Family chap 24 a 25

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Chapitre 24 : Quand la magie s'emmêle . Emma marchait à travers les tombes du cimetière de Storybrooke. Elle n'avait pas la moindre idée de l'endroit où Regina l'emmenait mais elle le sut très vite quand celle-ci s'arrêta devant le caveau familial, l'ancien palais sombre importé à Storybrooke après le Sort Noir. Ce caveau était une crypte de pierre où se trouvait entre autre la tombe du père de Regina. Emma savait qu'en ce lieu, la Reine cachait ses biens magiques les plus précieux. Outre Cora, personne n'était jamais entré dans ce sanctuaire mais la confiance de Regina en Emma était inébranlable. D'un geste de la main, elle ouvrit une entrée secrète derrière le miroir du caveau et descendit les marches menant au sous-sol. Emma la suivit et arriva dans une pièce lumineuse qui ne présentait pourtant aucune source de lumière. Ni fenêtre, ni lampe, ni bougie. Mais la clarté était là, magique. Ce lieu ressemblait à un salon d'appartement, songeait Emma, avec une table en son centre, un canapé et des dizaines et des dizaines de petites armoires sur les murs. Regina expliqua : — C'est ici que se trouvent les cœurs que ma mère et moi avons arrachés. Emma grimaça : — Charmant… Faudrait penser à les rendre à leurs propriétaires. Regina sourit sur la demande autoritaire de sa Sauveuse.


— Tous ne sont pas à Storybrooke, précisa Regina en ouvrant un coffre et je ne compte pas les réduire en cendres. — Me voila rassurée, ironisa Emma. Les mains dans les poches, Emma croisa le regard amusé de Regina et ne put empêcher un léger sourire. La Reine récupéra plusieurs ingrédients qu'elle vint poser sur la table au centre de la pièce. D'un geste de la main, elle fit apparaître une carte de Storybrooke. — Tu m'expliques ? demanda Emma afin de comprendre ce que faisait la Reine. — Le sortilège de désillusion va me permettre de voir qui sont les visiteurs étrangers à la ville de Storybrooke dans cette réalité, moi y compris si Gold a raison. Emma la vit sortir un vieux livre lourd et poussiéreux que Regina posa sur la table et feuilleta. Elle trouva le sort en question et récupéra quelques herbes qu'elle éparpilla sur la carte de la ville. Chose faite, elle se pencha sur le livre et de son léger souffle, les herbes s'envolèrent pour se disperser sur la carte. Des éclats lumineux, brillants de couleurs différentes apparurent alors sous leurs yeux. Le sort avait fonctionné. Emma pointa la boutique de Gold du doigt : — Rumple est ici, certainement avec Belle. — Et tes parents sont chez eux, continua Regina, avec Henry. Emma analysait maintenant la carte. Les points lumineux qu'elles venaient de pointer du doigt étaient tous d'une couleur verte, exceptée celle d'Henry qui était rouge car, si elle suivait le raisonnement de Regina, en toute logique, son fils n'appartenait pas vraiment à Storybrooke. Elle chercha le cimetière sur la carte et deux autres points apparurent, dont le sien, rouge comme celui de son fils. 2


— Ok, ça c'est moi, conclut Emma. Regina tenta de plaisanter : — Le rouge te va bien, Miss Swan. Emma leva les sourcils, incertaine de voir Regina faire de l'humour. — Ouais, merci, se contenta-t-elle de répondre. Elle reporta son regard sur la carte, plus sérieuse, désireuse d'avoir le fin mot de l'histoire, et constata que la couleur correspondante au point de Regina était verte, comme celles des autres habitants de Storybrooke. Regina regarda sa Sauveuse, soulagée par leur constat. — Gold nous a menti. — Qui me dit que ton sort est infaillible ? demanda Emma qui n'était plus sûre de rien. — Crois-tu sincèrement que je prendrais le risque que ce monde ne soit pas le mien ? Est-ce si difficile à croire que la Méchante Reine puisse devenir une Gentille Reine sans qu'il soit question d'inverser des mondes ? — Alors dans ce cas, c'est quoi cette histoire de magie instable ? interrogea la Sauveuse. Regina n'en savait rien pour le moment mais comptait bien tirer cela au clair. — Je vais y réfléchir et faire quelques recherches. Emma entendit son téléphone sonner et décrocha : — Ouais ?

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# Emma ! Faut que tu rentres, le livre a écrit la suite de notre histoire avec toi, maman et Sara. Il faut aussi la montrer à ma mère. — On arrive tout de suite. # Ah ? Tu es avec ma mère là ? Emma réalisa qu'elle venait de se trahir, ce qui ne fit que l'agacer davantage. — Ouais, on arrive Henry ! Elle raccrocha pour éviter à son fils de lui faire d'autres remarques et expliqua à Regina : — Il dit que son livre a écrit la suite. — Dans ce cas, allons le lire… . . Henry grimpa dans la voiture de sa maman brune dès qu'elle fut garée devant l'appartement de chez ses grands-parents. Pour son plus grand plaisir, Emma se trouvait encore avec Regina et il avait donc raison. Plutôt que de les attendre à l'intérieur, il avait jugé bon de descendre le premier parce qu'il devinait les tensions entre Blanche, David et Emma. Assis à l'arrière, il se cala entre les deux fauteuils et ouvrit le livre en grand pour laisser à ses deux mères le loisir de lire. — Tout est écrit là-dedans et ça parle même de Gold et de Baelfire. Emma fronça les sourcils en jetant un coup d'œil à la Reine et prit le temps de parcourir les lignes et les images. Elle fut mal à l'aise en se voyant avec Regina allongée sur le lit, Sara entre elles. Ce livre disait effectivement toute la vérité et rien

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que la vérité. Elle espérait qu'il n'en raconte pas trop cependant, surtout si Henry suivait le conte avec assiduité. Regina demeurait concentrée elle aussi, mais ce qui l'intéressait davantage était effectivement le passage sur Rumplestilskin et son satané fils. Si le livre en parlait, alors ils jouaient un rôle crucial dans le conte qui révélait bien un désir chez Gold de les séparer. Sa colère réapparut sur les mots qui décrivaient l'envie de Baelfire de reformer une famille. Elle ferma le livre, en proie à une peur née de sa jalousie. — Je vais rendre une petite visite à Gold, lança Regina, prête à en découdre. — Et qu'est-ce que tu vas faire ? demanda Emma par pure rhétorique. — Je vais lui rendre la monnaie de sa pièce pour avoir voulu me manipuler. — Tu ne vas rendre la monnaie à personne, la calma Emma. On sait maintenant qu'il a menti mais lui ne sait pas qu'on sait... Alors, on va le laisser venir pour voir quel est son plan et... — Son plan est écrit noir sur blanc, Miss Swan ! la coupa Regina en désignant le livre, il veut que toi et Baelfire vous remettiez ensemble ! La jalousie de la Reine avait transpiré dans chacun de ses mots. Effrayée de voir Emma s'éloigner d'elle, elle ne pouvait contrôler ses émotions. — Mais ça n'arrivera pas, la rassura Henry sur un ton parfaitement convaincu. Emma a dit à Neil que... — Henry ! l'interrompit Emma qui ne voulait en aucun cas que son fils fasse ce genre de confession.

