage aux mœurs » en raison du supposé éloge de l’adultère auquel il se serait théoriquement livré dans « Madame Bovary », fut, quant à lui, acquitté : ce qui, au contraire de Baudelaire avec ses « Fleurs du mal », ne fit qu’accroître, à tous niveaux, tant sur le plan médiatique qu’économique, l’incroyable notoriété, outre de sa propre personne, de cet important roman : lequel passera définitivement ainsi, par-delà ses intrinsèques qualités littéraires, dans sa forme aussi bien que dans son contenu, à la postérité !

F.D. : Baudelaire et Flaubert ont essuyé, à leur époque, de terribles accusations d’« immoralité» et d’ « obscénité », qui se soldent par la tenue de procès retentissants. Ce décalage, leur pensée sui generis, « leur Dandysme littéraire », en sont-ils la cause? Régalons donc, à ce propos, les Robes qui nous lisent. De fait, écrivez-vous dans votre récente « Ivresse artiste » : « le Dandy consent souvent à paraître (…) tout en refusant de comparaître, surtout à une quelconque barre » dans la mesure où, poursuivez-vous dans ces mêmes lignes, « l’unique tribunal qui vaille, à ses yeux épris de seule beauté, d’art et de poésie, est celui de sa propre, irréductible et inaliénable conscience d’homme infiniment libre ». Vous métaphorisez donc là le Dandy en l’habillant là d’une robe…

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Bernard DEWIT

Bernard Dewit est avocat au Barreau de Bruxelles, dispose d'un cabinet à Bruxelles et à Pékin. Il préside la Chambre de Commerce belgo-chinoise et s'intéresse à l'Empire du Milieu depuis près de 40 ans.

QUAND LE BEAU ENTRE EN GARE

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Grâce à lui, notre âme s’élève à la vue et dans la fréquentation d’une gare, ce qui ne va pas de soi quand vous avez l’habitude de fréquenter la gare du Midi ou la gare du Nord à Bruxelles qui ont le triste privilège d’allier saleté et laideur. Pour cette dernière, je vise l'intérieur de la gare ellemême et non ses environs aux vitrines où l’abject se dispute à la vulgarité !

Défis magnifiquement relevés par l’architecte pour avoir intégré à la construction de très nombreuses surfaces courbes dans une infrastructure essentiellement réalisée en béton Deblanc.tout cela, grâce en soit rendue à Santiago Calatrava Valls qui a su allier la rigueur de l’ingénieur à la sensibilité de l’architecte. Car c’est un artiste prolifique, à la fois peintre, sculpteur et céramiste dont les œuvres font

Heureusement, les autorités de l’époque ne sont pas tombées dans ce travers qui, sous couvert de mise au goût du jour, remplace les noms simples et beaux chargés d’histoire par des noms lourds et sans âme (comme, par exemple, le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles devenu Bozart).

L’esthétique époustouflante du bâtiment a attiré de nombreux touristes dès son inauguration en 2009. C’est un magnifique symbole du renouveau de Liège après des années de crise économique et sociale.

Prouesse d’ingénieur que d’avoir construit une toiture voûtée alliant verre et métal de 200 m de long couvrant les voies ferrées.

e ne suis pas architecte, ni entrepreneur, ni constructeur, ni bricoleur. Mes talents d’assembleur en sont restés aux Lego de mes sept ans.

Tout comme la pyramide du Louvre de l’architecte américain Pei à Paris ou le magnifique diamant abritant le siège administratif du port d’Anvers de l’architecte britannique Zaha Hadid, l’œuvre de Calatrava est le symbole de la redynamisation de Liège et de son entrée dans le XXIe siècle.

Mais la gare a - Dieu merci - conservé son nom de « Liège-Guillemins » qui lui vient du couvent dit des Guillemites de l’Ordre de Saint-Guillemin fondé au XIIIe siècle qui donna au quartier le nom de Guillemites qui évolua en Guillemins.

nouvelles qui avaient été proposées, la platitude le disputait à l’hérésie historique, « Liège-Limburg » ou « LiègeCharlemagne » (alors qu’il n’est pas établi que cet empereur soit né en périphérie liégeoise).

Je ne connais pas Santiago Calatrava Valls (rien à voir avec l’ancien premier ministre d’Outre Mais,Quiévrain).comme tous nos lecteurs, je suis sensible à la beauté.

Je ne suis pas liégeois et ne puis être dès lors soupçonné de parti pris principautaire.

Je ne suis pas féru de chemins de fer. Je ne pourrais vous énumérer de mémoire l’horaire des TGV reliant certaines de nos villes à Paris, Lyon, Marseille ou Londres.

Qui n’a pas aperçu la gare de Liège une nuit d’été ou un soir d’hiver, rayonnant de son éclairage, apparaissant au détour d’une rue en contrebas, a raté la huitième merveille du monde (les sept premières sont déjà oubliées et n’ont donc plus Lad’importance!).prouessetechnique va de pair avec la pureté des lignes, leur sobriété, leur finesse.

la fierté de nombre de musées parmi les plus prestigieux de la planète.

Il avait été question de changer son nom, de le Dansmoderniser.lesappellations

J

Le Corbusier a écrit : « Vous utilisez la pierre, le bois et le béton et, avec ces matériaux, vous construisez des maisons et des palais. C’est la construction. L’ingéniosité est au travail. Mais soudain, tu touches mon cœur, tu me fais du bien, je suis heureux et je dis: c’est beau. C’est l’architecture. L’art qui entre ».

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Après Liège, Mons devrait suivre avec sa nouvelle gare dessinée par le même architecte. Pour cette dernière, les critiques pleuvent : délais dépassés, budget explosé, projet non en adéquation avec les réalités locales,…

Bernard Dewit

villes s’embellissent, se modernisent et se dynamisent pour le plaisir de leurs habitants et de leurs visiteurs.

Attendons cependant le résultat final qui devrait arriver en 2023. Nul doute qu’à son tour, Mons pourra s’enorgueillir d’un bâtiment qui contribuera au prestige de la ville comme le font la Collégiale Sainte Waudru, son beffroi baroque qui veille sur la ville depuis le XVIIe siècle ou le Musée des Beaux-Arts (BAM) magnifiquement restauré depuis 2007.

Grâce à des bâtiments emblématiques dessinés par des architectes novateurs et esthètes, nos

Il n’y a plus rien à ajouter…

Murielle EYLETTERS

L’URBANISMEVÉGÉTAL

Dr Ir Murielle Eyletters, « Expert Médecin des arbres » est fondatrice et gérante du bureau d’études et d’expertises T&MC/ Aliwen sprl.Porteuse d’un diplôme de doctorat en sciences agronomiques, elle est médecin des arbres et pose un diagnostic sur les arbres des villes pour identifier les maladies et proposer des thérapies les plus adaptées en lien avec le développement durable et la sécurité. Même si ses clients principaux sont les villes et communes, les privés qui ont un seul arbre dans leur jardin peuvent aussi faire appel à son expertise. Elle est assermentée et désignée régulièrement par les tribunaux comme expert judiciaire afin de conseiller les juges dans des affaires relatives à des conflits de voisinage impliquant un arbre.

Bien?que

Et si c’était le végétal qui guidait l’urbanisme ? et Si les jardins généraient la ville en intégrant la ville dans le végétal et non, le végétal dans la ville

sollicité par tous, d’autant plus après des mois de confinement, l’arbre a souvent été considéré comme du mobilier urbain parfois jetable! Il continue pourtant à être souvent réprouvé, exclu: ses feuilles tombent et bouchent les corniches ou encombrent la piscine, il fait de l’ombre, ces ramures viennent taquiner les caténaires des tramways; ses feuilles trop glissantes, trop couteuses à nettoyer, ses racines gêneraient les réseaux souterrains ou l’installation de pistes cyclables... mais que serait une ville et même une vie sans arbre ?

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Mais... les activités humaines et leurs exigences peuvent mener à un déséquilibre.

Parmi les dix mille taxons à même de croître sous nos latitudes de climats tempérés, on y retrouve les plus lents et les plus imposants, ceux qui nous précèdent et qui nous succèdent: les arbres: chaque espèce d’arbres possèdent des caractéristiques spécifiques tant au niveau du développement de la partie aérienne que de la partie non visible: les racines.

Lorsqu’il est parfaitement adapté à son milieu de croissance, dans un milieu qui lui correspond, l’arbre ne demande aucun soin, aucun engrais, arrosage ou traitement, il se déploie simplement.

Adage repris dans de nombreuses chartes de l’arbre de villes et communes mais qu’en est-il exactement ?

La ville et l’arbre ont vécu de belles histoires d’amour même si, au 17ème siècle, les arbres ont d’abord été plantés parce que leur bois était indispensables aux charrons, ou vendu comme bois de chauffage. Mais le plaisir des yeux et le bien être que procurent les arbres ont pris le dessus. Aujourd’hui, une ville avec son ossature métallique et minérale ne suffit plus et l’intégration de la nature dans la ville ou la ville dans la nature devient une exigence de tous. L’arbre intervient positivement sur la qualité de l’air, de l’eau du sol en faveur de la biodiversité et du paysage. Il recycle nos excès, produit de la biomasse, de l’énergie, de l’oxygène, régule le climat. Il est à la fois producteur et protecteur, un être vivant et un hôte car il est aussi l’habitat de nombreuses espèces de plantes, d’animaux et de champignons. L’arbre est habité par un génie: celui de la vie.

Le bon arbre au bon endroit….

Spécificités dans la forme, la hauteur, l’adaptation au milieu et bien sûr la couleur du feuillage, sont des éléments qu’il faudra tenir en compte lorsqu’on choisit l’arbre à planter. Autant d’espèces, autant d’individualités pour offrir aux hommes une multitude de subtilités, de plaisirs et d’enchantements mais aussi autant d’éléments dont le concepteur, l’urbaniste, l’architecte, devra prendre en compte pour alimenter et enrichir un projet en volume, structure, transparence, matière et couleur. Reste donc à faire le bon choix pour limiter les interférences, sans oublier que le jeune arbre deviendra grand avec toutes ses subtilités, mais aussi en se développant année après année, cerne de croissance après cerne de croissance qui fait que l’arbre pousse en hauteur et que le tronc s’épaissit inéluctablement. Rien ne sert donc d’encercler un arbre dans une plateforme en bois, car il l’englobera, comme il recouvrira tout en obstacle à sa croissance.

Un taxon /tak.sɔ/ (dérivant du terme taxonomie par troncation, et non directement du grec τάξις / táxis, « placement », « mise en ordre») est une entité conceptuelle qui regroupe tous les organismes vivants possédant en commun certains caractères taxinomiques ou diagnostiques bien définis.

En effet, la compaction du sol par le passage des voitures, vélos ou même piétons, le recouvrement par des matières inertes tels que le bétons ou macadams... ont contribués à cette imperméabilisation des sols dont la conséquence directe est un ruissellement des eaux de pluie vers le système d’égouttage ou vers les ruisseaux, cela plutôt qu’une infiltration vers les nappes.

Nos campagnes ne sont pas épargnées par ce fléau de l’imperméabilisation des sols: lors du remembrement des terres dans les années 80, l’arrachage des haies a contribué à renforcer le ruissellement des eaux de surface au détriment de leur infiltration.

urbain avec pour conséquence notable une augmentation du risque d’inondation.

