Projet de Fin d’Etude Architecture et Milieux 4 Juillet 2014
Corbera de Dalt Cultures Rurales
présenté par Jean-Baptiste OLIVERI
Encadrement Prof. Claire BAILLY
Remerciements
Introduction
Mes premiers remer-
l’architecture vernaculaire en
leur aide aussi bien morale
ciements se tournent vers
Méditerranée. La mairie de
et leur participations de tout
tous ceux qui ont collaboré de
Corbère à travers Mr Bonafos,
ordre à la réalisation du projet.
près ou de loin à ce projet.
Le pays Terres Romanes à tra-
Mes amis et collègues de char-
Avant tout Claire Bailly pour
vers Catherine Berchoux, Elo-
rette et tout ceu qui m’ont aidé,
son support et ses conseils avi-
die Valette pour ses conseils
dont: MAryline C., Adèle P.
sés, ainsi que le groupe de PFE,
sur le volet agronomique, jean
Yoann G. Vincent M., Simon
pour nos débats enrichissants,
Majerand, pour m’avoir donné
N., Daniel K., Arnaud F., Claire
Manuel Branco, qui m’a trans-
des pistes sur la dernière ligne
J. , Florent T., Pierre F., Marine
mis sa passion pour le site du
droite, R. Celaire, pour sa dis-
C., Elise D., Pierre-Emmanuel
projet, et s’est rendu disponible
ponibilité
R., Thomas F, Virgile P., ... Ainsi
pour mes questionnements,
Izard et tous les moniteurs de
que ma famille.
Mr schmidt pour ses connais-
l’ATM.
Ma reconaissance eux.
sances sur les terrasses et
Dans un second temps, pour
surprenante
J-C
Situation Le site choisi, le village
Pays Terres Romanes voulait
et le champ des possibles plu-
de Corbère, se situe dans le
monter un dossier pour refaire
tôt vaste.
département des Pyrénées-
vivre cette partie du village
Le projet dont la présenta-
Orientales
laissée à l’abandon depuis plus
tion fait suite n’est donc pas
Languedoc- Roussillon, Pré-
d’un siècle.
le fruit de l’application d’un
cisément entre Perpignan et
En dehors d’un projet de gîtes
programme communal, mais
Prades la sous-préfecture.
communaux
bien le résultat
(66)
en
Région
construit dans
de l’intérêt
le cadre d’un chantier éduca-
qui s’est construit au fur et à
d’un stage dans lequel
tif des techniques anciennes
mesure pour ces ruines et leur
il fallait relever ces ruines car
e ou de réinsertion, le pro-
paysage, ainsi que des mois de
la commune, supportée par le
gramme restait assez vague,
recherches qui suivirent.
Ce site s’est imposé à moi Lors
2
plus éco-
tionner ces vestiges, sans pas-
être un espace à fort poten-
nomiques, et qui remettent
séisme forcené, ou volonté de
tiel de résilience. Tantôt, le
l’usager au centre, le déve-
patrimonialiser l’ancien, pour
socle du développement d’une
loppement d’une agriculture
trouver des réponses sur les
société entière, tantôt un es-
plus viable à très long terme
enjeux de durabilité actuels et
pace abandonné au profit des
est une des pistes clés d’un
futurs.
concentrations humaines plus
avenir soutenable. En ce sens,
grandes, laissant la nature
proposer un habitat en cam-
sauvage se réinstaller.
pagne connecté à l’agriculture
loppement rural, de l’échelle
semble un axe directeur pour
de l’architecture à celle du
l’avenir.
paysage et du territoire se pré-
d’années, la plupart des terri-
Les ruines de Corbère
sentent comme des probléma-
toires ruraux sont reconquis
sont la trace de ces installa-
tiques vectrices des planifica-
dans une logique d’expansion
tions humaines sur le terri-
tions à venir . J’ai voulu, à
des infrastructures urbaines,
toire depuis des siècles qui
travers l’agriculture, dévelop-
ce qui trouble, complexifie,
combinaient habitat et suffi-
per à la fois à cette thématique
uniformise les paysages aupa-
sance. Elles font preuve d’une
structurante clé de nos socié-
ravant bien differenciés .
adaptation à leur milieu em-
tés et de leurs paysages, et à
vie
pirique donnant des orienta-
la fois, aborder une activité
sociale et satisfaction des be-
tions quand à la meilleure im-
primordiale, devenu actuelle-
soins alimentaires de la popu-
plantation possible sur ce site
ment des moins durable à tra-
lation, il devient aujourd’hui
pentu et baigné de lumière.
vers le monde.
un
villégiature
Aujourd’hui, elles mettent en
déconnecté de la fonction de
exergue les limites et les po-
production alimentaire inten-
tentialités du site.
L’espace rural semble
Depuis une quarantaine
Mêlant
anciennement
espace
de
plus écologiques,
Les questions du déve-
sive qui s’y trouve.
Au même titre qu’il
Par ce projet de réac-
est primordial d’aller dans le
tivation du vieux village, je
sens d’installations humaines
cherche aujourd’hui à ques-
Corbere: Cultures Rurales
3
Sommaire -INTRODUCTION
p.3
-SOMMAIRE
p.4
-Analyse du Territoire -Entre développement ancien et à venir -À l’articulation entre les paysages -Une Vallée de la Têt dominée par l’axe rapide traversant -Un espace rural qui se dilate -Crise de l’agriculture en Pyrénées- Orientales -Etalement rurbain: conséquences -Evolution démographique et structure
p.8
p.16
-Démarches programmatiques -La Terrasse: Matrice de paysage -Avantages des cultures en terrasse -La gestion de l’eau -La gestion des accès -Terrasses et travail de la pierre -Architectures vernaculaires en Terrasses -Une culture constructive «de cueillette» -Vue d’ensemble sur Corbera de Dalt: -Fonctionnement du village ancien -Corbère et son territoire
p.24
p.30 p.34
-Données climatiques du Site -Agro- écologie: la culture d’un sol -Points clés du «laisser faire» -Cycles et Rythmes: des récoltes tout au long de l’année
p.34
-Programmation, du public au privé, du collectif au particulier
p.46
p.42
-Démarche de projet -Un aménagement rural, une extension -Les terrasses de culture et de paysage -Un design permacole
p.50
-Collectif, privé, public, la question du logement -La ruine comme socle du projet , une valorisation du patrimoine -Un habitat qui se sert de la pente -Approches locales et Matériaux bio-sourcés -Construction sur site -Un équipement accessible au village -Une ferme à portée de recherche et de transmission -Materialité et construction du projet -Ambiances choisies
p.56
-RÉFÉRENCES
p.74
-BIBLIOGRAPHIE
p.76
p.66
4
Corbere: Cultures Rurales
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Analyse des territoires
Quelles enjeux à cerner au niveau régional ?