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Mais Henry se rebella et, pour une fois, reprit la parole en jugeant la situation importante. — Non, c'est vrai, affirma-t-il, déterminé, dis lui, toi ce que tu as dit à Neil. C'est pour ça que Gold en profite pour vous raconter des histoires ! Parce que tu refuses de dire que c'est avec maman que tu veux être ! Sur ces mots, Emma se tendit. Son fils en disait trop et son malaise revenait, telle une fonction d'auto-défense. — Ca suffit ! lança-t-elle avant de sortir de la Mercedes. Elle garda ses yeux agacés sur son fils et reprit : — Sors de la voiture, on rentre ! Henry ne bougeait pas d'un pouce. — Non, je reste avec maman ce soir, c'est ce qui était prévu de toute façon. Emma en oubliait même l'emploi du temps des foutues gardes alternées. Comme si Regina et elle formaient effectivement un couple séparé ! — Bon, très bien, rétorqua-t-elle en refermant la porte. Vasy puisque tu y tiens ! Je retourne au commissariat ! Témoin de toute la scène, Regina s'était mordue la langue à plusieurs reprises pour ne pas émettre de commentaires sur ceux de son fils. Henry avait entièrement raison et elle le soutenait de tout son coeur. D'ailleurs, elle dissimula son léger sourire pour rappeler à Emma. — Je peux te ramener à ta voiture. Emma enfouit ses mains dans les poches de sa veste. — Non, ça ira...

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Elle tourna les talons et s'éloigna en marchant sur le trottoir. Regina redémarra et roula à sa hauteur, la fenêtre du côté passager baissée. — Miss Swan ? l'interpella. Je t'en prie, monte. — Je suis assez grande pour marcher ! La Reine était définitivement charmée par sa Sauveuse en pleine rébellion mais après ce qui se tramait du côté de Gold et de son fils, elle refusait de la laisser seule. Elle accéléra, arrêta la voiture au coin de la rue perpendiculaire et regarda Henry. — Tu attends ici avec ta sœur, je reviens. Elle sortit de la Mercedes qu'elle contourna pour faire face à Emma qui arrivait devant elle. — Miss Swan… Et si nous arrêtions de nous disputer ? Regina lui bloquait la route avec sa tenue aguicheuse. Elle voulut la contourner mais la Reine fit un pas sur le côté. — Laisse-moi passer, j'ai du travail ! — Si tu parles de travail, le Shérif est aux ordres du Maire, je suis encore Maire de Storybrooke et je te demande de monter dans cette voiture et de venir avec notre fils et notre fille, chez nous ! — Je ne suis pas à tes ordres, s'énerva Emma. La Sauveuse la contourna de plus belle et Regina s'agaça en la regardant s'éloigner : — Parfait Miss Swan ! Continue de faire ta mauvaise tête devant nos enfants ! Tu endosses mieux que moi le rôle de la Méchante !

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Sans se retourner, Emma répondit d'un signe de main et Regina se résigna à rejoindre sa voiture en commentant : — Quelle tête de mule ! Henry gardait malgré tout son sourire. — Elle dit la même chose de toi. — Je ne suis pas têtue se défendit la Reine. — Tu l'étais, fit Henry. — C'était il y a longtemps… Regina se remit en route, vit Emma entrer dans le bureau du Shérif et continua son chemin en direction de la Mairie. Si sa Sauveuse avait dans l'idée de l'agacer une nouvelle fois, elle avait réussi songeait la Reine. Elle laisserait sa Sauveuse « bouder » dans son coin, quelques heures du moins, avant de tester son degré de résistance à ses charmes... . . Emma en avait clairement ras le bol. Entre ses parents, leur projet de retourner dans la Forêt Enchantée, Gold qui semait le trouble dans son esprit et celui de Regina, Henry qui s'improvisait entremetteur et Regina qui passait son temps à l'allumer, elle ne s'en sortirait pas ! Seule dans le commissariat, elle avait eu besoin d'évacuer toute cette tension accumulée, jugeant qu'un peu de gymnastique aurait le mérite de calmer ses nerfs. Ce fut en remontant sur sa barre de traction qu'elle entendit résonner des talons hauts dans le couloir. Elle reconnut sans mal l'arrivée de Regina et lâcha donc sa barre en retombant sur ses pieds.

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La Reine passa la porte et le cliquetis des clefs résonna tandis qu'elle verrouillait la serrure. Regina affichait un petit sourire provoquant, son regard brillant se baladant sur le corps d'Emma qui avait ôté son pull pour rester en débardeur blanc. Ses muscles saillants, la Reine devinait qu'elle interrompait sa Sauveuse en pleine séance de remise en forme et s'en voulait d'avoir cru Gold, de ne pas avoir suivi son instinct qui ne la trompait pas en cet instant face à son amante si attirante. De plus, la connaissant plus que de raison et en toute intimité, la Très Méchante Reine savait que sa Sauveuse ne résisterait pas à ce qui suivrait. — Qu'est-ce que tu fais là ? demanda Emma. Et où sont Henry et Sara ? Regina posa son sac à main sur le bureau du Shérif où elle s'assit en croisant les jambes, laissant entrevoir à Emma les jarretelles maintenus par ses bas noirs tandis que son chemisier était à peine ouvert sur le haut de sa poitrine généreuse. — J'ai téléphoné à Ruby, la grande amie de ta mère dit-elle sans la quitter des yeux. Elle nous les garde jusqu'à mon retour. J'ai pensé que nous avions besoin d'un tête à tête entre adultes, Miss Swan. Emma le constatait à nouveau, Regina l'allumait sans retenue. Son regard parcourait ses longues jambes, ses dessous aguicheurs, remontait sur son décolleté séduisant avant de finir par son visage aux traits et au regard provocants. Emma ne réalisa même pas qu'elle s'approchait de Regina, irrémédiablement attirée par sa Majesté. — Si t'avais quelque chose à me dire, t'aurais pu m'appeler ! fit-elle sur un ton réprobateur. Regina frissonnait. Emma se voulait accusatrice mais son regard la déshabillait à lui tout seul. Sans aucun doute, sa Sauveuse reprenait ses bonnes habitudes d'antan. 9


— Certes, mais je n'aurais pas eu le plaisir de voir la façon dont tu es en train de me regarder, provoqua Regina. Emma était prise sur le fait et détestait cela car elle ne savait quoi répondre. La chaleur dans la pièce était montée d'un cran et elle ne pouvait accuser le chauffage ou encore les températures plus hautes à l'extérieur. Quand elle se retrouva face à Regina, elle vit celle-ci décroiser les jambes, glisser sa main sur la ceinture de son jeans et la tirer doucement entre ses cuisses ouvertes. — Ai-je droit à un baiser, Miss Swan ? Regina usait de ses charmes et Emma se sentait perdre pieds. Maintenant consciente des nombreux pouvoirs de la Reine, elle savait à quoi s'attendre. Elle connaissait ce que ses vêtements dissimulaient, l'imaginaient aisément. Pauvre d'elle, son esprit vacillait, tressaillait autant que son corps en cet instant. Il jouait le jeu de sa Majesté, lui soufflait quelques idées indécentes, lui présentait quelques suggestions... Quel genre de femme était-elle pour ainsi faiblir aux premiers assauts. Sa nuit avec Regina lui était fatale désormais. Elle lui avait donné un met délicieux et lui en proposait encore... Elle résistait pourtant de toutes ses forces. Le regard hypnotique de la Reine lui renvoyait ses propres envies, ses vices enfouis au fond d'elle. Déjà, son souffle se perdait entre deux pensées. Une lutte acharnée vouée à l'échec le plus cuisant. Emma se savait succombée seconde après seconde. Les doigts de Regina sur sa joue, le bout de ses ongles soignés provoquaient de longs frissons. La folie la gagnait et plus question de raisonner. Sa Majesté mettait le feu aux poudres et elle était la poudre... Elle s'approcha encore, entre ses cuisses et l'embrassa finalement. Peut-être trouverait-elle un répit sur ses lèvres ? Juste une fois, juste un instant de plus... Mais le contact fut brûlant dès la première seconde et Emma approfondit le baiser, laissa ses émotions parler. Son envie de la Reine l'accompagnait depuis la veille, depuis bien plus longtemps 10