Si l’eau ne peut pas s’infiltrer et atteindre les racines des arbres, elle ruisselle et est perdue pour la nature, et pire encore, elle peut se concentrer en torrent comme le démontre les catastrophes de cet été 2021. L’imperméabilisation des sols s’avère être une véritable perturbation du cycle hydrologique

La plupart du temps, les inondations résultent de cette impossibilité d’infiltration de l’eau dans les couches du sol pour atteindre ensuite les nappes Siphréatiques.l’eaus’infiltre

Les techniques alternatives favorisant l’infiltration des eaux comme les revêtements perméables (pavés drainants, dalles alvéolées, mais aussi des matériaux alvéolés poreux…) ou des ouvrages comme les noues, les jardins de pluie (ouvrage de taille réduite constitué de plantes qui vont récupérer les eaux de trottoirs, de toitures..) contribueront efficacement à lutter contre la saturation du réseau d’assainissement des villes. Rien ne sert de construire des bassins d’orage en aval si, en amont, des surfaces naturelles et collectrices d’eau ne sont pas mises en place.

le milieu urbain et son évolution urbanistique n’a pas toujours été conçu pour accueillir la nature et les arbres en particulier. Le fléau environnemental actuel n’est pas seulement les pollutions atmosphériques car les normes européennes de rejets de polluants atmosphériques ont réussi à réguler les émissions néfastes ; mais bien l’imperméabilisation des sols.

dans le sol, elle peut également être interceptée par les racines des arbres et la seule présence d’arbres formant une haie est un obstacle à ce ruissellement. Il est donc temps de promouvoir la mise en œuvre d’ouvrage de gestion des eaux qui permettront in fine de répondre aux enjeux écosystémiques liés à la gestion intégrée de la ressource « eau ».

Les épousailles du minéral et du végétal illustrent la puissance de la nature mais au risque de décevoir le concepteur qui sera tenter de le mutiler pour vaincre la bataille.

Reste que pour que l’arbre devienne un grand et bel adulte, il faut que son milieu de croissance soit adapté à ses exigences agronomiques les plus basiques: de la lumière pour réaliser sa photosynthèse, de l’eau (pas trop et pas trop peu), des éléments nutritifs, qu’il puisent dans le sol grâce à son chevelu racinaire qui se trouvent dans les quinze premiers centimètres de Malheureusement,profondeur.

En effet, les obstacles disparus et le travail du sol (par exemple le labour dans le sens de la pente) ont contribué non seulement à augmenter le débit d’eau de ruissellement mais aussi l’érosion des sols de culture.

LES ÉPOUSAILLES DE LA NATURE ET DU MINÉRAL

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dans les effets de « mode » ou les transpositions hasardeuses, ou même dans les arnaques comme par exemple la compensation carbone qui consiste à planter des baliveaux à forte densité. Pour certaines villes et régions, c’est à qui plantera le plus pour remédier aux maux de la vie urbaine ou des erreurs de conception. Le chalenge n’est pas de planter un arbre, mais bien de le garder en vie. La méthode Miyawaki qui consiste à restaurer un écosystème forestier en plantant de jeunes baliveaux très serrés sur une surface réduite d’une centaine de mètre carré a le vent en poupe. La croissance est certes très rapide.

urbain, le végétal et les arbres en particulier souffrent des contraintes auxquelles la ville est soumise. L’anticipation qui précise la succession des effets visuels et des mesures d’entretien sera gage de réussite du projet sur le long terme. Non seulement il faut planter, mais bien planter, mais aussi il faut savoir abattre pour que les générations futures puissent elles aussi, bénéficier des espaces verts et des rues

Les catastrophes de l’été 2021 reflètent malheureusement les erreurs de gestion de l’eau mais aussi de l’occupation des sols et de la canalisation des ressources naturelles.

MESURES DE RÉUSSITE

Notons que ce phénomène d’érosion qui arrache les particules fines de terre appauvrit irréversiblement la fertilité des terres sans négliger le fait que la terre emportée dans les eaux de ruissellement se déposeront dans les rivières qui s’envasent progressivement.

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Quelques éléments clefs conditionnent la réussite de l’urbanisme végétal. Davantage que la recherche de l’esthétique, d’un style, il s’agit de prendre en compte l’espace-temps lié au végétal en tenant compte des exigences de l’instant présent mais aussi des exigences futures qui seront inéluctablement différentes au vu des volumes de ce végétal en perpétuelle évolution. Plus que tout autre élément de l’art

L’arbre est indispensable et possible partout. C’est pourquoi nous l’avons invité à partager notre existence, au plus près de nous : ville, campagne, parc, jardins, bords de route et de rivière. Mais sommes-nous prêts pour gérer les arbres, à leur assurer un renouvellement continu; ce qui nécessite une assiduité sans faille et des moyens appropriés? L’urgence climatique est bien présente et ne nous laisse plus le choix. Construire ensemble la ville de demain est possible, si les règles de l’art dans les différentes matières, les différentes pratiques sont respectées, mais avant tout celles du bon sens. Nous n’avons plus que le choix de concilier les divers intérêts et de décloisonner les domaines opérationnels et techniques pour avancer ensemble, pour le poumon vert de nos

Dans le contexte d’aujourd’hui, force est de constater que nous avons pris conscience de l’importance de la nature dans notre vie.

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Oui, une micro-forêt pousse vite, haut et presque sans entretien, mais c’est parce qu’il y a une compétition effrénée entre les arbres qui conduira inévitablement à l’hécatombe. Des études scientifiques ont montré que, dans ce contexte de forte densité, 61 à 84% de ces arbres meurent 12 ans après la plantation. Ce n’est pas un problème en soi mais cela revient à dire que les jeunes pousses ne donneront pas, à terme, des arbres. Il ne faut donc pas tomber dans l’excès de plantation au détriment de la qualité.

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Plantons moins, mais plantons mieux pour s’assurer non seulement du devenir de ces jeunes arbres, mais aussi du devenir de notre planète pour les générations futures.

Respectons les règles de l’art en matière de plantation, choisissons les espèces les mieux adaptées au lieu et à son devenir, favorisons toujours les plants de qualité issus de pépinière d’exception, utilisons aussi des matériaux de qualité sans compromettre la qualité de la terre dans la fosse de plantation. Même le tuteur qui guidera les premières années de l’arbre a toute son importance.

LE BON ARBRE AU BON ENDROIT

Patrick Geelhand de Merxem est né un vendredi 13. Il s’intéressa à la faune sauvage dès son plus jeune âge. Avocat honoraire, bâtonnier, traducteur juré, juge de Paix suppléant, orateur et conférencier, enseignant en droit et en droit de la chasse pour les candidats à l’examen de chasse. Mais il est, avant tout, passionné de chasse et de nature avec un intérêt particulier pour l’éthologie et une passion dévorante pour la bécasse. Photographe amateur depuis quelques années à peine, surtout lors de ses innombrables affuts ou promenades, il a déjà réalisé qu’il est bien plus difficile de revenir avec « le » cliché que de ramener une pièce au tableau. Sa grande conviction est que ce que la Nature a de mieux à nous offrir, c’est incontestablement son infinie diversité. « La photo la plus amusante, c’est la photo insolite ». Tout cela l’a amené à s’engager... : Président fondateur du conseil de l’environnement de Heuvelland, Président fondateur du conseil cynégétique IN FLANDERS FIELDS, ancien membre du Conseil Supérieur de la Chasse Flamand, administrateur du Royal Saint Hubert Club de Belgique et médaille d’or du brevet grand gibier. Pour lui, le prolongement du plaisir des ballades en nature, c’est d’une part les souvenirs perpétués par les photos de la faune et de la flore et d’autre part c’est de pouvoir donner des conférences sur les thèmes de la bécasse, le chevreuil, le droit de chasse, etc. N’hésitez pas à le contacter pour cela. C’est animé, documenté et amusant. patrick@merxem.be

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FLOREFAUNE&

Mais pour beaucoup d’entre nous, il reste à découvrir des animaux tout prêt de chez soi. Parfois il suffit tout simplement de mieux observer son jardin, ou d’être plus silencieux et plus attentif lors de votre balade dans le parc ou la forêt ouverte au

Het steenuiltje is de kleinste uilensoort in ons land en voedt zich o.a. met regenwormen. Laat zich meer dan de andere uilensoorten ook overdag zien.

La faune et la flore, la nature tout simplement, intéressent de plus en plus de monde. Les documentaires à la télé y contribuent, la prise de conscience de la fragilité de notre planète humainement surpeuplée, et le confinement d’une importante part de la population mondiale ont incités à la promenade ceux qui avant allaient au café ou au stade de foot.

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Jepublic.vous

Chouette chevêche (steenuil).

En néerlandais l’on connaît le genre « uilen ». En français l’on fait la distinction complémentaire entre les hiboux (avec présence d’aigrettes, faites de plumes dépassant de la tête) et les chouettes, qui en sont dépourvues. Il est assez étonnant qu’en néerlandais l’expression « gij zijt een uil » signifie « vous êtes un idiot », alors que dès la Grèce antique, et jusqu’à nos jours, le hibou est le symbole de la sagesse.

offre ici un modeste échantillon d’animaux que l’on peut rencontrer en Belgique, et c’est souvent plus facile à observer que l’on imagine. Jumelles, appareil de photo et un bon guide des oiseaux, et vous voilà bien équipés.

Qui n’a mangé pluvier ni vanneau ne sait ce que gibier vaut. C’était un gibier migrateur prisé, mais actuellement protégé quasiment partout en Europe, à quelques exceptions près. Photo prise de la voiture, façon efficace pour approcher de certains animaux farouches, qui ne craignent pas les véhicules, mais d’autant plus les Hetpromeneurs.zoekenen

rapen van kievietseieren was vroeger een aloude Nederlandse traditie. Het eerste gevonden ei werd vanaf het midden van de negentiende eeuw tot 1969 aangeboden aan de Koningin. Nu zijn de nesten beschermd, maar in Friesland blijft het eerste gevonden kievietsei in het nest, maar de vinder krijgt de oude beloning van een persoonlijke oorkonde, vijftien euro en de Sulveren Lijp, een in zilver gedreven beeldje van een span kievieten.

Chevreuil : ree.

Le chevreuil est le plus petit de nos cervidés et est considéré comme « anour », c’est-àdire ‘sans queue’. Il ne boit pour ainsi dire pas, l’humidité de son alimentation lui suffit. L’herbe ne constitue que 15 % de son alimentation alors que les éléments ligneux (bois et feuilles) en forment la base. Le tableau de chasse pour l’espèce chevreuil s’élève à plus de 25.000 par an en Belgique, dont 19.000 en Wallonie, sans compter plusieurs milliers de chevreuils par an victimes de la circulation routière. Le mâle = brocard ; la femelle = chevrette ; le jeune = faon jusqu’à six mois, puis chevrillard jusqu’à un an.

Het ree kent in Vlaanderen sedert het begin van de 21° eeuw een exponentiële toename en wordt in alle provincies van ons land bejaagd. Op culinair vlak is het een lekkernij en in tegenstelling tot edelherten en vooral everzwijnen bezorgen de reeën omzeggens geen overlast. Momenteel maken ze voor de “Belgische” wolven de voornaamste voedselbron uit. Reebok, reegeit en reekalf of reekits.

Le vanneau huppé : kieviet. (ook wel kievit geschreven).

La grive musicienne - Zanglijster

Bij de roofvogels, en zo ook bij de sperwer, is het wijfje groter en zwaarder dan het mannetje, wat resulteert in het vangen van grotere prooien. We vinden hen terug in omzeggen heel Europa. Wellicht zo’n 5.000 broedparen in België. Sedert de volledige bescherming van alle roofvogels enerzijds en het verbod van sommige insecticiden en pesticiden, zoals DDT, neemt hun aantal gestaag toe. Zelfs de slechtvalken en oehoes broeden opnieuw in ons land.

À défaut d’être le rapace le plus rapide, l’épervier est le plus agile. Il vole à toute allure et sans ralentir à travers les branches et son battement d’aile, tout comme ses crochets en l’air sont trop rapides pour être suivis en détail par l’œil

peu « fourbe » car il attrape encore au crépuscule un petit oiseau chanteur (merle, grive ou mésange) juste avant que ce dernier n’aille se brancher pour dormir.