Quel constat à l’échelle Locale ?
Quelles problématiques de planification se manifestent en milieu rural ?
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Corbere: Cultures Rurales
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entre développement ancien et à venir
La position de Corbère paraît centrale entre la préfecture, Perpignan et la souspréfecture, Prades, ce qui lui donne une influence par de multiples pôles de différentes importances. Le territoire de Corbère se détache de l’urbanisme péri-urbain de Perpignan mais reste largement connecté, et il n’est pas rare de trouver des habitants de Corbère allant travailler tous les jours sur Perpignan
qui se trouve à 25 min en voiture. La structure de ce réseau urbain semble se dessiner le long des axes de chemin de fer anciens, et ainsi le long des fleuves et rivières dans ce département très vallonné. Ce réseau ferroviaire est la trace d’une activité industrielle, commerciale et touristique ancienne.
la frontière franco-espagnole à proximité joue sur les décisions territoriales actuelles, et on peut voir que les dernières grandes infra structures mettent surtout en valeur un axe Nord- Sud dans les plaines le long du littoral où se concentre la majeure parties des nouvelles installations.
L’influence des Pyrénées et de
une hydrographie qui résume les dévelopements urbains dans les vallées
8
Une dynamique territoriale transversale Nord-Sud malgré malgré la trace des réseaux horizontaux
Corbere: Cultures Rurales
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À l’articulation entre les paysages
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Corbère et Corbère-lescabanes, liées par leur histoire se trouvent à la jonction de deux milieux, entre les riches plaines fertilisées par la Têt, et les piémonts Pyrénéens à végétation sèche entre garrigues et forêts de chênes.
Les quatre différentes zones montre une utilisation fonctionnelle des cultures, qui pour corbère, regroupe la proximité direct des vergers intensifs qui font la célébrité des P-O, une vigne aujourd’hui renommée, et une forêt délaissée, qui brûle chaque année.
Un site qui s’ articule sur deux milieux bien marqués
une partition de l’espace concomittente de l’activité agricole
Corbere: Cultures Rurales
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Une Vallée de la Têt dominée par l’axe rapide traversant
Les quatre différentes zones montre une utilisation fonctionnelle des cultures, qui pour corbère, regroupe la proximité direct des vergers intensifs qui font la célébrité des P-O, une vigne aujourd’hui renommée, et une forêt délaissée, qui brûle chaque année.
La vallée de la Têt qui coule jusqu’à Perpignan est,
au niveau de Corbère, cernée par le massif de l’Aggly et celui des Aspres qui remonte jusqu’au Pyrénées. Les communes du canton de Millas s’étendent le long de la rive et, actuellement, de la voie ferrée et de la route nationale. A contrario un chapelet de village s’est développé comme Corbera de dalt sur les hauteurs qui dominent la vallée . Cependant les villages restent
bien desservis par le réseau départemental et la politique de transports collectifs. Cela mériterai de s’intensifier ainsi que d’autres démarches du même types pour les trajets longs journaliers.
La Têt Route Nationale Routes départementales Lignes de bus départementales Voie ferrée paysage de piémonts Paysages d’agriculture de plaine
les connections entres entités urbaines sont développées mais méritent d’être diffusées
Vue aérienne de la vallée de La Têt sur le Canton de Millas
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Interprétation graphique
Corbere: Cultures Rurales
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Un espace rural qui se dilate
La question de l’étalement urbain caractérisé de tissu pavillonnaire rurbain, semble être la règle urbanistique de la fin du XXe siècle se basant sur les évolutions sociétales et techniques de l’après- guerre. Il est généralement présenté comme un mal touchant surtout la périphérie des villes centres.
Cependant, depuis les
Corbère
années 70, le phénomène a été démontré dans son pendant rural sous l’appellation rurbanisation. Il se présente sous la même forme, malgré de légères différences ; l’utilisation de vastes anciennes parcelles de terres agricoles pour construire des maisons, souvent de plain pied avec une large parcelle de jardin environnant.
Ce phénomène s’observe dans la France, et s’accroît dans les régions à fortes attractivité comme l’Hérault ou les P-O, par l’activité et le cadre de vie idéalisé que ces régions proposent. Pour Corbère, on peut observer qu’une forte part de la nouvelle population s’est installée ici, car n’ayant pas pu s’installer plus proche de Per-
C’est cette «nature» qui se voit en grande partie grignotée si l’on observe l’expansion de la zone bâti entre 2005 et 2010.
délimitation du tissu ancien encore habité de Corbère et Corbère les cabanes
Les ruines de Corbera de Dalt
Zones nouvellement construites entre 2005 et 2010
Corbèreles- cabanes
zones construites en vue aérienne en 2005
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pignan, qui apporte activités culturelles et économiques, mais satisfaisant ainsi un désir de nature rêvée en contrepartie.
zone construites en vue aérienne en 2010
Corbere: Cultures Rurales
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Crise de l’agriculture en Pyrénées- Orientales
«
Si le maraichage s’est développé au cours des deux derniers siècles en périphérie des villes, où il garantissait une sécurité alimentaire, il a bénéficié progressivement du développement des transports rapides. Les pays du sud de l’Europe se sont mis à acheminer leurs productions et influer progressivement sur les marchés traditionnels Français. Le maraîchage français tenta alors de s’adapter afin d’éviter les télescopages, en développant les productions «de contre saison» sous abri. Une solution de courte duree et une alternative onéreuse, si l’on considère le prix de l’energie nécessaire au chauffage des cultures.
peu plus de 900 000 tonnes et le volume de legumes importes la même année sur le sol français, un peu plus de 1 700 000 tonnes (dont 530 000 en tomates). Le problème aujourd’hui, c’est le cout de production Jean-Michel Fenès, maraîcher à Perpignan, évoquait le montant dérisoire du prix payé au producteur. Le pied de salade étant rémunéré 5 centimes d’euros pour un coût de production de 35 centimes. Pour Georges Roca, maraîcher et producteur de salades à Toulouges, la mévente que traverse cette production actuellement, s’explique en partie par la nature du produit commercialisé :
Pour demeurer compétitifs, les agriculteurs ont dû investir parfois dans des proportions qui dépassent l’entendement. Et ce, sans entrevoir bien souvent le moindre successeur à l’horizon. En témoignent désormais l’extension des friches periurbaines et qui hantent nos campagnes.
