Rapport de stage de 3ème année

A G E N C E DEPONTHAUD B R E T A G N E Architecte en chef des Monuments Historiques

C R O Z O N KERMAÏDIC JEANNE Stage 3ème année

INTRODUCTION L'idée de faire un stage dans le patrimoine ne m'est pas venue soudainement. Depuis bien avant mes études d'architecture, je suis intéressée par l'histoire de nos bâtiments et l'héritage culturel qu'ils retranscrivent. Le projet en temps que tel, j'aime le pratiquer à l'école. Innover et solutionner est la base du travail de l'architecte, cependant je sais pertinemment que je mets moins de cœur à l'ouvrage lorsque je n'ai pas une « base » de travail, c'est-à-dire : une histoire. Que ce soit en rénovation ou en réhabilitation, je ressens une envie bien plus prenante d'accomplir un travail de valorisation sur le bâtiment donné.

Avec ce stage, j'ai pu tester mon désir de m'orienter dans cette voie, et poser les questions qui restaient en suspend jusque là. C'est donc par hasard que j'ai découvert l'Agence DE PONTHAUD . Celle-ci, bien connue dans le Grand Ouest par ses rénovations et études sur les Monuments Historiques a su attirer mon attention par des reportages, articles dans les journaux et un peu de bouche à oreille ; si bien que j'en suis venue à déposer ma candidature pour ce stage de troisième année. J'avais bien entendu envisagé les STAP de Brest et/ou Quimper (travaillant bien entendu en étroite collaboration avec l'Agence), quelques uns de mes camarades y ayant déjà fait de stages, cependant je désirais avant tout obtenir mon premier choix.

Après plusieurs mois de relance auprès de l'Agence DE PONTHAUD BRETAGNE (dirigée par Françoise GODETBOULESTREAU, salariée de Marie-Suzanne DE PONTHAUD), j'ai obtenu un entretien en février dernier, la difficulté étant bien entendu de trouver un créneau avant mon départ pour le Mexique en Convention. Mon stage s'étendrait donc du 2 eu 27 juillet à l'agence de Crozon (pointe Finistère).

PRESENTATION DE L'AGENCE L'Agence DE PONTHAUD est basée à Boulogne-Billancourt dans le 92. Celle-ci a été créée par Marie-Suzanne de Ponthaud, Architecte en Chef des Monuments Historiques, diplômée de l'Ecole Spéciale d'Architecture et de l'École de Chaillot et titulaire d'un CES de l’École Nationale des Ponts et Chaussées. Celle-ci, nouvellement nommée Inspecteur des Monuments Historiques, se voit attribuer une cinquantaine de chantiers en parallèle.

Pour ce faire elle a désigné six architectes pour la seconder dans tout le Grand Ouest : • Françoise GODET-BOULESTREAU Architecte diplômée de l’école d’architecture de Versailles - Diplômée du Centre des Hautes Études de Chaillot (architecte du patrimoine).

• Maximilien PHILONENKO

Architecte diplômé de l’école d’architecture de Charenton.

Diplômé du Centre des Hautes Études de Chaillot (architecte du patrimoine).

• Elodie BAIZEAU

Architecte diplômée de l’école d’architecture de Paris-Belleville – Diplômée du Centre des Hautes Études de Chaillot (architecte du patrimoine).

• Emilie AUTEGARDEN

Architecte diplômée de l’école d’architecture de Paris-Belleville.

• Stanislas COUDIERE

Architecte diplômé de l’école d’architecture de Paris-Belleville.

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• Charlotte LANGLOIS

Architecte diplômée de l’école d’architecture de Paris-Val de Seine.

Ainsi qu'un ingénieur : • Martin VANBREMEERSCH

Ingénieur diplômé de l’École Spéciale des Travaux Publics.