La proie favorite des grives musiciennes est l’escargot (voir photo). Pour parvenir à manger l’escargot, la grive s’envole, avec son escargot capturé, toujours vers le même endroit. Là, sur un sous-sol dur (pierre, pavé, rocher) elle se met à frénétiquement frapper l’escargot jusqu’à ce que la coquille se brise en petits morceaux, et le festin s’en suit.

komen in ons land in diverse ondersoorten voor. De merel (merle) is de meest gekende, de beflijster (merle à plastron) de minst gekende. Daarnaast hebben we de zanglijster (grive musicienne), de grote lijster (grive draine), de kramsvogel (grive litorne) en de koperwiek (grive mauvis).

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Cet endroit s’appelle en Néerlandais « de lijstersmidse », traduction littérale = la forge de la

Lijsterachtigengrive.

L’épervier - Sperwer

jaren neemt in ons land ook de populatie van andere reigersoorten fors toe. De opvallendste zijn de “witte” reigers, namelijk de grote zilverreiger – met gele bek (grande aigrette), de kleine zilverreiger – met zwarte bek (aigrette garzette) en de koereiger (héron garde boeuf). Zelfs de roerdomp (butor étoilé) komt geleidelijk aan terug, al blijft deze zeldzaam, en omwille van zijn “verborgen” leven in rietkragen weinig opgemerkt.

Le héron cendré : blauwe reiger.

Leur population ce cesse d’augmenter. Ils se nourrissent de poissons et d’amphibies, mais tout autant de petites souris et de taupes, et même de lapereaux ! Voir vidéos impressionnantes sur Deinternet.laatste

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Héron cendré, oies à bec court, oies rieuses. Blauwe reiger, kleine rietganzen en kolganzen (met kleine witte vlek ‘kol’ aan Ensnavelbasis).hiver,même en voiture, le long de la côte Belge, l’on peut observer une multitude d’oiseaux d’eau.

Patrick Geelhand de Merxem

DAS HAUS EUROPA LA EUROPÉENNEMAISON

Marc Lazarus, né en 1977, est originaire de la partie germanophone de la Belgique et est conseiller à la Cour d'appel de Liège. S'il est tenu de respecter le cadre strict de la législation et de la jurisprudence dans ses décisions judiciaires, ses textes ne peuvent être catégorisés. Tantôt humoristique et fantaisiste, tantôt sérieux et réfléchi, il peut laisser libre cours à sa créativité dans ses écrits. Marc Lazarus a eu l'honneur d'écrire un article pour le tout premier numéro du Journal des avocats.

Marc Lazarus, Jahrgang 1977, stammt aus dem deutschsprachigen Teil Belgiens und ist Gerichtsrat am Appellationshof in Lüttich. Während er bei seinen richterlichen Entscheidungen am strengen Rahmen der Gesetzgebung und Rechtsprechung gebunden ist, lassen sich seine Texte nicht einordnen. Mal humorvoll und skurril, mal ernsthaft und nachdenklich, kann er beim Schreiben seiner Kreativität freien Lauf lassen. Marc Lazarus hatte die Ehre, einen Beitrag für die allererste Ausgabe des Journal des avocats zu schreiben.

Marc LAZARUS

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ARCHITEKTUR IST VIELES

Die Gebäude wurden erhalten und bieten heute Platz für eine grenzüberschreitende Kulturstätte.

Die Fotoaufnahmen, die diesen Artikel illustrieren, zeigen das alte belgische Zollhaus und das ehemalige deutsche Zollhaus an der deutsch-belgischen Grenze am Grenzübergang „Köpfchen“ auf dem Gebiet der Gemeinde Raeren. In unmittelbarer Nähe befinden sich Panzersperren des Westwalls.

Gebäude können ein Mahnmal darstellen und an vergangene Zeiten erinnern.

Erinnerung am Kaffeeschmuggel - Contrebande de café

Eskannte.wareiner

herrschte. In unserer Gegend pflegte man bereits vor Schengen und Maastricht einen pragmatischen Umgang mit der Grenze. Allen Wechselkursschwankungen zum Trotz war in Ostbelgien eine deutsche Mark immer 20 Franken wert. Auf der Rückbank der in Belgien zugelassenen Autos gab es noch keine Anschnallpflicht. Zwischen den dort herumtollenden Kindern waren diskret die Waren aus dem Auslandseinkauf platziert. Während die Kinder diskutierten, ob jetzt der belgische oder deutsche Zöllner strenger dreinblickt, mahnten die Eltern zur Ruhe.

Der Grenzverkehr ging weit über den Kaffee- oder Zigarettenschmuggel hinaus. Der Beneluxraum war eine Keimzelle des vereinten Europas.

Station allemande - Deutscher Zoll

Zeit der ausgiebigen Shoppingtouren in Aachen. In Luxemburg wurde natürlich getankt und Güter erworben, der Hausarzt eher abriet. Das tun viele heute noch.

Ich habe meine Kindheit in einer Zeit verbracht, in der an dieser Stelle noch Grenzkontrollen stattfanden. Eine Zeit, die sich einige Menschen offenbar wieder herbeiwünschen. Eine Zeit, in der man noch wusste, wo das Heimatland aufhörte und das Nachbarland begann. Eine Zeit, in der Grenzen noch klar und sichtbar in Form von Zollhäuschen und Kontrollen gezogen waren und man in den ostbelgischen Dörfern farbige Menschen höchstens aus der Kirchenzeitung

Die niederländischen Nachbarn hatten ihre Geschäfte geöffnet, wenn bei uns Feiertagsruhe

Bei Ungehorsam Hölle, statt froh machender Botschaft, Gewehrsalven und Schützengräben, statt glücklicher Vaterschaft.

2020: Mit Corona verschwanden Selbstverständlichkeiten schneller als ein Zuckerwürfel in einem frisch aufgebrühten Café. Plötzlich waren die Grenzen zu. Grenzübertritt von Belgien nach Deutschland oder Luxemburg nur noch aus einem triftigen Grund. Schlimmer noch: plötzlich sind auch wieder die Grenzen in den Köpfen da – oder waren sie nie weg? Scheuklappen werden hochgefahren, der persönliche Schlagbaum Sichrunter.einengen statt Schengen.

Nicht hören auf dieses „Früher war alles besser“, denn damals wetzten unsere Großväter noch die Messer, um zu ziehen in sinnlose Kriege, zu befriedigen der Machthaber Triebe, um dann zu sehen nach dem Kontakt mit Kruppstahl, ihren Namen gemeißelt auf einem Denkmal, vielleicht noch zuvor genossen ihr letztes Abendmahl.

War sie wirklich so gut, die alte Zeit, verklärt der milde Rückblick nicht die Wahrheit?

Mein Nachbar ist jetzt wieder der Deutsche, der Belgier, der Luxemburger. Immer mehr Abgrenzungen, immer weniger Gemeinsamkeiten, dafür mehr MehrGemeinheiten.als30Jahre

nach dem Fall der Berliner Mauer erscheinen Mauern und Stacheldraht wieder als probate Lösungen.

2018: umfangreiche und langanhaltende Grenzkontrollen zwischen Deutschland und Österreich. Offenbar sind Migranten unterwegs. Lange Wartezeiten für die Touristen.

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Was passiert mit uns?

Ein reaktionäres Gespenst geht um in Europa. Damals war es noch schön hier, tönt es von der Rentnerbank, während sie füttern die Enten am Weserstrand. À vérifier

Und heute?

Ein gutes Steak gab es nur hin und wieder, die Masern rafften unsere Kinder nieder. Zog man auf der Schulbank eine Schnute, zückte der Lehrer rasch die Rute.

Harte Arbeit auf dem Acker und im Beet, statt sich zu beschäftigen mit dem Alphabet.

Algorithmen und ungeprüfte Behauptungen in sozialen Netzwerken meinungsbildend sind. Geben wir ihnen das Rüstzeug, um aufgeklärt und selbstbestimmt Europa neues Leben Öffneneinzuhauchen.wirunseren

der ehemaligen Grenzstation erinnern mich daran.

Seienauf.

wir nicht die schweigende Mehrheit. Stehen wir auf und helfen das umzusetzen, worauf Europa aufgebaut ist: Menschenwürde, Freiheit, Gleichheit, Solidarität, Demokratie und BekämpfenRechtsstaatlichkeit.wirdabei

Marc Lazarus

Vorurteile, Armut und Ungerechtigkeit, insbesondere indem wir allen Kindern die Chance auf Bildung und Ausbildung geben, in einer Zeit, in der immer häufiger

Station belge - Belgischer Zoll

Geist. Öffnen wir unsere DieHerzen.Gebäude

Völker hört die Signale. Es bildet sich eine Internationale, aber nicht der Menschenrechte, sondern eine der Angst und des Hasses, der Wut und der Verunsicherung. Eiine Woge der Armut, der Ungleichheiten, der Nationalismen und der Fremdenfeindlichkeit geht durch Europa. Wer in der Demokratie schläft, wacht in einer Diktatur

Les photographies illustrant cet article montrent l'ancien poste de douane belge et l'ancien poste de douane allemand à la frontière germano-belge, au passage frontalier appelé "Köpfchen", sur le territoire de la commune de Raeren.

L'ARCHITECTURE, C'EST UNE MULTITUDE DE CHOSES.

Les constructions peuvent être des monuments commémoratifs et des témoins d'un passé révolu.

Dans les environs immédiats se trouvent les pièges à chars de la Ligne Siegfried, un rappel des temps sombres.

Les bâtiments ont été préservés et offrent désormais un espace pour un site culturel J'aitransfrontalier.passémon enfance à une époque où les contrôles frontaliers avaient encore lieu à cet endroit.

Une époque à laquelle certaines personnes semblent souhaiter pouvoir retourner. Une époque où l'on savait encore où finissait la patrie et où commençait le pays voisin. Une époque où les frontières étaient encore clairement et visiblement tracées sous la forme de postes de douane et de contrôles, et où, dans les villages de notre région, les personnes de couleur étaient uniquement connues par le journal de l'église.

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C'était l'époque des grandes virées shopping à Aix-la-Chapelle. Au Luxembourg, bien sûr, les gens faisaient le plein d'essence et achetaient des produits que leur médecin traitant leur déconseillait de consommer de manière excessive. Beaucoup le font encore aujourd'hui.

Nos voisins néerlandais avaient leurs magasins ouverts pendant nos jours fériés.

Même avant Schengen et Maastricht, les habitants de notre région avaient une approche pragmatique de la frontière. Malgré toutes les fluctuations du taux de change, un mark allemand valait toujours 20 francs. Les ceintures de sécurité n'étaient pas encore obligatoires sur les sièges arrière des voitures immatriculées en Belgique.

Les marchandises provenant des achats à l'étranger étaient discrètement placées entre les enfants qui s'y amusaient. Alors que les enfants discutaient pour savoir si le douanier belge ou allemand serait plus sévère, les parents les ont exhortés à se taire. Le trafic frontalier allait bien au-delà de la contrebande de café ou de cigarettes. Le Benelux était un noyau de l'Europe unie.

Et aujourd'hui ?

Le rétrécissement au lieu de Schengen.

De plus en plus de démarcations, de moins en moins de terrain d'entente, plus de vulgarités au contraire.

Pire encore, les frontières reviennent soudainement dans l'esprit des gens - ou n'ontelles jamais disparu ? Les œillères sont levées, la barrière personnelle est abaissée.

2018 : contrôles étendus et de longue durée aux frontières entre l'Allemagne et l'Autriche. Apparemment, des migrants sont en train d'arriver. Longs délais d'attente pour les touristes.

2020 : avec Corona, les choses évidentes ont disparu plus vite qu'un morceau de sucre dans un café fraîchement brassé.

Soudain, les frontières ont été fermées. Passage de la frontière Belge vers l'Allemagne ou le Luxembourg uniquement pour une raison légitime.

Plus de 30 ans après la chute du mur de Berlin, les murs et les barbelés apparaissent à nouveau comme des solutions éprouvées.

Mon voisin est à nouveau l'Allemand, le Belge, le Luxembourgeois.

Un bon steak n'était offert que de temps en temps, la rougeole a ravagé nos enfants.

M.L.