« La salade est désormais banalisée. De surcroît, c’est un produit sensible qui peut tenir une semaine, mais pas davantage. Autre problème, nous ne pouvons réaliser aucune plus-value sur un pied de scarole ou de batavia, à l’instar de ce qui se pratique en viticulture par exemple. La marge sur la valeur ajoutée est quasi inexistante ».
Evoquons enfin deux chiffres qui apportent une réponse sans détour aux préoccupations de nos maraîchers le volume de legumes exportes au plan national en 2010, un
Le problème de la mévente en salade a donc évolué, passant de la compétition des produits importés à celui du coût de production :
« Le prix des intrants a considérablement augmenté, alors que le prix de la salade payé producteur a stagné ou a même diminué. Nos coûts, malgré la technicité, sont désormais devenus incompressibles. A cela, il faut rajouter la conjoncture, le climat et la présence de nos concurrents européens, qui bénéficient, comme en Allemagne ou en Espagne, de coûts de main-d’œuvre bien inférieurs aux nôtres ». Un constat qui augure des lendemains compliqués pour la filière en terme de transmission. Toujours selon Georges Roca, « les installations en maraîchage sont quasi inexistantes. Il faut dire que le métier est souvent pénible et peu gratifiant. On peut facilement comprendre son manque d’attractivite ».
moins de 8 000. Sachant que, de toutes les filières, c’est le secteur maraîcher qui a payé le plus lourd tribut à cette érosion passant, entre 1988 et aujourd’hui, de 8 228 hectares à un peu moins de 1 800. Un secteur maraîcher qui évoque 1992 comme on parle du diable et de ce ciel, plus souvent sans Dieu que sans nuages, qui dispersa, les 22 et 23 janvier de cette année-là, 80 cm de neige très lourde sur les 700 hectares de serres que comptait le département. En une nuit, 450 hectares furent ainsi anéantis. A cela, et pour les cultures plein champ, se rajoutèrent, neuf mois plus tard, les inondations du 26 septembre. Mais
1992, année du blocus routier, fut également celle de la mise en place de la libre circulation des marchandises sur le sol européen, dont la date buttoir était fixée au 31 décembre. Après s’être opposés à l’entrée de l’Espagne dans le Marché commun, nos agriculteurs savaient qu’ils allaient devoir affronter une autre déferlante, légale et décontingentée cette fois-ci. Sans aucun garde-fou ou compensations possibles prévus pour endiguer les distorsions sociales et monétaires. Vingt ans plus tard, 20 000 camions en provenance d’Espagne, par le Pays basque ou par la Catalogne, fran-
chissent chaque jour les Pyrénées. Et le Smic de l’ouvrier andalou est officiellement de 752 euros, contre 1 445 versés à l’ouvrier roussillonnais. En vingt ans, le monde agricole des P.-O., malgré la mobilisation syndicale des années 1980 et 1990, a donc perdu 60 % de ses exploitants, soit deux agriculteurs sur trois. Certains encore en activité se posent la question : « Comment, en si peu de temps, a-t-on pu en arriver là ? ». A quelques ajustements près, la réponse est, d’une certaine façon, gravée depuis 1957 dans le marbre du Traité de Rome. Quand, depuis cette date, nous vivons en paix à l’ombre des necropoles economiques
»
Cette agriculture en devient tres fragile. pour exemple, en 1992 la neige détruisit 60 % de la surface sous abri. Cette année officialisa la libre circulation des marchandises en europe. En 1988, les P.-O. comptaient 12 000 exploitations. On en recense actuellement moins de 4 000. Pendant cette période, alors que le secteur viticole passait de 50 000 à 24 000 hectares, l’arboriculture régressait, de 12 406 hectares à un peu Le 22 mars à 6h00 par Jean-Paul Pelras, L’indépendant
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Corbere: Cultures Rurales
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étalement rurbain: conséquences
• Artificialisation des sols par les infrastructures qui dépendent de l’étalement principalement. motif rurbain en vue aérienne
• Augmentation des déplacements et fragilisation économique qui en découle
rapport à la rue inexistant
point de vue des trois Corbère de la colline de Montou
• Coûts publics peu anticipés à cause notamment des infrastructures.Peu d’évaluation des coûts sociaux et environnementaux. dépendance des infrastructures
• Diminution du patrimoine agronomique, par le rachat des parcelles agricoles
banalisation et agriculture reniée
Analyse graphique du paysage
• Risques d’ incendie par le mitage et la disparition de l’agriculture, d’inondation par les sols non poreux, de fragilisation des milieux. artificialisation des sols et risque d’innondation
• Banalisation du paysage par les modalités d’urbanisation en vigueur.
mittage et risques d’incendies
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... et l’évolution du paysage projeté en 2040: étalement, mitage, couvert forestier non- maîtrisé, fuite de l’agriculture...
Corbere: Cultures Rurales
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évolution démographique et structure actuelle
Ces quelques graphique sur la démographie tendent à montrer le phénomène d’Exode urbain que connaît le territoire depuis quarante ans. Pour les deux communes de Corbère, liées par la même histoire, on observe un net déclin qui commence dès le milieu du XIXe siècle et qui continu jusqu’au milieu du XXe. En contrepartie on observe une croissance démographique qui commence à Corbère dans les années 80. Les prévisions sont unanimes quant au côté pérenne de cette tendance, reste à savoir si elle sera exponentielle ou si elle verra un certain ralentissement. Le taux de croissance annuelle de la population (2009 insee) montre une croissance assez forte sur toute les communes du canton, avec une moyenne de 1,8%, plus de 2 fois supérieure à la moyenne nationale.