Et une secrétaire-comptable : • Marie-France VIOCHE

PARTENAIRES -ENTREPRISES - SUBVENTIONS Durant ce mois de stage, j'ai pu observer à la fois le travail de l'architecte en temps que tel, à l'agence, mais aussi le travail de diplomatie sur le terrain. En effet, plusieurs entreprises du BTP, ou encore artistes (verriers, peintres) apportent leur savoir-faire dans la rénovation des Monuments Historiques. Des maçons / tailleurs de pierre chargés de la rénovation de la Tour Vauban de Camaret-sur-Mer (classée patrimoine mondial de l'UNESCO depuis le 7 juillet 2008) au peintre de la voûte de l'église Notre-Dame de Brennilis ayant travaillé durant trois ans sur le plafond peint de cette-dernière, il m'en aura fallu peu pour comprendre à quel point le travail de ses équipes était primordial. Nous sommes bien loin alors du travail à la chaîne d'entreprises chargées du gros-oeuvre tel que nous le voyons tous les jours. La particularité de ces ouvriers réside dans leur aptitude à mêler art et artisanat, tout en assurant un rendement maximum et respectant l'ouvrage traité. Qui plus est, le respect d'un savoir-faire ancien par ses entreprises permet la pérennité et la robustesse des Monuments Historiques dans le temps.

Dans plusieurs des chantiers abordés, une confrontation entre l'ancien et une mise en scène du lieu (modernisation) a été nécessaire. Pour des lieux tels que le Château de Brest (transformé en Musée National de la Marine), le Fort de Berthaume et l'Abbaye de Saint-Mathieu à Plougonvelin l'intervention de muséographes et électriciens a été nécessaire, me montrant la difficulté à laquelle devait faire face chaque architecte du Patrimoine : prendre les décisions les plus appropriées en fonction de la situation, et ainsi respecter au mieux le bâtiment traité tout en le remettant au goût du jour.

En terme de subventions, la DRAC (Ministère de la Culture et de la Communication) accorde aux municipalités et aux particuliers propriétaires d'un bâtiment classé Monument Historique les financements nécessaires à l'accomplissement des travaux. Par cette estimation, une division par lots est effectuée ( Lot Maçonnerie/Taille de pierre, Lot Charpente et Couverture, Lot Menuiserie, etc) et un appel d'offre est lancé auprès des entreprises de la région (certaines venant même d'en dehors de la Bretagne).

Par là même, j'ai appris que ce n'est que récemment que les Architectes en Chef des Monuments Historiques furent mis en concurrence par des appels d'offre et ne sont plus chargés automatiquement des chantiers de leur région. Ainsi, l'Agence de Ponthaud a élargit son champ d'action sur tout le Grand Ouest, une fois la candidature retenue, le dossier est traité à la fois par Mme DE PONTHAUD et son salarié chargé du dossier dans le département concerné. Une tournée des chantiers est organisée en équipe tous les quinze jours, permettant ainsi de rencontrer les acteurs des travaux. Une fois par mois, Marie-Suzanne DE PONTHAUD se déplace de Boulogne-Billancourt et accompagne Françoise GODET-BOULESTREAU en réunion de chantier, apportant alors les réponses aux questions d'ordre esthétique restées jusque là en suspend.

ACTIVITE Durant ce stage, j'ai pu effectuer auprès de Mme Godet-Boulestreau des activités diverses, telles que : le relevé sur le terrain, assister à 5 jours de réunions de chantiers (sur 9 projets différents), la reprise de plans, coupes et élévations en vue du projet projeté, constituer des dossier d'AMT (Assistance à la Maîtrise des Travaux), des CCTG (Cahier des 2

Clauses Techniques Générales) et des DOE (Dossier d'Ouvrages Exécutés) pour plusieurs églises (Dirinon, Plougourvest...) ou encore des panneaux de chantiers. Ces derniers permettent au visiteurs de se comprendre brièvement l'histoire du bâtiment, les pathologies observées et le déroulement des travaux à venir, qui plus est il met en évidence chaque acteur (entreprises, maître d'ouvrage, architecte, économiste...) et le financement du projet (TOTAL SA, Ministère de la Culture, Région Bretagne, Département, Commune...).