que cela en réalité... Les parfums de Regina l'enveloppèrent toute entière, échauffèrent ses sens. Elle sentait ses bras l'enfermer dans une étreinte imperméable, parfaitement hermétique. Diable que sa langue contre la sienne était chaude et torride. Ses quelques légers soupirs lui rappelaient à quel point le plaisir était grand contre le corps de Regina. Le feu l'étouffait à nouveau, les flammes l'intoxiquaient, l'embrasait corps et âme. Plus de limite, plus de barrière, les désirs se démultipliaient, fous, déraisonnés, insatiables. Les mains d'Emma délaissèrent les joues de sa Majesté pour glisser sur ses cuisses, remonter sa jupe, juste assez pour défaire ses porte-jarretelles. Les ténèbres l'emportaient, les flammes l'attendaient, là, tout au fond... La tentation l'avait engloutie et la reddition devenait obligatoire. Les mains dans les cheveux dorés de sa Sauveuse, les doigts de Regina s'agrippaient parfois à elle. Emma se laissait aller, à nouveau, exprimait ses désirs retenus, refoulés. Regina lui confiait ses soupirs, ses envies et bien plus encore. Sur les lèvres d'Emma, elle percevait toute l'attention qu'elle lui portait, toutes les émotions qu'elle lui vouait. Bien sûr, elles semblaient contradictoires, en pleine lutte, mais le baiser n'en était que plus fougueux, plein d'impétuosité et de sensualité à la fois. Toute Sauveuse qu'elle était, Emma prouvait son côté sombre dans ses gestes décidés, dénués du moindre doute. Et très vite, elle se retrouva dos au bureau, emportée par le désir impérieux de son amante. Et Regina s'y abandonnait sans condition. Les dossiers, les documents, les stylos tombèrent au sol sans ménagement, balayés par la main d'Emma. Regina avait poussé sa Sauveuse dans ses retranchements, testé sa résistance et confirmé son attirance indéniable. Et plus jamais, elle ne devrait douter de sa place dans ses bras... Parce que plus Emma l'embrassait, plus la Reine perdait la maîtrise de son plaisir et se laissait envelopper par la force de ses émotions. Elle sentit alors la main d'Emma prendre possession de son intimité, la vit se redresser au-dessus d'elle et le regard bleu de sa Sauveuse plongea dans le sien. Ses doigts entrèrent en elle et Regina 11


se cambra. Envahie par sa jouissance, sa tête bascula en arrière et un profond soupir s'évada de ses lèvres pleines et sensuelles. Emma tremblait sur le corps de son amante. L'image de Regina s'abandonnant à sa douce torture lui faisait ressentir un plaisir presque égal à celui qu'elle infligeait à sa victime. Emma le mesurait en cet instant plus que jamais : Regina était une belle femme, ses traits ténébreux, son regard brun et charismatique avait dû séduire plus d'un prétendant. Pourtant, la Reine l'avait choisie elle, s'offrait une nouvelle fois, une réalité qu'Emma Swan était en train d'assimiler en lui faisant l'amour. Son visage plongea dans le cou féminin de Regina où elle redécouvrit ses parfums grisants. Ses lèvres reprenaient possession de sa peau délicate, traçaient leur chemin vers des zones plus érogènes. Sous ses assauts et ses va-et-vient, les soupirs de Regina devenaient un hymne enivrant à ses oreilles. Emma sentait les doigts de sa Reine agripper son dos, ses ongles pénétrer sa chair tandis que ses lèvres atteignaient lentement sa poitrine généreuse. Elle la sentait se cambrer, transpirer, résister à ses plaisirs indécents empreints de luxure. Et les soupirs de sa Reine se confondirent en un doux gémissement quand l'orgasme l'envahit. Emma la sentit tressaillir, la serrer dans ses bras dans un ultime soubresaut d'extase. Elle ôta sa main de son trésor secret et releva ses yeux sur le visage empourpré de sa Majesté. Libérée, tressaillante et sous le coup de son plaisir, Regina ne bougeait plus. Son regard brun et amoureux étincelait dans celui de sa Sauveuse. Sa main remonta à ses cheveux blonds qu'elle repoussa tendrement, son pouce esquissa de légères caresses sur sa peau veloutée. Elles avaient encore fait l'amour pour son plus grand bonheur et son plus grand plaisir. Sentir Emma encore entre ses cuisses faisait perdurer ce délicieux sentiment d'appartenance. Elle murmura d'une voix éreintée mais tendre :

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— Fais-moi penser à venir te rendre visite plus souvent, Miss Swan. Elles l'avaient fait... Encore, songeait Emma à cet instant. Dressée sur un coude au dessus de sa Majesté, elle réalisait s'être livrée une fois de plus à ses vilaines tendances, terribles tentations. Le regard de la Reine dans le sien, envoûtant, ensorceleur l'avait encore poussée à se commettre. — Quelqu'un aurait pu rentrer, fit-elle en proie à ses songes, déboussolée. Que disait-elle ? Qui était-elle au fond ? L'envie, le désir à l'encontre de la Reine ne la quittaient plus désormais. Ses malheureuses tentatives de raisonnement, son autoflagellation ne fonctionnaient plus. Elle détourna le regard, prit la peine d'abaisser la jupe de sa Majesté, de couvrir ses cuisses tentatrices. Elle se recula, la laissa se rasseoir sur le bureau et l'observa rajuster sa chemise sur son décolleté pris d'assaut par ses lèvres quelques minutes plus tôt. Pourquoi Emma rejouait-elle cette étreinte dans sa tête ? Pourquoi les deux seules fois se mêlaient aux nombreux rêves vécus chaque nuit ? Regina devenait une obsession viscérale, un désir ancré dont on finissait dépendant, tel la cigarette, l'alcool, nocif pour la santé... La Reine raccrochait ses portejarretelles et Emma voulait déjà les lui défaire pour une autre danse... Elle se recula encore, outrée par ses propres pensées et passa une main nerveuse dans ses cheveux. Elle saisit la bouteille de whisky sur l'étagère près d'elle. Un verre lui ferait du bien, calmerait ses ardeurs. Regina lui semblait plus redoutable que jamais. Si elle ne l'avait pas corrompue par la magie et la haine, elle le faisait en usant de ses charmes de femme. — On devrait pas... tenta-t-elle dans une vaine explication, tu devrais pas te pointer ici comme ça.