En cas de désobéissance, l'enfer au lieu de remontrances joyeuses, des salves d'armes et des tranchées au lieu d'une paternité heureuse.

Il faisait encore bon ici à l'époque, d'après le banc des retraités, pendant qu'ils nourrissent les canards sur la plage de la Vesdre.

Que nous arrive-t-il ?

La douce rétrospective ne glorifie-t-elle pas la vérité ?

Peuples, écoutez les signaux! Une internationale se forme, pas une des droits de l'homme, mais une de la peur et de la haine, de la colère et de l'insécurité. Une vague de pauvreté, d'inégalité, de nationalisme et de xénophobie traverse l'Europe. Ceux qui dorment en démocratie se réveillent dans une dictature.

Un spectre réactionnaire hante l'Europe.

Ne soyons pas la majorité silencieuse. Levons-nous et aidons à mettre en œuvre ce qui constitue la base de l'Europe : la dignité humaine, la liberté, l'égalité, la solidarité, la démocratie et l'État de droit.

Ce faisant, luttons contre les préjugés, la pauvreté et l'injustice, notamment en donnant à tous les enfants la chance d'être éduqués et formés, à l'heure où les algorithmes et les affirmations non vérifiées sur les réseaux sociaux façonnent de plus en plus les opinions. Donnons-leur les outils nécessaires pour donner un nouveau souffle à l'Europe de manière éclairée et autodéterminée.

Le passé était-il vraiment si bon ?

Si tu faisais une grimace à l'école sur le banc, le professeur avait rapidement sorti le bâton. Un travail acharné dans les champs et dans les jardinets, au lieu d'étudier l'alphabet.

Les bâtiments de l'ancienne station frontalière me le rappellent.

Ne pas écouter ce "tout était mieux dans l'ancien temps", parce qu'à l'époque, nos grands-pères aiguisaient encore des couteaux, pour partir dans des guerres absurdes, pour satisfaire les désirs des gouvernants, seulement pour voir, après le contact avec l'acier Krupp, leurs noms gravés sur un monument, peut-être même après avoir dégusté leur dernier repas.

Ouvrons nos esprits. Ouvrons nos cœurs.

AU SERVICE DE L’ENTREPRISE... ET DE L’INTÉRÊT GÉNÉRAL

De bedrijfsjurist heeft een beschermde titel en is onderworpen aan zijn eigen deontologische code. De juridische adviezen die hij verstrekt ten gunste van zijn werkgever zijn vertrouwelijk volgens de wet van 1 maart 2000.

Het Instituut voor bedrijfsjuristen is de beroepsorganisatie voor bedrijfsjuristen en telt 2100 leden. Het IBJ staat de bedrijfsjuristen bij in hun praktijk, met name door het organiseren van talrijke opleidings- en networkingsactiviteiten en met andere voordelen voor de leden.

Door middel van een kwalitatieve en intellectueel onafhankelijke juridische bijstand draagt de bedrijfsjurist bij tot de naleving van de wet en dient hij bijgevolg de rechtsstaat.

L’Institut des juristes d’entreprise est l’ordre professionnel pour les juristes d’entreprise, regroupant 2100 membres. L’IJE accompagne les juristes d’entreprise dans leur pratique, notamment en organisant de nombreuses activités de formation et de networking ainsi qu’avec d’autres avantages pour ses membres.

UN INSTITUT DÉDIÉ À SES MEMBRES

EEN INSTITUUT IN DIENST VAN ZIJN LEDEN

Le juriste d’entreprise a un titre protégé et est soumis à une déontologie propre. Les avis juridiques qu’il rend au profit de son employeur sont confidentiels en vertu de la loi du 1er mars 2000.

BESCHERMDE TITEL, VERTROUWELIJKHEID VAN DE ADVIEZEN EN EIGEN DEONTOLOGIE

UNTITREPROTÉGÉ,DESAVISCONFIDENTIELSETUNEDÉONTOLOGIEPROPRE

TEN DIENSTE VAN HET BEDRIJF... EN HET ALGEMEEN BELANG

Par une assistance juridique qualitative et indépendante intellectuellement, le juriste d’entreprise contribue au respect des lois par les entreprises et partant, de l’Etat de droit.

Historien de l’Art (UCL). Conservateur en chef. Éditeur. Entrepreneur culturel. Expert judiciaire dans les domaines des Arts et des Patrimoines (Belgique et Grand-Duché de Luxembourg). AdministrateurSecrétaire de l’Association belge des Experts (ABEX). Membre de la Chambre belge des Experts en Œuvres d’Art. Administrateur du Cabinet d’expertises Art Institute. Président de l’asbl Art Research Institute (ARI). Président de l’asbl La Traversée d’une Œuvre (LTO). Membre de la Commission royale des Monuments, Sites et Fouilles de Wallonie (1989). Secrétaire général permanent de l'Association des Cercles Francophones d'Histoire et d'Archéologie de Belgique (ACFHAB). Président honoraire de la Commission du Patrimoine culturel mobilier de la Communauté française.

Jacques TOUSSAINT

AVANT QUE LE COQ TUCHANTE,M’AURAS RENIÉ TROIS FOIS…

TOUle GRAND journal du droit

Le coq fait bien sûr référence au reniement de saint Pierre. Celui-ci est d’autant plus grave que saint Pierre avait été choisi par le Christ comme chef du groupe des douze apôtres. Les quatre Évangélistes (Matthieu 26,30-35 et 69-75 ; Marc 14,27-31 ; Luc 22,31-34 et 54-62 ; Jean 13, 36-38) en donnent le récit : la prédiction et le reniement. Saint Matthieu relate : « Après le chant des psaumes, ils [Jésus et ses disciples] partirent pour le mont des Oliviers. Alors Jésus leur dit : « Vous tous, vous allez succomber à cause de moi, cette nuit même. Il est écrit en effet : Je frapperai le pasteur, et les brebis du troupeau seront dispersées

Tapisserie de Bayeux (détail avec pose d'un coq de clocher) Fin du XIe siècle, récit brodé (lin et laine) sur près de 70 m de long, classé au registre « Mémoire du Monde » de l’Unesco. Bayeux, Musée de la Tapisserie. © Damien Entwistle.

Dans le Dictionnaire critique de la langue française de M. l’Abbé Féraud publié à Marseille en 1787, le coq possède bien sûr sa définition et en voici le contenu : « Le mâle de la poule. Jeune ou vieux coq ; plumes de coq. = On le dit aussi du mâle de la perdrix : ,,Il ne faut tuer que les coqs. = On dit, proverbialement, rouge comme un coq, de celui qui a le teint fort rouge. - C’est le coq du Village, ou de la Paroisse ; le premier, le principal bourgeois. - Être comme un coq en pâte, fort à son aise dans un lieu, ayant tout à souhait ; ou être dans le lit enveloppé d’oreillers et de couvertûres. » La cinquième édition du Dictionnaire de l’Académie française publié à Paris en 1822 s’étend davantage sur le sujet. Après les préliminaires d’usage et l’énumération des appellations courantes, le dictionnaire se penche sur d’autres significations comme le Coq de bruyère, le Coq d’Inde, le Coq-faisan, le Coq des Jardins, le Coq d’une montre. Il aborde aussi un coq que nous connaissons tous : « On appelle aussi Coq, cette figure de coq qu’on met sur la pointe des clochers des Églises, et qui sert de girouette. Le coq d’une telle église. Il faut voir où est tourné le coq, pour savoir de quel côté vient le vent. » On arrive ainsi au coq dans la tradition chrétienne mais son iconographie est bien sûr plus vaste.

Le coq est un vrai combattant qui monte sur ses ergots, s’ébouriffe de colère, saute sur son rival, l’égorge et l’éventre. Depuis au moins trois millénaires, ces combats attirent les foules qui acclament ses prouesses et sa force. Mais ce n’est pas tout car Job relève dans Les discours de Yahvé (38,36) : « Qui a mis dans l’ibis la sagesse, donné au coq l’intelligence ? » L’ibis est censé annoncer les crues du Nil et le coq prévoir le jour qui va venir. Ce dernier est un auxiliaire des dieux qui par son chant rend des augures. Attention aux incrédules ! Combativité, vigilance, intelligence, voilà ce qui caractérise notre coq dans la tradition gréco-latine.

Mais après ma résurrection je vous précéderai en Galilée. » Prenant la parole, Pierre lui dit : Si tous succombent à cause de toi, moi je ne succomberai jamais. » Jésus lui répliqua: « En vérité je te le dis : cette nuit même, avant que le coq chante, tu m’auras renié trois fois. » Pierre lui dit : « Dussé-je mourir avec toi, non, je ne te renierai pas. » Et tous les disciples en dirent autant. » […] « Cependant Pierre était assis dehors, dans la cour. Une servante s’approcha de lui en disant : « Toi aussi, tu étais avec Jésus le Galiléen. » Mais lui nia devant tout le monde en disant : « Je ne sais pas ce que tu dis. » Comme il s’était retiré vers le porche, une autre le vit et dit à ceux qui étaient là : « Celui-là était avec Jésus le Nazôréen. » Et de nouveau il nia avec serment: « Je ne connais pas cet homme. » Peu après, ceux qui se tenaient là s’approchèrent et dirent à Pierre : « Sûrement, toi aussi, tu en es: et d’ailleurs ton langage te trahit. » Alors il se mit à jurer avec force et imprécations : « Je ne connais pas cet homme. » Et aussitôt un coq chanta. Et Pierre se souvint de la parole que Jésus avait dite: « Avant que le coq chante, tu m’auras renié trois fois. » Et, sortant dehors, il pleura amèrement. » (Traduction de La Bible de Jérusalem).

d’ivoire,...). Pour les fidèles de l’époque, le sujet avait déjà une signification précise avec des symboles qui faisaient allusion au reniement et au pardon accordé au pécheur.

Dans l’Antiquité, nombreuses sont les représentations du coq associé à saint Pierre, thème populaire que l’on retrouve dans l’art funéraire (catacombes, sarcophages) et dans le mobilier liturgique (porte d’église, diptyque

Ce thème du reniement de saint Pierre connaîtra une forte résonnance dans les milieux chrétiens anciens. Les artistes (peintres, sculpteurs, graveurs,…) seront tentés de représenter la scène mais non sans difficultés. En effet, comment transposer le dramatique du récit évangélique dans une œuvre d’art ? Les artistes résumeront la scène et utiliseront des symboles reconnaissables par tous pour une compréhension plus aisée. Le point de départ de cette iconographie serait un monument commémoratif Le coq à la colonne élevé à deux endroits : Jérusalem (devant l’église du Saint-Sépulcre) et à Rome (devant l’église de Saint-Jean de Latran).

À la fin du Moyen Âge, à la Renaissance mais surtout à l’époque baroque, le thème du coq et saint Pierre va connaître une nouvelle fortune iconographique. Ce n’est plus axé sur le reniement comme dans les premiers siècles chrétiens mais davantage sur saint Pierre pénitent. La nouvelle iconographie illustre le passage de la Bible : « Et sortant dehors, il [saint Pierre] pleura amèrement. » (Luc 22, 62). Faisant suite à la Contre-Réforme, le développement de mobiliers liturgiques particuliers que sont les chaires de vérité, les confessionnaux, aux XVIe et XVIIe siècles, donnent l’occasion aux artistes de figurer saint Pierre en pénitent mais aussi d’évoquer son statut de chef du groupe des douze apôtres disposant du « pouvoir des clés » conféré par le Christ. Le coq du reniement et les clés de son pouvoir sont deux de ses attributs. On peut citer la chaire de vérité de Jacques Berger (16931756) de l’église Saint-Pierre à Louvain datée de 1742 et un confessionnal (avec saint Pierre repentant) d’Henri-François Verbruggen (16551724) de l’abbatial de Grimbergen. Lors de la « baroquisation » de nos vieilles églises, les nefs centrales seront dotées de socles supportant des sculptures, souvent en bois peint, montrant les douze apôtres. Saint Pierre y est bien sûr

JOSEPH-HENRI DEWEZ, Saint Pierre et le coq 1835, terre cuite, h. 75 cm. Crupet, Église Saint-Martin. © Pascal André, Crupet.

accréditer le fait qu’il s’agit là d’une pratique banale. En 980, le poète Wolstan (Vie de Saint Swithuin) évoque le coq de la cathédrale de Winchester et précise dans sa description qu’il est doré. Néanmoins, la plus ancienne représentation d’un coq de clocher figure dans la célèbre tapisserie de Bayeux datée de la fin du XIe siècle.

présent avec ses attributs habituels comme à la collégiale Sainte-Gertrude de Nivelles (sculpture de Laurent Delvaux (1696-1778) datée de 1743).