LE CALVAIRE DE PLEYBEN Lorsque je suis arrivée à l'agence, la proximité de la pause estivale dans le domaine du BTP obligeait à la fois les entreprises, architectes et économistes à avancer au maximum les travaux afin de minimiser le retard à la reprise en septembre. Seule une étude préalable à effectuer courant juillet débutait alors : celle du calvaire de Pleyben. Celui-ci, situé au Sud de l'église de Pleyben dans le Finistère, est considéré comme le plus grand calvaire de Bretagne. Ce statuaire réunit 71 groupes des statues dont les premières, sculptées par les frère PRIGENT de 1555. A l'époque il était autrefois accolé au porche de l'église et a du être déplacé en raison de l'agrandissement de celle-ci, et l'augmentation de fréquentation au fil du temps. L'érosion progressive des statues et de l'ensemble architectural du calvaire à peu à peu mis en avant la nécessité d'une rénovation minutieuse. Pour ce faire, la mairie de Pleyben a fait appel à l'Agence de Ponthaud afin d'effectuer un relevé architectural du calvaire et un relevé de chaque statue (emplacement, hauteur, pierre utilisée, relevé sanitaire ). Le dessin et le relevé de chaque détail de chaque corniche, nervure, soubassement et des pierres de taille significatives de l'édifice permettront à l'économiste d'évaluer le coût du chantier à venir.

La première journée de relevé a été effectuée à l'aide d'échafaudages installés par l'entreprise GOAVEC-PITREY (Maçonnerie / Taille de pierre) et a permis d'approcher chaque statue et d'atteindre la plate-forme située à 5,50 mètres de hauteur. La journée entière aura été nécessaire pour répertorier chaque groupement de statues et comprendre le déroulement de l'histoire contées. De l'Annonciation à la Résurrection, il est nécessaire faire sept fois le tour de la statuaire pour en comprendre l'histoire, si bien que 4 grandes scènes occupent le registre inférieur et 4 le registre supérieur du calvaire (formant deux bandeaux différents). Beaucoup de temps aura été passé à l'élaboration des futures fiches sanitaires (un extrait du dossier réalisé par mes soins, réunissant les 8 premières, fait suite à la coupe transversale). Une semaine plus tard, une fois les échafaudages retirés, nous sommes revenus afin d'effectuer le relevé architectural des corniches, bandeaux et l'emprise exacte du calvaire à l'aide d'un laser et d'un mètreruban. Cela m'a permis de commencer les dessins Autocad de ce dernier (ci-contre) et de constituer l'ébauche de la coupe à venir, détaillant ainsi le dessin de chaque moulure dans le granite.

Plan RDC

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Coupe Transversale

4

01: Ange: Ai l edr oi t ec a s s ée, i ndexdr oi tc a s s é 02: Di eul ePèr ea v ecpet i t 03 :Ma r i e :Nez br i s é enf a nt : doi gt s br i s és , ma nque l ac r oi xs ur l e monde

02

Gr a ni t edeKer s a nt on Ha ut eur s 01: 83 c m 02: 44c m 03: 7 9c m

03 01

« L ’ a ngeGa br i el es tàga uc he,ungenouent er r e,l ama i ndr oi t e l ev éeett ena ntda nsl ’ a ut r eunbâ t onenr oul éd’ uneba nder ol e oùonl i t:Av egr a t i apl ena( J et es a l ue,pl ei nedegr â c e) .L a Vi er ge,a genoui l l éedev a ntunpupi t r e,l esma i nsj oi nt es ,l ui f a i t f a c e.

El l eaungr a ndf r onta r r ondi .

L ev a s edefleur st r a di t i onnel es tpl a c éa us ec ondpl a n.

Audes s us ,t r èsha ut ,s url amoul ur es upér i eur e,s ema ni f es t e unec ur i eus eTr i ni t é:l ePèr eét er nel ,ba r bu,c oi fféd’ unet i a r e s i mpl e,al ama i ndr oi t el ev ée-c ommel ’ a nge-et ,del ’ a ut r e,i l por t el egl obedumonde.