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Finalement, l'accuser restait le meilleur moyen pour s'innocenter. Emma était responsable sur toute la ligne, mais Regina faisait une bien meilleure coupable... Elle était la Méchante Reine et elle, la Sauveuse. Les choses devaient en être ainsi et non l'inverse. Il ne s'agissait pas de la Gentille Reine et de la Méchante Sauveuse. Pour seule réponse, Regina lui offrit un léger sourire, séduite par les réactions de sa Sauveuse. Celle-ci jouait les prudes après l'avoir littéralement prise sur son bureau. — Comme ça quoi, Miss Swan ? provoqua-t-elle en croisant les jambes, toujours installée sur le bureau. Un véritable aimant. Emma se sentait comme un aimant pris au piège, attiré par son contraire. Un croisement de jambes plus tard et son cerveau se retournait sur lui-même, perdait ses notions raisonnables. Elle termina le verre d'un trait et répondit : — Tu le sais. Pas besoin de te faire un dessin. Mais la Reine jouait avec les fausses manières de sa Sauveuse. Son sourire toujours sur ses lèvres pleines, toujours échauffées par le contact de celles d'Emma, elle ne la quittait pas des yeux. — J'ai pris soin de verrouiller la porte en entrant... Et je ne me suis pas renversée toute seule sur ce bureau. Emma serra les dents. Regina créait des images autour de ses paroles. Des représentations du plaisir qu'elle avait pris à la "renverser sur le bureau". Brûlée par ses propres suggestions mentales, elle détourna le regard et ramassa les dossiers éparpillés sur le sol. — Ouais... Mais ça se reproduira plus. Regina tut un rire qui s'apprêtait à sortir. Elle quitta le bureau et s'accroupit avec volupté près d'Emma pour l'aider. 14


Sa main finit par attraper le dossier que tenait sa Sauveuse et son regard pétillant remonta dans le sien. Aussitôt, elle la sentit se braquer, non parce qu'elle était vexée, mais parce que son petit jeu de séduction fonctionnait à merveille. Emma se tendit. Regina était trop proche, ses parfums envahissaient ses narines et lui faisaient tourner la tête. Elle tira le dossier vers elle pour l'ôter de la main de sa Majesté. — Je vais ranger tout ça, fit-elle, tu devrais rentrer... Regina se redressa, toujours près d'elle et lissa sa jupe le long de ses cuisses. Emma plierait encore, elle n'en doutait pas une seule seconde. Ce qu'elle lisait dans ses yeux lui disait clairement : "je te veux". Et Regina aimait se savoir à ce point convoitée par son amante, à la limite de la folie. Debout devant elle qui demeurait accroupie, elle se sentit dévorée du regard. — Bien, répondit-elle, dois-je t'attendre pour le dîner ? Emma n'osait plus poser les yeux sur la Reine au risque de succomber. — Non, répondit-elle aussi sec. Et je te rappelle qu'on n'habite pas ensemble. Mais ces derniers temps, c'était tout comme, pensa Regina qui s'amusait de l'entêtement de sa Sauveuse. Elle enfila sa longue veste et tourna les talons pour marcher vers la porte. — Mais n'oublie pas qu'Henry reste avec moi ce soir... Elle déverrouilla la porte et tourna les yeux sur sa Sauveuse qui baissait subitement les siens. Elle sourit devant son petit manège, mais n'y fait aucune allusion. — Et si tu veux voir nos enfants, la maison reste ouverte... — Je sais, répondit Emma. 15


Lorsque la Reine quitta la pièce, Emma se laissa tomber sur le sol, assise au milieu du désordre, adossée à la paroi du bureau. Un profond soupir s'échappa de ses poumons et détendit un peu ses muscles. Que faisait-elle ? Elle mettait toute son énergie à lutter contre cette maudite attirance pour la Reine. Son esprit devenait aussi désordonné que le sol de son bureau. Jamais, elle n'aurait pu prévoir un combat pareil contre Regina ou plutôt contre l'objet de tous ses désirs.

Chapitre 25 : Seules contre tous . Assise dans sa Mercedes noire, Regina avait baissé le paresoleil, sorti sa trousse de maquillage de son sac à main et prenait le temps d'imprimer son rouge à lèvres là où les baisers impatients de sa Sauveuse l'avaient prise d'assaut. Elle se sentait bien, pleinement satisfaite, heureuse et cette histoire de fausse réalité inventée par Gold était déjà oubliée après pareil moment de luxure. Cette Emma était bien son Emma. Regina n'en doutait plus, même si un point d'interrogation demeurait sur le pourquoi du comment elle devait revivre sa relation à leur début. Elle remonta le pare-soleil et constata que le temps était capricieux. Le soleil demeurait mais une épaisse couche nuageuse se formait en périphérie de Storybrooke. Cependant, la Reine Mère était bien trop occupée à songer à sa nouvelle vie, à sa petite fille, à son fils et sa Sauveuse à reconquérir pour vérifier chaque matin la météo. Dans la rue, plusieurs papiers volaient autour de la Mercedes. Elle vit même Archie Hopper traverser la route en courant après son parapluie tout en maintenant son chapeau sur le tête. Elle finit par démarrer sans y prêter plus d'attention… Après ce moment délicieux partagé avec Emma, elle ne

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pensait plus qu'à rentrer chez elle voir son fils et sa fille qui l'attendaient. Quelques minutes plus tard, elle entrait dans sa maison et trouvait Ruby avec Henry dans le salon en train de jouer au Monopoly. Elle ôta ses talons hauts, précaution destinée à ne pas réveiller Sara, et s'approcha du berceau où sa fille dormait profondément. — Elle a été sage, fit Ruby qui se relevait. — Et j'ai gagné plusieurs hôtels, expliqua Henry. Tu veux jouer avec nous ? — Non, répondit la Reine. Elle lança un regard froid à Ruby, rien d'inhabituel en soit. Ruby étant une jeune et jolie demoiselle, Regina détestait la concurrence et, par conséquent, l'éventualité que la jolie louve puisse plaire à sa Sauveuse. Elle récupéra son sac à main, son portefeuille et en sortit plusieurs billets qu'elle lui tendit. — Demain, revenez à la même heure, lança-t-elle. Ruby fut surprise et expliqua : — Je vous ai dit que je vous dépannais juste aujourd'hui, pas que je devenais une nounou à plein temps pour Henry et Sara. — Je vous paierai, fit Regina d'un ton évident qui ne laisserait pas le choix à Ruby d'accepter. — J'ai déjà un emploi, lança Ruby. — Je vous paierai plus que votre grand-mère. Ruby marqua une courte pause. La Reine ne semblait pas plaisanter.