Les graveurs vont propager, à partir du XVIIe siècle, de manière très importante des représentations du reniement de saint Pierre pouvant être acquises à un prix modique. Le saint pénitent a en général les mains jointes, les yeux en larmes et le visage pathétique dirigé vers le ciel. Un coq est bien présent à ses côtés. Celui-ci figure aussi dans les « arma Christi » (armoiries du Christ) communément appelé le blason de sa Passion. Le coq du reniement est perché sur un bras de la croix ou sur une colonne. La célèbre gravure d’Albrecht Dürer (1471-1528) La messe de saint Grégoire et les « arma Christi » (1511) illustre bien ce thème. Aux XIXe et XXe siècles, des calvaires de ce type, de fabrication populaire, notamment intégrés dans des bouteilles en verre transparent, seront diffusés dans des milieux modestes mais pieux.

On distingue nettement un ouvrier occupé à fixer un coq sur le clocher de l’abbatiale de Westminster tout récemment consacrée. À l’instar du placement d’un bouquet dans la souche de cheminée d’une construction dont le gros-œuvre est terminé, on peut penser que la pose du coq sur le clocher d’une église signifie qu’elle est prête à accueillir des fidèles. En général, le coq de clocher est en laiton ou en cuivre. Parfois, il peut être doré mais pas en or massif comme l’avaient cru deux voleurs à l’abbaye de Saint-Gall. Le placement d’un coq était et l’est toujours une opération délicate car les plus lourds peuvent peser jusqu’à 50 kg. C’est le cas du coq de la chartreuse de Champmollez-Dijon réalisé « en airain de Bouvines » [Bouvignes/province de Namur] ou laiton doré en 1389 par Colart Josès de Dinant.

TOUle GRAND journal du droit

ROGER DUTERME (1919-1997), Coq de clocher Non daté, revers d’une médaille frappée (chez Fisch) en l’honneur du Premier Ministre Jean-Luc Dehaene, bronze, Ø 73,9 mm, épaisseur 5,3 mm. Coll. privée. © Marcel Van Coile, Rochefort

Mais le coq, c’est aussi celui qui trône au-dessus des clochers d’églises. Mais pourquoi placer un coq à cet endroit ? Il existe bien sûr une ou plusieurs légendes et nous en livrons deux. Une légende dit que lorsque saint Pierre entendait chanter le coq, il pleurait son péché de reniement. Pour rappeler le repentir, il souhaita placer le coq bien haut pour en garder le souvenir. Une autre légende plus prosaïque fait état du fait que saint Pierre s’irrita d’entendre le coq chanter et de lui rappeler son péché. Dès lors, un jour que le coq était à sa portée, saint Pierre lui expédia un coup de pied qui le projeta au faîte d’un clocher où il s’empala et se tut à jamais. L’histoire est plus limpide ! Dès l’Antiquité, le coq est d’abord une girouette. Il se retrouve systématiquement sur les églises chrétiennes parce que tout simplement les fidèles avaient connaissance de l’Évangile lors de la fréquentation des offices et par les représentations fournies par les peintres, sculpteurs, enlumineurs, graveurs,… Il n’a cependant pas été adopté dans tous les édifices du monde chrétien simultanément. On relève qu’en 820, on pose un coq sur le clocher de la cathédrale de Brescia. Les sources semblent

service de l’architecte Eugène Viollet-le-Duc (1814-1879). Il est bien rare de connaître l’auteur d’un coq d’église car c’est un travail de batteur de cuivre qui reste généralement anonyme. Ici, on est en présence d’une véritable sculpture réalisée par un artiste de talent, sans pour cela dénigrer les coqs créés par des artisans locaux qui témoignent malgré certaines maladresses d’une saveur toute populaire et du savoir-faire des tâcherons d’antan. Le coq de la cathédrale de Paris contenait trois reliques : une petite parcelle de la Sainte Couronne, une relique de saint Denis et une de sainte Geneviève. Le morceau de la Sainte Couronne a été placé par Viollet-le-Duc en 1860. Après la restauration du coq en 1935, il y est replacé par le cardinal Verdier, archevêque de Paris. Selon certains, le coq agirait comme un « paratonnerre spirituel » protégeant les fidèles. On peut le croire car fort heureusement les trois reliques placées dans un étui en cuivre dans l’âme du coq ont été retrouvées en même temps que celui-ci le lendemain de l’incendie, soit le 16 avril 2019. Incroyable ! (Le Figaro, 16 avril 2019 ; RMC, 17 avril 2019).

Jacques Toussaint

Le coq qui trône fièrement au-dessus de la croix des clochers d’églises subit inévitablement les aléas du temps et l’usure naturelle. Il peut être descendu suivant les nécessités en vue de procéder à une réparation particulière. Les archives apportent le témoignage d’une famille de Senlis qui s’occupe de « l’entretien » du coq de leur cathédrale depuis la pose en 1690 jusqu’au moins 1810. Nombreux sont les coqs foudroyés par la foudre comme celui de la cathédrale de Coutances disloqué lors d’un violent orage. L’évêque s’en trouva meurtri et avant son dernier souffle « Il manda d’Angleterre le plombier Brisonnet. Tout fut réparé et sur la grande tour, un coq doré remplaça celui que la foudre avait détruit. » La Révolution française et sa vague de déchristianisation entraîna le démontage des coqs par des charpentiers. Le martyrologe des coqs de clochers ne s’arrête pas là car ils ont été la cible de tireurs isolés ou de soldats lors des deux derniers conflits mondiaux.

Coq de clocher XIXe siècle, cuivre, h. x L. : 65 x 69 cm. Coll. privée. © Jacques Toussaint, Jambes.

Le coq-reliquaire placé à 90 mètres du sol au sommet de la flèche située à la croisée du transept de la cathédrale Notre-Dame de Paris a survécu à l’incendie de l’édifice survenu le 15 avril 2019. Un miracle ! Ce coq en cuivre repoussé d’un poids d’environ 30 kg est l’œuvre d’Adolphe-Victor Geoffroy-Dechaume (1816-1892), sculpteur au

Aan het einde van de middeleeuwen, in de Renaissance, maar vooral tijdens de barokperiode, zal het thema van de haan en Sint-Petrus een nieuwe iconografische rijkdom kennen. Niet meer gericht op de verloochening zoals in de eerste eeuwen van het christendom,

Oude woordenboeken geven verschillende definities onder de rubriek "haan". Eén ervan vermeldt "windwijzer in de vorm van een haan". Strijdlustigheid, waakzaamheid, intelligentie, dat zijn de kenmerken van een haan in de GrieksLatijnse traditie.

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zullen de scène samenvatten en symbolen gebruiken die voor iedereen herkenbaar zijn om het werk gemakkelijker verstaanbaar te maken. Het vertrekpunt van deze iconografie zou een herdenkingsmonument zijn, Le coq à la colonne, opgericht op twee plaatsen : Jeruzalem en Rome.

Van de haan met Sint-Petrus bestaan er talrijke afbeeldingen uit de Oudheid, het is een populair thema dat men terugvindt in de grafkunst (catacomben, sarcofagen) en in liturgisch meubilair (kerkdeur, diptiek uit ivoor...). In die tijd had het onderwerp voor de gelovigen al een precieze betekenis, met symbolen die verwezen naar de verloochening en naar de vergiffenis die aan de zondaar geschonken wordt.

NOG EER DE HAAN KRAAIT, ZULT GIJ MIJ HEBBEN...VERLOOCHENDDRIEMAAL

De haan verwijst natuurlijk naar de verloochening van Sint-Petrus. Die is des te ernstiger daar Petrus door Christus gekozen werd als leider van de twaalf apostelen. De vier Evangelisten vertellen dat verhaal : de voorspelling en de verloochening. Jezus antwoordde aan Petrus: "Voorwaar, voorwaar, Ik zeg u : deze nacht, nog eer de haan kraait, zult gij mij driemaal verloochend hebben." Het thema van de verloochening van Sint-Petrus zal veel weerklank vinden in de vroegere christelijke milieus. Kunstenaars (schilders, beeldhouwers, graveerders…) zullen proberen om het tafereel uit te beelden, maar dat is niet eenvoudig. Hoe kan men immers de dramatiek van een evangelisch verhaal verwerken in een kunstwerk? Kunstenaars

maar meer op Sint-Petrus als boeteling. Naar aanleiding van de Contrareformatie biedt de ontwikkeling van bijzonder liturgisch meubilair zoals preekstoelen, biechtstoelen in de XVIe en XVIIe eeuw, kunstenaars de gelegenheid om SintPetrus uit te beelden als boeteling, maar ook om te verwijzen naar zijn status van leider van de groep van de twaalf apostelen, die beschikt over de "sleutelmacht" die hem door Christus werd verleend. De haan van de verloochening en de sleutels van zijn macht zijn twee van zijn attributen. Vanaf de XVIIe eeuw zullen graveerders afbeeldingen van de verloochening van SintPetrus in zeer grote aantallen verspreiden, die tegen een bescheiden prijs kunnen worden verworven. De haan komt ook voor in de "arma Christi" (passiewerktuigen van Christus), doorgaans het blazoen van zijn Passie genoemd.

De haan is echter ook degene die boven op kerktorens troont. Vanaf de Oudheid is de haan in de eerste plaats een windwijzer. Hij wordt systematisch aangetroffen op christelijke kerken, gewoon omdat de gelovigen kennis hadden van het Evangelie doordat ze diensten bijwoonden en door de voorstellingen die werden gemaakt door schilders, beeldhouwers, miniaturisten, graveerders… Hij werd echter niet in alle bouwwerken van de christelijke wereld gelijktijdig aangenomen. De oudste afbeelding van een torenhaan zit in het beroemde tapijt van Bayeux, gedateerd van het eind van de XIe eeuw. Het vermelden waard is de haan-reliekhouder uit gehamerd koper van 30 kg die zich 90 meter boven de grond bevond, op de top van de spits aan de kruising van de dwarsbeuk van de kathedraal Notre-Dame de Paris, die de brand van 15 april 2019 overleefd heeft. Een mirakel! het

(TraductionJ.T. pour l'ABEX : Jeanne-Marie Aerts, 3TPetrusVertaalbureau)inzeer

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DE ARCHITECTUUR VAN GEVANGENISSEN : VAN OPSLUITING NAAR RE-INTEGRATIE? Herman VAN HECKE HoofdadviseurBedrijfsjurist juridische zaken KBC Groep Lid van de Legal Expertise Board KBC Groep Ondervoorzitter van het IBJ Voorzitter van de practice group Criminal law and law enforcement van het IBJ Gewezen advocaat Nederlandse Orde te Brussel Juriste Conseillerd’entreprisejuridique principal KBC Groupe Membre du Legal Expertise Board KBC Group Vice-président de l'IJE Président du practice group Criminal law and law enforcement auprès l’IJE Ancien avocat Ordre néerlandophone à Bruxelles

Welk contrast met ons bezoek aan de Bijlmerbajes in Amsterdam, die pas gebouwd was (1978) en toen gold als de referentie voor een humane gevangenis. Zo zagen we nergens tralies, alleen glasramen, alle celdeuren stonden open en we kwamen er gedetineerden tegen die aan het joggen waren door de lange gangen.