L eSa i nt Es pr i ta ppa r a î ts ousl af or me d’ unec ol ombeàl at êt ec a s s ée: unr a y onnementéma nedel ui , a v ecl equels embl edes c endr eunenf a ntnu,l at êt eenba s , i ma gedeJ és uss ’ i nc a r na ntenc eti ns t a ntda nsl es ei ndel a Vi er ge.Unet el l er epr és ent a t i ones texc ept i onnel l eetnefigur e s ura uc una ut r edesgr a ndsc a l v a i r es . »

04

Gr a ni t edeKer s a nt on Ha ut eur: 04: 1 03 c m

06:Âne:Or ei l l edr oi t e c a s s ée

06 :Enf a nt:Pi ed ga uc he c a s s é

05

06: Enf a nt: Doi gt setnezc a s s és

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Gr a ni t edeKer s a nt on Ha ut eur: 05: 80c m 06: 5 4c m 07: 80c m

06

08:Sa i nt eF a mi l l e:F i s s ur es ur l ec ha pea udeJ os eph

08:Enf a nt:Ca s s ur ea uni v ea u dupi eddr oi t

09 :Roima ge :Nez c a s s ĂŠ, ma nqueuni ndexma i nga uc he

Gr a ni t edeKer s a nt on

09 1 0 08

Ha ut eur: 08: 94c m 09: 1 1 0c m 1 0: 1 03 c m

1:Âne:Cr oupegr effée( a v ec 1 1:Ma r i eetJ és uss url ’ â ne: 1 r a g r é a g e r o s e ) Ma nque2or ei l l es

1 2:J os eph:Ma nqueunboutde doi gt

Gr a ni t edeKer s a nt on

1 2 1 1

Ha ut eur: 1 1: 91 c m 1 2: 96c m

1 3

1 3:Doc t eurdega uc he:Nez c a s s é

Gr a ni t edeKer s a nt on Ha ut eur: 1 3: 1 02 c m

1 3 :J és us:I mpa c ts url e f r ontdeJ és us

1 4:J és us:2ma i nsgr efféesenKer s a nt on+gr osj oi nt s c l a i r s

Gr a ni t edeKer s a nt on Ha ut eur: 1 4: 94c m

1 4

1 5 : Pa r t i e ga uc he : Apôt r e N° 3 ba r be c a s s ée, a pôt r eN° 4nez c a s s é( àga uc he c i c ont r e)

1 6:Pa r t i edr oi t e: Apôt r e N° 1 2 nez c a s s é( c i des s ous )

1 5:Pa r t i ega uc he:Apôt r eN° 5 nezc a s s é

Gr a ni t edeKer s a nt on

1 6 :Pa r t i e dr oi t e: Ca l i c e di s pa r u ( à dr oi t ec i c ont r e)

1 5

Ha ut eur: 1 5: 90c m 1 6: 92 c m

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EGLISE NOTRE-DAME DE BRENNILIS Située dans les Monts d'Arrée, la commune de Brennilis compte 435 habitants. Ce petit village, typiquement breton a vu récemment son église rénovée dans sa quasi totalité. En effet, l'usure des charpentes causant l'effondrement progressif de la toiture, les maçonneries suintantes, et les meubles et estrades exposés à une humidité constante faisaient de ce lieu un espace peu vivable. Les travaux ce sont donc déroulés sur trois ans. Les murs en maçonnerie furent tous repris, les arases en haut de murs refaites. La dépose de la charpente prévue au départ (avec conservation maximale des bois anciens) s'est finalement transformée pour la majeure partie en une pose de charpente en bois neufs plus coûteuse que prévues. La voûte lambrissée formait à elle-seule toute la richesse du lieu : à travers les époques des peintres se sont succédés (16ème, 17ème, 18ème et 19ème siècles) affichant tous un art bien différent. Le choix a été fait suite à la dépose du lambris, de ne conserver que les parties les plus représentatives de chaque courant, puisque les derniers pans réalisés devenaient de plus en plus grossiers. Un peintre a donc répondu à l'appel d'offre, celui-ci a effectué en trois ans la peinture des lambris, corniches, sablières et blochets sculptés ; 4000 étoiles et 2000 fleurs de lys donnent aujourd'hui à la voûte un air de ciel étoilé.