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— Combien ? — Tout dépend combien on vous paye. — Onze dollars de l'heure, mentit la Louve, sans compter les pourboires. — Je vous offre vingt cinq dollars de l'heure, répliqua Regina. Ruby ne pouvait clairement pas refuser, même s'il s'agissait de la Méchante Reine — Bien, j'accepte, mais laissez-moi le temps de m'organiser. — Ne tardez pas, exigea Regina. J'ai besoin de vous demain après-midi. Ruby prit son argent, sa veste et salua Henry avant de quitter la demeure de Madame le Maire. Dès qu'elle fut enfin seule, Regina se détendit et son sourire tendre revint sur ses lèvres en venant prendre sa petite Princesse dans ses bras. — Bonjour mon ange… Tu m'as manqué tu sais, tu as aussi beaucoup manqué à Emma. Henry souriait, assis sur le tapis du salon, il continuait de jouer seul. — Emma vient nous voir ce soir ? demanda-t-il. — Je ne sais pas, répondit Regina. Tu sais que ta mère est imprévisible. Libre à toi de l'appeler si tu veux. Henry se leva mais soudainement, un bruit de fracas résonna dans le salon. Regina se leva en sursaut, enveloppant Sara dans ses bras. Devant elle gisait une branche d'arbre qui venait de briser les grandes vitres du salon. Les rideaux volaient sous le souffle du vent et des bruits de sifflements et de fracas résonnaient depuis la rue. 18


Plusieurs éclairs flashèrent et de violents coups de tonnerre déchirèrent le ciel. — Henry ! cria-t-elle. Recules-toi. Henry avait sursauté et rejoignit sa mère qui s'était reculée contre le mur du salon. — On dirait une tempête, fit-il… Regina le constatait et ne comprenait pas comment de telles intempéries pouvaient survenir à Storybrooke. D'autres vitres explosèrent sous le poids des branches cassées de son pommier, emportées par le vent et propulsées contre la villa. D'un geste de la main, elle empêcha de justesse une autre branche de les percuter. Alors la porte d'entrée s'ouvrit à la volée et Emma arriva devant eux en panique : — Il faut vous mettre à l'abri, c'est une tornade ! Regina paniqua de plus belle tandis que Sara se mettait à pleurer, sa Princesse effrayée par le bruit du vent. — Comment ça une tornade ? s'affola Regina… Il n'y a pas de tornade à Storybrooke ! Je… Je n'ai pas prévu de cave pour les tornades. Emma tenta de réfléchir rapidement. Elle ne devait pas se laisser envahir par la panique si Regina paniquait déjà. Elle avait vu venir la tornade dès qu'elle était sortie du commissariat. Le dôme s'était formée dans la forêt de Storybrooke et se dirigeait tout droit vers la ville. Elle savait les dégâts que de telles intempéries pouvaient causer et rester dans une maison était moins dangereux que de sortir et prendre le risque d'être transpercer ou blesser par un objet volant. — Attention Emma ! cria Henry. 19


La Sauveuse se tourna tandis que Regina avait relevé la main pour repousser une chaise d'extérieur que le vent avait propulsée vers elle. Dehors, sa voiture jaune se retourna et le pommier fut déraciné par la force du vent. Les pleurs de Sara se faisaient plus intenses encore et toute la maison semblait trembler, comme secouée telle une vulgaire maison de poupées. — Le caveau, réalisa soudainement Emma… Emmène les enfants dans le sous-sol du caveau. — Pas sans toi. — Reviens me chercher ! La Reine n'eut d'autre choix que d'obéir. Se téléporter à quatre lui était de toute façon impossible. Elle disparut et Emma recula contre le mur où se trouvait Regina l'instant précédent. Le plafond s'effritait, les poutres menaçaient de tomber. Que se passait-il, se demandait-elle. Il n'y avait pas de tornade dans le Maine et encore moins à Storybrooke ! Elle entendit un craquement au-dessus de sa tête et Regina apparut, la prit dans ses bras avant de disparaître à nouveau, laissant derrière elles l'étage qui s'effondrait. . . Henry tenait sa petite sœur dans ses bras quand ses deux mères apparurent, leurs cheveux salis de ciment effrités, la tenue noire de sa mère brune plus blanche que jamais. — Je ne peux pas rester ici, fit Emma. Je dois retrouver mes parents. La Reine la retint par le bras. — Tu ne peux pas sortir, c'est trop dangereux, n'y va pas.

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— Je n'ai pas le choix ! Regina eut alors le pressentiment dérangeant, insupportable que si Emma sortait, elle ne la reverrait jamais. — Je vais les chercher… Elle disparut sans préavis, ne laissa pas à Emma le temps de répondre ou de refuser. Sur le fait accompli, Emma se tendit et patienta, rongée par l'angoisse… Dix secondes, vingt, trente… Elle comptait… Jamais le temps ne lui avait semblé si long tandis que le vent parvenait à se faufiler, menaçant, sifflant à travers les pierres du caveau au-dessus de leur tête. — Putain, Regina c'est pas le moment de te faire désirer, s'agaça-t-elle. Quarante, cinquante, soixante secondes… Emma marchait de long en large dans l'étroite pièce qui lui semblait plus étriquée que jamais. Henry la voyait s'arrêter, regarder sa montre, se remettre à marcher, leur lancer des regards. — Merde, faut que j'y aille ! Elle s'apprêta à sortir mais Regina apparut à cet instant avec Mary Margaret et David avant de s'effondrer à genoux sur le sol, sa main contre le mur, vidée de toute son énergie après tant d'aller-retour téléportés en si peu de temps. Elle se baissa à sa hauteur : — Regina, qu'est-ce qui se passe ? Les yeux fermés, plus pâle que jamais, Regina tentait de se reprendre et répondit d'une voix affaiblie. — J'ai besoin… de quelques minutes… avant d'y retourner. — Tu ne retournes nulle part, fit Emma. — Les autres sont chez Granny ! intervint Blanche. Il faut les aider, la ville va être dévastée. 21


— Vous voyez bien qu'elle peut plus y retourner ! répondit Emma. Elle jeta un oeil sur Henry avec Sara, puis Regina affaiblie et hésita un instant. Elle prit son portable mais le réseau ne s'affichait plus. L'antenne relais avait sûrement été détruite. — J'y vais, décida-t-elle finalement. — Je viens avec toi ! lança David, inquiet. Tous les deux quittèrent le caveau et remontèrent les marches pour rejoindre le rez-de-chaussée. Dehors, la tempête faisait rage et le sifflement du vent entre les fissures de béton rendait l'ambiance plus angoissante encore. Ils jetèrent un oeil à l'extérieur et évaluèrent la distance entre le caveau et la route. Au loin, près du port, ils purent apercevoir la tornade emporter les toitures, des débris de toutes sortes arrachés sur son passage. — Sous la bibliothèque, il y a une grotte, annonça Emma qui se rappelait son combat contre le dragon. On ne pourra pas tous les ramener dans le caveau. — Ok, allons-y dans ce cas, fit David sur un ton déterminé. Tous les deux se mirent à courir aussi vite que possible entre les tombes du cimetière. Les bourrasques de vent les poussaient parfois avec une telle rage qu'ils déviaient de leur course. Après quelques minutes, ils rejoignirent l'avenue principale. Emma poussa son père contre le mur du cimetière pour éviter un panneau publicitaire qui s'envolait. Ils reprirent leur course effrénée jusqu'au restaurant de Granny. Ils devaient se hâter avant que la tornade ne s'approche. Ils pénétrèrent dans les lieux, à bout de souffle. Tout le monde s'était réfugié là et les mines de chacun affichait une angoisse palpable. Personne ne savait dire d'où provenait cette terrible tempête jamais vue à Storybrooke. — Vous devez vous abriter ailleurs ! annonça Emma. 22