Sur la page de droite sont détaillées les statistiques sur la structure des populations et des logements entre 1999 et 2009. On peut voir qu’à Corbère prédominent les ménages avec des enfant en bas âge, ce qui est sommes toutes courant dans ce types de villages péri-urbains. Cette analyse est confortée par l’augmentation de la part des grands logements typiques des villas rurbaines qui se développent dans ces espaces (4 et 5 pièces en majorité avec 75% de
propriétaires). On observe aussi qu’il y a de moins en moins de personnes âgées, certainement à cause des contraintes d’une vie à la campagne et du manque de proximité des services nécessaires. Si l’on prend aussi en compte la part très réduite des petits logements et la baisse de la tranche d’âge des 15-29 ans, on observera, dans quelques années, une seule population type.
Une offre de logement diversifiée (mixité générationnelle et sociale) semble être à promouvoir pour tous types de nouvelles propositions de logements.
Taux de logements sociaux
Taux de croissance moyenne de la population 99- 2009
Evolution démographique
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Pour finir, la mixité sociale ne semble pas encouragé, vu l’absence d’offre locative ainsi que l’inexistence de logement sociaux que l’on observe sur le tableau de droite.
Types de logements disponibles sur Corbère et Corbère les cabanes
offre locative et propriétaires
Structure comparée des âges de la population entre 99 et 2009
Corbere: Cultures Rurales
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Démarches programmatiques
Quels outils pour un projet de paysage?
Quelle agriculture durable pour nos campagnes?
Quels paramètres prendre en compte dans l’intégration au milieu?
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Corbere: Cultures Rurales
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La Terrasse: Matrice de paysage
Les paysages de terrasses sont un élément fort de l’espace méditerranéen. Dans les domaines proches, tel que Banyuls, la terrasse s’est parfaitement bien adaptée à la culture intensive de la vigne qui produit un vin de qualité. Un paysage indubitablement contemporain. Les paysages de terrasses sont un élément fort de l’espace méditerranéen. Dans les domaines proches, tel que Banyuls, la terrasse s’est parfaitement bien adaptée à la culture intensive de la vigne qui produit un vin de qualité. Un paysage indubitablement contemporain. Sur les alentours du site, l’agriculture de terrasses a été aujourd’hui en grande partie abandonné, comme le montre l’histoire de Corbère, au profit de l’agriculture intensive en plaine, car jugée trop difficile par rapport à la quantité produite. Il est, de plus, impossible de mécaniser complètement cette agriculture. Mais les questions agricoles et plus généralement alimentaires que pose l’avenir donnent un poids particulier à ce type de cultures Une prévoyance/ résilience, sur les enjeux économiques et environnementaux.
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Avantages des cultures en terrasse.
paysage de terrasse à Colioure 66
Dans l’agriculture, plusieurs avantages qui incombent aux terrasses sont des arguments à leur utilisation. La culture en terrasse est idéalement adaptée à une polyculture, permettant une stabilité alimentaire, et une régularité des apports tout au long de l’année, au rythme des saisons. Les habitants de Corbera de Dalt étaient un peu tous agriculteurs.
Les pluies, même rares dans l’espace méditerranéen, restent cependant violente et potentiellement dévastatrice. Les terrasses limites les effets dévastateurs de ces pluies sur les paysages et les cultures, en modifiant la morphologie d’une colline, en s’adaptant à tous types de pentes, tout en laissant les sols poreux, en gérant l’eau sans la contenir. Elle retiennent ainsi la terre qui
est par ce biais «améliorée» voir «créée». En Outre, la position sur les pentes lorsque , comme le bon-sens l’indique, l’orientation est sud ou sud-est, permet d’éviter l’effet de masque que peuvent apporter les cultures sur elles mêmes, permettant de capter les rayons du soleil au maximum, la pierre des murs réstituant la chaleur accumulé tout au long de la journée dans un second temps, pour préserver un micro- climat quelques heures de plus lors des périodes de froid.
paysage de terrasse à Banyuls 66
vestiges de terrasses sur Corbère les cabanes
Corbere: Cultures Rurales
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la gestion de l’eau.
La gestion de l’eau est une des problématiques les plus importantes dans le bassin Méditerranéen. Cette pratique agricole constitue avant tout en un système hydraulique performant et complexe de captage, drainage et irrigation. Les différentes eaux n’ayant pas à se rencontrer. Capter l’eau lorsqu’elle est rare comme souvent, gérer l’eau en surplus lors des grosses pluies de printemps et d’automne.
la gestion des accès
drainage:
irrigation
En brisant l’effet de ruissellement et en favorisant l’infiltration des eaux de surface, les terrasses permettent une gestion des risques des pluies violentes des régions méditerranéenne. Le système est couplé à un complexe de canaux secondaires et exutoires (visible sur le site).
Le captage, le stockage et la distribution de l’eau se servent des différentes sources d’eau. Les eaux de surface sont captées par des barrages en amont, les eaux souterraines sont aussi utilisées selon le même principe. Généralement , le captage et stockage des eaux atmosphérique reste la source première, dans de grands impluvium, les citernes, ou directement sur les toitures.
escalier longitudinal
draînage par exutoire
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source captée puis redistribuée
différents types d’accès
escalier «volant»
Corbere: Cultures Rurales
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terrasses et travail de la pierre
Le travail de la pierre se trouve dans toutes les étapes de constitution du paysage en terrasse. Il est le fondement d’un travail du paysage et des espaces à long terme et en constante évolution.
Construction d’une terrasse
Le mur en pierre sèche :
Des architectures Variées
Les terrasses se construisent tout d’abord par défoncement ou effondrement de la pierre (utilisation minimale des machines conseillé, pour ne pas bouleversé la structure du sol) épierrement : replacer les plus grosse pierre dans les soutènements ou les maisons
-il crée des parcelles relativement plates, avec une quantité de terre arable suffisante
-les niches de différentes utilités tel que le rangement d’outil le temps d’une journée de travail sur une parcelle
-retient et laisse passer l’eau -réserve thermique masse, restitue par phasage
de dé-
-stock terre végétale sur profondeur inhabituelle.
Niche appareillée dans le mur
-clôtures pour protéger du bétail, pour préserver certaines parcelles de ces animaux qui peuvent être destructeurs sur certaines cultures. -les cabanons intégrés aux terrasses, de l’usage agricole, aux clapiers en passant par la villégiature partielle sur les très grands terrains.