Lors de la première réunion de chantier (10.07.2012), la nef étaient encore occupée par les échafaudages du peintre, du plancher du chœur on ne voyait que les solives et lambourdes, les sablières de la petite sacristie restaient à peindre et les meubles accumulés en fond de nef car le mobilier, étonnamment, ne manque pas dans cette église, contrairement à bien d'autres, il a été accumulé au fil des siècles, si bien qu'il est aujourd'hui très difficile de déterminer la place de chacun.

Les échafaudages situés sous la voûte lambrissée m'ont permis de voir le travail du peintre de plus près, ainsi, j'ai noté la différence de patine entre le côté Nord (refait à neuf) et le côté Sud (en assez bon état pour être conservés) des blochets de la nef.

Un choix affirmé a été fait par l'Agence et le peintre, afin de redonner à l'ensemble une cohérence tout en conservant le maximum de pièces possible.

Plutôt que de consacrer des tranches au drainage par hérisson sous le dallage de la nef et au jointoyage des murs en pierres de taille, il a été choisi de rénover la majeure partie des pignons exposés au publics en extérieur. Les fonds venant à manquer et l'absence de prise de participation de la municipalité ont donc remis ces travaux, certes importants, à plus tard.

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Blochet

Engoulant

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EGLISE SAINT-SULIAU -SIZUN Sizun, contrairement à Brennilis, est une commune très touristique et ce, principalement pour son enclos paroissial (ossuaire polychrome, arc de triomphe, église). L'eglise SaintSuliau à la particularité d'être une grande église pour une ville telle que Sizun. Ici, il n'a pas été nécessaire de refaire toutes les maçonneries. Cependant, la charpente a été entièrement déposée afin de refaire les arases de murs, enlever la végétation prise dans les joints de la pierre, la mousse et rétablir des appuis stables pour la couverture à venir.

Le plafond lambrissé a lui aussi fait l'objet d'un travail minutieux. Le bleu passé a laissé place à une couleur plus profonde et une polychromie à partir du transept et du chœur. Le choix a été fait de chauler cette partie là afin d'éclaircir et faire ressortir le mobilier du chœur (déjà très chargé). Les sablières les plus travaillées ont été conservées compte tenu de leur état respectable, seule les plus simples ont due être remplacées car contaminées par l'humidité.

Les engoulants et blochets n'ont pas fait l'objet d'un travail de rénovation. Les peintres ont par-contre dû repeindre l'ensemble des enduits intérieurs à la main pour redonner à l'église ses couleurs d'antan. La remise de chantier sera effectuée courant octobre prochain.

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CHÂTEAU DE BREST : TOUR CÉSAR Le premier chantier visité au Château de Brest fut celui de la Tour César. Celle-ci, par sa position stratégique proche de la Penfeld a un rôle militaire très important. Elle est, depuis très longtemps, utilisée comme relais radio ce qui a provoqué un abandon total d'entretien intérieur. Contrairement aux autres tours du château dédiée au public, la Tour César est strictement militaire.

Un chantier y a débuté il y a quelques mois, un labyrinthe d'échafaudages déployés le long des parois permet le nettoyage des façades, et la repose de joints neufs. De plus la tour a progressivement fait l'objet de multiples transformations, si bien que sa taille actuelle est nettement supérieure à celle de la tour initiale. La tour sera donc dérasée afin de revenir à l'architecture d'origine du lieu.

Le problème principal pendant l'unique réunion de chantier sur ce projet fut celui des gaines, fourreaux et passages de câbles nécessaires à l'établissement de 3 grandes antennes (et un paratonnerre) au sommet de celle-ci dans les plus bref délais, afin de conserver la liaison militaire avec les points relais de la région (le CROSS Corsen, Le Rail d'Ouessant) et d'Angleterre.

Une dépose des plancher en R+1 permettra de conserver quelques unes des solives et poutres en chêne, seules celles en contact avec la maçonnerie ayant souffert de l'humidité. L'ébrasement des portes en moellons à souffert sous les intempéries, l'érosion progressive des pierres rend désormais l'endroit dangereux pour les usagers de la tour.