— Où ? interrogea le docteur Whale, il n'y a pas de cave ici et les bâtiments n'ont pas été construits pour faire face à une tornade. Mais avant qu'Emma ne réponde au docteur Whale, les bruits de fracas et de sifflements se turent en un instant. Le calme revint et David écarta les rideaux de la fenêtre pour jeter un oeil dehors. — Ca s'est calmé, fit-elle, stupéfait. Emma rouvrit prudemment la porte et fronça les sourcils en posant les yeux sur l'avenue où rien ne bougeait plus. Un rayon de soleil apparut et les nuages se dissipèrent dans le ciel sans la moindre raison. — Qu'est-ce qui s'est passé ? demanda Granny tout aussi surprise que les autres. — Je n'en sais rien, répondit Emma. Leroy fut le premier à sortir du restaurant très vite suivi par ses compagnons et les autres. Les débris jonchaient le sol, des pans de toitures couvraient l'avenue et des voitures avaient été littéralement retournées. La tornade et ses vents avaient laissé une ville à moitié détruite. Certains retrouveraient leurs habitations et d'autres logeraient certainement à l'hôtel de Granny le temps de reconstruire. Gold se fraya un chemin entre toutes les personnes et s'approcha d'Emma, les mains sur sa canne. Belle se trouvait près de lui, ils avaient réagi comme les autres et s'étaient réfugiés chez Granny. — Je pense avoir une petite idée de la raison pour laquelle cette tornade s'est abattue sur la ville. Emma posa ses yeux sur lui, l'expression déjà fermée. De la part de Gold, elle s'attendait à tout, surtout après cette histoire de réalité alternative. 23


— Ah oui ? Et qu'est-ce qui l'aurait déclenché alors ? — Regina, répondit-il sans hésiter. Bien sûr, il avait eu l'attention de tout le monde en prononçant le prénom de la Reine. — Ou du moins, celle qui la remplace, poursuivit-il. — Qu'est-ce que vous racontez ? demanda David, curieux. Gold se réjouit de voir tous ces gens l'écouter et il eut un petit sourire avant de s'expliquer : — Voyez-vous, lorsque Cora a jeté son sort malencontreusement sur Regina, leurs pouvoirs sont rentrés en conflit et cela a eu pour impact de déstabiliser la magie. — C'est des conneries votre histoire ! rétorqua Emma, agacée. — Attends, Emma, intervint David, plus calme avant de demander à Gold. Vous voulez dire que Regina ne serait pas la Regina que nous connaissons ? En effet, cela expliquerait son comportement inhabituel des dernières semaines et cette grossesse miraculeuse. Tout le monde raisonna ainsi, sauf Emma. — Tout à fait, répondit Gold avec assurance. Il existe plusieurs mondes comme on le sait tous et il existe aussi d'autres réalités dans lesquelles nous ou plutôt nos doubles vivent une vie un peu différente. — Vous déraillez, Gold, lâcha Emma sèchement, Regina est bien la Regina que nous connaissons ! — Alors dis-nous pourquoi elle a changé de comportement, intervint Neil, agacé de voir Emma défendre la Reine. Et comment elle a eu cet enfant.

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Bien sûr, Neil venait de prononcer les questions que tout le monde se posait. Mais aux yeux d'Emma, l'arrivée de son ancien amant dépassait l'entendement. — Et toi ? renvoya-t-elle, depuis quand t'écoutes ce que te dit ton père ? — Et depuis quand défends-tu la Reine ? rétorqua Neil, venimeux. Qu'est-ce qu'elle t'a fait pour que tu passes autant de temps avec elle ? Tous les regards se posèrent sur elle. Des regards interrogateurs, même accusateurs pour certains. Emma eut un rire nerveux et passa une main dans ses cheveux. En plus de son trouble et de sa lutte permanente contre son attirance pour Regina, elle devait maintenant s'expliquer devant tout le monde. Comment Neil pouvait-il la mettre dans pareille position ? — C'est du délire, là... Alors parce que Regina s'est calmée et qu'elle ne vous menace plus, vous êtes prêts à croire Rumplestilskin et ses âneries ?! — Admets que c'est bizarre tout ça, renchérit David. Qu'est-ce qui pourrait expliquer cette tornade et tout ce qui se passe autour de la Reine ? — J'en sais rien, lança Emma, maintenant énervée, mais ce que je sais, c'est que la Reine n'a rien fait qui puisse blesser quiconque ici ! — Comment tu peux la savoir ? demanda Neil d'un ton froid. Emma tremblait tant ses nerfs se crispaient et sa colère l'envahissait. Tout le monde s'était mis d'accord autour de Gold sans même réfléchir, sans aucune autre forme d'explication. Ses émotions prenaient le dessus et après tant de semaines à se battre contre elle-même, elle les sentait exploser en elle. 25


— Toi aussi, tu as changé, rajouta Neil. Tu passes tout ton temps avec elle, tu dors même chez elle ! C'en fut trop. Emma leva la main devant elle. — Stop ! J'ai pas à m'expliquer sur ma vie et celle d'Henry qui, je rappelle à tout le monde, est aussi le fils adoptif de la Reine ! Vous êtes tous devenus tarés à force de vous battre contre Regina ! Maintenant, tout ce qui se passe et qui rentre pas dans vos habitudes est de sa faute ! Elle recula de cette foule de malades, de ces gens qu'elle ne comprenaient pas et qui faisaient pourtant partie de sa famille. — Restez dans votre délire autant que vous voulez, mais ce sera sans moi ! Sans un mot de plus, elle s'éloigna, outrée et bouleversée par cette petite réunion improvisée qui ressemblait davantage à un procès qu'à un débat. Passant devant le commissariat, toujours debout malgré la tempête, elle rejoignit son bureau et y récupéra quelques unes de ses affaires qu'elle avait oubliées avant de se précipiter chez Regina. Lorsqu'elle ressortit, elle vit la voiture de la Reine se garer le long du trottoir. La Mercedes avait survécu au contraire de la demeure de Regina qui avait subi les assauts terribles de la violence des vents. — Où est ma mère ? demanda-t-elle en montant dans le véhicule. — Grand-mère est repartie dès que la tempête s'est calmée, répondit Henry à la place de Regina. Mais Regina avait remarqué l'expression tendue sur les traits de son amante et avant qu'elle ne pose la moindre question, Emma reprit la parole :

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— On va quitter la ville. Regina dut prendre une pause pour mesurer tout le sérieux de la demande de sa Sauveuse qui s'installait à côté d'elle dans la Mercedes. Que s'était-il passé pour qu'elle en arrive à un tel extrême dans ses décisions ? Mais Emma oubliait une chose, pensait Regina : — Je ne peux partir si Gold ne me donne pas le sort, rappela-t-elle. — Il ne te le donnera pas de toute façon, répondit Emma, mais ça ne sera pas un problème, fais-moi confiance je sais exactement comment faire. Si Regina faisait confiance à sa Sauveuse, elle restait intriguée par ses paroles, voire très incertaine. Un sourire nerveux dessina ses lèvres. — Pardonne-moi d'insister, Miss Swan mais on sait tous ici que si je passe la ligne de la frontière de Storybrooke, je ne serai plus moi-même. Elle songea à une chose et ajouta : — A moins que tu aies dans l'idée d'effacer de ma mémoire qui j'étais. — Mais ça va pas ! rétorqua Emma aussitôt. Tu me fais confiance ou non, mais là on n'a pas que ça à faire qu'à discuter, alors soit tu routes… Regina démarra et l'interrompit : — Arrête de me crier dessus ! — Je ne te crie pas dessus je te demande de quitter la ville ! — Bien, et j'obéis, alors du calme.