Niches à ruche permettant de démarrezr plus tôt l’activité des abeilles
-les niches à ruches, dont l’utilité est de plus en plus prioritaire pour maintenir une bio-diversité en danger Les terrasses permettent une diversité d’usage tout en restant intégrées dans le paysage
Cabanon contre terrasse
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Corbere: Cultures Rurales
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Architectures vernaculaires en Terrasses
Dans l’habitat vernaculaire de terrasse le logement unifamilial est souvent modeste, cherchant la compacité et s’appuyant sur plusieurs terrasses. Il est souvent composé de trois niveaux pour un confort climatique optimisé, bien que de multiples variations restent possibles. On y trouve généralement un niveau bas pour les bêtes, un niveau intermédiaire pièce à vivre et une terrasseporche ombré permettant une vie à l’extérieur, et dans la partie contre la roche une réserve à l’ hygrométrie parfaite. Au niveau supérieur se trouvent le grenier et parfois des chambres.
Les parcelles habitables sont souvent étroites, ce qui s’explique par la rareté d’un bois de longue portée en climat méditerranéen et par une recherche de compacité thermique. On retrouve donc une densité de ces cellules bâties qui s’allongent sur la hauteur.
Veïnat
Le paysage construit dans son lien avec sa fonction agricole se résume selon cette échelle décroissante : le minéral du village, les potager bien construits, les vergers moins construits, les champs aménagés, les pâturages délimités (ici le long de la rivière), et les forêts entretenues comme réserve pour le gibier. Hameau isolé
Eus (66)
30
Castelnou (66°
Corbere: Cultures Rurales
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Une culture constructive «de cueillette»
L’architecture des Aspres est née de cette culture de terrasse, ou elle vient capter au mieux le soleil, tout en se mettant à l’abri. Généralement modeste, les habitants de ces villages s’installaient au fur et à mesure en réutilisant les pierres les plus grosses de l’épierrement qui précède la constitution des terrasses.
C’est une construction de récupération qui n’hésitait pas à démanteler les maisons abandonnées pour reconstruire une nouvelle unité d’habitation. La pierre en maçonnerie, généralement du schiste dans cette zone, est le module de base de cette architecture, mais on peut retrouver du galet roulé à proximité des
rivières, et il n’est pas rare de trouver des pierres plus nobles récupérées sur d’anciennes chapelles. Le bois est limité au stricte minimum, toitures, planchers et menuiseries, généralement de chêne ou de châtaigner dans les Aspres. limitant aussi les trames structurelles, dépassant rarement les 5 m de large.
Enfin la terre cuite est utilisée pour les tuiles romanes et les cayroux (brique de 4x44x22) qui ce sont répandues à partir du XVIIe siècle, sont un des modules marquant de l’architecture catalane. Cette culture constructive constitue des archétypes variés qui produisent une architecture riche. détails de plancher et toiture type
détail douverturesr type avec embrasure évasé pour bénéficier de la lumière naturelle
Carte postale de Corbera de Dalt en 1903
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porte avec l’inteau en bois
porte avec arc en cayroux
Corbere: Cultures Rurales
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Vue d’ensemble sur Corbera de Dalt: Le village, le chateau et l’église
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Corbere: Cultures Rurales
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Fonctionnement du village ancien
Le fonctionnement du village correspond aussi à des archétypes, sommes toutes, traditionnels. Corbera de Dalt étant le village d’origine de ces deux descendantes, les vestiges gardent la trace de tout le nécessaire à un groupement d’une petite cinquantaine de foyers: four banal, presbytère/ école, moulin, aire de battage/ place publique.... Chaque maison laisse les indices d’une activité professionnelle au sein même du foyer, des étables importantes sous un porche, une forge, des cuves importantes incrustées dans un mur... Tout le village s’articule autour de l’aire de battage et de l’école. Il est étonnant de voir que l’église à l’époque médiévale, était de l’autre côté de la vallée escarpée (ainsi que le cimetière jusqu’au XIXe). Mais le village a commencé à se dépeupler une fois que l’école et l’église ont été délocalisé dans le village d’en bas, originellement les étables pour bovins.
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Corbere: Cultures Rurales
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Corbère et son territoire
L’histoire de Corbera de Dalt, tel qu’elle est résumée dans la frise chronologique ci dessous, se résume par le déplacement des populations, qui au fur et à mesure des rapines, grandes guerres, famines, mais aussi des évolutions techniques, périodes
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de paix et d’ abondance ce sont vues aussi bien se regrouper autour d’éléments protecteurs que se dilater vers les plaines. Il en ressort une grande capacité de résilience historique de cette espace rural, qu’il conviendrait pour l’avenir de respecter.
On peut aussi y voir une forte prégnance culturelle entre l’influence méditerranéenne et l’histoire catalane à laquelle le territoire reste attaché.
Corbere: Cultures Rurales
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al Gr eg
na
ta
Enfin, cette installation dans le versant Sud-est, légèrement en contrebas du château, permet de se protéger du vent violent du Nord ouest, la tramontane, tout en profitant de la brise tempérée et douce du courant marin .
un
La morphologie du village s’est développée le long des courbes de niveau, mais profite aussi par sa position sur l’adret de l’ensoleillement le plus favorable même en hiver, tout en se protégeant des rayons aveuglant du soleil couchant.
am Tr
Le village , par son développement à travers les siècles a su se positionner d’une manière adéquat pour se protéger des conditions climatiques aussi bien clémentes par l’ensoleillement, que rude par les vents et les pluies violentes
Narbonès
Données climatiques du Site
Ponent Canigonenc
Ve 40
Mig jorn Xaloc
nt
d’e
e
ad in ar i M arb G
sp ALb an er ya
Llevant
Corbere: Cultures Rurales
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points clés du «laisser faire»
Agro- écologie: la culture d’un sol
À l’échelle de la plante, agro-écologie et permaculture s’intéressent à la constitution et la pédogenèse. Ce type d’agriculture, dans de nombreux cas, permet de rendre cultivable sur le long terme des sols aujourd’hui trop appauvris par l’agriculture intensive qui a eu court depuis le XXe siècle. En effet, la mécanisation, la production intensive et l’ajout d’intrants de toutes sortes, ont rendu la quasi totalité des terres arables en France, impropres au développement de plantes sans l’aide de l’homme. Les recherches dans l’agroécologie permettent de comprendre et de reconstituer les sols aujourd’hui stériles, en les étudiant, de la dégradation de la roche mère à la décomposition des matières organiques. L’intervention de l’homme doit se limiter à ameublir les sols, associer les cultures qui peuvent se combiner, protéger les plantes dans certaines conditions, et réutiliser au maximum les résidus végétaux et surtout, éviter le labour qui bouleverse les sols.
sylviculture
élevage
maraîchage
Trois points de l’agriculture courante sont nécessaires au bon fonctionnement d’une exploitation agro-écologique:
eau
lessivage nécessaire à la vie
humus
protège en température nourrit
microorganismes décompose du bas comme du haut nourrit aère
argiles
apport minéraux maintien
roche
apport minéraux retient l’eau
les cinq éléments d’un sol naturel, et les contributions possibles de l’homme
draînage irrigation compost paillage redistribution des résidus protections associations de cultures ...