CHÂTEAU DE BREST : TOURS PARADIS Du côté des Tours Paradis, dédiées depuis une dizaine d'année à l'exposition, un grand travail de rénovation de façade a été fait depuis quelques années. Le chantier sur le château de Brest est quasi perpétuel : mise en place de passerelles, rénovation de salle d'exposition, révision des accès... L'Agence de Ponthaud travail depuis plusieurs années sur le château. Les tours jumelles, après plusieurs années de travaux, sont l'objet d'une rénovation des salles intérieures du 2eme et 3eme niveau. Un muséographe et le responsable du musée travaillent en collaboration avec l'architecte afin de concilier l'exposition, la présence de visiteurs et la mise en valeur des Tours Paradis (schéma ci-contre).

Lors de la seconde visite de chantier, des problèmes de gaines et fourreau ont étés observés, la dalle en micro-béton devant être coulée deux jours après notre visite, l'électricien a dû effectuer les rectification 8

(caler les fourreaux en nappe au sol, les ancrer dans la terre faisant office de sol provisoire). Hormis ces réserves, l'ensemble du chantier semblait parfaitement se dérouler, puisque l'entreprise chargée de la maçonnerie / taille de pierre était extrêmement rigoureuse. Les choix de l'ordre des enduits intérieurs, lambris, chaulage des poutres furent fait, signe que la fin du chantier approchait. Une fois la dalle coulée, le délais de séchage correspond à la période de congés estivale, ce qui permet aux entreprises de ne pas accumuler de retard (et donc de souffrir de pénalités).

Ci-dessus une vue extérieure des tours après rénovation.

A gauche une vue d'un angle d'une salle d'exposition du R+2 le 24.07.2012.

En haut à droite : essai d'enduits / lambris / couleur des poutres (gris anthracite).

En bas à droite : gaines et fourreaux amassés et emmêlés, non fixés au sol (risque de remontée lors du coulage de la dalle).

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MANOIR DE BEL-AIR - BRELES Le Manoir de Bel-Air, contrairement au bâtiment traités précédemment, appartient à des particuliers. Son rang de Monument Historique leur permet d'entreprendre des travaux de rénovation subventionnés par l'état parallèlement à la réhabilitation de leur demeure. Brélès est une petite commune située en bord d'Aber Ildut (une des trois Abers de la pointe Bretagne, avec l'Aber Benoit et l'Aber Wrac'h plus au Nord). Non loin du manoir se trouve un pigeonnier, très recherché par les randonneurs ayant eu vent de son existence.

Ici les travaux durent depuis deux ans et ont concerné la maçonnerie et les menuiseries en extérieur et la réhabilitation du corps de ferme principal (scindé en plusieurs espaces pour permettre la location de celui-ci).

A l'extérieur une rénovation des canons suite à la reconstruction de la cale partiellement détruite sur lesquels ils étaient initialement implantés aura coûté 20 000€. L’exposition du manoir en fait un site sujet au vandalisme, si bien que seulement une semaine après la pose dé canons, ceux-ci furent abîmés en surface (la gomme les recouvrant devant durcir progressivement) et la vitre servant de protection face aux intempéries brisée. Ceux-ci, désormais ancrés, feront l'objet d'un ponçage sur place pour leur redonner leur éclat une fois la couche de protection totalement fixé.

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FORT DE BERTHAUME : MAISON DU GARDIEN - PLOUGONVELIN

Les travaux a effectuer sur le site très touristique du Fort de Berthaume ne concerne qu'une petite partie du lieu, qui pourtant marque fortement les visiteur : la maison du gardien. Celle-ci, juchée sur un rocher à mi-parcours entre la terre et le fort, exposée aux intempéries. En effet, les rafales de vent et les vagues viennent à chaque tempêtes frapper la falaise et les murs de la battisse de pierre. Une ancienne rénovation organisée par la municipalité a eu lieu ici il y a une vingtaine d'année, le manque de rigueur a engendré un vieillissement prématuré des parties rénovées (partie claire sur la photo).