Gevangenis in Johannesburg, nu museum, in Constitution Hill, gevestigd in een oud fort waar tijdens de Apartheidsjaren zowel Mahatma Gandhi als Nelson Mandela gevangen werden gehouden, eigen foto.

Ook de omheiningsmuren waren niet te hoog zodat er psychologisch toch altijd een perspectief bleef op een mogelijke ontsnapping en de vrijheid. In 2018 werd het gebouw gesloopt.

1. Jean-Paul Sartre, L’existentialisme est un humanisme, Nagel, Paris, 1946, p.37, « L’homme est condamné à être libre ; condamné parce qu’il ne s’est pas lui créé lui-même, et par ailleurs cependant libre parce qu’une fois jeté dans le monde, il est responsable de tout ce qu’il fait. «

In een volgende existentiële beleving van het begrip gevangenis was ik al student in de licenties van mijn rechtenstudie aan de KUL begin jaren ‘80. Professor strafrecht Lieven Dupont was toen als één van de weinige strafrechtspecialisten al begaan met het lot van gevangenen en meer bepaald ijverde hij natuurlijk voor hun rechten. In het kader van een meerdaagse studiereis bezochten we onder meer de gevangenis van Antwerpen in de Begijnenstraat, gebouwd tussen 1854 en 1859 volgens de principes van Edouard Ducpétiaux, toenmalig inspecteur-generaal van het gevangeniswezen. Het was een typisch panopticon model, een stervormig gebouw met een centrale kern waarop vleugels aansloten met rijen cellen op verschillende niveaus. Wat ik me toen nog vooral herinner, waren de zogenaamde leeuwenkooi, een kleine individuele wandelruimte met tralies in het openluchtplafond bestemd voor gevaarlijke gedetineerden, alsook de isoleercel, een kale en donkere cel voor gedetineerden die

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er voor korte tijd in geïsoleerd werden om er “af te koelen” na agressief gedrag. In elk geval liet dat bezoek een diepe indruk na.

In mijn begrip als kind was de gevangenis een vreselijke plaats, nog erger dan het pensionaat waar mijn ouders mij wel eens dreigden naar toe te sturen als ik niet braaf zou zijn.

Nelson Mandela getuigde van wat dit kan doen met een mens die er langer opgesloten wordt : « An hour was like a year. I was locked up in the bare cell, literally with nothing, nothing to read, nothing to write, nothing to do, and no one to talk or to turn to. (…) I suffered the isolation for two months and finally concluded that nothing was more dehumanizing than isolation from human companionship. »2

« L’homme est condamné à être libre »1

2. Martin Meredith, Mandela, a biography, p.229.

Gelet op mijn drukker wordende praktijk concentreerde ik mijn bezoeken op zondagnamiddag. Er zijn natuurlijker prettiger activiteiten op zondag, maar toen was dat nu eenmaal mijn drive om mensen uit de gevangenis te halen, waarvan ik vond dat ze daar eigenlijk niet thuishoorden.

Toen al begreep ik dat het lot van gevangenen voor de Belgische politieke wereld geen electoraal thema was en eigenlijk tot op heden nog steeds niet is, dan tenzij omdat er te weinig capaciteit is om alle gearresteerden en veroordeelden in op te sluiten. Het was in het recente verleden zelfs zo erg dat België een gevangenis in Nederland moest huren. In oktober 2021 nog staakte het personeel van de gevangenis in Antwerpen, een huis van arrest, omwille van de on-leefbaarheid ingevolge de overbevolking. Er zaten maar liefst 740 gedetineerden terwijl er maar plaats was voor 375. Gelukkig zijn we nog niet in toestanden beland zoals in Ecuador, waar gevangenen elkaar dan naar het leven staan. Met 117 gevangenen per 100 beschikbare plaatsen staat België op de derde plaats op de lijst van landen waar sprake is van overbevolkte gevangenissen. Enkel in Turkije (127 gevangenen per 100 plaatsen) en Italië (120) is de situatie nog schrijnender. In vergelijking met andere lidstaten zitten in Belgische gevangenissen ook meer gevangenen in voorlopige hechtenis. Zo is 37 procent van de gevangenen in ons land nog in afwachting van een

cel Bijlmerbajes, Amsterdam Foto Rijksoverheid / het Rijksvastgoedbedrijf 3. Het Nieuwsblad, 8 april 2021, https://www.nieuwsblad.be/cnt/dmf20210408_94910803

Mijnproces.3volgende

Zo was één van mijn cliënten een landbouwer die zijn echtgenote hardhandig had aangepakt en er terecht voor werd aangehouden, eigenlijk om hem mores te leren. Evenwel werd zijn aanhouding bevestigd na de eerste verschijning voor de Raadkamer, maar intussen lag het familiebedrijf zo goed als stil door zijn afwezigheid, net in een druk seizoen voor de witloofteelt waarin het actief was. Hoewel ik de raadsman van de loshandige man was, was het nu precies de echtgenote die mij er toe aanzette om haar man uit voorhechtenis te halen, waarin ik dan niet zonder moeite geslaagd ben. Hij had immers hopelijk (?) zijn lesje geleerd, zeker in de omstandigheden waarin hij, een man van de boerenbuiten, met andere aangehoudenen van allerlei pluimage in een te kleine cel lange, bange dagen moest doorbrengen.

existentiële ervaring was de ontvangst van mijn legitimatiebewijs als advocaat met toegangsmogelijkheid tot alle

Interieur

gevangenissen in Europa . Gezien mijn voorkeur als pro deo advocaat uitging naar strafzaken had ik na verloop van tijd courant cliënten in voorhechtenis, vooral in Vorst maar ook in SintGillis, waar militairen in hechtenis verbleven en ook een ziekenafdeling was. Mettertijd had ik ook cliënten in andere detentiehuizen en zo heb ik er menige bezocht, waaronder Antwerpen waar ik een geïnterneerde cliënte enkel kon spreken achter glas, de hulpgevangenis in Leuven waar in de spreekcel voor geïnterneerden een alarmknop stond voor de advocaat, Mechelen, Merksplas, en het merkwaardige penitentiair schoolcentrum in Marneffe, waar ik door een open poort binnenging in een park, waar “tuiniers” aan de slag waren. Mijn cliënt moest uit de gymzaal geroepen worden, waar hij aan het sporten was.

Aldus kreeg ik als jonge advocaat een goed idee over wie er aldaar verbleef, voor allerlei misdrijven gaande van vaandelvlucht, familiegeweld, inbraken, misdrijven met wapens, schuldig verzuim, kindermisbruik, drugsgebruik en -handel; soms waren het mensen die voor de eerste keer een misstap begingen, andere waren reeds thuis in criminele milieus, recidivisten of geïnterneerden (ontoerekeningsvatbaar verklaard voor gepleegde zware misdrijven) enz.

Gevangenis in Ushuaia, Vuurland, Argentinië, eigen foto; zicht op de galerij van de 1ste verdieping van een vleugel, huidig maritiem museum met o.a. memorabilia van Adrien de Gerlache, die vanuit de haven de Belgische expeditie van 1897 tot 1899 naar Antartica ondernam, eigen foto.

Na mijn korte carrière aan de balie werd ik bedrijfsjurist en kwam ik eerder in aanraking met witteboordencriminaliteit. Ook daar kwam ik af en toe met delinquenten in aanraking, die bv. na mijn klachtneerlegging in de gevangenis belandden. Op een zondagnamiddag dan thuis een telefoon krijgen van zo iemand uit de gevangenis was dan weer een andere existentiële ervaring. Getuigen in een strafproces te Amsterdam over witwasverrichtingen in het kader van handel in verdovende middelen, waar al een aantal

Zoals we op de foto kunnen zien, was de cel waarin Mandela was opgesloten, herleid als gevangene met nummer 466/64, klein (ca.9m²), zonder bed, slechts voorzien van een sisal mat, drie dunne dekens, een toiletemmer, een wastafel met kom en een plasticfles voor water; bovendien was de cel vochtig en berenkoud in de winter. Er waren echter nog grotere uitdagingen, die voor iedere

moorden in gepleegd waren, was een bijzondere close encounter met de misdaadwereld.

jonge idealist, die alles in het werk stelde om mensen vrij te krijgen, sociale hulp en zelfs onderkomen voor de nacht bij vrijlating ging zoeken enz., evolueerde ik gaandeweg naar een professionele verdediger, die ook in moeilijke dossiers het recht op verdediging uitoefende, ook al kostte dat enige zelfreflectie.

In volledig andere omstandigheden kwam ik later terug de gevangenisomgeving tegen weliswaar als historische bezienswaardigheden op mijn wereldreizen. De gevangenis op het einde van de wereld in Ushuaia, Argentinië was er zo één van. Het is een metafoor gebouwd uit steen, gevangenen of verworpenen der aarde naar het einde van de wereld sturen.

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Kortom als jongvolwassene werd ik vlug geconfronteerd met een bijzondere wereld, die mij tot dan zo goed als onbekend was in het echte leven. Op de mensen die een eerste maal in aanraking kwamen met het repressief gerechtelijk apparaat had de voorhechtenis meestal een traumatische impact. Veelal kwamen mensen ook in strafrechtelijk vaarwater omwille van sociale of psychologische factoren en een bepaald determinisme was soms herkenbaar zoals bij jeugddelinquentie. Op wie weinig tot geen normbesef of schuldinzicht had, was het gewoon pech of was het zogezegd andermans schuld of die van de maatschappij, leerde ik al

Andere memorabele gevangenissen waren er in Zuid-Afrika, zoals Constitution Hill in Johannesburg (zie eerste foto met cellenrijen) en Robbeneiland voor de kust bij Kaapstad.

Vangauw.een

Ibidem, reglement van de veiligheidagenten, eigen foto.

Een nog indrukwekkender ervaring deed ik op in Phnom Penh, Cambodja in de Tuol Sleng gevangenis waar de Rode Khmer onder leiding van Pol Pot, in een voormalige middelbare school in de periode 1975 tot 1979 ”vijanden van de staat” gemarteld, uitgehongerd en opgesloten hebben alvorens ze te executeren en af te voeren naar een van de vele massagraven. Het is nu een Genocide museum.

Het bezoek aan Port Arthur op het eiland Tasmanië in Australië leek op het eerste zicht een mooie uitstap in de natuur, terwijl die plaats net uitgekozen werd in 1833 als strafkolonie voor Britse veroordeelden omdat ontsnappen er vriiwel onmogelijk was.

Cel van Nelson Mandela op Robbeneiland, eigen foto.

Ingang gevangenis Robbeneiland, eigen foto. Tuol Sleng gevangenis, Phnom Penh, Cambodja, eigen foto.

4. Martin Merdith, o.c., p.282 : « From previous experience, Mandela knew how crushing the effects of prison life could be. The burden to be carried was not just constant abuse of warders and hardship at work, but the sheer tedium of prison routine, stretching for ever in the distance, week after week, month after month, year after year.(…)At the age of forty-six, the prospect before him was spending the rest of his life in a cell.»

gevangene loodzwaar wegen : de pure vervelling, dag in dag uit, en de uitzichtloosheid.4

Wat speelt vandaag nog steeds als basisbeginselen voor het bestaan van gevangenissen?

Er was ook een modelgevangenis, een apart gebouw waar gevangenen werden afgezonderd van alle beelden en geluiden van de buitenwereld om tot moreel besef te komen. Ze droegen kappen die het hoofd volledig bedekten en als ze naar de religieuze dienst gingen, werden ze in aparte boxen opgesloten zodat ze enkel de dominee konden zien en horen. Zo werd de basisidee van gevangenschap om tot inkeer te komen via isolatie en ascese tot het uiterste gedreven. Je zou van minder gek worden. Het hele strafkamp was een vreselijk oord, waarin dwangarbeid verricht moest worden, waaronder werk in mijnen, en straffen er onder andere toe konden leidden dat men in de laagst gelegen donkere cellen belandde met een steenblok aan het been. Het is nu een Werelderfgoed site.