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Henry s'avança entre les deux sièges et interrompit cette nouvelle dispute entre ses mères. — Ca veut dire qu'on ne reviendra plus jamais ? demanda-til. — On reviendra, fit Emma, mais j'ai besoin de prendre un peu d'air. Regina conduisait en direction de la sortie de la ville. Elle le dissimulait à Emma mais angoissait littéralement même si sa confiance en sa Sauveuse était totale. Elle la voyait fouiller dans un petit sac et la vit en sortir une petite fiole contenant un liquide pourpre avant de s'en verser une goutte dans la paume. Emma se tourna, répéta l'opération dans la main d'Henry et même sur le bébé. — Tu m'expliques ? demanda Regina. — Je t'expliquerai plus tard. Ce qui n'arrangeait pas les angoisses de Regina bien entendu. Plus elle roulait sur la départementale en direction de la sortie de la ville, plus elle ralentissait, ce qui ne manqua pas d'être compris par Emma qui préférait ne rien dire. Alors la ligne rouge apparut devant elles et Regina la passa, anxieuse. — Arrêtes-toi, exigea Emma. Regina ralentit la Mercedes qu'elle gara sur le bord de la route. Elle avait franchi la limite dont le trait se trouvait juste derrière la voiture. Emma la regarda : — Comment tu t'appelles ? interrogea-t-elle. — Regina Mills. — Pas à Storybrooke, reprit Emma en roulant des yeux. Comment tu t'appelles dans l'autre monde. 28


— Je suis la Reine. Emma avait réussi et souriait d'un air satisfait. — On a réussi. Regina le constatait et demanda : — Comment tu as fait ? Emma devinait qu'il était temps de donner quelques explications. — J'ai volé la potion dans la boutique de Gold après qu'on soit allé chercher son fils. Je me suis dit que ça pourrait servir en cas d'urgence. Et vu que Gold s'en était servi sur un objet qui lui tenait à cœur, j'ai pensé qu'on était ce à quoi tu tenais le plus. Enfin, Henry et Sara en tout cas. Le sourire de Regina se fit plus tendre que jamais. — Et je tiens à toi tout autant. Henry souriait en les regardant mais sa mère blonde reprit à l'attention de Regina : — Maintenant descends, c'est moi qui conduis. Regina obéit à nouveau et contourna la voiture tandis qu'Emma enjambait le boitier de vitesse automatique pour prendre sa place. Regina s'installa, son sac à main à ses pieds et demanda : — Où allons-nous, Miss Swan ? — Aucune idée, répondit Emma en démarrant. Tout ce qui importait pour l'instant, était de s'éloigner de Storybrooke et des rancoeurs accumulées des habitants. Gold avait réussi à semer le doute dans leur tête, à y insérer assez d'incertitudes pour les pousser à croire son histoire. Et 29


les gens n'attendaient qu'une bonne raison pour agir contre Regina... Et quiconque la défendrait ferait aussi partie de l'autre camp, elle l'avait bien compris. N'était-ce pas ce qui se passait autrefois dans les petits villages ou la loi et l'ordre étaient régis par des cow-boys. Alors Blanche-Neige se transformait en juge, les Nains en témoins et le Prince Charmant en bourreau. Les accusations, le mépris et le doute avaient brillé dans chacun des regards posés sur elle. Même si elle ne l'admettrait jamais devant la Reine, elle craignait pour elle, leur fille et Henry. Partir était pour l'instant la seule solution. — On a laissé toutes nos affaires là-bas, rappela Henry, incertain quant à ce départ. — On en trouvera d'autres, répondit Emma. — Heureusement que j'ai gardé le livre, fit-il en y jetant un oeil. Qu'est-ce qu'on va faire maintenant ? Les questions de son fils étaient légitimes et elle sentait le regard de la Reine posé sur elle, attendant elle aussi des réponses. — J'en sais rien, Henry, mais tout va bien se passer, ne t'en fais pas. Emma n'en était pas sûre elle-même mais devait rassurer tout le monde pour l'être aussi et réfléchir plus posément. Elle n'en revenait pas de partir ainsi avec la Méchante Reine, accompagnée de leurs enfants. Que s'était-il passé ces dernières semaines pour en arriver là maintenant ? — Miss Swan, l'interpella Regina, je n'ai jamais quitté Storybrooke... Emma jeta un oeil sur la Reine près d'elle. La voir en proie au doute n'était pas habituel, mais Regina laissait tomber ses barrières devant elle et cela, elle avait fini par le comprendre. Ce rappel indiquait quelques craintes au sujet de ce départ 30


soudain. En effet, la Reine n'avait jamais quitté sa ville dans ce monde, puisqu'aux yeux du reste de la planète, Storybrooke n'existait pas. En dehors de ce temps, Regina n'avait connu que le sien, celui où son château dominait ses terres et où les seuls moyens de communications consistaient à envoyer des pigeons ou des messagers à cheval. — Les autres villes du monde sont comme Storybrooke, sauf que tu n'es ni le Maire, ni la Reine, expliqua Emma. Regina leva les sourcils sur cette étrange façon de résumer tout un monde. — Je ne parlais pas de ça, rectifia Regina, mais... — Je sais, la coupa la Sauveuse. Tout ce que je veux, c'est qu'on évite de se faire remarquer. Emma lui lança un regard pour appuyer sa demande implicite. Mais la Reine demanda aussitôt : — Je suppose que cette remarque m'est destinée ? Emma lâcha un inaudible soupir. Bien sûr, Regina n'obéissait pas aussi facilement. Après, elle partait en compagnie de sa Majesté et devait assumer. — Disons que les gens ne sont pas sous tes ordres et que les menaces ne sont pas bienvenues. Quoi qu'Emma en dise, Regina n'était pas à l'aise de quitter la ville, même si elle se réjouissait d'être avec sa Sauveuse et leurs deux enfants. Elle savait qu'au-delà de Storybrooke existait un monde dont elle ne maîtrisait pas les subtilités. En un peu plus de dix ans, depuis la naissance de Henry, la magie de Rumplestilskin avait agi sur chaque habitant resté piégé dans une sorte de boucle temporelle jusqu'à l'arrivée d'Emma Swan. Le temps avait repris son cours, la Sauveuse avait levé le sort et Regina avait perdu le contrôle de ses 31


sujets. Mais au-delà de son royaume, de la ville factice où elle les avait emprisonnés, la Reine n'était plus. Oui, elle avait voulu partir pour éloigner Emma de Storybrooke, pour la récupérer mais désormais sur le fait accompli, comment parviendrait-elle à s'en sortir ? Emma continuait de rouler et essayait de réfléchir. Dans ce coin du Maine et à cette heure tardive, aucune voiture ne passait ou ne prenait la direction de Storybrooke. La nuit tomba, l'obscurité accentuée par les forêts de pins aux abords de la route. La Sauveuse constatait le silence angoissé de Regina tandis qu'Henry s'était endormi sur la banquette arrière avec Sara. La pression retombée après cette folle journée et Emma ne pouvait s'empêcher de penser à ses parents laissés derrière elle. Elle leur en voulait. Mary Margaret, David, Gold, tous l'avaient poussée dans ses retranchements. Quel autre choix avait-elle de partir pour bénéficier d'un moment de répit dans ses réflexions sans être accusée d'être en connivence avec la Reine ? Elle qui luttait encore de toutes ses forces... Après deux heures de route et sentant la fatigue la gagner, Emma songea qu'il était préférable de s'arrêter pour la nuit. Elle ralentit la voiture devant un petit motel en bord de route où étaient stationnés deux camions et une voiture puis coupa le moteur et regarda Regina : — On va passer la nuit là… La Reine fronça les sourcils en constatant l'état quelque peu miteux de la bâtisse. Les chambres semblaient être accessibles depuis l'extérieur par une terrasse qui longeait le parking. — Je ne suis pas sûre que cet hôtel soit convenable, Miss Swan, dit-elle d'un air incertain. Emma sortit de la voiture, peu étonnée par la remarque de Regina : 32