-Utilisation de la symbiose maraîchage, élevage, et forêt. Ces composantes fonctionnent en cycle qui annule la nécessité d’intrants de toutes sorte. Les bêtes se nourrissent de la forêt, et créent en partie le compost qui accélère la croissance des légumes, puis rentrent à nouveau dans le cycle. Tout est réutilisé. l’importance du compost y est primordial. - La rotation des cultures permet de fertiliser au mieux puis de laisser reposer les sols, s’inscrivant là aussi dans un cycle pour lequel l’agriculture en terrasse se prête particulièrement -Les plantes doivent être associées: certaines sont bénéfiques à d’autres, en les protégeant, en complétant les espaces racinaires et aériens, en se complétant dans le temps... Tout cela nécessite une gestion culturale maîtrisée.
1 4
3
2
1
4 2
3 1 2
1
Plantes voraces légumes moins exigeants
3 4
légumes très peu exigeants engrais consommables
Grands arbres fruitiers
Plantes grimpantes
7
2
arbustes
3
Buissons à baies
4
Herbacées 5 Plantes racines
6
couverture de sol
les 7 étages de la forêt à combiner
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Cycles et Rythmes: des récoltes tout au long de l’année
Janvier
Février
Mars
Juillet
Août
Septembre
Préparation du compost
Bouture-greffe en serre
préparation avant reprise
Récolte semences
Désherbage du potager
Paillage d’automne
Carottes, Brocolis, Choux de Bruxelles, Endives, Poireaux, Laitues, Mâche, Scaroles, Truffes...
Oignons, Brocolis, Choux de Bruxelles, Endives, Poireaux, Laitues, Mâche, Scaroles, Truffes...
Artichauts, Endives, Fèves, Petits Pois, Laitues, Truffes, Oignons...
Ail, Tomates, Cornichons, Concombres, Courgettes, Pastèques, Haricots, Blettes, Fraises, Framboises, Mures, Pêches, Blé, Orge...
Epinards, Potimarrons, Tomates, Céleri branche, Carottes, Haricots, Pastèques Cassis, Figues, Groseilles...
Aubergines, Endives, Cèpes, Céleri, Choux de Bruxelles, Choux fleurs, Amandes, Figues, Pommes, Poires, Prunes, Vignes, Tournesol...
Avril
Mai
Juin
Octobre
Novembre
Décembre
Préparation des plants depotager
Plantation massifs pour la biodiversité
Fauchage
Semis des annuelles et engrais verts
Mise sous abris avant hiver
relevé des plantations
Artichauts, Asperges, Radis, Endive, Fèves, Petits pois, Oignons, Radis...
Asperges, Carotte, Endives, Haricots verts, Petits pois, Fève, LAitues, Cerises, Melons...
Ail, Carottes, Poireaux, Betteraves, Haricots, Courgettes, Aubergines, Abricots, Brugnons, Pêches, Fraise, Colza...
Carottes, Endives, Haricots, Choux, Olives, Poire, Pommes, kiwi, Coings, Maïs...
Carottes, Endives, Haricots, Choux, Olives, Poire, Pommes, Chataîgnes, Marrons, ...
Carottes, Endives, Haricots, Choux, Navets, Poireaux, Poire, Pommes, Chataîgnes, Marrons, ...
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Programmation, du public au privĂŠ, du collectif au particulier
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Démarche de projet
Comment integrer les problématiques soulevées dans l’aménagement de ce territoire rural?
Comment ré -investir ce quartier rural dans la pente et les ruines?
Comment integrer le design agro-écologique au projet global et l’équipement
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Un aménagement rural, une extension
La première intention du projet est de retrouver et réactiver un paysage à forte valeur locale. Un paysage qui démontre avec présence un lien Hommearchitecture-Nature à travers le principe de terrasses. Le paysage n’a plus un rôle d’agrément, mais une fonction productrice visible pour nourrir les hommes qu’il abrite.
Sans vouloir promouvoir une négation de l’existant actuel, le renouveau de paysage dans le projet connaîtra et traitera ses limites pour les transformer en transition. Des îlots de densité urbaine s’articuleront avec des espace naturels gérés qui ne seront pas des «pas encore construit» bien que l’option, comme on a pu le voir dans
l’urbanisme vernaculaire ne soit pas aveuglément exclue.
Axonométrie de la vallée de Corbère et connection visuelle avec les vestiges
Paysage de Corbère idéalisé: les terrasses font la transition entre les deux parties du village.
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Les terrasses de culture et de paysage
La restructuration d’ un paysage de terrasse commencerait avant que les bâtiments agricole nécessaire au démarrage d’une exploitation soit terminés. Ce serait un chantier relativement long car il transformerait la physionomie du paysage sur le long terme. Même si cela semble être une technique archaïque, il
ne sera pas exclue l’usage de petits engins de terrassement suffisamment maniable pour pouvoir agir en terrain escarpés, bien que ce soit un contre sens en permaculture, ce serait une grande entreprise qui interviendrait une fois pour de nombreuses décennies. L’épierrement serait fait principalement manuellement, et les pierres se-
ront triées afin de choisir lesquelles serviront à la construction du village, et de la ferme expérimentale. et lesquelles serviront à la constitution des terrasses. Une fois la première session de murs terminée, la constitution des nouveaux sols pour l’agriculture peut commencer.
système de terrasse proposé
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schéma de l’impact paysager d’une agriculture de terrasse.