De meest primaire functie blijft natuurlijk de beveiliging van de samenleving tegen gevaarlijke individuen die een levensbedreigend risico vormen of de fysische integriteit van de medemens kunnen schenden. Maar afgezien daarvan gelden vooral compensatie en preventie als principes.

De gevangenis zoals wij ze nu kennen, is een gevolg van de Verlichting in reactie op de willekeur van het Ancien Regime, waarin de onderzoeksmethodes barbaars mochten genoemd worden en sommige straffen ronduit vernederend en onmenselijk waren. Gevangenissen waren voordien arresthuizen

in afwachting van berechting en bestraffing. Klassenjustitie was toen zondermeer schering en inslag. Montesquieu in zijn” Esprit des Lois” en J.J. Rousseau in zijn “contrat social” legden o.a. de basis voor de noodzakelijke legaliteit, subsidiariteit en proportionaliteit van de straffen. Deze grondbeginselen werden dan vastgelegd tijdens de Franse Revolutie in de “Déclaration des droits de l’homme et du citoyen” van 1789, en kregen later hun neerslag in de codificaties van strafwetboeken, waarvan de Code pénal van 1810 de belangrijkste was, die voortleefde in de Belgische codificatie van 1867 en eigenlijk tot op vandaag ons strafrecht nog steeds in zekere mate bepaalt.

Port Arthur, Tasmanië, eigen foto.

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Vergelding is het oudste motief : het onrecht moet goedgemaakt worden, waardoor de dader ook een leed toegebracht wordt dat hem raakt in zijn fysieke, morele of patrimoniale integriteit. Herstel is een volgende reden : het leed dient geheeld te worden en de schade vergoed.

Een vroeg buitenlands voorbeeld van een gevangenis die deze principes toepast, is de gevangenis in Bastoy, een eiland in Noorwegen, reeds sinds 2008 in gebruik.

9. en-internering-humane-omstandighedenhttps://www.regiedergebouwen.be/nl/projects/detentie-

Uiteraard is er de voorbeeldfunctie van afschrikking : de straffen moeten ontradend werken. Tenslotte is het uiteindelijke doel de sociale re-integratie van de delinquent.

Later volgden nog belangrijke wetten betreffende de oprichting van strafuitvoeringsrechtbanken in 20066, de strafuitvoering7 alsmede een nieuwe wet op de internering8

Het zal niet verbazen dat het dezelfde professor Dupont was die in 1998 op verzoek van de Minister van Justitie voorstellen formuleerde voor een wettelijk kader waarin de rechten van de gedetineerden eindelijk vastgelegd werden. Deze voorstellen resulteerden in de Basiswet van 2005 betreffende de rechtspositie van gedetineerden, waarin hun rechten als inwoners van een strafinrichting geregeld worden.5

Het strafrecht ondergaat natuurlijk de invloed van zijn tijd en waar aanvankelijk vooral belang gehecht werd aan repressie evolueerde dit mettertijd mede onder invloed van criminologische stromingen meer naar reintegratie in de samenleving.

Deze progressieve visie op detentie brengt nu dus ook in België een evolutie in de architectuur van gevangeniscomplexen met zich mee, waarbij

5. Basiswet 12 januari 2005 betreffende het gevangeniswezen en de rechtspositie van gedetineerden

8. Wet 5 mei 2014 betreffende de internering.

6. Wet 17 mei 2006 houdende oprichting van strafuit7.voeringsrechtbankenWet17mei2006 betreffende de externe rechtspositie van de veroordeelden tot een vrijheidsstraf en de aan het slachtoffer toegekende rechten in het raam van de strafuitvoeringsmodaliteiten; hierin worden modaliteiten over strafonderbreking of vervroegde invrijheidstelling geregeld, kortom hoe de re-integratie kan gefaciliteerd worden en ook hoe de slachtoffers in dat uitvoeringsproces een rol kunnen spelen. Noteer dat de fameuze wet Lejeune van 1888 al vervangen was door de wet van 5 maart 1998 op de voorwaardelijke invrijheidstelling.

Deze wettelijke evolutie spoort ook met eigentijdse opvattingen over de functie van de gevangenissen. De laatste decennia is er parallel aan deze gewijzigde inzichten een duidelijke kentering waarneembaar in de architectuur van de Meerstrafinrichtingen.dandehelftvan de gevangenissen in België dateren nog uit de 19de eeuw. België telt 35 gevangenissen, waarvan 17 in Vlaanderen, 16 in Wallonië en 2 in Brussel. Het beheer is in handen van het Directoraat-generaal Penitentiaire Inrichtingen. In België wordt sinds een aantal jaren volop ingezet op zowel het bouwen van nieuwe als het renoveren van bestaande gevangeniscomplexen. Dit om enerzijds een antwoord te bieden op de overbevolking van de huidige infrastructuur en om anderzijds in te spelen op de veranderende visie op detentie waarbij humane omstandigheden centraal staan. In 2008 werd hiertoe een eerste masterplan vastgelegd, wat na aanpassingen uiteindelijk evolueerde in een langtermijnbeleid voor detentie in België in het ‘Masterplan Detentie en internering in humane omstandigheden’9 Binnen dit beleid wordt de nadruk gelegd op meer persoonsgerichte – gediversifieerde –aanpak met als uiteindelijke streefdoel een succesvolle re-integratie van gedetineerden in de samenleving. De nadruk wordt hierbij ook gelegd op keuzevrijheid en verantwoordelijkheidszin. Het uiteindelijke doel is om de gedetineerden er beter te laten uitkomen dan in de situatie waarin ze er terecht kwamen.

Het nieuwe penitentiaire complex in Antwerpen, ©Hortus Conclusus

Een luchtfoto van Bastøy Prison Island geeft een glimp van de focus van de zelfvoorzienende gemeenschap op milieuethiek en menselijke ecologie. Afbeelding ter beschikking gesteld door Bastøy Prison Island.

10. uploads/SmallTalk_41_ZvdG_2.pdfhttps://vlaamsbouwmeester.be/sites/default/files/

Een eerste voorbeeld van deze nieuwe gevangenistypologie in België is het gevangenisdorp in Haren, momenteel in opbouw,

ter vervanging van de oude gevangenissen in Sint-Gillis, Vorst en Berkendael. Binnenkort starten ook de werken aan het nieuwe complex in Antwerpen ter vervanging van de oude gevangenis in de Begijnenstraat die ik ooit bezocht.

Ook in de bestaande gevangenistypologieën wordt volop ingezet op een humane detentiebeleving. Speciale aandacht gaat hierbij onder andere naar het zicht op en het gebruik van de groene buitenruimte. Gedetineerden worden actief betrokken in het onderhouden, gebruiken of zelfs mee ontwerpen van de beschikbare groene buitenomgeving. Zo werd bijvoorbeeld in 2018 de eerste therapeutische gevangenistuin aangelegd in de Centrale gevangenis van Leuven voor en door de gedetineerden zelf.10

een nieuwe gevangenistypologie is ontstaan: een ‘gevangenisdorp’ of -stad. Het ontwerp is gericht op het creëren van een omgeving die zoveel mogelijk aansluit bij de ‘normale’ leefwereld van ‘daarbuiten’. De architectuur en omgeving van het volledige penitentiaire complex fungeren als een soort beveiligd decor van het dagelijkse leven in de maatschappij. Zichtbaar traliewerk wordt hiertoe achterwege gelaten, de zogenaamde ‘betonnen gevangenismuur’ wordt meer geïntegreerd in het groen, de bewegingsvrijheid van de gedetineerden wordt groter, afhankelijk van de zorgen en noden per profiel, zonder daarbij teniet te doen aan de veiligheid. Architecturale ingrepen die hierbij een belangrijke invloed kunnen hebben, zijn onder andere de ruimtelijke organisatie binnen het complex en de relatie met de buitenomgeving. Gedetineerden kunnen zich van en naar de verschillende gebouwen binnen het complex begeven om te gaan werken, om bezoek te ontvangen, om te gaan sporten,.. En dit allemaal in de open buitenlucht, door middel van buitenpaden, ‘straten’, … kortom zoals in het echte leven.

De architectuur is steeds een weergave van een tijdsbeeld op mens en maatschappij. In tegenstelling tot zuivere kunst is er steeds een wisselwerking tussen een gebouw, zijn functie en de mens die er in woont of werkt.

VANhet GROOT rechtenjournaal

12. Martin Luther King, Amerikaans predikant 1929-1968, « There is nothing in the world greater than freedom. It is worth paying for, it is worth losing a job for, it is worth going to jail for. I would rather be a free pauper than a rich slave.»

losgelaten wordt voor een architectuur die op mensenmaat gemaakt wordt, die een uitzicht biedt op een leefgemeenschap zoals in de buitenwereld en mensen die deviant gedrag hebben vertoond terug wil responsabiliseren en kansen geven in de samenleving.

Het is pas in de eenentwintigste eeuw dat er echt verandering in de concepten over gevangenissen kwam, met voortschrijdend inzicht. Het is eigenlijk pas recent dat het panopticon-principe

Frank Llloyd Wright11 verwoordde het treffend als volgt : <<Whatever good things we build end up building us.>> Of het nu een residentiële woning, kantoorgebouw, fabriek of gevangenis betreft, geldt diezelfde wisselwerking. Een goede omgeving geeft rust of energie, bevordert concentratie of sociale interactie, kortom doet iets positiefs met een mens. Gevangenissen in de 19de eeuw waren langs de buitenkant eigentijds gebouwd in eclectische

Maar de binnenkant van de gevangenis gaf een heel ander beeld. Er waren vooral veel traliewerk en rijen cellen in lange gangen met verschillende verdiepingen die vanuit een centraal punt bewaakt dienden te kunnen worden. Delinquenten moesten eigenlijk mores geleerd worden door isolatie en een streng regime. Frustratie, verbittering en wrok waren en zijn in dergelijke architecturale omgeving eerder het gevolg dan schuldinzicht, loutering en een positief toekomstbeeld.

De architectuur van gevangenissen en de manier waarop gevangenen behandeld worden, terug perspectief op een toekomst kunnen krijgen, zijn dus ook een afspiegeling van onze rechtsstaat en beschavingspeil. De vroegere vreselijke toestanden in de historische gevangenissen die ik heb bezocht, getuigen daarvan. Tegelijk zou onze rechtshandhaving ook zo dienen te evolueren dat we niet steeds gevangenissen moeten bijbouwen om het gebrek aan capaciteit te ondervangen. We hebben het blijkbaar moeilijk als samenleving om de diepere oorzaken van criminaliteit aan te pakken en deviant gedrag adequaat of anders te remediëren dan mensen van hun vrijheid te beroven. Daar ligt echter nog een grotere uitdaging dan de humanisering van onze gevangenisarchitectuur. Maar die maatschappelijke kwestie is misschien een volgend onderwerp voor een ander nummer van dit Hermantijdschrift.VanHecke

11. Amerikaans architect (1867-1959), gekend als een van de meest invloedrijke architecten van de twintigste eeuw, bekend is vooral zijn villa Falling water.

De therapeutische tuin in de gevangenis van Leuven, bron leuven-en-hasselt/https://cgconcept.be/therapeutische-tuinen-in-gevangenis-van-foto:

en zelfs romantiserende stijlen van kastelen of burchten met fraai metselwerk en gebruik van natuursteen, en gaven de buitenwereld ook een veilig en goed gevoel.

Sommigen denken dat criminelen niet hard en lang genoeg gestraft kunnen worden, maar hebben weinig besef, laat staan empathie voor wat een vrijheidsberoving werkelijk inhoudt. Als jonge advocaat heb ik kunnen zien en voelen wat dit doet met een mens, zelfs met zij die zware criminele feiten hebben begaan. Martin Luther King stelde dat er niets belangrijker in de wereld is dan vrijheid, dat het zelfs paradoxaal genoeg waard is om er voor in de gevangenis te zitten.12

Ma prochaine expérience a été la réception de ma carte d’identité en tant qu’avocat donnant accès à toutes les prisons en Europe. Compte tenu de ma préférence en tant qu’avocat pro deo, j’ai eu de nombreux clients en détention au fil du temps.