Ici le plus difficile sera d'établir les échafaudages nécessaires à la réfection des murs en pierres de taille. La maison est en ruine, il n'y a presque plus de charpente et la couverture est inexistante. La difficulté d'accès et l'exposition aux intempéries engendre une mise en place des travaux plus minutieuse : les échafaudages devront être tous fixés entre eux (intérieurs avec extérieurs) et rattachés aux murs les plus robustes afin d'éviter que le mur fragilisé ne s'écroule sur les ouvrier et les emporte à la mer. Un travail au harnais peut être nécessaire par endroit, après élagage autour de la maisonnée pour faciliter l'accès.

Ce site, très touristique, expose de plus les architectes lors de la constitution d'un agenda de chantier en raison des animations sur le site.

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ABBAYE SAINT-MATTHIEU : LES ENCLOS – PLOUGONVELIN

Le projet sur les enclos de la pointe Saint-Mathieu se fait parallèlement à la rénovation de l'Abbaye Saint-Mathieu. Sur la pointe est érigé un phare du même nom et culminant à 37 mètres de hauteur, en alignement avec le Phare de Trézien (lui même aligné avec le Phare du Four). A eux eux trois, ils permettent aux bateaux entrant dans le Chenal du Four (en avant des îles d'Ouessant, Molène, Beniguet et Quéménès) de ne pas s'échouer sur la côté abrupte de la pointe la plus à l'Ouest de France. Sur ce même lieu, un sémaphore a été construit, afin d'établir une liaison militaire avec d'autres points stratégiques. Sa construction aura eu pour effet la destruction partielle des parties supérieures de l'Abbaye afin de pouvoir porter sans trop élever la construction du sémaphore. Depuis lors, l'Abbaye est à ciel ouvert. Une rénovation complète de ce monument colossal serait très onéreuse pour la municipalité, même avec des aides de l'état. Des travaux de réfection de baies, d''arases, la mise en place de portes en ferronnerie se font progressivement afin de sécuriser le lieu et orienter les visiteurs.

Non loin de là, les enclos anciennement dédiés à la culture des terres souffrent de destruction partielle. Encore une fois, les intempéries y sont pour beaucoup. Le travail est long est répétitif pour les maçons qui doivent enlever la végétation profondément ancrées dans les maçonneries, gratter les joints, nettoyer la pierre sous pression puis jointoyer le tout.

A certains endroits du mur, une dépose des pierres avec numérotation puis une repose est nécessaire compte tenu de la dégradation structurelle. Ces enclos serviront dans un futur proche à des rassemblements tels que des festivals ou animations estivales dans le cadre du site touristique de la Pointe Saint-Mathieu.

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Conclusion Ce stage, un peu trop court à mon goût, a confirmé mon désir de m'orienter vers le patrimoine. En effet, la recherche historique, le relevé et l'élaboration d'un projet respectant au mieux le monument traité et le savoir-faire ancien représente ma conception de l'architecture. Grâce à la confrontation du savoir de ma maître de stage et de mes aptitudes en informatique, l'échange s'est avéré être très naturel.

La notion de diplomatie sur le terrain n'est pas abordée durant les études, il est rassurant de savoir qu'avec de bons conseils et de la pratique l'étudiante scolaire que je suis pourra se transformer en une réelle architecte. De plus, je crois avoir avant tout apprécié le fait de rencontrer une personne apte à répondre à mes questions sur le terrain en toute simplicité. Grâce à Françoise Godet-Boulestreau je sais désormais le chemin que je dois prendre pour atteindre un travail aussi passionnant que celui-ci, car comme je l'ai dit en introduction, je met bien plus de cœur à l'ouvrage quand il s'agit de projets sur des bâtiments à valeur historique.

Je compte recontacter l'Agence DE PONTHAUD, mais cette fois-ci pour un stage plus long à Boulogne-Billancourt, Marie-Suzanne de Ponthaud étant la personne la plus active que j'ai pu rencontrer jusque là, j'estime qu'elle a beaucoup à m'apprendre.

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