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un design permacole
Le design permacole en tissu dense est la thématique première du projet. C’est en ça que la terrasse est réutilisée, car elle se présente comme un bon moyen de recréer des sortes de micro- écosystème qui accélère pédogenèse et vie de la plante. Outre cette création d’écosystème, tout, dans les plans généraux du design
permacole doit participer à l’accélération de la vie sur le domaine, ainsi que traiter et filtrer les rejets avant leur retour dans le cycle naturel. Les mares et bassins sont un accélérateur de la biodiversité . Les eaux de pluie compléteront l’apport du bassin. La création du compost accumulant tous les déchets organiques des bêtes et des
plantes, réactiverons les sols secs eux mêmes fonctionnant par l’association des vergers et des plantes plus basses complémentaires..»
Zone 3 Verger principal et fourrages
Zone 1 Herbes, petits potagers...
Zone 4 forêt entretenue, cueillette et paturage Zone 2 Bétail domestique potager collectif
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Collectif, privé, public, la question du logement
Les bâtiments d’habitation proposés sont une des multiples possibilités Le projet urbain serait collectif et communal, les voiries et l’espace public sont réalisés dans le cadre d’un aménagement concerté, et des prescriptions architecturales seront présentées quant à la forme du bâti, les matériaux à utili-
ser idéalement, et le rapport à l’espace commun. Dans ce cadre des logements locatifs seraient idéalement à pourvoir par la mairie, ainsi que le volet sur l’accueil communal, où des gîtes seraient à pourvoir. Cela peut correspondre aux besoins de logements temporaire que peut nécessité la ferme expérimentale, lors
de stage ou de séminaires. Le reste des logements serait privé, encourageant la co-construction, l’auto gestion, les parcelles seront construites par lots pour pouvoir mutualiser les productions d’énergie, et éviter à tout prix l’amorce d’un mitage ou d’un éclatement, tout en profitant des valeurs de la compacité.
Logement «agricoles» attenant s à l’équipement
RDC agricoles, écuries , étables, presses....
Logements auto-construits de particuliers
Salles communes/atelier des locations courtes
logements communaux locatifs
Possibilité d’activité professionnelle en RDC, ou salle de vie
dortoirs et lieux d’études pour stages et séminaires
cellule chaufferie collective (stock, ballon d’eau chaude, chaufferie bois...) pour chaque ilot
cellules individuelles location courte Types de propriété
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fonction non habitées dans le village (energies collective et RDC activité)
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La ruine comme socle du projet , une valorisation du patrimoine Les vestiges de l’ancien village, sont le point de départ de la démarche du projet. Ils permettent d’observer la meilleure orientation tout en conservant une pratique viable de ce site à forte déclivité, et de lancer une démarche à moindre empreinte en énergie grise. La Tabula rasa de ce site n’est pas une option, considérant l’accessibilité limitée du village à des machines
de chantier lourde. l’intervention se doit d’être légère et uniquement humaine la plupart du temps. De plus, cette pièce centrale de la culture locale, même peu connue, et de l’image du village, ne peut être sévèrement endommagée. Il faut composer avec, quel que soit l’ampleur du projet. Dans ce cadre, le projet proposé intègre la
ruine dans le processus de conception. Les rez-de chaussé de la plupart des anciennes habitations encore existantes sont conservées et consolidées dans les limites du possible pour servir de socle aux nouvelles constructions. Les pierres démantelées dans les cas les plus extrêmes de fragilités peuvent être triées et recyclées pour d’autre constructions.
stratégie des éléments à conserver et consolider
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Axonométrie des nouveaux volumes/ éléments conservés
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un habitat qui se sert de la pente
La stratégie d’aménagement à adopter sur le rapport à la pente reste en grande partie effectuée par l’analyse du site tel qu’il est. En effet, le fonctionnement d’origine correspond à une analyse hydrogéologique, écologique morphologique et paysagère du versant ensoleillé, dans sa version empirique.
La trace des ruines et les systèmes constructifs dessinent des volumes habitables
Il faudra limiter l’imperméabilisation des sols en continuant la compacité et en travaillant la porosité du sol, combiné à une gestion raisonnée de l’eau de l’amont à l’aval. Escalier, rues étroites en pentes et belvédères participeront à la richesse des séquences et respirations que proposeront le village.
L’ effort a observer se trouve surtout dans les prescriptions architecturales à respecter pour garantir à tous une adaptation aux enjeux contemporains de la villégiature et aux notions de confort. La conception d’espaces que porte la modernité, devra respecter des notions de pente de toiture, de prospect, de hauteurs maximale, sous entendant une variété de réponses construites, et ce, vu de l’intérieur comme de l’espace public.
Les hauteurs de bâtiments doivent permettre de préserver une vue lointaine pour chaque logement malgré le tissu serré
la forme des toitures (en débord ou retrait de façades) permette une meilleure exposition, ainsi qu’un tissu moins étouffant.
Les pente de toitures à 20% (tuiles romanes locale) crée une intégration au site optimale, un bon écoulement des pluies violentes, et un contrôle des masses d’air ascendante pour la ventilation naturelle.
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Approches locales et Matériaux bio-sourcés
La construction durable dans son volet économique et écologique nécessite d’observer avec attention les matériaux et filières disponibles à proximité, pour réduire les énergies grises. La carte ci dessus représente à l’échelle du département , d’anciens filons et gisements encore en activité, ou ré-activable. Le département est potentiellement riche, et à proximité direct de Corbère, on trouve aisément, comme le prouve la culture constructive vernaculaire, granit, schiste ardoisier, calcaire et fer.
Filières locales, gisements à réactiver ou exploitées
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La filière bois construction est quand à elle concentrée sur l’arrière pays montagnard (50km). Il faut relancer l’exploitation du bois envoyé à l’extérieur pour être dimensionné. Le pin à crochet, majoritaire, est en cours d’homologation pour la construction, et le chêne, directement sur site, peuvent être utilisés pour les menuiseries, petits éléments constitutifs, ou encore l’isolation par le liège.
composition des forêts en Pyrénées- Orientales
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Construction sur site
Une seconde lecture à échelle plus proche est nécessaire pour utiliser le moins d’énergies grises possibles. Des pierres sur site, la terre déplacée nécessaire à chaque constructions, ainsi que les bois environnant, en passant par les roseaux à proximité des rivières, sont des matériaux réutilisables, dans une logique ou la
nature est de toute façon remaniée pour l’installation humaine. On met en valeur ici la notion de n’avoir le moins de déchets possible de la construction, et limiter les intrants extérieurs, à part pour leur strict nécessité normative. Des systèmes d’isolant en liège ou certaines fibres de fourrages, la réutilisation de la terre extraite (terre crue, terre-paille, BTC), des cloisons de roseau, ainsi que la réutilisation des pierres de schiste démantelées seront donc favorisées à maxima.