Dans des circonstances complètement différentes, j’ai plus tard retrouvé l’environnement de prison comme sites historiques sur mes voyages du monde. La prison de la fin du monde à Ushuaia, en Argentine, en faisait partie. C'est une métaphore en pierre, où les prisonniers étaient envoyés au bout du monde.

Ma première vraie expérience avec les prisons remonte à mes licences de droit à la KUL au début des années 1980. À l'époque, le professeur de droit pénal Lieven Dupont était l'un des rares spécialistes du droit pénal qui se préoccupait déjà du sort des détenus et qui militait pour leurs droits. Dans le cadre d'un voyage d'étude de plusieurs jours, nous avons visité, entre autres, la prison d'Anvers de la Begijnenstraat, construite entre 1854 et 1859 selon les principes d'Edouard Ducpétiaux, alors inspecteur général du système pénitentiaire. C'était un modèle panoptique typique, un bâtiment en forme d'étoile avec un noyau central relié à des ailes avec des rangées de cellules à différents niveaux. Ce dont je me souviens principalement à l'époque, c'était la cage dite du lion, une petite salle de marche individuelle avec des barreaux dans le plafond à ciel ouvert destinée aux détenus dangereux, ainsi que la cellule d'isolement, une cellule nue et sombre. En tout cas, cette visite a laissé une profonde impression. Quel contraste avec notre visite au Bijlmerbajes à Amsterdam, qui avait été récemment construit (1978) et a ensuite été la référence pour une prison humaine.

carrière au barreau, je suis devenu juriste d’entreprise et il m’arrive d’être à nouveau confronté à la criminalité, mais alors à la criminalité en col blanc plutôt qu’au droit pénal commun.

VANle GRAND journal du droit

En tant que jeune adulte, j’ai été rapidement confronté à un monde spécial, qui jusque-là était inconnu pour moi dans la vie réelle. La détention avait habituellement un impact traumatisant sur les gens qui s'y sont retrouvés pour la première fois. D’un jeune idéaliste qui faisait tout son possible pour libérer les gens, même pour chercher de l’aide sociale, j’ai progressivement évolué vers une attitude plus Aprèsprofessionnelle.macourte

Résumé

A cette époque, j’ai compris que le sort des prisonniers pour le monde politique belge n’était pas un thème électoral et ne l’est toujours pas aujourd’hui, qu’à moins qu’il n’y ait trop peu de capacité pour inclure tous les arrêtés et condamnés. Avec 117 prisonniers pour 100 places disponibles, la Belgique est troisième sur la liste des pays où les prisons sont surpeuplées. Par rapport aux autres États membres, il y a également plus de détenus dans les prisons belges en détention préventive. Par exemple, 37 p. 100 des prisonniers de notre pays attendent toujours d’être jugés.

que nous la connaissons aujourd’hui est en fait due aux idées du siècle des Lumières en réponse à l’arbitraire de l’Ancien regime. Montesquieu dans son "Esprit des Lois" et J.J. Rousseau dans son "contrat social" ont jeté les bases de la légalité, subsidiarité et proportionnalité des peines. Bien entendu, la fonction la plus importante demeure la sécurité de la société contre les personnes dangereuses. Mais, en dehors de cela, l’indemnisation et la prévention sont les principes directeurs. Les représailles sont le motif le plus ancien : l’injustice doit être réparée, ce qui cause aussi à l’auteur une détresse qui le touche dans son intégrité physique, morale ou

Lapatrimoniale.réparation

La visite à Port Arthur, sur l’île de Tasmanie, en Australie, semblait une belle escapade dans la nature, alors que cet endroit a été choisi en 1833 comme colonie pénitentiaire pour les prisonniers britanniques parce qu’il était pratiquement impossible de Las’échapper.prisontelle

est l’une des raisons suivantes : la souffrance doit être guérie et les dommages compensés. Bien sûr, il y a la dissuasion et le but ultime est la réinsertion sociale des délinquants.

En Afrique du Sud, Constitution Hill à Johannesburg et Robbeneiland près de Cape Town ont été d’autres prisons mémorables lors de mes voyages.

Une expérience encore plus impressionnante était à Phnom Penh, au Cambodge où les Khmers rouges ont emprisonné dans Tuol Sleng, un ancien lycée entre 1975 et 1979, "des ennemis de l’État" avant de les executer.

Ce n’est qu’en 2005 qu’un cadre juridique a été adopté qui définissait enfin les droits des prisonniers. Plus tard, d’importantes lois sur l’instauration des tribunaux de l’application des peines, sur l’exécution des peines et une nouvelle loi relative à l’internement ont suivi. Au cours des dernières décennies, parallèlement à ces nouvelles conceptions, un changement a été observé dans l'architecture des institutions pénitentiaires en Belgique, où une nouvelle typologie pénitentiaire a vu le jour : un « village pénitentiaire ». La conception vise à créer un environnement qui, dans la mesure du possible, correspond au monde vivant « normal » de « l’extérieur ».

En 2008, un premier plan directeur a été établi à cet effet, qui a finalement évolué vers une politique à long terme de détention en Belgique dans le cadre du « Plan directeur Détention et internement dans des conditions humaines ». Dans le cadre de cette politique, l’accent est mis sur une approche plus personnelle – diversifiée – avec l’objectif ultime de réussir la réinsertion sociale des prisonniers. L’accent est également mis sur la liberté de choix et de responsabilité.

Bien entendu, le droit pénal a évolué davantage vers une réintégration dans la société.

Certains pensent que les criminels ne peuvent pas être punis assez longtemps, mais ont peu conscience, et encore moins empathie pour ce que la privation de liberté signifie vraiment. L’architecture des prisons et la manière dont les prisonniers sont traités peuvent être rendus une perspective d’avenir, sont donc aussi un reflet de notre état de droit et de notre civilisation.

L’architecture est toujours une représentation d’une image du temps sur l’homme et la société. Il y a toujours une interaction entre un bâtiment, sa fonction et la personne qui y vit ou y travaille. Un bon environnement fait quelque chose de positif avec un être L’extérieurhumain.des

VANle GRAND journal du droit

carcérales existantes aussi, une expérience de détention humaine est utilisée au maximum. En 2018, par exemple, le premier jardin thérapeutique de la prison de Louvain a été construit pour et par les prisonniers eux-mêmes.

Il semble que notre société ait de la difficulté à résoudre les causes profondes de la criminalité et à remédier aux comportements déviants autrement qu’en privant les gens de leur liberté.

Un premier exemple de cette nouvelle typologie des prisons en Belgique est le village pénitentiaire de Haeren, actuellement en construction, pour remplacer les anciennes prisons de Saint-Gilles, Forest et Berkendael. Bientôt, les travaux sur le nouveau bâtiment à Anvers commenceront également à remplacer l’ancienne prison de la DansBegijnenstraat.lestypologies

prisons au 19e siècle, encore plus de la moitié de nos établissements pénitentiaires, donne au monde extérieur un sentiment de sécurité et de bien-être. Mais l’intérieur de ces prisons donne une image complètement différente avec de nombreuses barres et rangées de cellules dans de longs couloirs avec différents étages. Un tel environnement architectural suscite des sentiments de frustration, amertume et ressentiment plutôt que la conscience de sa propre faute, catharsis et une vision positive de l’avenir.

Les conditions épouvantables dans les prisons historiques que j’ai visitées en témoignent. En même temps, notre système d’application de la loi devrait évoluer de telle sorte que nous ne devrions pas toujours construire des prisons pour surmonter le manque de capacité.

ll s’agit d’un plus grand défi que l’humanisation de notre architecture pénitentiaire. Mais cette question sociétale est peut-être un autre sujet pour un autre numéro de ce H.V.magazine.

Coloriage antistress pour juristes SUPER pressés

Ne pas oublier les pattes !

Ils ont prêté leur plume et leurs images ! Ze hebben ons hun pen en hun beelden geschonken… Sie haben uns ihre Texte und Bilder geschenkt... TOUSSAINTJacques VANHermanHECKEMarcLAZARUSGEELHANDPatrickdeMERXEM DELPÉRÉEFrancis Marc Patrick EYLETTERSMurielleFrancisFrançoisDESSY BernardDEWIT FrédéricCLOSE MichèleCORIN François Bernard Frédéric Michèle DEMANETYves Jambes.Marée,Danielle©

V Herman Van Hecke 2 - 3

Raoul Maria de Puydt 1 François Dessy 2 - 3

B Philippe Balleux 2

E Murielle Eyletters 3

Jean-Gérard Closset 1 Michèle Corin 3

M Paul Martens 1

Alain Berenboom 2 Christine Brüls 1 Jean-Pierre Buyle 1

T Jacques Toussaint 3

Les opinions exprimées par les auteurs n’engagent qu’eux-mêmes et ne reflètent pas nécessairement celles des éditeurs. La présentation de nos auteurs est toujours rédigée par chacun d’eux.

D Geert De Buyzer 1 Stefaan De Clerck 1 Jean de Codt 2 Pierre de Doncker 1 Francis Delpérée 3 Yves Demanet 2 - 3

Voici aussi en direct le lien pour ISSUU, https://issuu.com/jdaVous pourrez directement ouvrir tous les numéros du premier magazine -le journal des avocatsPour vous et vos amis. Ne vous en privez pas.

L Karl-Heinz Lambertz 1 Marc Lazarus 3

Francis Desterbeck 1 Carine Doutrelepont 1 Julie Dutordoir 1 Francis Desterbeck 2 Bernard Dewit 3

Dans vos numéros 2021 et 2022 du -GRAND journal du droit- vous retrouverez, classés par ordre alphabétique, les avocats, magistrats, juristes, auteurs et artistes suivants :

J Luc Jansen 1

W Hippolyte Wouters 2

G Patrick Geelhand de Merxem 1 - 2 - 3 François Glansdorff 1

ABCLes auteurs du GRAND journal du droit

De auteurs zijn verantwoordelijk voor de door hun geuite standpunten, die niet noodzakelijk de standpunten van de uitgevers weerspiegelen. De auteurs stellen steeds zelf een tekstje op waarin ze zichzelf voorstellen.

O Judith Orban 2

R Myriam Rémion 1 Jean-Marc Rigaux 2 Pieter Roppe 1 Ghislain Royen 1

C Frédéric Close 2 - 3

ENCHANTEMENTETONNEMENTDEXTÉRITÉHUMOURMAGIEN°4 « Nous voulons garder les deux pieds bien sur terre mais avoir la tête dans les étoiles » Ludwig Mies van der Rohe, 1886-1969 -Het Groot rechtenjournaal-Le Grand journal du droit-Das Große RechtsjournalRÉSERVEZ VOTRE ESSAI Informations environnementales (ar 19/03/2004) : www.dsautomobiles.lu/univers-ds/consommation-a-l-usage.html - Contactez votre DS Store pour toute information relative à la fiscalité de votre véhicule - Visuel non contractuel - Plus de renseignements auprès des DS Stores.

CoordinationConceptiongénéraleDirectionartistique: Myriam+32Robert-César475907901

Patrick Geehland de Merxem Marc Lazarus Jacques Toussaint Herman Van Hecke

Dépôt légal : Année 2022 - 1er trimestre

DSautomobiles. be 1,3 – 6,9 L / 100 KM 29 – 155 G CO2 / KM

Imprimé en Belgique

Ont collaboré à ce numéro : Frédéric Close Michèle Corin Yves Demanet Francis MurielleFrançoisDelpéréeDessyBernardDewitEyletters

Editeur responsable : Myriam Robert-César

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Edité par : Alligators & Cie n.v. / s.a. Boulevard du Souverain, 47/2 1160 Bruxelles (WLTP)

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