— Y'en a pas d'autres à des kilomètres alors on dormira ici Majesté ! Je vais payer la chambre, je reviens ! Regina fronçait les sourcils, de plus en plus incertaine mais en dehors de Storybrooke, la Reine n'avait plus le contrôle. Elle vit Emma revenir et ouvrir la porte arrière de la Mercedes. — C'est bon, on peut y aller. Henry se réveillait, les yeux mi-clos. Il sortit de la voiture tandis que Regina prenait Sara dans ses bras. Emma monta deux marches puis ouvrit la porte de la chambre. Regina entra et son regard balaya la pièce qui présentait un lit une place et un second lit deux places. La pièce était plus que spartiate et le goût des meubles lui donnait la nausée. Elle allongea Sara sur le grand lit et posa son sac à main sur la commode la plus proche à l'angle de la chambre. — Je suis navrée de te dire que cet endroit est loin d'être à mon goût. Il n'y a ni salle à manger, ni salon, ni cuisine ! Comment vais-je préparer le repas ? — Tu n'as qu'à faire un de tes sorts, répondit Emma avec évidence. — Ce n'est pas pareil, argumenta Regina. — Alors dis-toi que c'est temporaire, fit la Sauveuse qui s'asseyait et se déchaussait. Mais Regina n'était pas à son aise. Emma la vit visiter la salle de bains, vit Henry se diriger vers le petit lit et s'allonger sans perdre de temps. Leur fils était épuisé après cette route et, se retrouver là, loin de Storybrooke avec Regina, son fils et Sara, était sans doute la chose la plus incroyable qu'Emma n'aurait pu prévoir en se réveillant ce matin.

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Regina revint dans la chambre et commenta encore : — Il n'y a pas de baignoire, aucun nécessaire de toilette si ce n'est un vulgaire savon ! Emma Swan, on ne peut décemment pas vivre ici ! Emma posa ses bottes plus loin près du lit et répondit encore : — On va pas y vivre, on va y passer la nuit. Au milieu de cette chambre de motel typique, sans superflu, dénuée de luxe, la Reine et son allure de grande dame contrastait terriblement. En y réfléchissant, Emma eut un petit sourire amusé, voire moqueur. A cet instant précis, elle réalisait à quel point Regina n'avait connu que son monde de conte de fée, son château et ses serviteurs en dehors de Storybrooke. Elle jeta un œil sur sa montre et taquina, l'air de rien : — Ca fait que huit ou neuf heures à passer là... Tu vas t'en sortir. Elle se hissa sur le lit contre le montant et prit Sara délicatement contre elle en la calant contre sa poitrine. Mais Regina ne pensait pas de la même manière que son amante. Ses habitudes n'étaient pas les siennes et l'idée même de s'allonger dans ce lit aux draps suspects lui hérissait le poil. Néanmoins, ses analogies lui rappelèrent bien vite qu'il n'y avait qu'un seul lit et qu'elle passerait donc la nuit près de sa Sauveuse. — La prochaine fois, fais-moi plaisir et trouve un hôtel, un vrai, s'agaça-t-elle malgré tout. Pas un taudis... On se croirait dans ces vieilles auberges de mon royaume. Emma gardait son léger sourire tout en glissant délicatement ses doigts dans les petites mains boudinées de sa fille. Sara ne tenait pas rigueur de la modestie de la chambre et dormait à poings fermés contre son torse. Les 34


commentaires de sa Majesté l'amusaient et la charmaient mais cela, elle ne parvenait pas à se l'admettre. Pour une fois, Regina n'avait pas le contrôle des évènements. — C'est sûr que ton immense château pas chauffé sans wifi devait être beaucoup plus confortable, ironisa-t-elle. Regina la toisa d'un petit air agacé et approcha du lit de son fils pour venir au moins le déchausser et le border pour la nuit. Elle s'assit ensuite de l'autre côté du lit occupé par sa Sauveuse et ôta ses talons hauts et ses bas. — Je dis simplement qu'il manque le minimum requis pour que je me sente à mon aise. Et grâce au ciel, nous n'avons pas fait la route dans ta petite voiture. Emma se vexa : — Hey, j'adore ma voiture ! Regina ôta sa veste trois quart noire qu'elle posa délicatement sur le dossier d'une chaise qui semblait bien trop sale pour soutenir son vêtement hors de prix jusqu'au lendemain. Mais elle n'avait guère le choix. Elle se tourna vers Emma fit descendre sa jupe le long de ses jambes et répondit : — Je n'appelle pas ça une voiture. Les portes grincent, les places sont étroites, quant à la sécurité, n'en parlons pas. La Reine défit les boutons de sa chemise qu'elle ôta à son tour, restant habillée uniquement de sous-vêtements de dentelles noirs. — Je suis sûre qu'il n'y a même pas d'airbag, ajouta-t-elle. Emma avait senti la température de la pièce augmenter soudainement. Elle avait regardé la jupe de Regina tomber sur le sol, sa chemise découvrir son magnifique soutiengorge à la poitrine gonflée par l'allaitement. Et quand la 35


Reine s'était tournée dos à elle pour laisser ses affaires sur la chaise, Emma avait eu une vue imprenable sur sa silhouette féminine, ses courbes sensuelles et envoutantes. Emma dut détourner le regard, brûlé par la tentation en songeant qu'elle tenait sa fille dans ses bras. Comment pouvait-elle avoir des idées mal placées en présence de ses enfants ?! Regina recommençait, s'agaçait-elle ! Elle la provoquait, l'allumait et Emma n'avait même pas écouté les autres accusations de la Reine au sujet de sa voiture, absorbée par les jambes fines de son amante, ses fesses rebondies, son ventre plat, sa poitrine généreuse. Comment était-il possible d'être aussi belle et odieuse à la fois, se demandait la Sauveuse. — Ouais, répondit-elle à ses propres analogies. Regina, toujours de mauvaise humeur, revint vers le lit et ajusta l'oreiller contre le montant. Elle aurait voulu faire un peu de magie pour « changer » leurs conditions nocturnes mais non seulement elle était encore épuisée par ses téléportations à Storybrooke, mais elle préférait ne pas contrarier Emma qui serait bien capable d'aller dormir sur le petit canapé plus loin. Sara se réveilla dans les bras d'Emma et commença à s'agiter. — Je vais la prendre, dit Regina. Elle doit avoir faim. Emma songeait que dans la panique et son besoin de fuir Storybrooke, elle n'avait même pas prévu le nécessaire pour Sara. Ni biberon, ni lait, ni couche, ni vêtement de rechange, idem pour Henry. Et Emma n'avait pas beaucoup d'argent, ce qui finirait par poser problème ! Heureusement, pour l'heure, Regina pouvait allaiter leur Princesse, pensait Emma. Elle lui tendit leur fille et se leva : — Je vais me doucher…

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Car la Sauveuse avait besoin de se rafraichir et de chasser de son esprit le corps suggestif de la Reine qui attisait ses envies. . A suivre

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