pin à crochet pour poutre et toiture
maçonnerie schiste mortier chaux chanvre
chêne pour menuiserie
cloisons roseaux et terre paille du site
architecture de «cueillette»
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socle existant
consolidation banchées (si nécessaire)
plancher menuiserie
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Un équipement accessible au village
Dans la démarche du projet, l’équipement public sera l’articulation qui fera fonctionner les thématiques du projet ensemble. Tout autant qu’ un bâtiment pour promouvoir l’agro-écologie en dehors du département, ce centre de recherche et de promotion sur la permaculture, gardera une échelle de proximité avec le village, pour améliorer l’offre de service au sein de Corbère qui, comme beaucoup de zones rurales, se voit avant tout dépeuplée
par le dynamisme. Dans cette optique, beaucoup d’éléments du programme servant à l’activité agricole (farm labor conserverie) et aux modules de promotion d’une nourriture saine (cuisine, salle de projection...) se verraient attribuer une fonction d’ouverture au village d’en haut, mais aussi au village d’en bas, ainsi que les villages alentours. Par exemple, la bibliothèque, peut très bien accueillir les villageois
pour emprunter des livres qui ne soient pas uniquement spécialisés. La cuisine d’application, peut être le réfectoire, lors de stage de plusieurs jours, ou une cuisine collective. L’atelier, principalement pour abriter des machineries pour les activités agricoles, peut être un atelier ouvert aux particuliers lors de leur chantier. Cette réversibilité des programmes, semble nécessaire pour augmenter l’efficacité du programme, dans une mutualisation vertueuse.
parking associations commerce
Mairie/ Salle des fêtes
école
Farm lab Cuisines co Bibliothèque
équipements collectifs intégrés
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Services proposés sur Corbère
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Une ferme à portée de recherche et de transmission
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équipements de recherche
Plan Hall d’accueil RDC
Plan R-1
équipements pour transmettre
Plan R-3
Plan R-5 cuisine collective
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Materialité et construction du projet
Comme pour les logements du village, l’accent est mit sur des filières locales, et des mise en œuvres respectueuses du site. Étant donné l’échelle de l’équipement , il n’est pas exclu, d’intégrer des éléments de chantier plus lourds accessible par la partie haute ou basse du village. Les matériaux choisi, reste sensiblement les mêmes; Porteur en maçonnerie de schiste et planchers et toitures en Bois, pour leur modularité exemplaire, et adaptable à toute configuration.
La démarche aussi reste sensiblement la même, consolider les soubassements des murs existants, puis les reconstruire à la hauteur voulue, en banchant la pierre, ce qui garantie des espaces de caractère, inscrits le mieux possible dans la pente. Les portées de la structure bois restent donc assez courtes pour pouvoir assurer le chantier en grande partie manuellement.
Vue des planchers recréés dans les bâtiments réhabiliter, et les murs étendus
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Maçonnerie de schiste apparente
Pisé pour certains murs reconstruits
Structure moisée pour la toiture et les planchers
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Ambiances choisies
Accès principal de l’équipement par le niveau haut, avec point de vue
Croquis d’ambiance sur une des rues du village
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accès à l’équipement par le village
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RÉFÉRENCES PROGRAMMATIQUES
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RÉFÉRENCES MATÉRIALITÉ AMBIENCE
La ferme du Bec Hellouin dans la région parisienne, s’est montée en collaboration avec l’INRA de Paris dans le but de faire de la recherche sur la Permaculture. Tout en proposant des cours sur les différentes thématiques qui composent cette pratique, elle diffuse des produits de qualité de la ferme pour les villages alentours.
L’agence de l’architecte Michel Gerber dans l’Aude, représente parfaitement la posture du Projet proposé. Une alliance de matériau sobre qui se sert de la ruine dans une démarche bioclimatique. Une image qui représente bien ce que peut évoquer le site de Corbera de Dalt.
Le domaine de Beaulieu à Lablachère wen Ardêche, est le domaine d’application et de production de l’association terre et humanisme, qui s’attelle à diffuser les préceptes de l’Agro-écologie par les visites hebdomadaires, ainsi que des stages et séminaires allant d’ une journée à plusieurs semaines. Le Président de l’Association, Pierre Rahbi, est la référence internationale sur cette question.
Extension du Village de Sant cruz de la Seros, près de Saragosse. Ce programme de logement, dans son écriture, respecte la culture du village, dans la construction et les modes de vies, par un travail des typologies et de l’espace public. Ce langage architectural , très local, ne renie pas le contemporain par des formes plus pures.
Le domaine du Pech rouge à Gruissan , s’occupe surtout de la viticulture biodynamique pour l’INRA de montpellier. Il est composé d’espaces de productions et de ventes, mais aussi de laboratoires de reccherches sur le Site.
Le projet Molino de mareas «el pintado» par Acta, représente bien la volonté de reconstruire une ruine avec des matériaux simples, mais avec un soucis du détail et d’interventions contemporaines fortes.
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BIBLIOGRAPHIE:
Sur Corbère et les ruines:
-Bâtir, rénover, réhabiliter dans les Pyrénées-Orientales: Les Aspres, Chambre des métiers des Pyrénées Orientales, 1990 -D’ille et d’ailleurs, les deux Corbère, revue bi annuelle, septembre1983
Sur l’agriculture, l’agriculture en terrasse et la permaculture
- paysages de terrasses,Sous la direction de M. SCAPPA, Edisud, 1989 - Solutions locales pour un désordre glubal, Colline SERREAU, film documentaire, 2010 - Permaculture I& II, Ed. DEBARD, réédition num. 2010 -http://www.terre-humanisme.org/
Sur l’aménagement des territoires
-Le projet Local, Mardaga, Col. Architecture+ recherche, Alberto MAGNAGHI, 2000 -La ville frugale, un modèle pour préparer l’après pétrole, J. HAENTJENS, 2011, Ed. FYP --Réfléchir aujourd’hui au paysage de demain et Appréhender un projet communal , Document pdf, La manufacture du paysage
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Mots-clés:
Rural, ruine, paysage agricole, permaculture, bio-climatique et vernaculaire
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